Recherche

Sigmund Freud Benedictus de Spinoza. Correspondance (1676-1938)

Extraits

ActuaLitté

Psychologie, psychanalyse

Sigmund Freud Benedictus de Spinoza. Correspondance (1676-1938)

Voici une correspondance peu banale. Début 1670, à trente-huit ans, Spinoza (exclu de sa communauté depuis qu'il a vingt-trois ans) publie, anonymement, son Traité des autorités théologiques et politiques. Ce livre est iconoclaste. Il montre que la Bible est de source humaine, que les miracles sont des manières de parler, que les prophètes sont plus doués de convictions et d'imagination que de raison ; que Moïse lui-même n'est pas l'auteur de la Torah et que, si Dieu lui parle " face à face ", c'est une figure de style, car Dieu n'est pas une personne qui pourrait s'adresser à une autre personne. Tout porte à croire que Freud ne connaissait guère Spinoza. Il en parle très rarement. Lorsqu'on lui demande, en 1932, de contribuer à un ouvrage pour le tricentenaire de la naissance de Spinoza, il décline l'invitation : il n'est pas qualifié. En 1934, Freud écrit ce qui deviendra L'Homme Moïse et la religion monothéiste, livre publié l'année de sa mort, en 1939. Il s'attaque aux fondements de la religion. Romain Rolland l'incite à lire, ce qu'il fait, le Traité des autorités théologiques et politiques. Pourtant, aucune allusion à Spinoza dans L'Homme Moïse, alors que tous deux partagent nombre d'idées essentielles et controversées. D'où l'idée de Michel Juffé d'écrire cette correspondance, de faire se parler et s'expliquer les deux grands hommes sur ce qui les sépare et les réunit. Au début de ces seize lettres, Freud a quatre-vingts ans et deux ans et demi à vivre et voit venir la tempête qui va s'abattre sur l'Europe. Le désir de savoir ce que Spinoza aurait pensé de son Moïse le décide à lui écrire, à deux-cent-soixante ans de distance. Spinoza est enchanté et lui répond. Lui, n'a plus qu'un an à vivre. Ils n'ont plus rien à perdre, plus rien à gagner, d'où leur très grande sincérité. Ils sont curieux jusqu'à la passion, et ils vont s'obliger réciproquement à être clairs et à aller plus loin. Chacun cherche à faire comprendre à l'autre de quoi il retourne et cela donne une lecture vivante, mouvementée, souvent drôle sans rien de complaisant, émouvante à la fin. Un glossaire des auteurs cités termine l'ouvrage.

03/2016

ActuaLitté

Freud

Sigmund Freud

Stefan Zweig, génie de la nouvelle psychologique (Amok, 1922 ; Vingt-quatre heures dans la vie d'une femme, 1925 ; Le Joueur d'échecs, 1942, etc...) est entré tôt en dialogue avec le fondateur de la psychanalyse. Dans l'essai qu'il lui consacre en 1931, il trace de lui un portrait particulièrement vivant. Nourri des multiples entretiens qu'eurent les deux hommes, ce texte s'enracine dans la "conception intuitive" qu'avait Zweig de cette nouvelle discipline. L'auteur du Monde d'hier ne fut pas un freudien "de stricte observance" . A l'instar de Freud lui-même, il craignait l'utilisation de la méthode par des "mains maladroites" . Mais surtout l'hommage sincère qu'il rend à une figure à ses yeux incomparable allait de pair avec une prise de distance sur des points importants. Les impulsions reçues comme les convergences mises au jour se doublent ainsi du souci de sauvegarder l'autonomie de sa vision et celle de la création littéraire. A bonne distance des thuriféraires et des renégats, Zweig nous a laissé une présentation exceptionnelle de l'homme Freud, des grands motifs, révolutionnaires, qui structurent ses écrits, de l'évolution de son oeuvre, de Vienne à l'exil londonien.

09/2022

ActuaLitté

Freud

Sigmund Freud

Livre mythique, le Freud de Ralph Steadman, fruit de longues années de recherches, fut salué lors de sa parution - voilà plus de quarante ans - comme l'un des livres illustrés les plus intelligents et les plus originaux de son temps. De remarquables illustrations scandent cette biographie pas comme les autres, qui s'apparente à une véritable expédition au royaume de la fantaisie. Steadman se fonde sur les faits avérés de l'existence de Freud - qu'il connaît admirablement -, mais pour mieux les interpréter, en échafaudant des théories parfois délirantes. De la petite enfance de l'inventeur de la psychanalyse jusqu'à sa mort, chaque scène de cette vie est transformée en situation comique et analysée avec humour selon les critères du mot d'esprit exposés par Freud lui-même. Il en résulte un véritable festival freudien : calembours visuels et verbaux, lapsus, contrepèteries, descriptions désopilantes de Freud à l'armée ou chez son barbier... Derrière le Freud amer, tyrannique et obsédé par la sexualité de l'imagerie classique, le désir de montrer un Freud humain, qui rit, qui aime, qui doute et qui souffre.

03/2022

ActuaLitté

Psychologie, psychanalyse

Portrait de Sigmund Freud. Trésors d'une correspondance

A partir des milliers de pages des correspondances de Freud à une soixantaine de correspondants, André Bolzinger dresse un portrait de Freud inédit et neuf, insolite et méconnu. Freud y apparaît plongé dans un bain insolite de langues, l'allemand moderne, l'anglais des gouvernantes britanniques, le français des salons bourgeois, l'italien pour l'amour de Mozart, l'espagnol de Cervantès, sans oublier le Yiddish des ashkénazes. Freud est juif et athée, philanthrope selon la tradition de la médecine viennoise, misanthrope comme chercheur solitaire aux travaux dénigrés. Opiniâtre, insoumis et résigné, prudent et impulsif. Germanophile et antiprussien. Francophile et francophobe. Lecteur amical de Goethe et de Heine, de Shakespeare, de Zola, de Daudet et d'Anatole France. Bref, Bolzinger met au jour toute la richesse et la profondeur de cette personnalité exceptionnelle qu'était Freud. Les entrées thématiques (Le parler de soi - Sédiments viennois - Le trésor des lumières - Moeurs bourgeoises - Coordonnées géopolitiques - Guerres et après-guerre - La génération suivante - Vie associative - L'oreille magique de la Bergasse) permettent une lecture vivante de cet autoportrait autographe. C'est la première fois qu'une telle approche est entreprise.

09/2012

ActuaLitté

Critique littéraire

Correspondance 1938-1958

Quelle place la tauromachie a-t-elle réellement occupée dans la vie de Michel Leiris ? Fut-elle uniquement, pour l'autobiographe, une métaphore de l'écriture ? L'arène devint-elle le lieu où se conjuguèrent ses intérêts pour l'ethnographie, la poésie, le mythe, l'éthique et le langage ? A ces questions, les 186 lettres de sa correspondance croisée avec celui qui fut son mentor dans la "planète des taureaux", André Castel — oenologue nîmois que ses contemporains appelaient "Don Misterio" — apportent une réponse circonstanciée et inédite... Les deux hommes font connaissance en 1938 alors que Leiris, encore jeune ethnographe, s'apprête à publier une série de poèmes tauromachiques, Abanico para los toron. Depuis 1926, année de son mariage, Leiris assiste en effet à des corridas (il en verra près d'une quarantaine jusqu'en 1965), mais ce n'est qu'en 1935 qu'il éprouve une véritable "révélation", lors d'une faena de Rafaellilo Ponce : "[...] je n'ai jamais trouvé, dans aucune oeuvre artistique et littéraire, l'équivalent de ce que j'ai ressenti à Valence en voyant toréer Rafaelillo, très peu de temps avant qu'il reçoive l'alternative", écrit-il à Castel. Révélation confirmée par la première corrida à laquelle ils se rendent ensemble, à l'automne 1938 : encore sous le coup de l'émotion, Leiris en rédige le compte rendu pour La NRF : "Rafaelillo le 9 octobre à Nîmes"... Après la guerre, André Castel veille à introduire Michel Leiris lequel court les arènes pour voir toréer Fermin Rivera ou Luis Miguel Dominguin — dans le "mundillo" : il lui fait découvrir les " terres à taureaux" de Camargue, l'emmène chez des manadiers, l'invite à des "tientas", lui fait rencontrer des toreros et des aficionados. Et par lettres, ils rivalisent d'érudition tauromachique en évoquant les écrits de Garcia Lorca, Bergamin, Hemingway, Montherlant, Stendhal, Melville ou Alarcon... En Castel, Leiris trouva non seulement un spécialiste avec lequel partager une précieuse conversation sur "l'art tauromachique", mais également un "ordonnateur de plaisirs" qui sut accueillir généreusement ses invités : dès le lendemain de la guerre, se sont ainsi retrouvés, dans la cour de son "labo" au coeur de Nîmes, des toreros célèbres et des chanteurs de flamenco, ainsi que Pablo Picasso (compagnon d'aficit6n avec lequel Leiris vit sa première et sa dernière corrida), Georges Bataille, Blaise Cendrars, Elie Lascaux, André Masson, Jean Paulhan, Jean Hugo, Jean Dubuffet... Mais en 1955, le départ brutal d'André Castel pour l'Espagne annonce la fin de ce commerce amical, tout entier tendu vers l'"image même de notre émotion", que Michel Leiris avait reconnue dans Miroir de la tauromachie.

05/2002

ActuaLitté

Philosophie

METAPSYCHOLOGIE. Sigmund Freud

Soit qu'on lise Aristote, soit qu'on lise Descartes, il ne faut croire d'abord ni Aristote ni Descartes : mais il faut seulement méditer comme ils ont fait ou comme ils ont dû faire. MALEBRANCHE La collection " Parcours Philosophie " se propose de faciliter l'accès au texte philosophique. Chaque étude apporte les informations indispensables à la compréhension d'une œuvre, en délimite les enjeux, en retrace le cheminement. Elle donne ainsi à chacun les moyens de se confronter au texte et d'en construire le sens par une lecture active. A intervalles réguliers, des Recherches invitent à un travail personnel d'approfondissement guidé par des questions et suggestions.

04/1994

ActuaLitté

Psychologie, psychanalyse

CORRESPONDANCE AVEC SIGMUND FREUD 1912-1936 SUIVI DE JOURNAL D'UNE ANNEE 1912-1913

Cette Correspondance commence avec l'arrivée à Vienne, en 1912, de Lou Andreas-Salomé, venue s'initier à la psychanalyse ; elle se poursuit pendant un quart de siècle, jusqu'à sa mort. On trouvera, avec cette correspondance, le Journal qu'a tenu Lou pendant l'année décisive où la rencontre avec Freud fait tourner son destin. Ce document, réfracté par une sensibilité extraordinairement réceptive et marqué de la présence de Rilke, est aussi un précieux témoignage sur un moment capital de l'histoire de la psychanalyse ; pour la première fois, nous pénétrons dans le cercle de Freud. Le Journal - un cahier de cuir rouge - commence par ces mots d'écolière : "Aujourd'hui, ouverture des cours de Freud". Mais cette écolière de cinquante ans, avide de se "consacrer, dans tous les sens du mot, à la cause", et qui a le privilège d'assister aux fameuses réunions du mercredi, se révèle vite, comme le lui dit Freud, non sans humour, une "compreneuse" par excellence. Chaque nouvel apport du maître, chaque contribution des pionniers - Ferenczi, Tausk - et des dissidents, plus tard les malades qu'elle traitera, sont, pour son intelligence inventive et baroque, l'occasion, sans cesse inspirée, de se saisir de tout ce qui lui apporte la découverte de ce nouveau monde qu'elle a pressenti longtemps avant de s'y accomplir.

11/1970

ActuaLitté

Critique littéraire

Correspondance. 1934-1968

" Il va sans dire que lorsque la question se posera : les quelques centaines de lettres qu'il m'a écrites [sic] sont à la disposition de celui, celle ou ceux qui assumeront la responsabilité de son "héritage" littéraire " (lettre 695). Ce post-scriptum de la lettre d'Armand Petitjean écrite le 10 octobre 1968, au lendemain de la mort de Jean Paulhan, et reçue par Dominique Aury, dernière compagne du directeur de La Nouvelle Revue française, reflète bien la préscience historique et la sensibilité de l'auteur. Ce corpus de presque sept cents lettres s'échelonne sur plus de trente ans, de 1934 à 1968. Le lecteur assiste de près à une véritable et passionnante aventure intellectuelle à travers la période la plus turbulente du XXe siècle : les journées de février 1934, le Front populaire, l'Anschluss, la crise de Munich, la " Drôle de Guerre ", la défaite, l'Occupation, la Libération, les débuts de la Guerre froide, la résurrection de La NRF en 1953, la crise algérienne, l'établissement de la Ve République... Indissociable de cette aventure intellectuelle, et actrice aussi capitale que les deux hommes, s'illustre La NRF elle-même, déjà bien établie en tant qu'institution politico-culturelle. Qu'apprend-on à la lecture de ces lettres, en sus de leur inestimable valeur historique ? Pardessus tout, il s'agit de l'amitié. Dès le début, les deux hommes ont conscience d'être sur la même longueur d'ondes. Comme dans toute amitié qui dure, il y a pourtant des querelles et même des menaces de rupture. Des différences vont les opposer, notamment sous l'Occupation. Tour à tour, les lettres révèlent l'humour partagé, la franchise, la fidélité, l'intelligence de cette amitié, en dépit des colères, des vicissitudes, des réconciliations qui la soumettent à l'épreuve. Aléas du destin, aléas de l'histoire, complicités et discussions, exigences à l'égard de soi, à l'égard de l'ami, affection indéfectible : la correspondance de ces deux hommes nous livre enfin ses richesses, sa complexité humaine et historique.

01/2011

ActuaLitté

Critique littéraire

Correspondance 1928-1968

En 1928, un autodidacte de 28 ans adresse à La NRF le manuscrit d'un roman, Zig-Zag. L'auteur, abandonné par son père, a couru les rues d'une très vieille ville du Midi pour y épier la vie et l'amour, a perdu sa mère à 12 ans et a dû faire toutes sortes de petits métiers pour survivre. Il est passé aussi par le syndicalisme, le Parti communiste et vient de faire son entrée à Monde, hebdomadaire de gauche dirigé par Henri Barbusse... "Considérez-vous comme accueilli à la NRF", lui répond d'emblée Jean Paulhan. Il est vrai que Jean Paulhan et Marc Bernard sont nés à Nîmes à seize ans de distance : 1884 et 1900. Le premier, dès 12 ans, a été emmené vers Paris par son père, bibliothécaire et philosophe, et ne retrouve le Gard de son enfance que de loin en loin. Le second est presque prisonnier de sa ville natale, vers où les difficultés matérielles, les contraintes de l'Histoire, mais aussi le goût de la vie simple le font toujours revenir : même après ses prix Interallié en 1934 (Anny), Goncourt en 1942 (Pareils à des enfants), Marc Bernard garde en ligne de mire les Nîmois, dont il observe les ambitions et les illusions (Les Exilés, 1939 ; La Cendre, 1949 ; Une journée toute simple, 1950). A Paulhan qui lui avoue "Je donnerais cher pour qu'il y ait beaucoup de révolutionnaires comme toi", il ne cache guère certaines conversions radicales : "Je crois qu'il faut en finir avec ce chantage sentimental sur la Russie. Il ne leur reste plus qu'à accumuler toutes les saloperies possibles et imaginables pour dire ensuite : si vous publiez la moindre ligne contre nous, vous attaquez la révolution". Passent Romain Roland, Henri Calet, Jean Blanzat, Jacques Chardonne, Gaston Gallimard... Viennent Madrid et Barcelone dans les années trente, puis la Seconde Guerre mondiale, pendant laquelle les errements de Bernard sont patiemment raisonnés par Paulhan. Avec sa "bien-aimée" Else, juive autrichienne, Marc Bernard doit se cacher en Limousin, où il se lie avec le photographe Izis : les portraits que celui-ci réalise en 1945 figurent dans ce livre (grâce à son fils, Manuel Bidermanas). "Mon petit Marc", "Mon petit Jean" : c'est ainsi que les deux écrivains s'interpellent encore à 84 ans et 68 huit ans passés. Le plus âgé n'a jamais renoncé à être le conseiller littéraire de l'autre, qui, de son côté, l'a toujours lu avec attention : "C'est terrible, ces grands sujets, écrit Jean Paulhan en janvier 1965. Il me semble que les gens modestes (comme nous) devraient se demander, avant de se lancer : "Mais moi, qu'est-ce que je puis apporter de différent, que je sois seul à dire?" et n'en pas démordre". Toutes leurs lettres n'ont pas été retrouvées, mais les 461 présentées ici montrent la courbe de leur amitié : une amitié différente, et qu'ils ont été les seuls à dire ainsi.

11/2013

ActuaLitté

Littérature française (poches)

Mon patient Sigmund Freud

Sitôt arrivé à Vienne, Jack Bean, étudiant en médecine surdoué, est introduit dans le cercle très fermé de La Société psychanalytique. Il approche le maître, Sigmund Freud, qui se prend d'affection pour lui ; Jack devient son plus proche confident. Amours bigames, jalousies, excès, Freud lui livre tous ses secrets. Jack Bean est mort, mais il a laissé ses carnets intimes à sa descendance...

10/2011

ActuaLitté

Biographies

Sigmund freud. A biography

" La santé, pour l'homme, est une chose naturelle, la maladie une chose antinaturelle. Le corps en jouit aussi naturellement que le poumon jouit de l'air et l'oeil de la lumière. La santé vit et croît silencieusement en l'homme en même temps que le sentiment général de la vie. La maladie, au contraire, s'introduit subitement en lui comme une étrangère, se rue à l'improviste sur l'âme effrayée et agite en elle une foule de questions. Car puisque cet ennemi inquiétant vient du dehors, qui l'a envoyé ? Se main- tiendra-t-il, se retirera-t-il ? Peut-on le conjurer, l'implorer ou le maîtriser ? Les griffes aiguës de la maladie suscitent au coeur de l'homme les sentiments les plus opposés : crainte, confiance, espérance, résignation, malédiction, humilité et désespoir. La maladie pousse le malade à questionner, à penser et à prier, à lever dans le vide son regard épouvanté et à inventer un être vers qui il puisse se tourner dans son angoisse. C'est la souffrance tout d'abord qui a créé chez l'homme le sentiment de la religion, l'idée de Dieu".

03/2023

ActuaLitté

Psychanalyse

Sigmund Freuds Götzendämmerung

Dieses Buch ist die Konfrontation der Psychologie Freuds mit seinen Theorien. Der eingehende Exkurs ins Intimlebens des Vaters der Psychoanalyse macht Entdeckungen, die die herkömmlichen Ideen über die Person Freuds in Frage stellen und die Grundpfeiler seiner Theorien zum Wanken bringen. Allerdings findet das psychische Geschehen Freuds zahlreichen Eingang in seine Theorien. Freud war nicht nur eine ausserordentliche Person was Arbeitskraft, Gedächtnis und Fähigkeit zur Synthese angeht, sondern auch seine psychischen Funktionen überschreiten weit die Grenzen der herkömmlichen Massstäbe, so dass er oft um sein seelisches Gleichgewicht kämpfen muss. Dabei erlebt er Eifersuchtsdelirien, Perioden der völligen psychischen und intellektuellen Selbstaufgabe, Selbstentfremdung und massiver hysterischer Konversionen. So erscheint es nur zu verständlich, wenn Freud der Versuchung nachgibt und in seinem höchst personlichen psychischen Erleben schöpft, um seine Theorien wie das Herzstück seiner Ideen den Ödipuskomplex zu untermauern. Ob diese Theorien jedoch Allgemeingültigkeit beanspruchen dürfen und wenn nicht, welche Gültigkeit sie letztlich haben, bleibt eine offene Frage. Diese Frage zu beantworten, ist das Ziel dieses Buches.

06/2023

ActuaLitté

Théâtre

Ferenczi, le "fils" hongrois de Freud. Adaptation libre de la correspondance de Freud / Ferenczi (1908-1933)

C'est avec fougue que le jeune hongrois Sandor Ferenczi, médecin neurologue, rencontre le déjà célèbre professeur Sigmund Freud, à Vienne, en 1908. La psychanalyse est alors une science nouvelle. Ceux qui la pratiquent sont des pionniers. Entre les deux hommes, de formation, de statut, de langue et d'âge différents, la relation d'abord de confiance, nourrie d'un quasi amour filial, tournera à l'affrontement. Au fil des échanges épistolaires, les années passant, on s'inquiète pour Ferenczi. On s'interroge sur sa tendance à trop souvent glisser du champ scientifique à un terrain sentimental, au risque d'affecter son équilibre émotionnel. On se demande s'il supportera longtemps d'exposer sa vie la plus privée, à son "maître adoré" et, en quelque sorte, le laisser en décider. Puis la question se pose de savoir si, lui l'élève et disciple, parviendra, face aux écrits monumentaux de Freud, qui font – de son vivant – autorité, à élaborer ses idées théoriques.

05/2019

ActuaLitté

Psychologie, psychanalyse

Sigmund Freud et Romain Rolland. Un dialogue (1923-1936)

Sigmund Freud et Romain Rolland ont entretenu de 1923 à 1936 et ne se sont rencontrés qu'une fois. Au fil d'échanges aussi sobre qu'intenses, ils abordent des thèmes tels que la nature de la croyance et l'origine du sentiment religieux - Freud se considérait comme un "juif athée" face à son ami, chrétien sans Eglise, et le malaise dans la civilisation, qui les préoccupait l'un et l'autre après les massacres de la première guerre mondiale qui précédèrent la montée des totalitarismes et la menace d'un nouveau conflit. Si le courant passe entre ces deux créateurs fort différents, c'est que des affinités latentes les rapprochent, comme leur stature de héros romantiques et un lien commun avec Goethe et les romantiques allemands. Mais plus encore, en sourdine, un deuil qui les a affectés l'un et l'autre dans l'enfance. Freud admirait en Romain Rolland l'intellectuel engagé qui défendait les valeurs de la civilisation en dénonçant l'absurdité de la guerre de 1914-1918 et en s'opposant à Hitler. Mais il était plus lucide sur les illusions idéologiques de son ami qui, dans sa période de soutien à l'URSS, oubliera sa dénonciation du totalitarisme stalinien et s'éloignera momentanément de Freud, confirmant ainsi les ambivalences et les impasses de ce passionnant dialogue qui éclaire l'oeuvre entière.

08/2018

ActuaLitté

Littérature étrangère

Oeuvres complètes. Coffret en 2 volumes : Oeuvres poétiques ; Oeuvres en prose

Ce coffret réunit en deux volumes les oeuvres complètes d'Ossip Mandelstam traduites du russe par Jean-Claude Schneider. I. Oeuvres poétiques, en édition bilingue, texte russe en bas de page. La Pierre (1913/1915/1923), Tristia (1922), Le Livre de 1928, Poèmes non rassemblés en recueil ou non publiés (1908-1934), Cahier de Voronej (1935-1937), Poèmes non inclus dans les Cahiers (1935-1937) et, en appendice : Poèmes de jeunesse (1909-1911) et poèmes pour enfants (1925-1926). II. Oeuvres en proses. Le Bruit du temps (1925), Féodossia (1925), Proses éparses, esquisses (1922-1927), Essais, articles (1913-1932), De la poésie (1928), Le Timbre égyptien (1928), La Quatrième Prose (1929-1930), Le Voyage en Arménie (1933), Entretien sur Dante (1933) et, en appendice : écrits de commande ou alimentaires.

03/2018

ActuaLitté

Psychologie, psychanalyse

Une vie de correspondances 1938-1988

Dès son âge enfantin, Françoise Dolto prend le pli d'écrire des lettres à ses parents, à ses proches, à ses amis. Cela fait partie de son éducation. Elle s'y adonne, sous le contrôle de sa gouvernante, avec un charme, une vivacité, un style, qui feront d'elle une grande épistolière. Cet art de vivre deviendra très vite un art de penser. À côté des intimes, des intellectuels, des artistes, apparaissent les grandes figures de la psychanalyse, Rudolph Loewenstein, Marie Bonaparte, René Spitz, et plus tard Daniel Lagache, Serge Leclaire, Wladimir Granoff, Maud Mannoni, et surtout Jacques Lacan, le compagnon de route. Puis viendront les "suivants", jeunes analystes à qui elle se fait un devoir de transmettre, et enfin tous ceux qui lui demandent conseil et auxquels elle répond toujours de longues lettres attentives. Ainsi dans ces lettres passent, en marge de son oeuvre théorique et clinique, les interrogations, les incertitudes, les débats, les intuitions qui parfois s'élaborent dans d'éblouissants face-à-face avec ses interlocuteurs. Mais, au-delà de cet extraordinaire témoignage sur l'histoire de la psychanalyse et de ses institutions, cette correspondance, à la façon d'un journal intime, révèle un aspect plus secret de sa personnalité, montrant dans des lettres plus personnelles combien sa vie familiale (son mari, Boris Dolto, et ses enfants) a enrichi sa réflexion.

09/2005

ActuaLitté

Psychologie, psychanalyse

Sigmund Freud, suite et poursuite

Cet ouvrage retrace le parcours de Jean Bergeret à travers plus d'un demi-siècle de travaux consacrés aux différents aspects de la science psychanalytique. Certaines conceptions classiques en ce domaine sont devenues pour lui parfois les plus contestables dans leur formulation traditionnelle. Loin de rejeter en bloc toutes les critiques destinées à discréditer l'ensemble de la démarche psychanalytique, Jean Bergeret partage avec beaucoup de cliniciens les reproches formulés à l'égard de ceux qui se réclament d'une tradition, bien trop focalisée sur le génital, pour pouvoir conduire de façon positive des cures de patients dont l'origine des conflits dépasse ce que permet d'aborder, à elle seule, la problématique oedipienne. L'auteur prolonge dans cet ouvrage un débat, engagé déjà depuis longtemps, sur ce qu'il conçoit comme des compléments, des critiques et des suggestions à proposer pour améliorer les conceptions et les pratiques d'une véritable discipline scientifique qui, sans renier Freud, se voit obligée d'actualiser et de développer nombre des positions de départ de son génial inventeur.

10/2009

ActuaLitté

Psychologie, psychanalyse

Sigmund Freud présenté par lui-même

Voici ce qu'écrit Freud de sa Selbstdarstellung publiée en 1925 : " Deux thèmes parcourent cet ouvrage : celui de ma propre destinée et celui de l'histoire de la psychanalyse. Ils sont étroitement liés. Ma Présentation de moi-même montre comment la psychanalyse devient le contenu de ma vie et elle se conforme à ce principe justifié que rien de ce qui m'arrive personnellement ne mérite d'intéresser, au regard de mes relations avec la science. " Ces lignes, extraites de la postface, inédite en français à ce jour et qu'on trouvera dans notre édition, définissent bien le propos de ce petit livre, qui n'est ni une autobiographie, ni un autoportrait, ni un exposé doctrinal, et qui pourtant participe de tous ces genres. Rarement un homme des " commencements " a voulu à ce point se confondre avec sa cause, également soucieux d'en assurer l'expansion et d'en maintenir avec intransigeance l'irréductible spécificité.

07/2003

ActuaLitté

Que-sais-je ?

Sigmund Freud. 2e édition revue et corrigée

Biographies revisitées, correspondances inédites, interprétations nouvelles... Le père de la psychanalyse continue de susciter toujours plus de publications et de controverses. En a-t-on tiré une meilleure connaissance de sa personne et de son oeuvre ? Qui se souvient vraiment de ce que nous devons à Sigmund Freud ? En laissant volontairement de côté les nombreux développements et les commentaires qui ont suivi, Jean-Michel Quinodoz, psychanalyste praticien, nous présente dans toute leur fraîcheur et leur originalité les notions-clés découvertes par Freud. Il offre ainsi l'occasion de retourner à l'essentiel d'une pensée révolutionnaire qui, éclairant le travail clinique quotidien des psychanalystes, n'a rien perdu de sa portée.

05/2023

ActuaLitté

Psychologie, psychanalyse

Sigmund Freud. La Guérison par l'esprit

On connaît l’intérêt passionné du romancier stefan Zweig pour les zones inexplorées et obscures de l’esprit humain. on connaît aussi l’indéfectible et révérencieuse amitié qu’il voua toute sa vie au père de la psychanalyse – Zweig prononça l’éloge funèbre de Freud en 1939. résolument conçu comme une apologie, cet essai, publié en France pour la première fois en 1932 dans le recueil La Guérison par l’esprit, était destiné à prouver aux yeux du monde la valeur et la portée de l’oeuvre de Freud. tout en donnant au lecteur contemporain les clés essentielles sur l’homme et sa théorie, il se double aussi d’une réflexion fondamentale sur les pouvoirs de la pensée et restitue admirablement l’esprit d’une époque, ses réticences, ses doutes et ses espoirs. Ce volume contient l’oraison funèbre « Sur le cercueil de Sigmund Freud ».

05/2010

ActuaLitté

Allemand apprentissage

Sigmund Freud présenté par lui-même : Selbstdarstellung

"On a beau connaître ou croire connaître par coeur les étapes de l'itinéraire de Freud, les différents temps de cette décisive aventure de l'esprit qui fut la sienne, on a beau savoir à quel point il fut convaincu de la portée de la "jeune science" qu'il a pas à pas constituée en se refusant à la limiter à une méthode de traitement des "maladies nerveuses", on reste, à la lecture de ce petit livre, saisi par la passion intransigeante de cet homme, par sa volonté tenace de s'avancer toujours plus loin sur le chemin qu'il a tracé pour nous et d'abord pour lui-même ; on admire sa certitude, qu'aucun échec, qu'aucun obstacle ne parvinrent à ébranler - tout au contraire -, que la psychanalyse, c'est lui, Freud, jusqu'à l'identifier à sa propre vie". J. -B. Pontalis.

02/2003

ActuaLitté

Beaux arts

Vallotton Manguin Hahnloser. Correspondance 1908-1928

Contribution importante et originale à l'histoire de l'art, cette riche correspondance inédite complète l'ouvrage paru l'an dernier : La collection Arthur et Hedy Hahnloser. Les Hahnloser ont eu la chance en effet de côtoyer de nombreux artistes de l'époque postimpressionniste et nabie. Plusieurs d'entre eux sont devenus des amis intimes du couple, tels Félix Vallotton et Henri Manguin. Dès leur rencontre, naît un échange épistolaire passionnant qui se poursuivra jusqu'à la mort des artistes. Au fil du temps, cette correspondance nous dévoile non seulement l'amitié profonde qui les unit mais offre une chance unique de découvrir le marché parisien à travers le point de vue d'artistes sensibles à l'art de leur époque. Conseillers dans les achats de leurs amis, Vallotton et Manguin n'hésitent pas à donner leur point de vue et guident les Hahnloser dans le vaste marché de l'art contemporain français de leur époque pour bâtir avec eux une collection à la hauteur de leurs désirs. D'un point de vue plus personnel, cette correspondance nous montre l'attachement mutuel entre les artistes et le couple de collectionneurs. Elle nous permet de pénétrer dans le quotidien des artistes qui dévoilent à leurs amis leurs questionnements et inquiétudes de créateurs mais aussi leurs difficultés de tous les jours. Quant à Arthur et Hedy Hahnloser, ils sont non seulement les témoins privilégiés du développement artistique de leurs amis, mais sont aussi les acteurs de la découverte et de la promotion de leur art. En préparation : Correspondance de Hedy et Arthur Hahnloser avec Pierre Bonnard, Edouard Vuillard, Odilon Redon, Pierre Matisse...

09/2013

ActuaLitté

Critique littéraire

Correspondance générale. Tome 7, 1937-1939

1937 : la guerre fait rage en Espagne, elle éclate en Chine. 1938 : elle manque embraser l'Europe ; en mars c'est l'Anschluss, en septembre Munich. 1939 : les Allemands occupent Prague, envahissent la Pologne ; la Seconde Guerre mondiale commence. Témoin angoissé de ces événements, Roger Martin du Gard se scandalise de voir les nations démocratiques se résigner peu à peu à la guerre pour régler les problème internationaux. A mesure que le danger grandit, son pacifisme devient plus inconditionnel. "Tout plutôt que la guerre", répète-t-il. En 1938, il est résolument munichois, et, au début de 1939, las de ce monde absurde "où des fous conduisent les aveugles", il tente de s'en évader en quittant l'Europe pour un long séjour aux Antilles. Il en revient en décembre, amer , affligé, mais convaincu enfin qu'il faut se battre et vaincre. Le malheur du temps ne détourne pas l'écrivain de sa tâche. Si le bénédiction des Lettres semble avoir pris quelque distance à l'égard de son oeuvre, il n'en rédige pas moins l'Epilogue destiné à couronner ses Thibault, auxquels le prix Nobel vient apporter, en 1937, une éclatante consécration. II ne renonce pas non plus à un art de vivre inspiré de Montaigne, son maître de toujours : il découvre Rome, ses beautés, ses plaisirs, participe, avec une ironie amusée, aux festivités de Stockholm, voyage deux mois durant en Europe, cultive l'amitié dans son Tertre retrouvé ou à Pontigny sous la charmille, se plaît enfin à admirer la splendeur de la nature tropicale et la grâce des êtres qui la peuplent. Au cours de ces années tourmentées, R.M.G. a su maintenir son équilibre et rester fidèle à lui-même.

10/1992

ActuaLitté

Critique littéraire

Correspondance générale. Tome 6, 1933-1936

La correspondance de ces années 1933-1936, capitales pour Roger Martin du Gard, qui écrit alors L'Eté 1914, et cruciales pour le monde, qui entre peu à peu dans une nouvelle avant-guerre, tire son intérêt des confidences de l'écrivain sur lui-même et son oeuvre, et de son témoignage sur son temps. Fin décembre 1932, R. M. G. confiait à un ami qu'il ressentait "une grande incertitude" et que son instabilité était "accrue par les remous du monde européen" . "Piquer un plongeon en plein travail" pouvait pourtant lui assurer, espérait-il, une sorte de "salut" . Des facteurs d'instabilité, il n'en manque pas, en effet, au cours des années suivantes, tant dans la vie de l'écrivain que dans le monde qui l'entoure. Sa situation financière critique le contraint à mettre son château du Tertre "en veilleuse" et à s'éloigner de Paris pour aller vivre plus modestement, à Cassis d'abord, puis à Nice. Mais ce qui aurait pu être une expérience de l'exil est plutôt celle d'une vie nouvelle, plus libre, plus épanouie, et même d'une jeunesse retrouvée. Le travail n'en devient pas plus facile mais il est résolument, presque sereinement, assumé, si bien que ce séjour méditerranéen permet au romancier de réaliser le projet formé en 1932 : donner en quelques volumes leur achèvement aux Thibault. Pourtant "les remous du monde européen" ne cessent de venir troubler sa vie studieuse : l'aggravation générale de la crise économique, celle du climat social et politique en France, la dégradation de la situation internationale lui font craindre de ne pouvoir finir son ouvrage. Mais cela même est un aiguillon, et, par ailleurs, le spectacle de ce monde troublé lui permet d'enrichir et de préciser le tableau qu'il peint, jour après jour, dans son livre, des semaines fatales de l'été 1914.

11/1990

ActuaLitté

Critique littéraire

Correspondance générale. Tome 5, 1930-1932

«La correspondance de Martin du Gard est comme celle de Flaubert, complémentaire de l'ouvre romanesque, et cela de deux façons. On peut d'abord chercher à voir dans ces lettres, comme dans un journal intime, les coulisses de l'ouvre, le laboratoire secret de la création, l'envers du décor de la fiction. On y trouvera, dans le domaine de la genèse des ouvres, des circonstances biographiques, des expériences et influences subies ou recherchées, des lectures, des idées et des théories littéraires ou philosophiques, une riche matière, irremplaçable pour tout lecteur curieux de la naissance des livres et de leurs origines obscures. Mais on peut aussi y chercher tout autre chose : l'expression directe d'une personnalité forte, libérée de tout souci du public et de toutes les contraintes qu'il impose à l'écrivain. C'est alors un livre tout différent qu'on lira, un livre valant par lui-même et ayant en lui-même sa justification et son intérêt, une ouvre autre, indépendante de l'oeuvre de fiction et peut-être supérieure à elle.»Maurice Rieuneau.

12/1988

ActuaLitté

Psychologie, psychanalyse

La cause amoureuse. Freud, Spinoza, Racine

Devenu arpenteur du territoire stratifié de la mémoire, Freud fait l'expérience d'un séisme: les scènes attachées aux réminiscences quittent leur ancrage dans le passé pour exiger une rétribution amoureuse immédiate. Une créature hybride, " Lucifer-Amor ", dont le rôle est dit " indésirablement grand ", s'est donc invitée d'elle-même dans la scène analytique. Une défense s'organise contre cet " enfer intellectuel ", dans lequel Freud, côtoyant la pensée de Spinoza, croit voir le fruit d'une " fausse liaison ". L'amour serait l'œuvre d'une causalité sauvage posant l'autre comme cause d'une métamorphose de soi. " L'amour n'est rien d'autre que... ": telle est l'opération de " rabaissement " par laquelle Freud, empruntant la formule à Spinoza, introduit la définition de l'amour. En dépit des risques d'aliénation qui guettent la dépendance amoureuse, Freud n'en décide pas moins de se faire avocat de la cause qu'il attaque: " on doit se mettre à aimer pour ne pas tomber malade ". La formule freudienne fait écho à une thématique racinienne. " Elle veut voir le jour ", dit Oenone de Phèdre. C'est sur fond d'interdit de naître que s'imposera l'urgence amoureuse, ouverte aussi bien sur le risque sacrificiel que sur l'impératif émanant de diverses sources: " Vivez. "

04/2008

ActuaLitté

Littérature étrangère

Journal : 1918-1921, 1933-1939

C'est toujours un rare privilège de pénétrer dans la vie quotidienne d'un grand écrivain. Avec le Journal de Thomas Mann, le privilège est multiple : nous participons à ses petites joies et à ses petites misères de tous les jours, mais aussi à l'élaboration de son ouvre au fur et à mesure qu'il y travaille, qu'il forme des projets pour l'avenir, qu'il livre ses textes à la publication. Mais l'intérêt essentiel de ce Journal, ce sont sans doute les réactions à chaud de l'auteur face à la situation politique, d'abord dans les années 1918 à 1921, période où il vit intensément la fin de la Première Guerre mondiale, les troubles de la République des Conseils de Munich et les débuts de la République de Weimar. Il faut ensuite attendre 1933 pour que le Journal reprenne son fil. Nous ne saurons donc jamais comment Thomas Mann a ressenti la première tentative de faire fonctionner en Allemagne un Etat démocratique. Surpris par la prise de pouvoir de Hitler alors qu'il effectuait un séjour en Suisse, il comprend aussitôt la gravité de ce qui se passe et décide de ne pas rentrer en Allemagne. Dès lors, son Journal nous fait vivre sa répulsion vis-à-vis du national-socialisme, les problèmes que lui pose l'abandon en Allemagne de sa maison et de l'essentiel de sa fortune, mais aussi les espoirs et les joies que lui procure l'accueil que lui réserve l'étranger. Les séjours en France et en Amérique jalonnent cette période, et l'attitude antinazie de l'écrivain ne se dément jamais.

05/1985

ActuaLitté

XIXe siècle

Freud 1918-1939. La détresse d'une époque

Vienne, 19 Berggasse, le 4 décembre 1918. "La guerre est finie. Le pays est détruit et ruiné. Notre vieille monarchie est passée de 54 millions de sujets à 7 millions d'habitants. [...] L'Autriche-Hongrie n'existe plus. Toutefois, je n'aimerais pas vivre ailleurs. Il ne saurait donc être question pour moi d'émigrer. [...] En janvier 1917, j'ai commencé d'écrire sur l'état du monde et ce qu'il suscitait en moi. A l'époque, il me semblait clair que la guerre terminée, je n'aurais plus envie de me réfugier dans ce petit enclos protecteur pour y trouver des raisons de survivre. Je me suis trompé. Durant un an, des fils invisibles se sont tissés à mon insu. Ils continuent désormais d'exister sans moi et m'incitent à poursuivre ma tâche. [...] Je dois bien reconnaître par ailleurs une certaine addiction envers cette singulière pratique, comme lorsque j'étais jadis attaché à la cocaïne. Au temps de ma jeunesse, j'y puisais, il est vrai, une grande sérénité et un indéniable réconfort. Il en va de même à présent avec l'écriture de ce Journal. Je vais donc continuer d'observer la vie qui va et la mort qui vient".

12/2021

ActuaLitté

Littérature étrangère

Cet Eté-là. Correspondances 1928-1933

Dans la courte vie du poète Nicolas Gronski, sa rencontre avec Marina Tsvetaeva en 1927 laissera une trace lumineuse. Tous deux habitent Meudon, ils fréquentent les mêmes amis, assistent souvent ensemble à des spectacles ou à des soirées littéraires. En juillet 1928, Tsvetaeva part avec ses deux enfants à Pontaillac, en Charente, haut lieu de villégiature de l'émigration russe. Lamitié littéraire devient alors roman d'amour où se mêlent le quotidien et le sublime. Une correspondance unit pendant trois mois Tsvetaeva et Gronski, resté à Meudon. Jalousie, susceptibilité, drame, admiration, excès et passion ponctuent au fil des jours les lettres, avec pour leitmotiv le besoin d'amour et l'appel à l'aide. L'échange épistolaire, maternel au départ, devient possessif et violent : " Lorsque tu es rentré dans un ordre mien, c'est-à-dire que tu es passé de ton ordre à toi dans le mien, tu es tombé sous ma loi. " La mort prématurée de Gronski, en 1934, d'une chute dans le métro parisien provoque chez Tsvetaeva un chagrin " aigu et pur comme un diamant ". " J'avais été son premier amour et lui - mon dernier ", dira-t-elle. La publication du poème de Gronski, Belledonne, peu de temps après sa disparition, sera réellement pour elle un " cadeau posthume ", reconnaissant en son auteur non seulement son héritier, mais une voie poétique d'une grande originalité. Cet Été-là, écrit Véronique Lossky dans sa préface, est " un monument d'amour, mais aussi une célébration infiniment douloureuse d'un moment particulièrement intense dans la vie et dans l'œuvre de la grande Marina Tsvetaeva ".

03/2005

ActuaLitté

Critique littéraire

Correspondance. (1919-1938)

Cette correspondance inédite fait revivre vingt ans de l'histoire de Dada et du surréalisme au fil des échanges entre deux acteurs majeurs. Des noms d'écrivains - Tzara, Aragon, Crevel, Char, Péret et d'autres - traversent ces pages, ainsi que ceux de peintres, Max Ernst et surtout Dalí. On y voit l'histoire des revues s'enrichir de nouveaux épisodes. L'auteur de Capitale de la douleur et de L'amour la poésie a donné à la poésie surréaliste son plus pur éclat, sa participation aux côtés de Breton à la vie palpitante du mouvement se révèle primordiale. Les enthousiasmes alternent avec les aveux de détresse absolue dans le dialogue de deux êtres réunis par une amitié sans réserve. Relation dont l'un et l'autre mesureront rétrospectivement le caractère exceptionnel. "J'ai cru, comme en aucun autre, à ton amitié, à ta compréhension profonde de ce que nous voulions" , écrit Breton à Eluard en mars 1936. A partir de cette année, les engagements révolutionnaires dictés au départ par la même et intransigeante passion les conduisent peu à peu vers des choix opposés. Rejoignant une aspiration de jeunesse vers la fraternité humaine, Eluard va en chercher l'incarnation du côté du Parti communiste auquel il adhérera pendant la guerre alors que les yeux de Breton se seront définitivement dessillés lors du premier Procès de Moscou. Sous nos yeux, la correspondance se fait la chronique d'une rupture.

12/2019