Recherche

Marilyse Trécourt

Extraits

ActuaLitté

Sociologie

Psychologie sociale de la connaissance. Etayage expérimental

Que se passe-t-il lorsqu’un individu se trouve confronté à un désaccord avec d’autres individus à propos d’une connaissance, par exemple scientifique, d’un raisonnement, ou de la manière de résoudre un problème donné ? Va-t-il se laisser convaincre par l’autre ? Va-t-il l’imiter ou camper sur ses positions, voire s’opposer ? Va-t-il devenir créatif ? Va-t-il réussir ou échouer dans cette tâche ? Cet ouvrage propose une approche scientifique de ces questions. L’issue de tels désaccords ou conflits sociocognitifs dépend de trois facteurs essentiels : la personne qui introduit le désaccord est-elle compétente et donc digne de foi, ou incompétente ? Le sujet lui-même a-t-il le sentiment subjectif d’être lui-même compétent, ou au contraire reconnaît-il son incompétence ? Finalement, et quelles que soient les réponses à ces deux questions, le sujet ressent-il dans cette interaction interpersonnelle l’existence d’un élément qui menacerait l’estime qu’il a de lui-même, dont il se préoccupe alors, ou au contraire a-t-il le sentiment que l’image qu’il a ou donne de lui-même n’est pas en jeu, et peut alors se consacrer à l’examen de la tâche ? Plusieurs dizaines d’études expérimentales illustrent la conceptualisation de ces dynamiques d’influence sociale, qui recourt à trois approches de la psychologie sociale portant sur la logique des relations interpersonnelles, sur les façons que les gens ont de se comparer avec autrui, et sur la manière dont ils expliquent les réussites et les échecs. Cet ouvrage constitue une extension théorique et expérimentale des travaux de psychologie sociale développementale et de la théorie de l’élaboration du conflit dans les tâches d’aptitude, dont les applications sont pertinentes notamment dans le champ de l’éducation, de la formation et des organisations.

10/2014

ActuaLitté

Economie

Wilhelm Röpke, l'autre Hayek. Aux origines du néolibéralisme

Aux côtés de Friedrich Hayek, et avant que Milton Friedman n'imprime son empreinte à partir des années 1960, l'économiste allemand Wilhelm Rôpke (1899-1966, installé à Genève après avoir fui le nazisme, a été l'autre grand fondateur du néolibéralisme. Exploitant de nombreuses archives, cet ouvrage recourt aux outils de l'histoire intellectuelle et transnationale pour proposer une autre lecture d'un phénomène trop souvent encore réduit à ses manifestations les plus contemporaines et les plus anglo-saxonnes, alors qu'il plonge ses racines dans la crise des années 1930 et prend forme en Suisse au lendemain immédiat de la Seconde Guerre mondiale. Loin de l'érudition et de l'anecdote, par-delà le souci de redonner son importance à une figure étonnamment délaissée par les chercheurs, la biographie est ici une démarche de contextualisation visant à expliquer le succès d'un intellectuel autant sociologue qu'économiste. Incontournable en Suisse et en Allemagne, très lié aux nouveaux conservateurs américains, pourfendeur du «collectivisme» sous toutes ses formes, préoccupé du sort de l'Amérique latine et de l'Afrique, publiant dans toutes les langues, Wilhelm Rôpke a incarné la variante néolibérale de l'intellectuel engagé. Au-delà de la dénonciation du keynésianisme, de l'interventionnisme et de l'Etatprovidence, ses écrits et ses réseaux permettent de cerner le néolibéralisme comme un regard global sur le monde, comme une philosophie politique et sociale ambivalente dans son rapport à la modernité, comme une mobilisation de combat et d'influence à l'échelle occidentale. L'écho rencontré par Wilhelm Rôpke illustre la renaissance des idées libérales et conservatrices dans la seconde moitié du xxe siècle et le rôle majeur joué dans leur fermentation et leur diffusion par les intellectuels émigrés d'origine germanique.

05/2015

ActuaLitté

Droit des personnes

Droit de la santé

Le droit de la santé constitue une vaste branche du droit. Il recouvre en effet les questions liées à la relation de soins, aux produits de santé, à la bioéthique ou encore à la protection de la santé publique. La diversité des domaines concernés, des sources juridiques (issues du droit interne et du droit de l'Union européenne) et l'évolution régulière des normes peuvent rendre complexe sa compréhension. Cet ouvrage propose donc de faciliter l'appréhension de cette matière, en offrant un recueil de fiches synthétiques abordant les questions essentielles de la discipline. Le droit de la santé touche chaque individu. En effet, tout au long de sa vie, chaque personne est susceptible de se retrouver dans la situation du patient qui recourt à des soins de santé, ce qui implique l'exercice de droits spécifiques (information, consentement, refus de soins...). En outre, le contexte actuel souligne l'intérêt d'une connaissance du cadre juridique en matière de santé. La pandémie de COVID-19 amène en effet à s'interroger sur ies règles relatives à la conception et à la gestion des politiques de santé publique. Il en est de même de la nouvelle loi de bioéthique qui devrait être adoptée en 2021. Le texte devrait ainsi aborder certaines questions liées à la procréation médicalement assistée, à l'examen des caractéristiques génétiques ou encore à la recherche sur les cellules souches embryonnaires, autant de sujets abordés dans cet ouvrage. Outre les étudiants en droit préparant des concours de la fonction publique, ce livre est également destiné aux professionnels de santé et aux responsables d'établissements de santé. Il saura également intéresser tout lecteur souhaitant découvrir ou approfondir ses connaissances relatives à un domaine du droit en constante évolution.

06/2021

ActuaLitté

Religion

La Femme

Les conférences et le cours magistral d'Edith Stein sur le thème de la femme datent des années trente et s'inscrivent dans le droit fil de ses préoccupations relatives à la personne humaine. Son propre vécu spirituel en tant que " moine heureux" dans le monde s'y profile en filigrane. Edith Stein traite ce sujet en tenant compte des nombreux problèmes qui se posaient alors et en s'attachant particulièrement à la question de l'éducation féminine, car son activité d'enseignant le lui avait permis de mesurer à quel point celle-ci s'accordait peu avec la spécificité féminine. Cela la conduisit à mettre en évidence le fait qu'"aucune femme n'est uniquement femme, mais que chacune a sa spécificité et sa disposition individuelles au même titre que l'homme". En établissant sur un fondement chrétien le droit des femmes à l'instruction, à toutes les voies de formation ainsi qu'à l'exercice de toute profession, Edith Stein fraya la voie aux femmes catholiques luttant pour leur émancipation. Dans ses investigations sur la spécificité de l'homme et de la femme et sur leur destinée respective, Edith Stein recourt à la méthode phénoménologique, s'appuie sur les Écritures saintes et se réfère à saint Thomas d'Aquin. L'homme et la femme sont voués à remplir d'une façon propre leur double mission consistant d'une part à être à la ressemblance de Dieu, d'autre part à procréer et à éduquer une postérité. La femme est appelée à" chercher le chemin menant d'Ève à Marie" : elle se voit assigner la mission particulière de rétablir " la nature féminine dans sa pureté ", dont " l'archétype" est la Vierge- Marie.

01/2009

ActuaLitté

Philosophie

Philosophie N° 64, décembre 1999 : William James

Considéré par Bergson comme le plus grand philosophe de son temps, William James est surtout l'un des fondateurs (avec Charles S. Peirce et John Dewey) du pragmatisme, c'est-à-dire de l'un des courants philosophiques majeurs du XXe siècle. Malgré la perte d'influence que son œuvre a connue progressivement aussi bien dans le monde anglo-saxon qu'en Europe continentale, du fait de l'émergence de la philosophie analytique héritière de Frege et de Russell, de l'empirisme logique issu du Cercle de Vienne, d'un côté, de la phénoménologie et du courant herméneutique, de l'autre, la philosophie de James frappe par l'originalité et la radicalité de ses thèses : une critique radicale de la notion de conscience et du dualisme qu'elle sous-tend, dont se fait l'écho un texte de 1905, rédigé en français et reproduit ici même ; un " empirisme radical " qui, au rebours de l'empirisme classique, ne part pas d'une poussière de sensations pour tenter de reconstruire, à partir d'elles, l'unité de l'expérience, mais recourt à une " expérience pure ", intégrale, fluente et réfractaire à la distinction du sujet et de l'objet ; une conception du soi (self) qui refuse de faire fond sur un moi substantiel et spirituel pour rendre compte de l'unité de la personne, mais accorde un rôle prépondérant, sinon exclusif, au corps ; une conception comportementale de la croyance et de la vérité. William James entretient, en outre, un débat permanent avec ses contemporains : de Pierce à Bergson, de Dewey à Mach ou à Helmholtz, de Spencer à Russell. Son œuvre se trouve ainsi au cœur d'un réseau de problèmes qui dessinent la cartographie de la philosophie de ce siècle.

12/1999

ActuaLitté

Beaux arts

Esthétique et origines de la peinture moderne Tome 1 : La place du spectateur

De quand date la peinture moderne ? De David, de Manet, de Cézanne, dira-t-on ; les candidats à l'acte fondateur ne manquent pas. Michael Fried pose autrement le problème. Moins qu'aux grandes individualités, c'est à ce qu'elles eurent en commun que l'auteur s'intéresse : le courant nouveau de figuration qui très vite devint la tradition moderne et auquel ces peintres participèrent ou s'opposèrent. S'il fallait dater la naissance de cette tradition, c'est au XVIIIe siècle qu'on la repère, lorsque naît la critique d'art - particulièrement avec Diderot - et que celle-ci formule une interrogation qui parcourt, à la même époque, toute la peinture française : quelle place le tableau doit-il réserver au spectateur ? De Greuze à David, en effet, la présence du spectateur devient problématique, tant la peinture refuse la théâtralité - au sens où Diderot dénonce dans un certain théâtre une construction artificielle dénuée de toute existence propre en dehors de la présence du public. Par la mise en miroir des peintures et des commentaires critiques qu'elles suscitent, Fried montre que l'école française croit trouver deux moyens de combattre la fausseté de la représentation et la théâtralité de la figuration. Ces deux moyens, que Diderot expose tour à tour, sont une conception dramatique de la peinture, qui recourt à tous les procédés possibles pour fermer le tableau à la présence du spectateur, et une conception pastorale qui, à l'inverse de la précédente, absorbe quasi littéralement le spectateur dans le tableau en l'y faisant pénétrer. Ces deux conceptions se conjuguent pour nier la présence du spectateur devant le tableau et mettre cette négation au principe de la représentation. Si l'ouvrage s'achève sur la première crise de l'anti-théâtralité en France chez David, un important avant-propos, inédit, montre que cette question poursuivit Géricault, Courbet, Manet et qu'elle anime, aujourd'hui encore, une grande partie de la peinture contemporaine.

09/1990

ActuaLitté

Histoire des idées politiques

Des masques à la plume. Théâtre et politique dans le journal du Père Duchesne (1790-1794) de Jacques-René Hébert

Honni par ses adversaires, interpelé dans la rue par certains de ses lecteurs qui le confondent avec le héros de son journal, le Père Duchesne, Hébert, familier du monde des petits théâtres d'avant 1789, tente une expérience pour le moins originale, entre septembre 1790 et mars 1794 : faire de la politique en utilisant les ficelles du théâtre et notamment celles du théâtre de la Foire qu'il connaît bien. Il joue ainsi de son journal comme d'une scènetribune pour exposer son programme politique et celui de ses amis Cordeliers. Il recourt, au fil des quelque 400 numéros, à tout l'éventail de genres qu'offre cet art visuel, si prisé par la société de l'époque : saynètes comiques, farces, prosopopées, allégories, enchantements voire mélodrames. Heureuse alliance d'une passion contrariée et d'un projet politique qu'il met habilement en scène pour toucher le coeur de son lectorat-spectateur, bien plus sensible aux images que font naître ses mots incisifs et mordants qu'aux formules convenues et attendues de ses concurrents. Il le fidélise ainsi en imaginant de petits feuilletons avant l'heure, où paraissent les héros du jour, pris sur le vif, en divers lieux et situations : le roi, la reine, l'abbé Maury, le ministre girondin Roland..., ses véritables bêtes noires. Tandis que ses ennemis se voient tour à tour raillés, ridiculisés, animalisés, diabolisés, pour finir le plus souvent sous la lame de la "bascule à Charlot", se construit, en contrepoint, son rêve d'une Cité idéale, fraternelle, vertueuse et républicaine, patrie des braves sans-culottes, désormais mètre-étalon de toute chose, dans une France en devenir. Le temps d'avant tire sa révérence pour faire place nette au "nouveau régime" dont Hébert peint contours et couleurs comme un décor de castelet, quitte à procéder aux retouches et repentirs qu'exigent le caractère toujours changeant et imprévisible des événements politiques.

02/2021

ActuaLitté

Poésie

Six solitudes

Vincent Calvet livre Six solitudes pour nous réconcilier avec la puissance d'invocation de la poésie Six solitudes, chacune compte une vingtaine de poèmes, tous d'une même unité et puissance d'invocation lyrique. Les Solitudes déroulent des variations de ces rivages au regard de la mer, miroir, où le poète puise la matière des métaphores et des passerelles sonores. La 1ère Solitude est celle de la mer, ce qu'elle est, ce qu'elle porte, ce qui y vit / du règne du vivant, jusqu'aux marins, c'est la femme / la mère, le tout autre. La 2ème Solitude est celle de la voix du poète plongée dans les signes de la mer, d'un "je" qui se déploie alternativement dans le même registre d'invocation et d'un "tu" introduit formellement par un texte en italiques. Cette solitude se referme sur un poème / dauphin égaré / échoué sur la grève /. La 3ème Solitude est celle d'une adresse au lecteur / auteur, une tentative de nouer la parole à un autre, qu'il sait d'avance qu'elle est destinée à échouer dans le langage du soliloque, tentative qu'il vient ranimer dans / le rêve de la mer /. La 4ème Solitude introduit la présence du rêve sur la ligne d'écriture, recourt de nouveau à l'alternance du "je" et du "tu" . Cette présence affleure, elle clignote, "elle" est là. Le miroir s'empare de la réalité de la langue du poète / tu me tends un miroir dans lequel je me vois et prends ma réalité /. La 5ème Solitude introduit la durée écoulée, de l'enfance au temps présent du poème. / C'est une nouvelle solitude qui commence / au Bord de la Mer / dans ton visage / dans son image / dans la Nuit qui vient /. La 6ème Solitude est celle de l'entrée dans la Nuit heureuse / la mère / où le texte et la voix se font prière, adresse absolue à l'infini qui apaise les souffrances et où s'inaugure l'Espoir.

08/2022

ActuaLitté

Droit

Les enjeux de la transmission entre générations. Du don pesant au dû vindicatif

Transmission de gènes et de biens, transmission d'une identité et de valeurs familiales, le législateur vient d'investir ou de remodeler ces objets de la transmission des parents aux enfants par les lois de 2001 sur les successions, de 2002 sur l'accès aux origines, sur la condition des malades, sur l'autorité parentale, de 2002 et 2003 sur le nom de famille. Grâce aux progrès de la biologie, l'enfant revendique un patrimoine génétique transparent (une filiation de naissance) et sain (à défaut il recourt contre ses auteurs). Et avec l'évolution des mœurs, les parents revendiquent l'égalité de leur sexe dans la transmission du nom et de l'éducation, et les enfants leur égalité successorale quelle que soit leur filiation juridique. Dès lors, les enjeux de cette transmission ne sont plus seulement au cour du droit de la famille mais aussi au centre du droit des personnes. Chaque individu revendique des droits fondamentaux, faisant naître des conflits inédits dans les familles, où les nouveaux équilibres à trouver entre vérité et volonté, liberté et égalité voire équité doivent aussi satisfaire la société toute entière pour nourrir sa culture (transmission des valeurs) et son économie (transmission des biens) et maintenir son bien-être (transmission de la filiation juridique). En philosophe du droit, Charles Coutel inaugure ces travaux en montrant qu'il est urgent de réaffirmer le rôle structurant du " paradoxe de la transmission " qui est de " transporter tout en transformant ", car son oubli par notre société est la cause de notre difficulté à penser la famille. La conclusion de Laurent Leveneur sépare le bon grain de l'ivraie, inventoriant de main de maître les difficultés non négligeables et les multiples intérêts de cette transmission dont l'auteur veut lui aussi nous faire prendre toute la mesure : " "Le mort saisit le vif"... Quelle formule !... On ne peut mieux illustrer l'importance de la transmission transgénérationnelle. Elle est au cœur de notre condition humaine, où la vie et la mort sont consubstantielles ".

07/2005

ActuaLitté

Histoire internationale

Une histoire de l'Europe - Hommes, cultures et sociétés de la Renaissance à nos jours. Tome 1, De la Renaissance au XVIIIe siècle

Grande synthèse de l'affirmation de l'Europe comme personnalité historique, économique et culturelle de la fin du Moyen Age à la création du Marché commun, cette histoire, remise à jour pour l'édition française, se réclame de la libre subjectivité de l'historien (c'est bien une histoire, et non l'histoire de l'Europe). Si les faits et les dates sont évidemment scrupuleusement respectés, c'est leur choix qui fait tout le prix de cette histoire. Celle-ci préfère souvent à l'écume des batailles, le récit minutieux des plaisirs de l'esprit et des jours des Européens. Car l'Europe est ici d'abord conçue comme un héritage séculaire légué au monde : les grandes figures militaires devront donc partager le devant de la scène avec les gens de lettres, les rois avec les marchands, les papes avec les gens du commun, bâtisseurs anonymes des puissances économiques européennes. Une histoire de l'Europe est l'étonnant théâtre tant de Cervantès que de Pierre le Grand, de Goya que d'Hitler, de Galilée que de la Grande Catherine, de Luther que de Tolstoï. Mais surtout l'attention prêtée par Eugen Weber aux conditions sociales, intellectuelles, voire géographiques, de l'évolution de l'Europe se traduit par un goût du détail, un usage de la description et une prédilection pour l'anecdote exemplaire qui ne manquent pas de charmer le lecteur. Cette vaste fresque ne recourt pas seulement aux recherches fécondes des grandes disciplines - démographie, économie, histoire de l'art, histoire des techniques -, elle puise aussi son inspiration dans les écrits du temps, chartes comme journaux intimes, mémoires comme récits de voyage. L'Europe est bien ici l'ceuvre de tous, à commencer par les Européens sans qualités. Le tome premier traite de l'émergence de l'Europe, du XIVe siècle à 1715. Le tome second dressera l'histoire de notre Europe des Lumières à nos jours.

12/1986

ActuaLitté

Religion

Commentaire de l'Evangile. Edition revue et augmentée

Longuement muri pendant les pèlerinages qu'il avait fait en Inde et en Terre sainte, le Commentaire de l'Evangile fut donné oralement par Lanza del Vasto à Paris, de 1946 à 1948, à un cercle d'amis et de disciples. En une soixantaine de rencontres, la vie entière de Jésus y est traversée avec une étonnante maîtrise. Les grandes pages de l'Evangile, les principales paroles du Christ sont ici commentées dans un langage très accessible. L'atmosphère de ces enseignements est à la fois grave et chaleureuse. Elle laisse deviner les lendemains de la guerre et les débuts d'une grande mission. A la manière des Pères de l'Eglise, dont il s'inspire souvent, l'orateur cherche à atteindre le sens profond des Ecritures. Il se met à l'écoute du texte, de façon assez libre et pourtant très fidèle. Il suit le fil de sa pensée, mais dans un total respect de la Parole inspirée. De fait, Lanza del Vasto ne recourt pas ici à une exégèse scientifique ou technique. Son but n'est pas d'expliquer l'Evangile, mais d'accueillir cette Bonne Nouvelle pour mieux en vivre et la communiquer. Il la médite à voix haute, en respire le parfum. Il ne vise pas seulement à instruire nos intelligences, mais à faire résonner en elles la Parole qu'il commente. Chrétien et catholique, Lanza del Vasto ouvre aussi des voies de rencontre avec les croyants d'autres religions. Cette édition nouvelle, plus lisible et plus complète, nous met en présence d'un homme inoubliable : un croyant inspiré, un maître qui, avant tout, voulut être disciple de la Vérité. Lanza del Vasto (1901-1981), écrivain, philosophe, artiste, pèlerin, homme d'action, est connu comme l'apôtre et le témoin de la non-violence en Europe au XXe siècle. Il est le fondateur des communautés et du mouvement de l'Arche, qui poursuit aujourd'hui sa mission pacifique et spirituelle.

05/2015

ActuaLitté

Poésie

Le coeur fauve. Poèmes 2009-2022 Tome 1

Les poèmes dévoilent l’intimité des choses, en particulier celle de l’être trop sollicité par son mental, qui oublie trop souvent son cœur, pour être soi entier. Leurs mots sont nos paroles prononcées à voix basse pour accéder à notre inconscient, domaine qui échappe au conscient. Leur lecture silencieuse ou leur déclamation avec la voix claire, ont toujours un effet sur le corps et la psyché. Un temps de recueillement pour soi. Antoine de Saint-Exupéry a écrit «il n’est qu’un luxe véritable et c’est celui des relations humaines». J’ose ajouter modestement ici, un autre luxe, celui de la lecture silencieuse d’un poème, ou sa déclamation, selon l’émoi et le contexte. Pénétrer dans l’intime de soi, pour y trouver un apaisement et y accueillir la joie après une épreuve, est le rafraîchissement, peut-être même l’aube d’une renaissance offerte à l’âme qui se croyait perdue. Cela est bien un luxe gratifiant, auquel l’homme ne recourt pas assez souvent. La parole n’est pas perdue, elle est seulement voilée, c’est l’homme qui se croit perdu ! A ce titre les poèmes apportent une nourriture dont l’âme a besoin pour supporter la cohabitation d’avec le corps dès la naissance, sans pouvoir s’en extraire le temps de son incarnation. La poésie peut aider l’être à se dévoiler sur d’autres plans de conscience, elle est un chemin de libération qui peut favoriser son épanouissement terrestre, surtout son éveil avant de quitter son corps. Laissez-vous séduire par la beauté de la vie qui se laisse percevoir dans ces poèmes, vous éloignant, un tant soit peu, des bruits et de la folie des hommes. Cette beauté que l’on ne voit pas toujours et qui pourtant nous entoure, est celle que prodigue l’énergie de l’Amour lorsqu’il pénètre dans nos coeurs.

02/2022

ActuaLitté

Littérature française

Les procès contre les animaux au Moyen-Âge. Excommunications, exécutions publiques et autres supplices intentés au monde animal d'après les chroniques judiciaires d'époque

Les procès intentés aux animaux étaient des procès dans lesquels l'accusé était un animal qui se voyait reprocher un délit, un crime ou un dommage comme il l'aurait été à un être humain, en principe seul sujet de droit ou justiciable. Taureaux, vaches , chevaux, porcs, truies, coqs, rats, mulots, limaces, fourmis, chenilles, sauterelles mouches, vers et sangsues : tous ont eu maille à partir avec la justice pour avoir nui aux hommes ou offensé Dieu, à des degrés divers. Les procès déploient toute la solennité et les moyens utilisés pour les accusés ordinaires et se soldent par des peines qui vont du bannissement au supplice, en passant par l'excommunication. Ces procès sont de deux types. Les premiers sont prononcés par des tribunaux laïcs à l'encontre d'animaux domestiques (cochons, chevaux, boeufs, chiens, coqs, ânes, etc.) reconnus coupables de blessure ou d'homicide. La peine appliquée est souvent la mise à mort par la pendaison, le bûcher[2], la décapitation, etc. Des rituels d'exposition, d'humiliation ou de mutilation peuvent être associés selon la gravité du crime. Dans neuf cas sur dix, c'est un cochon qui est conduit devant le tribunal : l'animal est vagabond (il sert d'éboueur dans les grandes villes) et provoque inévitablement des accidents. Le propriétaire de l'animal, quant à lui, est rarement inquiété. Les seconds procès sont prononcés par les autorités ecclésiastiques à l'encontre d'animaux de petite taille (insectes, rongeurs) qui détruisent les récoltes. Ces derniers sont plus difficiles à appréhender et s'apparentent davantage à des fléaux. Dès lors, on recourt à l'exorcisme, on les déclare maudits ou l'on procède à leur excommunication. Le témoignage le plus ancien d'un procès de ce genre concerne le diocèse de Laon, où l'évêque Barthélemy aurait, en 1120, déclaré maudits et excommuniés les mulots et chenilles qui avaient envahi les champs. L'année suivante, il réitère ses anathèmes à l'encontre de mouches.

01/2023

ActuaLitté

Professions médico-sociales

L'essence du soin. De la théorie à la pratique infirmière

La plupart des ouvrages théoriques infirmiers partent de l'observation des pratiques, des modalités d'exercice pour conceptualiser le coeur du travail infirmier, à savoir les soins prodigués. Or, décrire par une démarche empirique les tenants et aboutissants du soin n'est pas aisé. L'auteur cherche à mettre en exergue la raison d'être du soin, son essence, en partant du soin proprement dit, rarement théorisé en lui-même. La démarche conceptuelle présentée relie le soignant, la personne soignée et le cadre de leur rencontre, leur environnement, en visant à déterminer la nature précise des savoirs requis pour soigner et à les mettre en valeur. L'auteur recourt aux apports de la philosophie, de l'épistémologie et de la phénoménologie pour révéler ce qui permet au soin d'exister et pour identifier ce qui anime les infirmières au quotidien, parfois de manière inconsciente. Il s'appuie sur son expérience d'infirmier et de formateur pour aborder cette question du sens du soin. Il s'agit d'oeuvrer à parvenir à une prise de conscience, les soignants se demandant souvent eux-mêmes : qu'est-ce que le soin ? Qu'est-ce que soigner ? Pourquoi y a-t-il du soin ? Comment développer la construction des savoirs pour soigner ? Toutes ces questions se posent de façon de plus en plus pressante et demandent à être réfléchies, argumentées. Penser les raisons de l'existence du soin permet en effet de mieux identifier les causes des difficultés actuelles, de comprendre les besoins de développement, d'envisager un avenir favorable pour le soin. Celui-ci se joue particulièrement autour de la formation initiale, continue et de spécialisation, de son inscription dans la voie universitaire, ainsi que dans la possibilité d'une circulation harmonieuse entre clinique et théorie. Au-delà des professionnels et des formateurs en soins infirmiers, cet ouvrage s'adresse à l'ensemble des acteurs du soin en quête de repères conceptuels pour comprendre les fondements de l'existence du soin.

03/2022

ActuaLitté

Sociologie

Confiance et violence. Essai sur une configuration particulière de la modernité

Cet ouvrage est une exploration de la modernité occidentale hors de nos cartographies habituelles. Sans pareil, il déroutera d’aucuns, comme peuvent dérouter Masse et Puissance d’Élias Canetti ou Création littéraire et connaissance d’Hermann Broch. Pour traiter son sujet, en effet, il ne recourt pas à une méthodologie propre à une discipline établie, mais à une technique descriptive. De vastes survols alternent avec une concentration sur des détails, afin de compenser ce que la vue d’ensemble a inévitablement de trop schématique. Les approches sociologiques ou historiographiques, autant que les développements empruntés aux philosophies politique et morale, alternent avec des analyses philologiques et le traitement de matériaux extraits de la littérature, de la poésie et du théâtre. Il n’en fallait pas moins pour aborder de front le paradoxe essentiel de la modernité : celui des rapports que nos sociétés contemporaines nouent entre confiance et violence. Trois questions sont tramées. Premièrement : comment en est-on arrivé à cette spécificité de la modernité, européenne et transatlantique, issue des crises des XVIe et XVIIe siècles, qui la distingue apparemment de toutes les autres configurations culturelles, à savoir son besoin spécifique de légitimer le recours à la violence ? Deuxièmement : comment cette modernité parvient-elle à concilier ce besoin de légitimation et la confiance qu’elle nourrit d’aller vers un avenir où la violence serait la plus réduite possible, avec la violence effective qu’elle exerce ? Troisièmement : pourquoi les excès de violence du XXe siècle, s’ils ont certes gravement entamé la confiance que la modernité a en elle-même, ne l’ont, pour le moment, pas amenée à se détourner de sa voie spécifique ? Cette étude sur la confiance au fondement de tout pacte social, sur la violence corporelle, ou encore les rapports entre pouvoir et violence, est de ces travaux qui changent notre éclairage, ils braquent en quelque sorte les projecteurs sur un terrain connu mais d’une façon nouvelle, et veulent ainsi faire ressortir des zones restées dans l’obscurité, modifiant et les ombres portées et plus en profondeur nos perspectives communes. Elle ne concurrence pas d’autres regards sur la modernité, elle les complète. À condition que l’on en accepte le dépaysement premier.

10/2011

ActuaLitté

Littérature Allemande

Histoire d'une enfant de Vienne

L'Histoire de l'enfant de Vienne, la plus longue des Nouvelles d'Autriche de Ferdinand von Saar est aussi celle qui se rapproche le plus du genre européen du roman réaliste et, par certains aspects, naturaliste. Ce roman bref conserve quelques traits caractéristiques du genre de la nouvelle : deux décennies y sont condensées en un cycle tableaux dramatiques. L'Histoire d'une enfant de Vienne décrit la descente aux enfers d'Elise Schebesta (qui prend le nom d'Elsa Röber plus loin dans le récit). Les premiers chapitres du récit suggèrent que l'existence d'Elise aurait pu être idyllique si elle était restée fidèle à l'art de vivre de son milieu d'origine. Ferdinand von Saar recourt à la même technique narrative que dans Le Lieutenant Burda. Un narrateur, double de l'auteur (dans Burda, Saar évoquait l'époque de sa vie militaire ; dans l'Enfant de Vienne, il fait l'autoportrait de l'écrivain qu'il est devenu depuis qu'il a quitté l'armée en 1860), joue le rôle d'observateur et de témoin, de moraliste jetant un regard critique sur les moeurs de son temps et sur les caractères qu'il rencontre. Mais ici, le narrateur à la première personne est plus directement impliqué dans l'action que celui du Lieutenant Burda. Autrefois, il a cherché à séduire la jeune Elise Schebesta, il a épié ses apparitions au balcon de sa maison, il l'a suivie dans les rues de Döbling, mais il n'est pas parvenu à ses fins. Il n'a jamais cessé de s'intéresser à celle qui l'a jadis éconduit, il profite de toutes les occasions de s'informer de son sort et devient au fil du récit celui qui en sait le plus sur le passé d'Elise-Elsa. Ferdinand von Saar peint là le saisissant tableau d'une société viennoise en pleine mutation et dont l'évolution ne lui annonce rien de bon. On retrouve là son pessimisme foncier qui est une des manifestations les plus notables de l'esprit viennois 1900.

01/2024

ActuaLitté

Balkans

Le camp de concentration de Goli otok, emblème infâme de la Yougoslavie titiste. Lettre d'Emiljan Milan Kalafatic au maréchal Tito

L'avènement de la dictature titiste n'a, à ce jour, pas fait l'objet de travaux historiographiques consistants. Dès le milieu de l'année 1948, la rupture avec l'Union soviétique est consommée. L'Etat yougoslave recourt aux forces de sécurité fédérales (la sinistre UDB) afin de faire taire les opposants à sa politique au sein du Parti communiste de Yougoslavie. Alors que les dirigeants ne cessent de jurer publiquement fidélité à Lénine, à la révolution d'Octobre et au socialisme, l'intervention de l'UDB, prenant des formes monstrueuses, débouche sur une répression sans précédent, et sans égale dans l'Europe d'après-guerre. Au début de 1949, des arrestations de militants communistes ont lieu dans tout le pays. Le Monténégro, où la chasse aux communistes va jusqu'à l'organisation d'attentats, de battues et d'exécutions sommaires - avec la participation d'une division de l'UDB au plein complet, c'est-à-dire plus de dix mille hommes -, et la Bosnie-Herzégovine sont plus particulièrement touchés. Et le 10 juillet 1949 le camp de concentration de Goli otok, voulu et organisé par Josip Broz-Tito avec l'aide de ses plus proches collaborateurs, accueille les premiers prisonniers. La lettre de Kalafatic, membre de quatre partis communistes et ayant participé à trois mouvements de résistance, qui fut envoyée au maréchal Tito sans que ce dernier ait jamais répondu, donne la mesure de l'épuration à grande échelle, d'une cruauté sans pareille, qui frappe le Parti communiste yougoslave à partir du mois de juin 1948. Goli otok n'est que la partie émergée de l'iceberg, la plus choquante, la plus cruelle certes, mais ce sont les 75 % des militants communistes exclus du Parti qui donnent la véritable mesure de l'événement. Par conséquent, il n'est pas excessif de dire que la Yougoslavie, née de la guerre contre l'occupant nazi, change du tout au tout à la suite de la rupture avec l'Union soviétique ; la base politique sur laquelle se fonde le pouvoir de l'Etat est totalement bouleversée. Pièce maîtresse du système politique de la Yougoslavie titiste, le camp de concentration de Goli otok s'impose à quiconque tente d'en comprendre la tragique histoire, sa dislocation y compris. Dossier préparé par Alain Jejcic

07/2021

ActuaLitté

Sociologie

L'origine des systèmes familiaux. Tome 1 : l'Eurasie

On connaît les apports décisifs d’Emmanuel Todd à l’anthropologie, particulièrement au rôle des types familiaux dans le temps. Au commencement, il y eut la volonté de montrer que la diversité des structures familiales traditionnelles explique les trajectoires de modernisation. Ainsi, la carte du communisme recouvrait-elle celle de la famille communautaire, associant l’autorité du père à l’égalité des frères ; la famille nucléaire absolue anglaise, libérale pour ce qui concerne les rapports entre parents et enfants mais indifférente à l’idée d’égalité, fut le substrat nécessaire aux développements de l’individualisme et du libéralisme politique anglo-saxons ; la famille nucléaire égalitaire du Bassin parisien, structurée par les valeurs de liberté des enfants et d’égalité des frères, légitimait l’idée a priori d’une équivalence des hommes et des peuples ; la famille souche, système fondé sur l’autorité du père et l’inégalité des frères, fut en Allemagne et au Japon le socle d’idéologies ethnocentriques dans le contexte de la transition vers la modernité. Pour autant, comment expliquer cette fragmentation de l’espèce humaine, sinon en remontant à l’unicité originaire, si elle avait jamais existé ? Au terme d’une enquête menée depuis plus de vingt ans, impliquant l’examen et la mise en fiche des organisations familiales de centaines de groupes humains préindustriels, Emmanuel Todd identifie et définit une forme originelle, commune à toute l’humanité : la famille nucléaire. Il reconstitue le processus de différenciation qui a mené aux émergences, successives ou simultanées, des divers types anthropologiques observables à la veille du déracinement urbain et industriel. Pour cela, il recourt à une anthropologie diffusionniste et non plus structuraliste et il emprunte à la linguistique le principe du conservatisme des zones périphériques. Il apparaît alors que l’Europe, placée sur la périphérie de l’Ancien monde, est sur le plan familial un conservatoire de formes archaïques ; nous sommes restés, pour ce qui concerne l’organisation anthropologique, assez proche de la forme originelle. Pour avoir ignoré des évolutions familiales paralysantes pour le développement technologique et économique, l’Europe a été, durant une brève période, « en tête » de la course au développement, bien que l’Occident n’ait inventé ni l’agriculture, ni la ville, ni le commerce, ni l’élevage, ni l’écriture, ni l’arithmétique.

09/2011

ActuaLitté

Littérature française

Plus de lumière !

Uc Baba invite à découvrir les secrets d'oeuvres littéraires mythiques, signées Cervantes, Goethe, Emily Brontë, Mary Shelley, Lord Byron, Bram Stoker, John Polidori, Ruyard Kipling, Mark Twain, Hans Christian Anderson, Léon Tolstoï, Jules Verne, Robert Louis Stevenson, Jean Giono, Ernest Hemingway et Antoine de Saint-Exupéry. Le destin de ces écrivains, la genèse de leurs chefs-d'oeuvre sont éclairés au fil de douze récits mêlant nouvelles, fragments de lettres et de journaux imaginaires empreints de leur style respectif. En une bonne vingtaine d'années, avec près d'une trentaine d'ouvrages à son actif, Luc Baba s'est fait une place bien à lui dans le paysage des lettres belges francophones. Enseignant, comédien, slameur, romancier, essayiste et poète, il a tracé un parcours sous le signe de l'authenticité. S'il recourt volontiers à la fable, c'est pour mieux plonger dans les réalités de notre monde, guidé par une sensibilité et une générosité hors pair. Dans ce recueil, qui n'a sans doute pas d'équivalent, il s'est fixé le défi audacieux de partir à la rencontre d'écrivains mondialement connus, de la Renaissance à nos jours. Pour chacun, il a choisi une oeuvre et, se fondant sur une recherche documentaire, il nous narre ce moment crucial où la nécessité de passer à l'écriture s'est imposée, où le ressort d'une oeuvre s'est tendu, le plus souvent suite à une blessure personnelle. Ce faisant, il plonge dans l'intimité de chacun d'eux, dans les épreuves traversées, les tourments, leurs rencontres décisives. A chaque fois, la magie opère : en quelques lignes à peine, un univers personnel est dressé, une ambiance esquissée et une présence imposée, qui nous les rendent tout à la fois familiers et uniques. En optant pour le récit bref, il met côte à côte des géants aux pieds d'argile et multiplie les angles d'approche, passant du récit linéaire au journal intime, aux échanges épistolaires ou aux dialogues. A chaque fois, le propos paraît subtilement gagné par l'écriture de l'auteur concerné. Il est probable que chaque lecteur vive ces rencontres insolites à la mesure de ses affinités littéraires. Celle qu'il consacre à Giono au crépuscule de sa vie, alors qu'il écrit l'Iris de Suze, est une pure merveille. Ou encore celle où nous découvrons les prémisses du Petit Prince. Mais déjà d'autres visages et d'autres livres se bousculent derrière eux, plus vivants que jamais. Un pari réussi, qui ravira les amoureux des livres !

03/2023

ActuaLitté

Monographies

Matthieu Laurette. Une monographie dérivée (1993-2023), Edition bilingue français-anglais

Matthieu Laurette Une monographie dérivée (1993-2023) 336 pages Bilingue français-anglais 800 reproductions Format : 31 x 21, 5 cm Relié Textes : Julien Blanpied, Inès Champey, Dorothée Dupuis, Alex Farquharson, Cédric Fauq, Nicolas Surlapierre & invités Graphisme : Syndicat Editions du MAC VAL ISBN : 978-2-900450-16-1 Office : 17 novembre 2023 35 euros Matthieu Laurette est né en 1970 à Villeneuve-Saint-Georges. Après des études dans les écoles d'art de Rennes puis de Grenoble, il entame sa carrière artistique au milieu des années 1990. Emblématique de sa génération, il est lauréat du prix Ricard en 2003. Son travail, entré dans nombre de collections publiques et privées, a été exposé internationalement dans les plus prestigieuses institutions. Il a précédemment participé à trois expositions collectives au MAC VAL (Situations, Cherchez le garçon et Lignes de vie). Artiste protéiforme, Matthieu Laurette utilise les médias de masse et l'industrie du divertissement comme lieu et outil de production, décalant ainsi l'idée même d'atelier : le réel est son atelier. Véritablement multimédias, ses oeuvres balaient un vaste spectre de mises en formes : de l'intervention télévisée à l'installation en passant par les récents développements sur Instagram, il dessine de nombreuses stratégies d'infiltrations alliant art conceptuel, culture populaire, critique institutionnelle, réflexions économiques et problématiques sociétales. Matthieu Laurette recourt à des mécanismes existants (marketing, médias de masse, industries culturelles...) pour créer ses propres oeuvres. Celles-ci interrogent, entre autres, la notion même de valeur. Elles mettent en questions le rôle et la place de l'art et de l'artiste à l'heure du spectacle généralisé et mondialisé. Pétri d'histoire de l'art, il oeuvre à la croisée du réel et du symbolique. Ce travail, à bien des égards annonciateurs de questionnements ultracontemporains (décroissance, approche décoloniale), se construit selon une logique de projets au long cours. Jonglant avec les mécanismes de La Société du Spectacle de Guy Debord, les oeuvres de Matthieu Laurette jouent sur les processus auto-réalisateurs, créant ainsi des sortes de boucles de feedback au sein des dispositifs informationnels à grande échelle. Sous le commissariat de Cédric Fauq, l'exposition rendra compte de trente années de création en une scénographie qui mettra en évidence la dimension rhizomatique de ce travail, des Apparitions (depuis 1993) infiltrant le régime télévisuel aux Produits remboursés (1991-2001) menant une réflexion aiguë et en acte de la consommation, du Citizenship project (depuis 1996) interrogeant l'idée même d'identité nationale aux Je suis un artiste (depuis 1998), Things et Demands and Supplies (depuis 2010) interrogeant le statut et la fonction de l'art et de l'artiste... La monographie rétrospective qui accompagne l'exposition a été conçue en étroite collaboration avec les graphistes Syndicat (Sacha Léopold et François Havegeer), qui explorent l'interaction entre métier et économie dissimulée derrière la production et la distribution de textes et d'images. Déjà à l'origine de l'exposition MATTHIEU : Une rétrospective dérivée, 1993-2015, présentée au festival Chaumont design graphique en 2015, ils avaient alors reproduit des images des oeuvres de l'artiste sur des objets fabriqués en masse, personnalisables à la demande sur internet. Cette rétrospective dérivée est à la lointaine origine de cette actuelle "Monographie dérivée" , riche de plus de 800 illustrations, qui revient sur l'ensemble de la production de l'artiste, invitant des auteurs qui suivent pour certains son travail depuis ses débuts. Exposition au MAC VAL : 21 octobre 2023-3 mars 2024

12/2023