Recherche

Diana Evans

Extraits

ActuaLitté

Littérature française

Toi, ma mère

Dans cet ouvrage collectif, vingt-quatre membres du Parlement des écrivaines francophones racontent le lien unique d'une fille à sa mère. S'expriment ici, dans ces textes courts aux formes variées, toutes les émotions et les souvenirs d'enfance attachés à cette relation si particulière dans laquelle s'enracine et s'exprime le désir d'écriture. Créé en 2017 et regroupant plus de 170 femmes, le Parlement des écrivaines francophones (PEF) a pour objectif de faire entendre la voix des autrices d'expression française sur le monde. Le PEF travaille également à faire reconnaître la place de l'écrivaine dans son pays, à réaffirmer son rôle dans le dialogue civilisationnel et à défendre les droits des femmes et des hommes partout où ils se trouvent attaqués. Ce parlement est aussi un espace de prise de parole destiné à donner le point de vue des femmes sur les débats ou les crises de nos sociétés. Textes de Marie-Rose Abomo-Maurin, Anissa Bellefqih, Claudine Bertrand, Tanella Boni, Aïcha Bouabaci, Chochana Boukhobza, Laure Mi Hyun Croset, Denise Desautels, Laurence Dionigi Lunati, Alicia Dujovne Ortiz, Mariem Garaali Hadoussa Laurence Gavron, Martine L. Jacquot, Louise L. Lambrichs, Nancy R. Lange, Georgia Makhlouf, Danielle Michel-Chich Madeleine Monette, Claudine Monteil, Gaël Octavia, Cécile Oumhani, Edith Payeux, Catherine Pont-Humbert et Diane Régimbald

04/2024

ActuaLitté

Littérature française

Le prix de la joie. Eté 1963, l'affaire Trenet

12 juillet 1963, Aix-en-Provence. Charles Trenet déjeune à la terrasse du restaurant où il a ses habitudes. Soudain, une altercation éclate avec un jeune homme et, quelques heures plus tard, le chanteur est arrêté puis jeté en prison. De quoi l'accuse-t-on ? D'"actes impudiques et contre-nature sur mineurs de moins de vingt et un ans". Dès le lendemain, la rumeur enfle : Charles Trenet organiserait des parties fines, des "ballets bleus". Une certaine presse en remplit ses colonnes en confondant, avec la volonté de les confondre, "pédérastes" et "pédophiles". Parce qu'à cette époque, une loi héritée du gouvernement de Vichy considère qu'une personne homosexuelle ne saurait être capable d'un consentement éclairé avant vingt et un ans. Charles Trenet, d'un tempérament insoumis et éternellement juvénile, refuse de céder au chantage auquel il s'avère en réalité confronté. Mais dans la solitude de sa prison, l'artiste se laisse aller à une incontournable introspection : est-il seulement victime de la morale ? Ses élans et plaisirs ne seraient-ils pas coupables à force d'être minoritaires ? Est-il un adulte raisonnable ? Un fou chantant ? Dans un récit imaginé à la première personne, Olivier Charneux accompagne un homme qui vacille. A travers cet épisode judiciaire, l'auteur nous rappelle combien nos moeurs sont instables, les lois parfois inadaptées et nos jugements souvent brutaux.

05/2020

ActuaLitté

Littérature française

Les compagnons du jourdain, passion gospel

En mars 1963, c'est le triomphe ! Alex Bradford et son groupe, Marion Williams et les Stars of Faith, se produisent à Lausanne, à Genève, à Zurich et à Bâle dans des salles combles et enthousiastes. Les medias ne tarissent pas de louanges à l'égard de Black Nativity, et les Compagnons du Jourdain se réjouissent d'être associés à un tel succès. Ils viennent de découvrir le Gospel Song et son pouvoir envoûtant ! Olivier Nusslé avait essayé précédemment d'en mettre au programme, mais il se heurtait régulièrement à une fidélité excessive au negro spiritual. Enrichi de témoignages relatant les temps forts des prémisses, des années folles aux 63 concerts, des spectacles Bois d'Ebène, Attention départ ! et Gospel Memory, des concerts anniversaires aux prestigieux invités, ce livre vous permettra de vivre dans les coulisses et avec les confidences de ces chanteurs et musiciens passionnés. Ce genre musical, où les élans du coeur entrent en communion avec le sens profond des textes et les rythmes de la musique, dépasse souvent notre entendement, transcende les énergies et l'esprit. Les différents éclairages apportés par les auteurs nous font pénétrer au centre de cette alchimie délicate et parfois bien fragile. Devenue très populaire et porteuse de sens, cette musique a de multiples facettes et expressions rythmiques. C'est une aventure qui mérite d'être racontée.

10/2013

ActuaLitté

Poésie

Le discours du chameau. Suivi de Jenine et autre poèmes

Dans l'oeuvre de Tahar Ben Jelloun, désormais célèbre pour ses romans, la poésie a toujours été une compagne fidèle, exigeante ; c'est avec elle qu'il est venu à l'écriture, c'est avec elle qu'il réagit encore aux agressions ou aux enchantements du monde. Comme le souligne François Bott dans sa préface : "Chez Tahar Ben Jelloun, le romancier n'a jamais éclipsé le poète. Il a continué de griffonner des poèmes à ses heures perdues, ses heures volées, dans les taxis, les trains, les avions, les gares ou les salles d'embarquement des aéroports. C'était une sorte de rendez-vous avec soi-même, malgré l'agitation et le tohu-bohu des voyages. Voici donc rassemblées quarante années de poèmes, depuis les illusions lyriques de la jeunesse jusqu'à ces regards que l'on porte, un jour, sur le temps qui a passé trop vite". Un rendez-vous avec soi-même, sans cesse réinventé, sans cesse revivifié au gré des rencontres, des coups de colère ou des déambulations plus méditatives, tel apparaît en effet ce livre. Ici, qu'il se prenne ou non pour un chameau, Tahar Ben Jelloun parle à la première personne. Il y a là tout le cheminement d'un homme qui a su rester à l'écoute, qui a su garder un regard lucide sans avoir à renier les élans de son coeur.

03/2007

ActuaLitté

Littérature étrangère

Conversations avec Alice Raillard

Jorge Amado est l'un des rares écrivains de notre temps dont l'oeuvre est universelle. Le succès de ses trente romans traduits en un nombre incalculable de langues tient à l'universalité d'un thème : le combat pour la liberté et la dignité de l'homme. Albert Camus, commentant Bahia de Tous les Saints, écrivait, dès 1939, dans Alger-Républicain : "Qu'on ne s'y trompe pas. Il n'est pas question d'idéologie dans un roman où toute l'importance est donnée à la vie, c'est-à-dire à un ensemble de gestes et de cris, à une certaine ordonnance d'élans et de désirs, à un équilibre du oui et du non et à un mouvement passionné qui ne s'accompagne d'aucun commentaire". Amado a réussi à se faire écouter partout en ne parlant que d'un canton de l'immense et lointain Brésil, le sien : les terres de Bahia. Aujourd'hui, pour la première fois, il revient sur ses pas. Racontant sa vie, il parle de ses livres. Ou l'inverse. Car ce sont toujours les romans qui fournissent leur point de départ à ces conversations avec Alice Raillard, interlocutrice privilégiée par sa longue amitié avec Jorge Amado et sa femme Zélia Gattai et par la connaissance intime des oeuvres dont elle fut souvent le traducteur.

04/1990

ActuaLitté

Poésie

Petit traité de l'insignifiance

"Au fil de ses nombreux ouvrages et de ses modes d'expression multiples, Jean-Luc Favre Reymond, travaillé par la fièvre poétique depuis des lustres, je le sais, ne cesse de travailler lui-même de façon assez enfiévrée la langue - qu'il triture, creuse, expérimente, essouffle, ranime et dynamise, farouchement désireux d'en explorer et d'en exploiter sans lassitude les virtualités. Le poète, le poïète, le créateur de mots et de formulations et d'images et d'élans nouveaux du dire, n'entend jamais se satisfaire des énoncés éculés, des fades habitudes de la communication ordinaire, des proses purement informationnelles". Patrick Vighetti Docteur en philosophie, enseignant et traducteur "Le Petit traité de l'insignifiance fait une apparition pour le moins intempestive dans le cadre des catégories figées du paysage littéraire. Poésie ? Essai ? Aphorismes ? Philosophie ? Linguistique ? Métaphysique ? Probablement tout cela à la fois. Le lecteur, d'abord interloqué, pense assister à un dialogue à première vue chaotique entre des instances qui posent des questions, les laissent sans réponse, ou répondent par une autre question, laquelle est une nouvelle béance. Répondent parfois par une affirmation mais qui plonge le lecteur dans une perplexité sans fond. Dialogue intérieur du poète avec lui-même ? Alors c'est sans doute un dialogue entre ses mille moi..." François Aguettaz Docteur es lettres, chercheur honoraire.

03/2020

ActuaLitté

Critique littéraire

Histoire de la littérature polonaise. Des origines au début du XIXe siècle

Ce livre est notre hommage à Adam Mickiewicz. Si le poète incarne le génie de sa race et "représente l'âme de sa nation", il est nôtre aussi, il nous appartient, il est, connue l'a dit Jules Michelet, "presque plus Français que la France". Pourquoi ? Parce qu'il est l'accomplissement, le sublime fruit d'une longue intimité qui, dans le domaine de la culture et de l'esprit rapprocha toujours la Pologne et la France. Parce que son culte pour Napoléon et sa légende lui arrache, pour chanter notre pays, des accents dont nul autre poète étranger n'a jamais égalé la ferveur, le pathétique et l'amour. Parce qu'il lutte aux côtés des meilleurs esprits français de l'époque pour le triomphe d'un même idéal, pour que chaque jour le monde soit un peu meilleur et les hommes un peu plus libres. Nous ne pouvions mieux rendre hommage au poète qu'en essayant de suivre le mouvement, la progression, les élans de cette liaison spirituelle dont il est le naturel aboutissement. De Gallus à Mickiewicz, cette communion franco-polonaise de l'esprit étant une constante de la littérature polonaise, en retracer l'histoire c'est aussi conter celle des Lettres, en Pologne, depuis les origines jusqu'à l'avènement du romantisme. Nous avons essayé de le faire.

01/1957

ActuaLitté

Littérature française

Mao-Cosmique

L'origine de ce texte n'est pas vraiment celle d'un livre. Simplement un texte-parole qui résonne des gens, des faits, une durée dans le temps, un bout d'histoire. Aujourd'hui c'est un passé proche et un repère. Dans le texte et hors de lui un mouvement collectif, de groupe, habite le Je qui écrit ; et souvent une voix collective le traverse. C'est donc bien plus qu'un auteur et ça n'a pas de nom. Et même en possession d'un nom on signerait pas. Parce qu'à signer, à se laisser embarquer dans les traces-ghettos on se sentirait, je me saurais piégé coincé enrôlé. On les entend déjà : "ils ne veulent même plus dire leur nom. Existe pourtant la Joie d'affirmer des pointes petites de nos vies - productions, "réalité" qu'on veut autre, différent. Manifester/produire nos réalités, nos mythes, leur donner un élans, de l'air, un espace où l'on devient une force. Mao-Cosmique a été et se veut simultanément geste thérapeutique (nécessité de l'expression) et geste amical vis-à-vis d'une certaine catégorie de gens, de "lecteurs". Nos amis, nos alliés. A eux, à nous, de savoir partager, organiser, de savoir inventer une circulation, des lieux, des vagues. De la mobilité. Avril 1975

07/2014

ActuaLitté

Sciences politiques

Oeuvres complètes. Tome 3, Ecrits et discours politiques

De 1839 à 1851, entre ses deux grands livres La Démocratie en Amérique et L'Ancien Régime et la Révolution, Tocqueville a poursuivi une carrière parlementaire avec le dessein de devenir un homme d'Etat. Les Souvenirs sont le bilan amer de cette longue expérience, mais la plupart des textes qui la jalonnent sont jusqu'ici demeurés inédits. Le présent volume rassemble ceux de la période de la Monarchie de Juillet : discours, articles non signés, notes personnelles surtout, commentaires d'une lucidité aiguë, sur les grands thèmes politiques du temps : rapports des divers pouvoirs au sein de l'Etat libéral, fonction et jeu des partis, rivalité des puissances en Espagne ou en Orient, liberté d'association et d'enseignement, etc. Tocqueville analyse sans complaisance la maladie de langueur d'un régime bourgeois aux bases légales étroites : ni la prudence conservatrice, ni le jacobinisme sclérosé ne lui paraissent des remèdes efficaces. Il rêve d'une "jeune gauche" ouverte aux questions sociales aussi bien qu'aux grands élans nationaux, qui réveillerait le civisme des masses et pourrait souder pays réel et pays légal. On trouvera dans ses méditations des traits susceptibles de faire réfléchir le citoyen d'aujourd'hui, attestant ainsi de surprenantes constantes de la vie politique française. Surtout on ne pourra renouveler l'histoire de la vie politique de la France des Notables en négligeant un témoignage aussi important.

12/1985

ActuaLitté

Critique littéraire

Les chevaux de Rimbaud

Baroudeur inlassable des chemins d'Europe et du monde, Rimbaud devint cavalier dans la deuxième partie de sa vie, alors qu'il arpentait en tous sens l'Abyssinie. Qu'est-ce que cela change de l'imaginer sur sa monture, solitaire et assurément taciturne, entre la mer Rouge et Harar ? Si le point de vue équestre confirme ce que l'on sait de son caractère, de ses élans nomades, de la construction de son mystère, il renforce l'idée que l'on se fait de cette vocation rimbaldienne de l'exil dramatique, qu'il soit effectif ou intérieur, les tumultueux galops précipitant sa vie trop courte vers un insidieux pourrissement. Rimbaud va en effet, par ses chevauchées incessantes, s'abimer puis mourir, loin de la poésie et de ses orages désirés. Ce drame à venir, il le pressent parfois dans certaines de ses Illuminations, où toujours la fuite se confond avec au mieux l'incertitude, au pire l'anéantissement, à l'occasion de brèves allusions au monde équestre - cheval qui détale, carrosse fantasmatique ou juments bleues et noires qui s'éloignent au grand trot. Malgré ses promesses de crépuscule, Rimbaud à cheval s'emploie à poursuivre ses anabases, à la recherche de l'autre, à la recherche de soi, dans des cavalcades insensées à la mesure de son impatience.

09/2019

ActuaLitté

Littérature française

Le goût des garçons. roman- collection Le Courage dirigée par Charles Dantzig

Elles sont " de bonne famille " . " Bien élevées. " Collégiennes à Notre Dame de l'Annonciation. Elles pourraient aussi bien être dans n'importe quelle institution d'une autre religion ou un très bon collège de la République. Elles ont treize ans, elles sont insoupçonnables. Elles n'ont que le désir en tête. La narratrice, qui a treize ans, rêve des garçons, de leur sexe, de faire l'amour avec eux. Toutes en parlent. Il y bien la peur, que les religieuses du collège s'empressent d'entretenir en brandissant des images sanglantes de foetus avortés, mais la peur ! Elle ajoute à la curiosité. La narratrice s'allie à la terrible Bruna. Rivale et confidente, elle sait dénicher sur Internet des garçons avec qui s'adonner à des conversations téléphoniques interdites. Bruna lui tend un piège, où elle tombe avec naïveté. Que faire ? Se rapprocher des plus belles de la classe, les Dangereuses ? Ces transgressives savent quoi faire de leur corps... . Les fâcheux peuvent bien la traiter de putain, il lui faut goûter, goûter au garçon. Légendes, ragots, ignorances, peurs, élans, embûches, alliances, traîtrises, téléphone, Internet, tout tourne autour des garçons et de leur corps mystérieux dans un mélange de fantasmes et de romantisme. Cru et délicat, dévoilant les candeurs comme les cruautés, voici un premier roman d'une véracité implacable qui marquera.

ActuaLitté

Sociologie

Pourquoi la démocratie a besoin de la religion. A propos d'une relation de résonance singulière

Partout en Europe, et indépendamment des scandales qui les traversent, les Eglises chrétiennes font face à des difficultés majeures et voient de plus en plus de fidèles déserter leurs rangs. On pourrait sans doute s'en réjouir. Après tout, la religion peut être perçue comme une force obscurantiste et réactionnaire, voire archaïque, un obstacle dressé face aux choix rationnels et aux élans émancipateurs de la modernité. Le célèbre sociologue Hartmut Rosa, lui, suggère une tout autre analyse et s'inquiète des effets de cette crise : que se passe-t-il quand la religion dans son ensemble n'a plus d'écho dans les sociétés démocratiques ? Que perd la société quand la religion n'y joue plus aucun rôle ? Quel est l'avenir d'une démocratie sans religion ? Est-il vraiment sage de renoncer au riche trésor du religieux ? Avec son acuité habituelle, Hartmut Rosa nous montre que cette situation de crise aiguë coïncide avec le triomphe d'un rapport instrumental au monde né à l'aube de la modernité capitaliste. Ainsi, ce que nous perdrions avec l'effacement de la religion, ce ne sont pas seulement une série d'histoires, de croyances ou de rituels, mais avant tout une capacité à entrer en résonance avec le monde, à le laisser venir à nous et à lui permettre de guérir des traumas que nous lui avons infligés.

09/2023

ActuaLitté

XVIIIe siècle

Sous le regard de la bête. Peur sur le Gévaudan

Samuel de Saint-Michel, huguenot peu pratiquant, est lieutenant en second d'une compagnie de dragons. En cette année 1764, s'il patrouille avec ses hommes au nord des Cévennes, ce n'est pas pour persécuter les Camisards, comme à l'époque des dragonnades. Non, c'est pour traquer... la Bête. Un animal énorme et rusé, vif et imprévisible, qui dévore les petits bergers dans les prairies en Gévaudan. Est-ce un loup gigantesque ? Une hyène ? Un monstre issu de croisements contre nature ? Nul ne le sait. Mais Samuel ne se décourage pas. Ni sa rencontre incandescente avec Jennifer, la sublime et dangereuse favorite du baron de Morangiès, ni les élans amoureux de la douce Françoise, que le dragon a sauvé des griffes de la Bête avec ses enfants, ne le détournera de sa mission. Il pense avoir enfin compris qui protège et dirige le monstre . Une découverte qui pourrait lui être fatale. Après la Belle et le Camisard (TDO, 2021), Bernard Mahoux continue de brosser le portrait du dernier siècle de l'Ancien Régime, avec ses croyances, ses excès, ses privilèges, son goût de l'aventure. Et il le fait avec une rare érudition, servie par un style parfaitement maîtrisé. Sous le regard de la Bête est une oeuvre de référence sur le XVIIIe et sur la malédiction du Gévaudan.

09/2023

ActuaLitté

Littérature française

De l'ardeur. Histoire de Razan Zaitouneh, avocate syrienne

Avocate, militante des droits de l'homme, figure de la dissidence syrienne, Razan Zaitouneh s'appliquait à documenter les crimes commis dans son pays par le régime mais aussi par les groupes intégristes, à recueillir la parole de ceux qui avaient survécu à la torture et à l'enfermement - quand, en décembre 2013, elle fut enlevée avec trois de ses compagnons de lutte. Depuis lors, on est sans nouvelles. De l'ardeur reconstitue son portrait, recompose le puzzle éclaté de la révolution en Syrie, et du "crime permanent" qu'est devenu ce pays. En découvrant son combat et son sort, Justine Augier, qui a elle-même mis à distance ses premiers élans humanitaires, est saisie par la résonance que cet engagement aussi total qu'épris de nuances trouve dans ses propres questionnements. Récit d'une enquête et d'une obsession intime, partage d'un vertige, son livre est le lieu de cette rencontre, dans la brûlure de l'absence de Razan. Plongée dans l'histoire au présent, De l'ardeur nous donne un accès précieux à cette réalité insaisissable dans son assassine absurdité, et si violemment parallèle à notre confort occidental peu à peu menacé. Et ce, dans un respect absolu de la dignité du langage, dans la lucidité d'une impuissance certaine et néanmoins étrangère à toute reddition.

09/2017

ActuaLitté

Psychologie, psychanalyse

Accoucher et faire naître. Dialogues et séparations durant la grossesse

Au moment de la naissance, le bébé a neuf mois d'existence. Il a déjà une histoire construite grâce à la relation que la mère a tissée avec lui dès sa conception. Le lien maternel, qui s'élabore tout au long de la grossesse, se compose d'élans d'amour fusionnel, mais aussi d'oublis et de rejets, parfois culpabilisants. De fait, le sentiment de plénitude et le bonheur proclamé cachent d'inévitables angoisses et des fantasmes qui sont, le plus souvent, refoulés. Toutes les femmes enceintes traversent des moments de doute, de désarroi et de refus. Repérer ces ambivalences, comprendre leur légitimité et leur fonction, permet de prévenir les accidents de la grossesse (fausse couche, accouchement prématuré, césarienne...), mais aussi nombre de troubles de la perception de soi et du comportement de l'enfant après la naissance — dont la boulimie et l'anorexie. S'appuyant sur de nombreux cas cliniques, cet ouvrage analyse la communication avec le foetus à chaque étape de l'attente, mois après mois, et se propose de favoriser la venue au monde du nourrisson tout comme celle de la femme au statut de mère, par la compréhension de ce qui se joue alors. Ainsi, nous dit Tamara Landau, si la préparation physique à l'accouchement est entrée dans les moeurs, il convient dorénavant de mieux prendre en considération la préparation psychologique.

04/2019

ActuaLitté

Musique, danse

Depeche Mode. Foi et dévotion

Il était une fois des futuristes en provenance de l'improbable ville nouvelle de Basildon. ébarquant à l'aube des années 1980, les candides gamins peroxydés de Depeche Mode allaient se révéler des pionniers puis des papes de la synthpop britannique. Ayant survécu au départ précoce et soudain de leur fondateur et auteur-compositeur en chef Vince Clarke, le groupe rassembla très vite un noyau de fidèles avant de s'aventurer dans les contrées du grand-public. Dave Gahan, Martin Gore, Andrew Fletcher et Alan Wilder portèrent leurs sombres et vénales chansons de sexe, de religion, d'obsession et de mort jusque dans les stades et les arènes du monde entier. En quatre décennies, Depeche Mode conquit des millions d'âmes, de Moscou à Montevideo, et se hissa au pinacle de l'industrie musicale. Sur un chemin plein de ronces, ils traversèrent des périodes chaotiques (de doutes, de dépression, de querelles intestines, d'abus d'alcool...) et surmontèrent l'addiction catastrophique à l'héroïne qui faillit tuer le charismatique mais vulnérable Gahan. Depuis les premiers élans du groupe dans l'Essex jusqu'à la veille de leur 40e anniversaire, ce livre relate un triomphe complexe et fascinant issu de l'adversité : l'extraordinaire histoire d'un phénomène électro-rock planétaire unique, d'un groupe culte. Il était une fois Depeche Mode.

09/2019

ActuaLitté

Religion

La figure du père en Afrique. Lieu anthropologique d'une ecclésiologie

La paternité en Afrique, voilà le thème spécifique de cet ouvrage. La figure du père a servi dans la famille de clé d'interprétation d'un ensemble de situations positives et négatives prévalant sur le continent africain. Si, jusqu'à un passé récent, la famille est restée lieu de la différence sexuelle, des élans culturels et juridiques y ont introduit ces derniers temps d'autres visions anthropologiques ne facilitant l'identification ni de la paternité, ni de la maternité. Cette investigation prend acte de la nouvelle complexité et inventorie, dans la réalité quotidienne et concrète, la pluralité de visages du père dans la culture africaine sans négliger la culture occidentale qui, envers et contre tout, propose au monde entier son modèle entaché également de profondes crises. La réflexion s'élargit à l'expérience de Famille de Dieu appliquée à l'Eglise d'Afrique dans l'exhortation post-synodale Ecclesia in Africa de 1994. La Trinité est le modèle, la source et l'accomplissement de la famille. Cette dimension ecclésiologique, n'enlève en rien au texte sa prévalence anthropologique, qui s'avère importante pour "purifier" les mentalités en ce qui concerne les lieux d'appartenance naturelle, mais aussi les aspects de l'expérience humaine (relation, altérité, pouvoir) méritant d'être convertis et élevés spirituellement, pour traduire dans leur vérité les instances africaines de l'Eglise - Famille de Dieu.

07/2014

ActuaLitté

Sciences historiques

Le corps, la famille et l'Etat. Hommage à André Burguière

Pour André Burguière, " les idées politiques ne flottent pas au-dessus des corps ". C'est dans celle ligne que s'est construit ce volume d'hommage à l'historien. Suivant une démarche qui est celle de l'Ecole des Annales, André Burguière a exploré les diverses dimensions du double lien, de parenté et national, sur qui se fonde la cohésion des sociétés d'Ancien Régime, peut-être aussi celle des sociétés contemporaines. La parenté apparaît alors comme une situation héritée ou comme un choix volontaire, et ses farines répondent à des constructions de l'esprit et à des élans affectifs autant qu'à des contraintes et des conjonctures. Les multiples facettes du mariage ou de la famille ici analysées témoignent de la faculté d'adaptation des communautés humaines. Les connivences entre l'imaginaire de la parenté et celui de la nation peuvent alors être interrogées à partir des pratiques de la citoyenneté et de la société politique, C'est donc une réflexion sur les corps physiques et les groupements familiaux, les contraintes qui pèsent sur eux et les conduites qui tentent de conjurer leurs diktats ou leurs menaces ; sur le genre, catégorie nouvelle apte à penser l'ordre social et ses partages ; sur le lien social, l'Etat, les pouvoirs, qui anime cet essai collectif en fidélité aux travaux d'André Rurguière.

12/2010

ActuaLitté

Littérature française

Radio sauvage

Ce livre rassemble, sous différentes formes, des récits sur la radio. Il n'est cependant ni un manuel technique, ni un essai socio-historique, ni un traité théorique et encore moins des mémoires ou un pamphlet sur ce moyen de communication. Il n'est pas davantage une fiction, comme l'était L'Intervieweur, publié par l'auteur en 2002. Il veut être le récit sentimental d'une pratique à haute tension, commencée en 1978, sur France Culture, avec la création des Nuits magnétiques, poursuivie par la suite avec d'autres émissions, notamment Surpris par la nuit et Du jour au lendemain - un entretien quotidien avec un écrivain, encore à l'antenne actuellement. Alain Veinstein retrace le périple qui l'a conduit au micro grâce à de multiples hasards et malgré ce qu'il appelle son " passé de silence ". Il dit cette sorte de "sauvagerie" qui n'a cessé de l'inspirer dans ses différents projets radiophoniques; la passion aussi, qui lui a permis d'aller de l'avant, dans cette voie toujours plus intense, mais toujours plus étroite que traversent des élans contradictoires: la volonté de se taire et l'obligation de parler. Radio sauvage tente enfin de faire partager l'expérience singulière de l'interview, entre écoute, parole et silence, en invitant le lecteur au plus près du micro.

05/2010

ActuaLitté

Littérature étrangère

Ramasse-vioques

Santa María : un bourg hypothétique du rio de la Plata avec, au centre, la gare et son lot continu de colons, nomades et personnes déplacées ; avec ses lieux stratégiques : le journal local, le café, l'église, la Colonie et, en haut de la côte, une mystérieuse maisonnette aux volets bleus. Un jeune homme de seize ans, dont les yeux et la voix commandent le récit, voit débarquer du train un homme mûr aux traits conquérants et trois femmes extravagantes. Ce sont Ramasse et ses vioques, venus scandaliser - ou fasciner ? - la petite agglomération coloniale. Mais Jorge Malabia vit intensément les tourments de l'adolescence à la faveur de cette arrivée démoniaque et dans l'atmosphère morbide où se complaît la belle et troublante veuve de son frère. Entre la chambre de Julita et la maisonnette de la côte, Jorge vivra tous les émois, tous les élans, dans le mensonge et les blessures qui le mèneront à l'âge adulte. Roman d'apprentissage ? Certes, mais aussi étonnante méditation, ironique et saccadée, sur ces rivages sombres, dépeuplés du rio de la Plata, dans cette Santa María ville mythique que l'Uruguayen Juan Carlos Onetti bâtit d'un livre à l'autre, où l'ennui le dispute au tourment, où le péché fleurit comme sur l'arbre le plus rabougri du jardin d'Eden.

10/1986

ActuaLitté

Romans historiques

Les Cayol Tome 3 : Julien

En ces dernières années du règne de Louis-Philippe, Firmin CAYOL vit toujours sur la colline à Peyragude. Son fils aîné, Alban, conscrit à Limoges, y mène la vie joyeuse de garnison, ne pouvant présager l'implacable destin qui sera le sien lors de son retour à la vie civile. Fervent et romantique défenseur de la liberté, son plus jeune frère, Julien, devenu membre du barreau, embrasse, quant à lui, la cause des déshérités pour faire échec à la misère et hâter l'avènement de la république. Plaidant avec brio dans plusieurs villes de France, traqué bientôt par la police pour ses activités considérées comme subversives, Julien mène parallèlement une vie sentimentale mouvementée, évitant, non sans atermoiements, les pièges que lui tendent tour à tour les élans spontanés de son cœur, la sensualité, la tendresse, l'ensorcelante beauté de plusieurs femmes... Dès lors, les intrigues s'entrecroisent et se nouent, les êtres s'affrontent ou s'enlacent, se déchirent, se retrouvent au gré d'événements qui se précipitent, tandis que pointe à l'horizon de 1848 l'aube d'un monde nouveau, auréolé de fébriles espérances. Lyrique, émouvant, chaleureux, sachant trouver les mots qu'on n'oublie pas, Raymond Leclerc, dans ce nouvel ouvrage, poursuit très brillamment la saga des CAYOL, truffant judicieusement sa trame romanesque d'authentiques épisodes historiques, indissolublement liés à la marche du temps.

03/1995

ActuaLitté

Religion

Mes 36 fous de chrétienté

Mes Trente-six fous de Chrétienté ne sont pas tous des saints - loin de là - et d'ailleurs quelques-uns qui s'y retrouvent aujourd'hui, à leurs risques et périls - sont toujours en vie ! J'ai profité ici d'un genre littéraire à la mode, celui des Dictionnaires amoureux, où les libertés de l'amour et les élans plus arbitraires encore de l'admiration l'emportent avec bonheur sur les sévères contraintes de la biographie. Les trente-six fous de ce volume ne se ressemblent pas. Plusieurs d'entre eux sont célèbres, et beaucoup inconnus. Ils ont écrit des milliers de pages absolument magnifiques, sont partis au désert, au combat, à la relégation sociale ou sont morts à moins de vingt ans pour leurs brûlantes convictions. Ils sortent d'une lecture, d'une amitié, d'un voyage, d'une rencontre, parfois même d'une simple lettre reçue dans mon courrier. Un seul fil les unit, dans le mystère de la communion des saints : à travers leurs destins, leurs charismes, leurs vocations propres, aucun d'entre eux n'a mesuré ses risques, sacrifié à l'image mondaine ou aux sécurités du portefeuille : ils sont allés au bout. Voudriez-vous les suivre, dans leur simple courage, leur bonheur de vivre, d'être restés eux-mêmes, et le sourire qu'ils nous adressent. Vivants ou morts. Pour l'éternité ?

02/2015

ActuaLitté

Photographie

France(s) territoire liquide

Quarante-trois photographes, jeunes pour la plupart, se sont autosaisis d'une mission inscrite dans une forte tradition (de la Mission héliographique en 1851 à celle de la DATAR au début des années 1980, en passant par la grande opération menée aux Etats-Unis par la Farm Security Administration entre 1935 et 1942), celle de dire un pays sans le figer. Les frontières deviennent incertaines, les catégories s'abolissent, la photographie rejoint la littérature dans sa capacité à décloisonner le temps et l'espace. Métaphoriser le territoire par la liquidité, c'est affirmer la possibilité de secouer les perceptions qui ont cours.Nulle commande ici, aucune administration à l'initiative de quoi que ce soit. Pour les photographes, indépendants et cooptés, il y avait simplement le désir d'appréhender les réalités contemporaines de leur pays, de percevoir ses élans, ses lignes de fracture, ses mélanges, ses espaces naturels ou urbains, ses recoins, ses sommets, ses relais, ses évolutions, ses subtilités, ses complexités, ses habitudes, ses modes d'habitation, ses virtualités.A chaque photographe il a été proposé d'écrire un texte et/ou d'ouvrir les coulisses de sa démarche artistique, de nous dévoiler les sentiers de sa création. Ils ont, avec leurs mots ou leurs documents, constitué une esthétique saisissante et passionnante du regard dans un double mouvement d'appartenance et de décentrement.Bernard Comment

10/2014

ActuaLitté

Religion

THERESE DE LISIEUX. Une vie d'amour

Grande épistolière, poète, auteur de pièces de théâtre dont une remarquable Jeanne d'Arc accomplissant sa mission, peintre de fleurs, sainte Thérèse de Lisieux est, comme le fait remarquer dédaigneusement l'une de ses compagnes du carmel, "une artiste". C'est surtout ce que l'on appellerait aujourd'hui une marginale, qui, pendant toute sa brève existence - Thérèse Martin naît à Alençon en janvier 1873 et meurt à Lisieux en septembre 1897 -, sera sans cesse montrée du doigt. Sa beauté, son hypersensibilité en font d'emblée une femme à part. A l'abbaye où elle est écolière comme au carmel où elle est considérée comme une incapable, Thérèse paie cher sa différence, qu'elle explique ainsi: "Mon excuse, c'est que je suis une enfant." Grâce au ciel, elle gardera toujours l'esprit simplet dans lequel elle puisera l'inspiration de sa fameuse "petite voie" et sa volonté déclarée de devenir une sainte en menant une vie d'amour. Cette fille de feu aurait dû vivre en Espagne, au temps de Thérèse d'Avila et de Jean de la Croix, qu'elle rejoint dans leurs plus sublimes élans. En son époque ravagée par la peur du péché mortel et la terreur de la damnation éternelle, Thérèse apporte l'apaisement d'un espoir en l'infinie miséricorde de Dieu...

07/1998

ActuaLitté

Littérature étrangère

La demoiselle paysanne. Edition bilingue français-russe

Dernier des "Récits de feu Ivan Petrovitch Belkine" , La demoiselle paysanne, idylle villageoise reprenant les thèmes du déguisement et du quiproquo tels que les a légués le dix huitième siècle, donne à Pouchkine l'occasion de s'en amuser avec l'ironie qu'on lui connaît, mais surtout de les revisiter en une narration directe, débarrassée des minauderies tant en vogue à son époque, servie par une langue qui donnera assurément à la littérature russe le fondement sur lequel elle s'épanouira. "Ceux de mes lecteurs qui n'ont pas vécu à la campagne ne peuvent se figurer comme ces demoiselles de chef-lieu de canton sont adorables ! Elles ont respiré l'air pur, elles ont grandi à l'ombre des pommiers de leurs vergers ; elles ne tirent pas des livres leur connaissance du monde et de la vie ; l'isolement, la liberté et la lecture épanouissent tôt en elles des sentiments et des élans ignorés de nos beautés frivoles. Un simple tintement de grelots est déjà pour elles une aventure, un voyage à la ville voisine marque une époque dans leur vie, le passage d'un visiteur leur laisse un souvenir durable, voire éternel. Certes, on aura beau jeu de rire de certaines de leurs bizarreries, mais les railleries d'un observateur superficiel ne leur enlèveront pas leurs qualités essentielles. ". . Edition bilingue russe/français. Traduction de Jacques Imbert.

11/2012

ActuaLitté

Littérature française

Un baiser sur la falaise

" Ce serait un baiser différent de celui qu'il donnait à la fille qu'il espérait entraîner dans le bois, mais Marie n'était pas n'importe quelle fille : c'était Marie, il l'embrassait, pas pour la conduire dans le bois. Marie s'effondra dans ses bras, il la soutint, caressa doucement ses joues, l'embrassa. Il plongea son regard dans les yeux de Marie pour chercher la lueur, l'étincelle, la flamme qu'instinctivement il pensait y trouver. Ce fut autre chose, mais tout aussi beau. " René Bard dresse le tableau d'une génération éduquée strictement dans le respect des bonnes moeurs, avant l'époque de la libération sexuelle. Il raconte l'histoire de Jacques, un employé respecté dans une usine de découpe du bois et de fabrication de meubles, membre du parti communiste et passionné de pêche. Celui-ci donne des leçons de soutien scolaire à Marie, à peine plus jeune que lui, pour la préparer à l'examen du baccalauréat. Les parents de la jeune fille veillent de très près à son éducation et à son bien-être. Les deux amoureux font durer le jeu de séduction avant de s'avouer leurs sentiments, sous le regard bienveillant des adultes. L'auteur parvient à rendre compte des émotions contradictoires et des élans passionnés de ceux qui s'aiment sans le savoir.

01/2018

ActuaLitté

Récits de voyage

Obock. Rimbaud et Soleillet en Afrique

Il y a des noms de villes qui semblent condenser tout le pouvoir attractif d'un lieu, toute la mythologie sur quoi se fonde notre désir de voyager. Ainsi Tombouctou, Zanzibar, Vancouver, Valparaiso... C'est le nom d'Obock, celui d'une ancienne colonie française devenue aujourd'hui port de la République de Djibouti, qui est à l'origine de ce récit et du voyage que Jean-Jacques Salgon entreprend en février 2016 pour, selon ses mots, aller "visiter ce qui n'existe plus". Que Rimbaud et l'explorateur nîmois Paul Soleillet s'y soient un jour croisés, aient pu s'y entretenir de leurs projets commerciaux et des périls encourus sur les pistes qui conduisaient leurs caravanes vers le royaume du Choa, que leur vie aventureuse ait trouvé, sous ces climats hostiles, chacune à sa façon, sa fin précoce, voilà qui donne un relief particulier aux évocations dont ce livre est tissé. Une exploration de la vie de Soleillet, infiniment moins connue que celle de Rimbaud (alors qu'une situation inverse prévalait de leur vivant), constitue le fil d'Ariane qui nous guide vers ces contrées éloignées à la fois dans l'espace et le temps. Pour les deux trafiquants, l'Abyssinie fut un rêve, un rêve commercial, obstiné, dévorant. C'est vers ce rêve "où filtraient les élans d'une véritable passion géographique" que ce livre nous entraîne.

01/2018

ActuaLitté

Littérature française

Parcelles de vie. Nouvelles

Comme coup d'essai, le recueil Parcelles de vie (constitué de trois nouvelles) porte quelques atouts d'un "coup de maître". Qu'est-ce donc la "maîtrise" d'une écriture littéraire, sinon d'abord l'intuition et l'inspiration titillées tantôt par un coup de coeur, tantôt par un coup de sang, tantôt encore par un coup de tête... La première nouvelle, "Fragmentée", décline le cas pathétique de cette tante Marina, prise de folie à la suite d'une déception amoureuse... Des lignes qui portent un mélange de tendresse et de tension à fleur de pages : cette tendresse et cette tension psychologique finissent par envahir texte et contexte au point de contaminer toutes les relations familiales et familières, jusqu'au... lecteur ! La nouvelle "L'Usurpatrice" est la saga du monde cruel de la politique, avec ses compromis funambulesques et ses compromissions impardonnables à l'échelle des relations humaines, y compris les tentatives amoureuses périlleuses, y compris les trahisons et les remords tardifs, y compris enfin les élans héroïques de la femme politique pour se hisser, par ses propres efforts, à un rang de leadership légitimé. La dernière nouvelle, "Innocentia", est aussi brève que tomberait un couperet. Une comptable à la barre d'un tribunal ! Hélas pour elle, tous les témoins, y compris ses anciennes affinités, sont des témoins à charge, pour soi-disant non-assistance à enfant en danger...

06/2018

ActuaLitté

Littérature française

Jours d'exil. Une saison au lycée Jean-Quarré

"... alors que pardon, ironise-t-elle, mais vivre en autogestion et en dissidence, je n'ai pas l'impression que c'est ce qu'ils viennent chercher chez nous, les réfugiés. Ils ne comprennent pas pourquoi c'est si mal organisé ici mais en attendant mieux ils supportent, ils ne sont plus obligés de dormir dans la rue, ils ont moins faim... Et personne, ni les bénévoles naïfs qui débarquent dans ce bazar, ni les premiers intéressés, personne n'y comprend rien." Quand elle dit "bénévoles naïfs", son regard dérive un instant vers moi. C'est ce que je dois être pour elle, une bénévole naïve, quelqu'un d'insignifiant et d'un peu ridicule. Lorsqu'elle pénètre dans ce lycée où s'entassent des centaines de réfugiés, Hannah s'interroge. Qu'espère-t-elle trouver en rejoignant toutes celles et tous ceux qui sont venus les aider ? Jours d'exil reflète les élans et les contradictions de cette femme qui, forte de ses engagements passés dans des organisations d'extrême gauche, porte un regard singulier sur l'occupation du lycée Jean-Quarré, un établissement désaffecté au nord de Paris, par plus de 1000 migrants durant l'été 2015. Ironique et généreux, son récit ne ménage rien ni personne, et pose des questions qui sont au coeur des débats politiques actuels.

03/2017

ActuaLitté

Littérature française

M'man

Jeanne, dite M'man, a épousé Gervais, garçon réservé, travaille-leur, peu prodigue de mots et de marques d'amour, qui, par sa carrière rectiligne, garantira à leur couple une sécurité de moins en moins étriquée. M'man aura élevé trois enfants. Une fois les enfants grandis, Gervais retraité, M'man et lui se retrouvent dans un tête-à-tête qu'ils n'ont jamais connu et qu'ils ne savent trop comment occuper. Heureusement, quelques voyages organisés vont, pendant un temps, distraire une Jeanne ravie et son mari, moins épris de dépaysement. Bientôt l'âge fait son oeuvre et Gervais va s'épuiser à tenir sa femme à bout de bras dans leur modeste maison de banlieue. Ce récit en accéléré de près d'un siècle se lit comme l'humble épopée d'une de ces vies faites de détresses discrètes, d'envies réfrénées, d'élans contenus, de journées quasi immobiles mais pourtant bien remplies, celles aussi de deux êtres entre lesquels la parole est devenue un bruit de fond. Composé de cent courts chapitres qui sont autant d'éclats d'un portrait en mosaïque, M'man donne à mesurer ce que furent les conditions de dépendance des femmes au foyer au XXe siècle, à maints égards plus proches de celles de leurs devancières du XIXe siècle que du sort actuel de la plupart de leurs descendantes.

09/2015