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Cahiers Jean Cocteau N° 12 : Correspondance 1923-1963

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Critique littéraire

Cahiers Jean Cocteau N° 12 : Correspondance 1923-1963

Entre Jacques Maritain (1882-1973) et Jean Cocteau (1889-1963) l'amitié a duré de 1923 jusqu'à la mort du poète. Plus de cent cinquante lettres ou billets, en majeure partie inédits, témoignent sur ces quarante ans de vie intellectuelle et sur les personnalités côtoyées, amis, écrivains, religieux. On peut y suivre dans tous ces méandres l'itinéraire spirituel de Cocteau, dont la quête ne s'arrête pas à l'année 1927. Le contraste des façons d'aimer et de raisonner s'accuse à la fin des années 1920 : en 1928 paraissent le J'adore de Jean Desbordes ("acte public d'adhésion au mal" , dit J. Maritain et Le Livre blanc de Cocteau. Quelques phrases entre 1926 et 1929 : "On communie en Dieu au travers d'une de ses créatures" (J. C.) ; l'homosexualité "porte à l'infini l'empire du sexe"" (J. M.) ; "il n'y a pas toujours diable là où il y a corne" (J. C.) ; "vous voulez à tout prix justifier le péché... l'offrir comme une fleur" (J. M.) ; "il existe en moi un espace très vague, mais intact et blanc comme neige" (J. C.)... Nul ne peut rester insensible à la qualité de ces échanges, à leur ton de délicatesse et de respect mutuel, à l'affectueuse pudeur de leur communion.

03/1993

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Littérature étrangère

Oeuvres complètes. Coffret en 2 volumes : Oeuvres poétiques ; Oeuvres en prose

Ce coffret réunit en deux volumes les oeuvres complètes d'Ossip Mandelstam traduites du russe par Jean-Claude Schneider. I. Oeuvres poétiques, en édition bilingue, texte russe en bas de page. La Pierre (1913/1915/1923), Tristia (1922), Le Livre de 1928, Poèmes non rassemblés en recueil ou non publiés (1908-1934), Cahier de Voronej (1935-1937), Poèmes non inclus dans les Cahiers (1935-1937) et, en appendice : Poèmes de jeunesse (1909-1911) et poèmes pour enfants (1925-1926). II. Oeuvres en proses. Le Bruit du temps (1925), Féodossia (1925), Proses éparses, esquisses (1922-1927), Essais, articles (1913-1932), De la poésie (1928), Le Timbre égyptien (1928), La Quatrième Prose (1929-1930), Le Voyage en Arménie (1933), Entretien sur Dante (1933) et, en appendice : écrits de commande ou alimentaires.

03/2018

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Philosophie

Correspondance 1933-1963

Si Hannah Arendt (1906-1975) est connue et reconnue aujourd'hui comme l'une des grandes figures de la philosophie et de la pensée politique contemporaine, on la perçoit sans doute moins comme une épistolière. Après avoir pu découvrir sa correspondance avec Karl Jaspers, le public français a désormais accès à ses lettres échangées avec Kurt Blumenfeld (1884-1963), grande figure du sionisme et à qui Hannah Arendt dédia son essai Sur l'antisémitisme. Dans ces lettres s'exprime d'abord une amitié toute gratuite, ce bonheur du partage des idées et du quotidien. Même si l'exil, le déracinement, touche les deux correspondants, l'une résidant aux Etats-Unis, l'autre parti en Israël, le respect et la distance n'entament pas une forte affection réciproque. Et d'un point de vue plus intellectuel, cette correspondance est l'occasion de prolonger la réflexion sur l'antisémitisme et le sionisme, ouverte par le premier tome des Origines du totalitarisme. Une belle leçon de dialogue et de reconnaissance.

08/2012

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Critique littéraire

Correspondance 1928-1963

Jean Giono et Jean Paulhan, le lyrique solitaire au fond de sa Provence, et l'esprit moteur, à Paris, d'une large part de l'intelligentsia littéraire à travers La Nouvelle Revue Française qu'il dirigea longtemps, semblent aux antipodes l'un de l'autre. Pourtant, à cause de cela peut-être, dès leur rencontre en 1929 allait naître entre les deux hommes une amitié profonde et solide, bien qu'elle se soit manifestée essentiellement par écrit : les hasards de la vie ont fait qu'ils ne se sont vus que bien rarement. Leur échange de lettres au long de trente-cinq ans est révélateur de leurs tempéraments : Giono débordant d'élans parfois utopiques, de projets qu'il ne réalise pas toujours (et, quand il les mène à bien, c'est presque invariablement avec du retard sur ses prévisions) ; Paulhan plus précis, plus méthodique, tenant ferme le gouvernail des revues qu'il anime, mais aussi lecteur plein de sympathie et en même temps de perspicacité critique, souvent inspiré pour définir d'un mot juste ce qui est essentiel dans les textes qui lui sont soumis. L'un et l'autre s'écrivant familièrement, mais chacun plein d'un respect inexprimé devant la qualité de l'autre, parce qu'il reconnaît en lui un seigneur des lettres. C'est ici une correspondance attachante, qui dévoile des aspects parfois inattendus de deux grandes figures.

03/2000

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Sociologie

Correspondance 1923-1966

La lecture de leurs échanges offre une immersion dans cette partie de l'histoire du XXe siècle et de l'intelligentsia allemande et internationale qu'il nous est ainsi permis d'explorer à travers le prisme d'une relation hors du commun et en prise perpétuelle avec l'histoire qui mena de l'entre-deux-guerres à la catastrophe et contraignit de nombreux intellectuels à l'exil et à une vie précaire, souvent jusqu'au désastre.

11/2018

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Poésie

L'Omelette rouge

Écrit en bordure de Méditerranée, L'Omelette rouge est un objet vocal à lire aussi avec les yeux. Dans une lumière inférieure s'agitent des voix. Les voix sont séquestrées dans des corps véritables dont la liste dressée par ordre d'apparition s'ouvre sur une comédienne travestie que ses ennemis surnommaient l'omelette rouge. Sarah Bernhardt (1844-1923), Gherasim Luca (1913-1994), Alexandre Blok (1880-1921), Charlotte-Élisabeth de Bavière (1652-1722), John Maynard Keynes (1883-1946), Richard Wagner (1813-1883), Louise Bourgeois (1911-2010), Christine Lavant (1915-1973), Jeanne d'Arc (1412-1431), Ingeborg Bachmann (1926-1973), Arnold Schoenberg (1874-1951), Jean-Marie Straub (8 janvier 1933-), Danièle Huillet (1936-2006), Karl Marx (1818-1883), Friedrich Engels (1820-1895), Lénine (1870-1924), Vélimir Khlebnikov (1885-1922), Alexeï Kroutchonykh (1886-1968), Daniil Harms (1904-1942), Eva Hesse (1936-1970) Cy Twombly (25 avril 1928-) Grace Hartigan (1922-2008), Frank O'Hara (1926-1966), Hannah Hoch (1889-1978), Hans Arp (1886-1966), Til Brugman (1888-1958), Hélène Bessette (1918-2000), Jackson Pollock (1912-1956), Razine (1630-1671), Emily Dickinson (1830-1886), Josée Lapeyrère (1944-2007), Erich von Stroheim (1885-1957), Alexandre Pouchkine (1799-1837), Saint Paul de Tarse (15-67). L'astre Poésie est vécu ici comme un soleil flingué sous lequel scintillent des natures mourantes et de petites personnes perdues. Si " la seule poésie est la poésie à faire " (Pasolini), L'Omelette rouge pose en séries de raccords et dans une préoccupation de distance la question vitale : " que faire? ".

05/2011

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Philosophie

Correspondance. 1913-1962

Ecrites un demi-siècle durant, de la veille du premier conflit mondial (1913) à la fin de la Guerre d'Algérie (1962), les 492 lettres et cartes échangées par Louis Massignon (1883-1962) et Jacques Maritain (1882-1973), Raïssa Maritain (1883-1960) y figurant plus passagèrement, apparaissent comme un des grands dialogues spirituels du xxe siècle. Un concert intérieur tendu et vibrant qui unit deux hommes apparemment dissemblables mais que soude l'essentielle vérité : celle de leur foi en Christ. En effet, si Maritain est l'homme de la clarté radieuse, d'explicitations calmes et rigoureuses, proche des milieux artistiques et cheville ouvrière d'un néo-thomisme où la raison rayonne, portée par la grâce, un défenseur d'Israël persécuté, Louis Massignon, professeur au Collège de France, initiateur de l'islamologie mystique par ses travaux sur Hallaj, incarne la passion doloriste et sacrificielle d'un catholicisme issu de Huysmans et de Charles de Foucauld, une âme encordée à la Croix du Golgotha, marquée par le message de Gandhi, dont la vocation fut la défense des plus pauvres, au premier rang desquels les victimes de l'ordre colonial et le peuple palestinien. Massignon-Maritain, fraternellement dissemblables, que des combats et des dévotions communes surent néanmoins rapprocher : un amour pèlerin pour Notre-Dame de la Salette, une vision tragique commune de l'histoire, imprégnée du millénarisme d'un Léon Bloy, qui trouva à s'exprimer lors des multiples conflits qui marquèrent leur siècle. Un jalon essentiel, catholique, humaniste et mystique, pour la compréhension du XXe siècle. Producteur à France-Culture (Mauvais Genres), collaborateur du Monde des livres, François Angelier, auteur de travaux sur François de Sales, Hello, Huysmans, Claudel, Massignon et Bernanos, travaille depuis vingt ans sur la figure, la pensée et l'action de Louis Massignon. Michel Fourcade enseigne l'histoire religieuse et culturelle contemporaine à l'Université Paul Valéry-Montpellier III. Il préside le Cercle d'études Jacques et Raïssa Maritain, après leur avoir consacré sa thèse (Feu la modernité ? Maritain et les maritainismes, Arbre bleu éditions, 2020) et de nombreux travaux. Secrétaire et archiviste du Cercle d'études Jacques et Raïssa Maritain jusqu'en 2014, René Mougel a été notamment l'artisan de la publication des oeuvres complètes de Jacques et Raïssa Maritain (17 vol.), et de leur correspondance avec le cardinal Journet (6 vol.)

11/2020

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Beaux arts

Ouvrir le feu. Correspondance croisée (1933-1983)

Cet ouvrage réunit la correspondance du marchand d'art Pierre Matisse et du peintre Joan Miro, entre 1933 et 1983. Reflets d'une relation aussi bien professionnelle qu'amicale entre les deux hommes, les lettres échangées donnent une vision particulière du monde de l'art. Les déclarations d'amitié y côtoient les tensions entre marchands, les réflexions de l'artiste se mêlent aux évocations plus intimes. De la description des oeuvres réalisées par Miro, jusqu'à la mise en place des expositions, les échanges retracent les différentes étapes d'une production artistique foisonnante qu'il faut défendre au mieux. Car pour permettre à Miro d'émerger aux Etats-Unis, Pierre Matisse le dit bien, il faut "ouvrir le feu".

11/2019

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Histoire de France

Deux khagneux sous de Gaulle. Correspondance 1963-1973

Dominique Noguez et Michel Taillefer se sont rencontrés en septembre 1962 dans la khâgne du lycée Louis-le-Grand. Ils sont entrés ensemble à l'Ecole normale supérieure. Les lettres que Dominique Noguez a décidé de publier après la mort de son camarade couvrent les dix premières années de leur amitié, de leurs débuts de jeunes intellectuels à leur entrée dans la vie adulte. Jeux, plaisanteries, inventions langagières, récits drolatiques ou passionnés de leurs journées, de leurs rencontres, de leurs voyages, ces lettres, quelquefois émaillées de disputes, font revivre tout un pan de la vie politique et culturelle de l'époque — Mai 68, le référendum de 1969, les colloques de Cerisy, les premières publications, la découverte de New York, de la contre-culture, du cinéma expérimental... Deux garçons s'amusent, et tiennent ensemble la chronique de leur jeunesse, avec une vivacité, un plaisir d'écrire qui donnent le sentiment de les entendre parler de vive voix, et d'entrer joyeusement dans la conversation.

09/2019

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Humour

Quelques jours de congé. Nouvelle edition

Ces dessins sont extraits de divers albums : Rien n'est simple (1962), Tout se complique (1963), Sauve qui peut (1964), La grande panique (1966, 1994), Saint-Tropez (1968), Face à face (1972), De bon matin (1983), Insondables mystères (1993) et Grands rêves (1997).

11/2023

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Humour

Quelques jours de congé

Ces dessins sont extraits de divers albums : Rien n'est simple (1962), Tout se complique (1963), Sauve qui peut (1964), La grande panique (1966, 1994), Saint-Tropez (1968), Face à face (1972), De bon matin (1983), Insondables mystères (1993) et Grands rêves (1997).

10/2000

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Critique littéraire

Cahiers Jean Paulhan N° 5 : Correspondance (1921-1968)

Il est tout à fait exceptionnel que des relations littéraires se transforment en amitiés véritables, totales, profondes, plus fortes que les vicissitudes historiques adverses dont elles auraient pu sortir brisées. Tel fut pourtant le rapport qui rapprocha étroitement Jean Paulhan et Giuseppe Ungaretti pour près de cinquante ans. Français le premier, d'une famille appartenant aux milieux cultivés du Midi, philosophe et d'abord enseignant, puis écrivain et essayiste des plus compétents et aigus, calviniste tempéré par un scepticisme à toute épreuve, homme d'esprit à la curiosité piquante et inlassable mais de tempérament réservé, presque timide de sa personne, à la voix calme ; italien le second, fils de paysans lucquois à demi analphabètes que la misère familiale avait contraints à l'émigration en Afrique, catholique et croyant après une brève phase d'adolescence athée et libertaire, poète, exubérant de nature, parlant haut et roulant les R, les yeux enflammés, prêt par passion à se laisser aller à des transports de colère : qu'est-ce qui les poussa l'un vers l'autre, pour les tenir unis ensuite pour toujours ? Sans doute, à part l'attirance probable du contraire de soi, d'abord la commune générosité de coeur, un identique sentiment du caractère sacré de l'amitié, une même foi dans l'art et le respect réciproque sur le plan humain et professionnel ; en second lieu l'amour pour leurs deux pays, l'espoir (et le rêve) que dans une Europe à reconstruire de fond en comble, France et Italie, oubliant vieilles rancoeurs et rivalités, pourraient enfm s'avancer côte à côte, comme un exemple de tolérance et de collaboration entre les hommes.

10/1989

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Critique littéraire

Correspondance. Tome 2, 1961-1963

"Il était ma liaison avec la jeunesse, avec la vie, les éditeurs, les journaux, les films. Nous étions, un peu, son père." Roger Nimier est mort brutalement le soir du 28 septembre 1962, sur l'autoroute de l'Ouest. Après ce "coup de massue", Paul Morand n'a plus que sa correspondance quotidienne avec Jacques Chardonne pour se consoler. Depuis dix ans, les deux épistoliers illustrent au plus haut "un certain esprit français", avec ses travers comme ses traits de génie. Morand et Chardonne dominent toujours le siècle littéraire comme au balcon d'un théâtre : tandis que sur la scène disparaissent les amis Céline, Pierre Benoît et Cocteau, ressurgissent Proust, Claudel et Drieu la Rochelle. A l'orchestre, Mauriac, Jouhandeau ou Sartre reçoivent des boulettes de papier. Privé de son "fils" Nimier, Morand met alors en scène sa propre jeunesse dans des tableaux éblouissants : les riches heures 1900 ou les temps héroïques de la génération 1925. Ni la mort du hussard, son ancien protégé, ni celle de son fils Gérard ne troublent véritablement Jacques Chardonne. Le cour blindé par le style, il est tout à l'éducation de son nouveau favori, Matthieu Galey, et couve Bernard Frank, François Nourissier et Michel Déon d'un regard de velours cachant le venin. En secret, Chardonne prépare une "Histoire de l'édition" qui doit l'occuper jusqu'à sa mort. De l'Ecosse à Madère, Paul Morand, lui, poursuit ses voyages. Il vagabonde dans l'histoire et la politique, jouant aux prophéties avec Chardonne et trouvant dans le présent la confirmation de ses choix passés. Morand s'indigne de la construction du mur de Berlin, observe "Gaulle" devenu "le Guide" se dépêtrer de la guerre d'Algérie et de l'OAS, ou arbitre le duel entre Khrouchtchev et Kennedy avant la mort de ce dernier, qu'il trouve "balzacienne". Chez Morand et Chardonne, la littérature, c'est beaucoup plus que la littérature.

04/2015

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Critique littéraire

Ecrits politiques. 1953-1993

"Les écrits politiques de Blanchot ne font pas système, mais défendent des valeurs, ils sont essentiellement une écriture de la réaction, de l'affrontement sans jamais exposer la moindre compromission avec le pouvoir. L'écriture politique de Blanchot est toujours à penser, en ce qu'elle expose chaque fois une inquiétude éthique". Eric Hoppenot.

06/2008

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Histoire de la philosophie

Les visionnaires. 1933-1943

LE POUVOIR LIBERATEUR DE LA PENSEE FACE AUX HEURES SOMBRES DE L'HISTOIRE Les années 1933 à 1943 marquent le chapitre le plus noir de la modernité européenne. Face à la catastrophe, quatre philosophes, Simone de Beauvoir, Simone Weil, Ayn Rand et Hannah Arendt, développent leurs idées visionnaires : sur la relation entre l'individu et la société, l'homme et la femme, le sexe et le genre, la liberté et le totalitarisme, Dieu et l'homme. Leur parcours aventureux les mène de Leningrad de Staline à Hollywood, du Berlin d'Hitler et du Paris occupé à New York ; mais surtout à des pensées révolutionnaires sans lesquelles notre présent - et notre avenir - ne seraient pas les mêmes.

09/2022

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Critique littéraire

Choix de lettres 1923-1993

Il est exceptionnel d'avoir accès à une correspondance s'étendant sur une période continue de soixante-dix années et, de surcroît, à des lettres qui témoignent d'une manière aussi transparente de l'appréciation de l'amitié. Ces lettres sont d'abord une conversation de l'esprit, et souvent, cette conversation semble viser un auditoire au-delà du destinataire de la lettre : "J'ai parfois l'impression de m'adresser à d'autres lecteurs en même temps qu'à toi" , écrivit-il à un de ses amis. Sans doute l'aspect le plus remarquable du parcours de Thomas, lorsque l'on considère la période de l'histoire dans laquelle il s'est déroulé, réside dans son refus d'accepter le jugement nihiliste de l'époque prôné par ses pairs. Pour lui, humaniste convaincu, le désespoir représentait l'ultime mal : "Ce n'est pas vers l'ombre qu'il faut se tourner, mais vers un espace de lumière [... ] je suis persuadé que le grand, le seul crime - c'est le désespoir - quand la fine pointe de l'espoir (de l'espoir en rien, à l'état pur), n'est plus là - c'est vraiment le fil de la vie qui se rompt". "Mystérieux, secret, discret" , ce sont les mots dont la critique se sert habituellement à l'égard d'Henri Thomas. Espérons que ce choix de lettres jettera une lumière là où il y avait de l'ombre, en éclairant notamment la parenté de Thomas avec Herman Melville, un écrivain qu'il décrivait ainsi : "Un homme seul, aux écoutes de la terre et de la mer, et qui trouve au plus lointain, sur les confins du réel et de la fiction, ce qu'on peut nommer sa vérité [... ]" . Joanna Leary.

06/2003

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Littérature française

Préparer l'avenir 1963-1973

Pierre Mendès France (1907-1982) a marqué la vie politique française et les relations internationales de son empreinte d'homme d'Etat. Plus jeune député de France à partir de 1932, il participe au second gouvernement de Front populaire dirigé par Léon Blum en 1938. Au cours de la guerre, il s'engage dans les Forces françaises libres et combat avec le groupe Lorraine. Il devient ministre de l'Economie nationale du général de Gaulle à la libération de la France. En 1954, il dirige le gouvernement et accomplit en sept mois et dix-sept jours une oeuvre exceptionnelle au premier rang de laquelle figure la paix en Indochine. Il s'attache dans les années soixante à reconstruire la gauche brisée par la guerre d'Algérie et l'avènement de la V ? République. Dans les années soixante-dix, marquées par la crise économique, il définit les conditions du développement des pays industrialisés et du tiers monde : il favorise la recherche d'un compromis de paix au Proche-Orient. En 1981, il soutient François Mitterrand lors de son accession à la Présidence de la République. Les archives de Pierre Mendès France témoignent de l'intensité de ces cinquante années de vie politique. Ses amis et collaborateurs ont entrepris de les publier, en les accompagnant de notices explicatives, afin que son oeuvre - articles, discours, notes, lettres, livres - reste disponible pour les générations actuelles et à venir.

12/1989

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Littérature française

Journal. Volume 5, 1903-1913

1903-1913 : une décennie pleine de contrastes, autour de l'année pivot qu'est 1910, date pour Pierre Loti d'une retraite d'officier de Marine redoutée. Auparavant, les deux années merveilleuses vécues comme commandant du Vautour à Constantinople, dans sa chère Turquie, auront donné naissance à son dernier roman, Les Désenchantées (1906) publié avec un immense succès. En France, Loti s'attache de plus en plus à sa maison d'Hendaye quand il n'est pas à Paris pour les séances de l'Académie ou les représentations de ses pièces de théâtre. A Rochefort, il voit grandir son fils Samuel et ses enfants "basques". Et puis et toujours, il voyage : deux autres séjours turcs, l'Egypte, Londres, et même New York pour la création de la pièce La Fille du ciel. A la veille de la guerre, Loti a retrouvé toute son énergie.

09/2017

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Biographies

La Forteresse. Autobiographie. 1953-1973

" Je vais où me portent mes phrases. " Richard Millet achève la longue quête vers l´origine dans laquelle il s´est lancé le jour où il commença d´écrire la première ligne de son oeuvre si décisive aujourd´hui. Cette autobiographie de ses vingt premières années, que ne couvrent ni son Journal ni son oeuvre romanesque, n´est pas un livre de confessions, quoiqu´il arrache " les vieux masques ", y compris celui de l´homme " qui pose, inévitablement, en écrivant " et se situe dans l´exacte ligne de saint Augustin - mais c´est une quête pour découvrir " l´origine de ma sensualité ". Cette sensualité excessive, vécue presque comme une damnation, l´écrivain la rattache à un manque initial d´amour et à une sorte d´envoûtement paternels, qui auraient produit ce qu´il appelle sa " maladie ". La forteresse intérieure construite et consolidée pas à pas l´en protège mais elle en est aussi le produit - tout comme ce grand livre enfin écrit, " la baleine blanche de mon entreprise littéraire ".

08/2022

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Critique littéraire

Cahiers Jean Giono N° 2 : Correspondance Jean Giono - Lucien Jacques (1922-1929)

De 1930 jusqu'à sa mort en 1961, Lucien Jacques continue à porter à Jean Giono une amitié fidèle, malgré quelques désaccords passagers. Et Giono continue à s'appuyer sur cette amitié. De 1934 à 1939 notamment, la naissance de la communauté du Contadour, les convictions pacifistes, la traduction, faite de concert, du Moby Dick de Herman Melville, rapprochent constamment les deux hommes. L'élan de Giono se confronte la sagesse de Lucien Jacques. Et leur enrichissement mutuel, en particulier dans le domaine de leur culture, qui s'élargit toujours davantage, contribue à consolider leur amitié. La courbe de l'évolution politique et intellectuelle de Giono est ainsi précisée, et ses lettres, pleines du même naturel et du même humour que celles de son correspondant, et jamais écrites en vue d'une publication future, forment un précieux contrepoint à une oeuvre diverse et féconde, en même temps qu'un document essentiel à la compréhension de l'homme et de ses livres.

02/2020

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Critique littéraire

Cahiers Jean Cocteau N° 15 : Jean Cocteau et le court métrage

Outre Le Sang d'un poète, Jean Cocteau a réalisé ou aidé à réaliser 29 autres courts métrages. La présente livraison des Cahiers Jean Cocteau répertorie et analyse, pour la première fois, l'ensemble de cette production moins connue du grand public et des spécialistes. L'entreprise a consisté à retrouver et à visionner dans les fonds d'archives publics et privés tous les films encore accessibles, puis à consacrer à chacun d'eux un article fournissant la fiche technique, décrivant la genèse de l'oeuvre, transcrivant et analysant la contribution de Cocteau (scénario, commentaire, préface, rôle d'acteur,). Lorsque la bande filmique est demeurée illisible, inaccessible ou disparue – dans trois cas seulement –, un travail d'archives a permis d'en retracer la création à partir des témoignages et des manuscrits qui nous sont parvenus. Les contributions de Cocteau sont en majorité de l'ordre du commentaire, qu'il soit écrit et/ou lu par lui : L'Amitié noire, Venise et ses amants, La Légende de sainte Ursule, Tennis, Le Rouge est mis, Pantomimes, À l'aube d'un monde et Égypte ô Égypte. Mais le poète a également réalisé lui-même pas moins de 6 courts métrages : Jean Cocteau fait du cinéma, Coriolan, La Villa Santo Sospir, sa propre séquence dans Huit fois Huit, Voyage au pays de l'insolite et Jean Cocteau s'adresse à l'an 2000. Il a figuré aux côtés de ses amis dans la fantaisie poétique Ulysse ou les mauvaises rencontres, le document Désordre, l'interview avec Colette, ou a accepté de présenter ses oeuvres dans les documentaires Une mélodie quatre peintres, La Crèche de Villefranche et Saint Blaise-des-Simples. Ainsi, si l'on connaissait déjà Cocteau comme poète, dialoguiste, réalisateur et acteur de par ses longs métrages, surgit désormais comment il s'improvise aussi devant l'écran en tant que journaliste, commentateur, costumier, artiste, chercheur ou archéologue. Tout aussi important toutefois, en collaborant à ces courts métrages moins connus et inconnus, insolites et étonnants, poétiques ou scientifiques, le poète s'est aguerri au métier de cinéaste et a développé toute une série de techniques et de thématiques qu'il réemploiera dans son oeuvre cinématographique ou intermédiale. Comme le veut la tradition, ces Cahiers seront accompagnés de reproductions de photos et de documents inédits.

04/2017

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Critique littéraire

Correspondance 1923-1941

C’est à Londres, en 1922, que Virginia Woolf rencontra pour la première fois, au cours d’un dîner, Vita Sackville- West qui allait être pour de nombreuses années une des deux ou trois personnes les plus importantes de sa vie. Après avoir lu leur correspondance qui se poursuit sur plus de dix-huit ans, on ne pourra plus douter de la profondeur de la passion qui lia ces deux femmes exceptionnelles – une passion qui, en dépit des orages de la jalousie et parfois de la fureur, leur apporta, jusqu’à la mort tragique de Virginia, le bonheur d’une tendresse et d’une réciprocité de désirs qui renaissaient, crise après crise, de leurs cendres indestructibles.Vita-Sackville West excellait dans l’art de la correspondance. Qu’elle dépeigne des jardins anglais ou les steppes de la Prusse, les montagnes de la Perse ou les déserts de l’Arizona, sa démarche est alerte, imagée, avec un rien de malice dans la satire mondaine. Ses lettres nous transportent dans une époque où Gide et Proust choquaient, où un procès en obscénité était intenté à une romancière accusée de saphisme ; une période aussi où la littérature de langue anglaise, entraînée par de grands novateurs, continuait d’accorder la prééminence aux techniques de la fiction. Virginia Woolf, pour sa part, n’allait cesser de se débattre dans les affres de l’enfantement de « sa » vérité de l’écriture qui, peu à peu, l’acculerait au seuil de la folie. Mais au coeur de cette recherche torturante allait jaillir, avec une fraîcheur de fontaine, Orlando, dédié à Vita. À travers cette correspondance, c’est un nouvel aspect du fascinant et multiple visage de Virginia Woolf que nous apprenons à mieux connaître encore.

11/2010

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Critique littéraire

Correspondance. 1915-1963

Cette correspondance croisée entre Pablo Picasso (1881-1973) et Jean Cocteau (1889-1963), en grande partie inédite, rassemble 450 pièces enrichies de documents et d'illustrations rares. Substantiellement annotée et commentée, elle court de 1915 à la mort de Cocteau et apporte de ce fait des compléments utiles à leur biographie. La relation qui s'instaure entre les deux artistes est d'emblée dialectique : Picasso consolide chez Cocteau un vocabulaire nouveau, celui de l'avant-garde et de la modernité. Cadeau initie Picasso aux arts du théâtre. Leur collaboration dans Parade (1917) se trouve à l'origine de l'une des plus belles périodes créatrices de l'ceuvre de Picasso, son "rappel à l'ordre" selon l'heureuse formule de Cocteau. Ensuite, qu'elles soient "propagandistes", comme Guernica (1937) et Le Charnier (1945), ou conceptuelles, comme les sculptures construites d'assemblages hétéroclites, les oeuvres de Picasso suscitent chez Cocteau des réflexions peu connues encore aujourd'hui. Or, envisager Picasso et son oeuvre à travers les écrits de son compagnon de route ne peut qu'apporter un regard neuf sur tous les deux : parlant de Picasso, Cocteau médite sur sa propre esthétique et sur sa propre éthique. Mieux, la syntaxe plastique de Picasso trouve chez Cocteau une équivalence littéraire il ressort de la contextualisation de la correspondance que son oeuvre graphique porte souvent l'empreinte tantôt de sa réflexion critique sur le maître espagnol, tantôt de l'influence qu'il subit. Le travail de Picasso n'est pas, lui non plus, exempt d'influence née du style de Cocteau : le goût de l'invention, la virtuosité verbale étourdissante de paradoxes, d'images et de trouvailles de style du poète marquèrent l'univers du peintre.

05/2018

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Critique littéraire

Correspondance générale. Tome 6, 1933-1936

La correspondance de ces années 1933-1936, capitales pour Roger Martin du Gard, qui écrit alors L'Eté 1914, et cruciales pour le monde, qui entre peu à peu dans une nouvelle avant-guerre, tire son intérêt des confidences de l'écrivain sur lui-même et son oeuvre, et de son témoignage sur son temps. Fin décembre 1932, R. M. G. confiait à un ami qu'il ressentait "une grande incertitude" et que son instabilité était "accrue par les remous du monde européen" . "Piquer un plongeon en plein travail" pouvait pourtant lui assurer, espérait-il, une sorte de "salut" . Des facteurs d'instabilité, il n'en manque pas, en effet, au cours des années suivantes, tant dans la vie de l'écrivain que dans le monde qui l'entoure. Sa situation financière critique le contraint à mettre son château du Tertre "en veilleuse" et à s'éloigner de Paris pour aller vivre plus modestement, à Cassis d'abord, puis à Nice. Mais ce qui aurait pu être une expérience de l'exil est plutôt celle d'une vie nouvelle, plus libre, plus épanouie, et même d'une jeunesse retrouvée. Le travail n'en devient pas plus facile mais il est résolument, presque sereinement, assumé, si bien que ce séjour méditerranéen permet au romancier de réaliser le projet formé en 1932 : donner en quelques volumes leur achèvement aux Thibault. Pourtant "les remous du monde européen" ne cessent de venir troubler sa vie studieuse : l'aggravation générale de la crise économique, celle du climat social et politique en France, la dégradation de la situation internationale lui font craindre de ne pouvoir finir son ouvrage. Mais cela même est un aiguillon, et, par ailleurs, le spectacle de ce monde troublé lui permet d'enrichir et de préciser le tableau qu'il peint, jour après jour, dans son livre, des semaines fatales de l'été 1914.

11/1990

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Humour

Quelques meneurs d'hommes

Ces dessins sont extraits de divers albums : Rien n'est simple (1962), Tout se complique (1963), La grande panique (1966, 1994), Information-consommation (1968), Des hauts et des bas (1970), Face à face (1972), Bonjour, bonsoir (1974), Un léger décalage (1977), Comme par hasard (1981), De bon matin (1983), Vaguement compétitif (1985), Luxe, calme, volupté (1987), Insondables mystères (1993) et Grands rêves (1997).

06/2002

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Littérature étrangère

Cet Eté-là. Correspondances 1928-1933

Dans la courte vie du poète Nicolas Gronski, sa rencontre avec Marina Tsvetaeva en 1927 laissera une trace lumineuse. Tous deux habitent Meudon, ils fréquentent les mêmes amis, assistent souvent ensemble à des spectacles ou à des soirées littéraires. En juillet 1928, Tsvetaeva part avec ses deux enfants à Pontaillac, en Charente, haut lieu de villégiature de l'émigration russe. Lamitié littéraire devient alors roman d'amour où se mêlent le quotidien et le sublime. Une correspondance unit pendant trois mois Tsvetaeva et Gronski, resté à Meudon. Jalousie, susceptibilité, drame, admiration, excès et passion ponctuent au fil des jours les lettres, avec pour leitmotiv le besoin d'amour et l'appel à l'aide. L'échange épistolaire, maternel au départ, devient possessif et violent : " Lorsque tu es rentré dans un ordre mien, c'est-à-dire que tu es passé de ton ordre à toi dans le mien, tu es tombé sous ma loi. " La mort prématurée de Gronski, en 1934, d'une chute dans le métro parisien provoque chez Tsvetaeva un chagrin " aigu et pur comme un diamant ". " J'avais été son premier amour et lui - mon dernier ", dira-t-elle. La publication du poème de Gronski, Belledonne, peu de temps après sa disparition, sera réellement pour elle un " cadeau posthume ", reconnaissant en son auteur non seulement son héritier, mais une voie poétique d'une grande originalité. Cet Été-là, écrit Véronique Lossky dans sa préface, est " un monument d'amour, mais aussi une célébration infiniment douloureuse d'un moment particulièrement intense dans la vie et dans l'œuvre de la grande Marina Tsvetaeva ".

03/2005

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Histoire internationale

Juif berbère d'Algérie. Itinéraire (1933-1963)

Né en 1933 dans une famille juive d'Algérie, l'auteur parle de son enfance marquée par les lois antijuives de Vichy. Devenu un indigène et chassé de l'école française, il poursuit avec sa mère institutrice, sa scolarité dans une école juive de Tiaret, jusqu'à la fin de l'Algérie pétainiste. En 1945, la victoire des Alliés n'efface pas Dresde, Hiroshima, Sétif et Guelma, et l'Holocauste. Jacques Simon passe à Alger ses "bacs" et devient trotskyste pour combattre l'antisémitisme, produit de la putréfaction du mode de production capitaliste. L'étudiant à Paris suit la crise du MTLD et après le congrès d'Hornu s'engage en Algérie dans le combat du MNA pour une Assemblée constituante. Retour en France, fin 1955, il milite au PCI et dans le syndicat algérien l'USTA. Mobilisé, témoin à Alger de la "révolution du 13 mai, le tribunal militaire d'Alger le condamne et l'expédie dans une section spéciale à Ben Zireg (Sahara). Libéré en 1960, il est meurtri par l'abandon de l'Algérie au FLN, l'exode massif des Européens et le massacre des harkis. Journaliste à Alger en 1963, l'instauration d'un régime policier à coloration islamique l'effraie. En 1980, il soutient le printemps berbère, dirige avec Ali Mécili Libre Algérie et passe un doctorat d'histoire avec une thèse sur Messsali Hadj. A la suite de rencontres, de réflexions sur son vécu, d'articles et des 25 livres écrits, l'auteur estime que le judaïsme qui fut, depuis Carthage une composante de l'identité berbère, ne peut disparaître. C'est pourquoi il a rejoint le combat libérateur actuel des peuples berbères en défendant dans le congrès amazigh (CMA) les valeurs universelles du judaïsme.

11/2012

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Autres littératures asiatiques

Mon enfance au Siam. 1913 – 1933

Kumut, jeune Thaïlandais parti étudier dans une prestigieuse université américaine, se lance dans l'écriture de courts récits. Il évoque l'enfance de son père - un juge dont les affectations successives l'amènent à se déplacer avec ses trois épouses et leur progéniture dans différentes provinces du Royaume -, puis nous décrit la vie quotidienne, avec ses hauts et ses bas, d'une famille issue de la classe moyenne. Ces Mémoires, rédigés dans un style simple et éloquent, avec humour et une vivacité pleine de charme, reflètent la culture et les moeurs de la Thaïlande d'il y a un siècle. Le lecteur s'apercevra que si certaines choses ont beaucoup changé, d'autres semblent immuables.

03/2023

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Philosophie

Correspondance avec Karl Jaspers 1920-1963 suivi de Correspondance avec Elisabeth Blochmann 1918-1969

Publier ensemble les deux Correspondances de Martin Heidegger avec Karl Jaspers (1920-1963) et avec Elisabeth Blochmann (1918-1909) - a le mérite très particulier de donner à connaître Heidegger sons deux aspects certes distincts, mais en aucune manière divergents. C'est en effet le même homme qui s'adresse, ici à un aîné puis l'un de ses pairs, avant que ne se distendent des liens qui ne seront pourtant pas rompus complètement, et là à une jeune étudiante puis pratiquante de pédagogie (au sens le plus noble du terme, où il s'agit d'élever à l'humanité), que l'inhumanité de lois iniques va contraindre à quitter l'Allemagne pour Oxford, avant qu'elle ne revienne après la guerre achever sa carrière à Marbourg sans que jamais elle ne retire sa confiance à celui en qui elle a reconnu un ami vrai. Tout ce que la première correspondance met au jour d'incompréhension - incompréhension entre deux hommes et deux personnalités (tout comme Jaspers n'arrivait pas à comprendre le retrait de Heidegger " hors de la sphère de la communication ", Heidegger ne pouvait se satisfaire de la place restreinte laissée chez Jaspers à la philosophie proprement dite) -, la seconde correspondance l'a dès le départ surmonté, par un " élan " et une confiance mutuelle qui donnent à l'échange l'inimitable ton de l'amitié. S'il n'a pas été donné à Heidegger et à Jaspers de devenir de vrais amis, la correspondance avec Elisabeth Blochmann révèle quelle place éminente pouvait tenir l'amitié dans l'existence et donc, secrètement, dans la pensée de Heidegger. François Fédier

12/1996

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Humour

Quelques Philosophes. Edition revue et augmentée

Ces dessins sont extraits de divers albums : Tout se complique (1963), M. Lambert (1965), La grande panique (1966, 1994), Saint-Tropez (1968), Des hauts et des bas (1970), Face à face (1972), Bonjour, bonsoir (1974), Un léger décalage (1977), Comme par hasard (1981), De bon matin (1983), Vaguement compétitif (1985), Luxe, calme et volupté (1987), Insondables mystères (1993), Grands rêves (1997) et Beau temps (1999).

11/2021