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Tribulations japonaises

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Littérature étrangère

Le démon du No

Sur fond de Japon splendide et corrompu du XIVe -XVe siècle, Le démon du nô nous raconte l'histoire des "saltimbanques" qui élaborèrent, dans sa forme quasi définitive, le célèbre théâtre nô, et de la relation passionnée et féconde qui les unit au puissant Yoshimitsu, le troisième shôgun Ashikaga. C'est d'abord la dure initiation à l'art et à la vie d'un petit garçon extraordinairement doué qui deviendra Zéami, le plus grand acteur-auteur de la scène japonaise. Le théâtre, il l'apprend de son père, le superbe Kanami, maître de la compagnie Kanzé, qui, le premier, remet en question les habitudes acquises, la routine, incorpore aux nouvelles pièces qu'il écrit une musique populaire et rythmée, et forge des formes révolutionnaires, au contact aussi bien des publics les plus divers, en tournée, qu'à celui des connaisseurs d'un raffinement extrême, dans la capitale où sa troupe est enfin parvenue. Zéami, grâce à sa passion obsessionnelle et à la protection très attentive que lui accorde le grand shôgun, va parvenir, au travers des pires obstacles, à mener à bien ce que son père avait entrepris et à léguer à son pays et au monde entier une oeuvre qui continue, au XX ? siècle, d'inspirer jusqu'en Occident les jeunes metteurs en scène. Sur ces formidables personnages, nous dit Nobuko Albery, on n'en sait à la vérité pas beaucoup plus long que sur Shakespeare. Peut-être, cependant, personne n'a-t-il songé à nier qu'ils aient existé... Mais il fallait la puissance d'imagination de Nobuko Albery pour les faire revivre de façon aussi intense et nous les rendre aussi proches.

04/1988

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Philosophie

Le marxisme d'Ernest Mandel. [Pourquoi je suis marxiste . [séminaire, Amsterdam, 4-6 juillet 1996

Ernest Mandel (1923-1995) appartenait à une espèce devenue fort rare : celle des théoriciens du marxisme militant. Il était l'un de ces rares hommes ou femmes dans l'histoire du mouvement socialiste, qui ont été capables de mener de pair une activité inlassable de dirigeant politique et une œuvre intellectuelle obéissant aux critères académiques de la recherche scientifique, au point de forcer le respect des milieux universitaires. C'est à un bilan critique de cette œuvre considérable que cet ouvrage collectif est consacré. Les auteurs présentent et discutent les principaux apports d'Ernest Mandel à la théorie politique et économique : la variante humaniste et optimiste du marxisme qui fut la sienne; son apport fondamental à l'analyse de la dynamique du capitalisme dans la seconde moitié du XXe siècle; son rôle déterminant dans la réhabilitation de la théorie des ondes longues en économie; ses analyses de la bureaucratie dans le mouvement ouvrier et dans les Etats du " socialisme réellement existant "; sa conception des problèmes de gestion de la transition au socialisme; ainsi que le rapport particulier que cet homme, qui frôla la mort dans les camps nazis, entretint avec la question de l'Holocauste. Deux textes de Mandel figurent en deuxième partie : des thèses consacrées à cette même question de l'Holocauste, ainsi qu'une longue contribution traduite de l'allemand, et inédite en français, dans laquelle ce marxiste impénitent expose les raisons profondes de son adhésion au marxisme. Une bibliographie des travaux de Mandel publiés en langue française clôt cet hommage collectif, dont les éditions allemande, anglaise, brésilienne, espagnole, japonaise et turque, sont déjà parues ou en voie de paraître.

02/1999

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Littérature étrangère

Deux brûle-parfums

Personnage éminemment romanesque, flamboyant de liberté rebelle, de beauté et d'intelligence, Eileen Chang est née en 1920 à Shanghai. Initiée très tôt aux enchantements raffinés des chefs-d'oeuvre de la littérature classique chinoise, elle a commencé sa carrière d'écrivain à vingt ans, dans la période de la guerre sino-japonaise et de la Seconde Guerre mondiale. A la fois portée par le souffle de liberté venu de l'Occident et pénétrée de culture traditionnelle, Eileen Chang déploie tout son art d'observatrice dans cette Chine en mutation. Bientôt désenchantée, elle se détourne d'une gloire déjà considérable et, après un long séjour à Hongkong, s'exile en 1955 aux Etats-Unis. Elle s'éteint à Los Angeles en 1995. A travers deux courts romans qui explorent, comme en miroir, les moeurs anglaises et chinoises de l'époque coloniale, Eileen Chang nous offre une analyse subtile des ressorts amoureux - dans une société décadente où séduction et sensualité, pudeur et obscénité répondent à des convenances d'une exquise hypocrisie. Premier brûle-parfum. La jeune Wei-lung sollicite la protection d'une tante, riche mondaine sur le déclin, laquelle voit en elle la promesse d'une nouvelle stratégie... Second brûle-parfum. Roger Empton, professeur à South China University, épouse une jeune fille idéale qui par grand mystère ignore tout du désir... Délicatesse infinie et cruauté feutrée des sentiments, malentendus, emportements secrets, suavité évanescente des passions et de leurs ruses... Ici, l'enchantement romanesque a la force d'une promesse entre deux amants. Et c'est le coeur battant que nous entrons dans l'univers de ces Deux brûle-parfums.

04/2015

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Architecture

Le Musée départemental Albert-Kahn

La rénovation et l'extension du Musée départemental Albert-Kahn est l'un des projets emblématiques de la Vallée de la culture des Hauts-de-Seine. Son ambition est d'offrir de meilleures conditions de conservation et d'exposition de ses collections photographies et filmographiques, à travers une expérience de visite digne des grands musées d'aujourd'hui. L'idée forte du projet architectural conçu par Kengo Kuma réside dans la relation du nouveau bâtiment au site, fermé côté ville, mais entièrement ouvert sur le jardin, de façon à préserver le caractère intimiste de ce lieu exceptionnel. La façade sur rue est revêtue d'aluminium anodisé et est percée d'une faille, révélant une entrée séquencée, tel un passage progressif vers le coeur du musée. Si les intérieurs sont organisés autour d'un noyau central et une liaison verticale est créée grâce à un hall en double niveau, le coeur du projet réside dans la mise en relation des espaces d'exposition avec le jardin. Les limites de l'édifice sont ainsi diluées de son côté grâce à une façade entièrement vitrée, qui crée une proximité immédiate avec la nature environnante. Cette frontière est d'autant plus fluide que l'engawa, espace de transition entre intérieur et extérieur de l'architecture traditionnelle japonaise, est matérialisé à tous les niveaux par une structure légère en avant de la façade. Celle-ci est composée de lames de bois et d'aluminium, au profil identique mais aux inclinaisons variées, de façon à créer une vibration dans le paysage. La répétition de ces éléments horizontaux donne d'ailleurs au bâtiment une échelle humaine, essentielle pour l'architecte Kengo Kuma.

10/2022

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Poésie

L'argument du rêve

L'argument du rêve est un ensemble de poèmes documentaires ou poèmes-essais qui, en trois temps, posent la question du corps. Entre l'intime et le politique, le corps biologique et le corps social, les poèmes témoignent de la manière dont les idéologies nous conditionnent et dont les corps sont possédés par des mots d'ordre. A chaque fois, les images proposent au lecteur un voyage temporel et une confrontation avec les faits qui font voix. Il s'agit de susciter une participation active de celui qui lit en soulevant des questions, attendu que la véritable question de ce volume, dont l'ambition est aussi didactique, peut être formulée ainsi : comment regardons-nous les victimes ? Et, à son revers, depuis les traces : comment nous regardent-elles ? Les kamikazes d'Okinawa, les naturistes d'Orplid, les migrants comme les ermites du Dodécanèse sont des documents humains. Les uns pris dans la Guerre du Pacifique et l'idéologie militaire, les autres dans une idéologie du retour à la nature, dont l'utopie a suscité bien des opportunismes et les derniers dans une catastrophe, dont la vision oscille ici entre mythe religieux et réalité migratoire du troisième millénaire. Chaque poème est conté par une voix soeur, transportée par le rêve jusqu'aux évènements et jusqu'à nous, en collectant des éclats de mots et d'images. Ce sont des fantômes de l'étonnement, bienveillantes présences qui encouragent à cheminer entre les corps pulvérisés : la poétesse japonaise Sei Shônagon, la poétesse allemande Annette von Droste-Hülsshof, les poètes Robert Lax et Loránd Gáspár, qui prêtent également leurs photographies, le dernier volet du recueil débouchant sur le contemporain.

03/2022

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Histoire du droit

Aux origines du Laos. La guerre franco-thaïlandaise et le protectorat de Luang Prabang

Le présent ouvrage entend combattre plusieurs idées reçues qui dominent deux points en réalité connexes. Les unes touchent à la guerre franco-thaïlandaise de 1940-1941 dont l'interprétation est faussée par une représentation partielle et partiale, tant en France qu'à l'étranger. Les travaux hexagonaux ont trop longtemps véhiculé la thèse d'une collusion siamo-japonaise qui est tardive et biaisée à la fois. De leur côté, les historiographies anglo-saxonnes et asiatiques sont encore largement déterminées par toute une série d'allégations dont le fondement se trouve dans la documentation thaïlandaise et dans les sources américaines postérieures à 1945, à l'heure où la guerre froide commandait de réhabiliter un pays compromis avec le Japon mais entré depuis dans la sphère d'influence de Washington : elles sont partisanes. Or, en exploitant des fonds trop peu explorés et en les confrontant aux acquis les plus récents de la recherche, une nouvelle histoire se dessine, bien plus complexe. Le constat peut être étendu au régime juridique du Laos, volontiers décrit aujourd'hui encore comme un protectorat dont la naissance remonterait à Auguste Pavie et à l'installation des Français sur la rive gauche du Mékong. Rien n'est moins vrai. Il faut en effet attendre le traité du 29 août 1941, conséquence immédiate de la guerre avec la Thaïlande, pour que soit enfin établi le tout premier protectorat de la région, celui qui s'exerce sur le royaume de Luang Prabang, duquel sortira, après les péripéties consécutives au coup de force japonais de mars 1945, le Laos moderne, fruit de la loyauté et de la ténacité de Sisavang Vong.

05/2023

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Témoignages

Ma poliomyélite m'a ouvert le monde à une paix durable. Invention, santé, équité linguistique

N'abandonnez pas, obstinez-vous. Recommandations pour une vie active qui transforme le désespoir en espoir. Peu après sa naissance en 1939 dans la préfecture Kagawa au Japon, la polio a rendu la jambe droite de l'auteur Etsuo Miyoshi invalide. Il a développé l'entreprise fondée par son père. Cela l'a amené à voyager dans le monde entier. Une malle à roulette vue à New York lui donna l'idée d'en créer une version réduite, le "Swany Bag" , un sac qui permet le soutien du corps. Il créa ensuite le plus petit fauteuil roulant pliable du monde, le "Swany Mini" . Il s'est soigné lui-même en jeûnant. Il s'est fait de nombreux amis dans le monde entier en utilisant la langue internationale espéranto. Dans ce livre, il raconte sa vie. Les avis des lecteurs de l'edition japonaise. " Une description polie et détaillée du bien et du mal, le cri du coeur s'exprime, et j'ai été entraîné dans le drame de la vie où les sommets perdurent. Je l'ai lu en un clin d'oeil. C'est la première fois que je rencontre un livre aussi merveilleux. " " Vous apprécierez un récit concernant le milieu des affaires, sur la santé, avec des anecdotes amusantes, concernant aussi l'éducation, les voyages, la vie sentimentale. " " Cest un grand spectacle sur la famille Miyoshi, avec le soutien de ses parents, sa femme Yoshiko, l'amour pour ses enfants et ses frères et soeurs. " " Le problème de l'environnement est suivi par le problème de la langue. " " Nous devons faire en sorte que la culture et la langue de chaque nation ne périssent pas. "

05/2023

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Religion

Le Zen

- Une exploration de l'histoire du zen, de ses fondements et de ses pratiques, en particulier au Japon qui l'a vu naître, où la pratique du chan, ou méditation, a connu un développement singulier. Outre les doctrines, on y découvre les oeuvres créées par les moines dans les monastères, mais aussi des pièces conservées dans les temples zen et conçues par d'autres écoles bouddhistes, qui témoignent du syncrétisme propre à l'expérience du sacré au Japon. Le zen est une école bouddhiste qui s'est organisée en Chine sous le nom de chan, terme signifiant "méditation" , laquelle est précisément la pratique qui la caractérise. L'enseignement du chan fut transmis en Corée, où il prit le nom de son, et au Japon, où il devint le zen et acquit des formes particulières. La première partie présente les origines de la doctrine, en suivant son parcours historique et géographique ; un chapitre est consacré aux sutras de référence de cette école, qui refuse toutefois de faire reposer ses enseignements sur des textes sacrés. Les principaux courants sont l'objet de la deuxième partie, suivie de l'analyse des divinités, dominées par la figure du Bouddha historique, Shakyamuni, seul digne d'être vénéré. La quatrième partie traite des pratiques et des réalités quotidiennes du zen, qui ne se réduisent pas à la seule méditation. L'ouvrage se clôt par les arts pratiqués dans les monastères, ou patronnés par eux, qui ont laissé une forte empreinte dans la civilisation japonaise. Outre des index et une carte situant les principaux monastères, les annexes répertorient des musées conservant des chefs-d'oeuvre des maîtres zen, ainsi que des temples et des jardins.

01/2009

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Beaux arts

Histoire de l'art. L'esprit des formes, Volume 1

Qu'on suive [...] la marche parallèle des statues grecque et française, là des Orantes de l'Acropole aux athlètes de Lysippe et au mausolée de Scopas, ici des vierges et des saints des porches de Chartres à ceux des porches de Bourges en passant là par les frontons du Parthénon et d'Olympie, ici par les rois d'Amiens et les prophètes de Reims. Ou, si l'on préfère puiser au hasard dans le répertoire des formes, sans s'inquiéter des écoles et des techniques, des dates, du prétexte mythique, du caractère local, qu'on compare telle terre cuite grecque trouvée dans les tombes de Tanagra à telle terre cuite chinoise trouvée dans les tombes des Tang, tel bas-relief de Moissac ou d'Arles à tel bas-relief d'Angkor-Vat, tel rinceau d'une église d'Ile-de-France à tel rinceau d'une stupa de l'Inde, telle peinture japonaise du XVe siècle à telle peinture siennoise, et les fresques des chasseurs de rennes aux fresques des Boshimens. On y retrouvera de ces parentés émouvantes qui évoquent l'identité des origines, et font comprendre que des haches de silex ou des ossements humains ne se puissent qu'à peine distinguer les uns des autres, qu'on les découvre sous les alluvions du Missouri ou du Niger ou roulant parmi les galets d'une rivière de France ou d'un torrent de l'Alaska. Il est dès lors naturel que l'intelligence, après avoir, par la grâce des archéologues, classé rigoureusement les formes figurées qui l'expriment en tous lieux et depuis toujours, tende à retrouver sous leurs divergences une sorte d'unité de plan [...].

09/2011

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Monographies

Geography Biography

Artiste en prise avec les notions de temps et de mémoire, Tacita Dean (née en 1965 au Royaume-Uni) convoque récits historiques ou fictionnels dans des dessins, photographies argentiques et films en 16 mm, faisant de ces supports anciens les outils privilégiés de sa recherche et un point de départ à une réflexion sur les enjeux du médium analogique lui-même et ses défis de conservation. Principalement reconnue pour ses films à l'atmosphère contemplative souvent réalisés en plan séquence, l'oeuvre de Tacita Dean est un véritable éloge de la lenteur. S'éloignant depuis les années 1990 des films commentés, elle privilégie depuis lors des bandes sonores discrètes qui intensifient encore le minimalisme de ses narrations. Son travail a fait l'objet de rétrospectives à l'Australian Centre for Contemporary Art (Melbourne), au Dia : Beacon (New York) ou encore au Solomon R. Guggenheim Museum (New York). Au printemps, l'artiste inscrira sa poétique atmosphérique dans les courbes de l'architecture de la Bourse de Commerce. Elle y présentera notamment une oeuvre inédite, Geography Biography, dont ce livre d'artiste présente une archive. Elle invente un pavillon concave qui s'inscrit dans la rotonde de béton, territoire immatériel quasi lunaire qui vient faire converger la lumière et les reflets. La pellicule de ses films Super 8 dessinent une cartographie autobiographique de ses voyages autour du monde qui vient s'incruster dans des cartes postales de sa collection. L'hybridation filmique de ces cartes postales du xixe siècle et des films de ses débuts refilmés en 35 mm redonne vie à des temporalités éloignées, à la fécondation quasi surréaliste des imaginaires, de la vie vécue, captée, enregistrée sur la pellicule et de celle qui se forme au plus profond de la contemplation de la nature et de l'art. "Geography Biography, par son hétérogénéité même, figure selon le néologisme de James Joyce un chaosmos, un monde analogique désordonné en voie de disparition, où selon les mots de l'artiste, "il est encore possible de se perdre, de bifurquer, de disparaître pour participer avec tous les sens à la germination fertile, grave et jubilatoire tout à la fois des images qui, extraites de leur gangue statique, sont remises en jeu, en une danse de vie qui défie et magnifie l'obsolescence et la finitude pour pulser à l'unisson avec le mouvement du cosmos et les tribulations du hasard". Emma Lavigne, Avant l'orage, Paris, Bourse de Commerce - Pinault Collection / Dilecta, 2023

05/2023

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Littérature étrangère

Esquisses d'exil. Tome 2, Le grain tombé entre les meules, 1979-1994

Après le Chêne et le veau (Seuil, 1976) et le tome 1 du Grain tombé entre les meules (Fayard, 1998), voici le troisième volume de l'autobiographie littéraire de Soljénitsyne. Il commence avec l'installation du prix Nobel et de sa famille dans sa propriété située au cœur du Vermont (USA). Cet asile au fond des bois n'empêche pas les attaques d'atteindre l'écrivain. Il s'explique à l'occasion d'un splendide portrait d'Andrei Sakharov, qui se termine par ce constat : " Ce qui nous a séparés, c'est la Russie. " Si, un jour d'hiver, il est épargné par une bande de loups qui traversent sa propriété, il ne l'est ni par les médias, ni par la " cohorte des cafards " : ceux qui ont trahi sa confiance en Occident, éditeurs pirates, pseudo dissidents jaloux de sa gloire, " experts " qui le desservent à dessein. Ce volume est aussi l'occasion de rapporter divers voyages, dont une grande tournée au japon et à Taiwan, puis en Angleterre où il rencontre Mrs Thatcher, le prince Charles et lady Diana, mais on perçoit chez lui l'importance de rentrer en soi-même et de se concentrer sur son œuvre. C'est ce qu'il explique à Bernard Pivot dans une émission retentissante, tournée dans le Vermont au début des années 80. Cependant la calomnie ne désarme pas, qui requiert ripostes et correctifs. Voici bel et bien notre " grain " infracassable pris entre deux meules : les États-Unis où on l'accuse de chauvinisme grand-russe et d'antisémitisme, et Moscou où on l'accuse d'être un agent de la CIA pour avoir créé le Fonds social d'aide aux familles avec les droits d'auteur de l'Archipel du Goulag. L'accession au pouvoir de Gorbatchev fait pourtant souffler une brise tiède. Avec l'arrivée de Boris Eltsine au Kremlin, l'heure du retour vient à sonner. Soljénitsyne choisit de rentrer par la Sibérie, comme s'il n'était pas question de rebrousser chemin, mais de poursuivre sa route d'est en ouest, jusqu'à retrouver son point de départ au cœur de la mère-patrie. Très vivant, très violent dans la polémique, bourré d'anecdotes, de portraits, ce volume contient aussi des pages précieuses sur la conception et l'élaboration de l'œuvre de l'auteur de la Roue rouge. Il constitue une pièce majeure pour les historiens de la littérature russe et pour tous ceux qu'ont passionnés les tribulations de celui qui restera comme le grand témoin du XXe siècle.

03/2005

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Résistance

De Dachau aux cachots de la République

Victor Dojlida (1926-1997), fils d'un mineur polonais immigré en Lorraine, s'engage dans la Résistance à 16 ans, ce qui lui vaut d'être déporté en 1944 dans les camps de Struthof, de Dachau puis de Buchenwald. Lorsqu'il revient en Lorraine en 1945, il constate que le policier Reuter qui l'a arrêté et le juge Chiny qui l'a livré aux SS sont encore en poste : l'heure est à la réconciliation nationale. Mais Victor n'est pas du genre à se réconcilier avec ses bourreaux. En 1946, il rosse Chiny, qui n'ose se plaindre, craignant d'attirer l'attention sur son passé de collabo. La même année, il inflige une rude correction à Reuter. Mais celui-ci porte plainte et, cette fois, Victor est condamné à une amende et à un mois de sursis, ce qu'il ressent comme une profonde injustice. En janvier 1947, il braque la paye des ouvriers de l'usine sidérurgique locale, dont les actionnaires et les dirigeants ont abondamment contribué à l'effort de guerre allemand. Il est arrêté le lendemain. C'est le début d'une longue plongée dans l'enfer carcéral, qui va durer quarante-quatre ans, ponctués de plusieurs tentatives d'évasion - avec une brève parenthèse de quatorze mois de liberté en 1960-1962. Quand il sort définitivement de prison en 1989, sa vie est derrière lui. C'est le récit qu'il a fait de ses tribulations à deux visiteurs de prison, Françoise Capéran et Guy Morel, que contient ce livre, qui fait suite à ses mémoires de résistant, parus en 2020 sous le titre Le Dzikus. Ce document et le riche apparat de notes qui l'accompagne retrace le destin singulier d'un homme que les institutions judiciaire et pénitentiaire ont tout fait pour briser, mais qui est resté toujours debout. De même que Le Dzikus était une précieuse contribution à l'histoire de la Résistance et de la déportation, De Dachau aux cachots de la république jette une lumière crue sur le système carcéral français de la seconde moitié du XXe siècle, que Victor Dojlida a presque entièrement passé enfermé. Ce récit est précédé d'une notice décrivant la découverte de ce document, ainsi que d'une préface de maître Henri Leclerc, ancien président de la Ligue des Droits de l'Homme et actuel président d'honneur de cette association, qui a bien connu Victor Dojlida en tant qu'avocat pénaliste.

03/2024

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Monographies

Tacita Dean (version française). Geography Biography

Artiste en prise avec les notions de temps et de mémoire, Tacita Dean (née en 1965 au Royaume-Uni) convoque récits historiques ou fictionnels dans des dessins, photographies argentiques et films en 16 mm, faisant de ces supports anciens les outils privilégiés de sa recherche et un point de départ à une réflexion sur les enjeux du médium analogique lui-même et ses défis de conservation. Principalement reconnue pour ses films à l'atmosphère contemplative souvent réalisés en plan séquence, l'oeuvre de Tacita Dean est un véritable éloge de la lenteur. S'éloignant depuis les années 1990 des films commentés, elle privilégie depuis lors des bandes sonores discrètes qui intensifient encore le minimalisme de ses narrations. Son travail a fait l'objet de rétrospectives à l'Australian Centre for Contemporary Art (Melbourne), au Dia : Beacon (New York) ou encore au Solomon R. Guggenheim Museum (New York). Au printemps, l'artiste inscrira sa poétique atmosphérique dans les courbes de l'architecture de la Bourse de Commerce. Elle y présentera notamment une oeuvre inédite, Geography Biography, dont ce livre d'artiste présente une archive. Elle invente un pavillon concave qui s'inscrit dans la rotonde de béton, territoire immatériel quasi lunaire qui vient faire converger la lumière et les reflets. La pellicule de ses films Super 8 dessinent une cartographie autobiographique de ses voyages autour du monde qui vient s'incruster dans des cartes postales de sa collection. L'hybridation filmique de ces cartes postales du xixe siècle et des films de ses débuts refilmés en 35 mm redonne vie à des temporalités éloignées, à la fécondation quasi surréaliste des imaginaires, de la vie vécue, captée, enregistrée sur la pellicule et de celle qui se forme au plus profond de la contemplation de la nature et de l'art. "Geography Biography, par son hétérogénéité même, figure selon le néologisme de James Joyce un chaosmos, un monde analogique désordonné en voie de disparition, où selon les mots de l'artiste, "il est encore possible de se perdre, de bifurquer, de disparaître pour participer avec tous les sens à la germination fertile, grave et jubilatoire tout à la fois des images qui, extraites de leur gangue statique, sont remises en jeu, en une danse de vie qui défie et magnifie l'obsolescence et la finitude pour pulser à l'unisson avec le mouvement du cosmos et les tribulations du hasard". Emma Lavigne, Avant l'orage, Paris, Bourse de Commerce - Pinault Collection / Dilecta, 2023

05/2023

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Critique littéraire

Le Chant du Monstre N° 3

Affinités électives : Les éditions Cambourakis présentent... La maison d'édition, ses textes, ses auteurs. L'art et la manière de conjuguer exigence littéraire et audace graphique. Alchimie : L'écrivain Orion Scohy et l'artiste Laurie Bellanca construisent ensemble, pierre par pierre, couche par couche, couleur par couleur, un mur à multiples lectures. Puis, dans une déclinaison de Fragments de mathématiques existentielles, le chercheur Laurent Derobert explore la conscience et les rapports humains par le prisme mathématique. Il confronte ces formules à la lecture du psychiatre Adrien Altobelli qui les ancre dans la littérature. Seul contre tous : Depuis plusieurs années, Laure Limongi écrit, fait renaître et édite les écrivains indociles. Dans un monde littéraire peu enclin aux fantasmes, elle affirme ce que l'insoumission a d'essentiel. Ex qui ? : Jérôme est un chef d'oeuvre rescapé, réédité en 2008 après une disparition de trente ans. C'est une quête amoureuse, torturée, monstrueuse dans un Paris réinventé, transcrite dans une langue somptueuse dont la musicalité évoque celles de Joyce et Céline. Cabinet de curiosités : Découper des photos, encore et encore, les utiliser comme matière pour composer son oeuvre - entre sculpture et dessin. L'artiste coréenne Keun Young Park donne forme à des corps flottants, qui semblent à la fois se désintégrer et se former dans un même souffle. L'artiste japonaise Fukaya Etsuko, quant à elle, grave de petites pièces de métal avec précision et acharnement, où toute la vie - ainsi que la mort - s'expriment dans un cocon minuscule. Parce que ! : L'écrivain Andréas Becker détruit la langue et la vend aux enchères, malmène le lecteur et le place face à ses contradictions, en lui offrant ses Fleurs de fer - déclaration d'amour à une littérature en perpétuel mouvement.

02/2014

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Décoration

Demeures historiques. Les résidences d'ambassadeurs à Paris

A l'abri des regards, un grand nombre de demeures historiques sont devenues des résidences d'ambassadeurs en poste à Paris. Ce sont des lieux d'histoire et de patrimoine fermés au grand public. "Bienvenue en France" nous a ouvert les portes de ces demeures aux particularités uniques. Que ce soit un hôtel particulier du XVe siècle, un palais Belle Epoque ou une demeure au style résolument contemporain, ces résidences rivalisent en beauté et en collections d'art. L'art de la diplomatie s'y exerce, porté par un art de vivre au raffinement accompli. De la Chine au Pérou en passant par l'Egypte et la Pologne, Alain Stella et Francis Hammond nous invitent à pénétrer au coeur des plus prestigieuses chancelleries et résidences d'ambassadeurs à Paris. Des tapisseries d'après des cartons de Goya parent les salons feutrés de la résidence de l'ambassadeur d'Espagne. Sur la rive droite de la Seine, à la résidence du Japon, Jean Prouvé et Charlotte Perriand ont signé, un décor aux lignes minimalistes qui n'est pas sans rappeler le style épuré de la maison japonaise traditionnelle. Sur la rive gauche, le palais d'Eugène de Beauharnais, résidence des ambassadeurs d'Allemagne, conserve intact, depuis Joséphine, le faste du style Empire. De superbes photographies, spécialement réalisées pour ce livre, nous dévoilent les secrets de ces trésors artistiques et architecturaux insoupçonnés. Inédit, cet ouvrage divulgue l'intimité de lieux exceptionnels et rend hommage aux représentations étrangères qui s'emploient à redonner vie à ce précieux patrimoine commun. Aussi, aujourd'hui, les ambassades se posent-elles en clignes héritières de ces hôtels particuliers qui, au fil du temps, ont tant contribué au rayonnement culturel et artistique de Paris.

09/2010

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Religion

Entretiens de Lin-tsi

Première traduction mondiale d'un recueil d'entretiens et de sermons de l'un des plus célèbres maîtres du Tch'an (Zen) vers la fin de son âge d'or en Chine, à l'époque des T'ang. Lin-tsi (prononciation japonaise : Rinzai) disciple de Houang-po, est le fondateur de la branche la plus radicale de l'école ; celle qui devait mettre en pratique l'usage des koung-an (japonais : Koan). Cette école fleurit encore aujourd'hui au Japon où elle compte beaucoup de monastères. Dans un style direct, inimitable et très vert, qu'à su rendre en français le grand sinologue Paul Demiéville, nous avons enfin dans son expression la plus forte, son accent le plus humain et sa portée la plus large, la révélation complète d'un enseignement spirituel absolument unique en son genre. Il apprend à nous délivrer de la lettre et à chercher la vérité en nous-même en dégageant l'homme vrai, l'homme vivant des vaines spéculations et des recherches érudites. " Simplifiez-vous, détendez-vous, lâchez prise ", voilà les thèmes essentiels de cette doctrine sans système qui allait se propager comme une traînée de poudre dans tout l'Extrême-Orient... et tant séduire aujourd'hui un Occident fatigué par des siècles de ratiocinations. Par ses nombreux commentaires, M. Paul Demiéville nous fournit, de surcroît, des détails inédits sur le Tch'an, cette forme du bouddhisme qui nous en présence avec ce dont nous n'avons plus la moindre idée ! Le vécu, dans son expression immédiate, ou quelque chose de tel, que le penser, entièrement libéré de toute détermination, ne peut plus être du ressort d'aucune philosophie, ni d'aucune théologie. En somme, une praxis dans son fondement le plus naturel et le plus absolu.

05/2004

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Critique littéraire

Le courage N° 3 : Age d'or/Age de fer

Plus qu'une revue, Le Courage est un essai à plusieurs auteurs. Comme dans les numéros précédents, ceux du numéro 3 interviennent sur un sujet unique  : Age d'or / Age de fer. L'âge de fer, nous y sommes. La marée de la violence populiste déferle sur le monde. L'un est élu, l'autre menace. Qu'est-ce que cela fait ? Comment tenir ? De quelle façon protéger les choses de l'esprit ? Ecrivains, cinéastes, artistes, ils sont vingt-trois (plus un), dans sept langues et quatre alphabets différents, à réfléchir d'un point de vue littéraire et artistique à cette situation inédite dans nos vies. Japonaise, Egyptienne, Israélien, Pakistanais, Libanais, Allemand, Anglais, Américains, Brésilien, Français, sous forme d'essai, de fiction, de photographies, de dessin, de conversation, ils réfléchissent aux temps actuels et futurs. Etre femme à l'ère du virilisme revanchard est-il devenu plus difficile ? Y a-t-il une jeunesse dangereuse ? Le Brexit est-il un néo-puritanisme ? Les âges d'or passés du romantisme et de la fête peuvent-ils revenir ? La démocratie est-elle en danger ? Les clowns sont-ils des monstres ? Les inhumains s'imaginent-ils nous faire peur ? Comme à chaque numéro, Le Courage donne la parole à trois jeunes écrivains jusque-là non publiés, publiant leurs premières fictions et une conversation sur l'avenir qu'ils contribueront à créer. Contre cet âge de fer, nous promettons un âge d'or. Les auteurs : Gregory Buchakjian - Arthur Chevalier - Viktor Cohen - Gilles Collard - Philippe Corbé - Charles Dantzig - Dyego Garcia - Adrien Goetz - Patrick Higgins - Christophe Honoré - Intezar Hussain - Nicolas Idier - Miles Joris - Klaus Mann - Yukie Nakao - Laurent Nunez - Barack Obama - Maud Octallinn - Jason Oddy - Silvana Paternostro - Yirmi Pinkus - Joseph Sainderichin - Sandrine Treiner - Miral al-Tahawy et Donald J. Trump.

05/2017

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Policiers

Un endroit discret

Tsuneo Asai est en mission à Kôbe pour le compte du ministère de l'Agriculture lorsqu'il reçoit un coup de téléphone : son épouse est morte quelques heures plus tôt. Elle a succombé à une crise cardiaque tandis qu'elle se trouvait dans un magasin. Sous le choc, il décide de rentrer à Tôkyô par le premier train. Eiko avait le coeur fragile, il le savait, et la nouvelle de son décès ne l'a surpris qu'à demi. Les circonstances de sa mort, en revanche, ne laissent pas de l'étonner. Comment cette épouse docile, au caractère réservé, avec laquelle il menait une vie calme et sobre, qui ne s'absentait de la maison que deux ou trois après-midi par semaine pour aller à ses réunions de haïku, a-t-elle pu mourir dans une curieuse petite boutique de cosmétiques, dans un quartier où elle n'aurait jamais dû mettre les pieds ? Quelques jours plus tard, il décide d'aller s'excuser auprès de la commerçante de la gêne occasionnée. Il découvre alors, non loin de là, la villa Tachibana, une maison de rendez-vous. Son trouble grandit. Peu à peu, d'infimes détails, de curieux haïkus publiés à la mémoire de son épouse dans la revue de son cercle littéraire, les confidences du personnel des "villas" sur les couples illégitimes qui les fréquentent, le convainquent que sa femme menait une double vie... Dans ce roman écrit au début des années 1970, Seichô Matsumoto traque de l'intérieur un fonctionnaire appliqué brusquement débordé par un événement inattendu. Ce faisant, il nous donne à voir une société japonaise profondément ambivalente, à la fois pétrie de conventions et complice de ceux qui les ignorent.

11/2010

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Littérature étrangère

Récits de l'éveil du coeur. Hosshin Shû

En ce XIIIe siècle qui vit une large diffusion du bouddhisme, les écoles dites de la Terre Pure - le Paradis promis par Amida à ceux qui mettraient en lui leur foi - touchèrent toutes les couches de la population et, autant que le zen, modelèrent durablement la sensibilité japonaise. Dans les Récits de l'éveil du coeur, dont c'est ici la première traduction en Occident, Kamo no Chômei, l'auteur des Notes de ma cabane de moine, propose une galerie de personnages souvent pittoresques, de condition très diverse : ascètes, mais aussi moines ambitieux ou retors, dévots aux pratiques fantasques, mendiants, saltimbanques, femmes énergiques ou blessées par la vie. Des anecdotes comiques alternent avec de belles histoires d'amitié ou d'amour malheureux, des récits de conversion avec la peinture de personnages sombrant dans leurs passions. Au-delà du propos didactique, Chômei se révèle un maître dans l'art de la nouvelle brève. «C'est pourquoi, considérant l'étroitesse de mon esprit, j'ai renoncé à explorer les profondeurs de la Loi, pour noter et collecter les petits faits dont j'avais été le témoin ou que l'on m'avait rapportés, et je les ai gardés pardevers moi. (...) On pourra dire que j'ai saisi des nuages, que j'ai capturé du vent : à qui cet ouvrage sera-t-il utile ? Quoi qu'il en soit, ne demandant pas que l'on me crût, je n'ai pas nécessairement cherché les preuves sûres de ce que je racontais. Simplement j'ai voulu, pour ainsi dire, grâce aux bluettes cueillies sur ma route, réjouir mon coeur, ce coeur qu'en un instant j'ai éveillé.» Kamo no Chômei, Récits de l'éveil du coeur, «Préambule».

11/2014

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Sociologie

Les leçons du Japon. Un pays très incorrect

Le Japon vit depuis trente ans une crise économique et sociale multiforme. Sa dette publique est la plus élevée du monde. Les revenus stagnent, le taux de pauvreté est le double du nôtre, sa population diminue et vieillit massivement, sa jeunesse paraît démoralisée... Pourtant, le Japon se tient et se supporte fort bien lui-même. Il est dur et brutal sous certains aspects, mais le chômage y est inconnu, la délinquance négligeable et les services d'une qualité inimaginable. Ce qui divise les Français, à commencer par les religions et les médias, y conforte au contraire la cohésion nationale. Sportifs et célébrités en tous genres se doivent d'être exemplaires, sous peine d'être durement sanctionnés par l'opinion. Du haut en bas de la société, on s'excuse, souvent pour très peu et parfois pour beaucoup, et ce rituel qui, vu de chez nous, semble n'être que du théâtre a une réelle efficacité sur le moral de la communauté. On peut y voir le résultat d'un formatage omniprésent dès la petite enfance, dont le conformisme tue le dynamisme, la créativité et les rêves. Mais on peut aussi penser que la manière dont le Japon échappe aux fractures qui stressent la France, et à certains des maux qui pourrissent la vie des Français, vaut d'être regardée de plus près. Quitte à ce que les leçons que peut donner le Japon semblent attentatoires à ce qui est politiquement (et autrement) " correct " . Jean-Marie Bouissou est normalien, agrégé d'histoire. Après avoir vécu quinze ans au Japon, il a été directeur de recherche et enseignant à Sciences Po (1990-2016) dont il est aujourd'hui le représentant à Tokyo. Il est l'auteur de nombreux ouvrages sur le Japon. Parmi les plus récents , Géopolitique du Japon (2014) et Manga. Histoire et univers de la bande dessinée japonaise (quatrième édition, 2018).

03/2019

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Littérature étrangère

La neige tombait sur les cèdres

Décembre 1954. Au nord-ouest des Etats-Unis, l'île de San Piedro est le théâtre d'une tempête sans précédent : un jeune Américain d'origine japonaise, accusé de meurtre, est traduit devant le tribunal de cette petite communauté de pêcheurs et de fermiers, dont l'existence précaire et étriquée est tout entière contenue dans le blizzard qui va s'abattre sur l'île pendant trois jours. Mais le procès est aussi l'occasion de revivre les souvenirs de la guerre du Pacifique et des camps où furent internés les Nippo-Américains après Pearl Harbor. Le journaliste Ishmael Chambers entame, lui, une longue plongée dans son passé : son premier et son unique amour pour Hatsue - la femme de celui que l'on juge aujourd'hui - la guerre où il a perdu un bras et s'est perdu lui-même. Ce roman de l'enfermement et de la désillusion, mais aussi de la survie et de l'espoir, entremêle les vies parallèles et les échos obsédants pour dire l'incommunicabilité des consciences et le repli sur soi de l'homme solitaire. Tout au long d'un récit savamment éclaté, l'auteur nous convie à une passionnante analyse ; analyse d'un microcosme avec ses passions, ses préjugés, son racisme ordinaire ; analyse d'un procès criminel, où les ambiguïtés de la justice humaine ont aussi insondables que le cœur et l'esprit de ceux qui la rendent, et où les caprices du destin sont à l'image de l'indifférence belle et froide de la nature ; méditation sur la condition humaine qui allie merveilleusement le suspense, la générosité et la compassion. La Neige tombait sur les cèdres a obtenu le prestigieux Pen/Faulkner Award et connaît un énorme succès en Amérique et en Angleterre. Ce livre en cours de traduction dans douze pays saura toucher plus d'un lecteur.

02/2000

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Littérature étrangère

DANS LE BROUILLARD ET AUTRES RECITS. 2ème volume des Récits complets

Ce deuxième tome de l'œuvre en prose de Léonid Andreïev ne risque pas de décevoir les lecteurs qui ont été sensibles au charme souvent ténébreux du premier tome, Le Gouffre : outre de courtes nouvelles remplies d'humour, de sensibilité et de tendresse, il contient quelques-uns des plus grands textes de l'écrivain, écrits en 1902 et 1905. Au fur et à mesure que sa renommée grandit, Andreïev prend de l'assurance : certains de ses récits s'allongent jusqu'à devenir de petits romans, et il y aborde de façon plus profonde et plus fouillée les thèmes qui l'obsèdent : celui de la folie - le dérèglement de la raison dans La pensée ou de la foi dans La vie de Vassili Fiveïski, la vie quotidienne à la fois tragique et cocasse d'un asile de fous dans Les fantômes - ; le thème de la sexualité dans Dans le brouillard ; celui de la guerre dans Le rire rouge, rempli des échos de la guerre russo-japonaise et de ceux prémonitoires de la guerre de 14. Et enfin, dans Le gouverneur et Ce qui fut sera, le thème du terrorisme et de la révolution qu'il traite avec une sensibilité " politique ambiguë ", qui lui vaut bien des critiques, mais témoigne d'une vision elle aussi prémonitoire. Si les textes d'Andreïev sont si poignants, c'est peut-être parce que, à l'instar de l'un de ses héros, il avait appelé à lui la détresse des hommes, et la détresse était venue à lui. Son âme flambait comme un autel sacrificiel, chaque homme qui s'approchait, il avait envie de le serrer dans ses bras et de lui dire : " Mon pauvre ami, viens, luttons ensemble, pleurons et cherchons ensemble. Car l'homme ne reçoit aucune aide de nulle part. " Sophie Benech.

03/1999

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Japon

Le Japon en guerre

Le coeur à nu d'un pays où " le devoir pèse plus lourd qu'une montagne, la mort est plus légère qu'une plume ". Le 15 août 1945, les Japonais entendent à la radio, pour la première fois, leur Empereur annoncer que la guerre n'a pas " tourné à l'avantage " du Grand Japon. Pour le peuple nippon, cette annonce sonne la fin des illusions glorieuses et la fin d'un conflit qui, depuis le 7 juillet 1937, et le début de la guerre en Chine, a embrasé l'Asie, des Indes néerlandaises aux Philippines, a fait des millions de victimes et a laissé libre cours aux pires atrocités. Le mot " capitulation " ne sera jamais prononcé. Soixante-dix ans après, que savons-nous de cette guerre, sinon ses grandes dates : Pearl Harbor, le 7 décembre 1941, où le Japon, avec l'anéantissement de la flotte américaine, déclare la guerre aux Etats-Unis et à la Grande-Bretagne ; Hiroshima, le 6 août 1945, et Nagasaki, le 9 août 1945, les deux bombes atomiques qui, en semant l'horreur au coeur du Japon, mettent un point final au conflit. Mais comment celui-ci fut-il perçu par la société nippone ? Comment un pays pourtant empreint d'un sentiment pacifiste exacerbé perçoit-il sa part de responsabilité dans cette guerre dévastatrice ? Menant l'enquête, Haruko Taya Cook et Théodore F. Cook ont retrouvé des Japonais acteurs ou témoins : paysans, ouvriers, soldats, pilotes, couturières, artistes, tous des " enfants de l'Empereur " jetés dans un conflit extraordinaire sans autre choix que d'obéir à leur devoir, et soucieux, au lendemain de la guerre, de tourner la page. La plupart n'avaient jamais parlé. Les soixante-neuf témoignages réunis dans cet ouvrage, dont certains donnent le frisson, composent un des plus extraordinaires documents qu'on puisse lire sur l'histoire japonaise.

08/2023

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Japon

Visitez le japon au fil de son histoire

13 chapitres à la fois détaillés et ludiques (illustrations, photos, infos touristiques...) sur L'Histoire du Japon, qui couvrent de la période paléolithique jusqu'à l'ère contemporaine de Reiwa. L'histoire du Japon, des origines à nos jours, racontée à travers les personnalités et événements principaux, notamment le Japon dans la Seconde Guerre mondiale, les récents mouvements politico-économiques, l'accident de Fukushima et bien d'autres actualités... Objectif : comprendre aisément toute l'histoire du Japon, du paléolithique à nos jours, mais aussi comprendre le Japon d'aujourd'hui. Plusieurs points de vue sont envisagés : politique, société, économie, vie quotidienne et culture. A travers cet ouvrage, les lecteurs pourront découvrir les charmes de ce pays, ainsi que l'origine du comportement et de l'opinion des Japonais. L'ouvrage est parsemé de photos, conseils ludiques et informations pratiques à destination des touristes (présenté par Koto, la mascotte du livre). Sommaire (liste chronologique périodes, époques et ères) : Chapitre I - A l'aube du Japon, Du paléolithique à la période Asuka Chapitre II - L'Etat par l'empereur, L'époque de Nara Chapitre III - La noblesse florissante, L'époque de Heian Chapitre IV - Le début de la politique par les bushi, L'époque de Kamakura Chapitre V - Essor et décadence des Ashikaga, L'époque de Muromachi Chapitre VI - La raison du plus fort, La période Sengoku Chapitre VII - Le pays réunifié, L'époque Azuchi Momoyama Chapitre VIII - Le shogunat dictatorial, L'époque d'Edo Chapitre IX - Le début du Japon moderne, L'ère de Meiji Chapitre X - La démocratie japonaise, L'ére de Taisho Chapitre XI - Le Japon et la Seconde Guerre mondiale, L'ère de Showa Chapitre XII - Le rôle mondial du Japon, L'ère de Heisei Chapitre XIII - Et le futur, L'ère de Reiwa

08/2021

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Récits de voyage

L'Echappée belle. Eloge de quelques pérégrins

La Suisse est souvent affublée du cliché d'un peuple sédentaire et "raisonnable" . Mais ce serait oublier la claustrophobia alpina, toute spécifique d'une identité bien plus complexe qu'il n'y paraît. Il existe en effet une tradition vagabonde, dont Nicolas Bouvier, grand voyageur et écrivain de "l'état nomade" , va creuser les origines et illustrer l'ampleur par cet "éloge de quelques pérégrins" . Outre les aventures conquérantes et mercenaires et autres équipées collectives, on voit émerger, à partir du XVIème siècle, un nomadisme individuel - quête d'une vie meilleure, mais parfois pure recherche d'une ouverture au monde proprement humaniste. Cette "échappée belle" , c'est aussi celle de l'auteur, qui nous livre quelques pages d'une intimité bouleversante sur ses propres raisons de voyager, et qui l'amènent au coeur même de sa définition de l'écriture : quitter le connu pour toujours mieux percevoir l'inconnu, disparaître au profit d'une réalité qu'on veut rejoindre. Nicolas Bouvier (1929-1998), écrivain, poète, essayiste, photographe, iconographe et voyageur, est né à Genève. Il a publié une dizaine d'ouvrages, dont L'Usage du monde, Le Poisson-Scorpion, Chronique japonaise, Journal d'Aran et d'autres lieux, et aux éditions Metropolis, Routes et Déroutes (entretiens avec Irène Lichtenstein-Fall) en 1992, Une Orchidée qu'on appela Vanille et La Chambre rouge en 1998. La première édition de L'Echappée belle date de 1996. Nous la reproduisons ici dans son intégralité au format poche. Nicolas Bouvier nous emmène en voyage dans cette Suisse vagabonde où il puise ses racines, et nous trace le portrait de quelques compagnons humanistes ou écrivains pérégrins, vagabonds, ou encore conteurs orientaux : Thomas Platter, Paracelse, Rousseau, mais aussi Maria Sibylla, Gobineau, Ramuz, Louis Gaulis, Lorenzo Pestelli, Ella Maillart, Vahé Godel, Kenneth White, Albert Cohen, Henri Michaux...

11/2023

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questions militaires

Okinawa 1945

La dernière grande bataille de la Seconde Guerre mondiale. " Typhon d'acier ". C'est ainsi que la bataille d'Okinawa est surnommée. Le déluge de feu que les forces américaines font pleuvoir sur les défenseurs japonais de l'île entre les mois d'avril et de juin 1945 semble en effet justifier cette appellation. Pour les Etats-Unis, il s'agit de s'emparer d'un tremplin avant le déclenchement de l'opération finale : la conquête du Japon. Pour ce dernier, au contraire, le but est de provoquer un tel bain de sang parmi les GI's et les Marines que Washington renonce à son projet d'invasion, mais accepte également d'abandonner le principe de capitulation sans condition qui permettrait la sauvegarde des institutions impériales. Pour ces raisons, les combats qui se déroulent dans les airs, sur terre et sur mer dans l'archipel des Ryukyu prennent un caractère acharné et sans pitié. Pour la première fois de l'histoire, des vagues de centaines d'avions kamikazes sont lancés contre la flotte américaine sous les yeux incrédules des marins de la Navy. Les soldats de la 32e armée japonaise, retranchés dans l'incroyable système défensif qu'ils ont construit, entendent vendre chèrement leur vie, et la capture de chaque colline, de chaque crête fait l'objet de pertes extrêmement élevées chez les deux adversaires. Quelque peu éclipsée par le largage des bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki, la bataille d'Okinawa mérite pourtant d'être mieux connue, non seulement par ses aspects titanesques, mais aussi parce qu'elle constitue la dernière grande bataille de la Seconde Guerre mondiale et clôt ainsi, dans le sang, un cycle commencé à la fin des années trente.

09/2023

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Dessin

Hokusai. Le fou de dessin, Edition de luxe

Hokusaï : La vague bleue couronnée d'écume qui s'élève monstrueuse au large du mont Fuji, le célèbre volcan magnifié et réinventé par l'artiste dans toutes les nuances des points de vue, des saisons et de la peinture, les ponts bizarres, les cascades du Japon, les contorsions, les costumes, les gestes, les respirations des hommes, des femmes, des paysans, des citadins, des guerriers des artisans, les chevaux qui s'élancent, les oiseaux, les insectes, les poissons presque vivants sur le tissu où ils sont peints, les innombrables dessins d'imagination ou les croquis saisis sur le vif de la Manga, ce recueil de faits et de formes vus ou improvisés au fil des jours... Avec cette oeuvre de plus de 30 000 dessins et peintures, Hokusaï (1760 - 1849) a été l'artiste le plus prolifique, le plus varié et sans conteste le plus créateur de l'ancien Japon. Génie universel pour tout ce qui était dessin et peinture en son temps, il a pratiqué tous les genres de l'ukiyo-e, les "images du monde flottant" comme se plaisaient à dire ses contemporains pour parler de leurs plaisirs et de leur quotidien. L'ouvrage retrace la carrière de cet enfant d'un district populaire de l'ancien Tokyo qui s'appelait alors Edo, et l'atmosphère si particulière de cette grande ville et de la vie japonaise quand le Japon, fermé aux étrangers, développait en vase clos une culture puissamment originale. Devenu l'un des grands maîtres de l'estampe, le "fou de dessin" comme il s'appelait lui-même, a été redécouvert par les Impressionnistes et par les esthètes de la fin du XIXe siècle. Il est resté depuis l'une des plus grandes et, par sa personnalité, l'une des plus attachantes figures de l'art universel.

10/2023

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Littérature française

Namtar, histoire de vies qui libère

"Il ne restait plus qu'une rue à prendre pour se retrouver chez lui quand soudain un sifflement intense pénétra son corps entier et d'instinct ils se jetèrent à terre, les mains sur la tête. Puis ce fut un bruit d'explosion assourdissant, où ses tympans étaient comme pris d'assaut, bouchés à tous les sons, si ce n'est le battement frénétique, de son coeur apeuré au-dedans. Une minute à peine suffit pour que des hurlements déchirants atteignent ses oreilles et que sous l'effet d'un pressentiment néfaste, il se relève d'un bon, pour courir rejoindre sa maison, dans la rue, juste à côté. Juste à côté, il n'y avait plus rien qui ressemble à des maisons, un nuage de poussière s'élevait de la terre qui n'était plus qu'un amas de pierres, de tôles et de vitres, entassées pêle-mêle. Il n'y avait même plus de rue reconnaissable sous ce mot, tout avait été dévasté." Namtar, c'est l'histoire entrelacée, de Ahmed, Aya, Arno, Aminata et Anton. Cinq destins qui vont se croiser, s'influencer les uns les autres. Qu'est-ce qui peut bien relier le Palestinien insoumis, la craintive Japonaise, le franco-belge en quête de sens, la Camerounaise déterminée et le doux rêveur américain ? Rien, a priori, sauf cette pointe d'humanité en travers coeur et ce souffle puissant qui secouant leurs pensées, va les pousser à sortir de leurs destins tout tracés, pour suivre un rêve, l'espoir d'une vie meilleure. Namtar, ou comment à une minute près, le hasard, que certains appellent Dieu, peut tout transformer, nous faire ou nous défaire, suivant les choix qui nous sont donnés et ceux que l'on prend. Namtar, une Histoire de vies qui libère.

11/2021

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XXe siècle

Oubliez-moi

Née en 1912, Qian Xiuling montre de grandes dispositions pour l'étude. Par admiration pour Marie Curie, elle quitte la Chine à l'âge de 17 ans et obtient un double doctorat en physique et chimie à l'Université de Louvain. Elle y rompt avec le fiancé qu'on veut lui imposer, pour épouser un médecin d'origine gréco-russe, Grégoire de Perlinghi. L'invasion japonaise coupe court à leur projet de s'établir en Chine. Ils s'installent à Herbeumont, où la guerre les surprend. Qian Xiuling va sauver la vie de plus de cent otages, de la région mais surtout d'Ecaussinnes, en allant plaider leur cause auprès du général von Falkenhausen, gouverneur militaire de la Belgique. Celui-ci, en effet, a bien connu un de ses cousins, général du Kuomintang. Décorée de la médaille de la Reconnaissance belge 1940-1945, elle va risquer sa réputation en défendant von Falkenhausen devant le Conseil de Guerre, lui évitant la condamnation à mort. Qian Xiuling ne connaîtra jamais la carrière scientifique qu'elle ambitionnait, mais elle deviendra patronne du plus prestigieux restaurant chinois de Bruxelles. Son histoire sera portée à l'écran en Chine, dans une série télévisée à succès ; hélas très romancée et prenant de nombreuses libertés avec la vérité historique. Un documentaire télévisé lui sera également consacré par sa petite-fille, et un roman chinois la prendra pour personnage. Le romancier et biographe chinois Xu Feng s'est attaché durant de nombreuses années à cerner autant que faire se peut la vie et la personnalité personnalité remarquables de Qian Xiuling et à les décaper de la romance entourant une femme qui a toujours prétendu n'avoir rien fait d'extraordinaire et qui a toujours demandé qu'on l'oublie. .

06/2023

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Histoire internationale

L'Asie orientale. Du milieu du 19e siècle à nos jours, 2e édition revue et augmentée

Quelques-unes des clés essentielles pour comprendre l'Asie orientale d'aujourd'hui se trouvent dans son passé, et notamment son passé le plus proche. En un siècle et demi, la Chine, le Japon, la Corée et les pays de la péninsule indochinoise, ont connu la domination étrangère sous des formes et à des degrés divers, les révolutions et les conflits internes, les luttes émancipatrices. Tour à tour, et parfois en même temps, objets de convoitises, conquérants, victimes et acteurs de la guerre froide, partie prenante enfin des grands bouleversements économiques mondiaux, ces États, que réunit et oppose à la fois un nationalisme plus vivace que jamais, ont ainsi traversé 150 ans de violences et de développement, de désastre et de richesse naissante ou triomphante. Ils nous confrontent à quelques-unes des grandes interrogations de ce début de XXIe siècle. La survie, en Chine, du dernier grand régime socialiste de la planète, n'est pas la moindre : elle prend visage d'énigme si l'on entend ignorer l'évolution propre de la société chinoise, de la chute de l'empire à la disparition de Deng Xiaoping. De même pour ces points de tension que sont les Corées, la péninsule indochinoise ou le détroit de Taiwan : comment les comprendre sans prendre en compte les tenants et aboutissants de la Guerre de 1950, de la chute du Guomindang, des guerres d'Indochine ou du Viêt-nam ? Et dans un autre ordre d'idées, comment éclairer les fluctuations de l'économie japonaise et les déchirures de la société nippone, si on ne les rapporte pas à une plus longue durée ? S'il est une zone du globe où par excellence, le présent éclaire le passé, c'est bien l'Asie orientale. Mais l'inverse est plus que jamais vérifié.

08/2014