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Gaëlle Boulbry

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Histoire de France

Le dernier Chirac

Après son départ de l'Elysée en 2007, Jacques Chirac fut le premier ancien Président à connaître une "vraie" retraite, sans l'idée d'un possible retour en politique, comme Giscard, Sarkozy ou Hollande, et sans être presque aussitôt rattrapé par la mort, comme De Gaulle ou Mitterrand. Ces douze années, malgré un lent déclin, furent riches d'activités de toutes sortes (le Conseil constitutionnel, sa Fondation, ses Mémoires, mais aussi ce procès auquel il n'assista pas), nourries d'amitiés fidèles mais aussi de quelques rancoeurs. Elles furent surtout marquées par un regain spectaculaire de sa popularité, qui a éclaté à l'occasion de son décès. A quoi ressemblaient les journées de l'ancien chef de l'Etat ? Quel regard portait-il sur ses différents successeurs ? Comment vivait-il sa popularité renaissante ? Quels rapports entretenait-il avec son épouse Bernadette ? C'est à toutes ces questions, et à bien d'autres encore, que Bruno Dive a tenté de répondre dans un livre qui fit sensation lors de sa parution en 2011, et dont sort aujourd'hui une version réactualisée. Sa dernière apparition publique remonte à novembre 2014, lors de la remise annuelle du prix de la Fondation Chirac, dans "son" musée au quai Branly qui porte désormais son nom. Depuis février 2011, à la veille de son procès, il ne s'est plus exprimé, sauf deux fois, brièvement, l'une en juin 2011 pour dire qu'il "voterait Hollande", l'autre à l'automne 2014 pour exprimer sa joie de revoir Alain Juppé revenir dans la course à l'Elysée. A chaque fois, son avis a compté et fait parler... jusque dans son propre foyer, où ses divergences avec Bernadette étaient devenues de notoriété publique. Dans un récit vif et haletant, fourmillant de détails piquants et de révélations politiques, l'auteur nous fait pénétrer, parfois avec humour, parfois avec tendresse, dans l'intimité du "dernier Chirac".

10/2019

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Littérature française

L'Africain perdu

L'Africain perdu est un roman vous plongeant dans la fameuse aventure courageuse, périlleuse de Maya et ses amis. Ceux-ci abdiquèrent au désir de rester dans leur pays criblé de crises et de despotisme, pour enfin embrasser la voie de la méditerranée. Cette Aventure ne sera pas sans perte de vie humaine. Maya perd ses amis en plein milieu de la mer méditerranéenne, il voit les rêves de ses amis s'engouffrer dans les profondeurs des eaux. Il est seul sur le chemin de la réalisation du rêve. Il arrive en Italie, après quelque temps en camps de réfugiés, il se retrouve en France pour s'inventer une vie nouvelle. La rencontre d'une nouvelle culture, de nouvelles réalités contraires à celles dont lui présentaient les médias. L'eldorado. Maya est perdu, sans repères, sans travail stable, il vit une vie sans allégresse. La découverte de son talent fera de lui un homme retrouvé sur les dédales de la vie. Il rencontre Dupont qui fera connaître son ouvre et l'adaptera à un film dont le succès sera de taille. IL fera la rencontre de Maguy une actrice en vogue, une gazelle aux yeux charmants, et d'un physique avantageux aussi fille de Dupont. Après une vie d'amour, ils décidèrent de se marier. Puis allèrent en Afrique au Congo Brazzaville pour un court séjour teinté de surprises et de découvertes. Maya même dans son heure de gloire ne cesse de rendre hommage à ses amis. Et ne cesse d'encourager les jeunes en général mais africains en particulier à découvrir leurs talents et en faire usage que d'aller se jeter dans une aventure suicidaire en Lybie et en Méditerranée. L'Africain perdu est celui qui ne désire plus vivre chez lui, qui ne désire plus rentrer chez lui, qui est comme un enfant dont le père affiche une irresponsabilité notoire. L'Africain perdu est celui qui a coupé tout lien avec ses racines pour s'agripper à celles des autres.

07/2019

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Sciences historiques

Leclerc et l'Indochine. Stratège militaire et génie politique

La pensée de Leclerc en Indochine évolue au gré des événements durant la période 1945-1947 et oscille entre décisions politiques et militaires. " Leclerc, le Militaire " apparaît de juin à décembre 1945. Il doit faire face aux Alliés qui, au cours de la conférence de Potsdam, ont partagé l'Indochine en deux zones : chinoise et britannique. Le général, après une période à Kandy ; réussit à convaincre Mountbatten et Gracey de permettre son arrivée à Saigon le 5 octobre 1945. Leclerc a gagné la première manche contre une nouvelle forme de guerre faite de guérilla et de terrorisme. " Leclerc le Militaire et le Politique " entre en scène de janvier à juillet 1946. Le but est de contourner la " résistance " chinoise au nord du 16e parallèle et de reprendre pied au Tonkin. Il influence donc les décisions en prônant une politique de négociations. Avec les Chinois d'abord par le traité du 18 février 1946, avec le Vietminh d'Hô Chi Minh par les accords du 6 mars 1946. Le 18 mars 1946, Leclerc rencontre Hô Chi Minh pour coller " la Libération de l'Indochine " dorénavant terminée ! En juillet 1946, il demande son rappel en France, compte tenu des désaccords qui l'opposent à l'amiral d'Argenlieu. C 'est enfin " Leclerc, le Politique " appelé par Léon Blum pour inspecter l'Indochine et rendre compte de la situation à la suite des débuts de guerre du 19 décembre 1946 ; sollicité tour à tour par Blum, Ramadier et même Vincent Auriol pour retourner sur place comme haut-commissaire en remplacement de d'Argenlieu. La situation est délicate, le général hésite. Il prend conseil du général de Gaulle puis prend sa décision ! Il refuse la carrière politique. L'Histoire retiendra que Leclerc fut l'inspirateur des Accords du 6 mars 1946. On peut toujours supposer que le général devenu haut-commissaire, les événements eussent été différents. Une chose est certaine, Philippe Leclerc de Hauteclocque est né, a vécu et est mort en militaire.

05/2011

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Critique littéraire

Claudel

Nul n'ignore son nom. Il fait pourtant partie des grands inconnus. On le sait à la tête d'une œuvre théâtrale, dont le monumental Soulier de satin fut sapé par le mot de Mauriac : " heureusement, il n'y avait pas la paire ". On lui en veut d'avoir célébré avec la même ardeur Pétain et de Gaulle. Récemment, sa disgrâce s'est aggravée de la révélation en technicolor du destin de sa sœur Camille, sculpteur génial, qu'il laissa enfermer chez les fous. Mais était-il vraiment d'équerre, ce poète catholique, excursionniste, photographe, amateur de peinture et de musique, qui fut également, de la Chine au Brésil, du Japon à Washington, consul puis ambassadeur de France ? Apprécié de Briand, évincé par Daladier, il fut trente ans l'ami de Berthelot, " l'homme à la tête d'amant ", tout-puissant secrétaire du Quai d'Orsay, qui le guida dans la carrière et dans le monde. Ainsi Claudel fraya-t-il avec princesses, auteurs, acteurs et metteurs en scène, Marthe Bibesco, Morand, d'Annunzio, l'inévitable abbé Mugnier... Car il fut aussi une haute figure des lettres parisiennes, auteur choyé de la NRF, en ces temps où, selon Gaston Gallimard, on n'y parlait que " de Dieu et des garçons ". C'est là, d'ailleurs, que Claudel eut maille à partir avec l'autre fondateur de la maison, Gide le protestant, qui le compara un jour à un " cyclone figé ". L'appellation est pertinente pour cet éruptif, cet intempestif, qui voyait en Rimbaud son père d'âme, en proie comme lui au tourment de " l'homme désirant ". Sa vie consistera à creuser en lui le contenu de ce désir, à le convertir, saisi qu'il était, depuis une nuit de Noël, par l'amour de Dieu, puis par l'amour d'une femme - de la femme - rencontrée en mer. Ainsi apparaît Claudel, " demi-moine " aux dires de celle qu'il aima passionnément, partagé entre le Ciel et la Terre, et brûlant de les réconcilier.

10/2003

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Histoire de France

Aventuriers de la France libre. Quatre garçons pour l'honneur de la Marine

Dans les suites de la débâcle de la campagne de France, quatre jeunes officiers de marine se retrouvent à Londres en juillet 1940. Refusant la défaite, ils décident de poursuivre la lutte dans les rangs de la "légion de Gaulle" et forment l'ossature du 1er bataillon de fusiliers marins de la France libre. L'engagement de Robert Détroyat, Hubert Amyot d'Inville, Elie-France Touchaleaume et Jean des Moutis symbolise à lui seul le destin d'une partie de ces jeunes Français qui n'ont pas voulu céder à la résignation et au défaitisme. L'histoire de leur quatuor est en outre une illustration parfaite du dilemme que pose la question d'un grand choix dans une vie d'homme qui, comme l'envisageait le cinéaste-écrivain Pierre Schoendoerffer, ne se pose "Pas entre le Bien et le Mal", mais plutôt "Entre plusieurs biens qui s'offrent à lui et dont seul l'avenir lui dira s'il a eu raison ou non". Quelles motivations ont bien pu pousser les uns à passer dans la "dissidence" quand les autres, la majorité, préféraient suivre la voie du "conformisme". De ce choix cornélien, la génération éclose dans l'entre-deux-guerres, grande héritière du drame humain du Premier conflit mondial, verra sortir deux camps, convaincus chacun de faire leur devoir mais que les circonstances vont amener à s'opposer dans une lutte à mort. Au-delà du choix, le parcours de ces garçons d'une vingtaine d'années est placé sous le signe d'une aventure humaine remarquable face à l'adversité, que la découverte de notes personnelles et de nombreux témoignages nous permet aujourd'hui d'approcher au plus près, en se plaçant au coeur de leur quotidien, simple mais souvent héroïque. Leur sacrifice sur les théâtres d'opérations extérieures vient ici nous montrer que la lutte pour la liberté hors de nos frontières s'inscrit encore et toujours dans le présent, établissant un véritable lien entre les anciennes et nouvelles générations du feu.

12/2015

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Religion

Biographie d'Yvonne-Aimée de Malestroit (1901-1951). Tome 2, L'essor mystique et l'impossible vocation (18 mars 1922 - 17 mars 1927), 3e édition

Yvonne Beauvais a 20 ans. Son enfance (tome 1) avait été une longue nuit spirituelle. Et soudain, en juin 1922, Dieu se dévoile et son essor mystique commence. Elle reçoit une mission paradoxale pour renouveler un couvent fervent mais piégé par des rivalités internes. Elle est favorisée de charismes multiples et exceptionnels, donc discutés. Quelques années plus tard, ils feront de la première fondatrice d'une Fédération de monastères selon un modèle adopté par Pie XII, une héroïne nationale, décorée par de Gaulle. Cette période, qui va du 17 mars 1922 au 17 mars 1927, est la plus dramatique et la plus mouvementée de sa vie. Elle est aussi la mieux connue, car les témoins, étonnés, notaient au jour le jour, et elle-même reçut de ses directeurs, soucieux d'y voir clair, l'ordre de tout noter. C'est l'histoire extrême d'un amour vertigineux traversé d'épreuves mystiques inouïes, allant jusqu'aux sévices démoniaques, physiques et moraux. Satan avait-il discerné en elle un adversaire redoutable ? Dieu ne ménage pas plus ses amis qu'Il ne s'est ménagé et n'a ménagé Sa mère. Vivant le pire sans regret, elle rayonnait la joie, et poursuivait une suractivité créative extraordinairement variée, malgré une santé désastreuse. En 1960, le Cardinal Ottaviani arrêta définitivement la cause de béatification d'Yvonne-Aimée, pour des raisons de prudence (peu après celle de la polonaise Soeur Faustine). Après 25 années de silence, le Cardinal Seper invita l'abbé Laurentin à discerner cette vie. Le Cardinal Ratzinger, leur successeur, confirma l'autorisation de continuer l'étude, sous sa seule responsabilité pour ne pas engager l'Eglise. Le travail est poursuivi par une équipe interdisciplinaire. Après les monographies sur les Prédictions, Stigmates, Bilocations, Charisme pour les pauvres et la Direction spirituelle, le tome 2 de la biographie paraît, avec le soutien d'un éminent comité de patronage.

06/2010

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Histoire de France

Une poignée de misérables. L'épuration de la société française après la Seconde Guerre mondiale

Dans un discours prononcé le 14 octobre 1944 à la radio, le général de Gaulle estima que seule " une poignée de misérables et d'indignes, dont l'État fait et fera justice ", avaient collaboré avec les Allemands. L'épuration, nécessaire pour rebâtir la France sur des bases saines, serait en conséquence rapide et ciblée. Cinq ans plus tard, on était loin du compte. Nombre de tribunaux chargés de la répression pénale de la collaboration restaient en activité et l'épuration économique, pour ne prendre qu'un seul exemple, arrivait tout juste à son terme. Au total, près de 350 000 personnes avaient été mises en cause, et aucune branche professionnelle n'était restée à l'écart de l'épuration. Celle-ci était bien un phénomène social d'ensemble. Aucune étude n'avait, jusqu'à présent, étudié en détail l'épuration des professions dans toute sa diversité. En passant au crible dix professions - avocats, médecins, magistrats, préfets, écrivains, hommes de théâtre, parlementaires, cadres et patrons d'industrie, universitaires, officiers - et en revenant sur quelques-uns des aspects les moins connus de la répression pénale, ce livre confirme que l'épuration fut à la fois massive et approfondie, même si les critères alors mis en œuvre furent différents de ceux à l'aune desquels notre époque entend réexaminer ce passé. Très vite pourtant, avant même que des mesures de grâce ou d'amnistie aient facilité la réinsertion des collaborateurs, petits ou grands, dans la vie sociale, l'épuration laissa derrière elle un sentiment diffus d'insatisfaction. Sans doute parce qu'elle n'avait pas clairement défini ses objectifs s'agissait-il simplement de chasser - provisoirement - quelques mauvais bergers ou, ambition plus vaste, d'ouvrir la voie à une rénovation effective de la société française ? Pour tenter de répondre, ce livre, dont les auteurs comptent parmi les meilleurs spécialistes de l'histoire politique et sociale de l'Occupation, parcourt tout un domaine encore mal connu de l'histoire de la France de la Libération et de l'après-guerre.

05/2003

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Sciences historiques

Le déshonneur dans la République. Une histoire de l'indignité, 1791-1958

La répression des faits de collaboration est restée dans les mémoires pour l'inégalité et la dureté de ses verdicts. Or, la sanction la plus appliquée à la Libération ne fut pas la peine capitale mais une mort symbolique, la " mort civique " pour crime d'indignité nationale. En concevant ce nouveau crime, les juristes de la Résistance ont rompu avec une logique de guerre civile. Ils ont voulu mettre hors d'état de nuire le " vichyste ", non en lui ôtant la vie ou la liberté, mais en l'enfermant dans un " carcan d'infamie ". Entre la guillotine ou la prison, ils ont opté pour un mode original de répression de l'ennemi public républicain: l'infamie de droit. Au total, c'est 95 000 Françaises et Français qui, convaincus d'indignité nationale, se sont vus déshonorés par la loi pénale et, pour un temps, dégradés au rang de citoyens de seconde classe. Cette sanction d'une exceptionnelle gravité, critiquée pour sa dimension rétroactive, n'est cependant pas neuve : elle a ses racines dans le droit de l'Ancien Régime, et surtout dans la législation révolutionnaire. Si l'indignité, qualifiée de " nationale ", devient le principe avoué de l'ordre public républicain à la Libération, l'indignité est, dès les origines, le socle caché de la morale politique révolutionnaire. L'histoire de cette notion floue, appréhendée ici sur la longue durée et à partir de sources judiciaires inédites, atteste que c'est à l'indignité que la fraternité doit d'être mise en œuvre dans la communauté politique républicaine. Dans cet ouvrage, Anne Simonin mêle l'histoire du droit et la littérature : c'est la voix de ceux qu'indigne l'indignité qu'elle nous donne à entendre, mais aussi la voix des hommes de loi et des citoyens qui, de Robespierre au général de Gaulle, ont cru à une République ayant appris à être sage, et frappant d'indignité celles et ceux qu'elle ne pouvait convaincre d'être fraternels.

11/2008

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Histoire de France

Ravensbrück. Un complexe concentrationnaire

Près de 145 000 êtres humains ont été déportés dans le camp (ou, plus exactement, dans le complexe de 42 camps) de Ravensbrück de mai 1939 à avril 1945 et environ 28 000 ne sont pas revenus. Instrument de terreur politique, d'exploitation économique et d'extermination par le travail, par les mauvais traitements, les exécutions sommaires et le gazage, ce centre, qui a durant trois mois (en 1942) coiffé aussi l'administration du camp féminin d'Auschwitz, a la particularité d'avoir détenu principalement des femmes : prisonnières politiques, Témoins de Jéhovah, prisonnières raciales (Juives, Tziganes...), prisonnières " sociales ", captives de guerre (notamment de l'Armée rouge), résistantes des pays occupés (Geneviève Anthonioz-de Gaulle et Germaine Tillion, entre autres, parmi les Françaises). Celles qui étaient mères virent leurs enfants massacrés dans d'atroces souffrances, celles qui étaient enceintes furent contraintes à l'avortement, de jeunes Polonaises (les " Lapins ") servirent de cobayes à d'abominables " expériences " médicales. A peine nourries et vêtues, perpétuellement exténuées de labeur et d'insultes, battues, les survivantes ont été marquées à jamais. Comme ailleurs, les SS ont détruit les archives de l'horreur mais ils ont particulièrement bien réussi à Ravensbrück : jusqu'au travail de Bernhard Strebel, chercheur et enseignant à Hanovre, le sort de dizaines de milliers de victimes était presque totalement ignoré (Allemandes " pollueuses de la race ", Juives hongroises, sans oublier quelque 20 000 détenus hommes d'un camp annexe, etc.). Il a fallu des années d'acharnement et d'ingéniosité à l'historien pour reconstituer, au moyen de documents indirects (par exemple ceux de l'entreprise Siemens), l'histoire de Ravensbrück : organisation, encadrement, conditions d'enfermement et de travail, qui ne furent pas uniformes selon les époques et les parties du camp, etc. Jamais un travail équivalent n'a été mené sur un camp de concentration. Et pourtant les épouvantables faits qu'il relate ne s'estompent pas derrière l'érudition : l'histoire fait ici la preuve qu'elle est le meilleur auxiliaire de la mémoire.

06/2005

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Histoire de France

Une mémoire algérienne

L'oeuvre de Benjamin Stora se confond pour partie avec la mémoire et l'histoire de la guerre d'Algérie. Un de ses grands thèmes de recherche, intimement lié à son parcours individuel tel qu'il le relate dans trois de ses ouvrages. Dans Les Clés retrouvées, il évoque son enfance juive à Constantine et le souvenir d'un monde qu'il a vu s'effondrer ; dans La Dernière Génération d'Octobre, son militantisme marqué très à gauche avec son cortège de désillusions. Les Guerres sans fin témoignent d'un engagement mémoriel qui se fonde sur une blessure collective et personnelle que seules la recherche et la connaissance historiques peuvent aider à panser. Benjamin Stora a étudié en ce sens le rôle spécifique joué par les grands acteurs de ce conflit singulier. Dans Le Mystère de Gaulle, il analyse l'attitude de ce dernier lors de sa prise du pouvoir en 1958 et sa décision d'ouvrir des négociations avec les indépendantistes en vue d'une solution de compromis associant de manière originale la France et l'Algérie. Dans François Mitterrand et la guerre d'Algérie, il montre les contradictions de celui qui, avant de devenir un adversaire de la peine de mort, la fit appliquer sans hésiter en 1957 en tant que ministre de la Justice au détriment des Algériens. C'est enfin de la longue histoire des juifs en terre algérienne qu'il est question dans Les Trois Exils. Cet ensemble, qui porte la marque d'un historien majeur, permet de mieux comprendre la genèse, le déroulement et l'issue d'une tragédie où se mêlent un conflit colonial livré par la France, un affrontement nationaliste mené par les indépendantistes algériens et une guerre civile entre deux communautés résidant sur un même territoire. Ce sujet, resté sensible pour nombre de nos compatriotes, continue d'alimenter des deux côtés de la Méditerranée des débats passionnés.

03/2020

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Histoire de France

Pechkoff, le manchot magnifique

Fils adoptif de Gorki, héros de la Légion étrangère, homme d'influence, ambassadeur de France, grand séducteur, Zinovi Pechkoff, surnommé le "Manchot magnifique", est une légende oubliée du XXe siècle. Nijni-Novgorod, années 1900. Un adolescent traîne sur les bords de la Volga. Il est pauvre, il est juif, il n'a pas d'avenir dans la Russie tsariste. Jusqu'au jour où il croise l'immense écrivain Gorki qui en fait son assistant et l'adopte. Yeshua Sverdlov devient Zinovi Pechkoff. En exil à Capri avec son nouveau père, il découvre la littérature, la politique, se lie avec Lénine, l'écrivain Bounine ou le chanteur Chaliapine. Mais il brûle d'agir. Quand la Première Guerre mondiale éclate, il s'engage en France dans la Légion étrangère au côté de Blaise Cendrars, connaît la rude vie des tranchées et la gloire des combats - il y perd le bras droit. La France l'adopte à son tour et le dépêche aux Etats-Unis pour les inciter à entrer en guerre. En 1918, alors que son frère Iakov Sverdlov s'apprête à devenir le premier chef d'Etat soviétique, Pechkoff est au cour de la guerre civile russe, avec les Armées blanches. Dans les années vingt, au Maroc, il gagne son surnom de "Manchot magnifique" pendant la guerre du Rif. Puis ce sera la Syrie, le Liban, ses premiers succès diplomatiques. Et la France Libre. De Gaulle en fait son envoyé spécial, un général-ambassadeur abonné aux missions délicates, en Chine auprès de Chiang Kaï-Shek, au Japon auprès de MacArthur dont il devient l'ami. Pechkoff parcourt le monde, connaît tout le monde, séduit tout le monde. Son courage, son goût de la vie, sa connaissance de l'âme humaine ont révélé sa nature, celle d'un héros de roman. A partir d'archives inédites, notamment la magnifique correspondance avec Gorki, Guillemette de Sairigné signe la première grande biographie de Zinovi Pechkoff.

09/2019

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Actualité médiatique France

La décoration

"C'est avec des hochets qu'on mène les hommes". Lorsqu'il crée la Légion d'honneur en 1804, Napoléon sait déjà tout de l'usage qu'il fera de cette décoration, qu'il souhaite autant militaire que civile. Prolongation de l'ancien régime par d'autres moyens, c'est aussi un formidable outil politique qu'il lègue à ceux qui conduiront le pays après lui. Dans cette enquête exceptionnelle, pleine de lumière et d'ombres, Romain Gubert nous livre des chapitres sublimes d'histoire - jeunes morts au champ d'honneur, talents exceptionnels, héros du quotidien - mais aussi un univers d'ambitions, d'intrigues et de petits arrangements. De la guerre secrète De Gaulle - Pétain pour le contrôle de la grande Chancellerie à la course folle entre Mitterrand et Chirac pour honorer Johnny Hallyday ; de Michel Audiard décoré en silence à un secret de Robert Badinter ; d'un psychodrame provoqué par Sarkozy à une démission fracassante à l'état-major ; sans oublier les passions d'après-guerres et les folies d'un grand écrivain... La Décoration lève le voile sur un théâtre de gloire et de coulisses, de réseaux et d'oublis, où tout pèse, compte, révèle... . . Carton d'invitation maladroit, contrordre ministériel, discours et larmes, vengeances, signes et tabous : personne n'avait raconté ainsi cette passion française. Avec talent et malice, et une tendresse pour le coeur humain, Romain Gubert nous offre le tableau d'une France mêlée, aristocratique, méritante, rarement paritaire, où la notion " d'honneur républicain " est à géométrie très variable. On l'accompagne aux réceptions et cocktails, souriant à un discours, surpris de telle amitié politique, ou épluchant des listes de gloires trop vites rayées. Vous saurez tout des chanteuses, footballeurs, inconnus, amis de la famille, agents d'influence, créatrices et petits messieurs, et des célèbres mains qui portent hochet parfois mérités. Un récit exceptionnel, jamais loin de Saint-Simon, Balzac et Courteline, et qui fera grand bruit...

10/2022

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Histoire militaire

Histoire secrète de la bombe atomique française

Une aventure effrénée, rocambolesque, digne des meilleurs romans d'espionnage. Entrez dans les coulisses de la mise au point de l'arme nucléaire française Depuis 1939, la bombe atomique française se trouve au coeur de nos secrets d'Etat et de notre histoire. La IIIe République a vu naître le concept " d'engin militaire ", la IVe République mit en place les infrastructures industrielles pour sa fabrication, enfin, de Gaulle s'imposa de constituer une force de frappe nucléaire. Le livre-enquête d'André Bendjebbar apporte sur cette histoire un éclairage radicalement nouveau grâce à l'exploration systématique et inédite des archives françaises et américaines, mais aussi grâce à leur confrontation avec les témoignages des grands acteurs qui ont participé à cette entreprise. Le résultat est stupéfiant. Depuis les premiers travaux et brevets de Frédéric Joliot-Curie, dont on avait dissimulé au public son rôle primordial dans les affaires nucléaires y compris militaires, l'histoire technologique et diplomatique de la bombe française fut une succession d'épisodes rocambolesques, digne des meilleurs romans d'espionnage. Comment la France a-t-elle acquis les techniques innovantes nécessaires à sa fabrication ? Comment s'est-elle approvisionnée en uranium ? Quel rôle ont joué Dwight D. Eisenhower et Harold Wilson dans la mise au point de l'arme ultime ? Cet ouvrage révèle, documents à l'appui, nombre d'épisodes surprenants au sujet des relations diplomatiques à l'époque gaullienne. Mais, plus qu'une affaire militaire, l'histoire de la bombe décrit une aventure humaine, celle d'une petite dizaine de personnalités d'exception, savants et ingénieurs, grands commis de l'Etat ou responsables politiques, dont les destinées n'ont cessé de se croiser pendant plus de trente ans, dans les circonstances les plus insolites, et parfois les plus dramatiques, pour mener à son terme un projet hors du commun. Grâce à cette force de dissuasion, le siège de la France au Conseil de sécurité de l'ONU cessa d'être un strapontin.

11/2022

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Histoire de France

Nom de code : Brutus. Histoire d'un réseau de la France libre

Si la mémoire collective a retenu les noms de certains mouvements de résistance intérieure - Combat, Franc-Tireur, Libération -, il n'en est pas de même du réseau Brutus, fondé pourtant dès septembre 1940. L'historien Jean-Marc Binot et Bernard Boyer, fils d'un des chefs du réseau, dépeignent enfin avec précision ce qui fut l'un des premiers groupes des services secrets de la France libre. Créé par Pierre Fourcaud, alias Lucas, le réseau Brutus a ceci de particulier qu'il regroupe des hommes et des femmes aux horizons et aux idées politiques différents, symbole d'une résistance unie dont le seul but est de combattre l'Allemagne et le régime de Vichy. Boris Fourcaud (le frère de Pierre), sous le pseudo de Froment, et un jeune avocat marseillais, André Boyer, alias Brémond, vont patiemment tisser une véritable toile d'araignée à travers toute la France, afin de récolter un maximum de renseignements au profit des Alliés. Visionnaires, les deux hommes lancent l'idée d'un organe fédérant les mouvements de résistance, les partis poli-tiques et les syndicats, sous l'autorité du général de Gaulle, projet qui aboutit à la constitution du Conseil national de la Résistance en 1943. André Boyer devient alors le chef du réseau Brutus. Tout au long de la guerre, malgré le danger, les arrestations, les agents infiltrés par l'Abwehr, le réseau Brutus transmet à Londres l'emplacement des unités allemandes, le détail des fortifications du mur de l'Atlantique, les positions des rampes de V1, les résultats des raids aériens... Plus de soixante ans après la fin de la Deuxième Guerre mondiale, il était temps de rendre ce bel hommage aux hommes et aux femmes qui ont lutté pour l'honneur de leur pays jusqu'au sacrifice de leur vie, et de faire revivre leur épopée à partir de témoignages exceptionnels et d'archives encore jamais exploitées.

04/2007

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Militaire

Les rebelles de La Combattante. Edition revue et augmentée

" Mes frères d'armes du destroyer La Combattante, rebelles aux compromissions et à l'occupation de leur patrie par une armée allemande qui ne pouvait qu'asservir leur pays, ont pris tous les risques pour affronter, durant la Seconde Guerre mondiale, interdits, frontières, prisons ou camps, mers ou océans, afin de rejoindre en Grande-Bretagne les Forces Navales Françaises Libres. Ils furent quelque deux cents, venus de tous les horizons, qui formèrent l'équipage de ce bâtiment construit au Royaume-Uni et devenu français à son achèvement en décembre 1942. C'est au sein de la Royal Navy que ces marins, dans la discipline librement consentie des volontaires qu'ils étaient, allaient faire en sorte que La Combattante mérite son nom et honore son pavillon. Le matin du 6 juin 1944, pavillon à Croix de Lorraine à la vergue bâbord, ce navire fut en première ligne devant Courseulles. Il y revint le 14 juin, amenant sur la terre de France le général De Gaulle venu saluer les populations tout juste libérées qui l'acclamèrent à Bayeux. Eddy Florentin, que l'on connaît pour ses ouvrages sur le Débarquement et la Bataille de Normandie, s'est intéressé au symbole de courage représenté par l'équipage de ce destroyer. Il s'est entretenu avec la plupart des survivants, parmi lesquels des officiers dont certains devenus amiraux. Grâce à eux et à de nombreux documents, il reconstitue avec précision et d'une façon très vivante les itinéraires de tous les hommes qui ont bâti la gloire de ce navire. Il retrace leurs parcours aventureux, les heures exaltantes des opérations en Manche, pour arriver jusqu'à la nuit dramatique de février 1945, où La Combattante disparaît avec un tiers de son équipage. Les Rebelles de La Combattante s'impose comme un livre de mémoire, comme un ouvrage de respect dédié au courage de marins qui n'ont jamais flanché. " Jacques Zang

06/2021

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Israël

Ma Vie

Voici par Golda Meir (1898-1978) l'émouvant récit de sa vie. Pour la première fois, nous comprenons comment il se fait que cette femme extraordinaire, née en Russie et élevée aux Etats-Unis, est devenue Premier ministre d'Israël et l'un des géants politiques de son temps, sans jamais perdre rien de la chaleur ni de la simplicité qu'on se plaît à lui reconnaître. Dans cette autobiographie, elle évoque les terreurs qui ont assombri son enfance, son adolescence tumultueuse, son mariage et son émigration vers la Palestine dans les années 1920, et la façon dont, sioniste et socialiste convaincue, elle s'est lancée dans la fantastique aventure qui devait aboutir à la création de l'Etat d'Israël. Elle décrit comment elle a mené sa carrière politique comme ministre du Travail (1949-1956), ministre des Affaires étrangères (1956-1966) et enfin Premier ministre d'Israël (1969-1974), tout en continuant à tenir son rôle d'épouse et de mère. Cette autobiographie reflète aussi, bien sûr, l'histoire d'Israël même - et de sa lutte pour survivre - tout cela aboutissant à ce qui fut, pour Golda Meir, la période la plus désespérée : les jours terribles de la guerre du Kippour de 1973. Golda Meir apporte d'innombrables révélations, non seulement sur ceux de ses compatriotes avec qui elle a étroitement collaboré, comme Ben Gourion, Moshe Dayan, mais aussi sur les grands chefs d'Etat qu'elle a connus : Kennedy, Nixon, Kissinger, de Gaulle et Willy Brandt. Proclamant le droit d'Israël à l'existence, elle n'esquive aucun problème : elle évoque aussi bien l'histoire du mandat britannique que les relations avec les pays arabes ou la question palestinienne. Elle parle droit et clair avec l'autorité de quelqu'un qui a assumé les responsabilités majeures. Les mémoires de Golda Meir sont aussi vibrants de sensibilité, de franchise et de chaleur humaine que l'a été toute son existence.

09/2023

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Histoire de France

Darlan

On le sait, la France de la guerre est dominée par l'affrontement Pétain-de Gaulle, figures depuis longtemps bien connues des historiens. En revanche, le " troisième homme ", successeur désigné du Maréchal et rival le plus dangereux du Général, demeurait largement ignoré tant en raison du caractère énigmatique du personnage que de la " disparition " de beaucoup d'archives. Par surcroît, la vanité de Darlan, ses écarts de langage ont fait le lit d'une imagerie simpliste. En réalité, l'homme fut supérieur au style, comme les multiples révélations apportées par le présent ouvrage en administrent moult preuves. Ce fils de ministre est un vrai républicain, son rôle avant la guerre fait de lui un vrai marin et un chef d'état-major efficace. S'il approuve l'Armistice de 40, ce n'est pas par idéologie, mais parce qu'il est convaincu de l'impossibilité de poursuivre la lutte, et c'est le drame de Mers el-Kébir qui le détache à jamais de Churchill et des Français libres. Lorsqu'il est appelé à succéder à Laval en décembre 1940, il mène d'abord une politique assez molle envers l'occupant, mais se reprend, ne cède rien d'essentiel et travaille à faire entrer l'empire dans la guerre. Son assassinat, à Alger, en décembre 1942, reste l'une des plus grandes énigmes de l'histoire contemporaine : attribué aux seuls monarchistes, il a en fait été ourdi par des gaullistes qui ont su manipuler les partisans du comte de Paris. Première biographie scientifique de l'Amiral de la flotte, cet ouvrage se fonde sur de très importants dépouillements d'archives, publiques, bien sûr, mais aussi privées : les papiers personnels de l'Amiral (que l'on croyait perdus) et ceux de ses collaborateurs, ainsi que sur de nombreux témoignages. Il fait découvrir un personnage clef de l'histoire contemporaine, non sans inviter à une relecture de l'histoire de la France de Vichy.

11/1989

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Notions

L'enracinement. Prélude à une déclaration des devoirs envers l'être humain

" L'enracinement est peut-être le besoin le plus important et le plus méconnu de l'âme humaine. C'est un des plus difficiles à définir. Un être humain a une racine par sa participation réelle, active et naturelle à l'existence d'une collectivité qui conserve vivants certains trésors du passé et certains pressentiments d'avenir. Participation naturelle, c'est-à-dire amenée automatiquement par le lieu, la naissance, la profession, l'entourage. Chaque être humain a besoin d'avoir de multiples racines. Il a besoin de recevoir la presque totalité de sa vie morale, intellectuelle, spirituelle, par l'intermédiaire des milieux dont il fait naturellement partie. " Ce texte a été rédigé entre janvier et avril 1943, alors que Simone Weil était engagée en tant que résistante dans la France libre à Londres. Le général de Gaulle lui avait demandé un rapport afin de prévoir l'avenir de la France après la guerre, car il souhaitait l'établissement d'une nouvelle Déclaration des droits de l'Homme pour la Libération. Simone Weil mourut le 26 août 1943 et ne put achever son écriture. Née en 1909, Simone Weil fut élève de l'Ecole normale supérieure, disciple du philosophe " Alain " , et agrégée de philosophie en 1931. D'abord enseignante en lycée, elle abandonne un temps sa carrière et travaille comme ouvrière, entre autres chez Renault. Militante syndicale et proche des milieux anarchistes, elle s'engage dans les Brigades internationales en 1936 et, malgré son dégoût de la guerre, part se battre en Espagne. Mais elle en revient désillusionnée. Elle quitte la France en 1942 pour New York et, enfin, Londres, où elle rejoint la résistance gaulliste pour la France Libre. Atteinte de la tuberculose, elle meurt le 24 août 1943 dans un sanatorium de Londres, âgée seulement de 34 ans. Son oeuvre est considérée comme l'une des plus marquantes du XXe siècle.

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Romans policiers

Intrigue à Brégançon

Pénélope, la fameuse enquêtrice-conservatrice du Mobilier national, reçoit pour mission de moderniser le fort de Brégançon. Elle y est rejointe par son éternel amoureux, Wandrille, le pigiste qu'elle entraîne dans le plus improbable rôle d'adjoint au cours de ses enquêtes. On leur annonce l'arrivée d'un chef d'Etat étranger, opéré à l'hôpital de Nice, qui doit passer une semaine de convalescence. Ce qui s'annonçait comme un séjour paisible se transforme en une rocambolesque aventure. Quel mystérieux lien peut-t-il y avoir entre le paisible fort servant de résidence d'été aux présidents de la République française et la Résistance ? Une guide-conférencière amie de la mère de Pénélope passionne les visiteurs en racontant les parties de pétanque qui s'y jouaient entre le couple Pompidou et Françoise Sagan, mais aussi comment, à la fin de la guerre, un certain capitaine de Leusse, résistant à la tête d'un petit groupe d'hommes, a pris ce bastion aux Allemands. Et c'est cette inoffensive savante que l'on retrouve poignardée dans la cour intérieure d'un lieu parfaitement clos relié à la côte par une digue très surveillée ! Le suspect ? Wandrille, qu'un détail stupide semble accuser. Pour le défendre, Pénélope va s'intéresser aux secrets du fort. De quelle infirmation cruciale la guide était-elle la dépositaire ? Pourquoi le général de Gaulle a-t-il voulu doter la présidence de cette résidence balnéaire - où il était impossible de se baigner - et où lui-même ne résida qu'une nuit ? A quoi sert réellement le fort de Brégançon ? Pour écrire ce roman, Adrien Goetz a reçu l'autorisation exceptionnelle de visiter l'intégralité du fort, des appartements privés du président aux caves creusées dans le rocher. Il a eu accès aux très discrets entrepôts où, aux environs de Paris, sont conservées les pièces du Mobilier national qui en proviennent. Il a parlé aux descendants du capitaine de Leusse. Une aventure de Pénélope où se mêlent histoire de l'art et grande Histoire.

04/2023

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Critique littéraire

Roger Stéphane. Enquête sur l'aventurier

Roger Stéphane (1919-1994) a été une figure de premier plan de la vie littéraire et journalistique française. Né Roger Worms, d'une riche famille de la bourgeoisie juive parisienne, ce jeune homme frivole, passionné de littérature, homosexuel proclamé, fait très tôt la connaissance de plusieurs grands écrivains qui auront une influence déterminante sur lui, comme André Gide, Roger Martin du Gard et André Malraux, qui le font s'orienter vers la " réflexion engagée ". Entré en résistance au cours de l'été 41, Roger Stéphane est emprisonné deux fois et s'évade deux fois. Le 19 août 1944, alerté par Jean Cocteau, il va libérer l'Hôtel de Ville et, transformé en capitaine de vingt-cinq ans, prend un repos bien mérité au Ritz. En 1950, Roger Stéphane est un des co-fondateurs de L'Observateur, l'ancêtre de l'actuel Nouvel Observateur. Cela ne lui fait pas oublier ses activités d'écrivain, puisqu'il publie un de ses livres essentiels, Portrait de l'aventurier. Il s'engage en faveur de la décolonisation, conseille ses amis Mendès France et Bourguiba. En 1958, il se rallie au général de Gaulle qu'il fréquente jusqu'en 1970 et, à travers la célèbre série des " Portraits-Souvenirs ", devient un des pionniers de la télévision culturelle. A la fin de sa vie, endetté, seul, la plupart de ses amis étant morts, Roger Stéphane organise son suicide en vrai stoïcien. Artiste de la conversation, mêlé de près à tous les combats politiques de son temps qu'il aborda avec une rare lucidité, Roger Stéphane est un personnage clé de sa génération : celle qui eut vingt ans en 1940 et dont ce livre est aussi le portrait. Pour les besoins de cette biographie, la première consacrée à Roger Stéphane, Olivier Philipponnat et Patrick Lienhardt ont interrogé ses proches et puisé aux archives inédites de l'auteur du Portrait de l'aventurier et de Chaque homme est lié au monde.

10/2004

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Sciences politiques

Le deuil du pouvoir. Les cent dernier jours à l'Elysée

La chute est le meilleur révélateur de la tragédie du pouvoir, car elle découvre la vérité de l'homme derrière le dirigeant et expose comme jamais les travers de la comédie humaine. Le constat vaut particulièrement pour les sept premiers présidents d'une Ve République qui conjugue imaginaire monarchique et sacralité populaire du suffrage universel. Afin d'ancrer le propos dans l'histoire, trois chapitres auguraux sont consacrés aux fins de règne des Républiques mourantes : celle dite des ducs enterrée avec Mac-Mahon, la IIIe naufragée avec Albert Lebrun, la IVe sacrifiée avec dignité par René Coty. Fidèle aux précédents livres-chapitres portés par Perrin et Le Figaro, la rédaction associe historiens renommés et grands reporters, chacun racontant les cent derniers jours en fonction d'un président qu'il connaît à la perfection pour avoir écrit sur lui ou l'avoir suivi dans ses fonctions. Chaque contribution, écrite d'un style fluide, est riche en détails et aussi en révélations, par exemple sur la fin dramatique de Georges Pompidou ou l'« abdication » de François Hollande. Elle découvre à la fois le personnage public et l'être intime, sa vie quotidienne, son caractère, sa volonté de s'accrocher jusqu'au bout ou, au contraire, une forme de résignation due à la maladie ou à la conviction de la défaite. Elle dévoile enfin le poids de l'entourage, les coulisses des campagnes et des emblématiques passations de pouvoir. Les bassesses y côtoient l'abnégation et parfois la grandeur. Une grande leçon d'histoire qui en dit beaucoup sur le déclin du pouvoir et la crise politique française, mais aussi sur la force d'incarnation de la fonction suprême et la transcendance qu'elle confère, envers et contre tout, à ses détenteurs. Les auteurs : Alexis Brézet (préface) ; Maxime Tandonnet (Mac-Mahon) ; Jean-Christophe Buisson (Lebrun) ; Georges Ayache (Coty) ; Arnaud Teyssier (De Gaulle) ; Marie-Amélie Lombard-Latune (Pompidou) ; Guillaume Tabard (Giscard) ; Solenn de Royer (Mitterrand, Hollande) ; Philippe Goulliaud (Chirac) ; Charles Jaigu (Sarkozy).

01/2017

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Histoire des idées politiques

Quand les politiques nous faisaient rire

L'humour est un art en politique. L'auteur, qui le pratique lui-même avec talent, nous livre un inventaire désopilant de répliques et bons mots qu'il a glanés tout au long de son parcours. L'humour est un art en politique. Jean-Louis Debré, qui le pratique lui-même avec grand talent, nous livre un florilège désopilant de répliques et bons mots glanés tout au long de son parcours. L'ironie et l'humour étaient des armes fréquemment utilisées par les politiques pour déstabiliser un adversaire, éviter de répondre à un journaliste, convaincre et séduire l'opinion. De Gaulle, Mitterrand, Chirac étaient des orfèvres en la matière. Au Parlement, la petite phrase bien ciselée, percutante, qui déclenche des rires, marque l'auditoire mieux qu'un long discours. Ainsi, Georges Clemenceau lançant : " Vous n'êtes pas le bon Dieu ! " à Jean Jaurès qui lui répond : " Et vous, vous n'êtes même pas le diable ! " Et Clemenceau de riposter : " Qu'en savez-vous ? " Le député André Santini a fait mouche un jour avec cette formule irrésistible à propos du primat des Gaules : " Mgr Decourtray n'a rien compris au préservatif. La preuve : il le met à l'index ! " Ces traits d'esprit se révèlent souvent d'une redoutable efficacité, mais il peut aussi arriver que les arguments auxquels ont recours les orateurs fassent rire à leurs dépens. Tel ce député qui se plaignait que dans son département il n'y ait que trois abattoirs... un nombre très " insuffisant " pour deux cent mille habitants. A travers ce livre, qui fourmille d'anecdotes et de choses vues, l'auteur montre à quel point l'humour est un signe de bonne santé de notre vie démocratique. " Il n'y a pas si longtemps, on pouvait rire de tout ", rappelle-t-il en déplorant que ce ne soit plus le cas de nos jours. Heureusement, Jean-Louis Debré persiste et signe, quant à lui, dans le registre du bon mot, de l'autodérision et de la saillie verbale. Un régal.

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Ouvrages généraux

La Seconde Guerre Mondiale sous le regard de la presse. De Munich à Nuremberg

A travers les revues et les journaux de l'époque, Pascal Roblin revisite les moments marquants de ce second conflit mondial, depuis les lointains prémices de la guerre jusqu'à l'heure des comptes. L'ouvrage démarre sur les étapes importantes de la montée au pouvoir d'Hitler et de sa conquête de l'Europe dans les années 1920-1930 et s'achève avec les condamnations des responsables nazis au procès de Nuremberg en 1946. La plupart des moments forts de cette guerre, et tout particulièrement des faits marquants en France sont exposés : la "drôle de guerre", la débâcle, l'armistice, l'Occupation, la collaboration, Vichy, le statut des Juifs, les rafles, les francs-maçons, le STO, les Chantiers de la Jeunesse, la Résistance, la Libération et le retour de la République, et divers thèmes comme la SNCF, le sport, la mode, la vie culturelle, etc. Des centaines de personnages, célèbres ou non, se côtoient : acteurs et témoins de cette période, engagés d'un côté ou de l'autre, hommes politiques, militaires, journalistes, artistes, intellectuels qui ont façonné ces années, chacun à leur manière, tels Philippe Pétain, Charles de Gaulle, Pierre Laval, l'amiral Darlan, Jean Moulin, Otto Abetz, Jean Luchaire, Charles Trenet, Jean Prouvost ou Albert Camus... Et toujours sous le regard de la Presse. Pascal Roblin a sélectionné plus de 120 périodiques connus et moins connus, nationaux et régionaux autorisés ou clandestins, pour les grands et les petits, principalement issus des riches collections de l'association Le Centre de la Presse (Le Matin, Gringoire, Paris-Soir, Le Canard enchaîné, L'Action française, Au Pilori, L'Auto, Le Petit Echo de la Mode, Pierrot, Téméraire, Le Figaro, Le Parisien, L'Humanité, Les Lettres françaises, etc.). Cet important travail de recherches permet de remettre sous l'éclairage d'aujourd'hui cette mémoire de papier, tous ces périodiques pour la plupart oubliés, formidables témoins de cette période noire de notre histoire.

10/2021

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Romans policiers

Les abimes 2023

Les Abîmes est un recueil d'histoires policières minutieusement sélectionnées par un comité de lecture passionné par le genre policier. Chaque histoire a été choisie pour garantir une expérience de lecture captivante et enrichissante. Chaque récit, avant même sa publication, a côtoyé de près les amateurs du genre policier qui ont trouvé dans ces trois oeuvres, des aventures exceptionnelles. TARMAC SANGLANT de BERTRAND CRAPEZ : Compagnie de gendarmerie Charles de Gaulle, fin des années 90. Un cadavre à moitié congelé est retrouvé éparpillé sur l'une des pistes de l'aéroport de Roissy. Encore un pauvre clandestin mort de froid dans le train d'atterrissage d'un avion en tentant de fuir la misère de son pays. Simple fait divers ? Oui, mais pas seulement... Thomas Lacourt, un jeune appelé, se voit affecté à une enquête qui va le prendre aux tripes. HUGO de MARIE DEVOIS : Magistrat pénaliste, c'est une vocation pour Hugo Mestre. Mais, encore en formation, il s'inquiète de savoir s'il pourra se montrer à la hauteur de ses pairs plus aguerris. Un cadavre dans un motel, le courrier des justiciables, donner des directives à la police sur le terrain : autant d'occasions de découvrir s'il est du bois dont on fait les procureurs. PIERRE BENOIT EN VOIT DE TOUTES LES COULEURS de HERVE GAILLET Ecrivain pittoresque, Pierre Benoit aime à endosser l'identité de l'inspecteur-suppléant Ferdinand Fraisse, détective anticonformiste de la 1ère Brigade Spéciale de Paris qui se consacre aux affaires criminelles. Quand une jeune femme est retrouvée morte dans un confessionnal, il est fermement décidé à trouver qui a tué et pourquoi, avant l'arrivée des autorités officielles. Chaque récit dans "Les Abîmes" est signé par un écrivain français confirmé et déjà publié par d'autres maisons. Leur habileté à captiver l'imaginaire et la curiosité de leurs lecteurs ajoutera une valeur indéniable à votre sélection de livres.

09/2023

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Histoire de France

La défaite française, un désastre évitable. Tome 2, Le 16 juin 1940, non à l'armistice ! 2e édition

La première partie de l'ouvrage évoque les circonstances politiques et militaires qui conduisent le 16 juin 1940 au soir le nouveau gouvernement présidé par Pétain, entraîné par Weygand et rallié par Darlan à faire le choix d'une demande d'armistice. L'acte signé le 22 juin avec les Allemands ne prendra effet que le 25 à 0 heure 35 en même temps que la convention analogue avec l'Italie. Son principal résultat sera d'asservir durablement la France et son économie aux objectifs stratégiques de Hitler. La seconde partie tend à montrer que l'alternative existait et que, si de Gaulle resta longtemps bien seul à le proclamer, sa vision du monde et sa perception de l'honneur du pays furent sur le moment beaucoup plus largement partagées qu'on ne le croit encore aujourd'hui. L'intention de poursuivre la lutte outre-mer avait été jusqu'au 16 juin celle de Paul Reynaud, chef du gouvernement, et de ses principaux ministres, mais également celle du Président de la République et des présidents des deux Assemblées parlementaires. Dans les territoires de l'Empire cette même volonté était partagée par tous les hauts responsables civils et militaires. Ils se déclaraient prêts à suivre le général Noguès, commandant en chef du théâtre des opérations de l'Afrique du Nord, dès lors que celui-ci assurait en avoir les moyens. Le gouvernement britannique poussait à la résistance française et celui des Etats-Unis se montrait déterminé à la soutenir. Si, reconnu par ses pairs comme proconsul d'outre-mer mais s'estimant lâché par la Marine, Noguès se résigna "la mort dans l'âme" à suivre les ordres de son gouvernement, il n'est pas interdit de s'interroger sur les perspectives qui auraient été offertes à la France par une "Hypothèse Noguès" de poursuite de la guerre, en contrepoint de ce que fut dans la réalité la "logique de l'armistice" signé par Vichy.

01/2014

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Histoire de France

J'ai voulu voir. Lettres d'Alégrie

Gilles Caron fut l’un des plus grands photographes du XXe siècle, ses photos des émeutes de mai 68 sont aujourd’hui connues de tous (notamment celles des émeutes de mai 68, la geurre des Six-jours, etc.) Il a immortalisé les stars de l’époque (Brigitte Bardot, Jacques Brel ou François Truffaut) avant de disparaître tragiquement au cours d’un reportage à l’âge de trente ans. En juin 1960, il fut envoyé en Algérie, comme parachutiste au sein du 3e régiment d’infanterie de marine. Là-bas, il continua d’entretenir une correspondance fournie, commencée dans son enfance, avec sa mère. Tour à tour drôles et sérieuses, légères et inquiètes, ces lettres (environ 300), retrouvées et retranscrites par la femme de Gilles Caron, Marianne Caron Montely, nous dévoilent, avec une intensité bouleversante, la tendresse sans limites qui lie une mère à son fils. Ce dialogue de toute une vie leur est indispensable, à l’un comme à l’autre, et balaie tous les sujets de conversation : des problèmes dentaires de Gilles au référendum du général de Gaulle ; ils discutent de lectures, cinéma, peinture, mais aussi de la vie quotidienne, la famille ou l’appartement que « Mame » prépare pour le retour de Gilles. Leur sujet principal reste la guerre d’Algérie : les lettres échangées entre 1960 et 1962 apportent un éclairage formidable, précis et vivant sur ce terrible conflit. C’est probablement en Algérie que se sont développés la curiosité de Gilles Caron et son besoin de se trouver au cœur de l’action, qualités déterminantes pour la carrière de photographe qu’il entame à son retour. Gilles veut témoigner pour « se situer dans le monde ». Dès 1960, au cœur de la tourmente, il écrivait à sa mère : « Je n’arrive pas à comprendre comment je ne suis pas planqué dans un service à Alger. Enfin, oui, je sais, j’ai voulu voir… »

01/2012

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Histoire de France

De la Ve République au néoféodalisme

La société française est en crise. Les grands repères sont brouillés. Le poids de l'Etat n'a jamais été aussi lourd et son autorité jamais aussi faible. Des pans entiers de souveraineté ont été transférés à des fonctionnaires autocrates. Sur les décombres de la nation, le féodalisme, modèle de société que l'on pensait appartenir au passé, refait surface. À maintes reprises, dans ses heures les plus sombres, la France a tenté de renouer avec ce mode de gouvernance. Au cours des XIXe et XXe siècles, les tentatives pour restaurer l'ordre ancien ont échoué, l'Etat étant suffisamment fort pour les contrer. Après l'épisode vichyste et les errements de la IVe République, la guerre du Vietnam, la crise algérienne... le Général de Gaulle était parvenu à faire croire à une restauration de l'Etat. Les événements de Mai 68 ont sonné le glas de ces illusions. Le Général parti, les vieilles tendances néo-féodales reprenaient le dessus et sous la longue présidence de François Mitterrand, le processus de décomposition de la nation et de l'Etat, amorcé dès la Ve République, connaîtra une formidable accélération. Sous les habits de la modernité, les grandes seigneuries triomphent : technocrates à la tête des administrations, barons des entreprises du CAC 40, princes des médias, rivalisent face à un pouvoir d'Etat devenu moribond, si ce n'est complice. La classe ouvrière et la petite bourgeoisie sont les grandes victimes d'un pouvoir émietté incarné par la bureaucratie, les associations caritatives et les nouveaux " évêques verts " chargés du salut de nos âmes... La tentation pour le néo-féodalisme semble l'emporter sur une République vacillante : renversement des valeurs, retour des corporations, remplacement de la " sécurité sociale " par la " charité sociale ", ghettoïsation des banlieues, victimisation de leurs habitants, réveil du corporatisme, du fanatisme et du sentiment de culpabilité chez les Français... l'auteur met en garde contre les effets à long terme de ce néo-féodalisme sur l'Etat, la Nation et les valeurs démocratiques.

09/2011

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Histoire de France

LE CINQUIEME POUVOIR. La culture et l'Etat de Malraux à Lang

Que reste-t-il de la politique culturelle des années Malraux, Pompidou, Lang qui vont de 1959 à 1993, voire 1999 ? L'affaire Landowski-Boulez, l'affaire Langlois, le scandale de l'exposition de 1972, la " sébile et le cocktail Molotov " de Maurice Druon, la tenue Thierry Mugler de Jack Lang à l'Assemblée nationale, l'affaire des colonnes de Buren, l'affaire de la cession de la Cinquième chaîne à Berlusconi... ? Ces affaires, ces scandales, ces anecdotes, Claude Mollard les a réunis par brassées pour mieux nous faire comprendre les forces qui transforment en profondeur la vie culturelle : le pouvoir innovateur des artistes, les budgets, les médias, les collectivités territoriales, le droit des auteurs, les publics, les enseignements artistiques, la professionnalisation des métiers culturels. Jamais une politique n'aura connu autant de bouleversements et mieux exprimé en même temps de nouvelles manières de faire et de vivre la politique. Comme si la politique culturelle, son pouvoir d'exaltation, ouvrait une alternative à la politique politicienne. De Malraux à Lang se jouent aussi les destins des ministres de la culture. Au couple de Gaulle-Malraux s'oppose le couple Mitterrand-Lang. Face à la statue du commandeur de Malraux se dresse l'image du Don Juan culturel qu'incarne Jack Lang, dans son meilleur rôle. Mitterrand et Lang, dont les relations complices sont décryptées à travers une abondante et inédite correspondance, renouvellent profondément la vie culturelle nationale et internationale, mais aussi le visage du socialisme à la française. Claude Mollard a écrit cette première histoire des politiques culturelles de la Ve République en acteur influent des années Pompidou et des années Lang. Tour à tour inventeur du Fonds d'intervention culturel, constructeur du centre Pompidou, conseiller de Jack Lang, fondateur de la Délégation aux arts plastiques, consultant en ingénierie culturelle, il se révèle ici historien, maniant une plume alerte et caustique, qui nous introduit dans une galerie de portraits des "grands" du petit monde culturel et nous ouvre des perspectives pour le XXIe siècle.

10/1999

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Ethnologie

Du point de vue de l'ethnicité. Pratiques françaises

Depuis une vingtaine d’années, les discussions tantôt politiques, tantôt scientifiques autour du « modèle républicain français d’intégration » témoignent implicitement d’un malaise face à cette question, tout en l’occultant dans la pratique. Finalement, ce qui pose problème aujourd’hui n’est pas tant le principe d’égalité des droits que la difficulté contemporaine à l’assurer dans la réalité. Crise économique, chômage, ségrégation urbaine associée à une répartition territoriale des inégalités sociales, ou encore la manière dont la xénophobie se banalise dans le discours politique sont quelques-uns des facteurs qui ont fait apparaître des pratiques et discours discriminatoires où « la culture d’origine » est souvent surinvestie et appréhendée de manière négative. Aussi la question de l’« ethnicité » réduite à sa dimension politique étatico-nationale a-t-elle pour effet de limiter la compréhension des réalités quotidiennes associées aux situations hiérarchisées dans lesquelles se jouent des relations interethniques. Plutôt que de s’intéresser aux prétendus « problèmes » que pose l’immigration, anthropologues, géographes, sociologues, mais aussi un juriste, une psychosociologue, un documentariste et un économiste ont choisi dans cet ouvrage d’interroger les enjeux auxquels ceux-ci renvoient. Au fond, il s’agit de considérer que la « différence » des populations nommées « immigrées », « deuxième génération », « gens du voyage », existe peu en tant que telle, qu’elle est le résultat de rapports sociaux sociologiquement et historiquement construits entre différents acteurs, et inscrits à un moment donné. Chantal Crenn est maître de conférences en anthropologie à l’université Michel-de- Montaigne Bordeaux III, IUT Département « Carrières sociales » et chercheure à l’UMI 3189 ESS-CNRS-Bamako / Dakar / Ouagadougou / Marseille. Laurence Kotobi est maître de conférences en anthropologie au Département d’Ethnologie et d’Anthropologie sociale de l’université Bordeaux-Segalen et chercheure à l’UMR 5185-ADES-CNRS / université Bordeaux-Segalen. Avec les contributions d’Hélène Bertheleu, Bernard Chérubini, Henri Courau, Dominique Crozat, Denys Cuche, Angélina Etiemble, Mohamad Fazani, Zahia Kessar, Gaëlla Loiseau, Abdourahmane Ndiaye, Dragoss Ouedraogo, Yves Raibaud, Claire Schiff et Maryse Tripier.

02/2012

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Romans historiques

L'Empire Tome 3 : Le Désamour

Écrivain, journaliste, Alexandre Kerner a la cinquantaine dans les années 30. La France célèbre alors la puissance de son empire colonial qu'il connaît bien. Des bords du Congo au Sahara, de Saigon à Alger, il l'a parcouru, a éprouvé comme tant d'autres cet " envoûtement " que provoque la découverte de l'Afrique et de l'Asie. Depuis, il ne cesse de dénoncer dans ses écrits les brutalités de la " possession " coloniale. Il est loin d'imaginer que la partie la plus dense et la plus douloureuse de sa vie ne fait que commencer. Épris d'une jeune Algérienne, il adopte un enfant africain Anta Zerbo. Par le biais d'une ancienne maîtresse, Élisabeth Stein, il côtoie le milieu anticolonialiste et fait la connaissance de Malraux, Césaire, Senghor, ces jeunes intellectuels qui veulent secouer la tutelle coloniale, mettre " la négraille debout ". Emporté par les événements et la guerre - il a rejoint de Gaulle -, il assiste aux premiers troubles qui secouent le Constantinois en 1945, puis au chaos de Diên Biên Phu en mai 1954, et, en novembre de la même année, au début de la guerre d'Algérie. Kerner est tour à tour témoin et acteur, jusqu'à ces jours sombres de juillet 1962 où il va retrouver Yasmina Khedda. Le couple qu'il forme avec elle va se déchirer au fil de ces années qui bouleverseront inéluctablement le destin de tous les personnages de ce grand roman du " désamour ", - lequel se termine aujourd'hui car, entre la France et les peuples qu'elle a colonisés, c'est l'impossible oubli. Les passions ont été trop fortes. Et Max Gallo ne cache rien de leur violence, mais aussi des élans et de l'espoir qui les portent. Voici la première saga romanesque qui raconte l'envoûtement, la possession, la désaffection qui ont fait naître et mourir l'Empire français. Dans cette tourmente héroïque et cruelle, L'Empire retrace les vies écartelées, mais si souvent généreuses, de ceux qui s'aimaient en s'opposant.

09/2004