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Erik Juszezak, Xavier MÜLLER

Extraits

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Histoire de France

De l'or et des épices. Naissance de l'homme d'affaires au Moyen Age

Entre le temps des foires de Champagne et des premières audaces au-delà de Gibraltar et celui des Médicis et des Fugger, le marchand médiéval s'est mué en homme d'affaires. Ses horizons se sont élargis, ses ambitions ont dépassé le monde de la marchandise, ses techniques se sont enrichies. Il a appris à connaître et à maîtriser ses affaires, il a créé ces formes du crédit qui vont devenir le jeu bancaire, il sait prendre et limiter ses risques. Il s'est fait organisateur de la production. Il a inventé le capitalisme et intégré l'économie dans la vie politique. A l'heure de la Renaissance, il y a toujours du monde dans la boutique et l'atelier, mais l'or et les épices auront donné à l'Europe des princes et des mécènes.

01/1997

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Droit

Rupture du couple : effets patrimoniaux. Divorces et séparation, rupture de PACS et de concubinage

Composante essentielle du droit patrimonial de la famille, la liquidation des intérêts patrimoniaux des couples mariés et non mariés constitue l'enjeu principal dans les ruptures de couple. Le droit patrimonial de la rupture de couple appelle en effet une attention particulière sur de nombreuses questions non seulement pour bien régler les effets patrimoniaux de la rupture mais également pour conseiller utilement en éclairant sur les conséquences patrimoniales d'une rupture sur le sort de leur bien. Pour cela, les règles de liquidation des régimes matrimoniaux sont confrontées à celles posées par l'indivision et autres créances entre partenaires et concubins nées de la dissolution de l'union. La matière propre à la séparation du couple marié mais non encore divorcé est étudiée en tant que telle car elle pose des problèmes ardus bien connus des praticiens. Quant à la procédure de divorce, très liée aux questions de fond, elle est traitée dans les liens qui l'unissent au règlement des effets patrimoniaux du divorce au jour du jugement ou postérieurement à celui-ci. Par son domaine et les techniques qui y sont exposées, cet ouvrage s'adresse tant aux étudiants de droit patrimonial de la famille qu'aux nombreux professionnels qui s'intéressent à des problèmes qui forment le coeur du droit de la désunion.

02/2015

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Littérature étrangère

Vies écrites

Faulkner à cheval, Conrad à terre, Isak Dinesen et la vieillesse, Joyce et ses gestes, Stevenson parmi les bandits, Conan Doyle devant des femmes, Wilde en prison, mais également Tourgueniev, Mann, Lampedusa, Rilke, Nabokov, Madame du Deffand, Rimbaud, Henry James, le grand Laurence Sterne... Une vingtaine de génies de la littérature sont ressuscités dans ces biographies brèves et inhabituelles, qui se lisent comme de petites nouvelles grâce à la précision, la vivacité et l'élégance de la prose de Javier Marías. Tous ces classiques sont traités ici comme des personnages de fiction, avec un humour et avec une ironie non dénués d'ambiguïté ni de profondeur. Le volume est complété par six portraits de femmes fugitives ou en fuite, dépeintes avec autant d'intensité que de minutie. Au fil des pages, ces vingt-six portraits irrévérencieux de grands écrivains se muent en une invitation amusante, mélancolique et fascinante à les lire ou les relire.

09/2019

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Musique, danse

Ballets russes & compagnies. Centenaire des Ballets Russes à Monaco

Imaginé par l'artiste plasticien Philippe Favier pour la célébration du Centenaire des Ballets Russes à Monaco, cet ouvrage retrace 100 ans de création : un voyage d'une effervescence, d'une ébullition artistique digne du créateur des Ballets Russes, Serge Diaghilev, avec une succession d'images de scènes, de souvenirs et de rencontres... L'aventure des Ballets Russes, contemporaine de la naissance de la NRF, a été célébrée à Monaco par de nombreuses manifestations, qui ont dépassé le cadre de la chorégraphie. Le directeur de la compagnie, Jean-Christophe Maillot, voulait à cette occasion renouer avec la tradition multidisciplinaire des Ballets, qui virent la collaboration des plus grands artistes de l'époque : peintres, poètes, musiciens. Cette tradition d'ouverture a largement été abandonnée par la danse contemporaine. Pour la raviver à l'occasion du centenaire, Jean-Christophe Maillot a fait appel aux artistes qui travaillent régulièrement avec lui (Ernest Pignon-Ernest, Yann Maresz, Bruno Mantovani...) pour réaliser une série de spectacles avec des chorégraphes qu'il estime : Jiri Kilian, William Forsythe, Lucinda Childs, Karole Armitage, Sidi Larbi Cherkaoui, Alonso King... Certains ont revisité des oeuvres légendaires des Ballets Russes (L'Après-midi d'un Faune...). Jean-Christophe Maillot souhaitait également attirer vers la danse des écrivains qui puissent, comme jadis Cocteau, apporter leur regard sur cet art. Jean-Marie Laclavetine avait travaillé à plusieurs reprises avec lui sur des arguments de ballet. C'est pourquoi il a fait appel à lui pour solliciter des romanciers, afin de constituer des " tandems " avec des chorégraphes et donner naissance à une série de spectacles. Jean Rouaud, Muriel Barbery, Patrick Goujon, Tristan Garcia, Christian Giudicelli ou Colum Mc Cann ont accepté de prêter leur concours. C'est de cette effervescence du Centenaire, à laquelle ont donc participé, et continuent de le faire, plusieurs auteurs Gallimard, que cet étonnant livre-objet, la couverture souple est taillée dans un authentique tapis de danse, le coffret est habillé d'une carte ancienne de l'URSS, et l'essentiel de l'ouvrage est imprimé en couleurs sur papier sulfurisé translucide, veut rendre compte de façon originale.

04/2011

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Littérature étrangère

Ton visage demain. Tome 3, Poison et ombre et adieu

Avons-nous une âme capable de supporter ce que nous devons vivre ? Devons-nous toujours raconter ce qui nous arrive ? Connaissons-nous vraiment celle ou celui qui vit à nos côtés ? Pourquoi nous trompons-nous si souvent ? Connaissons-nous le véritable prix de nos erreurs ? Et si nous le connaissions, serions-nous prêts à le payer ? Conclusion idéale d'un travail prodigieux, peut-être le plus réussi d'un auteur qui compte parmi les grands d'aujourd'hui, ce troisième volume achève le roman Ton visage demain et nous pose une série de questions cruciales auxquelles le plus souvent nous n'aimerions pas avoir à répondre. Le lecteur retrouve le héros-narrateur, Jaime (ou Jack ou Jacques) Deza, en train de regarder par une nuit pluvieuse plusieurs enregistrements d'actes d'une violence extrême perpétrés en toute impunité contre des dirigeants politiques, des célébrités ou de simples citoyens. Deza comprend alors quelle est la véritable nature du travail qu'il effectue pour son patron, le laconique et dangereux Mr Tupra, au sein de la mystérieuse équipe de traducteurs-analystes-espions, sise dans le " bâtiment sans nom " du prestigieux MI6, les services secrets britanniques. Il quitte sans regret le groupe et rentre aussitôt à Madrid. Mais l'ombre de Mr Tupra va le poursuivre, car en Espagne débute pour notre protagoniste une autre vie (ou une autre descente en enfer ?) qui lui fera découvrir qu'il porte en lui, comme nous tous, si raisonnables, la possibilité de devenir Sir Death ou Sir Punishment, l'ange noir de la violence et de la mort. La métamorphose de Deza n'est cependant qu'une des multiples histoires de ce roman riche et haletant, qui se lit d'une traite, comme un roman d'espionnage. C'est l'oeuvre d'un auteur au sommet de son art, une sorte de synthèse qui est à la fois un condensé de son travail et son expression la plus aboutie.

01/2010

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Littérature étrangère

La machine volante

Il s'appelle Diego Garcia, mais on dit " l'Accusé ", au cours de ce procès d'Inquisition qui ne laisse pas de prendre une drôle de tournure. Ils sont tous là, les évêques, le dominicain aux bésicles, aigre procureur, et le président, qui pourrait se prendre d'amour pour ce jeune accusé qui a de drôles d'idées. Entre autres, que l'homme pourrait bien voler, monté sur une machine pourvue d'ailes et d'une nacelle de jonc. Quelle doit être la longueur de ces ailes ? Le poids d'une telle machine ? Et le diable, dans tout ça ? Il plane au-dessus de la salle des Sentences, avec les sorcières, les corbeaux, les rocks et les griffons, et tout ce qui vole au temps de l'Inquisition.

04/2004

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Critique littéraire

François Villon

Un homme comme les autres, dans le futur quartier Latin des années 1450. Il ressemble à quelques milliers d'écoliers plus riches d'illusions que de bagage ou d'emploi. En ce temps, de dynamisme retrouvé au sortir de la guerre, il y a des places à prendre, mais la société, déjà, se défend des nouvelles ambitions : beaucoup de places sont prises, ou réservées. Clerc et célibataire par opportunité, amoureux par tempérament et misogyne par résignation, il hésite entre les femmes et les filles. Il n'hésite pas moins entre l'école et la taverne. Sa science est courte, tout juste propre à fournir les références indispensables en une époque où mieux vaut s'appuyer sur les autorités que faire preuve d'originalité. Le malheur fond sur l'écolier sans emploi. Il tue, il vole, il s'essaie à la vie de cour et se retrouve sur les grands chemins. On veut le prendre. Est-il un bandit ? Est-il un amuseur qui joue au truand ? Villon est en tout cas le témoin passionné d'un temps et d'un monde. Un historien ne pouvait qu'être tenté de l'interroger. Comprendre Villon, c'est comprendre ceux qu'il a côtoyés, entrevus, jalousés. Pourquoi ne pas écouter un poète lorsqu'il parle de lui et des autres, lorsqu'il règle son compte avec la société et avec son propre personnage ? Des écoles aux tavernes, du port en Grève au cimetière des Innocents, de la cour chevaleresque du roi René au bouge de la Grosse Margot, les véritables héros de ce livre sont la vie et la mort, Dieu et la Fortune, l'amour et la haine, la justice et la misère. Mais l'oeil du poète est malicieux, et il a cent facettes.

07/2005

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Musique, danse

Qui veut chanter ? Il était une fois... le Petit Conservatoire de la chanson

Le Petit Conservatoire de la chanson, c'est 86 000 auditions et 12 000 élèves. C'est aussi 14 ans de télévision et 19 ans de radio. Il aura été le terreau non seulement d'un nombre considérable de vedettes des années 60, 70 et 80, mais aussi un nombre à considérer de gens qui ont été confortés dans leur talent et leur ambition de chanter et d'en faire leur métier. Le lutin en chef de cette histoire avait pour nom Mireille. Immense artiste, mais non-initiatrice de cette brillante idée, elle portera pourtant à bout de bras ce plateau de chanteurs en devenir durant 40 ans. Mais on conne la perversité et la malice des lutins. Les séduire n'est pas facile, et rien ne dit que ce soit un avantage de le faire. A chacun de se faire une idée parmi ces 61 rencontres et récits d'élèves et de professionnels de ce que fut le Petit Conservatoire de la chanson de Mireille.

03/2019

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Littérature étrangère

Un si gentil garçon

Javier Gutiérrez (né en 1974) est économiste et éditeur. Il est l'auteur de nouvelles et de romans loués par la critique et par différents prix. Un si gentil garçon est son troisième roman et le premier publié en France. Il a été salué par les médias en Espagne lors de sa parution.

10/2013

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Religion

Le judéo-christianisme

Judéo-christianisme : l'expression, utilisée à tout propos, a-t-elle encore un sens ? Le phénomène " judéo-chrétien " de coexistence de cultures religieuses se manifesta deux fois : au début, avec les juifs convertis au christianisme qui continuaient à observer leurs rites et plaçaient leurs croyances dans le contexte exclusif de l'Ancien Testament ; puis aux VIe et VIIe siècles, quand le pouvoir civil, au nom de la religion d'Etat, força les juifs à se convertir au christianisme. Si, au commencement, Jésus étant juif et les apôtres aussi, le christianisme fut redevable des convictions du judaïsme du premier siècle de notre ère, toute son histoire depuis lors est celle de son détachement comme un fruit de la branche qui le portait. Sa volonté de se distinguer du judaïsme prend deux voies : avec l'allégorie, il s'approprie le livre du judaïsme, l'Ancien Testament, en le considérant le précurseur et la justification du Nouveau ; avec la formulation dogmatique, l'Eglise présente à l'éventuel fidèle une série de croyances qu'il devra accepter, lui proposant d'emblée la " conversion " à un nouvel ordre de réalités. Judaïsme et christianisme ne constituent pas un tout parce que les deux religions sont extérieures l'une à l'autre même si celle-ci suit de près celle-là ; elles se côtoient, ne se confondent pas. Voilà qui vide de contenu toute forme religieuse d'antisémitisme, puisqu'on ne saurait, au nom d'un tronc commun " judéo-chrétien ", accuser les juifs de nier l'envergure religieuse et culturelle du message chrétien, tant les deux religions sont organiquement différentes l'une de l'autre.

08/2006

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Critique littéraire

Littérature et fantôme

Dans Littérature et fantôme, Javier Marías nous ouvre les portes de sa bibliothèque et de son atelier littéraire. Il commente avec intelligence et humour les vies et les oeuvres de ses auteurs préférés - Joyce, Faulkner, Shakespeare, Nabokov ou Flaubert - mais il nous parle également d'autres passions plus secrètes - Quiroga, Stevenson, Cervantès ou Melville. Chaque essai est une lecture novatrice et très personnelle par laquelle Marías illumine un aspect peu ou mal connu de l'auteur ou de l'oeuvre qui l'intéresse. La fascination de Flaubert pour la bêtise humaine (et son culte presque religieux de l'intelligence), la destinée tragique de Quiroga et de sa famille, ou bien la folie chez Faulkner, sont autant de thèmes qui retiennent son attention et qui de ce fait nous invitent à lire ou à relire Marías sous une autre lumière : celle qui projette sur son oeuvre l'ombre de ces géants. Mais le romancier espagnol est aussi un formidable chroniqueur et un observateur attentif et amusé de la vie contemporaine. A côté des essais et de brillants exercices de critique littéraire, nous retrouvons aussi d'autres textes, plus proches de la chronique ou de l'article, comme les trois petits bijoux qui composent la "Suite Anglaise" au début du recueil. Ils sont, tout simplement, un bonheur de lecture. Ce délicieux petit livre permet ainsi de découvrir les autres visages du romancier espagnol, mais, également, l'alchimie secrète qui a présidé à la composition de chef-d'oeuvres tels que le Roman d'Oxford, Un coeur si blanc ou, plus récemment, Ton visage demain.

01/2010

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Littérature étrangère

Ton visage demain. Tome 2, Danse et rêve

" Si seulement personne ne venait nous dire "S'il te plaît" ou "Dis-moi", ce sont les premiers mots qui précèdent les demandes, presque toutes les demandes : "Dis-moi, est-ce que tu sais ?", "Dis-moi, pourrais-tu me dire ?", "Dis-moi, as-tu ?", "Dis-moi, je voudrais te demander : une recommandation, un renseignement, un avis, un coup de main, de l'argent, une intercession, ou une consolation, une grâce, de me garder ce secret ou de changer pour moi et d'être quelqu'un d'autre, ou de trahir pour moi et de mentir et de te taire et ainsi me sauver."" Par ces mots débute Danse et rêve, le deuxième et avant-dernier volume de la trilogie Ton visage demain, l'une des œuvres maîtresses de Javier Marias. Nous y renouons le fil de l'histoire qui, par une nuit de pluie, avait conduit un mystérieux visiteur jusqu'à l'appartement du protagoniste à Londres. Rappelons que ce dernier, Jaime Deza, est doué du pouvoir de deviner à quoi ressemblera demain le visage des gens qu'on rencontre aujourd'hui. C'est grâce à ce don qu'il a été embauché par l'étrange Mr Tupra, chef d'un inquiétant groupe sans nom, espèce d'excroissance souterraine du MI5 ou du MI6, les Services secrets britanniques. Et voilà que nous les découvrons tous deux au cœur de la nuit londonienne, dans une discothèque à la mode où Mr Tupra essaie de gagner la confiance d'un certain Manoia alors que Jaime s'occupe de surveiller - et d'amuser- la femme de celui-ci. Mais le drame -on le dit - ne tient parfoisqu'à une seconde de distraction. Lorsqu'elle disparaîtra soudain dans les bras du jeune attaché culturel espagnol, De la Garza, Jaime sera bien obligé d'aller la chercher partout, et même là où un espion un peu novice de Sa Majesté ne devrait jamais entrer... Comme dans le premier volume, cette intrigue sert de support à une longue méditation sur la nature humaine, en particulier lorsque l'homme est confronté à la violence et à la peur. Avec sa prose ensorcelante, Javier Marias nous invite aussi à faire ce voyage intérieur mais sans oublier la trame de l'histoire qui nous est racontée. Et c'est encore sur un suspense très habilement ménagé que se clôt cette deuxième partie. Et la troisième s'annonce déjà...

04/2007

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Romans historiques

L'empereur aux mille conquêtes. Tome 2 [EDITION EN GROS CARACTERES

Pour les amateurs, bricoleurs et artisans, cet ouvrage unique dans son domaine est un outil de terrain qui apporte toutes les clés, la connaissance et les plans, pour apprendre à réaliser soi-même, par moulage ou par coffrage, les parements, les piliers, les arcades et tous les éléments d'architecture et de décoration en pierre de taille calcaire reconstituée. La technique très simple est rapidement assimilable et ne met en oeuvre que des matériaux que chacun peut trouver localement, pour un résultat semblable à la pierre naturelle. En restauration des vieilles bâtisses en pierre, comme en autoconstruction, c'est la meilleure alternative à la disparition progressive des carrières de pierre de taille et au coût très élevé de la pierre naturelle ou reconstituée haut de gamme.

05/2015

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Littérature étrangère

Ton visage demain. Tome 1, Fièvre et lance

Qui est réellement Sir Peter Wheeler ? Ce sympathique professeur retraité d'Oxford, spécialiste de la guerre d'Espagne, que le narrateur et protagoniste de cette histoire a tant de plaisir à fréquenter ? Ou plutôt un homme hanté par d'obscurs souvenirs et qui garde peut-être un secret inavouable ? Il arrive que l'on découvre soudain que ceux qu'on aime et qu'on croyait connaître cachent, en réalité, bien des mystères. Jaime ou Jacobo ou Jacques Deza, l'ancien lecteur espagnol du Roman d'Oxford, retourne en Angleterre après plusieurs années d'absence et retrouve le vieux professeur Wheeler lors d'une soirée mondaine, les high tables des universitaires britanniques. Il discerne peu à peu dans le passé de son collègue des zones d'ombre qui éveillent sa curiosité et qu'il va s'employer à éclairer. Mais c'est toute sa vie qui va basculer ce soir-là lorsque Wheeler le présentera à l'étrange Mr Tupra et qu'il apprendra qu'il partage avec lui et quelques autres un don rare, une qualité énigmatique : la capacité de lire en profondeur dans la conscience d'un homme et de savoir à l'avance à quoi ressemblera, demain, tel visage aujourd'hui si proche, si familier. Javier Marías tisse dans ce roman une histoire dense et passionnante qui, en empruntant ses ressorts aux meilleurs romans d'espionnage, est aussi, comme l'ensemble de son oeuvre, une vaste méditation sur l'essence de la nature humaine et sur les rapports entre la vérité et le langage.

04/2004

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Livres-jeux

Cherche avec Lula. À qui est ce bébé ?

Ce matin, Lula a trouvé un bébé qui cherchait ses parents. Mais qui sont-ils et où vivent-ils ? Est-il le bébé de madame Girafe ? De monsieur Bison ? De madame Ours ? Pars autour du monde à la rencontre des animaux de la savane, de la montagne ou des forêts tropicales et aide Lula à réunir le bébé et sa famille.

02/2023

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Fantasy

Chronique de Tramorée Tome 4 : Yugaroi

La bataille de la Roche de Sang a vu Derguin Gorion et ses alliés de la Horde Rouge défaire la puissante armée du Martal avec le concours des amazones d'Atagaïre. Mais le Zémalnit n'est pas au bout de ses peines : l'Epée de Feu lui sera bientôt dérobée. Et des phénomènes catastrophiques vont se produire à l'échelle du monde, contre lesquels il est désormais impuissant. C'est que les Yugaroï sont de retour. Et Tubilok, le dieu fou, attend qu'une main inconsciente le réveille. Avec la disparition du Roi Gris, le dernier obstacle qui leur interdisait de revenir en Tramorée est levé. Eux qui n'ont que mépris pour l'humanité s'apprêtent à l'anéantir. L'affrontement décisif approche.

02/2022

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Poches Littérature internation

Mauvaise nature. Nouvelles complètes

Excellente porte d'entrée vers l'univers de Javier Marías, cet opus rassemble pour la première fois les histoires de Ce que dit le majordome et de Quand j'étais mortel ainsi que huit nouvelles inédites. Parmi elles, "Mauvaise nature" met en scène les aventures drôles et effroyables d'un traducteur envoyé au Mexique sur le tournage d'un film avec Elvis Presley. On croise aussi de mystérieux médecins, une actrice porno en herbe, un couple de mafieux tombé en disgrâce, ou encore un tueur à gages qui tente de dissuader ceux qui veulent l'embaucher. Souvent dérangeantes, toujours captivantes, les nouvelles de Javier Marías plongent le lecteur dans un état d'enchantement et d'inquiétude dont il est difficile de s'extraire.

09/2019

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Sciences historiques

Les Palais de l'histoire. suivi de Un parcours dans l'Université Cheminement au long d'une vie

Né à Paris en 1932, major de l'Ecole des Chartes, agrégé d'histoire et docteur ès-lettres, Jean Favier poursuivit une double carrière d'universitaire et de serviteur de l'Etat. Enseignant successivement à la Faculté de Rouen, à l'Ecole pratique des hautes études et à la Sorbonne, il est l'auteur de très nombreux ouvrages qui ont touché un vaste public, parmi lesquels Philippe Le Bel (1978), La Guerre de Cent ans (1980), François Villon (1982), Les Grandes Découvertes (1991), ou encore Louis XI (2001) et ne cessa jamais d'écrire jusqu'à sa mort en 2014. Travaillant sur les administrateurs de l'Etat médiéval, il fut lui-même un grand administrateur : dès 1975, il devint un des acteurs de premier plan de la politique culturelle de la France, à la tête des Archives nationales durant près de vingt ans (1975-1994), qu'il modernisa largement, contribuant notamment à la rédaction de la loi de 1979 sur les Archives, puis à la tête de la Bibliothèque nationale de France (1994-1997), où il prépara l'ouverture du nouveau site, avant d'être nommé président de la Commission nationale française pour l'Unesco. Tenant un journal de manière continue, il rédigea au cours des dernières années de sa vie ces mémoires, qu'il intitula Les Palais de l'histoire, laissant à ses enfants le soin de décider de leur publication, ainsi que de nombreux fragments autobiographiques, que nous rassemblons ici afin de retracer le parcours de cet historien hors norme. L'ensemble livre un témoignage unique sur près d'un demi-siècle d'histoire et de politique culturelle de la France.

05/2016

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Midi-Pyrénées

Chemins de traverse. Les travers du chemin

Des récits de clandestinités et de migrations forcées au coeur de la cordillère pyrénéenne évoqués à travers quatre courtes fictions. Que l'on migre pour des causes politiques, des faits de guerre ou des causes économiques, les Pyrénées, frontière naturelle, ont toujours été un lieu de franchissement, un passage obligé vers l'exil. Une ligne brisée parfois émiettée d'écueils. Les Pyrénées, terre d'accueil, de caches ou de rébellions. Des chemins de traverse sinueux, parsemés d'embûches pour des exilés, résistants ou hommes de l'ombre. L'auteur nous donne à réfléchir sur les migrants actuels, peuples minoritaires meurtris, condamnés à l'exode. Les opprimés d'hier sont les clandestins, réfugiés et rejetés d'aujourd'hui. Avons-nous su tirer les leçons du passé ?

06/2021

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Livres-jeux

Cherche avec Lula. À qui est cet oeuf ?

Ce matin, Lula a trouvé un oeuf tout blanc. Mais à qui appartient-il ? Aux flamants roses ? Aux colibris ? A l'aigle royal ? Aux manchots ? A la cigogne ? Pars avec Lula autour du monde à la rencontre des oiseaux de la savane, de la montagne ou des forêts tropicales, en quête de celui qui a pondu cet oeuf. Et si, finalement, ce n'était pas un oiseau ?

02/2023

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Poches Littérature internation

Un coeur si blanc

Juan vient d'épouser Luisa, traductrice et interprète comme lui. Jeune homme sans histoires, il a tout pour être heureux. Il a toutefois, au retour de son voyage de noces, le sentiment que quelque chose va se produire, et éprouve un certain malaise. Vient-il des propos ambigus que lui a tenus son père après la cérémonie, d'une scène surprise à La Havane pendant le voyage, ou tout simplement d'une histoire familiale gardée jusqu'alors secrète ? Le roman de Javier Marias s'ouvre sur un suicide magistralement conté et se referme sur une révélation en coups de théâtre successifs selon les jeux subtils du mensonge et de la vérité, des secrets et des soupçons. Usant tour à tour de l'ironie, du drame, de la farce, du tableau de mœurs, Marias invente une forme neuve pour rendre compte d'un cheminement intellectuel inédit.

05/2008

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Littérature étrangère

L'Empereur aux mille conquêtes

Sous ses airs de mauvais garçon, cheveux en bataille et visage tanné par le soleil de Rio, le prince Pedro descend d'une longue lignée : les Bragance. Il a vécu à Lisbonne jusqu'à l'âge de huit ans, en 1807, date à laquelle Napoléon finit de terroriser la péninsule ibérique en marchant sur la capitale portugaise. Acculé, son père décida d'embarquer avec femme et enfants vers la principale colonie du royaume, le Brésil, pour sauver la monarchie. Pedro se souvient encore de cette nuit-là, tandis que les matelots chargeaient en toute hâte les quelques caisses sauvées de la débâcle et qui, pour la plupart, resteraient à quai. Il revoit les membres de sa famille monter à bord du navire, sous le regard accusateur de la foule : sa grand-mère, la reine Maria, sénile ; son père Joao, le régent craintif ; Carlota Joaquina, sa mère toujours hargneuse ; son frère cadet Miguel, éternel soumis... C'est ainsi que la cour du Portugal s'était installée en 1808 à Rio de Janeiro, devenue la capitale de l'empire portugais et, pour Pedro le royaume de son enfance, désormais affranchie de tout protocole européen. Cet enfant qui n'aime rien tant que monter à cheval et jouer à la guerre, qui grandit comme un faune heureux, entouré d'esclaves et de serviteurs attentifs à ses moindres désirs, de femmes et de maîtresses prêtes à se pâmer devant lui, ne peut imaginer qu'un jour il sera appelé à régner dans des circonstances exceptionnelles. Secondé par la remarquable Leopoldine, l'archiduchesse autrichienne qu'il épousera en premières noces, il deviendra l'homme qui changea non seulement le destin du Brésil, mais aussi du Portugal, celui qui fit de leur peuple deux nations libres et modernes. Dans ce roman-feuilleton historique parfaitement maîtrisé, Javier Moro raconte un pays et un destin hors du commun. Devenu à vingt-quatre ans l'un des plus jeunes empereurs de l'ère moderne et d'un des plus grands territoires au monde, Pedro Ier est mort à trente-six ans, épuisé. Il fait partie des météorites qui traversent le ciel politique de leur époque et agissent en héros, voués à devenir des mythes.

05/2014

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Sciences historiques

Euskaldun fededun. Religion et politique en Pays basque sous la IIIe République

La IIIe République (1870-1940) est un temps de consolidation de la construction nationale et étatique en France. La recomposition des relations entre Etat et Eglise d'une part, religion et nation d'autre part, engendre un conflit politique et mémoriel durable. Ce livre revient sur les conditions de ce processus en Pays basque nord, où se greffe l'enjeu de l'identité basque. La première partie synthétise les effets politiques et sociaux de la politisation du religieux entre 1870 et 1914. On défend ici une conception extensive de la politisation allant des élections à la structuration du monde du travail en passant par la fête. La deuxième partie observe les changements survenus dans l'entre-deux-guerres, dont l'émergence d'une troisième voie chrétienne, démocrate et à sensibilité basque. Enfin, l'ouvrage s'attache à dénouer au plus près l'enchevêtrement politico-religieux dans le cas du village labourdin d'Itxassou (Itsasu).

11/2015

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Contes et nouvelles

Toutes ces choses qui passent

Un peintre en disgrâce se voit offrir, en guise de dernière chance, une résidence de création dans l'intimité silencieuse des moines d'une abbaye ; l'expédition farceuse d'adolescents dans les ruines d'un château prend un tour initiatique ; l'irruption d'une limace dans une cabine de douche ébranle toutes les certitudes ; si les trois nouvelles de ce recueil évoquent, chacune à sa manière, un rite de passage, celui-ci s'accompagne chaque fois aussi d'un saccage, d'une dévastation des corps trop beaux, trop doux, trop innocents, qui rendraient insoutenables nos propres existences. Emmanuelle Favier est nouvelliste, romancière et poétesse. C'est une fidèle des éditions Rhubarbe où elle a notamment publié, dans la même collection, "Allons dans le grand vent" en 2021.

08/2022

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Littérature française

Allons dans le grand vent

Trois nouvelles d'Emmanuelle Favier, également poète et romancière, qui explorent l'intimité d'une identité intranquille mais aussi, au hasard d'une flânerie dans les rues parisiennes, la rencontre de la grâce.

09/2021

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Fantasy

Chronique de Tramorée Tome 2 : Syfrõn, l'esprit du mage

Derguin Gorion a conquis l'Epée de Feu. Il est le Zémalnit. Mais les temps sont durs en Tramorée. Une météorite est tombée dans le Nord, empoisonnant les terres. Dans le Sud, les hordes aïfolu se sont rassemblées sous la houlette d'un nouveau messie qui prêche la guerre sainte au nom d'un dieu innommable.

09/2021

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Introduction historique au dro

Introduction critique au droit naturel

Javier Hervada - Introduction critique au droit naturel Il s'agit de la traduction française de l'oeuvre très connue du professeur Javier Hervada, déjà amplement diffusée en Espagne. Les voix qui vont à contre-courant, surtout lorsqu'elles ne sont pas le fruit d'un désir de se distinguer, mais reflètent une honnête cohérence intellectuelle, attirent toujours l'attention et valent la peine d'être écoutées. C'est le cas une fois encore du nouvel ouvrage, Introduction critique au droit naturel, dont l'auteur, le professeur Javier Hervada, est directeur de la revue sur les fondements des institutions juridiques et des droits de l'homme "Persona y Derecho". Bien que les deux volumes du Compendium de droit naturel, dont le professeur Hervada est également l'auteur avec le professeur Sancho Izquierdo (voir la recension dans "lus Canonicum" XXI (1981) 487-492), nous pensons qu'avec cette Introduction critique, une première partie du traitement scientifique du droit naturel peut être considérée comme achevée : la partie générale. A partir de perspectives qui, pour ceux qui ne connaissent pas son abondante bibliographie antérieure, sembleront originales et inédites, bien qu'enracinées dans les voix les plus dissociées du passé, le professeur Hervada propose un examen critique de la problématique du droit naturel. Mais son objectif n'est pas d'aboutir à une autre théorie sur le sujet. En effet, il est possible de construire des théories sur le droit naturel - qui ne sont d'ailleurs guère originales -, il est possible de solliciter son intelligence pour trouver une formulation complète qui réponde à la question de son essence (le quid ius de la distinction terminologique kantienne), une voie ouverte et louable, mais en dehors des intentions de l'auteur. Le professeur Hervada fait une science du droit naturel, il étudie le quid iuris, "ou, pour le dire plus génériquement, les divers éléments naturels du droit en vigueur, et, par conséquent, les principes naturels de l'ordre juridique par rapport à sa réalisation pratique" (p. 183). S'il s'agit là d'une limitation - si je puis dire - "par le haut" , du contenu de l'ouvrage, qui n'est pas une philosophie du droit, "par le bas" , la science du droit naturel "se distingue - et cela est fait dans l'ouvrage - des différentes branches de la science juridique. En se limitant à la seule justice naturelle, la science du droit naturel se restreint en raison de son objet, marginalisant tout ce qui appartient à la science du droit positif" . Le droit naturel est une spécialisation au coeur de la science du droit - et non une branche dont les autres pourraient plus ou moins se désintéresser, puisque "toutes les branches doivent connaître, synthétiser et harmoniser le droit naturel et le droit positif" - qui contribue à perfectionner la science du droit dans son ensemble et ses différentes branches, en partageant avec elles sa finalité et, par conséquent, sa caractérisation formelle (voir p. 148). Cet effort de concordance dans les contenus, avec cette "localisation" systématique de la science du droit naturel, justifie l'adjectif "critique" dans le titre du livre. Mais il y a plus : nous avons dit que le livre évite la théorie, et le fait est que tout au long des 187 pages, il ne parle pas, n'élabore pas, mais décrit une réalité : "quand nous parlons de droit naturel, ce dont nous parlons, c'est de l'homme qui est la réalité centrale de la société ; l'homme ne se présente pas aux autres comme un être que l'on peut traiter par caprice, mais comme un être digne et exigeant, détenteur de droits inhérents à son être propre. En outre, la dignité de l'homme est le fondement de tous les droits, de sorte qu'en dehors du respect de ce que l'homme est et représente, il n'y a pas de droit, mais seulement de l'arrogance et de l'injustice, même si les instruments de l'injustice prennent la forme de la loi" (p. 11). L'homme est le détenteur de l'essentiel du droit, de ce qui est juste, et à qui il faut donner ce qui lui appartient - ou exiger, pour qu'il le donne, ce qu'il possède injustement. "Ce qui est sien" , qui l'est par le fait d'être homme ou parce que les hommes le lui accordent : dans le premier cas, il s'agit du droit naturel. Par conséquent faire du Droit naturel une science consistera à décrire l'ensemble ce qui est juste par nature (Partie Spéciale). Mais cette partie générale doit être précédée d'une étude de la notion, de la méthode et du développement historique de la discipline ; ces dernières ayant été traitées dans les deux volumes précités, le plan de l'ouvrage que nous présentons, précédé d'une Introduction, commence par une analyse de ce qui est juste et de la justice (p. 115). Le point de départ de cette analyse est, tout simplement, le fait que les choses sont partagées : "Tout n'appartient pas à tout le monde, tout n'appartient pas à la communauté humaine (...). Les choses, étant attribuées à un sujet, étant réparties, passent sous l'autorité d'un homme ou d'une collectivité : elles sont à lui" (p. 25). C'est un fait établi et vérifiable. La justice n'attribue pas les choses : elles sont déjà distribuées. L'acte de justice est un acte second, qui dépend toujours d'un acte antérieur qui attribue ces choses, qui produit le "sien", le "mien", le "tien" ; qui confère, en somme, le titre à la chose, qui rend la chose "due", qui fait naître le droit. De là, nous pouvons conclure : la justice, donner à chacun son dû, son droit. Ou ne pas le donner : l'injustice. "Donner - à chacun - le sien" : en lisant les pages 31-41, on comprend ce qu'est le Droit naturel, la justice, l'injustice, pourquoi Kelsen s'est trompé, pourquoi le positivisme juridique s'attaque à la partie la plus intime de l'être humain et conduit à la grande tragédie - en niant le Droit naturel - d'être désarmé face à une loi injuste. L'auteur aborde ensuite la notion d'"équité" (pp. 41-49) : là est développée la véritable signification de l'"égalité" en droit, si éloignée, si elle est bien comprise, des démagogies égalitaristes habituelles ; on distingue aussi le "titre" et le "fondement" du droit, - sujet auquel sera consacré le § 6 - si importants pour bien comprendre, par exemple, le droit de propriété, droit fondé sur la nature humaine, et compatible avec l'existence de la propriété injuste - l'injustice provenant du titre - et toutes les approches de redistribution des biens en rapport avec le bien commun. "La relation de justice" est définie au § 4, où certains de ses aspects y sont décrits : l'égalité entre ses sujets et l'intersubjectivité ou altérité. Les pages 52-63 traitent successivement de la justice commutative, de la justice distributive et de la justice légale. Et comme dans les relations humaines, tout n'est pas justice, il faut "combiner et harmoniser la justice avec d'autres vertus" : une tâche en partie assumée par l'équité (pp. 68-71). "L'équité est une justice nuancée" : l'art de l'équité et de la justice est donc un prolongement de l'art du juste, car l'équité opère par rapport à la justice ; ainsi l'art du juriste "peut être défini plus complètement comme l'art du juste et de l'équitable". En revanche, les notions d'injuste et d'injustice apparaissent, aux pages 72-78. "On ne peut en aucun cas dire que la contrainte appartient à l'essence du Droit" (p. 73). En effet, si le Droit est "ce qui est juste", et la justice "donner à chacun ce qui est sien, son propre droit", la contrainte n'y a évidemment pas sa place en tant qu'élément constitutif ; de même, le juge, la procédure, etc. n'y ont pas non plus leur place. D'où l'affirmation de l'auteur selon laquelle la force est également un sous-produit du droit, un substitut de celui-ci (p. 73), "qui peut être utilisé lorsque les moyens légaux échouent". Ainsi, "celui qui s'oppose au paiement de la dette au moment fixé, peut être privé par le créancier des biens appropriés, sans qu'il y ait là aucune injustice, car la dette de justice est une dette au sens strict, et donc le créancier - dans ce cas - prend ce qui lui appartient" (pp. 76-77). Pour bien comprendre cela, il faut peut-être faire un saut dans la lecture du livre : "l'exécution forcée (du droit appliqué) est l'accomplissement d'une loi ou la réalisation d'un droit, mais elle n'est ni la loi ni le droit (...). Le droit est le système rationnel des relations humaines, qui peut être accompagné par la force et d'autres formes de garantie d'efficacité, mais il n'est ni la force ni le système social de garantie du droit" (p. 177). En d'autres termes, la coercition, comme d'autres formes de garantie, n'est pas essentielle au droit, mais elle peut - et c'est souvent le cas - devenir essentielle à son efficacité. C'est peut-être pour cette raison - et il faut remercier le professeur Hervada pour la clarté de la distinction - que l'on affirme que la coercition est essentielle au droit : elle peut en effet être essentielle à son efficacité dans le cas concret, mais non pour sa validité. On pourrait affirmer en ce sens que la coaction, comme d'autres formes de garantie, est comme le mécanisme de la coercibilité du droit. Ce point nous conduit également à une autre réflexion, dans la sphère du droit pénal, domaine dans lequel l'affirmation susmentionnée est généralement faite : dans quelle mesure l'injustice peut-elle, au moins indirectement, donner lieu à un droit : le droit de punir, de donner à ce qui est "injuste" ce qui lui est dû, c'est-à-dire la peine ? La troisième partie traite de la " justice naturelle " : notion, existence, genres, contenus du Droit naturel, et son rapport à l'historicité ; justice positive, et rapports entre celle-ci et le droit naturel (pp. 79-114), qui nous semble constituer le coeur de l'ouvrage, et dont le commentaire ne peut être autre chose qu'une forte recommandation de lecture. Après avoir analysé la justice et ce qui est juste, et expliqué ce qu'est le juste naturel, nous étudions, dans la partie IVa, "le sujet du droit". Sur le plan conceptuel, il faut distinguer la personne au sens juridique et la personne au sens ontologique, mais les deux concepts se réfèrent à la même réalité : l'homme. La relation entre l'un et l'autre est précisée dans la réponse à deux questions fondamentales : être sujet de droit, être une personne au sens juridique, est-il d'origine positive ou naturelle ; et en ce sens, tous les hommes sont-ils des personnes ? Les sujets de droit sont en relation les uns avec les autres (altérité), ce qui donne lieu à la structure première et fondamentale de la réalité juridique : les rapports juridiques ; la question de savoir quel est le principe naturel de ces rapports est la deuxième question de cette partie. Force est de traiter ensuite de la "règle de droit" (partie Va) : la norme n'est pas le droit - bien que par extension on l'appelle ainsi dans le langage courant - mais sa règle : elle sera donc toujours juridique si et seulement, le comportement qu'elle prescrit constitue une dette juste. Ce n'est pas le pouvoir, le pacte, le consentement entre égaux qui la rend obligatoire ; la norme juridique oblige parce qu'elle prescrit un comportement qui constitue un devoir de justice, qu'il soit commutatif, légal ou distributif. Pour cette raison, et parce que le juriste n'est pas un "légaliste", en cas de conflit entre la loi et la justice, le vrai juriste penchera pour la justice et non pour la loi. Comme le juste se divise entre ce qui est juste ou droit naturel et en ce qui est juste ou droit positif, les règles de droit respectives se divisent elles aussi en naturelles et positives. Celles qui se réfèrent au droit naturel font partie de ce que l'on appelle le droit naturel, qui fait l'objet de la partie VIa : présupposés, existence, définition, contenu, caractère contraignant, structure, relation avec les lois humaines, etc. Le droit naturel et la loi naturelle ne peuvent être séparés, mais ils ne peuvent non plus être confondus : le droit naturel n'est pas tout, mais cette partie de la loi naturelle qui se réfère à - et réglemente - les relations de justice légale, distributive et commutative (p. 171). La partie VIIa analyse les rapports entre le droit naturel et le droit positif, en exposant d'une part les principes qui régissent cette relation, et d'autre part leur unité au coeur d'un système unique qu'est le système juridique, en précisant le rôle du droit naturel dans ce système unique. La dernière partie (VIIIa), à laquelle nous avons déjà fait allusion au début, justifie l'ensemble du livre. Le professeur Hervada se présente dans cet ouvrage comme un juriste authentique et véritable : il ne fait pas de la philosophie du droit, mais étudie le fait juridique d'un point de vue scientifique ; il ne descend pas non plus sur le terrain prudentiel, qui appartient à la jurisprudence. Il traite, disions-nous, du quid iuris du droit naturel, considérant le droit naturel non comme une branche de la science juridique, mais comme une spécialisation qui contribue à perfectionner la science juridique dans son ensemble et ses différentes branches" (p. 184). C'est là, à notre avis, le caractère "critique" de cet ouvrage ; la science du droit naturel a son chemin spécifique : l'auteur le suit - le redécouvre - d'un trait précis et clair. Et c'est cette précision rigoureuse qui lui permet de faire allusion à des questions philosophiques ou de descendre au cas concret sans risque de confusion ou de mélange sans discernement, sans corrompre par conséquent le concept et le contenu authentiques du droit naturel. Javier Hervada-Xiberta (1934-2020) a été directeur honoraire, à l'Université de Navarre (Pampelune), du Département de philosophie du droit ainsi que du CERSIP- Division des droits de l'homme et Droit naturel ; il a présidé longtemps aux destinées de la revue internationale Persona y derecho, qu'il a fondée en 1974 et de la revue Ius canonicum. Il a organisé de prestigieux congrès internationaux, avec des participations venues de tous les continents. DU MEME AUTEUR Son oeuvre couvre les domaines juridique, philosophique et de droit naturel. Signalons, en dehors de nombreux articles, parmi ses principaux ouvrages - Histoire de la science du droit naturel - Quatre leçons de droit naturel - Leçons de philosophie du droit - Théorie de la justice et du droit - Ecrits de droit naturel - Dialogues sur l'amour et le mariage En collaboration avec J. M. Zumaquero : Textes internationaux des droits de l'homme ; Textes constitutionnels espagnols.

07/2024

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Littérature française

N'y a-t-il qu'un dieu pour nous sauver ?

Seul un dieu peut nous sauver ! Qui ne se souvient de la fameuse exhortation de Heidegger ? Comment l'exaucer ? Pour Javier Portella, c'est la question clé. Celle qui gît derrière les déchéances - et les espoirs - du seul monde où le sacré s'est évanoui, le nôtre. Jamais rien de tel n'était arrivé, laissant les hommes orphelins, voués à la mort. Comme si, en nous quittant, la divinité avait emporté avec elle la possibilité de tout élan créateur, plongeant Homo democraticus dans un abîme. Or, voici qu'un tel abîme, pour peu qu'on l'interroge, peut devenir aussi notre salut. A condition de savoir accueillir les dieux - ou le Dieu - qui continuent de nous hanter. A condition de célébrer le divin pour ce qu'il est : mythique, imaginaire... et réel. Tout comme les héros et les grands aventuriers de l'art : ces êtres qui, pétris de fiction et de symboles, sont paradoxalement l'expression la plus haute du réel.

10/2021

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Littérature Espagnole

Terra Alta

Sur des terres catalanes qui portent encore les stigmates de la bataille de l'Ebre, Terra Alta est secouée par un affreux fait divers : on a retrouvé, sans vie et déchiquetés, les corps des époux Adell, riches nonagénaires qui emploient la plupart des habitants du coin. La petite commune abrite sans le savoir un policier qui s'est montré héroïque lors des attentats islamistes de Barcelone et Cambrils, et c'est lui, Melchor, qui va diriger l'enquête. Laquelle promet d'être ardue, sans traces d'effraction, sans indices probants. Or l'énigme première — qui est l'assassin ? — va se doubler d'une question plus profonde : qui est le policier ? Car avant d'être un mari et père comblé, coulant des jours heureux dans cette paisible bourgade, le policier converti en justicier obsessionnel fut un ancien repris de justice, élevé par une prostituée dans les bas-fonds de Barcelone. Mors qu'il se pensait perdu par la rage et par la haine du monde, la lecture fortuite des Misérables de Victor Hugo est venue exorciser ses démons et bouleverser son destin. Il aurait pu être Jean Valjean... s'il ne s'émit changé en Javert. A Terra Alta, plus qu'ailleurs, bien des secrets plongent leurs racines dans la guerre. Et, pour résoudre l'affaire qui lui est confiée, Melchor doit avoir conscience que l'amour de la justice absolue peut s'avérer la plus absolue des injustices. Il va lui être donné de partager le dilemme de Jean Valjean : "Rester dans le paradis et y devenir démon ! Rentrer dans l'enfer et y devenir ange ! "

05/2021

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Littérature Espagnole

Terra Alta Tome 2 : Indépendance

Le policier Melchor, ancien délinquant et fils de prostituée féru de Victor Hugo, est appelé à Barcelone pour enquêter sur une affaire de chantage contre la maire de Barcelone. La diffusion d'une sextape, enregistrée pendant ses années d'étudiante au cours d'une soirée très arrosée, pourrait mettre un terme à la carrière de cette populiste au discours xénophobe.