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Récits de voyage

"Notre coeur tend vers le Sud". Correspondance de voyage 1895-1923

" Pourquoi, donc, quittons-nous ce lieu idéalement beau et calme et riche en champignons ? " s'interroge Freud, alors qu'il séjourne, en compagnie de sa belle-sœur Minna, dans une petite ville du Tyrol du Sud en septembre 1900. " Simplement parce qu'il ne nous reste qu'une semaine à peine, et que notre cœur, comme nous l'avons constaté, tend vers le Sud, vers les figues, les châtaignes, le laurier, les cyprès, les maisons ornées de balcons, les marchands d'antiquités... " Le Sud ? Ce sera d'abord l'Italie. Rome, bien sûr, ses entrailles et ses ruines. Mais bientôt, plus au sud encore, la route de toutes les splendeurs, celle de Naples, de Pompéi, de Ravello, de Positano, de la Costiera amalfitana, de Palerme et d'Agrigente. Prodigieux territoires que Freud découvre la quarantaine venue, lorsque sa situation matérielle l'autorise enfin à voyager. S'instaure alors le rituel chaque année, fin août ou début septembre, lorsque sa femme et ses six enfants ont pris leur quartier d'été, il s'échappe quelques semaines à l'étranger. De cette passion pour le voyage témoignent les 189 cartes postales et les 56 lettres ici réunies en un volume splendide, vibrant de découvertes fastueuses, de la beauté des sites, de l'émotion au quotidien. Freud observe, note, décrit, s'enthousiasme et raconte à son interlocuteur les surprises du jour. Le plus souvent, c'est à sa femme ou à l'un de ses enfants qu'il s'adresse. Son Baedeker à la main, il arpente les chemins de Sicile, déambule dans Rome, goûte aux plaisirs de la bouche et de l'âme. Viendra bientôt le tour d'Athènes. Mais il y aura aussi l'Angleterre et les Etats-Unis. Car si le cœur de Freud tend vers le Sud, sa raison le ramène inexorablement au Nord... En septembre 1923, c'est avec sa fille Anna qu'il se rend à Rome pour la septième fois. Voyage emprunt de nostalgie, visites haletantes des musées. Freud souffre déjà du cancer qui l'emportera, loin du Sud, à Londres, chassé par le nazisme, alors que le monde d'hier a bel et bien vécu. Et ce voyage à Rome, sûrement le sent-il, est pour lui le dernier.

03/2005

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Critique littéraire

L'atelier du roman N° 45, Mars 2006 : L'Europe du rire

L'homme qui porte un regard trop lucide sur toutes les perspectives d'une situation limite n'a sans doute d'autre issue que le désespoir. Seul celui qui, avec un oeil émoussé, prend cette situation uniquement comme l'un des aspects de la vie quotidienne, est en mesure de lutter contre elle. Kenzaburô Ôé. La pensée scientifique n'est ni tragique ni comique. D'où son arrogance à faire croire qu'elle peut faire basculer toute limite, même celle de la mort. A l'opposé, jamais on ne pourrait concevoir l'aventure romanesque sans la morale tragi-comique. Takis Théodoropoulos. Gustave Flaubert et Ion Luca Caragiale, qu'une génération sépare, ont eu, face à la révolution, une attitude plutôt ironique qu'enthousiaste. Montés, malgré eux, dans la locomotive du progrès qui roulait sur les rails du XIXe siècle, ils ne se sont pas laissés enivrer par la vitesse. Au contraire, ils ont alerté les esprits quant à la direction adoptée. Adrian Mihalache. J'arrive à distinguer dans l'abstrait l'humour de l'ironie, du comique, de l'esprit, et du burlesque. Mais au bout du sixième jour Dieu créa le portable et se reposa. Fernando Arrabal. Plus encore qu'une cause ou qu'une stratégie, l'humour est un sens - une réalité diffuse, aptitude et intuition, connaissance et existence mêlées, façon tout à la fois de comprendre le monde et de l'exprimer. Dominique Noguez. Juan Carlos Onetti, lui, superbement indifférent aux diktats théoriques, n'a jamais proclamé son obsession de " modernité ". [¿] Il nous parle au plus près, à hauteur de ce que nous sommes, bien malgré nous, devenus : des êtres post-Hiroshima, post-Auschwitz et post-lendemains qui chantent. Jean-Pierre Cescosse. Pour les grands marchands de la planète qui contrôlent nos existences, le clivage n'existe pas : la racaille et la non-racaille se retrouveront toujours dans les grandes surfaces à pousser des caddies. Christian Cogné. L'homme dépourvu d'humour, et nous en connaissons tous quelques-uns, surtout ceux d'entre nous qui travaillent pour l'université, représente la mort. Keith Botsford.

03/2006

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Sociologie

SERVICES DE PROXIMITE ET VIE QUOTIDIENNE. De nouvelles sociabilités urbaines

Le ménage, le repassage, la garde des enfants, le nettoyage des cages d'escalier, l'entretien et la réparation des bâtiments, l'usage de la domotique pour réguler le chauffage, le portage des repas à domicile sont des activités banales de la vie quotidienne en habitat urbain, individuel ou collectif. Ils constituent une partie de ce que l'on appelle aujourd'hui les services de proximité. Ils organisent la vie du quartier à la fois sur une base sociale, familiale, amicale ou de voisinage, et technique, avec notamment les nouvelles technologies de l'information, comme celles liées à l'informatique ou minitel. Les services de proximité sont donc des analyseurs des nouvelles sociabilités et des nouveaux modes d'habitat en cours d'émergence aujourd'hui en France. Les enquêtes, menées par des sociologues et des anthropologues, font ressortir que déléguer un travail domestique ne va pas de soi, que ce soit par rapport à la gestion de l'espace intime du logement ou par rapport aux stratégies d'organisation du temps dans la vie quotidienne. Elles montrent comment sont réinterprétées les nouvelles technologies domestiques, comme la domotique, soit dans le sens d'une demande "sécuritaire", soit dans celui d'une valorisation statutaire de l'habitat. Elles font ressortir comment les services de proximité, et notamment ceux qui dépendent de l'action sociale, peuvent être la source de nouveaux liens sociaux, tout particulièrement pour les "exclus". Ces recherches concrètes de sociologie du quotidien en ville réactualisent la question du fonctionnement et de la diversité des services ; qu'ils soient marchands et pris en charge par des entreprises privées ou parapubliques, qu'ils soient fondés sur le don et le contre-don au sein de la famille ou entre amis, ou sur la gratuité comme les services publics, ou encore qu'ils soient la base d'une nouvelle utopie sociale. Les sciences sociales montrent dans ce livre que le lien social et la sociabilité n'ont pas disparu mais qu'ils prennent de nouvelles formes. La multiplication des services de proximité en est l'indicateur le plus significatif.

11/1998

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Histoire internationale

L'épopée sibérienne. La Russie à la conquête de la Sibérie et du Grand Nord

L'ouvrage est consacré à l'exploration de la Sibérie et du continent eurasien du XVIe au XXe siècle, la spectaculaire "conquête de l'Est". C'est un récit d'aventures grandiose, une véritable épopée, dont le fil conducteur est la recherche d'un nouvel eldorado, d'un continent inconnu. Elle commence par la saga des Stroganov, une famille de marchands poussée par l'appel de la fourrure, qui construit un empire au nord de la Moscovie et finance l'expédition du Cosaque Ermak en 1582, ouvrant ainsi la porte de la Sibérie. Puis le lecteur suit la longue et difficile avancée jusqu'au Pacifique à travers un désert de glace. Les premières expéditions sont des expériences de survie, qui revêtent ensuite un caractère scientifique : l'énigme d'une séparation entre l'Asie et l'Amérique, qui passionne les contemporains, conduit à la découverte du Kamtchatka, du détroit de Béring et de l'Alaska aux XVIIe et XVIIIe siècles. Les explorateurs sont des savants qui, par leurs découvertes d'espèces inconnues ou disparues, leurs rencontres avec des peuples indigènes, participent à la mise en oeuvre d'une grande encyclopédie du monde. Dans la troisième partie l'auteur montre comment la Russie élargit sa sphère d'influence en Extrême-Orient et entre en concurrence avec l'Amérique, la Chine et l'Europe dans le contexte de la révolution industrielle. Le Transsibérien ou l'organisation du système concentrationnaire, du bagne tsariste au Goulag soviétique précèdent la conquête de l'Arctique puis les enjeux contemporains des hydrocarbures. L'Epopée sibérienne est un ouvrage de référence, riche et détaillé, rédigé dans un style accessible. L'auteur trouve un équilibre entre la rigueur historique et le souffle narratif. Le lecteur est emporté dans la description très pittoresque de la Russie, les épisodes sont décrits avec force détails, les situations sont reconstituées de façon précise et concrète. Fruit de nombreuses années de recherches effectuées dans les bibliothèques du monde, les archives russes récemment ouvertes, de nombreux voyages et rencontres avec les meilleurs spécialistes mondiaux, L'Epopée sibérienne est également le premier ouvrage complet écrit et publié en français sur le sujet. Il contient une cartographie originale (15 cartes) ainsi qu'un certain nombre d'illustrations souvent inédites.

03/2018

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Histoire de France

Une histoire du luxe à Genève. Richesse et art de vivre aux XVIIe et XVIIIe siècles

Le nom de Genève suggère deux idées contradictoires. C'est d'abord la cité de Calvin, figure tutélaire qu'on crédite volontiers d'une austérité sans concession. C'est ensuite une ville de marchands, d'horlogers et de joailliers, qui a toujours cultivé les produits de luxe tandis que ses banquiers en faisaient un concentré de la richesse du monde. Austérité et richesse : Corinne Walker s'est demandé quelle est, dans l'histoire de la ville, l'origine de ces deux notions. Elle est remontée aux lois somptuaires attribuées à Calvin, documents aussi souvent cités que peu connus. Après en avoir scruté les nombreuses expressions du XVIe au XVIIIe siècle, elle examine l'application qu'en faisait la "Chambre de la Réformation" , tribunal dont les délibérations permettent de reconstituer les représentations sociales en même temps que la vie quotidienne d'une société, de ses pratiques et de ses goûts. Dès le XVIIe siècle, et surtout au XVIIIe siècle, Genève s'inspire moins de "l'austère Calvin" que des modèles parisiens en matière de mode (les femmes sont ici à l'honneur), mais aussi d'architecture. Dans un souci d'ordre social, les patriciens genevois qui gouvernent la ville ne se croient pas tenus de respecter les limites qu'ils voudraient imposer aux basses classes. D'où un art de vivre dans des intérieurs confortables, rehaussés de miroirs et de tableaux de prix, qu'encourage Voltaire qui prend ses quartiers non loin de Genève. De ce monde cosmopolite qui apprécie les joies de l'existence, où l'on est sensible aux beaux-arts et où l'on pratique une musique de qualité, Corinne Walker nous propose un tableau attachant, en faisant revivre certains de ses représentants : les membres de la famille Pictet, le pasteur Ami Lullin et sa fille, la charmante Manon, ou le célèbre Horace-Bénédict de Saussure. Aussi bien le pasteur que le savant s'entendent à montrer comment il est possible de concilier une vie de haut vol avec une éthique qui recommande aux élites de cultiver les lumières, en donnant à l'art et aux nouvelles sciences la place qui leur revient dans la culture de l'honnête homme.

12/2018

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Religion

L'Eglise et l'argent à l'époque moderne

Au cours de son histoire deux fois millénaire, l'Eglise a dû rendre des comptes sur l'économie, les usages de l'argent et toutes les problématiques qui leur sont associées. Les théologiens et d'illustres penseurs s'en sont chargés. Mais, au fond, il s'agit d'une question qui intéresse tout un chacun. C'est donc une question qui interpelle les consciences et en même temps, si on l'examine dans son environnement religieux, elle ne peut être séparée d'autres éléments auxquels elle est inextricablement liée : l'économie, la politique, le droit ... L'ouvrage se concentre sur la période moderne, qui a hérité du Moyen Age quelques importantes incitations, provenant en particulier du monde franciscain et, pour certains, déjà du monde monastique. Dans l'Italie de la fin du Moyen Age naissent les assurances et les banques modernes ; les Flandres et d'autres aires européennes connaissent également un impressionnant développement. Ces nouveautés sont rendues possibles par les grandes mutations du temps, à commencer par la découverte du Nouveau monde et ses incidences sur le plan économique. Il est alors indispensable de repenser, de rénover et de proposer des réflexions inédites, en mesure de répondre à la mutation et aux enjeux en cours. L'objet central du livre est le prêt à intérêt. Ce n'est qu'avec le temps qu'on distingue l'usure du prêt à intérêt légitime et non condamnable. C'est une affaire d'importance. En elle se reflètent les grands confits qui agitent l'intérieur même de l'Eglise, surtout dans la seconde moitié du xviie siècle. Elle représente aussi une grille de lecture très intéressante pour mieux comprendre l'évolution générale de l'Eglise. Cela concerne tous les membres de la société : les riches qui possèdent un capital à investir ; les marchands qui, même riches, ont besoin d'un capital liquide afin de développer leurs affaires. Cela concerne aussi les pauvres qui ont besoin d'argent pour subvenir à leurs premières nécessités ; cela concerne enfin les petites institutions ecclésiastiques et les personnes aux faibles ressources, qui possèdent néanmoins quelques liquidités et doivent vivre sur le profit généré par celles-ci.

01/2019

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Finances publiques

Revue française de finances publiques N° 153, février 2021

Sommaire - RFFP N°153 - Février 2021 - Editorial : Autonomie fiscale locale : la longue marche vers un retour aux origines, par Michel Bouvier Contrôle fiscal des entreprises : Quelles évolutions ? Quels nouveaux enjeux ? Avant-propos, de Jérôme Fournel Nouvelles formes, nouvelles modalités Contrôle fiscal : nouveaux enjeux, par Philippe Thiria Le datamining et le ciblage des opérations de contrôle fiscal à la DGFiP, par Stéphane Créange Contrôle fiscal à distance : évolution ou révolution, par Jean Sayag Quelle gouvernance du contrôle fiscal ? Quelle évaluation et quel suivi par le Parlement ? par Laurent Saint-Martin La mesure de la fraude aux prélèvements obligatoires : un enjeu démocratique sous-estimé, par Christophe Strassel Quel devenir du principe de confiance légitime ? par Virginie Restino Quelle gouvernance du contrôle fiscal dans un contexte international globalisé ? par Bernard Castagnède Quelle appropriation par les acteurs ? La nouvelle relation de confiance dans le contrôle fiscal des entreprises : vers plus de sérénité ? par Patricia Sellière et Frédéric Iannucci Réinventer le contrôle fiscal des entreprises dans la nouvelle relation de confiance ? Point de vue d'un directeur fiscal, par Bernard Bacci La formation à la DGFiP : faire rimer quantité et qualité, par Antoine Magnant Les nouveaux acteurs du contrôle fiscal, par Jean-Raphaël Pellas - CHRONIQUE DE GOUVERNANCE BUDGETAIRE La comptabilité publique : achever ou parachever la LOLF ? Première partie : L'alignement progressif de la comptabilité des princes sur celle des marchands, par Bernard Adans Les limites de la comptabilité générale appliquée aux comptes publics, par Jean-Paul Milot Fiscalité verte et "budget vert" : Critiques écologiques et perspectives financières, par Robin Degron Que reste-t-il de la gestion de fait ? par Emilien Quinart - CHRONIQUE DE GOUVERNANCE FINANCIERE LOCALE La certification des comptes locaux. Approche comparée. Rapport de FONDAFIP, étude coordonnée par Marie-Christine Baranger Les budgets participatifs locaux : un outil de participation citoyenne en développement mais aussi en trompe-l'oeil ? par Eric Portal Réflexions sur le cadre juridique du budget participatif, par Emilien Goguel-Mazet - CHRONIQUE DE GOUVERNANCE FINANCIERE PUBLIQUE COMPAREE Constitution et lois de finances dans l'espace UEMOA. Quelques variations dans la régulation d'un domaine spécifique, par Moussa Zaki - CHRONIQUE BIBLIOGRAPHIQUE I. - Compte rendu d'ouvrage, par Noureddine Bensouda II. - Vient de paraître

03/2021

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Economie

Traders, vrais maîtres du monde. Enquête sur le marché des matières premières

Beaucoup d'entreprises font tout pour être connues. D'autres, et non des moindres, cherchent à se faire oublier, à échapper à tout prix aux radars médiatiques. Parmi elles, les entreprises de négoce international de matières premières. Le grand public ignore que ces géants discrets, dont les salariés peuvent se compter par dizaines de milliers, jouent un rôle essentiel dans la marche du commerce et de l'économie mondiale. La nature même du métier de négociant est un mystère pour les non-initiés. Qui sait comment on met à la disposition des industriels, minerais ou céréales, hydrocarbures ou sucre, café ou coton, là où ceux-ci le veulent, quand ils le veulent et dans les quantités dont ils ont besoin ? Qui sait comment ces marchands de matières premières permettent à l'industrie de produire ce que nous utilisons quotidiennement, avions, voitures, ordinateurs, téléphones ? Qui sait que, sans eux, le monde agricole ne pourrait pas nous nourrir ? Tout au long du XXè siècle, cette activité s'est développée sans trop de problèmes et a pu répondre à la demande grâce au concours de marchés financiers spécialisés. Mais, depuis le début du XXIè siècle, le business des matières premières a été envahi par les spéculateurs. Fonds d'investissements et fonds de pension ont vite compris que la croissance économique de la Chine, de l'Inde et du Brésil allait faire monter les prix des denrées de base et que des gains faciles les attendaient. Parfois, ces institutions financières ont contribué à faire grimper les cours. Ce qui a permis aux sociétés de négoce d'engranger de confortables bénéfices mais a contribué à provoquer de graves crises dans les pays dépendant de leurs importations alimentaires pour se nourrir. Cette réalité a conduit à associer dans une même réprobation les grands spéculateurs financiers et les grandes maisons de négoce. Et cette réprobation a conforté les négociants internationaux dans leur volonté têtue de passer inaperçus. Méritent-ils tant d'opprobres ? Sont-ils les affameurs du monde, avides de profits rapides ? Ou sont-ils un mal nécessaire, indispensables à l'organisation de marchés ?

02/2017

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Napoléon

Le blocus. Napoléon et le blocus maritime - Pointe de Bretagne 1793-1815

De 1793 à 1815, la France fait face au plus long conflit maritime de son histoire, marqué pourtant par deux seules grandes batailles : Aboukir en 1798 et Trafalgar en 1805. Mais le blocus maritime qu'imposent les Britanniques se ressent durement sur les côtes, et plus particulièrement celles de la Bretagne. Nous sommes alors en pleine période napoléonienne et le premier consul Bonaparte sera sacré empereur en 1804. Le blocus maritime est une réponse directe au blocus continental imposé par Napoléon et ses vassaux et alliés, de l'Espagne à la Russie, visant à étouffer l'économie de la perfide Albion. Car celle-ci est maîtresse des mers et la flotte française est réduite à néant ou immobilisée dans les ports sous la menace constante des canons anglais qui interdisent toute sortie. Les matières premières issues des colonies et les marchandises manquent, les descentes ennemies se multiplient, affolant les défenses côtières, les espions font florès, les îles de la mer d'Iroise sont un enjeu important... La réponse militaire est entravée, mais des initiatives plus modestes de harcèlement sont prises, visant à percer le blocus ou à arraisonner des vaisseaux marchands : c'est la guerre "de course" qui voit les populations littorales et les marines s'adapter à la contrebande, soit pour la favoriser, soit pour la combattre, suivant à quelle rive de la Manche elle entend servir... Le conflit ne se limite pas au littoral breton, loin s'en faut ! Cependant, un de ses lieux emblématiques est sans conteste l'Iroise, large porte d'accès du port de Brest. Pendant plusieurs années, malgré quelques nuances, les seules voiles qu'on peut y voir sont... anglaises. Le canal de Nantes à Brest sera une autre réponse de Napoléon pour tenter d'amoindrir les effets du blocus sur les voies de circulation. Cette " guerre des côtes " est ici évoquée avec brio par Jean-Jacques Grall, fruit d'un patient travail de collecte d'archives et d'analyse de ses épisodes les plus marquants. Parfois, la réalité dépasse la fiction et on se retrouve plongé dans des aventures dignes des plus beaux scénarios hollywoodiens !

03/2024

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Economie

La privatisation de l'Etat

En 1900, il semblait inenvisageable que l’État devienne propriétaire d’entreprises, qu’il se transforme en industriel, en marchand ou en banquier. N’était-ce pas risquer d’aboutir un jour au collectivisme ? Un siècle plus tard, c’est l’amorce d’une privatisation de l’État, oxymore que certains jugent scandaleux et inadmissible, qui est à l’ordre du jour – y compris lorsqu’un ministre brandit contre un groupe industriel la menace d’une nationalisation. Selon une approche héritée de la Révolution, l’État ne saurait être que res publica, la chose de tous, échappant radicalement à toute privatisation. Pourtant, certaines structures étatiques ont, ou ont pu avoir, des rapports beaucoup plus complexes et plus nuancés avec la sphère privée : et en particulier l’État français sous l’Ancien régime, moderne, structuré et décentralisé, qui n’hésite pas à déléguer à l’initiative privée une large part de ses missions régaliennes. La figure de l’État exclusif et monopolisateur n’est donc pas une fatalité, et il est d’autres façons de le concevoir. Cette privatisation de l’État constitue du reste une tendance lourde dans la plupart des pays développés, où cette évolution se réalise selon deux modalités : la première (« l’État vers le privé ») correspondant à un transfert graduel de compétences, la seconde, plus novatrice (« l’État comme privé »), tendant à assimiler l’État à une personne privée, sans qu’il soit tenu compte de la singularité irréductible qui résulte de son objet et de sa nature. Pour le juriste, pour l’économiste et le financier, pour le politique, et plus largement, pour le citoyen, l’État et son devenir sont plus que jamais au centre du débat.

01/2013

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Sociologie

L'épreuve de l'argent. Banques, banquiers, clients

L’Épreuve de l’argent est un voyage dans les banques de détail en France au début du XXIe siècle. Pourquoi le contact avec la banque est-il un tourment de la vie ordinaire ? Et en quoi constitue-t-il une épreuve ? Les relations entre banquiers et clients, parfois violentes, souvent méfiantes, sont fondées sur des contradictions structurelles venant de deux définitions de ce qu’est la banque : une institution sociale assurant un service public ou un espace marchand poursuivant des buts uniquement monétaires. Les banques françaises se sont ouvertes au grand public à la fin des années 1960. Elles étaient alors nationalisées et proposaient des produits encadrés par l'État. Depuis les années 1980, elles ont entamé un « tournant commercial » qui a transformé leurs modes de recrutement et leur management comme les services proposés aux clients, désormais regroupés en « segments » et en « profils ». Dans les années 1960 et 1970, le client bancaire « type » était un salarié disposant d’un revenu permanent, qui lui permettait de projeter épargne et crédits. Alors que la situation de l’emploi a changé, que les carrières sont moins sûres, et que l’insertion professionnelle des jeunes générations s’est compliquée, les banques continuent à exiger une certaine stabilité, professionnelle, mais aussi personnelle et familiale. Cela les mène soit à rejeter une partie de leurs clients, soit à trouver des moyens de faire « comme si » les clients ressemblaient aux salariés stables nécessaires au commerce d’argent tel qu’elles l’ont organisé. Les clients eux-mêmes font en sorte de ressembler au modèle exigé. Au travers d’entretiens avec des emprunteurs de crédit immobilier âgés de 25 à 40 ans, vivant en région parisienne et bénéficiant d’un capital culturel supérieur à leur capital économique, le livre donne à voir ces efforts de mise en conformité de soi avec l’image du « bon client bancaire ».

01/2012

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Policiers

Les deux premières enquêtes de William Monk. Un étranger dans le miroir ; Un deuil dangereux

Un étranger dans le miroir William Monk, inspecteur de police chevronné, se réveille à l'hôpital. Violemment agressé il y a quelques semaines, il a perdu la mémoire. Ce qu'il s'empresse bien de taire à ses supérieurs, qui auraient tôt fait de l'exclure manu militari de la police londonienne. Revenu à la vie professionnelle, il mène parallèlement une enquête sur le meurtre d'un jeune aristocrate, survivant de la bataille de Crimée, et sur lui-même. Il découvre d'abord qu'il n'était ni très sympathique ni très aimé, et qu'il avait laissé tomber sa famille, d'origine trop modeste, pour mieux réaliser ses ambitions. Il se rend compte aussi qu'il avait été mêlé de très près au meurtre sur lequel son supérieur, qui veut sa peau, le laisse investiguer...   Un deuil dangereux Décembre 1856 à Londres. William Monk et son équipier, le sergent John Evan, enquêtent sur la mort d'Octavia Haslett, une des filles de Sir Basil Moidore qu'on a retrouvée poignardée dans sa chambre. Comme il s'agit d'une famille huppée, le chef Runcorn recommande à son inspecteur de mener ses investigations avec du doigté et une certaine retenue. La thèse officielle attribue ce crime à un cambrioleur qui aurait été surpris par la victime. Après avoir présenté ses condoléances aux membres de la famille, Monk commence à les interroger mais, visiblement, ses manières comme ses questions déplaisent. De son côté, Evan retrouve Chinese Paddy, marchand de poisson le jour et monte-en-l'air le soir. Durant la nuit tragique, il faisait le guet à proximité de la maison de Sir Basil, et affirme n'avoir vu personne en sortir. Monk doit s'y résoudre : le meurtrier était déjà dans la maison. Elle a ensuite maquillé le meurtre pour brouiller les pistes.

11/2014

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Non classé

Bougie neuvaine Saint Etienne avec prière

Lampe de Neuvaine sérigraphiée avec prière au dos. Neuvaine cylindrique plastique transparente. Temps de brûlage 216 heures. Prière de Saint Etienne : Seigneur bénis nous et envoie en nous ton Esprit-Saint, le souffle de vie par qui ton fils a tout créé ; car tu es le père de la multitude des hommes et tu nous appelles à la sainteté de vie ; Tu nous donnes ton fils bien-aimé pour qu'à sa suite nous répondions selon notre propre vocation à tes appels ; marchand ainsi dans les pas du Christ. Pasteur de ton peuple tu nous envoie dans le monde travailler à ta vigne en humble disciple ; donne-nous en abondance le zèle apostolique et le courage missionnaire qui anime à Saint-Etienne le patron de notre diocèse et le protecteur de notre fraternité. Par lui étends sur nous ta bonté et ta bienveillance là où nous serons Témoins de ton amour et de ta miséricorde. Père très bon fais qu'ensemble vivant en frère et soeur à l'image des premières communautés de l'Eglise naissante nous ayons le souci d'une vie simple, fraternelle, ouverte à tous. Que l'écoute de ta parole d'amour que tu nous prodigue sans cesse et le désir de faire ta volonté soit la nourriture de chacune de nos journées ; que nos activités pastorales ou professionnelles te rendent gloire et manifeste ta présence au monde. Sans toi nous ne pouvons rien faire ; remplis nous de grâce et de puissance et procure nous la sagesse que tu donnas à ton serviteur Etienne lors de son martyr ; afin qu'en toute chose nous contemplions ton visage. Nous t'en prions toi qui règne, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. amen

02/2018

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Littérature étrangère

Ce genre de petites choses

Ce genre de petites choses. En cette fin d'année 1985 à New Ross, Bill Furlong, le marchand de bois et charbon, a fort à faire. Aujourd'hui à la tête de sa petite entreprise et père de famille, il a tracé seul sa route : élevé dans la maison où sa mère, enceinte à quinze ans, était domestique, il a eu plus de chance que d'autres enfants nés sans père. Trois jours avant Noël, il va livrer le couvent voisin. Le bruit court que les soeurs du Bon Pasteur y exploitent à des travaux de blanchisserie des filles non mariées et qu'elles gagnent beaucoup d'argent en plaçant à l'étranger leurs enfants illégitimes. Même s'il n'est pas homme à accorder de l'importance à la rumeur, Furlong se souvient d'une rencontre fortuite lors d'un précédent passage : en poussant une porte, il avait découvert des pensionnaires vêtues d'horribles uniformes, qui ciraient pieds nus le plancher. Troublé, il avait raconté la scène à son épouse, Eileen, qui sèchement lui avait répondu que de telles choses ne les concernaient pas. Un avis qu'il a bien du mal à suivre parce froid matin de décembre, lorsqu'il reconnaît, dans la forme recroquevillée et grelottante au fond de la réserve à charbon, une très jeune femme qui y a probablement passé la nuit. Tandis que, dans son foyer et partout en ville, on s'active autour de la crèche et de la chorale, cet homme tranquille et généreux n'écoute que son coeur. Claire Keegan, avec une intensité et une finesse qui donnent tout son prix à la limpide beauté de ce récit, dessine le portrait d'un héros ordinaire, un de ces êtres par nature conduits à prodiguer les bienfaits qu'ils ont reçus.

11/2020

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Histoire de France

Gens du Moyen Age. Six croquis de la vie ordinaire

Eileen Power est âgée de trente-cinq ans lorsqu'elle met la dernière main, en 1924, à ce petit livre extraordinaire, rédigé comme un antidote à la littérature savante des historiens. Elle y déroule la vie de six "personnes ordinaires" saisies dans leur vie familiale et dans leurs activités professionnelles: le paysan Bodo et sa femme Ermentrudis, habitants d'un domaine rural près de Paris à l'époque de Charlemagne ; Marco Polo et les missionnaires catholiques en Extrême-Orient au XIIIe siècle; Madame Eglentyne, la prieure de Chaucer sortie des Contes de Canterbury; un vieux bourgeois de Paris, décrivant à sa jeune épouse l'art de bien tenir son ménage à la fin du XIVe siècle; Thomas Betson, marchand anglais de l'Etape des Laines au XVe siècle et sa promise, la petite Katherine Riche; la lignée des Paycocke, manufacturiers de draps de Coggeshall, régnant sur leur monde de fileuses, de cardeurs, de tisserands, de peigneurs et de teinturiers au XVIe siècle. Croisant toutes les sources à sa disposition, documents fonciers, récits de voyage, testaments, contes et romans, peintures chinoises, pierres tombales et décorations d'église, elle livre ici une leçon magistrale d'histoire vivante, une nouvelle manière d'écrire l'histoire très proche de celle de Marc Bloch dans la Société féodale. Pionnière, son oeuvre annonce les premiers accomplissements de la microhistoire comme Le fromage et les vers de Carlo Ginzburg (1976) ou Le retour de Martin Guerre de Natalie Zemon Davis (1983). Resté jusqu'ici inédit en français, Medieval People est régulièrement réédité en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis où il est considéré comme un classique de l'histoire sociale. Il a été traduit en espagnol, en japonais, en néerlandais, en italien et en coréen.

03/2012

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Sphère économique

RÉSISTE POUR DE NOUVEAUX JOURS HEUREUX. SÉRIE 1 - ÉPISODE 1

C'était avant la crise des "subprimes" . Le milliardaire Américain David Rockefeller1 alors président de la Trilatérale déclarait devant les classes dirigeantes des pays de la triade. (Etats-Unis, Europe, Japon) : "Tout ce dont nous avons besoin, c'est de la crise majeure et le peuple acceptera le nouvel ordre mondial". Depuis, deux crises ont détourné 1100 Milliards de ressources publiques (notre argent) vers les marchés financiers et le secteur marchand sans contre parties. Ils ont doublé la dette de la France : Le casse du siècle ! Pour quels résultats ? Or, nous découvrirons sans tomber dans l'angélisme, qu'en utilisant autrement les ressources publiques, les crises de 1929 et 1945 bien plus graves, ont été résolues en produisant une reprise économique exemplaire, une augmentation du pouvoir d'achat et créé des millions d'emplois qui ont mis fin au chômage de masse ... Alors nous dit-on : "Le monde a changé, nous ne sommes plus en 1929 ou 1945. ". . - Que le monde ait changé, merci du scoop ! Nous sommes parfaitement informés. Nous allons même découvrir qui l'a fait changer, comment, pourquoi, et en faveur de qui ? Le peuple doit s'organiser se rassembler au-delà des clivages politiciens pour exiger une réorientation des ressources publiques vers des investissements massifs générateurs d'emplois, le pouvoir d'achat des ménages les plus modestes et Instaurer de nouvelles modalités de production et d'échange. Or, rien ne sera possible sans être au clair sur la mondialisation. Mais de quoi s'agit-il ? 1 David Rockefeller, né le 12 juin 1915 à New York et mort le 20 mars 2017, est un homme d'affaires et milliardaire américain. Membre du club de Bilderberger et fondateur de la Trilatérale dont il fut le président.

02/2022

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Religion

L'histoire de toute ma vie. Autobiographie d'un potier d'étain calviniste du XVIIe siècle

Né à Obernai (Alsace), en 1596, dans une famille d’artisans aisée et en vue, Augustin Güntzer est éduqué dans la confession calviniste. À 19 ans, après un apprentissage chez son père, potier d’étain, il entreprend à pied un premier voyage de compagnon. Pendant quatre ans, il parcourt l’Allemagne et l’Italie, poussant jusqu’à Sienne et Rome où il découvre les moeurs des «papistes ». Un second voyage d’un an et demi le conduit en Lettonie, au Danemark, en Angleterre et en France. Ces pérégrinations l’exposent à la faim et au froid, aux bonnes et aux mauvaises rencontres. À son retour, refusant d’abjurer sa foi, il quitte Obernai, se fixe à Colmar où il épouse une veuve fortunée de l’élite protestante. Mais la guerre de Trente Ans fait rage, Colmar est pris par les impériaux, catholiques, et seul l’exil sauve les protestants de la conversion. Augustin Güntzer émigre alors à Strasbourg, où il se débat dans les difficultés matérielles, s’engage comme artilleur et voit mourir sa femme et son fils. Une fois Colmar repris par les armées protestantes, il s’y réinstalle, mais souffre du cantonnement des soldats dans sa maison, du manque de pain, des violences faites à ses filles et du mépris de ses congénères luthériens. À bout de forces, il se réfugie à Bâle, où il survit comme confiseur et marchand ambulant. Supplicié par des maux physiques qui se succèdent depuis l’enfance, il endure de surcroît l’effondrement de ses biens, de son statut social et de ses réseaux de parentèle pour n’avoir jamais renoncé à sa foi, ferment de son existence. Il écrit alors l’histoire de sa vie, où il rend compte à ses enfants de ces déclins et proclame son indéfectible croyance.

06/2010

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Enseignement primaire

Le Bibliobus n° 30 CE2. Contes du Maghreb

Le bibliobus Hachette : des recueils illustrés d’œuvres intégrales, pour bâtir une culture littéraire au cycle 3.Un recueil de quatre œuvres intégrales de littérature de jeunesse illustrées.Conte - AlgérieLe pois chiche magiquede Jean MuziUn jeune garçon, vendu comme esclave, ramasse un jour un pois chiche magique dans le champ de son maître. «Que pourrait bien faire pour moi un petit pois comme toi?» «Tout simplement ton bonheur, lui répond celui-ci, car j’ai le pouvoir de satisfaire tous tes souhaits. » Mais tout est-il toujours aussi simple?Conte - MarocChafik, le marinde Tony BartonUn riche et célèbre marchand cherche à former son fils Chafik au commerce. Il le met sur un bateau rempli de marchandises à vendre au meilleur prix. Et voilà Chafik parti pour le premier de ses trois voyages. Il y croisera l’esclavage, la cruauté, mais aussi l’amour et (qui sait ?) le sens des affaires…Conte - MarocL’oiseau doré et la sloughiad’Henri BergerHassan et Hina ont grandi ensemble et rêvent de se marier. Mais le roi des ghouls enlève Hina. Alors Hassan saute à cheval et, accompagné de sa fidèle sloughia, vole au secours de sa bien-aimée. Par-delà les épreuves et les maléfices, les amoureux parviendront-ils à se retrouver et être heureux?Conte - TunisieM’Hamed, le fils du sultande Nacer KhémirLe sultan veut tuer son fils, car les astres lui ont annoncé que son fils allait le tuer. Pour survivre, M’Hamed doit s’enfuir. Plus tard, pour se réconcilier avec son père, M’Hamed accepte une série d’épreuves périlleuses. Échappera-t-il à l’ogresse, au roi des génies, au sultan et à son destin?Des pistes d'exploitation et des compléments pédagogiques sont téléchargeables gratuitement sur Internet.Accès limité aux enseignants.

03/2010

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XXe siècle

La femme qui en savait trop

Son extraordinaire beauté lui a sauvé la vie. Son brillant esprit a changé la nôtre. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, le destin extraordinaire d'Hedy Lamarr, actrice hollywodienne et inventrice de génie. En 1933, à 19 ans, Hedy Kiesler, séduisante actrice viennoise d'origine juive, épouse Friedrich Mandl, un riche marchand d'armes proche de Mussolini. Conscients de la menace qui vient d'Allemagne, ses parents cherchent, par ce mariage, à la protéger, quitte à accepter pour cela une conversion au catholicisme. Malheureusement, Mandl s'avère être un homme possessif et opportuniste. D'abord opposé à l'Anschluss, il finit par retourner sa veste et obtient les faveurs de Hitler. Horrifiée, Hedy décide de s'enfuir. Installée aux Etats-Unis, elle rencontre le directeur de la MGM et devient sous ses mains Hedy Lamarr, superstar hollywoodienne. Malgré le faste et les mondanités, elle ne peut cependant oublier l'Europe et décide de contribuer à sa façon à l'effort de guerre. Grâce à son intelligence et avec l'aide d'un musicien, elle conçoit un système de codage des transmissions révolutionnaire - technologie qui sera à l'origine, entre autres, du Wifi et de nos téléphones portables. Mais comment accorder le moindre crédit scientifique à la plus belle femme du monde, d'origine autrichienne de surcroît ? Dans ce récit à la première personne, Marie Benedict redonne vie à une femme hors du commun, dont le plus grand rôle fut oublié, voire ignoré, durant des décennies... PRESSE : "... une lecture digne de cette femme magnifique et talentueuse. " New York Journal of Books " L'histoire captivante d'une femme complexe, d'une pionnière. " Kirkus Reviews Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Valérie Bourgeois

10/2021

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Criminalité

Les Reclus de Monflanquin. Une famille sous emprise

Dix ans sous l'emprise mentale d'un manipulateur complotiste : c'est le calvaire qu'ont traversé onze membres d'une même famille de 1999 à 2009. Après L'Affaire Rambla ou le Fantôme de Ranucci, et L'Affaire Kulik ou le Combat d'un père, une nouvelle grande enquête criminelle dans la collection Intime Conviction. Au plus près des faits, ce récit relate comment une famille soudée et saine d'esprit a pu tomber dans la dérive sectaire d'un gourou, Thierry Tilly. Pendant plus de dix ans, onze membres d'une même famille, les Védrines, ont vécu sous le joug d'un Raspoutine des temps modernes, sombrant chaque jour un peu plus dans la folie, l'isolement et la paranoïa. C'est une famille nantie, cultivée, de confession protestante, possédant le château de Martel au coeur du Lot-et-Garonne et bientôt atomisée par un simple petit escroc. Tissant un lien de confiance avec chacun - excepté avec Jean Marchand qui sera vite banni du clan -, percevant leurs failles, Tilly est d'abord serviable, disponible jusqu'à se rendre indispensable. Il fait croire qu'il est agent secret, qu'il connaît leurs secrets (pour mieux les diviser), s'immisce dans leurs finances, assure qu'il avait prédit la tragédie du 11 septembre... Début d'une longue descente aux enfers, les Védrines se coupent du reste du monde et ce, jusqu'en Angleterre où Tilly les a conduits pour "les protéger". Des années de terreur, de destruction psychologique, de lente déchéance (les Védrines sont ruinés : Tilly leur a dérobés plus de 4, 5 millions d'euros ainsi le château familial...) jusqu'au réveil brutal, violent, douloureux. Une " délivrance " qui s'achève (mais peut-on seulement revivre normalement après un tel traumatisme ? ), par le procès en 2013, au terme duquel Tilly est condamné à dix ans de prison.

10/2023

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Romans graphiques

Peau d'homme

Sans contrefaçon, je suis un garçon ! Dans l'Italie de la Renaissance, Bianca, demoiselle de bonne famille, est en âge de se marier. Ses parents lui trouvent un fiancé à leur goût : Giovanni, un riche marchand, jeune et plaisant. Le mariage semble devoir se dérouler sous les meilleurs auspices même si Bianca ne peut cacher sa déception de devoir épouser un homme dont elle ignore tout. Mais c'était sans connaître le secret détenu et légué par les femmes de sa famille depuis des générations : une "peau d'homme" ! En la revêtant, Bianca devient Lorenzo et bénéficie de tous les attributs d'un jeune homme à la beauté stupéfiante. Elle peut désormais visiter incognito le monde des hommes et apprendre à connaître son fiancé dans son milieu naturel. Mais dans sa peau d'homme, Bianca s'affranchit des limites imposées aux femmes et découvre l'amour et la sexualité. La morale de la Renaissance agit alors en miroir de celle de notre siècle et pose plusieurs questions : pourquoi les femmes devraient-elles avoir une sexualité différente de celle des hommes ? Pourquoi leur plaisir et leur liberté devraient-ils faire l'objet de mépris et de coercition ? Comment enfin la morale peut-elle être l'instrument d'une domination à la fois sévère et inconsciente ? A travers une fable enlevée et subtile comme une comédie de Billy Wilder, Hubert et Zanzim questionnent avec brio notre rapport au genre et à la sexualité... mais pas que. En mêlant ainsi la religion et le sexe, la morale et l'humour, la noblesse et le franc-parler, Peau d'homme nous invite tant à la libération des moeurs qu'à la quête folle et ardente de l'amour.

06/2020

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Inde

Le Dernier Maharaja d Indore

Yeshwant Rao Holkar II (1908-1961), dernier maharaja d'Indore, est la figure même du maharaja moderne. Jeune esthète conscient de son absence de pouvoir politique dans une Inde sous domination britannique, ce richissime héritier épris de modernité part dès sa vingtième année à la conquête de l'Europe et des Etats-Unis et se jette à corps perdu dans les années folles. Marié à seize ans à la maharani Sanyogita Devi qui en avait neuf, le jeune prince fait de nombreuses rencontres, dont certaines qui marqueront sa vie entière (Man Ray, Brancusi, Henri-Pierre Roché, notamment). Il se fait grand mécène des artistes occidentaux des années 30 qui raffolent du jeune prince-dandy et de sa très jeune épouse. Le Corbusier, Jacques-Emile Ruhlmann ou encore Eileen Gray décorent l'incroyable palais Art déco qu'il se fait construire au coeur de l'Etat du Madhya Pradesh. Mais derrière cette icône de l'élégance et d'un style de vie devenu modèle pour les autres princes indiens, s'en cache une autre, plus mystérieuse. Fragile et instable, malheureux, mélancolique, déchiré entre les deux mondes irréconciliables qu'il habite - l'Inde et l'Occident -, refusant d'appartenir à aucun, il se retire peu à peu, abandonne son projet d'autobiographie, brûle discrètement ses correspondances et ses papiers, comme pour effacer sa postérité. Une biographie d'un personnage extraordinaire, qui se lit comme un voyage au coeur des années folles mais aussi comme une traversée de l'Inde en voie d'indépendance, tiraillée entre culture coloniale, culture traditionnelle et modernité artistique. Géraldine Lenain est historienne de l'art. Elle a déjà publié Monsieur Loo. Le roman d'un marchand d'art asiatique (Philippe Picquier, 2013).

04/2022

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Pléiades

Oeuvres complètes. Volume 5, Comédies Tome 1, Edition bilingue français-anglais

Même si toutes ont une fin heureuse, les dix-huit "comédies" de Shakespeare ne répondent guère à la définition classique du genre. On peut distinguer dans leur chronologie trois phases, que recouperont à peu près les trois tomes de cette édition. La première phase, "maniériste", qui fait l'objet du présent volume, met l'éblouissante machinerie verbale du jeu de mots au service d'une esthétique de la surprise renversant tous les codes de l'amour pétrarquiste. Dans la deuxième, plus "baroque", l'ambiguïté verbale s'épanouira : c'est le triomphe des bouffons "corrupteurs de mots" (Feste dans La Nuit des rois, Pierre de Touche dans Comme il vous plaira) ; la mélancolie s'insinue cependant, et la duplicité des apparences (jumeaux, femmes déguisées en adolescents), déjà présente dans les oeuvres de la première période, se teinte d'un trouble plus prononcé ou évolue vers l'hypocrisie (Mesure pour mesure). La troisième période, celle des comédies "romanesques" (Le Conte d'hiver, Cymbeline, La Tempête...), se caractérisera par la complexité des intrigues, la multiplicité des personnages et l'opacité du "mystère" central qui les occupe ; leur esthétique de l'émerveillement coïncide avec la création des théâtres à machines. De La Comédie des erreurs et du Dressage de la rebelle (La Mégère apprivoisée), imitées de Plaute et teintées de commedia dell'arte, au Marchand de Venise, qui mêle une comédie urbaine et cruelle à une intrigue galante et sentimentale, en passant par les désopilantes métamorphoses ovidiennes et la poésie féerique du Songe d'une nuit d'été ou par les jeux de langage en cascade - traits d'esprit affutés ou impropriétés cocasses - qui font toute la matière de Peines d'amour perdues, les pièces réunies dans ce premier volume reflètent la multiplicité des facettes d'une écriture toujours pleine d'insolence et d'alacrité.

09/2013

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Critique littéraire

Ovide. Désirer, renaître, survivre

Par son destin personnel comme par son oeuvre, Ovide, qui a vécu à la bascule du monde païen et du millénaire chrétien, a incarné la complexité de la mentalité latine, fière de ses légendes et sensible à la mythologie, mais aussi énergique et rétive à toute oppression. D'abord amusé par les jeux du monde et de l'amour, voire marchand de recettes érotiques, Ovide revint ensuite aux grandeurs des mythes (Métamorphoses) et des rites (Fastes), avant d'inventer les élégies du spleen et de l'exil (Tristes et Pontiques) et d'y méditer puissamment sur la destinée humaine. Tous les auteurs anciens l'ont admiré. Ils aimèrent le raffinement de son écriture, la diversité de son talent et la richesse colorée de son inventivité. Ils furent aussi touchés par la tragédie de sa fin de vie. Ensuite, il ne cessa d'être lu et imité, servant de réservoir inépuisable à l'imagination des poètes et des plasticiens. Il fut l'actuel de toutes les époques, grâce à la beauté, la diversité et la profondeur de son oeuvre. Le livre de Xavier Darcos montre l'éternelle modernité de cet artiste inclassable, de cet érudit libre et ironique qui a capté le mystère du vivant et la puissance des passions, tout en s'insurgeant à sa manière contre l'arbitraire des genres, des pouvoirs et des dieux. Membre de l'Académie française et de l'Académie des sciences morales et politiques, universitaire et homme public, plusieurs fois ministre et ambassadeur, Xavier Darcos est l'auteur d'essais sur l'école, ainsi que de nombreuses publications consacrées à la poésie française, à l'histoire littéraire et à la latinité. Il est désormais Chancelier de l'Institut de France.

08/2020

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Poches Littérature internation

Un océan de pavots

L'Ibis, ancien transporteur d'esclaves reconverti en navire marchand, est au coeur de cette extraordinaire saga indienne. Parti de Baltimore, aux États-Unis, il rejoint Calcutta pour embarquer une cargaison de coolies attendue à l'île Maurice. Parmi eux Deeti, une paysanne ruinée par le commerce de l'opium tenu par les Anglais et qui accule les paysans indiens à la misère ; Kuala, son amoureux, qui l'a sauvée du bûcher funéraire sur lequel elle avait décidé de mourir ; Paulette Lambert, une jeune Française qui se fait passer pour indienne afin d'échapper au mariage sordide auquel l'a condamnée son tuteur ; enfin Jodu, son frère de lait, un jeune Indien, qui s'est engagé comme mousse sur l'Ibis, mais ignore la présence de Paulette parmi les coolies, à l'instar de Zachary Reid, le commandant en second, un Noir qui a tout l'air d'un Blanc et qui risquerait sa carrière si cela venait à se savoir. Dans les flancs de l'Ibis sont également enfermés deux prisonniers condamnés à l'exil : Neel Rattan, un raja trahi par son créditeur anglais, et Ah Fatt, un métis de Chinois et d'Indien, opiomane. Sur le pont, Baboo Nob Kissin est chargé de la surveillance générale. Convaincu que sa sainte tante, qu'il a aimée par-dessus tout, va se réincarner en lui, il se laisse envahir par la pitié et vient en aide aux prisonniers. Tous ces individus aux parcours et aux caractères si dissemblables, seront unis par le périple, un voyage au cours duquel chacun tentera de faire basculer son destin. Il leur faudra pour cela survivre à la rage de l'océan Indien, aux privations, aux maladies, aux révoltes et affronter la cruauté extrême du commandant en second et de son âme damnée.

03/2013

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Littérature étrangère

Les aventures de Chu Liuxiang Tome 2 : Aventures dans le désert de Gobi

Rénovateur du roman d'arts martiaux (Wuxia xiaoshuo), ce talent éclectique commence sa carrière à Taiwan au début des années 1960. La série des "Chu Liuxiang", qu'il entreprend en 1967-1968, lui apportera une popularité universelle. Le style de Gu Long est marqué par la formation classique de son auteur, son interprétation personnelle du bouddhisme chan ainsi que des influences occidentales allant du roman gothique anglais au cartoon. Son univers imaginaire se caractérise par sa gaîté, sa légèreté bondissante, la luminosité d'une écriture visuelle aux couleurs transparentes et la volonté délibérée de sortir de tous les cadres littéraires connus. C'est en compagnie de deux vieux amis que Chu Littxiang émerge du vent et de la poussière du terrible désert du Taklamakan. Hu Tiehua, le Papillon de fer, toujours en proie aux vapeurs du vin et Ji Bingyan, " ce bon vieux coq mort " qui est devenu un riche marchand un peu paranoiaque. Ensemble ils vont se retrouver sous la tente multicolore du roi de l'oasis de Qiuci (Koutcha) et faire connaissance avec les populations tokhariennes qui habitaient les oasis du Gobi plus de mille ans avant l'arrivée des Ouighours. Mais cette fois-ci les méthodes de légèreté et les techniques de combat de Chu Liuxiang ne lui seront que d'un faible secours. Contre la terrible Guanyin de pierre, reine des fleurs et des mirages, il va devoir recourir à une arme encore plus redoutable : la psychologie. Une Seule Goutte de Sang Sur La Plaine Centrale a lui aussi fort à faire avec la petite fille en rouge qui l'admire tant. Et Hei Zhenzhu la Perle noire ne peut les aider. Il vient de changer de sexe.

12/2010

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Histoire internationale

Jean Monnet. 1888-1979

Pour John Kennedy, il était " l'homme d'Etat du monde " ; de Gaulle voyait en lui " l'inspirateur " du processus d'intégration européenne ; selon Henry Kissinger, personne n'a plus fortement marqué notre temps. La personnalité comme le rôle exact de l'un des géants du siècle, Jean Monnet, restent pourtant mal connus. Tour à tour marchand de Cognac, promoteur de l'effort de coordination allié durant la Grande Guerre, secrétaire général adjoint de la SDN, banquier en Amérique et en Chine dans les années 30, maître d'œuvre du Victory Program aux Etats-Unis en 1941, premier commissaire général du Plan (1947-1952), initiateur en 1950 du plan Schuman qui posa la première pierre de l'Europe des Six, président de la Haute Autorité de la CECA, animateur jusqu'en 1975 du Comité d'action pour les Etats-Unis d'Europe, cet homme d'influence au rayonnement universel échappe aux classifications politiques et idéologiques habituelles. Afin de reconstituer son étonnant parcours, Eric Roussel a interrogé de très nombreux témoins, dépouillé les archives françaises et étrangères et exploité pour la première fois les fameuses " notes roses ", journal inédit où le père de l'Europe consignait ses réflexions et relatait ses entretiens avec des interlocuteurs tels que Roosevelt, Adenauer, Churchill, Brandt, Pompidou, Heath, Henry Kissinger, Valéry Giscard d'Estaing et tant d'autres. Plus de soixante années d'histoire européenne et française sont ainsi évoquées, et certains épisodes cruciaux - comme les événements qui se déroulèrent à Alger en 1943 - apparaissent sous une lumière nouvelle. Surtout, surgit le vrai profil d'un homme à la fois visionnaire et pragmatique, dont les vues non conformistes ont bouleversé la vie des Européens et dont les méthodes demeurent d'une surprenante actualité au moment où l'on s'efforce d'imaginer l'après-Maastricht.

06/2000

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Actualité et médias

Nous, peuples d'Europe

Nous avons été témoins en France, dans les mois qui ont précédé le référendum du 29 mai, d'un des plus formidables débats qu'il nous ait jamais été donné de connaître. Passion, raison, connaissances, interprétation, énergie, engagement - tout y était. Mais dans bien d'autres endroits en Europe le débat ne semble même pas nécessaire tant la règle du jeu européen paraît sinon claire, du moins acceptée par tous sans examen critique. Aujourd'hui, il faut expliquer les raisons du Non français pour contribuer à la construction d'une citoyenneté européenne. Comment, pourquoi se doter d'une Constitution, émanation du peuple, si le peuple fait défaut ? Que proposer si ce peuple n'existe pas ou, pire, n'a aucune envie d'exister ? Comment faire si nous n'arrivons pas à construire une citoyenneté et une opinion publique proprement européennes ? Ce serait alors la victoire du marché. Si nous laissons faire, il y aura bien sûr d'autres batailles dans l'avenir, mais toutes auront les mêmes enjeux : essayer d'empêcher que de nouveaux secteurs ne tombent entre les griffes du secteur marchand, empêcher la protection sociale de se dégrader encore davantage, les services publics d'être privatisés, les inégalités de se creuser... Citoyenne française, Européenne convaincue, Susan George a fait campagne pour le Non dans le cadre d'Attac et des " collectifs ". Dans ce texte court et incisif, elle démontre que l'Europe a besoin d'une orientation radicalement différente, rompant avec la vision néolibérale incarnée par la Constitution, mais explique aussi pourquoi l'effort pour faire émerger une autre Europe dans un autre monde, loin de s'arrêter avec la victoire du Non en France et aux Pays-Bas, ne fait que commencer.

09/2005

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Beaux arts

Canaletto à Venise

Canaletto est le plus célèbre des vedutisti vénitiens du XVIIIe siècle. Giovanni Antonio Canal (1697-1768) n’a jamais connu, au fil du temps, de revers de fortune. Ses œuvres ont toujours été avidement recherchées par les collectionneurs du monde entier. Grâce au marchand et collectionneur anglais Joseph Smith, il est très populaire en Angleterre, où il séjourna de 1746 à 1751. Des collections anglaises, tant publiques que privées, conservent plusieurs chefs-d'oeuvre de l'artiste. Ses vedute semblent posséder un charme éternel, insensible aux modes. Canaletto c’est la clarté limpide d’un homme fidèle à l’esprit des Lumières, avec une vision très personnelle du réel. Sa peinture réussit à capter l’essence même de la lumière, et transmet une vibration si sensible et si singulière. Le musée Maillol rend hommage à l'artiste avec une exposition exclusivement consacrée, pour la première fois, à Canaletto à Venise. Une cinquantaine d'oeuvres du peintre, sélectionnées avec rigueur, provenant des plus grands musées et des collections souvent historiques, seront présentées à Paris. En plus des peintures, un choix de dessins enrichira l'exposition, et son célèbre cahier conservé au Cabinet des dessins et des estampes des Gallerie dell’Accademia de Venise, sera présenté aux visiteurs qui pourront non seulement l'admirer mais aussi le feuilleter « virtuellement ». Grâce à à des spécialistes et à d’habiles maîtres artisans vénitiens, le musée Maillol, en collaboration avec la Soprintendenza al Polo Museale de Venise, a pu reconstituer la chambre optique utilisée par Canaletto pour ses dessins. Cet instrument, dérivé de celui de Caravage, avec un jeu de loupes savamment orientées, offrait un champ de vision et une précision de transcription unique à l’époque. Les visiteurs de l’exposition pourront en apprécier eux-mêmes l’efficacité.

09/2012

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Beaux arts

André Derain, le titan foudroyé

André Derain (1880-1954) est l'une des figures les plus fascinantes et les plus méconnues de l'histoire de l'art moderne. A Collioure, en 1905, il déclenche avec Matisse la première révolution picturale du XXe siècle : le fauvisme. A Londres, où Vollard l'envoie rivaliser avec Monet, il découvre l'art nègre qu'il fait connaître à Montmartre. Eternel insatisfait, Derain participe avec Braque et Picasso à l'invention du cubisme. En 1910, il décide de partir "à la recherche des secrets perdus de la peinture". Sa démarche préfigure le retour au classicisme de l'entre-deux-guerres. Après les épreuves de la Grande Guerre qu'il subit stoïquement, il connaît la gloire. Sacré "plus grand peintre français vivant", Derain devient à Paris l'un des princes des Années folles. Géant mélancolique, il mène grand train au volant de ses Bugatti, entouré de ses conquêtes féminines. Débonnaire et dédaigneux, gamin et grave, jouisseur et mystique, Derain avance masqué dans la vie, dévoré par le doute. En 1935, après la mort de son marchand Paul Guillaume, il se retranche dans sa maison de Chambourcy où il peint encore quelques-uns des plus beaux tableaux de son temps. Après 1945, l'homme comme son oeuvre sont décriés. Sa vie personnelle devient un enfer. Il meurt presque oublié. Ce récit alerte, accompagné d'une riche iconographie, conduit le lecteur à se poser en même temps que l'artiste les problèmes esthétiques rencontrés par les tenants de l'art moderne. Rigoureusement documenté, bénéficiant d'archives et de témoignages inédits, Derain, le Titan foudroyé est l'ouvrage de référence qu'on attandait depuis longtemps. Il permet de redécouvrir l'un des artistes les plus audacieus et les plus controversés de son époque.

09/2015