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Samantha Clarke

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Histoire ancienne

Histoire du déclin et de la chute de l'empire romain. Tome 1, Rome de 96 à 582

C'est à Rome, le 15 octobre 1764, alors que je méditais dans les ruines du Capitole et que les moines chantaient vêpres, pieds nus dans le Temple de Jupiter, que l'idée d'écrire l'histoire du déclin et de la chute de la Ville éternelle se fit jour en moi pour la première fois. C'est par cette simple mais célèbre phrase que Gibbon relate dans ses Mémoires les instants d'inspiration qui devaient décider de sa vie d'historien. Son grand thème, c'est en effet Rome, la Ville éternelle où l'on peut contempler non pas les reliques de la superstition mais celles de l'empire ; c'est aussi la dégénérescence d'institutions exemplaires sous le double effet du despotisme et de la superstition ; c'est la victoire de l'Eglise sur l'empire ; c'est enfin les grandes leçons de l'histoire qui se méditent silencieusement quand les ténèbres gagnent les ruines où reste ensevelie une civilisation entière. Tout cela, Gibbon le dit en écrivain autant qu'en historien. En poète même. Il érige à la gloire de Rome un livre aussi rigoureusement équilibré qu'un temple antique ; mais en même temps, il laisse se noyer d'ombre les vastes portiques qu'il édifie. C'est sa façon de partager le goût du temps pour la mélancolie des ruines ; mais cette tentation ténébriste, il s'en sert pour exprimer son pessimisme dans l'avenir de la civilisation des Lumières, menacée, comme jadis celle de Rome, par la montée de masses humaines qui feront désormais l'histoire. Son livre s'en trouve approfondi, amplifié, et il élargit l'arène de l'histoire à des dimensions jusque-là insoupçonnées. Oeuvre unique dans la littérature historique du XVIIIe siècle, cette histoire de Rome jette les derniers feux de la clarté classique alors que s'allongent déjà les ombres du romantisme.

06/2010

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Arbres

Le grand atlas des arbres et forêts

Un voyage initiatique en plein coeur de ces mondes sauvages pour tout comprendre des arbres de notre planète. Les forêts sont le poumon vert de notre planète et il est essentiel de connaître leurs fonctionnements pour les préserver. De la plus petite pousse à la cime des arbres les plus altiers, la forêt fascine. A la fois havre de paix et lieu de tous les dangers, la forêt et ses écosystèmes traversent les frontières du temps et de l'espace. En recouvrant un tiers de la surface terrestre, les forêts s'étendent sous toutes les latitudes, se déploient sur tous les continents du globe. D'une richesse et d'une diversité absolues, elles peuvent être tropicales, boréales, sèches ou encore tempérées, mais avant tout elles sont dynamiques, changeantes et vivent à leur propre rythme. Cet ouvrage de référence, publiée en collaboration avec le journal Le Monde, explique avec sérieux toute la complexité biologique des forêts : leur naissance, leur fonctionnement, leur conservation et protection, la vie qu'elles abritent, l'interdépendance entre faune et flore, le principe de succession mais également le rapport qu'elles entretiennent avec la nature et les hommes. Agrémenté d'une très riche iconographie de plus de 250 magnifiques photographies et d'une centaine de cartes, schémas et infographies, ce Grand Atlas prend appui sur les dernières recherches scientifiques liées à l'écosystème forestier, à son rapport au changement climatique et à son avenir au sein de la biosphère. Cet ouvrage monumental est le fruit d'un travail scientifique considérable mené par les grands spécialistes mondiaux des arbres et des forêts, Jérôme Chave, ancien Directeur de Recherche du CNRS, associé aux chercheurs américains Sassan Saatchi, Herman Shugart, et Peter White. Avec clarté, rigueur et précision, ils nous proposent un étonnant voyage aux carrefours de la géographie, de la biologie et de l'écologie pour tout comprendre des forêts de notre planète.

11/2022

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Enseignement agricole

L'anglais en s'amusant

L'acquisition du vocabulaire dans l'apprentissage d'une langue est fondamentale. Celle-ci permet l'accession progressive à l'autonomie dans les 4 compétences langagières, à savoir la compréhension orale et écrite ainsi que l'expression orale et écrite. Le mot se situe donc à la base même de notre projet. Mais comment faire apprendre efficacement du vocabulaire anglais ? Les enseignants d'antan vous répondraient : "par des listes ! " . Il faut se rendre à l'évidence, cette méthode ne semble absolument plus au goût du jour. Ce que les élèves de 2021 vous diraient, eux, serait : "par LE JEU ! " . Alors écoutons-les et modernisons notre pédagogie ! Un apprentissage qui passe par le jeu, passe à fortiori également par LE VISUEL. Les adolescents qui remplissent nos classes sont spontanément séduits par la clarté, les couleurs... ce qui attire le regard et par conséquent donne envie ! Cet apprentissage lexical par le jeu et le visuel, c'est exactement ce que propose ce cahier. Au coeur même de celui-ci se trouve bien évidemment LA REPETITION. Composante essentielle de toute mémorisation, la répétition permet une consolidation fiable des acquis progressifs. Là encore, comment répéter sans lasser nos apprenants ? Simplement en diversifiant les exercices, tout en gardant une même "base" lexicale. Ceci est précisément ce que ce cahier met à votre disposition au travers des "wordsearch" , "crosswords" pour chacun des 42 thèmes. Points forts : Un cahier : - Convient aussi aux élèves à besoins particuliers - Le ludique et la couleur pour donner envie : des jeux diversifiés (wordsearch, crosswords) à dé-couvrir dans ce cahier - La répétition pour aider la mémorisation : chaque liste est déclinée sous différents jeux pour véri-fier les acquis en s'amusant - 42 thèmes de 30 mots chacun pour apprendre en fonction de ses besoins Un manuel web : - Des activités, complémentaires au cahier, accessibles en ligne (même vocabulaire abordé dans les 42 thèmes du cahier). - Du vocabulaire complémentaire pour enrichir vos compétences. Un site compagnon pour les enseignants : - Accès aux corrigés des différentes activités proposées. - Comment utiliser la ressource ? - Piste pédagogique.

09/2021

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Management

Management des entreprises

Ce manuel se veut un moyen et un outil à mettre à la disposition des étudiants (es) de première année des facultés des sciences juridiques, économiques et sociales, des écoles de gestion et de commerce publiques et privées et même les écoles d'ingénieurs qui assurent des cours de Management. C'est avant toute chose un document de vulgarisation, et c'est aussi, un instrument de mutualisation des efforts d'une équipe et d'ouverture sur la famille scientifique et académique à laquelle elle appartient. Enfin, les pensées et les pratiques managériales, dans un monde de plus en plus complexe et de plus en plus versatile surtout avec les événements de 2020 doivent comme le disait Edgar Morin dissiper les brouillards et les obscurités, mettre de l'ordre et de la clarté dans le réel, révéler les nouvelles lois et procédures qui gouvernent l'entreprise et qui façonnent un nouvel environnement dans lequel les organisations et les pays doivent évoluer durant ce XXIe siècle. De ce fait, tous les processus de gestion relatifs à la planification, l'organisation, la direction, la supervision, la coordination et le contrôle au niveau des entreprises doivent être revus avec un oeil neuf. C'est le cas aussi des nouveaux modèles de développement économique et social, objets de nouvelles réflexions un peu partout dans le monde contemporain. Face à la complexité des données de l'environnement et des modes de gestion, il faut envisager de nouveaux paradigmes qui peuvent dépasser les écueils et les risques générés par les modes de gouvernance inscrits dans les conceptions ultra libérales et qui ont montré leurs limites et ceci depuis la crise des "subprimes" de la fin des années 1990. La question est posée, la réflexion est engagée et les voies d'un nouveau futur doivent être trouvées avec non seulement des modèles économiques, des processus scientifique et technologique, mais également un nouveau pacte social et culturel.

07/2021

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Théâtre - Pièces

Arsenic et Eczéma

Lieu : les égouts de Paris, très en profondeur. Personnages : Deux types avec casques et lampes, tenues d'égoutiers, bardas, sacoches, l'un arrive de la gauche, l'autre de la droite Azema, dit Eczéma. Un rêveur, un optimiste, une boule de malice et de bonne humeur. Peut-être un intello contrarié capable de s'adapter à tout. Il a une grosse tache sur le visage et une autre sur le bras. Passe son temps à se gratter et les démangeaisons s'accentuent en fonction de l'action. Bavard, sympathique, aime à susciter l'inquiétude. Père mineur en Alaska ayant abandonné sa famille. Mère prostituée. Pas d'attache. Arsène, surnommé Arsenic par ses collègues de boulot. Très grand, voûté, l'oeil clair, râleur. Le genre revenu de tout. Sens de la répartie aigre-douce. Bosseur, " pro ", toujours syndicaliste mais grand déçu de la politique et des humains en général. Au fond pour lui il n'y a pas d'issue. On naît, on vit, on meurt dans un boyau. Pas de choix. " La vie est un long fleuve de merde ". Il est comme la plupart d'entre nous, incrédule, pragmatique, réaliste et pourtant il rêve d'autre chose, d'un ailleurs, différent. Marié, père de deux enfants qu'il ne voit plus, divorcé. Travaille depuis 30 ans dans les égouts. Passionné contrarié, Il se veut lucide, froid, cynique. Eczéma court dans les égouts... On entend comme un galop à sa poursuite... Il passe devant le 109, s'arrête un instant, le téléphone pend avec le même grésillement qu'au début de la pièce. Il finit par trouver l'échelle de sortie, grimpe, trébuche, tombe, se raccroche, continue de monter, soulève enfin la plaque d'égout donnant sur la rue, sort... Clarté aveuglante... Plus rien... La ville a disparu, désintégrée. On entend alors la voix d'Arsène qui hurle en ricanant : Pourquoi tu cours ma poule ! Je te l'ai dit, y'a plus rien là-haut... Y'a plus rien... Les dieux sont revenus...

05/2022

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Kinésithérapeute

Anatomie des organes et viscères. Tome 4, Tête, cou et tronc

L'anatomie des viscères est souvent délaissée dans beaucoup de formations paramédicales. Comme le reste de l'anatomie elle se heurte à une pédagogie descriptive relativement aride avec une mémorisation basée sur un ' par coeur ' pouvant rapidement devenir décourageante. C'est encore plus vrai pour l'étude des viscères organes et régions topographiques de la tête du cou et du tronc à laquelle l'étudiant n'est pas préparé. La bonne compréhension de ces structures anatomiques est toutefois indispensable à l'activité quotidienne des kinésithérapeutes. L'objectif de cet ouvrage est donc de prolonger les acquis de l'appareil locomoteur (Anatomie de l'appareil locomoteur : tomes 1 2 et 3) en abordant les organes et viscères sur le même modèle de présentation avec des tableaux systématisés et synoptiques chacun étant illustré d'un ou plusieurs schémas explicatifs. Cette structure offre ainsi une lecture complète de la tête du cou et du tronc : Organes de la tête ; Organes du cou ; Organes du thorax ; Organes de l'abdomen ; Paquets vasculo-nerveux. L'iconographie originale tout en couleurs répond au même souci de clarté de simplicité et de vision spatiale. Cet ouvrage offre également une auto-évaluation par QROC et chrono-QROC et des planches régionales issues du célèbre Atlas d'anatomie humaine de Frank H. Netter. L'étudiant pourra donc facilement entrer dans des connaissances dépouillées au maximum de leur complexité sans pour autant tomber dans la vulgarisation car restant centrées sur l'essentiel et documentées. Le praticien plus spécialement celui de thérapie manuelle à qui ce recueil est destiné peu familiarisé avec ce domaine y trouvera aussi un bagage compréhensible et capable de l'orienter dans l'abord de ces régions particulières. Cette 3e édition entièrement actualisée offre au lecteur une information toujours plus précise et pertinente et une adéquation optimale entre le texte et les figures. La partie auto-évaluation s'est enrichie d'un atlas des coupes auquel s'ajoutent des vidéos en ligne sous la forme d'un tutoriel pour dessiner schématiquement les organes et systèmes les plus emblématiques.

09/2023

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Economie

De Rivoli à Bercy. Souvenirs d'un inspecteur des finances, 1952-1998

Fils et petit-fils de fabricants de soierie lyonnais, Guy Delorme choisit le service de l'Etat alors que son milieu familial ne l'y prédispose guère : "... la formation reçue chez les jésuites, le hasard et un peu de chance ont sans doute une part dans cette orientation " répond lui-même Guy Delorme à un ami qui interroge " pourquoi l'Inspection des finances ? " Le hasard qui lui met sous les yeux en 1952 une petite brochure sur le concours de l'Ecole nationale d'administration alors qu'il poursuit des études de droit et de lettres à la faculté de Lyon. La chance qui lui fait tirer de " bons sujets " au concours de sortie et obtenir un rang lui permettant de choisir l'Inspection. Mais chance et hasard révèlent en réalité une solide vocation pour le service publie auquel Guy Delorme consacrera sa carrière avec passion et enthousiasme. C'est le récit de ce parcours que le Comité pour l'histoire économique et financière publie aujourd'hui ; un parcours en grande partie centré sur les questions fiscales. De la modernisation de la régie des Contributions indirectes, à la mise en place des nombreuses réformes fiscales des années soixante aux côtés de Valéry Giscard d'Estaing, le lecteur entrera aisément, grâce à la clarté du récit, dans des domaines importants pour la vie quotidienne des Français : la fiscalité immobilière et la modernisation du contentieux fiscal en 1963, la réforme de l'imposition des entreprises et la création de l'avoir fiscal en 1965, la généralisation de la TVA en 1966... Dans sa préface, Valéry Giscard d'Estaing évoque "... ces années de travail intense. Nous avions conscience d'aller dans la bonne direction et si Guy Delorme, et avec lui, l'ensemble de l'état-major de la direction générale des Impôts, ont tant et si bien œuvré, c'est parce qu'ils se sentaient portés par la conviction qu'il fallait avancer, malgré les difficultés ".

03/2000

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Théâtre

Résistances. Lumineuse clairière ; C'est la faute à Voltaire ! ; Résistances

Ces trois pièces inédites de Pierre Laville, dont la création est prévue à la rentrée 2019 et au cours des prochains mois dans de grands théâtres (dont la Comédie-Française ou l'Atelier), se rattachent à un mot-proue : intolérance. Les trois pièces prennent chacune pour pivot un personnage historique de grande dimension, Sophie Tolstoï épouse d'un écrivain génial qui se débat, Voltaire dans son engagement contraint dans la lutte contre le fanatisme religieux, Marie Bell engagée à collaborer avec les Nazis pour mieux éprouver dans l'honneur un engagement secret. Intolérance, imposée jusqu'à l'insupportable à Sophie, épouse de Léon Tolstoï, dans Iasnaia Poliana, à toutes les étapes de sa vie. La pièce embarque pour un voyage avec passages du noir à la lumière, de l'obscurité à la clarté, de la clôture de l'amour aux forces de la passion. Ici Sophie Tolstoï fait tout pour exister envers et contre un mari dont la toute puissance vitale et intellectuelle finit par ne plus lui laisser d'ouverture vers la vie qu'elle mérite ou qu'elle revendique dans leur demeure de Iasnaïa Poliana. Ecrasez l'Infâme ! c'est ainsi que signait Voltaire, pour marquer radicalement son engagement dans l'affaire du protestant Callas, cruellement mis à mort par l'Eglise. La pièce prend des airs de comédie dans le cocon du château de Ferney, où Voltaire s'est réfugié, en compagnie de sa nièce-maîtresse-animatrice de ses plaisirs, Mme Denis. L'intrusion du jeune Pierre Calas, venu le supplier de prendre la cause de son père, bouleversera l'ordre douillet et égoïste de l'existence du Philosophe des Lumières. Collaborations expose la grande comédienne Marie Bell, au plus haut de sa célébrité, dans cette Comédie-française, où elle a passé sa vie et connu la gloire. Tout en profitant des avantages matériels et de protections indirectes des nantis de la Collaboration imposée par l'Allemagne nazie, elle poursuivait une action secrète de résistance, qu'elle mena avec panache au mépris des dangers tout au long de la guerre.

09/2019

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Géopolitique

Un historien des relations internationales dans la Cité. Mélanges offerts à Sylvain Schirmann par ses anciens élèves...

Professeur des Universités en histoire des relations internationals contemporaines à l'Université Paul Verlaine de Metz puis à Sciences Po Strasbourg, Sylvain Schirmann a marqué, par son enseignement, des générations d'étudiants : ceux, bien sûr, de la faculté d'histoire de Metz, de l'Institut des hautes études européennes et de l'Institut d'études politiques de Strasbourg, mais aussi ceux de l'Ecole nationale d'administration ou de l'Université du Luxembourg, ainsi que les élèves des deux campus - de Bruges et de Natolin - du Collège d'Europe. Tous ont été frappés par le charisme, la clarté et la force de conviction de Sylvain Schirmann. Tous ont été impressionnés par sa capacité à traiter de thèmes très variés, révélateurs de sa curiosité intellectuelle comme de son refus de se limiter à ses sujets de prédilection. Tous ont été sensibles à sa façon de problématiser ses cours et, dans le même mouvement, d'en décrypter les lignes de force. Tous ont été convaincus par sa lecture fine et saillante des relations internationales, par ses démonstrations, fondées sur de vastes lectures et une magistrale connaissance des sources d'archives. Tous ont eu la certitude de suivre les cours d'un grand prof ! Au moment même où Sylvain Schirmann fait valoir ses droits à la retraite, ses anciens thésards ont voulu lui rendre hommage à travers ce volume collectif investissant des thèmes qui lui sont chers. La quinzaine de contributions réunies ici s'ouvre sur l'itinéraire de cet historien passionné, rappelée par Marie-Thérèse Bitsch. Suivent des articles qui s'articulent autour de quatre grands axes : le rôle et l'action des syndicats en France et en Allemagne ; les voies multiples de la coopération et de la construction européennes ; les relations de l'Europe communautaire avec ses voisins proches ; enfin, le role des confrontations, des émotions et des mentalités collectives dans les relations internationales.

10/2022

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Littérature française

Nous nous aimions

Dans les années 1980, tous les étés, la scène se rejoue à l'aéroport de Moscou, escale obligatoire au retour des vacances en Géorgie : les douanières fouillent les valises, terrorisent les filles et menacent leur mère, Daredjane, de ne pas la laisser repartir à Paris, lui rappelant qu'ici, elle est toujours soviétique. Mais Daredjane tient à ce que Kessané et sa soeur gardent un lien avec leurs grands-parents et avec son pays natal, qu'elle a quitté pour s'installer en France. Son mari, Tamaz, finissait par les retrouver et la famille reprenait le cours limpide des jours, dans leur pavillon du Vésinet. Bien longtemps après, Daredjane contemple tristement le portrait de Tamaz, mort depuis dix ans déjà. Elle se sent étrangère dans la belle maison de Kessané, devenue journaliste, à qui elle reproche sa dureté. La mort du père a fait voler en éclats l'harmonie passée, les soeurs, si proches, se sont éloignées l'une de l'autre. Tout était si simple avant, et si romanesque : le coup de foudre de Tamaz pour Daredjane, venue se produire au Théâtre des Champs-Elysées avec le ballet de Géorgie ; la détermination de la belle danseuse à le rejoindre à Paris ; le premier flirt de Kessané, son aînée, avec ce jeune voisin d'Abkhasie... Elucidant les raisons de ce désamour à la clarté des souvenirs heureux, la subtile romancière excelle à suggérer les failles, à scruter les dissonances et surtout les silences : si on ne parlait pas de politique, c'est pourtant sur fond d'exil et de guerre que s'est écrite l'histoire de cette famille apparemment si ordinaire. Comme autant d'ondes de choc, les drames de leur pays d'origine viennent se mêler au drame intime que vivent ces trois femmes désormais confrontées à leur solitude. Nous nous aimions est un très beau roman sur l'empreinte ineffaçable de l'enfance.

08/2022

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Revues

Europe N° 1117, mai 2022 : Marivaux

Les préventions contre Marivaux ont eu la vie dure. Sainte-Beuve ne voyait dans son théâtre que "badinage à froid espièglerie compassée et prolongée, pétillement redoublé et prétentieux, enfin une sorte de pédantisme sémillant et joli...". Ce sont les gens de théâtre qui au siècle dernier ont contribué au premier chef à rendre à cet écrivain sa force comique, sa vérité sociale, la subtile clarté de sa langue, tout en découvrant un Marivaux des profondeurs, âpre, violent, cruel. Depuis lors, le répertoire marivauden n'a plus quitté l'affiche. La critique a pareillement élargi une oeuvre qui ne se limite plus a quelques textes de théâtre. Elle a rappelé les "petites pièces" a cité des plus connues, les romans de jeunesse à côté de La Vie de Marianne et du Paysan parvenu, et surtout souligné l'importance des "journaux", chroniques, essais et réflexions. Marivaux expérimente et invente des formes nouvelles. Il parle des inquiétudes de son temps avec autant de légèreté que d'acuité. Il désamorce les violences de la vie amoureuse et de la société par l'humour Merveilleux explorateur de la confusion des sentiments et des incertitudes du désir, il brise les illusions de l'amour-propre et les mensonges de l'ordre social. Avec Marivaux, les mots d'hier aident à comprendre les sentiments d'aujourd'hui et les mots d'aujourd'hui aident à prendre conscience de la distance historique. Joué, publié, étudié, mis en images au cinéma, cet écrivain parait en phase avec notre époque. Loin de toute superficialité mondaine, il pratique une mise à l'épreuve de soi : on se masque pour s'éprouver, on se dérobe derrière les mots et les mots sont des aveux. On aimerait aujourd'hui faire intervenir Marivaux dans nos débats sur l'égalité des êtres malgré l'inégalité des conditions et sur la tension entre la réalité vécue des sexes et l'injonction des genres. La gravité de tels enjeux n'est pas séparable du plaisir lié à la lecture et au spectacle de ses oeuvres.

05/2022

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Littérature étrangère

Pleine lune

Dans une petite ville du sud de l'Andalousie battue par la pluie et le vent, une fillette est retrouvée morte sur le talus d'un parc. Couverte de terre, elle ne porte que ses socquettes, et sa culotte a été enfoncée dans sa bouche pour l'asphyxier. L'hiver et la peur tombent sur la ville tandis que se font entendre, comme une trame en continuelle expansion, les voix des personnages liés entre eux par des bribes de passé et l'horreur d'une cruauté gratuite. L'inspecteur, un homme muté du pays Basque, miné de l'intérieur par la violence terroriste, obsédé par la recherche de l'assassin comme si d'elle dépendait son propre salut. Susana Grey, l'institutrice, dont la sensibilité, l'ouverture sur le monde et les autres vont bouleverser la vie de l'inspecteur. Le père Orduna, ancien prêtre ouvrier, persuadé que les yeux sont le reflet de l'âme et que ceux de l'assassin sont vides. Paula, la seconde victime, elle aussi retrouvée sur le talus, mais vivante à force de courage et de ténacité, protégée par la tendresse de son père. Le médecin légiste, dissimulant sa solitude et son désenchantement sous sa conscience professionnelle et sa tendresse pour l'enfance. L'assassin enfin, personnage névrosé et énigmatique, ordinaire et ignoble, qui ne sait vivre que dans la haine et la soumission du plus faible. Témoin symbolique de cet entrelacs d'horreur et d'humanité, la clarté lunaire tantôt illumine l'amour rédempteur de l'institutrice et de l'inspecteur, tantôt pousse l'assassin au plus noir de lui-même. On ne sort pas indemne de ce livre dense, qui s'appuie sur une prose précise et une construction sans faille, animé d'un souffle poétique admirable et qui s'enfonce, entre passé et présent, dans l'obscure et lumineuse matière humaine. Pleine Lune révèle la profonde cohérence du monde narratif d'Antonio Munoz Molina, l'un des plus grands écrivains de notre temps. Traduit de l'Espagnol par Philippe Bataillon.

07/1998

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Droit

Droit des sociétés et de l'arbitrage international. Pratique en droit de l'Ohada

Dans la pratique actuelle du commerce international, une relation étroite s'établit entre le droit des sociétés et le droit de l'arbitrage. En droit de l'Ohada (Organisation pour l'Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires), cette convergence est exacerbée par la place privilégiée que fait le droit uniforme à l'arbitrage pour résoudre les conflits d'affaires. Il est donc logique de retrouver l'arbitrage aux côtés des règles propres aux sociétés commerciales. L'harmonisation du droit des affaires en Afrique avait pour objectif de créer un droit clair, lisible et moderne, pour favoriser le développement économique. Les Etats signataires du Traité de Port Louis en 1993 l'ont bien compris : la confiance passe aussi par le droit, car les opérateurs internationaux recherchent une législation à même de sécuriser leurs engagements. Plus de 13 ans après l'adoption des premiers Actes Uniformes, cet ouvrage a pour objectif de donner une vision des grands équilibres du droit Ohada des sociétés et de l'arbitrage par la présentation de solutions pratiques et de conseils pour toute personne confrontée à ces questions dans des pays de la zone Ohada. Cette approche permettra à l'étudiant souhaitant entrer dans la matière, au juriste d'entreprise ou à l'avocat, comme à tout chef de projet ou entrepreneur, de disposer d'un outil clair et détaillé sur ces deux matières centrales du droit de l'Ohada. L'ouvrage est complété d'une annexe étoffée comportant les textes pertinents. Dans un souci de clarté, chaque sujet fait un renvoi direct aux annexes servant de référence aux développements. Cette présentation permettra au lecteur d'entrer dans la matière ou de l'approfondir avec plus de facilité. Le présent ouvrage permettra aussi de comprendre en quoi le droit des sociétés et de l'arbitrage de l'Ohada constituent des outils de sécurisation de vos projets dans les pays d'Afrique de la zone de droit uniforme.

01/2011

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Littérature française

Impostures et séparations. 9 courts romans

"Je crains le faux. Quand j'ai écrit ce livre, j'étais tourmentée par un doute qui me faisait souffrir. C'est un très vieux tourment qui fait écrire. Un très vieux tourment et un très jeune. Le très vieux, qui est personnel à l'auteur, n'intéresse le lecteur que s'il se change en jeune tourment, qui est celui d'écrire. Dans un roman une énigme est une clarté. Fabriquer neuf romans me donnait neuf fois l'occasion de la voir. Car un roman ne résout pas une question que l'auteur se pose, ne lui apporte pas la réponse, il la réalise, ce qui est différent. Ce qui me faisait souffrir était que l'amour puisse être imaginaire. Alors que je crois qu'il existe jusque dans ce qui l'abolit : la séparation. Et cela - deux êtres liés dans leur écart qui n'est pas rien -, je voulais l'éprouver par la fiction. Inventer des histoires où la séparation se renverse en présence. Mais, principe de réalité du doute, il y a le faux. Quand carrément on s'imagine ou se leurre, ou qu'on leurre quelqu'un. L'imposture, cela se révèle. C'est tangible et carré. Il n'y a pas à y redire. C'est comme ça. Ca termine l'affaire. Pas moyen d'y échapper. Contre l'imposture qu'on endure ou qu'on produit, j'ai lancé le sentiment qui ne se termine pas. Mensonge et vérité : vieux thème. Au lieu d'en montrer les mélanges, je les ai séparés par des dénouements. J'aime les dénouements : ils sont la vérité d'une intrigue, ils mettent la vérité en circulation. Chacun se fait l'écho des autres. Ils forment entre eux comme un roman qui parlerait du reste du livre : roman de l'achèvement du bonheur (de l'amour). J'ai aussi écrit ce livre parce que j'espère qu'il s'opposera à son titre".

09/1986

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Philosophie

La volonté

C'est à travers l'idée de liberté que s'est comprise en Occident la faculté de choisir et de décider, c'est-à-dire de vouloir et d'agir. Au cœur de l'anthropologie que l'Europe a héritée du christianisme se trouve en effet l'affirmation de la liberté de notre volonté. En la déclarant infinie, Descartes en fait " ce qui nous rend semblables à Dieu et semble nous exempter de lui être sujets ". Connue " sans preuve par la seule expérience que nous en avons ", elle semble être de l'ordre de l'évidence. Toutefois, vouloir n'est pas toujours pouvoir ce que l'on veut. La volonté peut librement s'enchaîner, inversant, par l'assujettissement aux passions, le signe de son élan spontané vers l'accroissement de l'être voulant. Le présent livre analyse en détail ce paradoxe. Il explore toute notre tradition philosophique, axée sur l'élucidation de la structure anthropologique de la volonté, pour en dégager les invariants, avec de brefs mais nécessaires aperçus comparatistes sur les traditions orientales, prises en compte en Europe notamment par Schopenhauer. Réfléchir sur la volonté nous rappelle que le vivant conscient qu'est l'homme est foncièrement une structure ouverte, que sa complexité interne a vocation à s'unifier dans un acte de synthèse sans cesse réitéré. Il est remarquable de voir que les auteurs qui ont le mieux parlé de la volonté au XXe siècle, dépassant l'antinomie du déterminisme et de la liberté, ont tous, d'une façon ou d'une autre, affirmé que la volonté n'est pas libre : en s'alignant sur l'ordre ontologique, elle libère, elle est une force de libération. Exploration fouillée, creusant les références et dégageant une continuité de sens, cet ouvrage sera de recours pour tous ceux qui souhaitent alimenter leur réflexion sur une notion fondamentale de la philosophie. Sa clarté pédagogique en fait un instrument indispensable dans la préparation aux concours.

12/2002

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Economie

Quand le capitalisme perd la tête

Poursuivant le procès du libéralisme sans limites amorcé dans La Grande Désillusion, Joseph Stiglitz s'appuie cette fois sur sort expérience de quatre ans en tant que conseiller économique principal du président Clinton pour répondre à une question centrale : comment, au tournant du troisième millénaire, est-on passé du prétendu " triomphe " du capitalisme à l'américaine - bien entendu surévalué et fondé sur des bases très incertaines, notamment l'effervescence boursière et tout ce qui s'ensuit (stock-options, tyrannie des actionnaires...) - à une chute retentissante ? Avec une clarté de propos remarquable et une attention constante aux mécanismes économiques les plus concrets, il aborde le phénomène de la bulle spéculative, la vague des déréglementations aux Etats-Unis - en particulier dans le domaine des télécommunications - et leurs conséquences, ou encore les scandales comptables, à commencer par le premier et le plus retentissant : le cas Enro. A l'occasion de cette plongée au cœur des centres de décision la plus grande économie de marché du monde, l'auteur procède à la démolition des divers mythes qui étaient au fondement des politiques économiques des Etats-Unis, mais aussi de nombreux autres pays occidentaux ; dans les années 1990 : la réduction du déficit ne relance pas l'économie, l'impact des guerres sur cette dernière est négatif ; il n'y a pas de " héros " économiques (c'est la politique qui compte et non les hommes) ; la " main invisible " d'Adam Smith est invisible pour la bonne raison qu'elle n'existe pas ; la finance n'est pas la source de toute sagesse ; l'Etat n'est pas systématiquement mauvais... Enfin, fort de ses observations, Stiglitz esquisse les grandes lignes d'un " idéalisme démocratique ", vision d'avenir fondée sur un juste équilibre entre le marché et l'Etat, et sur des valeurs telles que la justice sociale (égalité des chances, priorité à l'emploi) ou encore le droit du citoyen à l'information.

10/2003

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Spécialités médicales

Le guide des acteurs d'urgence face aux pratiques culturelles et religieuses. Notions théoriques et applications pratiques à l'usage des sapeurs-pompiers, secouristes, ambulanciers et équipage de SMUR

Un acteur d'urgence peut-il baptiser une victime ? Un secouriste gaucher peut-il se voir refuser d'intervenir par une famille ? Comment intervient-on un jour de Shabbat dans une famille juive ? Un acteur d'urgence est il autorisé à pénétrer dans la clôture d'un carmel ? Comment peut-on organiser un lieu de prière dans un CHU ? Quelles sont les précautions à prendre lors de la mise en place d'une chapelle ardente ? Autant de questions, parmi d'autres, que l'acteur d'urgence (pompier, secouriste, ambulancier, équipier SMUR...) pourra être amené à se poser un jour en intervention. Divisé en trois parties : Partie 1 : repères pour comprendre les cinq grandes religions (judaïsme, christianisme, islam, hindouisme et bouddhisme) et certaines cultures (animiste et gens du voyage) ; Partie 2 : intervenir auprès d'une victime que cela soit dans un édifice religieux, en pèlerinage ou lors d'une fête religieuse ; Partie 3 : intervenir dans le cadre d'un décès tant à domicile que lors d'une catastrophe. Cet ouvrage a pour objectif de faire découvrir aux acteurs d'urgence - les rites religieux ou culturels pouvant avoir une incidence sur le secours à personnes ; - les solutions qui peuvent être apportées dans certaines situations critiques ; - les conduites à tenir dans des situations particulières. Face à la place croissante occupée dans la société par certaines religions ou cultures, souvent méconnues des acteurs d'urgence, il parait important que ceux-ci acquièrent les connaissances de bases afin d'éviter quelques regrettables impairs aux conséquences parfois fâcheuses. Les objectifs poursuivis pour la rédaction de ce guide ont été, dans la mesure du possible, une approche concrète et la plus large possible à travers ses 429 questions/réponses et son importante iconographie, une clarté, une simplicité et une accessibilité à l'information souvent sous forme de tableaux synthétiques, et cela sous un angle le plus pratique possible grâce à ses 31 fiches de soins, de conduite à tenir ou concernant les personnages avec qui l'acteur d'urgence sera amené à travailler.

10/2012

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Ethnologie

Coffret n°1 les belles poupees de julia fetent la resurrection de jesuschrist338

C'est avec l'ouvrage N°1, le livre, le CD AUDIO et le DVD, que Julia a commencé l'histoire de la Collection "LES BELLES POUPEES DE JULIA - PARIS SAINT" . On pourrait dire que l'ouvrage N°1 "Les Belles Poupées de Julia fêtent la Résurrection de Jésus-Christ" est la préface de toute la Collection car elle annonce la Bonne Nouvelle de Cette Collection, avec la Résurrection de Jésus-Christ, les enfants vont apprendre la parabole des talents et les prénoms de premières poupées de la Collection de Julia. Les enfants apprennent à se présenter en français, en anglais ou en espagnol. Les enfants vont apprendre les drapeaux et la prononciation de prénoms de poupées venant de l'Alsace, de Bangladesh, de la Bretagne, du Brésil, de la Corée, du Guatemala, de Guadalajara au Mexique, du Japon, de Madagascar, de Paris, du Pays Basque, de la Russie, de Séville, de l'Uruguay et de la Thaïlande. Julia raconte également son témoignage de vie qu'elle a commencé à vivre et à écrire dans un ancien couvent franciscain "La Clarté Dieu" à Orsay, en France ! Quand elle a vu une très belle statuette de la "Sainte Vierge Marie" à l'entrée de l'ancien couvent, elle a toute suite pensé et réfléchi à ses racines, à l'éducation catholique qu'elle avait reçu depuis sa petite enfance ; raison pour laquelle, elle a créé cette belle Collection, pour que les enfants puissent avoir la foi, grandir spirituellement dans une éducation de paix et de vrai amour, en écoutant le témoignage de vie de Julia ! La préface de l'Ouvrage N°1 du CD AUDIO, du DVD et du livre "Les Belles Poupées de Julia fêtent la Résurrection de Jésus-Christ" compte avec la préface de S. E. Monseigneur Michel DUBOST, troisième Evêque du Diocèse d'Evry Corbeil Essonnes de 2000 à 2007, Lauréat de Sciences-Po, Michel Dubost a fait ses études en philosophie et théologie à l'Institut Catholique de Paris, obtenant une licence en Théologie.

12/2015

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Poésie

La licorne et le repaire. Ou le bleu de la dignite

Ton âme est plus bleue que le ciel, plus bleue que le sourire des océans. Bleue comme le velours-satin de mes nuits, bleue comme la traînée de feu que laisse la licorne dans son sillage. Bleue comme la fleur, que je porte à mon coeur que je rêve de te présenter comme le cadeau que l'on ferait à un roi. Les fées t'ont donné l'horizon au fond des yeux, mon amour te nimbe d'une clarté bleue que tu sembles reconnaître. L'enveloppe qui t'a faite roi est d'un bleu indélébile. C'est bien l'amour qui guide ma main vers toi, te toucher, te caresser, te protéger et te faire oublier quelques instants que tu es roi. Des instants où ta main touche un corps non pour le tuer, mais pour l'aimer, non pour caresser le pommeau d'une épée, mais pour caresser un par un chacun de mes secrets. Mes secrets ont tellement grandi depuis ces années que les anges se sont accordés pour élever une forteresse qui met à l'abri cette passion de tous les loups, de tous les néants. Nous nous sommes retrouvés encore ce matin dans ce coin de l'espace, vierge et bleu qui accueille et ma main et ma forteresse pour toi. Qui nous a guidés dans cet espace ? Bien plus fort que les anges : la quintessence de l'amour : Dieu ? Nous, pauvres créatures humaines à la merci des puissances cosmogoniques, il faudra bien des galops de licorne pour isoler dans un espace secret, tout l'amour que nous nous portons. Nous sommes aux portes de l'éternité, nous nous aimons depuis que le bleu existe. Ces portes sont gardées par une licorne à la fois bleue, à la fois blanche. La mort ne peut en franchir l'accès. C'est l'amour et la vie qui sont les énergies de cet endroit que personne n'a jamais su nommer.

09/2020

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Critique littéraire

La beauté du monde

Ni tout à fait le même, ni tout à fait un autre : le lecteur retrouvera dans l'épaisseur de ce volume le Starobinski qu'il aime et qu'il recherche - "l'oeil vivant", le lecteur impeccable, sachant allier la délicatesse du toucher et la maîtrise de l'explication, mais il découvrira aussi un Starobinski arpentant pour lui des terres peut-être nouvelles - non pas celles du siècle des Lumières, ni celles de l'histoire des idées médicales, mais celles de la poésie, de la peinture et de la musique. Ces trois muses se donnent la main et forment une ronde que le critique n'a jamais quittée. Au total, c'est une centaine d'études composées sur plus de soixante ans qui se trouvent rassemblées sous le titre "La beauté du monde". Car la littérature et les arts répondent à la beauté du monde et le critique, premier lecteur, spectateur et auditeur, célèbre la réponse de ceux-là pour chanter celle-ci. Le lecteur comprendra mieux sans doute ce qui continue d'animer celui qui a fait de la critique une forme d'art - ses obsessions, ses décisions de méthode, son exigence de clarté et de partage. Les textes sont escortés par des intelligences critiques soucieuses de tourner cette oeuvre vers un public nouveau (Michel Jeanneret, Laurent Jenny, Georges Starobinski, Julien Zanetta). Chaque ensemble se voit replacé dans son histoire. Une postface ("Pour tout l'amour du monde") essaie de saisir les grandes options de la critique de Jean Starobinski pour la situer dans le siècle. Pour la première fois, le lecteur découvrira aussi un essai biographique accompagné de documents iconographiques susceptibles d'éclairer "L'oeuvre d'une vie". Dans la tourmente du siècle, Jean Starobinski n'aura cessé de montrer que la force des oeuvres est d'attester la décence de l'existence humaine contre les puissances de la destruction. Dire oui à la beauté du monde, telle est l'une des leçons constantes de Jean Starobinski.

06/2016

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Sciences PCEM

Biochimie. 2e édition

Cette édition combine à la fois synthèse et clarté dans sa façon d'aborder les différentes notions de biochimie fondamentale, et les applications pratiques dans les chapitres. Un bel ouvrage, conçu de manière pédagogique, pour les étudiants du premier cycle universitaire. La première partie expose les notions de chimie de base nécessaires à la compréhension des réactions biochimiques, et ensuite les biomolécules, leur nature polymérique et leurs fonctions biologiques. La deuxième partie concerne les grandes fonctions métaboliques et les réactions impliquées. La troisième partie aborde les trois thèmes de base de la biologie moléculaire d'un point de vue biochimique, à savoir : la réplication et la réparation de l'ADN, sa transcription en ARN puis sa traduction en protéine. Son approche progressive et enrichie d'exemptes pratiques permet à l'étudiant de mieux intégrer les processus biochimiques. L'ouvrage réserve une place importante aux dernières recherches et applications en biochimie : le séquençage de l'ADN, une discussion sur les lipides des archées, une nouvelle présentation du mécanisme de la ribonucléotide réductase, etc. Des outils d'entrainement et de révision. Chaque chapitre se termine par une série d'exercices corrigés. De nombreux exercices sont des études de cas basées sur des données de publications scientifiques ou sur des rapports médicaux. Les résumés et glossaires à la fin de chaque chapitre aident le lecteur à extraire l'essentiel et à contrôler l'acquisition des notions développées. Chaque paragraphe est introduit par une liste d'objectifs et de compétences à atteindre et se termine par des problèmes pour évaluer les connaissances et une révision des concepts. Cet ouvrage est destiné aux étudiants en 1er cycle de biochimie et de biologie, aux étudiants en sciences médicales, et à ceux préparant les concours de l'enseignement (Capes en particulier). Plus de 1600 exercices. Solution des exercices impairs. Des exercices Projets bioinformatiques pour familiariser les étudiants avec les bases de données en ligne et les outils logiciels. Des encadrés pour illustrer la matière avec des approfondissements touchant des sujets biochimiques du quotidien ou des applications biomédicales.

03/2019

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Régionalisme

Petite histoire du Pays d'Huez

" Monsieur Ogier est né à Huez à une époque où la grande préoccupation de ses concitoyens était le colportage et pas encore l'équipement d'une station de ski devenue l'une des premières des Alpes occidentales. Dans les chalets de l'Alpe, dont on ne soupçonnait pas alors que le nom acquerrait ce prestige dont elle se pare aujourd'hui : l'Alpe d'Huez, bêtes et gens montaient aux longs jours de la Saint-Jean et redescendaient quand septembre annonçait l'automne. Qui pouvait pressentir une transformation aussi totale que celle subie par ce groupement humain de quelques centaines de montagnards ? ", écrit Robert Avezou, directeur des services d'archives de l'Isère dans la préface de cet ouvrage. C'est avec bonheur que le lecteur découvrira peut-être le nom de ses ancêtres dans les listes fournies par l'auteur (les maires de 1796 à 1959, les plus anciens noms d'Huez relevés dans les documents depuis 1341, les habitants les plus imposés en 1872). Mais c'est tout le passé de Brandes, Huez et de l'Alpe d'Huez que l'on découvrira au fil des pages : sous l'autorité des dauphins établis dans l'Oisans dès le XIIe siècle, le paysage, minier, pastoral ou sportif a connu tant de transformations qu'il est difficile de les résumer en quelques lignes. Toute l'histoire de l'Alpe d'Huez y est relatée, des origines à la première moitié du XXe siècle : les faits marquants, les constructions, les seigneurs, la vie quotidienne, les mœurs et les coutumes, la construction des routes, la mise en place de l'éclairage, et enfin, les transformations nécessaires au bon fonctionnement de la station de sports d'hiver dès 1930 : équipement routier, mise en place des téléskis, téléphériques, et d'un complexe hôtelier, etc. Un ouvrage écrit avec un souci de clarté évident, qui ravira tant les amateurs du passé que les amoureux du site.

10/1997

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Actualité et médias

L'Echéance. Français, vous n'avez encore rien vu

     L’Échéance ! Nous y sommes, comme tous les pays surendettés. Mais nous ne voulons rien voir. La pression des marchés financiers fera voler en éclats les programmes électoraux et imposera une tout autre politique. Pas d’illusions, elle exigera « du sang, de la sueur et des larmes ». Ce peut être l’occasion de redresser la France comme en 1945.     Deux crises se conjuguent : celle des finances publiques et celle de la finance privée. Elles forment ensemble une machine infernale qui étrangle la France.     Cette enquête implacable met en lumière les faits, souvent inconnus, les décisions oubliées et les comportements qui, pour la première fois de son histoire, ont ruiné notre pays en temps de paix.     Nulle fatalité dans ce désastre. La mondialisation et la financiarisation sont les mêmes pour tous. D’où vient que la France ait moins bien résisté que la Suède, le Canada, l’Allemagne et bien d’autres ?     Il va nous falloir prendre des décisions radicales, révolutionnaires parfois. Interdire les déficits et accroître l’investissement, surtaxer les hauts revenus et contrôler les prestations sociales, briser l’économie de spéculation et soutenir l’économie réelle, défendre les droits des jeunes et pas seulement les droits acquis des aînés, imposer une réglementation plus stricte à l’activité bancaire comme au droit de grève, renforcer les syndicats et favoriser les entrepreneurs… Bref, mener une politique de crise qui échappe à notre clivage droite-gauche tout en empruntant à l’un et à l’autre.     Après avoir lu L’Échéance, vous ne pourrez plus en douter : nous n’avons de choix qu’entre une révolution culturelle et le chaos.    Avec l’indépendance et la clarté qui ont fait le succès de ses précédents ouvrages, François de Closets révèle les dessous d’une invraisemblable démagogie. Journaliste financière à Challenges, Irène Inchauspé démonte les perversions qui ont transformé l’activité bancaire en une émission de fausse monnaie.

08/2011

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Religion jeunesse

Livre les belles poupees de julia fetent la resurrection de jesus-christ

C'est avec l'ouvrage N°1, le livre, le CD AUDIO et le DVD, que Julia a commencé l'histoire de la Collection "LES BELLES POUPEES DE JULIA - PARIS SAINT" . On pourrait dire que l'ouvrage N°1 "Les Belles Poupées de Julia fêtent la Résurrection de Jésus-Christ" est la préface de toute la Collection car elle annonce la Bonne Nouvelle de Cette Collection, avec la Résurrection de Jésus-Christ, les enfants vont apprendre la parabole des talents et les prénoms de premières poupées de la Collection de Julia. Les enfants apprennent à se présenter en français, en anglais ou en espagnol. Les enfants vont apprendre les drapeaux et la prononciation de prénoms de poupées venant de l'Alsace, de Bangladesh, de la Bretagne, du Brésil, de la Corée, du Guatemala, de Guadalajara au Mexique, du Japon, de Madagascar, de Paris, du Pays Basque, de la Russie, de Séville, de l'Uruguay et de la Thaïlande. Julia raconte également son témoignage de vie qu'elle a commencé à vivre et à écrire dans un ancien couvent franciscain "La Clarté Dieu" à Orsay, en France ! Quand elle a vu une très belle statuette de la "Sainte Vierge Marie" à l'entrée de l'ancien couvent, elle a toute suite pensé et réfléchi à ses racines, à l'éducation catholique qu'elle avait reçu depuis sa petite enfance ; raison pour laquelle, elle a créé cette belle Collection, pour que les enfants puissent avoir la foi, grandir spirituellement dans une éducation de paix et de vrai amour, en écoutant le témoignage de vie de Julia ! La préface de l'Ouvrage N°1 du CD AUDIO, du DVD et du livre "Les Belles Poupées de Julia fêtent la Résurrection de Jésus-Christ" compte avec la préface de S. E. Monseigneur Michel DUBOST, troisième Evêque du Diocèse d'Evry Corbeil Essonnes de 2000 à 2007, Lauréat de Sciences-Po, Michel Dubost a fait ses études en philosophie et théologie à l'Institut Catholique de Paris, obtenant une licence en Théologie.

06/2018

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Philosophie

Chantier Faustus. Thomas Mann et le roman de l'époque

La culture est-elle devenue folle et la musique est-elle coupable ? Dans Le Docteur Faustus, ce roman rédigé pendant l'exil en Californie entre 1943 et 1947, Thomas Mann rapporte la biographie d'un compositeur imaginaire, Adrian Leverkühn, qui, pour se doter du pouvoir de la création et opérer une percée supérieure dans le domaine de l'art, accepte un Pacte avec le Diable. A la vérité, ce Pacte fut déjà réellement conclu par la culture (la Kultur) et la musique allemandes depuis l'origine et il aboutit à la catastrophe nazie. Face à cette folie et à cette contradiction de la culture qui se manifeste comme barbarie, c'est alors toute la civilisation européenne qui est ébranlée. Il fallait donc étudier l'Allemagne et les Allemands pour dégager l'identité ambiguë de la musique ; il fallait reconsidérer la figure de Nietzsche, un des modèles pour le personnage d'Adrian, afin d'évaluer la responsabilité de la pensée dans la catastrophe ; il fallait, en somme, avec Thomas Mann qui devient dans ce roman, à une hauteur insoupçonnée, philosophe, penseur et, avec l'aide et le conseil d'Adorno, musicologue, faire d'une part l'état des lieux en matière de culture et de civilisation, de génie et de création, et d'autre part ouvrir le "Chantier Faustus", ce programme de pensée qui est encore et plus que jamais le nôtre. Si ce Chantier n'a pas vraiment évolué depuis la parution du roman, c'est qu'il nous met en demeure de trouver, grâce à la lucidité de Thomas Mann, à celle de quelques autres aussi qui sont convoqués ici (dont Valéry qui écrit au même moment un Mon Faust), une solution aux apories si paradoxales et à vif de l'Histoire avec l'espoir d'entrevoir, peut-être, dans le son qui s'éloigne d'un violoncelle, une "clarté dans la nuit".

09/2017

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Philosophie

Sur la lecture, les livres et les écrivains. L'opinion d'autrui. Suivi d'une biographie de Schopenhauer

Si Le Monde comme volonté et comme représentation est resté pour la postérité l'oeuvre philosophique majeure d'Arthur Schopenhauer, ce sont les Parerga et Paralipomena, publiés en 1851, qui lui apporteront la gloire auprès de ses contemporains. Les quatre textes présentés ici, à l'image de ce volumineux ouvrage dont ils sont extraits, témoignent tout autant de la puissance d'un esprit à l'érudition prodigieuse que du foisonnement d'une pensée n'hésitant pas à s'emparer des sujets les plus variés sans être strictement philosophiques. On y retrouve le Schopenhauer à l'ironie mordante et à la plume acérée, volontiers provocateur et s'adonnant à une critique radicale des milieux intellectuels de son temps, tout particulièrement des hégeliens, "les plus impudents de tous les mortels". Dans ses réflexions sur la lecture et les livres, il fustige tour à tour auteurs, éditeurs et critiques, véritable "gredinerie littéraire" qui "accapare le temps, l'argent et l'attention d'un public" avide de nouveauté en publiant "le récent gribouillage de cerveaux plus qu'ordinaires n'écrivant que pour l'argent". Au-delà de cette diatribe, il distille quelques conseils d'écriture, les premières qualités de l'auteur devant être à ses yeux la clarté et la concision, car "rien n'est plus facile que d'écrire de façon à n'être compris de personne". Dans le dernier texte retenu ici, Schopenhauer démontre que notre attachement à l'opinion d'autrui, engendré par "une faiblesse particulière de notre nature", ne nous permet nullement d'accéder au bonheur. Là encore, avec la totale liberté de ton qui le caractérise, il nous offre une leçon d'indépendance intellectuelle, et un véritable bonheur de lecture. Ces textes sont suivis d'une biographie de Schopenhauer par Foucher de Careil, qui a rencontré le philosophe à Francfort en 1859 et a rapporté un brillant portrait de ce "profond penseur".

07/2019

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Terreur

Sortilèges nocturnes

Dix-huit nouvelles fantastiques, parmi les meilleures d'un des plus grand noms de l'Imaginaire francophone Les dix-huit nouvelles fantastiques rassemblées ici ont pour caractéristique d'être parmi les meilleures qu'ait signées l'un des plus grands noms de l'Imaginaire francophone. Chacune d'elles a été révisée et commentée par l'auteur. Elles sont précédées d'un avant-propos de Richard Comballot, et suivies d'une postface biobibliographique de Katarzyna Gadomska. Ce volume constitue, en quelque sorte, le jumeau fantastique de 'Demain le monde', la somme science-fictive publiée en 2013 aux éditions Le Bélial'. Soyez prévenus : vous entrez en territoire andrevonien. Une contrée façonnée par cinq décennies de pratique assidue de l'ouvrage littéraire, entièrement vouée aux sortilèges du rêve. Vous l'abordez qui plus est dans sa phase nocturne. Celle que baigne une indécise clarté lunaire, propice à toutes les rencontres, aux étranges découvertes - aux grandes frayeurs aussi. Une femme à la beauté dévorante attend sur un banc des amants de passage un peu trop confiants. Les animaux empaillés d'un musée vous observent de leur oeil de verre trop peu fixe pour être tout à fait rassurant. L'habitant de l'immeuble d'en face se révéle le plus grand des mystères, et une poupée au joli teint de porcelaine s'avère plus féroce que des monstres antédiluviens aux crocs acérés. Une inondation qui submerge tout risque de vous entraîner inexorablement à votre ultime demeure. Les membres réunis d'une famille attendent leurs défunts pour le repas du Jour des morts. Et que penser des surprises que révèle une fenêtre ouverte sur un paysage mémoriel, ou de ces secrets enfouis dans les mémoires enfantines que ressuscite la silhouette d'un chat sous la Lune ? Enfance, solitude et trépas sont des thèmes qui se déclinent de multiples manières. Celles que met en oeuvre Jean-Pierre Andrevon ont le mérite d'une originalité célébrant le genre fantastique en lui donnant une seconde jeunesse.

03/2023

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Géopolitique

De spectateur à acteur. Passage à la vitesse supérieure de la politique étrangère de l'UE

L'UE aspire depuis longtemps à jouer un rôle dans les affaires mondiales à la hauteur de son statut de grande puissance économique, une ambition incarnée par la politique étrangère et de sécurité commune (PESC), le service européen pour l'action extérieure et une multitude de programmes, de politiques et de mécanismes. Dans cet appel à l'action, l'eurodéputé du groupe Renew Europe, Urmas Paet, qui a été ministre estonien des Affaires étrangères de 2005 à 2014, examine de manière approfondie les performances trop souvent inefficaces de l'UE face à un large éventail de défis de politique étrangère. L'absence de consensus entre les Etats membres, la lenteur du processus décisionnel, la confusion stratégique, le faible engagement avec les partenaires potentiels et l'absence de réelle conviction sont des thèmes récurrents. La conclusion inéluctable est qu'en matière de politique étrangère, l'UE, bien qu'elle soit une source de déclarations incessantes, reste un acteur mineur dans un monde où la politique des grandes puissances s'est réaffirmée - et un monde dans lequel les défis systémiques au modèle démocratique occidental, de la part de la Russie, de la Chine et d'autres pays, sont devenus plus puissants qu'au moment où la PESC a été lancée. Le propos central de M. Paet est de tirer les leçons du passé, sans s'y attarder, et de prendre le taureau par les cornes pour mettre en place une stratégie unifiée et efficace avant qu'il ne soit trop tard. Comme il l'écrit : "? Il ne suffit plus de parcourir le monde en offrant de l'espoir, des valeurs et des chèques. L'UE et ses Etats membres doivent... établir des priorités et des stratégies, parler d'une seule voix et d'objectifs communs, et le faire avec clarté et cohérence. ? " Ce livre expose une ambition audacieuse, mais réaliste et pragmatique, qui doit remplacer les aspirations vagues et mal définies qui ne produisent rien.

04/2022

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Littérature française

Le fond de l'encrier

Après Ecrit dans le vent, puis De rien, c'est-à-dire de tout, voilà que notre "promeneur du temps qui passe", notre "sourcier des enchantements du quotidien" nous revient avec un troisième opus : Le Fond de l'encrier. Ce titre un peu crépusculaire indiquerait-il une manière de dernier acte, de mot de la fin, de testament ? Oui et non. Ce volume, comme les deux précédents, est d'abord une chronique douce-amère du temps qui passe : la grâce de l'instant fugace pressenti dans l'envol de l'oiseau ; le chat immobile derrière la vitre, comme un arrêt sur image ; un regard de femme pris au vol dans la rue ; un souvenir enfoui qui remonte à la lisière d'un rêve ; un livre, une musique qui rendent au jour sa douce clarté ; les êtres chers que la mort a éloignés et dont l'auteur laisse apercevoir la silhouette un peu floue au bout d'une phrase... Mais en même temps que cette présence au monde attentive à la douceur des choses, une tonalité plus sombre laisse entendre çà et là une sorte de plainte : "Plus je me rapproche de ma fin, plus je détisse les illusions que je m'étais créées, au profit de la réalité dont je n'ai presque plus peur." Et en effet, au fil des pages, c'est à une leçon de sagesse et de dépouillement que l'auteur nous convie. On le voit se débarrasser peu à peu de tout le superflu qui encombrait son corps et son esprit, déposer sans se retourner les bagages inutiles, se libérer des habitudes, des savoirs, des convictions, des idées auxquels il a cessé de croire. Reste alors l'essentiel, les choses qui durent, qui font battre le coeur, qui continuent à nous dire, à mi-voix, que la vie est une fête... J'allais oublier les chats, toujours présents dans un coin du tableau. Raymond Delley

04/2022

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Histoire de France

Chronique de France, de Chine et d'ailleurs. 1979-1999 Vingt ans avec Alain Peyrefitte

Alain Peyrefitte est décédé il y a cinq ans. Xavier Walter, qui a longtemps travaillé avec lui, témoigne : " Il est évident que j'ai nourri pour lui une profonde affection. Celle-ci, d'autant plus durable qu'elle était lucide. Ceux qui l'ont servi l'ont tous un peu maudit un jour ou l'autre. Jamais ils ne l'ont abandonné, moins encore trahi. Notre collaboration ? Tout n'a pas été simple... Il était l'homme de la "société de confiance", a-t-on dit. La confiance, chez lui, était plus un ressort intellectuel et théorique que pratique au quotidien... L'homme que j'ai fréquenté près de vingt ans, était l'être le plus secret qui fût. " Xavier Walter, d'une génération son cadet, a-t-il été un " nègre " d'Alain Peyrefitte ? Il s'en défend et entend être jugé sur pièces : textes, archives, témoignages... Il a publié des dizaines de chroniques au Figaro, avant qu'Alain Peyrefitte y occupât la place que l'on sait, et, depuis dix ans, des ouvrages historiques et politiques. La réflexion politique au jour le jour et une commune appréciation de l'histoire à long terme ont rapproché ces deux intelligences, à deux stades différents de leur évolution. Ce sont elles qui leur ont permis de collaborer durablement. A la fin de la préface qu'il a donnée à John Barrow, Un Anglais en Chine au XVIIIe siècle, Alain Peyrefitte, évoquant Xavier Walter, souligne " l'honnêteté de son érudition et la clarté de son esprit ", dont " les historiens et les sinologues, mais aussi le grand public, lui sauront gré ". Xavier Walter est un écrivain scrupuleux, rompu à l'observation et à la réflexion. De son dialogue avec Alain Peyrefitte ressurgit, grâce à la conviction des interlocuteurs, un tableau assez impitoyable de notre histoire récente, et, à l'heure où elle s'éveille, une analyse pénétrante de la Chine éternelle.

06/2005