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Ouvrages généraux

Cinq Républiques en mal de démocratie. De l'utopie originelle à la garantie démocratique

Notre pays a connu cinq Républiques, mais toutes furent le fruit de ruptures politiques, aucune n'étant issue du protocole de réforme prévu par la précédente, comme si elles avaient un déficit intrinsèque d'adaptation. C' est ainsi que la première République s'acheva sur la prise du pouvoir par Napoléon Bonaparte, la seconde sur le coup d'état de son neveu (Napoléon III) la troisième sur le Régime de Vichy et la quatrième sur l'appel en urgence au Général de Gaulle, sans tenir compte de la constitution. Mais, à la différence des autocrates qui avaient mis fin aux 4 premières Républiques, l'ancien chef de la France libre ne confisqua pas le pouvoir . Et son analyse historique le conduisit à mettre en place un régime présidentiel destiné à lui survivre. Dans un premier temps, cet ouvrage abordera la question du pacte démocratique : son histoire, sa forme et ses biais dans l'organisation politique actuelle. Dans un deuxième temps il développera des propositions dans différents domaines, dont celle d'une solidarité sociale de base : le "Revenu universel" avec ses possibles applications responsabilisantes. Ce qui sera alors esquissé ne vise en aucun cas à convaincre, mais tout au plus à être connu. Il y a sans doute là une part de rêve, tout en sachant que l'utopie d'un jour peut devenir réalité du lendemain. Pensons à ce propos à la suppression de la peine de mort ou à la construction de l'Europe dont les partisans furent longtemps plus que minoritaires et traités de rêveurs.

06/2023

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Sociologie

Actes de la recherche en sciences sociales N° 249, Septembre 2023 : Socialisations sexuelles

L'intention de ce numéro est de faire dialoguer deux domaines de la sociologie rarement travaillés ensemble, celui de la sexualité et celui de la socialisation. Un premier objectif est d'étudier la façon dont la sexualité "s'apprend" tout au long de l'existence à travers différentes expériences socialisatrices. Alors que les comportements sexuels sont classiquement analysés sous l'angle de la conformation à des normes ou de la construction identitaire, les textes réunis dans ce dossier montrent que ces comportements sont aussi le produit de schèmes d'action et de perception (de techniques du corps, de goûts, de dégoûts, etc.) intériorisés par les individus au cours de leur histoire, et ils donnent à voir les processus à l'oeuvre dans cette intériorisation. Un second objectif est d'explorer la socialisation par la sexualité. Il s'agit ici d'examiner comment la sexualité peut constituer un cadre socialisant à des pratiques et des visions du monde qui la dépassent, autrement dit comment les expériences vécues en matière de sexualité peuvent avoir des effets socialisateurs au-delà de la sexualité. Par-delà la diversité de leurs terrains et de leurs objets, les textes présentés envisagent tous la socialisation comme une question empirique et s'attachent à montrer les agents et les pratiques à l'oeuvre dans ce processus. Tous s'intéressent également à la façon dont la socialisation - à ou par la sexualité - contribue à la reproduction, à la transformation ou à la subversion des rapports de domination, en matière de sexualité (entre hétérosexualité et sexualités minoritaires), de genre ou de classe.

09/2023

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Géopolitique

Les nouveaux défis du panafricanisme. transformer la marge en centralite, inventer notre destin collectif

Comment expliquer la déshérence du mouvement et de l'agenda panafricanistes dans un contexte de résurgence des impérialismes divers ? Comment faire pour remettre l'agenda panafricaniste au centre des priorités politiques des gouvernements africains et des combats des peuples ? Quelle doit être l'attitude des mouvements panafricanistes face à la montée en puissance de la réponse afrolibérale, c'est-à-dire des initiatives qui surfent sur le sentiment panafricaniste généralisé pour imposer des politiques néolibérales au détriment des peuples africains ? Telle est la problématique qui structurait le panel du 14 avril 2021 sur " Où en est-on avec le panafricanisme ? " organisé par le Collectif pour le Renouveau Africain (CORA) lors de ses conférences inaugurales tenues du 12 au 17 avril de la même année. Elle montre qu'il y a urgence à analyser le panafricanisme, comprendre ses apports possibles, pour espérer répondre avec justesse au défi du passage des sociétés déchirées d'aujourd'hui aux sociétés réconciliées de demain. Ainsi s'explique cette modeste contribution qui entend proposer des pistes de réflexions et organiser une compétence de lecture. Elle appréhende le panafricanisme comme une méthodologie de l'initiative historique qui s'inscrit dans la réalisation d'une transgression en vue de faire de la multipolarité de l'ordre mondial une réalité et retient qu'il a un rôle primordial à jouer, non seulement dans le marché des idées, mais aussi dans ce processus de re-socialisation et de nouvelle humanisation, parce que fondé sur la survivance identitaire des cultures minoritaires.

12/2023

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Histoire de France

Ces guerres qui ne devaient pas éclater (1870, 1914, 1939)

1870, 1914, 1939. Trois guerres nées de l'égoïsme, du chauvinisme et de la lâcheté, trois guerres qui n'auraient pas dû éclater. Napoléon III et ses conseillers ont déclaré la première alors qu'ils avaient toutes raisons de ne pas le faire. Si l'on efface leur erreur, l'histoire du XXe siècle aurait été différente. Malgré cette faute majeure, la probabilité des deux guerres mondiales qui ont suivi restait faible. Un rideau de troupes, à Sarajevo, suffisait à empêcher l'attentat contre l'Archiduc François-Ferdinand à l'origine de la guerre de 1914. Guillaume II aurait sauvé la paix s'il était rentré de manoeuvres navales un jour plus tôt... En 1933, les nazis, minoritaires, ne pouvaient accéder au pouvoir; on le leur a offert. Et leur régime se serait sans doute effondré si l'armée française, en 1936, était entrée dans la zone rhénane pour en préserver la neutralité. L'issue des conflits était tout aussi incertaine. De 1914 à 1918, le front occidental a manqué d'être rompu quatre fois par les Allemands. En 1941, ceux-ci ont été à deux doigts de prendre Moscou. Ils auraient été les premiers à disposer de la bombe atomique si Hitler s'y était intéressé. Le Japon pouvait inverser le sens de l'histoire en attaquant l'Union soviétique de concert avec le Reich, au lieu de s'en prendre aux Américains, adversaires bien trop puissants. Cet ouvrage est le livre des occasions perdues, des tournants manqués et des décisions absurdes. 1870, 1914, 1939 : une poignée d'hommes seulement a écrit cette suite de mélodies pour un carnage.

03/2014

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Economie

Grandes écoles. La fin d'une exception française

Vous pensez que les diplômés des grandes écoles vivent dans une sorte de paradis professionnel, où le chômage n'existe pas et où le pouvoir d'achat progresse de 5 % par an ? Eh bien... vous avez raison. Pourtant, le système des grandes écoles françaises ne vacille plus, il tangue. Jamais ses grands fondements n'ont été à ce point remis en cause. Jamais ses acteurs n'ont été à ce point ébranlés par le doute. Position médiocre dans les classements internationaux, faiblesse de la recherche, inadaptation d'un recrutement hyper élitiste : ces établissements savent qu'il y a urgence à se réformer. Etudiants, parents et psychologues dénoncent les effets pervers de la compétition à tout prix. Directeurs d'école, professeurs et employeurs prennent enfin conscience qu'il est temps de contrer l'ahurissante reproduction sociale. A force de recruter les mêmes profils, le capitalisme hexagonal perd en effet en diversité sociale comme en efficacité économique. Le constat est paradoxal : l'excellence à la française nuit finalement à la santé économique du pays. Un exemple ? Parmi les jeunes créateurs d'entreprise, les diplômés des grandes écoles sont très minoritaires alors qu'ils sont pourtant les mieux armés pour réussir. Faut-il en déduire que la formation frileuse de nos élites a définitivement vécu ? Dans un pays où la quasi-totalité des dirigeants des grandes entreprises, des hauts fonctionnaires et des hommes politiques sortent d'une grande école, ces questions sont étrangement absentes du débat public. Une enquête riche et stimulante sur les lieux d'apprentissage des hommes et des femmes de pouvoir, dans un monde jusque-là fermé et hautain. Bienvenue dans la petite France des grandes écoles.

09/2008

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Critique littéraire

La préparation du roman. Cours au Collège de France (1978-1979 et 1979-1980)

Les deux cours sur «La préparation du roman», donnés au Collège de France entre décembre 1978 et février 1980, constituent un pan important de l’oeuvre de Roland Barthes. Autrefois publiés sous la forme de notes retrouvées, ils paraissent ici sur la base d’une transcription des enregistrements. On retrouve ainsi la magie de la parole de Barthes, sa générosité, son intensité, sa puissance de clarification qui n’abandonne jamais l’exigence intellectuelle, son goût des digressions, son art d’élever l’individualité vers le général selon son voeu d’une science du singulier, dans une sorte de testament qui est aussi et avant tout une passionnante leçon de vie. Dans ces cours, qui se révèleront être les derniers par la fatalité d’un accident, Roland Barthes s’interroge sur les conditions d’écriture du roman, avec pour modèles d’abord le haïku japonais, puis A la recherche du temps perdu de Proust, ou encore Dante, Chateaubriand, Flaubert, Rimbaud, Kafka, Gide. Une question prémonitoire hante la réflexion de Barthes : et si la littérature comptait de moins en moins ? Et si ceux qui en font leur passion étaient de plus en plus minoritaires, comme une espèce en voie de disparition ? «J’ai d’abord examiné le rapport de l’oeuvre et de cet acte minimal d’écriture qu’est la Notation, le Haïku. Cette année, je veux suivre l’oeuvre de son Projet à son accomplissement : autrement dit, du Vouloir-Ecrire au Pouvoir-Ecrire. Si vous le voulez bien, nous allons considérer le Cours qui commence comme un film ou comme un livre, bref comme une histoire».

10/2015

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sociologie du genre

Minorités de genre et de sexualité. Objectivation, catégorisations et pratiques d'enquête

Depuis l'apparition des premières enquêtes en France sur les minorités sexuelles dans les années 1980 et 1990, de nouvelles générations de chercheur.ses ont contribué à élargir le champ des recherches sur ces populations. Marquées par les enjeux de santé dans un contexte d'épidémie du VIH, les premières enquêtes s'intéressaient aux hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, leurs pratiques sexuelles et leurs modes de vie. Plus récemment, la reconnaissance légale des couples de même sexe a permis l'émergence de travaux sur la conjugalité. Les recherches ont ensuite porté sur d'autres minorités de genre et de sexualité et sur des thématiques plus diversifiées. Cet ouvrage aborde les questions d'ordre méthodologique que pose l'émergence des minorités de genre et de sexualité dans les enquêtes statistiques et, plus largement, les sciences humaines et sociales. Elaborer des outils pour saisir des expériences spécifiques conduit souvent à questionner les impensés des techniques d'enquête en matière de genre et de sexualité. La faible proportion de ces populations, la difficulté d'en cerner les contours, le manque de connaissances sur leur répartition dans l'espace social posent la question de leur représentativité et du respect de leurs singularités. A partir d'enquêtes existantes, les autrices et auteurs analysent les techniques de production de données sur ces groupes sociaux souvent difficiles à atteindre. Ces contraintes méthodologiques nécessitent des outils, des indicateurs et des dispositifs d'enquête spécifiques. La réflexion sur les catégorisations vise à rendre visible les dynamiques démographiques de populations minoritaires et plus largement à saisir les évolutions de l'espace des possibles sexués et sexuels.

09/2023

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Histoire internationale

Un activiste des Lumières. Le destin singulier de Benjamin Lay

Markus Rediker trace le portrait d'une magnifique figure de la lutte pour l'abolition de l'esclavage. Né en 1682 en Angleterre, Benjamin Lay fut tour à tour berger, gantier, marin. Il vécut dans la campagne de l'Essex, à la Barbade puis dans une habitation troglodyte aux environs de Philadelphie. Influencé par le radicalisme des premiers Quakers, il acquit très tôt la conviction de l'égalité de tout être humain et n'eut de cesse d'exiger la libération immédiate et sans conditions de tous les esclaves, à une époque où l'abolitionnisme restait très minoritaire. Activiste de la première heure, cet homme singulier (qui était de petite taille) n'hésitait pas à choquer ses contemporains, usant de tous les moyens d'action pour bouleverser les conventions sociales, et ébranler les consciences. Il interrompait les offices, organisait des happenings, où il éclaboussait de faux sang les propriétaires d'esclaves. Il dérangeait. On le moqua. Mais son nom bientôt fut sur toutes les lèvres, des plus puissants aux plus humbles... Puisant dans les témoignages de l'époque, dans les écrits de Lay, Rediker nous conte avec passion et rigueur le destin de cet homme visionnaire dont les combats ont de nombreux échos avec les préoccupations d'aujourd'hui (abolitionniste, il fut aussi végétarien, défenseur de la cause animale, opposé à la peine de mort). Il devint l'ami de Benjamin Franklin et croisa peut-être Voltaire. Benjamin Lay est, à bien des égards, un précurseur. Il est aussi une figure éclatante d'une histoire populaire des Lumières. Marcus Rediker est professeur distingué d'histoire atlantique à l'université de Pittsburg. Historien, écrivain et militant des droits de l'homme, il est spécialiste de l'histoire maritime et notamment de l'Atlantique. Ses livres ont été traduits en quatorze langues, notamment en français au Seuil : A bord du négrier. Une histoire atlantique de la traite (2013 ; " Points Histoire ", 2017), Les Révoltés de l'Amistad. Une odyssée atlantique (1839-1842) (2015) et Les Hors-la-loi de l'Atlantique. Pirates, mutins et flibustiers (2017).

10/2019

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Religion

La Suppléance dans l'Eglise, la Suppléance de l'Eglise. A la source d'une ecclésiologie de l'exception

Quel que soit le domaine considéré, l'action du législateur consiste à établir les règles normales de fonctionnement d'une société humaine, lesquelles définissent l'ordre nécessaire à la paix entre les hommes. La législation n'a pas pour vocation de traiter de cas exceptionnels, mais au contraire elle doit régir les situations les plus communes en fixant les normes qui préserveront la justice sociale et assureront la sérénité des relations humaines. Quand un lobby largement minoritaire réussit à imposer sa loi, de profonds désordres sociaux sont rendus possibles, parce que l'exception, surtout quand elle est fondée sur la nature des êtres, devient alors une injure à la loi morale. Car l'exception confirme la règle et ne s'assimile jamais à elle. Cette conception du droit se retrouve dans la législation canonique. Le code prévoit un certain nombre d'exceptions qui dérogent aux normes habituelles de fonctionnement de la structure ecclésiale, parce que l'Eglise catholique a un mandat qui dépasse les limites visibles de son activité propre : elle doit mettre tout en oeuvre pour sauver les hommes. Ses normes propres, qui protègent ses droits en tant que société, cèdent alors face aux exigences de la loi divine. Aucune anarchie n'est pour autant créée. En fait, c'est l'ordonnance de Dieu même qui a finalement le dernier mot. Mais, il faut bien le constater, le nombre des situations exceptionnelles augmente, particulièrement en proportion du manque de prêtres. Aussi était-il important de mettre en lumière leur fonctionnement commun dans ce que l'auteur désigne comme une " ecclésiologie de l'exception " en regard de " l'ecclésiologie de la règle ". Le présent travail met ainsi en place, d'une manière renouvelée, des éléments qui ouvrent à une réflexion approfondie et à des débats ultérieurs sur d'importantes questions comme celle de l'oecuménisme, de la communion hiérarchique ou du statut des divorcés-remariés...

11/2019

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Ouvrages généraux

Kurdistan : il était une fois la révolution

Il y a quelques années déjà, les Kurdes ont fait leur entrée fracassante dans l'imaginaire collectif des Européens. Pourtant, les Kurdes sont et restent largement un peuple peu connu, en dehors de quelques clichés. Les Kurdes fascinent en Occident, par-delà les clivages politiques. Pour certains, "les Kurdes" seraient la tête de pont de la civilisation "démocratique et laïque" . Pour d'autres, c'est un événement particulier qui, depuis 2014, a fasciné, fait couler de l'encre et suscité bien des débats ? : la révolution du Rojava. La révolution du Rojava reste, en 2022, mal connue, y compris et peut-être surtout par ses zélateurs les plus frénétiques. L'auteur remonte aux origines de ce processus politique ayant débuté avec le mouvement de contestation contre le régime de Bachar al-Assad et ayant abouti, après l'éviction des troupes syriennes des régions kurdes de Syrie, à la constitution d'entités de facto autonomes ayant vocation à persister. La période ici décrite s'étend des premières manifestations en Syrie du printemps 2011 aux offensives militaires lancées par l'organisation djihadiste Jabhat al-Nosrah en juillet ? 2013. Cette période relativement courte, mais extrêmement dense, soulève un nombre important de questions. Comment une organisation initialement minoritaire, le PYD, a-t-elle pu prendre le contrôle des régions kurdes en 2012 puis imposer son hégémonie politique ? Pourquoi d'autres organisations qui disposaient d'une influence plus étendue et de moyens matériels et logistiques plus importants, ont-elles perdu de leur influence au cours de la révolution syrienne ? En dehors des organisations politiques constituées, quelles étaient les dynamiques sociales qui ont été le moteur de la contestation politique à partir de 2011 ? En 2014, la résistance héroïque des combattant·es des YPG-YPJ attirait l'attention des médias du monde entier sur ce coin quelque peu oublié de la Syrie en guerre ? : le Kurdistan syrien ou Rojava. Dès lors, incarnation de la résistance au "Mal" , les YPG-YPJ, jusque-là simple branche syrienne d'une "organisation terroriste" , devenaient le nouveau "rempart contre la barbarie" .

01/2023

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Revues

Usbek & Rica N° 36, juillet 2022 : La grande démission et la difficulté de retourner au travail à l'ère post covid. Où en sommes nous sur le dossier de la procréation

Ce numéro estival du magazine Ubsek et Rica proposera deux dossiers thématiques extrêmement actuels ! Dossier N°1 : Grande Démission : et si c'était que le début ? C'est décidé : dorénavant, le travail n'occupera plus une place centrale dans leur existence. Ils préfèrent s'épanouir autrement, quitte à revoir à la baisse leurs aspirations matérielles et à renoncer à une carrière toute tracée. Tant pis pour la sacro-sainte "ambition" . Des Etats-Unis à la Chine en passant par la France, le "travailler moins" prend aujourd'hui différentes formes et colorations politiques chez les jeunes. Certains rêvent de renverser le système au-delà de leur propre trajectoire, d'autres cherchent plus simplement à tirer leur épingle du jeu pour acheter leur liberté le plus tôt possible, tels des esclaves affranchis des temps modernes. Si la tendance reste assez minoritaire, il convient de la prendre au sérieux. La Grande Démission n'est pas une simple lubie de millennials paresseux et vaguement rebelles. Au contraire, à travers ses multiples visages et canaux d'expression, elle traduit le malaise d'une jeunesse à la fois épuisée, désillusionnée et pressée de reprendre en main son destin. Dossier N°2 : "Dis, comment on fera des bébés demain ? " Sur tous les continents, les taux de fécondité reculent à une vitesse spectaculaire. D'après l'Onu, d'ici à 2100, ils devraient se stabiliser autour de deux enfants par femme à l'échelle mondiale - et parfois beaucoup moins selon les pays. Le recours à la procréation assistée est-il en passe de se généraliser ? Le recours à la congélation des ovocytes, qui a explosé au cours de la dernière décennie (+ 1000 % aux Etats-Unis) va-t-il se poursuivre dans les prochaines années ? La mise au point de l'utérus artificiel va-t-elle transformer la parentalité ? Les "bébés CRISPR" génétiquement modifiés seront-ils de plus en plus nombreux ? Dans ce dossier, Usbek & Rica explore la façon - toujours plus médicalisée et scientifiquement assistée - dont on fera des bébés demain.

07/2022

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Sociologie

Penser la métamorphoses de la politique, de la violence, de la guerre

Ce livre est un des résultats d'un vaste projet citoyen et académique mené dans le cadre d'un Programme du Collège International de Philosophie (CIPh), Exil, Création, Philosophie et Politique. Philosophie et Citoyenneté contemporaine, entre 2010 et 2016, en Europe et à ses frontières (voir site : exil-ciph.com) et des activités del Colectivo de Mujeres para la Memoria (Concepción, Chile). Une préoccupation : les métamorphoses de la politique, de la violence, de la guerre et ses incidences sur l'action et la pensée politique. Que découvrons-nous en parcourant l'exil et le des-exil ? Que peuvent nous apprendre des féministes matérialistes sur ces métamorphoses ? On verra en quoi leur théorie minoritaire est fondamentale. Nous sommes parties de quelques questions. Pourquoi des femmes battues meurent tous les jours sans soulever de réaction ? Comment un président des Etats-Unis peut-il engager la guerre d'Irak en s'appuyant sur un mensonge politique (armes de destruction massive) sans soulever le doute ? Comment la manipulation de la haine contre les étrangers qui séduit autant de politiciens transforme la politique en guerre ? Comment une ministre en charge du droit d'asile en Suisse peut déclarer " Je n'ai pas de tabou u en matière de politique des étrangers alors que des individus meurent dans les renvois forcés ? Que dit une militante du droit d'asile qui s'écrie en sortant d'un poste de police avec un requérant d'asile : "Nous sommes en guerre" ? Quoi de commun entre ces faits de violence banalisée ? Qu'est-ce que la militarisation des sociétés ? Pourquoi nous adaptons-nous si facilement à la violence guerrière ? Comment ne pas se laisser embarquer dans le climat guerrier de l'apartheid généralisé ? Le dialogue avec les féministes matérialistes - Colette Guillaumin, Nicole-Claude Mathieu, Paola Tabet - transforme leurs travaux. Le livre est un précieux manuel de travail collectif pour les mouvements sociaux et la recherche aujourd'hui.

11/2013

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Histoire internationale

Islam, réforme et colonisation

Comment penser la métamorphose coloniale de l'islam et écrire une histoire des temps coloniaux à partir de points de vue d'Algériens ? C'est à ces deux questions, aussi centrales qu'irrésolues, que s'attaque Augustin Jomier dans cette étude des oulémas ibadites. Ce livre retrace la trajectoire de la minorité berbère mozabite – population adepte de l'ibadisme, une branche minoritaire de l'islam –, depuis l'occupation par la France de la vallée du Mzab, au nord du Sahara, en 1882, jusqu'à l'indépendance de l'Algérie, en 1962. Il montre comment, face à la domination coloniale, des savants musulmans (les oulémas) se sont appropriés l'idée de réforme en islam, pour en faire une arme de conquête et de reconfiguration de la religion et de la société locales, des années 1920 aux années 1950. L'étude des circulations et des échanges entre les grandes capitales arabes et le Mzab permet d'identifier des ruptures culturelles fortes : trois générations successives d'oulémas ont repensé la communauté ibadite face à la présence étrangère, mais aussi en lui ménageant une place dans la nation algérienne en construction. Grâce aux nouveaux médias (presse, radio) et en s'inspirant d'institutions et d'idées venues d'Egypte et d'Europe, ils gagnent le leadership local et deviennent, après la Seconde Guerre mondiale, les interlocuteurs de l'administration coloniale. Au terme d'un patient travail de terrain et en archives (de langues arabe et française), Augustin Jomier reprend à nouveaux frais le problème du réformisme musulman, question centrale de l'histoire contemporaine de l'islam, en révélant l'existence de sa variante ibadite. Il montre surtout qu'observer l'histoire de l'Algérie à travers l'évolution d'institutions sociales et culturelles antérieures à la colonisation permet de prendre en compte les champs d'action des colonisés, leurs manières de donner sens aux cadres coloniaux et de se réinventer dans ce contexte.

09/2020

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Sciences politiques

La crise des "Gilets jaunes" d'une société en crise. Essai Suivi d'un entretien avec Marcel Gauchet

Le mouvement des "Gilets jaunes" légitime le diagnostic que l'auteur a élaboré au cours de plusieurs essais, avec la caution de Marcel Gauchet. Un long entretien avec ce dernier fait d'ailleurs suite au présent essai. Le diagnostic en question vient du coeur des territoires minoritaires et des cultures minuscules, de cette ruralité, de cette "périphérie" dont trop d'hommes de pouvoirs parlent la main sur le coeur... sans changer les choses. Au demeurant, qu'ont fait les gouvernements successifs sinon accepter d'être corsetés par le système néolibéral, c'est-à-dire l'injuste mondialisation capitaliste, son libéralisme financiarisé, ses élites déconnectées, sa technocratie urbaine ? Létal des lieux de notre société en crise, mis en lumière par la crise des "Gilets jaunes" sur les ronds-points français, permet de remonter aux causes, auxquelles tôt ou tard il faudra répondre pour pacifier la société. Il est certain que la crise de fond de nos sociétés perdurera de manière plus ou moins larvée, car il s'agit d'une "énorme crise de civilisation et d'une énorme crise de l'humanité suscitée par la mondialisation déchainée", selon le jugement d'Edgar Morin, "une crise anthropologique" selon d'autres penseurs, qui révèle les dérives d'un modèle de société technologique, technocratique, numérique, conduisant fatalement au processus des injustices dramatiques entre les concentrations urbaines d'un côté, les désertifications rurales de l'autre... Face aux puissances financières, sauvegardera-t-on les valeurs humanistes d'un aménagement équilibré des territoires ? Tous les problèmes de notre société sont sur la table, développés dans les a Cahiers de doléances et de propositions lancés par l'Association des maires ruraux (dont la synthèse se trouve en annexe) et par le "Grand Débat".

10/2019

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Sciences politiques

L'état des fédérations. Tome 1, L'unité dans la diversité

A l'aube du XXIe siècle, l'opportunité de la solution fédérale semble faire débat. Les revendications séparatistes, hier cantonnées aux Etats africains et asiatiques, et qui avaient déjà conduit bon nombre de fédérations à disparaître dans les années 1960, font un retour en force sur la scène politique. Aucun continent n'est épargné. L'idéal de l'Etat-nation demeure, et bien des peuples minoritaires ne semblent plus trouver leur compte au sein des unions fédérales existantes. Mais l'irrédentisme révèle aussi le volet politique d'une crise plus profonde du fédéralisme. Oubliant leurs promesses originelles, les Etats fédéraux se sont progressivement "unitarisés". Au point qu'il est permis de se demander s'il existe une loi de centralisation du fédéralisme. Quoi qu'il en soit, bon nombre d'entre eux ont échoué à offrir à leurs minorités nationales une garantie efficace contre l'assimilation qui les menace. Les Etats fédéraux ont refusé de se concevoir à l'image d'une union plurinationale. En effet, les théoriciens du fédéralisme et du libéralisme ont d'abord exclu le modèle multinational. L'homogénéité politique, linguistique et nationale a été érigée par les pères du fédéralisme en une condition de viabilité de l'union. C'est pourtant cette homogénéité qui porte la responsabilité de la centralisation progressive des Etats fédéraux. Réserver le statut de nation au seul peuple fédéral a pour effet de déclasser les identités politiques constitutives de la fédération en les renvoyant à une simple manifestation de folklore culturel. Et c'est en réaction à cette dite perte d'identité et d'autonomie que répondent les revendications séparatistes québécoise, flamande ou catalane. Fort heureusement, le XXe siècle a connu un renouvellement de la théorie fédérale qui permet désormais de penser la Fédération comme une véritable union de peuples, comme une fédération plurinationale.

09/2019

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Critique littéraire

Politiques linguistiques en Méditerranée

La Méditerranée, ce continent liquide, qui regroupe une pluralité de civilisations, a été le témoin de multiples exemples de politique linguistique. Les actes d'un colloque sur ce thème sont réunis ici pour mettre en perspective diverses tentatives d'orientation des langues dans leur évolution naturelle, sans perdre de vue l'attitude des pouvoirs publics face aux langues minoritaires, pratiques parfois séculaires : épuration, rénovation, assimilation, revalorisation... Après une réflexion générale sur le statut et les enjeux des langues de la Méditerranée (Louis-Jean Calvet), le point de vue historique et actuel du français est abordé (Sylvain Auroux, Geneviève Zarate, Aviv Amit). C'est l'ensemble de l'espace méditerranéen qui est au coeur de nos travaux à travers des études de cas originales. Sont évoquées ainsi les langues du "Nord" et les langues du "Sud", ainsi que la diversité des expériences des langues orientales (Jacob Landau, Il-Il Malibert-Yatziv, Esther Borochovsky Bar-Aba, Yishaï Neuman, Cyril Aslanov sur l'hébreu ; Tahsin Yücel, Cybèle Berk, Johann Strauss et Michel Bozdémir sur le turc), et occidentales (Isabella Palumbo-Fossati Casa sur l'italien, Line Amselem sur l'espagnol, Henri Tonnet sur le grec, Rexhep Ismajli sur l'albanais et de Thomas Scende sur les langues d'Europe balkanique...) sans oublier deux traversées insulaires (avec la contribution d'Alexander Borg sur Malta et celle de Matthias Kappler sur Chypre). L'arabisation y est, bien entendu analysée, dans toute sa complexité linguistique, politique, culturelle et identitaire grâce aux contributions de Joseph Dichy, Mohamed Benrabaly et Ahmed Boukouss. L'audience internationale de ce colloque a démontré l'intérêt de la communauté scientifique francophone pour les travaux présentés par des chercheurs des pays riverains de la Méditerranée qui livrent ici au lecteur, les fruits de leurs rencontres à l'Université de Tel-Aviv, tenues en novembre 2008.

02/2019

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Ethnologie

Mythe et stratégie identitaire. Chez les Maoris de Nouvelle Zélande

Voilà bientôt trente ans que le discours identitaire est apparu dans les pays occidentaux. Bientôt trente ans que les ethnies minoritaires parlent de retour aux sources, de quête des racines, de reconstitution d'une essence trop longtemps bafouée et méprisée. Mais qu'est donc cette réalité que les mouvements de renaissance prétendent raviver ? En prenant comme exemple l'effervescence actuelle de l'art et de la littérature mythiques en Nouvelle-Zélande, cet ouvrage tente de montrer en quoi les regains d'identité reposent sur des prémisses erronées. Car loin d'établir, comme les modèles d'autrefois, les fondements d'un savoir tribal exclusif hors duquel il n'y avait ni vie ni mort ni salut possibles, les restitutions modernes des mythes maoris sont le fruit d'une refonte destinée à faire apparaître, de manière explicite, l'image de la psyché universelle. Le "psychomythe" est né. Et le Maori dispose là d'un redoutable outil idéologique. Dès lors en effet que sont inscrites clairement nos pulsions mentales dans les paysages célestes, marins ou souterrains du mythe, celui-ci devient le lieu idéal d'un mariage entre la nature et l'homme. Le Maori peut ainsi revendiquer une identité "holistique" et affirmer un message d'harmonie cosmique contre une société blanche accusée d'utilitarisme myope et d'atrophie spirituelle. Mais c'est oublier que le psychomythe ne vient pas tout droit du passé tribal. C'est oublier qu'on a là une création occidentale récente, d'abord façonnée par le regard positiviste des anthropologues du siècle dernier, puis peaufinée par la pensée jungienne. En célébrant ce mythe archétypal, les auteurs modernes n'oeuvrent en fait pas pour la "renaissance" d'une vieille culture. Leurs travaux s'inscrivent au contraire dans l'histoire intellectuelle des colons européens et signalent l'entrée des Maoris dans le champ conceptuel de leurs compatriotes.

01/1992

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Histoire internationale

La Hongrie des Habsbourg. Tome 2 : de 1790 à 1914

Entre la mort de Joseph II et l'attentat de Sarajevo, la Hongrie, intégrée dans la Monarchie des Habsbourg, est entrée dans la modernité économique, politique et culturelle, non sans souffrir de la tutelle viennoise jusqu'à 1867. Préparée par la pensée éclairée solidement enracinée et vingt ans d'efforts réformistes sous l'étouffant gouverneraient de l'ère Metternich (1815-1848), la révolution de 1848 liquida le système féodal et instaura un régime parlementaire. Ni la brutale répression de 1849, ni les efforts du néo-absolutisme ne purent toutefois plier la résistance des vaincus et en 1867, François-Joseph fut contraint d'accepter le Compromis qui transforma l'Empire d'Autriche en une Double Monarchie et entérina les règles de fonctionnement du dualisme. Dans la période du dualisme (1867-1914), l'action des gouvernements libéraux a valu à la Hongrie une croissance économique soutenue, un système éducatif performant, une justice humanisée, et aussi le respect de la liberté de conscience, encouragée par une presse libre et dynamique. Ces profondes transformations trouvèrent leur expression dans l'essor de Budapest qui devint une grande capitale européenne, sur le modèle de Paris, de Vienne ou de Berlin. L'Exposition de 1896, organisée pour marquer le Millénaire de l'arrivée des Hongrois dans le Bassin des Carpates, célébra les succès du présent et témoigna de la foi dans l'avenir. Mais le poids des archaïsmes sociaux et l'appréhension de risques que faisait courir au pays le conflit avec les nationalités empêchèrent même après 1900 l'adoption du suffrage universel dans un pays profondément attaché à sa tradition parlementaire. Ces querelles ont malheureusement occulté l'image de la Hongrie libérale et son rayonnement dans le domaine littéraire, musical, artistique et n'ont laissé apparaître qu'une image malveillante de "prison des peuples" persécutant les nationalités minoritaires.

12/2011

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Alsacien

Perspectives pour le bilinguisme en Alsace. De la confrontation à la coexistence des langues, Edition bilingue français-allemand

Le patrimoine linguistique et partant culturel alsacien a e?te? laisse? en jache?re depuis bien des de?cennies par les Alsaciens eux-me?mes en raison notamment d'une crise identitaire aux origines diverses. Aussi, partant du principe que les identite?s collectives sont construites par les collectivite?s et que les langues sont choisies par elles en fonction de l'identite? qu'elles veulent se donner, il y aurait en premier lieu, si l'on veut vraiment reme?dier a? la situation, a? faire un travail de re?silience au niveau de la psyche? alsacienne, c'est-a?-dire sur la capacite? de rebondir et a? se reconstruire positivement. En second lieu un travail collectif sur les causes de la re?gression linguistique et sur les grands avantages et potentialite?s que procure le bilinguisme serait aussi a? faire, en me?me temps que celui de leur me?diatisation. Les Alsaciens ont besoin de savoir ce que le -plus d'Alsace- peut leur apporter ! Le bilinguisme collectif ne se re?alise et ne se maintient que par et dans la coexistence sociale et culturelle de deux langues ! Dans le contexte franc?ais de me? ance a? l'e?gard des re?gions en ge?ne?ral et des langues re?gionales en particulier, la coexistence, notamment scolaire et me?diatique, reste a? obtenir. La France est ne?anmoins une de?mocratie. En de?mocratie, les fortes demandes, expressions de fortes volonte?s, ne peuvent qu'e?tre satisfaites... Il n'y aura pas de coexistence linguistique sans re?el et complet droit a? l'existence de la langue re?gionale, tel que formule?, par exemple, par la Charte europe?enne des langues re?gionales ou minoritaires. C'est la premie?re demande a? formuler. Donnons collectivement une chance au bilinguisme en Alsace ! Une dernie?re Chance ?

06/2021

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Littérature étrangère

Oeuvres romanesques choisies. Dans un état libre, Guérilleros, A la courbe du fleuve, L'Enigme de l'arrivée

V.S. Naipaul est né en 1932 au sud de la capitale de Trinidad, Port of Spain, sur une terre uniquement peuplée d'immigrants. Africains descendant des esclaves des plantations de sucre, Vénézuéliens venus du continent latino-américain tout proche, Indiens de l'Uttar Pradesh attirés par des contrats de fermage dans les dernières années du XIXe siècle. Au total, une poignée de communautés déracinées. Minoritaires, les immigrants indiens sont eux-mêmes divisés : musulmans, hindous, chrétiens. Les chrétiens sont presbytériens, anglicans, catholiques. Les hindous, auxquels appartient Naipaul, ont importé le système des castes qui les morcelle. Ce chaos original, un territoire sans Histoire, une minorité émiettée sur une terre que la colonisation a dévalisée, c'est le seul encouragement reçu par l'artiste. A plusieurs reprises, il a expliqué, peu ou prou, cette idée dans ses livres comme dans ses déclarations : „ Plus que tout autre, un habitant des Caraïbes a besoin d'écrivains pour lui dire qui il est et où il se trouve. Encore faut-il faire son chemin vers le métier d'écrire. Comment le cadet d'une famille de sept enfants, perdu entre les cousins d'une tribu qui partage une maison sur une île des Caraïbes, devient-il le maître des écrivains de langue anglaise ? Le début de ce miracle - puisque ç'en est un - s'explique simplement. Son père, un temps journaliste dans un quotidien de langue anglaise, auteur de nouvelles, adulateur de la littérature, lui transmet l'ambition. Une bourse d'études, l'une des quatre attribuées chaque année sur une île d'un demi-million d'habitants, lui ouvre à dix-huit ans l'université d'Oxford. Ensuite, tout serait impossible sans la ténacité mise au service d'un talent. Jean-François Fogel.

03/2009

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Sciences politiques

Faire mémoire. Regard croisé sur les mobilisations mémorielles (France, Allemagne, Ukraine, Turquie, Egypte)

Dans une perspective pluridisciplinaire, cet ouvrage réunit des historiens, des sociologues et des politistes qui proposent une lecture croisée de mobilisations mémorielles insistant sur la mémorialisation de lieux publics (places Taksim à Istanbul, Tahrir au Caire, Maïdan à Kiev), revenant sur la fabrique de mémoires collectives partisane, associative et syndicale et offrant une lecture inédite d'une mémoire collective configurée dans l'espace carcéral et au-delà des murs jusqu'à l'exil des militants de la gauche radicale turque. Les auteurs croisent les outils de la sociologie de la mémoire et de celle des mobilisations tout en rediscutant les paradigmes chers à Paul Ricoeur (travail de mémoire), Pierre Nora (lieux de mémoire) et Maurice Halbwachs (cadres de la mémoire). Les contributions rappellent toutes combien "faire mémoire" oblige les militants à des investissements politiques longs et coûteux où la rencontre avec les autorités chargées d'arbitrer leurs prétentions oscille entre négociation et conflit. Alors que la mémoire officielle ordonne un récit national, les "minoritaires" ou "vaincus de l'histoire" puisent dans les répertoires d'action, innovent afin que leur passé ne tombe pas dans l'oubli ou en sorte. L'ouvrage s'intéresse également à la transmission au sein des organisations militantes et revient sur la manière dont la mémoire peut être mobilisée à des fins de cohésion de groupes militants, montrant que cette quête est complexe tant les souvenirs individuels sont difficiles à agréger au collectif. Il s'agit aussi de réfléchir sur les (en)jeux d'échelles entre mémoire individuelle, mémoire de groupes mobilisés et histoire. A partir de ces analyses portant sur différents contextes politiques et sociaux (France, Allemagne, Egypte, Ukraine, Turquie), l'ouvrage invite les lecteurs à renouveler leur regard sur la fabrique mémorielle.

07/2018

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Immigration

La France, tu l'aimes mais tu la quittes. Enquête sur la diaspora française musulmane

Ils s'appellent Mourad, Samira, Karim, ou bien Sandrine et Vincent. Ils sont nés et ont grandi partout en France, la plupart sont diplômés de l'enseignement supérieur, mais ils ont décidé de s'installer à Londres, Dubaï, New York, Casablanca, Montréal ou Bruxelles... Discriminés sur le marché de l'emploi et stigmatisés pour leur religion, leurs noms ou leurs origines, ces Français de culture ou de confession musulmane trouvent à l'étranger l'ascension sociale qui leur était refusée en France. Ils y trouvent aussi le "droit à l'indifférence" qui leur permet de se sentir simplement français. Appuyée sur un échantillon quantitatif de plus de 1000 personnes et sur 140 entretiens approfondis, cette enquête sociologique sans précédent met au jour pour la première fois un phénomène qui travaille la société française à bas bruit. En interrogeant ces élites minoritaires, elle détaille leur formation, comment elles se sentent et sont perçues comme musulmanes, les raisons de leur départ, le choix des destinations, l'expérience de l'installation et de la vie à l'étranger, le regard qu'elles portent sur la France, leurs perspectives de retour... Ce n'est pas seulement une fuite des cerveaux que l'ouvrage documente : se révèlent en creux les effets délétères de l'islamophobie qui, vus d'ailleurs, semblent bel et bien constituer une exception française. Olivier Esteves est professeur des universités (université de Lille), spécialiste du monde anglophone, de l'ethnicité et de l'immigration. Alice Picard est enseignante agrégée de sciences économiques et sociales et chercheuse associée au laboratoire Arènes (UMR 6051). Julien Talpin est directeur de recherche au CNRS (Ceraps, université de Lille), spécialiste du racisme et de l'engagement dans les quartiers populaires.

04/2024

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Histoire internationale

L'Occident et l'Afrique (XIIIe-XVe siècle). Images et représentations

Avant les grands voyages du XVe siècle, les peuples du bassin méditerranéen, dont l'axe recoupe l'Europe occidentale, se considèrent comme les habitants du centre de la terre. Ils imaginent les autres à travers des schèmes hérités pour la plupart de l'antiquité grecque, latine et judéo-chrétienne. Dans les marges du Sud il y a l'Afrique, et l'Ethiopie qui désigne globalement le "Pays des Noirs". De connaissances géographiques encore sommaires, on déduit l'idée que la zone méridionale est exposée au soleil, ce qui la rend en partie inhabitable. Quant à la partie viable de l'Ethiopie, elle abrite des êtres étranges et monstrueux : c'est le pays des Ethiopiens, "les hommes à la face brûlée". Chez les encyclopédistes, les mathématiciens et les philosophes, comme dans la plupart des écrits à caractère populaire de la période médiévale, l'examen des textes fait apparaître une double tradition. La première, minoritaire, idéalise le "Pays des Noirs" et fait de l'Ethiopie un pays paré de nombreuses vertus. Ses habitants sont décrits comme des hommes de justice et de sagesse. A l'époque des Croisades, le monde occidental imaginera même un personnage singulier, le prêtre Jean, auquel les chrétiens projettent de s'allier pour combattre l'Islam. Dans l'ensemble, cependant, ce sont les préjugés défavorables à l'Afrique et à ses habitants qui dominent la pensée et l'imagerie du Moyen-Age. Selon cette tradition les Noirs appartiennent à la lignée de Cham, le fils maudit de Noé, et sont de ce fait destinés à la servitude. Leur couleur, associée à l'obscurité et au mal dans le vieux fond de l'inconscient collectif occidental, renvoie aux forces de l'ombre et de l'enfer, et donne lieu aux représentations les plus insolites. Les premiers voyageurs qui, au XVe siècle, visiteront la côte ouest-africaine emporteront ces images avec eux. De là découlent pour une grande part, comme le suggère l'étude de François de Medeiros, le comportement dominateur et les attitudes qui sont à l'arrière-plan de la traite négrière puis de l'entreprise coloniale, ainsi que sans doute encore aujourd'hui les préjugés raciaux qui animent le tréfonds de la mentalité occidentale vis-à-vis des Africains.

11/1985

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Cinéma

Espace négatif

««Dieu merci, je suis athée», aimait à dire Bunuel dans l'une de ces boutades malicieuses dont il avait le secret, qui sert de titre à un tableau de Manny Farber en 1981. Peut-être faut-il nous en souvenir à notre tour pour pouvoir suivre ce dernier (aussi original comme peintre que comme critique), ainsi que sa compagne Patricia Patterson (elle a coécrit une partie de ce livre), sur la voie inattendue de la mobilisation aventureuse du cinéma et de ses auteurs, qui l'a mené de la découverte, dans les années cinquante, des «films souterrains» de Hawks, Fuller ou Siegel, alors méprisés par l'ensemble de la critique américaine, à la défense pas toujours évidente là-bas, dans les années soixante-dix, de ceux de Godard, Fassbinder ou Chantal Akerman. Mais peut-être faut-il surtout, plutôt que de rappeler une fois de plus ses combats longtemps solitaires en faveur des séries B et de leur style bas de casse (à l'encontre des prétentions arty d'un certain cinéma hollywoodien et européen), revenir aujourd'hui avec lui à ce qui, ici et là, n'a toujours pas été enseveli sous les oripeaux du Grand Art. En substituant ainsi à la transcendance «éléphant blanc» de l'auteur l'immanence «termite» de la politique, à la fixation sur le nom propre de l'un la ligne de fuite anonyme de l'autre, à l'avenir majoritaire du tout-à-l'auteur le devenir minoritaire des films eux-mêmes, aux filiations internes du cinéma les alliances externes avec le réel, aux héritages critiques de la cinéphilie les contagions cliniques des alliages artistiques, et aux invariants religieusement entretenus de la politique des auteurs les variations chaotiques de ses ritournelles funky, Manny Farber, le critique termite, a su faire flèche de tout bois pour s'en prendre au bois même de l'arbre de la cinéphilie, à ses racines les plus profondes autant qu'à ses branches les plus apparentes. Plus encore qu'un terrier, on l'aura deviné, la galerie termite est un rhizome en creux, en négatif, qui prolifère tel un bienheureux chiendent à l'orée, dans les interstices et sous la surface du bâti cinématographique.» Patrice Rollet.

03/2004

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Histoire de France

Lucien Rebatet. Le fascisme comme contre-culture

L’attribution du prix Nobel de littérature 2014 a fait resurgir les fantômes des années noires de l’histoire française. Patrick Modiano a été le premier écrivain à explorer les tabous de notre mémoire et à s’introduire dans l’imaginaire des collabos. Dans Place de l’Etoile, dès 1968, il évoque ainsi Céline et Rebatet, le maître et le disciple, deux prophètes de l’ordre nouveau nazi fondé sur le rejet de la culture des Lumières. Les historiens se sont ensuite emparés du dossier qui a suscité des débats animés. Parmi les sujets encore discutés et disputés la nature du régime de Vichy, les enjeux de la collaboration et l’existence d’un fascisme tricolore. Ce livre se propose de réexaminer cette question à travers la biographie d’une des plus éminentes figures de la collaboration : Lucien Rebatet (1902-1972). Critique d’art renommé, signature emblématique de l’hebdomadaire fasciste Je suis pari tout, il est l’auteur du best- seller de l’Occupation avec Les Décombres, pamphlet torrentiel célébrant la défaite comme la promesse d’une Europe «libérée» de la démocratie et du judéo-christianisme. Condamné à mort à la Libération, puis gracié, c’est en prison qu’il tente de devenir le «véritable» écrivain qu’il rêvait d’être depuis toujours en publiant chez Gallimard un-puissant et talentueux roman autobiographique, Les Deux Etendards. Rebatet en attendait un effet de rédemption littéraire et de relativisation de son engagement politique. Comme chez d’autres écrivains collabos, on observe aujourd’hui une tendance de la mémoire à opposer et à rendre inconciliables l’engagement et l’oeuvre. Comme si la culture pouvait immuniser contre le pire. Le point de vue de ce livre est différent, il défend l’idée que c’est en récusant cette vision binaire de l’itinéraire politico-littéraire de Rebatet que l’on peut accéder à la matrice originelle de son engagement : une vision crépusculaire de l’homme qui s’inscrit parfaitement dans l’idéologie pessimiste et agonique des fascismes européens. Or, cette conception n’a pu trouver audience en France autrement que sous la forme d’une contre-culture minoritaire, que ce soit sous la République ou sous Vichy, impuissante à ébranler les fondements de l’identité républicaine française.

11/2015

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Littérature française

Géographies du pays proche - Poète et citoyen dans un Québec pluriel

Mon amour du Québec n'est pas nationaliste si l'on entend par là que je placerais la nation au-dessus de tout, que je serais incapable de reconnaître ses tares, au passé comme au présent, ou encore que je serais obsédé par sa différence, sa distinction, sa spécificité Mon amour du Québec n'est pas nationaliste si l'on entend par là que je placerais la nation au-dessus de tout, que je serais incapable de reconnaître ses tares, au passé comme au présent, ou encore que je serais obsédé par sa différence, sa distinction, sa spécificité. Reconnaître que le Québec est un cas unique dans l'histoire des Amériques, que sa situation linguistique fortement minoritaire au Canada et à plus forte raison sur le continent exige des politiques et motive un souci constant, être conscient des particularités de notre parcours historique - cela ne signifie aucunement que l'on doive se cantonner dans un provincialisme défensif et régressif qui en vient à considérer comme suspecte, voire péjorative, l'idée même d'un Québec ouvert, pluraliste, inclusif. A mes yeux, telle est pourtant l'idée de la nation qui colle le plus à sa réalité présente, et la seule apte à éviter sa stagnation et sa folklorisation. Mon discours n'est pas celui d'un historien, d'un sociologue, d'un politologue, d'un juriste ni même d'un philosophe, bien que toutes ces disciplines me nourrissent et qu'elles occupent une large place dans ma bibliothèque. Mon point de vue sur le monde est celui d'un littéraire et donc d'un généraliste ou, mieux encore, d'un " écologiste du réel " qui considère que le monde que nous habitons est, à portée de langage, une totalité concrète, complexe, diversifiée, qui se maintient dans des interrelations, qui vit et se recrée sans cesse dans des échanges et dont nos discours ont le devoir de faire entendre la polyphonie, les discordances autant que les harmonies. Le Québec dont je parle est imprévisible, mais il commence au seuil de ma porte, dans la proximité des choses et des êtres, dans un équilibre instable qui est, au bout du compte, la seule manière d'exister.

04/2022

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Sciences historiques

Ouverture, société, pouvoir . De l'Edit de Nantes à la chute du communisme

Le passé de l'Europe offre des alternances de systèmes politiques bloqués et repliés sur eux-mêmes, incapables d'évoluer, et de moments où les portes s'ouvrent sous l'effet de l'audace ou de l'imagination de certains individus. Mise en lumière par des philosophes et sociologues (Henri Bergson, Karl Popper...), l'idée d'ouverture s'incarne ainsi dans l'histoire avec Henri IV signant l'édit de Nantes ou avec Philippe d'Orléans renversant les alliances de la France ; plus tard, les initiatives d'un Khrouchtchev ou d'un Gorbatchev auront un impact évident sur la marche du temps. Chacune à sa manière, d'autres figures, par exemple celles du protestant bâlois Thomas Platter au XVIe siècle, de l'écrivain et voyageur Robert Challe et du pape Benoît XIV au XVIIe siècle, celle du roi Louis XVIII et, au XXe, celles des grands résistants, de Jean Monnet ou d'anciens communistes comme Annie Kriegel ou Auguste Lecoeur brisent un carcan et affrontent le grand large - ce que des hommes aussi divers que Henri II, Charles X et dans un tout autre genre Thorez ou même Kanapa ne veulent ou ne peuvent pas faire. L'esprit de tolérance (religieuse, politique, intellectuelle, diplomatique), l'acceptation d'univers mentaux différents ou minoritaires, le souci également de la croissance économique et de la richesse des nations, voilà ce qui attire à des degrés variables les personnalités d'" ouverture ", qu'elles aient ou non des responsabilités politiques. L'examen, par d'excellents spécialistes, de quelques moments clefs auquel Emmanuel Le Roy Ladurie invite son lecteur à l'aide de cet outil d'investigation neuf se révèle très éclairant. A côté de la recherche sur les tendances lourdes et le temps long (par exemple le climat) qu'il affectionne par ailleurs, le grand historien donne ici, lui aussi, une nouvelle preuve d'ouverture, d'audace et d'imagination.

04/2005

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Ouvrages généraux

Atlas des mondes médiévaux musulmans

Offrir un large panorama de l'histoire, politique et militaire, économique et sociale, religieuse et culturelle, des mondes musulmans médiévaux, de l'Antiquité tardive aux débuts de l'époque moderne, telle est l'ambition du présent Atlas, qui s'appuie sur près de deux cents cartes originales, à toutes les échelles, accompagnées de textes, d'extraits de sources et d'illustrations. Les conquêtes islamiques ont contribué à la formation d'un vaste ensemble de territoires où les musulmans ont détenu le pouvoir politique, dominant des peuples aux coutumes, langues et religions différentes. Il s'étendait sur trois continents - d'al-Andalus à l'ouest à l'Inde islamisée à l'est - et s'ouvrait sur deux espaces maritimes majeurs, la Méditerranée et l'océan Indien. Cet atlas explore les routes parcourues par les marchands, les pèlerins, les voyageurs, les étudiants et les savants ; il atteste de l'ampleur du phénomène urbain comme de la richesse des échanges dans l'ensemble de cette aire et rend compte de son insertion dans une économie-monde en formation. Les communautés musulmanes se sont séparées en différentes branches : les sunnites et les chiites, mais aussi en une myriade d'autres courants minoritaires qui marquent, jusqu'à nos jours, la topographie religieuse. Si les luttes fratricides furent importantes, les relations conflictuelles avec différents ennemis du dehors - conquêtes et jihad, croisades et invasions - ont remanié les équilibres internes comme les frontières extérieures. L'activité diplomatique qui se déploya, à travers toute l'Eurasie et de l'Atlantique au Pacifique, la circulation des idées et des modèles littéraires ou architecturaux, témoignent, au-delà des échanges commerciaux, de l'étendue des réseaux développés au cours des siècles. Les chercheurs qui ont réalisé cet ouvrage collectif, lancé au sein de l'équipe "? Islam médiéval ? " du laboratoire Orient & Méditerranée (CNRS), sont spécialistes de différents champs de l'histoire médiévale des mondes musulmans. Ils et elles donnent à voir et à comprendre, dans une historiographie renouvelée, une histoire globale et connectée des mondes musulmans médiévaux.

04/2022

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Monographies

Jean Bouchaud 1891-1977. Regards sur le monde

Originaire de Saint-Herblain, près de Nantes, Jean Bouchaud est le plus souvent défini comme "peintre voyageur" grâce à ses nombreux séjours Outre-mer. En Afrique du Nord, tout d'abord, où il découvre la lumière de Tunisie en 1919 puis séjourne au Maroc et en Algérie en tant que pensionnaire de la Ville Abd-el-Tif. En 1924, titulaire d'une bourse du gouvernement de Hanoï, il se rend en Indochine et parcourt le Cambodge, le Laos, et les territoires de l'actuel Vietnam jusqu'en Chine. Le peintre s'attache alors plus à représenter les scènes de la vie quotidienne, sur les bords des fleuves et les ethnies minoritaires, que les sites et monuments célèbres. Lauréat du Prix de l'Afrique Occidentale française en 1932, il se fait l'observateur attentif des populations rencontrées au Sénégal, au Bénin, en Côte d'Ivoire et en Guinée. Ses différents voyages ont nourri son inspiration jusqu'à la fin de sa vie. Paysagiste, portraitiste, peintre intimiste, peintre de genre et fin illustrateur, Jean Bouchaud s'affirme aussi comme un grand décorateur. En 1931, le maréchal Lyautey lui confie la direction artistique de la section peinture pour l'exposition coloniale internationale de Paris-Vincennes. En 1934, il réalise le décor d'une des huit salles à manger particulière du paquebot Normandie. Il est par ailleurs l'auteur de grandes compositions peintes pour l'Exposition internationale des Arts et Techniques dans la Vie moderne en 1937 puis pour la World's Fair de New York en 1939. Dessinateur prolifique, coloriste de talent, Jean Bouchaud expose jusqu'à la fin de sa vie au Salon des Artistes français, au Salon de la Marine et au salon de la Société des Beaux-Arts de la France d'Outre- mer. En 1951, il devient membre de l'Institut en étant élu à l'Académie des Beaux-Arts, section peinture.

10/2021

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Géopolitique

Un regard du Japon sur les relations internationales. Relations entre pays démocratiques en Asie et Europe

Aujourd'hui, la montée des puissances autocratiques, comme la Chine, et le déclin relatif des puissances démocratiques, comme les Etats-Unis, exercent une forte pression structurelle sur la stabilité du système international. La Chine guidée par Xi Jinping poursuit son chemin vers l'établissement de l'hégémonie mondiale de l'empire du Milieu. L'objectif de sa stratégie, "Une nouvelle route de la soie", est le contrôle, le monopole de tous les systèmes d'infrastructures ainsi que les moyens de transport sur le continent eurasien entre l'Asie orientale et l'Europe, puis par ce biais, la construction d'un nouvel ordre, système mondial à la chinoise. Il faut que les démocraties industrielles arrêtent l'expansion de leurs relations économiques avec la Chine, en quête de profit commercial, en fermant les yeux sur sa concurrence déloyale, sa suppression des mouvements démocratiques, surtout les droits de l'homme des groupes ethniques minoritaires, et sa violation flagrante des règles internationales. L'indulgence de la part des puissances démocratiques envers le comportement chinois débridé, pourrait simplement réconforter son ambition mondiale. Il est grand temps que les puissances démocratiques libérales, l'Europe, le Japon, le Canada et les Etats-Unis se réunissent pour réagir et résister à l'ambition chinoise afin de défendre la démocratie, les règles internationales et les droits de l'homme, et surtout le système international et les valeurs universelles que les Européens ont construits depuis plusieurs siècles. Puisque l'Asie orientale est en passe de devenir bientôt le centre de gravité mondial sur le plan économique, scientifique et technologique, et que les Etats-Unis sont à la dérive, le renforcement de la coopération, de la coordination stratégique entre l'Europe et les démocraties en Asie orientale, dont la principale puissance démocratique libérale est le Japon, est essentiel. La consolidation de cette relation stratégique est la clé pour l'avenir de la communauté internationale fondée sur les valeurs démocratiques.

02/2021