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Ethnologie et anthropologie

Tahu’a, tohunga, kahuna. Le monde polynésien des soins traditionnels

Ma'i mau, maladie vraie ou maladie naturelle ; ma'i täpiri, maladie qui colle ou maladie surnaturelle ; telle serait selon beaucoup la conception polynésienne de la maladie. Or, les notions de "naturel" et de "surnaturel" sont occidentales. Il n'existe pas de mot polynésien pour les dire. A force d'interroger des tahu'a à Tahiti, des kahuna à Hawaii et des tohunga en Nouvelle-Zélande, à force de traquer des récits d'auteurs suffisamment humbles pour se contenter de décrire sans interpréter et encore moins juger, une réalité polynésienne autre apparaît. Emerge une théorie polynésienne de la maladie qui n'a rien à voir avec la vision réductrice proposée par ses habituels experts. Sous les strates de préjugés portant le sceau du tâtonnement des idées occidentales, palpite une pensée intelligente, étonnamment riche, qui explique la formidable vitalité qui a tant étonné les premiers navigateurs. Le comprendre permet, d'une part, de proposer un autre décodage des mots, des maux, des actes et des soignants et, d'autre part, d'identifier les actes relevant des périodes traumatiques de l'histoire océanienne et ceux relevant de sa propre culture qui, comme toutes les cultures, a pour but l'épanouissement des humains qui l'ont élaborée. Quant aux traumatismes, les plus durablement néfastes sont ceux qui furent niés voire camouflés en bienfaits. A partir de cette réalité singulière, peuvent s'ébaucher les prémices d'un dialogue entre médecine scientifique et soins traditionnels.

06/2021

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Critique

L'esprit sociologique de Michel Houellebecq. La pensée sociologique de Michel Houellebecq

L'écrivain Michel Houellebecq est une plateforme de forage sociologique du temps présent. Il prospecte dans les strates profondes de la société française. Les temps présents et les temps passés se trouvent soumis à une introspection systématique dans une forme fictionnelle froide et un style plat. L'apparente distance souvent désabusée, teintée d'une ironie assumée, ne pourrait en faire qu'une sorte de déambulation névrotique. Il n'en est peut-être rien. Houellebecq lit la société plus qu'il nous la fait lire. Il lit à haute voix et parfois il hausse le ton. Il nous fait d'abord écouter pour ensuite entendre l'exactitude contre l'exem-plarité. Peut-être aussi, à la manière de la littérature du dix-neuvième siècle, définit-il des "types" , comme des ensembles homogènes et des caractères singuliers placés dans des "scènes de la vie ordinaire" , offrant ainsi aux lecteurs une grammaire pour déchiffrer et comprendre le monde tel qu'il est, tel qu'il pourrait être, tel qu'il ne sera jamais. Si la sociologie est bien la fille émancipée, un peu délurée et tapageuse, de la philosophie, elle n'en entretient pas moins des relations presque intimes avec la littérature. La littérature n'est pourtant pas la sociologie ni la sociologie, la littérature ; et Michel Houellebecq n'est pas sociologue. Que reste-t-il alors de la relation entre ce dernier et la sociologie ? Tout d'abord un "esprit" sociologique qui parfois conduit à une "pensée" sociologique.

10/2023

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Littérature française

Aucun doute

A la tombée de la nuit, j'allume ma bougie senteur "feu de bois" , je mets un CD de Dire Straits, tu apprécies les accords de guitare de Mark Knopfler, l'ambiance est douce et sereine. En toute confiance, nous prenons soin l'un de l'autre. Est-ce bien cela aimer avec sincérité, en vérité ? Je chouchoute mon couple pour qu'il dure, dure, dure encore longtemps. Je ne vois rien qui compte autant. Dimanche 11 mars 2018, la porte a claqué et tout s'est effondré... Seule au monde, dans la douceur et le silence de la nuit, j'écris avec tout mon coeur, véritable travail de fond. Le parfum envoûtant de ma bougie, mes lectures, ceux dont j'apprécie les oeuvres, la manière d'être et les voix des musiques que j'affectionne rendent ma plume légère et fluide malgré les larmes. Cette plume qui m'aide à m'extraire du cauchemar et contribue à rendre mon histoire d'amour belle et achevée. Chacun est libre de faire le choix de se laisser embarquer ou pas. Pour ceux qui choisissent de cheminer avec moi, prévoyez un bon ciré pour traverser les tempêtes liées au climat de l'Atlantique et de la crème solaire, car je savoure chaque rayon de soleil de l'année. Je vous embarque sur une route semée d'embûches, parsemée d'humour, en me disant toujours que "la vie est belle" .

08/2021

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Histoire de France

Sur les traces du père... Questions à l'officier tué en Algérie

Il n'est de devoir de mémoire sans devoir de vérité. C'est ce qui a guidé l'auteur dans ce récit émouvant. Ancien journaliste à La Croix, puis à La Vie, Jean-Claude Escaffit revisite de façon vivante toute la guerre d'Algérie, à partir d'une histoire singulière. Il est parti sur les traces de son père, tué en Petite Kabylie. Un demi-siècle après ! Pourquoi de l'enfance à la retraite, ai-je traversé les strates du temps, sans chercher à en savoir davantage sur ton rôle d'officier dans cette guerre ? Etais-je prêt à prendre le risque de faire vaciller ton piédestal de héros familial ? L'auteur a fouillé les archives, a recueilli de nombreux témoignages, des deux côtés, a fait le voyage en famille dans une zone contrôlée aujourd'hui par les djihadistes. Et par un incroyable hasard a rencontré l'un des meurtriers du capitaine Escaffit, chef de poste SAS, dont la mort lui avait été annoncée. Quand il a entrepris ce récit, l'auteur ne savait pas ce qu'il allait trouver au bout du chemin. Un chemin bordé de larmes, de révélations bouleversantes, mais balisé par une étonnante chaîne algérienne de solidarité. A la veille du 60ème anniversaire d'un conflit resté traumatisant, ce récit passionnant (qualificatif ?) veut être, un message de réconciliation et de paix de part et d'autre de la Méditerranée.

10/2014

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Littérature française (poches)

Les femmes du braconnier

C’est en 1956, à Cambridge, que Sylvia Plath fait la connaissance du jeune Ted Hughes, poète prometteur, homme d’une force et d’une séduction puissantes. Très vite, les deux écrivains entament une vie conjugale où vont se mêler création, passion, voyages, enfantements. Mais l’ardente Sylvia semble peu à peu reprise par sa part nocturne, alors que le “braconnier ” Ted dévore la vie et apprivoise le monde sauvage qu’il affectionne et porte en lui. Bientôt ses amours avec la poétesse Assia Wevill vont sonner le glas d’un des couples les plus séduisants de la littérature et, aux yeux de bien des commentateurs, l’histoire s’achève avec le suicide de l’infortunée Sylvia. Attentive à la rémanence des faits et des comportements, Claude Pujade-Renaud porte sur ce triangle amoureux un tout autre regard. Réinventant les voix multiples des témoins - parents et amis, médecins, proches ou simples voisins -, elle nous invite à traverser les apparences, à découvrir les déchirements si mimétiques des deux jeunes femmes, à déchiffrer la fascination réciproque et morbide qu’elles entretiennent, partageant à Londres ou à Court Green la tumultueuse existence du poète. L’ombre portée des œuvres, mais aussi les séquelles de leur propre histoire familiale - deuils, exils, Holocauste, dont elles portent les stigmates -, donnent aux destins en miroir des “femmes du braconnier” un relief aux strates nombreuses, dont Claude Pujade-Renaud excelle à lire et révéler la géologie intime.

02/2012

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Sciences politiques

Le parlement de l'Europe au dessus du vide. L'identité politique des eurodéputés

Qu'est-ce qu'être européen ? Telle est la question posée par cette plongée anthropologique au sein du Parlement européen, qui entraîne le lecteur sur les pas des députés de l'Europe, glissant de leurs discours à leurs pratiques, tentant de saisir les strates généalogiques dans leurs usages et représentations. Comment articuler différentes cultures politiques ? Comment fait-on de la politique dans un lieu global qui n'est pas seulement un changement d'échelle, mais bien un endroit où les problèmes sont posés différemment ? Ce livre essaye de restituer la dynamique du politique dans l'enchevêtrement du temps et du lieu, des mythes et récits, des médias et de la communication, des convictions et des symboles, des épreuves de légitimité et des insignes de crédibilité, des grandes théories de la souveraineté et de la plus infime quotidienneté d'un parlement. Ce qui se dégage de l'étude, c'est le caractère contextuel, bricolé, profondément hybride de l'identification européenne. Car, quand les repères structurants de l'Etat-nation et de l'Etat social s'effacent, l'impression d'être suspendu au-dessus du vide l'emporte. Le vide, c'est le vertige, plutôt que la déconnexion d'avec le réel ; c'est l'expérience de la marge et de la solitude, non pas l'inexistence. Mais le vide, c'est aussi ce que l'on remplit, le monde que l'on fonde, la possibilité d'un ailleurs qui ne surgit que de la rencontre, voire du télescopage.

06/2012

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Littérature française

Les Femmes du braconnier

C'est en 1956, à Cambridge, que Sylvia Plath fait la connaissance du jeune Ted Hughes, poète prometteur, homme d'une force et d'une séduction puissantes. Très vite, les deux écrivains entament une vie conjugale où vont se mêler création, passion, voyages, enfantements. Mais l'ardente Sylvia semble peu à peu reprise par sa part nocturne, alors que le "braconnier " Ted dévore la vie et apprivoise le monde sauvage qu'il affectionne et porte en lui. Bientôt ses amours avec la poétesse Assia Wevill vont sonner le glas d'un des couples les plus séduisants de la littérature et, aux yeux de bien des commentateurs, l'histoire s'achève avec le suicide de l'infortunée Sylvia. Attentive à la rémanence des faits et des comportements, Claude Pujade-Renaud porte sur ce triangle amoureux un tout autre regard. Réinventant les voix multiples des témoins - parents et amis, médecins, proches ou simples voisins -, elle nous invite à traverser les apparences, à découvrir les déchirements si mimétiques des deux jeunes femmes, à déchiffrer la fascination réciproque et morbide qu'elles entretiennent, partageant à Londres ou à Court Green la tumultueuse existence du poète. L'ombre portée des oeuvres, mais aussi les séquelles de leur propre histoire familiale - deuils, exils, Holocauste, dont elles portent les stigmates -, donnent aux destins en miroir des "femmes du braconnier" un relief aux strates nombreuses, dont Claude Pujade-Renaud excelle à lire et révéler la géologie intime.

01/2010

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Critique littéraire

La trajectoire de Léopold Sédar Senghor. Du terroir à l'universel

Cet ouvrage porte sur la vie et l'oeuvre, à la fois poétique et théorique, de Léopold Sédar Senghor. Par une approche descriptive et analytique, son auteur, Baïdy Dioum, interroge la trajectoire de Senghor et révèle toutes les strates culturelles génératrices de son génie poétique et de sa pensée philosophique. Il nous promène dans tous les espaces senghoriens et nous fait redécouvrir le mythique canton du Sine, royaume d'enfance du poète, l'Afrique maternelle, berceau de l'humanité et de ses civilisations métisses, la France des tumultueuses années 1930 où s'est forgée la théorie de la négritude et le monde fraternel imaginé par le théoricien de la Civilisation de l'universel. Le livre de Baïdy Dioum vient au moment où la plupart des Etats africains célèbrent le cinquantenaire de leur indépendance sur fond de rumination du passé colonial et de tensions avec la France colonisatrice. Notre époque est en proie à cette mondialisation monstrueuse dont l'enfant de Joal avait vu venir les répercussions fâcheuses sur l'équilibre et la cohésion de la famille humaine. Dans ce contexte particulièrement inquiétant, un retour à Senghor, médiateur entre l'Afrique et la France et précurseur d'une mondialité pacifique, est plus que nécessaire, il est salutaire. Voilà pourquoi l'auteur se propose de redonner à notre monde pris dans les mailles de la vertigineuse globalisation l'occasion de relire la poésie de Senghor, de repenser son humanisme universel et de méditer ses "prières de paix ".

06/2010

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Littérature française

Petites collections de paysages

Nous roulons depuis des heures. La route n'en finit pas d'arriver nulle part. La chaussée est de plus en plus dégradée, le monde moderne est derrière nous, les poteaux télégraphiques ont disparu. Le paysage est fait de bandes horizontales superposées ayant chacune son grain et sa couleur. Un sol où domine le végétal, une herbe dont les nuances varient du vert acidulé au vert amande. Un horizon de steppe d'où émergent des collines isolées. Décor changeant... Ce matin, cet archipel flottait sur un coussin de brume. Le temps, pour moi, de prendre quelques photos, et la vapeur s'est dissipée... Ici et là, le minéral reprend l'avantage, la pelouse cède la place à de vastes étendues caillouteuses que le soleil réchauffe au fil de la journée. L'air grésille. On ne sait trop d'où a surgi cette nappe scintillante qui vient d'apparaître. Un lac salé aux rives blanchies, ou peut-être un mirage? En fait, l'un et l'autre parfaitement accordés, deux strates fines comme des lames, l'une argentée, l'autre bleutée. Au-dessus, le ciel est ourlé de quelques cumulus. Inatteignable, le mirage se dissout comme la brume du matin. Les lignes sont épurées, le relief est usé, comme adouci. Un paysage serein, sans lignes brisées, sans fioritures, presque abstrait. Rien ne bouge, sinon les nuages et leur ombre glissant sur le terrain... "

04/2009

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Histoire internationale

Havre de guerre. Phnom Penh, Cambodge (1970-1975)

Phnom Penh a le tragique à fleur de peau, juste sous la douceur. On y chemine sur les strates d'une histoire qui rougeoie encore des braises d'une guerre pas si lointaine. La découverte dans un vieux palace d'une "carte spéciale pour les journalistes de passage" conduit le narrateur à ce passé. Sur la photo d'identité rayonne le visage d'Elizabeth, jeune Américaine des Seventies. Des décennies plus tard, devenue une figure majeure des médias outre-Atlantique, elle offre au narrateur le fil rouge qui le mène vers l'univers oublié des correspondants de guerre au Cambodge - dans l'arrière-cour du conflit vietnamien. Un monde de routes poussiéreuses, écrasées de chaleur, où le danger - Viet Cong, Khmers rouges - peut surgir à chaque instant ; un monde en voie d'encerclement, où, dans la vibration des bombardements, les reporters sont observateurs et partie prenante du chaos ambiant. Avec ses séductions nocturnes, le grand hôtel dont la presse étrangère a fait son repaire dans la capitale est un havre précaire : beaucoup de journalistes qui en partent disparaissent sur la route. Ils vont rejoindre les âmes errantes qui hantent la terre des Khmers, laissant leurs confrères sous l'emprise du pays et de la tragédie qui s'annonce. Saisi comme en écho, le narrateur les regarde vivre, à retardement - manière d'emprunter une vie qui n'était pas la sienne... Etrange nostalgie que celle d'un passé que l'on n'a pas vécu.

05/2018

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Religion

Le Coran, une histoire plurielle. Essai sur la formation du texte coranique

L'authenticité d'un canon est une question essentielle pour toutes les religions où un écrit tient une place centrale. Mais alors que, pour d'autres confessions, la vérité du message s'accommode de variations dans la formulation, telle n'est pas la position du dogme musulman, qui considère que le texte canonique du Coran, qu'il soit récité par les fidèles ou consigné sur les exemplaires d'abord manuscrits et par la suite imprimés, reflète très scrupuleusement la parole divine conservée sur un original céleste. A rebours de cette conviction, qui s'est peu à peu affirmée dans les premiers siècles de l'islam avant de s'imposer complètement, des données empruntées à la tradition musulmane permettent, par recoupement avec les indications tirées de l'examen des plus anciens manuscrits coraniques, de constater que la pluralité a caractérisé la genèse du Coran et sa transmission initiale, tant écrite qu'orale. En analysant différentes strates de la version qui s'est imposée, mais aussi les fragments de recensions qui ont progressivement été écartées, François Déroche montre que le Coran est resté longtemps ouvert à une pluralité de " lectures " et révèle un rapport originel de la communauté des fidèles à son égard très différent du littéralisme absolu vers lequel l'orthodoxie musulmane a évolué. Cette histoire riche et complexe fait également apparaître un Mu?ammad plus soucieux du sens du message qu'il annonçait que de sa lettre.

02/2019

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Critique littéraire

L'autotraduction. Aux frontières de la langue et de la culture

L'autotraduction est un phénomène culturel universel et néanmoins largement ignoré. L'autotraducteur est un bilingue voire un polyglotte, et les parcours sont variés, d'une éducation bilingue à des trajectoires migratoires diverses, à l'appartenance à des contextes de minoration ou postcoloniaux. On le considérera avant tout comme un traducteur, mais assurément comme un traducteur privilégié, parfois déçu par le travail d'un autre, souvent à la recherche d'une plus grande notoriété, désireux d'accéder à des "champs littéraires" plus vastes, toujours en situation de prendre toute liberté par rapport à sa propriété intellectuelle. L'autotraduction est aussi un exutoire possible à la condition même du bilingue ou du plurilingue dans sa quête d'identité. Il s'agit d'abord de définir le territoire de l'autotraduction et de se pencher sur les motivations de ceux qui la pratiquent. D'un point de vue technique, les processus mis en oeuvre sont multiples et souvent complexes, de la traduction décalée à la traduction en parallèle, suscitant chez certains auteurs-traducteurs, à travers des strates de réécriture, une quête exigeante et au long-cours du dire et de l'écrire. Le propos de cet ouvrage est de montrer qu'au delà d'un noyau bien identifié d'autotraducteurs de grande notoriété, leur nombre est bien plus conséquent, offrant des études de cas surprenantes ou suggestives, et que ce territoire épistémologique, de nature pluridisciplinaire, est aujourd'hui très attractif et pleinement ouvert aux chercheurs et aux lecteurs.

05/2013

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Ecrits sur l'art

Un étranger nommé Picasso. Dossier de police n° 74.664

Pourquoi le 18 juin 1901 Picasso est-il "signalé comme anarchiste" à la Préfecture de police, quinze jours avant sa première exposition parisienne ? Pourquoi le 1er décembre 1914 près de sept cents peintures, dessins et autres oeuvres de sa période cubiste sont-ils séquestrés par le gouvernement français pour une période qui dure près de dix ans ? D'où vient l'absence presque totale de ses tableaux dans les collections publiques du pays jusqu'en 1947 ? Comment expliquer, enfin, que Picasso ne soit jamais devenu citoyen français ? Si l'oeuvre de l'artiste a suscité expositions, ouvrages et commentaires en progression exponentielle à la hauteur de son immense talent, la situation de Picasso "étranger" en France a paradoxalement été négligée. C'est cet angle inédit qui constitue l'objet de ce livre. Pour l'éclairer, il faut exhumer des strates de documents ensevelis, retrouver des fonds d'archives inexploités, en rouvrir, un à un, tous les cartons, déplier chacune des enveloppes, déchiffrer les différentes écritures manuscrites. Alors tout s'organise autrement et le statut de l'artiste se révèle beaucoup plus complexe qu'on ne l'imaginait. Un étranger nommé Picasso nous entraîne dans une enquête stupéfiante sur les pas de l'artiste surdoué, naviguant en grand stratège dans une France travaillée par ses propres tensions. On le voit imposer au monde son oeuvre magistrale, construire ses propres réseaux et devenir un puissant vecteur de modernisation du pays. Un modèle à contempler et peut-être à suivre.

04/2021

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Poésie

Je ne suis pas un oiseau

Entre écriture poétique et recherches graphiques, Je ne suis pas un oiseau aborde et joue sur la question du sens des mots et de la représentation de la migration, du déracinement, de la dignité, du fatum, de la destinée imposée par les catastrophes et les guerres. Bien que le sujet soit ancré dans l'actualité, Anne Herbauts lui donne un sens très large, et non connoté ou lié à des évènements précis. Le livre porte la question du sens, du regard et de la définition que l'on pose sur la migration, par ce refrain, presqu'une comptine : je ne suis pas un oiseau. Je ne suis pas un oiseau devient, par sa répétition et sa simplicité, un cri. Le jeu des images recomposées, décomposées et mises face au texte qui semble anodin, vient décaler la lecture du texte et amener plusieurs sens et strates d'écriture. L'auteur fait entrer en résonance des références à l'image et à la représentation à travers l'Art dans l'Histoire. La lecture devient dense, multiple. On ne peut résumer le monde, l'humanité et ses mouvements, simplement. Elle met en lumière, par son écriture etntre texte et image, le pouvoir des mots, du sens et du jugement par lequel un mot peut enfermer. Une forme poétique sobre, presque une chanson, permet à Anne Herbauts d'aborder avec recul, entre chanson et tristesse, le sujet grave de la migration.

05/2019

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Architecture

Watt par Ateliers 2/3/4/

Confiées à SOGEPROM, la rénovation et l'extension de l'immeuble de bureaux a porté la superficie de 8 600 m SDP à 12 000 m SDP. Trois ans après avoir rénové l'immeuble AMPERE E+, également confié à l'agence d'architecture Ateliers 2/3/4/, devenu son siège et l'illustration de son savoir-faire en matière d'innovation, SOGEPROM métamorphose l'immeuble "City Défense" désormais rebaptisé "WATT" . L'idée première est d'entrer en résonnance avec le bâtiment AMPERE afin de retrouver ensemble une force tout en gardant leurs spécificités. Son entrée sera rendue plus évidente avec une double hauteur située en proue, visible depuis l'esplanade de La Défense. Cette séquence s'inscrit dans un socle créé sur 2 niveaux qui laissent apparaitre la structure porteuse existante qui permet de soulever le corps de bâtiment. Nous retrouvons ainsi une échelle plus urbaine, en dialogue avec la rue Henri Regnault et le mail piéton en devenir. Le bâtiment sera ouvert sur l'esplanade rendue publique avec une cafétéria et ses commerces adressés sur la rue Henri Regnault. Le projet prend aindi en compte ainsi la mutation future du Boulevard circulaire en boulevard urbain. Une fois le bâtiment soulevé, il s'agit de casser l'effet d'empilement sans fin des niveaux. Le corps de bâtiment est restructuré dans un nouvel ordre composé de 3 strates, plus généreux, en dialogue avec le bâtiment Ampere.

01/2024

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Sciences politiques

En finir avec le wokisme. Chronique de la contre-offensive anglo-saxonne

Pour ceux qui s'inquiètent des ravages du wokisme, qu'ils se rassurent. La contre-offensive s'organise. Sylvie Perez documente les stratégies de réponse face au racialisme, au décolonialisme, au transgenrisme. L'essai le mieux renseigné sur le sujet. Le wokisme est né sur les campus américains. Il a gagné l'Angleterre et le continent européen. Son berceau deviendra-t-il son tombeau ? L'heure est à la contreoffensive. Et dans le monde anglo-saxon, la résistance s'organise. Ce livre en dresse la chronique. Comment contrer la déferlante woke ? Comment répondre à ses dérives ? Théorie du genre, racialisme, décolonialisme, transactivisme : le système diversitaire s'impose partout. Le woke ne voit autour de lui que victimes et bourreaux et, pour réparer le monde, s'affaire à le pulvériser. Alors des esprits forts refusent de céder aux pressions et défendent l'égalité des droits. Philosophes, universitaires, médecins, juristes ou simples citoyens s'attellent à déjouer l'avènement d'un monde orwellien. Face à la violence de leurs adversaires, ils risquent leur carrière et leur réputation, mais défendent leurs convictions au milieu du vacarme. Sylvie Perez est allée à leur rencontre. Fruit d'un long travail d'enquête, ce livre documente les réponses émergeant de toutes les strates de la société. Par le contournement ou par le choc, par le sérieux ou par l'humour, le combat pour la liberté d'expression est engagé. Et la bataille culturelle fait rage.

10/2023

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Fantasy

Le royaume sans nom Acte 1

ans un royaume animalier mystérieux où un zèbre exerce en tant que trésorier, une gazelle endosse le rôle de servante et un cerf charme en tant que ménestrel, le souverain lion est parvenu à l'automne de sa vie. L'enjeu de la succession royale est sur toutes les lèvres : qui montera sur le trône des Lions après lui?

Son héritier direct, un jeune prince, ne semble guère attiré par cette lourde responsabilité. Affectionnant tendrement son géniteur là où la coutume voudrait qu'il le défie, ce prince dénué d'ardeur est perçu comme vulnérable. Mais lorsque débarque une délégation venant des contrées nordiques pour un sommet diplomatique, les ambitions cachées et les complots s'intensifient !

Manipulations, trahisons et machinations s'infiltrent à tous les niveaux, des classes populaires aux plus hautes strates du pouvoir. Et dans cette confusion, les forces du royaume des Tigres voient une opportunité de semer le chaos. Le drame qui se trame dans ce monde peuplé de bêtes, agité par des intrigues politiques, préfigure l'aube d'une nouvelle époque et l'ascension d'un souverain inattendu.

Évoquant les œuvres tragiques de Shakespeare, cette fable anthropomorphique, signée Hérik Hanna, joue habilement avec les clichés associés aux espèces animales. Avec une plume qui allie classicisme théâtral et une ironie piquante, il offre une aventure captivante. Le talent artistique de Redec, soutenu par les teintes chaleureuses et vibrantes de Lou, plonge le lecteur dans un monde d'une étonnante vivacité.

09/2023

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Droit

Le dualisme juridictionnel en matière de propriété publique

La construction jurisprudentielle réalisée par les juges au long des siècles, a permis de poser progressivement les critères de répartition que l'on connaît aujourd'hui. La systématisation de ces différentes strates jurisprudentielles montre le passage d'une répartition anarchique des compétences sous l'Ancien Régime, à une répartition basée sur un critère organique, pour enfin évoluer vers la finalité de l'action administrative au milieu du XIXe siècle. Le modèle actuel de répartition, qui répond peu ou prou à la distinction classique héritée du XIXe siècle, ne permet pas un partage harmonieux des compétences. Ainsi, la dualité domaniale ne saurait constituer le critère de répartition des compétences juridictionnelles. Les évolutions du droit positif attestent de la nécessité de dépasser la façon dont s'exprime le dualisme juridictionnel au sein de la propriété publique. La reconnaissance d'une propriété publique, distincte de la propriété privée, ouvre la voie à une réflexion d'ensemble. Les prérogatives du juge judiciaire sur le domaine privé constituent l'obstacle majeur à une potentielle unification. Aussi, une refonte de ce contentieux passe, nécessairement, par la remise en cause de l'assimilation du domaine privé à la propriété privée et le lien suranné entre la propriété et la compétence du juge judiciaire. Une définition organique de la propriété publique, qui fonderait le contentieux non plus sur l'affectation du bien mais sur la personnalité publique du propriétaire, impliquerait certes d'abandonner les catégories actuelles de répartition, mais permettrait de mettre fin à la dislocation des compétences.

06/2019

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Poésie

Comme si Comme ça. Poèmes 1980-2007

Voici, après Donnant Donnant, le deuxième volume de Poésie/Gallimard qui, sous le titre inédit de Comme si Comme ça, propose une refonte éditoriale complète des écrits poétiques de Michel Deguy. D’un parcours en poésie qui s’est d’abord développé comme un passage du simple au complexe, pour aboutir à une forme de maîtrise de la complexité, ce livre porte amplement témoignage dans ses extensions et explorations multiples. Aux paysages de la terre qu’il faut arpenter et repérer s’adjoignent les sites, les strates, les agencements du langage qu’il faut d’un même mouvement questionner et comprendre afin de signifier autrement. Ce défi ne vise nullement à la fin de la langue, qui s’apparenterait à la fin d’un monde, il cherche au contraire la résurgence, le retour de l’urgence initiale, le rythme capable de susciter avec les premiers mots un seuil actuel de reconnaissance et de résistance au non-dire du bavardage ambiant. Pour ce faire, Michel Deguy use de toutes les formes possibles, du poème à la notation philosophique, de la méditation à l’analyse scrupuleuse aux accents parfois pamphlétaires. Aussi, au coeur même de cette oeuvre foisonnante, qui semble à l’écoute de sa propre amplitude, de son expansion permanente, se révèle un texte bouleversant, l’un des thrènes les plus poignants de la littérature : A ce qui n’en finit pas. Dans le livre-univers de Michel Deguy, il y a ce soleil noir qui, à défaut de changer la vie, éclaire, transfigure et change la mort.

09/2012

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Esotérisme

Dictionnaire des symboles. Mythes, rêves, coutumes, gestes, formes, figures, couleurs, nombres

C'est trop peu de dire que nous vivons dans un monde de symboles, un monde de symboles vit en nous. De la psychanalyse à l'anthropologie, de la critique d'art à la publicité et à la propagande idéologique ou politique, sciences, arts et techniques essaient de plus aujourd'hui de décrypter ce langage des symboles, tant pour élargir le champ de la connaissance et approfondir la communication que pour apprivoiser une énergie d'un genre particulier, sous-jacente à nos actes, à nos réflexes, à nos attirances et répulsions, dont nous commençons à peine à deviner la formidable puissance. Des années de réflexions et d'études comparatives sur un corps d'informations rassemblées par une équipe de chercheurs, à travers des aires culturelles recouvrant la durée de l'histoire et l'étendue du peuplement humain, les auteurs ont tenté de donner à voir le cours profond du langage symbolique, tel qu'il se ramifie dans les strates cachées de notre mémoire. Chacun sentira bien l'importance de ce Dictionnaire. Plus de mille six cents articles, reliés par des comparaisons et des renvois, souvent restructurés à la suite d'une longue maturation, permettent de mieux approcher la maturation, permettent de mieux approcher la nudité du symbole, que la raison dans sa seule mouvance ne parviendrait pas à saisir. Cette somme unique ouvre les portes de l'imaginaire, invite le lecteur à méditer sur les symboles, comme Bachelard invitait à rêver sur les rêves, afin d'y découvrir la saveur et le sens d'une réalité vivante. GUY SCHOELLER

01/1999

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Littérature étrangère

Pelures d'oignon

A quatre-vingts ans, Günter Grass se souvient. Métaphore du souvenir: l'oignon - notre passé, notre expérience, tout ce qui définit notre personnalité - dont on ôte les pelures une à une en cherchant en vain le cœur n'est autre que cette accumulation de strates plus ou moins denses, plus ou moins fiables. Le récit débute à Dantzig en 1939 avec l'entrée en guerre et la perte de l'innocence. Il s'achève à Paris en 1959 avec la publication du Tambour et la consécration littéraire. Il décrit les épisodes les plus marquants d'une biographie et la genèse d'une œuvre: enfance dans un milieu étriqué, guerre d'un adolescent endoctriné, survie dans les ruines, affirmation d'une vocation, trois faims qui ponctuent ces années d'apprentissage: la nourriture, l'amour charnel, l'art. En révélant, avant même la publication du livre en Allemagne, qu'il avait à dix-sept ans servi sous l'uniforme SS clans les derniers mois de la guerre, l'écrivain, qui n'a pourtant cessé de confronter son pays aux horreurs de son histoire, a déchaîné une tempête médiatique. Les lecteurs français ont enfin la possibilité de replacer la controverse dans le contexte de son récit intime: une chronologie tâtonnante, en crabe, où alternent l'émotion, le grotesque, la gravité, tantôt dans la plus belle écriture classique, tantôt dans l'argot et le populaire. On l'aura compris: cet ouvrage est primordial pour entrer dans l'œuvre d'un maître de la langue allemande et en donner les clefs.

10/2007

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Histoire internationale

Le Pays de Cama. Un ancien Etat côtier du Gabon et ses origines

Les navigateurs du siècle dernier appelaient Cama la côte allant du cap Lopez au cap Sainte-Catherine, légèrement au sud de l'Equateur. C'était le pays des Nkomi, une ethnie dont l'originalité consistait en un système politique construit autour de la personne d'un monarque nommé Rengondo. En recherchant les origines de ce royaume, François Gaulme a choisi le terroir, centré autour de la lagune Fernan Vaz, et non pas le groupe humain, l'ethnie ou l'ensemble linguistique, comme cadre de l'analyse historique et anthropologique. En sollicitant les traditions orales et les documents européens, cette méthode a permis de remonter jusqu'au XVIe siècle. Les principaux résultats de cette recherche sont une démonstration de l'influence ancienne des peuples Kongo, par l'intermédiaire du royaume de Loango, le long de la côte gabonaise, et du recul de cette influence avec l'arrivée des Européens. L'auteur montre aussi qu'il y a eu sur cette côte deux strates bien distinctes d'acculturation européenne, l'une à la suite de l'arrivée des Portugais (XVIe-XVIIe siècles) et l'autre avec la colonisation et ses prémices (deuxième moitié du XIXe siècle). Dans sa démarche, cet ouvrage s'appuie sur les analogies de l'anthropologie historique avec l'archéologie. Son ultime but était de produire une reconstitution des sociétés de la côte gabonaise juste avant l'arrivée des Européens. La leçon qui s'en dégage, c'est la prudence qu'il convient d'avoir pour qualifier de traditionnelles les sociétés africaines.

04/1981

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Art contemporain

Transmission(s). carte blanche à Madame et Dominique Blais

L'exposition intitulée "Résidence d'artistes : Madame et Dominique Blais" (titre provisoire) sera la quatrième exposition temporaire du musée depuis sa réouverture. Deux artistes s'immergeront pendant plusieurs mois dans les collections du Musée de La poste et créeront un ensemble d'oeuvres inédites qui sera présenté au public. Madame Madame est une artiste spécialiste du collage. Elle travaille uniquement avec des matériaux de 1800 à 1920. Elle créée des petites pièces en volume, manipulables, dans lesquelles elle associe systématiquement iconographie ancienne et jeu de mots. Telles de petites saynètes de théâtres, chaque pièce - à l'esthétique rétro et surréaliste - est unique et raconte une histoire. De cette version en 3 D en découle parfois un "alias" unique, pièce très grand format en 2D apposée dans l'espace urbain. Pour se faire elle prend soin de scanner au préalable l'ensemble des "strates" nécessaires à la pièce originelle. Dominique Blais L'artiste Dominique Blais nous faisait prendre conscience de la rotation de la terre et du cycle lunaire avec sa pièce Phases of the Moon commandée pour l'exposition "Rêver l'Univers" (envoi quotidien d'un disque vinyle à l'effigie de la lune pendant la durée d'un cycle lunaire). Dans toute son oeuvre, l'artiste donne à voir l'imperceptible, le temps qui s'écoule, des fréquences radio inaudibles... Pour explorer les perceptions de l'environnement, le rapport à l'invisible et matérialiser sous nos yeux l'immatériel, il utilise un ensemble de médiums variés (acoustique, lumière, dessins, photographies...)

02/2022

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Critique littéraire

La nausée de Jean-Paul Sartre

""Un livre n'est rien qu'un petit tas de feuilles sèches, ou alors une grande forme en mouvement : la lecture. Ce mouvement, le romancier le capte, le guide, l'infléchit, il en fait la substance de ses personnages ; un roman, suite de lectures, de petites vies parasitaires dont chacune ne dure guère plus qu'une danse, se gonfle et se nourrit avec le temps de ses lecteurs" (Situations, I). Par ces mots de 1939 qui appartiennent à l'exorde d'un réquisitoire célèbre contre François Mauriac, Sartre insistait pour la première fois (il reviendra sur le sujet dans Qu'est-ce que la littérature ?) sur ce qu'on n'appelait pas encore la réception d'une oeuvre et sur l'importance de celle-ci dans la constitution de son sens. Qu'est-ce en effet que la postérité, sinon cette suite de résurrections successives, cette création continuée qui relie le geste de l'écrivain à l'activité de ses destinataires ? Qu'en est-il aujourd'hui de la survie de La Nausée ? Parvenu plus d'un demi-siècle après sa parution à l'état (enviable ?) de monument culturel, le premier roman de Sartre offre un exemple privilégié de cette superposition des lectures qui, en strates successives, arrivent à enrichir un texte de significations multiples. Les approches se sont additionnées, du résumé philosophique à l'étude psychanalytique, de l'analyse textuelle à l'étude de genèse, au point qu'un gros volume ne suffirait pas à rendre compte en détail des étapes de cette réception. [... ]" Jacques Deguy.

01/1993

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Image

La haute et la basse définition des images. Photographie, cinéma, art contemporain, culture visuelle

"La question de la haute et de la basse définition des images, avec ses enjeux multiples, puise ses racines dans deux histoires différentes, qui sont pourtant étroitement liées : d'un côté, l'histoire de la distinction entre le net et le flou, entre l'image nette et l'image floue ; de l'autre, l'histoire des images matricielles, composées par une grille orthogonale de points, qui peuvent être des points de tissu, des points d'encre, ou des points de lumière." Dans une culture visuelle traversée par un flux incessant d'images qui circulent à travers l'infrastructure des réseaux numériques, la question de la haute et de la basse définition des images et des écrans revêt une importance capitale. Si l'on peut interpréter l'infrastructure des réseaux numériques comme l'appareil circulatoire qui permet à un vaste courant de matière sensible de traverser le corps social dans toutes ses parties et dans toutes ses strates, les différents degrés de définition, tel un stéthoscope, en mesurent la pression. Déterminés par les propriétés techniques spécifiques des capteurs des caméras, par celles des formats d'encodage des images numériques, ainsi que par celles des dispositifs d'affichage qui sortent les images de l'invisibilité des courants électriques intermittents afin de les projeter dans l'espace sensible, les différents degrés de définition des images contemporaines sont sans cesse explorés par les artistes, les photographes et les cinéastes qui tentent d'en saisir les enjeux à la fois esthétiques, épistémologiques et politiques.

06/2021

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Art contemporain

Les nombreuses vies et morts de Louise Brunet

La 16e édition de la Biennale de Lyon : manifesto of fragility affirme la fragilité comme intrinsèquement liée à une forme de résistance initiée dans le passé, en prise avec le présent et capable d'affronter l'avenir. Conçue comme une déclaration collective constituée à partir de mots, d'images, de sons et de mouvements, elle appelle un ensemble de voix résilientes à proposer un manifeste pour un monde irrémédiablement fragile. La Biennale se structure autour de trois strates distinctes mais interconnectées, au sein desquelles la fragilité et la résistance sont respectivement explorées par le prisme de l'individu, de la ville et du monde. Les nombreuses vies et morts de Louise Brunet est un récit de la vie méconnue de Louise Brunet, une jeune femme qui, jetée en prison pour avoir participé à la révolte des canuts à Lyon en 1834, entreprit par la suite un voyage périlleux qui la mena de Lyon jusqu'aux manufactures de soie du Mont-Liban. Près de deux siècles plus tard, il y a d'innombrables Louise Brunet dans le monde qui continuent d'être épuisées par des formes de pouvoir qui les exploitent. En brouillant les frontières entre réalité et fiction, et en rassemblant une large collection d'oeuvres d'art, d'objets et d'archives couvrant deux millénaires, l'exposition met en lumière des personnes dont les récits, jugés bien trop insignifiants pour les grandes annales de l'Histoire, ont été balayés dans les plus lointains recoins de l'oubli.

12/2022

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Critique littéraire

Nouveaux Cahiers François Mauriac N° 23/2015

" Centenaire de Claude Mauriac.une écriture à l'Ouvre " Avant-propos, par Marie-Hélène Boblet et Caroline CassevilleIntroduction par Philippe LejeuneClaude Mauriac adepte comblé du journalisme,par Jean TouzotL'aventure de Liberté de l'esprit : Claude Mauriac directeur de revue,par Jeanyves GuérinDes histoires dans l'Histoire, ou les écritures du Temps. Le voyage de Claude Mauriacen Tchécoslovaquie en 1938, par Philippe Dazet-BrunUn avocat dans son siècle. Georges Izard, compagnon de route de la famille Mauriac,par Yann DelbrelLes infiltrations de l'invisible : Radio Nuit, par Jean Allemand" Conversation alibi " : strates et métamorphoses de la " sous-conversation "dans Le Dîner en ville, par Solenne MontierLa relativité du temps et de l'espace dans l'oeuvre dramatique de Claude Mauriac,par Miroslava NovotnàLe cinéma italien dans L'Amour du cinéma de Claude Mauriac,par Pier Luigi PinelliL'oeuvre du père sous le regard du fils dans Le Temps immobile de Claude Mauriac,par Caroline CassevilleLa question de l'identité de l'être dans la foule chez Claude Mauriacet Laurent Mauvignier : héritages et divergences, par Evelyne ThoizetClaude Mauriac et nos contemporains, par Marie-Hélène Boblet INEDITSUne " Composition française " de Jeanne Mauriac,présentation par Caroline CassevilleLa première chronique de Claude Mauriac dans Sud Ouest VARIALes années Sud Ouest de Claude Mauriac, par Yves HartéJean Allemand et Claude Mauriac, par Patrick ChartrainPrix François Mauriac 2014 : Lauréat, Kamel Daoud, Meursault contre-enquête, Actes sud, 2014.. Hommage d'Eric Fottorino, le 10 octobre 2014 en l'hôtel de la Région AquitainePublicationsL'année Mauriac (2014)Hommage à Keith Goesch par Jacques Monférier et Jean Touzot

12/2015

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Littérature française

Loli le temps venu

Les femmes font des enfants et leurs enfants font à leur tour des enfants. Que se passe-t-il dans cette chaîne des générations entre celle qui termine sa vie et celle qui la commence ? Loli le temps venu s'attache à comprendre le mystère du lien grand-mère/petite-fille, de cet amour aux résonances si particulières, hanté qu'il est par la brièveté du temps qui lui est accordé, taraudé aussi par le questionnement sur l'avenir de l'espèce. Joie et terreur s'enlacent à tout instant. Vos priorités sont à réviser, vos configurations familiales se trouvent refaçonnées. Le temps tourne-boule, vous êtes aspirée dans les strates oubliées de votre enfance, les fantômes de vos ancêtres surgissent sans crier gare. Par-dessus tout, le monde est adorable parce qu'une enfant l'habite. Loli le temps venu est la chronique d'une passion délicieuse, et c'est bien plus que cela. Une expérience qui redonne à l'être humain sa juste place d'élément dans le monde et le goût primordial de la vie. "Ce livre est un délice, une petite merveille, qui nous fait accéder à des choses impalpables, qui prennent corps grâce au talent de l'auteur. Il y a là une pénétration, une tendresse et une drôlerie sans pareilles." Françoise Héritier. Pierrette Fleutiaux a publié de nombreux romans, dont Nous sommes éternels, qui a obtenu le prix Femina, Métamorphoses de la reine, le Goncourt de la nouvelle, et, plus récemment, un récit, Bonjour, Anne (chronique d'une amitié).

10/2013

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Romans de terroir

L'or des pins

Le bruit d'une déflagration ébranle le silence de la forêt et se répand jusqu'au coeur de Callune. Dans ce village, à l'écart du monde, qui voit sa jeunesse s'exiler vers les lumières des cités, le progrès s'annonce à coup d'explosions à la dynamite. Et si le pétrole tant attendu jaillissait du ventre de cette lande réputée inhospitalière ? Et si cet or noir réussissait non seulement à modifier sa physionomie, niais également à l'enrichir, constituant une manne providentielle pour les habitants ? Abel et Eugénie Marensin oscillent entre espoir et doute. Ils savent que le progrès s'impose aujourd'hui comme une nécessité. Mais cette forêt, la plus vaste et la plus belle d'Europe, va être sacrifiée pour des profits hasardeux alors que les pins représentent encore une source de revenus. La fièvre s'empare de tous les villageois. Même le curé incite ses fidèles, lors de la messe des Rameaux, à acheter des actions de la société pétrolière ! Au pays de l'or jaune, suintant sous l'écorce des résineux, et de l'or noir, puisé dans les strates de la terre, deux mondes apprendront à se côtoyer sans pour autant s'affronter. Sur fond de coutumes locales, une galerie de personnages authentiques souffrent et s'aiment au rythme des drames qui se jouent sous les conifères et de l'histoire d'amour d'Emilie Marensin qui provoquera un séisme aussi violent que celui engendré par l'extraction du pétrole. Après avoir bercé tant de rêves, la forêt saura-t-elle consoler les chagrins ?

05/2013

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Psychologie, psychanalyse

Le besoin de savoir. Théories et mythes magico-sexuels dans l'enfance

" Je sais bien que les bébés viennent des graines, mais ce que je ne sais pas, c'est qui les a mises dans le nid (...). " " Je m'occupe tout le temps de théorie, je m'en occupe beaucoup trop, si bien que les occasions qui se présentent me servent plus à travailler ma propre théorie qu'à faire attention aux questions de thérapie. " De ces paroles d'une petite fille de quatre ans à celles de Freud, un même besoin insiste, celui de savoir. Il néglige les théories déjà constituées telles qu'on les fournit à l'enfant ou telles que le chercheur les trouve dans les livres. La représentation de ne pas avoir toujours existé et de ne pas être assuré d'exister toujours, jointe à la découverte de la non-évidence du lien d'amour, crée pour l'enfant le point de départ d'un besoin de causalité pour rétablir le sens qui s'est effondré. L'étape ultérieure passera de la constitution de l'énigme à des tentatives de réponses, par la construction de mythes " magico-sexuels ". C'est en détaillant, à l'intérieur et en deçà des théorisations sexuelles freudiennes trop figées, différentes strates successives constitutives de l'acte de théoriser dans l'enfance - constructions magico-sexuelles, activité fantasmatique, historisante et enfin théorisante -, que cet ouvrage se propose de repenser l'acte de théoriser. L'auteur y explore également le devenir de ces diverses activités à l'adolescence, puis chez l'adulte dans la démarche romanesque, historienne, et théorico-scientifique.

02/2002