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Iman Eyitayo

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Sociologie

Dé-commémoration. Quand le monde déboulonne des statues et renomme des rues

Les images de manifestants mettant à terre une statue du marchand d'esclaves Edward Colston au Royaume-Uni ou celles de la grue soulevant de leur piédestal le général confédéré Robert E. Lee et son cheval aux Etats-Unis ont fait le tour du monde. L'attention extraordinaire portée par le public et les médias à ces déboulonnages suggère que nous sommes témoins d'un moment charnière dans la politique mondiale de la mémoire. En faisant appel à près de cinquante historiens et historiennes, sociologues, anthropologues du monde entier, Sarah Gensburger et Jenny Wüstenberg invitent à saisir, sur le temps long, les nombreuses formes de cette "dé-commémoration" . La suppression de symboles publics n'est ni une pratique nouvelle, ni une singularité occidentale, ni, nécessairement, l'action de militants luttant contre les héritages racistes et coloniaux. Elle est le résultat d'idéologies et d'intérêts politiques très différents comme, parfois, la conséquence de phénomènes plus ordinaires. Des statues de Lénine en Ukraine à celle de Joséphine de Beauharnais en Martinique, des noms de rues en Algérie ou à Vichy au cimetière de Khavaran en Iran, en passant par les monuments coloniaux en Namibie ou l'acte de voter aux Etats-Unis, le mouvement se révèle complexe et diversifié. Une réflexion essentielle sur la manière dont les sociétés peuvent transformer, ou non, le passé. Sarah Gensburger est politiste et sociologue, directrice de recherche au CNRS, à Sciences Po Paris. Elle a publié de nombreux ouvrages parmi lesquels, avec Sandrine Lefranc, A quoi servent les politiques de mémoire ? (Presses de Sciences Po, 2017), traduit depuis en quatre langues, et Qui pose les questions mémorielles ? (CNRS Editions, 2023). Jenny Wüstenberg est professeur d'histoire et d'études de la mémoire à l'université de Nottingham Trent et cofondatrice de la Memory Studies Association. Elle a publié plusieurs ouvrages, dont Civil Society and Memory in Postwar Germany (Cambridge University Press, 2017) et Handbook of Memory Activism (co-direction, Routledge, 2023).

09/2023

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Littérature arabe

Des choses qui arrivent

En neuf nouvelles, l'écrivain algérien Salah Badis dessine le portrait d'une ville - Alger et ses environs - et d'une galerie de personnages confrontés à la difficulté de vivre et d'aimer au quotidien dans une société sclérosée. " Personne ne veille sur la nuit à Alger. Ici, la nuit est assez grande pour veiller sur elle-même, la nuit est adulte. " Un couple qui rêve d'ouvrir une laverie automatique à Alger ; un musicien amateur et mythomane dont la petite amie et son père meurent soudainement en Turquie ; un étudiant qui se demande quel serait " le bonheur potentiel de ses journées " ; un éditeur pris entre le manuscrit d'un écrivain tunisien des années 1930 et les affres du terrorisme contemporain ; Madame qui tient un salon de coiffure ; Monsieur Krimou et sa Peugeot 505 ; un jeune homme dans sa ville sinistrée par un tremblement de terre ; une femme qui rêve obstinément d'un appartement ; un preneur de son ballotté entre ses multiples désirs. Ils et elles s'appellent Kahina, Amin, Maria, Imen, Madjid, Madame Djouzi, Selma... Ils sont plus ou moins jeunes, commerçants, étudiants, éditeurs, ils cherchent à faire la fête, à s'aimer, ils se remémorent leurs vies et scrutent les stigmates du temps qui passe. Ce sont autant de personnages en butte aux contraintes sociales et politiques de l'Algérie des années 1980 jusqu'à la fin des années 2010, pays marqué par la fin de règne, laborieuse et pathétique, du président Bouteflika et les prémices du Hirak (mouvement de révolte citoyen de février 2019), en passant par la sanglante décennie 1990. Dans le décor décati et sublime de la ville d'Alger et de ses banlieues anonymes pleines de vie, Salah Badis exprime les sourdes contradictions de son pays par petites touches sensibles où se conjuguent conflit de génération, mal-être, incompréhensions, amours noires et quête de tendresse. Par sa prose poétique, son sens du détail, il donne vie à des existences qui tentent de n'être pas que chimériques.

10/2023

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Beaux arts

Les arts de l'Asie centrale

A l'origine de ce livre, une conquête parmi tant d'autres : Alexandre le Grand occupait il y a 2300 ans la Bactriane, province occidentale de l'Asie centrale. Deux siècles plus tard, un envoyé chinois faisait le chemin inverse, vers l'Occident. La réalité humaine de ces régions, carrefour des routes de la Soie, fit éclore un commerce d'une richesse inouïe : ressources minérales (or, lapis-lazuli, turquoise), animales (chevaux ou moutons), vivrières, mais aussi la soie, le coton ou le thé... Marchands porteurs de denrées mais, aussi et surtout, d'idées et de spiritualités. Ce livre part à la redécouverte d'un monde aux dimensions d'un continent, de l'Iran à la Chine, entre les déserts et les steppes au nord et la barrière des Himalayas, au sud. Fébrilement et brièvement exploré au tournant du siècle, avant 1914, ce domaine était depuis lors ouvert par intermittences. L'éclatement de l'Union soviétique a fait sauter les verrous de sa partie la plus secrète : ce livre recrée l'unité d'un ensemble toujours divisé, mais désormais mieux connu. Ces civilisations charnières entre Orient et Occident sont en effet partagées entre des pays aux frontières souvent artificielles : anciennes républiques soviétiques, Afghanistan, Tibet, Mongolie ou Xinjiang chinois. Les cultures se sont succédé ou côtoyées dans ce creuset au rythme de trois grandes étapes. Antiquité où, sur fond d'affrontements et de symbiose, émergent des empires méconnus : parthe, kushan, sassanide, turco-sogdien. L'essor du bouddhisme, qui partira vers la Chine, la Corée, le Japon, marque une période de transition. Proclamé religion officielle du Tibet en 779, sous sa forme lamaïque, il est aussi adopté par la Mongolie. Enfin, la conquête arabe conduisit l'islam au cœur de l'Asie, et diffusa en retour techniques et motifs et couleurs vers Bagdad et Le Caire : ce fut l'apogée de l'Asie centrale, symbolisé par les noms magiques de Samarcande et Boukhara.

11/1999

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Romans d'espionnage

Sas 184 renegade (2)

Juste avant le village de Beit Oumma, Malko dut ralentir. Un bus bondé, en plaques vertes, était arrêté dans un virage. Soudain, il entendit une grêle de coups secs sur la carrosserie. Le parebrise de la Nissan s'étoila, et la direction devint très dure. A côté de lui, Yossi Blim poussa un cri de souris et s'éffodra en avant, le visage en sang. Les kamikazes, qui s'étaient écrasés sur la South Lawn dans le Cessna 150 bourré d'explosifs, étant partis pour un monde meilleur, Ronald Taylor ayant été mit hors de cause, il ne restait qu'une seule piste pour remonter aux sponsors de l'attentat. Amanda Delmonico, celle que Malko avait rencontrée àWashington et qui, expulsée sur ordre du FBI pour avoir transgressé les règles de sécurité en tenant une conversation privée avec Ronald Taylor, lorsque ce dernier se trouvait sur la South Lawn, avait pris l'avion pour Londres. Se trouvait-elle toujours sur le territoire britannique ou avait-elle quitté la Grande Bretagne avec un faux passeport ? Seuls, Sotland Yard et le MI5 britannique pouvaient aider à retrouver sa trace. Isser Serfaty expédia un sourire chaleureux à son vis-à-vis. Uri Spielmann, responsable du département "Liban" du Aman. Depuis le départ de Malko pour le Liban il était rongé par l'angoisse. Comment savoir ce qu'il y faisait ? - J'ai un problème, avoua le conseillé de Benyamin Netanyahu. Nous surveillons depuis quelques temps un agent de la CIA Malko Linge. - Tu en as parlé au Shin Beth ? - oui, bien sûr, mais il a quitté Israël pour le Liban. Pourrais-tu m'aider à savoir ce qu'il fait là-bas ? Uri Spielmann ne répondit pas tout de suite. En théorie, Isser Serfaty n'était pas habilité à lui donner ce genre d'instructions. - Que veux-tu exactement ? demanda-t-il. - Essaye de savoir qui il voit là-bas, à Beyrouth et ce qu'il cherche.

12/2023

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Sciences politiques

Le temps des décisions. 2008-2013

Après sa participation à l'élection présidentielle de 2008, Hillary Rodham Clinton s'attendait à reprendre son siège de sénatrice de New York. A sa grande surprise, son ancien rival dans la course à l'investiture démocrate, Barack Obama, lui a demandé de devenir sa secrétaire d'Etat. Dans ce livre, elle raconte les quatre années qui ont suivi, extraordinaires et historiques, les décisions qu'elle et ses collègues ont dû prendre, et nous explique en quoi cette expérience a façonné sa vision de l'avenir. Hillary Rodham Clinton et Barack Obama ont dû renouer des alliances rompues, mettre un terme à deux guerres et affronter une crise économique mondiale. Ils ont assisté à la montée en puissance de la Chine, aux menaces grandissantes de l'Iran et de la Corée du Nord et aux révolutions du Moyen-Orient. Ils ont été confrontés à quelques-uns des plus grands dilemmes de la politique étrangère américaine, en choisissant par exemple d'envoyer des Américains en Afghanistan, en Libye, ou encore de traquer Oussama Ben Laden. Au cours de son mandat, Hillary Rodham Clinton a visité 112 pays, parcouru plusieurs milliers de kilomètres et acquis un point de vue mondial sur les tendances majeures qui redéfinissent le paysage du XXIe siècle, des inégalités économiques au changement climatique en passant par les révolutions de l'énergie, des communications et de la santé. S'appuyant sur des échanges avec de nombreux leaders et experts, elle expose les défis que les Etats-Unis devront relever pour rester compétitifs et continuer de prospérer dans un monde interdépendant. Défendant passionnément les droits de l'homme, elle se bat pour une plus grande participation dans la société des femmes, des jeunes et des LGBT. Témoin attentif du changement social de ces dernières décennies, elle sait distinguer les tendances profondes et décrire les progrès visibles chaque jour dans le monde. Elle propose ici aux lecteurs une véritable leçon de politique internationale dans un monde en mutation rapide, un monde qui ne peut pas se passer de l'Amérique.

06/2014

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Histoire internationale

Carnages. Les guerres secrètes des grandes puissances d'Afrique

Carnages. Des millions de morts dont le décompte pourrait avoisiner celui des victimes de toutes les guerres depuis 1945. Qui en parle ? Qui s'intéresse à ces " carnages incompréhensibles " ? Rwanda, Kivu, Sud-Soudan, Somalie, Darfour... Invoquer la folie des hommes ne fournit aucune clé d'interprétation ; et l'on ne peut pas se contenter de regarder l'Afrique sous le seul angle des Droits de l'homme ou de la Françafrique. Etonnamment, ces conflits majeurs n'ont jamais été appréhendés dans leur globalité. Qui ont été les soutiens, voire les promoteurs de toutes ces guerres ? Quels intérêts ont-elles servis ? À contre-courant de tout ce qui s'écrit sur l'Afrique, Pierre Péan expose les logiques stratégiques qui visent à remodeler l'Afrique, et dont les " dégâts collatéraux " ont été d'une ampleur inédite et tragique. Il nous révèle ainsi les dessous du Grand Jeu africain des puissances occidentales et les affrontements feutrés entre elles. Après la chute du mur de Berlin, les Etats-Unis, aidés notamment de la Grande-Bretagne et d'Israël, ont décidé d'étendre leurs aires d'influence sur le continent africain, en réduisant notamment le pré carré français. L'instauration du nouvel ordre mondial v a été d'autant plus profond que l'Afrique est devenue un des principaux terrains du " choc des civilisations " qui a installé, avant le 11-Septembre, l'Est africain dans l'espace conflictuel du Proche-Orient. Les regards braqués sur le Grand Moyen-Orient n'ont pas vu que le Soudan était devenu pour Israël et pour les Etats-Unis un pays potentiellement aussi dangereux que l'Iran : il fallait donc " contenir " et diviser le plus grand pays d'Afrique. Les Etats-Unis, le Royaume-Uni, Israël, la France, le Canada, la Belgique et plus récemment la Chine ont été les belligérants fantômes de ce conflit. Il est temps que l'on tire au clair les responsabilités des uns et des autres.

11/2010

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Critique littéraire

Alexandre Soljenitsyne, sept vies en un siècle

Cette biographie a un parti pris : s'appuyant sur un corpus de plus de 15 000 pages, depuis Une journée d'Ivan Denissnvitch, L'Archipel du Goulag jusqu'à La Roue rouge, elle laisse l'écrivain évoquer lui-même les étapes d'une vie qui couvre tout le siècle passé. Sept vies au total. Ce fut tout d'abord sa jeunesse dans la Russie stalinienne, avec déjà la passion de l'écriture, puis la terrible guerre contre les Allemands. Vint ensuite le Goulag, dont il fut huit ans le prisonnier, puis le conteur et le grand mémorialiste. Il devait connaître la terrible vie de l'écrivain clandestin et du cancéreux échappant de justesse à la mort - puis celle de l'écrivain porté aux nues par les autorités avant d'être obligé de mener dans la dissidence, souvent aux côtés de Sakharov, un combat dangereux et épuisant pendant onze années. Vint ensuite l'exil en Occident où il conforta, envers et contre tout, sa vision de l'homme., du monde et de l'histoire. En parallèle, il continuait sa longue recherche sur les causes des malheurs de sa patrie, notamment avec La Roue rouge. Ce fut enfin, comme il l'avait prévu, le retour au pays, rendu possible grâce aux bouleversements planétaires auxquels il avait contribué. Puis la mort sur cette terre russe qu'il aimait tant... Cette biographie se veut aussi une "histoire française", car plus que partout ailleurs les écrits de Soljenistsyne ont contribué ici à la faillite de l'idéologie communiste. Olivier Rolin résume très bien cette particularité : "Pour moi, le "Goulag" est une des grandes bornes tragiques du XXe siècle. Même si je suis français, c'est mon histoire". A quoi on ajoutera cette réponse de Bernard Pivot, questionné sur l'invité d'Apostrophes qui l'avait le plus impressionné : "Soljenitsyne, j'ai le souvenir d'un géant". Un Victor Hugo qui aurait connu le bagne !

10/2011

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Droit

L'enfant en droit musulman (Afrique, Moyen-Orient). Actes du colloque du 14 janvier 2008

Le Coran, éclairé par la Sunna, est la source du droit qui s'applique à tous les musulmans. Mais peut-on en conclure qu'il y a un droit musulman qui s'imposerait à tous, immuable et intangible ? Les législations des pays les plus représentatifs de l'Afrique et du Moyen-Orient concernées par cet ouvrage adoptent des solutions juridiques différentes et parfois même opposées, notamment dans le domaine si sensible du statut de l'enfant : filiation - filiation légitime ou naturelle, adoption, kafala, ou même filiation par allaitement -, garde de l'enfant, droits de la mère, situation de l'enfant dans une famille brisée, dans un couple mixte, âge de la responsabilité pénale, ou du mariage, condition des filles, protection des enfants au travail, des enfants victimes de maltraitance, ou des mineurs délinquants. La référence expresse à la loi islamique dans le système juridique des États est essentielle en Iran, prépondérante en Egypte, importante en Algérie ou au Maroc, ambiguë en Tunisie, limitée au Liban et inexistante au Mali et au Sénégal qui sont des États laïcs. En effet, l'interprétation des sourates ou des hadiths varie selon les écoles de droit musulman, chiite ou sunnite, malékite ou hanéfite, le mouvement actuel de codification conduit à une étatisation du droit, la place faite aux traditions et aux coutumes locales, parfois très dures pour les filles, atténue le caractère sacré du statut personnel, et la ratification des Conventions internationales modifie la perception de la condition de l'enfant. La Loi est énoncée dans le texte sacré mais elle est reçue par des hommes, imparfaits, ondoyants et divers qui. pour la comprendre, doivent faire appel à la raison et à leur coeur. Les législations nationales doivent-elles prendre à la lettre les règles coraniques ou doivent-elles engager une réflexion moderne sur le droit de l'enfant dans la société actuelle en s'attachant à rechercher l'esprit de la religion : l'amour et la protection des faibles, et en premier lieu de l'enfant ?

10/2008

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Histoire internationale

Le Hezbollah. Un mouvement islamo-nationaliste, Edition revue et augmentée

Le Hezbollah libanais, au travers de ses vingt années d'existence, est une illustration vivante de l'émergence et de l'évolution d'un mouvement islamo-nationaliste. Créé après l'invasion du Liban par l'armée israélienne en 1982, ce parti devient en quelques années le principal acteur de la résistance nationale contre Israël. Les développements intervenus sur les scènes locales et régionales (fin de la guerre civile libanaise et du conflit Iran-Irak), vont inciter le Hezbollah à adapter sa stratégie et son action à la nouvelle donne. Son intégration au système politique national, son ouverture en direction des autres composantes du pays concourent à la construction d'un véritable consensus libanais autour de son combat contre l'occupation. Son efficacité militaire, son réalisme politique en font un allié de choix pour Damas, Téhéran et même, dans une certaine mesure, pour Le Caire et Riyad face à ce qu'elles appellent les " visées hégémoniques " d'Israël. Il devient également un interlocuteur reconnu par les diplomaties européennes, russe ou chinoise. En revanche, pour Washington, engagé dans sa campagne mondiale antiterroriste, le Hezbollah constitue " l'équipe A du terrorisme, alors qu'Al-Qaïda n'est actuellement que l'équipe B ". Après la seconde guerre d'Irak, de nombreux responsables, experts et analystes américains invitent l'administration Bush à l'éradiquer. Ce refus des Etats-Unis de reconnaître le Hezbollah comme l'une des composantes politiques essentielles du Liban révèle la nature et l'ampleur des bouleversements que Washington entend provoquer dans le cadre de son projet de " remodelage du Moyen-Orient ". Ce livre est à l'intersection de l'enquête journalistique et de l'analyse politique. Il traduit une volonté d'apporter un éclairage nouveau sur l'un des principaux acteurs de la scène proche-orientale, et celle de contribuer à créer les conditions d'un dialogue rendant possible une alternative commune aux confrontations régionales et à leurs conséquences désastreuses.

11/2006

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Sociologie

Le genre intraitable. Politiques de la virilité dans le monde musulman

La présence des islamistes sur la scène internationale met au jour une question taboue dans le monde musulman : celle du rôle de la virilité. En effet, la virilité y incarne un principe politique essentiel - mais un principe qui ne dit pas son nom. Elle ne renvoie pas seulement au vieux problème des rapports entre les sexes, elle est aussi au fondement du despotisme politique et social qui y sévit de longue date. Elle détermine la nature même des gouvernements, et son enracinement explique pour une large part la crise interminable que subissent les peuples musulmans. Telle est l'hypothèse développée dans ce livre à travers une série de tableaux historiques et contemporains illustrant les débordements et les contradictions des régimes virilistes : de l'anarchie tribale de la période antéislamique jusqu'au rigorisme des wahhabites en Arabie saoudite, en passant par les violences des grands appareils monarchiques d'autrefois, l'aventurisme guerrier et les cruautés de Saddam Hussein, l'autoritarisme du chah puis des mollahs en Iran, le trouble des hommes ordinaires au Maghreb, en butte à la modernisation et à l'oppression. Chaque problème politique renvoie à un type de virilité et à un territoire. Et dans cette traversée des milieux et des siècles apparaissent le Bédouin du désert, les grands conquérants, le maître du sérail chez les Ottomans, le dictateur moderniste et l'islamiste dans ses variations révolutionnaires ou conservatrices. Mais l'auteure examine aussi l'homme de la Cité idéale des théologiens et des philosophes arabes, lesquels ont combattu, à l'âge classique (VIIe - XVe siècle), ces excès et les divisions qui en résultent. Nadia Tazi lève nombre de malentendus sur le rapport des hommes à l'autre - à "l'Occident" en bloc, à la femme, ou à l'homosexuel - et renouvelle l'analyse de thèmes décisifs comme le voile, la souveraineté, le culte du chef, la lutte pour la reconnaissance et la guerre.

10/2018

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Sciences politiques

Les enfants de la guerre

Les enfants-de-la-guerre Docteur Bernard Benedetti. Me ? decin fondateur de me ? decin du monde corse apre`s avoir effectue ? de nombreuses missions partout ou des conflits par la folie meurtrie`re et fe ? roce perse ? cutait les peuples. D'Afghanistan au Kosovo de la Roumanie l'Albanie de l'Iran et l'Irak au Kurdistan Turc, partout dans le monde ou la pauvrete ? , l'absence de soins, les famines et toutes formes de violences qui tuent sans te ? moins, il est alle ? soigner te ? moigner, crier son indignation et pratiquer l'inge ? rence humanitaire sans retenu. Apre`s une enfance meurtrie par des blessures et un statut de victime de guerre, apre`s une jeunesse trompe ? e par une lutte de libe ? ration nationale en Corse, mal de ? finie et pre ? texte a` toutes les violences en re ? ponses a` celles de l'e ? tat tout vous sera conte ? sans concession "En venant au Kosovo, je n'ignorais pas que j'allais au devant d'une ferme opposition des autorite ? s serbes, a` me laisser travailler. Nous n'en e ? tions qu'a` la premie`re phase. Leur attitude, violente, me confortait dans l'ide ? e que je devais continuer. J'avais en partie pre ? vu ce qui allait arriver par la suite. Il me fallait rapidement rassembler des preuves. Il fallait que je rencontre le plus d'intoxique ? s pre ? sume ? s, possibles. En Me ? decin habitue ? , aux missions difficiles, j'anticipais pour re ? pondre aux obstacles, pour ne pas avoir a` renoncer. Je m'e ? tais donc e ? quipe ? de mate ? riel pour effectuer diffe ? rents pre ? le`vements, dont le sang, divers papiers, des e ? tiquettes etc... Le tout dissimule ? contre ma peau. Je portais a` cet effet, sous mes ve^tements, la ceinture que portaient les moudjahidines, laquelle avait des loges pour les chargeurs des Kalachnikov".

09/2017

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Romans de terroir

L'Ermite du pic Saint-Loup

La prison, Idéal Ferrer a déjà connu. Mais il ne se plaint pas. Il savait ce qu'il faisait, et il ne regrette rien. D'ailleurs, beaucoup de gens s'agitent en sa faveur. Ses amis de Montpellier, bien sûr. Mais aussi, plus discrètement, des gens qui ont plus de poids, comme le président de la région qui, pour une fois, ne fait pas de déclaration tonitruante mais intervient en sous-main, jusqu'au ministère de la Justice ! Est-ce en souvenir des jours anciens, lorsque tous deux étaient de bouillants militants, des maos rêvant de changer le monde ? Ou bien se sent-il un peu responsable de ce gâchis ? De son côté, l'évêque n'est pas indifférent à son sort et l'a fait savoir. Même l'imam lest fendu d'une visite qui a donné à Idéal un grand prestige clans la prison. Jamais athée n'a été autant entouré par la religion, ou tout au moins par les religieux. Tandis que tout ce beau monde se démène pour obtenir sa libération, Idéal a tout le temps pour repasser le film des événements. Et, à y bien réfléchir, cette sombre histoire a commencé comme une légende. Celle de l'ermite du pic Saint-Loup. Un homme qui serait venu se réfugier là, pour expier un crime ancien, oublié de tous mais particulièrement horrible et dont le remords continuait à le hanter. Etait-il prédit qu'un jour, quelqu'un retrouverait sa grotte et ranimerait son secret ? C'est bien ce qui s'est passé. La grotte a été retrouvée et la malédiction qu'elle contenait a balayé des vies sur son passage... Avec ce roman policier qui compose sur une trame historique et un arrière-plan politique aux personnages hauts en couleur, Jean-Jacques Carrère met en scène le fanatisme religieux et les croisés d'aujourd'hui, ceux qui ne reculent devant aucune spirale meurtrière...

02/2015

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Littérature française

Le boîte de Pandore

Nous sommes à Paris aux premiers jours du mois de mai 1984, en pleine explosion d'un printemps déjà bien installé. Trilingue, maîtrisant parfaitement le français, l'anglais et le russe, Alexandre Svenderov, la trentaine, poursuit la tradition de ses parents et grands-parents qui depuis l'immigration à Paris de la famille d'Ivan Svenderov, diplomate réputé, très proche du tsar Nicolas II et du cercle de son élite diplomatique, fréquentent les milieux russes de la capitale et éduquent chaque nouvelle génération avec une double culture : russe et française. Passionné d'informatique, ayant mené de brillantes études dans ce domaine, il est sélectionné après avoir réussi une série de tests de confiance, pour faire partie d'un projet d'Etat classé secret. Il est parmi les rares personnes à savoir que d'ici dix à quinze ans au plus tard, le Web jettera ses filets et entourera la Terre toute entière, marquant ainsi l'entrée au IIIème millénaire par une révolution inouïe, d'une envergure mondiale et planétaire, comme jamais l'humanité ne l'a expérimenté auparavant. Sachant que sa tâche dans le cadre de ce grand projet informatique est avancé, il décide de faire une pause, et de profiter du soleil printanier afin de réaliser un rêve qui depuis plusieurs années tourne dans sa tête sans qu'il n'ait pu jusqu'à présent le concrétiser : la Grèce ! Une fois à Athènes, les circonstances l'amènent à rencontrer Christophoros Fotinos, excellent pianiste grec avec lequel il se lie d'amitié. Rapidement ils entament des conversations inspirées des grandes questions existentielles qui depuis l'aube des Temps et jusqu'à nos jours, préoccupent l'esprit des philosophes idéalistes. Il s'agit d'une prise de conscience qui, appuyée sur le regard infaillible de l'âme éveillée, distingue d'une façon claire ce qui est réellement vrai de ce qui se présente comme tel, alors que ce n'est que sa frauduleuse imitation. Un chemin qui conduit au centre de soi-même, fondé sur ce que Platon qualifie du terme de "réminiscence".

04/2022

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Criminalité

Moi, le Serpent. Autobiographie

L'un des plus célèbres serial killers du XXe siècle, condamné pour le meurtre de 18 touristes étrangers principalement en Inde, raconte son parcours. Un document exceptionnel, composé d'écrits exfiltrés du bagne-forteresse de Katmandou, où Charles Sobrahj, 78 ans, purge sa peine de prison à perpétuité. Les mémoires du plus énigmatique des serial killers : un document exceptionnel Charles Sobhraj : meurtrier diabolique, tueur en série le plus emblématique des années 1970. Appelé tantôt " le Serpent ", tantôt " le Cobra " pour son aptitude à enjôler ses victimes et à filer entre les doigts des enquêteurs. Selon les sources, le nombre de ses victimes varie de neuf à près de cent. Il parlerait cinq langues, serait un spécialiste du droit international... et l'un des plus grands psychopathes du XXe siècle. On ne compte plus ses escroqueries et ses évasions spectaculaires. Il a sévi en Grèce, en Inde, en Thaïlande, en Iran, au Pakistan. Emprisonné à maintes reprises, il a passé près de 45 années derrière les barreaux. Libéré, il revient en France, se fait un temps oublier, puis, erreur fatale, s'envole pour le Népal en 2003. Arrêté, jugé, il est condamné à vingt ans de détention pour les meurtres d'une Américaine et d'un Canadien... Ses mémoires, écrits en détention, ont été mis en forme par Jean-Charles Deniau : plusieurs centaines de feuillets, couverts d'une écriture minuscule, sortis clandestinement de la prison centrale de Katmandou dans des gamelles ou roulés dans les vêtements d'une visiteuse, ou encore envoyés par SMS avant d'être brûlés. A ce matériel s'ajoutent quinze années d'entretiens, d'échanges téléphoniques et électroniques, ainsi que le témoignage de l'avocate française du criminel. Ce livre est son histoire, racontée par lui-même : celle de son enfance, de sa jeunesse délinquante, de son mariage, de son parcours criminel et judiciaire chaotique et des motifs réels de son départ pour le Népal.

02/2023

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Littérature française

Les paradis gagnés. roman

C'est l'été à Paris. Certains marchent d'un pas léger dans ce paradis de pierre et d'histoire. D'autres espèrent l'oubli ou la rédemption, sous le soleil éclatant. Et tous croient au destin. D'une chambre d'hôpital au Parc Monceau, des allées feutrées d'un ministère à la Colline du crack, d'un commissariat au Conservatoire, les distances sont comme effacées par le fleuve... Max est sorti de prison. Il retrouve peu à peu ses sensations d'homme libre, et Laure qu'il aime, et sa fille Mélodie, mais une ombre le suit : est-ce l'angoisse qui désormais recouvre tout ou ce qu'il a fait et vu derrière les murs de la maison d'arrêt ? De temps en temps, une main glisse des photos dans sa boîte aux lettres. Ilan erre dans Paris, tel un faon blessé, il cherche son frère Amin et son père, venus de Syrie eux aussi. Laure n'a pas connu la prison, mais la violence dorée du pouvoir, sale comme une main, comme une passion mauvaise. Dans sa grande maison vient un autre Paris. Et une idée nouvelle, se révolter, mettre le feu au passé. Lui aussi a quitté sa cellule : Marcos est malade, il se bat et refuse les sentences définitives. Max lui rend visite. Maria, sa femme, aussi. Quant à Paula, sa fille, elle détient, sans le savoir, une clé mystérieuse. Un don grâce auquel, toujours, elle saura où le trouver. C'est un Paris en habits d'été, où les femmes et les hommes poursuivent une quête. Cherchent-ils un refuge ? Une échappée ? Un dernier amour ? ou simplement continuer à vivre sans les coups, les casiers judiciaires, les mauvais gestes ? Tous se cherchent, se frôlent, se méconnaissent, parfois se désirent, souvent se menacent. La violence habite notre monde comme une prison, mais la douceur aussi. Les paradis ne sont pas perdus : telle est la leçon de Pauline Claviere, dans ce roman noir et tendre impossible à quitter.

04/2022

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Actualité et médias

Tarjuman. Enquête sur une trahison française

De 2001 à 2014, durant l'occupation de l'Afghanistan par les militaires de l'Otan, l'armée française a employé 800 interprètes (Tarjuman en langue dari). Appelés PCRL, pour Personnel Civil de Recrutement Local, ils représentaient un maillon crucial, indispensable, pour le travail de l'armée sur le terrain, et étaient considérés par les militaires comme des soldats à part entière. Certains portaient l'uniforme et les armes en opération. Pourtant, une fois la France retirée d'Afghanistan, elle a refusé d'accorder des visas à plus de la moitié d'entre eux, sans jamais expliquer pourquoi. Aujourd'hui, leur situation est catastrophique. Menacés de mort, harcelés, ils doivent se cacher des talibans et de la population qui se retournent contre eux. Ce n'est pas la première fois dans son histoire que la France laisse un sentiment de trahison et d'abandon chez ceux qui l'ont servie hors de ses frontières, on pense, bien que le contexte diffère totalement, aux Harkis de la guerre d'Algérie. Cette enquête très complète a été menée sur le terrain et auprès d'un nombre très important de personnes de différents horizons par deux jeunes journalistes pendant plus d'un an. Elle laisse le lecteur ébranlé par l'histoire de ces hommes qui se sont battus pour la paix, pour un avenir meilleur, qui ont aidé la France et que nous avons oubliés. Les auteurs : Brice Andlauer est journaliste indépendant. Il a travaillé quatre ans pour la chaîne i>TELE, et réalise aujourd'hui des longs formats sonores pour la RTS, Explicite et Boxsons. Ses reportages l'ont emmené en Iran, en Turquie, à Cuba, au Mali et en Afghanistan. Quentin Müller est reporter indépendant, spécialisé dans la région du Moyen-orient et plus spécifiquement le pourtour du Golfe arabo-persique. Il s'intéresse particulièrement à l'intervention des puissances occidentales en Orient et Asie centrale. Il est contributeur de différents médias français, (Libé) anglophones et finlandais.

02/2019

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Sociologie

Vingt ans et après. Suivi de Letzlove, l'anagramme d'une rencontre

En 1978 paraît aux éditions Grasset, dans la collection " Enjeux " de Claude Mauriac, Vingt ans et après, un livre d'entretiens - enregistrés sur cassettes et retranscrits par Mireille Davidovici - entre un parfait inconnu d'un peu plus de vingt ans, Thierry Voeltzel, et un grand philosophe qui avait alors tenu à garder l'anonymat : Michel Foucault - passer son nom sous silence était alors un geste éditorial audacieux. Le dialogue, organisé de façon thématique, est une conversation informée et vivante. Il révèle la richesse de paroles et de vie des années 70, dix ans après Mai 68, moment intense de mutation de la jeunesse, notamment concernant la sexualité, les drogues, la famille, le travail, la religion, la musique, les lectures... et la révolution. On en apprendra beaucoup sur les débuts du FHAR (Front homosexuel d'action révolutionnaire), puis du groupe Antinorm-Sexpol, ainsi que sur l'investissement des maoïstes dans les entreprises (ici à l'hôpital) et en général sur l'existence de ce Thierry que Foucault appelait volontiers " le Garçon de Vingt ans ". Si nous rééditons ce document à l'identique, c'est qu'il constitue aujourd'hui un témoignage extrêmement original sur cette époque. Mais c'est dans la postface inédite d'une douzaine de pages que nous apprendrons les circonstances de la rencontre de l'auto-stoppeur Thierry Voeltzel avec Michel Foucault l'été 1975. Leur intense amitié les conduira à concevoir ce livre (1978), à faire deux voyages d'études et enquêtes dans l'Iran révolutionnaire (septembre et novembre 1978) et à participer ensemble aux débuts du magazine Gai Pied (avril 1979). Pour célébrer d'une façon originale les quarante ans de la disparition du philosophe, il nous a semblé judicieux de remettre en circulation cette face cachée de l'oeuvre foucaldienne, souvent citée par Mathieu Lindon ou Didier Eribon. L'intérêt de ce livre devenu introuvable réside tout autant dans le vécu hors norme du jeune Thierry Voeltzel que dans le portrait en creux d'un grand penseur en plein exercice de sa passion savante.

10/2014

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Actualité politique internatio

Liberté, ma dernière frontière

Menacé par les talibans, Zazai a fui l'Afghanistan lorsqu'il avait 15 ans. En traversant huit pays, il a mis plus de six mois à parvenir en France par l'intermédiaire d'un réseau de passeurs peu scrupuleux. Ce livre retrace son éprouvant périple, semblable à celui de milliers de migrants. La fuite miraculeuse d'un jeune Afghan devenu citoyen français Né à Paktia, village afghan au pied des montagnes, Zazai vit avec son père, berger et instructeur religieux, sa mère et son petit frère Hilal. Il doit interrompre sa scolarité au bout de trois ans car les talibans, qui gagnent du terrain dans le pays depuis 1994, recrutent les garçons à la sortie de l'école. Il n'a que 15 ans quand il doit fuir l'Afghanistan. C'est le début pour lui d'un long et périlleux voyage de plus de six mois pour rejoindre la France par l'intermédiaire d'un réseau de passeurs peu scrupuleux. Le Pakistan, où il rencontre Wakas et Sohail, 13 ans, deux réfugiés pachtounes comme lui ; puis l'Iran, la Turquie, où il sera pris en otage ; la Bulgarie, où il sera emprisonné ; la Hongrie, où il finira en camp de rétention ; l'Italie et son foyer pour mineurs ; et enfin, la France. Ce livre raconte ce périple jonché d'épreuves, à l'image de ce que vivent la plupart des migrants. Malgré tout, Zazai et ses deux amis ont toujours gardé espoir. Une force qui les empêche de jamais baisser les bras. Une leçon de vie et de fraternité. " Zazai nous le dit : même si l'on regarde ailleurs, l'exil continue, comme les guerres et les persécutions. [... ] Mais ce livre nous le rappelle : une tradition d'accueil perdure dans le monde et en France en particulier, des citoyens se battent pour que soient respectés les droits humains, bien souvent avec succès. " (extrait de la préface de Xavier Emmanuelli)

01/2022

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Droit constitutionnel

Mouvements révolutionnaires et droit constitutionnel

Cet ouvrage est une version augmentée des actes du colloque organisé à l'Université de Bordeaux le 17 mars 2021. Que le mouvement révolutionnaire soit mené au nom d'un modèle transcendant religieux ou idéologique, ou en celui d'un modèle éthique à construire, cette réflexion pluridisciplinaire a montré combien l'approche constitutionnelle permettait d'en renouveler la compréhension. Premièrement, la théorisation révolutionnaire y est pensée sous plusieurs angles, tels que le rôle qu'a pu occuper la religion dans certaines révolutions, en Iran notamment, ou le recours à la révolution non violente comme référent éthique. La caractérisation des mouvements révolutionnaires a ensuite permis d'étudier les cas russe, ukrainien, burkinabè et portugais, en évaluant entre autres le rôle du peuple dans le cheminement révolutionnaire. Deuxièmement, l'interprétation constitutionnelle de la réussite et de l'échec révolutionnaires a conduit à traiter des cas allemand, égyptien et turc. A cet égard, plusieurs questions ont été posées. Comment apprécier la légitimité des mouvements révolutionnaires ? Sont-ils l'expression de la souveraineté ? Que penser du phénomène de contagion révolutionnaire à plusieurs systèmes constitutionnels ? L'utilisation d'un mécanisme constitutionnel, comme en Corée du sud en 2017, empêche-t-elle la qualification révolutionnaire d'un mouvement contestataire ? Troisièmement, l'identification des causes des mouvements révolutionnaires à travers les exemples cubain et équatorien a précédé l'évaluation des moyens potentiels de les éviter. Le recours au référendum d'initiative citoyenne, à la révision totale de la constitution, à l'interdiction par celle-ci de la révolution à travers notamment les exemples mexicain et ougandais ont ainsi été abordés. Publié avec le concours du Centre d'Etudes et de Recherches Comparatives sur les Constitutions, les Libertés et l'Etat (EA 7436), de l'Institut de Recherche Montesquieu (EA 7434), du Département Droit et Transformations Sociales de l'Université de Bordeaux, de l'Association Française de Droit Constitutionnel, de la Région Nouvelle-Aquitaine, et avec le soutien de la Fondation Anthony Mainguené"

01/2024

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Islam

Lumière sur la possibilité de voir le Prophète et les anges

Le Tanwîr al-halak fî imkân ru'at al-nabî wa al-malak (Lumière sur la possibilité de voir le Prophète et les anges) est extrait d'un livre plus dense Hawii li-l fatawí fi al-fiqh wa-'ulum al-tafsir wa al-hadith wa al-usul wa-al-nahw wa al-i'rab wa-sa'ir al-'ulum. Dans le chapitre qui nous intéresse ici, Suyúti traite de la délicate question concernant la possibilité de voir le Prophète r', en rêve et/ou en état de veille, de même que les anges. Il y mentionne de nombreuses traditions authentiques qui confirment cette possibilité ainsi que les avis des plus grands savants, exégètes et maîtres du hadith en la matière. A titre d'exemple, Suyúxi rappelle les propos du Shaykh Akmal al-Din al-Bábarti al-Hanafi, dans son Shark al-Mashdriq au sujet de la parole du Prophète : "Quiconque me voit en rêve me verra en état d'éveil, car Satan ne peut pas revêtir ma forme" (al-Boukhari). Al-Babarti commente de la manière suivante : "La rencontre entre deux personnes à l'état de veille ou en rêve est due à des facteurs qui les unissent, des facteurs qui reposent sur cinq principes universels : le partage d'une même essence, d'un ou de plusieurs attributs, d'un ou de plusieurs états, des actions ou des degrés. Toutes les relations concevables entre deux ou plusieurs choses reviennent sans exception à ces cinq principes. Plus les caractéristiques qui les unissent sont plus fortes que celles qui les différencient, plus leurs rencontres seront nombreuses. Une caractéristique peut dominer son contraire : ainsi, l'amour peut être si fort que deux personnes deviennent presque inséparables, ou le contraire. Et si quelqu'un réalise les cinq facteurs fondamentaux concernant les esprits des individus parfaits du passé, sa relation avec eux se confirme et il peut les rencontrer quand il le souhaite."

05/2023

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Ouvrages généraux

Asie centrale 300-850. Des routes et des royaumes

L'Asie centrale forme le coeur des échanges eurasiatiques médiévaux, ce que l'on appelle, pas totalement à tort, la "route de la soie" . Caravanes et conquérants, moines et artistes, tous passent par Samarcande, Dunhuang ou Bactres, pour aller de la Chine à Byzance ou de l'Iran et l'Inde à la steppe. C'est l'époque de la première globalisation, mille ans avant l'expansion européenne. Mais cette histoire est en lambeaux, et, à l'apogée de ces contacts, de la chevauchée des Huns au quatrième siècle de n. è. à la fin de l'empire tibétain et à l'islamisation au neuvième siècle, jamais aucun ouvrage, dans quelque langue que ce soit, n'avait tenté d'en suivre tous les fils et de patiemment en retisser les motifs. Migrations nomades et art bouddhique, grand commerce et organisation de l'Etat, colonisation chinoise et conquête arabe, histoire du climat, irrigation et démographie, naissance du persan et globalisation archaïque, et bien d'autres thèmes encore : cette synthèse offre de multiples axes de lecture qu'elle croise et noue en un tissu complexe mais clair. Jouant de très nombreuses cartes et illustrations, elle reconstitue une immense pièce manquante au centre du puzzle de l'histoire médiévale de l'Ancien Monde. Elle est le produit de vingt ans de recherche, et utilise les travaux les plus récents, études érudites sur les textes arabes, chinois, iraniens ou turcs, nouvelles découvertes de manuscrits ou encore résultats des multiples fouilles archéologiques qui se sont développées depuis la fin de l'URSS et l'ouverture économique de la Chine. Toutes les disciplines et les instruments de l'historien sont convoqués pour rendre intelligible et lisible ce monde, tandis qu'à la fin, dans les coulisses, un autre niveau d'analyse est proposé pour ceux qui voudraient, à l'instar des grands marchands et des moines pèlerins, aller plus loin.

02/2024

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Littérature française

Végâneries

Alain PAUCARD : Le féminisme ne suffit plus Jacques ABOUCAYA : Comment je suis devenu végan Jean BERTEAULT : Prescription de véganine Arnaud BORDES : Délivrance Michel BOUVIER : Le boeuf clandestin François CERESA : Robert le Végan Philippe DUMAS [sans titre] Jean DUTOURD : Cheval Alfred EIBEL : Vegane : à l'arbordage Charles-Henri D'ELLOY : Parigot, tête de veau ! Bertrand FOSSAT : El Extasio, sonnet vegan Alain GERBER : [sans titre] Olivier GRIETTE : La morale, une et indivisible Pierre GUINGAMP : J'exagère ? Philippe LACOCHE : La grosse carpe vegan qui pue la vase Bruno LAFOURCADE : La nouvelle arche Bernard LECONTE : Supervegan Bernard LE SAUX : Les enfants de William Kramps Boris MOISSARD : Le Cu Cul Clan Alain PAUCARD : Fake news David PERINI : Le général Vegan s'en va-t-en guerre ! Jean-Jacques PERONI : Au nom du pâté, du figatelli et du saint-nectaire Xavier RAUFER : Vegans, végétariens en peau de lapin (si j'ose dire...) Ivan RIOUFOL : Mangez un vegan ! Philippe de SAINT-ROBERT : Malthus, nous voilà ! Olivier SARRADE-LOUCHEUR : Le protocole de Panurge Gérald SIBLEYRAS : Vegan en pot Trez : [sans titre] Jean TULARD, de l'Institut : Napoléon végan ? & Pensées ronchons AUTEUR Alain Paucard est né et ne vit qu'à Paris. Après avoir publié des polars sous le pseudonyme d'Humphrey Paucard, il entame une oeuvre sous son nom, de quarante livres à ce jour, qui traitent aussi bien de son intérêt pour Paris que de sa lutte contre la Modernité (Les Criminels du béton ; Manuel de résistance à l'art contemporain,...). Il écrit également des romans (huit, dont Tirez sur l'architecte) et des souvenirs parisiens (Paris c'est foutu). Chroniqueur du Guide des films de Jean Tulard, il a également traité du cinéma, en évoquant Michel Audiard, Jean Gabin, Sacha Guitry et la Série B. Enfin, il ne néglige pas un certain penchant pour les questions plus intimes (Eloge du cocu). Il fonde en 1986 le Club des Ronchons, dont le président d'honneur sera Jean Dutourd (1920-2011). Le règlement intérieur stipule que les réunions sont interdites "aux femmes, aux enfants, aux animaux et aux plantes vertes" , ce dernier ajout à la demande de Jean Tulard. Le Club des Ronchons est fondamentalement opposé à l'idée totalitaire du Bonheur.

11/2020

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Romans historiques

Les femmes de l'islam Tome 3 : Aïcha

Mariée très jeune au prophète Muhammad, Aïcha lui survivra plus de quarante ans. Elle en a presque soixante-cinq quand elle prend le calame pour raconter ses souvenirs. Écrits à la première personne, ses rouleaux de mémoire sont marqués par la rupture des temps paisibles, aussi bien dans Yatrib qu'au sein même de la maison du Prophète. L'existence radieuse de la jeune Aïcha bascule lentement vers la douleur et les conflits, dont nos sociétés paient encore le prix aujourd'hui. Le désir d'expansion des croyants d'Allah bouleverse les équilibres de la Péninsule arabique, au détriment des femmes, des Juifs, et, finalement, des musulmans eux-mêmes. Parce qu'il veut lever une armée contre ses ennemis de La Mecque, Muhammad accepte les exigences les plus aberrantes de ses compagnons. Ses guerriers monnaient leur alliance : ils exigent la soumission des musulmanes au hidjab. Les femmes, qui grâce à Muhammad bénéficiaient de droits égaux à ceux des hommes, se voient brutalement écartées. Les sourates sur le voile et sur l'adultère sont énoncées, les questions de mariage, de divorce et d'héritage, la gestion de l'argent et des terres… tout est repris en main par les hommes. Comme les autres épouses du Prophète, Aïcha est priée de se confiner aux quartiers réservés. Par ailleurs, la tension monte dans Yatrib entre les croyants d'Allah et les clans juifs. Ceux-ci sont chassés vers Jérusalem, quand ils ne sont pas massacrés. Après la mort de Muhammad, Aïcha, sans enfant, peine imposer son autorité. Afin d'établir la paix et d'asseoir sa position, elle organise les paroles du Prophète en autant de hadiths, règles qui fondent la sunna, la tradition de l'islam. Elle gagne ainsi le respect de tous et est considérée comme une « Mère des croyants ». Mais les conflits de légitimité s'enveniment. Ali, le gendre du Prophète, exige le pouvoir pour ses fils. Tandis qu'Aïcha s'allie avec les grandes familles de La Mecque, lui se tourne vers les Perses. Le schisme entre sunnites (La Mecque et l'actuelle Arabie Saoudite) et chiites (actuellement l'Iran et la Turquie) est définitivement consommé. Il ensanglante encore le monde musulman.

07/2015

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Sciences politiques

Les armées du Moyen-Orient face à DAESH

En Egypte, la lutte à mort entre l'armée et les Frères Musulmans qui, en juillet 2013, a abouti au renversement de Mohammed Morsi, premier président égyptien élu. Au moment où la crise économique mondiale a fait éclater les modèles anciens, entraînant sous des formes variées des changements politiques et sociaux au Moyen-Orient et en Afrique du Nord ; alors que Daesh jette un défi mortel aux gouvernements arabo-musulmans, qu'en est-il aujourd'hui de la relation armée-société et qu'en sera-t-il demain ? La présence parfois écrasante des armées sur la scène politique arabe est le fruit des processus de constitution des Etats de la région après la première guerre mondiale et dans la période de décolonisation. Selon les cultures ou les histoires respectives de chaque pays, le rôle et la place des armées sont différents. Cependant, la cristallisation dictatoriale qui s'est effectuée au fil des années a fait progressivement peser une chape de plomb sur les sociétés locales. Au début perçus comme progressistes, les militaires et les autocrates arabes au lieu d'encourager le développement de la société civile, se sont essentiellement appuyés sur toute la gamme des moyens répressifs - tout en achetant la paix sociale avec les surplus des rentes de situation économiques (pétrole, tourisme, etc.). Ces modèles sont-ils désormais obsolètes ? Ce travail collectif veut éclairer le lecteur sur la relation civilo-militaire aujourd'hui dans un certain nombre de pays arabes et en Iran au moment où coexistent des processus de transformation réussis, en cours ou ratés. Les divers contributeurs à ce volume proposent des éclairages circonstanciés pour analyser le rôle des armées à la suite des différentes révoltes populaires qui ont balayé le Moyen- Orient et l'Afrique du Nord. Cet ouvrage essaye également de penser le modèle Daesh, qui se veut une révolution totalisante, avec tout ce qu'il emporte de rupture politique et stratégique. Ces relations civilo-mitaires et l'avenir de l'état islamique conditionneront, d'une part, la stabilité de chacun des pays concernés et, d'autre part, la paix et la sécurité de la région pour les années à venir.

08/2016

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Littérature russe

Le voyageur enchanté. Edition bilingue français-russe

Ouvrez une porte sur l'univers de la Russie du XIXe siècle et son atmosphère envoûtante. Grâce à cette collection de textes bilingues, découvrez les plus grands auteurs de la littérature russe au plus près de leur talent, en savourant leurs textes originaux, annotés et expliqués en français. Les traductions françaises, qui retranscrivent fidèlement les spécificités de l'époque et du style de l'auteur, offriront à tous les amoureux de la culture russe l'occasion de profiter pleinement de l'oeuvre et de la langue. Pour la première fois, la collection des classiques bilingues, "Merveilles de la littérature russe", vous propose un roman de Nikolaï Leskov. Retrouvez celui que ses contemporains considéraient comme le plus russe de tous les écrivains russes, à travers un roman d'aventures sillonnant la Sibérie et les steppes méridionales. Le texte, qui a conservé l'ambiance et l'atmosphère de la fin du XIXe siècle, vous fera voyager aux confins d'un récit enchanteur. Un bateau vogue sur les flots du lac Ladoga. A son bord, un étrange passager intrigue les voyageurs. Un colosse en habit de moine. Pour répondre à leur curiosité, il accepte de raconter ses aventures, toutes si incroyables qu'ils ne sauront jamais démêler le vrai du faux. Né serf, puis dresseur de chevaux, vagabond et soldat, Ivan Sévérianitch Flaguine est finalement voué à devenir moine. Ce récit est une sorte de cheminement qui l'y a mené, de son étrange enfance dévote et à travers toute une série d'épreuves — et même trois crimes —, et un questionnement sur le sens de la vie. Tour à tour amusant, effrayant, émouvant et mirobolant, ce roman, qui entremêle le réalisme au fantastique, est l'un de ceux qui expriment le mieux l'esprit de l'oeuvre de Nikolaï Leskov. L'auteur laisse ici découvrir une des facettes admirables de son talent, qui consiste à suggérer, d'une part, le cheminement le plus obscur des âmes, tout en s'attachant avec minutie aux conditions "terrestres". C'est de là que découle la double vertu de ce roman : profondeur et diversité, continuité et fantaisie, en somme, vérité et poésie.

02/2021

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Poches Littérature internation

La Fille du capitaine ; La Dame de pique. Edition bilingue français-russe

Ouvrez une porte sur l'univers de la Russie du XIXe siècle et son atmosphère envoûtante. Grâce à cette collection de textes bilingues, découvrez les plus grands auteurs de la littérature russe au plus près de leur talent, en savourant leurs textes originaux, annotés et expliqués en français. Les traductions françaises, qui retranscrivent fidèlement les spécificités de l'époque et du style de l'auteur, offriront à tous les amoureux de la culture russe l'occasion de profiter pleinement de l'oeuvre et de la langue. Découvrez l'oeuvre en prose du plus brillant des poètes russes, Alexandre Pouchkine, une plume incontournable qui ne manquera pas de vous faire voyager et de vous émouvoir, en mélangeant exaltation et suspens, les ingrédients d'une alchimie unique et magnifique. LA FILLE DU CAPITAINE. Passion amoureuse sur fond historique - voici le sujet de ce roman captivant dont l'action est située au coeur des insurrections durant le règne de Catherine la Grande. Le jeune Petr Grinief est envoyé par ses parents dans la forteresse de Biélogor pour défendre l'Empire russe contre le chef de la révolte cosaque, Emelian Pougatchof. Alors que le jeune homme se rêvait à Saint-Pétersbourg, il se retrouve dans l'Oural. Mais cette retraite militaire ne semble finalement pas être si désagréable que cela. Accueilli par le capitaine Ivan Kouzmitch, qui se trouve être un homme aimable et chaleureux, et par sa femme, Vassilissa Iégorovna, Petr se fond dans sa nouvelle vie. Mais c'est Maria Ivanovna, la fille du capitaine, qui va bouleverser le jeune officier et éveiller en lui un amour vif et sincère, vite troublé par la prise de la forteresse par les rebelles de Pougatchof... LA DAME DE PIQUE. Cette nouvelle est, selon Fiodor Dostoïevski, un chef-d'oeuvre de l'art fantastique. Dans l'un de ses rêves, le jeune Herman voit apparaitre une vieille comtesse qui lui fait miroiter succès au jeu et richesse. Obnubilé par le gain, Herman décide de suivre ses conseils et tombe dans le piège de la dépendance, jusqu'à se perdre complètement...

02/2019

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Actualité médiatique internati

Pourquoi eux. Ils ont fait notre époque

Caroline Pigozzi retrace avec passion quelques 30 années de reportages, directs et interviews à Paris Match. Des rencontres avec les plus grandes personnalités du XXe et du début du XXIe siècles, de tous les horizons, dont les paroles résonnent bien au-delà de leur univers et de leur époque. Un panorama aussi éclectique que prestigieux de notre histoire contemporaine. " A travers le métier de grand reporter à Paris Match j'ai voulu retracer avec passion et sans narcissisme quelque trente années de reportages, de directs, d'interviewes de personnages qui sont entrés chacun à leur manière dans l'histoire du XXe et des débuts du XXIe siècle. Des femmes, des hommes que j'ai suivis en respectant distance, rigueur et auxquels j'ai inlassablement demandé " POURQUOI ? " en essayant d'aller toujours plus loin... De décrire leur caractère, de comprendre ce qui les anime et fait qu'ils sont devenus ce qu'ils sont ! Des natures fort différentes, souvent attachantes et ayant de l'humour dont les paroles résonnent bien au-delà de leur univers et de leur époque. De l'amiral de Gaulle à Brigitte Bardot, du Pape François à Valéry Giscard d'Estaing, Jacques Chirac, l'archevêque de Paris Michel Aupetit, Soeur Emmanuelle, l'Aga Khan, le roi du Maroc, Elisabeth Badinter, le comte de Paris, Bernadette Chirac, Caroline Kennedy, Yasmin Aga Khan, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Soeur Jacques-Marie la muse de Matisse, la reine Elisabeth, l'impératrice d'Iran Farah Pahlavi, la comtesse de Paris Isabelle de France, le pape Jean-Paul II, le pape Benoît XVI, le patriarche de Moscou Alexis II, le patriarche de Constantinople Bortholomée, le patriarche d'Antioche Bechara Boutros Rahi, David Rockefeller, Brigitte Macron, le cardinal Lustiger, le grand Rabbin de France Haïm Korsia, l'archiduc Otto de Habsbourg, Bernard Arnault, Michel David-Weill, Charles Schulz le père de Snoopy, Mario Luraschi, Silvio Berlusconi, la grande duchesse Marie-Thérèse de Luxembourg, Angela Missoni, le cardinal Zuppi, Father O'Donovan conseiller personnel du président Biden, le dernier Compagnon de la Libération Hubert Germain et un quarteron de ministres du Général évoquant un autre de Gaulle. Pour finir, une surprise gourmande afin d'aiguiser l'appétit... " Caroline Pigozzi

11/2021

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Poésie

Ahmad Shamlou. La passion de la recréation

Dessiner le portrait d'Ahmad Shamlou (1925-2000), un monument de la littérature contemporaine iranienne, exige de rassembler les innombrables fragments d'un puzzle qui ne suffit pas à restituer sa véritable image. Jeune enfant, il a séjourné dans plusieurs villes d'Iran, où il a suivi un parcours éducatif chaotique et incomplet. C'est grâce à ses efforts personnels, mais surtout à son talent ainsi qu'à ses rencontres heureuses avec des gens de lettres, qu'il a pu consolider les bases d'une connaissance vaste et approfondie dans ses domaines d'activités futures. Il a connu, durant une grande partie de sa vie, la misère, la solitude, les poursuites, les incarcérations, le vagabondage et l'horreur : la violence inouïe exercée à l'égard d'un soldat par ses supérieurs et ses pairs qu'il n'oubliera jamais, ce qui explique peut-être son opposition farouche à toute forme d'oppression et d'injustice. Fasciné par la musique de Chopin, jouée au piano par deux jeunes voisines arméniennes, il aurait voulu être musicien. N'ayant pas les moyens, il guérit cette blessure par la poésie. Beaucoup plus tard, une autre jeune femme arménienne, Ayda, elle aussi amoureuse de musique et de poésie, le séduira à tel point qu'il la considérera comme l'incarnation de la femme idéale chantée dans son long poème de jeunesse, Roxana. Il la sacralisera dans sa poésie tardive. Parlons aussi de sa chance de rencontrer Morteza Keyvan, qui orientera ses tendances politiques vers l'idéal socialiste, Nima Youshidj, qui lui inspira sa nouvelle vision poétique et enfin Fereydoun Rahnama, qui l'initiera à l'univers des poètes modernes européens. Le résultat de ces initiations sera la publication d'une quinzaine de recueils de poésie considérés comme les fruits d'une école de poésie innovatrice, évolutive, lyrique et épique, engagée, humaniste, et inimitable. Alchimiste de mots, il créera une synthèse étonnante de prose ancienne, de langage populaire et de littérature moderne, en abandonnant les règles de la prosodie classique, en exploitant la musique intérieure inhérente à la langue et en développant un courant de vers blancs. Certains le considèrent même comme le plus grand poète persan après Hâfez.

01/2022

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Sciences politiques

La paix sans la bombe ? Organiser le désarmement nucléaire

L'arme nucléaire ne suscite plus aujourd'hui le même effroi. La crainte d'un "holocauste", présente dans un grand nombre de pays durant la guerre froide, s'éloigne. Pourtant, les risques liés à l'existence de vastes stocks d'armes nucléaires ne diminuent pas. Malgré leur suréquipement, les Etats-Unis et la Russie semblent plus préoccupés d'empêcher d'autres pays d'acquérir l'arme que de progresser vers de nouvelles réductions. Certains détenteurs de l'arme nucléaire (Pakistan, Chine, Israël, Inde) en font la garantie de leur sécurité voire poursuivent une course aux armements dangereuse. Enfin des pays non-possesseurs veulent au moins parvenir au "seuil" du nucléaire militaire (Iran), ou parviennent même à se doter de l'arme à un stade embryonnaire (Corée du Nord). Face à cette prolifération, n'y a-t-il d'autre réponse que le recours à la force ? Comment concilier l'affirmation faisant du nucléaire la garantie ultime de la sécurité pour quelques-uns et l'interdiction faite à tous les autres de se doter de l'arme ? Est-il réaliste de vouloir construire un ordre international fondé sur la coopération des Etats en s'accommodant de l'anarchie nucléaire ? D'ailleurs, si en France la dissuasion nucléaire semble généralement acceptée, sa fonction de sécurisation convainc beaucoup moins les opinions occidentales. Soucieux de répondre aux questions éthiques que les Eglises et de nombreuses organisations de la société civile soulèvent à propos de la dissuasion nucléaire, les auteurs de l'ouvrage proposent de ne plus penser celle-ci seulement dans le cadre d'une stratégie de défense nationale mais de l'intégrer dans une stratégie de désarmement qui pourrait notamment être portée par la France et ses partenaires européens et devenir un objectif de l'Union européenne. Car l'option du désarmement est crédible, puisqu'elle a déjà permis des succès importants comme les accords bilatéraux américano-russes ou multilatéraux comme les zones dénucléarisées, ou encore le moratoire appliqué sur les essais. Un engagement de politique étrangère des Etats membres dans une stratégie de désarmement négocié donnerait en outre à l'Union européenne un objectif partagé par la majorité des populations et renouvellerait ainsi des postures manifestement figées.

02/2014

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Littérature française (poches)

Les bouteilles se couchent

Il entra dans le bistrot de la rue du Four, l'éternel bistrot. Assis sur les tabourets en fer rouge, devant le comptoir humide, c'étaient les mêmes que tout à l'heure, que cet après midi, que d'habitude...Guy restait tranquille, dans son coin, là depuis toujours, attendant de se soûler pour raccourcir la nuit, jouant on ne savait quel amour avec une petite fille venue comme exprès de sa famille pour entourer de ses bras encore vierges le visage calme et maigre de son Guy. Depuis la publication du témoinage de Jean-Michel Mension La Tribu, on tonnait mieux la préhistoire de l'aventure situationniste, en particulier la période 1952-1953 au cours de laquelle Debord et ses camarades lettristes se retrouvaient dans un bistrot de la rue du Four, Chez Moineau. Mais hormis les photos désormais célèbres d'Ed van der Elsken, on dispose de peu de documents d'époque susceptibles d'évoquer l'atmosphère de ce point de ralliement de la bohème artistique et de la jeunesse délinquante de Saint-Germain-des-Prés. Dans sa correspondance, Debord cite parfois le roman où l'un des membres du groupe, Patrick Straram, avait mis en scène toute la petite tribu des "Moineaux" ; mais il n'en subsistait que le titre : Les bouteilles se couchent. On croyait le texte perdu, détruit par son auteur peu après son départ pour le Canada en 1954 '. dans les années t96o-703 Straram, devenu une figure de la contre-culture au Québec, avait tourné la page lettriste. En réalité, Straram n'avait pas détruit son texte. Jean-Marie Apostolidès et Boris Donné en ont retrouvé les fragments épars à la Bibliothèque nationale du Québec et proposent ici une reconstruction de ce récit où apparaissent Guy Debord, Michèle Bernstein' Jean-Michel Mension, Ivan Chtcheglov, Jean-Claude Guilbert et bien d'autres. L' écriture de Straram, trés influencée par le jazz, se cherche encore : mais ce petit récit vaut par ses portraits, par la vivacité de ses dialogues, et par la fantaisie d'une intrigue inspirée de Jarry où le bistrot Moineau devient un navire à la dérive dans le Quartier Latin !

04/2006