Recherche

Molière, dramaturge libertin

Extraits

ActuaLitté

Littérature étrangère

Une nuit dans les sissongo

Sexe, amour et beauté, voilà le triptyque conducteur du roman d'Elise Mballa. Un drame dans un sissongo de luxe permet à l'auteure de faire vivre des femmes et hommes, des traditions, des cultures, des sociétés, dans une espièglerie calculée qui du drame initial, va nous emporter dans une lecture vive, tourbillonnante, étourdissante. Quel est le héros de cette oeuvre ? Est-ce Eding qui en est l'incontestable fil conducteur ? Est-ce Akeva qui en est le centre, autour duquel gravitent tous les autres personnages et même la dramaturgie ? Est-ce son mari Ekalé qui nous éclabousse de son infortune, de sa modestie et de cette humanité qu'il incarne avec noblesse ? Nous pouvons citer bien d'autres personnages et c'est là le secret de fabrique d'Elise Mballa qui nous livre une fresque dans laquelle nous avons toute liberté des choix de nos sympathies. On peut se poser d'autres questions. On peut se demander si c'est une oeuvre féministe. Féministe, elle l'est incontestablement. Mais de ce féminisme innové et vivifiant qui ne mure pas la féminité dans un catalogue d'hommasses patibulaires plus ou moins gouinisantes par nature ou par posture de combat. On peut se poser bien d'autres questions et je sais que vous vous en poserez encore, quand vous aurez entendu le clap de fermeture de la dernière page. Et c'est en cela que l'on apprécie une écriture. Gaston Kelman.

09/2009

ActuaLitté

Littérature étrangère

Le portrait de Sarah Malcolm

" Je traverse la salle d'attente d'une gare de Londres. La lumière est grise comme le dos des hommes qui lisent leur journal, assis. En passant derrière eux, je lis par-dessus une épaule la date du journal. Je crie d'épouvante : on est en 1733. " À partir de ce rêve fait à Londres, où elle vivait, la romancière finit par se convaincre que tout la conduit à un fait divers sanglant qu'elle va élucider. Un triple meurtre perpétré dans le quartier du Temple : une jeune servante, Sarah Malcolm, est accusée d'avoir assassiné son ancienne patronne et deux autres femmes. La morgue de l'accusée et l'atrocité d'un crime particulièrement difficile à exécuter firent de Sarah Malcolm presque immédiatement un personnage très populaire. Le peintre de la pègre et de la vie bourgeoise William Hogarth vint faire son portrait dans sa cellule, juste avant son exécution. Après sa pendaison, Sarah Malcolm entra dans la légende. Les gravures de Hogarth la popularisèrent. Poètes, dramaturges, chroniqueurs en perpétuèrent la mémoire. Menant une enquête minutieuse, Ginevra Bompiani reconstitue heure par heure les circonstances qui entourèrent le crime et tente, en indiquant les lacunes et les contradictions de l'accusation, de prouver l'innocence de Sarah qui, mystérieusement, renonça à se défendre. Enquête historique, mais aussi récit poétique d'un destin énigmatique, ce portrait peut apparaître comme une réflexion sur la peine de mort, sur la criminalité, sur la mémoire populaire.

03/2003

ActuaLitté

Critique littéraire

Arthur Miller

Pour quiconque a lu (ou vu) Mort d'un commis voyageur, il ne fait aucun doute qu'Arthur Miller est l'un des plus grands dramaturges américains du vingtième siècle. Mais sa vie, pourtant extraordinaire, reste pour l'essentiel occultée par quelques événements largement médiatisés. Né en 1915 et élevé dans le New York de la Grande Dépression, Miller révéla son talent en 1947 avec Tous mes fils. Activiste politique et syndical de longue date, il défia courageusement les fanatismes durant la chasse aux sorcières du sénateur McCarthy. Rarement un artiste mondialement reconnu avait été à ce point stigmatisé dans son propre pays. Puis ce fut son mariage avec Marilyn Monroe qui défraya la chronique... Plus de quinze ans après la parution de la propre autobiographie de Miller (Au fil du temps, Grasset, 1988), écrite à une époque où il devait encore se défendre contre bien des attaques, le livre de Martin Gottfried prend tout le recul nécessaire pour donner la mesure de l'influence artistique et politique de cet homme hors du commun dont les œuvres sont jouées sans discontinuer sur les scènes du monde entier. Arthur Miller est décédé le 10 février 2005 à quatre-vingt-dix ans. " Une excellente biographie. " New York Post " Un ouvrage fascinant... qui pour reprendre la fameuse réplique de Mort d'un commis-voyogeur, " mérite toute notre attention ". " New York Observer " la biographie définitive d'un monument de la littérature américaine. " Bookreviews

03/2005

ActuaLitté

Littérature française

La Fiancée de Makhno

Un établissement étrange pour commencer, un genre de décharge sociale, une réserve de clones auxquels on prélève les organes dont on a besoin à l'extérieur, avec ses exclus, ses reclus séparés des autres, tous ceux qui dans leur existence précédente ne cessaient de les contraindre et de les harceler : «le Centre». On y voit passer quelqu'un qui pourrait bien être la représentation abîmée du marquis de Sade, seule conscience peut-être des enjeux politiques de la situation de violence et de confusion qu'une accélération des processus d'accumulation capitalistique a entraînée au-dehors. Mais c'est la figure de Makhno, cet anarchiste russe, un moment allié de l'Armée rouge puis finalement contraint à l'exil, qui domine le livre, par son évocation d'abord et par la référence qui lui est faite dans la dramaturgie même de ce roman : une pensionnaire, Laïka, «la fiancée de Makhno», qui semble sortie de cette époque et avoir été mise comme en attente, va s'enfuir, et tenter de rejoindre les bandes insurgées qui essaient d'organiser la résistance. Mais «des bribes greffées sur le corps traité resurgissent, mêlant des outils de propagande aux souvenirs amoureux» et elle erre dans les campagnes, sans repère, se guidant au gré de rencontres pas toujours heureuses, luttant contre la famine et tous les dangers d'un monde dévasté. Un homme, son presque frère, un autre pensionnaire du Centre, la recherche en vain.

02/2004

ActuaLitté

Actualité et médias

Le psychodrame français

" Rarement la vie politique sous la Ve République a semblé à ce point sinistrée, ravagée par un mal secret ", constate Jean-Marie Rouart au regard d'une campagne présidentielle hors normes. Dans ce journal politique tenu au cours des dix dernières années, sous les mandats de Nicolas Sarkozy et de François Hollande, l'écrivain fournit autant de clés permettant de décrypter une dramaturgie dont les héros semblent frappés d'une étrange malédiction. Il dépeint avec maestria la vie politique pour ce qu'elle est avant tout à ses yeux : un terrain d'expériences romanesques où se jouent les destins. Ce qui passionne l'auteur dans la geste politique et dans les portraits qu'il brosse, c'est tout ce qui les relie à la vie où nous trouvons reproduites nos propres passions, ambitions, et blessures. Jean-Marie Rouart montre ici le lien direct entre la politique et l'histoire qui sous-tend à chaque instant notre roman national. D'où l'éclairage saisissant que son livre apporte sur ce psychodrame typiquement français. Un mystère qui fait de notre pays, avec ses contradictions, ses diverses guerres de clans, un terrain d'étude et d'observation plus que jamais fascinant. Sa richesse, l'aura culturelle que la France garde dans le monde, mais aussi sa tendance masochiste à l'autodestruction, viennent aussi de cet extraordinaire paradoxe. Le passé comme l'actualité continuent de nous en offrir des exemples imprévisibles et parfois déroutants.

03/2017

ActuaLitté

Théâtre

Tragédies : oedipe roi - oedipe à colone - Antigone - Philoctète - Électre - Ajax - Les trachiniennes. oedipe roi - oedipe à colone - Antigone - Philoctète - Électre - Ajax - Les trachiniennes

Sophocle, né à Colone en -495 et mort en -406, est l'un des trois grands dramaturges grecs dont l'oeuvre nous est partiellement parvenue, avec Eschyle et Euripide. Il est principalement l'auteur de cent vingt-trois pièces (dont une centaine de tragédies), mais dont seules huit nous sont parvenues. Cité comme paradigme de la tragédie par Aristote, notamment pour l'usage qu'il fait du choeur et pour sa pièce Odipe roi, il remporte également le nombre le plus élevé de victoires au concours tragique des grandes Dionysies (dix-huit), et n'y figure jamais dernier. Son théâtre rompt avec la trilogie "liée" et approfondit les aspects psychologiques des personnages. Ses pièces mettent en scène des héros, souvent solitaires et même rejetés (Ajax, Antigone, Odipe, Electre) et confrontés à des problèmes moraux desquels naît la situation tragique. Comparé à Eschyle, Sophocle ne met pas ou peu en scène les dieux, qui n'interviennent que par des oracles dont le caractère obscur trompe souvent les hommes, sur le mode de l'ironie tragique. Moins lyrique que Eschyle, Sophocle introduit une dimension psychologique plus importante qui se traduit par des dialogues plus approfondis des personnages, qui se confrontent deux à deux. Les personnages principaux des pièces sont souvent confrontés à l'autorité sous toutes ses formes, dieux, rois ou chefs, mais aussi aux conseils et aux recommandations de leurs proches, ce qui ne les empêche pas d'aller jusqu'au bout de ce qu'ils ont décidé.

01/2023

ActuaLitté

Théâtre

Théâtre complet

On sait que le romancier péruvien Mario Vargas Llosa découvre très tôt son penchant pour le genre dramatique et la scène. Dès vingt ans, il rejoint une troupe de comédiens du Théâtre Universitaire de Lima et, à vingt-cinq ans, il écrit sa première pièce, La Fuite de l'Inca (1952), un titre aujourd'hui disparu de sa bibliographie officielle. Quelques années plus tard, il devient l'auteur (et parfois le metteur en scène) de cinq pièces majeures - La demoiselle de Tacna, Kathie et l'hippopotame, La Chunga, Le Fou des balcons, Jolis yeux, vilains tableaux - dans lesquelles il explore d'une façon très particulière certains thèmes de son univers romanesque, tels que le machisme, la force du souvenir, la folie ou le pouvoir de l'art. Comme il l'explique dans une postface, sa rencontre avec Alessandro Baricco et la découverte de la Scuola Holden à Turin furent des moments clés dans le développement récent de sa dramaturgie. Cette double expérience l'a amené à réécrire de grands classiques et à proposer des versions théâtrales du célèbre recueil oriental Les mille et une nuits et de l'épopée grecque Odysseus et Pénélope. Au pied de la Tamise, qui met en scène un moment particulier dans la vie d'un transsexuel, ferme ce volume. Elle vient couronner soixante ans de passion pour un genre dont on n'a pas encore reconnu suffisamment l'importante dans la trajectoire de Mario Vargas Llosa.

10/2011

ActuaLitté

Théâtre - Pièces

N.N. 12

N. N. 12 est un texte sur la mémoire historique, sur la disparition des corps durant la guerre civile espagnole et leur présence aujourd'hui dans nos démocraties. Mais c'est aussi un texte sur le viol, celui des corps dans ce même contexte historique et politique. La fable est celle d'une enquête médico-légale au cours de laquelle la dépouille d'une femme retrouvée dans une fosse commune vient d'être identifiée. Théâtre documentaire s'il en est, l'action se déroule dans un lieu indéterminé. Un fils, une mère disparue, une médecin légiste, un vieil homme, autant de vies humaines qui dialoguent dans ce texte, où passé, présent et futur forment progressivement un seul et unique temps, celui d'un théâtre singulier qui nous invite à assister à la disparition, mais aussi au processus mnémonique du théâtre : comment la voix de N. N. 12, nomen nescio, reprend la parole et nous raconte non seulement la mort, mais aussi le viol et la naissance d'un enfant avant de mourir, elle, la mère, la disparue. La disparition, notion autour de laquelle s'articule le récit entier, fait donc appel à une dramaturgie fondée sur le rappel fantasmagorique des morts qui irriguent les sociétés d'aujourd'hui, en nous interrogeant sur la place que devrait occuper la mémoire dans la construction de nos vies, autant dans sa dimension intime que politique.

01/2022

ActuaLitté

Sciences politiques

Le sacre de l'opinion. Une histoire de la présidentielle et des sondages

A l'approche du grand rendez-vous électoral de 2022, c'est en politiste que Frédéric Michaud dresse la grande histoire du rôle toujours plus important et toujours plus critiquable des sondages, de De Gaulle à aujourd'hui. Une fresque saisissante, parfois terrible, parfois cocasse qui interroge le devenir de notre démocratie.

De Charles de Gaulle à aujourd'hui, en passant par François Mitterrand, Jacques Chirac ou Nicolas Sarkozy : l'Elysée et les sondages, c'est toute l'histoire de la Ve République. Domination d'un candidat, descente aux enfers d'un autre, seul le verdict final est réel, les urnes sont souveraines et elles auront le dernier mot. En attendant, les sondages règnent. Eléments-clés de la dramaturgie électorale, ils font et défont les destins.

Qu'ils soient méprisés par certains politiques ou sanctifiés par d'autres, ils dessinent l'évolution inattendue des candidats au pouvoir suprême, toujours plus soumis au gouvernement de l'opinion.

Avec toute la finesse qu'exige l'analyse des grandes dynamiques politiques, en revenant sur les événements et les rebondissements, c'est en historien que Frédéric Micheau raconte les séquences phares qui ont scandé ces soixante dernières années. Une somme informée, renseignée, qui dresse la chronique vivante d'un demi-siècle de notre régime, et nous fait pénétrer au coeur des techniques d'information, des équipes de campagne, des psychologies des prétendants.

Et de la crise actuelle de la démocratie.

01/2022

ActuaLitté

Théâtre

Oeuvres. Tome 1, La tempête ; Le viol de Lucrèce ; Macbeth ; Les deux nobles cousins

Après avoir traduit de Shakespeare, Le marchand de Venise, (Aubier-Montaigne, 1980), Antoine et Cléopâtre, Le Roi Lear, Peines d'amour perdue chez Phébus en 1002, les Sonnets, la même année, voici deux volumes d'un créateur génial servi par un homme de théâtre considérable, Jean Gillibert. Le même souci de la réalité théâtrale de William Shakespeare - et non seulement la "dramaturgie" de ses pièces - a guidé Gillibert et l'a obligé. Que l'anglais soit la plus latine des langues saxonnes, au nom secret de cette ambiguïté, a pu servir ce tragique d'un réel poétique et lyrique étonnant. Des crimineks, des "relégués" du social, des "fous", leur société mise en acte n'est pas "Renaissante" mais orientée par une nostalgie confiante bien qu'abusée, d'un monde médiéval - en cela Les Deux Nobles cousins est poétiquement significatif. Royauté, Dieu, Jugement dernier pèsent sur ce présent tragique, revivifié par une réalité de verbe et d'âme, avec une force irrésistible d'amour et de malheur Shakespeare sait construire le public ! Jean Gillibert nous offre un travail magistral articulé dans deux volumes. Il a publié, aux éditions Orizons, plusieurs volumes : A demi-barbares, Exils, Nunuche, suivi de Les Pompes néantes, en 2011 ; De la chair et des cendres et A coups de théâtre, en 2012. Nous préparons ses travaux sur le théâtre espagnol du Grand Siècle et sur le théâtre grec classique.

12/2013

ActuaLitté

Philosophie

Nouvelles du monde

"Un autre de mes amis habitait avec sa famille dans l'immédiat voisinage du zoo de Kyôto; une grille seulement séparait les cages de sa maison. Advenu avant que le soleil ne se lève, le séisme, donc, fit entendre son bruit chtonien habituel, comparable aux notes les plus basses de grandes orgues, accompagné des claquements consécutifs aux effondrements, chutes et destructions de toutes choses, mais surtout, là, du brouhaha ou du tohu-bohu confus des animaux affolés par le choc : lions, gorilles, tigres, chameaux, reptiles, bouquetins, vertébrés de tous poils et volatiles de tous plumages rugissaient, feulaient, hurlaient, bramaient, blatéraient, sifflaient, pépiaient beuglaient comme une jungle étrange revenue aux angoisses naturelles de la terre. Le croira-t-on ? Accoutumées à leur esclavage et comme droguées d'immobilité, les bêtes ne quittèrent fosse, cage ni volière, même lorsque les barrières s'en trouvèrent démantelées. Elles hurlèrent sans bouger, comme si elles attendaient que les grilles reviennent, aveugles à leur présence donc à leur disparition." Dans ces Nouvelles du monde, les paysages jouent un rôle aussi central que les contes et les personnes. Chaque récit naît de la vie commune de femmes et d'hommes avec un pays qui les émerveille, et qu'en retour ils enchantent. Ainsi, croyant écrire un paysage, le conteur dit l'univers, et, à donner des nouvelles d'un tel, il en dit de tout le monde.

03/2014

ActuaLitté

Littérature française

Gabrielle ou les infortunes de la vertu

Belle, l'indomptable de la Révolution 1784, Auvergne. Fraîchement sortie du couvent et désormais sous la férule de son frère, le marquis d'Espeils, Gabrielle est déjà éprise de liberté. Elle a quinze ans lorsqu'elle croise le grand amour sur les bords de la Cère, sous les traits d'un roturier du nom de Pierre-André Coffinhal. Ils veulent se marier. Mais les convenances interdisent cette union, et Gabrielle est promise à un riche et lointain cousin, qui se révèle d'une rare brutalité. Ce dernier attend de sa femme qu'elle se soumette à ses assauts, souffre ses infidélités et lui donne un fils. Deux ans plus tard, la mort de l'odieux mari ne met pas un terme aux tourments de Gabrielle. Quasiment déshéritée parce qu'elle n'a pas donné d'héritier mâle, elle se voit contrainte de rejoindre Paris. Elle y découvre la vie impitoyable de la cour sous Louis XVI et Marie-Antoinette et n'a d'autres choix que de se placer sous la protection d'un comte richissime qui accepte de l'entretenir contre ses faveurs. Avec le comte de Villiers, c'est une domination vénéneuse que va subir la belle Gabrielle. Libertin et débauché, Villers veut la posséder. Il refuse de l'épouser pour la réduire au rôle de courtisane et mieux la tenir sous son joug. La tempête de l'histoire se lève alors. Dans la tourmente de le terreur révolutionnaire, Gabrielle retrouve Pierre-André, devenu le citoyen Coffinhal, désormais juge au tribunal révolutionnaire et proche de Robespierre. Mais cette période où le vent tourne sans cesse et ou les têtes tombent leur permettra-t-elle de construire enfin ce bonheur qu'on leur a volé ? Fresque aussi galante que flamboyante, Gabrielle ou les infortunes de la vertu nous entraîne à vive allure dans les pas d'une aristocrate qui cherche à défendre sa dignité malgré les hommes qui n'ont fait d'elle qu'un simple objet de plaisir. En miroir, son combat rejoint celui du peuple qui souhaite renverser l'Ancien régime. Un feuilleton de haute volée, entre Bridgerton et Justine ou les malheurs de la vertu, chronique des moeurs délicieusement assassines du XVIIIème siècle.

04/2022

ActuaLitté

Littérature comparée

Revue de littérature comparée N° 378, avril-juin 2021 : La RLC a 100 ans. Volume 2

Meng HUA, "Sans fondement, aucune chose n'a sa raison d'être" : sur le statut et le rôle des échanges littéraires internationaux Cet article se veut une défense de la littérature comparée et par conséquent un plaidoyer pour les relations littéraires internationales ou mieux les relations littéraires et interculturelles. Ce champ de recherche a été un des fondements de la discipline. Même si celle-ci a pu être attaquée, elle conserve sa légitimité en continuant à exploiter ce domaine qui ne se réduit pas à l'étude des "rapports de fait" , nécessaires, utiles, mais qui appellent d'autres ouvertures interdisciplinaires ainsi que le recours à la poétique comparée. Carlos GARCÍA GUAL, Acerca de traducciones de antiguos clásicos Las sucesivas traducciones de los poemas homéricos en las diversas lenguas europeas forman una tradición literaria de largos ecos interesantes y tal vez no muy conocida. Este breve ensayo intenta rememorar y comentar las diversas versiones al castellano de la Ilíada y la Odisea desde uno y otro lado del Atlántico con atención a las más recientes. Manfred SCHMELING, "La plus belle discipline au monde" : ma vie de comparatiste entre la France et l'Allemagne Cet article est un bilan très personnel. On y trouve de petites anecdotes aussi bien que des réflexions académiques et scientifiques, présentées dans la perspective d'un comparatiste allemand qui, comme membre du comité d'honneur, a eu et continue d'avoir le plaisir de suivre le travail de la RLC de très près. La collaboration franco-allemande se trouve au centre de cette réflexion sur la littérature comparée comme une discipline qui continue de progresser mondialement. János RIESZ, L'Afrique et la littérature comparée C'est un témoignage personnel. Mon passage de la littérature comparée à la littérature africaineme parut une évolution "naturelle" . J'ai retrouvé toutes les questions dans l'Afrique qui m'intéressaient déjà dans les littératures européennes. J'ai compris, dès le début, qu'il n'existait pas de critique ou d'histoire littéraire "africanologique" , mais que les deux littératures obéissaient aux mêmes lois et aux mêmes règles. Inutilede chercher une spécificité africaine qui la distinguerait des littératures européennes. Il n'y a qu'une seule littérature "mondiale" . Eduardo F. COUTINHO, La littérature comparée et mon expérience personnelle L'article retrace un parcours intellectuel et des apprentissages successifs depuis le Brésil des années 60, puis le passage décisif par les universités américaines (Berkeley en particulier). Ce sont aussi des réflexions sur l'évolution des thèmes et des méthodes de recherche sur près d'un demi-siècle. Giovanni PUGLISI, Une abeille dans la ruche des études comparatistes italiennes Le titre choisi pour ce témoignage personnel met l'accent sur un parcours atypique. Le point de départ est la Sicile et l'apprentissage de l'enseignement philosophique, jugé très vite insuffisant ou inadapté aux perspectives plus largement culturelles qui étaient recherchées. L'évocation des étapes successives d'une carrière est aussi l'occasion de présenter les perspectives offertes par la littérature comparée, en particulier le dialogue des cultures. Daniel-Henri PAGEAUX, Georges Le Gentil compagnon de route de la première heure du comparatisme Hispaniste de formation, Georges Le Gentil (1875-1954) s'est tourné vers le Portugal et le Brésil, mais il a été aussi attiré très tôt par la littérature comparée. En témoigne sa participation au second numéro de la RLC avec un article sur les rapports entre Le Bourgeois gentilhomme de Molière et O fidalgo aprendiz de Francisco de Melo. Après une lecture qui a valeur de méthode, Le Gentil conclut à une possible connaissance par Molière de la comédie portugaise. Tone SMOLEJ, Slavko Jezic entre Vienne et Paris. Un marquis Croate qui traduisait de l'italien et du français. Un George Dandin qui parle slovène En 1916, Slavko Jezic (1895-1969) a achevé son cursus d'études romanes et slaves à l'Université de Vienne en soutenant un thèse de doctorat consacrée à la création littéraire du marquis croate F. Kr. Frankopan (1643-1671), plus connu pour avoir participé à un complot contre les Habsbourgs. En s'intéressant au legs du marquis, Jezic a surtout étudié les retranscriptions des conférences dispensées aux académies italiennes de la cour de Vienne ainsi que la traduction d'un fragment du George Dandin de Molière où le célèbre cocu s'exprime en slovène. En 1921, ayant obtenu une bourse pour étudier à Paris, Jezic a publié un court résumé de sa thèse dans la Revue de littérature comparée. Yves-Michel ERGAL, A propos d'une poésie révolutionnaire de TH. C. Pfeffel Commentaire sur la notice parue dans le premier numéro de Revue de littérature comparée en janvier 1921, rédigée par Marie-Joseph Bopp, à propos d'un chant patriotique alsacien, écrit en 1790, par Theodor Conrad Pfeffel. Yvan Daniel, Premières "Influences orientales" dans la Revue de littérature comparée (1921-1925) La question des "influences orientales" dans les littératures européennes apparaît dès 1921 dans la Revue de Littérature Comparée, d'abord indirectement à travers les ouvrages signalés dans les bibliographies qui accompagnent chaque numéro. L' "Orient" désigne alors des aires culturelles et linguistiques très larges, du Proche-Orient biblique et musulman jusqu'à l'Asie orientale, en passant par l'Inde. Cet article examine, sur les cinq premières années de la Revue, les premières publications d'études comparatistes sur ce sujet, et s'interroge, plus généralement, sur les débats qui portent à cette période sur les causes et les conséquences de ces échanges de plus en plus fréquents entre l'Europe et le monde oriental et asiatique. Jean-Pierre Morel, Kafka, Bertrand Russell et les bolcheviks Publié à Prague en août 1920, un extrait des fameuses "Impressions de Russie bolchevique" de Bertrand Russell, recueillies en mai-juin 1920 et parues peu après en anglais, a provoqué chez Kafka deux réactions simultanées, aussi vives qu'inhabituelles : l'une, politique, dans deux lettres à Milena Jesenská, la femme alors aimée, l'autre, littéraire, dans trois récits écrits d'affilée. En partant de la version pragoise du texte de Russell, on tentera de reconstruire et d'interpréter cet épisode couramment négligé par les biographes, tant de Kafka que de Milena. Cinq ans après avoir écrit Le Procès, pouvait-on, contre Russell, défendre l'ordre léniniste ?

11/2021

ActuaLitté

Beaux arts

Le roman de l'Origine. Edition revue et augmentée

Le personnage central est un tableau de Courbet, le plus scandaleux de toute l'histoire de la peinture, L'Origine du Monde. Il lui en arrive, à ce tableau, des aventures ! Le plus drôle, c'est qu'elles sont vraies. Car ce livre est en même temps un roman et une enquête d'historien (ou de détective). Qui était ce diplomate turc, Khalil-Bey, qui acheta au peintre l'image libertine pour la cacher dans sa salle de bains derrière un petit voile vert ? Qui était ce baron Hatvany qui emporta en Hongrie le ventre nu caché sous un paysage de neige ? Comment le tableau a-t-il échappé aux Allemands, puis aux Russes, et a-t-il traversé clandestinement le rideau de fer pour refaire surface près de Mantes-la-Jolie dans la maison de campagne du psychanalyste Lacan ? Ce livre a été publié sous une première forme en 1996. Dix années ont passé. Les documents sur l'histoire du tableau ont afflué. Certains étaient restés inaperçus, d'autres avaient été délibérément occultés ou falsifiés. Bernard Teyssèdre a voulu mettre les informations à jour et faire le point sur les questions en suspens : Rodin avait-il vu L'Origine du Monde lorsqu'il a entrepris sa série de dessins sur le sexe de la femme ? Ce tableau a-t-il inspiré à Picasso la Grande Pisseuse et à Duchamp Etant donnés ? Est-il vrai que Magritte en ait peint une copie qu'on a longtemps fait passer pour l'original ? Cette édition nouvelle n'est donc pas une simple reprise de la précédente. Ette a été entièrement revue et considérablement augmentée de façon à fournir un "ouvrage de référence" sur le plus étonnant des tableaux.

04/2007

ActuaLitté

Religion

L'impiété des déistes

Après avoir composé le gros volume latin de ses Quaestiones in Genesim, le P. Mersenne poursuit son combat contre les libertins de son temps, mais en s'adressant cette fois en français au public des honnêtes gens. Il répond d'abord point par point à un poème anonyme, l'Antibigot, autrement appelé les Quatrains du déiste, qui résume en vers de mirliton les objections majeures des esprits forts contre la religion catholique ; il répond aussi aux piliers de la libre pensée que sont Cardan, Giordano Bruno et Pierre Charron, ainsi qu'à quelques autres de moindre renom. Au cours du dialogue qu'il imagine entre le Théologien et le Déiste, Mersenne n'évite aucune des questions auxquelles tout défenseur de la foi doit répondre, et même quelques-unes en sus : Dieu existe-t-il ? Punit-il justement les méchants ? Punit-il les damnés par amour pour eux ? Le péché mérite-t-il un châtiment éternel ? Les élus doivent-ils se réjouir du châtiment des damnés ? Les chrétiens servent-ils Dieu par hypocrisie ? La doctrine de l'âme universelle du monde est-elle compatible avec la foi chrétienne ? Le monde est-il infini ? Le cours du soleil est-il plus lent en été qu'en hiver ? Comment se font les réfractions ? L'aurore nous apparaît-elle avant que le soleil ne se soit levé? Tous les médecins sont-ils athées ? L'apologétique de Mersenne évite volontairement les excès verbaux commis un an plus tôt par le jésuite François Garasse ; elle tente une confrontation de fond sans concession, mais honnête, avec la libre pensée, à laquelle il oppose les principes de la religion et les vérités de la science. Comme toujours, le grenier à idées mersennien réserve au lecteur son lot de surprises, comme par exemple une esquisse de ce qui deviendra, sous la plume de Pascal, l'argument du pari.

01/2005

ActuaLitté

Policiers historiques

Vies et mort de Lucy Loveless

Une plongée abyssale, hautement sulfureuse et politique, dans les nuits de l'Angleterre libertine du XVIIIe siècle. Londres, 1782. Par une nuit d'été, Caroline Corsham tombe sur l'une de ses amies mourante, venue agoniser dans ses bras en lui murmurant un énigmatique " Il sait ". Caroline comprend bientôt que son amie lui avait menti : Lucy Loveless, de son vrai nom, était la prostituée favorite d'un club d'hommes puissants. Lorsqu'il apparaît que magistrats et notables ont davantage intérêt à étouffer le crime qu'à le résoudre, Caroline engage un voleur privé, Peregrine Child, pour trouver l'assassin de Lucy. Il fouillera jusqu'aux tréfonds de la société géorgienne, au coeur d'un monde d'artifices, de tromperies et de vies secrètes. De désillusions en hypocrisies, Caro lèvera le voile sur tout un monde : celui où les hommes peuvent emmener de belles courtisanes au théâtre et coucher leur fils adultérin sur leur testament. Un monde où les femmes, elles, paient de leur honneur tous les désirs dont elles sont l'objet... Jusqu'à y perdre la vie. PRESSE : " On conseille à Laura S-Robinson de vider ses étagères pour obtenir d'autres récompenses ! " (Financial Times) " Le portrait vivant et tendre d'un monde où les femmes sont achetées, vendues et maltraitées, mais se battent pour conserver leur vigueur et leur dignité. Le meilleur roman policier historique que je lirai cette année, c'est sûr. ". (Antonia Senior, The Times) " Un voyage tout à fait fascinant à travers le demimonde géorgien. Avec ses intrigues astucieuses, son caractère vivant et ses recherches approfondies, ce livre immersif est vivement recommandé. " (The Guardian) " Les images, les sons et les odeurs du Londres géorgien jaillissent de chaque page... Il ne fait aucun doute que Shepherd-Robinson est une étoile montante au firmament de la fiction historique " (Daily Express)

ActuaLitté

BD tout public

Le siècle des Lumières en bande dessinée. De poudre et de dentelles

De L'île au trésor à Fanfan la tulipe, en passant par Le dernier des Mohicans, le XVIIIe siècle a servi de cadre à bon nombre de fictions littéraires et cinématographiques. La bande dessinée n'est pas en reste, en adaptant ces grand classiques ou en créant ses propres héros : Ownpah-Pah de Goscinny et Uderzo, Les Passagers du Vent de François Bourgeon, Giacomo C. de Dufaux et Griffo, /.'Epervier de Patrice Pellerin, le Scorpion de Desberg et Marini, pour ne citer que les plus connus, vivent de folles aventures sur fond d'intrigues de cour, de guerres "en dentelles" et de révolutions. Ecrit par un collectif d'historiens, cet ouvrage explique comment cette période a pu inspirer scénaristes et dessinateurs du monde entier. Les "bonnes histoires" du roman populaire du XIXe siècle restent bien sûr une source d'inspiration indémodable, avec leur lot de pirates, de justiciers masqués et de contrebandiers, mais chaque auteur invente également son propre Siècle des Lumières, conforme aux attentes de son lectorat. II y a le XVIIIe siècle misérabiliste de la bande dessinée militante, le XVIIIe siècle pieux de la bande dessinée catholique ou le XVIIIe siècle lubrique de la bande dessinée de charme. Cependant. depuis les années 1980, les stéréotypes classiques ne cessent d'être revisités par des auteurs désireux de détourner les codes habituels du genre : les séducteurs libertins se font plus mélancoliques, les personnages féminins sortent du cliché habituel de la marquise délurée ou de la paysanne exploitée, tandis que le surnaturel subvertit de plus en plus le traditionnel rationalisme des Lumières. Ce volume s'achève par un grand entretien exclusif, illustré de documents inédits, avec le dessinateur et scénariste Patrice Pellerin, qui revient longuement sur son itinéraire artistique et sa prédilection pour le XVIIIe siècle, à travers notamment sa célèbre série L'Epervier.

10/2014

ActuaLitté

Philosophie

Monsieur Descartes ou La Fable de la Raison

Il pense, donc il est : sérieux, solitaire, méditatif et de noir vêtu, Descartes est depuis des siècles l'incarnation de la raison triomphante et du génie français. Tant de limpidité et d'éclat a éclipsé l'homme même, qui demeure très méconnu : fils d'un temps d'incertitude ? père de la philosophie moderne ? Qui était vraiment René Descartes et qu'en reste-t-il aujourd'hui, au-delà des idées reçues et de la référence obligée ? Mettant en lumière les contradictions du philosophe, Françoise Hildesheimer brosse le portrait d'un homme fort éloigné du mythe officiel. On le veut rationnel, on ne l'imagine pas rêvant ; c'est pourtant sur trois songes que Descartes a fondé son projet d'une science universelle qui devait faire de lui le nouvel Aristote. Il a côtoyé de très près les courants déviants de l'époque (Rose-Croix en Allemagne, libertins en France), avant de s'établir en Hollande en 1628 pour concevoir son système, dévoilé au fil du Discours de la méthode, des Méditations métaphysiques, des Principes de la philosophie et des Passions de l'âme. Sa vie durant, Descartes a balancé entre désir de reconnaissance officielle et soif d'incognito ; il invitait le monde entier à débattre de ses théories, mais n'aimait guère la contestation ; il affectionnait le repos, et n'a cessé de voyager, sans jamais s'établir durablement ; lui qui se tenait éloigné du pouvoir a fini ses jours, en 1650, à la cour de la reine Christine de Suède. Curieux paradoxe que cet obsédé du secret, ce maniaque du brouillage des pistes, se soit consacré corps et âme à la quête de la Vérité et à l'étude de la lumière...

09/2010

ActuaLitté

Critique littéraire

Jean de La Fontaine

Singulier paradoxe : notre grand fabuliste, l'auteur qui a introduit et répandu en France le seul genre moral qui ait eu un succès populaire, a vécu et écrit en marginal. Marié et père d'un enfant, il a laissé sa femme en province pour aller mener joyeuse vie de célibataire à Paris. Né dans une famille aisée avec terres, rentes et charges dans les Eaux et Forêts, il n'a plus rien quand il meurt chez les d'Hervart qui lui assurent le vivre et le couvert. Il a tout perdu dans le vin, le jeu et l'amour vénal. Il aurait voulu être un grand poète. Il écrit pour Foucquet des poésies de circonstance qui le font connaître dans le monde, mais ne lui assurent pas la vraie gloire. Toute sa vie, il restera frustré de n'avoir pas réussi, malgré plusieurs essais, une oeuvre qui l'aurait rendu digne de figurer dans l'Art poétique. Ses Contes, en 1665, lui apportent, à quarante-quatre ans, un foudroyant premier succès. Ils font scandale. Le voilà classé parmi les libertins. Malgré les Fables, le roi a du mal à accepter son élection tardive à l'Académie française. Il doit promettre de se ranger. Il n'écrira plus guère. Il ne se range pas. Il fréquente de grands seigneurs non conformistes. Il reste un esprit libre, un auteur inclassable. La maladie le convertit. Il doit renier ses contes pour recevoir les derniers sacrements. On est tout surpris à sa mort de trouver chez lui des instruments dont il se punissait de ses fautes passées. Nul n'a plus que lui parlé de soi en un siècle où le moi est haïssable. Nul pourtant n'est plus mystérieux. Cette biographie perce son secret sous le masque des fausses confidences.

03/1995

ActuaLitté

Poésie

La poésie à l'âge baroque (1598-1660)

Pendant trop longtemps, le XVIIe siècle a passé pour celui du classicisme, défini comme le règne de l'ordre et de l'harmonie. C'était oublier qu'il a été traversé de bout en bout par un contre-courant privilégiant l'exubérance et l'asymétrie. Ce contrepoint, le baroque, ce sont les historiens d'art qui ont su le reconnaître, bien avant les littéraires. Pourtant, aucune époque de la littérature française n'a été plus riche en poètes que celle de Henri IV et de Louis XIII. Cette anthologie rassemble plus d'une centaine d'auteurs, d'inspiration très diverse. Si la religion tient encore une place certaine dans beaucoup de ces poèmes, d'autres sont d'inspiration franchement libertine. Libertinage de la pensée autant que des mœurs, leur trait commun étant l'irrévérence et le refus de l'autorité quelle qu'elle soit. Quant à l'antiquité gréco-latine, elle est certes omniprésente encore, la mythologie constituant un inépuisable réservoir d'images et de sujets ; mais la modernité de la vie quotidienne ne cesse de faire irruption dans ce monde poétique souvent plus comique que sublime, les sentiments personnels faisant éclater le carcan des conventions. Les romantiques ne s'y sont pas trompés, qui, les premiers, ont redécouvert ceux que Gautier appelait les grotesques : c'est à l'âge baroque que le poète commence à dire " je ". Ainsi, d'Agrippa d'Aubigné à La Fontaine, de la fin des guerres de Religion et de l'avènement de Henri IV jusqu'au début du règne personnel de Louis XIV, le lecteur découvrira, en suivant les différentes générations de poètes qui se succèdent, tout le foisonnement des vers signés par Théophile de Viau, Saint-Amant, Bensserade, Maynard, Honoré d'Urfé, Mathurin Régnier, Racan, Malherbe et beaucoup d'autres. Robert Kopp.

04/2005

ActuaLitté

Policiers historiques

Vies et mort de Lucy Loveless

Une plongée abyssale, hautement sulfureuse et politique, dans les nuits de l'Angleterre libertine du XVIIIe siècle. Londres, 1782. Par une nuit d'été, Caroline Corsham tombe sur l'une de ses amies mourante, venue agoniser dans ses bras en lui murmurant un énigmatique " Il sait ". Caroline comprend bientôt que son amie lui avait menti : Lucy Loveless, de son vrai nom, était la prostituée favorite d'un club d'hommes puissants. Lorsqu'il apparaît que magistrats et notables ont davantage intérêt à étouffer le crime qu'à le résoudre, Caroline engage un voleur privé, Peregrine Child, pour trouver l'assassin de Lucy. Il fouillera jusqu'aux tréfonds de la société géorgienne, au coeur d'un monde d'artifices, de tromperies et de vies secrètes. De désillusions en hypocrisies, Caro lèvera le voile sur tout un monde : celui où les hommes peuvent emmener de belles courtisanes au théâtre et coucher leur fils adultérin sur leur testament. Un monde où les femmes, elles, paient de leur honneur tous les désirs dont elles sont l'objet... Jusqu'à y perdre la vie. PRESSE : " On conseille à Laura S-Robinson de vider ses étagères pour obtenir d'autres récompenses ! " (Financial Times) " Le portrait vivant et tendre d'un monde où les femmes sont achetées, vendues et maltraitées, mais se battent pour conserver leur vigueur et leur dignité. Le meilleur roman policier historique que je lirai cette année, c'est sûr. ". (Antonia Senior, The Times) " Un voyage tout à fait fascinant à travers le demimonde géorgien. Avec ses intrigues astucieuses, son caractère vivant et ses recherches approfondies, ce livre immersif est vivement recommandé. " (The Guardian) " Les images, les sons et les odeurs du Londres géorgien jaillissent de chaque page... Il ne fait aucun doute que Shepherd-Robinson est une étoile montante au firmament de la fiction historique " (Daily Express)

05/2022

ActuaLitté

Poésie

Dufresny : auteur dramatique (1657-1724)

Charles Dufresny, Sieur de la Rivire , fut d'abord un personnage, quoique son origine mystrieuse et romanesque, sa vie d'aventurier sdentaire et une capucinade finale n'expliquent pas toute l'existence de ce bourgeois du Marais n d'une famille de petits officiers de Cour. Joueur, inventeur et homme d'esprit cultivant l'originalit parfois avec enttement, Dufresny rejoignit, quand il se mla d'crire aux abords de l'ge mr, la coterie forme autour de La Motte et de Fontenelle. Ce monde encore mal tudi donne le ton et la chane secrte du livre que Franois Moureau consacre l'uvre dramatique de Dufresny. Principal fournisseur de la Comdie-Italienne entre 1692 et 1697, dbutant, en mme temps, la Comdie-Franaise pour y poursuivre une carrire mdiocrement heureuse jusqu' sa mort, Dufresny a eu l'ambition de ne pas tre un simple successeur de Molire. Son thtre, d'une grande varit, annonce aussi bien l'opra-comique que le drame bourgeois ; il est, ct d'uvres plus conventionnelles, un laboratoire dramaturgique exceptionnel. Class parmi les minores qui avaient trop de talent pour tre mpriss et pas assez d'uvres acheves pour convaincre de leur gnie, embarrass de voisinages prestigieux, Dufresny mritait qu'on essayt de lui donner la place qui lui est due dans ces dcennies o se prparaient les Lumires.

12/1979

ActuaLitté

Critique littéraire

Passions géometriques. Mélanges en l'honneur de Dominique Descotes

"Passion", "géométrie" : les deux termes ne semblent guère compatibles. D'un côté, la colère et le désir, la terreur et la pitié - fondements du théâtre classique -, le je ne sais quoi dont les effets sont effroyables. De l'autre, la longue et précautionneuse chaîne des raisonnements, les abstractions, les précises définitions de noms. Mais au XVIIe siècle, moralistes, mathématiciens, géomètres, philosophes, théologiens, romanciers, dramaturges, laïcs ou religieux, interrogent avec "passion" la raison, tandis qu'ils cherchent les règles qui gouvernent le coeur. Les trente contributions réunies ici en hommage à Dominique Descotes offrent une illustration des préoccupations anthropologiques du Grand Siècle, lesquelles se confondent avec l'oeuvre scientifique et les centres d'intérêt de celui à qui elles sont offertes. Les "passions", ce sont celles du "moi" et de "l'amour-propre", dénoncées avec ardeur par Blaise Pascal, à qui Dominique Descotes a consacré la plupart de ses travaux. Aussi le "génie" clermontois est-il un "centre" de ce volume. Descartes, Mersenne, Fénelon, ou Nicole, pour ne citer que quelques noms, l'accompagnent et enrichissent les réponses aux questions soulevées. Les "passions" sont aussi celles représentées sur la scène théâtrale, source d'exacerbation des "concupiscences" ou au contraire catharsis, autre lieu de réflexions sur cette énigme qu'est l'homme, par l'illusion de la fiction. Enfin, la raison et la passion s'unissent chez l'enquêteur chargé de résoudre une affaire policière et de faire la lumière. C'est sans doute dans cette union des contraires que réside la profonde unité de l'ensemble.

06/2019

ActuaLitté

Critique littéraire

Le modèle pictural au théâtre du Siècle d'or espagnol aux modernités européennes

Le présent ouvrage s'intéresse aux échanges, innombrables et de nature diverse, qui de tout temps ont mis en relation ces deux arts majeurs que sont le théâtre et la peinture. Les travaux rassemblés ici abordent cette question en lien avec celle de l'espace dramatique, selon plusieurs angles, dramaturgique, scénographique et verbal. La richesse de la catégorie spatiale au théâtre (Voir Quel espace pour quel théâtre ? Approche croisée des dramaturgies française et hispanique (XVIe-XXe siècles), voir I. Ibanez et H. Laplace-Claverie dir., Peter Lang, 2017) conduit à s'interroger sur les enjeux d'une pratique intermédiale si répandue qu'elle semble naturelle, et qui ne consiste pas simplement à concevoir une scénographie ou un espace dramatique comme un tableau, mais comme un tableau identifiable par un public donné. Pratique omniprésente dans l'ensemble du théâtre occidental. Or, à la lecture de cet ouvrage, on découvre que les deux corpus qui y sont explorés, bien que relevant d'époques extrêmement différentes (formation du théâtre moderne vs dramaturgie post-dramatique) et d'aires linguistiques distinctes, proposent mutatis mutandis les mêmes questionnements. Tant dans un théâtre qualifié (quoiqu'un peu hâtivement) de "théâtre aux ordres" que dans un théâtre de la subversion de l'ordre, c'est surtout du côte du sémiotique qu'il faut aller chercher l'intérêt de la mobilisation de l'élément iconographique. A tel point qu'on peut parler d'un véritable Ut picture theatrum à propos de la migration transesthétique d'oeuvres picturales vers le texte et la scène dramatiques.

05/2019

ActuaLitté

Théâtre

Qu'est-ce que le théâtre ?

Le théâtre est d'abord un spectacle et un genre oral, une performance éphémère, la prestation d'un comédien devant des spectateurs qui regardent, un travail corporel, un exercice vocal et gestuel, le plus souvent dans un lieu particulier et dans un décor particulier. Il n'est pas nécessairement lié à un texte préalablement écrit ni publié. Pour comprendre ce qu'est le théâtre, et particulièrement pour saisir ses évolutions les plus récentes, il convient donc de toujours mêler les points de vue qui le constituent - les spectateurs, les metteurs en scène, les dramaturges, les scénographes, les régisseurs, les acteurs, les auteurs, les lecteurs enfin. Car le jeu du théâtre n'a cessé, depuis les origines, de mobiliser des individus historiquement, socialement, hiérarchiquement, topologiquement hétérogènes. L'histoire longue révèle que les choix des lecteurs, des auteurs, des acteurs et des spectateurs ont considérablement varié et se sont, dans une même période, généralement opposés. C'est aujourd'hui évident : après un " âge d'or " du genre dramatique, le retournement contemporain d'un théâtre sans illusion veut que le metteur en scène donne au spectateur quelques matériaux à partir desquels ce dernier devra créer son propre point de vue. La situation du théâtre contemporain - une phase parmi d'autres - se saisit dans une perspective qui mobilise les histoires de l'architecture, de la littérature et de la voix, de la représentation et de l'écriture, des esthétiques et des idéologies, du statut des acteurs et de l'économie des loisirs. Une approche en quelque sorte à l'image de certaines pièces : totale.

01/2006

ActuaLitté

Science-fiction

La Déesse des marguerites et des boutons d'or

Depuis dix ans, les Athéniens et les Spartiates sont en guerre. La déesse Athéna, lasse de voir son peuple se battre, décide d'envoyer à Athènes Brémusa, redoutable amazone peu encline au dialogue, et Métris, nymphe dont le seul pouvoir est de faire apparaître où bon lui semble des marguerites et des boutons d'or. C'est donc ce duo improbable qui se voit chargé d'une mission capitale : faire en sorte que la conférence de paix qui doit se tenir à Athènes aboutisse à un succès. La Paix, c'est justement la pièce que monte au même moment Aristophane, et il se pourrait bien qu'elle joue un rôle décisif dans l'accomplissement de la mission de Brémusa et Métris. Mais encore faudrait-il pour cela qu'il parvienne à la monter, car entre ses rivaux dramaturges qui monopolisent toute l'attention des citoyens, l'aspirant poète qui lui colle aux basques, l'incapacité de ses acteurs à retenir ne serait-ce qu'une réplique, et son propre mécène qui semble avoir été piqué par la mouche de la radinerie, Aristophane ne s'en sort pas. D'autant que chez les généraux des deux camps, la paix semble loin de faire l'unanimité… Mêlant les mouvements d'humeur de dieux tatillons, les débats politiques qui rappellent furieusement ceux du xxie siècle et les coups bas dans les coulisses d'un théâtre, Martin Millar compose une farce spirituelle et fort à-propos sur une Grèce antique aux prises avec des maux qui sont aussi ceux de notre temps.

09/2016

ActuaLitté

Histoire de France

Stéphane Hessel. Portrait d'un rebelle heureux

Le premier essai biographique sur Stéphane Hessel qui propose un éclairage multiple et approfondi sur son incroyable parcours. Indignez-vous ! paraît en octobre 2010. Depuis le succès immense de ce manifeste, son nom est partout, en France et ailleurs. L'ancien résistant et diplomate, du haut de ses 95 ans, est devenu l'icône de toute une génération. L'écrivain Manfred Flügge accompagne Stéphane Hessel depuis près de 30 ans. Il l'a invité à Berlin, sa ville natale, quand il était encore inconnu du grand public. Il a écrit l'histoire de ses parents (qui ont inspiré l'histoire de Jules et Jim) et a coréalisé le premier film documentaire sur lui (Le Diplomate, 1995). Cette proximité lui permet d'étudier le phénomène Hessel avec le double regard de l'ami mais aussi du biographe expérimenté. Dans ce premier essai sur cet être d'exception, on découvre d'abord l'histoire de la famille Hessel, narrée avec talent et sens de la dramaturgie. Le parcours du diplomate est ensuite retracé avec ses méandres et ses difficultés. L'auteur raconte ses souvenirs personnels de ses rencontres avec Hessel. A partir de documents inconnus trouvés dans les archives de Buchenwald, Manfred Flügge raconte en détail les conditions de survie de Hessel dans les camps allemands. Un chapitre particulier est dédié au rôle de la poésie dans sa vie. La troisième partie est consacrée au surgissement médiatique de l'auteur d'Indignez-vous ! et aux controverses assez vives que ce texte très court a déclenchées. Un livre bien documenté, limpide et passionnant.

09/2012

ActuaLitté

Critique littéraire

Ecrivains marocains du monde. Volume 4, Egypte, Jordanie et Israël

Ecrivains marocains du Monde comporte un grand nombre d'écrivains dans les pays suivants : Angleterre, Allemagne, Belgique, Brésil, Canada, Egypte, Espagne, Etats-Unis, Guinée, Israël, Italie, Jordanie, océan Indien, Norvège, Pays-Bas, Philippines, Sénégal, Suède, Suisse et Tchécoslovaquie. C'est dire que des Marocains écrivent partout dans des pays où ils résident et qu'ils contribuent par la variété de leurs écrits à redéfinir dans la pensée marocaine l'entité ou la caractéristique nationale qui passe par un élargissement de l'espace géolinguistique. Ce quatrième volume est réservé aux vingt écrivains suivants vivant dans ces pays : Egypte : Mohamed Leftah ; Jordanie : Sanaa El Hafi ; Israël : Dan Albo, Avi Assouline, Joël Baron, Mois Benarroch, Miri Ben-Simhon, Gabriel Bensimhon, Erez Biton, Ami Bouganim, Joseph Chetrit, Meir Nahorai Chetrit, Robert Elbaz, Shlomo Elbaz, Pnina Eliany Shuruk, Moshé ElKayam, David El Moznino, Uziel Hazan, Shoshana Karbasi et Asher Knafo. Ces écrivains et écrivaines, juifs et musulmans, femmes et hommes, toutes générations confondues, qui écrivent en arabe, en français, en hébreu et même en espagnol, réalisent une variété d'écrits dans différents genres : poésie, récits, romans, nouvelles, dramaturgie et essais. Leur production apparaît comme une manifestation exemplaire et singulière sans cesse renouvelée qui vise à mettre en lumière les enjeux intertextuels qui se tissent entre la littérature et l'histoire de l'immigration, à vivifier le dialogue entre cultures et civilisations dans ces différents pays en vue de concilier les réalités, de souder les continents et d'enrichir la condition humaine en pratiquant à la fois le partage, la connaissance, la reconnaissance et la fraternité universelle.

03/2020

ActuaLitté

Musique, danse

Danse et pensée. Une autre scène pour la danse

Au moment même où la danse, après avoir donné à la création chorégraphique pendant de nombreuses années d'expérimentation un très haut niveau esthétique, s'essouffle et cherche, en se saisissant de son passé, à présenter des formes nouvelles, nous vous proposons de nouvelles hypothèses d'étude pour la danse. C'est en créant l'événement avec le " Premier Colloque International pour la Danse et la Recherche Chorégraphique Contemporaines en relation avec les autres disciplines artistiques et scientifiques ", que les vraies questions de fond ont été soulevées. Une des finalités de notre initiative a été de réunir autour d'un même sujet aussi bien des théoriciens que des praticiens afin que leurs réflexions, aussi diverses que possible, puissent créer l'occasion d'une inattendue relation langagière où les compétences pourraient se tisser autour de nouvelles connaissances. Afin d'assigner à la somme des travaux présentés une structure d'accueil cohérente, nous avons réuni les propositions en cinq grands axes qui tiennent compte des affinités des différentes disciplines et de leur possible interaction : ANTHROPOLOGIE, PSYCHOTHÉRAPIE, SOCIOLOGIE, PSYCHOPATHOLOGIE, KINÉSIOLOGIE, PSYCHOPÉDAGOGIE, DRAMATURGIE, SÉMIOTIQUE, MUSIQUE, LITTÉRATURE, ESTHÉTIQUE, ARCHITECTURE, BEAUX-ARTS (Peinture - Photographie), CINÉMA. On remarquera que les ouvrages théoriques sur la danse restent rares. Celui-ci vient à juste titre combler en partie ce manque ; il ouvre des perspectives sérieuses dans la rencontre de la danse avec une nécessaire pluridisciplinarité. La collaboration de plusieurs instituts et centres de recherche, ainsi que l'apport de scientifiques et de théoriciens de l'art, ont contribué à enrichir considérablement la réflexion initiale.

12/1993

ActuaLitté

Théâtre

Théâtre Tome 3 : Frédérick ou le Boulevard du Crime ; Hôtel des Deux Mondes ; Petits crimes conjugaux

Frédérick ou le boulevard du Crime Petits crimes conjugaux Hôtel des deux mondes. En quelques années Eric-Emmanuel Schmitt s'est imposé comme l'un des plus grands dramaturges contemporains. Son succès tient à sa profonde humanité. Derrière les différences entre les hommes, les religions qui s'excluent, la mort qui sépare, la maladie ou la vieillesse qui détruit, il y a un amour des autres que rien ne saurait ébrécher. Schmitt est un écrivain de l'espérance dans un monde désespéré. Michel Meyer, Eric-Emmanuel Schmitt ou les identités bouleversées. Frédérick ou le boulevard du Crime. Pièce d'amour, Frédérick ou le boulevard du Crime est un cri de passion à un art, le théâtre, qui magnifie la vie. Marion Thiebaud, Le Figaro. Petits crimes conjugaux Un homme a reçu un choc sur la tête et se retrouve dans l'appartement d'une femme qu'il ne connaît pas et qui est néanmoins son épouse. Car il est frappé d'amnésie. Du moins le croit-on, car Schmitt a plus d'un coup de théâtre dans son sac. En façade, un bras de fer avec ce qu'il faut de gants de velours pour qu'une vérité ne l'emporte pas sur l'autre. En profondeur, une réflexion sur les attelages humains qui s'usent. Schmitt démêle bien la part d'archaïsme et de modernité dans l'être contemporain face au sentiment et au comportement amoureux. Gilles Costaz, Le Magazine littéraire. Hôtel des deux mondes Un auteur touché par la grâce. Fabien Lebreton, Le Pèlerin.

08/2006