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Philosophie

Michel Foucault. Un héritage critique

Les écrits de Michel Foucault sont stratifiés, hiérarchisés, entre les livres, les entretiens et les cours au Collège de France, mais ils sont surtout disséminés dans leurs usages. Désormais, et en plus de l'histoire des sciences et de la philosophie, les "effets" Foucault sont palpables sur la théorie de la littérature et du cinéma, l'histoire culturelle et sociale, les théories du genre, la pensée politique, les sciences de gestion... C'est dans ce chantier ouvert que se situe cet ouvrage. Il s'agit pour Jérôme Lamy, Jean-François Bert et leur équipe de spécialistes de resituer et d'analyser une pensée empruntant des questionnements à d'autres champs, de la psychologie à l'économie, de la science politique à la géographie, tout en ne se réclamant pas de ces sciences humaines et sociales. Pour comprendre la position de Foucault, les grands axes méthodologiques qu'il a parcourus sont retracés, telle l'archéologie, l'épistémè, la problématisation. Les concepts, des ouvrages maintenant classiques aux cours et à l'histoire de la sexualité, sont également revisités. Cette lecture critique des écrits et des usages de Foucault permet de le confronter aux analyses les plus récentes en sciences sociales, comme les postcolonial studies, ou de suivre les dialogues engagés (parfois à distance) avec des auteurs comme Norbert Elias, Michel de Certeau et Pierre Bourdieu. Un inventaire aussi rigoureux qu'éclairant.

05/2014

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Ethnologie

Critique de la pensée sacrificielle

Réfléchir sur la barbarie des temps modernes et la comparer à la barbarie des temps anciens, en tant que l'une et l'autre ont à voir avec le sacré, telle est l'ambition première de cet ouvrage. Il s'agit de saisir l'implication des processus sacrificiels dans les violences politiques (et domestiques) majeures de notre temps. L'auteur met en parallèle les modalités des grands crimes politiques contemporains et la spécificité religieuse du sacrifice. Au mépris des interdits anthropologiques, il entend mettre en rapport la violence déchaînée et intrinsèquement destructrice des massacres de notre histoire avec cette autre violence - contrôlée, canalisée, domestiquée, ritualisée - qui préside, au sein du religieux, aux cérémonies sacrificielles. Pour élaborer une critique de la pensée sacrificielle, il ne suffit pas d'analyser des rites qui comportent la destruction d'un être vivant, encore faut-il que cette analyse participe, d'une manière ou d'une autre, au démantèlement du processus. La meilleure façon de comprendre ce qu'est une cérémonie de sang, c'est de chercher à l'interrompre. Il ne s'agit pas pour autant d'une attitude de moderniste sans mémoire. L'interruption de la destruction est au cœur de l'histoire des rituels. Les procédés de substitution symbolique remplacer un être humain, adulte ou enfant, par un animal, puis par un végétal - montrent que la critique de la violence du sacrifice est aussi traditionnelle que le sacrifice lui-même.

10/2000

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Actualité et médias

Contre Macron. Une critique idéelle

Le Macronisme est une nouvelle variante du fascisme, et il nous faudra avoir la plus grande attention à la façon de débrancher ces êtres de nos institutions au moment du changement démocratique nécessaire et qu'ils chercheront compulsivement à éviter. Telle est la thèse de Juan Branco, jeune normalien et docteur en droit, conseiller juridique de Julian Assange et de Wikileaks, spécialisé dans les violences politiques et violences de masse. Rédigé en juillet 2017, bien avant l'affaire Benalla ce texte montre comment, dès les premiers jours de son mandat, se dessinait chez Emmanuel Macron une pratique du pouvoir dangereuse pour la démocratie, ancrée dans une histoire politique éloignée des préceptes auxquels sa rhétorique donnait l'impression d'adhérer. S'inscrivant dans la lignée des grands textes politiques de Pasolini et Sciascia, Ortega y Gasset, ce texte donne les outils pour penser ce que tous auraient dû voir, et finiront par deviner.

01/2019

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Sciences historiques

Critique de la raison nègre

Revisiter l'histoire de la modernité occidentale et de la postmodernité mondialisée au regard de celle de la "raison nègre" : tel est le propos d'Achille Mbembe dans cet essai iconoclaste. Par ce terme, il désigne d'abord la somme de sottises concernant l'ensemble des gens d'"origine africaine". Présente dès l'Antiquité, cette représentation s'est surtout consolidée du XVIe au XIXe siècle, quand le Nègre et la race n'ont fait qu'un dans l'imaginaire des sociétés européennes, constituant un nouveau sens commun qui justifiait la supériorité "naturelle" de l'homme blanc sur le reste de l'humanité. Mais l'histoire de la "raison nègre" est aussi celle des luttes abolitionnistes des esclaves africains et de leurs descendants aux Caraïbes et aux Etats-Unis, puis celles pour l'indépendance des colonies européennes en Afrique. Une histoire qui a fait naître un vaste réseau mondial où s'est constitué un imaginaire nègre moderne, participant activement à la mondialisation intellectuelle. Dans l'ordre de la modernité, le Nègre est le seul de tous les humains dont la chair fut faite marchandise. Mais dans un retournement spectaculaire, ce nom honni est devenu le symbole du désir de vie, une force pleinement engagée dans l'acte de création. En analysant cette étonnante contradiction de l'"expérience nègre", Achille Mbembe répond ici à quelques questions dérangeantes : la relégation de l'Europe au rang d'une simple province du monde signera-t-elle l'extinction du racisme, avec la dissolution de l'un de ses signifiants majeurs, le Nègre ? Ou au contraire, une fois dissoute cette figure historique, deviendrons-nous tous les Nègres du nouveau racisme qui pointe, avec la poussée antimigratoire en Europe et l'assignation raciale de catégories entières de la population ? Une réflexion critique indispensable pour répondre à la principale question sur le monde de notre temps : comment penser la différence et la vie, le semblable et le dissemblable ?

10/2015

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Ecrits sur l'art

Anselm Kiefer. Une évaluation critique

Dans cet ouvrage, le talent de Kiefer n'est pas en cause. Il convient cependant d'évaluer ses oeuvres, son interprétation du nazisme, son esthétique, ses choix religieux et de questionner sa fascination pour la mort. L'un de ses mérites est d'avoir interrogé l'histoire de la culture allemande et son implication le nazisme. L'importance de la poésie de Celan et Bachmann dans ses tableaux le conduit à relayer la mémoire de la Shoah. Toutefois, Kiefer est un postmoderne réactionnaire, hostile aux avant-gardes et à la modernité des Lumières. Il réhabilite un art religieux. Sa religiosité néo-romantique n'en fait pas un mystique. Elle est conservatrice, amorale et apolitique. Sa traduction de la kabbale juive est anthropomorphe et dénature la transcendance du Dieu caché juif. Sa conception de l'art, originale, est mystificatrice. Les aspects macabres de son oeuvre font signe vers une secrète glorification de la mort.

02/2022

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Ouvrages généraux

La pragmatique. Historique et critique

Après la ferveur pour la syntaxe des années 1930-1960 et la passion pour la sémantique des années suivantes, la théorie contemporaine cherche dans ce qu'on appelle "la pragmatique" l'inspiration nouvelle pour comprendre la nature et le fonctionnement du langage. L'ouvrage est le premier panorama critique complet des théories et des problèmes pragmatiques, qu'il met en relation avec l'ensemble des vues existantes sur le langage. La perspective historique adoptée permet de retracer une évolution complexe de façon claire et synthétique, en promenant le lecteur de Carnap à Peirce, de Reichenbach à Montague et à Searle. François Latraverse est un philosophe et linguiste québécois. Il enseigne la philosophie du langage (en particulier la sémantique et la pragmatique) au Département de philosophie de l'Université du Québec à Montréal. En 1966, il constitue le Groupe de recherche Peirce-Wittgenstein qui cherche à identifier des liens entre ces deux philosophes.

04/2022

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Notions

Critique de la raison réifiée

Ce dialogue à deux voix s'interroge sur le concept de réification, partant de la critique de la société bourgeoise et capitaliste proposée par le jeune Lukács dans son fameux essai La réification et la conscience de classe, pour se diriger par la suite vers une analyse minutieuse de la critique radicale de la réification et du fétichisme de la marchandise, articulée par Guy Debord dans La Société du Spectacle. Dans un troisième moment, la discussion théorique et philosophique s intéresse à la façon avec laquelle l'être social réifié et aliéné de la société capitaliste laisse ses traces dans la pensée philosophique moderne, à partir au moins du 18ème siècle. Autrement dit, on s'est donné comme tâche de mettre en lumière les antinomies de la pensée bourgeoise et ses rapports complexes aussi bien que profonds avec la société bourgeoise.

06/2023

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Philosophie

Principes d'une pensée critique

De Réflexions sur la question gay à Retour à Reims et à La Société comme verdict, Didier Eribon a placé au centre de son oeuvre plusieurs thèmes essentiels : la formation du sujet, l’inconscient et l’auto-analyse ; le système scolaire, les classes et les identités sociales ; les catégories de la politique et les mouvements sociaux ; la tradition critique... Les essais qui composent ce volume explicitent et systématisent le projet situé au fondement de ces investigations : celui d’élaborer une théorie radicalement historique et sociale des subjectivités individuelles et des groupes, de la logique de la domination et de la résistance. Mêlant références théoriques et littéraires, cet ouvrage affronte et déploie toutes les implications d’une pensée réellement sociologique et politique. Il renouvelle ainsi la réflexion sur un ensemble de questions qui sont au coeur du débat à l’échelle internationale et se proposant de définir les conditions d’une pensée critique. Didier Eribon est philosophe et sociologue, professeur à l’université d’Amiens. Il est l’auteur de nombreux livres, parmi lesquels Réflexions sur la question gay (Fayard, 1999), Une morale du minoritaire (Fayard, 2001), Retour à Reims (Fayard, 2009) et La Société comme verdict (Fayard, 2013).

05/2016

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Critique Poésie

Yves Bonnefoy, critique et poésie

Quelles sont les notions principales qui structurent la production poétique et la pensée essayiste d'Yves Bonnefoy ? Le poète lui-même n'a cessé d'affirmer, et de montrer, que "poésie" et "critique" ont, depuis Baudelaire, partie liée de manière consubstantielle. Une première partie plus théorique dresse la liste des principes et catégories de cette critique en poésie ; une seconde déploie les diverses modalités d'application pratique d'une poésie qu'on peut dire critique.

03/2023

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Introduction historique au dro

Introduction critique au droit naturel

Javier Hervada - Introduction critique au droit naturel Il s'agit de la traduction française de l'oeuvre très connue du professeur Javier Hervada, déjà amplement diffusée en Espagne. Les voix qui vont à contre-courant, surtout lorsqu'elles ne sont pas le fruit d'un désir de se distinguer, mais reflètent une honnête cohérence intellectuelle, attirent toujours l'attention et valent la peine d'être écoutées. C'est le cas une fois encore du nouvel ouvrage, Introduction critique au droit naturel, dont l'auteur, le professeur Javier Hervada, est directeur de la revue sur les fondements des institutions juridiques et des droits de l'homme "Persona y Derecho". Bien que les deux volumes du Compendium de droit naturel, dont le professeur Hervada est également l'auteur avec le professeur Sancho Izquierdo (voir la recension dans "lus Canonicum" XXI (1981) 487-492), nous pensons qu'avec cette Introduction critique, une première partie du traitement scientifique du droit naturel peut être considérée comme achevée : la partie générale. A partir de perspectives qui, pour ceux qui ne connaissent pas son abondante bibliographie antérieure, sembleront originales et inédites, bien qu'enracinées dans les voix les plus dissociées du passé, le professeur Hervada propose un examen critique de la problématique du droit naturel. Mais son objectif n'est pas d'aboutir à une autre théorie sur le sujet. En effet, il est possible de construire des théories sur le droit naturel - qui ne sont d'ailleurs guère originales -, il est possible de solliciter son intelligence pour trouver une formulation complète qui réponde à la question de son essence (le quid ius de la distinction terminologique kantienne), une voie ouverte et louable, mais en dehors des intentions de l'auteur. Le professeur Hervada fait une science du droit naturel, il étudie le quid iuris, "ou, pour le dire plus génériquement, les divers éléments naturels du droit en vigueur, et, par conséquent, les principes naturels de l'ordre juridique par rapport à sa réalisation pratique" (p. 183). S'il s'agit là d'une limitation - si je puis dire - "par le haut" , du contenu de l'ouvrage, qui n'est pas une philosophie du droit, "par le bas" , la science du droit naturel "se distingue - et cela est fait dans l'ouvrage - des différentes branches de la science juridique. En se limitant à la seule justice naturelle, la science du droit naturel se restreint en raison de son objet, marginalisant tout ce qui appartient à la science du droit positif" . Le droit naturel est une spécialisation au coeur de la science du droit - et non une branche dont les autres pourraient plus ou moins se désintéresser, puisque "toutes les branches doivent connaître, synthétiser et harmoniser le droit naturel et le droit positif" - qui contribue à perfectionner la science du droit dans son ensemble et ses différentes branches, en partageant avec elles sa finalité et, par conséquent, sa caractérisation formelle (voir p. 148). Cet effort de concordance dans les contenus, avec cette "localisation" systématique de la science du droit naturel, justifie l'adjectif "critique" dans le titre du livre. Mais il y a plus : nous avons dit que le livre évite la théorie, et le fait est que tout au long des 187 pages, il ne parle pas, n'élabore pas, mais décrit une réalité : "quand nous parlons de droit naturel, ce dont nous parlons, c'est de l'homme qui est la réalité centrale de la société ; l'homme ne se présente pas aux autres comme un être que l'on peut traiter par caprice, mais comme un être digne et exigeant, détenteur de droits inhérents à son être propre. En outre, la dignité de l'homme est le fondement de tous les droits, de sorte qu'en dehors du respect de ce que l'homme est et représente, il n'y a pas de droit, mais seulement de l'arrogance et de l'injustice, même si les instruments de l'injustice prennent la forme de la loi" (p. 11). L'homme est le détenteur de l'essentiel du droit, de ce qui est juste, et à qui il faut donner ce qui lui appartient - ou exiger, pour qu'il le donne, ce qu'il possède injustement. "Ce qui est sien" , qui l'est par le fait d'être homme ou parce que les hommes le lui accordent : dans le premier cas, il s'agit du droit naturel. Par conséquent faire du Droit naturel une science consistera à décrire l'ensemble ce qui est juste par nature (Partie Spéciale). Mais cette partie générale doit être précédée d'une étude de la notion, de la méthode et du développement historique de la discipline ; ces dernières ayant été traitées dans les deux volumes précités, le plan de l'ouvrage que nous présentons, précédé d'une Introduction, commence par une analyse de ce qui est juste et de la justice (p. 115). Le point de départ de cette analyse est, tout simplement, le fait que les choses sont partagées : "Tout n'appartient pas à tout le monde, tout n'appartient pas à la communauté humaine (...). Les choses, étant attribuées à un sujet, étant réparties, passent sous l'autorité d'un homme ou d'une collectivité : elles sont à lui" (p. 25). C'est un fait établi et vérifiable. La justice n'attribue pas les choses : elles sont déjà distribuées. L'acte de justice est un acte second, qui dépend toujours d'un acte antérieur qui attribue ces choses, qui produit le "sien", le "mien", le "tien" ; qui confère, en somme, le titre à la chose, qui rend la chose "due", qui fait naître le droit. De là, nous pouvons conclure : la justice, donner à chacun son dû, son droit. Ou ne pas le donner : l'injustice. "Donner - à chacun - le sien" : en lisant les pages 31-41, on comprend ce qu'est le Droit naturel, la justice, l'injustice, pourquoi Kelsen s'est trompé, pourquoi le positivisme juridique s'attaque à la partie la plus intime de l'être humain et conduit à la grande tragédie - en niant le Droit naturel - d'être désarmé face à une loi injuste. L'auteur aborde ensuite la notion d'"équité" (pp. 41-49) : là est développée la véritable signification de l'"égalité" en droit, si éloignée, si elle est bien comprise, des démagogies égalitaristes habituelles ; on distingue aussi le "titre" et le "fondement" du droit, - sujet auquel sera consacré le § 6 - si importants pour bien comprendre, par exemple, le droit de propriété, droit fondé sur la nature humaine, et compatible avec l'existence de la propriété injuste - l'injustice provenant du titre - et toutes les approches de redistribution des biens en rapport avec le bien commun. "La relation de justice" est définie au § 4, où certains de ses aspects y sont décrits : l'égalité entre ses sujets et l'intersubjectivité ou altérité. Les pages 52-63 traitent successivement de la justice commutative, de la justice distributive et de la justice légale. Et comme dans les relations humaines, tout n'est pas justice, il faut "combiner et harmoniser la justice avec d'autres vertus" : une tâche en partie assumée par l'équité (pp. 68-71). "L'équité est une justice nuancée" : l'art de l'équité et de la justice est donc un prolongement de l'art du juste, car l'équité opère par rapport à la justice ; ainsi l'art du juriste "peut être défini plus complètement comme l'art du juste et de l'équitable". En revanche, les notions d'injuste et d'injustice apparaissent, aux pages 72-78. "On ne peut en aucun cas dire que la contrainte appartient à l'essence du Droit" (p. 73). En effet, si le Droit est "ce qui est juste", et la justice "donner à chacun ce qui est sien, son propre droit", la contrainte n'y a évidemment pas sa place en tant qu'élément constitutif ; de même, le juge, la procédure, etc. n'y ont pas non plus leur place. D'où l'affirmation de l'auteur selon laquelle la force est également un sous-produit du droit, un substitut de celui-ci (p. 73), "qui peut être utilisé lorsque les moyens légaux échouent". Ainsi, "celui qui s'oppose au paiement de la dette au moment fixé, peut être privé par le créancier des biens appropriés, sans qu'il y ait là aucune injustice, car la dette de justice est une dette au sens strict, et donc le créancier - dans ce cas - prend ce qui lui appartient" (pp. 76-77). Pour bien comprendre cela, il faut peut-être faire un saut dans la lecture du livre : "l'exécution forcée (du droit appliqué) est l'accomplissement d'une loi ou la réalisation d'un droit, mais elle n'est ni la loi ni le droit (...). Le droit est le système rationnel des relations humaines, qui peut être accompagné par la force et d'autres formes de garantie d'efficacité, mais il n'est ni la force ni le système social de garantie du droit" (p. 177). En d'autres termes, la coercition, comme d'autres formes de garantie, n'est pas essentielle au droit, mais elle peut - et c'est souvent le cas - devenir essentielle à son efficacité. C'est peut-être pour cette raison - et il faut remercier le professeur Hervada pour la clarté de la distinction - que l'on affirme que la coercition est essentielle au droit : elle peut en effet être essentielle à son efficacité dans le cas concret, mais non pour sa validité. On pourrait affirmer en ce sens que la coaction, comme d'autres formes de garantie, est comme le mécanisme de la coercibilité du droit. Ce point nous conduit également à une autre réflexion, dans la sphère du droit pénal, domaine dans lequel l'affirmation susmentionnée est généralement faite : dans quelle mesure l'injustice peut-elle, au moins indirectement, donner lieu à un droit : le droit de punir, de donner à ce qui est "injuste" ce qui lui est dû, c'est-à-dire la peine ? La troisième partie traite de la " justice naturelle " : notion, existence, genres, contenus du Droit naturel, et son rapport à l'historicité ; justice positive, et rapports entre celle-ci et le droit naturel (pp. 79-114), qui nous semble constituer le coeur de l'ouvrage, et dont le commentaire ne peut être autre chose qu'une forte recommandation de lecture. Après avoir analysé la justice et ce qui est juste, et expliqué ce qu'est le juste naturel, nous étudions, dans la partie IVa, "le sujet du droit". Sur le plan conceptuel, il faut distinguer la personne au sens juridique et la personne au sens ontologique, mais les deux concepts se réfèrent à la même réalité : l'homme. La relation entre l'un et l'autre est précisée dans la réponse à deux questions fondamentales : être sujet de droit, être une personne au sens juridique, est-il d'origine positive ou naturelle ; et en ce sens, tous les hommes sont-ils des personnes ? Les sujets de droit sont en relation les uns avec les autres (altérité), ce qui donne lieu à la structure première et fondamentale de la réalité juridique : les rapports juridiques ; la question de savoir quel est le principe naturel de ces rapports est la deuxième question de cette partie. Force est de traiter ensuite de la "règle de droit" (partie Va) : la norme n'est pas le droit - bien que par extension on l'appelle ainsi dans le langage courant - mais sa règle : elle sera donc toujours juridique si et seulement, le comportement qu'elle prescrit constitue une dette juste. Ce n'est pas le pouvoir, le pacte, le consentement entre égaux qui la rend obligatoire ; la norme juridique oblige parce qu'elle prescrit un comportement qui constitue un devoir de justice, qu'il soit commutatif, légal ou distributif. Pour cette raison, et parce que le juriste n'est pas un "légaliste", en cas de conflit entre la loi et la justice, le vrai juriste penchera pour la justice et non pour la loi. Comme le juste se divise entre ce qui est juste ou droit naturel et en ce qui est juste ou droit positif, les règles de droit respectives se divisent elles aussi en naturelles et positives. Celles qui se réfèrent au droit naturel font partie de ce que l'on appelle le droit naturel, qui fait l'objet de la partie VIa : présupposés, existence, définition, contenu, caractère contraignant, structure, relation avec les lois humaines, etc. Le droit naturel et la loi naturelle ne peuvent être séparés, mais ils ne peuvent non plus être confondus : le droit naturel n'est pas tout, mais cette partie de la loi naturelle qui se réfère à - et réglemente - les relations de justice légale, distributive et commutative (p. 171). La partie VIIa analyse les rapports entre le droit naturel et le droit positif, en exposant d'une part les principes qui régissent cette relation, et d'autre part leur unité au coeur d'un système unique qu'est le système juridique, en précisant le rôle du droit naturel dans ce système unique. La dernière partie (VIIIa), à laquelle nous avons déjà fait allusion au début, justifie l'ensemble du livre. Le professeur Hervada se présente dans cet ouvrage comme un juriste authentique et véritable : il ne fait pas de la philosophie du droit, mais étudie le fait juridique d'un point de vue scientifique ; il ne descend pas non plus sur le terrain prudentiel, qui appartient à la jurisprudence. Il traite, disions-nous, du quid iuris du droit naturel, considérant le droit naturel non comme une branche de la science juridique, mais comme une spécialisation qui contribue à perfectionner la science juridique dans son ensemble et ses différentes branches" (p. 184). C'est là, à notre avis, le caractère "critique" de cet ouvrage ; la science du droit naturel a son chemin spécifique : l'auteur le suit - le redécouvre - d'un trait précis et clair. Et c'est cette précision rigoureuse qui lui permet de faire allusion à des questions philosophiques ou de descendre au cas concret sans risque de confusion ou de mélange sans discernement, sans corrompre par conséquent le concept et le contenu authentiques du droit naturel. Javier Hervada-Xiberta (1934-2020) a été directeur honoraire, à l'Université de Navarre (Pampelune), du Département de philosophie du droit ainsi que du CERSIP- Division des droits de l'homme et Droit naturel ; il a présidé longtemps aux destinées de la revue internationale Persona y derecho, qu'il a fondée en 1974 et de la revue Ius canonicum. Il a organisé de prestigieux congrès internationaux, avec des participations venues de tous les continents. DU MEME AUTEUR Son oeuvre couvre les domaines juridique, philosophique et de droit naturel. Signalons, en dehors de nombreux articles, parmi ses principaux ouvrages - Histoire de la science du droit naturel - Quatre leçons de droit naturel - Leçons de philosophie du droit - Théorie de la justice et du droit - Ecrits de droit naturel - Dialogues sur l'amour et le mariage En collaboration avec J. M. Zumaquero : Textes internationaux des droits de l'homme ; Textes constitutionnels espagnols.

06/2024

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Contes et nouvelles

Critique de la raison associative

L’être humain est-il réellement un animal social désintéressé et doué d’empathie inconditionnelle? Répondre aujourd’hui à cette question par l’affirmative ne reviendrait-il pas à se voiler la face et ignorer de concert les narcissismes, tant individuels que communautaires, sans cesse croissants avec l’avènement de l’anthropocène ? «Critique de la raison associative» est un recueil de nouvelles qui révèlent, à travers le prisme des sciences de la nature, les arcanes éthologiques que Sapiens dissimule derrière la vie associative dans divers contextes sociétaux. Un dernier conseil de lecture : si vous ne vous sentez pas en mesure de supporter le reflet, évitez de regarder dans le miroir.

09/2021

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Ethnologie et anthropologie

Critique de la raison animiste

Une réflexion sur le retour de l'animisme, et pas seulement comme idée d'origine coloniale. Car ce livre ne porte ni sur l'afrocentrisme, ni sur l'afro-futurisme, ni sur le panafricanisme, ni sur l'animisme en tant que tels mais plutôt sur la conjonction, ou la confusion, entre ces domaines. En ce sens, il ne s'agit pas de faire la généalogie ou l'archéologie de ces différents thèmes qui touchent à l'Afrique, mais au contraire d'adopter une démarche résolument anti-historienne. A rebours d'une recherche de l'origine des cultures, des institutions, le présent ouvrage s'efforce de partir du présent pour tenter d'éclairer rétroactivement la signification des pratiques. C'est donc une anthropologie du présent qui est mise en avant, le parti pris étant que ce n'est qu'à partir de la contemporanéité que le passé prend sens.

11/2023

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Economie

Dictionnaire critique de la mondialisation

Globalisation du capitalisme, accélération et diffusion des échanges, uniformisation des modes de vie, internationalisation de la gouvernance, abolition des frontières grâce aux nouvelles technologies. la mondialisation est au cour des mutations qui bouleversent la planète. Tantôt haïe, tantôt prônée, mal du siècle ou destin de l'humanité, la notion même semble être devenue dans la sphère publique l'unique clé de compréhension des enjeux du monde contemporain. Et pourtant, derrière ce terme, quelle(s) réalité(s) ? Revenir sur les mots, les concepts et les processus qui définissent la mondialisation dans toute sa complexité, son caractère multidimensionnel et sa perpétuelle évolution : telle est l'ambition de ce dictionnaire. Loin de toute vision doctrinale ou caricaturale, une soixantaine d'auteurs (géographes, sociologues, historiens, économistes, anthropologues, architectes.) livrent leur expertise et leurs analyses, volontairement critiques, pour rendre accessible au plus grand nombre des phénomènes encore méconnus et mal compris. Une source d'information et un outil de réflexion incomparables. . 235 entrées pour appréhender les différentes facettes de la mondialisation . De courts essais d'auteur pour alimenter le débat . Un réseau de renvois signifiants pour comprendre et mettre en perspective . Des bibliographies et sitographies pour prolonger la réflexion Dictionnaire dirigé par Cynthia Ghorra-Gobin, géographe, directeur de recherche au CNRS (CREDA) et coordonné en équipe par Martine Azuelos, Catherine Distler et Christian Grataloup.

08/2012

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Généralités

Precis sur la critique historique

Précis sur la critique historique / par Alexandre Hahn,... Date de l'édition originale : 1861 Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF. HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces oeuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande. Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époque, mais qui seraient aujourd'hui jugés condamnables. Ils n'en appartiennent pas moins à l'histoire des idées en France et sont susceptibles de présenter un intérêt scientifique ou historique. Le sens de notre démarche éditoriale consiste ainsi à permettre l'accès à ces oeuvres sans pour autant que nous en cautionnions en aucune façon le contenu.

12/2021

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Essais

Révision critique du cinéma brésilien

Glauber Rocha, à peine âgé de 24 ans, mais déjà auteur de Barravento (1961), est en pleine réalisation de Le Dieu noir et le diable blond quand il publie Révision critique du cinéma brésilien en 1963. Malgré le véritable désert en livres d'histoire ou d'esthétique du cinéma qu'il affronte alors, le jeune créateur, producteur, journaliste et critique, cherche cependant à se situer dans une histoire du cinéma national et mondial. C'est ainsi qu'il dégage une ligne directrice lui permettant de désigner Humberto Mauro comme le père du cinéma brésilien. Il n'épargne guère la tentative d'industrialisation de la Vera Cruz, ni la production de chanchadas, pour exposer ce que devrait être le vrai cinéma selon lui. Théoricien, polémiste et militant, il définit les caractéristiques du cinema novo en train de naître, avant d'être stoppé par le coup d'Etat de 1964. L'édition que Sylvie Debs a très judicieusement choisie de traduire ici est celle d'Ismail Xavier_ le plus éminent interprète de Glauber Rocha _ enrichie, qui plus est, par une préface de Paulo Antonio Paranaguá, historien du cinéma et journaliste, grand passeur des cinémas d'Amérique latine en France.

05/2021

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Arts martiaux

Critique de la voie martiale

" Je sais que je ne sais pas ce qu'est la Voie martiale ". Les arts martiaux font partie intégrante de nos vies quotidiennes. Néanmoins, leur connaissance repose souvent sur des stéréotypes et des informations erronées. C'est pourquoi peu les connaisse sous une approche complexe. Le but de cet ouvrage est donc d'éclaircir, comme le veut Bruce Lee, " les causes de notre ignorance " concernant le monde complexe des arts martiaux.

06/2021

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Histoire internationale

Critique de la tragédie kamerunaise

Ce livre est l'expression du désir d'un citoyen exilé, résolument devenu cosmopolite, de comprendre et de faire comprendre la tragédie de son pays natal, le Kamerun, que l'auteur choisit d'orthographier ainsi pour rappeler le Kamerun unifié sous la colonisation allemande de 1884 à 1916 et la profondeur historique de l'idéal national. Cet ouvrage est la confrontation des approches du dedans et du dehors de la citoyenneté kamerunaise, regard porté sur une histoire africaine profondément tragique, tordue, rebelle aux approches binaires et impatientes. Il est l'exhumation des racines enfouies de la bêtise et de l'arbitraire qui empêchent, depuis plus de soixante ans, l'émergence d'une civilisation démocratique et républicaine exemplaire en Afrique centrale. Les différentes analyses et tribunes qui constituent ce livre ne sont donc pas simplement des enquêtes sur traces, mais l'expression d'une quête d'institutions, de manières d'être, de penser et d'agir, de partager, qui puissent faire du Kamerun un pays où "nos libertés valent mieux que du pain beurré à la sardine", selon la belle expression du grand écrivain congolais Sony Labou Tansi.

02/2014

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Religion

Catholiques-Musulmans. Une fraternité critique

A côté du dialogue oecuménique entre catholiques et membres de l'Eglise chrétienne très en pointe il y a quelques années et toujours d'actualité, se développe beaucoup aujourd'hui le dialogue interreligieux qui porte, lui, sur les rapports du catholicisme avec les autres religions et dans cet ouvrage, plus particulièrement avec l'Islam. Déjà Vatican II (Nostra aetate) avait posé des jalons que la théologie postérieure a explicités. Mgr Michel Dubost situe et met en valeur cet enseignement. Et il aborde une longue série de questions, celles que se pose tout chrétien, voire tout homme, spécialement par rapport à l'Islam, aux problèmes politiques, culturels, religieux, dus à son expansion dans le monde, sa présence dans les pays occidentaux, la compréhension difficile pour un européen de certains aspects de sa doctrine et de sa pratique, par exemple, les mariages chrétiens-musulmans ou les difficultés rencontrées par l'église dans les pays à forte majorité musulmane. Ces questions sont traitées avec franchise, souci de compréhension, mais sans compromission.

05/2014

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Gestion

Critical chain. La chaîne critique

Dans un environnement industriel, où la course au progrès est une question de survie, comment accéder aux processus de développement et de production ? Cette problématique est au cour de la mission de trois jeunes cadres d'une entreprise de technologie : réduire les délais de mise sur le marché de leurs nouvelles machines. En cas de succès, c'est la fortune. De son côté, un brillant chargé de cours doit trouver le moyen d'attirer de nouveaux managers dans son université pour être enfin titularisé. En se retrouvant dans le cadre d'un prestigieux Executive MBA, nos personnages vont développer une nouvelle méthode de gestion de projet toujours gagnante, fondée sur des expériences de terrain. Comment vont-ils y parvenir ?

08/2019

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Poches Littérature internation

Lady yoga en posture critique

Lee est une prof de yoga attentionnée qui change des vies et fait naître des amitiés. Mais une année après la fin de son mariage, elle se bat pour élever ses jumeaux et joindre les deux bouts dans son petit studio situé dans le quartier en vogue de Silver Lake. En Californie, les cours de yoga sont dominés par des profs célèbres pourvus d'agents, d'attachés de presse et d'autres parasites que Lee a refusé. Quand on lui offre un poste dans un festival de yoga prestigieux au lac Tahoe, elle doit choisir entre ses principes (et ceux de l'homme qu'elle commence à fréquenter) et l'envie de devenir une "star". Le choix serait plus simple si ses quatre meilleures amies pouvaient la suivre, mais chacune a des problèmes à régler. Katherine, une masseuse au passé troublé, se fait expulser du seul foyer qu'elle a jamais connu. Graciela, une danseuse, tente de cacher son aventure avec un célèbre joueur de baseball à son copain instable. Imani est une actrice télé qui jongle entre sa maternité et son retour à l'écran. Stephanie enfin, scénariste, tente de composer avec une relation inattendue.

04/2013

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Littérature française

Mélancolie de la masse critique

Dans ce recueil de nouvelles, Christian Paviot aborde le thème de la rupture sous plusieurs formes : rupture avec le consumérisme, rupture sociale, rupture avec la vie, rupture avec la liberté, rupture amoureuse... Il nous conduit de sa bretagne natale à l'Afghanistan, en passant par le Brésil, Las Végas, Turin, Paris, Berlin...

06/2010

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Philosophie

Critique de la philosophie kantienne

Cette critique de la philosophie kantienne n'est en rien une réfutation. Il s'agit au contraire pour Schopenhauer de dégager ce qu'il y a d'essentiel dans la philosophie critique, d'approfondir un kantisme méconnu, trahi par les philosophes qui se sont présentés abusivement comme les héritiers de Kant (Fichte, Schelling, Hegel). La question que pose ici Schopenhauer est : comment pouvons-nous encore faire de la philosophie après Kant, sans retomber dans le vieux dogmatisme biblique mal caché dans les brumes dialectiques ? Cet écrit est donc un extraordinaire " dialogue sur les cimes " comme le dira Nietzsche, le principal disciple de Schopenhauer. En faisant le partage entre l'apport décisif de la critique kantienne, c'est-à-dire la distinction du phénomène et de l'en soi et, d'autre part, la tradition judéo-chrétienne. dont Kant n'a jamais pu se détacher complètement, Schopenhauer se veut en quelque sorte plus kantien que Kant et entreprend un examen rigoureux de la Critique de la raison pure, relue dans la première édition, c'est-à-dire dans l'audace première de sa radicalité critique.

07/2004

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Littérature française

Thèses de critique et poésies

Thèses de critique et poésies / par B. Jullien,... Date de l'édition originale : 1858 Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF. HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces oeuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande. Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époque, mais qui seraient aujourd'hui jugés condamnables. Ils n'en appartiennent pas moins à l'histoire des idées en France et sont susceptibles de présenter un intérêt scientifique ou historique. Le sens de notre démarche éditoriale consiste ainsi à permettre l'accès à ces oeuvres sans pour autant que nous en cautionnions en aucune façon le contenu.

03/2020

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Philosophie

Critique de la raison pratique

" La loi morale est sainte (inviolable). L'homme est sans doute très éloigné de la sainteté, mais il faut que l'humanité dans sa personne soit sainte pour lui. Dans la création tout entière, tout ce que l'on veut, et ce sur quoi on a quelque pouvoir, peut aussi être employé simplement comme moyen ; l'homme seul, et avec lui toute créature raisonnable, est fin en soi-même. Il est, en effet, grâce à l'autonomie de sa liberté, le sujet de la loi morale, laquelle est sainte. C'est précisément en raison de cette liberté que toute volonté, même la volonté propre à chaque personne et dirigée sur elle-même, est bornée par la condition de l'accord avec l'autonomie de l'être raisonnable, à savoir de ne le soumettre à aucune intention qui ne serait pas possible suivant une loi pouvant trouver sa source dans le sujet même qui pâtit, et donc de ne l'utiliser jamais simplement comme moyen, mais en même temps en lui-même comme une fin. Cette condition, à bon droit, s'impose, pour nous, même à la volonté divine relativement aux êtres raisonnables dans le monde, en tant qu'il s'agit de ses créatures, parce qu'elle repose sur la personnalité de ceux-ci, par laquelle seule ils sont des fins en soi. "

08/2003

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Sociologie

Anthologie internationale de pédagogie critique

L'anthologie internationale de pédagogie critique est le premier ouvrage en langue française à offrir un panorama international sur la manière dont les recherches philosophiques du pédagogue brésilien Paulo Freire ont été transférées dans différents contextes et pays. Si la réception de Paulo Freire reste très méconnue en France, son ouvrage pédagogie des opprimés est pourtant le troisième le plus cité au monde dans le domaine des sciences sociales et humaines. Il a été traduit dans plus d'une vingtaine de langues. Cette anthologie fait appel à des contributrices et contributeurs reconnus dans leur pays pour la continuation qu'elles et ils apportent à la pédagogie freirienne. Ces apports peuvent toucher la pédagogie inclusive, anti-raciste, féministe, de l'égalité, décoloniale... Chacune montre comment, en fonction des contextes socio-culturels, des philosophes de l'éducation et des pédagogues ont su reprendre la visée de Paulo Freire de lutter pour la justice sociale en éducation à travers une pédagogie qui s'oppose aux discriminations et qui fasse prendre conscience des rapports sociaux de pouvoir qui structurent la société. Le spectre géographique couvert par l'ouvrage comprend l'Amérique du Sud, du Nord et l'Europe. Il montre la richesse de la réception dans les pays de langue portugaise, anglaise et espagnole. Il essaie de mettre en valeur également les rares contributions écrites en langue française.

03/2019

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Critique littéraire

Critique N° 617, Octobre 1998

L'art est un objet critique de la sociologie : parce qu'il est investi des valeurs mêmes - singularité et universalité - contre lesquelles s'est construite la tradition sociologique, il incite, plus que tout autre domaine, à opérer des déplacements qui affectent non seulement la sociologie de l'art, mais l'exercice de la sociologie en général. Il est donc temps d'observer non plus ce que la sociologie fait à l'art, mais ce que l'art peut faire à la sociologie dès lors qu'on prend au sérieux la façon dont il est perçu par les acteurs. Ainsi se redistribuent les approches méthodologiques et théoriques, permettant de revenir sur des habitudes mentales ancrées dans une tradition sociologiques qui n'est encore le plus souvent qu'une idéologie du social - une socio-idéologie. Même s'ils n'ont pas lu le chef d'oeuvre d'Agatha Christie, Le Meurtre de Roger Ackroyd, de nombreux lecteurs, surtout parmi les amateurs de romans policiers, connaissent le procédé qui l'a rendu célèbre et croient pouvoir affirmer : l'assassin est le narrateur. Mais est-ce si sûr ? Comment se fier à un texte où les contradictions abondent et qui s'organise autour d'un récit unique, celui du prétendu criminel ? Et qui peut dire qu'Hercule Poirot, dans son euphorie interprétative, ne s'est pas lourdement trompé, -laissant le coupable impuni ? Roman policier sur un roman policier, cet essai, tout en reprenant minutieusement l'enquête et en démasquant le véritable assassin, s'inspire de l'oeuvre d'Agatha Christie pour réfléchir, avec l'aide de la psychanalyse, sur ce qui constitue la limite et le risque de toute lecture : le délire d'interprétation.

09/1998

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Philosophie

Prismes. Théorie critique Volume 1

Au milieu de la Seconde Guerre mondiale, dans une détresse fondamentale, et un désir de repenser la modernité à l'aune même de la catastrophe en cours, Adorno et Horkheimer écrivent la Dialectique de la raison. Texte qui tente de penser les démons modernes à l'intérieur même du mouvement d'émancipation qu'ont représenté la modernité, les Lumières, le déploiement de la raison. Notre époque actuelle, on le voit bien, est loin d'être étrangère à ce type de problèmes. Aux désirs régressifs d'en finir avec la raison comme à ceux de lui donner tous les pouvoirs. Aux cultes des "chefs" comme à ceux des "experts". Aux colères qui veulent tout casser comme aux certitudes sereines que tout ne va pas si mal et qu'il faut être "raisonnable". Nous essaierons d'être "le guetteur des régressions de la raison et de ses retournements en mythologie" (Miguel Abensour) et, autant que possible et sans sérénité ni assurance, le capteur, aujourd'hui, de certaines dominations enfouies ou banalisées, et de quelques ouvertures utopiques oubliées ou ignorées.

03/2018

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Sciences politiques

Critique de la raison gazeuse

Entre le camp du travail et celui du capital, l'auteur a pris fait et cause pour le premier. Si l'idée d'un grand parti de gauche démocratique devait aujourd'hui tomber en désuétude, il ne croit pas que ce serait une bonne chose, ni un bon signe. Il n'approuve pas que le mouvement créé par la campagne présidentielle de Jean- Luc Mélenchon, la France Insoumise, soit gazeux plutôt que démocratique. Il explique que les nécessités du combat exigent la démocratie, dont le fondement est l'égalité, tant dans le mouvement que dans la République. Il soutient et participe au mouvement qui, de l'intérieur de la France Insoumise exprime aujourd'hui cette exigence démocratique.

02/2023

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Revues

Critique N° 887, avril 2021

Une fois n'est pas coutume, Critique fête l'un des siens, Michel Deguy, entré à son comité de rédaction en 1963. Le saluer est affaire d'amitié. Lui rendre hommage, c'est dire que la poésie est toujours là qui marche, discrète et puissante. N'était Deguy, nous finirions par oublier qu'elle est une force de proposition : "le poème fait des propositions - logiquement, érotiquement". On trouvera dans ce numéro, assemblé par Martin Rueff, quatre poèmes inédits suivis d'un entretien, et un ensemble d'études, les unes transversales, les autres plus particulièrement consacrées aux publications récentes de Michel Deguy.

04/2021

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Moyen Age - Critique littérair

Moyen Age et critique littéraire

Les histoires de la critique littéraire ne manquent pas, mais l'originalité du présent volume est de montrer que les médiévistes ont pris une part prépondérante et souvent insoupçonnée dans l'élaboration de ses modèles. Le concept de cet ouvrage est nouveau : basé sur l'expérience de l'auteur, qui travaille sur ces questions et les enseigne depuis trente ans, il consiste à proposer une histoire de la critique littéraire vue du point de vue du médiévisme : on n'y trouvera donc pas toutes les écoles critiques, mais la plupart ont quand même pu y trouver place, soit que les médiévistes — au sens large du terme — les aient inventées ou infléchies de manière décisive, soit que la littérature ou l'art du Moyen Age aient offert à des méthodes qui a priori ne les sollicitaient pas des exemples susceptibles d'en éclairer et d'en consolider les principes.

04/2021