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Béatrice Marchal

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Littérature française

Mademoiselle. Les rêves interdits ou L'autre versant du rêve

"Une fois dans la rue, sur ses hauts talons, Mademoiselle marcha très vite, passant de préférence dans les zones d'ombre. Le bourg était effrayant de silence et de solitude. En se dissimulant, elle prit un petit sentier, et, tout en marchant, comme en cachette, la dissimulant dans sa main renversée, elle alluma une cigarette et fuma". Mademoiselle, jeune institutrice dans un village de Corrèze, a pris l'habitude d'arpenter la campagne, de nuit, pour y provoquer incendies, inondations ou empoisonnements... Autant de méfaits imputés, selon les préjugés xénophobes des villageois, à un bûcheron polonais, Manou, qu'elle adore en secret... Dans un style réaliste et épuré, Jean Genet nous plonge au coeur du monde rural de son enfance, vécue dans une famille d'accueil à Alligny-en-Morvan. Ce bref récit, scénarisé suivant le tempo d'un thriller, nous glisse dans la peau d'une héroïne insaisissable et amorale. Partout s'y déploie la poésie d'une réflexion gorgée de soufre sur le désir et le mal. D'abord présenté à Anouk Aimée durant l'été 1951, ce script éveilla la curiosité de plusieurs réalisateurs - Louis Malle, Georges Franju ou Joseph Losey -, avant d'être adapté par Tony Richardson en 1966, avec Jeanne Moreau dans le rôle-titre. A ce jour inédit, Mademoiselle permet de sonder l'intime envie de cinéma chez Genet et jette une lumière nouvelle sur son oeuvre : lueur noire, crue et traîtresse.

04/2024

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Sciences historiques

Ponte Novu. Récits, mémoires et analyses

La bataille de Ponte Novu, le 8 mai 1769, scella la fin de la Corse indépendante. Bataille d'importance toute relative du point de vue des armées du roi de France, elle fut fatale à celle des Naziunali. Le passage du Golu ouvrait en effet la voie à la prise de Corte, siège de l'Etat insulaire. Dès le 9 mai, il ne fut plus question d'affrontement direct entre deux armées, mais de mise au pas sanglante et de soumissions plus ou moins volontaires, de répression et de résistance. Ponte Novu est, d'un avis unanime, la clé de la conquête française de la Corse. Pourtant de nombreuses zones d'ombre persistent 250 ans après les faits exacts survenus en ce début de mois mai : les stratégies du maréchal de Vaux et de Pasquale Paoli ; le comportement des troupes, ceux des généraux corses parfois suspects de trahison ; l'histoire des mercenaires étrangers – dont on ignore exactement la nationalité – placés pour garder le pont et qui tirèrent sur leurs alliés miliciens corses ; le nombre de morts de part et d'autre... Rien n'est certain. Les témoignages directs ou indirects de l'époque, les mémoires plus ou moins véridiques, les versions et réécritures nombreuses qui furent publiées en leur temps, dessinent cependant une histoire kaléidoscopique vraisemblable de la bataille. Une histoire racontée à plusieurs voix, celle des vainqueurs et des vaincus. Une vingtaine de textes ont été réunis ici, parmi les plus marquants. Certains sont bien connus des spécialistes, d'autres furent méprisés, oubliés, voire restés longtemps inédits.

05/2019

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Histoire de France

D'Artagnan. Capitaine-Lieutenant des Grands Mousquetaires du Roy

Charles de Batz de Castelmore d'Artagnan, le plus célèbre des mousquetaires, est un authentique cadet de Gascogne, arrivé à la cour au temps du roi Louis XIII. Homme de confiance de la reine Anne d'Autriche et du cardinal Mazarin, il a passé plus de trente années au service du roi Louis XIV. Capitaine lieutenant de la première compagnie des mousquetaires, dite des " Grands Mousquetaires " ou " Mousquetaires gris ", officier d'élite, il a participé sous les ordres du maréchal de Turenne et du prince de Condé à toutes les campagnes de la première partie du règne de Louis XIV. Gentilhomme de la cour du Roi Soleil, contemporain de Molière et de Lully, d'Artagnan a été nommé gouverneur de Lille en 1672, un an avant sa mort à Maastricht. De sa Gascogne natale au Limbourg, sa vie raconte à elle seule plusieurs décennies du Grand Siècle. Cet ouvrage est le résultat de plusieurs années de nouvelles recherches menées à travers l'Europe, sur les lieux mêmes où le capitaine lieutenant des mousquetaires a vécu et est intervenu. Il s'appuie sur des documents inédits, permet de découvrir des éléments inattendus et éclaire d'un jour nouveau ce personnage, qui fut bien plus qu'un héros de roman de cape et d'épée. Passionnant à plus d'un titre, le " vrai d'Artagnan " n'a rien à envier au héros de légende. Il en a la bravoure, le panache et la gloire. La réalité n'est-elle pas parfois plus belle que la fiction ?

12/2001

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Histoire internationale

La Chine à l'encan. Rapports et souvenirs d'un officier français du 2e Bureau en Extrême-Orient (1897-1901)

En l'année 1900, la Chine est un pays en état de décomposition avancée : la dynastie Qing, au pouvoir depuis près de trois cents ans, oppose aux réformes nécessaires le poids de son conservatisme ; les mandarins contribuent à l'immobilisme et à la prévarication généralisée. Face à cet empire déliquescent, les " puissances " coloniales comme l'Angleterre, la France et l'Allemagne, mais aussi les puissances montantes que sont la Russie et le Japon, se précipitent pour arracher successivement à l'Empire du Milieu, bafoué et méprisé, des territoires entiers. Au terme de soixante années d'humiliations, le peuple chinois se révolte contre les étrangers : c'est la révolte des Boxeurs, qui surprend tous les observateurs, prend en otages les Européens à Pékin et Tien-t'sin, avant que les troupes coalisées ne rétablissent difficilement la situation. Sur ce théâtre où se déchaînent les passions et les rivalités entre les puissances, quelques personnages de caractère tentent de jouer leur carte ou celle de leur pays : un maréchal chinois haut en couleur, un amiral anglais, un Gouverneur général de l'Indochine ambitieux et pressé, un Consul général de France brillant et volontaire, quelques officiers du Renseignement qui tentent de comprendre et d'expliquer. C'est à partir des archives du capitaine Adolphe Guillaumat, chargé du renseignement militaire à Hanoï, que le tableau de cette période a été tracé. Des recherches complémentaires sont venues compléter ces témoignages. Envoyé en mission de renseignement en Chine en avril. 1900, le capitaine Guillaumat va se trouver entraîné dans la Guerre des Boxeurs.

05/2008

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Histoire de France

Les soleils noirs de la guerre d’Algérie

Aussaresses et la descente aux enfers ; Le capitaine Léger et les ruses d'Ulysse ; Le colonel Argoud et la vertu d'exemplarité ; Le double destin du lieutenant Erulin ; La légion d'honneur du lieutenant Mialet Napoléon a donné une définition célèbre de la guerre : "L'art de la guerre est un art sim­ple, tout d'exécution. Tout y est bon sens, rien n'est idéologie". L'émergence de la guerre révolutionnaire a complètement changé la donne. Tout est devenu compliqué et idéologique. Il faut désormais non seulement vaincre l'adversaire sur le terrain, mais conquérir les coeurs et les esprits des populations en les affranchissant du terrorisme. Certains éléments de l'armée française ont pu être tentés d'employer les mêmes procédés que leur adversaire en Algérie. Les dérapages d'un Aussaresses, entraîné dans une terrible descente aux enfers, ont été heureusement contrebalancés par l'intelligence acérée du colonel Trinquier, le talent protéiforme du capitaine Léger, la rigueur morale du colonel Argoud et les âmes bien nées des lieutenants Erulin et Mialet même si les torrents de violence de la guerre ont parfois pu les déposséder d'eux-mêmes. Les principes moraux, qui sous-tendent les actions humaines, demeurent encore le meilleur pare-feu pour rester fidèle à ses idéaux. A travers le destin de cinq officiers durant la Guerre d'Algérie, Paul Aballain brise le tabou... Il n'était que temps ! Paul Aballain. Saint-Cyr Promotion "Maréchal Bugeaud" (1958-1960). Acteur et témoin des deux dernières années de la guerre d'Algérie.

10/2019

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Sciences historiques

L'arbre de la vie. Le passé recomposé du colonel Rakotonirainy Alphonse

En 1960, Madagascar venait d'avoir son indépendance et devait se doter d'une nouvelle armée. Le lieutenant Alphonse Rakotonirainy, saint-cyrien de la promotion du maréchal Bugeaud, fut invité à rentrer à Madagascar pour rejoindre cette nouvelle armée, alors qu'il était au front à la frontière algéro-tunisienne avec l'armée française. Avec d'autres saint-cyriens, ils définiront les bases et les objectifs de cette armée malgache. Quinze ans plus tard, le 30 juillet 1976, sur les ondes de la radiotélévision malgache, par la voix de Didier Ratsiraka, président de la République démocratique de Madagascar, les Malgaches apprenaient stupéfaits le "crash" d'un hélicoptère Alouette III dans lequel périrent ses sept passagers : le colonel Joël Rakotomalala, Premier ministre, Pierre Rajaonah, ministre du Développement rural et de la Réforme agraire, le lieutenant-colonel Alphonse Rakotonirainy, chef de l'Etat-Major général de la Défense nationale et des Forces armées populaires, le commandant Martin Rampanana, directeur de cabinet militaire du Premier ministre, le sous-lieutenant Todisoa Angelson-Marie, pilote de l'hélicoptère, l'adjudant-chef Fernand Ndriamananto, mécanicien de l'hélicoptère, et monsieur Victor Raymond Randriantsoa, caméraman de la Télévision malagasy. Les "accidents ", décès et disparitions suspects de personnalités sont nombreux durant cette période. Trop nombreux tout d'un coup pour qu'on ne pense plus à des hasards, les rumeurs circulant alors sans jamais être démenties ou dénoncées. Les causes de cet "accident" n'ont jamais été élucidées : aucun rapport publié. Et c'est d'ailleurs ce qui est le plus troublant, ce silence...

09/2019

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Histoire de France

L'opération Torch et la Tunisie. De Casablanca à Tunis et au-delà (novembre 1942 - septembre 1943)

L'arrivée des forces anglo-américaines en Afrique du Nord le 8 novembre 1942 fut ressentie par la plupart des Français comme le début de leur libération. Pour Roosevelt et Churchill, c'était la mise en oeuvre de la stratégie Germany First convenue avant même que les Etats-Unis fussent entrés en guerre. C'était aussi une réponse à l'urgence du second front à l'ouest réclamé par Staline. Les aléas de cette opération combinée d'une ampleur inconnue à ce jour étaient accrus par l'incertitude qui régnait sur l'attitude prévisible des forces du gouvernement de Vichy. Dans le doute, il fallait à la fois préparer un débarquement de vive force et anticiper la réaction inévitable des forces de l'Axe. Qui aiderait ou non les Alliés ? La logique de l'armistice, conjuguée avec la fidélité au serment prêté à la personne du Maréchal, entraîna trois jours de bataille fratricide, trois autres jours de neutralité. Le retournement n'intervint en Algérie et au Maroc qu'après l'invasion de la zone non occupée de métropole tandis qu'en Tunisie cette logique favorisa l'installation au bluff des Allemands et des Italiens. Ils y soutinrent un siège de six mois jusqu'à leur capitulation en niai 1943, après quoi la chute de l'Italie mussolinienne s'ensuivit rapidement. Mais pour les armées de la France, reconstituées avec le concours matériel très mesuré des Alliés, comme pour l'autorité légitime parlant en son nom, le chemin du retour vers la Patrie perdue serait encore long et malaisé.

05/2011

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Critique littéraire

Comme un adieu dans une langue oubliée

Guy Dupré est né sous la Troisième République, de mère française et de grand-mère nippone. Rien ne rassasie cet affamé perpétuel que torturent encore la faim née de la guerre et la honte issue de la défaite. Il mêle ici les visages des amantes couchées sur le papier et les figures, connues ou non, d'une Histoire encore vivante qui coule dans ses veines. Les morts se dressent, sous l'œil de cet éveilleur. Voici Jean Cocteau, " tout en mains, fanons et tendons ". Voici Bernanos en auteur nécessiteux, la femme-enfant Lise Deharme, André Breton à l'âme expatriée, Gracq en sédentaire, Julien Green en chrétien longtemps torturé par la chair, Marcel Proust piaffant à l'arrière de la Première Guerre mondiale, le Maréchal Pétain au régime sec, Arletty à la jambe longue. Les déserteurs et les braves, les tondues et les nantis. La tragédie, aussi, qui pèse comme un couvercle : celle d'Hiroshima, par exemple. Sens du portrait. Mémoire infaillible. Jubilation de l'histoire, que charrie un style somptueux, délié, incandescent. Les personnages de Guy Dupré vivent au présent perpétuel : de l'Indochine à Verdun, des salons aux charniers, d'un journal populaire à une officine d'édition, comme si la mémoire les avait gardés farouchement intacts. Seraient-ce donc là les archives du siècle ? Le mentir-vrai de Guy Dupré ? Un livre inclassable, en tout cas, écrit selon la formule de René de Obaldia, dans " un français chauffé à blanc " : comme une offrande dans une langue oubliée.

02/2001

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Romans de terroir

Le Vent mauvais

Eté 40... L'exode conduit une famille du Nord de la France à Galiane-sur-Sévère tandis qu'Adrien, le fils, soldat idéaliste d'une armée en déroute, subit, avec ses camarades, les assauts de l'ennemi sur les bords de la Loire. Les habitants de la bourgade corrézienne vivent la "drôle de guerre" dans le cocon des habitudes. Pas question de recevoir à bras ouverts ces étrangers venus d'ailleurs: l'accueil est plutôt frisquet... Le pouvoir du maréchal annonce un "vent mauvais" et divise les esprits. Adversaires résolus et partisans farouches s'affrontent. Des notables balancent au gré des événements pour préserver un avenir incertain. Le marché noir fleurit et les dénonciations vont bon train. La nuit venue, on danse encore dans les bals clandestins, mais les airs d'accordéon rythment une solidarité qui s'évapore au fil des petites bassesses et des grandes exactions. Dans l'ombre, la Résistance aux courants multiples s'organise pour affronter l'occupant. Dans cet univers d'inquiétude naissent des histoires d'amour aussi périlleuses que passionnelles. Le choc des armes abrège les caresses: il est dur d'aimer en temps de guerre... Chronique d'une époque troublée, le récit de Jean-Paul Malaval est un voyage vers les profondeurs des êtres. A travers l'histoire de deux familles, les Strenquel et les Goursat, il traduit une réalité dramatique parfois teintée d'humour. En effet, si l'Occupation endolorit les jours, elle n'efface pas les travers des habitants de Galiane...

01/2012

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Histoire internationale

Les Libertadors. L'émancipation de l'Amérique latine (1810-1830)

La difficile conquête de la liberté en Amérique du Sud. L'histoire des révolutions et des combats qui ont libéré l'Amérique latine de l'Espagne. La liberté promise très tôt aux Indiens par les Espagnols, conquise par Bolivar bien plus tard pour être ensuite abandonnée aux mains des politiciens, est une liberté écartelée, maltraitée, souvent bafouée mais toujours espérée. Chacun veut la tirer à soi. Ainsi, en 1830 , après la mort de Bolivar surnommé Le Libertador, des poignes de fer saisissent le pouvoir : en Colombie, l'implacable Santander, en Equateur, Rocafuerte , en Bolivie, Sucre. Le Grand Maréchal d'Ayacucho est assassiné par ses frères d'armes. Au Pérou, Salaverry est fusillé. Juan Manuel de Rosas règne en Argentine par la terreur. L'effroyable Francia courbe le Paraguay sous sa loi. Ou encore au Mexique, Bustamente fait exécuter Guerrero et prend la présidence. On ne pardonne pas, on tue. Ce phénomène explosif n'est pas le propre de la seule Amérique du Sud. Si, pendant trois siècles, l'Amérique du Sud est restée sous le constant regard de l'Espagne, c'est la France ¿ d'abord révolutionnaire puis impériale ¿ qui lui a servi d'exemple et de modèle, pour le meilleur comme pour le pire. Jean Descola nous plonge, à travers son récit, au coeur des révolutions sud - américaines et de la difficile conquête de leur indépendance. Il explique la source des démocraties qui passent toutes par quatre stades : on promet la liberté, on jure de la conquérir, on la conquiert, puis elle se décompose.

08/2019

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Vichy

MAURICE PAPON. Un technocrate français dans la collaboration

En 1981, Maurice Papon, ancien préfet de police de Paris, ancien ministre de la Vème République, est l'objet d'une plainte pour crimes contre l'humanité. Sabatier, Leguay, Bousquet disparus, il reste le seul haut fonctionnaire de Vichy inculpé, qui aura à répondre de son rôle dans la déportatin de familles juives. En juin 1942, Maurice Papon est nommé secrétaire général de la préfecture de la Gironde. Ce jeune fonctionnaire ambitieux a connu une promotion constante depuis l'arrivée au pouvoir du maréchal Pétain. Aussitôt à l'œuvre, à Bordeaux, il concentre rapidement l'essentiel des pouvoirs administratifs et policiers entre ses mains. Ayant sous ses ordres directs le Service des questions juives, le tout-puissant secrétaire général joue, dès juin 1942, un rôle déterminant dans la déportation de familles juives de Bordeaux. Maurice Papon organise les rafles et les convois qui mèneront près de 2000 juifs, dont de nombreux enfants, à Drancy, étape vers une " destination inconnue ". A partir de l'automne 43, il opère une subtile prise de distance avec un régime en perdition et prépare dès lors sa reconversion. Jamais la carrière de Maurice Papon sous l'Occupation n'avait été ainsi minutieusement reconstituée. D'une grande richesse documentaire, ce récit précise inexorablement le rôle exact du grand commis de l'Etat vichyste. A travers l'exemplarité du cas Papon, l'auteur éclaire la responsabilité spécifique des hauts fonctionnaires français qui, sous la bannière d'une pseudo-souveraineté et par myopie ou carriérisme, ont mis l'administration française, instrument redoutable, au service des nazis.

09/1997

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Histoire de France

Pierre Laval

" Il existe une association de défense de la mémoire du maréchal Pétain. Il n'existe rien de tel pour Pierre Laval. Dans la mémoire collective des Français, Laval est l'homme à la cravate blanche et à l'âme noire, le politicien taré, le maquignon de bas étage, le traître avéré, qui a souhaité publiquement la victoire de l'Allemagne, prêté la main aux rafles et à la déportation des Juifs et à l'envoi des jeunes Français dans les usines de guerre allemandes, créé et présidé l'odieuse Milice... " Dans cette mise au point : Pierre Laval, Claude Croubois, à la lumière de nombreuses sources croisées, brosse un tableau vivant et objectif du personnage. Si, comme l'a reconnu le général de Gaulle lui-même, Laval était un patriote, qui pensait servir au mieux les intérêts de " son " pays en tirant parti du pire, il se trompa lourdement. Son anticommunisme viscéral, son manque de vision géostratégique et surtout une confiance incroyable en lui-même et en ses talents de négociateur, lui firent commettre de grossières erreurs. Il crut presque jusqu'au bout sinon à la victoire de l'Allemagne, du moins à une paix de compromis à l'Ouest contre le bolchevisme où il aurait joué un grand rôle. Il n'avait pas compris que l'Allemagne nazie n'était pas celle de Guillaume II et qu'il ne pourrait pas manoeuvrer ses interlocuteurs allemands ou même ses juges de la Haute Cour comme ses électeurs d'Aubervilliers ou ses compatriotes auvergnats de Châteldon.

05/2010

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Histoire de France

La berline de Napoléon. Le mystère du butin de Waterloo

Napoléon, l'homme pressé, faisait aménager des berlines spéciales pour l'accompagner sur les champs de bataille. Dont un modèle révolutionnaire, commandé pour la campagne de Russie au carrossier Getting, qui permettait d'ouvrir la partie supérieure pour observer les alentours lors des opérations militaires ou converser avec les officiers qui l'accompagnaient à cheval. Il y gardait ses effets personnels, tous entrés dans la légende - un chapeau, une redingote, une épée, son nécessaire de toilette et sa cantine, ses armes bien sûr et, le plus précieux... ses décorations. Des trésors d'orfèvrerie dont il ne se séparait jamais, évocateurs de son parcours fulgurant et de sa stratégie politique mais aussi symboles de sa toute puissance. La prise de guerre idéale, convoitée par toutes les armées ennemies sans qu'elles n'y parviennent jamais, jusqu'à Waterloo où elle est pillée par les Prussiens. Le maréchal Blücher s'empressera de remettre les décorations au roi de Prusse, qui les fit exposer comme trophée à Berlin. Les décorations disparurent en 1918 jusqu'à l'orée de la Seconde Guerre mondiale, où elles furent à nouveau dérobées à Berlin par les Russes. Le musée historique de Moscou a accepté de les prêter au musée de la Légion d'honneur pour une exposition unique sous haute surveillance ! Cet ouvrage, qui accompagne et complète l'exposition, raconte l'aventure rocambolesque de ce trésor et permet d'évoquer de manière vivante et inédite le mode de vie et la stratégie politique de l'Empereur.

02/2012

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Sciences historiques

Générations. Un siècle d'histoire culturelle des Maghrébins en France

Paris, le 13 juillet 1926 : en cette belle journée d'été, le quartier du Jardin des Plantes est en effervescence. C'est le jour d'inauguration de la Mosquée de Paris et la foule se presse dans l'enceinte de la mosquée aux murs blancs. Les officiels - Moulay Youssef, sultan du Maroc, le maréchal Lyautey, le président de la République Gaston Doumergue... - sont au rendez-vous, et la cérémonie est organisée avec soin par le recteur Si Kaddour ben Ghabrit. Après la solennité des discours vient le tour du jeune ténor algérien Mahieddine Bachtarzi. Il lance l'appel à la prière, puis Cheikh Alaoui, fondateur à Mostaganem de la confrérie mystique Alaouia, prononce le prêche rituel. Aux alentours du lieu de culte, les militants nationalistes maghrébins, emmenés par Messali Hadj, dénoncent cette mosquée construite pour les "cocottes" . Chacun de ces personnages - Ben Ghabrit, Bachtarzi, Cheikh Alaoui et Messali Hadj - incarne une des dimensions de l'histoire de l'immigration : politique, religieuse ou culturelle. Intégrant les trois aspects, cet ouvrage offre un portrait riche et inédit des Maghrébins de France, de la fin du XIX ? siècle à nos jours. Peinture, littérature, musique mais aussi histoire militaire ou coloniale, évocation des pratiques religieuses ou des mobilisations politiques, autant de facettes d'une histoire méconnue et prometteuse. Composé d'une cinquantaine de contributions d'historiens, de sociologues et d'intellectuels et illustré de 400 documents, cet ouvrage pionnier démontre l'appartenance de l'histoire culturelle des Maghrébins en France au patrimoine et à la mémoire collective.

11/2009

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Maroc

Moha Ou Hammou Zayani Amahzoune. La saga d’un grand guerrier (1857-1921)

Personnage hors norme, Mouha Ou Hammou Zayani est resté célèbre dans l'historiographie marocaine. Fédérateur des tribus Zayane du Moven-Atlas marocain, ce guerrier redoutable, tacticien charismatique, bâtisseur de la ville de Khénifra dont il fit le symbole de sa puissance politique, économique et militaire, mena d'incessantes luttes contre les clans adverses avant de s'opposer à la colonisation française conduite par le maréchal Lyautey. Figure emblématique de la résistance, il est en particulier célèbre pour la victoire qu'il remporta sur les Français, le 13 novembre 1914, à la bataille de Lehri - la plus grande défaite jamais essuyée par l'armée française, de son propre aveu, lors de sa colonisation de l'Afrique du Nord. Fruit d'un travail de longue haleine, assidu et laborieux, réunissant des informations collectées pas à pas et minutieusement vérifiées, ce livre nous replonge dans les événements de l'époque héroïque du début du siècle passé en s'appuyant sur la littérature coloniale, les archives nationales mais aussi et surtout sur les témoignages de ceux qui ont conservé la mémoire orale de la "saga" de Moha Ou Hammou Zayani et ses fils. Cet ouvrage est une plongée dans un Maroc en pleine formation, que la pression coloniale va précipiter dans l'ère moderne, et une contribution majeure à la sauvegarde d'un pan de la mémoire collective régionale et nationale. Le lecteur y renouvellera son regard sur la personne de Moha Ou Hammou et sur sa descendance et, plus largement, sur le Moyen-Atlas et ses hommes qui opposèrent une résistance inouïe au colonisateur.

05/2022

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Religion

Pierre-Marie Gerlier, le cardinal militant (1880-1965)

Le 19 novembre 1940, le cardinal Gerlier recevait le maréchal Pétain en la primatiale Saint-Jean de Lyon. Il lança publiquement : "Pétain, c'est la France et la France aujourd'hui, c'est Pétain" ! L'historiographie a abondamment commenté cette phrase qui a inscrit son auteur parmi les soutiens au régime de Vichy et à son chef. Comprendre pourquoi ces mots furent prononcés en retraçant l'itinéraire de Pierre-Marie Gerlier, tel est l'objectif de la première partie de cette biographie qui retrace sa vie au coeur des grands mouvements qui animèrent le catholicisme de la première moitié du xxe siècle. Catholique social dans le sillage de Rerum Novarum, président de l'Association catholique de la Jeunesse française, combattant de la Grande Guerre, prêtre à Paris à la naissance de la Jeunesse ouvrière chrétienne, évêque de Tarbes et Lourdes aux temps des grandes manifestations publiques du catholicisme sous Pie xI, et enfin archevêque de Lyon, seul cardinal en zone libre pendant la guerre, il fut l'auteur d'une des rares protestations publiques contre la déportation des juifs. Aprèsguerre, en première ligne dans l'affaire Finaly, dans celle des prêtres-ouvriers et en soutien aux théologiens d'avant-garde comme aux pionniers de l'oecuménisme, il compta parmi ceux qui dénoncèrent la torture pendant la guerre d'Algérie. Par-delà la césure de la Seconde Guerre mondiale, cette longue vie fut celle d'un militant, orateur infatigable au service de l'Eglise catholique et de ses forces vives.

03/2014

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Histoire de France

L'honneur de Saint-Arnaud

Ce livre conte la très édifiante histoire d'un maréchal de France, de son vivant couvert d'honneurs : pour Sainte-Beuve, " sa moralité essentielle " était un exemple pour la jeunesse. En réalité, massacres et appât effréné du lucre furent les seuls ressorts de sa vie : pour Victor Hugo, " Ce général avait les états de service d'un chacal."Achille de Saint-Arnaud construit sa carrière sur la conquête de l'Algérie. Après la prise de Constantine, il se vante : " Je me sentais un peu boucher. " Avec d'autres généraux, il applique la stratégie de la terre brûlée pour affamer les populations, et les " enfumades " pour exterminer tous les habitants de villages algériens dans des grottes. Lors du coup d'Etat du 2 décembre, il massacre les Parisiens au canon. Il meurt emporté par une diarrhée incoercible au lendemain de la bataille de l'Alma, chef d'une expédition contre la Russie qui visait - déjà - à établir un nouvel ordre mondial. On lui fait des funérailles nationales.Mais cette chronique n'est pas une simple biographie. C'est un pan de la face noire de l'histoire de France du XIXème siècle qui se découvre. Une fresque où figurent les souverains de l'époque, Charles X, Louis-Philippe, Napoléon III ; des ministres, Guizot, Thiers, Morny, des généraux, Bugeaud, Cavaignac, Changarnier, d'illustres penseurs, Louis Veuillot, Alexis de Tocqueville. Et bien entendu, défendant sa terre algérienne, la grande et implacable figure de l'émir Abd el-Kader." Un livre cruel, terrible, assassin. " Edwy Plenel.

02/2012

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Littérature étrangère

Apparition de l'éternel féminin . Racontée par sa Majesté le Roi

Après la guerre civile, deux cousins inséparables d’une douzaine d’années, le Ballot (el Ceporro) et le Chinois (el Chino), vivent dans le grand appartement de leur grand-mère. Don Rodolfo, qui fut le sparring-partner du boxeur Paulino Uzcudun, champion d’Espagne et d’Europe dans les années 1920-1930, leur donne des cours de gymnastique et de boxe. Jeux virils sur la terrasse où tombent les martinets avec, en toile de fond, les échos de la Seconde Guerre mondiale, du maréchal Rommel et de l’Empire nippon. Dans le monde clos de ces deux cousins, une fillette allemande fait brusquement irruption. Orpheline de guerre et réfugiée, elle a été adoptée par la tante Gloria qui habite le même immeuble, deux étages plus bas. Lentement mais sûrement, tout va alors changer. Dans une langue très orale, faite de redondances, de phrases inversées, Pombo brosse un tableau oscillant entre la réalité et les interprétations de cette réalité que peuvent en faire ces jeunes adolescents. Les personnages secondaires sont particulièrement savoureux : la grand-mère autoritaire et fantasque ; son amie Blanca qui arrive toujours à 16 heures tapantes pour des conversations sans fin à l’heure du goûter ; Belinda, la bonne amoureuse de don Rodolfo ; don Abilio, le répétiteur de Ceporro pendant les grandes vacances, tandis que el Chino est parti rejoindre ses parents en Suède ; sans oublier Elke, la jeune réfugiée au fort accent allemand. C’est un livre marquant, à la fois émouvant et drôle, parfois même hilarant. Une très belle histoire d’amitié, mais aussi d’adieu à l’enfance.

04/2013

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Histoire de France

Pétain "J'accepte de répondre". Les interrogatoires avant le procès (avril-juin 1945) suivis de L'audition de l'Ile d'Yeu (août 1946-juillet 1947)

Le maréchal Pétain fut interrogé à dix reprises avant l'ouverture de son procès. Dans ces interrogatoires, nulle conférence, des questions. Les pièces de l'accusation sont présentées à l'accusé : dépositions de témoins, correspondances, ses propres déclarations... Pétain répond, successivement abattu, indigné, combatif, assumant son action ou se défaussant sur son entourage. Sa défense s'ébauche, élémentaire, puis s'échafaude avec ses avocats. Restés inédits dans leur intégralité jusqu'à aujourd'hui, ces procès-verbaux d'audition saisissent par l'incroyable désordre et la marche forcée des questions. L'impression est celle d'un exercice imposé, dans l'urgence, si ce n'est l'improvisation. L'objet principal des interrogatoires n'en est pas moins saisissant : l'armistice " criminel ", la collaboration ? Non pas ! Le socle de l'accusation, c'est le complot : le supposé cagoulard en chef Pétain aurait tramé la défaite pour renverser la République. Radicale, bâtie sur quelques pièces et arguments massues, l'accusation de complot convient à l'urgence judiciaire, mais aussi à l'opinion puisqu'elle disculpe l'immense majorité des Français et de leurs représentants qui ont souscrit à l'armistice et aux pleins pouvoirs. Ces interrogatoires d'avant le procès sont suivis de l'audition de l'île d'Yeu où les représentants de la commission parlementaire chargée d'étudier les événements qui se sont déroulés de 1933 à 1945, viendront entendre Philippe Pétain pour la dernière fois. Ces interrogatoires appartiennent à l'Histoire. Ils ne pouvaient demeurer reclus. Leur lecture est indispensable pour bien comprendre ce que furent l'action et le régime de Vichy.

05/2011

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Littérature française

J'ai connu le Moyen Age. Récit de vie : enfance

1917 Il n'a pas encore quatre ans. Sa mère vient de mourir, poitrinaire comme on disait alors. Son père, mobilisé, vêtu en soldat, un homme qu'il n'a jamais vu, le dispute à sa famille maternelle. Il l'emmène de nuit, sur ses épaules, parcourt vingt-deux kilomètres et le dépose chez ses parents. Ils ont élevé dix enfants sur les treize qui leur sont nés. Celui-ci sera le onzième. Le petit-fils pousse chez sa grand-mère qui l'aime bien, mais sans chaleur. Il grandit dans l'atelier de son grand-père, maréchal-ferrant. Tire le soufflet dès cinq ans. Le père, ouvrier boulanger à Paris, ne revient guère à la campagne qu'une fois par an, pour quelques jours. Attentif à tout ce qui se passe autour de lui, l'enfant assiste à un événement capital : l'arrivée du courant électrique dans son village. 1925 Début d'une évolution qui ne s'arrêtera jamais. Pourtant les coutumes résistent au progrès. Le mode de vie rural ne se modifie guère. Les relations traditionnelles affrontent l'emploi de machines aratoires nouvelles. Ces faits sont rapportés par l'enfant qui les observe et les relate dans une autobiographie. Ce gamin, témoin oculaire d'un passé lointain, déjà effervescent, pose toujours des questions. C'est la juxtaposition de l'évolution d'un village, en proie à la modernité naissante, avec l'éveil d'une enfance aux métiers, à la religion, à l'école du passé, que peint cet ouvrage. Avec le bonheur d'un style alerte.

02/2004

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Critique littéraire

François Augiéras. Le dernier primitif

" Ma plus belle œuvre d'art, serait-ce ma vie ? " se demandait François Augiéras. Mais qui connaissait jusqu'ici son existence flamboyante, cette aventure spirituelle qui commence et s'achève dans les grottes du Périgord ? Né le 15 juillet 1925 à Rochester, aux Etats-Unis, d'un père professeur de piano mort avant sa naissance, Augiéras refuse vite l'ennui bourgeois et les valeurs de l'Occident. Une adolescence française vécue en camp de jeunesse, sous le maréchal Pétain, l'étouffe. Le " pilleur mongol " a besoin d'ailleurs. D'abord, le Sud de l'Algérie, où il séjourne chez son oncle, colonel méhariste qui lui inspire un livre mythique et scandaleux, Le Vieillard et l'Enfant, publié sous le pseudonyme d'Abdallah Chaamba. Ensuite, la Grèce et l'Afrique, où il trouve la sauvagerie, la joie de vivre, l'illimité. Il descend fleuves et rivières, Niger, Dordogne, Vézère. Il arpente le mont Athos où il apprend l'art des icônes sur fond d'or qu'il utilisera dans ses propres peintures. Ce jeune homme de bonne famille connaît la misère et les nuits à la belle étoile dans le désert. Disciple de Pan, aux marges de l'homosexualité, il épouse sa très jeune cousine. Lermite de Domme est enfin un ange qui a tout perdu. Il écrit et peint, solitaire au fond des grottes comme au commencement de l'humanité, " Heureux dans une incroyable détresse "; toujours précoce! il meurt à l'hospice, parmi les vieillards et les fous, à l'âge de 47 ans.

03/2006

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Histoire de France

L'histoire des zazous. Paris - Bruxelles - Prague - Berlin

La présentation que l'on fait habituellement des zazous - jeunes gens de la bourgeoisie parisienne - les rend sympathiques : fantaisie vestimentaire et chevelure abondante, amour du jazz et de tout ce qui nous vient des Etats-Unis, opposition de fait à la Révolution nationale du maréchal Pétain, comme à la campagne de recrutement pour les usines allemandes. Boris Vian et sa femme Michelle trônent au milieu d'eux, au Pam-Pam, café des Champs-Elysées. C'est du Pam-Pam que Boris lance les invitations pour les surprises-parties du week-end à Ville-d'Avray, décrites dans Vercoquin et le plancton. Mais c'est dans un chapitre "Zazous" de sa première oeuvre, Cent sonnets, qu'il se montre sans pitié à leur égard. Il décrit leur ignorance en matière de jazz et va jusqu'au mépris. Il rejoint en cela les amateurs du Hot Club de France qui ne supportent pas leurs manifestations intempestives pendant les concerts. Le zazou bruxellois n'est pas en reste dans la provocation, de même que le zazou tchèque. Tous deux associent à l'extravagance vestimentaire un goût pour le swing qui se manifeste dans les concerts de jazz par des comportements incongrus. Quant au zazou allemand, le swingjunged, il pose de sérieux problèmes aux autorités nazies, notamment à Hambourg. Les tenants de la Révolution nationale et de la Collaboration ont contribué à attribuer, de fait, aux zazous, un "brevet" de résistance, en mettant sans cesse en exergue leur rejet de l'encadrement idéologique.

04/2020

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Histoire internationale

Tito Truman. Le coup d'arrêt à Staline

Le maréchal Tito ne fut pas seulement un dictateur en uniforme d'opérette constellé de décorations. Séducteur, il a été ami des stars d'Hollywood. Mais cette figure de proue du communisme n'a pas craint de rompre avec Staline, qui lui a envoyé des tueurs à huit reprises. Résolument, il a trouvé le moyen de mettre son pays à l'abri du bloc soviétique et de la guerre civile pendant trente-cinq ans. Et trouvé une voie nouvelle en fondant le «Mouvement des non alignés». Le Président Truman, aux costumes stricts mais aux cravates fantaisie et aux chaussures deux tons, fut bien plus que celui qui donna l'ordre d'utiliser la bombe atomique. Vice-président depuis à peine 82 jours, il est devenu en 1945 le 33e président des Etats Unis à la mort de Franklin Roosevelt. Et contrairement à tous les sondages, il a été réélu en 1948. Sa présidence a connu deux moments particulièrement remarquables ; il a sauvé Berlin-Ouest du blocus en organisant un pont aérien de juin 1948 à mai 1949 (jusqu'à un avion toutes les 63 secondes). Il empêcha en avril 1951 le général MacArthur de larguer trente bombes atomiques sur la Chine. La collusion méconnue du démocrate et du dictateur : pour éviter de se déconsidérer auprès de leur opinion publique, Tito et Truman ne se sont jamais rencontrés mais leur détermination à s'opposer à Staline les alliés opportunément et a contribué à briser définitivement l'expansion soviétique. Ce livre nous remet l'Histoire en perspective au delà des clichés.

09/2014

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Sciences politiques

Trente-six stratagèmes. 2e édition revue et corrigée

Les Trente-six Stratagèmes, dont l'auteur est inconnu, est un petit fascicule retrouvé par hasard en 1939, mais dont le texte, sous sa forme actuelle, date probablement de l'époque des MING. Ils sont à l'Art de la Guerre de SUN TZU ce que la tactique est à la stratégie. Comme le texte chinois est particulièrement lapidaire, Jean-François PHELIZON n'en a repris ici que l'esprit. Le texte originel a constitué pour lui la trame d'un travail où il a voulu décrire, à la manière des écrivains chinois classiques mais en toute liberté, la pratique de l'action telle que chacun peut l'observer quotidiennement dans le monde politique, économique ou militaire. La conduite de la stratégie induit en effet des approches frontales, latérales ou obliques qui sont applicables à des contextes très différents : les situations déjà gagnées, les situations dont l'issue est incertaine, les situations d'offensive, celles où plusieurs partis s'affrontent, celles où l'on cherche à rassembler et les situations quasi-perdues. Ce livre, qui a été traduit et publié en chinois, est destiné à éclairer tout responsable désireux de réussir une action stratégique. Les stratagèmes, en effet, parce qu'ils illustrent le "principe d'économie des forces" auquel le maréchal Foch accordait tant d'importance, sont loin d'être des expédients. Ils relèvent en réalité de l'esprit de finesse et permettent, mieux encore que les actions de vive force — qui relèvent plutôt de l'esprit de géométrie —, de mener à bien nombre d'actions stratégiques.

03/2018

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Beaux arts

La Dordogne des grands photographes

Prises pour la plupart dans les années cinquante et soixante, ces photos en noir et blanc de Henri CARTIER-BRESSON, Jean DIEUZAIDE, Edouard BOUBAT et Raymond DEPARDON sont celles d'un temps d'avant, d'un temps que je n'ai pas connu mais que je reconnais dans l'instant : c'est celui de mon père. Aussi, ces paysannes vêtues de noir dressées sous la halle du marché, l'anse du panier à la saignée du coude et l'oeil perçant, ce maréchal-ferrant en pleine opération, ce bouilleur de cru près de la rivière, ces feuillardiers dans leur hutte, ces paysans qui fanent au soleil, ces bonnes soeurs à cornette aperçues dans une rue de Sarlat, ces attelages de boeufs et ces chevaux à oeillères dans les champs de tabac, ces premiers vacanciers au camping, ces femmes en robes fleuries devant la statue du premier homme aux Eyzies, ces lavandières sur les berges de l'Auvezère à Tourtoirac, tout cela, mon père, enfant à Ribérac dans l'après-guerre, aurait-il pu le voir. Mon père l'a vu. Ce qui me traverse alors, devant ces photos, n'est pas la nostalgie d'un monde perdu, ni celle d'un monde en train de disparaître, mais à l'inverse l'émotion que l'on éprouve devant ce qui, dans le temps, demeure. Devant ce qui persévère, devant ce qui ressemble et que je peux reconnaître, devant ce qui tient. Dordogne me désigne ce qui tient. Maylis de Kerangal

11/2018

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Humour

Le Canard enchaîné, 101 ans. Un siècle d'articles et de dessins

Né dans le fracas de l'été 1916, en pleine Première Guerre mondiale, Le Canard enchaîné fait clairement le choix, dès son premier numéro, de rire et faire rire de ce qui est à pleurer : " Mon premier mouvement, quand je vois quelque chose de scandaleux ", répétait son fondateur Maurice Maréchal, " est de m'indigner, mon second mouvement est d'en rire. C'est plus difficile, mais autrement plus efficace. " Bataillant contre toutes les censures, contre les " bourrages de crâne ", les intolérances, les abus de pouvoir, et les mensonges d'état, le journal, fidèle à cette ligne, a traversé gaillardement un siècle d'histoire en n'épargnant aucune autorité. Il est resté indépendant n'appartenant qu'à ses salariés. " L'hebdomadaire satirique paraissant le mercredi " ne vit depuis cent ans que de ses lecteurs. Sans publicité, il a su sauvegarder, sous trois Républiques, les moyens d'une indépendance économique et donc d'une liberté qui font aujourd'hui figure d'exception. Cette liberté de moyens et de ton confèrent à l'hebdomadaire que de Gaulle nommait " Le Volatile " sa force et sa crédibilité, y compris auprès des puissants qui, chaque semaine, y sont brocardés. C'est de cet " esprit Canard ", désormais séculaire, que plus de deux mille articles et dessins réunis dans ce livre retracent l'histoire. De son côté l'écrivain Patrick Rambaud, chargé d'assurer la chronique d'un siècle de Canard, a choisi d'en faire un roman, riche d'anecdotes savoureuses et de personnages hauts en couleur.

10/2017

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Histoire internationale

Les Frères musulmans égyptiens. Enquête sur un secret public

De leur victoire électorale à la répression féroce qu'ils ont subie après le coup d'Etat du maréchal Sissi, les Frères musulmans égyptiens ont connu un destin mouvementé depuis la révolution de 2011. Par-delà ces événements, le défi majeur qui s'est imposé à cette organisation islamiste a été de sortir de l'ambivalente clandestinité à laquelle elle était tenue sous l'ancien régime. Depuis des décennies, la Gama'à des Frères musulmans, ce mouvement de nature indéfinie, interdit mais toléré, à la présence sociale aussi étendue que déniée, existait comme un "secret public". Une plongée ethnographique dans trois quartiers du Grand Caire permet de montrer comment ce secret public façonnait l'ancrage social de la Gama'à et quels étaient les ressorts de sa mobilisation sous le régime de Moubarak. Au fil des pratiques quotidiennes d'action politique et sociale de leurs députés, apparaît une tension irréductible entre la large implantation des Frères musulmans dans la société, et la perpétuation, en leur sein, d'un entre soi clos et hiérarchisé. Dans l'interdépendance entre les structures de l'ancien régime et les réseaux des Frères, des processus de politisation, diffus et aléatoires, reposaient sur les sociabilités locales et des sensibilités éthiques partagées. Au-delà du seul cas égyptien, ce livre invite à penser l'imbrication des logiques de coproduction et de contestation de l'ordre autoritaire. Il éclaire aussi d'un jour nouveau les néoconfréries nées de la réforme de l'islam, au début du XXe siècle, et les dynamiques internes des mouvements islamistes.

06/2016

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Napoléon

Les Mythes de la grande armée

La vraie histoire de la guerre impériale. Conditionnée par le récit héroïque imposé par Napoléon puis par la cohorte de mémorialistes du Consulat et de l'Empire, l'histoire de la " Grande " Armée repose sur un certain nombre de légendes, devenues vérités pour le public car relayées par une historiographie complaisante. Conduite par un génie invincible adulé par ses grognards, temple de l'héroïsme et incarnation de la méritocratie puisque chaque soldat a dans sa giberne un bâton de maréchal, elle vole de victoires en victoires jusqu'à son engloutissement par " le général hiver en Russie " avant de livrer des derniers combats homériques dont la campagne de France et la défaite glorieuse de Waterloo attribuable au choix à l'incurie de Grouchy, à la folie de Ney, à des trahisons ou à la météo plutôt qu'aux manquements de son chef. En regard, la légende noire, d'inspiration anglaise et royaliste, a imposé une poignée de thèmes comme la répulsion de Napoléon envers toute forme de progrès (n'est-ce pas Fulton ? ), son mépris de la vie humaine -le fameux " million de morts ", le caractère inexpugnable d'Albion sans oublier sa supériorité écrasante sur mer ou dans le maniement au combat de l'infanterie. Afin de rétablir toute la vérité, Thierry Lentz et Jean Lopez ont mobilisé un commando d'authentiques spécialistes pour passer au crible une vingtaine de ces affirmations, parmi les plus célèbres, et les passer au crible dans des contributions aussi vivantes que riches en surprises et en révélations. Un exercice salutaire qui renouvelle en profondeur l'histoire napoléonienne.

09/2022

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Napoléon

Cahiers de Sainte-Hélène. Les 500 derniers jours (1820-1821)

Le meilleur témoignage sur la fin de Napoléon. Présent à Sainte-Hélène du début à la fin de la captivité, Henri Gatien Bertrand a laissé un témoignage majeur, notant au jour le jour les propos de son maître, les tensions avec Hudson Lowe et la vie tumultueuse de la petite communauté française. La présente édition publie les deux dernières années des Cahiers dont, pour la première fois, l'année 1820, demeurée entièrement inédite et sur laquelle il n'existe aucun autre témoignage français direct, alors qu'elle est charnière. Scribe du triste quotidien de l'exil, le grand maréchal raconte la transformation graduelle, jour par jour, heure par heure de Napoléon se métamorphosant en malade, puis en mourant. Tel un greffier, il consigne dans son journal la lente agonie de son Empereur et maître qu'il sert avec une loyauté qui force l'admiration tant le dernier Napoléon est difficile. Le 5 mai 1821 à 17h49, il est le premier à embrasser la main morte de celui qui a gouverné sa vie pendant vingt ans. Liés dans l'exil, les deux hommes le sont dans la mort et pour l'éternité, puisque Bertrand a rejoint Napoléon aux Invalides en 1847. L'édition de ce document capital pour la compréhension des derniers mois de la vie de Napoléon a été établie par François Houdecek. Après Las Cases et Gourgaud, cet émouvant témoignage du général Bertrand constitue le nouveau joyau de la "Bibliothèque de Sainte-Hélène", fondée et dirigée par Thierry Lentz.

03/2021

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Histoire des idées politiques

A l'échelle humaine

1941 : Annus horribilis. Le drapeau nazi flotte presque partout en Europe et les troupes de la Wehrmacht sont aux portes de Moscou. En France, le régime de Vichy se radicalise. Après la défaite, pour justifier l'abolition de la République et la concentration des pouvoirs, le Maréchal Pétain s'est choisi un bouc émissaire : le Front Populaire. Dans l'attente de son procès, son chef, Léon Blum, croupit en prison. C'est là qu'il écrit A l'échelle humaine. L'ouvrage entend d'abord expliquer les causes de la défaite. L'analyse de Blum, qui anticipe de nombreuses thèses de L'Etrange défaite de Marc Bloch, est lumineuse. Mais au milieu des malheurs, Blum impressionne surtout par la certitude avec laquelle il annonce l'inéluctable défaite nazie, le délitement de Vichy et les jours heureux de l'après-guerre. La prescience que tout le monde lui reconnaît depuis son discours prémonitoire du Congrès de Tours atteint ici des sommets. A l'échelle humaine ne saurait pourtant se résumer à un optimiste examen de conscience devant le désastre national. Cet ouvrage injustement oublié constitue également la pièce maîtresse d'une tradition socialiste proprement française. Celle de la synthèse de Marx et Jaurès, de la République et du socialisme, du patriotisme et de l'internationalisme, de la réforme et de la Révolution que Léon Blum met une fois de plus au service de la paix et de la justice. Une tradition dont on ne constate que trop aujourd'hui le manque. Puisse cet ouvrage permettre aux jeunes générations d'en renouer le fil.

03/2021