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Adonis-Bar (1928). Maurice Duplay

Extraits

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sociologie du genre

Adonis-Bar (1928). Maurice Duplay

En août 1928, paraît Adonis-Bar, de Maurice Duplay. Cet écrivain ne survit aujourd'hui dans la mémoire que pour ses souvenirs sur Marcel Proust et quelques lettres qu'ils ont échangées. Il aimait s'emparer d'un sujet d'actualité pour en faire un roman. Et, dans cette deuxième partie des années vingt, l'homosexualité est un sujet d'actualité. C'est aussi le moment où, dans le Montmartre de l'après-guerre, La Petite Chaumière, un cabaret de travestis d'un genre nouveau fait son apparition sur les pentes de la Butte. C'est très vite un lieu à la mode, malgré sa réputation équivoque. Il a donc suffi à Maurice Duplay de créer l'Adonis-Bar sur le modèle de la Petite Chaumière, puis d'y greffer une histoire sentimentale entre Horace et Fred pour donner un caractère romanesque à l'ensemble. Et tout cela a donné cet ouvrage, devenu introuvable. Nous accompagnons cette réédition d'une étude historique complète sur La Petite Chaumière (1921-1939), d'une notice biographique sur Maurice Duplay et de presque trente témoignages ou chroniques concernant le cabaret où l'on croise Francis Carco, Jean Genet, René Crevel, mais aussi quelques journalistes curieux et des mémorialistes du temps. Jean-Marc Barféty

05/2023

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Littérature étrangère

Oeuvres complètes. Coffret en 2 volumes : Oeuvres poétiques ; Oeuvres en prose

Ce coffret réunit en deux volumes les oeuvres complètes d'Ossip Mandelstam traduites du russe par Jean-Claude Schneider. I. Oeuvres poétiques, en édition bilingue, texte russe en bas de page. La Pierre (1913/1915/1923), Tristia (1922), Le Livre de 1928, Poèmes non rassemblés en recueil ou non publiés (1908-1934), Cahier de Voronej (1935-1937), Poèmes non inclus dans les Cahiers (1935-1937) et, en appendice : Poèmes de jeunesse (1909-1911) et poèmes pour enfants (1925-1926). II. Oeuvres en proses. Le Bruit du temps (1925), Féodossia (1925), Proses éparses, esquisses (1922-1927), Essais, articles (1913-1932), De la poésie (1928), Le Timbre égyptien (1928), La Quatrième Prose (1929-1930), Le Voyage en Arménie (1933), Entretien sur Dante (1933) et, en appendice : écrits de commande ou alimentaires.

03/2018

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Poésie

L'Omelette rouge

Écrit en bordure de Méditerranée, L'Omelette rouge est un objet vocal à lire aussi avec les yeux. Dans une lumière inférieure s'agitent des voix. Les voix sont séquestrées dans des corps véritables dont la liste dressée par ordre d'apparition s'ouvre sur une comédienne travestie que ses ennemis surnommaient l'omelette rouge. Sarah Bernhardt (1844-1923), Gherasim Luca (1913-1994), Alexandre Blok (1880-1921), Charlotte-Élisabeth de Bavière (1652-1722), John Maynard Keynes (1883-1946), Richard Wagner (1813-1883), Louise Bourgeois (1911-2010), Christine Lavant (1915-1973), Jeanne d'Arc (1412-1431), Ingeborg Bachmann (1926-1973), Arnold Schoenberg (1874-1951), Jean-Marie Straub (8 janvier 1933-), Danièle Huillet (1936-2006), Karl Marx (1818-1883), Friedrich Engels (1820-1895), Lénine (1870-1924), Vélimir Khlebnikov (1885-1922), Alexeï Kroutchonykh (1886-1968), Daniil Harms (1904-1942), Eva Hesse (1936-1970) Cy Twombly (25 avril 1928-) Grace Hartigan (1922-2008), Frank O'Hara (1926-1966), Hannah Hoch (1889-1978), Hans Arp (1886-1966), Til Brugman (1888-1958), Hélène Bessette (1918-2000), Jackson Pollock (1912-1956), Razine (1630-1671), Emily Dickinson (1830-1886), Josée Lapeyrère (1944-2007), Erich von Stroheim (1885-1957), Alexandre Pouchkine (1799-1837), Saint Paul de Tarse (15-67). L'astre Poésie est vécu ici comme un soleil flingué sous lequel scintillent des natures mourantes et de petites personnes perdues. Si " la seule poésie est la poésie à faire " (Pasolini), L'Omelette rouge pose en séries de raccords et dans une préoccupation de distance la question vitale : " que faire? ".

05/2011

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Critique littéraire

Correspondance 1928-1968

En 1928, un autodidacte de 28 ans adresse à La NRF le manuscrit d'un roman, Zig-Zag. L'auteur, abandonné par son père, a couru les rues d'une très vieille ville du Midi pour y épier la vie et l'amour, a perdu sa mère à 12 ans et a dû faire toutes sortes de petits métiers pour survivre. Il est passé aussi par le syndicalisme, le Parti communiste et vient de faire son entrée à Monde, hebdomadaire de gauche dirigé par Henri Barbusse... "Considérez-vous comme accueilli à la NRF", lui répond d'emblée Jean Paulhan. Il est vrai que Jean Paulhan et Marc Bernard sont nés à Nîmes à seize ans de distance : 1884 et 1900. Le premier, dès 12 ans, a été emmené vers Paris par son père, bibliothécaire et philosophe, et ne retrouve le Gard de son enfance que de loin en loin. Le second est presque prisonnier de sa ville natale, vers où les difficultés matérielles, les contraintes de l'Histoire, mais aussi le goût de la vie simple le font toujours revenir : même après ses prix Interallié en 1934 (Anny), Goncourt en 1942 (Pareils à des enfants), Marc Bernard garde en ligne de mire les Nîmois, dont il observe les ambitions et les illusions (Les Exilés, 1939 ; La Cendre, 1949 ; Une journée toute simple, 1950). A Paulhan qui lui avoue "Je donnerais cher pour qu'il y ait beaucoup de révolutionnaires comme toi", il ne cache guère certaines conversions radicales : "Je crois qu'il faut en finir avec ce chantage sentimental sur la Russie. Il ne leur reste plus qu'à accumuler toutes les saloperies possibles et imaginables pour dire ensuite : si vous publiez la moindre ligne contre nous, vous attaquez la révolution". Passent Romain Roland, Henri Calet, Jean Blanzat, Jacques Chardonne, Gaston Gallimard... Viennent Madrid et Barcelone dans les années trente, puis la Seconde Guerre mondiale, pendant laquelle les errements de Bernard sont patiemment raisonnés par Paulhan. Avec sa "bien-aimée" Else, juive autrichienne, Marc Bernard doit se cacher en Limousin, où il se lie avec le photographe Izis : les portraits que celui-ci réalise en 1945 figurent dans ce livre (grâce à son fils, Manuel Bidermanas). "Mon petit Marc", "Mon petit Jean" : c'est ainsi que les deux écrivains s'interpellent encore à 84 ans et 68 huit ans passés. Le plus âgé n'a jamais renoncé à être le conseiller littéraire de l'autre, qui, de son côté, l'a toujours lu avec attention : "C'est terrible, ces grands sujets, écrit Jean Paulhan en janvier 1965. Il me semble que les gens modestes (comme nous) devraient se demander, avant de se lancer : "Mais moi, qu'est-ce que je puis apporter de différent, que je sois seul à dire?" et n'en pas démordre". Toutes leurs lettres n'ont pas été retrouvées, mais les 461 présentées ici montrent la courbe de leur amitié : une amitié différente, et qu'ils ont été les seuls à dire ainsi.

11/2013

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Poésie

Adone, adonis

L'Adone (L'Adonis) de GB Marino, dit le Cavalier Marin (1523-1625), a été publié à Paris en 1623. Il s'agit d'un long poème mythologique de près de 41 000 vers en décasyllabes répartis en vingt chants de longueur inégale. Il évoque les amours tragiques de Vénus et d'Adonis, jeune et bel éphèbe passionné de chasse, mais aussi jeune héritier du Royaume de Chypre. L'auteur, à partir d'un rapprochement souvent jugé provocant entre le sacré et le profane (comme entre amour vulgaire et amour mystique) fait d'Adonis d'une part une figure d'"antihéros" passif et efféminé, d'autre part un personnage christologique victime des fausses valeurs du monde. La finalité déclarée est la valorisation paradoxale d'un "héroïsme de la paix" à double résonance éthique et politique. Après les épisodes du Couronnement d'Adonis, puis de sa disparition tragique et de sa Sépulture, le Poème débouche au dernier chant sur l'épisode des "Spectacles" réunissant toutes les nations d'Europe et de Méditerranée autour de ce centre du monde qu'est l'Ile de Chypre. Ainsi est mise en scène une séquence d'harmonie et de réconciliation universelle consécutive à la mort finalement rédemptrice du héros. Sur ce mythe principal se greffe une multitude de mythes secondaires qui en un chassé-croisé complexe de perspectives complémentaires illustrent et explicitent l'éthique et la philosophie de l'auteur. Le présent volume est le premier d'une série de cinq volumes. Il comporte cinq chants qui racontent notamment les péripéties de l'arrivée d'Adonis à Chypre (chant I), l'évocation du Palais d'Amour et de Vénus, ainsi que le récit du Jugement de Paris (chant II), l'énamourement de Vénus et d'Adonis (Chant III), la Fable de Psyché (chant IV), et une pièce de théâtre représentant la tragédie d'Actéon (chant V).

05/2014

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Littérature étrangère

Chroniques parisiennes 1924-1928

Journaliste, chansonnier, romancier, poète, Kurt Tucholsky (1890-1935) quitta Berlin en avril 1924 et s'installa dans la capitale française où il travailla jusqu'en 1928 en qualité de correspondant pour la Weltbiihne, une des plus importantes revues de la république de Weimar. De cette collaboration et de cette union avec notre pays vont naître plus d'une centaine de chroniques sur Paris et la France. Pacifiste convaincu, Tucholsky prêche sans relâche le rapprochement franco-allemand et s'efforce de mettre fin aux préjugés de ses compatriotes sur l'" ennemi héréditaire ", la France, et surtout sa capitale, tenue pour l'antre des grisettes et des décadents. tin Allemand qui prend fait et cause pour les Français et par la même occasion critique sa patrie, voilà une perle rare, digne d'un Heine ! L'exercice est délicat, et culmine audacieusement dans " Merci, France ", à la fois cri de grâce et d'adieu.

02/2010

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Littérature étrangère

Vénus et Adonis

Un des trois grands poèmes narratifs de Shakespeare, en lequel se nouent les thèmes de la séduction, de la liberté et de la mort, de la place respective des sexes, dans le drame qui oppose l'amour à la chasse. Adonis se dérobe aux assauts de Vénus, et c'est pour succomber sous la charge, ou comme on voudra, l'étreinte, d'un sanglier. Le poème pose la question de l'identité : s'il y a un sujet, quel est-il et que peut-il ? Dans l'essai critique dont elle assortit sa somptueuse traduction, la philosophe Michèle Le Doeuff, spécialiste de la pensée élisabéthaine, montre comment Shakespeare se trouve au croisement de l'héritage médiéval et de la pensée moderne.

01/1986

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Histoire internationale

Journal de Russie. 1928-1929

"Comment l'officier courageux, deux fois blessé au front, détaché dès 1916 à la Mission militaire en Russie, comment l'ancien major de l'Ecole normale supérieure, agrégé de lettres, l'intellectuel catholique qui rêvait d'unir les Eglises, a-t-il pu adhérer au bolchevisme et, bien pis, le servir ?" C'est là tout le mystère de Pierre Pascal (1890-1983), que Jacques Catteau soulève dans sa préface. En 1918, l'"entrée en communisme" de Pascal provoque un scandale en France ; puis on l'oublie, jusqu'à son retour à Paris en 1933. Homme discret, rebelle à toute discipline politique, Pascal devient traducteur et professeur à la Sorbonne. Il refuse de partager publiquement son expérience de l'URSS, et ce n'est qu'en 1975 que paraît le premier des cinq volumes de son journal de Russie, qui a pris la dimension d'un ouvrage culte pour tous les passionnés d'histoire russe. Le journal de Russie 1928-1929 est la transcription des cinq carnets noirs inédits qui constituent le dernier témoignage de Pierre Pascal. Beau-frère de Victor Serge, ami de Boris Souvarine, l'auteur appartient à la génération de révolutionnaires trahie par le stalinisme. Au fil des pages, il révèle les rouages de l'Internationale communiste, la persécution de l'Eglise orthodoxe, des paysans, des opposants au régime, la vie quotidienne à Moscou, à Leningrad ou dans les campagnes de "l'Outre-Volga". Sa plume est précise, vivante, souvent ironique. Réquisitoire intransigeant contre les dérives totalitaires staliniennes au moment même où elles apparaissent, cette "chronique d'une Révolution dénaturée" est aussi l'expression d'un amour profond, inconditionnel, pour le peuple russe, dont Pierre Pascal s'est appliqué sa vie durant à transmettre l'histoire, la culture et l'esprit.

10/2014

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Littérature étrangère

Journal (1918-1920)

25 juillet 1920, Nelly Ptachkina tombait dans la cascade du Dard, au pied du Mont-Blanc. Elle avait dix-sept ans et laissait un journal, édité ensuite par sa mère, dans les années 1920. Joseph Kessel en publia des extraits dans ses Souvenirs d'un commissaire rouge. Le Journal (1918-1920) recouvre la chronologie de la guerre civile depuis son déclenchement jusqu'aux débuts des conflits russo-polonais, lesquels entraîneront la guerre soviéto-polonaise. Mue essentiellement par la nécessité d'une introspection liée à la construction de sa personne, Nelly utilise ses notes pour rédiger de véritables "rapports" sur son état intérieur face à ces complexes bouleversements historiques. Elle ignore alors, mais plus pour très longtemps, que vivre et s'observer, pour elle, sera synonyme de se penser comme témoin historique. D'une maturité peu commune et d'une indépendance d'esprit absolue, Nelly, dont la personnalité est peu à peu façonnée par la présence constante de la mort et la perspective de la destruction du monde familier, reste cependant attachée à une Russie dont elle n'a pas encore compris ni accepté la disparition. Mais, face aux pogroms qui déchirent l'Ukraine et à l'explosion de la violence, l'émigration devient salut, même si c'est le coeur lourd qu'elle se sépare des paysages familiers. Images vues comme à travers le trou de la serrure, de façon parcellaire, fragmentée, floue: c'est ainsi que la révolution et la guerre civile apparaissent à un individu isolé, aux familles jetées dans la tourmente et, à plus forte raison, à une adolescente pensant son devenir dans un monde déstructuré. Mais l'acte de l'écriture implique une volonté magistrale : c'est de cette volonté que Nelly sera porteuse, érigeant la vie privée en acte de résistance et l'écriture de soi en un document contribuant à l'élaboration d'une micro-histoire du XXe siècle.

10/2011

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Critique littéraire

Correspondance 1920-1927

Romain Rolland (1866-1944) et Stefan Zweig (1881-1942) : deux écrivains humanistes, symboles d'une "Europe des esprits" humiliée par la Grande Guerre. Les années 1920 incarnent l'espoir d'un monde meilleur et consacrent leur fortune littéraire : L'Ame enchantée, le cycle du Théâtre de la Révolution, la biographie sur Gandhi pour Romain Rolland ; les essais biographiques Trois Maîtres, Le Combat avec le démon, ou La Confusion des sentiments pour Stefan Zweig. Au-delà de l'amitié qui les lie, Rolland et Zweig partagent une même conscience du danger face aux nouvelles idéologies de l'Europe d'après-guerre, où violences et assassinats politiques revêtent déjà un caractère antisémite. Leurs lettres inédites témoignent de cette atmosphère délétère, hantée par les démons du nationalisme, soulignant par contraste l'attraction des deux intellectuels pour la révolution russe et les sagesses orientales. D'une richesse inouïe, cette correspondance nous entraîne dans l'entre-deux-guerres, avec en toile de fond la montée des totalitarismes et l'engrenage qui mena l'humanité d'un conflit à un autre.

09/2015

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Critique littéraire

Correspondance 1938-1958

Quelle place la tauromachie a-t-elle réellement occupée dans la vie de Michel Leiris ? Fut-elle uniquement, pour l'autobiographe, une métaphore de l'écriture ? L'arène devint-elle le lieu où se conjuguèrent ses intérêts pour l'ethnographie, la poésie, le mythe, l'éthique et le langage ? A ces questions, les 186 lettres de sa correspondance croisée avec celui qui fut son mentor dans la "planète des taureaux", André Castel — oenologue nîmois que ses contemporains appelaient "Don Misterio" — apportent une réponse circonstanciée et inédite... Les deux hommes font connaissance en 1938 alors que Leiris, encore jeune ethnographe, s'apprête à publier une série de poèmes tauromachiques, Abanico para los toron. Depuis 1926, année de son mariage, Leiris assiste en effet à des corridas (il en verra près d'une quarantaine jusqu'en 1965), mais ce n'est qu'en 1935 qu'il éprouve une véritable "révélation", lors d'une faena de Rafaellilo Ponce : "[...] je n'ai jamais trouvé, dans aucune oeuvre artistique et littéraire, l'équivalent de ce que j'ai ressenti à Valence en voyant toréer Rafaelillo, très peu de temps avant qu'il reçoive l'alternative", écrit-il à Castel. Révélation confirmée par la première corrida à laquelle ils se rendent ensemble, à l'automne 1938 : encore sous le coup de l'émotion, Leiris en rédige le compte rendu pour La NRF : "Rafaelillo le 9 octobre à Nîmes"... Après la guerre, André Castel veille à introduire Michel Leiris lequel court les arènes pour voir toréer Fermin Rivera ou Luis Miguel Dominguin — dans le "mundillo" : il lui fait découvrir les " terres à taureaux" de Camargue, l'emmène chez des manadiers, l'invite à des "tientas", lui fait rencontrer des toreros et des aficionados. Et par lettres, ils rivalisent d'érudition tauromachique en évoquant les écrits de Garcia Lorca, Bergamin, Hemingway, Montherlant, Stendhal, Melville ou Alarcon... En Castel, Leiris trouva non seulement un spécialiste avec lequel partager une précieuse conversation sur "l'art tauromachique", mais également un "ordonnateur de plaisirs" qui sut accueillir généreusement ses invités : dès le lendemain de la guerre, se sont ainsi retrouvés, dans la cour de son "labo" au coeur de Nîmes, des toreros célèbres et des chanteurs de flamenco, ainsi que Pablo Picasso (compagnon d'aficit6n avec lequel Leiris vit sa première et sa dernière corrida), Georges Bataille, Blaise Cendrars, Elie Lascaux, André Masson, Jean Paulhan, Jean Hugo, Jean Dubuffet... Mais en 1955, le départ brutal d'André Castel pour l'Espagne annonce la fin de ce commerce amical, tout entier tendu vers l'"image même de notre émotion", que Michel Leiris avait reconnue dans Miroir de la tauromachie.

05/2002

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Critique littéraire

Correspondance 1926-1968

Paulhan se juge "tout à fait banal" , se range dans "le parti des gens qui s'intéressent, qui sont à chaque instant épatés" . Guéhenno a la conviction d'appartenir à "une espèce commune de l'humanité" , celle de "ces hommes de série" , que désemparent les événements. Coquetteries d'intellectuels et d'écrivains qui savent trop bien qu'on ne les prendra pas au mot, que leurs oeuvres disent tout le contraire ?Leurs lettres incitent à ne pas répondre trop vite. A côté de la Grande Guerre, du Front Populaire ou de l'Occupation, il y est beaucoup question de divers petits événements, que l'on appelle trop vite "fait divers" . L'un, "esprit insaisissable" , se méfie des professeurs, auxquels il reproche "d'avoir leur siège fait, leur système" . L'autre en veut aux "joueurs" et a parfois soupçonné son ami "d'aimer les idées, pour le plaisir, à tous risques, et dût le monde s'écrouler" . Pourquoi, dans ces conditions, leur amitié n'a-t-elle jamais connu de ces "vacances" qui séparent des esprits pourtant mieux faits pour se comprendre et s'estimer ? Parce qu'ils partagent une conviction : "Nous ne sommes pas le centre du monde, nous ne valons, nous ne sommes dans la vérité qu'à condition de nous négliger nous-mêmes pour autre chose" . Cette autre chose peut être la politique, la métaphysique ou la résistance à l'oppression. Dans tous les cas, elle passe par cet amour de la littérature qui, seule, peut expliquer le monde et donner un sens aux faits divers dont il est question dans cet entretien de quarante ans.

11/2002

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Poésie

Poésies. 1923-1988

"En ces temps où la littérature mue par le désir de tout dire sur nos angoisses et nos haines finit quelquefois par s'enfermer dans le ressentiment, dans le culte du négatif, du désespoir et de l'autodestruction, la parole de Norge est d'un bout à l'autre non seulement une affirmation de la vie mais aussi de sa confiance en cette vigueur dont la poésie se nourrit, que toute vie incarne". Lorand Gaspar.

02/1990

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Critique littéraire

Correspondance (1908-1920)

En l'espace de douze ans, André Gide et André Suarès ont échangé quarante-quatre lettres antérieures, pour la plupart, à la première guerre mondiale. Gide est l'auteur de vingt-deux d'entre elles et Suarès de vingt-trois. La correspondance reproduite ici commence en décembre 1908 et se termine en février 1920. Cette collection tout entière se trouve aujourd'hui à la Bibliothèque littéraire Jacques Doucet qui en doit la possession à Mme André Suarès et à André Gide. L'intérêt fondamental qu'offre la lecture de cette correspondance est d'ordre plus humain que littéraire. Ce qui en ressort surtout, c'est l'histoire des rapports intimes entre deux importants écrivains, le développement de leur amitié ainsi que la rupture éventuelle de celle-ci, et le tableau du mouvement littéraire de l'époque.

10/1963

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Critique littéraire

Correspondance 1921-1968

L’abondante et surprenante correspondance qu’ont échangé Marcel Jouhandeau et Jean Paulhan entre 1921 et 1968, année de la mort de Paulhan, présente un document passionnant pour ceux qui s’intéressent à l’histoire littéraire ; de plus, elle nous révèle deux personnalités aussi différentes qu’attachantes : Jouhandeau, l’écrivain intimiste, l’auteur prolifique d’une incessante autobiographie éclatée dans plus de cent titres, et Paulhan, l’éditeur, l’auteur, l’ami des peintres et des poètes, le directeur officieux puis officiel de La Nouvelle Revue française, lui, beaucoup plus secret. Sur quelques 4 000 lettres recensées, ce volume en retient 904, que l’on peut considérer comme les plus significatives. L’ensemble se lit comme un roman de l’époque, du petit monde des lettres, de la NRF et des Editions Gallimard. On y voit Paulhan, magnanime et amusé, considérer avec le plus grand sérieux les plaintes incessantes de Jouhandeau, qui s’épanche sur sa mère, sur les injures que lui adressent les surréalistes alors qu’il a tout fait pour les introduire à la NRF, sur les scènes incessantes que lui fait Elise alors même qu’ils ne sont pas encore mariés et devraient être en pleine lune de miel… Mais c’est à l’occasion de l’Occupation et de ses séquelles que leur relation prend une tournure dramatique : Paulhan est un résistant de la première heure bientôt contraint de vivre dans la clandestinité ; Jouhandeau, auteur du pamphlet antisémite Le péril juif, participe avec empressement au voyage des écrivains collaborationniste à Weimar, "pour les beaux yeux bleus du lieutenant Heller", affirmera-t-il plus tard pour se dédouaner. Plus grave : Paulhan apprend avec certitude que c’est Elise Jouhandeau en personne qui l’a dénoncé à la Gestapo, ce que Marcel refusera toujours de reconnaître. Pourtant, le lien n’est pas rompu, la correspondance se poursuit pendant encore plus de quarante ans comme si de rien n’était, sans être altérée par une quelconque froideur ou distance. Alors que tout devrait les opposer, les pousser à s’affronter, les deux hommes nous laissent ainsi entrevoir ce qui préside au mystère de l’amitié.

04/2012

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Beaux arts

Vallotton Manguin Hahnloser. Correspondance 1908-1928

Contribution importante et originale à l'histoire de l'art, cette riche correspondance inédite complète l'ouvrage paru l'an dernier : La collection Arthur et Hedy Hahnloser. Les Hahnloser ont eu la chance en effet de côtoyer de nombreux artistes de l'époque postimpressionniste et nabie. Plusieurs d'entre eux sont devenus des amis intimes du couple, tels Félix Vallotton et Henri Manguin. Dès leur rencontre, naît un échange épistolaire passionnant qui se poursuivra jusqu'à la mort des artistes. Au fil du temps, cette correspondance nous dévoile non seulement l'amitié profonde qui les unit mais offre une chance unique de découvrir le marché parisien à travers le point de vue d'artistes sensibles à l'art de leur époque. Conseillers dans les achats de leurs amis, Vallotton et Manguin n'hésitent pas à donner leur point de vue et guident les Hahnloser dans le vaste marché de l'art contemporain français de leur époque pour bâtir avec eux une collection à la hauteur de leurs désirs. D'un point de vue plus personnel, cette correspondance nous montre l'attachement mutuel entre les artistes et le couple de collectionneurs. Elle nous permet de pénétrer dans le quotidien des artistes qui dévoilent à leurs amis leurs questionnements et inquiétudes de créateurs mais aussi leurs difficultés de tous les jours. Quant à Arthur et Hedy Hahnloser, ils sont non seulement les témoins privilégiés du développement artistique de leurs amis, mais sont aussi les acteurs de la découverte et de la promotion de leur art. En préparation : Correspondance de Hedy et Arthur Hahnloser avec Pierre Bonnard, Edouard Vuillard, Odilon Redon, Pierre Matisse...

09/2013

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Histoire internationale

Extraits d'un journal, 1908-1928

Extraits d'un journal, 1908-1928 / Charles Du Bos Date de l'édition originale : 1928 Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF. HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces oeuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande. Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époque, mais qui seraient aujourd'hui jugés condamnables. Ils n'en appartiennent pas moins à l'histoire des idées en France et sont susceptibles de présenter un intérêt scientifique ou historique. Le sens de notre démarche éditoriale consiste ainsi à permettre l'accès à ces oeuvres sans pour autant que nous en cautionnions en aucune façon le contenu.

01/2021

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Littérature française

Nouvelle Hebride et 1922/30

"Sous le titre de Nouvelles Hébrides se trouvent rassemblés les textes en prose, restés inédits ou désormais introuvables en librairie, que Desnos écrivit entre 1922 et 1930. Pourquoi cette coupe chronologique ? C'est qu'elle correspond à l'appartenance - au moins officielle, de Desnos au mouvement surréaliste. Au début de 1922, il rencontre les membres du groupe "Littérature" et se joint à eux : le lecteur trouve dans la section Dada-Surréalisme le récit de cet épisode initial ; les derniers mois de 1929 et le début de 1930 sont marqués par la rupture de Desnos avec les surréalistes et son exclusion du groupe, aux côtés de bien d'autres. Tenant compte des publications réalisées, des éditions épuisées et des perspectives de recueils futurs, notre parti a été ici de constituer un ensemble de proses 1922-1930, ayant trait à la littérature. Le volume comporte donc deux ensembles inédits : Pénalités de l'Enfer ou Nouvelles Hébrides (1922) ainsi que le dossier Dada-Surréalisme (1927) ; il reprend deux textes épuisés : De l'Erotisme (1923) et La Place de l'Etoile, dans sa version primitive de 1928 ; il rassemble les articles touchant aux questions littéraires, publiés dans diverses revues ou hebdomadaires pendant la période 1922-1930 ; enfin il joint quelques articles traitant de cinéma ainsi qu'un certain nombre de pages restées, à notre connaissance, inédites", Bulletin Gallimard, août-septembre 1978.

09/1978

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Histoire de France

PASCAL COPEAU 1908-1982

Journaliste à Berlin de 1933 à 1936, directeur des émissions en langues étrangères de la radio française, dirigeant du mouvement de résistance Libération à partir de 1942, membre fondateur du CNR et de toutes les organisations qui ont, au fil des mois, unifié la Résistance, membre de l'Assemblée consultative et député aux deux Constituantes, Pascal Copeau fut l'une des figures essentielles de la Résistance. Pourtant, son nom et son rôle sont aujourd'hui presque oubliés. Mais cette injustice momentanée de l'Histoire, c'est probablement dans la vie et la personne même de Pascal Copeau qu'il faut en chercher la cause. Fils du grand homme de théâtre Jacques Copeau, qui fut pour lui un père impossible quand la mère et les soeurs étaient trop aimables, Pascal Copeau a toute sa vie - une vie romanesque et souvent pathétique - cherché à résoudre le drame intime d'une homosexualité non assumée. C'est pour n'avoir jamais su faire la part entre vie privée et vie publique qu'il a renoncé aux premières places auxquelles il semblait destiné. C'est au Maroc dans les années cinquante, puis à la télévision avec la création de la troisième chaîne, qu'il retrouvera un rôle social à sa mesure. Cette biographie, qui s'appuie sur une abondante correspondance, notamment entre le père et le fils, et sur les témoignages des nombreux amis de Pascal Copeau, s'attache à l'homme, retrace une vie d'homme que traverse l'Histoire.

04/1994

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Critique littéraire

Lettres croisées (1923-1958)

A Pontigny, Roger Martin du Gard rencontre un jeune homme de dix-neuf ans, Jean Tardieu. Un échange épistolaire commence en 1923, qui va se poursuivre jusqu'à la mort de RMG, en 1958. Ce sont ainsi 177 lettres, cartes postales et billets qui ont été heureusement conservés et que nous pouvons lire sous forme de correspondance croisée. Un des mérites de cette correspondance, dont le sujet principal reste la littérature, est d'éclairer de lueurs nombreuses et nouvelles la naissance de l'œuvre de Jean Tardieu. C'est dans la différence entre les deux hommes, entre deux tempéraments, entre des partis pris esthétiques, que se construit l'échange. C'est aussi dans l'estime et l'affection. " Vous êtes en effet ma vraie famille ", écrit Jean Tardieu à RMG le 22 juillet 1932 : le dialogue entre l'écrivain d'expérience et le jeune homme encore tâtonnant a été décisif pour la vocation littéraire de ce dernier. Cette correspondance se lit à la fois pour ce qu'elle pourrait être, un Bildungsroman, un " roman de formation ", et comme un véritable dialogue de théâtre, avec son jeu de questions et de réponses, ses mises en scène, son suspense, sa drôlerie, son pathétique : trente-cinq ans de deux vies - exceptionnelles - croisées.

09/2003

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Littérature étrangère

Derniers cahiers (1922-1924)

Ces Derniers cahiers rassemblent les textes rédigés par Kafka à la fin de sa vie (entre janvier 1922 et avril 1924), période d'une intense créativité, pendant laquelle surgissent des écrits à la fois essentiels et testamentaires. Ce volume donne à lire pour la première fois en français ces textes dans leur chronologie, dans la continuité de l'acte d'écriture, au plus près de leur matérialité et de leur dimension de work in progress. Il tresse ainsi des amorces énigmatiques, des fragments saisissants et les dernières nouvelles, les plus fascinantes ("Recherches d'un chien", "L'artiste de la faim", "Le terrier", "Josefine la cantatrice"). Cela dans une traduction qui se tient au plus près de la langue de Kafka : sèche, précise, rythmée. L'écriture se refuse à moi. D'où le projet d'investigations autobiographiques. Pas une biographie, mais investigation et mise au jour des plus petits éléments possibles. Ensuite je veux me construire à partir de là comme quelqu'un dont la maison ne serait pas solide, qui voudrait s'en construire une autre à côté, solide elle, si possible avec les matériaux de l'ancienne. Mais c'est grave quand en plein milieu de la construction ses forces le quittent et qu'il a maintenant à la place d'une maison peu solide mais pourtant complète une maison à moitié détruite et une autre à moitié achevée, donc rien. Ce qui s'ensuit c'est la folie, donc à peu près une danse de cosaques entre les deux maisons, au cours de laquelle le cosaque à coups de talons de bottes fouille et excave si longtemps la terre que sous lui se creuse sa tombe.

10/2017

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Imprimerie, reliure, typograph

Sans (fr) 1628-1924

Co-édition avec l'ESAD d'Amiens L'enjeu de SANS (FR) 1628-1924 est de mettre en évidence l'irrépressible essor en France, des Lumières au commencement du XXe siècle, d'une forme, d'un genre d'écriture aux mille facettes qui va de soi et s'épanouit dans le devenir commun. Cette forme est le Sans, c'est-à-dire la lettre sans empattements, ou "bâton" comme on l'appelle encore aujourd'hui dans certains manuels scolaires. Sans : une préposition qui désigne ce qui manque, fait défaut, n'est pas, ou plus, présent. En typographie, ce terme fait référence aux caractères dépourvus d'empattements, ces traits horizontaux, situés perpendiculairement à l'extrémité des fûts des lettres de l'alphabet latin. Comment évoquer, décrire une chose si évidente, qui peut aussi bien émaner de quelques gestes personnels et simples que d'un processus technique complexe ?

03/2022

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Beaux arts

Catalogue de tableaux et aquarelles par Henri Dupray

Catalogue de tableaux et aquarelles par Henri Dupray... / [expert] Bernheim-jeune Date de l'édition originale : 1885 Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF. HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces oeuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande. Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époque, mais qui seraient aujourd'hui jugés condamnables. Ils n'en appartiennent pas moins à l'histoire des idées en France et sont susceptibles de présenter un intérêt scientifique ou historique. Le sens de notre démarche éditoriale consiste ainsi à permettre l'accès à ces oeuvres sans pour autant que nous en cautionnions en aucune façon le contenu.

01/2021

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Histoire et Philosophiesophie

Maurice Caullery, 1868-1958, un biologiste au quotidien

A l'origine de ce livre, la découverte d'un manuscrit de 255 pages des souvenirs de Maurice Caullery, déposé à la Bibliothèque de l'Institut de France et dont nous présentons ici la première édition annotée par Eva Telkes. Le parcours personnel, intellectuel et professionnel de ce biologiste, professeur à la Faculté des sciences de Paris, fait surgir, d'une manière vivante, la vie universitaire française, allemande et américaine à l'aube du XXème siècle. Le récit de ses voyages, à l'occasion de congrès, et de ses rapports avec ses collègues, offre un témoignage de l'évolution du monde de la biologie à cette époque où le savoir est bouleversé par les travaux d'un Ehrlich ou d'un Morgan. Ce livre est aussi un document sur les milieux scientifiques et intellectuels, particulièrement intéressant pour l'histoire culturelle et pour l'histoire des sciences en général.

07/1993

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Critique littéraire

Conversations avec Adonis, mon père

" Crois-tu que l'on puisse survivre à un père comme toi ? Surtout avec un monde arabe en grave crise sociale, politique, religieuse et intellectuelle ? Un fanatisme bête et dévastateur ? Tu représentes pour moi une sorte d'espoir et de rempart contre cette décadence du monde arabe, contre ce fanatisme islamique qui n'a pour but que le pouvoir. Si tu n'étais plus là, j'ai le sentiment que je prendrais cette violence de plein fouet ! " Ninar Esber interroge son père, le poète Adonis, au cours de dix entretiens très intimes, sur sa formation, son rapport à l'Islam, à la poésie, à sa Syrie natale et au Liban, où ils ont vécu jusqu'à la guerre, sur les femmes, sur le voile, sur les monothéismes, sur le terrorisme. Adonis, très hostile à tout embrigadement religieux et, de manière générale, à tout fanatisme, parle avec simplicité de la sexualité, du désir, du mariage, de la fidélité, de l'amitié, de la sensualité et bien sûr de la création. Ninar, jeune femme provocante et sincère elle-même, est violemment critique par rapport à la façon dont les femmes sont considérées dans les pays musulmans. une double leçon de liberté.

03/2006

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Entre deux guerres

1922-1929, les années folles ?

Les années folles ? Des années tristes. Les années vingt, des années folles ? La postérité évoque des parties dansantes endiablées, le son élégant du jazz et la fièvre de music-hall. En réalité, rien n'est plus faux. A l'inverse d'une expression qui ne s'est formée qu'a posteriori, une fois projetée l'ombre de la crise de 1929, cette décennie ne renferme pas une fête perpétuelle mais plutôt des années désolantes et désolées. Celles d'une nation éprouvée par la guerre qui voudrait tourner la page, mais qui souffre de trop se souvenir et s'inquiète de son avenir comme de sa sécurité. Saignée démographiquement, en partie ruinée, endettée jusqu'au cou auprès des Américains, traumatisée par l'inflation, Paris se découvre isolée diplomatiquement par les nouveaux jeux d'alliances européens. Dès lors, la France n'a que deux alternatives : s'imposer face à une Allemagne protégée par l'Angleterre et cherchant à échapper à ses dettes, ou bien rengainer ses revendications et parier sur un ordre collectif incertain. Mais en choisissant la conciliation, ne risque-t-elle pas de perdre à la fois les remboursements attendus et sa propre sécurité ? Une douloureuse ambiguïté plane donc sur les années vingt. Après avoir gagné la guerre, les Français vont-ils perdre la paix ? Faisant suite à sa série remarquée sur la Grande Guerre, Jean-Yves Le Naour continue sa grande fresque du XXe siècle, bousculant les clichés et révisant sans concession les mythes les plus ancrés sur une décennie moins fantasque et bien plus tragique qu'il n'y paraît.

02/2022

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Littérature étrangère

Journal : 1918-1921, 1933-1939

C'est toujours un rare privilège de pénétrer dans la vie quotidienne d'un grand écrivain. Avec le Journal de Thomas Mann, le privilège est multiple : nous participons à ses petites joies et à ses petites misères de tous les jours, mais aussi à l'élaboration de son ouvre au fur et à mesure qu'il y travaille, qu'il forme des projets pour l'avenir, qu'il livre ses textes à la publication. Mais l'intérêt essentiel de ce Journal, ce sont sans doute les réactions à chaud de l'auteur face à la situation politique, d'abord dans les années 1918 à 1921, période où il vit intensément la fin de la Première Guerre mondiale, les troubles de la République des Conseils de Munich et les débuts de la République de Weimar. Il faut ensuite attendre 1933 pour que le Journal reprenne son fil. Nous ne saurons donc jamais comment Thomas Mann a ressenti la première tentative de faire fonctionner en Allemagne un Etat démocratique. Surpris par la prise de pouvoir de Hitler alors qu'il effectuait un séjour en Suisse, il comprend aussitôt la gravité de ce qui se passe et décide de ne pas rentrer en Allemagne. Dès lors, son Journal nous fait vivre sa répulsion vis-à-vis du national-socialisme, les problèmes que lui pose l'abandon en Allemagne de sa maison et de l'essentiel de sa fortune, mais aussi les espoirs et les joies que lui procure l'accueil que lui réserve l'étranger. Les séjours en France et en Amérique jalonnent cette période, et l'attitude antinazie de l'écrivain ne se dément jamais.

05/1985

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Critique littéraire

Correspondance diplomatique. Tokyo (1921-1927)

"Ce qui frappe d'abord, c'est le profond intérêt d'un Claudel, actuellement connu surtout comme poète, pour un métier auquel, comme il l'a dit souvent, il consacre la majorité de son temps, ne réservant qu'une ou deux petites heures par jour à la littérature. Homme d'action autant que de pensée, il se donne des buts précis : dans cette première ambassade, détacher le Japon des puissances anglo-saxonnes ou allemandes et le rattacher à la France - et il sait s'en donner les moyens. Séduit par ce pays où les relations humaines et l'amour de l'art ont un rôle primordial même chez les hommes politiques, Claudel multiplie rencontres et voyages, promène dans tout l'archipel le pavillon français, prononce allocutions et discours, n'hésite pas à descendre dans une mine ou à visiter les léproseries, flatte les Japonais en manifestant pour leurs artistes une admiration qui se traduit même par des créations inspirées de leur technique et de leur style au point d'être jouées sur la scène du Théâtre Impérial de Tokyo. Si Claudel réussit dans les missions qu'il s'est imposées, c'est parce qu'il a su analyser les situations politiques sur lesquelles il pouvait agir ou du moins renseigner le gouvernement français. Analyse qui, dans un pays comme le Japon, demandait à l'ambassadeur occidental un effort particulier. Claudel se penche sur l'âme japonaise, avec cet intérêt passionné de l'ami, de l'artiste, du penseur, qui seul permet la connaissance intime des ressorts politiques d'un pays si différent". Michel Malicet.

05/1995

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Littérature française

Ho ! Marcel ! Paris, 1968-1998

"C'est étonnant... un récit-témoignage, une fiction, une pièce de théâtre, une peinture sociale, tout un univers pour une aventure humaine de toute histoire, à travers laquelle se croisent, dialoguent, se brouillent, se connectent, se déconnectent l'informatif, le poétique, le lyrique, le tourisme littéraire, la rigueur analytique, politique, psychologique... et pour autant ce ne sera jamais un fatras. Un nouveau roman ? Ou un autre roman ? Un récit autrement... celui d'un autrement approcher la réalité, une époque, sans doute toucher le réel de la pointe de ses actualisations... bref, un événement... dans l'espace littéraire". Philippe Tancelin.

07/2021

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Global Manga/type mixte

Martin Luther King. 1929-1968

Célèbre homme d'église américain, Martin Luther King a lutté sans relâche contre la ségrégation raciale et pour la paix. Né en 1929 à Atlanta, le jeune Martin souhaite exercer le même métier que son père et devient donc pasteur après un brillant parcours scolaire. Malgré l'abolition de l'esclavage plusieurs décennies plus tôt, la ségrégation reste tenace aux Etats-Unis et en particulier dans le sud où il habite. Révolté par les différences de traitements selon la couleur de peau, le pasteur s'engage dans un difficile combat en prônant la non-violence et mène de grandes campagnes pour les droits civiques et la fin des discriminations à travers le pays. Orateur passionné, il marquera les esprits avec son discours I have a dream qui fera le tour du monde.

09/2021