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Béatrice Marchal

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Littérature française

Double blanc. Tome 1

L'ancien Opéra, incendié il y a quinze ans, n'avait ni façade imposante, ni escalier monumental, mais les vieux abonnés le regrettent. On y voyait moins d'étrangers et l'acoustique y était meilleure. On y donnait aussi des bals masqués plus amusants que ceux d'à présent. Le carnaval de 1870 fut joyeux et la nuit du samedi gras de l'année terrible, la salle de la rue Le Peletier regorgeait de monde. On s'écrasait dans les couloirs, on s'étouffait au foyer et les loges étaient bondées. Aux premières, à droite, il y en avait une où on menait grand bruit. Les jeunes qui l'occupaient étaient montés à un formidable diapason de gaieté, et ce nid de viveurs élégants attirait les chercheuses d'aventures, comme la lumière attire les chauves- souris. A tout instant, s'ouvrait et se refermait la porte qui donnait sur le fameux corridor, si magistralement mis en scène par les frères de Goncourt, au premier acte de Henriette Maréchal. C'était un incessant va-et-vient de dominos de toutes les couleurs. Quelques loups de dentelle abritaient peut-être de vraies mondaines en rupture de salons du high-life, mais la plupart cachaient mal des visages de demoiselles trop connues, et ces messieurs n'étaient pas venus au bal pour se faire intriguer, comme on disait jadis. En ce temps-là, il n'y avait déjà plus que les collégiens et les provinciaux pour jouer à ce jeu démodé.

02/2023

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Littérature française

Double blanc. Tome 2

L'ancien Opéra, incendié il y a quinze ans, n'avait ni façade imposante, ni escalier monumental, mais les vieux abonnés le regrettent. On y voyait moins d'étrangers et l'acoustique y était meilleure. On y donnait aussi des bals masqués plus amusants que ceux d'à présent. Le carnaval de 1870 fut joyeux et la nuit du samedi gras de l'année terrible, la salle de la rue Le Peletier regorgeait de monde. On s'écrasait dans les couloirs, on s'étouffait au foyer et les loges étaient bondées. Aux premières, à droite, il y en avait une où on menait grand bruit. Les jeunes qui l'occupaient étaient montés à un formidable diapason de gaieté, et ce nid de viveurs élégants attirait les chercheuses d'aventures, comme la lumière attire les chauves- souris. A tout instant, s'ouvrait et se refermait la porte qui donnait sur le fameux corridor, si magistralement mis en scène par les frères de Goncourt, au premier acte de Henriette Maréchal. C'était un incessant va-et-vient de dominos de toutes les couleurs. Quelques loups de dentelle abritaient peut-être de vraies mondaines en rupture de salons du high-life, mais la plupart cachaient mal des visages de demoiselles trop connues, et ces messieurs n'étaient pas venus au bal pour se faire intriguer, comme on disait jadis. En ce temps-là, il n'y avait déjà plus que les collégiens et les provinciaux pour jouer à ce jeu démodé.

02/2023

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Histoire de France

La fin de la IIIe République. Précédé de "Berl, l'étrange témoin"

Historien, journaliste, essayiste, ami de Proust, de Malraux, de Drieu la Rochelle, Emmanuel Berl (1892-1976), partisan des accords de Munich et hostile à la déclaration de guerre en 1939, est appelé dans l'entourage du maréchal Pétain devenu chef du gouvernement. Avec cet ouvrage paru en 1968, il se refusa à faire oeuvre d'historien, faute de la distance nécessaire; il se voulut plus simplement mémorialiste de ce qu'il avait "vu, su, senti, pensé". Il en résulte un ouvrage irremplaçable : de fait, Berl connaît de longue date tous les protagonistes du drame qui se joue; il est l'ami de plusieurs d'entre eux et, directeur de Marianne, il a discuté leurs décisions au fil des crises qui se succédaient; il connaît les entourages. On fait souvent appel à lui, pour écrire un projet de discours de Reynaud ou bien encore deux des discours prononcés par Pétain entre la demande d'armistice à l'Allemagne et la fin de la IIIe République, le 10 juillet 1940. Qui ne connaît ces formules qui firent les beaux jours de la propagande vichyssoise : "Je hais les mensonges qui vous ont fait tant de mal" et "La terre, elle, ne ment pas" ? Berl quittera Vichy dès le 25 juillet, pour se cacher en Corrèze, du fait de son judaïsme, qu'il n'avait "jamais eu le propos de renier", sa "fidélité à l'alliance anglaise ", sa certitude que la Révolution nationale était "une inquiétante et grotesque bouffonnerie", enfin sa "conviction, jamais ébranlée, que l'Allemagne hitlérienne serait battue".

03/2013

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Littérature française

Le contrat de mariage

" Monsieur de Manerville le père était un bon gentil- homme normand bien connu du maréchal de Richelieu, qui lui fit épouser une des plus riches héritières de Bordeaux dans le temps où le vieux duc y alla trôner en sa qualité de gouverneur de Guyenne. Le Normand vendit les terres qu'il possédait en Bessin et se fit Gascon, séduit par la beauté du château de Lanstrac, délicieux séjour qui appartenait à sa femme. Dans les derniers jours du règne de Louis XV, il acheta la charge de major des Gardes de la Porte, et vécut jusqu'en 1813, après avoir fort heureusement traversé la révolution. Voici comment. Il alla vers la fin de l'année 1790 à la Martinique, où sa femme avait des intérêts, et confia la gestion de ses biens de Gascogne à un honnête clerc de notaire, appelé Mathias, qui donnait alors dans les idées nouvelles. A son retour, le comte de Manerville trouva ses propriétés intactes et profitablement gérées. Ce savoir-faire était un fruit produit par la greffe du Gascon sur le Normand. Madame de Manerville mourut en 1810. Instruit de l'importance des intérêts par les dissipations de sa jeunesse et, comme beaucoup de vieillards, leur accordant plus de place qu'ils n'en ont dans la vie, monsieur de Manerville de- vint progressivement économe, avare et ladre. Sans songer que l'avarice des pères prépare la prodigalité des enfants, il ne donna presque rien à son fils, encore que ce fût un fils unique... ".

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Actualité politique France

Zemmour contre l'histoire

"Faire mentir le passé pour mieux faire haïr au présent... et ainsi inventer un futur détestable". Eric Zemmour aime à se faire passer pour un intellectuel et l'histoire occupe une place à part dans la construction de sa figure publique. Conscient de la force de frappe idéologique de l'histoire et de son attrait auprès du public, il se targue d'un savoir sur le passé qui lui donnerait une compréhension intime et profonde des dynamiques à l'oeuvre aujourd'hui. Mais Eric Zemmour ne fait que déformer l'histoire pour la mettre au service de ses visions idéologiques. Aux travaux des historiennes et historiens, il prétend opposer un "roman national" idéalisant les gloires passées de la nation. De la première croisade à l'assassinat de Maurice Audin, de Clovis aux mutinés de 1917, de saint Louis au maréchal Pétain, cette histoire déborde d'erreurs, d'interprétations tendancieuses, voire de mensonges grossiers. Ignorant les sources et méprisant la recherche savante, le polémiste asservit l'histoire au profit d'un discours agressif, raciste et complotiste. Face à cette offensive, un collectif d'historiennes et d'historiens a décidé de répondre en corrigeant, point par point, les plus flagrantes et les plus dangereuses erreurs historiques d'Eric Zemmour. Textes écrits par un collectif d'historiennes et d'historiens rassemblant : Alya Aglan - Florian Besson - Jean-Luc Chappey - Vincent Denis - Jérémie Foa - Claude Gauvard - Laurent Joly - Guillaume Lancereau - Mathilde Larrère - André Loez - Gérard Noiriel - Nicolas Offenstadt - Philippe Oriol - Catherine Rideau-Kikuchi - Virginie Sansico - Sylvie Bénault.

02/2022

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Histoire de France

Lettres, notes et carnets. Tome 2, 1919-juin 1940

Ce deuxième volume rassemble Lettres, Notes, et Carnets rédigés par la plume magnifique du Général de Gaulle au coeur même de sa carrière militaire, de sa créativité littéraire, mais également au moment d'événements déterminants pour sa vie personnelle, entre 1919 et 1940. L'édition des Lettres, Notes et Carnets permet de trouver, par ordre chronologique, une sélection de lettres familiales ou officielles, les télégrammes personnels ou gouvernementaux, les travaux, minutes, directives, billets, récits et brouillons divers écrits par le général de Gaulle et recueillis par son fils, l'amiral Philippe de Gaulle. En étudiant, déchiffrant et finalement en publiant ces manuscrits inédits, le fils du Général nous permet d'apprécier le talent d'écrivain de son père, et de découvrir "l'homme qu'il était véritablement (chef militaire ou homme d'Etat assurément, homme politique souvent et politicien jamais) et comment il s'est toujours efforcé de faire face aux événements de notre Histoire au mieux des intérêts de Français" (Avant-propos de Philippe de Gaulle). Ce deuxième volume rassemble les manuscrits rédigés entre les années 1919 et 1940. Cette période est riche en faits militaires : il est affecté en 1919 en Pologne pour soutenir l'armée polonaise, puis entre à l'Ecole supérieure de guerre et fait parti de l'Etat-Major du Maréchal Pétain, et mène plusieurs actions militaires contre les Allemands. Enfin, il lance son fameux appel à la Résistance contre les Allemand le 18 juin 1940. Mais, cette période est aussi déterminante pour sa vie personnelle et intellectuelle puisqu'il se marie et rédige de nombreux ouvrages.

10/1981

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Vichy

Le Procès Pétain. Vichy face à ses juges

Pendant l'Occupation peu d'images ont autant choqué la population que la photographie du maréchal Pétain - le héros de la Première Guerre mondiale - serrant la main de Hitler le 20 octobre 1940. Pétain déclare alors au peuple français qu'il "s'engage dans la voie de la collaboration". Il termine par ces mots : "Telle est ma politique. Mes ministres sont responsables devant moi. C'est moi seul qui serai jugé par l'Histoire." Cinq ans plus tard, en juillet 1945, l'heure du jugement - mais pas encore de celui de l'Histoire - est venu. Pétain est traduit devant une Haute Cour spécialement créée pour répondre de sa conduite entre la signature de l'armistice avec l'Allemagne en juin 1940 et la libération de la France en août 1944. Dans cet ouvrage qui allie la finesse de l'analyse à l'art du romancier, les trois semaines du procès de Pétain, qu'analyse Julian Jackson au jour le jour, révèlent l'une des crises les plus dramatiques de l'histoire de France au XXe siècle - ce que le procureur principal Mornet a appelé "quatre années à effacer de notre histoire". Comme le dira François Mauriac en 1945 : "un procès comme celui-là n'est jamais clos... Pour ses admirateurs, pour ses adversaires, Pétain restera une figure tragique, éternellement errante, à mi-chemin de la trahison et du sacrifice". Jackson explore brillamment comment le souvenir de Pétain a hanté la conscience collective des Français jusqu'à nos jours.

01/2024

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Histoire de France

Nice la juive. Une ville française sous l'Occupation 1940-1942

1942 L'année du Crime. La Côte d'Azur est en zone libre et sa situation exceptionnelle devrait rendre à ses habitants, plus qu'ailleurs, la guerre moins dure à supporter. Jusqu'au jour où, de Vichy, Paris, Berlin, les ordres partent pour entreprendre les premières déportations massives des Juifs venus de toute l'Europe à Nice et dans les Alpes Maritimes. Inattendues, brutales, sans la moindre présence allemande, les premières rafles du mois d'août en pleine ville et dans l'arrière-pays, provoquent la stupeur et se transforment en cauchemar. En ville où elle habite, Louise assiste stupéfaite, à ce qu'elle appelle un "crime". Bouleversée, elle s'en indigne aussitôt dans une lettre qu'elle adresse à Philippe Pétain, maréchal de France, chef de l'Etat français. Natif de la même ville, Julien retrouve dans les archives du Commissariat général aux questions juives, son courrier expédié à Vichy le 1er septembre 1942. Avec le temps, celui qui connaît toute l'ampleur du Crime va faire le récit historique de cette course à la mort des Juifs à Nice, saisis ici et là comme du gibier que l'on traque, que l'on s'achète et que l'on revend. Louise, comme Zola avant elle, aura dit un jour d'août 1942 : "Mon devoir est de parler. Je ne veux pas être complice". En témoignant à son tour pour elle devant l'Histoire, Julien rappellera ce que fut à Nice la responsabilité française dans la mise en oeuvre de la Shoah.

04/2010

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Généralités médicales

Un ordre pour les chirurgiens-dentistes en France. 24 septembre 1945

Parler de l'histoire du Conseil de l'Ordre des chirurgiens-dentistes peut se révéler périlleux, surtout après la polémique lancée par un confrère, il y a quelques années. L'institution panse encore ses blessures. La tâche de Maxime Cournault a donc été particulièrement ardue : rendre l'histoire avec objectivité et impartialité. Il semble qu'il y soit bien parvenu... Oui, il y a bien eu une section dentaire du Conseil national de l'Ordre des médecins fondée par le maréchal Pétain et le gouvernement de Vichy alors que la France est occupée par les Allemands et que tout se met en place pour une collaboration active de ce régime avec l'envahisseur. Si on doit à la section dentaire le code de déontologie et l'entraide confraternelle aux victimes et prisonniers de guerre, sa mission première a été, hélas, d'éradiquer les juifs de la profession dentaire. Cette structure sera annulée après la guerre par le général de Gaulle lui-même sur décret. D'elle, il ne reste rien depuis. Le Conseil de l'Ordre que nous connaissons est créé par le général de Gaulle en 1945. Si des similitudes existent, cela s'arrête là, les deux institutions étant différentes par leurs actions et leurs missions respectives. Le législateur y a bien veillé. S'il serait fâcheux de les assimiler, il le serait tout autant d'oublier les enseignements de l'histoire qui doivent participer au devoir de mémoire et servir comme garant d'une institution ordinale contemporaine objective, et juste, celle-ci étant toujours pérenne actuellement. Xavier Riaud

03/2019

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Western

Mauvaise réputation Tome 1 : La véritable histoire d'Emmett Dalton

" Qui nous sommes vraiment, nous les Dalton ". 1908. Oklahoma. Emmett Dalton n'est plus un criminel depuis longtemps. Il a payé sa dette à la société, il se contente d'une existence discrète et tente même parfois de visiter l'église pour prier - sans trop de succès pour cette dernière activité. Aussi lorsqu'un producteur de cinéma lui propose de participer à l'écriture d'un film consacré aux méfaits de sa légendaire fratrie, il se méfie, refuse, puis réalise finalement qu'une chance lui est offerte : évacuer le mythe, rétablir un semblant de vérité et sauver la réputation de sa famille. Les quatre frères Dalton ne sont pas nés hors-la-loi. Au contraire ! Ils ont tous endossé le rôle de Marshal à l'aube de leurs carrières, et c'est n'est pas de plein gré qu'ils ont plus tard embrassé des vies de fugitifs... Qui d'autre qu'Emmett, seul survivant, pour déterrer ces douloureux souvenirs et conter sans hypocrisie la véritable histoire des Dalton. Récit ancré dans une Amérique qui regarde le Far West comme une époque quasi révolue, Mauvaise Réputation renoue avec les habitudes d'un Western réaliste, dur et mélancolique. Il dépeint un Ouest américain démythifié où la violence et le chaos, bien qu'inévitables, ne sont jamais exagérés ou glorifiés. Magnifiquement porté par le dessin d'Emmanuel Bazin - quelque part entre Edward Hopper et Mathieu Bonhomme - Antoine Ozanam creuse en profondeur la psychologie de ses personnages et livre un récit subtil et touchant.

06/2021

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Poésie

Attendu que

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Béatrice Machet Titre original : WHEREAS ATTENDU QUE est une réponse, point par point, mot après mot, à la résolution du Congrès d'avril 2009 qui formulait les excuses du gouvernement américain aux Indiens, qualifiée bien crânement de "réconciliation historique" mais passée inaperçue... et restée lettre morte. Layli Long Soldier interroge ici jusqu'à l'inanité même de la notion d'excuses : s'il est primordial que l'Etat fédéral reconnaisse ses actes envers les tribus indiennes, la "réparation" ne dépend pas, n'a jamais dépendu de lui, les Indiens n'ont pas besoin de réconciliation, ils sont peuples souverains, ont lutté et continuent de lutter pour leurs droits. D'ailleurs, ces excuses sont adressées en anglais et il n'existe pas de mot en langue indienne pour "excuse" ou "désolé" , dit l'auteure... Et c'est bien la question de la langue qui est soulevée tout au long du livre : comment écrire dans la langue de l'occupant, parce que sa langue propre a été interdite, que de ce fait, "pauvre en langue" , ne lui reste plus qu'à "secouer la morte" . Comment vivre aujourd'hui, de tout son être, en tant qu'Indienne, femme, mère - comment "les mots précis [de la résolution] enclenchent les vitesses du poème en marche" . Le livre est construit en deux parties. D'abord les "préoccupations" , qui sont celles de Layli Long Soldier dans sa "langagitude" , poèmes du quotidien qui impliquent tout du corps, traversé par la terre, la lumière, où elle dit l'enfance, l'amour, la maternité ou l'absence, l'Histoire au présent d'un peuple colonisé. Dans la seconde partie, Layli Long Soldier, calquant la résolution officielle, énonce ses propres déclarations préliminaires (toutes introduites par "ATTENDU QUE" , citant et commentant régulièrement le texte original) et ses "résolutions" (le texte est ici intégralement repris mais de façon complètement détournée). Il en ressort une véritable dénonciation du texte de loi, ou précisément, comme le dit Layli Long Soldier, un "acte juridique à la première personne" . De façon incisive, littéralement frappante, la langue anglaise se retourne ainsi contre ce qu'elle représente par la force subversive de la poésie : "Attendu que met la table. La nappe. Les salières et les assiettes. [... ] je suis amenée à répondre, attendu que, j'ai appris à exister et ce sans votre formalité, salières, assiettes, nappe".

10/2020

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Art contemporain

Palais de Tokyo Magazine N° 33 : Réclamer la Terre. Edition bilingue français-anglais

Les relations des êtres humains à leurs environnements sont au coeur des préoccupations intellectuelles contemporaines parmi les plus stimulantes, en ce qu'elles remettent en cause le socle idéologique qui a fondé nos manières de faire et de penser. C'est à une fusion d'enjeux essentiels que nous engage l'actualité écologique : politiques, économiques, scientifiques, moraux, sociétaux ; et bien sûr, esthétiques. Cette saison d'expositions au Palais de Tokyo, "Réclamer la terre" (du 15 avril au 4 septembre 2022), se fait l'écho de toutes ces questions et convoque les liens entre le corps et la terre, la disparition de certaines espèces animales et végétales, la transmission de récits et de savoirs minorisés, mais aussi les esprits, les énergies biologiques, l'agriculture, le jardinage. Renouant volontiers avec le spirituel, l'émotionnel et les affects, les propositions des artistes présentées à cette occasion et dans ce numéro du magazine PALAIS poétisent des enjeux parfois graves et résonnent d'une énergie positive, vivante. Au sommaire de ce numéro : un ensemble consacré aux artistes de l'exposition "Réclamer la terre" avec un texte introductif de Daria de Beauvais et les contributions spéciales de Abbas Akhavan (avec un texte de Marina Roy), Huma Bhabha, D Harding, Kate Newby, Daniela Ortiz, Yhonnie Scarce, des entretiens avec asinnajaq (par Candice Hopkins), Sebastián Calfuqueo (par Léuli Eshraghi), Solange Pessoa (par Liz Munsell), Tabita Rezaire et Yussef Agbo-Ola (par Daria de Beauvais), Thu-Van Tran (par Daria de Beauvais) et Judy Watson (par Hetti Perkins) ainsi que les textes de Mylène Ferrand sur Megan Cope et de Katrina Lewis, Natasha Lewis et Elizabeth A. Povinelli à propos du Karrabing Film Collective ; des essais d'Emanuele Coccia, Arturo Escobar, Léuli Eshraghi, Béatrice Josse, Ariel Salleh, ainsi qu'une conversation entre Barbara Glowczewski et Elizabeth A. Povinelli. Et aussi : une contribution textuelle et visuelle d'Hélène Bertin et César Chevalier, des essais de Pip Wallis sur l'oeuvre de Mimosa Echard, de Patrick Chamoiseau sur le travail de Laura Henno, d'Adélaïde Blanc sur le Jardin aux habitant·e·s de Robert Milin, des poèmes de Jeanine Leane en lien avec l'exposition de Jonathan Jones, ainsi que des interviews d'Aïcha Snoussi (par Cédric Fauq) et d'Etel Adnan et Hala Wardé (par Yves Michaud) à propos du projet A Roof for Silence.

04/2022

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Roman d'amour, roman sentiment

Là où mon coeur te retrouvera... T1. Pour le meilleur. Pour le pire. ( Romance médiéval fantasy )

Si on lui avait dit il y a quelques mois que son avenir allait être bouleversé de la sorte, elle ne l'aurait jamais cru. Tandis qu'elle s'avançait vers l'autel dans sa robe conçue spécialement pour ce mariage, Aélis repensait à tout ce qui l'avait conduite vers cet homme qui l'attendait et devant lequel elle allait devoir dire oui. A vrai dire, elle cherchait encore où se trouvait la folie de cette entreprise. Hormis cette obligation orchestrée par le Roi lui-même, il n'y avait rien qui aurait pu la pousser dans les bras de celui qui lui tournait le dos au bout de cette allée. Honnêtement, qui pourrait vouloir épouser l'homme le plus craint de la contrée, le duc Callum A. Callistar ? Le chevalier au nombre de faits de guerre le plus impressionnant, mais aussi ayant fait couler des rivières de sang derrière lui au point d'être surnommé par ceux qui l'ont croisé le Chevalier de Sang. On le dit sans pitié, sans une once de compassion. Il décapite, transperce, étripe, égorge avec ses troupes au nom du Roi Mildegarde, régnant sur le royaume d'Avéna depuis plus de deux décennies. Il est son fidèle bras droit. Sa lame à travers le royaume. Si le Roi continue de garder son séant sur son trône, c'est grâce à cet homme qui lui permet de conserver aussi bien ses terres que d'en conquérir de nouvelles. Et la voilà donc promise à ce guerrier implacable ! La voilà donc sur le point de devenir Duchesse des Terres d'Althéa, son fief, seule et loin des siens. La voilà, commençant une nouvelle vie. Une vie dont elle n'aurait jamais pu en soupçonner les rebondissements auxquels elle a eu à faire face depuis son arrivée... Note auteur : A tous ceux qui adorent les histoires en fantasy où l'héroïne est entourée de chevaliers valeureux toujours présents pour la servir. Pour toi qui a été transporté par des animes/mangas tels que Yona Princesse de l'aube, Saint Seiya ou encore Sailor Moon. Parce que tu es peut-être, comme moi, fan des webtoons, Like wind on a dry branch, Under the oak tree, L'impératrice remariée, Béatrice ou Père, je ne veux pas me marier. A tous ceux qui ont maté 500 fois La caverne de la rose d'or à la TV... Je te dédie cette saga.

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Philosophie

Cent millions d'orgasmes. Essai sur la pornographie

La pornographie constituera l'un des objets les plus invasifs des réglementations morales du futur. C'est un objet anomique. Aux positions naïves (Michela Marzano) et aux reconstructions puristes (Rae Langton, Catharine MacKinnon) et relativistes (Marcha C. Nusshaum, Ruwen Ogien, Linda Williams), il faut donc opposer le sens le plus authentique de la relation pornographique, à savoir : le sens d'un corps opprimé qui, pourtant, écrit (Alessia J. Magliacane) et, de quelque façon, se resymbolise dans un cri (Patrick Pat" Califia) ou se desymbolise dans un fantasme (Eugénie Lcmoine-Luccioni). Le corps opprimé, donc, pornographiquement écrit, et crie. Le corps, il écrit son nom sur le Moi-peau, en condensant les relations techniques de savoir qui relient les déterminations du Dasein dans le-monde-de-la-vie. La pornographie est donc la technique herméneutique du corps... à l'âge de sa reproductibilité technique. A savoir : à l'époque de la génitalité. Le rapport sexuel n'est pas forcement pornographique. (orgasme n'est pas pornographique. La jouissance n'est certainement pas pornographique. (érotisme est la maladie infantile de la pornographie, alors que la sociologie de la vie sexuelle en est la religion (un panthéon portatif, dirons-nous). L'acte (déontologique, éthique) de/du baiser, pour être ou devenir pornographique, doit révéler une dimension pratique, un faire de l'amour, à l'amour, et avec. Au statut scientifique-éthique de la psychanalyse la pornographie ajoute une dimension essentiellement pratique, un savoir-faire, une déontologie : il faut faire l'amour, il faut le faire bien !

12/2014

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Romans de terroir

La vagabonde de Saint-Ours

Les quelques coups à la porte d'entrée ne mettent pas seulement un terme à une veillée qui s'annonçait tranquille à la ferme des Marcillac, ils vont aussi bouleverser la vie de Marinette, la benjamine de la famille. Car celui qui se présente n'est autre que le voisin Charles Aurelle, venu négocier avec le père de Marinette la main de cette dernière pour son fils Maximilien. Pour la jeune fille, pas question de s'unir avec ce garçon fruste et bagarreur, même s'il est l'unique héritier d'un important domaine. Face à l'inflexibilité de son père, Marinette décide de prendre la fuite. Vers quel destin ? "Partir ! Il n'y a pas d'autre moyen, il faut que je m'évade d'ici. Oui, que je parte !" Sans remords, sans véritable but, la tête vide, sans même un soupçon de rancoeur, elle allait d'un pas vif sur le sentier en butant du soulier sur les cailloux. Elle marcha ainsi longtemps, jusqu'à ce que l'essoufflement la contraignît à une pause, juste à l'orée du bois des Charots. Hors d'haleine, elle lâcha la bride de son sac et s'adossa à un tronc tout en laissant son regard s'attarder sur le chemin parcouru. Bien qu'étant née ici, elle n'aurait su dire, de nuit et malgré l'éclat de la pleine lune, où se situait exactement Chabassière... Que lui importait, d'ailleurs, alors qu'elle ne souhaitait qu'une chose : ne jamais y remettre les pieds !

09/2017

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Religion jeunesse

Avec Turenne

Henri de la Tour d'Auvergne naît fils d'un maréchal de France calviniste d'Henri IV. Il est éduqué dans la forteresse familiale de Sedan avec toute la rigueur qu'impose la religion réformée. Le jeune Henri est d'illustre descendance et rêve de hauts faits d'armes. Cadet d'une famille souveraine,son rang lui impose la carrière militaire. Cependant, l'enfant est de santé fragile. Refusant de s'apitoyer sur lui-même, il s'entraîne à s'endurcir pour être capable de devenir soldat et servir ainsi la France. C'est un jeune adolescent, tout juste orphelin, qui découvre les champs de bataille. Il rejoint en effet l'armée de son oncle, le prince de Nassau, qui dirige la lutte des Pays-Bas contre les espagnols. Là encore, l'exigence calviniste fait de lui tout d'abord un simple soldat. Puis le jeune vicomte lève un régiment d'infanterie... à l'âge de 14 ans ! C'est le début d'une carrière brillante de stratège et chef de guerre, entre Fronde et fidélité à la France, qui s'achève à sa mort sur le champ de bataille. S'il sert Richelieu qui l'admire pour sa valeur militaire et sa loyauté, il s'oppose un temps à Mazarin aux côtés des grandes familles frondeuses du pays. Après la mort de sa femme, son amitié avec Bossuet l'amène à une action audacieuse d'un autre ordre : il fait le choix d'entrer dans la religion catholique. C'est lors d'une campagne militaire, qu'un boulet de canon achève la trajectoire glorieuse de Turenne, l'un des meilleurs généraux de Louis XIII puis de Louis XIV.

11/2019

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Histoire de France

Au Stalag XA. Textes et correspondance du représentant des Français prisonniers, protecteur et ami d'Althusser (1939-1945)

Après la guerre, Robert Daël écrira " qu'il était mort à vingt ans, en septembre, entre les deux guerres, en devenant militaire. Et que depuis, pour lui, tout n'avait été que rêve ". Mort symbolique certes, en septembre 1937, constituée en fait d'un cheminement coupé de ruptures dont rendent compte les textes et correspondances ici réunis. La vague surgie de la défaite balaye ce jeune nationaliste sympathisant de l'Action française jusqu'en Prusse orientale avant de le ramener au Stalag XA à Schleswig, au nord de l'Allemagne. Au départ, c'est un maréchaliste atypique dépourvu de deux marqueurs caractéristiques : l'antigaullisme et l'anticommunisme Mais ses certitudes se lézardent avant de s'effondrer lorsque survient le point de rupture qui, contemporain du retour au pouvoir de Laval, entraînera sa démission du groupement " Au service du Maréchal e. C'est cette évolution dans le parcours politique de Robert Daël qui sera à l'origine de son élection triomphale comme " homme de confiance principal u au camp. Très vite, il s'adjoindra Louis Althusser, tout jeune prisonnier qu'il prendra de ce fait sous sa protection. Mais cette fonction de Robert Daël reste ambiguë. En effet, élu et donc à ce titre représentant des prisonniers, il est aussi inévitablement celui des autorités de Vichy. Las de concilier l'inconciliable, il finit par démissionner. Althusser le suivra dans ce retrait et leur amitié durera jusqu'à la mort. En janvier 1945, aidé en cela par la déliquescence ultime de la censure allemande, il ira jusqu'à brosser enfin, devant les camarades, une fresque historique qui s'achève sur une déclaration d'espérance... en de Gaulle. La boucle est bouclée.

06/2019

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Histoire de France

La fin de la 3ème République (10 juillet 1940)

En mai 1968 paraît La Fin de la IIIE République d'Emmanuel Berl. Témoin privilégié des semaines qui vont de l'attaque allemande du 10 mai 1940 à l'avènement du régime de Vichy, Berl met son talent d'écrivain au service de ses exceptionnelles connaissances du monde politique pour restituer ces moments qui virent le désastre militaire de la France et la disparition de la République. Partisan des accords de Munich, hostile à la déclaration de guerre en 1939, Berl est appelé dans l'entourage du maréchal Pétain devenu chef du gouvernement. Il quittera Vichy dès le 25 juillet, mais aura eu le temps d'écrire deux des discours prononcés par Pétain entre la demande d'armistice à l'Allemagne et la fin de la IIIE République, le 10 juillet 1940. Qui ne connaît ces formules qui firent les beaux jours de la propagande vichyssoise, avant de figurer dans tous les livres d'histoire : "Je hais les mensonges qui vous ont fait tant de mal" et "La terre, elle, ne ment pas" ? Réédité dans la collection "Témoins" , l'ouvrage de Berl est accompagné d'un dossier destiné à le replacer dans le cours de son oeuvre comme dans son contexte, et à montrer comment il fut accueilli en 1968, époque de réflexion politique bouillonnante, où l'historiographie de Vichy n'était pas encore nourrie d'archives. "Chez Berl, ce n'est pas l'intelligence seule qui parle, c'est aussi le sentiment, celui d'un homme qui ne connaît pas la haine" , écrit dans sa préface Bernard de Fallois, qui fut l'ami de Berl, avant d'être l'éditeur de ses Essais.

05/1968

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Sciences historiques

Massu

Jacques Massu, c'est d'abord une " gueule ". Qu'il la ferme ou qu'il l'ouvre, elle ne passe jamais inaperçue. Mais quel roman que sa vie ! A trente-deux ans, le saint-cyrien déjà en poste en Afrique est saisi par l'histoire : dès juin 1940, de Gaulle devient le dieu, et Leclerc bientôt son prophète. En mars 1941, il est avec le futur maréchal de ceux qui prêtent le serment de Koufra. C'est cela, Massu : un engagement toujours généreux, parfois irréfléchi, qui le conduit ensuite en Indochine, à Suez, et enfin à Alger. C'est alors que le destin le prend par l'épaule : le pouvoir politique s'en remet à la 10e division parachutiste et à son chef pour maintenir l'ordre. Massu, de janvier à septembre 1957, gagne la bataille d'Alger. Mais à quel prix ? La torture, à l'oeuvre bien avant lui, devient une pratique systématique. Massu ne l'a jamais vraiment niée, tout en la minimisant. En 1990, il en a exprimé un profond regret. Car Jacques Massu, l'auteur le montre bien, est un homme, et un chrétien. Son dernier fait d'armes est d'ordre moral : en mai 1968, commandant en chef en Allemagne, il regonfle son vieux chef de Gaulle. Ainsi Massu grogne, Massu s'insurge, Massu se soumet : c'est un soldat, le dernier grand acteur de la Seconde Guerre mondiale, des conflits coloniaux et de l'épopée gaulliste. Biographe accompli, Pierre Pellissier a retracé le destin de plusieurs personnages controversés dont Robert Brasillach et Salan. Il est également l'auteur de La Bataille d'Alger et de Diên Biên Phu.

03/2018

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Littérature française

Contes immoraux du XVIIIe siècle

Ce n'est pas la faute à Voltaire ni la faute à Rousseau si l'on s'amuse à voir, au XVIIIe siècle, de pauvres amants éconduits, de tristes maris cocufiés et autant d'épouses infidèles... Le coupable, c'est La Fontaine, le grand fabuliste qui, à ses heures perdues, inventa le conte immoral. En vers puis en prose, on rit du malheur de ceux qui, à la campagne ou à la ville, dans les humbles chaumières comme dans les plus somptueux palais, se croient forts, pensent pouvoir résister à l'appel de la chair et finalement capitulent. C'est immoral mais tellement drôle. Après les paysans et les bourgeoises, c'est au tour des fées et des génies de laisser libre cours à leurs fantasmes, de transformer les hommes en sofa, en baignoire ou en bidet, en ananas ou en jonc, et leurs palais en véritables lieux de perdition. Enfin viendra l'heure du diable, le grand complice des débauchés. La forme des histoires change mais l'esprit reste le même : poésies grivoises en vers, féeries licencieuses en prose ou récits mixtes de la fin du siècle, les quatre-vingts contes ici rassemblés sont tous des contes à rire. Cette anthologie propose de partir à la découverte d'un genre inconnu, ignoré des histoires littéraires et d'une étonnante variété, entre prose et poésie, vraisemblance et merveilleux, longueur et brièveté, immoralisme et amoralisme. On y croise de talentueux raconteurs d'histoires : malicieux versificateurs (Grécourt, Piron, Vergier), ingénieux affabulateurs (Bret, Chevrier, Fougeret de Monbron, Senneterre) et audacieux conteurs (Nerciat, Ligne, Maréchal, Sade). Tous ont contribué à faire du conte immoral une catégorie majeure de la littérature du XVIIIe siècle.

01/2010

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Ethnologie

Une vie à crédit. Ethnogaphie avant basculement des mondes Tome 1, Immersion

Franck Lombard est un jeune homme inséré socialement et professionnellement qui s'agite dans un monde qui change dans les années 1986 à 1990. Les pays du bloc soviétique à l'Est de l'Europe commencent à s'affranchir de la tutelle communiste, la mort du maréchal Tito tiraille la Yougoslavie, bientôt l'Irak en envahissant le Koweït entraîne une réaction internationale d'ampleur. En France, sous les années Mitterrand, dans les quartiers populaires devenus des quartiers sensibles, de nouveaux problèmes de violences apparaissent, visibles dans l'Ecole de la République qui peine à se réformer. La crise n'est pas qu'économique et sociale. Elle touche d'autres registres, culturels, identitaires, religieux, civiques. Dans ce monde qui bouge, Franck Lombard cherche un sens à sa vie. Mais que cherche-t-il au juste à travers la consommation de produits toxiques ? A travers des sports exigeants ? A travers des voyages en fourgon ? A travers la littérature ? L'auteur convie son lecteur à des voyages aux confins de l'Europe, jusqu'aux frontières du Moyen-Orient, pour faire comprendre ce monde en mouvement, cette histoire et cette géographie complexes. Il montre que les crises individuelles comme celles de Franck Lombard sont en connexion avec les enjeux sociaux et qu'il n'est pas d'équilibre pour l'individu s'il ne répond pas aux questions existentielles majeures tout en s'inscrivant dans son époque et son temps. L'auteur interroge une période de l'histoire récente aujourd'hui mythifiée et durant laquelle pourtant peu de réponses sociales ont été produites par rapport aux enjeux. Le monde change et Franck Lombard s'y adapte.

12/2017

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Ethnologie

Une vie à crédit. Ethnogaphie avant basculement des mondes Tome 2, Au coeur du monde

Franck Lombard est un jeune homme inséré socialement et professionnellement qui s'agite dans un monde qui change dans les années 1986 à 1990. Les pays du bloc soviétique à l'Est de l'Europe commencent à s'affranchir de la tutelle communiste, la mort du maréchal Tito tiraille la Yougoslavie, bientôt l'Irak en envahissant le Koweït entraîne une réaction internationale d'ampleur. En France, sous les années Mitterrand, dans les quartiers populaires devenus des quartiers sensibles, de nouveaux problèmes de violences apparaissent, visibles dans l'Ecole de la République qui peine à se réformer. La crise n'est pas qu'économique et sociale. Elle touche d'autres registres, culturels, identitaires, religieux, civiques. Dans ce monde qui bouge, Franck Lombard cherche un sens à sa vie. Mais que cherche-t-il au juste à travers la consommation de produits toxiques ? A travers des sports exigeants ? A travers des voyages en fourgon ? A travers la littérature ? L'auteur convie son lecteur à des voyages aux confins de l'Europe, jusqu'aux frontières du Moyen-Orient, pour faire comprendre ce monde en mouvement, cette histoire et cette géographie complexes. Il montre que les crises individuelles comme celles de Franck Lombard sont en connexion avec les enjeux sociaux et qu'il n'est pas d'équilibre pour l'individu s'il ne répond pas aux questions existentielles majeures tout en s'inscrivant dans son époque et son temps. L'auteur interroge une période de l'histoire récente aujourd'hui mythifiée et durant laquelle pourtant peu de réponses sociales ont été produites par rapport aux enjeux. Le monde change et Franck Lombard s'y adapte.

12/2017

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Ethnologie

Une vie à crédit. Ethnographie avant basculement des mondes Tome 3, Le virage du monde

Franck Lombard est un jeune homme inséré socialement et professionnellement qui s'agite dans un monde qui change dans les années 1986 à 1990. Les pays du bloc soviétique à l'Est de l'Europe commencent à s'affranchir de la tutelle communiste, la mort du maréchal Tito tiraille la Yougoslavie, bientôt l'Irak en envahissant le Koweït entraîne une réaction internationale d'ampleur. En France, sous les années Mitterrand, dans les quartiers populaires devenus des quartiers sensibles, de nouveaux problèmes de violences apparaissent, visibles dans l'Ecole de la République qui peine à se réformer. La crise n'est pas qu'économique et sociale. Elle touche d'autres registres, culturels, identitaires, religieux, civiques. Dans ce monde qui bouge, Franck Lombard cherche un sens à sa vie. Mais que cherche-t-il au juste à travers la consommation de produits toxiques ? A travers des sports exigeants ? A travers des voyages en fourgon ? A travers la littérature ? L'auteur convie son lecteur à des voyages aux confins de l'Europe, jusqu'aux frontières du Moyen-Orient, pour faire comprendre ce monde en mouvement, cette histoire et cette géographie complexes. Il montre que les crises individuelles comme celles de Franck Lombard sont en connexion avec les enjeux sociaux et qu'il n'est pas d'équilibre pour l'individu s'il ne répond pas aux questions existentielles majeures tout en s'inscrivant dans son époque et son temps. L'auteur interroge une période de l'histoire récente aujourd'hui mythifiée et durant laquelle pourtant peu de réponses sociales ont été produites par rapport aux enjeux. Le monde change et Franck Lombard s'y adapte.

12/2017

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Histoire internationale

Beria. Chef de la police secrète stalinienne

Dans l'ombre de Staline, Beria fut pendant quinze ans le chef de la police secrète soviétique et d'un réseau d'espionnage à l'échelle mondiale. Commandant en chef du NKVD, censeur de la presse et de la culture, ministre de l'Intérieur, administrateur des camps, maréchal de l'URSS, vice-président du conseil des ministres, Beria fut le véritable numéro 2 du régime, redouté même par ses pairs. Originaire de Géorgie, il intègre au début des années 1920 la Tcheka, première police politique d'Union soviétique. En 1926, il dirige la répression du mouvement nationaliste géorgien, s'attirant ses premières distinctions. Dans les années 1930, il prend le contrôle du Parti communiste géorgien. C'est déjà l'homme de confiance de Staline et l'organisateur des purges d'avant-guerre. A partir de 1938, il prend la direction du NKVD, la police politique préfigurant le KGB, et il y fait régner la terreur. Il est responsable des arrestations et de l'élimination des opposants. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Beria est l'instigateur des massacres de Katyn, et de déportations massives. Grâce aux renseignements glanés par ses services en Occident à partir de 1942, il initie le programme nucléaire soviétique. Haï par ses collègues, Beria est arrêté peu après la mort de Staline. Accusé de complot et d'espionnage, il est exécuté dans des circonstances troubles. Historien américain d'origine polonaise et spécialiste du système soviétique, Thaddeus Wittlin est le premier biographe du sulfureux Beria. Son ouvre est le résultat de plus de six années de recherche de part et d'autre du rideau de fer.

02/2014

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Droit

L'encadrement juridique de l'éducation au Congo-Kinshasa (1885-1986). De l'initiative des missionnaires à la prise en charge par l'Etat

Si l'instruction scolaire semble un acquis de la plupart des sociétés contemporaines, elle n'en demeure pas moins le fruit d'une très lente évolution comme ce fut le cas dans l'actuelle République démocratique du Congo pendant un siècle. Lors de la période coloniale - de la création de l'état du Congo en 1885 par la conférence de Berlin jusqu'à l'indépendance obtenue en 1960 - la fonction de l'enseignement a été confiée par le pouvoir essentiellement aux missions catholiques belges avec la vision utilitariste de former des auxiliaires de l'administration et des ouvriers aux fins d'exploitation de la colonie. Sur le plan juridique, cet objectif apparaît de façon sous-jacente dans le concordat de 1906, la réglementation des études de 1924 et la réforme scolaire de 1948. Malgré l'élan réformateur impulsé par le parti socio-libéral belge après la Seconde Guerre mondiale, l'école coloniale a peiné à promouvoir une élite locale avec comme conséquence le chaos sanglant des cinq premières années de l'indépendance, à attribuer en grande partie à l'impréparation des Congolais à assumer de hautes responsabilités politiques. Le modèle social hérité du passé colonial étant considéré comme aliénant, le Président Mobutu a étatisé les écoles en décembre 1974 en opposition à la hiérarchie catholique, déclenchant ainsi une grave crise qui fut apaisée par la signature d'un accord en 1977 permettant la rétrocession des réseaux scolaires à leurs anciens administrateurs. Puis, une loi portant régime général applicable à l'enseignement national a été promulguée le 22 septembre 1986, marquée par le souci d'une austérité budgétaire nécessitée par la politique économique désastreuse de zaïrianisation du Maréchal-Président.

02/2018

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Cuisine

Ma vie, une affaire de cuisine

Ambassadeur de la cuisine de la mer, taquinant le turbot, la sole et le requin, promoteur des coquillages et des crustacés, hissé au firmament de la gastronomie française à la force des casseroles, Jacques Le Divellec domine en maître queux l'esplanade des Invalides à Paris. A l'occasion de ses soixante-dix ans, le chef a accepté de raconter sa vie. Et quelle vie ! Du grand-père, né en 1848 sous Louis-Philippe, à la mère, cordon bleu fin et délicat, qui fait du poisson sa spécialité, et au père, bistrotier dans les Halles, Jacques a de qui tenir. On le suit à l'école hôtelière, au Grand Véfour aux côtés de Raymond Oliver, dans l'hôtel particulier du maréchal Juin, puis à La Rochelle, sur les terres familiales, des bords de la Seine aux rives des mers du Sud : une existence qui ne manque ni de piquant, ni d'émotion, où l'humour le dispute à la grivoiserie, où les papilles sont toujours en éveil, d'un homard à la presse à un foie gras aux langoustines... La table du Grand Jacques est celle des voyages et des anecdotes, où se bousculent Fernand Raynaud, Johnny Hallyday, Rostropovitch et Robert Mitchum, ou encore François Mitterrand, Edouard Balladur et Bernard Tapie. Tout ici est affaire de gourmandise, de fourneaux, de tours de main, de recettes distillées au coin des confessions. Mais cette " affaire de cuisine " est surtout une leçon de vie, qui nous parle d'un temps où l'acharnement au travail, la passion du savoir transmis, la force de la sagesse populaire conféraient à la perfection artisanale la puissance et la beauté du grand art.

09/2002

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Récits de voyage

Les jardiniers de salonique. Voyage dans les Balkans sur les traces des Poilus d'Orient

C'est en compagnie d'un cheval et d'un mulet que le journaliste Emmanuel Hecht et le diplomate Emmanuel Rimbert partent sur les traces des soldats du Front d'Orient, ces Poilus de 14-18 oubliés, à des milliers de kilomètres des batailles de la Marne et de la Somme, sur les routes de Bitola, de Monastir, jusqu'à Salonique. Sous leurs pieds reposent les soldats que Clemenceau avait appelé " les jardiniers de Salonique ", qui poursuivirent la guerre cinq mois de plus que leurs camarades. Jouets des plans d'états-majors, ils ont été les héros anonymes du Front d'Orient. En France, aujourd'hui encore, ils le sont toujours. La Grande Guerre a éclaté ici, dans les Balkans, avec l'attentat de Sarajevo et l'assassinat de l'archiduc autrichien François-Ferdinand, le 28 juin 1914. Elle s'y est terminée en 1923, avec l'implosion du califat d'Istanbul et le délitement de l'empire Ottoman. Près de cinq ans après la fin des hostilités en France. C'est à la fois un hommage littéraire et historique que les deux marcheurs ont voulu rendre, en se livrant à une réflexion sur l'exil, en faisant découvrir cette région méconnue des Balkans, pourtant la poudrière des guerres européennes. On y croise les figures mythiques du Capitaine Conan, le personnage de Roger Vercel, qui inspira le film de Bertrand Tavernier. Ou la figure oubliée du maréchal Franchet d'Esperey. Les amoureux de Patrick Leigh Fermor, l'auteur du mythique Le Temps des offrandes, se régaleront de ce voyage au Finistère de l'Europe !

11/2022

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Cinéma

Quand j'ai commencé à broder, les haricots avaient encore des fils

S'il existe autant de spécialités journalistiques que d'activités humaines, je ne distingue que deux catégories de confrères : ceux qui recueillent l'opinion d'interlocuteurs qu'ils estiment plus qualifiés qu'eux, et ceux auxquels on offre le grand luxe de ne donner que leur avis et lui seul. Après des débuts chez les premiers, j'ai rejoint depuis plus d'un demi-siècle les seconds. Quand j'ai commencé à broder sur l'actualité, les haricots verts avaient encore des fils, les plateformes ne se situaient qu'à l'arrière des autobus et pas sur Internet, les gens qui monologuaient dans la rue ne connaissaient pas le téléphone portable. La chronique a été mon bâton de maréchal. De 1983 à 2019, j'ai tenté, alors que je n'ai jamais touché un ballon rond de ma vie, de rebondir chaque semaine dans la tribune privilégiée que m'offrait Le Figaro Magazine. J'ai surfé, sans plus d'expérience sportive, sur les chambardements politiques, sur les phénomènes de société, sur les vrais talents et sur les fausses gloires. A aucun moment, je n'ai manqué de matière première. Souvent, le choix était délicat entre tourner en ridicule les gouvernants et sublimer le dérisoire. Je me suis efforcé d'accorder la priorité aux contemporains les plus imaginatifs ou les moins futés en ratissant très large dans les univers des affaires et de la culture. Au total, des centaines de chroniques remplissant trois mille pages dont j'ai sélectionné la quintessence et qui doivent à l'attention des lecteurs et au courrier qu'ils m'ont adressé autant qu'à mon inspiration. Un grand merci !

10/2019

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Droit

LA MORT DU ROI. Essai d'ethnographie politique comparée

Personne ne saura jamais ce qui s'est passé dans la tête et le cœur des Français le 8 janvier 1996, à l'annonce de la mort de François Mitterrand. Mais on a vu - dans le psychodrame national, dans la double cérémonie de Notre-Dame et de Jarnac - refleurir avec abondance la métaphore historique des " deux corps du roi ". Fallait-il la prendre au pied de la lettre ou à tout le moins la prendre au sérieux ? C'est, en somme, le sujet même de ce livre, sorti d'un séminaire tenu au chaud dans le cadre de l'Ecole des hautes études en sciences sociales. De la réponse qu'on donnera à cette question dépend l'idée qu'on se fera du pouvoir et de son dépositaire dans le monde contemporain. Le sous-titre du livre dit assez sa méthode. Fondée sur l'étude structurelle de la mort de l'ancien président de la République, la comparaison s'imposait avec le passé : la Révolution française, de la mort de Louis XVI à celle de Marat ; la IIIe République, où se met en place le cérémonial national autour de la mort de Gambetta, de Félix Faure, des funérailles du maréchal Foch. Et la comparaison dans l'espace avec des chefs d'Etats de statuts divers - de la " canonisation " de Lénine à l'héroïsation de Kennedy, de la mort annoncée de Franco à celle, inattendue et télévisuelle, du Brésilien Neves - permettait de distinguer entre ce qui, dans cette affaire, peut passer pour une constante de l'époque et ce qui relève de la spécificité française ou de la nature sacrée du pouvoir.

11/1999

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Romans graphiques

Ces jours qui disparaissent

Une course poursuite contre le temps perdu... Que feriez-vous si d'un coup vous vous aperceviez que vous ne vivez plus qu'un jour sur deux ? C'est ce qui arrive à Lubin Maréchal, un jeune homme d'une vingtaine d'années qui, sans qu'il n'en ait le moindre souvenir, se réveille chaque matin alors qu'un jour entier vient de s'écouler. Il découvre alors que pendant ces absences, une autre personnalité prend possession de son corps. Un autre lui-même avec un caractère bien différent du sien, menant une vie qui n'a rien à voir. Pour organiser cette cohabitation corporelle et temporelle, Lubin se met en tête de communiquer avec son "autre", par caméra interposée. Mais petit à petit, l'alter ego prend le dessus et possède le corps de Lubin de plus en plus longtemps, ce dernier s'évaporant progressivement dans le temps... Qui sait combien de jours il lui reste à vivre avant de disparaître totalement ? Au-delà d'un récit fantastique totalement prenant, Ces Jours qui disparaissent, roman graphique en couleurs de 200 pages à la personnalité très marquée, pose des questions fortes sur l'identité, la dualité de l'être et le rapport entre le corps et l'esprit. Tout du long, le lecteur se demande si Lubin disparait vraiment ou s'il est atteint de schizophrénie. Évidemment, le jeune et talentueux Timothé Le Boucher, qui signe ici son troisième ouvrage, se garde bien d'y répondre... Et si ce personnage qui en chasse un autre était tout simplement l'homme adulte qui, petit à petit, chasse l'enfant qui est en lui ?

09/2017