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Critique littéraire

Discours sur l'universalité de la langue française. Précédé de La Langue humaine

Antoine Rivarol (1753-1801), dit le comte de Rivarol, est surtout connu aujourd'hui pour son opposition farouche à la Révolution qui le contraignit à l'exil, et pour son esprit léger, caustique, brillant qui fit de lui une gloire des salons européens. Burke l'appela le "Tacite de la révolution" et Voltaire affirma qu'il était "le Français par excellence". Ses bons mots ont fait florès dans tous les dictionnaires de citations. Mais il est une autre facette de son personnage qui mérite davantage attention : son goût passionné pour les langues (il traduisit L'Enfer du Dante) et singulièrement la langue française dont il forma le projet de rédiger un grand dictionnaire dont il publia à Hambourg, en 1797, le Discours préliminaire. Il avait écrit également un brillant essai, le Discours sur l'universalité de la langue française, couronné quatorze ans plus tôt, en 1783, par le prix de l'Académie royale des Sciences et Belles Lettres de Berlin et qui lui valu une immense notoriété. C'est ce texte qui est ici reproduit dans son édition de 1784 ou 97 ?. Rivarol, après avoir examiné les différentes langues européennes (l'allemand "trop guttural et encombré de dialectes", l'espagnol dont "la simplicité de la pensée se perd dans la longueur des mots", l'italien qui "se traîne avec trop de lenteur", l'anglais qui "se sent trop de l'isolement du peuple et de l'écrivain") conclut à une supériorité de la langue française de par sa proximité avec la structure même de la pensée rationnelle qui lui permet ainsi de prétendre à l'universalité : "Ce qui distingue notre langue des langues anciennes et modernes, c'est l'ordre et la construction de la phrase. Cet ordre doit toujours être direct et nécessairement clair. Le français nomme d'abord le sujet du discours, ensuite le verbe qui est l'action, et enfin l'objet de cette action : voilà la logique naturelle à tous les hommes ; - voilà ce qui constitue le sens commun. Or cet ordre, si favorable, si nécessaire au raisonnement, est presque toujours contraire aux sensations, qui nomment le premier l'objet qui frappe le premier. C'est pourquoi tous les peuples, abandonnant l'ordre direct, ont eu recours aux tournures plus ou moins hardies, selon que leurs sensations ou l'harmonie des mots l'exigeaient ; et l'inversion a prévalu sur la terre, parce que l'homme est plus impérieusement gouverné par les passions que par la raison...". Dans une certaine mesure, et pour le dire d'une façon moderne, Rivarol aurait posé les prémisses des avancées récentes de la réflexion sur le rapport entre le langage et la pensée, à savoir l'étroite dépendance entre structure de la langue et structure de la pensée, loin de la théorie instrumentaliste du langage qui prévalaient à l'époque où Rivarol écrivit son essai.

02/2013

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Pléiades

Histoire de ma vie. Volume 1

Vénitien, beau parleur, imposteur, séducteur, homme de lettres, Casanova est apparemment l'une de ces figures d'aventuriers qui traversent le XVIIIe siècle. Voyageur infatigable, parfois pourchassé par la police, il franchit les frontières, change d'apparence selon les circonstances, et même de nom : Eupolemo Pantaxeno, Paralis lorsqu'il pratique l'occultisme et la magie, M de Farussi lors de son voyage en Russie, Antonio Pratolini lorsqu'il devient "mouchard" au service des inquisiteurs de Venise, ceux-là mêmes qui l'emprisonnent sous les Plombs, ou encore chevalier de Seingalt, titre dont il signe l'Histoire de ma vie. Sa dernière aventure - celle qui le rend à jamais mémorable - est en effet l'écriture de ses mémoires, kaléidoscope offrant le portrait fragmenté de l'homme "le plus vivant de tous les vivants" (Zweig). Né dans la ville du théâtre et du carnaval, fils de comédien, Casanova s'y fait le metteur en scène de sa propre vie. Dans un français teinté d'italien, langue chatoyante dans laquelle il voyait la "physionomie" propre de son style, il y exhorte à un hédonisme jouisseur. À sa mort, il laisse un manuscrit de quelque 3 700 feuillets. Acquis en 1821 par l'éditeur F-A Brockhaus, celui-ci sera jugé scandaleux ou, à tout le moins, impubliable en l'état, et ne sera livré au public qu'une fois traduit, révisé, amendé. Si l'Histoire de ma vie a séduit Stendhal, Musset, Kafka, jusqu'à Cendrars qui y voyait "la véritable Encyclopédie du XVIIIe siècle", des générations de lecteurs n'ont rencontré Casanova qu'à travers le prisme déformant d'éditions tronquées. Le manuscrit autographe, désormais conservé à la Bibliothèque nationale de France, est longtemps demeuré inaccessible. Il ne fut publié qu'en 1960. Mais sa composition un peu primesautière, parfois déroutante (tomes de longueur inégale, découpage tantôt en chapitres, tantôt en fragments), toujours soucieuse pourtant de la cohérence du récit, est encore inconnue du public. Elle est ici proposée sans remaniements, pour la première fois. On en donne une transcription aussi fidèle que possible, en conservant la disposition, la ponctuation et, bien entendu, les italianismes de Casanova. Des notes de bas de page fournissent la "traduction" des mots ou des passages pouvant faire difficulté, ainsi que la version française des citations latines (ou autres) insérées dans le texte. C'est aussi en bas de page que figurent les principaux repentirs de Casanova, qui portent témoignage de son travail d'écrivain et livrent, parfois, le fond de sa pensée. Il s'agissait, en somme, de respecter une oeuvre longtemps malmenée. On espère par là renouveler l'image de Casanova : au-delà des représentations mythiques qui firent sa fortune, montrer le témoin précieux, extraordinairement vivant, de son siècle, l'intellectuel pénétré de la pensée des Anciens comme de celle de son temps, l'écrivain nourri de littérature, l'éblouissant conteur.

03/2013

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Musique, danse

American Rock Trip

Encore un livre sur le rock ? Pire : un livre sur les musées du rock, et par capillarité sur les musées du blues, de la soul et de la country music. Les Américains n'ont pas de grottes de Lascaux, ni de Chapelle Sixtine mais au beau milieu du XXe siècle ils ont inventé le rock'n'roll et depuis quelques années ils développent un art bien à eux : accommoder leurs reliques en les exposant sous des vitrines. Aussi peu rock'n'roll soit-il, l'arsenal muséal constitue aujourd'hui l'étape ultime du processus de sacralisation des mythologies populaires. Exit une certaine tradition muséale à l'européenne : au pays du rock'n'roll où Elvis Presley est le King, on confère le statut de trésor national à un pied de micro, une paire de santiags ou une brosse à cheveux. Cette patrimonialisation à tout crin peut s'apparenter à " une réaction névrotique devant le vide des souvenirs " (Umberto Eco) - elle révèle en tout cas la place qu'ont prise ces musiques dans la vie de tout un chacun. American Rock Trip est le résultat d'une véritable enquête de terrain menée par un auteur qui, par ailleurs, travaille lui-même dans le plus grand musée du monde (le Louvre). 12 000 kilomètres parcourus pied au plancher, 6 semaines de voyage pour visiter une cinquantaine de lieux et aller à la découverte de musées, de cabinets de curiosités pop et autres singularités locales : du cabanon où a grandi Muddy Waters aux pierres tombales de Robert Johnson, en passant par la chambre à coucher de Britney Spears, l'enfer de Jerry Lee Lewis, les combinaisons luminescentes de Daft Punk, la machine à raffermir les fesses de Dolly Parton, les dessins de Jimi Hendrix, le singe de Michael Jackson, le bunker du plus grand fan au monde d'ElvisPresley, le " Louvre du rock'n'roll " à Cleveland - and so on... American Rock Trip s'ouvre avec une carte du parcours effectué et la liste des lieux visités avec leurs coordonnées (ce qui fait aussi de l'ouvrage un guide pratique à destination des touristes), puis l'ouvrage se divise en trente-trois courts chapitres qui articulent descriptions des lieux visités, analyses de leur fonctionnement symbolique, impressions de fans, témoignages de stars, citations de spécialistes, regards d'artistes contemporains... avec un casting de personnages hauts en couleur rencontrés en cours de route à Seattle, Los Angeles, Las Vegas, Phoenix, Chicago, Detroit, New York, en Louisiane, au Mississippi, dans le Tennessee et au Texas. Chaque chapitre est illustré, à la manière d'un scrapbook, avec notamment des photographies prises in situ - et la couverture se décline en trois versions, rendant hommage à trois monstres sacrés de la pop américaine. En jetant son dévolu sur ces musées d'un nouveau genre, American Rock Trip restitue l'attachement, universel et irrationnel, qui régit la relation entre musiciens et publics. En bref : le rock tel que vous ne l'avez jamais lu.

02/2012

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Méthodologie

Philosopher. Kit de démarrage

Depuis l'Antiquité, la philosophie est une activité essentiellement argumentative. Pour apprendre à philosopher, il ne suffit pas de connaître des notions abstraites et de se référer aux doctrines de tel ou tel penseur. Le premier savoir-faire du philosophe est la capacité d'examiner de façon critique un raisonnement, de le défendre, de le réfuter ou de l'amender. Ce manuel fournit les outils pour acquérir ce savoir-faire indispensable à la compréhension et à la pratique de la philosophie. Rosenberg invite les étudiants - et toute personne curieuse de comprendre ce que font les philosophes - à découvrir (1) en quoi consiste un argument et ce qui permet d'apprécier sa force ou sa faiblesse, (2) comment les arguments s'enchaînent dans un essai philosophique, (3) quels sont les pièges cachés qui peuvent dévaloriser une argumentation, et(4) pourquoi, comme Rosenberg le dit, "ce n'est qu'en philosophant qu'on peut devenir philosophe ". Les nombreux exemples qui accompagnent les explications assurent la bonne compréhension des sujets abordés ; les citations et casse-têtes qui complètent le volume donnent l'occasion d'exercer les compétences acquises. Par des exemples variés présentés de manière limpide, Rosenberg nous fait découvrir les questions qui font vibrer les philosophes de son acabit, la manière dont on peut jongler logiquement avec les concepts, à quoi servent les expériences de pensée, où se nichent les erreurs de raisonnement et les pièges de la raison. Produire un raisonnement juste, contrer un raisonnement défectueux, avoir une approche critique mais bienveillante, tels sont les exercices mentaux que le lecteur est amené à réaliser, sans même s'en rendre compte, en parcourant les pages de cet ouvrage qu'on pourrait dire initiatique. Le manuel de Rosenberg est à la fois accessible, agréable à parcourir et tout à fait stimulant pour l'esprit critique. A mettre entre toutes les mains ! Nicolas Gauvrit, Esprit Critique Le livre de Rosenberg vient combler une lacune dans le genre de l'introduction à la philosophie car il propose une méthode qui n'est ni historique ni notionnelle mais argumentative. La philosophie étant essentiellement une démarche argumentative, visant à défendre une thèse avec des arguments et des raisonnements, apprendre à philosopher, dans cette perspective, ce n'est pas connaître les "idées" des "grands auteurs" qui jalonnent l'histoire de la philosophie ni les " problématiques" propres à une "notion" qu'on va pouvoir recaser dans tel ou tel sujet de dissertation ; philosopher, c'est apprendre à argumenter. Il s'agit donc, comme le dit Pascal Engel en ouverture de sa préface, "d'introduire à la philosophie par l'usage de l'argument et de la critique en acte" . Je recommande donc vivement la lecture de ce livre tonique et intéressant qui n'a pas vraiment d'équivalent en France dans le domaine (pourtant saturé) des livres d'introduction à la philosophie. Henri de Monvallier, En attendant Nadeau

09/2022

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Loisirs

Deuxième tour du monde de la magie et des illusionnistes

Après avoir terminé un Tour du monde de la Magie et des Illusionnistes, plusieurs impressions me venaient à l'esprit. L'idée première lors de la rédaction de cet essai fut d'exhumer des notices biographiques de magiciens connus ou retombés dans l'oubli, de synthétiser la corporation en y ajoutant des revues, du vocabulaire propre à l'exercice, et des lieux aujourd'hui disparus. Avec le recul, le premier écueil semble avoir été celui des célébrités et du dilemme posé : ne pas les inclure, c'était la colonne vertébrale de la profession qui se disloquait, en omettre quelques-unes semblait donc pardonnable. L'esprit critique permet de corriger les lacunes indissociables à tout travail. Restait le traitement des oubliés de la scène : pourquoi citer des inconnus ? Fallait-il s'attarder sur des artistes, véritables feux follets incapables d'éclairer la scène de leur époque et donc de notre siècle ? Le choix, encore une fois discutable, fut au contraire de s'y attarder, mieux d'en explorer la voie, partant du principe que le plus anecdotique des illusionnistes mérite citation. Malheureusement ce postulat n'est guère acquis compte tenu du caractère prolixe de ce monde enchanteur. Alors ? Ce travail de recensement, devait-il finalement s'apparenter à un simple annuaire de la profession ? En guise de réponse, le choix d'un second tome s'imposa afin de ramener dans ses nouvelles pages, les protagonistes passés à travers les mailles d'un premier filet pour le moins subjectif. Un libre arbitre, toujours discutable, déterminant là encore les limites d'un territoire, où l'on notera une présence féminine supérieure au premier volume. Ce panorama de la Magie reste donc par définition inachevé, à l'image de l'histoire de l'Illusionnisme. Son but est de divertir et de venir un jour s'imbriquer dans la bibliographie très dense des recueils historiques sur la profession, même si des lecteurs analyseront cet objectif sous le prisme de l'ethnologie. Ces démarches doivent s'interpréter comme un hommage posthume et collégial rendu aux acteurs du merveilleux, réunis au fil de 1 132 notices (sur les deux tomes), pour un ultime spectacle sur lequel le rideau ne devrait jamais retomber. Avant d'entamer la lecture de ce second tome, et pour conclure ce court préambule, je me permets de vous livrer une pensée de Rodlfo (1911-1987, voir notice) qui résume parfaitement l'exigence de l'art magique : "Un artiste satisfait de lui-même n'est pas un artiste, il est mort".

06/2012

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Sciences historiques

Livre d'or de la Haute-Loire durant la Grande Guerre. Volume 2

Dans ce deuxième volume du "Livre d'or de la Haute-Loire", l'abbé Rougier a recueilli tous les articles de journaux, tous les documents relatant les actes de bravoure et parfois d'héroïsme de ces soldats morts au combat entre le 1er novembre 1914 et le 28 février 1915. Il a également fait appel aux familles pour qu'elles lui communiquent la biographie de leurs chers disparus. Second d'une famille de huit enfants, François-Marius Véron garda les troupeaux dès l'âge de huit ans pour aider ses parents. Le 5 août 1914, il partit contre l'envahisseur avec ses camarades et pays, Jacques Savoie et Alphonse Rivet, jusqu'à Sarrebourg. Le premier succomba à ses blessures le 21 août. Le second, harassé de fatigue au cours de la retraite, risquait d'être pris par les Allemands. François Véron, refusant de le laisser, le chargea sur ses épaules et le mit à l'abri des balles. Lorsqu'un shrapnell lui fractura le crâne, il fut d'abord laissé pour mort, puis, revenu à lui, il rejoignit une ambulance. Il subit trois trépanations, mais, malgré sa forte constitution, il perdit la vue et l'ouïe, et souffrit le martyre avant de décéder. Ses parents avaient pourtant cru à sa guérison quand ils vinrent lui rendre visite sur son lit d'hôpital. Ceux d'Emile Viala, sans nouvelles pendant plus d'un mois, vivaient dans l'angoisse lorsqu'ils apprirent la disparition de leur fils. Le brigadier Frédéric Vigouroux, parti au combat "plein de courage et de confiance", puis blessé à la tête par l'explosion d'un obus alors qu'il était au galop, mourut 42 heures plus tard dans les bras de son oncle, maréchal des logis. Les qualités du sous-lieutenant Reynaud le prédisposaient à un brillant avenir. Sorti de l'école de Saint-Maixent le 1er août 1914, il fut appelé au début de la guerre au 54e bataillon de chasseurs de réserve et partit courageusement à la frontière allemande. Il se distingua dans les Vosges par la prise d'une section de mitrailleuses ennemies et la reprise d'un village mais il paya de sa vie son dernier acte d'héroïsme qui lui valut une citation à l'ordre de l'armée. L'occupation immédiate du village d'Hénin-sur-Cojeul, qu'il avait défendu sans répit durant trois jours, ne permit pas de recueillir son corps. Il fut enseveli par les mains de l'ennemi sur le solde l'Artois, théâtre des exploits de ce valeureux officier dont les nombreuses lettres dénotent un amour très ardent pour son métier et pour sa patrie.

09/2014

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Critique littéraire

Pourquoi ce monde. Clarice Lispector, une biographie

Argumentée par des années de recherche, de consultation de manuscrits inédits et de correspondance privée, d’entretiens avec des proches de l’écrivaine, la biographie de Clarice Lispector par Benjamin Moser est à la fois un témoignage et un roman. Déjà traduite en portugais et publiée au Brésil, elle paraît pour la première fois en français aux éditions Des femmes-Antoinette Fouque, qui ont entrepris depuis les années 1980 de publier l’intégralité de l’œuvre de Clarice Lispector (1920-1977) et ont permis de faire connaître en France celle qui compte parmi les plus grands écrivains du xxe siècle, à l’égal de Joyce, Rilke ou Kafka. À sa mort, Clarice Lispector, bien que peu connue en Europe, était depuis longtemps devenue l’une des figures mythiques du Brésil, le « Sphinx de Rio de Janeiro », une femme qui fascinait ses compatriotes depuis son adolescence et la publication de son premier roman, Près du cœur sauvage. Avec ce portrait de femme aussi passionnant, élégant et divers que son modèle, Benjamin Moser rend compte de la troublante identité de cette écrivaine qui pouvait dire : « Je suis si mystérieuse que je ne me comprends pas moi-même », sans jamais altérer le mystère de la personnalité de cet être d’élection, ni de son écriture si singulière. Par touches subtiles autant que précises, il se tient au côté de la petite fille née en Ukraine, dans les atrocités d’une épouvantable guerre civile et dont les racines plongeaient dans un monde de violence et de pauvreté, comme de la femme de diplomate qui tiendra pendant des années ce rôle à la perfection, voyageant d’un continent à l’autre. Mais elle ne se reconnaissait qu’une patrie, le Brésil, qu’une langue, le portugais. De l’enfant qui inventait des histoires magiques à l’écrivaine pour qui la question des noms et de la nomination domine toute l’œuvre, Clarice Lispector ne cessa jamais de s’approprier les mots et d’en faire ressortir toute l’étrangeté jusqu’à devenir la « princesse de la langue portugaise ». Âme ardente, amoureuse de la vie, ayant une conscience aiguë de la mort, toujours en révolte, contre le monde autant que contre son propre mythe, proche de la mystique juive, politiquement engagée, sûre de sa valeur et assaillie de doutes, elle a exprimé toute la gamme des sentiments et de l’expérience humaine à travers les multiples facettes de son oeuvre, dans les romans, les nouvelles, la correspondance, le journalisme. Femme, épouse, mère, écrivaine : Benjamin Moser s’attache à toutes les expressions d’une personnalité unique et exceptionnelle, tout en mettant en lumière le contexte historique et culturel, en Europe comme au Brésil, qui sous-tend cette destinée particulière. Les nombreuses citations d’une œuvre qui fut peut-être, selon lui, la « plus grande autobiographie spirituelle du xxe siècle », nous invitent à lire ou relire, inlassablement, la prose splendide de Clarice Lispector. « Il sera très difficile pour quiconque d’écrire ma biographie », écrivait-elle. Le défi a été relevé avec succès, entre ce que Pourquoi ce monde donne à lire et ce qu’il laisse le lecteur imaginer.

03/2012

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Littérature française

Vies de forêt

Vallées, forêts et monts vosgiens à la lisière de la Lorraine et l'Alsace ? : Karine Miermont traverse ces lieux depuis une trentaine d'années, travaille à leur protection. Les sensations vécues dans ces espaces, les souvenirs et surtout le désir, la poussent à raconter les vies de ceux qui y habitent ? : arbres, pierres, eau, animaux, hommes et femmes ? : "? Toutes ces présences qui ouvrent des récits, des histoires ? ". Par l'observation, l'analyse, de telle source, tel arbre, pourtant familiers, l'auteure s'ouvre à l'étonnement et à la contemplation ? : autant d'états d'être qui façonnent une écriture à plusieurs vi(e)sages, qui s'interroge sur elle-même, jusqu'à se raconter elle-même, se faire récit du mot. Si l'élément naturel sature chaque page de ce récit, ce n'est pas tant pour le décrire, faire état de recherches très précises que pour en relater l'expérience sensible, existentielle, celle de l'auteure et celle qu'elle met à portée du lecteur. Sans lien chronologique entre eux, au gré des saisons, les instants vécus prennent l'allure de séquences aux touches impressionnistes, le réel visible est perçu dans sa profondeur temporelle, tel un sédiment modelé par le temps. Par la concision d'une écriture qui se déroule toujours plus, Karine Miermont interroge ce qu'elle voit et ressent. Par là elle cherche ce qui vit au-delà du visible ? : "? On pourrait ne pas s'arrêter, passer son temps à regarder et raconter ce que l'on voit, pendant des minutes, des heures, des mois, des années des siècles à dire infiniment ce qui se passe quand rien ne se passe soi-disant (...)? ". Dans cette quête du mystère pressenti, nous retrouvons peut-être un peu du lyrisme des Disciples à Saïs de Novalis. Récit rythmé de réflexions et de faits, la scansion "? dedans ? " et "? dehors ? " s'élabore aussi dans les mots, qui, comme la forêt, deviennent lieu d'apprentissage, de ramifications infinies ? : "? Les mots ces réservoirs, ces dépôts. Contiennent toujours plus que ce que nous y mettons quand nous parlons ou pensons ou lisons ou écrivons. ? " Cet au-delà inexprimable passe bien sûr par l'expression poétique qui ponctue le récit, de manière tout aussi singulière que dans son précédent ouvrage, Marabout de Roche. La solitude que nécessite le face-à-face avec la nature est loin d'habiter l'écrit, au contraire, Karine Miermont le tisse d'anecdotes, de conversations, de références livresques, d'études d'archives, mais aussi de citations proverbiales qui rendent hommage à des hommes, des femmes, des animaux. Autant de paroles, d'écrits qui nourrissent les réflexions de l'auteure sur la vie, la finitude, le temps, l'écriture. Face à la profusion des points de vue, difficile de déterminer la nature véritable du récit ? : analyse scientifique, recherche historique, essai critique, écrit poétique, la démarche est volontairement audacieuse. Portés par la ferveur d'un style lapidaire et instinctif, c'est l'éloge de la lenteur, du silence, la quête d'une totalité première qui traversent de part en part les lignes de cette oeuvre.

03/2022

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Informatique

AutoCAD 2020. Conception, dessin 2D et 3D, présentation. Tous les outils et fonctionnalités avancées autour de projets professionnels

Ce livre sur AutoCAD 2020 a pour but de vous faire découvrir puis maîtriser un maximum de fonctionnalités 2D et 3D d'AutoCAD, des plus simples aux plus avancées. Il est destiné à des lecteurs possédant idéalement déjà de bonnes bases de dessin technique et présente les possibilités offertes par cette puissante application de CAO/DAO. La réalisation de projets professionnels incluant des procédures détaillées permet au lecteur de mettre en pratique au fil des chapitres les connaissances acquises facilement adaptables à son activité. Les premiers chapitres s'intéressent plus particulièrement à l'interface, à l'environnement de travail, aux outils de visualisation, aux outils de sélection avancés, aux outils de dessin et de construction de dessins de tout type. Ils abordent également la conception paramétrique et la gestion des objets ainsi créés. Les chapitres suivants s'attardent sur tous les éléments qui peuvent compléter ou automatiser la conception et le dessin jusqu'à la présentation détaillée : saisies et recherches dynamiques, poignées dynamiques multifonctions, gestion avancée des calques, des blocs, blocs dynamiques et éléments de bibliothèque, gestion des tableaux, des champs, des références externes, calques sous-jacents DWF, DGN ou PDF, intégration d'images, gestion dynamique des systèmes de coordonnées, gestion et extraction des attributs, intégration de données cartographiques... Les techniques de navigation 3D et modélisation 3D volumiques et surfaciques sont détaillées et illustrées d'exemples précis ; les styles visuels et paramètres associés présentent les nombreuses possibilités d'affichage (filaire, masqué, conceptuel, réaliste, etc.) ; l'importation et l'exportation de nombreux formats CAO (Catia, Step, Iges, ProE, SolidWorks, JT, NX, Parasolid, Rhino) sont présentées ; les fonctionnalités avancées de mise en plan automatique des modèles 3D, de création de coupes, sections et vues de détail sont également détaillées. Enfin, vous sont présentées toutes les fonctionnalités permettant de gérer et présenter vos projets, de configurer l'impression, d'imprimer, d'exporter ou d'importer d'autres formats, de concevoir et exploiter les formats de consultation DWF 2D/3D, PDF, JPG, de convertir des données PDF, de publier sur le Web. Les nombreux exercices permettent au lecteur d'utiliser les fonctionnalités de dessin et de construction et d'organiser les données de projets professionnels pertinents. Le lecteur peut ainsi créer un tableau de surfaces, créer et utiliser concrètement des éléments de bibliothèque et des blocs dynamiques et paramétriques. Il utilise les attributs, personnalise les palettes d'outils, exploite les références externes, géolocalise le projet, habille le projet avec les annotations, cotations, repères et hachures adéquats. Enfin, il modélise en 3D et prépare l'impression pour présenter le projet 2D et 3D. Les éléments nécessaires à la réalisation des exercices sont en téléchargement sur le site www.editions-eni.fr.

12/2019

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Dictionnaires

AutoCAD 2022. Conception, dessin 2D et 3D, présentation. Tous les outils et fonctionnalités avancées...

Ce livre sur AutoCAD 2022 a pour but de vous faire découvrir puis maîtriser un maximum de fonctionnalités 2D et 3D d'AutoCAD, des plus simples aux plus avancées. Il est destiné à des lecteurs possédant idéalement déjà de bonnes bases de dessin technique et présente les possibilités offertes par cette puissante application de CAO/DAO. La réalisation de projets professionnels incluant des procédures détaillées permet au lecteur de mettre en pratique au fil des chapitres les connaissances acquises facilement adaptables à son activité. Les premiers chapitres s'intéressent plus particulièrement à l'interface, à l'environnement de travail, aux outils de visualisation, aux outils de sélection avancés, aux outils de dessin et de construction de dessins de tout type. Ils abordent également la conception paramétrique et la gestion des objets ainsi créés. Les chapitres suivants s'attardent sur tous les éléments qui peuvent compléter ou automatiser la conception et le dessin jusqu'à la présentation détaillée : saisies et recherches dynamiques, poignées dynamiques multifonctions, gestion avancée des calques, des blocs, blocs dynamiques et éléments de bibliothèque, gestion des tableaux, des champs, des références externes, calques sous-jacents DWF, DGN ou PDF, intégration d'images, gestion dynamique des systèmes de coordonnées, gestion et extraction des attributs, intégration de données cartographiques... Les techniques de navigation 3D et modélisation 3D volumiques et surfaciques sont détaillées et illustrées d'exemples précis ; les styles visuels et paramètres associés présentent les nombreuses possibilités d'affichage (filaire, masqué, conceptuel, réaliste, etc.) ; l'importation et l'exportation de nombreux formats CAO (Catia, Step, Iges, ProE, SolidWorks, JT, NX, Parasolid, Rhino) sont présentées ; les fonctionnalités avancées de mise en plan automatique des modèles 3D, de création de coupes, sections et vues de détail sont également détaillées. Enfin, vous sont présentées toutes les fonctionnalités permettant de gérer et présenter vos projets, de configurer l'impression, d'imprimer, d'exporter ou d'importer d'autres formats, de concevoir et exploiter les formats de consultation DWF 2D/3D, PDF, JPG, de convertir des données PDF, de publier sur le Web. Les nombreux exercices permettent au lecteur d'utiliser les fonctionnalités de dessin et de construction et d'organiser les données de projets professionnels pertinents. Le lecteur peut ainsi créer un tableau de surfaces, créer et utiliser concrètement des éléments de bibliothèque et des blocs dynamiques et paramétriques. Il utilise les attributs, personnalise les palettes d'outils, exploite les références externes, géolocalise le projet, habille le projet avec les annotations, cotations, repères et hachures adéquats. Enfin, il modélise en 3D et prépare l'impression pour présenter le projet 2D et 3D. Les éléments nécessaires à la réalisation des exercices sont en téléchargement sur le site www.editions-eni.fr.

02/2022

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Littérature française

Les cinq livres. Gargantua ; Pantagruel ; Troisième Livre ; Quatrième Livre ; Cinquième Livre ; Suivis de la Pantagruéline ; Procastination

Au XVIe siècle, l'oeuvre majeure de Rabelais (Gargantua, Pantagruel, Troisième Livre, Quatrième Livre et Cinquième Livre) a été publiée sur une durée d'environ trente ans, de Pantagruel (1532) à l'édition posthume du Cinquième Livre (1564). L'édition Arléa se présente ici sous le titre Les Cinq Livres, auxquels fait suite, un très bref ouvrage, la Pantagruéline Pronostication, almanach humoristique parodiant les très nombreuses prophéties du temps (Nostradamus est un contemporain de Rabelais). Arléa avait publié en 1999 une édition des seuls Gargantua et Pantagruel, "en français moderne", qui n'était qu'un remaniement de l'orthographe. Avec le temps, les lecteurs capables de lire la langue du XVIe siècle (même ainsi aménagée) étant de moins en moins nombreux, Les Cinq Livres présentés ici sont donc, cette fois, purement et simplement traduits (vocabulaire, syntaxe, ponctuation, disposition...), dans une unique et constante exigence : aboutir à un texte respectueux de la grammaire et du dictionnaire de notre temps, tout en respectant également la fidélité au texte original - fidélité qui n'exige en rien la littéralité. Il s'agit donc d'un Rabelais rendu accessible aux non spécialistes, à tout lecteur diligent, qui permet de comprendre, grâce à l'intelligence du texte, pourquoi cette oeuvre a traversé les siècles et s'est répandue dans tous les pays. Rendre Rabelais accessible, c'est d'abord faire litière de tous les lieux communs qui empoisonnent l'image de ce moine, médecin et écrivain. Aujourd'hui, en effet, l'épithète de "rabelaisien" n'évoque le plus souvent que banquets, libations, beuveries, ébriétés triviales, gaudrioles, chansons à boire et goinfreries... Or, une fois la lecture rendue plus fluide, la compréhension du texte devenue plus aisée, on découvre un homme bien loin de l'image qu'il a chez nombre de nos contemporains. On connaît, certes, son érudition encyclopédique, ses talents de médecin qui, partout où il exerça, furent reconnus par ses pairs, sa curiosité universelle, sa haine des hypocrites de tout poil, son indépendance envers les autorités, sa foi "évangélique", rebelle aux dogmes, son humour, voire sa gaieté, mais on découvre en le lisant - et en le comprenant - des qualités autres, des qualités qui sont l'apanage des grands hommes de tous les temps : un pacifisme affirmé, un amour de l'humanité et, surtout, cette bonté sans laquelle, selon Montaigne, toute autre science est inutile à celui qui ne la possède pas. Cette édition étant principalement destinée à des lecteurs peu familiers de la littérature de la Renaissance et de Rabelais en particulier, la traduction ne pouvait suffire ; c'est pourquoi le texte est accompagné de très nombreuses notes infrapaginales, concernant chaque emprunt de Rabelais (citation traduite avec précisions sur l'auteur et l'oeuvre), chaque personnage célèbre (avec courte biographie).

10/2019

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Beaux arts

John Soane. Le rêve de l'architecte

Sir John Soane est un des grands architectes des temps modernes en Europe. Membre de la Royal Academy où il enseigna durant de nombreuses années, il fut, entre autres, le bâtisseur de la Banque d'Angleterre, l'un des bâtiments les plus prestigieux de la City de Londres, qui fut malheureusement détruit en partie, puis largement reconstruit dans les années 1930. Passionné par l'étude de l'art antique, Soane visite l'Italie dans les années 1778-1779, admire, observe, dessine les monuments à Rome, Tivoli, Paestum et Pompéi. Ces monuments s'inscrivent profondément dans son esprit et sa mémoire. Ils marquent durablement son œuvre architecturale ; ils reviennent ainsi souvent, comme le temple de Vesta à Tivoli ou la colonnade du temple de Neptune à Paestum, en citation dans les édifices qu'il conçoit. Il s'intéresse aussi de près aux théories architecturales françaises, celle de Laugier notamment ; il étudie l'œuvre de Ledoux et de Boullée. Lors d'un de ses courts séjours en France, il visite l'église Sainte-Geneviève de Soufflot dont il fait plusieurs dessins et relevés. Mais la grande œuvre de Soane est ailleurs. Architecte néoclassique, professeur rigoureux, l'homme est un visionnaire, un rêveur. Sa vision de l'architecture ne se cantonne pas à la théorie, elle s'exprime au travers d'objets, de maquettes, de moulages, d'éléments réels, de dessins, de peintures et de gravures. Il est, au travers de son hôtel particulier-musée de Lincoln's Inn Fields, l'un des tout premiers concepteurs du musée d'Architecture, à la même époque et en parallèle avec Louis-François Cassas qui conçoit alors une galerie d'Architecture au Louvre. Soane crée dans sa maison londonienne un univers unique, où se mêlent onirisme et analyse rationnelle, au travers de l'accumulation tout à la fois savante et envoûtante de moulages, de maquettes, d'aquarelles, de gravures et de tableaux. Conçu pour être, au-delà d'un cabinet de travail et d'un lieu d'habitation, un musée dévolu à l'architecture dans ses différents aspects, l'hôtel particulier de l'architecte à Londres constitue l'un des lieux de promenade et de visite les plus étonnants de la capitale londonienne. L'esprit de Soane règne toujours dans ces pièces sous coupole, où la lumière alterne avec l'obscurité, et dont la succession est réglée comme sur une scène de théâtre dont le décor et la mise en abîme auraient été créés par Piranèse. La publication de cet ouvrage accompagne la première exposition consacrée en France à John Soane. Les Trustees du musée ont très exceptionnellement autorisé le prêt de ses œuvres - dessins, maquettes, manuscrits et aquarelles - qui ont d'abord été exposées à la Royal Academy pendant l'hiver 1999-2000, puis au Centro Palladio de Vicenza au printemps 2000.

02/2001

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Revues de droit

Revue Droit & Littérature N° 6/2022

Sommaire - Droit & Littérature - Numéro 6-2022 Actualités In Memoriam Jean-Denis Bredin par Matthieu De Boisséson - In Memoriam Jean-Denis Bredin par Yann Delbrel - Le Mot du droit : Rural par Jean-François Sagaut - L'adresse littéraire par Jean-Michel Delacomptée - Le Portrait de Marie-Hélène Lafon - Le Questionnaire de Proust par Christophe Jamin Le thème : A travers champs - Entretien avec l'Association des Ecrivains et Artistes Paysans - René Bazin : scènes de la vie de province à la fin du XIXe siècle par Jacques Foyer - Une aventureuse histoire littéraire du droit rural par Hubert Bosse-Platière - Les rapports agriculture-nature dans le champ littéraire par Benoît Grimonprez - Des paysans face au droit : "Qui terre a, guerre a" Les Paysans (Balzac), L'homme-frère et La Malchimie (Gisèle Bienne), Pleine terre (Corinne Royer) par Colette Camelin - Le statut de la coopération agricole à l'époque d'Emile Guillaumin par Christine Lebel - L'agriculture intensive en procès : une colère littéraire contemporaine par Fabien gris - Féminisation, service public et investigation participante : vers un nouveau paradigme de l'enquête dans le Country noir français et étasunien contemporain par Alice Jacquelin - Réenchanter la terre malgré l'Affaire : Fécondité d'Emile Zola par Sophie Delbrel - Harmonie sociale et ruralité poétique chez Charles-Louis Philippe, romancier du Bourbonnais par Gil Charbonnier - Au coeur des contradictions de Tolstoï : la propriété de la terre par Raymond Legeais - Ode ou code ? Poétique du droit naturel "sur la coustume de Jersey" par Emmanuel Araguas - Libres considérations sur la campagne par Didier Guével Variétés - L'opportunisme juridique - Bel-Ami ou le droit au service de Georges Duroy par Thibault de Ravel d'Esclapon - L'Architecture ou le roman de l'anthropologie dogmatique ? par Baptiste Rappin - Proust et la hiérarchie des normes : un système circulaire par Luc Grynbaum - Recherche de la vérité et élaboration du deuil : un parcours entre le droit et la littérature par Anna Sansa. Flatland : la dictature géométrique ou les sciences exactes au service de l'inégalité entre les êtres par Franck Laffaille - Enquête, délibération et réhabilitation dans oedipe Roi et Odipe à Colone par Malcolm Harvey - Les lumières inquiètes de Sciascia par Maria Chiara Vitucci et Silvia Vitucci Un texte Commentaire de la citation tirée de L'après littérature, d'Alain Finkielkraut par Mathilde Havet L'entretien "La littérature n'est pas un pansement sur les plaies d'une société. Elle constate, elle enquête, elle accompagne notre relation au droit et même plus généralement notre condition d'êtres juridiques" , entretien avec Christine Baron Chroniques : Création littéraire et droit - Champs croisés, par Michel Vivant - Les oeuvres littéraires, par Jean-Marie Bruguière - Le Théâtre du Soleil d'Ariane Mnouchkine, un théâtre humaniste utopique sous les auspices de la devise républicaine par Emmanuelle Saulnier-Cassia

06/2022

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Droit des sociétés

Droit des start-up et de l'innovation. Approche pratique du droit des affaires

"L'art d'être tantôt très audacieux et tantôt très prudent est l'art de réussir" (Napoléon 1er). Cette citation illustre parfaitement le difficile équilibre à trouver pour quiconque se lance dans l'aventure entrepreneuriale de la start-up. Guidés par le désir d'aller vite, l'enthousiasme effréné et l'appétence pour la prise de risques, les startupers négligent bien trop souvent les aspects juridiques. Or, les erreurs stratégiques commises dès le stade de la création et, par la suite, l'absence de management des risques juridiques, peuvent avoir des conséquences graves allant de la paralysie de l'entreprise à la cessation d'activité. Si de nombreux ouvrages ont été publiés sur les start-up, le présent livre propose un éclairage original et focalisé sur le droit applicable à ce type d'entreprise. Le droit étant souvent perçu à raison comme complexe par les entrepreneurs, son objectif est de présenter de manière claire, intelligible et synthétique les règles de droit et concepts juridiques afférents aux start-up. Il contient de nombreux exemples et propose une vision transversale et vivante des diverses thématiques en droit des affaires (droit des sociétés, droit des contrats d'affaires, propriété intellectuelle, droit du financement, droit fiscal, etc.). De façon innovante pour un livre juridique, de nombreux témoignages de professionnels (avocats, juristes d'entreprise, Legaltech...) et d'acteurs incontournables de l'écosystème des start-up (BPIfrance, AMF, etc.) permettent au lecteur de bénéficier de conseils avisés. Quelle forme juridique choisir ? Comment protéger efficacement ses créations ? Comment préparer les contrats de la start-up ? Comment s'engager sereinement dans une levée de fonds ? Comment anticiper les risques juridiques et traiter les litiges ? Droit des start-up et de l'innovation se présente comme un manuel pédagogique et pratique permettant de répondre aux nombreuses interrogations que se pose chaque entrepreneur. Composé de six parties, chacune étant conçue pour être consultée de manière indépendante, cet ouvrage a pour finalité de fournir au lecteur les clefs permettant : - de maîtriser le processus de création d'une start-up sur le plan juridique ; - d'appréhender les différents documents de nature contractuelle ; - d'être sensibilisé aux différentes branches du droit des affaires ; - de savoir se poser les bonnes questions et d'acquérir les réflexes juridiques indispensables ; - de prendre conscience des risques juridiques et des conflits potentiels ; - de se familiariser avec les univers de la Legaltech et de la Fintech. Il s'adresse à un public très large : - toute personne désireuse de se lancer dans la création d'une start-up ; - aux startupers déjà engagés dans l'entreprenariat ; - aux chercheurs en droit, économie, gestion intéressés par les spécificités des PME innovantes ; - aux étudiants (Facultés de droit, écoles de commerce, IAE, IEP, IUT, AES...).

10/2021

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Religion

L´islam conquérant. Textes-Histoire-Stratégies

Cela fait plus d'une décennie que des voix s'élèvent pour nous redire que les violences commises au nom de l'islam n'ont rien à voir avec l'islam. Entre les motivations, souvent complexes, des individus qui embrassent une forme révolutionnaire de l'islam et les enseignements opposés que les religieux tirent du Coran, il est souvent difficile de parvenir à des conclusions claires à propos de la question de la violence en islam. Si, face à cette situation, certains se résignent au flou qu'alimentent les interventions médiatiques de tels religieux ou spécialistes de l'islam, d'autres préfèrent s'engager dans l'étude de ses textes fondateurs pour apprendre d'eux et de leurs commentateurs classiques, ce que l'islam enseigne. C'est le pari que Shafique Keshavjee, auteur de 'L'islam conquérant' a choisi de relever. Trois ans d'études intensives, de consultations et de réflexions l'ont conduit à la rédaction de ce livre solidement documenté et soucieux de donner de son sujet une vision aussi objective que possible. En primeur et disponibles sur ce site, les articles " Visages de l'islam contemporain " https : //iqri.org/diversite-des-islams-contemporains/ et " Unité et diversité de l'islam " https : //iqri.org/unite-et-diversite-de-lislam/ donnent des extraits de son livre. " L'islam semble être aujourd'hui LE problème numéro un de la planète. On ne pouvait trouver meilleur profil pour parler en connaissance de cause de l'islam aujourd'hui. Puisse cet ouvrage susciter chez le lecteur un réveil, un sursaut et une prise de conscience, qui aident notre civilisation à échapper à un naufrage imminent. " Extraits de la préface d'Henri Boulad, prêtre jésuite égyptien Recommandations du livre de Shafique Keshavjee - L'islam conquérant " J'ai lu ce livre avec le plus grand intérêt, étant quotidiennement confronté à la question musulmane. Il est riche, clair, précis, respectueux. Je remercie son auteur d'avoir fourni cet immense travail, dans lequel j'ai particulièrement apprécié de lire des citations de texte de référence ." Bernard-Zoltán Schümmer, pasteur dans l'Eglise Protestante Unie de Belgique " Faites de toutes les nations mes disciples " a enseigné le Christ. Et depuis deux mille ans, les Chrétiens ont tenté de diverses manières, parfois par la force, de convertir le monde entier. On ne saurait donc reprocher aux Musulmans de chercher à conquérir le monde : il est finalement assez légitime que tout croyant, convaincu d'avoir trouvé la Vérité, cherche à en faire profiter les autres. Mais par quels moyens ? Voilà toute la question. Shafique Keshavjee ose rappeler au lecteur que toutes les religions ne sont pas équivalentes. Jacques-André Haury, médecin et politicien vaudois " Dans la marée des livres qui déferlent sur les plages de nos librairies, on en trouve peu qui cherchent à nous rendre meilleurs. " L'islam conquérant " est un de ceux-là. D'abord, il nous avertit d'une réalité souvent ignorée : tous les musulmans n'ont ni le même rapport aux textes fondateurs de l'islam ni la même manière de le pratiquer. Ensuite, ce livre fait du bien à l'intelligence. Il montre que derrière l'imposant système de l'islam, il y a un ensemble complexe d'articulations qui ont pour but de servir son ambition hégémonique. Enfin, il convoque la conscience de chacun, chrétiens y-compris. Comment vivons-nous notre foi ? Servons-nous un système dominateur ou marchons-nous avec le Libérateur ? "

01/2019

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Critique littéraire

De l'écolier à l'écrivain. Travaux de jeunesse (1884-1895)

À l'occasion du Centenaire de la mort de Marcel Proust, Classiques Garnier publie le 9 novembre De l’écolier à l’écrivain. Travaux de jeunesse (1884 - 1895), un ouvrage intégralement composé d’écrits inédits de Proust. Cet ouvrage exhume un ensemble de travaux philosophiques et littéraires réalisés par le jeune Marcel Proust dans le cadre de sa scolarité : les premières rédactions enfantines, les dissertations du lycée Condorcet et de la Sorbonne, ses « réflexions » personnelles, un poème en prose et un recueil de maximes dont on n’avait pas soupçonné l’existence.
Cette édition abondamment annotée par Luc Fraisse, tirée du fonds Marcel Proust des archives personnelles de Bernard de Fallois, questionne la culture de l’écrivain en devenir. Le lecteur verra à travers ces pages le style convenu de l’exercice scolaire se muer progressivement en une écriture personnelle, qui annonce déjà celle d’À la recherche du temps perdu.

Ces maximes et réflexions, aucun professeur n’impose au jeune écrivain de les concevoir. Si l’on y reconnaît à l’évidence, au filtre de citations et d’allusions, l’influence des Caractères de La Bruyère et des Pensées de Pascal, qui affleureront tout autant à la surface des phrases de la Recherche, l’heure n’est plus à confectionner un « À la manière de » : la manière est de Proust. Maximes et réflexions se succèdent donc, comme un énoncé de lois générales, autour desquelles papillonnent des possibilités de situations et de personnages romanesques, qui meurent et disparaissent avant d’avoir eu le temps de prendre corps.

« Souvent dans une chambre toute simple, où nous entrons sans aucune pensée de fine volupté, un bouquet de fleurs communes, nous surprenant, envoyant au-devant de nous sa fraîche odeur, nous a fait plus vivement éprouver la puissance des fleurs et du parfum que des promenades dans les expositions de fleurs ou les visites dans un salon fleuri des espèces les plus rares et des spécimens les plus beaux. De même nos plus fortes sensations de musique ne m’ont pas été données au concert ou dans le monde, quand une oeuvre était interprétée par des artistes hors ligne, mais dans le salon de ma mère après dîner, quand j’étais obligé par exemple de rester là pendant sa leçon d’accompagnement donnée par un mauvais professeur de violon et que je m’étais assis avec résignation près du feu avec l’intention de penser à tout autre chose. Quelquefois aussi à la campagne, ou dans un hôtel au bord de la mer, les soirs de pluie où il fallait subir la compagnie et les talents d’une vieille dame viennoise ou d’un jeune russe. Ne m’attendant pas à une jouissance artistique, ne m’évertuant pas à n’en rien perdre, j’étais dans des conditions d’autant meilleures pour la goûter. Je ne m’étais pas fait beau comme en allant au concert pour être admiré des autres auditeurs, puisque j’étais seul ou au milieu d’inconnus. Je ne pensais ni à l’œuvre ni à l’exécutant. J’étais au fond d’un fauteuil, en chaussons, et c’est comme cela que la musique me prenait, et prenait mon âme, non pas vidée soigneusement par l’attention pour mieux la recevoir, mais surprise toute pleine, avec tous ses rêves au nid. » 

Marcel Proust, De l’écolier à l’écrivain, p. 134.

 

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Poésie

Le Galaté au Bois. Edition bilingue français-italien

- Andrea Zanzotto : " Le Galaté au bois " (Il Galateo in bosco) Le titre, pour partie néologistique en français, emprunte au célèbre traité des règles de savoir-vivre de Monsignor Della casa, intitulé en italien Galateo, oppose culture (les règles sociales) et nature (bois touffu). Il s'agit du premier volet (1978) de la trilogie de la maturité du poète que le plus grand critique italien du siècle dernier, Gianfranco Contini a tenu à présenter. C'est aussi le seul recueil de cet ambitieux projet poétique à ne pas être aujourd'hui disponible en français. Les deux autres pans dudit triptyque, " Idiome " (1983) et " Phosphène "s (1986), sont tous deux présents en librairie. L'ouvrage prend pour thème un lieu défini, celui de la forêt du Montello situé au sud du bourg où le poète est né. Cette région s'avère particulièrement riche en sédiments historiques, échos, réseaux et figures. Là se dressent, par exemple, les ruines d'une grande abbaye où vécu Monsignor Della Casa, dans ces mêmes parages évolua la poétesse de la Renaissance Gaspara Stampa. Ce fut aussi un champ de bataille durant la première guerre mondiale et, de tout temps, un refuge pour les marginaux. Ces éléments, ici rapidement évoqués à titre indicatif, campent un sud et son histoire érodée reconduite à ses bribes surnageant dans l'histoire locale sous forme de fourmillantes historiettes, citations mémorables, épiphanies diverses. Cet enchevêtrement de temporalités dissemblables détermine un mélange stylistique familier aux lecteurs italiens : celui d'un plurilinguisme dont le Dante de la " Divine Comédie " est l'épigone. Autrement dit, la rencontre de styles diversifiés appartenant à des âges différents, tous dûment déhiérarchises dans une promiscuité généralisée mêlant mémoire littéraire, onomatopées, oralité : du sublime au trivial. Cet encyclopédisme langagier se révèle comme le juste rendu stylistique d'une histoire s'offrant tout à tour comme enfouissement et surrection, survivance et oubli, dont la faille périadriatique traversant de part en part la géographie concernée est aussi une métaphore seyante. Une syntaxe inattendue en résulte dans laquelle l'articulation est dévolue non au mot mais, le plus souvent, à des séquences verbales hétérogènes : accidenté, seul leurs heurts, chevauchements, juxtapositions, télescopages assoit le sens. L'histoire littéraire s'en trouve remaniée d'autant : paradoxalement, des styles distincts appartenant à des ères différentes finissent par y tenir un seul et même discours. Les styles mis en oeuvre sont ainsi arrachés à leur historicité pour vérifier la circulation du symbolique qu'ils viennent vérifier par-delà toute prétendue clôture : de langues en langages irréductibles. D'un italien d'une littérarité soutenue à un dialecte simplement parlé, par exemple. La critique italienne y a vu non seulement l'oeuvre maîtresse du poète de Vénétie mais également le chef-d'oeuvre le plus original de la poésie cisalpine du XXe siècle, qui en compte pourtant beaucoup d'autres. Au-delà, on peut tenir pareil recueil pour " généalogique " (dans une acception non nietzschéenne du terme) dans la mesure où prenant conscience du caractère suranné d'une tradition, l'européenne à travers l'italienne, ce recueil opère, idéalement et réellement, une synthèse de toutes les traditions précédentes, un peu comme Rabelais en son temps vis-à-vis de la tradition médiévale, et, cela, rien que pour donner un futur au genre poétique. Au reste, sa temporalité n'est-elle celle d'un futur antérieur (titre d'un célèbre poème de " Phosphènes " : " Futurs simples - ou antérieurs ") ? (Philippe Di Meo)

03/2023

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Littérature française

Chère brigande. Lettre à Marion du Faouët

La silhouette libre et rebelle de Marion du Faouët, « Robin des bois » bretonne qui, dans les premières années du XVIIIe siècle, prenait aux riches pour redistribuer aux pauvres, n'a cessé d'accompagner Michèle Lesbre, traversant comme un feu follet certains de ses précédents livres (notamment Le Canapé rouge, voir citation infra). Parce qu'une femme aux cheveux roux prénommée Marion, qui avait élu domicile dans une boutique désaffectée en bas de chez elle, a soudain disparu après quelques mois de vie miséreuse, les traits de l'autre Marion, la « chère brigande », se superposent à ceux de la SDF parisienne, sorte de contrepoint au désarroi de n'avoir pu lui porter secours. Michèle Lesbre, comme pour conjurer le désenchantement et la pesanteur du monde d'aujourd'hui, décide de partir sur les traces de la Bretonne. Si la longue lettre qu'elle lui adresse va donner chair et corps à la voleuse au grand coeur, elle sera également pour l'écrivain l'occasion d'un texte très personnel – le « je » narrateur, cette fois, est bien celui de l'auteur –, où ses propres désirs, ses utopies et ses révoltes se confondent avec ceux de Marion. Dans le train qui conduit Michèle Lesbre à Quimper, les souvenirs de la vie de Marion reviennent par bribes, qui tendent un miroir à la jeune femme qu'elle a été et dont la conscience politique s'est éveillée avec les tragédies de l'histoire : à dix-huit ans, alors qu'elle découvrait la cruauté des hommes lors des premières manifestations contre la guerre d'Algérie, Marion, elle, créait sa bande de brigands. Avec ses comparses recrutés parmi ses proches, elle allait écumer les bois, redresser les torts, forcer les riches fermiers à partager leur blé avec ceux qui, dans une Bretagne exsangue, n'avaient rien. Le Faouët, les monts d'Arrée, Quimper : tous ces lieux où Marion a grandi et que Michèle Lesbre arpente, évoquent chez la narratrice la fougue et la générosité de son indomptable héroïne. Et même s'il lui arrivait d'administrer quelques coups de bâton, la « chère brigande » se contentait de frotter à l'ortie les réfractaires. La vraie violence, celle des soldats qui ravageaient la campagne, violaient les femmes, pillaient les paysans, a fini par s'exercer contre elle et ses complices, vite jetés en prison, torturés, puis exécutés. Michèle Lesbre, dans ce texte lumineux – qui nous parle aussi d'elle, de nous, du monde dans lequel nous vivons – nous donne à entendre le rire d'une gamine formée à l'école de la vie, d'une grande amoureuse et d'une femme insoumise que l'injustice a mise en marche. Sa belle lettre s'achève ainsi : « Dors tranquille, chère brigande, tu m'as sauvée pendant quelques jours de notre démocratie malade, des grands voleurs qui, eux, ne sont presque jamais punis parce qu'ils sont puissants, de ce monde en péril. Tu n'étais pas un ange, mais les anges n'existent pas. »

02/2017

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Pédagogie

Mon organiseur de prof des écoles élémentaire. Edition 2021-2022

Conçu par la blogueuse Lutin Bazar, l'Organiseur de prof des écoles élémentaire 2021-2022 est un savant mélange entre l'agenda, le cahier journal et le bullet journal. Grâce à cet outil, organisez avec efficacité et plaisir les nombreux aspects de votre métier de professeur des écoles ! S'organiser quand on est enseignant est parfois un vrai défi, en particulier quand on est professeur des écoles en école élémentaire. Car parmi les missions du prof des écoles, il y a bien entendu tout ce qui touche à l'enseignement en lui-même, les apprentissages, la gestion des élèves... Mais il y a aussi tout un ensemble de missions et tâches annexes qui viennent s'y ajouter : matériel, administratif, projets pédagogiques, rendez-vous, formations, etc. Les informations à retenir, consigner, utiliser sont nombreuses et hétérogènes. Trouver le bon outil pour s'organiser de façon efficace, rapide et plaisante est un vrai casse-tête ! Créer son propre agenda, bullet journal, to-do list, cahier journal, semainier ou planner prend beaucoup de temps et le rendu n'est pas toujours satisfaisant. Acheter un agenda " classique " est un autre choix, qui s'avère vite inadapté aux besoins du professeur des écoles. Alors nous avons eu l'idée de travailler avec la blogueuse et enseignante Lutin Bazar, pour vous proposer un organiseur enseignant adapté aux réalités de votre métier. C'est un savant mélange entre l'agenda, le cahier journal et le bullet journal, conçu par une professeure des écoles, pour les professeurs des écoles. Et ça fait une grande différence : il y a tout ce qu'il vous faut, ni plus, ni moins ! Un outil pratique et futé : 208 pages, format A4, couverture rigide, reliure spirale, des pages à photocopier, 2 pochettes pour glisser l'emploi du temps et ranger les documents importants, des stickers marque-pages colorés et repositionnables sur lesquels on peut écrire. Vous y trouverez : Les infos pratiques sur l'école et l'équipe (planning des surveillances, prêt de matériel, suivi des 108 heures...) Les outils pour organiser sa classe et suivre ses élèves (liste des élèves à cocher, trombinoscope, budgets, suivi pédagogique des élèves, fiche de liaison...) Des pages pour insérer ses programmations ou progressions dans les différentes matières Un planning annuel pour noter les grands rendez-vous (journée de formation, sorties...) Un emploi du temps à photocopier. Un agenda / cahier journal au format A3 (1 double-page par semaine, avec to-do list, notes, devoirs...) Une double-page spéciale chaque mois avec un conseil pédagogique, le calendrier mensuel, les anniversaires à souhaiter, une citation à méditer, un coloriage zen Un cahier d'évaluation compatible avec les postes fractionnés Des pages de notes Le plus : 16 pages supplémentaires par rapport à l'organiseur 2020 : un cahier journal/agenda complet du 16 aout 2021 au 21 aout 2022, une page pour préparer la rentrée 2021, une page pour préparer la rentrée 2022 et le planning annuel 2022-2023 pour anticiper.

06/2021

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Littérature française

Idées de la nuit. Suivi de L'Homme-Balai

Idées de la nuit poursuit, dans sa forme quasi nietzschéenne, faite de courts chapitres qui sont autant de poèmes en prose, le chemin ouvert par Traité des sirènes, paru il y a deux ans au Bruit du temps. Mais, si la musique n'est pas absente du présent livre, avec des chapitres comme "Le chant dehors" , ou "La cigale" , la réflexion porte ici, de manière plus générale, sur la poésie, le fait poétique de la lumière : comment cette "autre clarté" qui, chez Hölderlin est donnée au poète mais qui, pour Philippe Beck semble dans le tunnel de l'époque sans cesse rejetée, et devant donc être tout aussi inlassablement cherchée, gagnée sur l'obscurité. Tout le livre peut apparaître comme une suite de variations sur ce thème des relations du clair et de l'obscur, de la poésie et de la nuit ; en même temps qu'il propose une sorte de panorama de ce thème poético-philosophique, de Platon ("La fin de la caverne") aux romantiques ("Le goût pour la nuit, une bizarrerie") et jusqu'à Mandelstam ("Projet de suppression de la lune"). Mais il y a surtout, dans ces pages, une tentative de créer une sorte de nouvelle cosmogonie, une "phénoménologie spéculative frottée de réel" , pour reprendre les mots que lui-même utilise pour définir l'oeuvre de Merleau-Ponty. Et cela afin de décrire de manière absolument inédite le monde, l'homme, l'origine de la pensée, en n'hésitant pas à convoquer les "tournoiements intuitifs" de l'étonnant Jean-Pierre Brisset (dont on doit la redécouverte à l'Anthologie de l'humour noir d'André Breton). Philippe Beck affirme ici une fois de plus son refus de la nuit pure de l'idéalisme platonicien, sa volonté de décrire notre condition d'hommes reliés par les paroles et les pensées, et plaide pour le poète chercheur qui fait danser les idées ou joue le rôle de l'éclaireur, sachant que ce monde-ci détient tous les secrets qu'il exprime. L'homme-balai, le deuxième livre de ce recueil est comme une mise en application pratique de cette ambition proclamée. Dans ce Journal de "non confinement" (parce qu'il ne s'agit en rien d'un journal intime mais de paroles non-cloisonnées, toujours adressées à un autre que soi) tenu quotidiennement en 2020, Philippe Beck tente de comprendre le sens de l'expérience que fut ce "moment de césure évidente" et de contrainte sédentaire. Il analyse en philosophe et en poète les éléments qui ont été le propre de ces journées - les applaudissements aux soignants ("La parole des mains"), le masque ("La rareté masquée"), etc. Un tel regard, sans cesse nourri de citations merveilleusement appropriées, se révèle particulièrement réjouissant et éclairant lorsque, au coeur du livre, Beck pousse à son terme l'idée de Swift voyant dans ses contemporains affublés de perruque des hommes-balais et montre que l'homme pollueur d'aujourd'hui, soulevant lui-même une poussière qu'il peine à effacer, est en réalité à l'inverse du sympathique balai "rendant propre en étant sale lui-même et aidant à nourrir le feu" . Ou lorsque, moderne La Fontaine, il convoque pour décrire le monde dans lequel nous vivons "des animaux respectés et réels (non idéalisés), exactement comme aux fables" . Philippe Beck, tout au long de ces pages, ne cesse de mobiliser une armée de métaphores, seules armes selon lui capables de former "une santé, une force de découpe dans les douleurs, pour aider à montrer les yeux différents qui regardent des choses prochaines" . En réponse aux "extrêmophiles" , il ose opposer la bonté profonde du poète qui "crée de nouvelles images actives" .

03/2023

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Sciences politiques

Démocratie, une anthologie

La démocratie est aussi vieille que la critique de la démocratie... mais, maintenant que la sacro-sainte démocratie s'est muée en religion (avec ses grands prêtres, ses dévots -? souvent bigots ? - et ses missionnaires, voire ses croisés, avec ses dogmes, ses superstitions et son catéchisme, avec ses rituels, ses prêches et ses excommunications), et donc en une redoutable "? machine de guerre ? " mentale à arrêter de penser (résister / rêver / inventer) (pour mieux continuer par ailleurs ses petites affaires sonnantes, trébuchantes et assujettissantes), il est urgent tout d'un coup de rappeler tout ce qui en fait un système politique consternant et une hallucination collective. Car le pire, en effet, serait de laisser le monopole de la critique de la démocratie aux activistes de la bêtise et du ressentiment, aux victimes de la haine de soi et de la peur de l'autre, aux amoureux de la mort et de la laideur volontaire. Car un démocrate qui n'ose pas s'ausculter dans le miroir est un allié objectif des ennemis déclarés de la démocratie. On retrouvera souvent le même type d'arguments, au long de cette petite anthologie. C'est que les défauts, les limites ou les contradictions de la démocratie sont constants, à travers l'Histoire et les continents, des présocratiques à Agamben, de Socrate au Comité invisible, d'Epicure à Sloterdijk, de la Terre de Feu à l'Alaska, du Kamtchatka au Pays de Galle. On lui reprochera toujours de préférer la stupidité des foules à la sagesse des élites, ou l'inverse. On pointera toujours sa corruption, soit par les élites, arrogantes et orgueilleuses, soit par la plèbe ignorante et cupide, guidée par les passions les plus viles, égoïsme, ressentiment, haine ou cupidité. On reprochera toujours aux premières de s'accaparer les richesses, comme l'instruction et la culture, ou de s'arroger l'apanage du savoir et du sensible, qui se partagent pourtant. On se plaindra toujours de l'ignorance et des bas instincts du peuple jaloux, envieux et violent, ou de sa complaisance obséquieuse envers ses propres oppresseurs. Les gens qui ne votent pas comme nous se trompent. Ils sont cons comme un ennemi qui croit que l'ennemi, c'est nous. Ca n'a pas d'importance ? : si la démocratie pouvait changer quelque chose, ça fait longtemps qu'on aurait supprimé les élections. Quand les détenteurs du pouvoir sont mécontents du peuple et de ses choix, il faut changer le peuple. Comme il est d'autant plus crédule et influençable qu'on le maintient dans l'ignorance et qu'on l'abrutit de travail, d'angoisses et de divertissements, c'est parfaitement possible. On aurait pu regrouper les citations par thèmes. On ne l'a pas fait. Dans nombre de ces extraits, on aurait tout aussi bien pu remplacer l'un par l'autre les termes "? peuple ? " et "? élites ? ", "? démocratie ? " et "? dictature ? ", ou n'importe quelle autre forme de gouvernement. On l'a fait, quelquefois, pour le plaisir de la démonstration. S'il est une chose qui nous est apparue nettement, au cours de ce long exercice de lecture et de copiste, c'est que ce qui triomphe sûrement, plèbe, peuple, élites ou bien despotes, intérêt collectif ou individuel, raison ou émotion, c'est la mauvaise foi. Il n'y en a pas moins chez les thuriféraires de la démocratie fétichisée que chez les zélateurs de l'élitisme despotique. Dans un tel contexte, la république et son président souverain apparaît, au mieux, comme un comble d'hypocrisie ? ; au pire, comme un compromis fangeux. Une politique trouve pourtant grâce à nos yeux, qui sait éviter les écueils de tous les systèmes et en conjuguer les vertus ? : la protodémocratie, politique du vide et de l'interruption, qu'on trouvera décrite dans "? Le Manifeste du Dégagisme ? " et "? Le Dégagisme du Manifeste ? ", des mêmes auteurs, aux éditions Maelström.

03/2024

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Religion

Exercices spirituels selon la méthode de saint Ignace

Plus on étudie ce petit livre, osons-nous ajouter sans crainte de les surprendre, plus on admire la sûreté et l'élévation de sa doctrine ascétique, a sagacité ; la force et la souplesse de la méthode qu'il définit ; plus on se familiarise avec son texte, mieux aussi l'on perçoit quel parti l'on en peut tirer, pour aider les âmes aux niveaux les plus divers de la vie chrétienne. Adapter ses méditations et ses recommandations aux capacités des fidèles appelés seulement il suivre « la voie des préceptes » est relativement aisé. Il est certes plus délicat, mais il est possible de proposer aux privilégiés appelés il suivre « la voie des conseils » des sujets de méditation équivalents, voire plus aptes à les faire pénétrer en certaines profondeurs du dogme chrétien où leur piété doit trouver normalement de vives consolations et d'énergiques stimulants. Tels sont par exemple, les mystères de l'adoption surnaturelle, de la « divinisation » des âmes par la grâce, du Corps mystique du Christ, que saint Ignace pouvait se dispenser d'aborder en une première retraite ordonnée au choix d'un état de vie. Ce second genre d'adaptation paraît d'autant plus nécessaire, que le succès des Exercices dépasse de beaucoup, selon toute vraisemblance, celui que leur auteur pouvait humainement espérer : chaque année, un nombre croissant de prêtres, de religieux et de religieuses leur demandent de renouveler leur ferveur. Or il est à craindre que le retour périodique des mêmes méditations, se suivant dans le même ordre, développées de façon fort semblable, ne produise quelque satiété, exactement comme le retour constant, sur la même table, des mets les plus succulents. Les directeurs de retraites le savent; ils s'efforcent d'assurer quelque variété. La même raison nous a conduit à publier ces volumes. Sauf de très rares exceptions, nous ne reprenons pas les thèmes ou sujets traités par saint Ignace. Des auteurs de grand mérite se sont chargés de ce soin. Si l'on souhaite une première initiation aux Exercices, il convient de recourir d'abord à leurs ouvrages. Pour notre part, voici comment nous avons conçu notre tâche. Dans une première partie sont groupées de simples « notes » sur les pièces maîtresses. Cette qualification de « notes» avertit déjà que nous ne songeons à présenter ni un commentaire intégral du livre, ni un commentaire plus détaillé des pages les plus importantes. Ce travail est déjà fait. Nos notes visent tout d'abord à mettre en plein relief ce que l'on discerne parfois difficilement en des commentaire, étendus, à savoir les idées essentielles de saint Ignace, les raisons majeures qui ont dirigé le choix et l'ordonnance de ses méditations. Elles le font, tout ensemble, dans le but de faciliter une exégèse sûre de son texte, si on le conserve, des adaptations judicieuses, si on s'en écarte, enfin, quant aux méditations que nous publions, une utilisation pleinement fidèle de sa pensée : ce qui nous semble essentiel est en effet ce que nous avons tenté de sauvegarder et d'assurer de notre mieux. Ces notes ajoutent d'ordinaire quelques suggestions au sujet d'équivalents possibles, ainsi que des exemples ou des citations également utilisables en des méditations apparentées. La seconde partie contient, outre deux triduums, trois retraites de huit jours. On y retrouvera en substance le même ordre général, la même doctrine ascétique que dans les Exercices, le même effort pour attacher les âmes au Maître bien-aimé que le Père a constitué notre Voie, notre Vérité, notre Vie. Ces pages n'étant pas destinées à être lues, mais à être méditées, nous avons évité tout développement prolixe et seulement amorcé affections, demandes et résolutions. Éveiller la réflexion, au lieu d'en dispenser, susciter la prière, au lieu d'en donner la formule détaillée, nous paraît répondre davantage aux vœux des âmes qui ont déjà quelque habitude de l'oraison. Ce qu'elles découvriront par elles-mêmes, selon la remarque de saint Ignace, aura pour elles plus de goût et leur vaudra plus de profit. Plus on étudie ce petit livre, osons-nous ajouter sans crainte de les surprendre, plus on admire la sûreté et l'élévation de sa doctrine ascétique, a sagacité ; la force et la souplesse de la méthode qu'il définit ; plus on se familiarise avec son texte, mieux aussi l'on perçoit quel parti l'on en peut tirer, pour aider les âmes aux niveaux les plus divers de la vie chrétienne. Adapter ses méditations et ses recommandations aux capacités des fidèles appelés seulement il suivre « la voie des préceptes » est relativement aisé. Il est certes plus délicat, mais il est possible de proposer aux privilégiés appelés il suivre « la voie des conseils » des sujets de méditation équivalents, voire plus aptes à les faire pénétrer en certaines profondeurs du dogme chrétien où leur piété doit trouver normalement de vives consolations et d'énergiques stimulants. Tels sont par exemple, les mystères de l'adoption surnaturelle, de la « divinisation » des âmes par la grâce, du Corps mystique du Christ, que saint Ignace pouvait se dispenser d'aborder en une première retraite ordonnée au choix d'un état de vie. Ce second genre d'adaptation paraît d'autant plus nécessaire, que le succès des Exercices dépasse de beaucoup, selon toute vraisemblance, celui que leur auteur pouvait humainement espérer : chaque année, un nombre croissant de prêtres, de religieux et de religieuses leur demandent de renouveler leur ferveur. Or il est à craindre que le retour périodique des mêmes méditations, se suivant dans le même ordre, développées de façon fort semblable, ne produise quelque satiété, exactement comme le retour constant, sur la même table, des mets les plus succulents. Les directeurs de retraites le savent; ils s'efforcent d'assurer quelque variété. La même raison nous a conduit à publier ces volumes. Sauf de très rares exceptions, nous ne reprenons pas les thèmes ou sujets traités par saint Ignace. Des auteurs de grand mérite se sont chargés de ce soin. Si l'on souhaite une première initiation aux Exercices, il convient de recourir d'abord à leurs ouvrages. Pour notre part, voici comment nous avons conçu notre tâche. Dans une première partie sont groupées de simples « notes » sur les pièces maîtresses. Cette qualification de « notes» avertit déjà que nous ne songeons à présenter ni un commentaire intégral du livre, ni un commentaire plus détaillé des pages les plus importantes. Ce travail est déjà fait. Nos notes visent tout d'abord à mettre en plein relief ce que l'on discerne parfois difficilement en des commentaire, étendus, à savoir les idées essentielles de saint Ignace, les raisons majeures qui ont dirigé le choix et l'ordonnance de ses méditations. Elles le font, tout ensemble, dans le but de faciliter une exégèse sûre de son texte, si on le conserve, des adaptations judicieuses, si on s'en écarte, enfin, quant aux méditations que nous publions, une utilisation pleinement fidèle de sa pensée : ce qui nous semble essentiel est en effet ce que nous avons tenté de sauvegarder et d'assurer de notre mieux. Ces notes ajoutent d'ordinaire quelques suggestions au sujet d'équivalents possibles, ainsi que des exemples ou des citations également utilisables en des méditations apparentées. La seconde partie contient, outre deux triduums, trois retraites de huit jours. On y retrouvera en substance le même ordre général, la même doctrine ascétique que dans les Exercices, le même effort pour attacher les âmes au Maître bien-aimé que le Père a constitué notre Voie, notre Vérité, notre Vie. Ces pages n'étant pas destinées à être lues, mais à être méditées, nous avons évité tout développement prolixe et seulement amorcé affections, demandes et résolutions. Éveiller la réflexion, au lieu d'en dispenser, susciter la prière, au lieu d'en donner la formule détaillée, nous paraît répondre davantage aux vœux des âmes qui ont déjà quelque habitude de l'oraison. Ce qu'elles découvriront par elles-mêmes, selon la remarque de saint Ignace, aura pour elles plus de goût et leur vaudra plus de profit.

12/1954

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Décoration

Kaléidoscope. Claudio Colucci

Diplômé en design graphique de l'école des arts décoratifs de Genève (aujourd'hui HEADI et en design industriel de l'ENSCI-Les Ateliers à Paris, Claudio Colucci travaille avec Pascal Mourgue et Philippe Starck avant de fonder en 1992 les Radi Designers avec Florence Doléac, Laurent Massaloux, Olivier Sidet et Robert Stadler. Un père italien, une mère autrichienne, une enfance tessinoise. Influencé par ce mélange de cultures, Colucci invente une autre idée du monde. Tokyo, Paris, Genève puis Pékin et Shanghai viennent sous-titrer son nom, telle une enseigne de luxe. " Ma première source d'inspiration c'est le voyage... ces allers-retours qui modifient ma vision des choses. " Lorsqu'il arrive au Japon en 1996, ses créations à la fois ludiques et simples, parfois radicales, ainsi que sa compréhension des traditions produisent un impact fort et intrigant qui séduit ses contemporains japonais. La rencontre avec Teruo Kurosaki, qui lui demande de créer sa première collection pour Idée, marque un tournant dans sa carrière. En 2011, il ouvre une agence à Shanghai où, dans une ébullition extravagante, les projets se succèdent : une chambre nuptiale sur une île, le design d'un yacht de 75 pieds d'un luxe exceptionnel... et même un restaurant japonais ! Les objets sensuels et humoristiques qu'il dessine dans son carnet de croquis qui ne le quitte jamais nous projettent dans un univers coloré de formes souples, de poésie et de rêve. Scrutant les histoires que cachent les objets, généreux en pirouettes et paradoxes, il trouve le ferment de sa créativité dans l'art du conte. " J'aime la fabulation, raconter des histoires, inventer... vraies ou fausses... plutôt fausses avec un départ un peu vrai... Brouiller les pistes, jouer ! " Parmi ses innombrables créations, on peut citer le sofa JolyCceur, qui illustre la vision de Claudia Colucci de l'esprit kawaii tant par sa couleur que par sa forme ; sa première lampe en Corian, Squeeze Lamp; Mutant Chair, hommage à Thonet ; la Carafe un verre pour Sentou ; les collections Squeeze pour Christofle ; le Delicabar avec le pâtissier Sébatien Gaudard au Bon Marché à Paris ; le café Moph à Tokyo ; les restaurants Roll Madu et l'aménagement des boutiques Paul & Joe, Agnès B. et Cabane de Zucca, l'institut français de Tokyo, les stands Renault et Pirelli, toutes ces réalisations montrent l'étendue de son talent. Pour Hermès, il invente à chaque saison l'ensemble des vitrines au Japon, qui sont comme " des fenêtres d'art, peut-être même comme l'origine de l'installation artistique ". Entre les citations de Claudio Colucci qui ponctuent les pages du livre publié sous la direction de Sarah Carrière-Chardon, ses compagnons de route dressent le portrait d'un magicien, d'un personnage chaleureux, avide de plaisirs, de rencontres, d'une exceptionnelle curiosité et générosité, qui apporte au design un souffle de gaieté. Ces personnalités marquantes ont toutes pris part à son histoire, ce kaléidoscope où les idées se forment, se déforment et se répondent : les designers Tom Dixon, Christian Ghion, les Tsé & Tsé, le chef pâtissier Sébastien Gaudard, les architectes Astrid Klein et Mark Dytham, le styliste Paul Smith et la douce geisha Kagurazaka Chika ou Michel Temman, ex-correspondant de Libération au Japon, qui comme Claudio s'installe en Chine ; depuis Paris, l'agent Dominique Serrell, avec qui les galeristes Pierre Romanet et Pierre Staudenmeyer ont, les premiers, exposé et édité ses créations ; ses sempaï (" parrains "I nippons : l'incontournable Teruo Kurosaki, le producteur Takaya Iwasaki et le directeur général chargé de la communication d'Hermès Japon, Kozo Fujimoto, qui lui ont ouvert les portes du Levant ; enfin, Kanae Hasegawa, journaliste, Ryu Niimi, professeur à la Musashino Art University, Marie-Laure Jousset, conservateur au Centre Pompidou, Gérard Laizé, directeur du VIA, ou Christine Colin, du ministère de la Culture, ont participé à la reconnaissance de son oeuvre. Riche de plus de 340 illustrations en couleurs, l'ouvrage Claudio Colucci kaléidoscope présente objets, mobilier, installations, aménagements et projets qui mettent en lumière l'inventivité foisonnante de ce designer de renommée internationale nourri de culture européenne et asiatique, puisant son inspiration dans un quotidien qu'il imagine fantastique.

09/2012

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Critique littéraire

Bibliothèque historique. Fragments Tome 1 Livres VI-X, Edition bilingue français-grec ancien

Le livre offre une édition critique, accompagnée d'une traduction et d'un commentaire philologique et historique, des livres de la deuxième pentade de Diodore de Sicile, qui fait aller le lecteur de la fin des antiquités grecques à la première guerre médique. Participant avant tout du renouveau d'intérêt qu'a connu l'oeuvre de Diodore dans les dernières décennies, cette édition entre également de façon générale dans le cadre des recherches qui se sont développées en Italie, en France, et en Belgique, dans le cadre des historiens "fragmentaires" . En effet, comme les livres des troisième et quatrième décades, les livres VI-X ne subsistent plus qu'à l'état de fragments, depuis qu'a péri, en 1453, le dernier témoin manuscrit du texte complet. Le gros des fragments se trouve dans les Excerpta Constantiniana, une collection d'extraits d'historiens de langue grecque que l'empereur byzantin Constantin VII Porphyrogénète fit compiler durant la première moitié du Xe siècle ; le reste est constitué de citations ou de paraphrases, témoignages de quelques apologistes, chronographes ou autres érudits de l'antiquité tardive et de la période byzantine, qui, pour différentes raisons, citèrent Diodore de Sicile dans leurs oeuvres. A partir de ce matériau riche et complexe, l'auteur a entrepris de reconstituer l'économie générale et le contenu de chacun des cinq livres, avec une attention particulière portée aux problèmes de chronologie : lorsque l'historien présente, au livre I, le plan d'ensemble de son enquête, en insistant sur l'unité des six premiers livres, celui-ci met en place une construction chronologique et thématique qui fait du livre VI le dernier livre "mythologique" , mais aussi le dernier livre des "archéologies grecques" . Dans la transition avec les temps olympiques (de 1184/3 à 777/6), Diodore semble suivre le modèle d'exposition défini par Apollodore d'Athènes dans ses Chronika : l'historien s'achemine donc définitivement vers le spatium historicum (introduit au livre VII), l'articulation choisie étant la fin de la guerre de Troie. Cet examen de la chronologie s'inscrit dans le cadre d'une analyse historiographique plus large. En effet, il est un point essentiel, pivot dans l'interprétation de la structure de la Bibliothèque, sur lequel Diodore se détache particulièrement de ses prédécesseurs : c'est dans la conception qu'il propose de l'histoire universelle, étudiée en détail dans l'édition. La tâche était particulièrement difficile de fondre dans une même narration le récit des épisodes survenus en tant de points de l'oecoumène (traitée comme ??? ?????), en partant des origines et rejoignant son temps, tout en respectant la méthode annalistique : comment éviter de manquer au précepte de continuité, à celui d'unité dans la composition, et enfin à celui de symétrie, que Diodore professe en tout point de l'oeuvre ? Dans les livres VI-X se trouvent certains éléments de réponse, et certaines traces de la façon dont l'historien tissa ensemble épisodes principaux et narrations de faits parallèles. Le commentaire examine en outre plusieurs questions d'exégèses théologiques, liées notamment à la doctrine évhémériste, qui trouvait un aboutissement dans la Bibliothèque historique. Les fragments de tendance évhémériste constituent du reste une parfaite illustration de la difficulté qu'il y a d'interpréter la littérature fragmentaire : le commentaire tâche de démêler soigneusement dans chaque fragment ce qu'il importe de prêter au citateur, voire aux citateurs successifs, dont la concaténation demandait à être détaillée, et ce qu'il convient de reconnaître en dernière analyse à Diodore de Sicile. Ancienne étudiante de l'université Paris-IV-Sorbonne et de l'Ecole normale supérieure de la rue d'Ulm, docteur de l'université de Paris-IV et de la Scuola Normale Superiore de Pise, Aude Cohen-Skalli enseigne depuis 2010 à l'université de Nice-Sophia Antipolis. Elle a participé à plusieurs colloques sur l'oeuvre de Diodore de Sicile et sur l'histoire de la Sicile grecque et romaine, et est l'auteur d'une dizaine d'articles sur la Bibliothèque historique de Diodore, sur l'histoire de la Sicile, sur les historiens grecs de Rome et sur des questions d'historiographie fragmentaire.

05/2012

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Bibles

Jésus a dit

Paroles des évangiles Qu'appelle-t-on "évangiles" ? Voilà une question à laquelle on répond un peu facilement : "Des récits qui racontent la vie de Jésus" . Et pourtant, c'est inexact, car l'objectif des évangélistes ne consistait pas à élaborer une simple biographie du Christ. Ni Marc, le plus ancien, ni Jean, le plus récent, n'ont accordé une ligne à ce qui précède le début de la prédication de Jésus. Matthieu ne fait exception que pour la visite des mages et la Fuite en Egypte. Luc commence avant la naissance, mais reste muet sur ce qui suit la douzième année. Alors ? Les évangélistes ont voulu essentiellement transmettre le message de Jésus, tel qu'il apparait aussi bien dans ses actes que dans ses paroles. C'est cela, la "Bonne Nouvelle" (traduction littérale du grec "euangelion"). On dira qu'une nouvelle vieille de deux millénaires n'est plus si "nouvelle" que cela. Assurément, l'expression française est équivoque. On devrait dire "bon message" , "bonne annonce" . En langage très contemporain : on se trouve là devant une info qui ne peut pas devenir ringarde. Des paroles pour tout le monde Du reste, Jésus parlait simple, cela se sent surtout dans les trois premiers évangiles. Parce qu'il s'adressait essentiellement à des gens simples, simples de culture ou simples de coeur. Il prenait en compte les situations et les choses de la vie quotidienne, que nous rencontrons encore dans notre existence à nous au bout de deux millénaires. Cela n'empêchait pas qu'il réponde avec science et autorité aux théologiens de son temps, soit quand ils venaient lui poser des questions souvent piégées, soit quand ils venaient, comme Nicodème, recueillir son enseignement. Bien sûr, les évangélistes qui nous rapportent les propos de Jésus étaient tous chrétiens, professant la foi dans la résurrection du Christ. Mais les gens à qui parlait Jésus ne l'étaient pas, eux. Forcément : on ne peut pas adhérer à l'annonce de la résurrection d'un personnage qui n'est pas encore mort. Comme lui-même, comme les apôtres, comme les disciples, la plupart des auditeurs de Jésus étaient juifs. Mais la population de ce qu'on appelait alors la Palestine comportait aussi de très nombreux païens : Romains des troupes d'occupation et de l'administration impériale, marchands grecs ou levantins, cananéens des pays voisins. Sans compter les Samaritains, monothéistes et reconnaissant la Torah comme les juifs, mais considérés par ceux-ci comme schismatiques. Les paroles de Jésus, qui que nous soyons, nous sont encore destinées. L'accueil des rejetés Il est clair que Jésus ne méprisait pas dans leur ensemble les élites sociales, morales et religieuses de son temps. Mais il épinglait volontiers l'autosatisfaction, voire l'hypocrisie d'individus "comme il faut" qui en faisaient partie. En retour, ces derniers n'aimaient guère son attitude accueillante à l'égard de gens considérés comme non fréquentables. Parmi ces derniers, les publicains, c'est-à-dire des juifs qui percevaient sur leurs compatriotes les impôts réclamés par l'occupant romain (païen ! ), se montrant ainsi traîtres à leur Dieu comme à leurs concitoyens, car ils exigeaient plus qu'ils ne devaient et empochaient la différence. Jésus faisait scandale en allant jusqu'à manger chez eux. Il ne jetait pas l'anathème sur les prostituées, ce qui ne revient pas à dire qu'il encourageait la prostitution. Il ne fuyait pas les lépreux, dont on considérait que leur maladie était une punition du Ciel pour leurs péchés. "Je ne suis pas venu juger le monde". , dit-il. Pourquoi ce livret ? Les citations qu'il contient sont toutes des passages où les propos de Jésus sont rapportés au style direct. Aussi courts que possible, pour qu'une longue lecture n'en dilue pas la saveur et pour qu'il soit facile de les méditer. Ils n'ont pas été choisis parmi ceux qui fondent les dogmes du christianisme et qui pourraient poser des difficultés à des personnes dont c'est le premier contact. Ces paroles sont faites pour être livrées à toutes les personnes qui, d'une manière ou d'une autre, peuvent y puiser un enrichissement personnel et à qui il ne viendrait pas forcément à l'idée de se mettre à leur recherche dans un gros livre.

02/2024

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Sciences politiques

Bruxelles ne sera pas la capitale européenne de l'islam. Comment éviter les dérives de l'islamisme

Cet ouvrage résulte d'une profonde analyse du problème de la gestion politique de l'islamisme depuis de nombreuses années. Il souligne les points faibles de nos démocraties, lesquels s'appliquent aux démocratie libérales et en particulier à la situation complexe de la capitale de l'Europe, cosmopolite et confrontée à une gestion qui tient compte de paramètres qui peuvent donner à penser à un manque de vision pragmatique du vivre ensemble libres. Composé de deux parties, ce livre se termine par un " appel " à soutenir les démocrates musulmans contre l'islam politique. La première partie de l'ouvrage est un survol historique. Les auteurs y affirment que la trilogie "islam - immigration - intégration", est devenue toxique, qu'il faut bien voir d'où l'on vient et où l'on aboutit. La deuxième partie du livre aborde très largement les opportunités qu'offre 2024, avec sa cohorte d'élections. Dans une Europe qui a déjà abondamment souffert du radicalisme islamique sous toutes ses formes, l'émergence d'un mouvement de démocratie musulmane, à l'instar de la démocratie chrétienne, serait une planche de salut. La conviction des auteurs est que, certes, il n'existe pas encore de mouvement de démocratie musulmane doté d'une doctrine politique et d'une organisation structurée, mais en revanche, il existe bel et bien des démocrates musulmans, que chacun côtoie tous les jours dans les villes d'Europe. Cela concerne nombre de pays, dont la France. L'évolution de la société et le multiculturalisme sont en mutation. Autant les gérer au mieux en paix. A titre illustratif, en 1974, à la demande des Saoudiens wahhabites, riches en pétrodollars, la Belgique a cédé aux pressions de ses milieux d'affaires, attirés par cette manne, et a reconnu l'islam, l'organisation du culte et des cours de religion. En France, république laïque, la place de l'islam allait peut-être plus de soi, au nom de la liberté. Mais, il s'est agi d'une reconnaissance dépourvue de débat sur le sujet délicat de la place de la charia dans un Etat de droit, une démocratie libérale. Les auteurs de ce livre estiment qu'il est urgent de soutenir nos concitoyens démocrates musulmans qui ont le courage et le mérite de concilier leur islamité avec la citoyenneté et de soutenir un islam européen, libéral et humaniste, débarrassé des théologiens de la charia et du djihad. Ils en appellent à promouvoir un " Mouvement européen de solidarité avec les démocrates musulmans ", persuadés que le choix d'un soutien à "l'islam politique" ou encore à la "démocratie musulmane" ne sera plus possible bien longtemps. Des crispations de plus en plus tendues se ressentent. A titre d'exemple, en réponse à ceux qui qualifient Bruxelles de "trou à rats islamistes" faisons ensemble de notre capitale le "berceau européen de la démocratie musulmane". Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait ! (citation attribuée à Mark Twain). En Europe, les flux migratoires et l'évolution de la structure sociétale imposent une vision pacifique compatible avec les valeurs démocratiques, à long terme. Points forts : Les positions politique occidentales au regard de l'islamisme - Réforme de l'islam - l'islam rationaliste - Relations religions-Etat - Neutralité ou neutralisation de l'Etat - Discriminations - Démocratie musulmane - islamité - citoyenneté - démocratie libérale - lois du peuple souverain - foi - liberté de conscience - Modernité - Vivre ensemble - Institutions démocratiques - Evolution sociétale. L'ouvrage est coédité par les Editions regards, Paris, et par Les Editions La Pensée et les Hommes, Bruxelles. Les coauteurs : 1/ Chemsi Cheref-Khan. Docteur en droit et licencié en sciences sociales, il a fait l'essentiel de sa carrière professionnelle en tant qu'administrateur de sociétés. Son engagement en faveur de la défense des droits de la minorité kurde lui a valu de demander l'asile politique en Belgique. Membre actif de La Pensée et les Hommes depuis près de quarante ans, membre fondateur du Comité de Ni Putes Ni Soumises, membre fondateur du RAPPEL (Réseau d'Actions pour la Promotion d'un Etat laïque), il a activement oeuvré pour la promotion d'un islam belge, libéral et humaniste, éthique et spirituel, débarrassé des théologiens du djihad et de la charia venus d'ailleurs, en un mot, à la promotion d'un islam intégré dans notre démocratie libérale, un islam respectueux de l'Etat de droit et de ses valeurs fondatrices. 2/ Martine Rifflet-Devleeschouwer. Martine Rifflet-Devleeschouwer. Traductrice de l'Anglais et de l'Espagnol, professeure d'Anglais des affaires dans l'enseignement supérieur de niveau universitaire. Epouse de feu Jacques Rifflet, elle a contribué à la conception et à la réalisation de ses ouvrages " Les mondes du sacré ", connus en Europe, " L'islam sans tous ses états " et " Plus est en nous ". Promotrice d'un islam apaisé loin des dictats des théologiens de la charia.

03/2024

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Littérature comparée

Revue de littérature comparée N° 377, janvier-mars 2021 : La RLC a 100 ans

Daniel-Henri PAGEAUX, Regards sur cent ans de comparatisme On a souhaité donner d'abord, de façon tout à la fois précise et synthétique, un historique de la RLC, en insistant sur les orientations intellectuelles, voire philosophiques qui ont présidé à sa fondation, puis en donnant un panorama aussi détaillé que possible des questions et des thèmes abordés, en particulier à partir des numéros dits "spéciaux" . En un siècle, la RLC a su tenir, tant au plan national qu'international, un rôle et une fonction de tribune, de lieu permanent d'échanges, de propositions et de réflexions. Bernard FRANCO, Fernand Baldensperger et les premières définitions de la littérature comparée Dans le tout premier article de la Revue de Littérature Comparée publié peu de temps après la fin de la Première Guerre mondiale, Fernand Baldensperger propose une définition de la littérature comparée imprégnée d'un idéal humaniste qui a traversé l'histoire de la discipline. Il la rapproche de la méthode de l'histoire littéraire prônée par Lanson et de l' "histoire comparée des littératures" évoquée par Joseph Texte, dans une relation ambivalente d'opposition avec la méthode des parallèles. Une telle conception est proche des origines romantiques de la discipline, qu'il s'agisse des premières définitions de la littérature comparée chez Ampère ou du relativisme esthétique propre à la critique romantique en général. Mais dans sa volonté d'embrasser les sciences humaines, Baldensperger défend également une conception de la discipline bien plus moderne qu'on ne l'a souvent dit. Francis CLAUDON, Fernand Baldensperger (1871-1958). Retour sur une ambition F. Baldensperger (1871-1958), premier directeur de la RLC, a laissé des mémoires. Une vie parmi d'autres (1940) comporte bien des indications intéressantes. L'expérience de l'étranger s'est faite, pour lui, vers 1880-1890, à Saint- Dié et à Zurich, par et contre l'Allemagne du Reich wilhelminien. D'autre part Baldensperger s'est élevé contre une certaine myopie intellectuelle de l'époque. Sa carrière s'est développée grâce à des appuis politiques (L. Liard, S. Charléty, M. Barrès), ses emplois, (Strasbourg en particulier, au moment de la fondation de la revue) ont été des choix calculés. Sa conception des "interrelations littéraires" s'inscrit dans la tradition historiciste de Taine ; elle diffère, sans l'exclure, de celle, formaliste et esthétisante, de ses contemporains germaniques (Walzel, Jolles). Pierre BRUNEL, Paul Hazard (1878-1944) Trop tôt disparu, Paul Hazard a fait une brillante carrière, qui l'a conduit au Collège de France en 1925 et à l'Académie française en 1940. Originaire du Nord, il a été attiré par l'Italie et il est devenu le maître des études sur les littératures du Midi, mais sans jamais perdre le contact avec ses origines tant comme écrivain que comme comparatiste. Plus jeune que Fernand Baldensperger et à certains égards pouvant être considéré comme son disciple, il a été choisi par lui pour diriger, à sa fondation même en 1921, la Revue de littérature comparée. Elle lui doit beaucoup, même si, très respectueux de celui qui présida à ses destinées de comparatistes, il tendait à s'effacer derrière lui. Il a d'ailleurs, après 1935, assuré une continuité indispensable et, grand voyageur, comme Baldensperger, il s'est comme lui, largement ouvert au monde. Etienne CROSNIER, Paul Hazard, l'amour d'une vie pour les littératures du Nord Né à Noordpeene, près de Dunkerque, Paul Hazard (1878-1944), ancien élève de l'ENS et agrégé de Lettres classiques, est considéré aujourd'hui comme le grand spécialiste de la littérature italienne du XVIIIe siècle. Sa thèse de doctorat, La Révolution française et les lettres italiennes (1789-1815), en est la pierre angulaire. Mais Paul Hazard ne s'est jamais détourné de ses premières amours, les littératures nordiques. Il met ainsi en lumière, dans "L'invasion des littératures du Nord dans l'Italie du XVIIIe siècle" (RLC, 1921), l'influence et la modernité des oeuvres d'Ossian, Shakespeare et Goethe. Avant de nous surprendre avec un essai, Le Charme d'Andersen (1930), qui révèle, au-delà de son attachement aux littératures enfantines, l'humanisme profond de l'enseignant et du chercheur qu'il n'a jamais cessé de manifester dans ses écrits. William MARX, Comparatisme et nationalisme au lendemain de la Grande Guerre Fondée au lendemain de la Première Guerre mondiale dans une Europe saignée et dévastée, la Revue de littérature comparée se donna pour mission d'ouvrir à un "nouvel humanisme" adapté à ce monde sortant à peine des cendres, et susceptible de retarder un feu qui ne demandait qu'à renaître. Or, dans un contexte marqué de nationalismes exacerbés, l'histoire comparée des littératures ne fut pas toujours considérée comme une entreprise neutre et pacifique. La Revue elle-même, qui fut dès le départ traversée de ces tensions, sut toutefois se doter d'un programme théorique suffisamment solide pour s'en délivrer. Yves CHEVREL, Vingt-cinq ans après : le recommencement Durant l'occupation de la France par les nazis, de 1940 à 1945, la direction de la RLC a décidé de ne pas publier la revue. L'année suivante en Grande-Bretagne parait, à Cardiff, une revue qui en assure l'intérim : Comparative Literature Studies. F. Baldensperger y publie, en 1945, un article où il revient sur les débuts de la RLC, en rappelant les espoirs soulevés par la fin de la "Grande Guerre" et en les confrontant aux réalités qui ont suivi. De son côté, J. -M. Carré titre "Recommencement" l'article de tête de la première livraison de la RLC à reparaître en 1946. Les deux articles, de tonalités différentes, manifestent l'un et l'autre la volonté de concevoir la littérature comparée comme une discipline au service d'un humanisme moderne. Véronique GELY, Les "femmes de lettres" dans les quatre premiers numéros de la Revue de littérature comparée La Revue de littérature comparée en 1921 reflète la difficile entrée des femmes dans le champ littéraire, aussi bien comme objets que comme sujets d'étude et d'analyse. Mécènes, étudiantes et chercheuses, les écrivaines sont peu visibles dans les titres des différentes rubriques. Elles sont toutefois bien présentes. La RLC mentionne et commente les travaux de chercheuses qui sont parfois citées comme des autorités. Le phénomène le plus marquant est la référence constante faite à "Madame de Staël" , véritable "mère fondatrice" de la littérature comparée. Jean CANAVAGGIO, Un maître des études hispaniques et sa collaboration en 1921 à la Revue de littérature comparée. Alfred Morel-Fatio (1850-1924) On doit à Alfred Morel-Fatio une brève contribution au premier numéro de la Revue de Littérature comparée. Le présent article, après en avoir résumé le contenu, retrace la carrière du fondateur des études hispaniques en France et s'emploie à montrer comment on peut comprendre qu'il n'ait pas donné une étude plus importante aux deux éditeurs de la revue. Chantal FOUCRIER, De She à L'Atlantide : une polémique questionnée par La Revue de littérature comparée en 1921 On connaît le succès remporté par L'Atlantide, roman que Pierre Benoit fit paraître en 1919 et qui valut à ce dernier l'accusation d'avoir plagié She, récit qu'avait publié Henry Rider Haggard en 1887. L'affaire ayant suscité un procès, la presse se divisa dans d'innombrables articles qui ont contribué à donner à la question judiciaire la portée d'un débat intellectuel. En 1921, la Revue de Littérature Comparée fit état de cette polémique comme point d'appui d'une réflexion sur l'exploitation des sources dans la création littéraire. C'est à ce titre qu'elle intégra l'analyse des deux romans qu'avait rédigée l'angliciste P. -H. Cheffaud à la demande de Pierre Benoit en 1920. Après avoir éclairé le type d'arguments développés dans ce texte-plaidoyer, la présente étude se propose de montrer que celui-ci trouve plusieurs échos dans les problématiques comparatistes du moment, telles que l'influence des oeuvres étrangères comme ferment de l'originalité dans les littératures européennes. Dominique MILLET-GERARD, Claudel - Dante 1921 Cet article étudie l'Ode jubilaire pour le six-centième anniversaire de la mort de Dante, composée par Claudel sur la suggestion de l'italianiste Henry Cochin et publiée dans le Bulletin du jubilé du Comité catholique français. L'Ode est évoquée à deux reprises dans la Revue de littérature comparée de 1921. Doublé - comme dans la Vita Nova - d'un texte en prose explicatif, ce long dithyrambe en vers libres, nourri de citations de Dante, est esentiellement constitué d'une double prosopopée, celle de Béatrice suivant celle de Dante, sur les thèmes de l'exil, de l'amour et de la Joie, ce qui en fait un palimpseste du Soulier de Satin. De fait, l'impact autobiographique de l'Ode apparaît manifestement au regard des Lettres à Ysé contemporaines, et récemment livrées au public. Célébration et comparaison semblent ici céder le pas à une discrète substitution.

08/2021

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Sociologie

Le Petit Livre Rose. Nous, le Peuple, On veut la Paix !

"Le Petit Livre Rose - Nous le peuple, on veut la paix ! " de Nathalie Kesler : avancer vers l'ingénierie de la paix pour annihiler toute barbarie. Tous les jours, sous nos yeux, le spectacle que nous livre le monde est d'une désespérante tristesse. Nous pouvons tous observer l'extrême pauvreté qui côtoie l'extrême richesse... Pourtant, alors que des politiques mondiales se sont rapidement mises en place pour la vaccination, il n'existe aucune volonté commune pour en finir avec la misère. L'erreur serait-elle d'attendre que la paix vienne des hautes sphères ? Avec "Le Petit Livre Rose", la Présidente fondatrice de l'ONG Pangée Nathalie Kesler veut faire évoluer rapidement les consciences car, tous, à notre échelle, nous avons le pouvoir de devenir des diplomates citoyens oeuvrant pour la paix. Il ne s'agit plus d'intervenir après les conflits et de se contenter de commémorer la paix. Désormais, les mesures et les moyens doivent porter sur la prévention. Ce mouvement commence à mobiliser partout dans le monde, où des projets éducatifs voient le jour (ex : Université de la Paix au Costa Rica), mais la France est encore très en retard dans ce domaine. Le Petit Livre Rose, à la fois court et dense, est une invitation à oser mettre en place une véritable ingénierie de la paix, cette nouvelle approche de la citoyenneté qui lutte contre la fatalité en s'attaquant aux racines du "Mal Radical". Il est actuellement disponible en pré-commande sur Amazon, et bientôt pour tous les habitants du monde, puisqu'il va être traduit dans de nombreuses langues (la traduction espagnole a par exemple déjà débuté). Il existe actuellement plein de livres de toutes les couleurs, mais tous avec la même finalité guerrière : le livre blanc de la défense, le livre vert de Mouammar Khafadi, le livre rouge de Karl Marx... Avec ce nouveau livre rose, je veux donner une tonalité radicalement à contre-courant, puisqu'évolutionnaire et pacifiste. Nathalie Kesler 51jprZq5MjL L'ingénierie de paix, un concept fort et riche de sens Pourquoi le thème de la paix est-il associé à des connotations utopistes ou "new age" ? Ce sujet n'est pourtant pas une notion floue, fruit d'une rêverie de quelques bobos rêveurs... La paix se construit et suppose donc une approche rigoureuse. "Le Petit Livre Rose" est ainsi structuré en 3 parties. Log PG 2 La première partie présente l'Ingénierie de Paix L'auteure tente d'en édifier une réalité augmentée par de l'intelligence conceptuelle, afin de densifier l'aura déjà acquise par les termes de "culture de paix", actuellement en usage au sein de l'UNESCO, l'organe international qui déploie le plus l'attention sur ce thème. Par un rapide historique de son évolution, la fusion des termes invite le lecteur à croire davantage au caractère rationnel et possible d'une future paix mondiale. Certaines propositions sont émises, dans le but d'éradiquer le maximum de conflits meurtriers, ainsi que de violences. La seconde partie propose un nouveau système dénommé " La Nouvelle Pangée", en référence au terme géographique de continent originel. Du découpage Aristotélicien de la monnaie en unités de mesure, vers un monde d'unités de valeur qui espère dans l'idéal kantien de paix perpétuelle, le nouveau système s'emploie à mettre en valeur les talents de chacun (terme autrefois utilisé pour de la monnaie), et se détourne de l'obscure "gouvernance mondiale" occulte qui se déploie de nos jours. Et ce, afin de faire éclore un système de participation des individus, qui soit transparent, et où chaque personne sur la planète peut faire éclore sa créativité et son aptitude au bonheur collectif. Nathalie Kesler pose par conséquent la première pierre au futur système d'échanges de biens et de services adossé à des valeurs éthiques : Ce programme politique, découpé en PARTS de ressources et en PANS d'activités, serait notamment basé sur l'égalité des temps de vie des individus citoyens, de plus en plus responsabilisés, et d'autres valeurs à haut potentiel (ex : pénibilité des tâches, mérite de générosité ou efforts concrets déployés pour la construction de la paix). La dernière partie concerne l'élaboration de termes nouveaux pour repenser l'impensé et les non-dits de ce monde. Il s'agit de conscientiser nos échecs à construire la paix du fait d'une vacuité conceptuelle béante autour de ces thématiques. Comment remédier à des maux dont le champ notionnel est pauvre ? Mettre l'accent sur la nécessité d'élaborer des néologismes pour désigner une réalité, ou élaborer une réflexion sur l'éradication de la misère dans le monde, qui oeuvre sur ses causes profondes, et non pas seulement sur ses conséquences, où le processus de résilience est parfois difficile, voire désespéré, une fois les traumatismes perpétrés. Nathalie Kesler : Je suis une preuve aberrante d'un des tabous de ce monde : le vol des enfants, un acte de fragilisation volontaire politique. On a beaucoup parlé des enfants volés de la RDA ou de ceux de La Réunion, mais cette situation est beaucoup plus fréquente qu'on ne le croit, et elle se déroule le plus souvent avec la coopération directe ou indirecte des Etats. La troisième partie s'achève donc par l'élaboration embryonnaire d'un lexique et de termes nouveaux élaborés pour la "Nouvelle Pangée". Ce livret, enfin, est un condensé de références incontournables pour penser un monde sans argent. Possibilité de remporter une version papier du Petit Livre Rose La version papier du livre est en effet offerte à celles et ceux qui auront acheté la version numérique (offre limitée aux 50 premiers participants) et laissé des commentaires intéressants de propositions pour la paix sur les espaces commentaires des livres sur internet. Une fois cela effectué, il faudra simplement envoyer la preuve du commentaire, ainsi que ses coordonnées de livraison, à l'adresse suivante : cadeaux@parapacem. com De plus, pour 3 ebooks commandés, il sera également possible de demander sa version brochée offerte en cadeau. Sommaire Citations célèbres Sommaire Introduction La Nouvelle Pangée Nommer la paix, au-delà du verbe UNESCO et culture de paix Au-delà des religions Un système alternatif à l'argent Quels outils créer ?? Ingénierie de l'éducation à la paix Opération Pang-Or Basculer vers un monde sans argent et Constat du monde de l'argent Opération "Pang-Or" Objectif n°1 : créer une application universelle pour un monde fraternel et solidaire sans Argent. Objectif n°2 : oeuvrer à notre déconditionnement culturel : l'éducation à l'attrait du bien commun. Objectif n°3 : sortir de notre expectative et prendre le destin du Monde en main pour mettre en oeuvre notre réflexion en commun. Plafond Zéro : décompter les parts de ressources mondiales Acquérir un cadre de vie serein et de qualité Redéfinir le "travail" en Ressources d'activités humaines Rééquilibrage des PARTS de ressources en fonction des PANS d'activités en vue d'un rééquilibrage des inégalités Créer un institut de formation pour la Paix (Ingénierie de paix) Créer une université ou une première école Mettre au point l'EMA Système de défense mondiale commune Système optimise des savoirs mondiaux Ingénierie de paix planétaire et interplanétaires En Résumé Webographie Bibliographie Lexique IMG-20210728-WA0007 © Grégoire de Gaulle ADAGP Extrait Souvent, lorsque les gens me disent : "? la paix, c'est pas pour demain ? ", ou "? c'est une belle utopie ? "? ; "? les guerres ont toujours existé, il y en aura encore toujours ? ", etc. , alors je m'étonne que des Occidentaux, qui ont vécu comme norme quotidienne, un monde sans guerres, dans la plupart des pays européens, notamment ceux qui sont nés après-guerre, ou qui ne s'en souviennent pas ? ; ce qui constitue actuellement, en 2021, une majorité, ceux nés en 1940 ont déjà 80 ans, pour ainsi dire, la mémoire des guerres s'estompe, et si les commémorations sont nécessaires, il vaut mieux éviter de créer de nouvelles guerres pour convaincre de s'en passer plutôt que de tenter de nouvelles formes de guerres insidieuses, non armées, mais tout aussi dangereuses, qu'elles soient bactériologiques ou économiques... ... En bref, pourquoi ceux qui justement jouissent de la paix au quotidien (ici dans le sens de paix sans conflits armés) s'obstinent à plaider qu'elle n'existe pas, puisqu'ils expriment un paradoxe quasiment en flagrant délit d'imposture dans le sens où ils ont vécu dans un havre de paix toute leur existence, sans JAMAIS expérimenter de conflits armés de leur vie ! A ce titre, il faut remettre les pendules à l'heure, peut-être préciser que les guerres semblent nécessaires aux pays vainqueurs afin de maintenir l'équilibre des pouvoirs d'après-guerre, et maintenir des guerres afin de continuer à asservir certains pays au service des intérêts des pays en paix. C'est ici que la leçon est apprise de nos actes de colloque où l'on apprend que le Président de la troisième assemblée générale de 1948, Herbert Vere Evatt, ayant participé aux actes fondateurs de la charte de San Francisco, à l'origine des Nations Unies, avait bien écrit en réponse au courrier de Garry Davis que "? la mission des Nations Unies n'était pas de faire la paix, mais de la maintenir ? "... Dans cette lettre de Evatt : il rappelle que l'ONU a voté une résolution "qui demande aux grandes puissances de faire la paix" et ajoute : "Cette résolution illustre le fait indubitable que l'Organisation des Nations Unies, et en particulier l'Assemblée générale, n'a pas le pouvoir général ou la prérogative de faire la paix" . (article 107.) Les Nations Unies ont comme fonction primordiale "le maintien de la paix internationale, une fois que la paix sera établie" . Et appelle les peuples à participer "à son activité pratique de tous les jours" . Albert Camus avait bien mis en évidence cette supercherie dans son texte de défense de Garry Davis, lors de son incarcération : "L'Organisation des Nations Unies s'est engagée dans une attitude dont la logique mène à l'arrestation d'hommes

09/2021