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Gerald Wairy

Extraits

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Littérature française

La Brigade du rire (ce que nous sommes)

Il y a Kowalski, dit Kol, Betty, licenciée de l'imprimerie où elle travaillait. Dylan, prof d'anglais et poète. Les jumelles Dorith et Muriel, pour qui la vie est une fête permanente. L'Enfant-Loup, coureur et bagarreur. Suzana, infirmière en psychiatrie. Rousseau, beau gosse et prof d'économie. Hurel, industriel, lecteur de Marx et de Kropotkine. Ils sont chômeurs, syndiqués, certains exilés, tous ont été des travailleurs. Pas des "cocos", ni des militants. Des hommes et des femmes en colère, qui décident de régler leur compte à cette société où l'autorité du succès prime sur celle du talent. Des samouraïs, des mercenaires, une redoutable fraternité constituée en Brigade du rire. Leur projet ubuesque et génial tient à la fois de la supercherie que de la farce grotesque : kidnapper et faire travailler Pierre Ramut, l'éditorialiste vedette de Valeurs françaises, et, dans un bunker transformé en atelier, l'installer devant une perceuse à colonne pour faire des trous dans du dularium. Forcé de travailler selon ce qu'il prescrit dans ses papiers hebdomadaires - semaine de 48h, salaire de 20% inférieur au SMIC, productivité maximum, travail le dimanche -, Ramut saura désormais de quoi il parle... Le héros de ce roman c'est l'amitié qui unit cette ancienne équipe de hand-ball ; L'héroïne, cette comédie loufoque, ce pied de nez à un système pétri de contradictions et enfermé dans ses convictions. Dans une grande fresque tragi-comique, fidèle à son univers - Vive la sociale, Les Vivants et les Morts - Gérard Mordillat parle du monde d'aujourd'hui, de ses injustices, de ses luttes, de ceux qui refusent de se soumettre et se vengent d'un grand éclat de rire.

08/2015

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Littérature française

Quatre années au cambodge

« Que s'est-il passé réellement ? Il ne peut s'agir d'une banale dispute entre promeneurs du dimanche. Ce serait invraisemblable. Ou alors il y a eu provocation et querelle grave. Je suggère à François d'envoyer ses propres enquêteurs sur place. En attendant, nous réfléchissons. Agression visant l'Ambassade de France à travers l'un de ses membres pris au hasard ? Possible. Si cette hypothèse est juste, c'est très grave. Agression beaucoup plus personnelle visant bel et bien Gérard et personne d'autre ? Très vraisemblable aussi. Mais il faut chercher les motifs. Le simple vol de voiture me semble à exclure vu la façon dont se sont passées les choses. D'ailleurs, il paraît qu'elle est réduite à l'état d'épave. Le colonel Prat devrait envoyer quelqu'un la récupérer dans la matinée. Il ne pourrait s'agir que de querelles personnelles, questions d'argent, de femmes... Mais s'il a des petits secrets peu avouables, il ne les racontera pas ! Reste naturellement la solution du rapport entre ses activités d'agent des services secrets français et cette tentative d'assassinat. Tout cela sent le souffre ! » 1991, la France s'apprête à rouvrir son ambassade à Phnom-Penh. L'auteur qui vient d'épouser son compagnon, nommé Attaché de Défense, arrive dans l'ex Kampuchéa. Services secrets, prise d'otages, meurtres... Elle sera le témoin privilégié du microcosme diplomatique et des intrigues tortueuses d'un État aussi corrompu que dangereux. Ses « Quatre années au Cambodge » seront une aventure tour à tour passionnante et effrayante, où l'inattendu côtoiera les désillusions, la fascination, la répulsion. Immersif et instructif, un témoignage rare et sans langue de bois.

10/2014

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Animaux, nature

Nos chasses africaines. cinquante ans de safari Congo, Tchad, Soudan, Cameroun

Arrivé à Brazzaville en 1957, Pierre Caravati fut tout de suite passionné par la grande chasse. Après avoir guidé quelques amis, il en fait son métier au Congo, en Centrafrique, au Tchad, au Gabon, au Soudan et en Tanzanie. Au soir d'une vie riche en souvenirs, il fait revivre 50 ans de chasse et de brousse. On croise ainsi de grands chasseurs (dont le président Giscard d'Estaing et le duc d'Orléans) et de quelques figures majeures de guides: Henri Eyt-Dessus, Omer Pessègue, Franck Maës, Christian de Tudert, Michel Coatmellec, Gérard Pasanisi, François d'Elbée, Luis-Pedro de Sa é Mello, Michel Fusil ou Tony Sánchez-Ariño. Nombreuses photos en couleurs. Extrait "Au petit matin, il ne fait pas encore jour, nous prenons le petit déjeuner dans le boukarou face au Faro. Les hippopotames qui viennent des gagnages, rentrent dans l'eau et s'interpellent bruyamment. Cela fait dix jours que nous cherchons les élands sans résultat. "Le troisième jour nous avons croisé la piste de deux mâles vers 7h du matin. Le terrain relativement mou marquait parfaitement, les traces étaient de la fin de la nuit. Deux à trois heures de retard sur un terrain facile, c'était faisable. Nous pistons le plus rapidement possible, Barbé et Bouba, les pisteurs, devant, Jean-Louis et Antoine les chasseurs, derrière. Les baguettes des pisteurs tendues vers les traces montrent la direction des élands. Ils marchent rapidement, ne mangent pas, la savane arbustive est fraîchement brûlée. Vers 10h, nous atteignons une zone vallonnée, brûlée depuis le début de la saison sèche et les arbustes offrent aux élands de belles repousses fraîches. Les élands ont ralenti, cueillant de-ci de-là des feuilles et des bourgeons, cassant avec leurs cornes de grosses branches pour atteindre quelques feuilles certainement meilleures que les autres. La sève suinte encore, nous approchons."

04/2018

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Beaux arts

L'ARCHITECTURE MODERNE EN FRANCE. Tome 2, du chaos à la croissance, 1946-1966

Après l'effondrement de 1940 et l'occupation, la France connaît à la Libération un étonnant renouveau. A travers la Reconstruction et les efforts soutenus pour sortir le pays de la crise du logement, l'État se dote d'un puissant outil de production, qui fonde l'expansion du bâtiment sur la concentration des investissements dans les grandes entreprises (par le biais de la préfabrication lourde et des chantiers géants) et sur la maîtrise de plus en plus complète des sols (par le remembrement, puis les ZUP et les ZAC). L'architecture contribue à l'émergence d'une culture de masse. Le béton (armé, précontraint) accède à une situation hégémonique. Mais cela n'empêche pas le développement d'une filière métallique imaginative. On expérimente des profils en aluminium, des façades-rideaux, des structures tridimensionnelles hyper-légères. La modernité épanouie des trente glorieuses n'a rien à envier à celle, héroïque, des années vingt. Les architectes, qui avaient commencé leur carrière avant la guerre (Le Corbusier, Pingusson, Beaudouin, Lods, Prouvé) réalisent des œuvres majeures après la Deuxième Guerre mondiale. Confrontée au chantier du logement social et des grands équipements, la génération plus jeune (Pouillon, Dubuisson, Zehrfuss, Lopez, Aillaud, Lagneau...) innove dans le cadre rigoureux du rationalisme constructif, définissant les valeurs esthétiques d'une civilisation technique raffinée. Ce livre tente de repérer les lignes de forces à travers lesquelles les œuvres construites prennent sens. Il n'élude ni les débats, ni les traumatismes, nés d'une urbanisation accélérée, qui a abouti, en l'espace de trente ans, à la transformation radicale de nos paysages. Ce livre fait suite au tome 1 consacré à la période de 1889-1940 de Claude Loupiac et Christine Mengin. Un tome 3 : de la croissance à la compétition 1967-1999 par Gérard Monnier paraîtra en 2000.

12/1999

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Religion

Montpellier

L'histoire du diocèse de Montpellier a pour cadre le département de l'Hérault. Il correspond aux cinq anciens diocèses de Montpellier-Maguelone, Agde, Lodève, Béziers et Saint-Pons de Thomières, auxquels il faut ajouter quelques paroisses des diocèses de Narbonne, Alais et Nîmes. Les origines chrétiennes ont été confiées à un assistant d'Histoire de l'Université Paul Valéry, Michel CHALON. Henri VIDAL, de la Faculté de Droit de Montpellier, Président de la Fédération historique du Languedoc-Roussillon, s'est chargé de la période médiévale. Les temps modernes sont présentés par Mireille LAGET, Maître-assistant d'Histoire, et l'abbé Xavier AZEMA, Docteur en théologie, auteur d'une thèse sur le jansénisme dans le diocèse d'Agde au XVIIIe siècle. Gérard CHOLVY, Directeur de l'U.E.R. d'Histoire à l'Université Paul Valéry, a veillé à la rédaction d'ensemble et rédigé les chapitres qui vont de la Révolution à nos jours. Auteur de deux thèses de doctorat sur la région, il a puisé sa documentation dans les archives et parfois dans le témoignage oral. Cette documentation permet d'aborder tout à la fois les courants spirituels qui animent les clercs et les laïcs, l'évolution des sentiments religieux – la « religion populaire », la pratique, la ferveur —, les œuvres et mouvements d'Action catholique à la veille de Vatican II… Le souci commun a été d'aller au-delà des aspects traditionnels de l'histoire ecclésiastique et d'aborder, par le biais de la vie du peuple chrétien, l'histoire des mentalités, riche en contrastes dans un pays qui vit s'affronter catholiques et protestants, Blancs et Rouges, le cardinal de Cabrières et Louis Lafferre, l'Eclair et le Petit méridional.

01/1976

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Travail social

La fin des EHPAD ? Réalités ignorées et vérités rejetées

Depuis des décennies, le domicile est considéré comme le lieu de vie privilégié des personnes âgées. Soutien et maintien à domicile ont été érigés en normes, alors que les politiques gouvernementales ont favorisé la création constante d'EHPAD. Ces derniers, qui auraient dû représenter un véritable "prolongement" du domicile, sont perçus par l'ensemble de la population comme une réponse "institutionnelle et collective" , régulièrement critiquée et rejetée. Des réflexions récentes demandent avec fermeté la fin de la création de ces établissements et de nombreuses actions actuelles favorisent la diversité de la vie des personnes âgées dans des domiciles adaptés, tels que les habitats inclusifs, les résidences-seniors, les résidences-autonomie, et plus généralement les habitats intergénérationnels. Les canicules et les pandémies qu'a connues la société française, et notamment la pandémie actuelle, ont révélé la terrible faiblesse du fonctionnement des EHPAD et la mauvaise adaptation de la politique du maintien à domicile, aboutissant, au niveau national, à un véritable constat d'un "désastre gérontologique" . Parlementaires, experts et surtout personnes âgées affirment désormais une absolue nécessité de développer toutes les formules de soutien et de maintien à domicile et de modifier profondément la nature et la gouvernance des EHPAD. La fin de ces établissements sur leur modèle actuel est-elle réellement enclenchée ? C'est ce que cet ouvrage a pour mission de démontrer. Docteur en droit et directeur d'hôpital honoraire, Gérard Brami a dirigé des EHPAD pendant quarante années. Chargé d'enseignement à l'université, il est l'auteur de nombreux articles et de plus de 25 ouvrages sur les EHPAD et le Grand âge. Il est membre d'associations, d'instituts et de fédérations qui touchent à la gérontologie. En 2010-2011, il est nommé dans l'internationale Who's Who.

02/2022

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Economie

“Sim, nós podemos !”, « On peut y arriver ! » - L’aventure d’une entreprise textile au Portugal

La littérature abonde - et ce n'est que justice - sur l'épopée de l'industrie textile dans le Nord de la France et tout particulièrement à Lille-Roubaix-Tourcoing dont les populations en ont vécu pendant plus d'un siècle. Ouvrages historiques, rapports économiques et sociaux, biographies, autobiographies, monographies, essais, "beaux livres" fournissent une source inépuisable de données. Sans oublier les romans de Maxence Van der Meersch et de Victor Hugo pour ne citer que les plus célèbres. Des musées - dont certains en projet - permettent de voir, d'entendre, de toucher, de "sentir" même, ce que fut cette industrie dans toutes ses dimensions : techniques, économiques, sociales, politiques, urbanistiques, humaines. On y découvre des machines, des ateliers, des matières. Des photos, des films, des archives télévisuelles rendent témoignages de ce que fut ce monde, ses femmes, ses enfants et ses hommes. Gérard Tiberghien en fut un acteur de premier plan. Issu de la famille "PJT" (Paul et Jean Tiberghien) on lui confia, au début des années soixante-dix, la mission de créer puis de diriger une entreprise de filature et de tissage au Portugal. Ainsi naquit Fiandeira dans la région de Braga au nord d'un pays encore pauvre à l'époque et en pleine ébullition de la "Révolution des oeillets" du 24 avril 1974. Le récit de cette aventure, de ses origines, de ses péripéties, de ses succès et de ses échecs ajoute un témoignage à la mémoire collective du textile, sous un angle particulier. On y découvre l'action d'un patron habité par la volonté de donner une dimension sociale à l'activité économique ; d'un chef d'entreprise pour qui il n'est de richesse utile et valable que si elle émane et retourne à l'humain.

10/2018

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Littérature française

Le miroir brisé de mon enfance

Dans cet ouvrage, l'auteur nous livre ses souvenirs d'enfance, avec émotion et tendresse. Vous plongerez avec curiosité et enthousiasme dans le récit de vie des petits et grands bonheurs de l'enfance. Patili, cet attachant petit garçon, vous entraîne dans le quotidien d'une famille nombreuse des années 50. Voyagez avec lui par-delà la Méditerranée, partagez les joies des jeux, les peines des disputes et les rires de l'enfance. Gérard, Christian, Guy, Marcel, Pépé stylos, sans oublier Pompon le chien adoré, sauront vous faire partager les ardeurs et gaietés de la jeunesse. Un moment d'évasion et de rires au milieu des cours de récréation, les bonheurs et les tourments d'une fratrie et d'une famille que la vie n'aura pas épargnée. Du soleil de Dakar au Sénégal, en passant par Fédala au Maroc et par Alger au plus fort de la guerre d'Algérie, Patili nous amènera dans la grisaille de la Lorraine pour nous dépeindre avec beaucoup d'émotion et de tendresse la vie de ses grands-parents. Un roman plein de tendresse et d'humour, empreint de l'amour inconditionnel d'une mère omniprésente. Il réchauffe nos coeurs et bouleverse nos âmes d'adultes. Apportant un regard sans complaisance à travers ses yeux d'enfant sur le monde qui l'entoure, l'auteur dépeint à la pointe de sa plume les êtres qui lui sont les plus chers ainsi que les couleurs de son temps. Par cet hymne à l'amour familial et aux valeurs oubliées, voir grandir Patili amène une véritable réflexion sur notre société et l'évolution des moeurs. Cet ouvrage est avant tout un formidable message d'amour adressé par un petit garçon à sa maman disparue trop tôt. Un roman autobiographique, beau et triste à la fois, qui ne laissera personne indifférent.

07/2018

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Littérature française

Gitane sans filtre

La commence toujours comme ça. Il est cinq heures du matin. Assis sur le rebord du lit, non père crache ses poumons. Une toux rauque qui réveille toute la maison. Puis la toux s'arrête. J'entends le clapet du briquet faire son " clac " caractéristique. Mon père tire du paquet rectangulaire bleu, sur lequel une danseuse espagnole est partiellement masquée par des volutes de fumée, une gitane sans filtre dont il embrase le bout avant de la porter à ses lèvres. Maintenant, il peut se lever. Il sort de sa chambre et passe devant la mienne, dans un nuage de fumée bleue. Il est nu, se tient, afin de les cacher, ce qu'il appelle ses " parties ", puis pénètre dans la salle de bains. Li toux reprend. Ablutions. Rasoir électrique. Nouvelles à la radio. Deuxième cigarette de la journée. A raison d'un peu plus de deux paquets par jour pendant trente ans, mon père aura humé durant sa vie cinq cent mille cigarettes. La mémoire, miroir dans lequel nous nous plaisons à regarder les absents, exige une close nécessaire et suffisante de falsifications et de réfractions. Cette pratique flibustière m'est indispensable, à moi qui me penche sur cet homme qui fut mon père et dont la vie me rappelle celle de ce pirate anglais, lequel lance à ses juges : " Je ne suis peut-être pas parfait, mais je suis bien réel ". Les fesses à l'air, cigarette au bec, René Roero Marchese di Cortanze, Conte di Calosso, Signore di Cresacuore, se regarde dans le miroir de la salle de bains : " Je me suis hasardé à allumer une nouvelle cigarette, pense-t-il, et la terreur entre silencieusement dans ma vie ". Modiano a raison : un père, c'est celui qui donne une identité. Gérard de Cortanze

10/2008

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Faits de société

Les secrets de l'affaire Yann Piat

Députée du Var, Yann Piat est assassinée en 1994. Seule élue du Front National dans une Assemblée nationale passée à gauche après la victoire de François Mitterrand en 1988. Cette chronique d'un assassinat retrace le destin d'une femme fragile et ambitieuse, fausse candide et vraie battante, engagée dans un combat perdu d'avance contre les combines et les mafias. Yann Piat a débarqué comme un chien dans un jeu de quilles au pays des boîtes de nuit et des casinos. La députée claque la porte du FN à la fin de 1988, révoltée par la sortie de Jean-Marie Le Pen sur "Durafour crématoire". Rejoint l'UDF. Tient tête au parrain politique du département, le sénateur UDF Maurice Arreckx, ami du truand Jean-Louis Fargette. Claude Ardid fait revivre l'extrême tension de la campagne législative de 1993. Investie par l'UDF, la liste de Yann Piat est concurrencée par celle de Joseph Sercia, homme lige d'un Arreckx passé maître dans l'art du double jeu. Insultes, intimidations physiques : tous les moyens sont bons pour faire taire la députée va-t-en-guerre, qui l'emporte de haute lutte sur son rival. Et d'annoncer son intention de briguer la mairie de Hyères. L'ambition de trop. Qui a commandité l'assassinat de Yann Piat, abattue dans sa voiture par deux hommes à moto alors qu'elle regagnait son domicile ? L'exécution a été ordonnée par Gérard Finale, patron du bar "Le Macama", petit escroc longtemps proche de Fargette. Ses hommes de main ont avoué et ont été condamnés à de lourdes peines. Reste un doute : et si, au-dessus de Finale, d'autres intérêts, plus puissants et plus politiques, avaient eux aussi contribué à actionner la gâchette des tueurs ?

08/2016

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Linguistique

Autobiographies de chercheur.se.s, lecteur.ice.s, scripteur.ice.s

Dès la fin des années 1990, une génération de didacticiens de la littérature, soucieux de la subjectivité des élèves entreprend d'interroger l'expérience vécue des lecteurs, experts ou apprentis. Depuis l'intérêt porté aux auto-biographies de lecteurs de Pierre Dumayet, Annie François, Agnès Desarthe... , l'objectif est de dépasser les postures prescriptives afin de cerner les processus en jeu dans le rapport du lecteur aux textes littéraires. Cette ambition portée en premier lieu par Gérard Langlade, Annie Rouxel, Marie-José Fourtanier, Jean-François Massol, ne cède rien aux exigences de la recherche en littérature. On note d'ailleurs qu'au gré des décennies d'engagement en didactique, chacun de ces chercheurs s'est fortement impliqué en littérature : Jean-François Massol est reconnu en tant que spécialiste de Roger Martin du Gard, Annie Rouxel a notam-ment travaillé sur Gide, sur l'Oulipo, Marie-José Fourtanier sur les littératures francophones... Mais ces pionniers en didactique de la littérature n'oublient jamais leur but : contribuer au renouvellement de l'enseignement du français, déverrouiller les prati-ques sclérosantes, interpeller la créativité des élèves et des enseignants, défendre les Lettres et les arts partout où leur transmission passerait pour secondaire ou désuète. Aussi, le volume que nous entreprenons dans une tonalité ouvertement amicale, ne se cantonne pas à sa fonction d'hommage : il tente de contribuer à une connais-sance toujours accrue des rouages de la lecture, de l'écriture et de la didactique de la littérature dans une démarche empirique et l'expérience du faire. Nous proposons aux contributeurs qui se reconnaissent dans les travaux menés depuis Grenoble, Toulouse, Rennes, ou qui ont partagé une partie du chemin, de s'emparer à leur manière, non sans plaisir, du protocole des autobiographies de lecteur, de scripteur auquel nous ajoutons celui de chercheur.

02/2022

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Thèmes photo

Photos graphiques

"Je suis entré dans l'univers de l'imprimerie, un peu par hasard, peu de temps après avoir effectué ma formation à l'Ecole supérieure de journalisme de Lille. Il est vrai que la production des journaux m'intéressait et que les cours proposés sur les technologies graphiques pendant mes années d'études, dispensés, entre autres, par Gérard Ooghe, directeur technique de l'éditeur parisien Fernand Nathan et par Michel Logié, rédacteur en chef technique du quotidien lillois La Voix du Nord, m'avaient alors ouvert aux différents procédés de fabrication de l'imprimé. En entrant, jeune journaliste, à Caractère, le magazine professionnel de référence de la filière graphique, fondé en 1949 par Maximilien Vox, animé alors par Caroline Aubry et édité par la Compagnie française d'éditions, je ne faisais donc pas un saut dans un monde totalement étranger, riche de ses différents métiers, de ses codes et de son jargon. Ainsi, pendant 50?ans d'activité, j'ai été le témoin des multiples événements, qui ont ponctué la vie de la filière graphique en France comme à l'étranger, et accumulé quelques dizaines de milliers d'images - en noir et blanc et en couleur - que je redécouvre grâce aux technologies de la numérisation. Dans les pages qui suivent, je vous propose donc de partager un souvenir illustré, sur une première période de 30?ans. Sérieux, curieux, légers, mes choix sont forcément subjectifs et très divers. Ils correspondent à des rencontres, à des voyages, à des actualités... Les plus jeunes relèveront l'anecdote. Les professionnels les plus anciens reconnaîtront ceux ou celles qui ont marqué de leur empreinte et de leur personnalité la vie de l'imprimerie, si riche et injustement méconnue... "

11/2022

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Critique Poésie

«Transparence du regard adéquat». Mélanges en l'honneur de Bertrand Marchal

Pour décrire la lecture, et même la lecture de textes poétiques ardus, Mallarmé parlait d'une "transparence du regard adéquat" . Cette transparence, nombreux sont ceux qui l'ont ressentie en entendant Bertrand Marchal lire les textes de Mallarmé. Ses cours, ses éditions et ses essais ont rendu transparent ce qui pouvait paraître hermétique. Cette intelligence des textes, mise au service des étudiants, des chercheurs et de tous les amateurs de littérature, est le don qu'il a fait à ses élèves et à ses lecteurs - une communauté présente dans le monde entier. Ce volume entend le remercier et rendre hommage à son oeuvre d'éditeur et de critique. Le mot de "lecture" est celui que Bertrand Marchal a choisi pour le titre de son premier ouvrage publié, Lecture de Mallarmé, marquant par sa modestie et son honnêteté intellectuelle. Puisse son exemple être suivi par ce recueil d'articles en offrant des lectures respectueuses de la lettre et de l'esprit, des lectures qui, loin de faire valoir le critique, l'effacent au profit des oeuvres. Avec les contributions de : Joseph Acquisto - Sophie Basch - Philippe Beck - Ramla Bédoui - Barbara Bohac - Eric Bordas - Régine Borderie - Michel Brix - Gabrielle Chamarat - Dominique Combe - Antoine Compagnon - Benoît de Cornulier - Michel Deguy - Béatrice Didier - Pascal Durand - Romain Enriquez - Aurélie Foglia - Georges Forestier - Yann Frémy - André Guyaux - Jean-Marc Hovasse - Jean-Nicolas Illouz - Romain Jalabert - Michel Jarrety - Filip Kekus - Juliette Kirscher - Kensuke Kumagai - Patrick Labarthe - Sylvain Ledda - Frank Lestringant - Dominique Millet-Gérard - Yumi Murakami - Michel Murat - Steve Murphy - Florence Naugrette - Roger Pearson - Nathalie Preiss - Eléonore Reverzy - Thierry Roger - Henri Scepi - Andrea Schellino - Thomas Schlesser - Julien Schuh - Evanghélia Stead - Jean-Luc Steinmetz - Jérôme Thélot - Alain Vaillant - Hélène Védrine - Vincent Vivès - Seth Whidden - Fériel Younsi.

01/2023

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Littérature française

Revue générale n° 2022/2. Dossier : Occident-Russie, la fracture

Depuis sa création en 1865, La Revue générale ne s'est jamais soumise à l'impératif de l'actualité immédiate. Il n'en reste pas moins que son souci d'offrir, sur des sujets contemporains, des mises en perspective plus larges s'est trouvé ravivé par le conflit qui s'est ouvert au début de l'année 2022 entre la Russie et l'Ukraine. La guerre est de retour aux portes du Vieux Continent, avec son cortège de faits tragiques, de déplacements de population, d'images frappées du sceau d'une inhumanité que l'on ne pensait plus revoir de sitôt, de nouvelles incertaines, tour à tour vérifiées et contredites à la vitesse du flux médiatique, de menaces globales. Avec sa sémantique aussi, et ses références lointaines, puisées dans des guerres passées, mais qui font encore aujourd'hui leur lot de victimes. Notre dossier rassemble des analyses et des réflexions portant sur les implications géopolitiques, diplomatiques, économiques ou encore culturelles d'événements qui redéfinissent pour longtemps les rapports entre d'une part la Russie et d'autre part l'OTAN, l'Europe, l'Occident. La fracture serait-elle consommée entre ces deux aires civilisationnelles ? Et tenter de la penser ne serait-il pas l'un des plus humbles moyens de la dépasser ? Attendre et espérer... Avec les contributions de Paul Ariès, Jeanne Augier, Nina Bachkatov, Jean-Baptiste Baronian, Alexandre Borisov, Bruno Colmant, Marc Danval, Raoul Delcorde, Guy Delhasse, Charles Delhez, Luc Dellisse, Francis Delpérée, Renaud Denuit, Mark Eyskens, Christopher Gérard, Jean-Paul Glorieux, Pierre Guérande, Estelle Hoorickx, Jean-Claude Juncker, Theodoros Koutroubas, Père Georges Kovalenko, Jean Lacroix, Serge Model, Louis Morès, Silvana Panciera, Edouard Philippe, Gabriel Ringlet, Frédéric Saenen, Frédéric Vinclair, Tanguy de Wilde d'Estmael

06/2022

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Linguistique

Revue générale n° 2021/3. Dossier / Vingt ans après

Avec les contributions de Jean-Baptiste Baronian, Annick Cizel, Bruno Colmant, Marc Danval, Jean-François Delahaut, Guy Delhasse, Luc Dellisse, Francis Delpérée, Renaud Denuit, Jean De Ruyt, Simon Desplanque, Christopher Gérard, Marion Jacques, Jean Lacroix, Alexandre Lansmans, Philippe Leuckx, Michel Liégeois, Sylvie Lindeperg, Jean-Pol Masson, Christophe Meurée, Kimberly Orinx, Frédéric Saenen, Laetitia Spetschinsky, Tanguy Struye de Swielande, Aymeric Terlinden, Louise Van Brabant, Dorothée Vandamme, Tanguy de Wilde d'Estmael Avec des pages inédites du journal de Philippe Muray Le 11 septembre 2001, toutes les heures locales du globe se sont alignées sur le méridien de New York. La "ville debout" que décrivait jadis Céline devenait le terminus du voyage au bout de la nuit entamé par une poignée de fanatiques obnubilés par la haine. Les tours s'effondrent, la poussière envahit les avenues environnantes, entre l'Hudson et l'Atlantique. Soixante minutes qui ébranlent l'Occident, une onde de choc planétaire. Les images déferlent, ressassées à l'infini, puis c'est la sidération. Les valeurs, boursières et plus encore morales, accusent le coup. La mise à bas du mur de Berlin avait sonné la fin de la Guerre froide ; celle du World Trade Center amorce le tracé d'un nouvel Axe du Bien et du Mal. Notre dossier pose la question : que reste-t-il aujourd'hui du Nine-Eleven, comme on dit là-bas ? Quels ont été ses effets à long terme, dans des domaines tels que la géopolitique, l'économie, les arts, mais aussi sur nos destinées particulières, nos consciences, notre vision de l'existence, notre sens de la civilisation ? Si à l'époque l'expression Ground Zero a pu être la traduction de tabula rasa, elle était peut-être aussi synonyme de "refondation" . Qu'en est-il vingt ans après ?

09/2021

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Littérature anglo-saxonne

Du sang sur la Lune

Du sang sur la lune marque l'accomplissement du " Cycle des bas-fonds " de Jim Tully qui n'hésitait pas à briser les tabous de l'Amérique pudibonde. Il dépeint plusieurs aspects violents et scandaleux de la société d'alors. L'expression " du sang sur la Lune " fait référence au ciel rouge des marins irlandais qui annonce un malheur imminent. Du sang sur la Lune marque l'accomplissement du " Cycle des bas-fonds " de Jim Tully. Il s'ouvre sur son passage à l'orphelinat de St. Joseph, peu après la mort de sa mère, se développe sur la route sinueuse qui l'a menée de l'enfance à l'âge adulte et se referme sur le moment où il décide de devenir écrivain. En chemin, il rencontre des personnages qui auront une influence déterminante sur son destin : son grand-père Hughie, la bibliothécaire Nellie Dingley, le boxeur Joe Gans, par exemple. Tully, qui n'hésitait pas à briser les tabous de l'Amérique pudibonde, dépeint plusieurs aspects violents et scandaleux de la société d'alors. L'expression " du sang sur la Lune " fait référence au ciel rouge des marins irlandais qui annonce un malheur imminent. Et si elle donne une idée précise de la météo mentale de Jim Tully en 1931, année de la rédaction de l'ouvrage (son fils venait d'être arrêté pour viol, la faillite de sa banque l'avait ruiné...), elle est aussi parfaitement adaptée au climat général l'époque. Le livre fut très bien accueilli par la critique. L'Herald Tribune de New York nota : " La matière sensationnelle de ses expériences nous est balancée dans une atmosphère de tension furieuse. La trahison et la fraternité, la faim et la gloutonnerie, le meurtre et l'amour passent comme des gros titres à travers ces réminiscences vertigineuses. "

09/2021

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Compositeurs

Que la musique commence !

Grand compositeur, mélodiste inspiré et chef d'orchestre devenu "culte", Vladimir Cosma est l'auteur des musiques des plus grands succès du cinéma français. Reconnu et recompensé dans le monde entier, il se livre pour la première fois sur son incroyable et unique carrière. Grand compositeur, mélodiste inspiré et chef d'orchestre devenu " culte ", Vladimir Cosma évoque sa vie à travers les anecdotes inédites des plus grands succès du cinéma français : Le Grand Blond avec une chaussure noire, La Boum, Les Aventures de Rabbi Jacob, Diva, L'As des as, La Chèvre, Le Père Noël est une ordure, La Gloire de mon père, L'Aile ou la Cuisse, le Dîner de cons, Un éléphant ça trompe énormément... Des " partitions en images " selon son expression, qui continuent leur vie grâce aux concerts symphoniques qu'il dirige dans le monde entier. Après avoir passé son enfance et son adolescence en Roumanie, Vladimir Cosma arrive en France à 22 ans, au début des années 1960, avec pour seules " armes " son violon et de gros cahiers de partitions remplis de notes, de rythmes et de mélodies. Par un heureux concours de circonstances, le jeune compositeur fait la connaissance d'Yves Robert, qui lui confie sa première musique de film pour Alexandre le Bienheureux. Cette rencontre marque, non seulement le début d'une amitié indéfectible, mais aussi celui d'une carrière exceptionnelle. Soixante ans plus tard, le nom de Vladimir Cosma est associé aux plus grands réalisateurs : Gérard Oury, Francis Veber, Claude Zidi, Claude Pinoteau, Jean-Jacques Beineix, Jean-Pierre Mocky, Ettore Scola, Yves Boisset, Edouard Molinaro... D'une plume directe et passionnée, Vladimir Cosma se livre pour la première fois sur son incroyable destin de créateur dont le credo est simple : " La bonne musique de films, c'est la bonne musique tout court. Elle se doit d'être à la fois populaire et savante. "

10/2022

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Divers

Everything Tome 1

Une nouvelle forme de roman graphique à la croisée de Twin Peaks et Leftovers . Depuis le Michigan des années quatre-vingt, voici l'histoire de EVERYTHING. EVERYTHING est ce nouveau centre commercial flambant neuf dont les rayons regorgent de tout ce dont vous pouvez rêver. Mais, il pourrait en retour vous enlever ce dont vous avez besoin... des choses aussi insignifiantes que votre santé mentale... Ou votre vie. Des adolescents capricieux aux femmes au foyer esseulées jusqu'aux responsables municipaux ambitieux, la majorité des habitants de Holland sont enchantés par l'ouverture de EVERYTHING dirigé par son étrangement parfaite directrice, Shirley. L'excitation de l'ouverture se transforme rapidement en frénésie, et lorsque la consommation se transforme en obsession, que des incendies infernaux aléatoires se produisent, que des explosions violentes et des troubles psychiques impromptus commencent à envahir la population, des habitants comme Lori, jeune femme dépressive et Rick le vendeur de Hi-Fi commencent à soupçonner que EVERYTHING pourrait en être la cause. Quel pouvoir infâme s'est emparé de Holland, du Michigan et de ses habitants ? Qui ou quoi est-il exactement en charge de ce centre commercial... et quels plans insidieux se cachent dans ses rayonnages ? EVERYTHING, une histoire étrange et fantastique sur la quête du " vrai " bonheur. " Une bulle d'énergie et d'inventivité. " Jeff Lemire (Sweet Tooth, Black Hammer...) " Hautement recommandé pour les fans de Twin Peaks. " Christian Ward (Invisible Kingdom, Black Bolt...) " Un livre merveilleusement bizarre, humain et inquiétant sur le vrai bonheur. " Gerard Way (Umbrella Academy) " Everything rampe sous votre peau et demeure avec vous longtemps après l'avoir terminé... Croyez-moi, vous ne vous voulez pas rater ce livre. " James Tynion IV (Department Of Truth, Something Is Killing The Children)

04/2022

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Latin - Littérature

Ainsi parlait Pétrarque. Dits et maximes de vie, Edition bilingue français-latin

" Peut-être aurez-vous entendu parler de moi, même si je doute qu'un nom aussi mince, aussi obscur, voyage loin dans l'espace et le temps. " C'est ainsi que Pétrarque s'adresse à la postérité dans sa dernière Lettre de la vieillesse. Sept siècles après, son oeuvre connaît un regain d'intérêt considérable. C'est ainsi qu'ont été publiées récemment l'intégralité des Lettres familières (6 vol., 2002-2015) et des Lettres de la vieillesse (5 vol., à la traduction desquels a participé Antoine de Rosny, 2002-2013). Quant au fameux Canzoniere, plusieurs traductions en été données aux Belles Lettres (2009) ou chez Gallimard (2018). L'oeuvre de Pétrarque est l'une des plus vastes de la Renaissance italienne. On connaît le poète amoureux, mais on ignore le moraliste ; on connaît l'écrivain italien, mais on oublie l'oeuvre latine ; on prend pour argent comptant le mythe qu'il s'est lui-même construit (très moderne en cela ! ) et on néglige les textes. En réalité, a-t-il bien effectué l'ascension du mont Ventoux en compagnie de son frère Gérard ? Est-ce bien en l'église Sainte-Claire d'Avignon qu'il a eu la vision merveilleuse de Laure de Noves ? A-t-il vraiment reçu la couronne de lauriers sur le Capitole ? Nulle vérité définitive chez Pétrarque, qui retouche inlassablement ses oeuvres, à la manière du Montaigne des Essais. Son existence entière est placée sous le signe de l'exil et de l'errance. Pas d'écrivain plus cosmopolite que lui. Pas d'écrivain plus tourmenté par un amour impossible. Les fragments ici présentés permettent de restituer l'unité de cet ensemble indissociable : à côté des poèmes, traités, pamphlets, dialogues et lettres.

10/2021

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Littérature française (poches)

La nuit de Mougins

Un soir d'été, Olivier, le narrateur, et sa femme Denise sont installés sur la terrasse de leur maison à Mougins, en compagnie de quelques intimes, Robert, Georges et surtout Védrennes, un comédien. Celui-ci raconte dans quelles circonstances il vient d'être amené à assister à l'agonie de son père dont il était séparé depuis plusieurs années et qu'il a retrouvé, seul, à l'hôpital de Strasbourg. Un trou se creuse aussitôt dans la nuit chaude, révélant une première perspective : le récit de ces trois jours passés au chevet du mourant, avec qui Védrennes est tenté de s'identifier, confronté tour à tour aux souvenirs de son enfance heureuse, puis au présent qu'il est en train de vivre : une rencontre avec un jeune garçon, surnommé Arken, aussi fuyant et mystérieux que cette Candie, découverte et aimée, au hasard d'une excursion sur les bords du Rhin. Mais après avoir ouvert ces brèches successives dans le temps, l'auteur nous ramène à la surface : la nuit de Mougins, séparée de toutes les autres nuits du monde, évoluant avec une majestueuse sérénité vers son terme, nourrie du chant des cigales et du parfum des fleurs, et peuplée d'ombres attentives qui sont devenues, elles aussi, des souvenirs. A plusieurs reprises ainsi, Roger Vrigny réussit à opérer, grâce à de savantes métamorphoses de plans, une sorte de trajet entre la vie et la mort. Petit à petit, nous entrons dans un univers sans retour possible. Nous sommes pris. Nous sommes doucement, douloureusement envoûtés. Il y a dans ce roman très plein, malgré la fluidité de l'écriture, une maîtrise poétique rappelant parfois Gérard de Nerval. Le volume refermé, peut commencer le véritable itinéraire mental auquel a voulu nous convier l'auteur : celui d'un homme qui a peut-être inventé sa vie pour en mieux connaître la réalité désespérée.

04/1974

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Littérature française

Couba Libré

Dev, tel un lièvre en son gîte songeait. Car, Jean de La Fontaine a bien raison, que faire en un gîte à moins que l'on ne songe ? Cela faisait moins de dix jours à présent et s'il a neigé sur Yesterday, il pleuvait à son arrivée à Habana, la capitale de Couba Libré. Comment s'était-il retrouvé là ? Allait-il pouvoir réaliser la mission qui lui avait été confiée ? Il vaquait nonchalamment dans son refuge de Dragui, serein comme un pinson, occupé à classer ses derniers achats de disques vinyles (collector des Rolling Stones : Steel Wheels et Woodoo lounge, Tommy des WHO...), clope au bec et whisky à portée de gorge, tout en jetant régulièrement un coup d'oeil furtif sur Marian, sa complice et amante quand... Un nuage en forme de D apparut dans le ciel. Aussitôt, Marian, la première à l'apercevoir, blêmit. Elle savait ce que cela signifiait. Dev allait bientôt devoir partir. C'était, en effet, le signal convenu avec les dirigeants de Drama pour quérir Dev. Et c'est ainsi que, transporté par un vaisseau de la flottille de la Force Rapide Thurge, Dev se retrouva devant le Parliamant. Gérard Keiff est né en 1958 à Alger. Il a exercé de nombreux métiers avant d'intégrer la Banque de France en 1982. Il est rédacteur de Beu2Feu, un bulletin d'humour et d'humeurs fondé en 1998. Il a été l'un des membres fondateurs de SOS Racisme dans la région PACA. Engagé politique durant quelques années, il a décidé de remplacer banderoles et drapeaux par un simple stylo. Après un premier roman d'anticipation, Barzingue, paru en 2019 et Tout le Toutim, paru en 2020, ce scribouillard nous propose aujourd'hui Couba Libré, son troisième récit.

06/2021

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Littérature française

Gertrude ou les fortunes de la philosophie

Longtemps, elle en avait voulu à ses parents. Quelle idée sotte d'appeler une fille Gertrude... Pour Gertrude, c'est le baptême du feu. Une classe de terminale. Des adolescents à peine moins âgés qu'elle. Leur enseigner la philosophie, mission impossible ? Elle tente le pari. L'auteur nous propose un curieux huis-clos. Spontanée et dégagée de toute prétention à l'objectivité, la cruauté interrogative de Gertrude pousse les élèves à découvrir leurs convictions, leurs impasses, leurs failles, qui structurent, comme des leitmotives, leur relation au monde. Gertrude elle-même n'en sort pas complètement indemne d'autant que la vie lui réserve quelques surprises. Ode au dialogue philosophique, ce livre n'offre à prime abord aucun palliatif à la froide réalité d'un monde où Dieu, le vrai, le bien, la vie, la mort, sont devenus des abstractions. Le lecteur trop pressé pourra trouver vaine et insensée une démarche qui donne l'impression d'avancer en tournant sur elle-même. Il faut accepter de se laisser entrainer dans l'orbe de cette pensée spiralée pour déceler en arrière-fonds l'écho d'une musique, l'esquisse d'une danse, l'espoir d'une guérison. Derrière le chaos apparent des idées émerge alors la promesse d'un nouvel ordre, d'une nouvelle harmonie, d'un "nouvel amour" aurait dit Rimbaud. Le second roman de Gérard-Noël Hesse, servi par une plume toujours aussi incisive et parfois teintée d'un humour corrosif, ne dissout pas les questions dans le simulacre de réponses toutes faites et confronte le lecteur à ses propres interrogations sur l'évolution du monde. Derrière chaque réponse se cache une profondeur qui, dévoilée, masque un fond encore plus profond.

07/2021

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Imagerie médicale

Imagerie rhumatologique. Affections générales

Imagerie Rhumatologique - Affections Générales intègre les dernières connaissances et présente une iconographie radiologique riche incluant les techniques d'imagerie les plus récentes de toutes les maladies générales de l'appareil musculosquelettique de l'adulte, des plus fréquentes aux plus rares. Le texte a été rédigé de façon à trouver le meilleur équilibre entre le caractère complet des informations et un texte concis, de lecture aisée, immédiatement intelligible grâce à un découpage et une présentation du texte originale. Les images radiologiques sont fléchées et annotées chaque fois que nécessaire. Le livre s'adresse à tous les médecins et chirurgiens qui prennent en charge les affections musculosquelettiques. Il intègre, à côté de l'imagerie, toutes les autres connaissances essentielles, étiologiques, cliniques, biologiques, anatomopathologiques et thérapeutiques. La présentation permet de consulter les chapitres de deux façons, approfondie ou rapide par la lecture des segments du texte en caractères gras et des figures annotées. Ce livre fait partie de la nouvelle collection "Références en Imagerie musculosquelettique" dirigée par Jean-Denis Laredo et éditée par Sauramps Médical. Cette collection couvrira progressivement toutes les affections musculosquelettiques et l'ensemble des segments et articulations. Elle fait suite à une première édition en 5 volumes parue entre 2013 et 2016 dirigée par Jean-Denis Laredo, Marc Wybier, David Petrover et Gérard Morvan. Les objectifs dans l'élaboration de cette nouvelle édition ont été : - D'actualiser les connaissances - D'enrichir le nombre et la qualité iconographique - D'insister sur l'imagerie mais aussi de résumer les connaissances essentielles, étiologiques, cliniques, biologiques, anatomo-pathologiques et thérapeutiques - De permettre de consulter les chapitres de deux façons, approfondie ou rapide par la lecture des seules informations essentielles en caractères gras et des figures.

10/2023

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Littérature française

Les ailes du pandore : une histoire d hommes et de voilures tournantes. le dessous des cartes

Une somme, des sommets... Entre les histoires de zèle (excès...) des Pandores et l'Histoire, avec un grand H, des Ailes de la Gendarmerie, le colonel Roger Drouin a choisi. La voie aérienne naturellement, celle des hauteurs et même des sommets, en l'occurrence, pour cette somme incomparable d'informations, de savoirs, de souvenirs, de récits, d'anecdotes, de dialogues sur la saga, des origines à nos jours, des hélicoptères Bleus dans la deuxième moitié du XXe siècle. Du vécu à " En veux-tu ? En voilà ! ", des rideaux levés sur les coulisses des Forces Aériennes de la Gendarmerie et de leurs commandements successifs, des rivalités internes ou publiques entre les avionneux et les hélicoptéristes, des plus grands épisodes connus des Bell 47 aux EC 135 puis 145, en passant par les exploits quotidiens ou exceptionnels des Alouette II et III, nous vivons, ou revivons pour certains d'entre nous, comme en direct grâce à cet incroyable replay, les plus belles aventures et les plus riches heures de nos ailes Bleues. Un parfum prenant (heure bleue ? ) de nostalgie dynamique dans ce véritable roman, épique et distrayant à la fois, qui remet en scène les plus illustres des personnages qui l'ont écrit et construit et les plus modestes des mécaniciens et des pistards sans lesquels, pas plus aujourd'hui qu'hier, les Bleus ne décolleraient pas. Le colonel Drouin rembobine pour nous tous les films qu'il a vécus et souvent tournés lui-même. Son regard perspicace et aiguisé, non dénué de critiques positives mais plein d'un humour constant, fait décoller le lecteur en l'entraînant sur mille et une missions aussi passionnantes que peuvent l'être les plus propices de nos heures de vol. Ô temps, ne suspends surtout pas ton vol, et laisse-nous savourer les rapides délices de chacune de ces pages mémorables. Gérard DAVID

12/2023

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Droit

Transparence, démocratie et gouvernance citoyenne

Le principe de transparence exerce un immense pouvoir de séduction sur les esprits. Notion d'origine anglo-saxonne, solidement développée aux États-Unis dès le XIXe siècle et placée aux fondements de l'Union européenne par le Traité de Maastricht, la transparence a envahi les sphères de la politique, du droit, de l'économie, des finances et des médias. L'apparition des nouvelles technologies n'a fait qu'accélérer le mouvement, faisant naître l'espoir d'une nouvelle forme de gouvernement fondée sur une véritable gouvernance citoyenne qui propulsera la démocratie dans un nouvel âge. Mais cet idéal est-il réaliste ? Quelles limites les impératifs de sécurité nationale, de protection de la vie privée ou les contraintes de la gestion publique font-elles peser sur lui ? À quel niveau, local, régional ou national, trouve-t-il ses meilleures chances de réalisation ? Quelles conséquences financières entraîne-t-il ? C'est à ces interrogations que des intervenants venus d'Europe, d'Afrique, d'Amérique du Nord et d'Amérique latine ont répondues lors du premier colloque international du Centre de droit public comparé (CDPC) de l'université Panthéon-Assas, tenu en mai 2014. Les interventions, consignées dans cet ouvrage, permettent de prendre la mesure des exigences de la transparence et des aspirations à la gouvernance citoyenne qu'elle engendre dans les démocraties contemporaines au sein des différents champs du droit public (droit constitutionnel, droit des libertés, droit administratif et finances publiques) et aux différents niveaux de gouvernement (local, national et européen). Avec les contributions de Renaud Bourget, Carolina Cerda-Guzman, Christina E. Wells, Marta Franch i Saguer, Anne Gazier, Gilles J. Guglielmi, Daniel Mockle, Carlos Molina, Gérard Pekassa Ndam, Christophe Sinnassamy, Jacques Ziller et Élisabeth Zoller.

10/2014

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Théâtre

La vie, je l'agrandis avec mon stylo. L'engagement : écrits de jeunes et réflexions

" Jeunesse " et " engagement ", deux mots que l'imaginaire collectif a longtemps associés : le jeune âge comme berceau de la révolte. Depuis la prétendue fin de l'histoire, ces deux notions se fuiraient, se tourneraient le dos ? Le Théâtre du Pélican, dirigé par le metteur en scène Jean-Claude Gal à Clermont-Ferrand, a souhaité organiser cette confrontation de concepts par le détour du théâtre et de l'écriture. Ainsi, un vaste chantier concernant quatre cents enfants, adolescents et jeunes adultes a été mis en place entre 2009 et 2012, accueillant en résidence cinq auteurs de théâtre pour animer des ateliers d'accompagnement à l'écriture et écrire un texte théâtral personnel sur les thèmes liés à l'engagement : Michel Azama, Jean-Pierre Cannet, Françoise du Chaxel, Lise Martin et Dominique Richard. Dans La vie, je l'agrandis avec mon stylo, sous la direction du poète et dramaturge Jean-Pierre Siméon, un florilège des productions de ces jeunes a été sélectionné, au côté d'extraits des pièces produites par les auteurs et de leurs consignes d'écriture. L'auteure de bande dessinée Gabrielle Piquet a également suivi ces travaux : on retrouvera ainsi son reportage graphique dans le concret des ateliers, ne s'interdisant pas d'effectuer des embardées dans l'imaginaire. Et pour redonner des couleurs au vocable " collectif ", penseurs, écrivains, poètes, metteurs en scène, psychologue et enseignants réfléchissent à l'émancipation possible de cette jeunesse par la pratique et la rencontre artistiques : Edgar Morin, Claude Ber, Gérard Noiret, Michel Séonnet, Christian Duchange, Geneviève Lefaure, Christine Leprince et Isabelle Galtier. A la fois report d'expérience humaine, artistique et pédagogique et boîte à outils théoriques et pratiques, cet ouvrage vise le double geste politique et poétique du partenariat et de la découverte.

05/2012

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Littérature française

Je suis toujours là

"Tout a commencé un mois de mars 1969. Avec une brutalité extrême J'étais en quatrième année de médecine. C'était exactement le matin du 3 mars 1969. Au lendemain d'un jour qui avait retenu toute mon attention: le Concorde, ce bel avion supersonique, avait fait son premier vol d'essai dans le ciel de Toulouse. En faisant ma toilette, ma main heurta une grosseur à la base de mon cou. A gauche. Indolore. Depuis quelques semaines, je me sentais fatiguée. Peut-être même un peu fiévreuse. Puis, je fis le rapprochement avec mes vêtements dans lesquels je flottais depuis quelques semaines. J'avais maigri. Mais, dans cette fin de ces années soixante, la mode, avec ses vêtements au plus près du corps, et ses minijupes, s'accommodait mal du moindre bourrelet. Deux, trois kilos de moins sans faire de régime, c'était bon à prendre. Et puis chaque étudiant en médecine ayant une propension facile à se découvrir toute nouvelle maladie apprise en cours, je n'ai pas voulu tomber dans ce panneau hypocondriaque" Ecrit à la première personne par un médecin, le professeur Gérard Tobelem, ce roman raconte de l'intérieur, avec réalisme, sans concession, ni pathos, le chemin semé d'épreuves que l'héroïne devra parcourir jusqu'à la guérison. Il fait le portrait d'une femme sensible, courageuse et volontaire, qui accepte sa maladie pour mieux la vaincre, un "portrait-mosaïque" de patients qu'il a soignés pendant sa carrière. En toile de fond, l'ambiance des années soixante, avec leurs soubresauts politiques et sociétaux, leur relative insouciance et leur confiance dans le progrès. Mais par-delà le témoignage sur le désarroi et la solitude du malade, ce roman interroge chacun d'entre nous, patient, médecin et entourage, sur son attitude face à la maladie et à celle des autres.

03/2012

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Critique littéraire

J.-M.G. Le Clézio. Avec 1 CD audio

Sorti de sa chambre d'adolescence, revenu de ses incursions chez les Indiens, de ses recherches de signes codés, de ses combats pour l'homme, J.-M.G Le Clézio sait que depuis Le Procès verbal, son premier livre publié en 1963, et pour lequel il reçut le prix Renaudot, il a mis en marche une machine littéraire qui ne cesse de creuser dans la direction de Valmy, village que son ancêtre François Alexis Le Clézio a quitté pour prendre la mer. C'est là, pour lui, que le magnétisme de l'île Maurice commence. Divisé en sept chapitres, accompagné d'une anthologie, d'une chronologie, d'une bibliographie et d'un cahier iconographique, l'essai de Gérard de Cortanze aborde les grands thèmes de l'oeuvre de Le Clézio : l'appréhension sensuelle du monde, l'exploration de l'enfance et de l'histoire familiale, le voyage et les peuples amérindiens, la nostalgie des mondes premiers. Il nous dit pourquoi le prix Nobel de littérature 2008 sait, plus que nul autre, nous faire éprouver le désir du réel, nous donner à voir ce qui existe. En un mot : nous offrir un savoir acquis non avec l'abstraite intelligence, mais avec les sens, mais avec la vie. CD audio INA inclus : trois entretiens avec J.-M.G. Le Clézio où il est successivement question du désert et des Gens des nuages, du Mexique, et de l'Afrique et de son père : " Carnet nomade " (avec Jemia Le Clézio, France Culture, 1997), " Mexique, dernier : soleil " (France Culture, 1998), tous deux par Colette Fellous, et " Cosmopolitaine " (France Culture, 1998) par Paula Jacques. Des enregistrements des archives de l'Ina, l'Institut national de l'audiovisuel.

06/2009

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Droit

QUI EST LE JUGE ? Pour en finir avec le tribunal de l'Histoire

Un mal hante l'époque : la manie compulsive de juger. Tout le monde semble vouloir juger tout le monde, comme si cette escalade judiciaire était de nature à pallier l'obscurcissement de la politique et l'affaissement du civisme. Pourtant, qu'il s'agisse des grands procès pour crime contre l'humanité ou de l'expérience des tribunaux pénaux internationaux, le jugement sonne faux. Sa justice manque de justesse. Des événements récents à fort retentissement médiatique permettent de prendre la mesure du problème. L'affaire Pinochet : à quelles conditions l'humanité peut-elle devenir source de droit et comment juger les dictateurs ? Les procès pour crime contre l'humanité : quel usage en faire, quand sa définition évolue tant ? Le procès Papon : comment, cinquante ans après, démêler les faits, distinguer les responsabilités individuelles de celles de l'Etat ? La table ronde des historiens organisée par le journal Libération pour soumettre à l'examen les accusations de Gérard Chauvy contre Lucie et Raymond Aubrac : peut-on éviter que l'expertise historique dégénère en instruction ? Ce malaise n'est pas seulement celui du droit, il est tout autant celui de l'histoire : plutôt que d'accepter la fragile incertitude du jugement humain, la tentation reste forte en effet d'en appeler à de vieux fétiches majuscules, l'Histoire ou l'Humanité, de glisser du jugement historique toujours en appel au tribunal définitif de l'Histoire. Contre cette tentation, je me suis efforcé tout au long de ce livre de définir les conditions politiques d'un juste exercice du jugement en matière historique, où mémoire, deuil et oubli contribuent chacun à sa façon à l'institution d'une société consciente et responsable. D. B.

03/1999

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Romans de terroir

Le sanglier de la forêt de Lonnes. Esquisse du comté de Savoie à la fin du XIVe siècle

Jacques Replat (Chambéry, 1807-Annecy, 1866) fut un des auteurs les plus en vue dans la Savoie du XIXe siècle ; très apprécié de ses contemporains, il publia plusieurs romans gothiques - se déroulant au Moyen Age et teintés de fantastique -, des poèmes également d'inspiration médiévale ou romantique, et des récits de promenades oniriques, mêlant l'humour, la vision, le souvenir et l'histoire. Le Sanglier de la forêt de Lonnes, publié en 1840, évoque le dernier duel judiciaire du comté de Savoie, en 1397 : il eut lieu à Bourg-en-Bresse entre le chevalier-poète Othon de Grandson et son rival Gérard d'Estavayé. Il en explore les sources - la mort suspecte du Comte Rouge Amédée VII à Thonon, l'amour de Catherine d'Estavayé pour Othon -, et prend pour symbole du mal qui rongeait la Savoie le grand sanglier qui hantait les forêts du Chablais et dont la malédiction devait être fatale aux temps héroïques : car avec la mort du Comte Rouge et celle du chevalier-trouvère, c'est toute une époque qui s'en va, avec ses valeurs, ses rêves, ses illusions, ses fantasmes - lesquels ne sont d'ailleurs pas dénués de force sur les événements : derrière leur voile, des forces mystérieuses sont à l'oeuvre. Poète et historien à la fois, Jacques Replat a dans ce roman recréé avec succès une période qui continue de susciter une forme de nostalgie : la Savoie féodale semble avoir touché au monde du rêve, comme un écho de la mythologie arthurienne alors si prisée en Europe. Evocation poignante, que celle du Sanglier de la forêt de Lonnes, et si typique de la littérature du Buon Governo (1815-1848) : on voulait renouer avec les vieilles racines, enfouies dans la brume des temps gothiques.

04/2015