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Policiers

La loi des Sames

Kautokeino. Localité de Laponie norvégienne s'étendant sur quelque dix mille kilomètres carrés, où une poignée d'habitants appartenant au peuple same vit de l'élevage des rennes, et selon des traditions ancestrales. Pour Anna Magnusson, Kautokeino n'évoque que de lointains souvenirs de vacances d'été, puisque sa mère, refusant un destin tout tracé, avait décidé de venir s'installer en Suède. Procureur adjointe à Stockholm, la jeune femme mène une existence indépendante, parfaitement intégrée à la société " moderne ". Jusqu'au jour où sa grand-mère, la matriarche du clan, lui lance un appel à l'aide : son cousin Nils Mattis est accusé de viol. Un an après la mort de sa mère, Anna accepte de sacrifier quelques jours de congés pour essayer de régler l'affaire et renouer des liens avec cette famille Same qu'elle connaît très peu. Mais ce " retour " à Kautokeino est moins évident que prévu. La jeune femme comprend vite que son cousin n'est pas innocent. Traitée comme une étrangère, Anna doit s'adapter à cet héritage qu'elle méconnaît et s'aperçoit que dans ces contrées reculées, les clans ont leur propre conception de la justice et du droit. À rebours de la mission que lui confie sa famille, elle encourage Karen Margrethe, la victime du viol, à maintenir sa plainte. Refusant de céder aux pressions et aux menaces, Anna poursuit son enquête et découvre un monde complexe où il est difficile de trancher entre le bien et le mal. Elle en reviendra transformée en profondeur. Et le lecteur avec elle. Premier roman d'une grande richesse, ce thriller se vit, s'entend, se ressent, si bien qu'on ne voit pas les pages défiler. Lars Pettersson sait donner juste assez de détails pour nous faire partager ce que vit l'héroïne : le froid extrême et tout ce qu'il implique, la dangereuse majesté des paysages polaires, la réalité de la société Same contemporaine, ses archaïsmes et sa force millénaire...

09/2014

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Sciences politiques

Sylvia. Une vie au sein du Mossad

Pour la première fois, un cadre du Mossad raconte les opérations les plus secrètes d'un service mythique, en rédigeant la biographie d'une femme qui a marqué tous ceux qui ont travaillé avec elle : Sylvia Rafaël. Née en Afrique du Sud d'un père juif et d'une mère chrétienne, aussi belle qu'indépendante d'esprit, la jeune Sylvia rejette un avenir tout tracé de femme au foyer pour émigrer en Israël. Fervente sioniste, elle est repérée et recrutée par le Mossad, où elle montre des qualités exceptionnelles. Formée aux opérations spéciales, volontaire pour les missions les plus périlleuses, elle est envoyée à Paris dans les années 1960 en tant que photographe. Après le massacre des athlètes israéliens aux jeux Olympiques de Munich en 1972, elle participe à la traque des membres de Septembre noir et de leur "cerveau" , Ali Hassan Salameh, et à l'épisode tragique de Lillehammer au cours duquel l'équipe du Mossad abat un jeune Marocain. Arrêtée par la police norvégienne, Sylvia est jugée et passe deux ans et demi en prison. Elle y tombe amoureuse de son avocat, Annaeus Schjodt, un ténor du barreau norvégien qui mobilise les plus hautes instances du pays pour obtenir sa libération. Récit à suspense, témoignage inédit sur les rouages du Mossad, destin incroyable d'une des plus grandes espionnes du siècle, Sylvia est aussi l'hommage d'un maître-espion à la plus douée de ses élèves. Né en 1937, Moti Kfir, ancien directeur de l'école d'entraînement des Opérations spéciales de l'Unité 188 (renseignements de l'armée israélienne), fut pendant plusieurs décennies un pilier du Mossad. Il fut, dans les années 1970, le supérieur de Sylvia Rafaël en Europe et participa activement à la formation des nouvelles recrues. Né en 1936, Ram Oren, est un journaliste et un romancier parmi les plus connus en Israël. Ancien avocat, auteur de vingt-cinq ouvrages, il a été surnommé le "John Grisham israélien" .

11/2013

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Histoire internationale

La grande imposture. Génocide au Kosovo et parrainage de la "mafia albanaise"

La grande imposture démantèle quelques-unes des grandes opérations de propagande et manipulations politiques menées par Belgrade autour de la guerre au Kosovo. Initialement publié en albanais et en anglais, l'ouvrage de Bardhyl Mahmuti est proposé ici dans une version adaptée pour le lecteur francophone. Ce livre décrit l'engrenage du crime génocidaire au Kosovo, identifie qui était derrière le meurtre de civils serbes et qui a inventé l'accusation de trafics d'organes. Il invalide encore le concept de "mafia albanaise", dont les promoteurs et parrains sont passés en revue. L'auteur réfute les constructions policières de Belgrade, complaisamment reprises par de nombreux observateurs étrangers se prétendant neutres ou de bonne foi, à partir des rapports des associations de défense des droits de l'homme et des articles de journalistes indépendants serbes. Il rapporte aussi les aveux des protagonistes de certains crimes dont l'opinion publique francophone n'avait pas connaissance. Ayant travaillé sur les sources serbes, il a mis au jour des documents peu connus du grand public. Il traque ainsi méthodiquement les propos contradictoires de policiers, militaires, médecins, juges ou encore journalistes serbes, relève les inexactitudes factuelles, pulvérise les impostures et invalide des théorèmes. La plus abjecte rumeur, née dans les officines d'Etat serbes, reste bien entendu celle de trafics d'organes prélevés sur des prisonniers serbes. Reprise à l'échelle internationale par Carla Del Ponte, Dick Marty et autre Pierre Péan, elle visait à susciter l'effroi, détourner l'opinion européenne de ses sympathies vis-à-vis de la cause albanaise et passer sous silence le génocide contre les Albanais du Kosovo. L'ancien porte-parole de l'Armée de Libération du Kosovo a conservé toute la passion et la rigueur du militant. Il a lu minutieusement brochures, pamphlets, rapports des services de renseignements et autres publications liées à la guerre du Kosovo, avec la confiance patiente de celui qui sait avoir mené un juste combat et se fait gardien vigilant de mémoire.

09/2017

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Critique littéraire

Pour aboutir à un livre

Depuis plusieurs années, il ne se passe guère de mois sans qu'un étudiant ou une étudiante ne vienne à la Fabrique pour nous poser des questions sur l'édition indépendante, "engagée" comme ils disent. Ils sont en fin de licence ou en maîtrise, souvent dans la filière "métiers du livre" ou bien en science politique ou en histoire. Le projet de ce livre, c'est d'elles et eux qu'il vient, de leur intérêt, leur questionnement et leurs doutes. - Comment fonder une maison d'édition à partir de rien - combien d'argent faut-il, dans quel local, avec quel imprimeur, quel banquier, quel distributeur ? - Ensuite, comment s'y prendre pour ébaucher un catalogue, pour le développer, quelle relation avec quels auteurs, quel travail sur les textes ? - Sans négliger les questions matérielles : établir le budget des livres, tenir un plan de trésorerie, un budget annuel... L'éditeur doit marcher sur ses deux jambes, mener de front la partie intellectuelle et la partie matérielle du métier, qui se complètent et se renforcent mutuellement. - Les livres une fois imprimés, il faut les faire connaître - à la fois aux médias, aux libraires, dont le soutien est décisif, et pour finir aux lecteurs, en utilisant les moyens les plus traditionnels (contact direct et par les représentants) et les autres (site internet, newsletters, etc.). Et puis il faut les vendre ! Ce livre est mené sous forme d'un dialogue avec Ernest Moret, étudiant en philosophie qui connaît bien la Fabrique où il a été stagiaire. Cette forme a permis de mêler des notions d'ordre général et des idées et des anecdotes tirées de l'expérience personnelle d'Eric Hazan, dans l'édition d'art puis à la Fabrique. Sans compter les suggestions et critiques issues de l'équipe même de la Fabrique - car ce qui ressort clairement de ce livre, c'est que l'édition est avant tout un travail collectif.

10/2016

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Comics

L'ombre de la nuit

Robert est un adolescent en colère. Amis, frères, parents, tout le monde semble ligué pour lui pourrir l'existence. Une nuit, il s'échappe de la maison familiale pour enfourcher la moto de son copain Ernesto, avec la vague idée de partir, loin. Eldrige est un homme proche de la retraite, exaspéré par une vie de couple d'où toute tendresse s'est évaporée. Lorsque sa fille débarque pour la nuit après une dispute avec son compagnon, il est rapidement pris à partie et déguerpit à la cave pour finir son repas et se consoler au gin-tonic. Les personnages dépeints par Jordan Crane sont aussi divers qu'ils sont touchants. Chacun des neuf récits de L'Ombre de la nuit nous projette dans des ambiances tendues, avec une efficacité rare dans la description de ses personnages et des situations. Séquence onirique, science-fiction, comédie dramatique, le spectre est large mais secoue à chaque fois par la crédibilité de son écriture. Jordan Crane offre également dans ce livre l'étendue de ses capacités graphiques, un trait lisse et précis qui s'accompagne de la maîtrise des masses ou de la bichromie. Détaillé pour décrire un garage, ou une femme nue armée d'un marteau, il peut aussi se faire plus rond pour dépeindre une ballade à la campagne d'un couple amoureux. Né en 1973 et actif sur la scène indépendante américaine depuis 1996, Jordan Crane a été peu traduit jusqu'à présent. Les 9 histoires présentées dans L'Ombre de la nuit sont extraites de son comics Uptight, publié par Fantagraphics et primé de deux Ignatz Awards en 2009. Il termine actuellement un récit de plus de 300 pages, Keeping Two, qui sera l'objet d'une coédition entre Cà et Là et L'employé du Moi. L'Ombre de la nuit permet déjà au public francophone de découvrir ce virtuose discret de la bande dessinée nord-américaine, au romantisme sombre et élégant.

11/2018

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Arts divinatoires

L'oracle Nox-Lux

Bienvenue dans l'univers du Nox. Lux Oracle. Pont entre le ciel et la terre, entre l'Univers et vous-même, ce puissant outil d'introspection et de libération vous permettra d'explorer vos ombres et lumières par l'intermédiaire des déesses sombres et lumineuses. Cet oracle est structuré en trois familles : la famille Nox vous permettra d'explorer vos ombres, vos failles et d'effectuer un travail de shadow work, vous menant ainsi à la compréhension et à l'acceptation de cette part d'ombre présente en chacun de nous ; la famille Lux se compose de déesses lumineuses qui apparaissent pour vous permettre de révéler votre Lumière ; enfin, la famille des Archétypes sur fond rouge, symbole de vie, agit comme des arcanes majeurs et apparaît dans un tirage pour appuyer le message qui vous est transmis. Ni noir ni blanc, poétique et puissant, expérimentez la tempérance et la communion entre vos forces et vos faiblesses pour atteindre l'harmonie intérieure. Ouvrez-vous à ce qu'il y a de meilleur en vous pour le renforcer et laissez-vous guider par les déesses pour atteindre l'équilibre sacré. Votre puissance ne demande qu'à se révéler, osez l'expérimenter ! Illustratrice indépendante, c'est après un passage aux Beaux-Arts de Besançon, puis des études de communication, qu'Alicia Mathieu, alias Ash Coloured, a décidé de se lancer dans sa propre aventure. Animiste, polythéiste et spirit worker, elle insuffle sa magie à chacune de ses oeuvres. Portes puissantes qui invitent au voyage, au-delà du voile, entre les mondes, elle met sa créativité au service de l'art d'honorer, d'aimer, de rêver et surtout de transmettre... Images et symboles l'accompagnent sur cet éternel chemin d'apprentissage. Phro Nesis, auteure, animiste et spirit worker, tisse l'invisible dans ses mots pour les rendre évocatoires et porteurs de magie. Elle travaille avec les divinités depuis plusieurs années. Son cheminement mystique l'a amené à développer son utilisation des outils de cartomancie dans le but de contacter les esprits et les dieux.

07/2023

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Philosophie

PHILOSOPHIE N° 61 MARS 1999 : DUNS SCOT

L'importance de Duns Scot (1265?-1308) pour l'histoire de la métaphysique et de l'éthique n'est plus à démontrer. En demandant à Olivier Boulnois de recueillir ces études, Philosophie tente de se faire l'écho de la floraison récente de travaux consacrés à cet auteur, aussi bien à l'étranger qu'en France. L'article de Stephen Dumont souligne la place fondamentale de Scot dans l'histoire de la métaphysique. Mais au lieu de se centrer sur la tradition moderne de la métaphysique transcendantale (de Suarez à Kant), il insiste sur le fait que Scot résout l'énigme de la Métaphysique d'Aristote en réduisant sa dimension théologique de celle-ci à sa dimension ontologique. La philosophie scotiste apparaît ainsi comme l'aboutissement d'une exploration systématique des possibilités d'interprétation ouvertes par le texte aristotélicien. L'étude d'Olivier Boulnois fait la transition entre la métaphysique et l'éthique. Elle s'interroge sur le fondement métaphysique de l'éthique scotiste et montre comment le primat d'une volonté libre, et, dans le monde fini, la contingence de la loi morale, s'accompagnent d'une objectivité du bien. La rigueur de la liberté n'est précisément pas l'arbitraire. Gérard Sondag, quant à lui, pose, à partir d'un point très précis d'exégèse aristotélicienne - pour quelle raison le citoyen courageux expose-t-il sa vie quand la Cité est en danger ? - la question du fondement éthique du sacrifice de soi. En rejetant, dans sa réponse, toute éthique de l'intérêt personnel, et en posant une objectivité de la norme éthique indépendante de notre propre avantage, Scot ouvre une voie qui conduit à la morale normative de Kant. Duns Scot apparaît ainsi à la fois comme le refondateur de la métaphysique comme discipline transcendantale et comme un penseur original de l'éthique. Unissant ces deux dimensions, il est l'auteur d'une véritable métaphysique de l'éthique.

03/1999

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Histoire internationale

La nouvelle dictature d'Haïti. Coup d'Etat, séisme et occupation onusienne

En 1804, Haiti est devenue la première république noire indépendante au monde à être née d’une révolution d’esclaves. Deux cents ans plus tard, miné par le colonialisme et la violence, le pays a été placé sous occupation militaire des forces des Nations unies dans ce qui prend la forme d’une toute nouvelle dictature : celle de la communauté internationale. La nouvelle dictature d’Haïti retrace l’histoire récente du pays antillais, du coup d’Etat de 2004 contre le président Aristide jusqu’au tremblement de terre dévastateur de 2010, qui a révélé la scandaleuse histoire d’abus et d’indifférences des forces internationales. Justin Podur dévoile la sombre réalité de la prétendue bienveillante occupation internationale, arguant que le déni de souveraineté est la cause fondamentale des problèmes d’Haïti. Lorsque le président Jean-Bertrand Aristide est chassé du pouvoir et poussé à l’exil en février 2004, le récit qui s’impose rapidement est celui d’un dictateur sanguinaire, terrorisant une population qui a fini par se soulever pour le renverser, avec le concours de certaines puissances étrangères. Un récit qui fut endossé non seulement par les dirigeants occidentaux et leurs relais médiatiques, mais également par bon nombre d’organisations progressistes. Or, comme le démontre avec brio Justin Podur, les faits font état d’une toute autre version : celle de la déstabilisation et du renversement du gouvernement Aristide, de l’enlèvement du président et de la répression brutale dont a été victime le mouvement populaire qui l’avait porté au pouvoir. Justin Podur adresse ici un coup de semonce à la communauté des ONG internationales tout en leur lançant un défi de développer de véritables politiques de développement progressistes qui reconnaissent la souveraineté d’Haïti. Ce livre est une lecture incontournable pour quiconque cherche à comprendre la réalité haïtienne et se sent concernée par les questions de justice sociale du Sud.

02/2016

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Afrique sub-saharienne

Addis-Abeba Le Serment

Le livre Dans le sillage du panafricanisme, ce magnifique livre s'appuie sur une iconographie foisonnante et des textes saisissants pour convoquer l'histoire et sonder le destin d'une Afrique unie, solidaire et fraternelle. Rendez-vous émouvant avec l'Afrique, Addis-Abeba, Le Serment, est constitué de : I. Les discours de l'unité et de la fraternité Ce sont ces discours scandés du 22 au 25 mai 1963, à Addis-Abeba, à la tribune d'Africa Hall par 30 chefs d'Etat et de gouvernement de l'Afrique indépendante et retranscrits dans ce livre qui vont donner naissance à la Charte de l'Organisation de l'unité africaine. Ces voix, 60 ans après, n'ont rien perdu de leur vitalité, tant le message d'unité et de solidarité demeure d'actualité ! II. 60 ans de Rencontre, de Médiation, de Solidarité Des moments forts de solidariteÌ, de partage, de dialogue, de renoncement et de retrouvailles jalonnent 60 ans de parcours, de l'OUA à l'UA et mettent en lumière les visages de ceux qui ont prêté allégeance à l'Afrique et à son intégration. III. Les multiples facettes d'Addis-Abeba Capitale panafricaine de l'Ethiopie, Addis-Abeba affiche le visage d'une ville moderne, indomptable et fieÌre, celui d'une capitale impeÌriale et feÌdeÌratrice ceÌleÌbrant l'Afrique aÌ travers avenues, parcs, museÌes, etc. Ouvrage collectif Sous la direction de Kadiatou Konaré, éditrice et fondatrice de la maison d'édition Cauris livres, ancienne ministre de la Culture, de l'Artisanat et du Tourisme du Mali. Préface de la présidente S. E. Sahle-Work Zewde, chef de l'Etat d'Ethiopie. Postface de S. E. Alpha Oumar Konaré, ancien président du Mali et premier président de la Commission de l'Union africaine. Contributions scientifiques d'Aguibou S. Diarrah, ancien ambassadeur du Mali et directeur du Programme frontière de l'Union africaine. Contributions iconographiques de Daniel Hailé Degefa, journaliste éthiopien.

10/2023

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Histoire de France

De Gaulle-Mitterrand. Une mésentente féconde

Cette juxtaposition de deux incontestables grandes figures manque néanmoins, à mon avis, d’une dimension plus historique et dialectique. Tout se passe en effet comme si deux centres de courant alternatif, de temps à autre réunis, provoquent un impossible courant continu. Le général de Gaulle avait tracé une voie royale, mais interrompue de pannes catastrophiques où la «source Mitterrand» venait suppléer au manquement de l’Autre et apportait de vraies solutions innovantes sans lesquelles l’inspiration gaullienne aurait pu devenir inopérante : dès les origines obscures, la rébellion des mouvements de résistance à la centralisation voulue, depuis Alger, par l’Homme du 18 juin ; par la suite, la véritable invention de Mitterrand dans le combat pour la réforme de l’empire colonial, là où de Gaulle se crispe entièrement sur un RPF intransigeant, à mauvais escient, de l’Indochine à l’Afrique noire et, pour finir, au Maroc de Lyautey lui-même. Puis de Gaulle, ayant bouleversé toute sa vision de l’avenir, en sera récompensé grâce à des alliances complexes par le miracle du 13 mai 1958 où Mitterrand risque véritablement la disparition, et pas seulement politique et morale. Le retour de François Mitterrand scande alors les ratés du projet monarchique en restaurant une grande gauche démocratique puis en utilisant l’anarchie croissante du régime sous Giscard pour créer un principat nouveau qui instaure la régionalisation territoriale, le primat de l’Europe à l’extérieur et le primat des médias en substitut du parlementarisme. Pourtant, le projet unitaire de rétablissement de la France, né du désastre de 1940, se heurte presque parallèlement chez les deux hommes à une tentative, sans doute prématurée, d’opposition à l’hégémonie américaine en 1968 dans la tragédie, en 1990 dans la farce sans lendemain. Ces deux grands projets, pourtant héroïques, retomberont partiellement brisés. Et si, en 2016, la reconstitution de ce nouveau projet d’Europe indépendante, porté par une sorte de «gaullo-mitterrandisme», encore à moitié conscient, redevenait l’issue d’une crise qui s’aggrave d’heure en heure ?

05/2016

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Divers

Les mains glacees

Bande dessinée “reportage”, Les mains glacées donne une vision sensible du milieu marin polaire et de la fragilité de son éco-système. 

De retour d’une résidence le long des côtes du Groenland sur le voilier Knut de l’association MaréeMotrice, MarieMo élabore cette série de petits sketches magnifiquement illustrés à l’encre de chine. Mélanges entre réalité et imaginaire
marin, ils dévoilent un certain regard sur les aléas d’un continent en proie au réchauffement climatique. Un dialogue entre l’océan, la glace, la faune et l’illustratrice.

Plusieurs expositions ont déjà vu le jour autour de ce projet d’exploration : une installation « Iceberg » lors de l’exposition « Pôles, feu la glace » au Muséum d’histoire naturelle de Neuchâtel, une exposition et une lecture-projection dans le cadre du printemps culturel « Grand Nord » à Neuchâtel, ainsi qu’une exposition à Delémont’BD en 2019.

En 2021, l’autrice expose ses planches inédites et dédicace sa BD au festival Tramlabulle (Tramelan, BE), à la Ferme du Grand-Cachot-de-Vent (NE), signe chez Papiers gras et Cumulus (GE), au festival SO’BD (Paris, FR)...

Graphiste et illustratrice indépendante formée à l’École d’art de Bienne, Marie-Morgane Adatte se passionne pour la bande dessinée et la sérigraphie. Portée par ses voyages, la nature et le dessin, elle évolue dans un monde créatif entre illustrations, narrations et éditions, notamment avec La Bûche, un fanzine féminin suisse romand.

Soucieuse de l’avenir de la planète et de l’humanité, elle trouve les moyens de s’engager par le biais de ses projets artistiques. En 2018, elle quitte l’Atelier A, son espace collectif à Neuchâtel, et embarque sur le voilier de l’association MaréMotrice pour une résidence d’un mois dans les glaces du Groenland afin de rendre compte, sur place et en dessin des dégâts causés par le changement climatique. 

Dossier - Nouvelles têtes : les éditeurs suisses jeunesse et BD la jouent collectif

10/2021

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Droit

La décentralisation dans les pays francophones d'Afrique de l'Ouest

Ce mode d'organisation politique et administratif, qu'est la décentralisation, occupe aujourd'hui une place fondamentale dans les pays francophones de l'Afrique de l'Ouest, comme le Bénin, la Côte d'Ivoire, la Guinée, le Mali, la Mauritanie, le Niger, et le Sénégal. La décentralisation y est en effet souvent présentée comme un chemin, voire le chemin, vers la démocratie et le développement, même si l'histoire mouvementée de bien de ces "jeunes" pays indépendants n'a pas continuellement consacré une approche démocratique. Dans les pays francophones d'Afrique de l'Ouest, comme en France, la décentralisation ou plutôt sa mise en oeuvre s'avère un chantier toujours d'actualité, car lent, long, progressif, évolutif, voire tourmenté, avec de nombreux allers-retours, surtout dans les pays ayant connu bien des régimes politiques successifs, et en particulier plusieurs coups d'Etat militaires. S'il n'est sans doute plus approprié — aujourd'hui — de parler de mimétisme mis en oeuvre plus ou moins explicitement par les anciennes colonies, on peut cependant noter l'influence du modèle français, l'existence des mêmes caractéristiques de reconnaissance de la décentralisation ainsi que la similitude des questions essentielles suscitées par la mise en place de celle-ci, comme notamment celle du nombre le plus approprié d'échelons territoriaux ou encore celle de l'ampleur des compétences transférées. La décentralisation semble néanmoins être un acquis dans les pays francophones de l'Afrique de l'Ouest. En pratique, cependant, diverses difficultés se posent encore, en particulier celles de l'effectivité du transfert des compétences et des moyens — humains, matériels et financiers — affectés au processus décentralisateur, ainsi que la question toujours délicate des contrôles exercés ou à exercer, qui ne consacrent pas nécessairement une véritable décentralisation. Cet ouvrage, constitué de contributions écrites par des universitaires, des experts et/ou des hauts fonctionnaires, démontre parfaitement combien la décentralisation est encore une sorte d'idéal-type à atteindre, et qu'elle est loin d'être une pratique effective, efficiente et efficace dans les pays francophones de l'Afrique de l'Ouest.

10/2019

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Littérature indienne

Ret samadhi (éd. poche). Au-delà de la frontière

Amma, mère, grand-mère et veuve de 80 ans, abandonne sans un mot la maisonnée de son fils aîné, où elle habitait selon la tradition. Hébergée par sa fille, une écrivaine très indépendante, elle découvre une nouvelle forme de liberté et d'amour. Amma s'ouvre alors au monde et à elle-même, aidée dans sa métamorphose par une curieuse aide-soignante, Rosy, une transgenre qu'elle semble connaître depuis toujours. Lorsque cette profonde amitié est brutalement interrompue, l'octogénaire aussi fantasque qu'attachante part pour le Pakistan sur les traces d'un mystérieux passé, entraînant sa fille dans cette folle aventure. Ce roman hors du commun, qui offre un portrait foisonnant de la culture indienne et s'inscrit dans la grande histoire de la Partition, fait vaciller les frontières : celles entre normalité et étrangeté, rêve et réalité, passé et présent, corps et esprit, et bien d'autres encore. Dans l'écriture de Geetanjali Shree, monologue intérieur, dialogue et narration polyphonique s'entremêlent sans couture apparente. Humour, tragique et poésie se superposent, jouant sur les sonorités et les rythmes d'une façon parfois vertigineuse, que la remarquable traduction d'Annie Montaut a su restituer. Un très grand livre. "Une histoire va se raconter. Ce sera une histoire en même temps complète et incomplète, comme il en va des histoires. C'est une histoire intéressante. Il y a une frontière, et des femmes, qui viennent, s'en vont, traversent, tout du long. Une frontière et des femmes, et l'histoire se fabrique toute seule. Même, il suffit de la femme. C'est une histoire. Un déclic. Après, l'histoire s'envole au vent qui souffle. A l'herbe qui pousse, poussant le corps à prendre le vent, et le soleil aussi quand il se couche, il allume les myriades de bougies de l'histoire, à foison, pour les piquer contre les nuages, et tous ils se joignent à la balade". G. S.

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Romans policiers

Une enquête de Veronica Speedwell Tome 2 : Une périlleuse affaire

Londres, 1887. Au Curiosity Club, établissement réservé aux femmes intrépides, l'aventurière Veronica Speedwell rencontre lady Sundridge, qui la supplie d'accepter une tâche impossible  : sauver de l'exécution le mécène Miles Ramsworth. Accusé d'avoir sauvagement assassiné sa maîtresse, Ramsworth sera pendu dans une semaine si le vrai coupable n'est pas identifié. Les secrets qui entourent cette affaire sont nombreux, y compris la véritable identité de l'énigmatique lady Sundridge. Avec Stoker, son collègue naturaliste, Veronica se lance donc dans une course contre la montre pour trouver le meurtrier. Cette enquête, qui les mènera d'une communauté d'artistes bohémiens à une grotte marquée par une histoire décadente, en passant par un palais royal, s'annonce bien périlleuse. . . " Une intrigue mystérieuse pleine de rebondissements et de personnages suspects, dont l'audacieuse protagoniste constitue le plus grand point fort. . . Une nouvelle aventure passionnante dans cette série prometteuse mettant en scène une héroïne qui défie les convenances et part à l'aventure sans hésitation.  " Booklist " Ce roman ne manquera pas de plaire aux fans de romans policiers et à ceux qui aiment l'Angleterre victorienne. . . L'intrigue ingénieuse, tout comme la relation entre Veronica et Stoker, son partenaire aussi mystérieux que passionné, sont un pur délice ! " The Historical Novels Review " On ne peut qu'admirer l'héroïne indépendante de Deanna Raybourn, qui jongle aisément entre ses activités de lépidoptériste et ses aventures amoureuses.  " Kirkus Reviews " Un roman pétillant combinant un suspense haletant et un portrait amusant des membres de la société victorienne, qui, sous leur bienséance, cachaient de nombreux secrets.  " Book Riot " Faite de sous-entendus et de joutes verbales amusantes, la plume espiègle de Deanna Raybourn plaira aux lecteurs de fiction historique et de romance. L'alchimie entre Veronica et Stoker est indéniable, leurs capacités de déduction sont mises à rude épreuve, et les facéties de notre héroïne sont toujours aussi cocasses, dans ce roman qui nous offre un moment de détente incomparable.  " Shelf-Awareness

07/2022

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Espagnol apprentissage

Nationalisme et littérature en Espagne et en Amérique latine au XIXe siècle

Le recueil d'articles présenté dans ce volume regroupe les communications prononcées lors du Colloque International organisé en février 1980 par le Centre d'Etudes Ibériques et Ibéro-américaines du XIXe siècle, de l'Université de Lille III, sur le thème : Nationalisme et régionalisme dans la Littérature, l'Art et l'Histoire en Espagne et en Amérique Latine au XIXe siècle. Le sujet choisi n'était pas sans ambiguïté : il pouvait se référer, en effet, soit aux tentatives - très caractéristiques du domaine américain - faites pour se débarasser des influences culturelles étrangères et formuler une culture indépendante, propre, originale, soit au fait que les Lettres, l'Art et l'Histoire du monde ibérique et ibéro-américain apparaissent comme le véhicule - peu importait alors sa nature - du nationalisme ou du régionalisme au sens le plus défensif, ou agressif, qui est d'ordinaire celui de ces concepts. Il nous était apparu, d'autre part, que, tout bien pesé, cette ambiguïté première avait des chances d'être finalement féconde, dans la mesure où, pour exprimer et transmettre des idées de revendication nationaliste ou régionaliste, le producteur de texte pouvait être amené à chercher une forme nouvelle, originale et qui ne devait rien à personne. Et c'est ce qui arriva. L'Espagne du début et de la fin du siècle, envahie par le Français et subissant l'amputation de la Grande Ile présente, entre autres, des époques de crise riches en attitudes de nationalisme et de régionalisme, dans la pensée et dans la forme ; les nations en formation de l'Amérique ibérique, qu'il s'agisse de la première génération de l'Indépendance, de la vision libérale combattante du milieu du siècle ou de la querelle des Anciens et des Modernes qui marque la dernière décennie, en sont un ample et foisonnant terrain d'observation ; Les 14 études qui sont réunies (7 pour l'Espagne, 7 pour l'Amérique latine) sont, de cette problématique ambiguë et faussement dialectique, une intéressante et nouvelle illustration.

01/1982

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Littérature étrangère

Le livre des secrets

En 1953, quand s'ouvre le roman, Maria vit depuis plus de cinquante ans seule dans la maison de famille délabrée. On la surnomme "la sorcière de Waipu", elle qui très jeune se rebella contre sa mère pour vivre sa passion avec un cantonnier. Mise au ban d'une communauté encore très respectueuse des strictes règles morales édictées par son sourcilleux fondateur - l'autoritaire et charismatique Norman McLeod, avec qui sa grand-mère Isabella quitta l'Ecosse en 1817 -, elle a tout le temps de se pencher sur le passé. Après plus de trente-cinq ans de voyage à travers le vaste monde et quelques longues étapes, en Nouvelle-Ecosse et dans l'île de Cap-Breton, sur les côtes d'Amérique du Nord, McLeod, que ses disciples appelaient l'"Homme", décida, en 1854, que leurs tribulations prendraient fin sur cette côte du Nord de la Nouvelle-Zélande où Maria vit le jour bien des années plus tard. L'Homme qui guida là son peuple, convaincu de le conduire sur le droit chemin, reposait depuis vingt ans déjà dans le cimetière près de l'océan. Le journal tenu par sa grand-mère tout au long de sa vie aventureuse, et sur lequel Maria met la main, lui révèle l'envers du décor : s'y dessine non le portrait d'une diablesse dont elle aurait hérité les penchants pervers et indociles, comme sa propre mère tentait de l'en convaincre, mais celui de l'héroïne indépendante et téméraire que fut Isabella. Il fallait bien du courage en effet pour s'imposer face à un McLeod peu enclin à accepter chez ses ouailles des opinions individuelles, surtout quand celles-ci étaient des femmes. Et l'on comprend, au fil de cette formidable saga, que Le Livre des secrets est celui de ces femmes qui, pour exister dans une communauté masculine et rétrograde, n'avaient d'autre choix que d'en contourner les préceptes.

05/2014

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Histoire internationale

Risque Algérie et stratégies de développement 1830-2030

En 2012, l'Algérie fête le cinquantième anniversaire de son indépendance, après 132 années de colonisation française guidée par une supposée mission civilisatrice. L'Algérie est devenue libre après 8 années de guerre d'une rare violence. Durant cette période coloniale, les populations se sont peu mélangées, la dépossession foncière a été massive, la paupérisation s'est fortement accentuée. La déculturation des indigènes et leurs déplacements dans des camps de regroupement, où la famine était de mise, étaient guidés par une politique de dépersonnalisation à grande échelle. La torture a été largement pratiquée, y compris sur les populations civiles, et des crimes contre l'humanité ont été commis, comme celui du 8 mai 1945. Durant cette guerre, plus de 15 % de la population totale algérienne a été décimée. Aujourd'hui, les mémoires des deux côtés continuent de saigner et les non-dits sont encore omniprésents. Cette période coloniale a eu des effets directs sur la construction de l'Algérie indépendante tant sur le plan politique qu'économique. Depuis 1962, les différents gouvernants algériens n'ont pas su impulser un vrai projet démocratique avec des règles transparentes générant de nombreuses crises structurelles et politiques ayant coûté la vie à des dizaines de milliers de personnes. Paradoxalement, l'Algérie se retrouve aujourd'hui avec un endettement quasi nul, des réserves financières de plus de 100 milliards d'euros et l'impérieuse nécessité de construire un nouveau projet de société face une population exaspérée par un pouvoir d'achat qui diminue et une corruption encore plus omniprésente. Un avenir prometteur pourra se construire sur des relations apaisées avec son voisin, la France, où une grande part de ses ressortissants vivent, sans occulter la question de la réparation. L'avenir est entre les mains de ceux qui détiennent le véritable pouvoir en Algérie ; auront-ils la volonté de faire évoluer la société vers plus de liberté, plus de transparence et plus de justice ?

03/2012

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Religion

Aime-Georges Martimort. Un promoteur du Mouvement liturgique (1943-1962)

C'est la première fois qu'un ouvrage est consacré à l'oeuvre de Mgr Aimé-Georges Martimort (1911-2000), dont le nom et l'oeuvre restent définitivement attachés à la réforme liturgique issue du concile Vatican II. Ce prêtre toulousain, artisan infatigable d'une entreprise qui demeure jusqu'à présent unique dans l'histoire de l'Eglise, a su tracer la route aux pasteurs et aux communautés chrétiennes dans ce mouvement de réforme qu'il les invitait à aborder avec enthousiasme et réalisme, mais aussi dans la fidélité à la tradition vivante de l'Eglise, comme en témoigne l'ouvrage majeur réalisé sous sa direction, L'Eglise en prière. Or, l'expert du concile s'est, à son insu, préparé et façonné dans la formation reçue, dans les activités exercées et dans la notoriété acquise pendant les cinquante premières années de sa vie, auxquelles est consacrée la présente étude. Celle-ci peut illustrer cette loi constante de l'histoire qui veut qu'une grande oeuvre soit issue de la rencontre d'une personnalité de valeur avec une conjoncture indépendante de sa volonté, mais dont elle a su tirer parti pour réaliser un idéal qu'elle portait en elle et que, sans aucun doute, elle ignorait au départ. En effet, Aimé-Georges Martimort s'est trouvé, comme mû par un secret destin, au point central de plusieurs mouvements liturgiques puissants nés durant l'entre-deux-guerres où, distingué pour ses aptitudes, il a été appelé à servir. Afin de rendre compte des diverses facettes de son oeuvre et des étapes de son cheminement, ce livre évoque sa formation marquée par des rencontres significatives, son action au Centre de pastorale liturgique (CPL) à Paris et l'animation qu'il y a déployée en tant que codirecteur, la manière dont il a conçu sa fonction de professeur dans le cadre universitaire ou au service d'organismes de formation, et enfin sa réflexion sur un sujet qu'il a particulièrement approfondi : l'assemblée liturgique.

12/2011

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Poésie

Enlacement(s). Triptyque : Des ruines ; Obscena ; Il n'y pas plus de pays

Un coffret : il s'agit d'un objet exceptionnel. Sa dimension inhabituelle (450x180) en fait un objet d'art. Un cadeau intelligent. Il contient trois ouvrages indépendants : Des ruines ; Obscena ; Il n'y a plus de pays ; Voix. Chants. Danses. S'enlacent les mots à travers trois livres, trois espaces, trois temps. Impalpable beauté des mots et des phrases. Impalpable trouble des images et des mouvements qui nous enivrent. Impalpable récit des temps d'aujourd'hui, quand les guerres défilent comme faits divers. Traverser les ruines, ruines de la mémoire comme ruines du présent, et continuer le chemin en enjambant l'inacceptable, jour après jour, souffle après souffle, se faire le lieu de l'oubli pour survivre... Des ruines est ce premier volet où l'auteur s'ouvre à la fragilité et convoque ces ruines qui l'ont constitué, de l'esclavage à la dictature, de l'intime à la mondialisation, ou comment se construire sur les champs de ruines, comment renaître et rester debout, de là où il écrit ? Les mots sont les piliers, la voix rebâtit l'édifice du corps... Obscena est ce long chant d'amour et de guérison délivré à l'enfant, à la femme, au pays, à l'île, le chant hors scène, au-delà de la représentation, dans la nudité et la pudeur de ce qui n'est pas à montrer mais qui se délivre sans rémission, quand la douleur trop vive oublie l'œil qui voit, quand la danse dit les mots inachevés, inachevables... Il n'y a plus de pays est cette quête d'une mère à travers les brumes et les bombes, à travers les paysages et les intolérances, quand l'humanité oublie de quel lieu elle provient, sur quel lieu elle habite, vers quel lieu elle se dirige, quand elle prend le corps de la femme comme terre de conquête. Soif de cette femme, soif des mots qui redonnent naissance, qui redisent l'identité, la fabrique du sens.

10/2012

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Histoire internationale

Le Maghreb et l'indépendance de l'Algérie

1962-2012 : deux dates emblématiques de l'Algérie contemporaine. La première s'inscrit dans la continuité d'un mouvement politique de grande envergure. Celui de la décolonisation, des modalités de sorties de guerre, de l'émergence des Etats indépendants et de la mise en place des institutions. Quant à la seconde, elle renvoie, à un triple questionnement. D'abord, sur le bilan de cinquante ans d'actions politiques, de programmes économiques, de projets de sociétés et de relations internationales... Ensuite, sur les perspectives, les enjeux politiques et les aspirations des populations. Et enfin, sur les bouleversements stratégico-politiques que connaissent les régions du Maghreb et du Moyen et Proche-Orient. Evénement politique majeur dans le long cheminement d'un pays, l'indépendance clôt une situation historique et ouvre une nouvelle ère de transformations radicales. Au Maghreb, la fin du régime colonial et les indépendances constituent d'excellents marqueurs historiques. "toutefois, l'accès à l'indépendance, la gestion politique de ce basculement, le passage pour la population de l'état de colonisés à celui de citoyens d'une société libre et les dynamiques de développement et de (re)construction diffèrent d'un pays à l'autre. Cinquante ans après, qu'en est-il des espoirs suscités par la fin du colonialisme, des aspirations des peuples et des défis des Etats nouvellement souverains ? Que reste-t-il des crédos "révolutionnaires" ? Les bouleversements induits par l'émergence de nouvelles institutions, le volontarisme dans le démantèlement des legs du passé et les dynamiques de développement témoignent de l'importance des processus de transition. Cette dernière est encore caractérisée, dans le contexte maghrébin, par l'omniprésence du fait colonial et de ses pesanteurs en période postcoloniale ainsi que par la pluriformité de ses modalités d'exercice. L'indépendance a créé une dynamique politique, sociale, économique et culturelle. Les enjeux de société y sont importants en raison des choix des modèles à adopter, de la conception de la modernisation, des rapports sociaux ainsi que des questions de l'altérité.

10/2012

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Actualité et médias

Les Brouillards de la guerre. Dernière mission en Afghanistan

Interrogée lors d’une émission de télévision québécoise sur ses reportages hors normes dans des guerres où il ne fait pas bon être journaliste, Anne Nivat séduit si bien son auditoire que, le lendemain, elle est invitée par un officier canadien, sur le point de partir en mission de combat en Afghanistan, à venir parler à ses hommes. Non seulement elle accepte, mais elle obtient de le rejoindre sur le théâtre d’opérations dans la très hostile zone de Kandahar, ex-capitale mythique des taliban, qu’elle connaît bien pour l’avoir sillonnée à sa façon depuis dix ans, intégrée dans la population locale et protégée par celle-ci.Sur place, Anne Nivat, troque avec courage et discrétion le gilet pare-balles contre un châdri qui la soustrait aux regards sans l’empêcher d’observer, et multiplie les allers-retours entre les acteurs de cette drôle de guerre : militaires alliés, armée locale à l’incertaine loyauté, administration hypercorrompue du président Hamid Karzai, sympathisants taliban, ex-moudjahidine, profiteurs de guerre en tous genres, candidats à l’exil, qui lui font partager leur vision du conflit. Grâce à elle, nous nous glissons dans l’envers du décor, loin des images officielles ou convenues.A travers ce double regard unique et troublant - côté militaire et côté population - qui aide enfin à en saisir les rouages et les enjeux, Anne Nivat, encore sur le terrain en mai 2011, livre ici un grand document sur l’interminable guerre d’Afghanistan.Anne Nivat est grand reporter indépendante. En 2000, elle a obtenu le prix Albert-Londres pour Chienne de guerre, son récit de la seconde guerre de Tchétchénie. Depuis le 11-Septembre, elle arpente seule et sans protection les théâtres d’opérations les plus dangereux, de l’ex-URSS à l’Asie centrale, de l’Afghanistan à l’Irak. Auteur de nombreux livres, tous publiés aux éditions Fayard, elle collabore, entre autres, au Point, à l’International Herald Tribune à la revue de reportages Feuilleton, et participe à l’émission AgÔra sur France Ô.

10/2011

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Droit

Droit du sexe

Qu'a-t-on le droit de faire avec son sexe dans une société démocratique à l'aube du troisième millénaire ? Tel est l'objet de ce Droit du sexe. Après un retour aux sources religieuses du sujet, de la barbarie biblique à l'obscurantisme sexuel de l'Eglise en passant par la douceur évangélique, l'ouvrage revient sur la révolution sexuelle, le féminisme, le mouvement homosexuel et la croisade anti-pédophile, avant de proposer une théorie de la liberté sexuelle et de ses nécessaires limites. La première partie, consacrée au sexe licite, opère une distinction entre le sexe protégé (mariage, concubinage, homosexualité) et le sexe toléré (perversions sexuelles, pornographie, prostitution). Du côté protégé, le mariage avec sa convention d'exclusivité sexuelle entre époux, reste malgré son déclin face au PACS l'union sexuelle la plus favorisée par le droit. Un droit qui privilégie clairement le sexe procréateur par rapport au sexe récréatif. D'où le traitement indigne qu'il réserve à la prostitution, fourniture de services sexuels rémunérés, dans le système abolitionniste français. Un système que l'auteur propose de remplacer pour les majeurs consentants par la reconnaissance de cette activité en tant que profession libérale et indépendante grâce à la création d'un Ordre des péripatéticien(ne)s. La seconde partie, consacrée au sexe illicite, décrit le régime des infractions sexuelles qui remplissent aujourd'hui près du quart des prisons françaises : le proxénétisme, la traite, le viol, l'inceste, l'agression sexuelle, l'exhibition sexuelle, le harcèlement sexuel, les sévices sexuels sur les animaux, l'atteinte sexuelle sur un mineur, la corruption de mineur, l'utilisation d'un mineur dans la pornographie, la proposition sexuelle faite à un mineur de moins de quinze ans par voie de communication électronique, etc. A cette panoplie d'incriminations, s'ajoutent des dispositions spéciales qui dérogent aux principes généraux du droit en vue d'alourdir les sanctions ou de prévenir la récidive et donnent à la répression des crimes et délits sexuels un caractère à la fois exemplaire et disproportionné.

04/2010

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Généralités médicales

Médecine irresponsable. Ils ont renié Hippocrate !

Le rôle de la Médecine est de nous préserver de l'action de la maladie, de la souffrance et de la mort. Ou du moins d'en adoucir les effets. Elle doit par conséquent mettre tout en oeuvre pour nous sortir du malheur quand il nous affecte, nous ou nos proches. Dans toutes les traditions, les hommes ont élaboré un art médical à partir des ressources et des concepts qui composaient leur environnement écologique et culturel. La médecine "classique", celle qui est enseignée dans nos facultés et qui est actuellement la nôtre, utilise ce qui compose l'environnement du 21e siècle, les sciences physiques chimiques et biochimiques. Analyses, radiologie, chimiothérapie, radiothérapie, vaccinations, etc., sont les outils qui la caractérisent parmi les autres médecines qui existent, ou qui ont existés. Parce qu'elle utilise les sciences exactes qui se sont développées en occident depuis trois siècles, pouvons nous dire pour autant de notre médecine qu'elle est scientifique ? Hélas, non ! Pastorienne, elle est l'héritière non de principes scientifiques mais de dogmes ; elle voit la maladie comme une "chose" à éradiquer, indépendante de nous, et mène une guerre pour la vaincre. Elle n'est pas une science. Elle reste un art. Un art aujourd'hui malmené par des mentalités matérialistes qui oublient trop souvent les composantes énergétique et spirituelle fondamentales du malade. C'est un art malmené par les besoins d'argent et la cupidité des tenants d'un système bien organisé, qui lancent pour leur seul profit des paniques à la pandémie et des incitations aux non-malades à se pré-soigner en consommant médicaments et vaccins comme des malades. Rentabilité à tout va ! Qu'y a-t-il de "classique" dans tout cela ? Peut-on avoir confiance en toutes ces machines et machinations ? N'existe-t-il pas une médecine holistique plus réaliste ? Face à une mafia de pseudo-scientifiques et de vrais financiers, y a t-il moyen encore de trouver quelques espoirs ? Ce livre s'emploie à donner des réponses, sinon des solutions.

04/2011

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Histoire de France

L'Impératrice Eugènie ou l'Empire d'une femme

D'une existence longue et contrastée -elle naquit dans l'Espagne post-napoléonienne et disparut au lendemain de la Grande Guerre-, on ne retient souvent que les années au cours desquelles Eugénie, comtesse de Teba (dite de Montijo), fut impératrice des Français (1835-1870). Or son destin, tantôt éblouissant, tantôt douloureux, exemplaire à plus d'un titre de ce que fut le XIXème siècle, instable et déchiré, appelle aujourd'hui encore de grandes interrogations. Qui était-elle, cette héritière d'une famille de l'aristocratie espagnole honorable mais désargentée ? Une jeune fille indépendante et fière, une ambitieuse et même une intrigante jouant, avec un zeste de cynisme, de sa beauté et de son élégance ; une femme généreuse et malheureuse. Devenue souveraine parce qu'elle avait rendu Napoléon III fou de désir, elle sut, en dépit d'un caractère capricieux et d'une culture médiocre, donner au trône et à la Cour un lustre et un rayonnement exceptionnels. Proche de toutes les têtes couronnées attirées dans un Paris rénové, elle rassembla aussi autour d'elle bon nombre des meilleurs esprits du temps. Hélas, le sens politique lui faisait défaut : ses tentatives pour contrecarrer certaines décisions libérales de son époux, ses interventions en faveur de l'expédition au Mexique et sa régence pendant la guere de 1870 furent catastrophiques. Après Sedan, le second versant de sa vie fut un interminable et douloureux chemin de croix. Veuve dès 1873, l'impératrice déchue perdit quelques années plus tard son fils unique en qui elle avait mis toutes ses espérances. Alors, elle consuma ses jours dans une grande solitude affective, courant les mers et les continents pour apaiser sa douleur, aspirant au dépouillement tout en gardant le souci de son rang. Néanmoins, elle ne cessa de s'intéresser à toutes les découvertes et inventions et ouvrit généreusement sa demeure en Angleterre aux blessés de la Grande Guerre, apportant ainsi sa contribution à la "revanche". Elle mourut à Madrid qu'elle avait voulu revoir. Elle avait plus de quatre-vingt-quatorze ans...

09/1995

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Religion

L'Eglise et la science. Histoire d'un malentendu Tome 1, De saint Augustin à Galilée

" Le pape hait et craint les savants qui ne lui sont pas soumis par leur voeu. " Cette pensée de Pascal, écrite peu après la condamnation de Galilée, exprime le déchirement d'un intellectuel chrétien désemparé par la rupture entre l'Eglise de son époque et la science moderne. Comment en est-on arrivé là? Après une longue période de méfiance due à l'origine païenne de la science, à partir de saint Augustin l'Eglise finit par adopter la science comme auxiliaire de la théologie. En fait, la science recouvre alors un système du monde imposé par les théologiens. Les quelques tentatives de science indépendante _ Jean Scot Erigène, l'école de Chartres _ ne survivent pas aux censures. De même, les grands visionnaires des XVe et XVIe siècles, un moment tolérés, sont victimes de la réaction post-tridentine. Seules les mathématiques, contenant en elles-mêmes leurs principes, continuent leur chemin en dehors de tout soupçon. C'est pourtant par elles que va venir le scandale. Puisque c'est sur elles que s'appuient Copernic et la science mécaniste pour dire que la terre tourne. L'attitude de l'Eglise à l'égard de la science est aujourd'hui encore l'objet de nombreuses controverses. Depuis saint Paul, entre les deux voies d'accès à la vérité, la révélation et la science, l'entente fut maintes fois affirmée, jamais réalisée. Ce premier volume, qui nous conduit jusqu'au XVIIe siècle, retrace cet aspect essentiel de l'histoire des idées : comment l'Eglise a-t-elle accueilli la science ? Georges Minois, agrégé d'histoire, docteur en histoire et docteur ès-Lettres, est membre du Centre International de Recherches et d'Etudes Transdisciplinaires (CIRET). Spécialisé dans l'histoire sociale et des mentalités religieuses, il est l'auteur chez Fayard de plusieurs ouvrages largement traduits, tels que l'Histoire de la vieillesse, le Confesseur du roi, l'Histoire des enfers, l'Eglise et la guerre, et un second volume sur l'Eglise et la science (De Galilée à Jean-Paul II).

10/1994

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Religion

L'islam chi'ite. Croyances et idéologies

L'islam chi'ite a fait irruption dans notre culture lors de la Révolution iranienne de 1979. Il a suscité la fascination et l'enthousiasme de l'intelligentsia occidentale, puis la peur, la méfiance, l'indignation. Au Liban, où il représente un tiers de la population, il a été associé à de multiples effusions de sang pendant la guerre civile. En Irak, après la guerre du Koweit, un soulèvement désespéré de la majorité chi'ite a été durement réprimé. Aujourd'hui, chi'isme est devenu synonyme de violence : Hezbollah, Jehâd islamique, prise d'otages... Le chi'isme n'est pas que cela. Né à la mort du Prophète, d'une querelle de succession qui opposait l'Imam Ali, écarté du pouvoir, à la majorité sunnite, il a développé une philosophie spéculative, une mystique visionnaire, comme s'il compensait dans l'ordre spirituel les désillusions de l'ordre temporel. Les croyances du chi'isme sont fondamentalement celles de l'islam - unité de Dieu et prophétie de Mohammad - mais, à la différence des sunnites, les chi'ites attendent le Douzième Imam qui viendra à la Fin des temps inaugurer un règne de justice et de vérité. La théologie chi'ite parle du rapport de l'homme à Dieu, des rapports . entre les hommes dans la cité d'ici-bas et aussi des rapports entre l'homme et la femme. Elle permet, voire encourage le mariage provisoire, que les ulémas nomment joliment le " mariage de plaisir ". Le renouveau du chi'isme a été source de graves conflits et d'innombrables malentendus. Comment cette religion de salut, jalousement indépendante du pouvoir politique, a-t-elle pu servir d'idéologie pour une révolution? Le discours révolutionnaire des âyatollâhs ne fait-il pas oublier la spiritualité qui est à sa source ? A l'issue d'une vaste enquête, ce livre montre le péril qui guette les religions universelles lorsqu'elles sont secouées par les mirages révolutionnaires.

05/2003

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Histoire internationale

Cortés

"J'ai vécu les armes à la main. J'ai exposé ma personne à mille dangers, j'ai grandi le nom de mon roi, accru son domaine en plaçant sous son sceptre d'immenses royaumes de peuples étrangers que j'ai gagnés moi-même sans recevoir aucune aide, j'ai dû faire face aux obstacles des jaloux qui m'ont sucé le sang jusqu'à en crever comme des sangsues repues... Mais je n'avais pas plus tôt tourné le dos que vous me dépossédiez de tout ce que vous m'aviez donné." A l'automne de sa vie, le conquistador écrit son ressentiment à Charles Quint. Mais l'empereur ne lui répondra pas. C'est que l'homme qui conquiert l'empire des Aztèques en moins de deux ans, après avoir fait ses classes à Cuba et à Saint-Domingue, paraît vite suspect dans une Espagne à peine sortie du Moyen Age. Comment un hidalgo peut-il choisir l'Amérique des Indiens au point de vivre avec eux et d'épouser la belle Malinche, qui lui a appris à parler leur langue et lui a donné son fils aîné ? Les envieux ne se privent pas de rappeler que Cortés avait une épouse espagnole et que celle-ci, à peine débarquée, est morte mystérieusement du mal de madre. Plus grave, sa vision de la christianisation des Indiens n'est pas celle des inquisiteurs. En fait, Cortés, dès qu'il a le pouvoir en main, se bat pour mettre en place une société métisse et économiquement indépendante, qui est aux antipodes de la colonie que veut implanter la vieille Castille. Demi-dieu pour les uns, démon pour les autres, héros ou traître, Cortés porte un regard désabusé sur ses compatriotes. Vivant à la frontière de deux continents qui se rencontrent pour la première fois, il rêve d'être le roi d'un autre monde.

05/2008

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Littérature française

Saint-Tropez. Une Américaine

En abordant le personnage de Jeanne d'Arc, Nathalie Quintane avait tenté, en une série de textes courts, de substituer aux multiples charges - historique, politique, religieuse, romanesque... - encadrant le mythe, un seul «vêtement» : celui d'une écriture plane, soucieuse du détail négligé (parce que négligeable ou perçu tel), cherchant en Jeanne le plus petit plutôt que le sublime. Avec Saint-Tropez - Une Américaine, Nathalie Quintane radicalise sa démarche, en l'appliquant à deux «lieux», tout aussi occupés, voire parasités, qui pourraient a priori sembler gâchés - et violemment rétifs au genre de recherche qu'elle entreprend, tant ils sont pris, et depuis longtemps, dans des argumentaires essentiellement touristiques, politiques, médiatiques, dans des clichés de tous ordres (lexicaux, iconiques). Au moins deux techniques sont ici identifiables. Reconstitution en partant de mots-types ou de phrases-types dans lesquels les mythes se sont cristallisés, puis en se servant de documents écrits (guides, biographies, articles, récits plus ou moins littéraires) ou de témoignages oraux, ou encore d'images. Remaniement (par isolement, ou court-circuit, arrachement ou rapprochement) et enfin tentative de «désenclavement»... Saint-Tropez - Une Américaine est en fait constitué de deux textes indépendants. Cependant, comme le dit l'auteur, des poussières de l'un entrent dans l'oil de l'autre - et réciproquement : ce sont deux vues gênées sur le monde. Mais de cette gêne, Nathalie Quintane fait un instrument de réflexion et, pour commencer, une machine à littérature très efficace puisqu'elle s'agrège, comme procède toute la poésie contemporaine la plus passionnante, des éléments en principe hétérogènes à toute littérature, à toute poésie. Et aussi parce que le brouillage dont il est habilement joué, en faussant les perspectives, en rapprochant ce qui est loin, en éloignant ce qui est proche, provoque un trouble qui ne cesse d'épaissir et d'enrichir, tout en l'élucidant, ce qui est paradoxal, la matière qu'il confond.

03/2001

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Histoire internationale

Liban. La guerre et la mémoire

Déclenchée en 1975 la guerre du Liban s'est achevée en 1990. Face l'" oubli officiel " (amnistie générale, absence d'une commission national indépendante sur les disparus), une culture civile de la mémoire s'es déployée. Comment les différents acteurs envisagent-ils le lien entre mémoire et non récidive ? Les familles des disparus, avec d'autres associations, revendiquent une réflexion critique autour de la guerre, une exigence de vérité sur lei disparus ainsi qu'une " promesse politique " de ne pas reproduire les violations des droits de l'homme. Réalisée sous l'égide du ministère des Déplacés, la réconciliation du Mont Liban a neutralisé les velléités de vengeance et a permis aux déplacés de revenir dans leurs localités. Elle n'a pourtant pas prévu un espace pour la parole des victimes. En outre, son caractère communautaire a ôté toute possibilité de pardon. Recueillis dans trois villages de cette région entre 2000 et 2004, des récits témoignent des massacres, du déplacement forcé, des violences sur les maisons et les terres. Ils expriment les tensions autour de la question de la responsabilité : est-elle individuelle, communautaire, celle d'une tierce partie ? Ils disent aussi la haine confrontée à l'amitié, l'amour brut et innocent de la terre, la relation difficile avec la ville du littoral où les villageois séjournent durant la période de leur déplacement. Le récit de mémoire s'est avéré un genre de réflexion à part entière concernant la relation entre parole, mémoire et oubli (" ne pas en parler "). Il s'est également avéré un instrument du présent et un acte politique : réclamer une société pacifiée, revendiquer une nation intégrée qui transcende les particularismes et dénoncer l'incurie des autorités publiques en matière d'aides pour retravailler la terre. Reconnue et ignorée, révélée et dissimulée, inspirant fidélité ou méfiance, la mémoire de la guerre de 1975 éclaire certaines facettes d'un présent accidenté en même temps qu'elle révèle la place croissante de l'action civile dans sa pacification.

06/2011

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Histoire de France

Les souterrains de la Première Guerre mondiale. Tome 2, Du creusement au témoignage

Sommaire Du creusement au témoignage, partie II : les mines et contre-mines. Exemple d'une mine à double action. Un cas d'école : le polygone de mines de la ferme de Méhon. Témoignage d'une guerre de mines. Les bataillons M. D. : création, attributions, travaux souterrains. Aménagements allemands d'une creute de Picardie. La guerre de mines à la cote 108 et au mont de Sapigneul, partie II (1916-1918). La guerre de mines au col de la Chapelotte. Le grand tunnel du Lingekopf. La guerre de 14-18, premier conflit mondial du XXème siècle et dont le centenaire est en pleine célébration, est encore présente dans les mémoires, malgré le décès du dernier poilu français en 2008. Verdun, Chemin des Dames, Champagne restent autant de lieu synonymes d'offensives meurtrières. Dans la mémoire collective, la première guerre mondiale est avant tout une guerre de siège, symbolisée par les tranchées, lieux de tant de souffrances. Bien moins connue en revanche, est la guerre souterraine que se livrèrent alliés et Allemands dès l'automne 1914. Une guerre menée dans l'obscurité, dans des tunnels, des carrières souterraines ou des galeries de mines militaires. De la Belgique à l'Alsace sous tout le front, cette guerre invisible a été menée. L'approche choisie dans cet ouvrage consiste en une première partie technique où sont détaillées les techniques de guerre de mines et de contre-mines, ainsi qu'une d'un corps spécialisé dans le percement des grands abris souterrains. La seconde et principale partie est constituée de chapitres indépendants présentant chacun un lieu méconnu ayant trait à la guerre souterraine. Les principales zones géographiques du front sont ou vont être couvertes : Flandres, Picardie, Champagne, Lorraine, Vosges et enfin Alsace. Les faits présentés dans chaque chapitre sont étayés par une importante documentation issue des archives militaires. Chaque fois que cela a été possible, une large part a été laissée aux photos anciennes et modernes et aux topographies. (mots clefs : creute, creutes, sape, sapes, tunnel, tunnels, carrière souterraine, wwi, ww1, 1wk, wk1, grande guerre,)

12/2015