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Vital Nshimirimana

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Gaule

La bataille d'Orange. Rome en péril (6 octobre 105 avant J.-C.)

A Orange (Vaucluse), le 6 octobre 105 av. J. -C. , une armée germanoceltique venue des confins de l'Europe attaque deux armées romaines de huit légions, que Rome a dépêchées dans le Bas-Rhône pour lui barrer la route de la Méditerranée. Accablés sous les coups de la cavalerie et de l'infanterie ennemies, les Romains sont anéantis au terme d'une violente bataille dont les pertes s'établissent à 100 000 morts, 20 000 prisonniers et un nombre incalculable de blessés. Leurs camps sont pris d'assaut, détruits et incendiés. Le butin, voué par les vainqueurs aux divinités de la guerre, est mis en pièces et jeté dans des gouffres ou dans des tourbillons du Rhône et ses affluents. Les prisonniers sont torturés, exécutés, puis leurs cadavres jetés dans des fosses. Cette bataille d'anéantissement est l'une des plus grandes défaites qu'ait connues la République romaine. Elle a donné un coup d'arrêt à la conquête de la Gaule méditerranéenne qui, commencée en 121, paraissait pourtant ne pas rencontrer d'obstacles. Rome a été vaincue par des "barbares " supérieurs en nombre et en génie tactique. Elle a largement sous-estimé son ennemi, qui l'avait observée pendant des semaines pour monter sa manoeuvre. L'armée n'a pas été capable d'opposer un front uni à des guerriers confirmés, qui se battaient pour une raison vitale : acquérir des terres où s'installer. Dans un récit vif et documenté, Alain Deyber fait vivre au lecteur l'ambiance qui régnait dans les deux camps, depuis les origines du conflit jusqu'au point d'orgue final. Cet événement, qui aurait pu changer le cours de l'histoire de l'Europe, marque le début d'une guerre entre les Gaulois et les Germains occidentaux ; les premiers déposeront les armes en 21 apr. J. -C. mais les seconds ne le feront jamais ; ils continueront bon an mal an la lutte contre la puissance romaine, jusqu'à sa chute au ve siècle apr. J. -C.

07/2022

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Religion

Saint Yves de Tréguier. Patron des Bretons, des avocats, magistrats, juristes et universitaires

Patron des Bretons, des avocats, magistrats, juristes et universitaires Le pardon de saint Yves, qui se déroule chaque année le troisième dimanche du mois de mai en souvenir de sa mort le 19 mai 1303, rassemble à Tréguier (Cötes d'Armor) plusieurs milliers de pèlerins. Vêtus de leurs robes, les avocats, magistrats, professeurs de droit et autres juristes, venant toujours plus nombreux de toutes les régions de France et de l'étranger, y participent pour fêter et honorer leur saint patron. Mais que savons-nous de la vie de saint Yves ? Si celui-ci n'a pas eu, à l'instar de saint Martin de Tours, son Sulpice Sévère, en revanche, les écrits du procès de canonisation (dont l'inquisition a débuté en 1330) sont parvenus avec bonheur jusqu'à nous. Toutefois, ils ne mettent en lumière que l'oeuvre chrétienne du prestigieux Trégorrois. Aussi, ce n'est qu'indirectement qu'apparaissent les rôles joués par Yves durant sa vie, en qualité d'étudiant, d'official (juge ecclésiastique) et d'avocat des pauvres. La Vita d'Yves de Tréguier s'est déroulée au siècle du roi Saint Louis, celui des dernières croisades, de l'émergence des ordres mendiants, du développement des universités françaises, du triomphe de l'Eglise détentrice d'un pouvoir spirituel omniprésent, souvent prompt à rivaliser avec le pouvoir temporel. L'auteur engage une discussion (disputatio), parfois sans complaisance,tout en ne remettant pas en cause les immenses vertus du grand saint breton, devenu à juste titre le saint patron de tous les juristes. Saint Yves de Tréguier appartient aujourd'hui au riche patrimoine historique, culturel et spirituel de la Bretagne. Passeur de mémoire et de traditions, François Christian Semur entend contribuer à la pérennité des valeurs de justice et de fraternité léguées par le parangon des avocats, magistrats et hommes de loi.

11/2019

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Littérature française

Laura Antonelli n'existe plus

A la suite du coup de fil énigmatique d'un producteur, le narrateur embarque pour Rome investi d'une obscure mission : retrouver Laura Antonelli, l'actrice oubliée dont Visconti disait qu'elle fut " la plus belle femme du monde " . Il erre dans une Rome caniculaire, traversant les décors mythiques qu'on connaît, à la rencontre des témoins de sa vie tragique. Il épluche les vieux tabloïds et les interviews pour tenter de raconter, sans la trahir, cette femme insaisissable. Splendide et sensuelle, Laura Antonelli est tout d'abord le sex-symbol populaire de l'Italie catholique des années 1960. Avec la sortie en salle de L'Innocent, elle devient une de ces beautés solaires de l'âge d'or du cinéma italien. Dès lors, elle tourne avec les plus grands et découvre un succès poudré de cocaïne, de soirées hollywoodiennes, d'amours compliquées et de journaux à scandales, jusqu'au jour où la police trouve dans sa villa de Cerveteri 36 grammes de drogue. S'ensuit une série de démêlés judiciaires qui l'éloigne peu à peu des paillettes de Cinecittà. Ainsi commence pour elle une lente descente aux enfers. A la demande d'un producteur, elle se soumet à une opération de chirurgie esthétique qui la défigure. La star vit désormais recluse dans une chambre misérable et déclare aux rares curieux qui parviennent à retrouver sa trace : " Laura Antonelli n'existe plus " . Qu'est-ce que la gloire sinon, comme le disait Pasolini, l'autre face de la persécution ? De Sunset Boulevard à la Dolce Vita romaine, Philippe Brunel livre ici un roman plein de grâce et d'ombre, dans la lignée de Patrick Modiano, sur l'histoire légendaire de la femme la plus belle du monde devenue un monstre.

02/2021

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Dessin

Vie nouvelle

Vie nouvelle se présente comme un objet intermédiaire entre le livre d'artiste et la tablette numérique sur laquelle ces dessins ont été réalisés. Publié sans ajout de texte, dans une forme inspirée du calendrier, de l'ardoise ou du carnet de croquis, Vie nouvelle se veut une sorte d'anti-monographie ou de monographie inversée de l'artiste : une entrée par le détail dans l'univers élargi de sa peinture. "Début 2020, je me retrouve comme tout le monde confiné dans une situation inédite, avec mes enfants, dans la maison où j'ai grandi. Sans atelier, sans matériel, avec juste un peu de temps et d'espace pour jouir de ce privilège. Le paysage de moyenne montagne, l'incertitude de la première vague, la beauté du printemps, les fantômes et les fantasmes se mêlent dans des dessins numériques qui sont pour moi comme autant de portes de sorties. A mi-chemin du dessin et de la peinture, ce ne sont jamais des illustrations de cette Vita nova (qui ressemble à s'y méprendre à la vie d'avant), mais des propositions silencieuses, des rêveries qui reprennent en les exagérant les thématiques récentes de ma peinture. Avec le Frac Bourgogne, nous décidons de publier au jour le jour ces dessins sur leur page Facebook. Après l'été, nous réfléchissons à donner une forme plus concrète à ce qui fut d'abord réalisé dans l'urgence. L'édition à laquelle nous travaillons se présente comme un objet intermédiaire entre le livre d'artiste et le support d'origine de ces dessins : la tablette. Vie nouvelle convoque ainsi différentes expériences liées à l'écriture, au dessin et à l'imprimé. Celles, numériques, du scrolling vertical et du tracé tactile, mais aussi celles du calendrier, de l'ardoise ou du carnet de croquis". Hugo Pernet

02/2022

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Critique littéraire

Lectures de Charles d'Orléans. Les Ballades

D'une certaine façon, Charles d'Orléans écrit " pour rien ", à titre gratuit comme à titre gracieux ; il n'a nul besoin de montrer sa rhétorique, il ne compose ni pour avancer sa carrière de courtisan, ni pour se faire reconnaître comme poète à gage ; son discours n'est ni engagé, ni idéologique ; il oscille entre le " je-ne-sais-quoi" et le " presque rien ", et c'est essentiellement cette gratuité qui fascine ; si quelqu'un écrit gratuitement, et avec cette persévérance, c'est que cette gratuité est d'une grande valeur. Il montre, dans sa solitude de prisonnier, combien la parole lui est nécessaire, combien l'échange verbal nourrit sa création ; dans son exil, c'est le dialogue avec Coeur, avec Espoir qui lui permet de se construire un univers de liberté. Ce qui comptera, à son retour en France, c'est bien cette rencontre avec des poètes choisis, autour d'une forêt de longue attente, ou d'une fontaine où il est impossible de se désaltérer. Les échanges avec les poètes, les concours ne sont plus des dialogues fictifs, mais des retrouvailles, d'un imaginaire l'autre, autour d'une thématique commune, d'un mot qui fait rêver et met en marche à la fois une sensibilité individuelle et une opération poétique. Etonnons-nous de ce prince poète dont les conquêtes sont intérieures, qui parvient à inventer un univers de liberté et de souffrances parallèle à celui de son exil, à organiser dans un récit de vie savamment fragmenté quelque chose que ne renieraient ni le Dante de la Vita nuova ni le Pétrarque du Canzoniere ; mais qui, à la différence de leur démarche, parvient à étendre au-delà de lui-même son univers poétique, et à y intégrer, autonomes mais parentes, les créations d'autrui.

12/2010

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Actualité et médias

Du bon usage de la douceur en politique dans l'oeuvre de Tacite

" Qu'ils me haïssent, pourvu qu'ils me craignent ! " : est-ce là le seul héritage que les Romains nous aient laissé en matière de gouvernance ? Un dirigeant ne peut-il donc s'imposer que par la crainte et la terreur, en laissant libre cours à la cruauté ? L'oeuvre de Tacite, ce grand historien de l'Empire, invite à penser qu'au contraire les Romains ont accordé une grande place à la douceur en politique, considérant qu'elle pouvait être utile en bien des circonstances : le dialogue permanent entre cet auteur et ceux qui l'ont précédé, Cicéron en particulier, révèle même une continuité de la République au Principat. Mais par douceur faut-il n'entendre que la clémence, ce pardon du vainqueur aux vaincus ? Tant s'en faut : la courtoisie, la bienveillance, la générosité, la compassion, la gentillesse, la capacité de faire grâce, la tempérance enfin sont autant d'aspects reconnus de la douceur en politique, de Cicéron à Tacite. Et qu'en est-il du goût de la dolce vita, de la complaisance vis-à-vis de soi-même comme vis-à-vis des autres, travers qui sont bien présents dans l'oeuvre tacitéenne ? Cette étude se propose d'appréhender les différentes facettes de la douceur en politique chez Tacite et ses prédécesseurs, afin de mieux cerner son intérêt aux yeux des Romains : dans une cité marquée par le meurtre originel de Rémus puis par la violence des guerres civiles, la douceur, celle du moins qui est le fruit de la maîtrise de soi, semble bien avoir été la meilleure arme de tous ceux qui avaient à exercer une autorité, à l'armée comme à la ville, et qu'ils aient été Princes, généraux. ou grands commis de l'État.

06/2011

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Littérature française (poches)

L'Embâcle

Paul Valadon a deux amours : les bêtes et les restes. Il dorlote les unes et empile les autres dans une bicoque que le compactage effréné de tous les détritus a mué en déchèterie d'Ali Baba, en écomusée de l'ordure domestique. Ce que Paul, habitant de cette ville encerclée par les eaux rapides d'un fleuve ombrageux, contrarie, c'est le flux du fric et des affaires, le prurit de rénovation qui veut changer le vieux quartier de la Fuye, frère du populaire la Varenne, en un boboland juteux pour ses promoteurs et décontracté pour ses nouveaux habitants. Après les bombardements de la Seconde Guerre mondiale, on avait construit à la hâte des immeubles bon marché qui ceinturaient la ville. Etonnamment ce quartier à côté de la gare avait été épargné des obus. Près du centre, il présentait des avantages qui enthousiasmaient son patron. On pouvait créer un endroit moderne et vivant, et non plus ce lieu triste avec ces vieux qui longeaient les murs. Si on offrait quelque gaieté, de jeunes couples viendraient plus facilement, les prix grimperaient. Du Creusot, Sylvie Dazy s'envole très tôt pour migrer vers Lannion et le Trégor. De cette enfance naît un amour inconditionnel pour la Bretagne. Mais la vie a plus d'un tour dans son sac et l'envoie, à vingt-deux ans, aux prisons de Fleury-Mérogis et de la Santé. Elle devient éducatrice, chargée de réinsertion et dit y avoir tout appris des relations humaines. Dilettante n. (mot ital.). Personne qui s'adonne à une occupation, à un art en amateur, pour son seul plaisir. Personne qui ne se fie qu'aux impulsions de ses goûts. (Le Petit Larousse.)

03/2019

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Italie

Un Grand Week-end. Gênes et les Cinque Terre

Nouvelle formule ! Tous les sites incontournables, les dernières tendances, nos adresses coups de coeur et nos expériences uniques pour vivre, grâce à ce guide actualisé tous les ans, un très GRAND Week-End à Gênes - du centre historique aux palais de la via Garibaldi, en passant par le port et Castelletto, le quartier perché sur les hauteurs de la ville. Egalement des visites dans les environs de Gênes : le Grand Gênes (de Pegli à Nervi), le promontoire de Portofino, et, bien sûr, les cinq merveilleux villages des Cinque Terre, avec une randonnée le long du littoral. Dans cette nouvelle édition : - Une nouvelle présentation, claire, moderne et encore plus pratique. Les carnets d'adresses sont désormais placés à la suite de chaque visite, pour les repérer plus rapidement. - Des expériences uniques : percer le mystère du blue jean, remonter le temps dans l'une des plus vieilles pâtisseries-confiseries de la ville, s'endormir au milieu des requins à l'Aquarium, savourer un pur moment de dolce vita dans un palais de Portofino, déguster une glace à Boccadasse au soleil couchant, etc. - Des activités 100 % locales : préparer le pesto comme un vrai Gênois, faire son footing sur l'Aqueduc historique entre ville et campagne, sillonner la côte ligure en Vespa, pagayer dans la mer Tyrrhénienne, randonner le long du littoral... - Notre sélection d'endroits où se baigner, de restos, bars à vins, aperitivo, clubs et boutiques tendance pour s'immerger dans l'ambiance de Gênes et de sa région ! - Les coups de coeur et les tops de notre auteur, passionné d'Italie depuis des années : les meilleurs glaciers, les tables du terroir les plus raffinées, le top des bars avec vue sur mer, le meilleur de l'artisanat 100 % made in Ligurie, les boutiques les plus gourmandes ... - Un plan détachable avec toutes les adresses localisées.

03/2023

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XIXe siècle

L'extravagant Monsieur Blerman - Mémoires picaresques d'un dandy de grand chemin

Dans la lignée de Bel-Ami et d'Arsène Lupin, Nicolas Blerman traverse la Belle Epoque avec un appétit de vivre et un culot hors du commun. Ses mémoires - ; retrouvés dans une malle - ; nous embarquent dans de folles aventures, depuis son ascension dans la Ville Lumière jusqu'à la découverte de l'exotisme oriental, en passant par la dolce vita italienne ou New York ! En 1888, Nicolas quitte sa province. Avec la complicité de bourgeoises acquises à son charme, le jeune dandy ambitieux devient l'intime de Toulouse-Lautrec, Alphonse Allais, Marcel Proust, Oscar Wilde, Emile Zola, Alberto Santos-Dumont... et de celui qui deviendra son frère de coeur, l'aviateur Léon Delagrange. Notre héros semble avoir participé à tous les grands événements du XXe siècle naissant : les Expositions universelles, la construction de la tour Eiffel, du Moulin Rouge, les films des frères Lumière, l'affaire Dreyfus, la construction du Métropolitain, les Jeux Olympiques, l'agitation des " Apaches ", le premier Tour de France, la course automobile Paris-Pékin, une exécution capitale à la Roquette ou une chasse à l'homme dans les égouts de Paris... La disparition brutale de Delagrange le précipite cependant dans le monde impitoyable de " la cloche " ; en y sombrant corps et biens, il va découvrir des relations plus précieuses que celles des salons du faubourg Saint-Honoré. Certains prétendent qu'il aurait eu partie liée avec de redoutables gentilshommes-cambrioleurs et l'enlèvement de la Joconde au Louvre. D'autres encore l'auraient aperçu sur le Titanic... Avec virtuosité et truculence, la vie romanesque de Blerman nous transforme en spectateur privilégié des grandes heures de la Belle Epoque. Très documenté et annoté, cet ouvrage est aussi une occasion exceptionnelle de redécouvrir l'effervescence de cette période.

10/2022

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Sciences historiques

Histoire des émotions. Tome 1, De l'Antiquité aux Lumières

Après le succè de l'Histoire du corps et de l'Histoire de la virilité, Alain Corbin, Jean-Jacques Courtine et Georges Vigarello dirigent cette très ambitieuse Histoire des émotions en trois volumes, héritière du programme des Annales, de l'histoire des mentalités et de celle des sensibilités, portée par les renouvellements historiographiques les plus récents. Elle réunit pour la première fois les meilleurs spécialistes français et étrangers de l'histoire des émotions, toutes générations confondues. Ce premier volume, dirigé par Georges Vigarello, commence en Grèce avec les larmes d'Achille et le rire de Lysistrata et nous conduit jusqu'à la veille de la Révolution, avec l'invention du sourire dans la peinture. Il nous fait traverser la christianisation des émotions, voyager dans les monastères et les familles du Moyen Age, nous initie aux colères des princes. On y retrouve la culture de cour et la mécanique des humeurs, les passions des mystiques, les douceurs et les douleurs de la mélancolie, les joies de l'amitié avec Montaigne, comme le code de l'honneur des chevaliers. Sans oublier bien sûr les grandes émotions populaires. Directeur d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales, Georges Vigarello est l'un des pionniers de l'histoire du corps et de celle des apparences auxquelles il a consacré de nombreux ouvrages. Il a dirigé au Seuil : Histoire du corps et Histoire de la virilité (avec A. Corbin et J.-J. Courtine). Avec les contributions de : Christian Biet, Damien Boquet, Gilles Cantagrel, Bruno Dumézil, Maurice Daumas, Hervé Drévillon, Martial Guédron, Yves Hersant, Sophie Houdard, Christian Jouhaud, Colin Jones, Lawrence Kritzman, Didier Lett, Alain Montandon, Piroska Nagy, Barbara Rosenwein, Maurice Sartre, Laurent Smagghe, Claude Thomasset, Anne Vial-Logeay, Georges Vigarello.

10/2016

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Contes et nouvelles

Humanum in silico. Horizon perpétuel 2020

HP20, Humanum in silico est le premier tome de L'horizon perpétuel, anthologie thématique annuelle de Flatland éditeur. En 2020, le thème était le suivant : "A force de le seconder, elles ont fini par reléguer l'humain au second plan, voire à l'état de souvenir. Hier esclaves, elles dominent à présent le monde, quand elles ne redéfinissent pas la réalité. Ordinateurs quantiques ou bons vieux robots à boulons, cyborgs trop humains ou nouveaux horizons virtuels, les machines intelligentes sont l'avenir de l'homme. Sur ces bases, aujourd'hui comme hier et plus que jamais, il reste forcément des tas d'histoires à raconter". Trente auteurs et autrices francophones ont accepté de relever le défi. Au sommaire : Paul Borrelli, Mirrors Jean-Louis Trudel, L'obéissance des cadavres et des vifs Olivier Caruso, La Cisaille Thomas Geha, Les trois cloches Gabriel Joyce Blake, Planètes hurlantes Eugène Wody, Comme des bulles de savon Céline Maltère, Olam Denis Coëdel, U. N. G. I. E. Xavier Lhomme, Obsolescence non programmée Yves Letort, La maladie ligneuse Julie Conseil, Chair de métal Quentin Bongard, Les fleurs d'oranger Laurent Copet, L'objet du complot luvan, Eugénisme Matthieu Clerjaud, Agent autonome Ketty Steward, Ma meilleure vie Eric Vial-Bonacci, Eveil Mélanie Leroux, Marta va vous aider Xavier Serrano, Guide du naufragé en milieu inhumain Anthony Boulanger, IBM, Intelligence Bornée Ménagère Nicolas Liau, La Serinette aux Larmoyeux Louise Sbretana, Outils volés Antonin Sabot, L'IA qui rêvait Antoine Bourven, L'émergence Julien Heylbroeck, AD Adeline Brun, L'andréide en costume d'arlequin Fabrice Schurmans, Le virus de la Méditation seconde Bruno Pochesci, Humains de A à Z Laura P. Sikorski, Le moindre mal Martin Niementowski, Le départ

02/2022

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BD religieuses

Les Chercheurs de Dieu : Les grands lieux de pèlerinage

Bernadette Soubirous est une jeune fille pauvre à la santé fragile quand elle a ses premières apparitions mariales, dans une grotte aux abords de Lourdes (dans les Pyrénées). Aujourd'hui, des millions de pèlerins viennent se recueillir devant la grotte et boire à l'eau de la source. Jean-Marie Vianney, est un saint très populaire en France. De son vivant, un grand nombre de personnes viennent le voir pour se confesser. Aujourd'hui encore, beaucoup se rendent à Ars pour se recueillir et découvrir la terre où il a vécu. Frère Roger est le fondateur de la communauté de Taizé. C'est en Bourgogne, pendant la Seconde Guerre mondiale, que ce frère décide de créer un lieu oecuménique où peuvent se rencontrer et prier ensemble des jeunes chrétiens de toutes les confessions (catholiques, protestants et orthodoxes). Ce lieu est aujourd'hui très populaire pour les adolescents et jeunes adultes, en France et en Europe.

04/2021

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Photographes

Georgia

Georgia, c'est le nom du bateau dans lequel embarqua en 1906 un certain Ljubisa Danilovic, jeune Monténégrin rêvant d'un ailleurs plein de promesses. C'est à Butte, ville minière des Etats- unis, dans le Montana, qu'il débarqua finalement, comme nombre de Monténégrins ou d'Italiens à l'époque. De cet homonyme dont il ne sait rien, à part la mention de son nom sur un document d'époque listant les passagers du Georgia, Ljubisa Danilovic imagine en 2021 le trajet qui le mènera de son Monténégro natal aux Etats- Unis, refaisant ainsi un voyage en tous points comparable à ceux que doivent aujourd'hui entreprendre des milliers de migrants à travers le monde. En mêlant dans cet ouvrage des photographies de la ville de Butte, d'un Monténégro n'offrant pas d'horizon aux jeunes adultes rêvant d'ailleurs, d'un Monténégro nostalgique de son enfance, des migrants rencontrés à Paris, Calais ou Sarajevo, et d'autres yant passé leur vie loin de leur pays de nais- sance... , Ljubisa Danilovic parle d'une même voix de la petite histoire mais bien sûr aussi de la Grande Histoire. fdsddfdsqsdwSed que net, volupta testiae voluptae sed et qui temporrum volent ut iurerum quatempor asimet lantistectia dolectem res minc tusci quam et hit quiamusame volo to que nus etur rest eaquaessi cuptat enimost isimuscit quamendel modi odisquiat re officil iquibus, sapero inissint lacerisquis del ipsamus nessit, tem numenis aut voloreh enihili quibus rectium dem ium es eumquos eveles intiunt et ate et doluptis nonsed essitatem none et mo dolenim eaquatenda consed maiosam soluptas et eiunto ex explatem. 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Nos ipsunt occabor aut rem as exerio doluptatet harum id ea estem fu fdsddfdsqsdwSed que net, volupta testiae voluptae sed et qui temporrum volent ut iurerum quatempor asimet lantistectia dolectem res minc tisuismciuqscuiatmqueatmheitnqdueilamoudsaimodeisvqouloiatorequoeffincuilsiqetuirburess, tsaepaqeruoaeinssiissciunpttlatcerniismquoistdel ipsamus nessit, tem numenis aut voloreh enihili quibus rectium dem ium es eumquos ecovenlseesdinmtiauinotsaemt asteoleutpdtoaslueptteisiunotnosexdexspsiltaatteem. Unotnmeoeltomreop duodlietanqimui edaiqt uqautoesntdioas eniet omnim debitem que etur sed ut velliatemo iur aut assedia quiatin velique vo- lupta debist, que core cori disi aut liaerum explibus rem quamus, nobitaquunto elente earibus, ut fuga. Quatur alicilit accume et ma qui dolore volent optatio represt et hitatem oloressum vitas reptate nis et veliquam ratestibus, odigent rations equist, sam fugia niscitatem fugiatio coris ressequas nonsed quas est, volorro blacia nullabore net explate aut laut et labor asi mend antissunt, seriatem rerum ne provid mos ma eum illoreius conse lab ipsandi aspeles sitatectam eristo doluptas simus et qui des eveliquatem fugiae. Ut es sit eo- sant, nemolor maio con pratem resto min pro inctur molupt a tentem re esti sam nempel molorpo remporem fuga. Eri tem velesti stecabo riorest iorent essuntent harum veriatum eaquo comnim fu

07/2022

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Littérature française

Mes yeux a travers monde. Ce confinement nous a perdus

Là, à cet instant, je suis devant mon miroir, je le regarde. Je me regarde. Mes crises d'angoisse, derrière moi. Cette dépersonnalisation oubliée, du passé. Ce cancer, un ange déçu, un démon disparu. Pourtant, je vois ces yeux noirs, d'un noir bizarre venu d'autre part. Une tête dépravée n'appartenant plus à mon être, où suis-je donc passé? Je m'écroule, j'espère que cette fois, ma vie n'est pas terminée... S'il te plaît, laisse moi une chance d'espérer... C'est la fin ? Non, J'ai faim, je suis affamé. Affamé de vivre, au loin il y a cette lumière qui brille, elle, elle vit. Je me lève d'un pas assuré, je la suis on verra bien, en tout cas ce sera mieux qu'ici. L'espoir renaît de ces cendres créées. Je suis décidé, le choix est fait... La vie, je la choisis. Alors, je prends un stylo et débute ce récit : A partir de ce jour, je veux commencer à vivre. Ce soir je suis là, devant toi, insomniaque dû à une grosse peine de coeur, je n'arrive pas à dormir, mes rêves sont lointains. J'ai le coeur lourd, tout stagne. Je commence ces quelques lignes... Puis vint le matin, il fait si beau... La mer est lisse, le soleil brille. Nous sommes sur les iles Saintes, sur une plage. Quelle belle plage ! On est seul au monde, au paradis. Oui, on est au paradis. J'ai envie d'écrire, alors écrivons. Tant de choses à raconter. A te raconter. Je crois en la vie, ayant toujours été quelqu'un de très optimiste, plutôt sensé malgré de très nombreuses dérives et de moments d'égarements, qui sont, d'ailleurs, loin, très loin d'être finis. Ils me suivront surement toute ma vie. Mais avec l'âge, la sagesse, les rencontres, mes amis, ma famille, j'espère trouver ce bonheur. Ce bonheur que l'on recherche tous et qui caractérise tout simplement la vie. J'ai bien dit le bonheur et non le plaisir. Ce plaisir qui m'a toujours dominé, enchaîné, emmené dans les bas-fonds de l'existence, de cet univers immense, imperceptible. Toutes ces péripéties m'ont amené à rencontrer des gens formidables, hors du commun, marqués, étiquetés par cette vie, qui se doit à travers les médias et codes culturels, d'être lisse et sans vague. Cette expérience qui est la mienne, je vous la conte à travers ces quelques lignes. Les différentes étapes qui m'ont forgées, et fait de moi ce que je suis. J'en ai besoin, c'est primordial, je dirai même vital. Je l'ai vécu, je la revis en écrivant ces mots. Un moment très spécial et inédit pour la personne que je suis. Ce moment que j'ai tant attendu, tant reporté...

06/2023

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Critique littéraire

Cahiers d'Ivry Février 1947 Mars 1948. Coffret 2 volumes, Cahiers 233 à 309 ; Cahiers 310 à 406

Tome 1. Les derniers Cahiers d'Ivry constituent la fin des Oeuvres complètes d'Antonin Artaud. Ce volume couvre la période qui s'étend de février à juin 1947. Inlassablement, il continue d'y mettre en espace ce qu'il nomme son nouveau Théâtre de la Cruauté. Que signifie avoir "un esprit qui littérairement existe" ? C'est la question qu'il posait à ses débuts à Jacques Rivière, le directeur de La NRF. Vingt ans plus tard, après une longue traversée d'enfermements asilaires, la question est réapparue. C'est bien en effet cette fondamentale question de l'inspiration - question qui hanta aussi les surréalistes - qu'il reprend sans relâche : comment commence-t-on à écrire ? Qui écrit, qui pense en moi ? Quel démon s'empare du Verbe humain avant qu'il ait commencé à penser ? Au fil des pages, les lettres se mettent en mouvement, un rythme progressivement émerge, accompagné de coups, de cris : chorégraphie de gestes et de voix, dessins semés sur la feuille. "Je ne suis jamais né", répète-t-il depuis son enfermement dans l'asile de Rodez, et donc je ne peux pas mourir. A entendre comme production infinie d'écriture, système perpétuel, "machine de souffle", prolifération sans fin d'un corps sans organes. C'est donc là, au creux des pages, entre les pages et les lignes, d'un cahier à l'autre, que s'opère "la matérialisation corporelle et réelle d'un être intégral de poésie" (lettre du 6 octobre 1946 à Henri Parisot). Tome 2. Ce deuxième volume des Cahiers d'Ivry (juin 1947-mars 1948) présente les derniers écrits d'Antonin Artaud, jusqu'à sa mort, le 4 mars 1948. Il y reprend sa théorie du Théâtre de la Cruauté, l'élargissant aux dimensions du cosmos tout entier. Ces ultimes cahiers sont, plus que jamais, la dramaturgie d'une lutte : contre Dieu, les esprits, le sexe humain, l'inconscient, la poésie littéraire, le corps où il étouffe, l'obscénité de la mort... Il y explore une fois encore cette contradiction douloureuse : comment affecter le spectateur, le lecteur, comment jouir à travers lui de ces sensations que je ne puis ressentir dans mon propre corps ? "Je n'ai pas de corps", répète-t-il, dans les années vingt. Cruauté est le nom de cette logique paradoxale. Ce qui le hante alors ? Le modèle théâtral et christique de la transsubstantiation corporelle. La répétition au théâtre, il l'a toujours dit, est une réitération. Chaque fois, il s'agit de refaire le trajet vital du geste, puisé dans sa source corporelle : respiration, circulation du sang entre les corps, mouvements articulés du verbe, vibrations corporelles des mots lancés, cri de la vie. Il est seul à présent sur cette ultime scène, celle des petits cahiers où il joue tous les rôles - dernière tentative peut-être d'hystériser la scène d'écriture, pour combattre la violence psychotique qui, toujours, menace.

10/2011

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Critique littéraire

Elizabeth Craig, une vie célinienne

Issue d'une famille de la bourgeoisie californienne, Elizabeth Craig a rêvé très tôt d'une carrière de grande ballerine et projeté sa soif de réussir dans l'art et la danse. La vie de cette femme d'une beauté saisissante sera marquée par l'amour de trois hommes qui eurent chacun des destins exceptionnels. Le premier, son maître de danse, un sulfureux danseur étoile du Bolchoï devenu une vedette du cinéma muet, lui fera connaître l'envers comme l'endroit de l'industrie du cinéma naissant. Déçue par son amant, elle fuit Los Angeles et un amour devenu impossible pour s'installer à New York. Danseuse de revue sur Broadway, elle mène une vie d'aventure qui la conduit, un an plus tard, dans le Paris des Années folles. Les excès festifs des nuits de Montparnasse qui altéreront son état de santé l'amènent à rencontrer un certain docteur Destouches, le futur Céline. Ils vivront ensemble huit années de passion, période qui verra la transformation du docteur en écrivain. La grande dépression qui met fin aux Années folles met aussi un terme à l'épisode parisien de sa vie. Suivant le reflux de la "génération perdue" de ses compatriotes vers les Etats-Unis, Elizabeth Craig quitte Paris en 1932. De retour dans une Amérique en crise, sa carrière de danseuse sur le déclin, elle partage la vie d'un "gangster juif" associé aux capos de la mafia américaine. En entrant dans la vie de Louis Destouches, Elizabeth Craig a participé à la naissance d'un écrivain et pris place elle-même dans la fiction célinienne, un univers qu'elle aura aidé à concevoir et auquel son destin n'échappera plus, même dans la fuite. Elle deviendra le modèle de nombreux personnages féminins de ses oeuvres, sinon le modèle de la féminité célinienne. La danse et les danseuses étaient pour Céline l'objet d'une véritable adoration. "Je suis tout à la danse, la danseuse m'ensorcelle", avoue-t-il à Milton Hindus le 12 juin 1947. Sensuelle et amorale de nature, Elizabeth Craig n'a jamais eu de scrupule à rechercher l'amour au-delà des interdits. Quand elle arrive à Paris à l'âge de vingt-quatre ans, c'est déjà une libertine que Céline rencontre. Cette compatibilité de goût pour le désordre sexuel nourrira leur histoire d'amour, ou du moins la facilité d'Elizabeth à se soumettre aux fantasmes de l'écrivain, à ces "combinaisons" dont il avait un besoin vital. Il n'hésite pas à partager sa maîtresse, à l'offrir à ses amis, et à assister à leurs ébats, pour y trouver un de ses moyens d'inspiration. Elizabeth Craig n'est pas non plus étrangère à l'antisémitisme célinien, même si celui-ci préexistait à leur rencontre. Céline focalisera sa haine des juifs sur le rival américain qui lui a succédé dans le coeur d'Elizabeth. Cette dernière est morte en 1989 sans que les deux amants ne se soient jamais retrouvés.

02/2018

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Multi-matières

Mon super coloriages malins

Apprendre de façon ludique et éducative, par le coloriage ! Un gros cahier qui s'adresse aux enfants de maternelle de 3 à 6 ans. Une façon ludique de découvrir les lettres, les nombres et l'exploration du monde. Les animaux et leurs petits Véhicules et transports Fées et princesses Chevaliers et dragons Chaque dessin à colorier a des cases codées qui correspondent à des couleurs précises : il faut trouver le bon code pour faire apparaitre le dessin ! C'est une manière amusante d'apprendre tout en respectant le programme scolaire. Des heures de coloriages malins pour les enfants de 3 à 6 ans.

05/2023

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Agriculture

Vademecum de l'entreprise agricole. Edition 2024

15e édition de ce guide indispensable à tout exploitant agricole, confirmé ou non, comme aux conseillers agricoles ! Un outil qui a fait ses preuves et qui convainc de plus en plus de professionnels désireux de disposer d'un aide-mémoire complet et d'utilisation très intuitive pour les accompagner dans leur activité au quotidien. Quelles sont les obligations administratives et comptables dans la gestion d'une entreprise agricole ? Dans quelles conditions les aides et subventions prévues par la loi sont-elles accessibles ? Quelles sont les règles spécifiques qui régissent la transmission d'une entreprise agricole ? Quel est le statut de la main-d'oeuvre familiale ? Autant de questions fondamentales que tout exploitant agricole se pose au quotidien, et auxquelles le Vademecum de l'entreprise agricole se propose de répondre. Cet ouvrage aborde en effet tous les thèmes liés à l'exploitation agricole, que ce soit économique, juridique, fiscal ou encore social. Ainsi, il dresse l'état des réglementations applicables, aussi bien que les règles de gestion ou encore celles relatives aux assurances, aux biens immobiliers et à leur transmission, sans oublier les questions environnementales. Que vous soyez conseiller agricole, jeune exploitant en cours d'installation ayant besoin de vous former, ou exploitant agricole expérimenté désireux d'avoir toujours à portée de main une source d'informations fiable, précise et synthétique, ce Vademecum est fait pour vous . Il vous aidera à maîtriser dans le détail tous les rouages de la gestion d'une entreprise agricole et à mieux appréhender les diverses évolutions de la législation.

06/2022

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Psychologie, psychanalyse

Laissons-les expérimenter ! Accompagner la construction des connaissances chez le jeune enfant

Encore un livre sur le jeu... NON ? ! Un livre sur la construction des connaissances chez le jeune enfant. Très souvent, le jeu de l'enfant est considéré comme un simple amusement même si beaucoup de spécialistes expliquent l'importance du jeu dans le développement. Et si les manipulations de matériel que font les petits enfants étaient le résultat d'un questionnement de scientifique ?? Dans ce livre, les auteures ont voulu considérer le jeu comme la base de la construction des premières connaissances. Elles insistent sur la richesse des découvertes que font les enfants en explorant leur environnement et elles montrent que cette exploration est vitale pour se constituer un socle de connaissances sur le monde qui les entoure. Notre approche est neuro-cognitive et s'appuie sur des données scientifiques. Les auteures ont voulu dans ce livre, reprendre les lois physiques fondamentales qui régissent notre planète et qui sont indispensables à l'homme pour s'adapter à son environnement. En décrivant ces lois vous allez accompagner un petit garçon nommé Robin dans ses découvertes afin de montrer que beaucoup de ses activités mettent en lumière ses hypothèses et ses expérimentations. Ensuite, pour aider notre petit chercheur à poursuivre ses découvertes, elles vous invitent à regarder les fiches qui vous donneront des idées de jeu. Elles ont fait le choix de ne traiter que les lois physiques comme pilier des connaissances du jeune enfant sur son environnement. Elles n'ont pris en compte que les manipulations /explorations et non les jeux de faire-semblant ou jeux symboliques qui sont du ressort de la communication alors que leur propos vise la connaissance des lois physiques. Leur intention, dans cet ouvrage, est de donner des clés de compréhension sur les activités des jeunes enfants qui ne sont pas toujours évidentes. Après ce live, en apercevant votre enfant sauter dans une flaque d'eau, vous verrez tout de suite son intérêt pour le principe de réflexion des surfaces lisses et l'apparition d'images virtuelles et non pas les conséquences sur les baskets qui vont être toutes mouillées ? ! Bonne lecture ? !

03/2020

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Histoire de France

Jean Moulin ou la Fabrique d'un héros

Les 18 et 19 décembre 1964, les cendres de Jean Moulin sont transférées au Panthéon. De cette cérémonie grandiose, présidée par de Gaulle, reste la voix grave et émue d'André Malraux prononçant un éloge funèbre magnifique : " ...Entre ici Jean Moulin avec ton terrible cortège... Aujourd'hui jeunesse, puisses-tu penser à cet homme comme tu aurais approché tes mains de sa pauvre face informe du dernier jour, de ses lèvres qui n'avaient pas parlé ; ce jour-là, elle était le visage de la France. " Ainsi, André Malraux intronise Jean Moulin comme héros éponyme de la Résistance. La République avait choisi. Pourtant les martyrs ne manquaient pas. Elle eût pu imposer les noms de Charles Delestraint, Jean Cavaillès, Jacques Bingen, Berthie Albrecht, Pierre Brossolette, tous morts héroïquement. Mais elle trancha en faveur de Jean Moulin. Pour saisir le long cheminement de cette idée jusqu'à son aboutissement, il faut s'approcher au plus près de ceux qui, dès 1945, oeuvrent pour que le nom de Jean Moulin soit toujours murmuré et demeure à jamais vivant. Pourtant, son intronisation en héros de la République ne sacralise pas Jean Moulin. Après 1964, un long procès en diffamation tente de détrôner le héros. " Il n'y a pas de sanctuaire en histoire ", clament tour à tour Henri Frenay, Thierry Wolton, Jacques Baynac. Pauvre Jean Moulin qui passe entre leurs mains de cryptocommuniste à agent communiste puis de la CIA ! Pendant plus de trois décennies, les batailles de la mémoire font rage autour de la figure de Jean Moulin. Mais rien n'y fait. Le trait empoisonné (Le trait empoisonné, Réflexions sur l'affaire Jean Moulin, Paris, La Découverte, 1993, de Pierre Vidal-Naquet démontant un à un les mécanismes de la machination) n'atteint pas sa cible. Avec plus de 300 établissements scolaires portant son nom, des centaines de plaques et quelques dizaines de monuments, le souvenir de Jean Moulin demeure. C'est ce paradoxe que ce livre invite à comprendre. Au travers des chemins de la mémoire semés d'embûches, la construction du souvenir de Jean Moulin permet de mieux appréhender comment la République choisit, puis défend ses héros.

06/2011

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Philosophie

Le bonheur. Analyse de la notion ; Etude de textes : Aristote, Sénèque, Spinoza, Bentham, Nietzsche

Savoir ce qu'est le bonheur autoriserait à en fournir la recette, l'ignorer n'a jamais empêché d'en parler et de prodiguer les conseils : bon témoignage de la force de cet idéal et de la constance mise à tenter de l'atteindre. C'est à cette recherche et à son interaction avec les diverses figures possibles du bonheur que l'on s'intéressera ici en priorité. Analyse de la notion. En rupture avec l'optimisme des Sagesses antiques et d'une partie de la philosophie moderne (de Spinoza à Bentham) pour qui le bonheur, identifié ou non au plaisir, correspondrait à un " genre de vie " offert à l'emprise de l'éthique et de la politique, l'intelligence moderne s'est largement engagée dans des voies " pessimistes ". Rien de plus improbable que l'accord du bonheur avec la morale et la vertu, Kant nous en a convaincus. Pire : rien de plus fade et de plus faux, jugeront Leopardi ou Schopenhauer, que les bonheurs rêvés, comparés à la fascinante " positivité " du malheur. Au moins choisira-t-on pour bonheur, avec Nietzsche, le tragique assumé d'une " vie qui supporte la lutte avec et contre la mort "... Mais alors ? Est-ce le bonheur, justement relégué au magasin des grandes illusions de l'humanité, qui s'est évanoui ? Ou bien est-ce sa recherche même qui nous a éloignés de l'aptitude à saisir la vie comme don heureux ? Etude de textes. Ont été choisis comme jalons Aristote (Ethique à Nicomaque), qui analyse le rapport que le bonheur entretient avec l'amitié ; Sénèque (La Vie Heureuse), pour qui n'est heureux que celui qui, dans la conformité à la vertu, est devenu l'artisan de sa propre vie ; Spinoza (l'Ethique), qui assimile le bonheur à la réalisation de notre puissance même d'exister, de désirer et de connaître ; Bentham (la Déontologie), qui réduit l'éthique à la recherche du plus grand bonheur pour le plus grand nombre, et enfin Nietzsche, qui prône la nécessité vitale de l'oubli et la puissance heureuse d'une vie ordonnée au Gai Savoir.

07/2005

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Comptabilité publique

Conter demain. Cour des comptes et démocratie au XXIe siècle

On oublie trop souvent que les comptables de la République sont aussi de merveilleux conteurs ? : contrairement aux apparences, facilement trompeuses on le sait, les chiffres ne contredisent pas les lettres et ne sont même pas grand-chose sans elles. Un bon magistrat de la Cour des comptes se montre fidèle à l'article 15 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 selon laquelle "la société a le droit de demander compte à tout agent public de son ¬administration" . Dans ce petit livre, deux jeunes magistrates exposent ce qui, selon elles, contribuerait à faire de leur "? maison ? " celle de tous et de chacun ? : une véritable vigie de l'action citoyenne. A l'heure où des services publics de plus en plus menacés peinent à faire face à leur mission, où la montée d'une colère légitime provoque sidération et incompréhension d'une partie des "? élites ? ", c'est un nouveau modèle de contrôle externe de ¬l'action publique par la société elle-même qu'il est temps d'inventer. Camille Andrieu, chargée de mission auprès du Premier président, a intégré la Cour des comptes en 2020. Adeline Baldacchino, conseillère référendaire et poète, a intégré la Cour des comptes en 2009. (9782815951180) Chine, le grand prédateur : "? Un livre qui analyse l'effritement des libertés et l'expansionnisme du régime chinois à l'ère Xi Jinping. ? " Stéphane Lagarde, RFI "? La place de la Chine est vitale pour notre avenir. Ce livre en pose toutes les grandes questions et ses trois décennies d'observation donnent à l'ancien correspondant de l'AFP à Pékin tous les outils pour y répondre. ? " Sabine Delanglade, Les Echos "? A la fois essai engagé et mini-encyclopédie sur la Chine de Xi Jinping, ce livre traite cinq questions ? : la "tragédie des ¬Ouïghours et des Tibétains", l'environnement, les technologies, les droits de l'homme et la diplomatie. Sur tous ces sujets, le savoir de l'auteur est impressionnant. ? " Frédéric Lemaître, Le Monde Pierre-Antoine Donnet diplômé de chinois, est l'ancien rédacteur en chef central de l'Agence France Presse, dont il a été le correspondant à Pékin et à New York.

01/2023

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Résistance

Le Général Delestraint

Au service exclusif de la France - jusqu'à la mort. Né en 1879, mort en déportation en 1945, Charles Delestraint est une figure injustement mal connue de l'histoire militaire française. Pourtant, durant toute sa vie, ses engagements successifs jusqu'au sacrifice ultime dans la Résistance lui ont ouvert les portes du Panthéon en 1989. Saint-cyrien, officier d'infanterie pendant la Première Guerre mondiale, il suit les cours du Centre d'études des chars de combat après le conflit et se passionne pour cette nouvelle arme. Commandant de bataillon en Allemagne, chef de corps à Vannes, puis général à Metz, il est conduit, par ses différentes affectations, à proposer, soutenir et expérimenter une utilisation ambitieuse d'une arme blindée encore en devenir. Pendant deux ans en Lorraine, il a sous ses ordres le colonel de Gaulle, avec qui il partage une vision commune des enjeux de l'entre-deux-guerres. Quand il se retrouve à la tête d'un groupement cuirassé en juin 1940, ses talents d'organisateur et son énergie farouche forcent le respect de ceux qui le côtoient. Alors même que la France est vaincue, son dernier ordre du jour proclame crânement : " Confiance, confiance encore, confiance toujours. " En août 1942, avec l'accord du général de Gaulle et le soutien de Jean Moulin, le délégué de la France libre, il devient le premier chef de l'Armée secrète afin de fusionner les groupes paramilitaires de la Résistance sur tout le territoire. Sous le pseudonyme de " Vidal ", il entreprend alors, à plus de soixante ans, une mission à haut risque, cette fois-ci en clandestinité. Arrêté par la Gestapo à Paris en juin 1943, il est déporté au camp de concentration du Struthof, puis à celui de Dachau, où il est exécuté quelques jours avant la Libération. Jusqu'au bout, sa force de caractère et son enthousiasme sont d'un précieux secours pour ses compagnons de misère. Cette biographie exemplaire livre au lecteur, grâce à un patient travail de recherche et de renouvellement des sources, une personnalité exceptionnelle dont la haute valeur trouve ses racines dans un sens du devoir, un patriotisme, une abnégation et une foi, qui nourrissent un " savoir vouloir " en toutes circonstances.

03/2023

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Littérature anglo-saxonne

Jérusalem

" Et si une ville était la somme de toutes les villes qu'elle a été depuis sa fondation, avec en prime, errant parmi ses ruelles, cachés sous les porches de ses églises, ivres morts ou défoncés derrière ses bars, les spectres inquiets ayant pris part à sa chute et son déclin ? Il semblerait que toute une humanité déchue se soit donné rendez-vous dans le monumental roman d'Alan Moore, dont le titre – Jérusalem – devrait suffire à convaincre le lecteur qu'il a pour décor un Northampton plus grand et moins quotidien que celui où vit l'auteur. Partant du principe que chaque vie est une entité immortelle, chaque instant humain, aussi humble soit-il, une partie vitale de l'existence, et chaque communauté une cité éternelle, Alan Moore a conçu un récit-monde où le moindre geste, la moindre pensée, laissent une trace vivante, une empreinte mobile que chacun peut percevoir à mesure que les temps semblent se convulser. Il transforme la ville de Northampton en creuset originel, dans lequel il plonge les brûlants destins de ses nombreux personnages. Qu'il s'agisse d'une artiste peintre sujette aux visions, de son frère par deux fois mort et ressuscité, d'un peintre de cathédrale qui voit les fresques s'animer et lui délivrer un puissant message, d'une métisse défoncée au crack qui parle à la braise de sa cigarette comme à un démon, d'un moine du IXe siècle chargé d'apporter une relique au " centre du monde ", d'un sans-abri errant dans les limbes de la ville, d'un esclave affranchi en quête de sainteté, d'un poète tari et dipsomane, tous sentent que sous la fine et fragile pellicule des choses, qui déjà se fissure, tremblent et se lèvent des foules d'entités. Des anges ? Des démons ? Roman de la démesure et du cruellement humain, Jérusalem est une expérience chamanique au coeur de nos mémoires et de nos aspirations. Entre la gloire et la boue coule une voix protéiforme, celle du barde Moore, au plus haut de son art." Claro

08/2017

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Littérature française (poches)

La place de l'étoile ; Rue des Boutiques Obscures ; Dora Bruder ; Un pedigree. Coffret 4 livres

La place de l'étoile Au mois de juin 1942, un officier allemand s'avance vers un jeune homme et lui dit : "Pardon, monsieur, où se trouve la place de l'Etoile ?" Le jeune homme dédigne le côté gauche de sa poitrine. Rue des Boutiques Obscures Qui pousse un certain Guy Roland, employé d'une agence de police privée que dirige un baron balte, à partir à la recherche d'un inconnu, disparu depuis longtemps ? Le besoin de se retrouver lui-même après des années d'amnésie ? Au cours de sa recherche, il recueille des bribes de la vie de cet homme qui était peut-être lui et à qui, de toute façon, il finit par s'identifier. Comme dans un dernier tour de manège, passent les témoins de la jeunesse de ce Pedro Mc Evoy, les seuls qui pourraient le reconnaître : Hélène Coudreuse, Fredy Howard de Luz, Gay Orlow, Dédé Wildmer, Scouffi, Rubirosa, Sonachitzé, d'autres encore, aux noms et aux passeports compliqués, qui font que ce livre pourrait être l'intrusion des âmes errantes dans le roman policier. Dora Bruder "J'ignorerai toujours à quoi elle passait ses journées, où elle se cachait, en compagnie de qui elle se trouvait pendant les mois d'hiver de sa première fugue et au cours des quelques semaines de printemps où elle s'est échappée à nouveau. C'est là son secret. Un pauvre et précieux secret que les bourreaux, les ordonnances, les autorités dites d'occupation, le Dépôt, les casernes, les camps, l'Histoire, le temps, tout ce qui vous souille et vous détruit, n'auront pas pu lui voler." Un pedigree "J'écris ces pages comme on rédige un constat ou un curriculum vitae, à titre documentaire et sans doute pour en finir avec une vie qui n'était pas la mienne. Les événements que j'évoquerai jusqu'à ma vingt et unième année, je les ai vécus en transparence, ce procédé qui consiste à faire défiler en arrière-plan des paysages, alors que les acteurs restent immobiles sur un plateau de studio. Je voudrais traduire cette impression que beaucoup d'autres ont ressentie avant moi : tout défilait en transparence et je ne pouvais pas encore vivre ma vie".

11/2014

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Ethnologie

Sorcellerie et violence en Afrique

Dans plusieurs pays africains. en ce début de XXIe siècle. la croyance à la sorcellerie se traduit par des accusations, des stigmatisations, des violences, des procès judiciaires et, parfois, par de lourdes condamnations. Des églises aux tribunaux, la sorcellerie désigne des personnes auxquelles on attribue une multiplicité d'influences néfastes sur autrui, des actes de cannibalisme nocturne, d'agression à distance ainsi que des pouvoirs de vampirisme, d'ubiquité, de métamorphose, de transports aériens nocturnes etc. Lire désigné comme " sorcier " impute à la personne accusée une capacité de nuire et l'assigne à une déchéance d'humanité. De l'espace villageois à l'espace urbain, de l'espace privé à l'espace public, les flambées de violences accusatrices ont un caractère quasi épidémiologique allant jusqu'à mettre en cause le fonctionnement de l'Etat et de ses institutions. Cet ouvrage fait le choix d'aborder la question de la sorcellerie sur le terrain de la violence qu'elle engendre. La question de savoir si la violence sociale déployée autour de la sorcellerie est une forme de coercition (légitime) ou une forme de violence (illégitime) fait aujourd'hui débat dans la plupart des sociétés africaines. Pour tout le monde, la sorcellerie engendre la violence, que ce soit la violence du présumé sorcier qui se nourrirait de l'énergie vitale d'une personne, ou la violence des accusateurs, des pasteurs-prophètes, des forces de l'ordre ou de la vindicte populaire à l'encontre des accusés. Les hésitations des autorités pour, juger de quel cité. de l'accusation ou de l'accusé, se situe la violence font écho au grand partage qui s'est établi depuis l'époque coloniale entre les croyances populaires à la sorcellerie et les jugements de Ioi. A partir d'études de terrain menées au cours de la dernière décennie, de manière comparative, dans plusieurs pays africains (République centrafricaine, Tchad, Cameroun, Gabon, République Démocratique du Congo, République du (Congo, Mali), cet ouvrage rassemble les contributions d'anthropologues européens et africains, de juristes. magistrats et professeurs de droit, porteurs de réflexions communes sur les croyances génératrices de violences et les atteintes aux droits des personnes et des catégories vulnérables.

11/2012

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Critique littéraire

Correspondance 1945-1972

Violette Leduc aimait les correspondances. Tout ce qui relevait de l'intime l'enchantait. Les Lettres de la religieuse portugaise, celles de Van Gogh à Théo étaient ses livres de chevet. Ils furent ses compagnons et ses modèles. Elle se reconnaissait en eux. "Je le lis et je me mets à le porter tout vivant dans ma chair, écrit-elle de Van Gogh, je ne connais pas de plus forte résurrection que la sienne par l'écriture." Violette Leduc fut elle-même une épistolière infatigable, voire obsessionnelle. Comment ne pas céder au vertige de l'épanchement, du monologue? Cette encre-là lui était vitale : "Je ne résiste pas au besoin de me confier." D'ailleurs, dans son oeuvre, elle évoque sa correspondance, l'analyse, y fait allusion à plusieurs reprises. Qu'elles soient d'amitié, d'admiration, d'amour ou de haine, de quinze pages ou d'une ligne, adressées à une figure illustre ou anonyme, les lettres de Violette Leduc portent toutes sa griffe. Au ton, on reconnaît d'emblée l'écrivain. Elles sont à l'origine même de sa vocation littéraire. Maurice Sachs, qui fut son Pygmalion, lui avait dit un jour : "Vous m'avez écrit. Vous devriez écrire." Bien qu'elle s'en défende, le geste épistolaire est, pour Violette Leduc, un moyen d'accéder à la fiction, à une forme particulière de résurrection. L'écriture privée et libre de la lettre ne s'embarrasse pas des mêmes contraintes que le texte publié. Il n'y a pas de censure, pas d'interdits, pas de bienséance. Comme un journal qu'on destine à soi, la lettre de Violette Leduc peut tout dire. Ou presque. Sans ménagement, sans limite, sans gêne. C'est au destinataire de suivre, à son corps défendant. Car dans ses lettres, elle confie ce qu'elle n'ose pas avouer ou imposer de vive voix, " parce qu'une lettre que l'on reçoit est lue en quelques minutes et n'importune pas comme une présence". Même lorsque la sincérité de l'appel, l'authenticité émouvante du ton sont crédibles, c'est encore le "mensonge" littéraire qui hante l'épistolière.

04/2007

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Beaux arts

Les entretiens de la Fondation des Treilles Tome 1 : De la mélancolie

Dans la médecine grecque, la mélancolie, la bile noire, est d'abord un liquide organique, au même titre que le flegme, la bile jaune et le sang. De l'équilibre de ces humeurs ou de leur déséquilibre dépend la santé ou la maladie des individus. Elles déterminent surtout le tempérament de ces derniers, l'esprit et le corps étant indissociables. Le tempérament du mélancolique a préoccupé, bien plus que les autres, non seulement les médecins, mais aussi les philosophes et les poètes, les peintres et les musiciens, car, depuis l'Antiquité également, il est le signe distinctif de l'homme d'exception, du génie. C'est ce qu'a mis en évidence pour la première fois dans la longue durée, l'exposition de Jean Clair, Mélancolie. Génie et folie en Occident. Elle avait réuni par centaines des oeuvres plastiques, des observations scientifiques, des documents imprimés, afin d'illustrer l'histoire mouvementée et les multiples facettes de ce sentiment - le seul qui pense - qui ne se confond ni avec la simple tristesse ni avec notre moderne dépression dont elle participe pourtant. Toutes les époques de la civilisation européenne - et d'elle seule, semble-t-il - ont connu cette affection du corps et de l'âme, cette fureur du créateur, ce désespoir de penser. Elle lui ont donné différents noms : taedium vitae, acedia, spleen, mal de siècle, lypémanie, névrose maniaco-dépressive. C'est à la suite de cette exposition, et pour en discuter une nouvelle fois les tenants et les aboutissants, que des médecins et des psychiatres, des historiens de la pensée grecque, des historiens et des critiques d'art, des historiens de la littérature se sont réunis à la Fondation des Treilles. Dans un esprit transdisciplinaire, ils reviennent ici sur les aspects les plus importants de la mélancolie antique, de l'acédie médiévale, des différentes formes de la mélancolie à la Renaissance et à l'âge classique, du mal du siècle romantique, du spleen baudelairien, des névroses contemporaines. Ces entretiens mettent en lumière la profonde unité de la mélancolie, d'Hippocrate à Freud, d'Aristote à Levinas, de Michel-Ange à Giacometti, des pères de l'Eglise aux cliniciens d'aujourd'hui.

06/2007

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Histoire de France

Les guerres de Religion entre Velay et Vivarais sous le règne d'Henri III (1575-1589)

Année 1575, le pouvoir royal se montre toujours incapable d'établir la paix et d'accorder des droits aux protestants : il y a ainsi un seul lieu de culte protestant pour tout le Velay, à Saint-Voy ! Peu à peu il finit par approuver, à demi-mot mais cela suffit, une " solution terrible": l'éradication des rebelles à sa politique d'unification religieuse, la ruine des villes dans lesquelles s'abritent les hérétiques, afin d'obtenir de force leur mort, leur conversion ou leur exil. Ceux-ci sont massacrés à Paris lors de la Saint-Barthélemy, puis en province. Au Puy-en-Velay, le chroniqueur Jean Burel relate un massacre tardif en 1574 à mettre à l'actif du farouche baron ligueur Saint-Vidal, gouverneur militaire du Velay puis du Gévaudan. Tout au long de ces années, on assiste à la montée en puissance d'un extrémisme religieux, exclusif, purificateur, implacable, sourd à la voix des innocents. La " Sainte Ligue catholique " sera assez puissante pour assassiner le roi Henri III en août 1589 afin de mettre à sa place un " roi ligueur ", Les nouvelles recherches d'Alain Debard couvrent la période 1574-1589 coïncidant peu ou prou avec le règne d'Henri III. Parallèlement l'ouvrage souligne la lutte que mènent contre l'extrémisme religieux, protestants et catholiques tolérants, " humanistes " et parmi eux l'évêque du Puy, qui finiront par l'emporter bien plus tard, grâce à Henri de Navarre en 1598, sur un champ de mines. En définitive, seules les Lumières, la Révolution française et la République viendront à bout de ces idées terrifiantes. Mais l'histoire se déroule dans une sorte de continuité que révèlent de mortelles répétitions. Les rouages qui alimentent la haine de l'autre, l'exclusion doivent être distingués — il y a des signes précurseurs, certains hommes de pouvoir l'attisent et s'en servent par ambition personnelle, comme l'ont si bien fait les Guise au XVIe siècle — et il faut les combattre indéfiniment." Tout s'en va, tout revient, éternellement roule la roue de l'être " écrit Nietzche.

07/2018

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Droit

L'interprétation évolutive des conventions internationales de protection des droits de l'homme. Contribution à l'étude de la fonction interprétative du juge international

Les conventions internationales de protection des droits l'Homme ont été élaborées au début de la seconde moitié du XXe siècle. Or, le champ ma.riel de ces traités est étroitement connecté aux réalités humaines, elles-mêmes en constante évolution. Les développements technologiques. sociaux. économiques ou scientifiques peuvent en conséquence avoir des implications directes sur l'exercice des droits et libertés fondamentaux. L'interprétation évolutive de ces instruments, consistant à les envisager "la lumière des conditions actuelles", est alors devenue courante dans la pratique des juridictions spécialisées. bien qu'elle soit parfois envisagée avec méfiance. Absente des règles d'interprétation du droit international formulées dans la Convention de Vienne sur le droit des traités, cette modalité interprétative intrigue dans la mesure où elle conduit le juge s'écarter parfois explicitement du texte de l'accord et donc de la volonté des parties. Pour autant face l'enjeu que représente le maintien de l'effectivité du droit dans le temps, force est de constater que l'application de ces conventions impose leur actualisation. L'interprétation évolutive invite par conséquent à une réévaluation de la fonction interprétative du juge international, entre son encadrement théorique traditionnellement strict et les exigences empiriques du droit international contemporain. A partir de cette méthode particulière, cette thèse vise à démontrer que le juge international de protection des droits de l'Homme bénéficie d'une ample marge de manoeuvre dans le processus interprétatif qui, sans impliquer une quelconque exclusivité de la méthode aux droits de l'Homme, tient essentiellement aux conditions dans lesquelles il exerce son office. Cette latitude est en réalité indispensable et lui permet de contribue. une adaptation quotidienne du droit international devenue vitale. La mise au jour de la véritable nature de ses fonctions atteste de la part de créativité inhérente à l'activité interprétative et participe la remise en question de la fiction classique de l'application mécanique du droit au fait, strictement encadrée par les limites du consensualisme. Plus encore, les implications de l'interprétation évolutive conduisent à lever le voile qui masquait jusqu'alors les fondements et la légitimité du pouvoir du juge et permettent d'en proposer des perspectives d'amélioration.

01/2019