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Littérature française

Une rentrée littéraire

Le personnage principal de ce roman violent, tendu, énigmatique, plein d'un humour cruel, est un éditeur parisien. Un homme apparemment paisible. Il ne l'est pas. A la toute jeune femme qui lui apporte le manuscrit de son premier roman, l'éditeur au bord de la faillite, prêt à tout pour sauver sa maison, répond que les lecteurs préfèrent les enquêtes sur des faits divers bien sordides et surtout les confessions de vedettes, évoquant de préférence des drames de viol et d'inceste. Elle voudrait lui laisser son manuscrit, il le refuse. " Je le lirai peut-être un jour, dit-il, si vous me faites un livre bref, avec repérage sur le terrain, sur un meurtre célèbre en Haute-Savoie. " Géraldine le hait, mais si elle ne feint pas de s'accommoder au goût de ce petit industriel du papier, elle n'aura guère d'autre ouverture vers une publication. Géraldine construit un piège. Oui, elle va faire une enquête, mais sur l'éditeur. Le centre de cette action clandestine sera Senlis où celui-ci possède une vieille ferme transformée en forteresse. La jeune femme fait parler les voisins. Elle utilise la méthode conseillée par l'éditeur pour entrer dans un univers secret. Elle fait alors irruption dans un monde de ténèbres. Comprendra-t-elle à temps qu'il vaut mieux avoir la vie sauve qu'être publiée ? On peut évoquer une atmosphère à la Hitchcock, sinon à la Brian de Palma. Peut-être. Mais le monde noir et inquiétant de Christine Arnothy est éclairé par des éclats de rire. Ce roman passionnant s'adresse à un public avide d'évasion qui peut aussi se faire, grâce à ce miroir grossissant, une idée d'un certain milieu littéraire parisien. Sûre de son destin d'écrivain, Géraldine traverse la jungle de l'édition. L'époque décrite n'est pas glorieuse, mais peut être ici et là étonnamment pure, ne fût-ce que pour quelques secondes. Le temps de reprendre son souffle, pour continuer à lire.

09/2004

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Histoire ancienne

Histoire du déclin et de la chute de l'empire romain. Tome 1, Rome de 96 à 582

C'est à Rome, le 15 octobre 1764, alors que je méditais dans les ruines du Capitole et que les moines chantaient vêpres, pieds nus dans le Temple de Jupiter, que l'idée d'écrire l'histoire du déclin et de la chute de la Ville éternelle se fit jour en moi pour la première fois. C'est par cette simple mais célèbre phrase que Gibbon relate dans ses Mémoires les instants d'inspiration qui devaient décider de sa vie d'historien. Son grand thème, c'est en effet Rome, la Ville éternelle où l'on peut contempler non pas les reliques de la superstition mais celles de l'empire ; c'est aussi la dégénérescence d'institutions exemplaires sous le double effet du despotisme et de la superstition ; c'est la victoire de l'Eglise sur l'empire ; c'est enfin les grandes leçons de l'histoire qui se méditent silencieusement quand les ténèbres gagnent les ruines où reste ensevelie une civilisation entière. Tout cela, Gibbon le dit en écrivain autant qu'en historien. En poète même. Il érige à la gloire de Rome un livre aussi rigoureusement équilibré qu'un temple antique ; mais en même temps, il laisse se noyer d'ombre les vastes portiques qu'il édifie. C'est sa façon de partager le goût du temps pour la mélancolie des ruines ; mais cette tentation ténébriste, il s'en sert pour exprimer son pessimisme dans l'avenir de la civilisation des Lumières, menacée, comme jadis celle de Rome, par la montée de masses humaines qui feront désormais l'histoire. Son livre s'en trouve approfondi, amplifié, et il élargit l'arène de l'histoire à des dimensions jusque-là insoupçonnées. Oeuvre unique dans la littérature historique du XVIIIe siècle, cette histoire de Rome jette les derniers feux de la clarté classique alors que s'allongent déjà les ombres du romantisme.

06/2010

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Vivre célibataire

Love Programme. La méthode en 6 étapes pour arrêter de galérer en amour

Prêt·e pour une révolution ? Et si on arrêtait de se mentir, de se dire que tous les hommes sont des lâches, que les femmes ne valent pas mieux et que, de toute façon, on est condamné·e à finir seul·e, triste et incompris·e ? Et si on prenait enfin nos responsabilités pour observer tous les préjugés qu'on a sur l'amour, pour regarder en face nos attentes et nos désirs, pour clôturer définitivement les relations qui continuent de nous hanter ? Et si on avait enfin le courage de plonger dans nos ténèbres intérieures, là où c'est inconfortable et vraiment pas très beau, pour sortir des schémas toxiques et guérir nos traumas ? Love Programme, c'est une méthode en six grandes étapes qui permet de devenir acteur·rice de sa vie amoureuse et prendre en main son épanouissement personnel. Des étapes claires et simples, sans bullshit ni fausses promesses. Car la seule personne qui peut changer ta vie, c'est toi-même. Inédit : découvre le témoignage et les conseils de Gaëlle Petit qui a rencontré son âme soeur à la suite du Love Programme. A propos de l'autrice Esprit libre, spécialiste en éveil et développement de soi, catalyseur de transmutation intra-personnelle : Asmaa Belh suscite beaucoup de tentatives de qualification sans qu'aucune ne réussisse à refléter la richesse et la complexité de cette thérapeute et coach en développement personnel d'un nouveau genre. Formée à l'Ecole d'Analyse Transactionnelle de Paris, elle enrichit sa pratique en explorant des disciplines complémentaires telles que le psychodrame, l'hypnose, la Gelstalt, l'EFT et la pleine conscience. Figure phare de la télé-réalité, Gaëlle Petit a participé entre autres à six saisons de l'émission "Les Ch'tis". Du jour au lendemain, elle disparaît du monde audiovisuel pour entreprendre un travail sur elle-même. Désormais influenceuse spécialisée en bien-être et développement personnel, elle est suivie par près de 500 000 personnes sur les réseaux sociaux.

02/2022

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Littérature anglo-saxonne

Wolf ; Retour en terre

" Jim Harrison est un écrivain qui porte l'immortalité en lui. " The Times Wolf Un séjour en forêt, des souvenirs d'enfance qui obsèdent, et une dérive à travers les Etats-Unis composent la trame complexe du récit de Swanson, vagabond littéraire habitué des hôtels à deux dollars, amateur pêle-mêle de sauternes et de whisky, de jolies serveuses de coffee-shop, d'Arthur Miller et d'Arthur Rimbaud... Retour en terre Donald, un métis chipewa-finnois de la péninsule nord du Michigan, souffre d'une sclérose en plaques. Pendant ses derniers jours de répit, il dicte à sa femme, Cynthia, une longue confession pour transmettre à ses enfants l'histoire de sa famille. L'occasion pour lui de retrouver son héritage chippewa, ainsi que de renouer avec la spiritualité de ses ancêtres. A ses côtés, sa famille l'accompagne pour son dernier voyage qu'il vit avec dignité. Pendant la nuit qui suit la mort de Donald, ses proches cherchent un sens à ce deuil cruel. Avec une extrême finesse et les mots justes, Big Jim sonde les profondeurs de la mort mêlée à la sensualité de la vie sauvage. Un requiem bouleversant qui se transforme en hymne à la vie. PRESSE : Wolf : " On ressort pantelant de ces Mémoires fictifs... Jim Harrison écrit au corps à corps. Il empoigne les mots avec la même rage que met son héros à saisir un cran d'arrêt. " Télérama " Le miracle d'une écriture vigoureuse. " Alfred Eibel, Le Quotidien de Paris Retour en terre : " Ces mots sont sans doute un autoportrait de Jim Harrison, qui signe un roman déchirant mais fabuleusement charnel, où se mêlent la sensibilité et la mort, les tourments des coeurs et les jouvences de la vie sauvage. " André Clavel, L'Express " Un récit où le deuil et la sensualité, les ténèbres et la lumière, la terre des vivants et celle des gisants se mêlent dans la même musique, un oratorio d'outre-tombe où Big Jim explore les mystères de l'au-delà en chantant l'ici-bas. " Lire

11/2021

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Fantastique

Soleil noir

1939 : la Seconde Guerre Mondiale est déclarée. L'Allemagne envahit peu à peu les pays frontaliers, détruisant et pillant, tuant sans vergogne, pour conquérir encore et toujours. Certains, plus éloignés, regardent les combats comme un spectacle morbide, mais qui est encore bien loin de chez eux... Malheureusement, l'ennemi approche : par un matin de 1941, Yosef et sa famille sont embarqués de force, pour une destination inconnue : son crime ? être juif. Séparé des siens, Yosef va, pour la première fois, laisser éclater son talent en face des officiers Allemands : car Yosef est différent. Il possède des pouvoirs fabuleux. Enfermé avec d'autres enfants, il fait la rencontre de Marah, une jeune fille solaire qui parle aux animaux et peut les contrôler. Libérés grâce à un sympathisant, ils se retrouvent hors du camp, et doivent trouver une solution pour survivre : impossible de rejoindre Le Cercle, cette organisation secrète qui recueille les enfants comme eux et les entraîne pour se battre contre des ennemis venus des profondeurs des enfers, car la branche allemande a été démantelée au début du conflit. A l'aide d'alliés étonnants, il vont devoir prendre leur vie en main : à leur contact, ils vont apprendre un terrible secret, inimaginable : les forces allemandes préparent des armes destructrices, et montent une armée encore plus sanglante que celle qu'ils affrontent depuis des années : avec l'aide de l'Ombre, une mystérieuse puissance combattue depuis toujours par Le Cercle et ses enfants psys, ils vont passer à l'offensive, déchaînant humains et créatures maléfiques sur le monde, pour la victoire du nouveau Reich ! Les deux enfants vont se lancer dans la bataille, et découvrir les plans machiavéliques de l'ennemi : seront-ils, eux, de simples adolescents sans entraînement, capables de stopper la folie meurtrière des allemands, et pourront-ils arrêter les monstres issus des ténèbres qui menacent de se jeter dans la bataille ?

11/2021

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Littérature anglo-saxonne

La mélancolie de celui qui vise juste

A Attrape-Flèche, en plein bayou du Mississippi, au coeur d'une faune sauvage et d'une flore luxuriante, on aime, on flingue, on cherche comment percer dans le show-business... Tout ça, peut-être, pour oublier que sous la surface des eaux sombres où s'égarent parfois des dauphins, il n'y a qu'un grand vide silencieux. Un soir, quand deux "gentils enfants" - en vérité, des tueurs sans pitié venus braquer la station-service du coin - se font abattre, les déflagrations seront perçues bien au-delà, et très vite, c'est la ville entière qui sera sous le choc. Que ce soit Hydro, le jeune amateur de tartes aux pêches, le Prince des Ténèbres et ses envolées théâtrales, le doux shérif Chisholm et sa splendide épouse, ou Morgan l'as de la gâchette, tous vont se demander au fond d'eux-mêmes s'ils ne sont pas responsables du drame, et partir en quête de cette paix intérieure qui leur fait défaut depuis trop longtemps et que seuls des proches peuvent apporter. Par une écriture limpide, presque fluide, tout en rythmes et sonorités, La Mélancolie de celui qui vise juste de Lewis Nordan nous balade d'être en être et de coeur en coeur comme une chanson de blues. Il nous offre un récit onirique marqué d'un optimisme lumineux, et si l'humour affleure, c'est pour mieux révéler l'humanité, dans sa beauté et ses fêlures. En 1995, alors qu'il a une cinquantaine d'années et quatre livres derrière lui, Lewis Nordan, profondément marqué par le suicide de son plus jeune fils l'année précédente, entame l'écriture d'un roman qui, il ne le comprendra que plus tard, lui servira de salut. Si La Mélancolie de celui qui vise juste est, d'après lui, un récit sur la solitude impitoyable chevillée à l'homme, page après page, néanmoins, c'est le contraire qu'il nous prouve, pour finir par faire briller les liens inextinguibles qui nous unissent.

06/2021

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Fantasy

Le sang scellé Tome 3

Naomi et Alexander ne le savent que trop bien : tout peut basculer en moins d'une seconde. Le bonheur peut faire place au malheur ; un rêve peut rapidement se transformer en cauchemar ; et tout ce que deux êtres peuvent considérer comme acquis peut en réalité n'être qu'illusion. Le couple avait pourtant tout pour être heureux : l'amour, une passion dévorante l'un pour l'autre et une perspective d'avenir. Cependant, alors que nos héros pensaient enfin être à l'abri de tout danger, Alexander se fait tirer dessus par une créature mystérieuse sans visage, à l'allure fantomatique. En cherchant à connaître l'identité de l'agresseur, le couple apprend que le vampire n'est pas le seul à s'être fait agresser, et que la police de Nashville enquête sur plusieurs meurtres sanglants, dont le mode opératoire est de plusieurs balles en argent dans le corps et un pieu en bois enfoncé dans le coeur. Les forces de l'ordre, pensant avoir affaire à un fanatique du surnaturel, se retrouvent vite dépassées par la réactivité du tueur. En effet, en enquêtant, elles se rendent compte que des centaines de décès identiques sont répertoriés dans tous les Etats d'Amérique. Naomi et Alexander comprennent alors que des personnes connaissent l'existence des vampires, et encore plus inquiétant : qu'elles savent comment procéder pour les éliminer. Des alliances surprenantes vont devoir se former, et de nouveaux ennemis vont sortir tout droit des ténèbres : ils seront tous menacés, aucun ne sera épargné. Ou peut-être bien que si... Au vu de la dangerosité et l'urgence de la situation, le vampire et sa bien-aimée vont devoir à tout prix mettre la main sur cette organisation responsable de ces meurtres et y mettre un terme, car une chose est sûre : si le monde entier apprend l'existence des buveurs de sang, une guerre sanglante est à prévoir.

05/2022

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Histoire internationale

La reine Nzingha et l'Angola au XVIIe siècle

Avec courage, une détermination et une intelligence hors du commun, Nzingha, reine d’Angola au XVIIe siècle (1582-1663), s’efforça de repousser les Portugais qui voulaient envahir son royaume. Trop peu connue en Occident, la personnalité de la souveraine est devenue pour les Africains une incontournable héroïne, symbole de la résistance aux oppressions coloniales. L’ouvrage relate cette épopée fondatrice de l’identité angolaise qui n’a rien à envier à la chevauchée de Jeanne d’Arc et fait la lumière sur la personnalité d’une femme qui sut montrer toutes les qualités d’un chef d’Etat dans l’une des guerres les plus dures que connut l’histoire du continent. Les missionnaires, témoins de ce premier conflit colonial, en font le récit en présentant les Africains comme relégués dans les ténèbres de la barbarie. Au prisme de la culture chrétienne de l’époque, ils décrivent les Angolais comme des cannibales gorgés de chair humaine et de sang, véritables disciples de Satan qui aurait installé son empire au coeur de leur royaume. Si le chrétien du XVIIe siècle pouvait encore placer le Paradis terrestre, perdu par Adam, aux limites du monde asiatique, le discours théologique, lui, indiquait son symétrique infernal en Afrique. Ces premiers récits initient une longue série de discours racistes qui vont perdurer jusqu’au début du XXIe siècle. Dans cette trajectoire, l’auteur dénonce les contre-sens toujours véhiculés par le pessimisme de bon nombre de nos contemporains sur un continent qui, bien au contraire, est porteur de vastes espoirs. Jean-Michel Deveau, professeur honoraire à l’université de Nice, membre du Centre international de recherche sur les esclavages (CIRESC) à l’EHESS, est spécialiste d’histoire de l’esclavage et d’histoire coloniale. Il a assuré pendant dix ans à l’UNESCO la vice-présidence du comité scientifique la Route de l’Esclavage et est membre fondateur du Comité international d’experts de l’UNESCO relatif au projet éducatif sur la traite négrière.

01/2015

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Poésie

Poésies. Réunit Album de vers anciens ; Charmes ; Amphion ; Sémiramis ; Cantate de Narcisse

L'amateur de poèmes SI je regarde tout à coup ma véritable pensée, je ne me console pas de devoir subir cette parole intérieure sans personne et sans origine ; ces figures éphémères ; et cette infinité d'entreprises interrompues par leur propre facilité, qui se transforment l'une dans l'autre, sans que rien ne change avec elles. Incohérente sans le paraître, nulle instantanément comme elle est spontanée, la pensée, par sa nature, manque de style. MAIS je n'ai pas tous les jours la puissance de proposer à mon attention quelques êtres nécessaires, ni de feindre les obstacles spirituels qui formeraient une apparence de commencement, de plénitude et de fin, au lieu de mon insupportable fuite. UN poème est une durée, pendant laquelle, lecteur, je respire une loi qui fut préparée ; je donne mon souffle et les machines de ma voix ; ou seulement leur pouvoir, qui se concilie avec le silence. JE m'abandonne à l'adorable allure : lire, vivre où mènent les mots. Leur apparition est écrite. Leurs sonorités concertées. Leur ébranlement se compose, d'après une méditation antérieure, et ils se précipiteront en groupes magnifiques ou purs, dans la résonance. Même mes étonnements sont assurés : ils sont cachés d'avance, et font partie du nombre. MU par l'écriture fatale, et si le mètre toujours futur enchaîne sans retour ma mémoire, je ressens chaque parole dans toute sa force, pour l'avoir indéfiniment attendue. Cette mesure qui me transporte et que je colore, me garde du vrai et du faux. Ni le doute ne me divise, ni la raison ne me travaille. Nul hasard, mais une chance extraordinaire se fortifie. Je trouve sans effort le langage de ce bonheur ; et je pense par artifice, une pensée toute certaine, merveilleusement prévoyante, - aux lacunes calculées, sans ténèbres involontaires, dont le mouvement me commande et la quantité me comble : une pensée singulièrement achevée.

06/1966

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Fantasy

Blackwing Tome 3 : La chute du corbeau

Un cataclysme a frappé le Cordon, l'ultime ligne de défense séparant la civilisation des Rois des profondeurs. Des pluies rouges accablent sans cesse la terre, de nouvelles monstruosités se nourrissent de terreur dans l'ombre et le pouvoir des Sans-Nom, les dieux qui protègent la république, demeure inutilisable. Les capitaines des Ailes noires qui les servent sont éliminés un par un, et même les immortels ont fini par apprendre ce que mourir signifiait. Entretemps, le pouvoir des Rois des profondeurs n'a fait que croître ; ils sont sur le point d'assener le coup final. Ryhalt Galharrow se tient à l'écart de tout cela. Il s'est aventuré plus loin que jamais dans ce désert appelé la Désolation. Celle-ci l'a changé. Mais tous les pouvoirs ont un prix, et à présent les fantômes de son passé, jusqu'alors confinés dans ces terres perdues, l'accompagnent partout. Ils le suivront même, ainsi que les quelques capitaines des Ailes noires encore en vie, pour son ultime mission dans les ténèbres. " L'un des cycles les plus originaux et intéressants parus en Fantasy ces dernières années, du fait de son univers absolument unique. Un dernier tome qui a le mérite de montrer qu'on peut faire, comme l'a déclaré Mark Lawrence, du " grimdark avec du coeur ", puisque si ce roman peut être très noir, sa conclusion est en revanche magnifique. " Le Culte d'Apophis " Cette série s'est montrée éblouissante du début jusqu'à la fin, pour mon plus grand bonheur. " Peter McClean, auteur de Priest of Bones " Inventif à souhait, à la fois d'un humour grinçant et chargé d'action. " Morning Star " Des personnages complexes dans un univers bourré d'imagination. " SFF World " Ed McDonald a renouvelé le genre. Epique ! " Fantasy Book Critic "Parfois on découvre un petit bijou et Bragelonne nous le prouve une fois de plus. La saga d'Ed McDonald fait partie de ces moments rares de l'édition où on peut saluer un style (enfin) et une histoire (ouf)". Science-Fiction Magazine

07/2021

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Littérature francophone

Noir Liban

C'est l'histoire de Maïmouna, de ses cheveux crépus, de son accent cassé, du pétillement ravagé dans sa voix, de ses mains qui tremblent. C'est l'histoire de la falaise que toute femme porte en elle ; tant qu'elle la tient éloignée, sa vie reste assez tranquille, elle se lève chaque matin, parle la langue apprise, vaque à ses activités, fait ce qu'on attend d'elle, elle bouge, elle fonctionne. Mais la falaise est là qui veille, il suffit d'un moment de trouble et nous voilà au bord du gouffre, c'est alors sans retour. Penchés vers ses bords escarpés, face au vide, nous voyons les ténèbres en nous, nous sommes dans l'emprise de cette folie. Nous discernons notre propre fin, découvrons ce qu'est le temps, sa matière cotonneuse, ses fils inextricables qui aveuglent et ligotent, abusent et abandonnent. C'est l'histoire de Maïmouna face à cette falaise. C'est la traversée d'une vie, celle de Maïmouna, née en Afrique et fille du Liban, écartelée de cimetière en récits décousus, à la recherche d'une famille introuvable. C'est un questionnement continu, la quête d'une famille, le lieu des premiers émerveillements, le pôle originel du désenchantement, les loyautés massacrées. Liens, déliaisons, renouement, grillages ; c'est l'histoire de Maïmouna interrogeant cette balle à déflagration que l'on se balance, on la reçoit de mains rassurantes, mains maternelles, voies paternelles, on saisit ce colis, on le perd, le rattrape au vol ; il finit toujours par imploser en nous. C'est l'histoire de la ligne de démarcation de Beyrouth, du cimetière marin de Grand-Bassam, de la rue Makhoul, des escaliers de la maison de Treichville, de la Corniche de la Mer, de Zrariyé, de la Méditerranée et de l'Atlantique, de la lagune Ebrié et du fleuve Litani. C'est l'histoire de lieux emmêlés dans des exils continus, histoire de lisières, d'interfaces remuantes.

06/2023

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Littérature française

Comment font les gens ? Roman gris

J'indique la cathédrale. Elancée vers les ténèbres, elle semble vouloir crever l'épais plafond nuageux. A première vue, je la trouve majestueuse, mais elle devient rapidement prétentieuse, écrasante. Le rond blanc de l'horloge se découpe de sa masse grise et, à minuit trente, me fait penser à une pleine lune tranchée. " C'est comme ça, dit-il en agitant la tête en direction de l'édifice. C'est beau. Ouais, c'est beau. Mais pourquoi c'est beau ? " Il plante un instant son regard dans le mien, avant de le braquer sur les pavés. " Tu vois, j'arrive plus à cogiter. La vie, les gens... j'arrive plus à cogiter. C'est pas parce que j'ai un peu picolé ce soir, même ça, tu vois, ça m'fait chier maintenant. Pourtant ! Non, tu vois, plus d'appart, obligé d'crécher chez les autres, pas d'boulot, pas d'fric... ça a pas d'sens. J'suis là mais, quand j'cogite, rien n'a d'sens. Même c'que j'cogite dans ma tête, j'finis par m'demander si ça a un sens ! " Il fixe à nouveau la cathédrale, une lueur morne dans les yeux, et, d'un coup, secoue la tête d'un air dégoûté. " Et maintenant, qu'est-ce qu'on fait nous ? " Un homme comme les autres, un homme sans histoire, un représentant de commerce... Un être englué dans la banalité de son existence et empêtré dans ses perceptions et ses pensées... Quand le réel nous submerge et nous vide... Quand le quotidien est insuffisant... Quand les rêves nous filent entre les doigts et que nous nous y accrochons avec énergie, désespoir et nostalgie... La solitude, l'amitié, l'amour, la pitié, le mépris... tout est dans ce roman d'une rare originalité qui peint certains aspects éternels et universels de la condition humaine. Un roman comme un miroir... dans lequel on ne se verrait plus.

03/2002

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Littérature française

Les Aventures de Boro, reporter photographe Tome 4 : Mademoiselle Chat

Complices dans la vie, les romanciers Dan Franck et Jean Vautrin le sont devenus en littérature pour faire revivre ensemble la tradition du grand roman d'aventures. Blèmia Borowicz, dit " Boro ", reporter photographe originaire de Hongrie, est venu chercher à Paris une terre d'asile et de liberté. Il a l'insolence de la bohème et l'élégance désinvolte d'un héros fitzgeraldien d'Europe centrale. Les déraisons de l'amour, les hasards de l'action et les fureurs de l'Histoire le conduisent toujours vers un destin exceptionnel. Tout pourrait paraître simple à celui qui, comme Boro, à la suite d'une nuit passée sur la corniche d'un consulat, trouverait refuge dans le lit d'une princesse roumaine aux yeux verts. Mais il ne faudrait pas que la princesse soit une fausse baronne allemande, encore moins une espionne. Il ne faudrait pas non plus que le larcin d'une simple machine à écrire se transforme en course haletante contre la mort, sous prétexte qu'au pays des faux-semblants on ne doit pas tomber amoureux d'un démon du IIIè Reich, ni prendre Enigma (la plus fabuleuse invention du siècle en matière de décodage) pour une femme. Dérober la machine Enigma, c'est se transformer en cible et s'offrir, fût-ce en courant jusqu'au bout du monde, aux balles et aux tentatives d'assassinat de tous les services secrets. De Bombay à Mysore - en voiture, à dos d'éléphant ou à cheval -, de Karachi à Marseille, - en avion Dewoitine 388-, du Havre à New York - sur le paquebot Normandie -, de Paris à Munich en passant par la Pologne, notre héros va arpenter la planète entière et défier bien des dangers avant de retrouver, femme après femme, déserts après gratte-ciel, luxe après chevauchées, un semblant de repos, tandis qu'éclate l'inéluctable drôle de guerre, antichambre de quatre années de ténèbres.

05/1996

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Religion

L'arme fatale contre la sorcellerie... Les attaques occultes et ésotériques. Volume 4, Série : Amour - Prière - Combat spirituel

Dans l'Eglise, l'Esprit-Saint continue de faire des laïcs ses partenaires dans la bataille contre les oeuvres de Satan précisément contre la sorcellerie. Le berger Jean de Dieu MEBIAME fait partie de ceux-là qui ont reçu le charisme de délivrance. Ce livre comme il le précise est son témoignage personnel, le partage de son expérience vécue. Beaucoup trouveront ici de puissantes lumières et de grands remèdes spirituels qui ébranleront les montagnes de leurs maux....Il faut conduire la victime au pardon, à la confiance, en un mot à l'amour, cette arme fatale par excellence pour vaincre les attaques. " Vous devez vaincre par l'amour "... " Vous devez vaincre la haine par l'Amour "... " Tout est dit... " (Père Menas, exorciste) " Je suis dans le ministère de Délivrance depuis au moins douze ans après mon ordination. Mais la lecture de ce livre m'ouvre des perspectives de précision très enrichissantes. Ce livre parle de choses dont personne ne veut parler à haute voix, à cause d'une certaine prudence coupable qui laisse véritablement certaines personnes en danger grave. Ce livre est une oeuvre de miséricorde... un instrument efficace... Je pense que les démarches spirituelles qui sont proposées en vue de la délivrance sont d'excellentes démarches ; je crois que moi-même je vais les utiliser dans les séances d'exorcisme dans les cas où je ne fais pas usage du rituel de l'exorcisme. La rigueur des argumentations qui s'y trouvent peut lui donner un grand auditoire partout et une éloquence indiscutable en occident comme en Afrique à cause de son ouverture à l'universel. Voici un instrument puissant que Dieu met dans nos mains. Puissions-nous nous en servir pour nous-mêmes et pour soulager la souffrance de nos frères et soeurs en humanité attaqués par les forces des ténèbres. Merci à Jean de Dieu. " (Père Aubin Aguessy, exorciste)

10/2020

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Littérature française

Une légion d'anges

Lamoricière, 12 mai 1956. À l'heure du couvre-feu, Lancelot est agressé par un inconnu, lui-même à la solde de la gendarmerie locale. Protégé par "une légion d'anges", Lancelot le Prophète échappe à la mort. Il sera trépané dans une annexe de l'hôpital Mustapha à Alger. Son coup manqué, l'agresseur, Tahar Khallil, se voit refuser par les gendarmes le prix du meurtre : 15 000 francs qui devaient lui permettre d'acheter les faveurs d'une prostituée, Maria. Apprenant que sa victime, peut-être fraîchement convertie à l'Islam, bénéficie de sympathies jusque dans le maquis algérien, Khallil tente de se réfugier dans le lupanar que dirige à Tlemcen sa mère, Mme Jamila. Ne pouvant fournir les 15 000 francs promis à Maria, il est chassé de cet asile et voué à une peur parfois proche de la panique. De son côté, Lancelot apprend qu'Antar, naguère son disciple, aujourd'hui à la tête du maquis tlemcénien, a l'intention de le venger. Malgré sa récente trépanation, il se portera au secours de son meurtrier, négligeant Cécile, son ex-fiancée, laquelle, en proie aux démons de la dépression, risque de sombrer dans la folie. Il négligera également Rachid l'Apôtre, poursuivi par la rage meurtrière de "son ami, son frère" : Laurent Schwartzkopf. Sera-t-il capable pour autant d'arracher Tahar Khallil à la poursuite des "j'noun armés de poignards et de grenades, nés de l'incantation des sorcières" ? Dans ce roman, plus concret, plus directement autobiographique que les précédents, Jean-Pierre Millecam porte jusqu'à des sommets mystiques le dessein qui soutenait la vaste fresque inaugurée avec Sous dix couches de ténèbres et poursuivie avec Et je vis un cheval pâle et Un vol de chimères. Sa trame profonde repose sur la Rédemption vécue à travers une illumination qui peut paraître aussi bien chrétienne qu'islamique - à moins qu'elle ne soit tout simplement humaine.

09/1980

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Musique, danse

GUIDE DE LA MUSIQUE SACREE ET CHORALE PROFANE. L'âge baroque (1600-1750)

Ce guide de la musique sacrée et chorale profane prend place dans cette vaste exploration de l'ensemble du répertoire musical que s'est fixée pour tâche la collection " Les indispensables de la musique ". Etant donné l'ancienneté et l'ampleur de ce domaine de la musique, trois volumes parcourant les siècles, depuis le Moyen Âge jusqu'à nos jours, ne seront pas de trop pour en faire le tour. L'âge baroque auquel est consacré ce volume est certainement, en cette matière, l'une des périodes les plus riches et celle à laquelle notre époque porte le plus d'intérêt. Chaque année voit la révélation de nouveaux chefs-d'œuvre oubliés jusque-là et c'est l'un des mérites de ce guide de participer à cette entreprise de redécouverte. L'appellation " musique sacrée " recouvre les compositions destinées à la liturgie (messes, vêpres...), les œuvres reposant sur des textes bibliques (psaumes...), ainsi que sur des sujets empruntés à l'Ancien et au Nouveau Testament, ou encore célébrant certains épisodes de la vie de la Vierge et des saints. Il s'agit ici aussi bien d'ouvrages pour voix ou parties solistes (Leçons de Ténèbres) que pour chœur a cappella ou avec orchestre (messes, cantates, oratorios, motets...). Tout naturellement les œuvres de musique profane recourant à des ensembles vocaux analogues ont été ici associées. C'est ainsi qu'on trouvera dans ce guide aussi bien l'analyse du Magnificat de Bach que celle de sa Cantate du café, du Messie aussi bien que de Sémélé de Haendel. Jean-Sébastien Bach (dont chacune des 210 cantates fait l'objet de commentaires), Monteverdi, Haendel, Marc-Antoine Charpentier, Purcell, Schütz, voisinent avec quelque cent autres compositeurs parmi lesquels Vivaldi, Rameau, Lalande, etc. Trésor inestimable où s'expriment le sentiment religieux et l'ardeur spirituelle de toute une époque, qu'ils soient catholiques ou protestants, cet immense répertoire est ici présenté, commenté et analysé dans toute sa richesse et sa diversité.

01/1992

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Romans historiques

L'aube, le siècle et nous. Histoire de famille ordinaire à la fin de la chrétienté

Naviguant sans cesse du fil de soi au fil de l'histoire collective, Jean-Luc Dupuis nous invite dans l'aventure vertigineuse et sublime de l'humain. Car s'il s'agit bien du récit d'une vie, celui-ci s'éclaire et se nourrit constamment de l'histoire des hommes du XXe siècle. En faisant vivre et vibrer des événements tels que la Seconde Guerre mondiale, la guerre d'Algérie, mai 68, la décolonisation, en les faisant résonner de sa propre vie et de bien d'autres, l'auteur nous montre à quel point la confrontation et la juxtaposition des histoires individuelles font l'Histoire. Philosophe de formation, attentif à l'évolution des idées et à l'influence de la religion sur la société, il nous invite aussi à un parcours qui s'inscrit dans l'espace, du Pas-de-Calais au Périgord, en passant par l'Afrique, la Turquie et le Brésil. Brèves étapes ou longues échappées, haltes auxquelles on se ressource ou abîmes où l'on se perd, recherche désespérée d'un port d'attache pour l'âme ballotée, esseulée. Ecrit dans un style dont la musicalité et la poésie épousent à merveille la profonde sensibilité de son auteur, ce magnifique récit aux multiples facettes nous livre surtout le long combat d'un homme qui, plongé à la fois dans les méandres tortueux et obscurs de son époque et ceux, inextricables et angoissants, de sa propre histoire familiale et individuelle, va devoir s'arracher aux démons intérieurs qui le consument pour accéder peu à peu à sa propre vérité. De toutes ces guerres, la plus rude aura été en effet celle à livrer contre soi-même. Et c'est l'enjeu suprême et subtil de cet ouvrage : comment cet homme, jeté dans l'existence humaine, va tenter de se débattre contre ses ténèbres pour y faire exister sa lumière. Cette quête rejoint finalement celle de tout être humain aux prises avec le temps.

02/2018

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Football

Numéros 10. Les plus grands meneurs de jeu parisiens

Les enfants dans la cour d'école veulent tous être attaquants. Marquer. Célébrer. Tous ? A Paris, les enfants rêvent d'autre chose. 10. Numéro 10. Le jeu. Le geste qui efface les lignes et illumine les coeurs. Le créateur, le prophète, le solitaire qui, d'une feinte, d'une prémonition, transforme un match en une prière exaucée. Les numéros 10 sont des égoïstes lumineux, des électrons insoumis, des étoiles dans nos yeux parisiens. Depuis 1970. Depuis toujours donc. Dogliani. Dahleb. Leonardo. Valdo. Rat. Okocha. Gallardo. Nenê. Pastore. Et Neymar. Et Ronaldinho. Et Susic. Strike ! Au PSG, on a choisi. La beauté du geste avant la réalité. La magie plutôt que le pragmatisme. Le livre fiévreux de Grégory Protche, déjà auteur de Je suis né la même année que PSG et contributeur du site www.virage.paris, raconte cette histoire. Une belle histoire, gorgée de miracles et de temps suspendu, d'actions indélébiles et de reconnaissances éternelles. A Paris, les numéros 10 sont des héros, des incompris, des souvenirs tatoués à l'âme, des Ulysse ayant défié tous les océans pour rejoindre le seul Club capable d'aimer parfois jusqu'à la folie leur poésie sans drapeau blanc. Le titre de Michéa, Le plus beau but était une passe mériterait presque d'être gravé sur les murs du Parc des Princes. La victoire est une chose aléatoire. Presque futile. Cette passe qui déchire nos ténèbres, cette mystification technique qui ravive en chaque supporter la part d'enfance sauvage et pure, n'est-ce pas exactement cela le football ? Il n'y a que des numéros 10 dans la team de Gregory Protche, lui qui continue d'aller régulièrement s'assoir au Parc depuis 1977. Ces pages peuvent parfois donner le vertige. Ce n'est pas un best-of. C'est notre légende qui revit ici. Notre Odyssée. Michael Jackson a un jour chanté au Parc. Il ne manque que lui dans ce livre qui rend fier et qui ravive la passion.

04/2021

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Ouvrages généraux

Dire oui au monde. Une théorie de la fête

Qu'est-ce qu'une fête ? D'où nous vient cette incroyable audace, par exemple, de fêter un anniversaire ? Sommes-nous si sûrs qu'il est bon d'être né et de vieillir ? Ne cherchons-nous pas, par des soirées hypnotiques et alcoolisées, à oublier que nous sommes misérables et promis à la mort, et que pendant ce temps des multitudes ploient sous la violence et l'injustice ? Et pourtant, plus que nous autres repus de marchandises, les pauvres ont le sens de la fête, et ils savent célébrer la moindre lueur. Dans ce grand petit livre, Josef Pieper s'efforce de dégager le fondement de toute vraie fête et de distinguer celle-ci des pseudo-fêtes et des anti-fêtes que nous multiplions dans une effervescence complice de la destruction. Partant des cultes païens et de la louange chrétienne, il analyse les fêtes de la Révolution française et celles du 1er Mai soviétique ou nazi, pour arriver au consumérisme actuel et poursuivre jusqu' à la fin des temps : quel est le seul motif de se réjouir qui tienne au milieu des ténèbres, et qui nous donne mission d'y être des témoins de la clarté ? Préface de Fabrice Hadjadj AUTEUR Josef Pieper (1904-1997) est l'un des plus grands philosophes du XXe siècle. Sa pensée, se déployant à l'école de saint Thomas d'Aquin, mais assumant aussi Platon, Nietzsche et Heidegger, a fortement influencé celle du pape Benoît XVI. Philanthropos est un institut universitaire situé à Fribourg (Suisse) qui propose une année de formation intégrale par la philosophie, la théologie, les sciences humaines et le théâtre. Son activité académique se déploie dans le cadre d'une vie communautaire, de sorte que l'étude n'y apparaît pas comme une spécialité, mais comme ce qui jaillit de la vie quotidienne et y retourne pour l'illuminer. Il s'agit de se mettre, en somme, à l'école du Verbe fait chair.

02/2022

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Actualité et médias

Un racisme imaginaire. Islamophobie et culpabilité

Depuis 35 ans, le terme  d'islamophobie impose la censure à toute parole critique de l'Islam. Vieux mot de l'époque coloniale, il a été réinventé et transformé en arme de guerre par les mollahs iraniens qui ont fait de la foi du Prophète un objet intouchable. Islamophobie amalgame en effet deux sens : la persécution des croyants, qui est un délit ; la remise en cause d'une religion, qui est un droit absolu. L'usage de ce terme répond lui aussi à un double objectif : faire taire les Occidentaux mais surtout les Musulmans réformateurs soucieux de relire les textes sacrés, de modifier le code de la famille, d'introduire modération et tolérance dans l'exercice de la foi. Ce sont ces traîtres, ces apostats potentiels qu'il faut foudroyer en les renvoyant dans les ténèbres du racisme. Or une grande religion comme l'Islam n'est pas une race puisqu'elle a une vocation universelle. Lui épargner l'épreuve de l'examen, entrepris depuis des siècles avec le christianisme, ce n'est pas l'aider à  mûrir, c'est l'enfermer dans ses difficultés actuelles. Ce paternalisme est encouragé par toute une partie des gauches intellectuelles, trop heureuses de trouver dans l'Islam le dernier bon sujet de l'Histoire, après la classe ouvrière, le tiers monde et les damnés de la terre. On explique donc, au prix d'un raccourci stupéfiant, que l'islamophobie est la suite de l'antisémitisme des années 30, que le "musulman" est aujourd'hui la victime absolue du monde occidental et que les attentats dont nous pâtissons, en France ou ailleurs, sont le résultat  de notre attitude vis à vis des femmes et hommes de cette confession. Démonter ce racket sémantique, réapprendre à bien nommer les choses et à dénoncer les abus, réévaluer ce qu'on appelle "le retour du religieux" et qui paraît plutôt un retour du fanatisme, tels sont les objectifs de cet essai qui est la suite de La tyrannie de la pénitence paru en 2006.

02/2017

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Littérature française (poches)

L'autre rive

" En quête de ses véritables origines, Benoît fut élevé par une mère adoptive aussi affectueuse que crasseuse, ancienne faiseuse d'anges devenue taxidermiste. [D'Ecorcheville,] cette cité des ténèbres nichée au bord du Styx, Georges-Olivier Châteaureynaud énumère les particularismes avec une délectation hypnotique. "Le régime n'avait rien d'une dictature. Une séducture, ou plutôt une enjôlure", précise-t-il, humant jusqu'à l'ivresse les recoins d'une ville hors du temps, où "les ragots couraient à la surface des jours avec une désarmante facilité, comme le feu dans l'herbe sèche." Bombes propulsant le récit à une vitesse frénétique, ses phrases fascinent par leur mélange de cynisme et de candeur, de lucidité ricanante et de crédulité enfantine. Ersatz flamboyant de Prague et de Bagdad, de Londres et du Caire, Ecorcheville est régie par un "principe d'incertitude" doublé d'une vérité imparable : "S'il existe une chose digne d'être sue, cette chose est forcément cachée." Peuplée d'êtres aussi excentriques que leurs noms (Superbe et Aimé Proquinquor, Alcyon et Bételgeuse, Onagre, Cambouis ou Fille-de-Personne), c'est l'antichambre cotonneuse de l'au-delà. Quiconque se lève à l'aube et se tapit sur les berges du fleuve peut voir les défunts s'embarquer vers leur dernière demeure. Si la mort est omniprésente dans ce livre trépidant et guilleret, elle prend les formes les plus inattendues (églises abandonnées comme des squelettes, machines à suicides mitraillant les volontaires pour 10 euros, pluies de mouches crevées criblant les murs), et reste une fatalité distrayante. D'une grande malice, Georges-Olivier Châteaureynaud chatouille les questions métaphysiques pour écouter le rire qui en sourd. Un peu comme l'incroyable personnage de Faunet, un satyre qui met ses pieds de bouc dans le plat et bouscule toutes les âmes d'Ecorcheville sur son passage. Y aura-t-il quelqu'un pour offrir ce livre à Jean-Pierre Jeunet ou à Tim Burton ? " Marine Landrot, Télérama. Cont

10/2017

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Littérature étrangère

Constance ou Les pratiques solitaires

Après Monsieur et Livia, voici Constance, le troisième volet de ce que l'on pourrait appeler le «Quintette d'Avignon». Au terme d'un été provençal au goût de Paradis avant la Chute, la Seconde Guerre mondiale va disperser la petite colonie anglaise d'Avignon et c'est non seulement en France, mais en Suisse et en Egypte, que Durrell nous invite à suivre les nouvelles aventures de Constance, de Livia, de Blanford et de quelques autres. L'on retrouve ici les idées chères à l'auteur, à commencer par celle de la genèse du roman, dans lequel le romancier est à la fois créateur et créature, et qui sert de point de départ à d'innombrables jeux de miroirs. Davantage peut-être encore que dans les précédents volumes, Durrell nous fait partager sa perception désabusée de l'incohérence cosmique et de la crise de notre civilisation occidentale paralysée par les théories de Freud et la froide rationalité de la morale judéo-chrétienne. Un nouveau thème apparaît cependant : celui de la guerre dans toute son absurdité. N'est-elle pas absurde en effet la mort de Sam tué au cours d'un pique-nique par des soldats de son propre camp à l'entraînement ? N'est-il pas absurde, lui aussi, l'accident de chasse qui coûtera la vue au général nazi Von Esslin, blessé par la décharge de son propre fusil ? A cette absurde cruauté, Durrell tente d'opposer la beauté rédemptrice de l'amour gnostique lové au cour de l'univers, en harmonie avec lui et soutenu par l'orgasme simultané et conscient des deux partenaires - véritable antipode aux manoeuvres de Monsieur, le Prince des Ténèbres. Mais cette vision pessimiste de la vie se trouve comme toujours chez Durrell, équilibrée par un humour qui replace les choses dans une juste perspective. C'est à cet humour et à la poésie d'une langue allusive et baroque que nous reconnaissons, une fois encore, le merveilleux talent de Durrell.

10/1984

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Autres philosophes

De l'inégalité

Je veux opposer la liberté de l'esprit humain au chaos des ténèbres élémentaires qui font retourner la société à la barbarie, mais l'opposer aussi aux systèmes simplificateurs, utopistes, rationalistes, matérialistes. La passion égalitaire provoque toujours un abaissement du niveau de la personne humaine. La démocratie, idéologie des quantités, ne peut manquer de conduire au règne des pires et non des meilleurs. La qualité, elle, est fonction d'un ordre de l'inégalité. C'est par la culture, et non par la politique ni par l'économie, que la société atteint ses fins. Or il y a dans le monde un conflit et une incompréhension tragiques entre l'homme qui aspire à la liberté créatrice et la masse qui veut la satisfaction mécanique des besoins. Et tous deux sont moteurs de nos destinées. La solution nous est-elle apportée par la raison, qui triomphe dans les systèmes étatiques ? La guerre est une réfutation expérimentale de la conception rationaliste de l'histoire. Alors, l'anarchie ? Elle est un homicide, tout comme l'est le socialisme ; car, détruire la structure hiérarchique du cosmos historique, c'est détruire l'histoire, et non pas la faire. Ni " gauche " ni " de droite ", je veux que commence un mouvement vers ce qui est élevé et profond. Telle est la visée de cette œuvre maîtresse de Berdiaev, réquisitoire, véhément contre tous les réductionnismes politiques et sociaux, plaidoyer inspiré et réfléchi pour le sens réel de vie de l'homme dans le cosmos. C'est le grand Berdiaev, l'un des penseurs les plus incisifs du XXe siècle, le plus prophétique des écrivains russes, qui analyse ici avec feu l'histoire de notre temps et qui met en procès la démocratie et le libéralisme, la guerre et la révolution, l'anarchie et l'Etat, l'aristocratie et la culture, en rendant à César et à Dieu ce qui leur appartient, à l'homme ses droits, mais aussi son devoir.

09/2008

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Tourisme étranger

Sahara. Le royaume des dunes et des rêves

Le Sahara est un livre jamais écrit ; il est parfois murmuré par des doigts tremblants sur une feuille de papier arrachée parle vent de la vie ; quelquefois, c'est aussi une trappe pour le poète enfermé dans des phrases longues et inachevées. Souvent, le chercheur d'absolu écrit en remplissant le ciel de petites étoiles en papier... mais quelquefois il s'égare et tombe dans le puits de l'oubli. Le Sahara ne s'habite pas, il se vit. Il ne se regarde pas, il se voit. Chaque jour, tout est remis en cause. Les peintres l'ont bien compris, car ils n'arrivent jamais au bout de leur toile. Le vent chasse les nuages, pousse les dunes, change la rouleur du temps. Tout n'est qu'exode sur le rebord poudreux de la vie. En parcourant cet ouvrage, laissez-vous emporter par les paysages surprenants du Hoggar en Algérie ou les cathédrales de sable du Sud libyen où tous les mystères du monde semblent se concentrer. Ecoutez le chant des vents dans le désert du Ténéré qui vous emmène dans un espace hors du commun où l'éternité s'écoule goutte à goutte dans le sablier du temps. Allez plus loin que vos rêves et laissez-vous troubler par ces images inédites et irréelles du désert blanc en Egypte, l'un des plus fascinants du Sahara, qui offre, au regard ébahi, des formes et des couleurs d'une variété infinie. Le sable est si fin qu'il ressemble à du talc Marcher dans cette neige, vierge de toute empreinte, nous invite à un retour à l'essentiel. Celui de la simplicité. Et si, là seulement, isolé de tout, sans repères, vous serez seul face au silence de vos pas. Dans cette nudité, vous n'aurez rien à prouver, vous serez devenu votre propre référence. Tel un grain de sable enchaîné au fil de l'éternité, explorez les paysages les plus incroyables de notre planète.

09/2019

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Policiers

Tyack & Frayne. Tome 3, Célébrations à Bodmin Moor

Retrouvez Tyack et Frayne dans une double aventure surnaturelle. Gardiens de la lande hantée Entre leur chienne envahissante, des proches un peu revêches et leur fillette qu'ils adorent, Gideon et Lee ont passé une première année de mariage pleine de grands bonheurs... et de petits accrocs. Toutefois, même la plus heureuse des vies est fragile et un décès brutal au coeur de leur famille fait exploser leur univers. Anéanti, Gideon peine à mener l'enquête sur un meurtre perpétré dans les champs de Dark. Cependant, il sait avoir des devoirs envers sa communauté, alors, Lee à ses côtés, il décortique les événements qui ont provoqué la mort du fermier John Bowe. C'est le temps des moissons, une magie ancienne flotte dans l'air et, au village, la rumeur circule : un ennemi que Gideon croyait avoir vaincu depuis longtemps serait de retour. Et si la bête de Bodmin existait vraiment ? La nature terre-à-terre de Gideon lui certifie que c'est impossible, mais Lee lui a appris à voir le monde différemment. Ils doivent faire équipe pour démasquer le tueur avant que d'autres vies soient sacrifiées, et trouver aussi la force de ressouder leur famille brisée. Les Célébrations de Montol Les fêtes de fin d'année approchent, et Gideon a réussi à prendre quelques jours de congés pour le premier anniversaire de sa fille. Mais quand le devoir appelle, Gideon, en policier modèle, ne peut faire la sourde oreille : il accepte d'arpenter les rues de Penzance pour assurer le bon déroulement de la célébration du solstice d'hiver. Le solstice d'hiver, c'est le troisième qu'il passe en compagnie de son époux, Lee. Mais cette année, la nuit de Montol s'annonce trouble : la magie crépite dans l'air et le danger rôde. Sa fille commence à révéler des dons extraordinaires, et tout le monde dans la famille ne prend pas cette nouvelle de gaieté de coeur. Alors que les festivités s'embrasent, Lee et Gideon arriveront-ils à faire revenir vers la lumière les êtres chers qui se sont aventurés dans les ténèbres ? #Enquete #Mystere #Suspens #MM

01/2021

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Pléiades

La Légende des siècles ; La Fin de Satan ; Dieu

"Exprimer l'humanité dans une espèce d'oeuvre cyclique ; la peindre successivement et simultanément sous tous ses aspects, histoire, fable, philosophie, religion, science, lesquels se résument en un seul et immense mouvement d'ascension vers la lumière ; faire apparaître, dans une sorte de miroir sombre et clair - que l'interruption naturelle des travaux terrestres brisera probablement avant qu'il ait la dimension rêvée par l'auteur - cette grande figure une et multiple, lugubre et rayonnante, fatale et sacrée, l'Homme ; voilà de quelle pensée, de quelle ambition, si l'on veut, est sortie La Légende des Siècles. [... ] Comme on le verra, l'auteur, en racontant le genre humain, ne l'isole pas de son entourage terrestre. Il mêle quelquefois à l'homme, il heurte à l'âme humaine, afin de lui faire rendre son véritable son, ces êtres différents de l'homme que nous nommons bêtes, choses, nature morte, et qui remplissent on ne sait quelles fonctions fatales dans l'équilibre vertigineux de la création. Tel est ce livre. L'auteur l'offre au public sans rien se dissimuler de sa profonde insuffisance. C'est une tentative vers l'idéal. Rien de plus. Ce dernier mot a besoin peut-être d'être expliqué. Plus tard, nous le croyons, lorsque plusieurs autres parties de ce livre auront été publiées, on apercevra le lien qui, dans la conception de l'auteur, rattache La Légende des Siècles à deux autres poëmes, presque terminés à cette heure, et qui en sont, l'un le dénoûment, l'autre le couronnement ; La Fin de Satan, et Dieu. [... ] L'épanouissement du genre humain de siècle en siècle, l'homme montant des ténèbres à l'idéal, la transfiguration paradisiaque de l'enfer terrestre, l'éclosion lente et suprême de la liberté, droit pour cette vie, responsabilité pour l'autre ; une espèce d'hymne religieux à mille strophes, ayant dans ses entrailles une foi profonde et sur son sommet une haute prière ; le drame de la création éclairé par le visage du créateur, voilà ce que sera, terminé, ce poëme dans son ensemble ; si Dieu, maître des existences humaines, y consent". Victor Hugo, Hauteville-House, septembre 1859.

05/2005

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Littérature étrangère

Le bûcher de Times Square

L'histoire de l'Amérique est avant tout l'histoire de la conscience d'un peuple. Disons plus l'histoire d'une succession de consciences. Et pour ce qui est de la mauvaise conscience qui travaille l'opinion " Made in USA ", on peut dire que la Guerre froide et le Maccarthysme, et leur extension la plus dure, l'exécution des Rosenberg en 1953, en constituent la phase exemplaire. De là date - un homme et une femme " brûlés " à l'électricité, comme en un étrange écho au brûlement des sorcières de Salem - un surcroît de folie de l'histoire qui se serait mise à parler plus fort que jamais, à corps perdu. Robert Coover, l'un des écrivains américains les plus controversés de sa génération (on comprend pourquoi quand on a lu son livre), a choisi la meilleure façon de faire sonner plus vrai encore le discours fou de ce temps-là - disons du Maccarthysme au Watergate - en mêlant aux personnages (surtout Ethel Rosenberg et Nixon) et aux événements réels, restitués ici avec une minutie étonnante, d'autres personnages et d'autres événements (par exemple le combat que se livrent les deux chefs de bande, Oncle Sam à la tête des Fils de la Lumière et le Spectre qui conduit les Fils des Ténèbres) qui, pour être le pur fruit de son imagination, n'en sont pas moins révélateurs là fiction, entrant par effraction dans la " vérité " des historiens, fait qu'on entend mieux l'Histoire. Imaginez Dos Passos porté à l'écran par Fellini, et vous aurez une idée du mal que Coover fait à l'Amérique, à son Droit et à sa Lettre. A la sortie du livre, les critiques américains ont d'ailleurs inventé un mot pour en parler, fascinés par le mélange des genres mis au point par l'auteur : " fact-ion ", hybride de " factuel " (c'est-à-dire vrai) et de " fiction " (c'est-à-dire faux). On peut désormais dire qu'aux Etats-Unis les années 70 auront été marquées par deux très grandes " machines à fiction ", à l'égal l'une de l'autre : Rainbow, de Thomas Pynchon, et le Bûcher de Times Square, de Robert Coover.

05/1980

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Photographie

Helmut Newton. Magnifier le désastre

On reconnaît immédiatement une photographie d'Helmut Newton. Comme s'il avait inventé un monde, le sien, à nul autre pareil, et une écriture photographique singulière, totalement maîtrisée, apollinienne, presque froide. Et, de Newton, l'imaginaire collectif a retenu une iconographie triomphante, solaire, faite de femmes en gloire, athlétiques, puissantes et désirantes, d'un érotisme glacé, de piscines californiennes à la David Hockney, de palaces fastueux, de fourrures et de bijoux. Bref, le monde des riches. Mais on sait moins le versant obscur, dionysiaque de l'oeuvre : la satire des riches et des puissants, l'élaboration d'un érotisme des ténèbres, où se jouent rituels SM, minerves, prothèses, enserrements du corps, et qui ouvre l'apollinisme apparent des images à la blessure dionysiaque. Jusqu'à la mise en scène des " doubles " à l'inquiétante étrangeté freudienne, des " écorchés ", des vrais-faux cadavres, des meurtres. Jusqu'à la cruelle lucidité, enfin, de son regard sur le vieillissement des corps - y compris le sien, qui fut confronté à la maladie. Surtout, et d'autant plus qu'il en a très peu parlé et s'est toujours refusé à en faire son fonds de commerce, on ignore que le jeune Helmut est d'abord un Juif berlinois rescapé de l'extermination nazie, dont la vie a sans cesse rejoué la figure mythique du Juif errant et qui trouva dans Paris, sa ville d'élection, le lieu où s'enraciner enfin, après Singapour, l'Australie, Londres et Los Angeles. Et c'est précisément à l'aune de cette judéité, jamais revendiquée comme telle mais douloureuse, que l'auteur a voulu réexaminer le corpus newtonien : en témoignent ces corps de femmes puissantes qui s'avèrent la réplique du corps aryen glorifié par le nazisme, le fétichisme des uniformes, du cuir et des casques, la présence obsédante des chiens, ou encore les portraits de Léni Riefensthal, l'égérie du Troisième Reich. Mais, de ce désastre " germanique ", Newton n'aura jamais fait la plainte amère ou rageuse : il a choisi, tout au contraire, de le magnifier. Premier essai consacré à l'oeuvre du photographe Helmut Newton.

09/2019

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Religion

La vérité sur l'exorcisme d'Anneliese Michel. Le sacrifice d'une jeune Bavaroise

Au coeur de l'été 1976, le décès d'une jeune bavaroise de 23 ans, du village de Klingenberg, fournit l'occasion, dans les médias du monde entier, d'une campagne d'autant plus tapageuse qu'elle recelait des arrière-pensées hostiles à l'Eglise catholique. Il s'agissait d'un cas de possession démoniaque, dûment discerné par les autorités diocésaines ; des exorcismes avaient été pratiqués par deux prêtres, canoniquement mandatés par leur évêque. Exemple unique dans les annales, l'exorcisée mourut dans un état de délabrement physique tel que le médecin appelé à constater le décès fut amené à dénier à celui-ci des causes naturelles. Un procès criminel, succédant à une longue enquête judiciaire, aboutit à la condamnation des parents de la victime et des prêtres exorcistes, inculpés de non-assistance à personne en danger. Mais certains aspects critiquables de cette procédure et le climat médiatique désinformateur qui avait entouré l'affaire incitèrent une anthropologue et linguiste américaine, Madame Félicitas D. Goodman, à reprendre ce dossier et à pousser sa propre enquête sur les points qui, pour elle, avaient été soit négligés, soit méconnus. Il en est résulté un livre, "The Exorcism of Anneliese Michel", édité par Doubleday aux Etats-Unis, dont nous publions à présent la traduction en français. Madame Goodman a fait oeuvre de justice en effectuant ce travail d'une grande rigueur intellectuelle et humaine, qui rétablit la vérité sur les faits et événements ayant causé la mort d'Anneliese Michel et, par là-même, disculpe ses parents et les prêtres qui lui avaient apporté dans la foi les secours de leur ministère. Il convenait que cette oeuvre fût mise à la portée du public francophone. Les protagonistes du drame de Klingenberg en attendent eux-mêmes beaucoup, moins pour leur propre renommée que pour la mémoire de la jeune victime et pour la gloire de Dieu dans son Eglise. Enfin ce livre, qui dévoile à travers la tragédie d'Anneliese Michel la monstrueuse et brutale réalité du monde des ténèbres, oppose un témoignage incontournable à une certaine "théologie", négatrice de l'existence de l'esprit du mal.

03/1994

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Littérature étrangère

Cette paisible poussière

Première oeuvre non romanesque de William Styron, Cette paisible poussière rassemble quarante et un textes, essais ou critiques, parus dans la presse entre 1953 et 1982. Sélectionnés par l'auteur pour la permanence de «leur intégrité et leur résistance à l'usure du temps», ces «écrits», en apparence disparates, reflètent avec cohérence les préoccupations majeures qui, de Un lit de ténèbres au dernier en date des romans, Le choix de Sophie, marquent chacune des étapes de l'oeuvre : la vie du Sud, la vie carcérale et la vie militaire, les trois thèmes fusionnant en une lancinante réflexion sur l'irréductibilité du Mal. Cette méditation sur l'Histoire, prétexte à une méditation sur l'Homme teintée de pessimisme, se double d'une méditation littéraire, sous la forme de brillants portraits des «grands ancêtres» - Thomas Wolfe, F Scott Fitzgerald, Faulkner - ou d'hommages à des proches, dont certains disparus - Malcolm Cowley, Robert Penn Warren, Peter Matthiessen, Philip Rahv, James Jones - : autant de clefs sur les influences, affinités et convergences qui placent l'auteur et son ouvre au carrefour de la littérature américaine d'aujourd'hui. Toujours présent en filigrane dans ses romans, Styron est ici omniprésent : la trame personnelle, partout apparente, donne à l'ensemble l'authenticité d'une tranche de vie ; les réminiscences et confidences qui émaillent les diverses rubriques culminent en une évocation nostalgique des années de jeunesse et de la genèse de l'ouvre : ardent et passionné, lucide et angoissé, foncièrement honnête envers soi-même et autrui, débordant d'amour pour la vie et pénétré du sens de la mort, William Styron affirme sa stature de moraliste et d'idéaliste, mû par ce qu'il considère comme son devoir d'homme et d'écrivain - comprendre le phénomène dominant de notre temps : le Mal protéiforme. Cette obsession fait de lui, au sens le plus noble, un auteur engagé dans la défense de causes indissociables de la vocation, souvent proclamée et parfois trahie, de l'Amérique : liberté, justice, humanité. Dans un genre ardu, parfois ingrat et austère, le style demeure vibrant de ferveur, la prose ample et soutenue, riche en images et métaphores où se retrouvent de multiples échos de la somptuosité et de la luxuriance des romans.

03/1985