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Marmottine Babarde

Extraits

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Coloriage, gommettes et autoco

Les animaux du jardin

Quel animal est le plus léger ? Quel oiseau du jardin a les ailes les plus longues ? Qui pond le plus d'oeufs ? Découvrez les réponses à ces questions dans les "Docs à coller - Défis nature junior", en partenariat avec la marque de jeux de société Bioviva ! Les records des animaux du jardin, et des doubles-pages pour approfondir ses connaissances Sur les pages consacrées aux records, l'enfant colle des autocollants sous les animaux pour établir des podiums entre les plus légers, ceux qui volent le plus vite, ou encore ceux qui pondent le plus d'oeufs. On y apprend que la pie bavarde a de longues ailes, ou encore que la femelle crapaud pond jusqu'à 6 000 oeufs. Sur les pages "focus", l'enfant complète les photos avec ses autocollants, avec les animaux ou les éléments manquants du paysage ! On y découvre notamment les bagarres du rouge-gorge, les taupinières ainsi que la coccinelle et la sauterelle verte, qui mangent toutes les deux des pucerons. Un documentaire-photo pour apprendre en s'amusant ! C'est le retour des documentaires-photos aux éditions Milan ! L'enfant a plus d'une trentaine d'autocollants à replacer sur des photos d'animaux de qualité, pour apprendre et développer sa motricité. Pour faire découvrir la nature aux petits sous un angle qu'ils apprécient particulièrement. En partenariat avec la marque de jeux de société écologiques Bioviva, une fabrication européenne, avec du papier issu de forêts gérées durablement, le tout à petit prix !

04/2024

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Histoire internationale

Dévoiler l'Afrique ? Lieux et pratiques de l'exploration (Afrique occidentale, 1780-1880)

A partir des années 1780, l'Afrique devient l'objet d'attention de sociétés savantes européennes qui se donnent pour tâche de lever le voile de l'ignorance sur ce continent si proche et pourtant encore inconnu. Dévoiler l'Afrique, c'est envoyer des voyageurs la parcourir, encadrer à distance la collecte scientifique et recueillir au retour l'information géographique pour remplir les blancs de la carte. L'Afrique occidentale fut la première région traversée par des explorateurs européens munis d'instructions scientifiques, et la seule qui le fût pendant presque un siècle avant que l'entreprise ne se mue en conquête. Dans cette "Afrique intérieure", les voyageurs dépendent entièrement des souverains africains qui ont le pouvoir d'ouvrir ou de fermer les routes, des guides et interprètes qui facilitent le voyage et des sociétés locales qui fournissent la case et le mil. Pour parcourir cet espace, le voyageur s'engage dans une expérience totale, physique, psychologique, sociale et culturelle, où les savoirs se construisent à travers des pratiques concrètes et dans l'interaction. L'exploration est la somme des lieux où se déploient ces pratiques : le cabinet d'un géographe, la salle de réunions d'une société de géographie, l'horizon qui oriente le regard, l'itinéraire projeté, le chemin parcouru, la rive d'un fleuve, la maison d'un dignitaire qui reçoit un voyageur, la tente où il bavarde avec un guide, la collection de spécimens, le carnet de notes, la carte tracée dans le sable ou sur du papier...

08/2018

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Théâtre

Théatre. 1963-2008

Jean Gillibert dans son théâtre ne se contente pas d'explorer passionnément les fourvoiements de l'histoire de son siècle ; il cherche, plus encore peut-être, à rendre compte d'un autre phénomène, lui aussi moderne et non moins inquiétant : la démission des mots. Il n'est certes pas le premier à avoir diagnostiqué et ausculté en nous cette maladie du verbe : Artaud - dont il paraît être aujourd'hui l'un des rares à prolonger fidèlement la quête avait frayé avant lui ce chemin de ronces empoisonnées et s'y était cruellement déchiré. Lui-même pense qu'il est sans doute trop tard pour tenter de guérir l'humanité du cancer langagier qui la ronge et la paralyse, la réduisant peu à peu à ce grand corps frappé d'aphasie baveuse et bavarde que l'on sait, à mesure que prolifère sa rage de communiquer pour ne rien dire. Ce qui n'est pas une raison, estime-t-il, pour baisser les bras, et moira encore pour baisser la voix-à condition que celle-ci daigne s'appliquer à articuler les mots de la tribu avec un minimum d'exigence. Car si le roman peine de plus en plus à dénoncer l'insuffisance de ce que nous avons à dire, ou plutôt de la façon dont nous essayons de le dire, le théâtre, lui. fort de cette présence physique partagée - et publiquement partagée- entre un acteur-locuteur et un auditeur à la fois spectateur et témoin, y parvient encore assez bien. Il est peut-être le dernier lieu où il ne soit pas tout à fait vain de secouer les mots, de leur faire rendre gorge.

12/2009

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Sciences politiques

Confession d'un espion

Antoine Lopez est le dernier grand témoin vivant de la disparition de Mehdi Ben Barka, en octobre 1965, à Paris. Agent des services secrets français et ami des officiels marocains, il était aux premières loges lors de l'enlèvement du leader de l'opposition marocaine. Jusqu'à présent, la peur l'empêchait de s'exprimer librement. Il s'enferrait dans la version officielle imposée par les services secrets français et marocains. De surcroît, un " pacte d'honneur " le liait à Hassan II. La mort du roi, durant l'été 1999, a bouleversé la donne : Antoine Lopez s'est senti alors libre de dire tout ce qu'il savait, d'expliquer pourquoi il avait menti et sur ordre de qui, comment l'enlèvement fut préparé, dans quelles conditions Ben Barka fut séquestré, comment la fuite des coupables fut couverte par l'administration française, et ce qu'il est sans doute advenu du corps du disparu. Ce livre est un témoignage vivant sur une époque où maîtres espions, voyous et hommes politiques se retrouvaient souvent main dans la main au nom de la " bonne cause ". Antoine Lopez était l'un des derniers à pouvoir rapporter de mémoire ces petites et grandes compromissions commandées par la raison d'Etat. Il a rencontré de Gaulle, fréquenté le général Oufkir, bavardé avec Hassan II. Il n'est pas tendre pour l'Etat français et le rôle de ses représentants dans cette affaire. Sa confession est une pièce essentielle pour nourrir un dossier judiciaire encore ouvert. Elle nous plonge au cœur du plus grand scandale politico-policier de la Ve République.

03/2000

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Cinéastes, réalisateurs

Passe Montagne de Jean-François Stévenin

C'est l'histoire d'un citadin qui tombe en rade dans un coin paumé du Jura, se fait dépanner par un gars du cru, passe une première nuit dans sa grange, y croise des mines patibulaires sans comprendre ce qu'elles racontent, y déambule de fond en comble, finit par ne plus trop savoir ce qu'il fait là, improvise des repas arrosés avec son hôte, bavarde parfois et souvent se tait, commence à entendre parler de combe magique et d'oiseau en bois dans la forêt, se laisse embringuer par son nouveau copain dans la neige, se fait embarquer dans des bars clandestins et une auberge qui ne ferment jamais l'oeil de la nuit, y écoute un chien qui chante, y flirte avec des dames, s'y engueule avec des montagnards, étudie des cartes, enterre une vie de garçon, puis finit par s'en aller au petit matin, après avoir mis sa vie et celle du spectateur en pointillés. Cet ouvrage se propose non pas de combler les trous du gruyère, ni de redresser la barre d'un film irrésistiblement biscornu, mais de se lover dans ses parenthèses, de sauter à cloche-pied sur ses points de suspension et ses plans, et de se laisser dériver avec lui, sans jamais espérer atteindre aucun récif. Suivons Jean-François Stévenin et sa bande, son monteur et complice Yann Dedet en tête, dans leurs échap-pées enfantines et barbares, leur labeur et leur paresse, leurs images baladeuses et leurs découpages fleuris. En complément de cette essai tout en rebonds et ricochets, on trouvera un portrait vibrant de l'acteur Jacques Villeret par le critique Jean-Marie Samocki.

04/2023

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Autres éditeurs (A à E)

Anna et Ogre mangeur de mots

Au Pays des Sept Collines, Anna ne parle pas. C'est bien normal, car son père est Ogre-mangeur-de-mots, un ogre qui, par sa seule présence, fait taire tous ceux qui se trouvent à ses côtés. Quand Ogre-mangeur-de-mots approche d'un groupe d'habitants, plus un mot ; lorsqu'il entre dans une pièce, le silence se fait ; s'il pénètre la salle des fêtes, les chants cessent. Et cela le rend profondément triste, car il aimerait entendre sa fille chanter. Entourée de son amie, une pie très bavarde, de sa mère, d'une magicienne et d'une sorcière, Anna parvient peu à peu à trouver sa voix, pour devenir Anna-qui-chante, qui libéra le Pays des Sept Collines de son terrible roi. (voir l'album Anna qui chante, Biscoto, 2018.) Dans une seconde partie, on découvre l'histoire du père d'Anna, Ogre-mangeur-de-mots, son enfance en Ogrétat, où pour être un bon ogre, il faut être un ogre plus fort que les autres, et sa fuite vers le Pays des Sept Collines. On comprend alors pourquoi il devint malgré lui ce personnage à la vue duquel chacun se tait, et comment sa fille Anna va l'aider à trouver le chemin de la guérison. Dans Anna et Ogre mangeur de mots, il est question de l'importance de la parole et du dialogue entre adultes et enfants, et d'une éducation où l'entraide et la coopération seraient au centre. Il y est question aussi de réparation, de la douceur et du réconfort que peuvent mutuellement s'apporter parents et enfants.

10/2022

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Littérature française

L'hymne à la vie

Je n'ai jamais accepté de faire partie de ceux qui subissent, et qui ont peut-être été confrontés à une vie dont ils ne voulaient pas. Quel autre choix lorsque l'on te martèle, au quotidien, dès ton plus jeune âge, à grands coups dans la tête et sur le corps : " Tu n'es qu'une bâtarde, tu es nulle, tu es une bonne à rien, et tu ne feras jamais rien de ta vie ! ". Aimer, s'aimer soi, et se respecter soi sont des actes de foi et de courage : c'est pour cela que j'ai écrit "L'Hymne à la vie" . Car j'ai à coeur de partager cet amour absolu, cette foi à déplacer des montagnes, cette volonté hors norme, cette détermination envers et contre tous, cette énergie dynamique, et cette force presque invincible qui m'ont portée, et qui m'ont permis d'avancer pas à pas sur ce chemin du " S'aimer soi " (spirituellement parlant) durant toute ma vie. Ce livre n'est pas une fin en soi. Et, dans cette dernière ligne droite qu'il me reste à vivre, il n'est qu'un tremplin pour oeuvrer à ma vraie mission d'âme. Le désir le plus cher à mon coeur est de faire l'expérience d'aider et de guider toutes les personnes touchées par ces fléaux d'inceste, de viol et "d'êtres martyrisés" en leur partageant cet immense amour qui m'habite. Que cela ne soit plus jamais quelque chose que l'on cache parce que nous en avons honte ! Soyons tous reliés par l'AMOUR et la SOLIDARITE au-delà du temps et de l'espace.

05/2021

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Philosophie

Ménon

Oui, je vous écoute, oui... - Et finalement, non ! Cette volte-face coupe en deux le dialogue. C'est une sorte de gifle, dont le chevalier thessalien, Ménon, frappe Socrate. Elle annule presque le dialogue amorcé. En Sicile, Platon amorça plusieurs fois un dialogue, vécu et non écrit, avec le tyran Denys, dans l'espoir de fonder une cité de paix, mais en terre vierge, loin d'Athènes. En vain, comme ici. Alors, Platon écrit, pour les lointains, pour nous, derrière sa Ville. Pour elle, c'est-à-dire finalement contre elle, d'abord, cette cité bavarde et prétentieuse, cette Athènes que Socrate, son maître, n'a pas quittée, quand il pouvait encore échapper à la mort : il boirait la ciguë lorsque le gréement du vaisseau mystique d'Apollon à Délos se découperait sur l'horizon. Socrate a dit oui à la mort. La mort ? - Finalement, non, redit Platon. Elle est la vie, ouvrant nos yeux sur les constellations que l'étrange Tirésias déchiffre avec bonheur, tranquillement assis aux Enfers - telle est la dernière image du Ménon. Le chevalier Ménon croit vivre, lui. Il vise l'excellence, mais à la façon du tyran. Socrate lui fait alors donner deux leçons : par un esclave, ô honte, une leçon de soumission au vrai, soumission qui est l'avenue royale de l'excellence ; en sens contraire, une leçon d'orgueil : un démocrate et un parvenu, Anytos, idolâtre, ô surprise, les grands hommes d'Athènes, oublieux qu'il est de la Mémoire de soi, secret divin de l'excellence. C'est cet Anytos qui obtiendra la condamnation de Socrate. Le Ménon est un rude exercice de patience intérieure. On n'y parle point directement du Bien, de la Justice. C'est que la résistance d'Athènes à la philosophie incite Platon à lui désigner encore le soleil, mais comme à travers un vitrage dépoli.

06/1999

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Sociologie

Penser et agir en commun. Fondements et pratiques d'une éducation populaire

Ce livre propose une traversée de quelques soixante-dix années de pensées et d'actions à Peuple et Culture, mouvement d'éducation populaire français. Des extraits de textes et d'images produits entre 1945 et aujourd'hui, qui, en s'éclairant les uns les autres, éclairent présent et perspectives d'avenir. La composition du livre s'organise selon les quatre grandes thématiques d'action de Peuple et Culture. Le premier chapitre ouvre sur l'engagement du mouvement pour une éducation critique des jeunes et des adultes, dans et hors de l'école et par la formation des adultes. S'y joue l'engagement pour l'accès de tous à la formation tout au long de la vie, vers la construction d'esprit critique et d'autonomie de pensée. Le deuxième chapitre aborde les pratiques culturelles, de médiation et de production développées par le mouvement, travaillant en cela à mettre en place des occasions d'expression des subjectivités et des cultures populaires. Le troisième chapitre expose la préoccupation de Peuple et Culture, et de l'éducation populaire, pour la recherche d'autonomie des individus et des groupes, par notamment la défense du temps libéré face au temps contraint, l'autoformation, ou le développement de méthodes de pensée et d'action collectives. Le quatrième et dernier chapitre de l'ouvrage développe les nécessaires convergences et amitiés d'engagement à tisser aussi bien au niveau local — par les réseaux, partenariats au niveau rural ou des quartiers — qu'international — par l'action interculturelle. Contre une société au capitalisme hyperprésent, amnésique, et court termiste, ce livre postule que l'historicisation des idées et des pratiques est une condition de l'élaboration d'une pensée à long terme, de réalisation du projet politique de l'éducation populaire, oeuvrant à une transformation sociale exigeante, culturelle, passionnée, bavarde, sans frontière, émancipatrice individuellement et collectivement.

05/2017

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Policiers

Sombre est mon coeur

A une heure de route d'Helsinki, perdu dans la forêt dense, le manoir de Kalmela donne sur la mer Baltique. Ici, tout n'est que solitude, silence, secret. La cuisinière, peu bavarde, va et vient tandis que la fille du propriétaire, l'homme d'affaires Henrik Saarinen, promène son alcoolisme mondain de salon en salon. Autant de bruits, de sons étouffés auxquels le nouveau gardien se familiarise peu à peu. Aleksi, 33 ans, n'a pas le look habituel de sa profession. Rien n'est "habituel" chez cet homme taiseux, et le hasard n'entre pour rien dans sa présence au manoir. Pour cette place, il a quitté son emploi de charpentier et une jeune fille qu'il aimait. Cette place, il l'attend depuis vingt ans - depuis ce jour où sa mère a disparu sans laisser de traces, arrêtant à jamais le cours normal de sa vie. De foyer en foyer, l'obsession de l'absente ne l'a plus quitté, ni la certitude qu'Henrik Saarinen, patron de sa mère, était à l'origine de son assassinat. Une intuition dépourvue de preuves, dédaignée par la police, mais qu'Aleksi est venu étayer sur place, dans l'intimité du prédateur. Car - il en est persuadé -, le riche sexagénaire dont la décontraction cache mal le regard carnassier est prêt à recommencer. Dix ans plus tôt déjà, une autre victime est venue rejoindre les affaires classées sans suite : une femme très (trop) semblable à sa mère, enlevée dans des conditions similaires bien que son cadavre, à elle, ait été retrouvé. Malgré les avertissements du policier chargé de l'enquête à l'époque, Aleksi s'entête à y voir la signature de Saarinen. Se laissera-t-il dévorer par son obsession, au risque de se détruire lui-même ?

10/2015

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Littérature française

Les journaux intimes de Charles Baudelaire. Mon coeur mis à nu et Fusées

Charles Baudelaire (1821-1867), détache la poésie de la morale et la voue toute entière à la Beauté et non pas à la Vérité. Littérairement il se situe à la croisée entre le symbolisme et le Parnasse, nourri de romantisme, tourné vers le classicisme. A sa mort, Baudelaire laisse un paquet de manuscrits, griffonnés, remplis de notes, anecdotes, pensées ... Poulet-Malassis se voit confier la difficile tâche de trier ces feuillets ; ainsi naissent Mon coeur mis à nu et Fusées, souvent réunis sous le titre de Journaux Intimes, dont l'appellation et la distinction sont souvent mises en péril par les différents biographes de Baudelaire. Ainsi Mon Coeur mis à nu est un enchevêtrement de réflexions annotées par Baudelaire depuis 1859 et jusqu'à sa mort. Le poète joue de la provocation et témoigne avec franchise de ses passions et de ses aversions. Le style et le ton de l'ensemble - direct, brutal, sans équivoque - surprennent le lecteur qui s'y égare. Mais c'est pourtant la mission première d'un journal que de recueillir les coups de sang, les colères et les tristesses de son auteur. Ainsi, dans les pensées intimes du poète, "la femme est naturelle, c'est-à-dire abominable" , "elle est simpliste, comme les animaux" . A propos de George Sand : "Elle est bête, elle est lourde, elle est bavarde" . Puis : " Plus l'homme cultive les arts, moins il b. . de" . Pour celui qui ne connut Baudelaire que par la beauté de ses vers, le choc est rude, d'autant plus que contrairement à ses recueils de poésie il n'y a là aucune continuité, aucune logique. Sans queue ni tête, Mon Coeur mis à nu laisse au lecteur un amer goût d'inachevé.

03/2022

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Esotérisme

Isis ou l'initiation maçonnique

Le monde profane articule plusieurs griefs plus ou moins fondés contre la Maçonnerie. Plus elle se cache, plus il est curieux, indiscret et sujet à se tromper dans ses appréciations. On lui reproche ses allures étranges, ses mystères, ses formules bizarres, son prétendu secret, sa doctrine ésotérique, ses documents apocryphes, ses épreuves fictives, ses initiations illusoires, son symbolisme antique et suranné, et enfin sa généalogie bâtarde ; car la Maçonnerie est une lame neuve dans un vieux fourreau. Le monde profane lui reproche encore ses théories contradictoires, ses schismes, la grande variété et l'antagonisme de ses rites, l'orgueil de ses prétentions et de ses titres, la quête de patronages dynastiques, mais surtout son abstention ou du moins sa réserve excessive dans les grandes luttes politiques et religieuses du jour. Il s'étonne de voir l'égalité et la fraternité parquées et circonscrites dans le temple maçonnique, sans se manifester au dehors. Ils se demandent quel peut être le sens d'une Loge militaire et comment les idées de la guerre peuvent se confondre avec les sentiments de la paix. Il voudrait enfin, qu'une si sainte institution eût le courage de ses doctrines, et qu'elle osât entreprendre de tarir la source des maux, qu'elle prétend guérir. La Maçonnerie n'avait point encore répondu d'une manière satisfaisante a tous ces reproches ; sans doute, parce qu'elle les a considérés comme des objurgations hostiles. Elle a continué à se draper dans ses voiles mystiques et à garder une opiniâtre réserve. Aussi, le Dr Jean Berchtold-Beaupré, un philalèthe, a-t-il laissé de côté quelques vices de forme, pour adhèrer de toute son âme à la grande loi d'amour proclamée par la Loge et qui constitue ses assises. Il la considère comme le fondement du bonheur public et il déplore avec l'éloquent d'Israël, qu'on ait si longtemps bouleversé le monde, entassé les révolutions et les ruines, sans la trouver.

01/2021

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Littérature étrangère

La mort de Mathusalem

Avec ce nouveau recueil de nouvelles, son dixième, Isaac Bashevis Singer, au sommet de son art, nous enchante une fois de plus. Du shtetl polonais aux cafeterias américaines, de la Varsovie de jadis au New York d'aujourd'hui, il nous fait retrouver tous les personnages que nous avons appris à aimer à travers ses précédents livres. Rabbins miraculeux, étudiants de yeshiva, ménagères à la langue bien pendue, talmudistes et marchands, jeunes filles amoureuses et vieillards sagaces - leurs histoires recréent pour nous celle de la Pologne juive disparue dans la tragédie que nous savons Voici Temerl, qui recherche de ville en village son jeune mari mystérieusement disparu. Et Yossele, l'enfant prodige qui apprend tout seul les logarithmes - ce qui inquiète beaucoup sa mère. Et la belle Shifra qui hésite tant entre ses deux soupirants qu'elle finit par les épouser le même jour. Et Max Stein qui tombe toujours amoureux des femmes de ses meilleurs amis. Et cette bavarde de tante Genendel qui sait invariablement ce qui se passe chez les voisins. Et cet étrange pénitente qui, un soir d'hiver, raconte à la maison des pauvres sa terrible aventure. Et tant d'autres, des hommes, des femmes, des enfants dont la vie banale est illuminée tout à coup du dedans par toutes les magies de l'esprit. "La réalité quotidienne d'Isaac Bashevis Singer est hantée à chaque page par quelque chose de sacré, c'est l'humanité". La belle formule de Jean d'Ormesson est plus vraie que jamais à propos de La mort de Mathusalem. Isaac Bashevis Singer est né près de Varsovie en 1904, d'une très ancienne famille hassidique. Emigré aux Etats-Unis en 1933, il est l'auteur - parmi une quinzaine d'autres livres admirables, tous écrits en yiddish - de l'Esclave, La Famille Moskat, La Couronne de plumes, et de nombreux recueils de contes pour les enfants. Traduite en vingt deux langues, son oeuvre est publiée en France aux Editions Stock. Il a reçu le Prix Nobel de littérature en 1978.

04/1997

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Littérature étrangère

Seul

J'ai rencontré Johnson sur le quai d'un de ces villages de pêcheurs bretons où tout le monde s'adonne à la peinture, et si je suis entré en conversation avec lui, c'est d'abord parce que nous parlions tous les deux anglais et ensuite parce que nous avons découvert que nous venions du même pays - lequel n'était pas l'Angleterre. Nous avons un peu bavardé en regardant les filets bleus des bateaux de pêche pendre et sécher au soleil, en regardant aussi les salopettes rouges des marins et la toile rouge-brun des voiles, et par-dessus tout cela nous respirions la forte odeur du poisson. Nous sommes ensuite montés prendre un repas au café de Bordeaux. Le bistro était bondé? ? : un groupe était arrivé de quelque part en car. Ces gens occupaient toute la salle à l'exception d'une ou deux tables sur un côté, de sorte qu'il nous était difficile de nous faire servir ou d'entendre ce qu'on disait, mais nous n'étions pas pressés et nous sommes restés là à manger des crevettes et à boire du vin rouge bon marché. Au bout d'un moment, nous nous sommes mis à parler de la guerre. Ce Johnson, pour autant que je puisse le décrire, sortait juste d'Espagne. Tout cela se passait il y a un ou deux ans - une autre époque. Il était en permission mais, ensuite, il retournerait en Espagne. C'était un homme de taille moyenne au teint très brun, presque noirci par le soleil, avec un visage rond d'aspect banal, une grande bouche et de fortes dents jaunies par le tabac. Il avait des cheveux blonds, pas de chapeau et des yeux qui pouvaient être gris ou verts. Comme j'étais curieux de cette guerre - et, d'ailleurs, de toute guerre -, je l'ai poussé à m'en parler, mais il ne voulait pas en dire grand-chose. Il a dit ?? : "? La guerre, on en parle foutrement trop. ? " J'ai attendu un peu. Dans le café, le bruit ne faisait qu'empirer. On nous a enlevé les crevettes, puis on nous a apporté du veau et une autre bouteille de vin. "? Des guerres, tu peux en voir quand tu veux, a dit Johnson. Dans le monde, aujourd'hui, il y en a plein. Il y a quelques années, c'était différent. C'était des histoires de vieux. Le genre de choses qu'on racontait autour du feu. - Tu as été dans la Grande Guerre. Dis-moi comment c'était. - J'ai été dans toutes les guerres, a dit Johnson, mais je ne pourrais rien t'en dire. - Tu n'as pas envie ?? - Je ne pourrais rien t'en dire même si je voulais. C'était rien de particulier. Tu ne comprends pas la guerre si tu ne l'as pas vue. Et si tu l'as vue, tu ne la comprends pas. ? " La chaleur était étouffante, dans le café, mais le bruit a quand même commencé à baisser autour de nous ? ; l'odeur de poisson et d'huile de cuisine se mélangeait à la fumée du tabac. "? Je ne pourrais pas te parler de la guerre, a dit Johnson. Ce n'était pas très différent du reste. Je pourrais te raconter des choses pires sur la paix. - La paix, c'était quoi ?? - Le petit bout entre deux. - Des choses pires ?? - Plus vraies. ? " Alors, comme je ne voulais pas bouger et que j'étais tout prêt à l'écouter, je lui ai dit ?? : "? Eh bien, parle-moi de la paix. ? " Héroïque dans son propos, Seul est un roman qui donne une perspective essentielle sur la Nouvelle-Zélande et la crise qui a précédé la Seconde Guerre mondiale. Efficace à la manière d'Hemingway, anticipant sur l'existentialisme de Camus, Seul s'inscrit comme une oeuvre marquante de la littérature mondiale du XXe siècle. Quelques années avant la grande crise de 1929, le jeune Johnson, personnage central de Seul, émigre vers la Nouvelle-Zélande, pays qu'il découvrira en étranger, toujours un peu décalé. Emporté par le ? ot de l'Histoire et de ses bouleversements économiques, Johnson va errer d'un travail à l'autre jusqu'à ce qu'il rencontre, dans une ferme isolée, une jeune Maorie qui fera de lui un meurtrier involontaire. Il s'enfuira alors dans les forêts presque impénétrables de l'île du Nord où, tel un Robinson, il ne survivra qu'au prix de terribles privations. Il finira par gagner l'Angleterre avant de repartir combattre en Espagne aux côtés des Républicains. Parcours tumultueux qui semble dessiner une question : l'homme seul, à la fois fort et faible par sa solitude même, peut-il dépasser sa condition et trouver le chemin d'une nouvelle fraternité? ?

08/2011

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Poésie

La Déployée / Des pas sur Moà-neige

Autrice, artiste plasticienne et commissaire d'exposition indépendante, Juliette Fontaine a déjà publié plusieurs recueils de poèmes, dont (Avant l'hiver) des fenaisons, préfacé par Yves Bonnefoy aux éditions L'entretoise en 2003 et Tu dis, aux éditions Isabelle Sauvage en 2006. Tout en continuant sa pratique artistique (dessin, vidéo, expositions, commissariats et direction du Centre d'arts plastiques d'Aubervilliers depuis 2013), elle est récemment revenue à l'écriture de manière durable et intense : ce recueil en est le témoignage le plus saisissant. Tout y résonne d'une intériorité vibrante & retenue. Quelque chose y palpite continûment : au rythme d'un intime trouvant à s'éployer ? sans s'épancher. Les mots alors figurent & paysagent. L'autre tacitement apparaît. "J'écris dans les marges du monde", dit-elle ? simplement, doucement. Et à partir d'où, en effet ? écrire ? De quel pudique endroit ? en retrait, sans être retiré/e du monde ? trouver à voir et à dire l'en-vers des choses, la jointure [des] corps ; la soudure des eaux ? Membrure du réel invisible jusque-là. De ces marges seulement. Là : seule, seulement, à l'écart du bruit du monde et de sa rumeur, peut se former, se déployer ? tu as raison délie tous tes bras ? quelque chose comme un chant : mots-musique, mots-image qui naissent du silence, trouvent là leur source : leur ombre-source précisément. Marges du monde, donc : silence _ dévalement ; germoir qui s'ouvre. Là, seulement, s'ouvre la patine noire du ciel. Là, seulement, on entend du vent le prologue et la promesse, on voit les granits et les anges ? ceux-là même qui, nuit après nuit, la rêvent, elle : l'Enigmatique, Laylâ l'obscure ? Lilith ourdie des mains. A l'orée du monde, l'oreille se tend, écoute l'eau _ la pluie Schönberg, se surprend engouffrée par l'entrée d'une aube et la parole tonnante qui vient avec. Tonnerre en effet ! : la parole habituelle ? bavarde et affairée ? vidée de ce qu'elle désigne, pour être efficace, rapidement communiquer ? parole-affolée ? se fait à nouveau pleine et sereine : alentie ; fait à nouveau paraître ce qu'elle nomme ? parole héliotrope. Parole aux couleurs nombreuses, aux senteurs odorantes, entêtantes comme la plante ? il y a ce peuplement de l'ocre, cette nausée blanche du jour aussi, que l'on sent ; parole tournée, se tournant vers le soleil, l'ombre que ce dernier fait naître & varier ? alors on voit que l'ombre sur l'herbe recule lentement / et quitte le jardin ; on perçoit la densité brute des sous-bois. L'héliotrope, c'est aussi l'instrument qui de son miroir renvoie les rayons solaires et permet(tait) l'arpentage ; mais si la parole, dans le poème & par le poème, arpente marges du monde, s'y établit furtivement, en dresse comme une "cartographie", dans les paysages et figures qu'elle évoque et convoque à la fois ? oh rive rougie des yeux ; nudité insolente des bras ? pourtant il y a dérivation nouvelle / _ lumières courbes. Car l'arpentage est du corps d'abord : mesure de ce qui ne se mesure pas ? cette grande forme immense-ouverte plus tard d'infinis, désinscrits des routes ? dont on il faudra bien tenter ? oui ! : la danse nerveuse des mésanges ? de prendre la mesure ? l'ampleur et le rythme, le pouls aussi ? dans l'ajustement des pas : marchant, c'est cela, dans _ à tâtons. Alors dans l'écart du Dehors ? le pli des choses ? le repli du corps ? l'approche s'invente : le corps devient désir : va à l'autre ; et dans l'étreinte tentée/tentante, inverse la nomination devenue imprécation : donne-toi ton Nom / donne-toi ton Nom ? il y a le vocable blanc des mains / offerte à la saillie lunaire ? et maintenant le creuset visité du corps. Intensité sensible qui seule mesure l'être. "J'écris dans les marges du monde", dit-elle ? simplement, doucement. Et elle veut dire qu'il est possible de laisser trace de ses pas dans ces marges, que d'autres suivront. Le bruit du monde s'atténuant & sa rumeur diminuant, il y a ce bruissement retrouvé du silence où tout vit ténûment ? de cette animalité qui caractérise alors les eaux, limpides ou troubles. Alors : l'avenir des crues / l'érection des pistils ; les loups turbulents ; cette ligue des vents limeurs et la nuit partout est une mer de lait. Car écrire dans les marges du monde, ce n'est pas seulement écrire depuis ces dernières, mais, également, s'y frayant un chemin ? nichée contractile / géologie de notre langue ? ou le découvrant opportunément ? passage inattendu pour des pas dans la neige ? venir tracer dans cet espace signes et voies : lignes d'erre que d'autres à leur gré suivront par la souche effleurée des réminiscences. Et alors, forpaysés, on trouvera devant soi l'empreinte des doigts sur la roche ? tout un poème. "J'écris dans les marges du monde", dit-elle.

05/2023