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Critique littéraire

Ecrire l'Encyclopédie. Diderot : de l'usage des dictionnaires à la grammaire philosophique

Ecrire l' " Encyclopédie " : c'est à Diderot maître d'œuvre du Dictionnaire raisonné, éditeur, nomenclateur, rédacteur, que cet ouvrage est consacré. Rien n'est plus aride, en apparence, que le labeur du dictionnariste. Diderot, pourtant, fit de l'Encyclopédie un extraordinaire atelier d'écrivain. S'il y composa nombre de " belles pages ", souvent ignorées aujourd'hui, c'est qu'il trouva là l'occasion d'expérimenter son " faire ", par l'usage de tous les modes, de toutes les variétés d'écriture au sein d'une forme éminemment contrainte : l'article de dictionnaire. Atelier d'écrivain, le dictionnaire des sciences et des arts fut aussi un dictionnaire de langue commune, incluant " l'étude des mots " dans le cercle des connaissances. Ce champ, vaste mais peu exploré, de la " Grammaire ", c'est-à-dire de la définition des mots courants (tels " fortuit ", " fraîcheur " ou " innocence "), est ici analysé. Diderot en effet fit œuvre de lexicographe pour l'Encyclopédie, mais à sa manière : ne se bornant pas à enregistrer l'usage mais le soumettant à la critique, il entendait à la fois transmettre une langue et " changer la façon commune de penser ". Ce fut sa grammaire philosophique : analysant les acceptions en sémanticien, interpellant les préjugés latents en matérialiste, ou rêvant sur les idées accessoires des signes en poète, l'écrivain s'y confronta à la définition du matériau même de son art, les mots de la langue. L'entreprise de Diderot ne prend tout son sens que replacée dans la problématique des dictionnaires de son temps : cette étude retrace, de Furetière à sa conflictuelle descendance (le Basnage huguenot et le Trévoux de la contre-Réforme), le développement d'une forme alors neuve de recueils alphabétiques de savoirs, les " Dictionnaires universels " dans l'histoire desquels est inscrite l'Encyclopédie et, avant elle, laCyclopaedia de Chambers. La comparaison de l'Encyclopédie avec la Cyclopaedia et le Trévoux démontre l'existence d'un véritable matériau lexicographique européen. Cette confrontation, qui intéresse l'histoire des idées, permet de percevoir bien des enjeux opposant, sur le terrain commun du dictionnaire, des visions du monde parfois antithétiques. Le Trévoux notamment, réputé dictionnaire des jésuites, apparaît comme un inséparable outil de travail sur la critique duquel s'est bâtie une bonne part de l'Encyclopédie, et d'où dérive en particulier la souveraine ironie lexicographique de Diderot : le dialogue secret qu'il mena avec le Trévoux, dont les articles servirent souvent de canevas aux siens, est un des plus suivis de la polyphonie encyclopédique. A partir des contraintes du " genre " dictionnaire, on voit ainsi naître les démarches d'écriture qui gouvernent le développement de l'intelligence philosophique de Diderot et surgir nombre des vastes questionnements qui animent le reste de son œuvre. On voit aussi se dessiner des perspectives surprenantes sur les destinataires du discours encyclopédique, dont le co-éditeur d'Alembert, et surtout l'ami perdu, J J Rousseau. Dans ce travail de " forçat ", écrire l'Encyclopédie, Diderot a clairement engagé le plus profond de son art et de sa pensée.

01/1999

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Régionalisme

Le Chevalier Bayard héros national suivi d'un Petit dictionnaire des personnages les plus importants de son époque (1476-1524)

Français de fraîche date, ce livre sur Bayard ne veut pas vous porter ombrage. Il retrace la vie d'un homme courageux aussi bien à la guerre qu'en temps de paix. Or, le courage n'a pas de frontières. Notre époque manque cruellement de chevaliers. Un peuple qui ne cultive pas la mémoire de ses héros perd peu à peu son identité. De ce fait il devient la proie des instincts les plus bas et... des envahisseurs. Ce livre écrit par un sophrologue, c'est-à-dire quelqu'un qui cherche à développer le phare de la conscience sans se couper de ses racines, s'adresse à ceux qui s'intéressent à l'histoire vraie et aux exploits des Chevaliers. On y suit pas à pas la progression de Pierre Terrail, issu d'une famille pauvre, jusqu'à ce qu'il devienne le célèbre Bayard, l'héroïque défenseur du pont du Garigliano et de Mézières. Des précisions importantes sont apportées sur la fin du Chevalier. L'histoire moderne démontre que Bayard n'est pas mort lors de la " Camisade " de Robecq, comme on le crut longtemps, mais à Rosavanda. Un chapitre est consacré à l'après-Bayard, pour que l'esprit de Bayard continue à vivre. Effectivement les leçons qu'il convient de tirer de sa vie sont riches en enseignements et constituent une source de profits pour tous, surtout à un siècle comme le nôtre qui a vu sévir d'innombrables massacres et des génocides. Un petit dictionnaire des personnages les plus importants de l'époque où vivait le Chevalier des Chevaliers aide le lecteur à s'y retrouver. Il y est question des trois rois que servit Bayard (Charles VIII, Louis XII et François 1er) mais aussi de personnages pittoresques tels que le barbu raccourcisseur de femmes, Henri VIII Roi d'Angleterre, les Borgia (le pape Alexandre et ses enfants César et Lucrèce), le pape guerrier Jules II et bien d'autres dont la cupide Louise de Savoie... À travers ce petit dictionnaire c'est tout une époque qui revit à nos yeux. Ce livre traite des prodiges de Bayard, bien sûr, mais aussi de ses contemporains, tant il est vrai qu'on ne peut pas séparer un homme de son environnement et de son époque. Il est un document nouveau en ce sens que bien des points restaient obscurs jusque-là dans la vie du Chevalier sans peur et sans reproche, en dépit des efforts de chercheurs comme Camille Monnet et Paul Ballaguy. Un seul exemple : Bayard était célibataire et pourtant il a eu une fille. Là était son secret. Le nom de la mère de sa fille c'est ce que tente de préciser ce livre, documents et astrologie chinoise à l'appui. Pour la première fois au monde un sophrologue soucieux du problème de l'Identité Nationale ose se faire historien...

07/1990

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Revues

L'année Céline 2021

L'Année Céline est devenue au fil du temps la plus importante revue consacrée en France à un écrivain moderne. Elle n'est disponible qu'en volumes cousus et non coupés, telles que sont parues de son vivant toutes les oeuvres de Céline. Le 32e volume de L'Année Céline vient de paraître. Il compte 400 pages abondamment illustrées, réparties, selon la présentation établie de longue date, entre les textes retrouvés de Céline, les études, les documents et la chronique bibliographique de l'année. Sont présentées 38 lettres inédites de Céline, parmi lesquelles une correspondance jusqu'à présent totalement inconnue avec la danseuse russe Marie Tchernova (1936-1941), une carte postale envoyée à son oncle par le jeune Louis Destouches dès son arrivée à Diepholz (1907) où il sera scolarisé pendant un an, une lettre à l'inattendu Charles Vildrac (1936), ainsi que des lettres retrouvées adressées à son avocat Mikkelsen, à son ami Daragnès, à Paul Marteau, ou à Georges Geoffroy... Ce dernier, qui avait partagé la vie de Destouches à Londres en 1915, est l'objet d'une étude de Gaël Richard qui apporte des précisions sur la vie quotidienne des deux jeunes gens, transposée dans Londres (à paraître à l'automne) et Guignol's band. Parmi les dédicaces retrouvées en 2021, figure en belle place une série de six, s'échelonnant de 1934 à 1957, destinées à Marie Bell, l'une étant enrichie d'une caricature de l'actrice reproduite ici en couverture. Une importante série de lettres de tiers, autour du procès de février 1950, apporte maintes précisions sur la préparation de la défense de Céline par Albert Naud ; la correspondance entre Pierre Monnier et Albert Paraz, dont la première partie avait été publiée en 2020, livre des précisions sur l'aventure de "Frédéric Chambriand" , éditeur de Céline de 1948 à 1951 et principal acteur de son entrée chez Gallimard, qui devient dès le retour de Céline en France maître d'oeuvre de l'édition complète, et plus que complète avec les récentes découvertes de manuscrits perdus dont il sera rendu compte dans L'Année Céline 2022, du prosateur français majeur du XXe siècle. Yoann Loisel revient sur "le traumatisme de la grande guerre" , à partir de l'analyse du "document- diagnostic" établi en mars 1915, qui permet de mieux appréhender comment la violence de la guerre a transformé le jeune soldat et les répercussions sur toute la vie de Céline et sur toute son oeuvre. Eric Mazet poursuit son exploration des mentions de Céline dans la presse de son époque : ici, dans la presse communiste (le quotidien Ce Soir et Franc-tireur, qui font preuve entre 1937 et 1950 d'une hargne particulière contre l'écrivain). En 2021, le ton et la méthode ont changé, mais non les intentions malveillantes. En témoigne l'émission télévisuelle "Céline : les derniers secrets" , dont Jean-Luc Germain démonte "la mise en scène tapageuse" , digne d'une "téléréalité" , indigne de la littérature.

06/2022

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Beaux arts

Eglises Médiévales des Alpes-Maritimes

Savamment évoqué par Jacques Thirion dans son ouvrage Alpes romanes paru il y a quarante ans, et réexaminé depuis lors d'études monographiques ou à l'occasion du congrès de la Société française d'archéologie en 2010, le patrimoine religieux médiéval méritait que l'on aille plus loin, en posant sur lui un regard nouveau. Pour cette publication, il ne fut pas chose facile de déterminer les édifices qui allaient être évoqués. Chaque bâtiment, chaque ruine avait son sens et son histoire. Des choix ont été effectués cependant : certains édifices s'imposaient, d'autres ont été retenus pour la forte empreinte médiévale qu'ils pouvaient encore porter. En ouverture de l'ouvrage, une présentation générale des monuments chrétiens de l'Antiquité tardive et du Haut Moyen Age a paru nécessaire, tant le semis de lieux de culte, qui s'est mis en place par strates successives du ve au xe siècle, a influé sur la construction du paysage monumental roman. Ce tableau d'une christianisation qui irrigue largement le territoire et qui se poursuit, malgré l'instabilité politique, avec la période carolingienne, nous conduit au début du xie siècle, lorsque s'amorce, grâce à l'action de certains acteurs, évêques, ordres monastiques, seigneurs, un vaste mouvement de construction qualifié d' "architecture romane" . Ainsi le premier âge roman apparaît-il comme un temps de réorganisation où des forces structurantes sont à l'oeuvre, notamment celle du clergé régulier. Cette vague de construction fait naître des édifices qui se distinguent selon leur plan, la présence d'une crypte, la qualité technique et esthétique de l'appareil, son décor et parfois sa polychromie. Simplicité et austérité sont ensuite les maîtres-mots du second âge roman dont les chantiers se prolongent, bien plus qu'ailleurs, jusque dans la seconde moitié du xiiie siècle. Toute son élégance tient au talent des artisans et à leur maîtrise de l'outillage pour produire des parements homogènes et harmonieux, caractéristiques de cette période. C'est dans cet art maîtrisé de la taille que s'inscrivent les constructions de Valbonne ou de Grasse. Le corpus démontre également les liens qui s'établissent avec des formules architecturales adoptées dans le nord de l'Italie, le Languedoc et au-delà, la Catalogne. Une fois le cadre posé, les auteurs se sont attachés à reprendre, pour chaque édifice, l'examen des sources historiques et à fonder leurs nouvelles interprétations sur des observations de terrain. Chaque monographie évoque les sources écrites, réalise une description archéologique du bâtiment, en souligne les évolutions afin d'en proposer, in fine, la datation. Dans de nombreux dossiers, les connaissances ont été affinées par de nouvelles analyses ; la chapelle Saint-Sauveur sur l'île Saint-Honorat est ainsi mieux comprise grâce aux fouilles menées par Yann Codou, l'église Saint-Gervais de Sospel ou l'église Saint-Véran d'Ascros sont redécouvertes à la faveur des analyses de Catherine Poteur, la cathédrale de Vence s'impose comme un modèle dans les chantiers innovants du premier âge roman. L'ouvrage renouvelle les connaissances scientifiques sur cette architecture dont on conserve des exemples exceptionnels et qui font des Alpes-Maritimes un haut lieu des origines de l'art roman.

01/2021

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Photographie

Images birmanes 1865-1909. Trésors photographiques du Musée national des arts asiatiques - Guimet

La Birmanie... De ce mystérieux pays, nous savions peu jusqu'à sa récente ouverture au monde. Le plus grand Etat d'Asie du Sud-Est continentale est mentionné pour la première fois par Marco Polo au XIIIe siècle. Rudyard Kipling, à la fin du XIXe siècle, d'autres écrivains comme Pierre Loti, dans les premières décennies du XXe siècle, ont contribué à la renommée de la Birmanie auprès des Occidentaux. Cependant, ainsi que les épreuves de cet ouvrage en témoignent, la photographie a également beaucoup concouru depuis le début des années 1850 à la compréhension de la culture birmane. C'est en 1852, dans le contexte de la deuxième guerre anglo-birmane, que les premières photographies connues furent prises en Birmanie par John McCosh (1805-1885), chirurgien de la Compagnie britannique des Indes orientales et photographe amateur. Puis s'installèrent à Rangoon (actuelle Yangon) Jackson & Bentley, le célèbre studio Bourne & Shepherd et d'autres photographes encore. Avec l'arrivée en 1871 à Moulmein (actuelle Mawlamyine), première capitale de la Birmanie britannique, de l'Allemand Philip Adolphe Klier (1845-1911), le commerce de la photographie prit un essor important, et cela notamment lorsqu'il s'installa à Rangoon où il s'associa avec J. Jackson de 1885 à 1890. C'est au crépuscule d'une carrière exceptionnelle que l'un des photographes majeurs de la seconde moitié du XIXe siècle arrive en Birmanie en 1886 et ouvre un studio à Mandalay puis une boutique de meubles et de curiosités à Rangoon en 1895. Il s'agit de Felice Beato (1832-1909) dont l'oeuvre photographique sur le Japon de 1863 à 1877 est à l'origine de sa notoriété. Les photographies du XIXe siècle du MNAAG sur la Birmanie sont composées d'un portfolio de 73 planches d'auteurs différents, de 32 photographies, de Philip Klier principalement, et d'un achat de 10 épreuves. Cet ensemble a été complété par 27 photographies, montées dans un recueil et, en 2015, d'un album de 49 photographies de Felice Beato. Toutes ces épreuves sont à l'albumine sur papier d'après des négatifs sur verre au collodion. L'intégralité de cette exceptionnelle collection est reproduite dans cet ouvrage. La réédition d'Un Français en Birmanie, le texte du comte Alexandre Mahé de la Bourdonnais, complète cette plongée dans la Birmanie du XIXe siècle. De son vivant, l'auteur voit publiées six éditions de son livre par quatre éditeurs différents. La première date de 1883 et la dernière de 1898. La revue Le Livre analyse en quelques lignes les raisons de ce succès : "[...] contrée peu connue, des révélations curieuses et intéressantes, surtout à cause de la situation de la Birmanie, entre l'Inde et la Chine, et son voisinage avec le Siam, la Cochinchine et le Tonkin. Il démontre aussi l'importance qu'il y a pour la France à lier des relations intimes avec ce pays". On peut ainsi considérer son livre comme le premier récit complet de voyage en Birmanie par un Français et Alexandre Mahé de la Bourdonnais comme le grand découvreur en France de ce pays magnifique.

10/2017

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Musique classique

Entrer en musique

Il n'est pas besoin d'être mélomane pour entrer dans le monde de la musique classique. C'est ce que démontre ce livre au travers des six étapes d'un intéressant voyage dans les coulisses de l'art et de l'histoire. Après un prologue consacré aux salles de concerts où l'on découvre notamment la fragilité dont font souvent preuve les solistes, la première étape de ce voyage dépeint le difficile parcours que tout futur musicien est censé devoir effectuer. Durant de longues années d'apprentissage en effet, les élèves des conservatoires affrontent un environnement de plus en plus exigeant, âpre et compétitif, qui amène seulement les meilleurs d'entre eux à se voir reconnaître un talent. La seconde étape est consacrée aux instruments : un peu au violon et beaucoup au piano. L'histoire industrielle des facteurs de pianos est fascinante parce qu'elle suit les péripéties de l'histoire elle-même au cours des XIXe et XXe siècles. D'ailleurs, le piano comporte une mécanique presque aussi compliquée que celle d'un moteur d'automobile mais, bizarrement, elle est toujours faite en bois, et ce, depuis deux cents ans. La troisième étape de ce voyage montre les relations qui existent entre un interprète et un compositeur. Elle décrit les trois composantes de toute interprétation, que l'auteur appelle l'executio, l'explicatio et la recitatio. Plus largement, elle précise pourquoi et comment la "musique d'interprétation" a pris aujourd'hui le pas sur la "musique de composition". La quatrième étape est consacrée au classicisme et à la musique classique. Des périodes baroque et classique proprement dite aux périodes romantique et post-romantique, elle propose au lecteur un bref déplacement dans le temps, où l'on voit progressivement la musique changer de forme et suivre l'évolution des goûts et des mentalités, et où l'on retrouve les initiateurs de ces changements. La cinquième étape permet de comprendre ce qui, au-delà de l'art proprement dit, permet à un artiste de devenir un grand interprète. Pour faire carrière aujourd'hui, il faut apprendre à gérer des relations avec les professionnels de la musique. Et l'on ne saurait "réussir" sans entrer de plain-pied dans le monde numérique, lequel est en train de bouleverser la "musique d'interprétation". Enfin, la sixième étape de ce voyage est consacrée à la musique des cent dernières années. Celle-ci a connu deux périodes très différentes. Les compositeurs ont d'abord cherché à remettre en cause les fondements de la musique traditionnelle en imaginant de nouvelles harmonies. Ensuite, certains d'entre eux ont voulu modifier la nature même de la musique, ce qui les a conduit à procéder à des expérimentations sonores pour le moins controversées. La musique classique continue d'être très vivante aujourd'hui, portée par de nouvelles inspirations en provenance de la Chine, des Etats-Unis et de la Russie. C'est sur quelques considérations prospectives que s'achève ce voyage très documenté au terme duquel le lecteur aura pu appréhender les tenants et aboutissants de la musique, cet éternel "don des dieux".

04/2021

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Méthodologie littéraire

Génétique textuelle. Approches croisées et études de cas

Normal021falsefalsefalseFRX-NONEX-NONE / Style Definitions / table. MsoNormalTable {mso-style-name : "Tableau Normal" ; mso-tstyle-rowband-size : 0 ; mso-tstyle-colband-size : 0 ; mso-style-noshow : yes ; mso-style-priority : 99 ; mso-style-parent : "" ; mso-padding-alt : 0cm 5. 4pt 0cm 5. 4pt ; mso-para-margin : 0cm ; mso-para-margin-bottom : . 0001pt ; mso-pagination : widow-orphan ; font-size : 10. 0pt ; font-family : "Calibri", sans-serif ; mso-bidi-font-family : "Times New Roman" ; }L'ouvrage propose une mise au point historique et théorique sur les études de genèse et l'analyse des manuscrits d'écrivains ainsi qu'une plongée dans le laboratoire des oeuvres. Le présent ouvrage est pour partie issu du colloque franco-italien Critique génétique : théories, méthodes, corpus, qui s'est tenu à l'Université de Palerme en avril 2016 et qui a inauguré le projet de recherche Génétique textuelle et système chaotique. Pour une nouvelle approche du processus d'écriture (2015-2020), financé par le Ministère italien de l'Université et de la Recherche (MIUR) et cordonné par Daniela Tononi, Université de Palerme (Italie), en partenariat avec l'Université Bordeaux Montaigne et l'Université de São Paulo (Brésil). Le projet se proposait d'analyser les avant-textes de romans français écrits entre 1850 et 1960 et d'observer tant les survivances du modèle romanesque traditionnel d'inspiration balzacienne que les transformations, évolutions, transgressions qui l'affectent. Le projet s'inspire de la théorie des systèmes dynamiques non linéaires, dans laquelle déterminisme et imprévisibilité jouent à parts égales, et qui permet de reconfigurer le rapport entre programmation du processus d'écriture et trouvailles aléatoires. Les rencontres palermitaines ont réuni des universitaires et de jeunes chercheurs italiens et français qui, par la variété des corpus interrogés et la complémentarité des approches, ont démontré la persistance du pouvoir de fascination des brouillons d'écrivains et le dynamisme des études de genèse. L'intérêt de l'ouvrage est double : il s'agit d'une part de confronter, sur des oeuvres diverses, les acquis de la critique génétique telle qu'elle s'est développée et enrichie particulièrement en France depuis sa fondation d'obédience structuraliste et à distance des analyses issues de la tradition philologique italienne dans le fil de la " critique des variantes ". D'autre part, les différents articles offrent, à côté de corpus manuscrits déjà bien étudiés tels que Flaubert et Proust, des investigations sur des auteurs qui ne sont que rarement analysés dans le cadre d'études de genèse, qu'il s'agisse de Butor - dont on présente ici des manuscrits inédits - Némirovsky, Malraux ou Pavese. La partie " Théorisations " est un rappel historique, qui revient sur les relations entre critique génétique et son illustre prédécesseuse italienne, la " critique des variantes ", issue de la tradition philologique d'une part, critique génétique et poétique d'autre part. La deuxième partie du volume, " Rencontres disciplinaires ", insiste sur la productivité d'approches théoriques croisées et fait se rencontrer génétique et morpho-dynamique, génétique et narratologie, génétique et didactique. La dernière partie, " Etudes de cas " s'intéresse au laboratoire des oeuvres de Flaubert, Malraux, Némirovski ou encore Pavese, signe que la critique génétique reste une approche fertile pour l'exploration de nouveaux corpus.

06/2023

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Design

Azimuts N° 54, printemps 2022 : Learning from Saint-Etienne

Azimuts 54 rend compte d'une sélection d'enquêtes de recherche en design qui ont été menées à Saint-Etienne entre 2015 et 2022 par différents chercheur·euses et collectifs en collaboration entre artistes designeur·euses et universitaires en lien avec ce territoire, leur terrain. Loin de refléter l'exhaustivité des démarches de recherches en design entreprises ici et ailleurs, ce numéro tâche de présenter la diversité des approches, des méthodologies et des objets d'études qu'il est possible de trouver sur une zone géographique même si restreinte. Une partie des travaux aborde des problématiques locales et régionales qui concerne le territoire et l'identité de Saint-Etienne. Ces restitutions d'enquêtes achevées ou toujours en cours s'inscrivent dans le territoire stéphanois et gravitent, intellectuellement et statutairement, autour de l'écosystème de l'Esadse Cité du design. Cet ensemble d'enquêtes est, dans ce numéro, compilé par institutions (papier rose : Esadse, papier blanc : collectifs stéphanois, papier vert : Cité du design (pôle recherche). Cet Azimuts a été pensé et façonné par l'équipe comme une boîte à outils méthodologique. Ainsi, dans une démarche de décorticage de chaque contributions nous avons décidé d'intégrer des métadonnées extraites de chaque enquête, afin de montrer la pluralité des manières de faire de recherche, indiquant : coordonnées GPS et la date du sujet de recherche, le nombre de mots de la contribution, superficie de l'article publié une fois mis au mur, etc. Sa forme s'adaptant à son contenu, Azimuts 54 "Learning from Saint-Etienne" peut donc se démonter, page à page, se mettre à plat pour que de nouveaux usages puissent être une nouvelle fois proposés et que de nouvelles configurations spatiales, induisant de nouvelles formes de lecture et d'exposition des contenus de recherche, puissent être trouvés. Impression et format : Lors des précédents numéros, l'équipe d'Azimuts a décidé de mettre en place un nouveau format imprimé pour limiter aux maximum les pertes de papier lors de l'impression offset. Nous avons repris cette volonté de format "économique" mais adapté pour les presses numériques qui répondait plus à notre budget et nos besoins. Façonnage : Afin de rendre compte de la diversité et de l'histoire du territoire de Saint-Etienne, l'équipe a décidé de reprendre des codes graphiques utilisés dans l'une des références graphiques emblématique du lieu : le catalogue de la Manufacture française d'armes et de cycles. Ainsi nous avons choisi de reprendre la mise en place de "catégorie" par la couleur de papier, mais aussi à travers une pagination qui recommence à chaque nouvelle partie (ici chaque contribution). C'est dans une volonté de cycle que nous avons opté pour une reliure spirale et une couverture qui peut se replier sur elle-même. Ainsi le lecteur est invité à jouer avec la chronologie des contributions, avec une première page qui peut être continuellement changée. Dans cette même inspiration du catalogue Manufrance nous avons opté pour un format, une reliure, ses papiers et une tenue de l'objet éditorial (souple) : ce qui le rend modeste dans sa matérialité.

04/2022

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Pléiades

Œuvres

Les choix de Georges Duby (1919-1996) furent ceux d'un historien formé à la géographie : la vie des hommes est inscrite dans l'espace, qui lui-même influence les rapports sociaux. Sa thèse, en 1952, donne le ton : il va se consacrer à l'étude des sociétés, en France, entre le Xe et le XIIIe siècle, et en explorer toutes les dimensions, économiques, sociales, idéologiques, esthétiques, sexuelles. Compagnon de route de l'école des Annales, il est avant tout un esprit indépendant. Semble-t-il se rallier à l'histoire événementielle en acceptant de consacrer en 1973 un livre au Dimanche de Bouvines ? Cette bataille, au fond, ne l'intéressait pas, dira-t-il ; "Bouvines innovait en m'obligeant à observer le jeu de la mémoire et de l'oubli, à traiter le discours dont un événement a fait objet au fil des siècles, comme constituant cet événement lui-même". L'art, lui, intéresse l'historien des sociétés, qui y voit "l'expression d'une organisation sociale, de la société dans son ensemble, de ses croyances, de l'image qu'elle se fait d'elle-même et du monde". Au milieu des années 1960 ont paru chez Skira trois volumes sur l'art médiéval. Le Temps des cathédrales (1976) en est issu, fruit d'un impressionnant travail de lecture, d'interprétation des sources et de montage de textes venant de la tradition chrétienne. Le livre captive le grand public éclairé. La renommée de Duby ne cesse de croître. Un texte d'accès moins aisé comme Les Trois Ordres ou l'Imaginaire du féodalisme (1978) attire lui aussi les lecteurs. La représentation de la société divisée en trois catégories fonctionnelles - ceux qui prient, ceux qui combattent, ceux qui travaillent - n'est-elle pas l'une des grandes figures de l'imaginaire historique français ? On propose bientôt à Duby de prêter sa voix à l'évocation radiophonique du destin de Guillaume le Maréchal, régent d'Angleterre. De cette expérience naît, en 1984, un récit "biographique". Nouvelle entorse à la "nouvelle Histoire" ? En apparence seulement. Duby démonte dans ce livre le fonctionnement de la société chevaleresque. Il donne carrière à son désir d'écrire un ouvrage d'histoire sérieuse susceptible d'être lu "comme un roman de cape et d'épée". Nouveau succès. En Italie, l'ouvrage sera comparé au Nom de la rose. C'est aux femmes, aux Dames du XIIe siècle, qu'avec une grande liberté de pensée et d'écriture Duby consacrera ses derniers livres. Il aborde là l'histoire "la plus ténébreuse" , celle d'êtres sans voix, et découvre des femmes "si fortes que les hommes s'efforçaient de les affaiblir par les angoisses du péché". Les trois petits volumes parus en 1995 et 1996 témoignent de l'art avec lequel Duby met son savoir à la portée d'un large public. Il n'ignore pas que le réel ou le vécu sont inaccessibles. "Tout historien s'exténue à poursuivre la vérité ; cette proie toujours lui échappe". Mais l'écriture est là pour suggérer le probable...

09/2019

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Pédagogie

La ferme des enfants. Une pédagogie de la bienveillance

En 1997, Sophie Rabhi, enceinte de son premier enfant, entreprend de fonder une petite école alternative, en même temps qu'elle reprend la ferme de ses parents en Ardèche. À son sens, l'école se doit d'être un lieu profondément respectueux de l'enfant, au service de son développement et apte à lui donner les outils nécessaires pour qu'il devienne un adulte critique, responsable, heureux et libre. Convaincue que la clé de la réussite de tout apprentissage se situe dans la création d'une relation d'amour et de confiance entre l'enseignant et l'enfant, elle fonde La Ferme des enfants, afin de mettre en pratique les enseignements et méthodes qu'elle ne retrouve pas dans le système éducatif conventionnel. Elle développe alors une pédagogie originale - à partir des analyses de M. Montessori, J. Krisnamurti, C. Freinet ou A. Miller -, qui va évoluer et se singulariser au fil des douze ans de travail, d'expérimentation et de mise en pratique à la Ferme des enfants. Cet ouvrage ne propose pas une méthode d'enseignement prête à l'emploi ou un modèle éducatif supplémentaire. Sophie Rabhi ouvre des perspectives par le biais de son témoignage, en tant qu'enseignante, pédagogue, mère et citoyenne. Elle démontre comment, en entourant l'enfant d'amour et de confiance, toute situation conflictuelle ou violente peut être dépassée, épargnant ainsi le développement de peurs et de blocages qui, à terme, risquent d'exclure l'enfant de tout processus d'apprentissage. Cette approche, qu'elle qualifie de "pédagogie de la bienveillance", s'applique et se cultive quotidiennement dans une mise en pratique spécifique du rapport à l'autorité, dans l'organisation des rythmes scolaires, dans la remise en question de l'évaluation traditionnelle ou dans la mise en application canalisée de la contrainte. Par ailleurs, elle explique comment La Ferme des enfants est pensée dans un rapport au monde global, où le respect de la diversité des pratiques, des personnes, des générations et des savoirs, ainsi que le contact permanent avec la nature, occupe une place fondamentale favorable au bon développement de l'enfant. Depuis sa création, l'école de la Ferme des enfants a "accouché" d'un projet plus global : la fondation d'un écovillage, le hameau des Buis. L'engagement auprès des enfants a motivé la construction d'un lieu de vie en phase avec les valeurs fondamentales de cette pédagogie de la bienveillance. Aujourd'hui, plus de vingt foyers, personnes de tous âges et de tous horizons, se sont installés autour de l'école, dans des écoconstructions, bâties collectivement pendant cinq ans pour que le projet pédagogique et la vie des habitants soient interconnectés. Le tout forme un lieu unique, où le soin particulier apporté aux enfants est au coeur de choix de vie plus vastes, réalisés au hameau et se présentant comme des alternatives solides aux modes de vie que nous connaissons aujourd'hui. A travers ce livre, Sophie Rabhi nous montre comment des solutions alternatives à des impératifs ou des modes de vie qui nous semblent souvent immuables - scolarisation des enfants dans des écoles publiques ou privées, absence d'alternatives dans le choix d'un mode d'habitation urbain ou pavillonnaire déconnecté de la nature et d'un rapport de solidarité avec son voisinage, etc. - sont aujourd'hui envisageables, tout au moins lorsqu'ils sont réalisés autour de projets de vie qui replacent l'éducation, l'amour des enfants et le respect de la nature au centre.

11/2011

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Seinen/Homme

Saisi par la nuit. (Oeuvres 1975-1981)

Né en 1937 à Tokyo, Yoshtham Tsuge connaît une enfance difficile marquée par la pauvreté. Quittent l'école à quatorze ans, il enchaîne les petits boulots et cherche à échapper à son milieu familial, fuyant la violence d'un beau-père qu'il exècre. A dix-huit ans, il entame une carrière de mangaka en réalisant des histoires pour les librairies de prêt qui fleurissent dans le Japon d'après-guerre - un système aujourd'hui disparu à mi-chemin entre bibliothèque et librairie : A cette époque, on reconnait dans son style l'influence d'Osamu Tezuka, ainsi que celle du gekiga, un mouvement tout juste créé sous l'impulsion de Yoshihiro Tatsumi, qui souhaite faire évoluer le manga vers des sujets plus réalistes. L'originalité de son écriture le fait rapidement, remarquer et il est contacté en 1965 par Katsuichi Nagai, le fondateur du légendaire magazine Garo. Il commence à publier dans la revue la même année. Les premières réactions des lecteurs sont négatives. Sujet à la dépression, Tsuge publie peu et devient l'assistant de Shigem Mizuki. Cette collaboration lui redonne de l'assurance. En 1968, sa nouvelle Neji "La vis", dans laquelle il relate un de ses rêves, maque profondément les esprits et devient un classique instantané. Son style évolue vite et se construit autour d'une inspiration hybride, qui méfie registre intime et forme onirique. Il donne ainsi naissance à un nouveau genre proche de l'auto-fiction. Sa production se ralentit au cours des années 1980 et il cesse de publier après L'homme sans talent (Atrabile). L'intérêt pour l'oeuvre de ce génie ne s'est cependant jamais affaibli et il reste l'une des figures majeures de son art. En 1975, Yoshtharu Tsuge a considérablement réduit son rythme de parution et il ne publie plus qu'au compte-gouttes. Il voudrait pouvoir quitter le milieu du manga. Il rêve de changer de métier, il se voit devenir bouquiniste ou brocanteur. Son mariage et la naissance de son fils l'ont recentré sur son foyer et il se contente des droits d'auteur qu'il perçoit depuis son départ de Garo ; il se plaît dans une forme de dilettantisme. Mais alors qu'il approche de la quarantaine, la dépression le gagne progressivement. Lorsqu'il apprend que sa femme est atteinte d'un cancer, il bascule dans une intense détresse et se retire de la vie publique, assailli par des ténèbres intimes. La nécessité le pousse cependant à reprendre le travail. Mais son inspiration est entravée par son état émotionnel. Il se tourne alors vers les recettes qui ont fait son succès : les carnets de voyage, les croquis du quotidien et les récits oniriques. Il parvient toutefois à éviter la répétition, renouvelant ses procédés et poursuivant la recherche d'authenticité qui le guide. Tsuge, même dans ce moment d'extrême abattement, ne perd rien de son exigence. Une nouvelle fois, Tsuge se montre imprévisible et démontre le caractère insaisissable d'un talent en perpétuelle mutation. Alors que la noirceur le submerge et que les visions cauchemardesques semblent sur le point de dominer son oeuvre, il surprend encore en livrant des récits à la légèreté délicieuse, que lui-même ne pensait pas être en capacité de produire. De manière plus discrète, Tsuge entreprend de boucler les cycles qu'il avait entamés des années auparavant, dans un accomplissement esthétique qui laisse admiratif.

09/2021

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Développement personnel

Focus. Attention et concentration : les clefs de la réussite

Dans son best-seller L'intelligence émotionnelle, Daniel Goleman attirait notre attention sur le fait que les émotions ont des implications majeures aussi bien dans l'art d'enseigner que pour apprendre ou réussir dans les affaires. Aujourd'hui, c'est sur la " science de l'attention ", mise en évidence par les plus récentes recherches sur le cerveau, qu'il concentre son ouvrage. La capacité à nous focaliser est une faculté que nous avons sous-estimée, voire à tort méprisée. Il est grand temps de lui accorder une priorité majeure en cette deuxième décennie du XXIe siècle, insiste-t-il. Car elle est au coeur d'innombrables autres opérations mentales, notamment la compréhension, la mémoire, l'apprentissage, l'interaction fluide... Quand notre attention est maigre, nous travaillons mal ; si elle est solide, nous pouvons atteindre l'excellence, répète l'auteur, à l'heure où notre attention ne cesse d'être éparpillée - notamment par les multiples écrans avec lesquels nous interagissons, au travail et aussi dans notre vie privée, ceux de nos ordinateurs, de nos smartphones, de nos tablettes, etc. L'importance de l'attention est cruciale pour nous tous et tout le temps. Elle est aussi utile dans le domaine de l'éducation et de l'apprentissage que dans le monde du travail, dans notre relation aux autres, et même en amour. Mieux vaut lâcher son i-Phone ou son Blackberry quand on est avec des amis ou ses enfants ! En mettant en lumière ce facteur caché de l'efficacité, l'auteur démontre ce qu'il y a à gagner à le renforcer, et comment s'y prendre. Car l'attention fonctionne en grande mesure à la façon d'un muscle - quand on ne s'en sert pas, il s'étiole ; quand on l'utilise, il se renforce. Ainsi, une pratique intelligente permet de développer et d'affiner le muscle de l'attention, et aussi de rééduquer un cerveau sous-alimenté en attention. Pour que l'on puisse agir sur nous-mêmes en restaurant cette capacité d'attention, Daniel Goleman nous fait découvrir les trois sortes d'attention différentes qui sont à l'oeuvre dans notre cerveau : la focalisation intérieure, la focalisation vers autrui et la focalisation vers l'extérieur. La focalisation intérieure correspond à la conscience de soi. En nous mettant en phase avec nos intuitions et nos principes directeurs, elle nous permet de prendre de meilleures décisions. Elle nous permet de rester motivé. La focalisation vers autrui adoucit nos rapports avec les individus qui peuplent notre vie. L'empathie nous permet de comprendre comment les autres perçoivent le monde, et nous donne les moyens de les pousser à leur meilleur. On peut l'utiliser pour être persuasif et avoir de l'influence, mais aussi pour mieux établir des collaborations de qualité. La focalisation extérieure nous sert à naviguer dans le monde. Elle nous permet de mieux comprendre les forces qui le modèlent et souvent d'anticiper sur ce qui va se passer. Une capacité qui permet de mieux prendre de nombreuses décisions (parce qu'en connaissance de cause). Maintenir un équilibre dans cette triple focalisation ne profitera pas seulement aux meneurs d'hommes. Nous vivons tous dans un milieu intimidant, où prolifèrent les tensions, les objectifs de compétitivité et les appas de la vie moderne. Chacun de ces trois types d'attention peut nous aider à trouver un équilibre qui nous rendra à la fois plus heureux et plus productif.

03/2014

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Développement durable-Ecologie

Bombe "N" : Richesses, mystères et opportunités du bassin du Congo. Plaidoyer de Denis Sassou N'Guesso pour la protection de la planète

Cet ouvrage se consacre au bassin du Congo, la deuxième réserve du monde : ses richesses naturelles, ses mystères, les cadres juridiques et institutionnels nationaux, sous-régionaux et internationaux qui le protègent. Le bassin du Congo constitue une opportunité africaine pour le monde entier. Sa préservation et sa protection sur la durée sont une action de conscience, de volonté, d'engagement, de détermination, et des sacrifices pour l'intérêt de l'humanité. La nature ne peut se défendre seule, le bassin du Congo trouve parmi ses fils amoureux de la nature un porte-parole ou une âme-soeur dans la personne du président de la République du Congo, Denis Sassou N'Guesso. La nature et lui ne font qu'un. C'est pourquoi, maintes fois, il lance un cri d'alarme contre l'exploitation abusive et irrationnelle de la Terre, qui constitue la source des calamités naturelles à retardement, irréversibles, et à destruction massive, ce que l'on qualifie de Bombe "N". Ce salvateur fils du monde démontre son implication par son parcours et son plaidoyer à plusieurs sommets internationaux, sous-régionaux et nationaux sur la protection de l'environnement mondial. Ce livre met à la place mondiale les qualités intrinsèques de sa politique internationale environnementale, un combat ardu depuis une trentaine d'années pour la préservation de la nature, l'équilibre stable du climat planétaire. Il joue pleinement le rôle de pivot climato-écologique dans la sous-région du bassin du Congo. Son leadership climatique est le résultat de la coordination de politiques sectorielles planifiées, exécutées, des objectifs clairement définis et une diplomatie adaptée, crédible et efficace. Ses sacrifices pour l'humanité, son dévouement pour la cause de notre planète et son management pour l'avenir de l'humanité et des générations futures lui confèrent le statut de patrimoine de l'humanité. Tout autant protecteur que défenseur du bassin du Congo, il reçoit les coups et les contrecoups de réseaux mafieux qui souhaitent exploiter illégalement les immenses richesses de cette partie de la terre. Il révèle à la communauté des bailleurs de fonds climatiques et à toute la civilisation humaine les opportunités qu'offre le bassin du Congo (écotourisme, développement de l'industrie pharmacopée et du marché commun forestier des pays d'Afrique centrale). Les tourbières constituent pour le bassin du Congo la plus grande réserve terrestre de carbone organique. Elles stockent deux fois plus de carbone que les autres forêts du monde. Il en appelle à la conscience des bailleurs de fonds climatiques, car la tourbière du bassin du Congo est une source essentielle de stabilité écologique, une précieuse réserve de carbone et le berceau d'une flore et d'une faune uniques au monde et sa survie nécessite aussi l'intégration des communautés locales autochtones par les projets durables. Cet ouvrage est un outil de référence pour comprendre et analyser le bassin du Congo, ses richesses naturelles, son cadre juridique et institutionnel, dans la dynamique du leadership climato-politique et ses innombrables opportunités pour la planète. De ce fait, l'auteur estime que l'atteinte de ces objectifs est tributaire du leadership climato-politique que l'espace du bassin du Congo exerce dans le concert des nations. Comme on le dit en Afrique, un seul doigt ne peut laver tout le visage.

07/2018

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Littérature étrangère

Au bord des fleuves qui vont

Un homme est hospitalisé à Lisbonne : dans ses viscères, une bogue ne cesse de grossir en silence, que le médecin appelle cancer. La douleur, l'opération, les traitements le plongent dans un état second. Remontent alors à la surface des souvenirs enfouis depuis toujours, qui se bousculent et s'entremêlent. Furieux contre cette mort "terrible et comique" qui se moque de lui dans l'obscurité, humilié par sa déchéance physique, "monsieur Antunes du lit numéro onze" divague dans les méandres de sa mémoire et c'est alors tout le monde de son enfance qui se rappelle à lui, avec ses sons, ses odeurs, ses visages.... Tandis que médecins et infirmières défilent à son chevet, passé et présent se télescopent, et le voilà emporté, en compagnie de défunts décidément pleins de vie, vers la source du Mondego dans la montagne sauvage, couverte de pins et d'eucalyptus. Sur ses contreforts, il revisite le bourg et la maison de ses grands-parents, la mine de wolfram et l'hôtel des Anglais... Alors que le mal "aboie dans son ventre", ce passé ravivé est comme un garde-corps, le seul peut-être à pouvoir l'empêcher de tomber dans "le ravin" qui s'ouvre au bord de son lit d'hôpital. Le livre, d'une brièveté assez rare chez Lobo Antunes, comprend quatorze chapitres, chacun portant comme titre une date allant du 21 mars au 4 avril 2007, autant de jours que le narrateur aura passés à l'hôpital. António Lobo Antunes ne se contente pas de passer d'un monde à l'autre, il amalgame passé et présent, au moment même où le narrateur semble promis à ne plus avoir d'avenir. Pour cela, il entrelace avec sa virtuosité coutumière les couches de temps, il livre mille et un récits, grimpe à toutes les branches des arbres généalogiques, invente une parentèle fournie, avec amis, voisins, vicaire et évêque, pharmacien et notaire, tout un monde peuplé de spectres hauts en couleurs. Son écriture tantôt heurtée, tantôt fluide, est comme toujours extrêmement sensorielle. On entend sans cesse des échos, des rumeurs (comme celles qui proviennent de l'album de photos de famille), le cri des milans, des corneilles, des corbeaux, les trains qui passent au fond de la vigne, le glas qui sonne, les châtaigniers qui discourent toute la nuit sur "la façon qu'a la terre de nous mépriser", on sent le parfum des eucalyptus qui "épellent le vent autour de l'hôtel", des landes de bruyère... Cette liberté et ce voisinage de l'émotion déchirante et des saillies comiques, formidablement ajustées, sont un des grands plaisirs que l'on ressent en lisant Lobo Antunes. Car il s'est évidemment refusé à tirer parti de la maladie dont il a bel et bien souffert pour se laisser dicter un changement de registre : les dates en tête de chapitres semblent là pour se moquer de ce qu'aurait pu être le journal pathétique d'un cancéreux à l'article de la mort. Lobo Antunes, avec son style bouillonnant, foisonnant et indomptable, a mis le mal qui l'avait atteint au service d'une nouvelle exploration de la vie, une remontée vers la source de l'existence, vers les mystères et la "joie perdue" de l'enfance.

02/2015

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Sociologie politique

Le président est-il devenu fou ?. Le diplomate, le psychanalyste et le chef de l'Etat

Quand Le président T. W. Wilson : portrait psychologique, paraît en 1966, co-signé par le Viennois Sigmund Freud et William Bullitt, un diplomate originaire de Philadelphie, beaucoup crient au faux et mettent en doute la participation du père de la psychanalyse à ce livre entièrement consacré à un chef d'Etat américain. L'ouvrage fait scandale. La polémique enfle puis s'éteint sans que la vérité sur ses auteurs ait été démontrée. Le livre imprimé n'était en fait que l'ombre du manuscrit achevé en 1932. Le texte avait subi de nombreuses amputations et corrections - plus de trois cents - opérées par Bullitt sans l'aval de Freud, décédé depuis presque trente ans. Une fois le diplomate américain disparu à son tour, on crut le manuscrit princeps perdu. Patrick Weil l'a retrouvé. Pour comprendre comment cette oeuvre a été conçue, y mesurer l'apport du père de la psychanalyse et saisir pourquoi elle a été censurée par son co-auteur, il nous faut plonger dans la vie de William Bullitt et le suivre, pas à pas, à travers les méandres de sa carrière diplomatique. D'abord proche conseiller de T. W. Wilson lors de la négociation du traité de Versailles qui devait, selon les voeux même du président américain, mettre fin à toutes les guerres et poser les fondements d'une paix mondiale via la SDN (La société des nations), Bullitt démissionne quand il découvre que le Président s'apprête à signer un traité qui dénature ses promesses, puis témoigne à charge contre lui devant le Sénat et l'opinion publique mondiale en septembre 1919. Quelques mois plus tard, à la grande surprise de Bullitt, Wilson sabote volontairement la ratification du traité... Comment un chef d'Etat peut-il détruire ce pourquoi il s'est battu ? Wilson, victime héroïque des revendications outrancières d'isolationnistes républicains comme l'Histoire l'a retenu ? La cause de son ahurissant retournement est-elle à plutôt à chercher dans la tête même du Président, son inconscient, ses mécanismes psychiques ? Le Président était-il devenu fou ? Bullitt en discute avec Freud, auprès duquel il suit une psychanalyse. C'est à Vienne, en 1930, que naît leur projet d'écrire ensemble un portrait psychologique du président américain. Grâce à Bullitt et Freud, on découvre une autre réalité du Traité de Versailles, un nouveau récit de la période 1936-1940 qui précède l'effondrement de la France. Car quatorze ans après sa fracassante démission de 1919, Bullitt est devenu l'un des grands diplomates de Roosevelt, premier ambassadeur américain en URSS, puis à Paris entre 1936 à 1940. A travers ce témoin privilégié de l'Histoire, on découvre les grands événements internationaux du XXe siècle en compagnie des géants de l'époque : Lénine, Staline, Roosevelt, Herbert Hoover, de Gaulle, Churchill, Tchang Kaï-chek, Léon Blum, Daladier, Jean Monnet et bien sûr Wilson. Et l'on déchire enfin le rideau qui nous obscurcit la vue sur un passé souvent mythifié et mystifié. Quatre-vingt-dix ans après l'achèvement de leur livre commun, l'appel de Bullitt et Freud à reconnaître chez nos dirigeants les symptômes d'une personnalité pathologique avant qu'ils ne nous mènent à des catastrophes résonne de toute sa force.

03/2022

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Histoire de la médecine

Sur les dents. Ce qu'elles disent de nous et de la guerre sociale

Pourquoi persistons-nous à avoir mal aux dents ? Pourquoi sommes-nous si nombreux à souffrir de nos crocs malades, abîmés ou perdus, alors que les soins dentaires sont prétendument gratuits et accessibles à tous ? Que penser d'un système qui incite les dentistes à bâcler les soins "Sécu" et à privilégier les traitements à haute valeur ajoutée ? Comment admettre que le sort d'un organe aussi prodigieusement vital et riche en significations dépende de notre place dans la hiérarchie sociale ? Personne n'ignore l'importance des dents comme outil de mastication, territoire intime et carte de visite tendue aux yeux du monde. Pourtant, les inégalités d'accès aux soins restent abyssales, condamnant des millions de personnes à une vie atrophiée. Il est temps de mettre à nu ce système, sa logique et ses intérêts, et de réclamer quelques comptes. Mû par sa propre peur du dentiste, l'auteur explore un univers familier et méconnu, dont l'actualité ne s'empare que lorsqu'un président persifle les "sans-dents". Mêlant allègrement l'enquête, le récit, le jeu de pistes et le recueil de témoignages, cette remontée aux sources des inégalités dentaires nous mènera des dentistes orfèvres du néolithique aux arracheurs de dents des centres low cost, de l'inventeur du dentier en porcelaine à l'industrie du sourire hollywoodien. S'y dévoileront les formes de violences sociales dont nos dents sont la cible, des plus brutales au plus sournoises, mais aussi quelques moyens de s'en défendre. Devant la dureté du monde, qui met nos capacités de résistance à rude épreuve, le moment est peut-être venu de reconquérir notre pouvoir de mordre. Une enquête sur les profiteurs de la ségrégation dentaire et les scandales qui font perdre le sourire, stigmatisant la pauvreté. Des témoignages qui en disent long sur ces drames intimes. Une exploration du rapport des hommes à leurs dents, y compris dans la production artistique et culturelle. Un ouvrage au ton enlevé sur un sujet sérieux. En France, un ménage sur cinq renonce à se faire soigner les dents faute de moyens ; chaque année, 5 millions de personnes s'abstiennent de recourir aux prothèses dont elles auraient besoin. Le système de soins est inféodé à l'appât du gain. Les centres de santé, qui assuraient un semblant de service public, disparaissent. Le développement du tourisme dentaire n'atténuera pas la brutalité de cette régression, pas plus que la multiplication des centres de soins privés bas de gamme. L'affaire Dentexia, ce réseau d'abattage dont le dépôt de bilan, en 2016, laissa 2 000 victimes ruinées et édentées, reste le symptôme le plus spectaculaire de cette nouvelle charlatanerie. Quels sont les mécanismes de la discrimination ? Quelles en sont l'histoire et les conséquences, sur le plan sanitaire, mais aussi dans l'esprit et la chair des sans-dents ? Une bouche abîmée est un marqueur social qui vous isole, mais aussi une plaie intime, qui érode votre appétit de vivre. Entre intimité et vie sociale se nouent bien des drames. A partir d'un large éventail de témoignages, Olivier Cyran identifie les causes et les profiteurs de la ségrégation dentaire. Au travail d'enquête se mêle une exploration historique du rapport des hommes à leurs dents, depuis les premières extractions au silex, il y a 14 000 ans, à la florissante industrie des smile designers de Hollywood.

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Fantasy

Le royaume de cuivre

Vous pensiez tout savoir sur la légendaire Cité de Laiton ? Vous n'avez encore rien vu. Le Royaume de Cuivre est le deuxième tome de la trilogie Daevabad que nous avions débutée en avril avec La Cité de Laiton. Pour rappel, on y rencontrait Nahri, une jeune arnaqueuse dans les rues de Caire au XVIIIe siècle. Elle y avait invoqué par erreur Dara, un guerrier daeva qui l'avait emmenée dans la légendaire cité de laiton Daevabad où le destin de la jeune femme avait changé à jamais. Alors que Daevabad se remet d'une bataille dévastatrice, Nahri doit trouver une nouvelle direction pour sa vie. Mais même si elle embrasse son héritage et le pouvoir qu'il détient, elle sait qu'elle a été piégée dans une cage dorée, sous la surveillance d'un roi qui règne sur le trône qui appartenait autrefois à sa famille - et un faux pas de sa part condamnera à jamais sa tribu. Ali quant à lui a été exilé pour avoir osé défier son père. Traqué par des assassins, il se défend grâce aux incroyables pouvoirs que les marids - les esprits imprévisibles de l'eau - lui ont offerts. Mais il menace de déterrer un terrible secret que sa famille a longtemps gardé caché. Et alors que le nouveau siècle approche et que les djinns se rassemblent dans les imposants murs de Daevabad pour des célébrations, une menace se dessine dans le nord. C'est une force qui apporterait une tempête de feu directement aux portes de la ville ... Quel plaisir de retrouver l'univers aux infinies richesses et dangers de S. A. Chakraborty dans ce deuxième tome de la trilogie Daevabad. La Cité de Laiton nous avait impressionnés par son intrigue et ses personnages et cette suite est à la hauteur du talent de l'autrice. On retrouve Nahri qui a parcouru un sacré chemin depuis le début de l'aventure. Autrefois arnaqueuse, elle fait désormais partie de la cour royale de Daevabad. A la suite des évènements du tome 1, elle a perdu Dara et Ali a été exilé - un doux euphémisme pour le faire tuer loin de la Cité. Promise en mariage à son frère, la jeune femme est tiraillée entre son nouveau statut et la prison dorée dans laquelle elle vit, et la haine qu'elle voue au roi et aux oppresseurs de la Cité. Quel chemin choisira-t-elle ? De son côté Ali a tout perdu et malgré l'aide des marids qui lui offrent de nouveaux pouvoirs, il est livré à lui-même sur sa terre natale, avec la mort à ses trousses. Quant à Dara... il est bien possible qu'il ne soit pas si mort que ça... Chaque page, chaque mot de Le Royaume de Cuivre sont un voyage. L'autrice n'en finit pas de nous émerveiller et de nous laisser en suspens devant le développement de l'histoire. Les tensions entre les tribus de djinns sont toujours vives et l'arrivée d'une terrible menace sur la ville apporte un suspense insoutenable à l'intrigue. L'action est au rendez-vous avec des combats épiques et absolument originaux comme on en a rarement vus. Les sabres et le feu sacré des djinns enflamment chaque chapitre à une vitesse inimaginable. Le Royaume de Cuivre démontre une nouvelle fois qu'il faut compter avec S. A. Chakraborty et on en redemande sitôt qu'on a lu la dernière page de de joyau de fantasy.

12/2021

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Ingénierie

BIM computationnel, des données vers l'IA. Ingénierie & architecture, enseignement & recherche

Les défis auxquels l'environnement bâti doit répondre sont de plus en plus nombreux. Entre contextes sociaux complexes, programmes économiques sous pression et nécessité de construire et d'habiter de manière performante et durable, les attentes qui reposent sur l'AECO (Architecture, Ingénierie, Construction et Opération) sont cruciales. Le BIM, ses processus et ses outils visent depuis de nombreuses années à soutenir ces pratiques exigeantes. Aujourd'hui, la multiplication des données accumulées et les avancées technologiques permettent des pratiques computationnelles de plus en plus avancées. Récemment, le succès rencontré par certains algorithmes d'Intelligence Artificielle comme ChatGPT ou MidJourney a démontré comment ces approches computationnelles pouvaient présenter des potentialités multiples sur des champs d'application toujours plus larges. Rarement interrogées de façon transversale, les évolutions du BIM et du computationnel portent pourtant de fortes potentialités pour l'industrie. Elles entraînent avec elles de multiples changements et répercussions du point de vue des pratiques, des organisations, des acteurs et de leurs missions, mais aussi : de la gouvernance des données, du green IT, des algorithmes et des biais de données. Les nouveaux rôles et nouvelles compétences, les nouveaux rapports à la simulation, à l'optimisation, à la conception en général, à l'automatisation, à l'industrialisation et à l'open source, sont autant d'enjeux à discuter dans l'évolution de ces pratiques BIM computationnelles. Sous un angle ouvert et multidisciplinaire, les textes rassemblés ici exposent diverses perspectives sur les pratiques actuelles du BIM. Les pratiques informationnelles de l'industrie de la construction y sont interrogées, chaque texte amenant une nouvelle perspective propre à ses auteurs sur le sujet. Thématiques de l'ouvrage Cette édition inclut les thématiques suivantes (sans y être restreinte) : BIM et pratiques computationnelles : design génératif, optimisation, form finding, intelligence artificielle, pratiques data-driven, BIM et sciences des données ; BIM et collaboration, BIM et interopérabilité, données liées, dictionnaires de données ; Transition numérique, processus d'adoption, maturités BIM, nouvelles compétences et nouveaux rôles, nouvelles pratiques de projet, nouvelles organisations ; BIM et durabilité : efficacité énergétique, empreinte carbone, Analyse du Cycle de Vie, économie circulaire ; BIM et open source ; Intégration du BIM dans le contexte urbain et dans le territoire : CIM, smart cities, interopérabilité avec les SIG ; Jumeau numérique, BIM et exploitation maintenance, IoT, Heritage BIM ; BIM et construction industrialisée, BIM sur chantier, BIM et préfabrication. Cet ouvrage interroge la grande diversité des recherches et points de vue autour du BIM et des outils numériques, au regard notamment des enjeux posés par ces nouvelles pratiques computationnelles. Ont contribué à l'ouvrage : - Nihel ALLOUCHE (Université de Carthage) - Joseph AZAR (Université de Franche-Comté) - Samia BEN RAJEB (ULB Bruxelles) - Selsebil BENELHAJ SGHAIER (Université de Bourgogne) - Aurélie de BOISSIEU (Université de Liège) - David CAMARAZO (Université de Bourgogne) - Charlotte DAUTREMONT (Université de Liège) - Sana DEBBECH (IRT Railenium) - Mohamed-Anis GALLAS (Université de Mons) - Annabelle GILLET (Université de Bourgogne) - Thibaud HULIN (Université de Franche-Comté) - Ahmed ISMAIL (ENSA de Grenoble, EPFL) - Vasilina IVANOVA (Université de Mons) - Mihaela JUGANARU (Mines Saint-Etienne - IMT) - Sesil KOUTRA (Université de Mons) - Younes LAMSAOUGAR (Université de Franche-Comté) - Eric LECLERCQ (Université de Bourgogne) - Maxime LEFRANCOIS (Mines Saint-Etienne - IMT) - Philippe MARIN (ENSA de Grenoble) - Thamer MECHARNIA (Mines Saint-Etienne - IMT) - Ana ROXIN (Université de Bourgogne) - Léa SATTLER (ENSA de Paris la Villette) - Gregorio SAURA LORENTE (Université de Mons) - Aida SIALA (ENSA de Nancy) - Federico TAJARIOL (Université de Franche-Comté) - Antoine ZIMMERMANN (Mines Saint-Etienne - IMT)

02/2024

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Littérature étrangère

Désaccords imparfaits

Trois courtes nouvelles de Coe datant des années 1990 - les seules qu'il ait jamais écrites - sont publiées dans ce petit recueil, ainsi qu'un article sur Billy Wilder, " Journal d'une obsession ", écrit pour un numéro des Cahiers du cinéma. " Ivy et ses bêtises " voit un narrateur adulte revenir sur un épisode de son enfance, lors d'une soirée de Noël, où il fut convaincu d'avoir vu le fantôme d'un homme tué par sa femme, au procès de laquelle la grand-mère du narrateur avait participé. La fin de la nouvelle laisse planer un doute sur l'existence réelle de ce fantôme. " 9e/13e " est une sorte d'exercice de style : un pianiste de bar new-yorkais, à laquelle une séduisante jeune femme demande où elle peut loger ce soir-là, imagine ce qui ce serait passé s'il l'avait invitée à dormir chez lui... ce qu'il n'a bien sûr pas fait. " Version originale " est la nouvelle la plus longue et la plus aboutie ; elle manifeste le goût de Coe pour les intrigues complexes : lors d'un festival du film d'horreur dans une ville de la Côte d'Azur, un compositeur de musique de films, qui fait partie du jury, découvre qu'un des films en compétition a été écrit par une ancienne amie, qui était tombée amoureuse de lui mais que le narrateur avait un peu brutalement éconduite. Le souvenir de cette histoire lui revient à la vision du film, qui en offre une réécriture, et entre en écho avec le flirt qu'il ne peut s'empêcher d'entretenir avec une journaliste présente sur le festival. En peu de pages, Coe évoque les tentations, les opportunités ratées, les souvenirs qui hantent et une certaine mélancolie. " Journal d'une obsession ", dans un tout autre genre, évoque l'obsession, au sens littérale, de Coe pour un film mal-aimé de Billy Wilder, La vie de Sherlock Holmes, et plus précisément pour sa musique composée par Miklós Rózsa. Coe raconte, sous forme de journal intime, comment, à différentes étapes de sa vie, il a rencontré ce film, souvent par hasard. Il raconte aussi ses recherches pour mettre la main sur un enregistrement de cette musique, devenue introuvable. Dans l'introduction du recueil, Coe affirme que la nouvelle est loin d'être sa forme de prédilection, lui préférant la longueur et la complexité qu'offre le roman. Il n'empêche que ce recueil est une réussite, et offre un concentré de son écriture et de ses thèmes favoris : le mélange d'ordinaire et d'étrange dans la première nouvelle, les anti-héros un peu ratés, passant à côté de leur vie, dans les deux autres, et, toujours, un humour pince-sans-rire, mêlé à une tonalité mélancolique. Dans l'article sur Billy Wilder, particulièrement touchant, Coe adopte un mode plus autobiographique : derrière le prétexte de son obsession pour ce film, il évoque de façon assez émouvante un certain rapport à l'enfance, au passé, au temps qui passe. Ses différentes " rencontres " avec ce film et sa musique, scandées par l'évolution des technologies (du livre à la cassette vidéo et au DVD, du 33 tours au CD...) dessinent une sorte de portrait de l'artiste des années 1970 à nos jours. Les quatre textes, sous des dehors assez différents, sont ainsi unis par des thèmes ou des motifs récurrents, en particulier le rapport à la musique, véhicule de souvenirs et d'émotions. Ce recueil démontre s'il le fallait l'évidence du talent de Jonathan Coe, qui atteint en très peu de pages une densité et une émotion exceptionnelles.

03/2012

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Critique littéraire

Revue de la Bibliothèque nationale de France N° 61, octobre 2020 : Singeries

" Singeries : tableaux représentant des primates déguisés en humains dans des scènes comiques dans la France du XVIIIe siècle ; grimaces des hommes, en référence aux soi-disant mimiques de leurs cousins primates. " Une ressemblance troublante Ce dossier de la Revue de la Bibliothèque nationale de France remonte aux bases de l'histoire naturelle et de la primatologie, avec " Jocko ", petit chimpanzé que Buffon fait naturaliser assis sur un tabouret. D'emblée, c'est la ressemblance physique du singe avec l'homme qui interroge : une autre discipline s'en empare, la physiognomonie, qui entend déduire la personnalité d'un individu à partir de son apparence physique. Pour autant, Lavater, son fondateur, ne s'y intéresse que pour le maintenir à distance. se méfie des comparaisons hâtives avec les animaux et réaffirme au contraire la supériorité de l'homme (du fait de ses convictions religieuses). Il faut attendre les Lumières puis la théorie de l'évolution des espèces de Darwin (1858) pour soustraire l'homme du cadre biblique et l'insérer au sein du règne animal. L'apparition du grand singe en Europe, à travers les circuits de l'esclavage notamment, pose la question des limites de l'humain. Un imaginaire raciste se diffuse alors par l'intermédiaire des zoos humains et des spectacles de freak shows, remplacés à partir des années 1930 par l'industrie du cinéma. Les " singeries " dans les arts Dans les arts picturaux et ornementaux, la représentation du singe et plus largement de l'animal évolue : si le motif simiesque est très apprécié dans l'Antiquité, il devient plus rare dans l'imagerie chrétienne, car associé au péché et très vite relégué à un statut purement décoratif qui annonce les singeries du XVIIIe siècle, comme chez Chardin ou Grandville. Au cours du XIXe siècle, le singe est de moins en moins représenté sous une forme anthropomorphique. Influencé par la société protectrice des animaux (fondée en France en 1845), l'art animalier se renouvelle en profondeur, remettant en cause la suprématie de l'homme dans la hiérarchie naturelle. Le rapport homme-singe a beaucoup inspiré la littérature, brouillant les frontières inter-espèces. Les premiers orangs-outans, exhibés au début du XIXe siècle, comme dans la nouvelle d'Edgar Poe L'Orang-outan, nous renvoient l'image de notre propre bestialité. De même, Pierre Boulle qui publie en 1963 La Planète des singes, adapté au cinéma en 1968, s'interroge sur la nature conflictuelle et mimétique des relations entre l'homme et l'animal. Les singeries du côté des singes Le singe est-il véritablement cet imitateur divertissant que l'on s'est plu à définir au fil des siècles ? L'imitation est un processus essentiel de l'apprentissage chez les primates, comme le démontre l'expérience menée avec Nénette, orang-outan le plus célèbre de la ménagerie du Jardin des Plantes. Pour revenir sur ce mythe de singe imitateur, Sabrina Krief, primatologue et professeure au Muséum national d'histoire naturelle, spécialiste des relations entre humains et grands singes, analyse les comportements de ces derniers en Ouganda, de l'automédication à l'apprentissage. Elle milite pour la reconnaissance de la vulnérabilité des primates et de leur environnement : ces espèces doivent être mieux connues pour être mieux protégées pour leur valeur intrinsèque, et non parce qu'elles répètent des scénettes inculquées sous la contrainte du dressage. Rubriques " Autour d'une oeuvre " dédié à la première " revue du nu ", Le Nu esthétique (1902), à mi-chemin entre académisme et érotisme " Découverte " de l'art des feux d'artifice au XVIIe siècle à partir de manuscrits conservés à la BnF Une " galerie " consacrée à un passionné de théâtre, Guillot de Saix, et à son don au département des Arts du spectacle " Innovation " (à confirmer) : la naissance du patrimoine numérique (E. Bermès)

10/2020

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Architecture

Architecture hindoue et bouddhiste. Temps et éternité

Le présent recueil prolonge le précédent recueil Architecture, temps et éternité (une des oeuvres majeures d'Adrian Snodgrass, architecte et enseignant à l'université de Sidney en Australie). L'auteur y développe les relations unissant l'architecture, le temps et l'éternité dans les traditions hindoues et bouddhistes, offrant ainsi une synthèse de données de première importance dans l'histoire de l'art et de la culture. Il constitue une somme unique reliant le domaine architectural avec l'histoire des idées de ces grandes cultures en même qu'une véritable introduction aux principes spirituels de leur architecture sacrée et un essai indispensable à tous ceux qui s'intéressent à l'art traditionnel aussi bien qu'à l'hindouisme et au bouddhisme. Il met en lumière les liens reliant l'architecture religieuse, les mythes fondateurs de ces traditions et leurs textes sacrés. Il s'appuie sur des oeuvres ainsi que sur des enseignements spirituels plurimillénaires. Par leur confrontation, il met à jour des principes essentiels qui président à leur conception, et souligne les liens que les principales constructions traditionnelles entretiennent avec le symbolisme astronomique et temporel (conceptions du cosmos cruciforme, symbolisme astral, etc.). D'une clarté exemplaire, ce livre analyse et expose les principaux rites, mythes et symboles et comment les teùmples en sont une projection spatiale et symbolique. L'auteur rappelle au passage les grandes notions fondamentales sur lesquelles ces civilisations se sont érigées : de la séparation du sacré et du profane à la notion de centre spirituel en passant par les liens entre directions de l'espace et orientation sacrée. Il explique comment et pourquoi ceux-ci s'articulent au sein des constructions architecturales d'époque et de lieux des plus éloignés. Il montre enfin comment ces idées-clefs ont décidé des formes de leurs bâtisses religieuses, qui visaient non pas seulement à abriter l'homme mais constituaient aussi et surtout un support visant à l'ouvrir sur l'universel. Dans ce recueil, Adrian Snodgrass met ainsi en relief le jeu de l'Eternité et du temps dans l'espace architectural hindou et bouddhiste. Il démontre que, dans cette perspective, le temps est le reflet en mouvement de l'Eternité et que le matériau du constructeur est la trace matérielle de la substance primordiale (prakriti) sur laquelle le Principe (Brahma) imprime sa marque. L'architecture sacrée hindoue et bouddhiste, en opérant une séparation entre la nature et la culture, unit le temps et l'éternité dans un édifice symbolique relié au cosmos tout entier. Adrian Snodgrass illustre son propos par des exemple d'architecture traditionnelle des grands temples hindous à ceux d'Angkor ou le Baraboudour. Il montre alors comment la croix des directions structure les édifices hindous aussi bien que bouddhistes et comment ses principes se retrouvent au sein de leur orientation même dès l'édification de l'autel du feu védique qui en est l'archétype. En s'appuyant de la sorte sur les grands textes sacrés védiques et leur commentaires, Snodgrass s'inscrit dans l'étude de la Science sacrée telle que l'ont développée René Guénon, Mircea Eliade ou Stella Kramrisch. Autorité dans le monde anglosaxon, où ses ouvrages sont régulièrement réédités, les essais d'Adrian Snodgrass figurent aux côtés de ceux de Coomaraswamy, de Baltrusaitis ou de Santarcangeli. Il est à noter que son travail est doté, de plus, d'un souci pédagogique et vise à produire un texte qui ne soit pas réservé aux seuls spécialistes mais constitue une introduction permettant au lecteur non-spécialiste de pouvoir comprendre certaines subtilités théologiques et esthétiques au coeur de constructions que cette approche permet de considérer différemment. La parution de ce volume comble une lacune éditoriale et culturelle importante en donnant enfin accès à un texte fondamental d'un auteur majeur. Chaque page révèle au lecteur de nouveaux prolongements et chaque chapitre est une invitation à approfondir son approche et affiner son regard dans une ouverture intellectuelle enrichissante et stimulante.

03/2023

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Bâtiment

NF DTU 59.3 Peinture de sols. Edition de mars 2023

NF DTU 59. 3 est composé des 3 parties suivantes : Partie 1-1 : Cahier des clauses techniques types (norme homologuée NF DTU 59. 3 P1-1, mars 2023) Partie 1-2 : Critères généraux de choix des matériaux (norme homologuée NF DTU 59. 3 P1-2, mars 2023) Partie 2 : Cahier des clauses administratives spéciales types (norme homologuée NF DTU 59. 3 P2, mars 2023) Date du document : mars 2023 Le NF DTU 59. 3 de mars 2023 relatif aux peintures de sols vient annuler et remplacer la norme homologuée NF P 74-203 (DTU 59. 3) de mai 1993. NF DTU 59. 3 P1-1 propose des clauses types de spécifications des travaux d'exécution des peintures, lasures et vernis de sol. Les produits de peinture de sol visés par ce document forment des systèmes filmogènes d'une épaisseur totale strictement inférieure à 1 mm hors préparation du support. NF DTU 59. 3 P1-1 vise indissociablement la préparation du support (hors système de peinture) et la mise en oeuvre des produits de peinture de sol, ainsi que l'application des produits de peinture de sol sur des supports horizontaux neufs et anciens, à l'intérieur et à l'extérieur des bâtiments où prédominent des sollicitations résultant du trafic pédestre, du trafic de véhicule léger dans un parc de stationnement et des activités humaines usuelles. Dans ce document, le terme "entreprise" identifie l'entreprise titulaire du lot peinture de sol. NF DTU 59. 3 P1-1 ne vise pas l'application des produits de peinture de sol : - sur des petits supports horizontaux tels que les appuis de fenêtre, les bandeaux, les corniches et autres entablements qui relèvent du NF DTU 59. 1 ; - dans les locaux soumis à sollicitations fortes et locaux à sollicitations fortes et subissant des chocs. - pour les cas d'emploi suivants : o modification de la planéité du support ; o modification de la macro-rugosité du support ; o augmentation de la résistance intrinsèque du support ; o amélioration de la résistance aux chocs et aux poinçonnements ; o assurer l'étanchéité aux liquides ; o rattrapage des niveaux de pentes du support ; o résistance à la microfissuration et à la fissuration. NF DTU 59. 3 P1-1 ne vise pas les supports suivants : - voirie ou chaussée à usage de circulation routière (hors parc de stationnement) ; - matériaux contenant de l'amiante ; - matériaux contenant du plomb ; - bois atteints de mérule, de pourriture cubique ou présentant des gerces ; - les planchers réversibles (chauffants et rafraîchissants) ; - les supports avec risques de stagnation d'eau, soit par remontée capillaire, soit par l'usage du local. NF DTU 59. 3 P1-1 ne vise pas la mise en oeuvre : - des travaux de rattrapage du support dans le cas où celui-ci ne répond pas aux critères des supports- admissibles ; - des systèmes visant à empêcher les remontées capillaires ; - des revêtements de sol coulés à base de résine de synthèse relevant du NF DTU 54. 1 ; - des enduits de dressage dont l'épaisseur est supérieure à 10 mm ; - des revêtements de sol à propriétés d'étanchéité. NF DTU 59. 3 P1-1 est applicable dans toutes les zones climatiques françaises. NF DTU 59. 3 P1-2 fixe les critères généraux de choix des matériaux utilisés pour la préparation des supports de sol et l'exécution des ouvrages de peinture, lasure et vernis de sol dans le champ d'application du NF DTU 59. 3 P1-1 (CCT). NF DTU 59. 3 P2 propose des clauses administratives spéciales types aux marchés de travaux d'exécution de produits de peinture de sol, dans le champ d'application de la norme NF DTU 59. 3 P1-1 (CCT).

05/2023

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Histoire militaire

De la guerre N° 1, été 2021 : Hitler a-t-il eu une chance de l'emporter ?

De la guerre : le premier Mook d'histoire militaire Le meilleur de Perrin et de Guerres & Histoire en librairie et en kiosque Du magazine, le Mook hérite de la variété des sujets et de leur traitement. De la guerre propose ainsi de voyager à travers les conflits de l'Antiquité à nos jours, de s'intéresser à la théorie, aux bataille, aux uniformes, aux armes, aux grands chefs, aux combattants, à l'action psychologique. De la guerre fait flèche de tout bois : interviews croisés, interviews posthumes, archives sonores, infographie, cartographie, photographie, illustrations d'époque. Du livre, le mook reçoit la clarté de la mise en page, le temps de la lecture longue, la qualité de l'écriture, la profondeur de la réflexion, la fréquentation des meilleurs historiens. De la guerre ne se jette pas après lecture : c'est un vrai livre qui se conserve, auquel s'ajouteront, deux fois par an, d'autres encore, qui feront collection. En 168 pages, De la guerre offre une belle palette historique. Hitler a-t-il eu une chance de gagner ? Telle est la question du dossier central autour de laquelle s'empoignent Jean Lopez, Benoist Bihan, Nicolas Aubin et deux grands historiens britanniques, Richard Overy et Andrew Roberts. Si ce dossier est copieux (30 pages), il ne relègue pas dans l'ombre les autres articles. Une archive sonore du capitaine Paul-Alain léger -un véritable personnage de roman-, donne à comprendre les ressorts profonds de la plus incroyable opération d'intoxication jamais menée : la " bleuite " durant la guerre d'Algérie. Le plus talentuteux des infographistes français, Nicolas Guillerat, offre une comparaison graphique inédite entre les trois grandes batailles de la Guerre de Cent ans : Crécy, Poitiers, Azincourt, et tout devient lumineux. Chine et Inde s'affrontent dans l'Himalaya en 1962, et un des plus grands photo-reporters de guerre, Larry Burrows, capte les images d'une guerre en atmosphère raréfiée : c'est l'objet d'un magnifique portfolio. Le maréchal Grouchy, interviewé par un journaliste du Monde, s'explique en personne sur les raisons de son fiasco à Waterloo : " Soudain, joyeux, il dit : "Grouchy ! " - C'était Blücher". On attribue l'expression "brouillard de la guerre" à Clausewitz, mais en réalité elle est issue d'une fausse interprétation qui cache une grave méprise dont les Etats-Unis ont payé le prix, et nous avec : c'est l'objet de cette rubrique "concept" rédigée par Benoist Bihan. Comment et pourquoi entre le XVe et le XVIIe siècle, le soldat reçoit un uniforme précis, chargé de symboles et de fonctions particulière : c'est cette révolution de l'apparence que décrypte Dominique Prévot, conservateur au Musée de l'armée. " Si Dieu nous fait la grâce de perdre encore une pareille bataille, Votre Majesté peut compter que ses ennemis sont détruits ". Ainsi s'exprimait le maréchal de Villars devant le Roi Soleil, au soir de la bataille de Malplaquet. D'une plume alerte, Clément Oury raconte comment une énième défaite concédée devant Marlborough sauve en réalité le royaume. Le professeur François Cadiou nous régale des portraits croisés d'Hannibal et de Scipion et, au travers de la vie de ces deux maîtres de guerre, démonte les deux moteurs de la lutte à mort entre Rome et Carthage. Dans une uchronie tirée au cordeau, Emmanuel Hecht se demande si le destin de la France n'aurait pas été complètement chamboulé par la victoire de la Fronde. Enfin, Thierry Lentz et Jean Lopez s'effordent, dans une interview croisée, de montrer en quoi la campagne de Russie de Napoléon et celle d'Hitler se ressemblent, et en quoi elles différent. De la guerre s'achève par une série d'interviews d'auteurs qui présentent leurs travaux à paraître dans le second semestre de 2021 : histoire militaire, roman et polar historique, BD d'Histoire...

06/2021

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Hindouisme

L'art hindou

Coomaraswamy nous fournit ici les données essentielles et fondatrices d'une approche de l'art de l'Inde. Chacun de ses écrits, y compris les plus anciens, est marqué par la précision, l'exactitude et une brièveté quasi mathématique qui sont ses caractéristiques. Ce recueil réunit ses principales études sur l'art hindou non incluses dans d'autres anthologies. Elles montrent que Coomaraswamy ne fut pas seulement un conservateur et un collectionneur avisé, mais un interprète majeur de l'art traditionnel dans le même temps qu'il posait à travers ces textes les bases de l'histoire de l'art indien. Il expose ici de façon succincte et claire les buts de l'art hindou, ses liens avec la science et la méthode de contemplation qui est à leur principe et met en évidence sa portée métaphysique et spirituelle que ne doivent pas induire à minimiser. Il démontre que, sous une sensualité apparente, leur anthropomorphisme obéit à une codification précise qui rend chaque figure, qu'elle soit d'homme ou de dieu, décomposable en formes symboliques et en diagrammes (yantras) ayant pour but de dépasser le domaine des sens. L'art hindou vise non une satisfaction esthétique, mais un renoncement aux formes et à leur dépassement. Sa beauté n'a pour finalité que d'aiguiller l'être vers la recherche de la vérité au coeur de toutes les apparences. En ce sens, Dieu est son unique sujet. Les motifs n'y sont pas seulement décoratifs, mais toute décoration y est le reflet d'une transcendance. Il souligne que tout ceci est d'autant plus normal que, dans la tradition hindoue, art et yoga sont liés de trois façons : en tant qu'orientation et trace du divin, en tant que méthode de réalisation et, enfin, en tant que tous deux tendent vers un même but ultime, la délivrance (moksha). L'art hindou est en effet avant tout spirituel. Bien que l'art séculier ait existé, ce n'est pas à celui-ci que Coomaraswamy consacre dans ces pages son attention principale. Il souligne plutôt en quoi les images séculières obéissent elles aussi à des critères dont le fondement est spirituel. Il montre comment, autrefois, en Inde, la création comme la contemplation d'une image étaient des actes de dévotion. Il illustre de quelle façon la sculpture hindoue, en tant que partie intégrante de l'architecture, exprimait les forces spirituelles à travers la forme symbolique visible d'un contenu littéraire et narratif qui a ses racines dans les textes sacrés des Védas. Comme il l'écrit, "c'est ce contenu, le mouvement de l'Esprit, qui est le sujet universel de l'art, et la signification de l'art est bien plus profonde que celle de son sujet immédiat". Ainsi que le souligne le traducteur, Max Dardevet, "quand Coomaraswamy publie son article Les buts de l'art indien en 1908, il crée pratiquement une révolution dans la pensée par sa réfutation magistrale de la théorie de l'influence grecque sur l'art indien. Dans cette étude, comme dans d'autres, il a essayé de reconstruire et d'interpréter la philosophie de l'art national plutôt que de transmettre simplement les beautés des différentes disciplines artistiques. Il s'impose comme le premier historien académique de l'art indien" . Il ressort des présents textes réunis ici que la peinture hindoue s'est développée au service de la tradition. La thèse de Coomaraswamy qui soutient tous les textes de ce recueil est que la contribution de l'Inde, son expression en tant que culture, est sa métaphysique aussi bien que ses arts. La vie en Inde était d'ailleurs, autrefois, un art ; son attitude culturelle s'oriente vers la réalisation de soi à travers les catégories durables de la civilisation hindoue : architecture, musique, artisanat, littérature populaire et savante autant qu'à travers les grandes écoles traditionnelles que ce soit le yoga ou le vedanta. Les études réunies ici attestent du fait que Coomaraswamy fut non seulement un interprète majeur de l'art hindou, mais le plus grand porte-parole de la conception traditionnelle et métaphysique de l'art qu'il soit d'Orient ou d'Occident.

04/2024

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Géopolitique

Le Régiment immortel ou La guerre sacrée de Poutine

" Il fallait tout le sérieux de l'historienne et tous les souvenirs d'une Russe exilée en France depuis la perestroïka pour écrire ce livre quasi testamentaire sur la dérive militariste de la Russie de Vladimir Poutine. " Le Journal du dimanche Réédition poche augmentée d'une postface inédite. " Avez-vous entendu parler du fusil de Tchekhov ? Il s'agit d'un principe dramaturgique énoncé par le grand écrivain russe, selon lequel tout détail mémorable dans un récit de fiction doit être nécessaire et irremplaçable. "Si, dans le premier acte, vous dites qu'il y a un fusil accroché au mur, écrivait-il, alors il faut absolument qu'un coup de feu soit tiré avec au deuxième ou au troisième acte. S'il n'est pas destiné à être utilisé, il n'a rien à faire là. ' Le Régiment immortel décrit ce "fusil de Tchekhov' qui, en 2019, était encore accroché au mur. Je décris dans ces pages la formation d'une nouvelle identité russe qui s'organise autour de la victoire remportée à l'issue de la "Grande guerre patriotique' (1941-1945), la création d'un nouveau récit national basé sur de multiples omissions et mensonges, la militarisation de la nation entière - à commencer par les enfants -, les aspirations impérialistes visant à élargir autant que possible la sphère d'influence russe, le culte païen du "peuple éternel et invincible' et la haine de l'Ukraine et de l'Occident. Ce fusil était devant nous. Il aurait dû nous sauter aux yeux. Pourtant, nos politiques n'ont rien vu venir, débattant sereinement avec Vladimir Poutine de la sécurité européenne, multipliant les échanges commerciaux et culturels, sans comprendre que la nuit noire allait bientôt s'abattre sur la Russie, capable d'entraîner dans l'abîme non seulement l'Ukraine, mais également nos autres voisins. L'Ukraine est à feu et à sang, le fusil a servi. " Galia Ackerman, mars 2022 ___________________________________________ " Un livre indispensable pour comprendre les ressorts d'une politique identitaire et belliqueuse. " Michel Eltchaninoff, Philosophie Magazine " A lire absolument si vous vous intéressez à la Russie. " Télématin, France 2 " [Galia Ackerman] démontre comment les "technologues politiques" du Kremlin ont accaparé le Régiment immortel, "apothéose païenne du culte de la nation", pour l'accorder à la nouvelle idéologie de l'Etat russe basée sur un patriotisme effréné et une militarisation sans précédent. " Isabelle Mandraud, Le Monde " Le Régiment Immortel éclaire, à la lumière de sa longue histoire, la "folie ultra nationaliste" d'un pays où règne encore le soviétisme - l'appareil autoritaire -, mais délesté de son essence communiste " Jean-Marie Durand, Télérama " Un livre formidable et passablement inquiétant. [... ] Il faut absolument [le] lire. " RFI " C'est l'évolution de la Russie poutinienne que décrit Galia Ackerman dans un tableau impressionnant et remarquablement documenté. " Etudes " Une enquête intellectuelle passionnante. (...) Courez acheter ce livre lumineux, complet et précis. " Michel Eltchaninoff, Les Nouveaux dissidents " Dans son livre Le Régiment Immortel, l'historienne Galia Ackerman (...) analyse le piège mental créé par Poutine. En réécrivant l'histoire du vingtième siècle, ce dernier a produit la vision délirante d'une Russie combattant de nouveau le "fascisme" en Ukraine -- comme si le fait de revivre, en permanence, la "Grande Guerre patriotique" de 1941-1945 était le seul moyen de rallier son peuple. " Nathalie Nougareyde, The Guardian " Un captivant essai. " L'Express " Dans Le Régiment Immortel, Galia Ackerman revient sur les relations de la Russie à son Histoire, à partir des commémorations du 9 mai, [et] analyse surtout la récupération politique qui en est faite par Vladimir Poutine, plus de 70 ans après. " Olivia Gesbert, France Culture " Un essai profond et instructif. " Laure Mandeville, Le Figaro " L'histoire du Régiment Immortel peut être considérée comme l'allégorie de ce qui est arrivé à la Russie depuis que Poutine y a imposé un tournant politique décisif. " Brice Couturier, France Culture " Le livre de Galia Ackerman permet bien de mettre à nu le travail de construction d'une nouvelle idéologie d'Etat qui est actuellement conduit en Russie, au prix parfois d'une réécriture de l'histoire. " Alain Guillemoles, La Croix " Spécialiste de l'Ukraine, de la Russie post-soviétique et de son idéologie officielle, [Galia Ackerman] analyse dans ce livre passionnant l'utilisation très politique par Poutine de la victoire sur le nazisme. " Politis " Galia Ackerman propose un essai aussi cohérent dans la thèse qu'il défend que large dans les aspects qu'il envisage. " La Vie des idées " Magistral. "The Conversation " (...) Indispensable pour comprendre la Russie actuelle mais aussi pour défaire les rouages de l'idéologie poutinienne. " Emmanuel Languille, Fnac Nantes

09/2023

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Fantastique

Flamme jumelle Tome 3. La plénitude

J'ai eu le privilège de retrouver Paul Chiarelli, à Ajaccio, en Corse, le 3 décembre 2015. La veille, je venais d'apprendre que mon "jumeau" avait vécu sa "décorporation" et rejoint d'autres dimensions. Heureusement, j'avais découvert un "soutien consolateur" à l'aéroport d'Orly, sous la forme d'un livre de Frédéric Lenoir, La Puissance de la Joie. Paul, homme de coeur né sous le signe du Lion, s'est avéré une présence discrète et attentive, pour m'accompagner à traverser le deuil que je débutais. Je lui en serai toujours reconnaissante, car mon premier réflexe fut de rejoindre ma Flamme Jumelle Universelle dans les autres mondes. Depuis, Paul ne cesse de me harceler, amicalement, pour que j'écrive ma Légende personnelle à ce sujet. Mais ceci, c'est une autre histoire ! C'est avec humilité, authenticité et simplicité que l'auteur décrit l'évolution de sa relation de FJU. Chaman, Maître Reiki, Médium, Clairvoyant, Alchimiste, Energéticien, Guérisseur, Enseignant, Artiste accompli, et j'en passe, il se met au service des Etres et de la Terre de façon inconditionnelle. Il démontre une vaste Connaissance et une vaste Conscience de ses propres aspects Ombres et Lumières et il peut ainsi détecter habilement ceux des autres. Il n'hésite jamais à demander conseil auprès d'amis-es, collègues, enseignants, médiums, en qui il a confiance. Il sait honorer, respecter, écouter et inviter d'autres spécialistes du sujet, afin de les faire connaître, car selon lui, chacun exprime une vision et un angle divers du même sujet. A la façon des grands mystiques de diverses cultures, civilisations et époques, il offre son corps physique et ses corps subtils à la Libération et à la Transmutation de l'humanité, tout en demeurant connecté à la Supraconscience. Il partage généreusement ses expériences, ses connaissances, ses recherches au sujet de la relation des FJU, sans lésiner sur les informations, afin d'accompagner les autres à s'y retrouver. Il est guidé par sa propre expérience qui est une Voie de Compassion. Il respecte le travail des autres experts du Chemin des FJ et s'associe facilement à eux et elles au cours d'événements médiatisés de coopération. Le phénomène des FJ n'est pas nouveau. Jusqu'à il y a quelques siècles, il semblait réservé aux Archétypes Divins de diverses Mythologies : la Mésopotamie, l'Inde, la Grèce Antique, l'Egypte ancienne, etc. (Ma Légende favorite est celle du Roi Salomon et de la Reine de Saba.) De nos jours, il n'est plus réservé aux Elites et aux Divinités. Ce qui favorise la Reconnexion des humains avec leur propre divinité. Au final, l'engouement pour les FJ, c'est peut-être cette Reconnexion, surtout lorsque nous observons l'abîme qui s'est creusé entre le terrestre et le divin. Certes, il existe des recettes, des modes d'emploi, des méthodes, des enseignements, pour apprendre à "bien se comporter" dans une relation de FJ. Cependant, l'apprentissage se fait au jour le jour, à travers nos journées de "Plein Soleil" ou de "Tempêtes" . C'est bien ce que l'auteur nous transmet. Tout en ayant de vastes connaissances du sujet, la réalité imposée par son "autre" l'oblige à s'adapter, à se redécouvrir, à se transformer et même à se transmuter. Il assume ses blessures, ses attentes auxquelles l'autre ne répond pas, ses tendances au jugement, ses déceptions, les lourdeurs des karmas. Le Cadeau, c'est qu'il découvre l'Amour inconditionnel non seulement pour l'autre, mais également pour les autres et surtout pour lui-même. Les FJ ne se retrouvent pas pour regarder s'épanouir un "gentil couple" , mais pour apporter une Ouverture de Conscience et de Coeur à l'humanité. Pour créer des Ponts entre les mondes terrestres et les mondes subtils. Pour cultiver le Détachement et la Compassion. Il n'existe pas de Héros ou d'Héroïnes, de modèles pour montrer le Chemin, pour indiquer la Marche à suivre. J'ai eu la chance de découvrir "mon parcours" de FJU à travers la Jungle de l'inconnu. Un parcours Sauvage et Passionnant jalonné de Mystères et de Révélations. "J'ai mis le pied sur un Nouveau Continent. Ceux et Celles qui me suivent le découvriront". (Carl Gustav Jung, psychanalyste) Après avoir pris connaissance d'une des expériences initiatiques de Paul, j'ai eu cette réaction : "Waouh !!! En 40 ans de carrière, je n'ai jamais entendu une expérimentation pareille dans le corps physique, ce qui lui arrive est à la fois terrible et en même temps grandiose" . La première fois que Paul m'a demandé une canalisation avec Horus, la première image qui m'est apparue au moment où j'ai placé le caducée relationnel d'Hermès entre Paul et Lucas, les 22 chakras se sont alignés verticalement dans le canal entre le coeur de Gaïa et le grand soleil central, et encore aujourd'hui, lorsque je visualise ce couple sacré, c'est encore d'actualité. Si vous avez lu les trois tomes des Flamme Jumelle Universelle de l'auteur, Paul Chiarelli, vous savez d'ores et déjà qu'ils sont nimbés d'Humour et d'Amour. Deux ingrédients essentiels pour les personnages de ce roman-pièce de théâtre, dont les prénoms ont été cachés, bien évidemment. (Toute ressemblance avec la réalité est un pur hasard...) Souvenez-vous que Paul est un homme de Théâtre, un Artiste professionnel. La description de sa relation FJU ne pouvait être autre que Théâtrale ! Sarah Diane Pomerleau

10/2022

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Histoire internationale

Impérialisme, guerre et lutte de classes en Allemagne 1914-1918

Paul Frölich avait conçu ce livre comme la première partie d'une oeuvre plus importante (10 Jahre Krieg und Bürgerkrieg.I. Der Krieg, " Dix ans de guerre et de guerre civile. I. La guerre "), qui aurait dû s'occuper des événements intervenus en Allemagne pendant et après la Première Guerre mondiale. Toutefois, il ne réussit à terminer que le premier volume (Der Krieg, " La guerre ") que nous présentons ici dans sa première édition française. Le livre s'ouvre sur les événements d'août 1914, qui représentent un tournant. Le capitalisme entre dans le XXe siècle ayant épuisé la phase de développement progressif des forces productives et ayant atteint le stade de l'impérialisme. Le déclenchement de la Première Guerre mondiale transforme les rythmes insouciants de la Belle Epoque en détonations meurtrières. Comme l'écrit Erich Maria Remarque (A l'Ouest, rien de nouveau), " une génération a été détruite par la guerre, même si elle a réussi à échapper aux obus ". Cette guerre représente le commencement dramatique de ce que Lénine appela " l'époque des guerres e des révolutions ". Il ne s'agit plus de guerres bourgeoises pour la formation de marchés, mais de guerres impérialistes pour le partage de marchés et du monde tout entier en sphères d'influence. La lutte de la Bosnie pour son indépendance de l'Autriche, qui constitue le casus belli, ne change pas le caractère essentiellement impérialiste de la guerre. L'impuissance de la bourgeoisie à résoudre les causes de l'instabilité et les conflits de l'époque impérialiste est démontrée par le fait que l'effondrement des deux Empires – l'Ottoman, et l'Austro-hongrois – a ouvert, au carrefour entre Europe, Asie, Afrique, un arc de crise encore existant, allant des Balkans jusqu'au Moyen-Orient. Remarque avait raison : la destruction n'a pas été exclusivement physique. Le conflit emporte comme un ouragan les classes exploitées. D'autant plus que, en quelques jours à peine, l'édifice politique que les travailleurs avaient construit avec leurs luttes, grâce aux efforts et aux sacrifices de beaucoup – l'Internationale socialiste – a fondu comme neige au soleil. Après les grands discours, les affirmations solennelles et les ordres du jour, la plupart des partis socialistes se rangent du côté de leurs bourgeoisies respectives, allant jusqu'à théoriser que l'Internationale doit être considérée comme un instrument pour les périodes de paix, et " suspendue " en temps de guerre. C'est la plus flagrante trahison des aspirations de la classe ouvrière. Selon certaines sources, Lénine lui-même, à l'annonce du vote en faveur des crédits de guerre par la social-démocratie allemande – jusque là point de repère de l'ensemble du prolétariat européen – aurait exprimé son étonnement et son incrédulité. Un grand rendez-vous historique est manqué. Le désarroi des masses est énorme. Les courants internationalistes restent isolés et dans l'impossibilité de renverser la situation. A l'exception de la Russie. En effet, " quelque chose de nouveau " entre en scène " à l'est ". La Révolution d'octobre et les épisodes de fraternisation entre les troupes sur le front oriental deviennent l'exemple à suivre. Ce n'est pas un hasard. L'exception russe était due à la rupture précoce de Lénine et des bolcheviks d'avec les réformistes. Son analyse de l'impérialisme, du social-impérialisme et ses bases sociales dans l'aristocratie ouvrière – corrompue par les miettes de superprofits – explique la dynamique objective de la trahison social-démocrate. Le retard de la rupture avec les réformistes empêche les internationalistes allemands et de l'Europe de l'ouest de suivre l'exemple russe. La révolution reste isolée. Sur le côté oriental, elle accélère objectivement le développement de l'Asie, en amorçant les luttes de libération nationale dans les pays arriérés. Sur le côté occidental, elle ne trouve pas l'alliance naturelle avec le prolétariat le plus important et le plus avancé politiquement du monde : le prolétariat allemand. Pour cette raison, en Occident, la révolution doit reculer devant une contre-révolution interne qui, malheureusement, en vole traîtreusement le langage, les symboles et les drapeaux : le stalinisme. Pendant des décennies, le capitalisme d'Etat oriental se présente comme socialisme voire comme communisme. Mais finalement l'histoire a réclamé des comptes. La " rupture du maillon le plus faible de la chaîne impérialiste " se réfère à l'immense " crise de déséquilibre " représentée par une super-structure encore tsariste du développement capitaliste en Russie. En effet, la social-démocratie n'a même pas essayé de limer le maillon le plus fort, le maillon allemand ; au contraire, elle l'a renforcé, en déployant le prolétariat aux côtés de sa propre bourgeoisie. C'est là l'échec historique du réformisme, un échec qui n'admet pas d'appel. La question historique et politique centrale demeure la trahison de la social-démocratie en 1914. Comment cela a pu se produire ? Quelles en ont été les conditions ? Quelle la dynamique ? Comment peut-elle justifier sa trahison devant les masses ? C'est en répondant à ces questions que le travail de Paul Frölich prend toute son épaisseur. Internationaliste, connu pour sa superbe biographie de Rosa Luxemburg, Frölich nous offre une chronique politique autant sévère que documentée de ces événements. Depuis les causes de la guerre (l'impérialisme, le colonialisme, le militarisme) et les positions internationalistes et antimilitaristes de la IIe Internationale, jusqu'au " triomphe de la folie " déclenché le 28 juin 1914, à Sarajevo, par l'assassinat de l'archiduc François-Ferdinand, héritier du trône autrichien, par les nationalistes bosniaques. De la social-démocratie impériale du 4 août (date du premier vote au Reichstag sur les crédits de guerre), à la paix sociale imposée grâce aux syndicats et à la suspension des lois de protection des travailleurs. Sur ce terrain, les dirigeants sociaux-démocrates vont même au-delà des requêtes du patronat, allant jusqu'à abolir les célébrations du Premier mai. Depuis les luttes de classe qui ont eu lieu en dépit de tout cela, au courage de Karl Liebknecht qui, lors du procès politique contre lui, s'érige en juge du gouvernement et de la bourgeoisie allemands. Liebknecht est condamné à quatre ans et un mois de prison et à six ans de privation des droits politiques. Une condamnation qui contribue à faire pousser des ailes aux radicaux de gauche et au groupe Spartakus, malgré l'emprisonnement à plusieurs reprises d'autres dirigeants du calibre de Rosa Luxemburg et Franz Mehring. On en arrive ainsi à la crise finale et aux révoltes de masse, à savoir à la débâcle politique et militaire de l'impérialisme allemand. Dans son travail, l'auteur ne saisit pas toujours entièrement les limites de l'action politique de la gauche social-démocrate (voir chapitre 3, l'allusion à " la grève générale politique de masse ", une thèse chère à Rosa Luxemburg). Dans le même chapitre, Frölich fait référence à la " thèse erronée d'Engels " contre l'insurrection et en faveur d'une action respectueuse des lois. De toute évidence, il ne savait pas que l'introduction de 1895 d'Engels aux Luttes de classe en France de 1848 à 1850, de Marx, avait été grossièrement falsifiée par l'élimination de plusieurs morceaux, et qu'elle avait été publiée à l'époque sous cette forme domestiquée dans le Vorwärts. C'est Karl Kautsky qui avait refusé à Engels la publication du texte complet. Mais, dans l'ensemble, le texte de Frölich est très valable. C'est une fresque fascinante du grand drame historique dans lequel les masses anonymes, trahies et trompées, sont envoyées à l'abattoir. Un massacre que l'auteur estime à hauteur d'environ 35 millions de victimes, en comptant, dans les différents pays, la chute de la natalité, les morts au front et les victimes des famines et des difficultés de toutes sortes à l'intérieur. Nous sommes certains que, en parcourant ces pages, aujourd'hui encore, même le lecteur politiquement engagé et non dépourvu de culture historique sera pris d'étonnement, d'indignation et, peut-être, de colère. C'est bien qu'il en soit ainsi. La force que la social-démocratie allemande aurait pu déployer contre la guerre et contre sa propre bourgeoisie est impressionnante : des centaines de milliers de membres du Parti, quatre millions d'électeurs, 110 représentants au Parlement ainsi que de nombreux journaux ayant une large diffusion parmi le prolétariat, ce à quoi il faut encore ajouter les organisations syndicales et les coopératives. Mais Frölich documente la progressive diffusion – dès avant le déclenchement du conflit – de positions opportunistes, social-impérialistes et colonialistes au sein du Parti et parmi ses cadres syndicaux. Il en analyse aussi ponctuellement les formulations et les prétentions théoriques, souvent basées sur la " défense des intérêts nationaux ". A une époque telle que la nôtre, caractérisées par des processus de renationalisation, par le localisme et le racisme, il s'agit là d'une leçon précieuse. Le bruit de la campagne en faveur de la guerre est assourdissant. Les journaux surchauffent les esprits. La chasse à l'étranger est lancée. Les chants de guerre accompagnent le départ des troupes : " A chaque balle, un Russe / A chaque coup de baïonnette, un Français / A chaque coup de pied, un Britannique ! " Parmi ceux qui vocifèrent, il y a aussi de nombreux travailleurs socialistes, entraînés dans le tourbillon. Une autre leçon à retenir. Le chapitre sur la guerre en tant qu'" affaire " est instructif. " Business as usual ", écrit Frölich au tout début du chapitre. Il explique les diverses méthodes par lesquelles " l'or était distillé à partir du sang humain ". Il documente aussi l'extraordinaire multiplication généralisée des profits, la grande arnaque financière de Daimler Motoren Werke à Stuttgart, les menaces de sabotage de cette même Daimler, les dons intéressés à la Croix-Rouge, les sociétés par actions de la bienfaisance. Parmi les autres exemples, le libéralisme commercial paradoxal et effronté de Thyssen qui, en pleine guerre, vend des boucliers à l'armée allemande à 117 reichsmarks la pièce, et à 68 reichsmarks au gouvernement néerlandais. Les hommes de confiance des grands industriels deviennent les conseillers des bureaux gouvernementaux. Les épisodes d'escroquerie que relate Frölich sont nombreux. Les impôts de guerre se répercutent principalement sur la consommation de masse. Le livre contient beaucoup d'affirmations qui font réfléchir. Rappelons-en deux. " Regardez le monde tel qu'il était avant la guerre, et vous verrez que c'était un monde qui était fait pour la guerre ", écrit Frölich au début du texte. Il parle d'économie mondiale, de concentration du capital, de blocs de puissances, d'armements, de partage des marchés... Si l'on fait une comparaison, comment le monde d'aujourd'hui se présente-t-il ? " Pour nous, aujourd'hui, il est clair que les deux questions que constituaient le maintien de la paix et la révolution, n'en faisaient qu'une. Lutte contre la guerre voulait dire lutte de pouvoir contre la bourgeoisie dans tous les pays, autrement dit lutte révolutionnaire. Aujourd'hui, il est tout aussi clair pour nous que la lutte révolutionnaire présuppose certaines conditions spirituelles, morales et organisationnelles. " Et encore : " Le désarmement était une utopie. A tout moment, il était possible d'en contourner les effets en créant de nouveaux moyens de guerre. " La critique de Frölich à l'égard des positions de Karl Kautsky est ponctuelle. Ce dernier imaginait un capitalisme sans l'impérialisme et sans politique de puissance. Une lutte véritable pour la paix et contre le militarisme n'est possible qu'à la condition d'être une lutte contre le capitalisme. En conclusion de son livre, Frölich affirme qu'il ne voit pas la paix dans l'avenir de l'Europe : " Certains Etats se sont effondrés. Sous les ruines de la guerre mondiale gisent les cendres des vieilles monarchies. Le monde a été partagé de manière différente. La France se considère comme la première puissance du continent européen, les Etats-Unis comme la première puissance du monde. Certains Etats impérialistes ont été détrônés. Les colonies ont fait un grand pas en avant sur la voie de leur libération. L'Allemagne et l'Autriche sont devenues elles-mêmes des colonies. ... Les peuples se sont laissés entraîner au massacre de masse dans le but de renverser le militarisme allemand qui menaçait tout le monde. Ce but "élevé" est atteint, et le monde, plus sinistre que jamais, regorge d'armements. Avant la guerre, les armées comptaient sept millions d'hommes ; elles en comptent onze millions après la guerre. ... On dit que ce sera la dernière guerre. La Société des Nations existe désormais. Les tribunaux d'arbitrage sont mis à contribution. Les peuples sont unis sur le papier par de sacro-saints traités qui n'engagent à rien. En vue de la prochaine guerre, les techniciens et les chimistes se mettent au travail et les Etats s'arment. ... Et pourtant ! La bourgeoisie s'est elle-même porté le coup le plus terrible en déclarant cette guerre. Dans l'immense empire de l'Est, la classe de l'avenir a déjà triomphé. Les vieilles puissances capitalistes sont grosses de la révolution. Et si aujourd'hui la bourgeoisie, dix ans après ce maudit 4 août, cherche encore une fois à prêcher la conciliation des classes en vue de l'extermination des peuples, alors retentira le cri de Karl Liebknecht, répété par des millions de voix : Contre la guerre, révolution ! " Les choses ne sont pas allées comme Frölich l'espérait. L'erreur de 1914-1918, sous d'autres formes, a déjà été répétée en 1939-1945. Elle ne doit plus se répéter. Voilà pourquoi elle doit être connue.

05/2014