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Margot Deage

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Théâtre - Essais

La Décentralisation théâtrale dans les Hauts-de-France 1945-1991

Normal021falsefalsefalseFRX-NONEX-NONE / Style Definitions / table. MsoNormalTable {mso-style-name : "Tableau Normal" ; mso-tstyle-rowband-size : 0 ; mso-tstyle-colband-size : 0 ; mso-style-noshow : yes ; mso-style-priority : 99 ; mso-style-parent : "" ; mso-padding-alt : 0cm 5. 4pt 0cm 5. 4pt ; mso-para-margin : 0cm ; mso-pagination : widow-orphan ; font-size : 12. 0pt ; font-family : "Cambria", serif ; mso-ascii-font-family : Cambria ; mso-ascii-theme-font : minor-latin ; mso-hansi-font-family : Cambria ; mso-hansi-theme-font : minor-latin ; mso-fareast-language : EN-US ; } Ce volume, via études, tableaux, iconographies... fait le bilan d'un demi-siècle d'histoire de la décentralisation théâtrale dans les Hauts-de-France, et en dégage l'originalité artistique et culturelle français de la seconde moitié du XXe siècle. La région des Hauts-de-France (anciennement Picardie et Nord-Pas-de-Calais) a été comme d'autres régions françaises parties prenantes de ce que l'on appelle " l'aventure de la décentralisation théâtrale ". Mais si l'on retient les noms de Reybaz, de Robichez, ou de structures qui pour une grande part existent encore aujourd'hui, on connaît peu leur parcours et leur place dans l'histoire des politiques publiques de ces dernières décennies. Qui furent les acteurs locaux de cette aventure ? Quels réseaux ont été mis en place, par quelles tutelles, selon quelle logique politique ? Quel bilan peut-on tirer de cette période - de l'après-guerre aux années 1990 - qui virent l'essor du Centre Dramatique du Nord ou de la Maison de la Culture d'Amiens ? Comment interpréter les heurs et malheurs des compagnies, connues ou moins connues, qui sillonnèrent ce territoire ? Cet ouvrage, à travers études, entretiens et documents iconographiques, vise à mettre au jour une mémoire pour une bonne part effacée, et à en dégager l'originalité dans le paysage artistique et culturel français de la seconde moitié du XXe siècle.

10/2023

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Ouvrages généraux

Moïse ou la Chine. Quand ne se déploie pas l'idée de Dieu

" N'est-il pas temps d'enquêter sur " Dieu " au-delà de la croyance ou de l'athéisme – du pour ou contre Dieu – et d'abord sur la grande affaire que Dieu a provoquée culturellement en Occident ? Et même qui, pour une si large part, a fait l'" Occident "... Je dégage ici des partis pris majeurs de l'idée de Dieu en explorant l'écart ouvert en vis-à-vis par la langue et par la pensée chinoises où la figure de Dieu, entrevue aux premiers temps de la civilisation, ne s'est pas déployée ; comme telle, n'a guère intéressé. Quel enseignement tirer de ce dévisagement pour le temps présent où l'idée de Dieu, en Europe, est en retrait ? Ne peut-il servir à la déconstruire plutôt qu'à la rejeter ? Ce faisant, j'interroge la philosophie à nouveaux frais en la confrontant à un autre avènement possible de la pensée. Si " Dieu " n'y sert plus de clef de voûte à la vie comme à la vérité, ou s'il n'est plus porteur de Sens ? Car fallait-il penser la Vérité ? Ne suffisait-il pas d'élucider la cohérence du grand Procès du monde (le " Ciel "), d'en éprouver la " viabilité " infinie (le tao) ? Comme le divers des cultures est le nouvel horizon du monde, il s'agit également, en suivant cette piste, de penser les conditions d'un dialogue interculturel qui soit effectif. Ou comment penser entre des langues et des pensées ? Les plus grands textes de la Chine ancienne, relus ici, serviront du coup d'introduction à la pensée chinoise. Celle-ci n'y est plus alignée sur la philosophie européenne – puisqu'elle s'explore par écart d'avec elle – mais interrogée dans ses ressources et ses présupposés. De là se détachent aussi quelques orientations majeures, entre civilisations, dont l'enjeu géopolitique est à méditer pour s'orienter dans l'avenir. " F.J.

01/2022

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Littérature française

Les jalons du temps

Ce livre original plonge dans l'heuristique, dieu, l'amour de la vie, les grands philosophes, Chomsky, Nietzsche, Platon et Spinoza. L'auteur assoit son propos sur une multitude de sujets, notamment le problème du temps, de l'Europe, de l'origine de la langue, de la musique de Schumann, du Maréchal Ney, du tragique d'Othello, de la joaillerie française, tout y passe. Le doute de l'esprit, l'humour des situations, la présence ou l'absence d'un dieu vaincu par lui-même, la mesure de ce qui n'est pas mesurable, la falsification de toute théorie scientifique traduit cette maïeutique en action. Nous vivons dans un siècle d'apparence, d'images manipulées, de guerre de communication, dans le champ des 1/2 mensonges face à la résurgence des nouveaux ayatollahs, les fils spirituels des Maîtres de l'Inquisition que tous les européens gardent en mémoire dans leur inconscient collectif. Ce livre est un moment thucydidéen, un rappel pour nous aider à comprendre la puissance du sens des mots et à confirmer que l'action doit être intelligente pour être morale. Puissiez-vous à la fin de cette lecture vous poser la question du sens des mots, de leur usage, de leur capacité à nous guérir ou nous réparer afin de nous rendre acceptable et heureux le relativisme de nos vérités ? La question qui vous restera à la fin de cette lecture sera évidemment celle-ci : L'auteur a-t-il réussi, vis-à-vis de son lecteur, à éviter d'imposer quel serait l'exact sens de ses mots à lui, afin d'initier cette recherche d'une métaphilosophie, d'une philosophie libre et neutre, enfin dégagé des à priori et des attendus ? La question se terminera invariablement par un point d'interrogation, la recherche de l'exactitude et de l'impartialité, grâce à l'intelligence appliquée à la compréhension du monde.

09/2014

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Théâtre

Théâtre populaire et représentations du peuple

La question du théâtre populaire occupe nombre de débats sur les pratiques théâtrales contemporaines. Elle est de celle qui suscite des avis et des partis pris tranchés. pour célébrer avec nostalgie un temps révolu ou pour dénoncer avec vigueur un supposé élitisme des scènes d'aujourd'hui. Les noms de Firmin Gémier. de Romain Rolland, de Maurice Pottecher, de Jacques Copeau ou de Jean Vilar sont brandis comme guides et modèles d'un théâtre public en crise, qui semble rechercher dans le passé des sources de légitimité politique. Pourtant, les discours restent muets ou elliptiques sur les contributions spécifiques de ces artistes à l'histoire du théâtre. Ce volume entend contribuer à combler cette lacune. en replaçant chaque expérience dans sa singularité. Grâce à la participation de spécialistes de différentes disciplines (Etudes théâtrales, Lettres, Histoire et Sociologie), l'ouvrage prête une égale attention aux projets politiques et aux réalisations esthétiques, en interrogeant la construction historique de ce qui est loin de former un ensemble homogène et transhistorique. Au-delà d'une approche trop souvent globalisante et uniforme du théâtre populaire. le tableau qui se dégage témoigne des réalités contrastées d'un mouvement politique et esthétique, qui émerge au tournant du XIXe et du XXe siècle, en même temps que la modernité artistique, dans un contexte politique où se mêlent les soubresauts des crises politiques passées et présentes et le développement de l'instruction publique et de l'éducation populaire. La perspective historique choisie, parce qu'elle cherche à saisir les héritages et les résurgences, les points de convergence et les facteurs de divergence, le rôle de l'événement et le poids de l'histoire, rend compte des effets de distorsion entre mémoire et histoire. L'ouvrage propose donc un retour vers le passé pour mettre en lumière les usages contemporains de la référence au théâtre populaire et les malentendus que contribue à développer la méconnaissance d'une réalité historique.

06/2010

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Critique littéraire

Inquiétudes et reconstruction. Essai sur la littérature d'après-guerre (1931)

Dans une période particulièrement féconde en grands essais, 1931 est une année elle-même remarquable par l’abondance et la qualité des ouvrages qui paraissent. Est-ce, comme de nombreux auteurs l’affirment, pour célébrer la « fin de l’après-guerre » ? A la volonté d’analyser et de comprendre la période, Benjamin Crémieux ajoute celle de prévoir. Quelles seront les conséquences littéraires, mais aussi, et on serait tenté de dire donc- morales, psychologiques, politiques, de ce courant d’inquiétude qui a traversé les générations depuis la guerre ? Crémieux, avec son optimisme naturel parie sur une reconstruction brillante et pour cela dresse, comme à son habitude, un panorama des mouvements, des tendances, des auteurs qui contribuent à donner son identité et sa couleur à la période. Sans trancher, il propose des hypothèses, parie sur des possibles, dégage des probabilités. Ainsi, tout ce qui a pu sembler excessif, caricatural, désespéré, voire nihiliste dans la production de l’après-guerre est pour lui, dans le même temps, le terreau d’une grande littérature future, d’un humanisme nouveau, peut-être d’un classicisme refondé. En 1931, ne pouvait-on pas en effet, croire à la fin de l’après-guerre et, sans faire preuve d’aveuglement parier sur l’unité plutôt que sur la discorde, sur l’Europe et sur la paix plutôt que sur la destruction et sur le triomphe des nationalismes ? Ce n’est pas sur la littérature que Crémieux se trompe, c’est sur son pouvoir, elle sera en effet impuissante à empêcher que cette après-guerre rapidement ne se transforme en avant-guerre. Les écrivains quand à eux devront prendre parti, se classer, choisir. Viendra le temps de l’engagement. Cet engagement, Crémieux, l’homme des livres, le méridional prudent et sceptique ne s’y dérobe d’ailleurs pas, il meurt en déportation en avril 1944. Il nous laisse trop peu de livres et le témoignage d’un intellectuel exemplaire de cette période qui est devenue l’entre-deux-guerres.

10/2011

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Spécialités médicales

Les addictions. Panorama clinique, modèles explicatifs, débat social et prise en charge, 2e édition

L'addictologie est désormais une discipline médicale à part entière, donnant lieu à des formations spécifiques, mais la notion même d'addiction reste controversée. Certains n'y voient que la promotion abusive de symptômes au rang de maladie; d'autres dénoncent une médicalisation outrancière du quotidien et le retour, sous couvert de santé publique, d'une nouvelle forme d'hygiénisme. A contrario, certains spécialistes des toxicomanies ou de l'alcoolisme s'opposent à la mise de la sexualité compulsive, du jeu pathologique, voire du tabagisme sur le même plan que ces maladies dramatiques; mais une telle démarcation mène à ne pas prendre en compte l'usage " festif ", " récréatif " ou " assumé " des produits, illicites ou non. Pour ne pas s'enliser, il importe de reconnaître que c'est toujours la rencontre singulière entre un sujet et une expérience qui conduira ou non à l'engagement dans un processus morbide. Le présent ouvrage, nouvelle édition mise à jour et complétée des Addictions, paru en 2002 dans la collection U, commence ainsi par cerner en quoi l'addiction se distingue de l'engagement passionnel ou de l'habitude invétérée : clairement définie, cette pathologie du lien pose de façon nouvelle les questions du choix et de la liberté. Puis il dégage les éléments structuraux des formes addictions les moins discutées pour conduire à une vision globale et montre combien une optique multi-axiale et transdisciplinaire rend caduques les traditionnelles querelles d'écoles : la construction de modèles intégrés permet de repenser les frontières entre maladie et symptôme, voire entre normal et pathologique. La prise en compte des dimensions psychologiques, sociologiques, biologiques conduit enfin à des propositions thérapeutiques et préventives propres à hisser la prise en charge des addictions au rang de modèle en psychiatrie et en psychopathologie. Cet ouvrage répond ainsi aux besoins tant de ceux qui veulent appréhender en connaissance de cause des pathologies qui s'inscrivent au cœur du social que de ceux qui sont engagés dans la démarche de soins (médecins, psychologues, personnel infirmier, travailleurs sociaux) ou se destinent à l'être.

03/2006

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Philosophie

D'une philosophie à l'autre. Les sciences sociales et la politique des modernes

À l'origine, avec Socrate, la philosophie est une forme singulière de discours par lequel, selon Max Weber, on «coince quelqu'un dans un étau logique». Acte politique de résistance à un certain dévoiement de la parole publique et politique, le dialogue philosophique exige de ses interlocuteurs non plus qu'ils se conforment à un type de vérité susceptible d'exposition doctrinale, mais qu'ils entrent dans sa recherche commune - que la vie commune se reconfigure à travers ce type d'expérience dont la philosophie dégage le socle. Or, la situation change du tout au tout avec l'émergence au XIXe siècle des sciences sociales qui font leur miel, à l'âge démocratique, de la connaissance relative au gouvernement des hommes, aux groupements qu'ils forment, aux liens qui les rassemblent, aux régimes de pensée et d'action qu'on peut y rattacher. Auguste Comte appelle à passer de la philosophie métaphysique à une autre, positive, dont la seule fonction, ancillaire et résiduelle, est d'aider à la clarification et à l'articulation méthodologiques des travaux scientifiques. Assurément, à la manière de la Grèce ancienne, les sciences sociales ont imposé un nouvel «état logique» au discours public, opposé leur résistance mentale et normative à une conjonction délétère entre parole et pouvoir politique, et, en définitive, modifié la perception que les individus ont de leur existence dans leur situation sociale et politique en même temps qu'elles inventent des manières d'agir sur cette situation même. L'enfermement des disciplines institutionnalisées dans leur champ respectif acheva de les convaincre que la philosophie était seconde par rapport à leur rationalité propre. C'est justement à l'articulation de ces disciplines et ambitions, démontre Bruno Karsenti, que la philosophie doit se déployer : si le discours des sciences sociales est bel et bien requis par le développement des sociétés modernes en ce qu'elles sont vraiment démocratiques, la philosophie se doit, elle, d'interroger cette exigence par-delà toute contrainte imposée par la division en disciplines particulières.

02/2013

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Sports

Captain speaking. Inventaire malicieux à l'usage du passager inquiet (ou pas)

Inventaire malicieux à l’usage du passager inquiet Pour quelle raison embarque-t-on toujours dans un avion par le côté gauche ? Savez-vous qu’il n’y a aucune raison de s’inquiéter lorsque vous voyez à travers le hublot une épaisse fumée s’échapper de l’aile ? Pourquoi votre déodorant se répand-il toujours au fond de votre trousse de toilette au moment de l’atterrissage ? Et que signifie cette phrase vaguement inquiétante qui marque le début de chaque vol : «Armez les toboggans» ? Mêlant informations utiles et insolites, statistiques (presque) rassurantes et anecdotes espiègles glanées par un commandant de bord pendant 25 ans, cet abécédaire ludique s’adresse à tous les curieux, mais aussi à tous ceux qui restent circonspects à l’idée de prendre l’avion. Extraits choisis : M comme Médecin : Il y a toujours un médecin à bord. Sont-ils organisés entre eux pour que cette affirmation soit juste ? Le fait est qu’à chaque fois qu’un passager fait un malaise et qu’une hôtesse prend le micro pour demander «Y a-t-il un médecin à bord ?», quelqu’un se lève. La question «Y a-t-il un pilote à bord ?» est réservée aux films à l’humour décapant. S comme Scratch : L’avion y s’est scratché est une désolante déformation d’un anglicisme évoquant un accident aérien. On dit crash et se crasher, un point c’est tout. Et on évite surtout d’en arriver là : l’entrée Statistiques est là pour en témoigner. T comme Traînées dans le ciel : On peut quelquefois observer en levant la tête deux avions qui semblent à proximité, dont l’un dégage une traînée et pas l’autre. Il faut alors en déduire qu’ils ne sont pas à la même altitude. Et ça tombe bien parce que, vu du jardin, ils allaient droit l’un vers l’autre.

05/2016

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Esotérisme

Grigori Petrovitch Grabovoï. L'homme des codes de guérison miracle

À des époques cruciales ou la laideur et la déchéance de l'esprit humain est à son paroxysme, des êtres très évolués, s'incarnent sur Terre pour prêter main forte à l'humanité. En 1963, la Russie a vu naître Grigori Petrovitch Grabovoï, un homme d'une extraordinaire beauté et d'une incroyable humanité. On le dit en contact direct avec le divin. Ceux qui l'ont rencontré témoignent de l'immense douceur qui se dégage de son aura. Poursuivant les missions de Moïse, de Pythagore, de Jésus-Christ et d'autres prophètes, il nous conduit vers une ère nouvelle de liberté et de responsabilité totale, dans une démarche d'Amour inconditionnel et de respect à l'égard de toute la planète. Son enseignement portant sur la guérison et sur le salut global est révolutionnaire et sans précédent. Il a mis au point des combinaisons chiffrées pouvant ressusciter des personnes décédées et guérir de toutes les maladies connues et inconnues. Des centaines de personnes en phase terminale de cancer et de sida ont été guéries. Des dizaines de ces guérisons sont certifiées par l'ONU et par la médecine traditionnelle et prouvées également par déclaration notariée des bénéficiaires. En plus de ces dons extraordinaires, Grigori Petrovitch Grabovoï possède des capacités exceptionnelles de téléportation de matière physique à n'importe quelle distance. Il est capable de changer les pièces d'un avion en plein vol… Utilisant sa clairvoyance, il en a examiné à distance des centaines, ainsi que la station orbitale "MIR" et le vaisseau spatial "ATLANTIS", alors en très grave danger. De telles réalisations scientifiques n'ont jamais été concrétisées auparavant. Comme Roger Bacon et d'autres de ses prédécesseurs, Grigori Petrovitch Grabovoï paie par la trahison, l'humiliation, l'emprisonnement, l'isolement et l'incompréhension des hommes, son acceptation en tant que porteur de lumière et d'espoir sur une terre qui se montre toujours inhospitalière aux êtres supérieurs…

11/2012

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Philosophie

L'INTELLIGENCE DU SENSIBLE. Essai sur le dualisme cartésien

Pour quelles raisons aimons-nous une personne plutôt qu'une autre ? Pourquoi l'esprit, sitôt uni au corps, éprouve-t-il d'abord de la joie, puis toutes les "passions de l'âme" ? Pourquoi cette joie sensible peut-elle être par la suite une joie intellectuelle ? Quelle est la part du sensible et de l'intellectuel dans les passions de l'âme, dans les perceptions de l'esprit ? Ou bien encore, pourquoi, lorsqu'un morceau de cire, approché du feu, change de forme, disons-nous que c'est bien la même cire qui a changé d'aspect ? Pourquoi, lorsque nous voyons un triangle dessiné sur du papier, c'est au "véritable triangle" que nous pensons et non à la figure que nous avons sous les yeux ? Ces questions, classiquement propres à la philosophie, sont aujourd'hui reformulées à leur manière par les biologistes ou les cognitivistes - les philosophes de l'esprit. Or, elles ne peuvent trouver de réponse que si, préalablement, la scène philosophique et scientifique n'est plus hantée par le spectre du dualisme cartésien. L'expression, devenue courante, désigne l'opposition du corps et de l'esprit. La philosophie véritable et si concrète de Descartes montre, au contraire, que l'homme fait distinctement et indissociablement l'expérience de la pensée et de son existence corporelle. Pierre Guenancia dégage, de la lecture de Descartes, une conception de l'esprit comme puissance de comprendre et aussi de vouloir, à contre-courant des théories qui voudraient réduire l'esprit au cerveau ou l'identifier à un ordinateur. A la différence, en effet, du corps, composé de parties elles-mêmes décomposables en de plus petites, l'esprit humain se manifeste tout entier et uniquement dans le fait de penser. Et nul autre que celui qui pense ne peut l'expérimenter : l'esprit est partout où il y a conscience d'agir, de voir, de sentir. Pour reprendre une formule de Descartes, c'est l'âme qui sent et non le corps.

10/1998

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Critique littéraire

Les pages immortelles de Suétone. Les Douze Césars

Rien de plus ennuyeux que Suétone et ses litanies interminables et désordonnées des tares, de la démence, des meurtres et des méfaits, de la mort enfin, toujours violente, des douze Césars dont il aligne les biographies. Si, peut-être : D.A.F. de Sade, le plus soporifique des romanciers. C'est en substance ce que déclare Roger Vailland au commencement de ce livre. Sa lecture structurale — qui s'efforce de trouver les constantes dans les variations, d'en comprendre les logiques, bref, de dégager les lignes de fond — consiste à réorganiser les douze récits selon l'analyse qu'il en fait. En dehors de cette reconstruction, opération majeure, il intervient peu, laissant toute sa place à l'oeuvre de Suétone, dont il nous donne, tout simplement, les clefs et le mode d'emploi. Ce procédé a un double avantage : il relègue au second plan l'océan fastidieux des anecdotes, des exemples et des faits dont la lecture nous étouffait ; il dégage et met au premier plan une analyse du césarisme, c'est-à-dire de la domination des princes portés au pouvoir par la démocratie, mais revêtus d'un pouvoir absolu. Voilà donc un livre utile, comprenons-nous aussitôt ! Passent dans ces pages publiées en 1962, trois ans avant la mort de Vailland, les fantômes discrets mais bien là de Joseph Staline et de Charles de Gaulle... Nous n'insisterons pas sur Staline : la cause est (fort mal, hélas) entendue. Mais de Gaulle, version moderne, soft, à la française, du césarisme, associé en passant aux tyrans sanguinaires de l'Empire romain ! De Gaulle, élu au suffrage universel par le peuple français, sous condition d'une Constitution qui donne presque tous les pouvoirs au Président de la République et plombe notre pays depuis 1958 ! De Gaulle, ne l'oublions pas, chassé dix ans plus tard par le même peuple français ! Voilà qui donne à penser. Vailland conclut : " Prudent Suétone. Il nous a quand même dit tout ce que nous devions savoir de nos futurs cauchemars ".

01/2019

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Poésie

Gloire féminine

"Gloire féminine" est un recueil qui a pour fils conducteurs les thèmes de l'Amour, la Femme, le Poète, la Poésie, le Voyage. On recensera également les thèmes suivants : Royauté, Culture, Guerre, Mystère, Nostalgie, Rêve, Beauté, Voyages dans le temps : Antiquité, Moyenâge... et l'espace : Vikings, Babylone, Egypte... Les poèmes mettent en avant la Femme universelle de tout lieu et de toutes époques, et se déclinent dans une recherche d'émotion visant à faire s'identifier le lecteur qui comme dit dans le poème "Gagner les coeurs" (sorte de pacte de lecture) est appelé dans l'idéal à garder en mémoire les vers généreusement offerts par le poète. Le Voyage en rimes se veut ainsi aussi bien géographique, temporel qu'émotionnel. Un champ lexical étendu sert d'écrin au poème, de façon diversifiée avec enrobage mythologique, pictural, mystique, médiéval, civilisationnel, maritime... On notera une association de termes dans "la jongle" grammaticale dans le poème "Notre amour le sera". Le poème "Qu'y a-t-il de plus cher ? " résume une dévotion réappuyée à la femme, épouse, mère, amante... Au niveau du message dégagé, dès le poème liminaire, l'hommage à la gloire de la femme aimée est affirmé : Je vous parle d'une femme "je me veux écrire hommages glorifiant son éternelle authenticité." Il y a des accents chevaleresques dans "En vers et contre tous". Cupidon guide la plume avec constance et variété, tout en évitant agréablement l'écueil du Don-Juanisme. Style et vocabulaire mettent en avant une recherche de qualité de termes soigneusement choisis et harmonieusement combinés dans le respect des règles du genre : la poésie. La rime est bien présente tandis que la métrique est libre. L'écriture, résolument poétique, est romantique et ponctuée de discrètes touches érotisantes. Sur le plan de la chronologie du recueil, nous sommes en présence d'une touchante traversée de vie linéaire auprès de l'élue, l'égérie et Muse du poète dans un bel engagement tout en loyauté.

03/2022

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Littérature érotique

Les Onze mille verges ou les Amours d'un hospodar. Un roman de Guillaume Apollinaire

Les Onze Mille Verges ou les Amours d'un hospodar est un roman pornographique de Guillaume Apollinaire (le plus connu de l'auteur), publié en 1907 et simplement signé de ses initiales ("G. A".). Résumé et analyse Il relate l'histoire fictive d'un hospodar moldovalaque, Mony Vibescu, dans un périple qui le mène de Bucarest à Paris, puis dans l'Europe entière et finalement à Port-Arthur (en Chine), où il meurt flagellé par un corps d'armée, accomplissant ainsi sa destinée pour avoir failli à son serment : "Si je vous tenais dans un lit, vingt fois de suite je vous prouverais ma passion. Que les onze mille vierges ou même les onze mille verges me châtient si je mens ! " Le parcours du héros est ponctué de scènes notablement crues, où Apollinaire explore toutes les paraphilies de la sexualité avec une volonté évidente d'éclectisme : le sadisme alterne avec le masochisme, la zoophilie avec l'ondinisme, la scatophilie avec le vampirisme, la pédophilie avec la gérontophilie et la nécrophilie, l'onanisme avec les orgies, le saphisme avec la pédérastie... L'écriture est alerte, l'humour (noir au besoin) constamment présent, et l'ensemble du roman dégage une impression de "joie infernale" , qui trouve son apothéose dans la scène finale. Historique La paternité du texte a été longtemps discutée car il n'a jamais été revendiqué explicitement par son auteur. Si l'attribution à l'auteur d'Alcools ne fait aujourd'hui plus de doutes, en 2001 le libraire parisien Jean-Pierre Dutel a découvert que le chapitre "La Blanche Hermine" est composé à partir de deux extraits du roman Odor di femina, amours naturalistes d'Edmond Dumoulin (éd. Auguste Brancart, 1890) et que le reste de l'ouvrage est une traduction adaptée de Kinder-Geilheit ("Lubricités enfantines"), roman publié anonymement à Berlin vers 1900 (Laute's Volksbuchhandlung). Cette deuxième "source" apparaît précisément sous la plume d'Apollinaire dans son carnet de note à la date du 2 mars 1905

02/2023

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Histoire des religions

La Bible restituée

Beaucoup d'ouvrages dits sacrés, qu'ils soient bien ou mal compris sont, pour le moins, lus dans leur langue originale. La Bible, pourtant, et surtout les cinq premiers chapitres de la Genèse ont été constamment mal interprétés du fait que leur graphie ne se compose pas des lettres d'un alphabet (comme on le croit communément depuis plusieurs millénaires) ni, a fortiori, de mots auxquels on peut attribuer le sens qu'on leur donne habituellement dans la langue parlée. Dès lors, il est de la plus haute importance de savoir que les différents signes dont on se sert comme lettres dans l'alphabet hébraïque constituent les éléments d'un véritable code chiffré. Chaque signe est un idéogramme et à chaque signe correspond un nombre, dont le sens est précis. Ces nombres, eux aussi, ne sont pas à prendre dans leur signification arithmétique. Ce qu'ils dé-signent, en réalité, ce sont les différents aspects de l'énergie vivante à l'oeuvre dans l'univers. Les noms : Adam, Eve, Caïn, Abraham, Jacob, Esaü, etc. , sont également des idéogrammes. Ces pseudo-personnages sont purement symboliques et leur fonction première est d'illustrer les divers états de conscience par lesquels passe l'humanité, ainsi que les rapports de ceux-ci avec la vie, telle qu'elle apparaît à tout instant. Il en ressort que la Vie est un processus sans fin, caractérisé par l'alternance vie-mort/vie-mort, qu'il importe de pouvoir accepter après l'avoir affectivement intégrée. La Bible restituée propose donc une lecture des livres de la Genèse conforme à leur code chiffré originel (la Cabale) et montre comment ce code éclaire non seulement ces textes mais aussi certains aspects des Evangiles de Matthieu et de Jean. Le sens révolutionnaire qui se dégage de cette lecture devrait, semble-t-il, intéresser directement les chrétiens, les juifs et les musulmans, car, bien compris, le langage de la Bible est une révélation enfouie que l'on se doit de restituer dans toute sa clarté originelle". .

03/2023

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Bas Moyen Age (XIVe au XVe siè

Armagnacs contre Bourguignons. La fabrique de la guerre civile 1407-1435

L'éclosion d'un monde nouveau. L'ouvrage met en scène un moment crucial de la fin du Moyen Age. Une guerre à la fois domestique et civile entre princes du sang (Orléans contre Bourgogne) qui a ébranlé l'histoire (1407-1435), accouchant dans la douleur d'un nouveau monde. Elle devient un modèle pour les guerres civiles qui se sont succédé par la suite tout au long du XVe siècle et même au-delà : ainsi du meurtre de Louis d'Orléans (1407), de celui de Jean sans Peur (1419) ; ces deux assassinats sont à l'origine d'un cycle de violences sans précédent, conséquence fatale du vide politique créé par la folie du roi Charles VI. De nouveaux et terribles outils, lèse-majesté et tyrannicide notamment, en sont comme banalisés. Certes, l'aspect circonstanciel des événements retient l'attention mais, au-delà d'une chaîne complexe, c'est l'ensemble des situations régionales et internationales qui en sont affectées (Grand Schisme et conciles, guerre de Cent Ans, séditions urbaines et paysannes), tant l'onde de choc est forte, tant elle bouscule la stabilité même des pouvoirs en place. D'où la mise en perspective de cette séquence historique que le livre tend à illustrer en dénouant la trame confuse des situations et en élargissant la vision politique et guerrière. Emergent dans ce récit des personnalités hors du commun, souvent féminines (Isabelle de Bavière, Christine de Pizan, Jeanne d'Arc, Yolande d'Aragon), d'autres plus attendues, comme Jean de Gerson, Jean Courtecuisse, Alain Chartier... Ce que nous retenons surtout de cette période où les passions sont portées à l'extrême, c'est, en dépit d'un climat de haine et de dangers multiples (guerre, épidémies, famines), la prodigieuse effervescence culturelle qui s'en dégage, aussi bien dans les arts et dans les lettres que dans le droit et la philosophie politique. Une grande synthèse éclairante sur les rapports qu'entretient le Moyen Age finissant avec notre modernité.

02/2024

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Policiers

La Vallée des Rois

L'énervement était contagieux. Le soleil du Sahara lui-même, impitoyable dans le ciel sans nuages, ne parvenait pas à atténuer le suspense. Les fellahins qui apportaient des corbeilles de gravats de l'entrée de la tombe de Toutânkhamon accéléraient la cadence. Ils avaient atteint une seconde porte à neuf mètres de la première, au bout d'un corridor. Celle-ci aussi était scellée depuis trois mille ans. Qu'y avait-il derrière ? La tombe serait-elle vide, pillée depuis des siècles comme les autres ? Personne ne le savait. Sarouat Raman, le chef d'équipe enturbanné, gravit les seize degrés le séparant du niveau du sol. Son visage était couvert d'une couche de poussière comme de la farine. Empoignant sa jalabiya, il se dirigea vers l'auvent de la tente qui fournissait la seule parcelle d'ombre dans cette vallée accablée de soleil. — Je viens prévenir Votre Excellence que le corridor est complètement dégagé, annonça-t-il en s'inclinant légèrement. La seconde porte est parfaitement visible. Howard Carter leva les yeux de sa citronnade, cillant sous le chapeau noir qu'il s'entêtait à porter malgré la chaleur. — Très bien, Raman. Nous inspecterons cette porte dès que la poussière sera retombée ; — J'attends vos instructions. Raman fit demi-tour et s'en fut. – Eh bien, vous n'êtes pas ordinaire, Howard, remarqua lord Carnarvon, baptisé George Edouard Standhope Molyneux Valentin. Comment pouvez-vous rester là à finir votre verre sans chercher à savoir ce qu'il y a derrière cette porte ? Carnarvon sourit et cligna de l'oeil vers sa fille, lady Evelyn Valentin ; — A présent, je comprends pourquoi Belzoni s'est servi d'un bélier quand il a découvert le tombeau de Séthi Ier. — Mes méthodes sont diamétralement opposées à celles de Belzoni, protesta Carter, et celles de Belzoni lui ont valu de trouver une tombe vide à l'exception du sarcophage. (D'instinct, le regard de Carter alla à l'entrée proche de la tombe de Séthi Ier.)

10/2019

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Récits de voyage

Le piéton d'Italie

Un livre-somme, porté par une érudition et une passion sans pareilles, qui enchantera tous les amoureux de l'Italie. Depuis plus de soixante-dix ans, Dominique Fernandez a tissé un lien intime avec l'Italie, une complicité qu'il souhaite partager ici. Dans ce texte alerte et foisonnant, tel un cicerone animé d'un véritable amour des villes de la péninsule, il nous raconte Rome, Florence, Venise, Naples et la Sicile. Il évoque les hauts lieux du monde antique, comme le Forum romain, le Colisée ou Agrigente ; redonne vie aux figures d'un raffinement extrême que furent Néron, Hadrien, Machiavel, Dante ou Casanova ; ouvre les palais de la Renaissance au bord de l'Arno ou de la Lagune ; dégage l'essence de l'art baroque en contemplant l'architecture imaginative et la décoration théâtrale des églises ; partage les beautés surprenantes du Vatican, de Palerme, des ruelles napolitaines ; débusque les chefs-d'oeuvre du Caravage, du Bernin, de Masaccio ou du Titien ; explore les collines qui surplombent Rome ou Florence, flâne le long du Tibre, de l'Arno, ou de la mer à Naples, dans la Cité des Doges ou à Syracuse... Ce livre est le récit des expériences de Dominique Fernandez, de ses découvertes, de ses émotions. Il a grimpé sur les volcans, longé les rivages, exploré les déserts, visité basiliques, cryptes, villas, cimetières, soufrières, mines de sel mais aussi croisé les figures de Pasolini, Moravia, Morante, Fellini, vécu en compagnie de Napolitains en tant que jeune professeur, ou de Siciliens dans des villages dont il raconte l'évolution, des anciennes coutumes féodales à un timide apprentissage de la démocratie. C'est avec bonheur que le lecteur suit les pas de ce Piéton d'Italie, sur les traces d'une riche histoire, des splendeurs des grandes capitales, offrant ainsi une quête de beauté, une promenade d'une érudition sans pareille, aussi vivante que brillante.

10/2023

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Littérature française

L'Assaut

Qui est cette mystérieuse Nelly en train d'agoniser à l'hôpital attenant à l'usine où elle travaillait ? Enceinte de sept mois, un mal étrange la ronge et provoque des crises de délire que seule la Soeur Eliane, jeune religieuse d'une exceptionnelle douceur, sait calmer. Qui est le père du futur enfant ? Nelly n'en désigne aucun et se contente de réclamer la visite d'un certain Monsieur Henry qui se dérobe toujours. En revanche elle reçoit la visite de plusieurs ouvriers et contremaîtres qui se disent tous le père de l'enfant et veulent l'épouser. Nelly est-elle une victime attendrissante ou une dévoreuse d'hommes ? Une aura diabolique s'établit autour d'elle. Un inconnu la protège, la fait installer dans une chambre particulière de la clinique, envoie un berceau, et fait venir un célèbre chirurgien suisse qui pratiquera une césarienne et sauvera l'enfant. Nelly, comme on l'avait prévu, ne survivra pas à l'intervention. Son enfant est un être difforme, un monstre, mais il se dégage de son visage une irrésistible puissance de séduction. On découvrira alors que Nelly est une "possédée" ayant mené une vie de labeur épuisant et de dévergondage dans cette usine. Elle a pendant quelque temps participé aux réunions chrétiennes de Monsieur Henry, un prêtre-ouvrier qui s'était prudemment écarté d'elle comme s'il avait senti l'odeur du soufre qui en émanait. Seule la très pure Soeur Eliane était parvenue à tenir le démon en respect et à exercer une influence bienfaisante sur la malheureuse. Cette histoire de possession démoniaque transportée dans un cadre aussi actuel que les ateliers d'une usine de sidérurgie moderne ou dans un hôpital est d'une extrême originalité. Ce roman à la fois mystique et réaliste tient la curiosité du lecteur en haleine d'un bout à l'autre et crée un désir de parvenir au "fond du problème".

05/1962

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Actualité politique France

Avant de faire le tour du monde, faire le tour de l’atelier... Enquête ouvrière, témoignages, réflexions. 2017-2023

Avant de faire le tour du monde, faire le tour de l'atelier Enquête ouvrière - Témoignages - Réflexions 2017-2023 Le travail jusqu'à 64 ans ! Payé au SMIC, à temps complet, à temps partiel ou chômé ? C'est encore et toujours la question du travail assujetti aux lois du Capital qu'on retrouve aujourd'hui au croisement de la victoire des ouvrières de l'enseigne Vertbaudet et de la défaite des retraites contre Macron. On nous ressasse que le travail se serait profondément transformé et que la classe ouvrière aurait disparu ; nous avons préféré le vérifier par nous-même ! Ni universitaires, ni spécialistes, c'est en qualité de membres de cette classe du travail que nous nous sommes adressés aux nôtres en menant l'enquête. Une enquête ouvrière faite de rencontres, de discussions et d'échanges afin d'acquérir "la science de notre malheur" , comme le disait en son temps E. Pouget, et trouver les moyens de nous en libérer collectivement dans les combats d'aujourd'hui. â¨Conduite simultanément en différents endroits : la Côte d'Opale, la région lilloise, la Bretagne... notre intention n'a jamais été la quête d'une illusoire objectivité quant aux rapports d'exploitation. Au contraire, nous revendiquons une subjectivité ouvrière qui repose sur les moments de lutte collective autant que sur les mille et un petit gestes de résistance individuelle du quotidien. ⨠Si à première vue le tableau paraît bien sombre, l'horizon est peut-être plus dégagé qu'il n'y paraît. Car c'est en reprenant la parole, en échangeant sur nos expériences respectives, en brisant l'isolement qui nous met en concurrence et nous dresse les uns contre les autres que, peu à peu, nous reprendrons conscience de l'immense force qui est la nôtre. Cette force collective est celle des exploités, des dominés qui n'ignorent pas cette vérité qu'ils vivent chaque jour : Nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes !

12/2023

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Sciences historiques

Les Fermiers de l'Île de France. L'ascension d'un patronat agricole, XVe-XVIIIe siècle

A quelle position sociale les élites rurales de l'Ancien Régime pouvaient-elles prétendre dans un secteur pilote du capitalisme agricole ? Comment se sont-elles renouvelées ? Et quelle fut leur action dans les transformations de l'agriculture ? En retenant comme cadre les grandes exploitations de l'Ile-de-France, dont les solides corps de ferme marquent encore les paysages, et en suivant sur plus de quatre siècles la trajectoire d'une centaine de " dynasties " de fermiers, le présent ouvrage dégage l'étonnante mobilité dont a fait preuve un groupe social installé sur place depuis le Moyen Age et toujours là aujourd'hui. En dépit de chutes sévères, en particulier à l'époque de Louis XIV, l'histoire des gros laboureurs se place sous le signe d'une spectaculaire ascension. On assiste à l'émergence, à la consolidation puis à la métamorphose d'un patronnat agricole qui va bien au-delà de l'image convenue des " coqs de village ". Le rapport à la terre, le champ des relations, les niveaux de fortune, le mode de vie, les investissements économiques et culturels érigent les grands fermiers, qui contrôlent plus que jamais le plat pays, en citoyens du monde. Ce livre est aussi l'occasion de dresser un vaste tableau de l'économie rurale, en particulier pour les XVIe et XVIIe siècles. Techniques agricoles, pratiques agraires, orientations de production soulignent les facultés d'adaptation dont la grande culture fut capable aux portes d'un marché si stimulant avant même toute révolution agricole. Chez ces fermiers à grosses bottes qui gardaient un pied au village et plaçaient l'autre à Paris, les horizons s'ouvraient toujours. Agrégé d'histoire, docteur de l'université de Paris-I, Jean-Marc Moriceau est professeur d'histoire moderne à l'université de Caen. Président de l'Association d'histoire des Sociétés rurales, créée en 1993, il dirige avec Ghislain Brunel la revue Histoire et Sociétés Rurales.

12/1994

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Philosophie

AURORE. Réflexions sur les préjugés moraux

Avec ce livre commence ma campagne contre la morale. Non point que l'on y sente le moins du monde l'odeur de la poudre. On lui trouvera, au contraire, de tous autres senteurs, un parfum bien plus agréable, pour peu que l'on ait quelque délicatesse de flair. Il n'y a pas là de fracas d'artillerie, par même de feu de tirailleurs. Si l'effet de ce livre est négatif, ses procédés ne le sont en aucune façon, et de ces procédés l'effet se dégage comme un résultat logique, mais non pas avec la logique brutale d'un coup de canon. On sort de la lecture de ce livre avec une défiance ombrageuse à l'endroit de tout ce que l'on a adoré jusqu'à présent sous le nom de morale. [...]La question de l'origine des valeurs est pour moi une question de tout premier ordre, parce que l'avenir de l'humanité en dépend. Friedrich Nietzsche. Publié d'abord en 1881, puis à nouveau en 1887, et précédé d'un avant-propos de Nietzsche lui-même, Aurore s'attaque de plein fouet au problème de la morale, en mettant en œuvre la méthode généalogique. Nietzsche traque le moment de surgissement des " préjugés moraux ", parce qu'il faut découvrir les raisons qui ont conduit l'homme à s'inventer un système contraignant de pratiques morales, capable de devenir, ensuite, comme " une seconde nature ". Sans avoir la virulence extrême des écrits ultérieurs, Aurore résonne néanmoins d'accents polémiques vengeurs : Platon et Schopenhauer à nouveau dans la ligne de mire. L'un, parce qu'il dévalorise la culture des sophistes, dont Nietzsche se fait le chantre ; l'autre parce qu'il a cultivé la doctrine de la compassion, un sentiment que Nietzsche juge être une " affection nocive ". Révision de la traduction, notes et commentaires par Angèle Kremer-Marietti.

02/2010

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Poésie

Itinéraire

Cet essai constitué de 7 textes rassemblés par Thomas Kling en 1997 est à la fois un itinéraire du poème à travers les âges et un itinéraire personnel à travers la propre poétique de Kling. Héritier de l'avant-garde poétique du groupe de Vienne et des performances de Konrad Bayer ou Oswald Wiener, des expérimentations de Reinhard Priessnitz dans les années 70 ou des mouvements punks de Düsseldorf, dans les années 80, Kling remonte dans cet "Itinéraire" un chemin poétique qui serpente entre l'ethnologie, l'étymologie et l'histoire, allant de Hermès Trismégiste au slam contemporain. Kling thématise le lien entre ces mouvements d'avant-gardes et un retour aux traditions orales qui précèdent l'écriture. Il n'est pas qu'un enfant des écoles expérimentales, et rejette d'ailleurs le terme de "poésie expérimentale" : il est l'historien du poème, de Horace à Goethe, de Rabelais à Mallarmé, de la langue aléatoire de Khlebnikov à Fluxus en passant par le dadaïsme. Kling puise aux sources de l'oralité poétique, de l'argot, des dialectes, de l'intégration de matériaux non-littéraires et met au jour une conception cosmopolite du langage. Le poème pour Kling est polyglotte, ouvert à l'altération, la déformation, la saturation, le collage. Le slang, le rotwelsch, les langues populaires sont pour lui des réservoirs, des "matières linguistiques fécondes" , des moyens de transgression, à l'inverse d'une langue qui serait close et isolée. Remonter les sources, "prolonger les lignes de tradition poétique" , établir une archéologie du langage, telle est la matrice klingienne. Ouvrir le corps de la langue, la soumettre à l'étude, la décomposer pour la reconstruire : la poésie de Kling est un monstre de Frankenstein, une chose hybride et bouleversante qui questionne les origines pour révéler les composantes chimiques du temps présent. En opposition à la "poésie quotidienne sinistre et pensive" et au "revival beatnik" , il revendique une posture histrionique héritée de la tradition des comédiens pantomimes de l'antiquité, que l'on retrouve aussi dans le théâtre chinois ou les lectures masquées du poète Hugo Ball dans les années 1920. La poésie ne doit pas pour autant devenir une industrie du divertissement, ni tomber dans l'hermétisme, elle est au contraire "un acte mémoriel" qui traverse l'histoire, et dont Kling nous lance la grenade dégoupillée au visage. Itinéraire est un livre éclairant sur les questions sans cesse renouvelées du fond et de la forme, de l'intégrité du texte, des tensions entre oralité et écriture, et une porte d'entrée remarquable dans l'oeuvre d'une des plus importantes figures de la poésie allemande du dernier demi-siècle.

02/2023

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Histoire de France

Dictionnaire de la Der des Der. Les mots de la Grande Guerre (1914-1918)

Ce dictionnaire recense et analyse l'ensemble du lexique quotidien de la Première Guerre mondiale tout en présentant les principales figures et les lieux symboliques de ce conflit resté dans les mémoires. Avec 50 illustrations noir et blanc. Le Dictionnaire de "la Der des der" : Les Mots de la Grande Guerre (1914-1918) recense et analyse l'ensemble du lexique quotidien de la Première Guerre mondiale tout en présentant les principales figures et les lieux symboliques de ce conflit resté dans les mémoires. Il représente non seulement un outil historique, mais aussi un vaste vivier lexical pour les amoureux des mots. En effet, Il y a tout juste un siècle, au début du mois d'août 1914, le continent européen se préparait à vivre cinq ans d'une guerre meurtrière. Cet ouvrage illustré de photographies d'époque propose de faire revivre ces moments historiques à travers les mots, véritables reflets d'une société entièrement mobilisée pour la guerre. A L'heure du déclin des parlers et dialectes régionaux, le français et son funèbre cortège de mots nés de la guerre envahissent la société française. Dans ce dictionnaire, les mots pour dire la guerre, la souffrance, les armées au combat, les peines de l'arrière, les médecins aux abois, côtoient des concepts d'historiens et des expressions d'époque que l'on trouvera accompagnés d'un index et d'une chronologie précise. Dans un premier temps, l'auteur présente à travers plus de mille entrées l'ensemble des mots de la Grande Guerre. Près de mille noms communs sont ainsi recensés : sont abordés, entre autres, le vocabulaire de l'armée (tank, shrapnell, généralissime, jerrycan), les mots de la médecine (amputation, mutilés, gueules cassées...), l'argot des tranchées (ribouldingue, Boche, saucisse...) ou encore les expressions utilisées à l'arrière (Fleur au fusil, Union Sacrée). Ce vaste arsenal lexical d'un monde en guerre est replacé dans son contexte et de nombreuses définitions sont accompagnées de citations littéraires puisées dans la très riche littérature portant sur le premier conflit mondial. De ce fait, l'ouvrage rend hommage à tous les écrivains combattants, mais aussi à ceux qui ont choisi la guerre de 1914-1918 comme thème principal de leurs oeuvres littéraires. Dans la seconde partie, encyclopédique, l'auteur dresse le portrait des principaux protagonistes (pays engagés dans le conflit, têtes couronnées, chefs politiques et militaires de la Grande Guerre...) et évoque les lieux chargés d'histoire, les lieux de mémoire (Verdun, Caporetto, le Chemin des Dames...), afin de mieux cerner les enjeux de cette guerre qui devait être la "Der des der".

04/2014

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Humour

Petit crapahut dans le parler de Kaamelott à l'usage des pégus et du gratin

Explorer le parler de Kaamelott, c'est plonger tour à tour dans une multitude de langues, de patois, d'argots et de jargons, sans oublier des incursions du côté d'OSS 117 ou des Tontons flingueurs. Ce voyage d'une richesse insoupçonnée, drôle et étonnant, démontrera à ceux qui en doutaient encore que l'écriture de Kaamelott est d'une efficacité redoutable, ancrée dans une culture foisonnante. Cette exploration pétrie d'humour, aux confins de la langue créée par le génial Alexandre Astier, ravira les connaisseurs de la série culte. Ils pourront s'amuser à retrouver les dialogues les plus truculents en les découvrant sous un jour nouveau. Quant aux néophytes qui voudront s'immerger davantage dans la partition kaamelottienne, ils seront sans nul doute émerveillés par la créativité de son auteur. Pour la première fois, un guide réuni et explique l'argot de Kaamelott. Indispensable pour tous les accros de la série qui veulent se replonger dans ses dialogues truculents et hilarants. Alors que peu de professionnels pariaient sur le succès de la série, Kaamelott fut une révélation ovniesque, fédérant rapidement un large public. Parler de la Table ronde, de la quête du Graal, en costumes d'époque ? Et pour faire rire en prime ? Improbable, parce que d'une ambition folle. Et pourtant, Kaamelott est devenu culte. A quoi l'efficacité de Kaamelott tient-elle ? Pas de gags ou de grosses ficelles, Kaamelott c'est un univers : une grande aventure qui a du sens, qui progresse, dont les personnages évoluent. Ils sont sérieux, ils sont dans leur époque, et le ressort follement comique tient au décalage qui repose sur le langage contemporain mais aussi à une langue propre à Kaamelott, nourrie par un très riche vocabulaire familier et argotique, proche du cinéma de genre français des années 60-70 à la Michel Audiard. Alexandre Astier met en mouvements et en rythme ce patrimoine linguistique, l'adaptant à chaque personnage, qui a son phrasé propre et ses intonations. Kaamelott se donne à écouter, comme une vaste partition. En parcourant plus de 500 mots familiers et argotiques dans ce "dictionnaire", l'auteur s'est amusé à crapahuter dans les méandres de l'esprit Kaamelott, non pour en mettre plein les miquettes et frimer, comme le commun des glandus ou des pégus, mais pour donner du singe au gratin qui souhaite découvrir le monde d'une série mortelle, ou à tous les amateurs qui veulent s'amuser à retrouver les répliques pour poursuivre l'aventure !

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Critique littéraire

La seconde profondeur. La traduction poétique et les poètes traducteurs en Europe au XXe siècle

Pourquoi y-a-t-il tant de poètes qui traduisent et ont choisi avec une prédilection si marquée la traduction de poésie ? Personne n'a, jusqu'ici, abordé de manière aussi directe cette réalité incontestable. Rares en effet sont les poètes qui n'ont pas eu un rapport privilégié avec la traduction. Ce phénomène singulier est repérable, dans la littérature française aussi bien qu'européenne, depuis la Renaissance au moins. Les exemples de poètes traducteurs sont significativement nombreux, de C Marot à P Jaccottet, en passant par J Du Bellay, N Boileau, J Dryden, C Baudelaire, P Valéry, G Ungaretti, B Pasternak, Y Bonnefoy, P Celan, pour ne retenir que quelques noms. La Seconde profondeur traite des liens unissant les poètes à la traduction et des motivations profondes qui les poussent à traduire d'autres alter ego en poésie. Ce rapport subtil, ce voyage qui amène un poète à se glisser dans l'univers d'un autre en refaisant, par la traduction, son parcours d'écriture, est particulièrement révélateur d'une fraternité essentielle, d'une consubstantialité par-delà les langues et les siècles. En abordant le sujet des interactions sous-jacentes entre écriture et traduction poétiques, cet essai tente de cerner la place des poètes traducteurs dans l'horizon littéraire moderne et contemporain, et de faire face à une énigme qui fait entrer le lecteur au coeur même de la création esthétique. Il redéfinit la spécificité des poètes-traducteurs dans l'Europe du XXe siècle à partir de la pratique de poètes traducteurs aussi bien français (P Jaccottet, Y Bonnefoy, A Guerne, A Robin, entre autres) qu'étrangers (R M Rilke, S Beckett, B Pasternak, M Tsvetaeva), dans une perspective à la fois descriptive et critique. Il s'interroge sur la prééminence des poètes dans le milieu de la traduction poétique, ainsi que sur l'importante marge de manoeuvre dont ils semblent disposer en toute conscience, et souvent avec l'accord tacite du public. Valeur ajoutée ou exception scandaleuse ? Voilà l'une des questions qui sera au coeur de cette réflexion. Eu égard au grand nombre de poètes traducteurs qui ont illustré l'art de la traduction poétique en France et en Europe au XXe siècle, une anthologie des propos de praticiens de la poésie et de la traduction vient en point d'orgue à une démarche qui conduit à comprendre que l'acte même de traduire est un des moteurs (pour ne pas dire l'aliment essentiel) de leur écriture poétique.

06/2016

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Littérature étrangère

Acouphène

En 1981, pendant la première guerre du Liban, Pini, diminutif de Pinto, était soldat. A un carrefour, il s’est trouvé nez à nez avec un enfant qui pointait sur lui son rpg, il a tiré, l’enfant est mort. Mais nous n’en sommes pas sûrs. En chacun de nous est enterré un enfant mort. Celui que les adultes tuent en chacun de nous, par temps de paix ou de guerre. Accablé d’un sifflement dans les oreilles, Pini part à sa recherche, mais le souvenir est trompeur, erratique. Nous le suivons au Liban, en 1981, lors de l’opération Litani et des massacres de Sabra et Chatila. Jean Genet y était présent comme témoin visuel. Il était malade, amoureux d’un jeune Palestinien et logé à Beirut par Léïla Shahid. Comment pouvait-il prendre parti ? Que croyait-il savoir de la guerre ? Emmanuel Pinto est aussi metteur en scène, il admire Genet. Mais en quelque sorte, il écrit ce livre en dialogue avec Genet. Et sa démarche, toute en tâtonnements irrésolus, est à contre-courant de celle du film Valse avec Bachir, d’Ari Folman où de puzzle en puzzle, l’auteur recréait le souvenir et l’horreur de la guerre, et la réminiscence de la Shoah, et la grossièreté des soldats israéliens. Chez Pinto, tout est intérieur, délicat, et dans le brouillard. Dans le vacarme de la guerre, la mémoire se brouille, nous dit-il, et il démonte et met en scène ce brouillage. C’est en cela que ce livre est magistral et nous fait entendre une autre voix et une détresse qu’aucune recherche mémorielle ne peut apaiser. Le livre se déploie sur une deuxième partie et un deuxième registre, tout aussi fort que le premier : le mère de Pini, rendue folle par le départ de ses fils au front, s’enferme sur sa terrasse et écrit des lettres à ses fils. Elle les supplie de revenir à la maison sans héroïsme ni bravoure. A mesure qu’elle leur écrit, elle invente et s’approprie un hébreu flamboyant qu’elle ne possédait pas : elle est algérienne et ne sait que l’arabe et le français. Et Pinto bascule avec elle dans la douleur et la folie qui lui rendent la parole dans une langue étrangère. Superbe. Acouphène est un texte d’une écriture magnifique, variée, souple, tantôt lyrique, tantôt urgente, où l’argot côtoie une poésie héritée de la Bible, du Talmud ; le monologue intérieur y est porté à des sommets. C’est un livre brûlant qui fera débat, qui choquera et qui bouleversera, qui donnera à penser.

02/2012

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Autres

Philosophia Scientiae Volume 27, N° 1/2023 : La "parenthèse Vichy" ?

Cette proposition de dossier thématique vise à rassembler des contributions de spécialistes en histoire du droit, des sciences sociales, de l'économie et des sciences exactes afin de compléter ou d'interroger l'historiographie dévolue aux disciplines académiques, aux universités ou aux institutions scientifiques durant l'Occupation et l'immédiat après-guerre. Dès les années 1990 et 2000, des études globales ont été consacrées aux universités sous Vichy [Gueslin 1996], ainsi qu'à l'épuration des universitaires [Singer 1997] et [Rouquet 2010]. Des monographies ont par ailleurs été spécialement dédiées à des universités ou des Grandes Ecoles durant la Deuxième Guerre mondiale. Nous pouvons citer à ce propos les exemples de l'Ecole polytechnique [Baruch et Guigueno, 2000], de l'Ecole normale supérieure [Israël 2005], de la Reichsuniversität Strassburg et de l'Université de Strasbourg repliée à Clermont-Ferrand [Crawford et Olff-Nathan 2005], [Baechler, Irgesheim et Racine 2005] ainsi que [Möller 2020]. L'historiographie sur les disciplines académiques face à la double contrainte du régime de Vichy et de la puissance occupante s'est en outre sensiblement enrichie ces dernières années, comme en attestent [Chandivert 2016], [Eckes 2018], [Gouarné 2019] ou encore [Brisset et Fèvre 2021]. Sur un plan méthodologique, les soumissions proposées adopteront ou combineront diverses échelles d'observation et d'analyse. Certaines d'entre elles pourront ainsi se focaliser davantage sur des trajectoires individuelles envisagées d'un point de vue tant académique que politique. Elles mettront alors en avant et tenteront de comprendre dans toute leur complexité les comportements adoptés par des savants et universitaires confrontés à des contextes de contraintes très évolutifs entre l'automne 1940 et l'été 1944. A cette échelle d'observation, les réflexions développées par des spécialistes de la période tels que Pierre Laborie, François Marcot ou encore Jacqueline Sainclivier sur les comportements individuels et collectifs sous l'Occupation pourront s'avérer très précieuses. D'autres contributions viseront à reconstituer des réseaux d'acteurs partageant un même programme scientifique ou participant à une entreprise commune façonnée par les pouvoirs économique et politique sous Vichy ou par les instances d'Occupation. D'autres enfin porteront plus globalement sur des institutions scientifiques ou des disciplines académiques dont il s'agira de cerner les reconfigurations durant l'Occupation et l'immédiat après-guerre. Les contributions ainsi rassemblées viseront également à faire ressortir les éléments de continuité et de rupture sur un plan tant institutionnel que disciplinaire ou scientifique, en adoptant une périodisation plus large - des années 1930 aux années 1950. Un intérêt marqué sera alors porté au processus complexe d'épuration des savants et universitaires, en essayant d'en mesurer les effets à court et à long terme sur les représentations collectives liées à la période de l'Occupation.

03/2023

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Policiers

Spy Tome 6 : Feu nucléaire à Indian Point

- C'est un hasard incroyable, reprit Marc. Avant-hier, il y a eu un banal contrôle douanier au péage autoroutier de Gye, sur l'A31 au niveau de Nancy. L'homme qui conduisait était nerveux, et détournait son regard des douaniers qui l'interrogeait. Ils ont décidé de fouiller son véhicule. Ils ont fini par trouver une cache aménagée dans le coffre. Quelle n'a pas été leur surprise de trouver dedans un drone et deux pains d'explosifs de 500 grammes chacun et de mise à feu à distance. La Douane nous a immédiatement alerté et nous a fait parvenir leur saisie. Le labo est formel : l'explosif est de la tolite en provenance de l'ex-Yougoslavie et il provient du même lot utilisé par Mohamed Jaish pour fabriquer sa bombe sale. Pareil pour les détonateurs. Le gars que l'on a arrêté est un habitant de l'agglomération de Montpellier. Il a vingt-deux ans, sans casier judiciaire, pas fiché S. Ses parents viennent de Tunisie, sans histoire. Lui est né en France. On est en train de l'interroger. Pour l'instant il nie tout. Il dit qu'il n'était pas au courant, qu'on lui avait demandé de conduire la voiture jusqu'au Havre. Mais il refuse de dire qui lui a demandé et l'adresse où il devait la conduire. On est convaincu qu'il ment. Et ce qu'il transportait n'augure rien de bon : des explosifs et un drone ! C'est sûr que Mohamed Jaish prépare un nouvel attentat. Karim enregistrait, silencieux, toutes ces informations. - Tu as raison, il prépare un nouvel attentat. Mais cet étrange, deux pains de tolite comme cela fait, certes, beaucoup de dégâts mais rien à voir en termes d'impact avec l'attentat du Louvre. La présence du drone pourrait indiquer une attaque suicide sur une personnalité. Mais on est maintenant bien préparé à riposter à ce genre d'attaque. Nos équipes de protection des hautes personnalités sont équipés de matériel pour intercepter et neutraliser des drones. Mohamed Jaish doit le savoir. Il n'aurait aucune chance. Non, il doit y avoir autre chose.

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Musique, danse

Verdi, un théâtre en musique

Pendant de nombreuses années, on s'est plu, particulièrement en France, à considérer Verdi comme un habile faiseur d'opéras, flattant les goûts d'un public amateur de belles voix. La situation a fort heureusement changé depuis quelque temps et de nombreux ouvrages consacrés à sa vie, à sa personnalité musicale ou à ses opéras ont appris à porter un tout autre regard sur son activité de créateur. Restait à montrer que, par-delà chaque opéra, son oeuvre forme un tout et qu'à l'égal d'un Mozart ou d'un Wagner, Verdi construit un monde dramatique original et cohérent destiné à se réaliser pleinement sur la scène. Qualifié un jour de "grand musicien", Verdi répondit : "Laissez tomber le grand musicien, je suis un homme de théâtre." Conformément à son souhait, c'est bien de théâtre qu'il s'agit dans ce livre. De théâtre en musique. Considérée comme un ensemble logique et articulé, sa vision dramaturgique est ici examinée dans une optique pluridisciplinaire, où s'entrecroisent la littérature, le théâtre, la musique, l'histoire politique et sociale, l'esthétique... De l'étude fouillée des livrets et des partitions, Gilles de Van dégage les éléments de base du rite que constitue souvent l'opéra, et notamment celui de Verdi, avec ses personnages (le héros, le justicier, le rival, le tyran) ou ses thèmes (la malédiction, la vengeance, la figure paternelle...). Sur le plan stylistique, il met en évidence les deux esthétiques qui orientent l'oeuvre de Verdi, le mélodrame, dominé par des personnages simples mais évidents, de situations fortes et contrastées, et le drame musical qui s'attache à la complexité et au mouvement. Si son évolution le conduit plutôt du mélodrame vers le drame musical, son originalité vient de la présence constante de ces deux approches qui se combattent et s'enrichissent mutuellement. L'une comme l'autre dessinent un monde marqué par d'insolubles conflits d'où naît la souffrance des personnages. Ambitieux dans son propos, d'une réelle nouveauté de conception, prenant de front un auteur majeur et un genre complexe, cet ouvrage constitue sans aucun doute une contribution essentielle à la connaissance de l'univers verdien.

05/1992

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Histoire internationale

Mon père, mon frère, les Shahs d'Iran. Entretiens avec Son Altesse Impériale le prince Gholam-Reza Pahlavi

Il est peu d'événements sur lesquels nos certitudes paraissent mieux fondées que la chute du Shah d'Iran et la Révolution Islamique de 1979. Que croyons-nous savoir ? Un régime autoritaire, à bout de souffle, a été renversé par une révolution populaire inspirée par un religieux qui avait été accueilli en France. Tout le reste est passé sous silence. Passés sous silence, 2 500 ans de civilisation brillante, des siècles d'humiliation et 60 ans de reconquête de fierté nationale et de progrès... L'Iran nous paraît désormais n'avoir jamais été que le pays du tchador et de la pensée unique. Ou pire, le pays où toute modernisation est impossible. Le Prince Gholam-Reza Pahlavi, frère du Shah d'Iran, a décidé de rompre ce silence et de dire quel a été l'Iran au XXe siècle, marqué par la dynastie à laquelle il appartient. Il relate comment son père Reza Shah, puis son frère, par leur politique toujours tournée vers le progrès, ont su et pu donner à l'Iran la place qui lui revenait de droit dans le concert des grandes nations. Mais voulait-on la paix au Moyen-Orient ? La guerre dans cette partie du monde n'arrangeait-elle pas certains intérêts, ceux-là mêmes qui firent partir le Shah ? Le Prince Gholam-Reza Pahlavi a accepté de répondre à nos questions, même les plus embarrassantes, afin de rétablir la véritable histoire de son pays, dont aucun Iranien n'a à rougir. Au fil des entretiens se dégage également un portrait saisissant de la vie quotidienne du Shah et de la famille impériale, ballottée des palais d'Iran jusqu'à l'exil. Les amours (des années Fawzia aux années Soraya, la princesse aux yeux tristes, et Farah), les doutes, la douleur aussi, notamment lors du tragique décès de la Princesse Leila en 2001 et l'intervention digne et poignante de sa mère l'Impératrice Farah à la radio, qui a ému des millions d'Iraniens. L'Iran impérial était un rempart contre le terrorisme international. Il a été vaincu par ces mêmes forces qui aujourd'hui au pouvoir à Téhéran sont les complices de ceux qui cherchent à déstabiliser le monde.

01/2005