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Joëlle Proust

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CM1

Tout le programme CM1. 900 questions réponses

Depuis 1989, Les Incollables accompagnent les enfants sur la route de l'apprentissage et du jeu. Les questions-réponses offrent un moment de jeu, de convivialité et de connaissance aussi. Eh oui, car selon nous, on n'apprend jamais mieux que quand on y prend du plaisir ! Dans ce titre : tout le programme de CM1 est synthétisé en 900 questions-réponses. En bonus : des pages rupture avec des quiz 100% divertissement et des quiz pour coller ses parents ou découvrir qu'ils sont eux aussi Incollables. 2 éventails à emporter partout pour apprendre en s'amusant. Toutes les matières sont traitées et les questions sont conformes au nouveau programme. Le tout dans une boîte pratique et super solide. Les Incollables, un concept unique et innovant déjà adopté par plus de 60 millions d'enfants.

05/2023

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Romans de terroir

Libellule, le roi du tour

A l'ombre du château de Portes Libellule c'est la narration du parcours d'un anonyme des Cévennes, né entre les deux grandes guerres en 1930. Un homme comme il y en avait tant, avec son prénom Ernest ou Gérard, et son surnom Libellule. Et surtout le Père, comme l'on disait en ce temps-là. C'est sa vie partagée entre la mine et la montagne cévenole son domaine, avec la chasse, les champignons, la pêche. C'est aussi ces cinq mioches ou ses gosses, qui ont parfois mal vécu son éducation sévère évoquée par son fils qui tente de comprendre cinquante ans plus tard. C'est du patois de Portes, sous le château, avec ses individus et leurs surnoms, la façon de vivre à l'ancienne, le parler de la campagne. La Libellule aurait aimé être "reconnu", alors qu'il multipliait les petits exploits campagnards au milieu des cèpes, des sangliers, des truites, restant malgré tout cet anonyme effacé que sa personnalité ne mettait jamais en avant. Libellule, c'est finalement cette reconnaissance à titre posthume. Celle de ce qu'il était, qu'il voulait être, ou qu'il aurait pu ou dû être, racontée par son fils, qui pense avoir enfin compris. Un livre qui rend hommage à une vie plus simple que celle d'aujourd'hui, qui nous fait comprendre bien des choses, en nous replongeant dans un univers à la fois proche et tellement lointain, qui ravive des madeleines de Proust chez les séniors, et permettra à leurs enfants et petits-enfants de peut-être mieux apprécier leur confort et leur liberté actuels. Un bon roman du terroir, sans intrigue, seulement la narration de la vie !

12/2019

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Littérature française

Souvenirs de la Belle Epoque

Quand Madeleine Yeatman (1873-1955) a rédigé ces pages, elle cherchait à revivre les années heureuses d'une vie privilégiée. Née à Boulogne-sur-Mer où son père dirigeait la Banque Adam fondée par l'arrière-grand-père, elle restitue sa vie de petite fille choyée au sein d'une famille cultivée, décrivant la Côte d'Opale avec tendresse et amusement. Très tôt, elle vit les mois d'hiver à Paris avec ses parents, fréquentant les salons littéraires, artistiques et musicaux de la Belle Epoque. Tandis que sa mère s'intéresse aux peintres admis au Salon, son père visite les galeries présentant les artistes novateurs et invite Renoir à passer un mois chez lui, à Boulogne, pour faire les portraits de ses deux plus jeunes filles, dont le sien (illustration de couverture). Ayant épousé Léon Yeatman, fils d'un journaliste américain exilé à Paris, avocat, fort apprécié dans les salons les plus courus et déjà certain du génie de son ami Marcel Proust, elle rejoint le petit cercle entourant l'écrivain. Celui-ci s'invite volontiers chez eux en voisin, en pleine nuit, pour de longues conversations. Chez Mme de Caillavet, elle se lie avec Anatole France, assiste à la récitation par Anna de Noailles de son Hymne au soleil en présence de Jaurès qui ne dédaignait pas de fréquenter la bonne société. Elle invite Reynaldo Hahn à chanter chez elle ses mélodies, demande à son amie Marie Laurencin de faire le portrait de sa fille Sylvie. Avec drôlerie, d'une plume alerte, lucide et indulgente à la fois, elle brosse des portraits libres, souvent agrémentées d'anecdotes amusantes, des personnalités fréquentées pendant ces brillantes années. Ces souvenirs nous restituent le mode de vie disparu d'une société encore présente aujourd'hui par ses écrits, ses oeuvres, ses pensées et qui n'a pas cessé de faire rêver.

12/2018

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Critique littéraire

Le chant de la vie. Phénoménologie de Faulkner

" Jamais la littérature n'a été aussi "philosophique" qu'au XXe siècle ", remarque Merleau-Ponty. Sans doute est-ce la raison pour laquelle les philosophes s'y sont intéressés, plus qu'à n'importe quelle autre époque. Pourtant, à la différence d'autres écrivains majeurs du siècle dernier - tels Proust, Kafka ou Musil -, Faulkner n'a guère donné lieu, jusqu'à présent, à une interprétation philosophique d'ensemble. Probablement parce que son œuvre se déploie en deçà du plan des idées et des théories, sur un plan d'immanence radicale où seule compte, dans sa nudité, l'" expérience muette encore " qu'il n'a de cesse pourtant d'élever à la parole, au chant. Faulkner est un écrivain dont la vocation essentielle a été de révéler sans expliquer ni juger, et, en révélant, de faire comprendre, aussi loin que cela est possible. Le but de son écriture est, à travers les êtres et les situations, de revenir aux choses mêmes, de montrer le monde en train de naître sous nos yeux, et ainsi, de nous plonger en lui. D'où sa dimension de part en part phénoménologique. Le philosophe peut à son tour explorer, lire et comprendre cet univers romanesque, à la suite de Valéry qui soutenait : " Le roman voit les choses et les hommes exactement comme le regard ordinaire les voit. " Une lecture inspirée de la phénoménologie ne doit pas seulement lire Faulkner autrement que les différentes formes de critique littéraire, mais rendre la parole à l'auteur en tant que phénoménologue. En sorte que la question qui a guidé Claude Romano au long de ces pages n'a pas été qu'est-ce que la phénoménologie apporte à la lecture de Faulkner ? mais plutôt : qu'est-ce que la lecture de Faulkner apporte à la phénoménologie ?

02/2005

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Littérature française

Vie rêvée. (Pages d'un journal, 1965, 1971-1977)

1965. Un beau jeune homme qui semble fêté par les dieux, fils du grand peintre Balthus, entreprend son journal. Thadée de Rola est plein de l'envie d'écrire. Il admire les écrivains, notamment Georges Bataille, à une édition des ouvres de qui on le verra ici travailler, et il aime aussi ce que l'on appelle la fête. Pour lui, deux faces d'une même rêverie. Et le voici avec ceux que le monde entier reconnaîtra pour les heureux d'une génération, à commencer par le jeune Yves Saint Laurent, mais encore Andy Warhol, Karl Lagerfeld, Mick Jagger et quantité d'autres dont l'existence tient parfois au surnom, comme dans toutes "les petites bandes". Et si dans Proust il y avait un Mimi, il y a ici un Marceau, un Marceau babilleur, potinier, qui transporte les secrets de Paris sur son scooter. Il y a les dîners et les fêtes, il y a des visites incomparables à Rome (et à Balthus), il y a la conversation éblouissante de celui-ci et le charme incomparable de celle-là. Car, ah oui, il y a l'amour. Durant toute cette période (le journal dure jusqu'en 1977), Thadée de Rola, qui vit avec Baba, devient amoureux d'une autre. Peu à peu, comme dans une valse lente, il va se rapprocher de Loulou de La Falaise, qui deviendra la célèbre égérie d'Yves Saint Laurent. Paris n'est pas qu'une fête. Entre dîners et soirées, le jeune Thadée rêve à des romans, souffre du temps qui s'écoule. Ce qui pourrait n'être qu'un registre de mondanités s'ocelle de notations poétiques, de fragments, de fantasmes. A différer l'ouvre qu'il voulait écrire, Thadée de Rola l'a invitée dans ses carnets. Vie rêvée ou la découverte d'un monde de rêve.

03/2013

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Littérature étrangère

L'autre côté

On sait que chacun des romans qui composent Une histoire vraie est complet et se suffit à lui-même. On sait aussi que la série des ouvrages que Stephen Hudson a ainsi intitulée constitue l'histoire complexe d'une famille qui évolue dans le monde qu'on appelait autrefois "cosmopolite" , et que l'auteur en a publié divers éléments dans un ordre non conforme à l'ordre chronologique. Après Le Prince Chénevis, Elinor Colhouse, Richard Kurt et Myrte, voici donc L'autre côté, où le principal personnage de cette suite que Marcel Proust admirait tant, Richard Kurt, est représenté dans sa première jeunesse, plein de candeur mais non sans malice, d'une sincérité désarmante. Son père -le pater, comme il dit - au lieu de lui faire poursuivre ses études à Oxford, l'envoie en Amérique - une Amérique sans gratte-ciel, sans autos, au temps de la grande expansion industrielle, une Amérique brutale, certes, mais qui a pour nous le charme du passé et des choses désuètes. Richard Kurt doit y potasser, auprès de son oncle, l'administration des grandes compagnies de chemins de fer (alors en plein essor). Il travaille, sans enthousiasme, mais il découvre surtout un pays nouveau, des moeurs nouvelles, s'y adapte tant bien que mal (que de scènes d'un délicat humour nous y sont racontées !), se laisse entraîner à des amours violemment charnelles avec une étrange et belle prostituée, Pearl, refuse de "faire des dollars" , se dévoue pour ses amis, choisit ces derniers parmi les non-conformistes, bref il en fait tant, et toujours avec tant de bonne grâce, que son oncle consent à le réexpédier de "l'autre côté" , c'est-à-dire en Angleterre.

02/1950

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Religion

Les chemins de mon judaïsme. Et divers inédits

Armand Lunel est né à Aix-en-Provence en 1892. Descendant de deux très anciennes familles juives de Cavaillon, par son père, de Carpentras, par sa mère, il ne cesse, dans son oeuvre de romancier, de librettiste ou d'historien, d'invoquer ses ancêtres, les "Juifs du Pape", cette extraordinaire permanence du judaïsme en terre française. En 1940 cependant, le gouvernement de Vichy le révoque de ses fonctions de professeur et rend caduque par décret une appartenance deux fois millénaire à la patrie française. "Des événements imprévisibles allaient m'ouvrir les yeux, le coeur, l'esprit", écrit-il. Et tel est sans doute l'origine des réflexions qu'il rassemble dans Les Chemins de mon judaïsme. Que de rencontres sur ces Chemins ! La vieille arrière grand-tante Sarra qui ne savait pas lire mais connaissait par coeur ses prières, le grand-père Abranet "gardien des trésors du passé", mais aussi Montaigne, Proust, Bernard Lazare, André Spire, et jusqu'aux jeunes gens qui, dans les armées 1970, se posent la même question qu'Armand Lunel. Quelle est donc la signification de son judaïsme, dont il n'a jamais cessé de sentir l'impérieuse évidence, alors même qu'il est si loin de tout sentiment religieux ? La magie d'un voyage en Israël avec l'ami de toujours, Darius Milhaud, et la composition du livret de l'opéra David fourniront-elles la réponse ? Certainement pas. En fait, bien avant les confidences des Chemins de mon judaïsme, et même bien avant les "événements imprévisibles", le romancier, invoquant le bouclier de David, symbole de la permanence juive, a livré au lecteur son crédo. Malgré toutes les persécutions et tous les reniements, écrivait-il alors qu'il dépassait à peine la trentaine, "le signe juif ne se prescrit jamais".

12/1993

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Critique littéraire

Céline. Paria et génie

Des rampes de Courbevoie en bord de Seine jusqu'à la froidure de l'exil danois, Céline (1894-1961) va se fabriquer une vie étincelante. Dans son histoire personnelle comme dans ses livres. Ce n'est pas par hasard que les critiques littéraires ont affirmé avec conviction que les deux plus grands auteurs français du vingtième siècle s'appellent Proust et Céline. Médiocre médecin généraliste, Louis Destouches prend le prénom de sa grand-mère bien aimée, Céline, comme pseudonyme. Marié en Bretagne et rapidement divorcé, il livre en 1932 son chef-d'oeuvre Voyage au bout de la nuit, une révolution dans la forme et dans les cris. Il le dédicacera au seul amour de sa vie, la danseuse américaine Elizabeth Craig. Son deuxième grand livre, Mort à crédit, n'a pas le succès espéré sauf auprès de ceux qui adorent les fulgurantes envolées lyriques de Céline, les amoureux de son style qui va populariser l'écriture, la rendre percutante. Ce n'est pas de l'argot mais une invention permanente des mots et des phrases. Même dans les abominables pamphlets qui vont suivre comme Bagatelles pour un massacre, l'éblouissant talent de Céline fait oublier son antisémitisme radical et misérable. Céline carbure à la haine mais revient au roman avec l'époustouflante trilogie allemande : D'un château l'autre, Nord et Rigodon. Homme à femmes, il termine pourtant sa vie avec une pénélope fidèle, Lucette Almansor, dans sa retraite de Meudon. Il échappera à une probable et sévère condamnation, grâce à son avocat et à l'inculture de ses juges. On pourra suivre ce parcours démentiel à travers le regard et les très belles illustrations de Philippe Lorin, remarquable observateur des visages de Céline. Paria ou génie ? Aux lecteurs de choisir.

09/2016

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Techniques d'écriture

Ecrire, écrire, écrire

Je me retourne et parcours la distance qui me sépare de cette enfant à la frange blonde. Je la vois qui écrit. Elle forme des lettres. Sa chaise est serrée contre la table ronde de la salle de classe, non loin de la fenêtre qui donne sur la cour de l'école entourée d'une haie et d'une grille et remplie d'enfants qui jouent. Elle est seule assise dans la salle commune, elle se rapproche encore de la table en tirant sa chaise. Les avant-bras posés. Le corps penché, le dos rond. Elle forme des lettres, lentement. Où commence l'écriture ? Dans quel endroit de l'enfance, dans quelle partie du corps (est-ce la main crispée sur le stylo ou le cou penché sur le cahier ? ) ou de l'espace (contre la table ? dans la lumière ? dans la pénombre ? ), dans quel lieu de l'imaginaire, dans quelles histoires, quels personnages ? Et de quoi se nourrit-elle ? de souvenirs, de mémoire, de rencontres, des autres, des oeuvres anciennes ou contemporaines, des livres ? L'écriture est d'abord un geste par lequel on tente de saisir le réel qui parfois se dérobe ou se brouille ? Ou bien tente-t-on de le fuir ? C'est un souffle qui emporte, un élan ? ou le retrait en soi le plus profond ? En une série de courts chapitres, Sally Bonn décrit des pratiques concrètes et les objets de l'écriture, visite des musées ou des pièces d'écrivains (Proust, Walser, Mallarmé) et regarde des images ou des graffs à la recherche de ce qu'elle pense être le secret de l'écrit. Et ainsi nous donne-t-elle à son tour la trace la plus fragile et la plus sensible qui soit : le livre.

02/2022

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Littérature française

La Tour ou un chien à Chinatown

Les Olympiades. C'est là, autour de la dalle de béton de cet ensemble d'immeubles du Chinatown parisien que s'est installée la famille Truong, des boat people qui ont fui le Vietnam après la chute de Saigon. Victor Truong chérit l'imparfait du subjonctif et les poésies de Vic-to-Lou-Go (Victor Hugo). Alice, sa femme, est fan de Justin Bieber mais déteste Mitterrand, ce maudit " communiste " élu président l'année où est née leur fille Anne-Maï, laquelle, après une enfance passée à rêver d'être blonde comme une vraie Française, se retrouve célibataire à 40 ans, au désespoir de ses parents. Cette tour de Babel de bric et de broc, où bruisse le murmure de mille langues, est une cour des miracles aux personnages hauts en couleurs. Voilà Ileana, la pianiste roumaine, désormais nounou exilée ; Virgile, le sans-papier sénégalais, lecteur de Proust et virtuose des fausses histoires, qui squatte le parking et gagne sa vie comme arnaqueur. On y croise aussi Clément, le sarthois obsédé du Grand Remplacement, persuadé d'être la réincarnation du chien de Michel Houellebecq, son idole. Tous ces destins se croisent, dans une fresque picaresque, faite d'amours, de deuils, de séparations et d'exils. La Vie mode d'emploi de Perec est paru en 1978, quand les Olympiades sortaient de terre. Comment Perec raconterait-il le Paris d'aujourd'hui ? Ce premier roman de Doan Bui tente d'y répondre, en se livrant lui aussi à une topographie minutieuse d'un lieu et de ses habitants. L'auteure y décrit la France d'aujourd'hui, de la coupe du Monde 98 aux attentats de 2015 dans un roman choral d'une drôlerie grinçante.

01/2022

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Critique littéraire

Monsieur Maud. Parcours d'un journaliste esthète

Ce livre propose une anthologie de ses articles sur le cinéma (de Bette Davis à Pasolini, de Blade Runner à Douglas Sirk, Louella Interim aborde tous les genres avec un regard unique) et la mode (Yves Saint-Laurent, Jean-Paul Gaultier, Madame Grès, Chantal Thomas... il les a tous connus et a analysé leur style). Dans une première partie, le livre évoque le parcours et la personnalité de ce dandy d'un autre siècle en donnant la parole à ceux qui l'ont connu ou qui ont travaillé avec lui. Serge Toubiana, Serge July, Jean-Paul Gaultier, Gérard Lefort, Paquita Paquin dressent un portrait drôle et touchant de leur ami. Esthète, dandy...si ces épithètes n'étaient pas aujourd'hui galvaudés, ils définiraient parfaitement la vie et l'oeuvre de Marc Raynal, qui sous plusieurs noms de plume, (Maud Molyneux, Louella Interim, Dora Forbes), a animé pendant près de dix ans les pages mode et cinéma de Libération aux côtés de Serge Daney, Michel Cressole et Gérard Lefort. La plume de Maud Molyneux est unique : fantastique écrivain de la mode, sans doute le meilleur après Proust, c'est également un cinéphile ardent, qui célèbre avec amour, loin des dérives théoriques de la critique, le grand cinéma hollywoodien dans un style au classicisme épuré. Grand critique, Maud Molyneux fut également une personnalité aussi attachante que fascinante : à la fois érudit hors-normes (" quand on ne savait pas, on téléphonait à Maud ", témoignent aujourd'hui ses amis), pilier du Paris nocturne des années 70, passionné de mode et d'histoire du costume. Lire Maud Molyneux/Louella Interim aujourd'hui est une véritable redécouverte, celle de l'une des dernières grandes plumes de la presse culturelle.

05/2011

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Autres

L'élan du désir. Pour une éthique de la volupté

Cet essai trouve sa source dans une idée élémentaire - si simple, pensera-t-on, qu'elle coule de source : quoique distinct du besoin, le désir est vital. Dès lors qu'il s'agit de la vie humaine, et de ce que vivre signifie pour nous, il doit être question du désir. Non au sens d'un simple " instinct " par lequel nous nous efforcerions de conserver notre être, et encore moins, comme a pu et continue de le croire la psychanalyse, comme une " pulsion de mort ", mais comme la tendance profonde de celle-ci à se dépasser. Le désir est élan et source de vie, et la vie jaillit (et jouit) d'être désir. Le désir n'est pas l'indice d'un défaut que la vie tendrait à surmonter. Il est l'expression même de l'élan de la vie, de son intensité immanente qui déborde vers différents horizons - la pensée, l'art, l'amour, l'amitié, la politique parfois - où se joue le bonheur humain. Alternant descriptions littéraires et discussion philosophique, traçant un chemin original de Spinoza à Blanchot, et récusant les lectures qui, de Kant à Levinas en passant par Lacan, ancrent le désir dans le négatif ou veulent le faire déboucher sur une transcendance, Miguel de Besteigui revisite brillamment ce concept classique. Il en montre le caractère toujours décisif, à l'heure d'une certaine manipulation des désirs dans le cadre d'un capitalisme numérique qui revêt un caractère largement " libidinal " mais exploite, normalise et banalise par là-même un désir commercialisé. Miguel de Beistegui enseigne la philosophie à l'université de Warwick. Spécialiste de Heidegger et de Proust, commentateur de Foucault, il est par ailleurs l'auteur de Government of Desire : A Genealogy of the Liberal Subject (Le Gouvernement du désir. Une généalogie du sujet libéral, 2018, University of Chicago Pess).

09/2021

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Réalistes, contemporains

Nijinski. L'ange brûlé

En sept années fulgurantes, Vaslav Nijinski est devenu un mythe. Il est à la danse ce que Picasso est à la peinture : il a ouvert les portes de l'art contemporain, brisé les règles esthétiques dans un élan de génie créatif, et provoqué par cet acte délibéré un changement irréversible. Dominique Osuch revient sur la vie de ce danseur étoile et chorégraphe russe d'origine polonaise, "proto punk" qui dans les années 1910 a attiré les personnalités artistiques les plus en vue, inspiré jusqu'à Charlie Chaplin avant de sombrer dans la folie. 19 janvier 1919, Vaslav Nijinski se meurt. Ses souvenirs viennent le hanter... Il se souvient de son enfance, de son frère handicapé Stanislas, de son père danseur qui les a abandonnés tout petits, de sa mère danseuse qui a sacrifié son art pour élever ses trois enfants. Il se souvient de ses camarades à l'Académie de Danse Impériale... et des folles nuits de Saint-Pétersbourg, de ses amours tumultueuses avec le prince Lvov, avec Diaghilev. Il se souvient de la première tournée parisienne des Ballets russes, de L'Après-midi d'un faune, sa première composition chorégraphique, de ses rencontres avec Jean Cocteau, Marcel Proust et Auguste Rodin, tous trois amoureux à leur manière de sa grâce, de sa face d'ange, de son corps d'athlète. Il se souvient de son mariage en Argentine avec la hongroise Romola de Pulszky, de la répudiation de son mentor Diaghilev, de Till l'Espiègle, sa dernière composition pendant la "Grande Guerre", et de Charlie Chaplin venu l'applaudir à Los Angeles. Il ne dansera plus jamais. Ce soir, Nijinski est entré en fusion avec Dieu, qui lui a brûlé les ailes.

06/2022

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Littérature française

La vie bonne et d'autres vies. 0

Contrainte de revenir d'Inde pour un confinement qui va bientôt se mondialiser, la narratrice tente de maintenir un lien avec une amie restée sur les bords de l'océan Indien, tout en restant enfermée dans son appartement, à l'étage d'une ancienne gentilhommière du Sud de la France. Dans le salon, un grand miroir d'où émanent, furtives, d'étranges présences, comme les signes d'un autre temps. Peu à peu, ces inquiétantes présences se transforment en une douce compagnie, fantomatique et rassurante et un dialogue s'instaure avec ces étranges revenantes et anciennes habitantes des lieux dont l'une a inspiré à Marcel Proust le personnage de la duchesse de Guermantes dans La Recherche. L'histoire de leurs vies se mêle à celle de la narratrice, tout comme le temps, suspendu, devient un noeud où peuvent s'entremêler présent, passé et futur incertain. De sa plume délicate, Jacqueline Merville brosse le portrait intérieur d'une femme en temps de crise et invite avec grâce les lecteur.rice.s à la suivre dans ses voyages immobiles à la recherche de la vie bonne. Extrait " Tu es née en France avec un corps de femme, mais qui habite ce corps ? Te demandes-tu souvent. Et pas qu'en rangeant ton passeport à la sortie des aéroports. Pour les gens comme toi, il reste encore quelques lieux hospitaliers de par le monde. Ce que tu y vis est sans doute négligeable. Mais tu penses que cette disparition effacera les traces d'une vie bonne. La vie bonne ? Elle n'existerait pas, des vies plus ou moins mauvaises sont la vie, dit-on. La vie bonne serait une utopie, un rêve d'hurluberlu. Tu dis l'inverse. " J.M.

10/2022

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Littérature étrangère

Sens unique. Précédé de Enfance berlinoise, et suivi de Paysages urbains

Depuis la parution en 1971, aux Lettres Nouvelles, de deux recueils rassemblant, sous les titres de Mythe et violence et Poésie et révolution, quelques-uns des textes majeurs de Walter Benjamin, l'intérêt des lecteurs pour cet ami d'Adorno, partie prenante au puissant courant intellectuel et philosophique qui fut contemporain de la République de Weimar, n'a cessé de croître, en France comme à l'étranger. On se souvient que, juif exilé à Paris en 1933, Benjamin avait traduit Baudelaire et Proust en allemand et leur avait consacré des études qui font aujourd'hui encore autorité. On se rappelle aussi qu'interné par le gouvernement Daladier en 1939 et refusant ensuite de partir aux Etats-Unis comme on l'en pressait, il fut acculé au suicide en tentant de passer, en 1940, la frontière des Pyrénées. Dans ce nouveau recueil ont été rassemblés trois textes : "Enfance berlinoise", évocations et souvenirs d'enfance et de jeunesse parus dans les journaux entre 1933 et 1935 ; "Sens unique", où Ernst Bloch voyait un "exemple de pensée surréaliste" ; enfin "Paysages urbains", textes descriptifs et sociologiques sur quelques grandes villes. Si le Benjamin philosophe n'est pas absent de ces pages, on y prend mieux la mesure du Benjamin écrivain, ami de Kafka et de Brecht, de Georges Bataille dans son exil parisien, et nourri de culture française dans ce qu'elle avait encore d'universel. Un écrivain qui ne s'est jamais confié plus intimement, mais sans narcissisme, avec cette distance qu'il savait prendre à l'égard de lui-même, sujet et objet d'une Histoire qui va son cours, vers quel avenir ? Un écrivain, pour nous, aujourd'hui, d'une obsédante présence.

08/2013

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Critique littéraire

Lettres de fuite. Séminaires 2001-2004

Le travail théorique et critique d'Hélène Cixous, plus connue par son oeuvre de fiction et pour le théâtre, a surtout été élaboré publiquement au séminaire qu'elle donne annuellement depuis près d'une cinquantaine d'années. Aussi ce séminaire appartient-il à l'époque "glorieuse" de la pensée française, aux côtés des séminaires de Jacques Derrida, Michel Foucault, Jacques Lacan ou Roland Barthes, mais, à la différence de ceux-ci, celui d'Hélène Cixous était resté inédit jusqu'à aujourd 'hui. Son séminaire se caractérise par le fait qu'il associe étroitement la littérature et la pensée : la voix d'Hélène Cixous, forte et séduisante, nous entraîne dans une lecture très personnelle de la grande littérature occidentale (nous y rencontrons Eschyle, Balzac, Dostoïevski, Freud, Joyce, Kafka et surtout Proust, mais aussi l'Odyssée et l'Ancien Testament, parmi bien d'autres oeuvres), jointe à la philosophie, puisque la lecture s'ouvre à l'interprétation du monde. Lettres de fuite regroupe trois ans de séminaire, de la rentrée 2001 (après le Il septembre, qui a changé nos vies et le monde que nous connaissions) à juin 2004 (date du dernier dialogue public avec Jacques Derrida, avec qui Hélène Cixous entretient une conversation permanente). Le séminaire fait une place essentielle au désir, à l'amour et à la sexualité, des thèmes universels, mais il est aussi toujours attentif à ce qui se passe sur la scène du monde. Ce volume possède ainsi une unité thématique autour de la perte, la mort et la guerre - mais aussi de l'amour, la beauté et la vie. Lettres de fuite est donc un hommage aux "puissances autres" de la littérature. Hélène Cixous conclut : "Dans sa fragilité, dans son côté désarmé, la littérature est absolument indispensable".

10/2020

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Monographies

100 chefs-d'oeuvre de la Bibliothèque nationale de France

Ce livre met à l'honneur le fleuron des collections de la BnF, de l'Antiquité à nos jours. A travers cent pièces maîtresses, il offre un panorama de la richesse et de la diversité des oeuvres conservées : objets antiques, estampes, peintures, cartes et plans, manuscrits, livres rares, photographies... Ce livre met à l'honneur le fleuron des collections de la BnF, de l'Antiquité à nos jours. A travers cent pièces maîtresses, il offre un panorama de la richesse et de la diversité des oeuvres conservées : objets antiques, estampes, peintures, cartes et plans, manuscrits, livres rares, photographies... Après une introduction retraçant l'histoire des collections de la Bibliothèque, le lecteur aura l'occasion d'admirer, au fil de pages magnifiquement illustrées, les oeuvres d'exception qu'elle conserve, suivant un ordre chronologique : des objets archéologiques, comme la collection de vases grecs du duc de Luynes, la patère de Rennes ou le trésor de Berthouville ; des dessins et estampes, de Rembrandt à Dürer ; les célèbres globes de Coronelli ; des objets provenant des trésors d'église (trône de Dagobert, Grand camée de France...) ; de précieux manuscrits tels que les Grandes Heures d'Anne de Bretagne ou encore le Psautier de saint Louis et de Blanche de Castille, sans oublier les fonds d'écrivains (Victor Hugo, Marcel Proust...) ; les trésors de la musique, tels les autographes du Don Giovanni de Mozart, de l'Appassionata de Beethoven et de Carmen de Bizet ; et les icônes de la photographie ancienne et contemporaine (Nadar, Man Ray, Henri Cartier-Bresson, Robert Capa...). Au-delà de ce choix d'oeuvres exceptionnelles, l'ouvrage permet de parcourir, à partir des collections de la BnF, l'histoire intellectuelle, littéraire et artistique, de l'Antiquité au XXIe siècle.

06/2022

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Biographies

Paul Morand

C'est au chevet d'un Marcel Proust mourant que s'affirme la vocation littéraire de Paul Morand ; et c'est dans le vacarme d'une modernité incarnée par Jean Cocteau qu'elle va s'épanouir. Ce rejeton de la bourgeoisie parisienne, éclairée, artiste, aura connu tant d'astres de la bohème comme de l'élite républicaine. Deux mondes étanches qui vont former sa personnalité et dessiner sa double carrière de diplomate et d'écrivain. D'emblée, dans ses nouvelles et ses romans, Morand épouse les prouesses de son siècle en rompant avec un monde englouti à jamais par la Grande Guerre. Il roule vite, il vole loin. La terre a rétréci et il le fait savoir. L'écrivain au style étincelant, classique mais si reconnaissable, fait découvrir aux Français la magie de l'ailleurs. Sous de fausses allures de dilettante, cet amateur de sport et de jolies femmes trouve le temps d'écrire une oeuvre très ample qui ne s'arrêtera qu'à sa mort. S'il n'a jamais été fâché avec la géographie, Morand l'aura parfois été avec l'histoire. En 1940, il choisit Vichy alors qu'il est en poste à Londres. Sa proximité avec les rouages de la collaboration et sa fidélité indéfectible à Pierre Laval lui vaudront, la guerre finie, des années d'opprobre, d'exil et de solitude. C'est tard, à travers ses publications posthumes, qu'apparaît au grand jour un antisémitisme longtemps occulté. La lecture d'archives jusqu'ici inaccessibles, journaux intimes, correspondances inédites, a permis à l'auteur de cette biographie, la première depuis un quart de siècle, de signer le portrait d'un Morand à tant d'égards méconnu. Cette existence, faite de trajectoires superposées, trouve enfin ses ressorts et sa vérité.

11/2020

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Biographies

D'un Céline l'autre. Edition revue et augmentée

Journaux intimes, Mémoires, correspondances... Ces témoignages sur Louis-Ferdinand Céline (1894-1961), issus des sources les plus diverses, sont pour un tiers totalement inédits. Ils composent, en filigrane, une biographie kaléidoscopique de l'écrivain depuis son enfance jusqu'à sa mort, en passant par la révélation, dans les années 1930, du génial Voyage au bout de la nuit, sans occulter la période de l'Occupation et de l'exil au Danemark. Intellectuels, artistes, résistants ou collabos, patients et maîtresses, tous ont leur opinion à son sujet. L'historien Jacques Benoist-Méchin est fasciné par la "force éruptive" qui se dégage de Céline. Gen Paul, le peintre de Montmartre, excédé par ses "vacheries", voit en lui un "monstre". Elizabeth Craig, une de ses muses emblématiques, proteste, au contraire, de son "immense tendresse". Le lieutenant allemand Gerhard Heller, qui le rencontre pendant l'Occupation, est subjugué par sa puissance visionnaire, qui capte l'"envers démoniaque" du monde. Et il n'est pas le seul. Mais l'antisémitisme fanatique de Céline indigne aussi beaucoup de ses admirateurs. Ernst Jünger dénonce chez lui "la monstrueuse puissance du nihilisme". L'écrivain et résistant Roger Vailland voudrait littéralement en finir avec lui. Mais comment abattre l'auteur de Voyage au bout de la nuit ? L'actrice Françoise Fabian, qui le rencontre à Meudon, sa dernière retraite, témoigne d'un homme vivant dans le plus grand dénuement, enfin "sans masque". Aux lecteurs de juger sur pièces celui qui est, avec Marcel Proust, l'écrivain français le plus important du XXe siècle. Soixante ans après sa mort, la fascination à son égard reste intacte et les controverses qu'il continue de susciter font toujours de Céline un "impardonnable", selon la formule admirative de Dominique de Roux.

05/2021

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Poésie

Le Livre de Martin

Ces poèmes s'inscrivent dans un lieu et sont l'histoire : faits énoncés ou passés à travers les canailles de la fiction. Lieux et Histoire visités par des personnages, Martin et Sandra, qui s'y trouvent confrontés. Nous les suivons un jour et une nuit dans les deux parties de LA VILLE ET LE CERCLE. L'histoire de Martin se poursuit comme on retrouve une ville, Toulon. Les livres, de James Joyce, Martin Eden de Jack London, notamment traversent l'ensemble. Les citations (Cummings, Beckett), les allusions (G Oppen, Proust, Celan) dessinent autant de personnages, de faits, de fictions, de paysages, d'exils, de passages. Mise en miroir par la composition: ces deux parties sont construites en sections de 5, 2, 4, 6, 1, 6, 4, 2, 5 poèmes. La troisième partie NOVEMBRE EN PLACE est composée de poèmes de la main de Martin. Ils recouvrent une année. Leurs références y sont nombreuses, certaines récurrentes:, Joyce (Stephen et Bloom), J C Powys (mythologie personnelle et relations amoureuses), Maïakovski (qui en 1921 revoit l'homme qu'il fut en 1915), Khlebnikov, Musil. Poèmes méditatifs dans lesquels la littérature est au coeur, mais aussi les sciences et la théologie. Ici chaque citation est replacée pour le besoin de la pénétration du sujet, de la saison, du mois, d'un état. La vie de Martin est ainsi reprise à travers ses lectures, ses "études" et ses silences enfin. Après une journée et une nuit, c'est une année parcourue dans ce qui devient un retrait face à l'Histoire. Mais cette dernière se trouve, plus que jamais, centrale en ses derniers bouleversements et ses résonances persistantes. Symétrie encore: LA VILLE ET LE CERCLE et NOVEMBRE EN PLACE sont, chacun, composés de 70 poèmes. Obsession de la fondation après la construction. La lyrique après/avec l'épopée.

01/2011

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Littérature étrangère

Tumbas. Tombes de poètes et de penseurs

"Même entouré de milliers de pierres tombales, je n'ai jamais le sentiment que je rends visite à un mort. La relation que j'ai avec ces auteurs est toujours personnelle, même avec des poètes morts depuis longtemps, comme Virgile, Hölderlin ou Leopardi. Ils font partie de mon univers. Pour certains, j'ai entrepris spécialement le voyage dans le but de leur rendre visite, d'autres fois, je me suis trouvé dans les parages alors que j'étais en route pour une autre destination. Le récit de notre quête, nous l'avons appelé "Rencontres", Simone Sassen et moi-même..." Pendant trente ans, Cees Nooteboom a parcouru le monde afin de découvrir les tombes des poètes, des écrivains et des penseurs qui, depuis toujours, peuplent son univers. En compagnie de la photographe Simone Sassen, ses voyages sont devenus non seulement le motif d'un pèlerinage littéraire, mais aussi celui d'une recherche de l'être effacé derrière le monument de pierre, la plaque de marbre ou le carré de verdure. Du tombeau blanc de Stevenson, seul surie mont Vaea, à la tombe de Proust au Père-Lachaise, du cimetière pour étrangers de Rome, où reposent Keats et Shelley, à l'archipel nippon où se trouve Kawabata, le lecteur partage un singulier voyage, moins à travers le monde qu'à travers le panthéon intime d'un passionné de toutes les littératures. Emouvantes, tantôt prétentieuses, tantôt effacées, les tombes révèlent leur secret dans le bruissement d'un poème, d'un passage de l'œuvre du défunt ou des mots de Cees Nooteboom. Architecte érudit de ce livre composé tel un hommage, à la manière des "tombeaux" de notre histoire musicale, il provoque ainsi le désir de lire ou de relire l'œuvre de ses chers Immortels.

11/2009

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Critique littéraire

Correspondance. Tome 1, 1949-1960

Très tôt. Paul Morand et Jacques Chardonne ont compris qu'ils écrivaient ensemble leur grand oeuvre. Dès 1957, ils rêvaient à la postérité offerte par cette correspondance. A travers leur amitié, deux univers et deux caractères s'affrontent : le cosmopolitisme face au microcosme, la vitesse flamboyante face à la concision lumineuse. Si leur style se change parfois en arme lourde et néfaste, le plus souvent les lames sont fines et étincelantes. Morand a la tenue noble du cavalier au sabre, dans une armure ciselée de mots qui brillent de mille feux. En bon Charentais, Chardonne excelle dans la botte de Jarnac et ses phrases courtes de moraliste font souvent mouche, le sage Chardonne, chirurgien du coeur, reste immobile dans son jardin de La Frette, tandis que l'ardent Morand ne s'arrête jamais, décapoté, de Vevey à Tanger en passant par le Portugal. Après les années noires de la guerre, c'est un bain de jouvence. Les Hussards naissent armés, comme Athéna, de ce couple improbable. Sous leur plume s'anime toute une génération de jeunes écrivains : Nimier, Frank, Blondin, Sagan, Laurent, Déon, Nourissier, tandis que Cocteau, Mauriac ou Malraux paradent. Morand et Chardonne, qui ne renient rien de leurs engagements, se tiennent en embuscade. Deux fois Morand échoue à l'Académie française, malgré les stratégies de Chardonne. Aux lectures au long cours - Chateaubriand, Proust, ou le Journal des Goncourt - se mêlent les commentaires des événements de Suez et de Budapest, de la guerre d'Algérie ou de la politique de celui qu'ils surnomment "Gaulle". La date de l'an 2000, à laquelle leur correspondance pourrait être divulguée, revient souvent comme l'horizon de l'immortalité. Si l'on parle encore d'eux au XXe siècle, pour Morand, la partie est gagnée : "Nos lettres pourraient être publiées, en l'an 2000, sous le titre Après nous le déluge, non ?"

11/2013

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Littérature française

Romans et voyages. Tome 1

Impossible de parler de Barrès sans susciter des réactions passionnées. " Condottiere de salon " ou " maître de liberté " ? Compliments et insultes s'équilibrent. Les uns fustigent son " dilettantisme satisfait ", sa " grandiloquence effrénée ". Les autres assurent qu'" il a connu la grandeur de vivre " et s'enivrent de la " prodigieuse musique ", de la " musique de perdition " de son style. Le Roman de l'énergie nationale est tantôt qualifié de " pièce de musée ", tantôt de " document politique et social incomparable ". Les Déracinés ? " Ouvrage raboteux, abstrait, désolément réactionnaire ", selon certains critiques. " Un livre d'aujourd'hui ", affirment d'autres. Quelle conclusion tirer de ces jugements contradictoires, tous émis par d'éminents contemporains ? Que Barrès " nous concerne encore avec son génie et sa sottise ", comme le dit l'un d'eux, qu'il est " invisible et présent " à la fois, que son influence est immense quoique diffuse, et sa descendance nombreuse : Aragon et Malraux, Proust et Gide, Giraudoux et Giono, Mauriac, Montherlant et Jouhandeau ont subi son ascendant. Et combien d'autres ! Voici les grands textes de l'un des fondateurs de la littérature du XXe siècle. La présente édition des Romans et Voyages comporte deux volumes. Le premier contient : Le Culte du moi : Sous l'oeil des Barbares - Un homme libre - Le Jardin de Bérénice ; L'Ennemi des lois ; Du sang, de la volupté et de la mort ; Le Roman de l'énergie nationale : Les Déracinés - L'Appel au soldat - Leurs figures. Le second contiendra : Amori et dolori sacrum ; Les Amitiés françaises ; Les Bastions de l'Est : Au service de l'Allemagne - Colette Baudoche ; Le Voyage de Sparte ; Greco ou le Secret de Tolède ; La Colline inspirée ; Un jardin sur l'Oronte ; Le Mystère en pleine lumière.

02/2014

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Critique littéraire

Cahiers André Gide. Volume 8, Correspondance 1892-1939

"Vers la fin de sa vie, c'était en 1938, Jacques-Emile Blanche répondait ainsi à une enquête des Nouvelles littéraires sur l'art épistolaire : "La correspondance fut la grande affaire de ma vie. Et j'estime que l'art épistolaire est le genre littéraire le plus important." Il a écrit des milliers de lettres, presque autant qu'André Gide, aux personnalités les plus diverses, françaises et étrangères, pendant près de soixante ans. Excepté les missives adressées à Marcel Proust, à François Mauriac, et quelques autres figurant en appendice des livres de souvenirs de Blanche, la plus grande partie de cette correspondance est inédite. Il reste enfin à déterminer la juste place qui revient à ce livre dans la littérature épistolaire de la première moitié du XXe siècle. On serait tenté de prime abord de comparer ces lettres aux missives échangées entre Gide et Rouveyre. Ce dernier ne fut-il pas lui aussi un peintre-écrivain ? Mais là s'arrête la ressemblance. Alors que celles-ci portent presque exclusivement sur les oeuvres des deux partenaires, sur leur amitié, puis sur ce qui les sépara si douloureusement, celles-là me paraissent ouvrir largement sur le monde et, partant, offrir au lecteur un champ de réflexions plus vaste. En somme, je ne vois guère de correspondances de cette période ayant de profondes analogies avec ce volume. Ce qui peut-être caractériserait le plus exactement les pages que l'on va lire, ne serait-ce pas qu'André Gide et Jacques-Emile Blanche se présentent également à nous comme des êtres de dialogue ? Et cette ouverture sur les autres nous permet de mieux comprendre et de mieux aimer l'époque dont elles restituent de nombreux visages." Georges-Paul Collet.

02/2011

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Beaux arts

Petit pan de mur jaune. 22 écrivains du côté du Louvre

Dans A la recherche du temps perdu, l'écrivain Bergotte redécouvre un de ses tableaux préférés, la Vue de Delft de Vermeer, grâce à la lecture d'un article : " Enfin il fut devant le Ver Meer [...] il remarqua pour la première fois des petits personnages en bleu, que le sable était rose, et enfin la précieuse matière du tout petit pan de mur jaune. [...] "C'est ainsi que j'aurais dû écrire, disait-il. Mes derniers livres sont trop secs, il aurait fallu passer plusieurs couches de couleur, rendre ma phrase en elle-même précieuse, comme ce petit pan de mur jaune." " Comme foudroyé par le tableau, Bergotte fait l'expérience d'une révélation esthétique : l'oeuvre lui inspire une conception de l'écriture que le passage lui-même expérimente. Le musée du Louvre, en invitant vingt-deux auteurs à écrire sur une oeuvre de leur choix appartenant aux collections, provoque cette rencontre entre art et littérature, et nous convie à être témoins de ce mariage d'inspiration et de fascination. A l'exemple de Proust, chaque auteur a tenté de ciseler une écriture propre à évoquer 1'oeuvre choisie. Geneviève Brisas a rêvé sur le sort des Mendiants de Bruegel, Linda Lê a imaginé une Madeleine à la veilleuse de La Tour plus méditative que religieuse, Vassili Alexakis s'est moqué allègrement du Serment des Horaces de David, et François Reynaert du Christ de Greco. Gila Lustiger a assumé la sensualité de L'Odalisque de Boucher, Camille Laurens celle d'un torse antique et Christophe Donner s'est souvenu avoir été gardien de musée, passant des heures face au Chancelier Seguier. Cet ouvrage est un cheminement : l'oeuvre comme point de départ de la fiction, la fiction comme découverte renouvelée de l'oeuvre.

08/2010

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Critique littéraire

Correspondance 1923-1941

C’est à Londres, en 1922, que Virginia Woolf rencontra pour la première fois, au cours d’un dîner, Vita Sackville- West qui allait être pour de nombreuses années une des deux ou trois personnes les plus importantes de sa vie. Après avoir lu leur correspondance qui se poursuit sur plus de dix-huit ans, on ne pourra plus douter de la profondeur de la passion qui lia ces deux femmes exceptionnelles – une passion qui, en dépit des orages de la jalousie et parfois de la fureur, leur apporta, jusqu’à la mort tragique de Virginia, le bonheur d’une tendresse et d’une réciprocité de désirs qui renaissaient, crise après crise, de leurs cendres indestructibles.Vita-Sackville West excellait dans l’art de la correspondance. Qu’elle dépeigne des jardins anglais ou les steppes de la Prusse, les montagnes de la Perse ou les déserts de l’Arizona, sa démarche est alerte, imagée, avec un rien de malice dans la satire mondaine. Ses lettres nous transportent dans une époque où Gide et Proust choquaient, où un procès en obscénité était intenté à une romancière accusée de saphisme ; une période aussi où la littérature de langue anglaise, entraînée par de grands novateurs, continuait d’accorder la prééminence aux techniques de la fiction. Virginia Woolf, pour sa part, n’allait cesser de se débattre dans les affres de l’enfantement de « sa » vérité de l’écriture qui, peu à peu, l’acculerait au seuil de la folie. Mais au coeur de cette recherche torturante allait jaillir, avec une fraîcheur de fontaine, Orlando, dédié à Vita. À travers cette correspondance, c’est un nouvel aspect du fascinant et multiple visage de Virginia Woolf que nous apprenons à mieux connaître encore.

11/2010

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Critique littéraire

Une histoire de la NRF

La Nouvelle Revue française a cent ans. C'est une longévité rare pour une revue de littérature et de critique. Aussi singuliers sont la notoriété et le rayonnement qui furent les siens dès les premiers temps de sa publication et durant tout le siècle. Quels étaient donc le projet et la situation d'André Gide et de ses amis cofondateurs pour que cette aventure se prolongeât si durablement ? S'agissait-il de faire école, d'élever une bannière ? Assurément non. Seulement, ici, la littérature a tous les droits. Rien ne lui est opposable. Ni la religion ni la politique, ni les moeurs ni la morale, ni la tradition ni la mode. Peu importe que l'on considère la parole de l'écrivain comme un don ou un effort, une aptitude ou une discipline. Seuls comptent l'intensité d'écriture et son pouvoir de révélation, cette singularité dans l'ordre de la connaissance et du discours qu'on lui accorde, au-delà de toute doctrine et "préoccupation" qui la limiteraient. "Sans prévention d'école ni de parti", telle fut La NRF : comme le disait Jacques Rivière, l'un de ses grands directeurs, "un lieu d'asile, imprenable, ménagé pour le seul talent, le seul génie, s'il veut bien se montrer". Et il s'est bien montré, avec Gide et Claudel, Proust et Martin du Gard, Larbaud et Supervielle, Saint-John Perse et Michaux, Malraux et Sartre, Alain et Blanchot... Et par la voix de tant d'autres, tous gravitant autour d'un même soleil. Cette chronique de La NRF, riche en amicales et laborieuses complicités mais aussi en querelles, questionnements et détours inattendus, montre à quel point cette singulière histoire éditoriale s'est entremêlée à un grand siècle de littérature.

02/2009

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Critique littéraire

Les entretiens de la Fondation des Treilles Tome 3 : La place de la NRF dans la vie littéraire du XXe siècle : 1908-1943

Quand parut en 1909 le " second " premier numéro de La NRF, " revue mensuelle de littérature et de critique ", dirigée par Jacques Copeau, André Ruyters et Jean Schlumberger, cet élégant fascicule de cent dix pages n'était qu'un périodique de plus parmi des douzaines de publications du même genre et dont plusieurs jouissaient d'une notoriété et d'une audience certaines. Comment, en quelques années, la dernière-née des innombrables revues de la Belle Epoque a-t-elle réussi à s'imposer comme le lieu de rencontres et d'échanges des lettres modernes ? Comment ce " groupement d'esprits libres " (selon la définition de Gide, qui inspirait la revue sans jamais la diriger) a-t-il réussi à fédérer des auteurs aussi différents que Claudel et Proust, Jouhandeau et Supervielle, Giraudoux et Valéry ? Leur point de convergence : une exigence littéraire absolue refusant de se mettre au service d'une quelconque idéologie. Très vite, la revue a donné naissance à un comptoir d'édition, puis à la Maison Gallimard. Ce sont sans doute les synergies entre les deux entreprises qui ont fait l'essentiel de leur réussite. Ces entretiens reviennent sur cette aventure intellectuelle unique dans les lettres européennes, en évoquant les figures des fondateurs, en précisant le rôle des principaux protagonistes, en définissant l'attitude de la revue à l'égard des avant-gardes de l'époque, sa position face aux totalitarismes de gauche et de droite qui ont marqué l'histoire du XXe siècle. Y ont participé des écrivains et des critiques, des historiens des lettres et des historiens d'art, des spécialistes du monde de l'édition et des éditeurs de textes et de documents. Ils préludent à d'autres entretiens qui, en 2011, auront pour sujet l'histoire non de la revue, mais de la maison d'édition.

10/2009

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Critique littéraire

La Nouvelle Revue Française : Table et index de 1908 à 1943

Etablis dans le cadre du Centre d'études gidiennes, ces table et index de La Nouvelle Revue française pour les années 1908 à 1943 constituent un indispensable outil de travail pour ceux que l'histoire de la littérature et de la vie intellectuelle et artistique intéresse. La première moitié du vingtième siècle est encore très favorable à l'épanouissement des revues littéraires, qui sont l'un des principaux rouages du dispositif éditorial et culturel alors en vigueur. Celle créée par André Gide et cinq hommes de lettres de ses amis, puis animée par Jacques Rivière et Jean Paulhan, y jouit très tôt d'une grande autorité et d'une audience élargie, tant en France qu'à l'étranger. Elle le doit autant aux auteurs qu'elle parvient à rassembler autour d'elle (de Claudel à Sartre, de Proust à Malraux, de Saint-John Perse à Supervielle, Ponge ou Michaux...) qu'à son considérable apport critique. Aventure collective aussi attentive aux postes avancés et marginaux de la pratique littéraire qu'à l'héritage des siècles passés, La NRF n'aura d'autre dessein que d'abriter une défense et illustration de la littérature, reconnue, parmi tous les autres ordres du discours, comme le haut lieu de la révélation et de l'épanouissement de l'humain. "Un groupement d'esprits libres" , disait Gide à propos des premières années de La NRF ; "sans prévention d'école ni de parti" , ajoutait Rivière. Cet index, republié dans le cadre de la commémoration du centenaire de la création de la revue, en apporte un sûr témoignage. 352 livraisons mensuelles - 1 100 auteurs et contributeurs - 9 500 textes et articles - 600 revues et journaux cités - 2 000 écrivains cités. Historique de la revue, avec des passages inédits des Cahiers de la Petite Dame, et bibliographie.

09/2009

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Philosophie

Fragments d'une mémoire infinie

Internet a changé notre monde, mais on ne sait pas encore combien il a changé l’existence humaine. Loin de la naïveté des passionnés de la technologie comme du «c’est toujours pareil» des blasés, Maël Renouard fait de lui-même le sujet littéraire et philosophique de l’expérience d’une vie avec Internet. Il en extrait des fragments, des pensées, des maximes ; il en fait une matrice à récits, et le soubassement d’une élaboration à nouveaux frais de la philosophie. Ce qui en résulte est un livre classique d’un genre nouveau, pour un monde nouveau, chargé d’histoire et de culture : à la fois essai à la Valéry, recueil à la Pascal, considérations sur le contemporain à la Baudrillard, pastiches à la Proust, récit à la Conrad, étude à la Barthes et sensations saisies sur le vif, Notes sur l’Internet entraîne le lecteur de paragraphe en paragraphe, avec un effet permanent de surprise, de variation et d’intelligence. Pas une ligne ne ressemble à une autre, et pourtant on se trouve, dans ce livre, comme dans une chambre où les échos reviennent de toute part. Chacun peut se découvrir soi-même en suivant le cheminement d’un esprit qui s’ouvre à nous. Des morceaux d’épopée issus du monde numérique y rejoignent le tombeau des expériences quotidiennes vécues par un auteur dont la vie se divise en deux - avant et après l’Internet. Parlant des générations futures, Maël Renouard prédit : «C’est dans l’infini qu’ils enfouiront leurs secrets». Notre existence, toujours plus exposée, semble nous distraire parfois des enjeux d’une vie esthétique et philosophique. Cet ouvrage nous reconduit dans notre vie intérieure, en usant de ce qui lui semble le plus contraire : l’association permanente à une mémoire extérieure, infinie.

03/2016