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Dorothée Gallois-Cochet

Extraits

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Comédie romantique et humorist

People we meet on vacation

Deux meilleurs amis. Dix road trips. Une dernière chance de tomber amoureux. Poppy et Alex n'ont absolument rien en commun. Il est grand, calme et aime rester chez lui avec un bon livre. Elle est petite, grande gueule, mordue de fêtes et de voyage. Pourtant, ils sont les meilleurs amis du monde. Depuis dix ans, chaque été, ils se donnent rendez-vous pour une semaine de vacances ensemble. Jusqu'à il y a deux ans, quand ils ont tout gâché... Coincée dans son train-train quotidien, Poppy ne rêve que d'une chose : retrouver son ami et leur traditionnel road trip estival. Lorsqu'Alex accepte de repartir avec elle, Poppy sait que c'est sa dernière chance de tout arranger entre eux. Mais après deux ans de silence, peuvent-ils vraiment faire comme si rien ne s'était passé ? La nouvelle reine de la comédie romantique revient avec un roman pétillant, qui vous laissera une douce impression de chaleur et de nostalgie, comme au retour des meilleures vacances. Le phénomène TikTok enfin traduit en France et bientôt adapté au cinéma ! " La force de People We Meet On Vacation réside dans l'humour des dialogues, l'intelligence des observations que le roman dresse sur la vie et dans la justesse des personnages. la fois drôles, maladroits et attachants, ils valent vraiment le détour. " The Wall Street Journal "L'autrice nous offre dans ce nouveau roman des dialogues pétillants, souvent à mourir de rire, en particulier les conversations entre Poppy et Alex. Le résultat final est un charmant hommage aux comédies romantiques classiques, qui apporte tout de même sa propre touche d'originalité. Une version moderne et réussie de Quand Harry rencontre Sally, qui coche toutes les cases du genre". Kirkus Reviews "J'ai absolument adoré cette comédie romantique des plus parfaites ! Emily Henry pourrait vraiment être la Nora Ephron de notre génération. Un page turner subtil et chaleureux". Sophie Cousens " Le talent d'Emily Henry pour créer une ambiance et des personnages attachants brille ici de mille feux. Un choix judicieux pour les lecteurs à la recherche de vacances d'été par procuration. " Publishers Weekly " Emily Henry est particulièrement douée pour l'écriture des dialogues. Le badinage entre Poppy et Alex est si naturel, dynamique et drôle que Shonda Rhimes elle-même en serait admirative. " The Associated Press "People We Meet On Vacation est une comédie romantique chargée de tension sexuelle, qui fait monter doucement la température. Alex et Poppy m'ont conquise, j'ai adoré voyager avec eux aux quatre coins du monde". Beth O'Leary "Une échappée drôle, tendre et sincère, que l'on aimerait faire durer toute la vie". Jodi Picoult " La nouvelle reine de la comédie romantique, Emily Henry, revient avec un roman pétillant, qui vous laissera une douce impression de chaleur et de nostalgie, comme au retour des meilleures vacances. " Lausanne Cités

06/2024

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Marketing

Principes de marketing. 15e édition

Principes de marketing offre une initiation attractive, accessible et complète aux principaux domaines du marketing. Loin de proposer un simple résumé de Marketing Management, Principes de marketing constitue un formidable support d'apprentissage, particulièrement adapté aux étudiants de premier cycle. L'ouvrage est un manuel généraliste d'introduction au marketing. Il est structuré de manière simple, claire et cohérente pour tout cours de marketing (définitions ; stratégie ; marchés et consommateurs ; produit, prix, distribution et communication). Les exemples, encadrés, ainsi que les cas sont adaptés au contexte français et européen. Ils ont tous été actualisés ou renouvelés au cours de cette 15e édition. L'approche est résolument concrète, de manière à illustrer les concepts et à montrer comment des entreprises connues (ou pas) abordent et résolvent les questions marketing. La pédagogie est soutenue par des objectifs précis par chapitre, un traitement progressif et complet des thèmes fondamentaux, un recours systématique aux schémas et encadrés, une définition de tous les termes importants en fin d'ouvrage, des résumés structurés... puis des questions de réflexions et d'application, ainsi que des mini-cas.

01/2023

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BD tout public

La passion des Anabaptistes Tome 2 : Thomas Müntzer

(Texte provisoire) Thomas Münzer constitue le second volume de la trilogie " La passion des Anabaptistes ". Il aborde la théorisation de la révolution et conte le second soulèvement populaire du début du xvie siècle dans le Saint-Empire romain germanique. Pendant les guerres paysannes, le jeune Martin Luther prit la défense des paysans et des miséreux et prêcha des idées plutôt guerrières, suggérant par exemple de " se laver les mains avec le sang des évêques et des cardinaux de Rome ". La jeune secte anabaptiste, à cette même époque (1517), adhéra pleinement au discours de Luther et diffusa avec lui une haine énergique de Rome. Apparut ensuite, vers les années 1520, un certain Thomas Münzer, jeune théologien atypique qui se fit rapidement connaître comme le nouvel héros de la révolte paysanne et mit en place une véritable ligue secrète et séditieuse, ayant pour objectif de déstabiliser le pouvoir en place. Ses discours étaient plus durs encore que ceux prêchés par Luther, si bien que ce dernier fit marche arrière assez rapidement et opta pour la diplomatie, préférant les intrigues et les compromissions avec les instances au pouvoir. Dérouté par ce Münzer venu de nulle part, Luther s'éloigna de plus en plus des vues du champion des anabaptistes et finit par lui jeter publiquement l'anathème. Né en 1968, David Vandermeulen s'est d'abord fait connaître en 1997 en fondant le mythique café-concert " Le Galactica ", point de rendez-vous prisé de la scène underground bruxelloise. C'est à la même époque qu'il s'intéresse à la bande dessinée en montant sa propre structure éditoriale, Clandestine Books. Il y publie ses premiers albums puis rejoint 6 Pieds sous Terre et Les Requins Marteaux. Il crée Monsieur Vandermeulen, un avatar digne de l'Oncle Paul, auteur de nombreuses vulgarisations littéraires, à l'instar de son essai remarqué sur l'ontologie de Jean-Claude Van Damme. En 2005, il surprend ses lecteurs en prouvant qu'il est aussi capable de rompre avec l'humour qui le caractérisait jusqu'alors. Sa série Fritz Haber, nommée deux fois dans la catégorie album de l'année puis meilleure série au FIBD d'Angoulême, reçoit en 2005 le Prix de la BD historique de Blois et s'impose comme un titre incontournable en ce domaine. En parallèle, il développe avec son complice Daniel Casanave l'ambitieuse série Romantica aux Editions Le Lombard, une collection de grandes biographies d'auteurs romantiques du XIXe siècle. Toujours au Lombard, il a publié Ric Remix, un étonnant détournement de Ric Hochet. David Vandermeulen est également un contributeur régulier de La Revue Dessinée et de Fluide Glacial. Laurent Sautet est né en 1971 à Lyon et vit actuellement à Paris. Sous le pseudonyme Ambre, il crée sa propre revue Hard Luck en 1991 et la maison d'édition Terre Noire en 1997. Son premier ouvrage de bande dessinée paraît en 1996 et il publie de nombreux récits dans les revues Le cheval sans tête, Jade... et participe au collectif Comix 2000 de l'Association. Il adapte " Une trop bruyante solitude " de Bohumil Hrabal en 2003 avec Lionel Tran et le " Faust " de Goethe en 2006 avec David Vandermeulen. Ambre expose régulièrement ses peintures dans des galeries et des festivals internationaux. Il est par ailleurs Bibliothécaire à la Bibliothèque nationale de France. Pour le projet " La Passion des Anabaptistes ", il décide d'étudier la gravure allemande de la Renaissance et radicalise son approche de la bande dessinée.

10/2014

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Grèce classique

Nouvelle histoire d'Athènes. La cité vue de l'Agora, Ve-IVe siècle av. J.-C.

Plongez au coeur de la vie quotidienne athénienne à son apogée. L'histoire de l'Athènes antique semble bien connue : la démocratie prend place à l'Assemblée sur la Pnyx, Athéna est honorée sur l'Acropole, les métèques sont nombreux et inférieurs aux citoyens, etc. Mais les récentes recherches nous invitent à repenser notre vision de la Grèce et de sa capitale. Ce qui implique de changer de perspective en regardant, non pas vers les hauteurs de l'Acropole et de la Pnyx, mais en contrebas, vers la place publique qu'est l'Agora. En effet, partir de l'Agora permet de restituer le bouillonnement de la cité grecque qui, contrairement aux idées reçues, n'est en rien figée et désincarnée. Riche d'activités économiques et industrieuses, la place incarne l'effervescence de la vie quotidienne, mais elle n'en est pas moins un des lieux privilégiés de la politique athénienne. Ainsi, les marchands en tout genre perturbent les débats du Conseil et les cochons à vendre sur le marché côtoient les discussions de Socrate. A travers une série de questions, cet ouvrage bat en brèche tous les poncifs sur l'Athènes classique : les femmes étaient-elles cantonnées à une vie de réserve et de discrétion ? Les informations qui circulaient étaient-elles à l'abri des fake news ? Les lois étaient-elles accessibles à tous ? En une quinzaine de chapitres, Nicolas Siron et son équipe d'historiens nous proposent un récit vivant de l'Athènes antique et, ce faisant, renouvellent profondément notre vision politique, sociale et religieuse de la cité grecque. LA synthèse indispensable. Sommaire 1. Le marché, un espace de non-droit ? Fraude et tromperie dans les échanges marchands // Louise Fauchier 2. Les étrangers étaient-ils inférieurs aux citoyens ? La balade d'Athénogénès l'Egyptien sur l'Agora // Romain Guicharrousse 3. Les femmes à Athènes : une vie de réserve et de discrétion ? Des citoyennes sur la place publique // Violaine Sebillotte Cuchet 4. Les lois étaient-elles accessibles à tous ? L'instruction civique et juridique des citoyens // Antoine Chabod 5. L'activité politique exigeait-elle de faire preuve de bienséance ? Insultes et dérision dans la vie publique athénienne // Jean-Noël Allard 6. Voter les lois, une pratique réservée aux citoyens à l'Assemblée ? L'importance des tribunaux dans la démocratie // Nicolas Siron 7. La politique athénienne était-elle à l'abri des fake news ? La circulation des informations dans l'Athènes classique // Marie Durnerin 8. Les repas, un outil de la démocratie ? A la table des Athéniens // Pauline Schmitt Pantel 9. Athènes était-elle la cité d'Athéna ? Les douze dieux et autres configurations divines // Vinciane Pirenne-Delforge 10. Les statues grecques n'étaient-elles que des oeuvres d'art ? Les Tyrannicides d'Athènes, un lieu de mémoire politique // Vincent Azoulay 11. Les mythes : de simples fables ou des histoires politiques ? La Stoa Poikilè, un lieu de mémoire visuelle // Sonia Darthou 12. Les soldats athéniens étaient-ils tous des hoplites ? L'organisation des forces armées // David M. Pritchard 13. La philosophie était-elle fille de la cité antique ? Socrate, ou l'ennemi intime de la démocratie // Arnaud Macé 14. Dans l'Athènes antique, tout n'était-il que " noble simplicité et grandeur calme " ? Le paysage sensoriel de l'Agora // Adeline Grand-Clément 15. La médecine grecque, une approche purement théorique ? Les pratiques de soin dans l'Athènes classique, entre cabinets médicaux et sanctuaires // Hélène Castelli 16. Athènes, une cité ludique ? L'importance des jeux dans la vie quotidienne // Par Barbara Carè et Véronique Dasen

04/2024

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Mélanges

Mélanges en l'honneur de Pierre-Yves Verkindt

Ces Mélanges en l'honneur de Pierre-Yves Verkindt se veulent à l'image des enseignements et des écrits de l'homme et de l'universitaire, inclassable et inlassablement curieux. Il serait réducteur de leur donner un intitulé. Certes, Pierre-Yves Verkindt est surtout connu dans le champ du droit social. Et nombre de ses travaux sont consacrés aux questions relatives à la santé et à la sécurité. Mais il n'en a pas fait un domaine de spécialité. C'est la dimension pluridisciplinaire de ces questions qui l'a conduit à s'y intéresser et à livrer des analyses et des pensées qui ne sont pas que d'ordre juridique. Pierre-Yves Verkindt a aussi aimé enseigner et écrire en droit civil, notamment en droit des obligations. Le numérique et l'intelligence artificielle ont également attiré son regard et suscité ses réflexions sous l'angle du droit du travail. Cette curiosité, Pierre-Yves Verkindt l'a partagée avec enthousiasme avec ses étudiants, dont quelques-uns sont devenus ses doctorants. Après avoir beaucoup donné et partagé, c'est au tour de ses collègues de le fêter en composant ces Mélanges dédiés à l'universitaire et à l'homme dont chacun a à coeur de louer l'humanité. Liste des contributions I. Santé et sécurité au travail Patrice Adam Intelligence artificielle et santé au travail - Marche de nuit Nathalie Dedessus-Le-Moustier La santé au travail à la recherche d'un nouvel équilibre Marion Del Sol Prévoyance collective et prévention en santé-travail : des synergies qui restent à construire ? Sophie Fantoni Quinton Les pouvoirs du médecin du travail, quels enjeux en santé au travail ? Franck Héas La jeunesse au prisme du droit de la santé au travail Morane Keim-Bagot Distinguer dommage et préjudice moral en droit social ? Les exemples du préjudice d'anxiété et des circonstances vexatoires entourant le licenciement Laurence Pécaut-Rivolier Vie et mort du CHSCT, retour sur une histoire à rebondissements. A propos du rapport Verkindt Gérard Vachet Naissance, mort et résurrection d'une notion : l'obligation de sécurité Marc Vericel La protection de la santé des travailleurs demeure en question II. Variations Paul-Henri Antonmattei A propos du télétravail imposé Gilles Auzero Le mécénat de compétences saisi par le droit du travail Florence Bergeron-Canut et Michel Morand Accord collectif et contrat de travail Michel Borgetto Brèves réflexions sur les antécédents doctrinaux de l'idée de "dette sociale" Mathilde Caron De quelques aspects du partage du savoir en droit social Lise Casaux-Labrunée Prévention de la violence au travail et médiation Jean-François Cesaro Droit civil, droit social et justice : un Odipe normatif ? Olivier Debat De l'absence de principe d'unicité de l'allocataire pour les enfants en résidence alternée François Dumont Réflexions sur la négociation collective dans l'axe OIT/France François Duquesne La représentation du comité social et économique Alexandre Fabre Le code du travail numérique, une autre codification ? Françoise Favennec-Héry Le lieu de travail Frédéric Géa Pour une théorie des acteurs (du droit) du travail Anne-Sophie Ginon Le travailleur pauvre : figure d'une recomposition instrumentale des protections sociales ? Emmanuel Jeuland et Camille Porodou La sérénité de la justice, une notion paradoxale ? Jean-Pierre Laborde Droit international privé du travail, droit international du travail, droit européen du travail, droit comparé du travail, droit générique du travail. Quelques observations en variations libres Jean-Pierre Le Crom L'influence de la conférence de Brazzaville (1944) sur l'amélioration de la réglementation du travail dans les colonies : légende ou réalité ? Farid Lekéal Du bon usage des conseils et consultations juridiques à l'attention des ouvriers sous le Second Empire Grégoire Loiseau La norme en droit du travail Pascal Lokiec Les contours récents du pouvoir de direction Arnaud Martinon Les zones grises du motif de licenciement - A la recherche d'une nouvelle architecture Nicolas Moizard Les référents harcèlement sexuel et agissements sexistes, un premier regard Christine Neau-Leduc Brève réflexion sur la gouvernance, la participation et le dialogue social Etienne Pataut Les limites de l'accord collectif européen : A propos de l'affaire EPSU Elsa Peskine Trouble dans le fonctionnement de l'entreprise - Propos sur la redéfinition des motifs de licenciement Geneviève Pignarre Des noms et des mots... Christophe Radé L'égal et le juste : retour sur la justification des différences de traitement Jean-Emmanuel Ray Subordination vraiment permanente, et déconnexion choisie (Sortir de la Toile, au sens arachnéen) Judith Rochfeld Les émotions du salarié - Traitements et décisions : quelles limites ? Juliette Sénéchal Les services numériques et systèmes d'intelligence artificielle sont-ils porteurs d'un risque de rupture anthropologique ? Dorothée Simonneau Ravage du travail - Essai sur une lecture de Barjavel Bernard Teyssié La morale, l'éthique et le décalogue Cyril Wolmark Cartographie de la représentation syndicale dans l'entreprise

10/2022

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Critique littéraire

De l'écolier à l'écrivain. Travaux de jeunesse (1884-1895)

À l'occasion du Centenaire de la mort de Marcel Proust, Classiques Garnier publie le 9 novembre De l’écolier à l’écrivain. Travaux de jeunesse (1884 - 1895), un ouvrage intégralement composé d’écrits inédits de Proust. Cet ouvrage exhume un ensemble de travaux philosophiques et littéraires réalisés par le jeune Marcel Proust dans le cadre de sa scolarité : les premières rédactions enfantines, les dissertations du lycée Condorcet et de la Sorbonne, ses « réflexions » personnelles, un poème en prose et un recueil de maximes dont on n’avait pas soupçonné l’existence.
Cette édition abondamment annotée par Luc Fraisse, tirée du fonds Marcel Proust des archives personnelles de Bernard de Fallois, questionne la culture de l’écrivain en devenir. Le lecteur verra à travers ces pages le style convenu de l’exercice scolaire se muer progressivement en une écriture personnelle, qui annonce déjà celle d’À la recherche du temps perdu.

Ces maximes et réflexions, aucun professeur n’impose au jeune écrivain de les concevoir. Si l’on y reconnaît à l’évidence, au filtre de citations et d’allusions, l’influence des Caractères de La Bruyère et des Pensées de Pascal, qui affleureront tout autant à la surface des phrases de la Recherche, l’heure n’est plus à confectionner un « À la manière de » : la manière est de Proust. Maximes et réflexions se succèdent donc, comme un énoncé de lois générales, autour desquelles papillonnent des possibilités de situations et de personnages romanesques, qui meurent et disparaissent avant d’avoir eu le temps de prendre corps.

« Souvent dans une chambre toute simple, où nous entrons sans aucune pensée de fine volupté, un bouquet de fleurs communes, nous surprenant, envoyant au-devant de nous sa fraîche odeur, nous a fait plus vivement éprouver la puissance des fleurs et du parfum que des promenades dans les expositions de fleurs ou les visites dans un salon fleuri des espèces les plus rares et des spécimens les plus beaux. De même nos plus fortes sensations de musique ne m’ont pas été données au concert ou dans le monde, quand une oeuvre était interprétée par des artistes hors ligne, mais dans le salon de ma mère après dîner, quand j’étais obligé par exemple de rester là pendant sa leçon d’accompagnement donnée par un mauvais professeur de violon et que je m’étais assis avec résignation près du feu avec l’intention de penser à tout autre chose. Quelquefois aussi à la campagne, ou dans un hôtel au bord de la mer, les soirs de pluie où il fallait subir la compagnie et les talents d’une vieille dame viennoise ou d’un jeune russe. Ne m’attendant pas à une jouissance artistique, ne m’évertuant pas à n’en rien perdre, j’étais dans des conditions d’autant meilleures pour la goûter. Je ne m’étais pas fait beau comme en allant au concert pour être admiré des autres auditeurs, puisque j’étais seul ou au milieu d’inconnus. Je ne pensais ni à l’œuvre ni à l’exécutant. J’étais au fond d’un fauteuil, en chaussons, et c’est comme cela que la musique me prenait, et prenait mon âme, non pas vidée soigneusement par l’attention pour mieux la recevoir, mais surprise toute pleine, avec tous ses rêves au nid. » 

Marcel Proust, De l’écolier à l’écrivain, p. 134.

 

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Grossesse et maternité

Le guide zéro tabou de la grossesse. Tout ce qu'on ne vous dit pas et plus encore

Humoriste, Elodie Arnould est aussi une maman qui a eu envie de dévoiler tout ce que vous (ne) voulez (pas) savoir sur les joies de la grossesse ! Enfin un guide sur la grossesse qui va vous faire mourir de rire ! Comme elle le dit elle-même : " De la salivation d'escargot, aux culottes en filet en passant par les selles noires de femmes enceinte. Rien ne vous sera épargné. " Avec des illustrations de Maman sa mère ! Elodie s'est rendue compte que de toutes ses vidéos, celles dans lesquelles elle abordait la grossesse avaient encore plus de succès... Un vrai guide qui débute avec le désir de grossesse, en passant par la découverte de la (a priori) bonne nouvelle, puis des 9 mois qui s'ensuivent : mois par mois, Elodie nous explique tout (pour de vrai) mais avec un humour sans faille. Des tests, des quiz, des témoignages viennent pimenter le texte. Avec 35 illustrations de maman sa mère, qui s'est spécialisée dans les dessins de maternité. Un exemple étant mieux qu'un long discours, voici le test " Es-tu prête pour la grossesse ? " o Ca ne me dérange pas de chausser du 47 o Je peux avoir une énorme poitrine sans me lancer dans la télé réalité o J'aime être essoufflée pendant une sieste o Je peux me passer d'alcool pendant 1 an , quoi ? ça ? Ooh c'est juste une petite bière. Du coup je peux aussi me passer de sexe (lien de cause à effet) o J'aime le suspense et les surprises o J'adore inspecter tout fluide sortant de mon corps o J'aime qu'on me chouchoute mais en même temps je " n'exagère pas ! c'est pas une maladie " o J'adore ne rien faire et doubler les gens dans la file d'attente o J'aime le gouts des pâtes anti remontées acide o J'aime trainer en pyjamas o J'ai hâte de sentir les coups de mon bébé o Ca ne me dérange pas d'être tout le temps inquiète o J'adore recevoir des conseils o J'aime péter en public o Je suis une petite dormeuse o J'aime bavasser quand on m'inspecte le vagin avec 1, 2 ou 3 doigt selon la capacité d'accueil o J'aime avoir des beaux ongles et de beaux cheveux o J'aime faire pipi o J'aime proposer a mes amis de m'acheter des cadeaux o Je ne sais pas prononcer le mot Gynéco, je préfère dire " gygy " o J'adore les rendez-vous médicaux et les prises de sang o J'adore trainer sur des forums o Ca ne me dérange pas quand mon patron me regarde de travers o J'aime demander une glace à 22h30 et l'obtenir o Ca ne me dérange pas d'être constipée pendant 9 mois o J'aime pleurer o Bonus : J'aime faire croire que je vais accoucher, la tète qu'ils font c'est à mourir de rire, franchement essayez. Réponse : Si tu as coché au moins 10 cases, tu vas bien supporter ta grossesse. Non je rigole, même si tu les a toutes cochées, c'est une aventure formidablement déstabilisante. On adore et on déteste !

09/2021

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Policiers

Le chapeau de M. Briggs. Récit sensationnel du premier meurtre commis à bord d'un train anglais

Le 9 juillet 1864, un chapeau, une canne et un sac sont retrouvés sous le siège ensanglanté d'un compartiment de chemin de fer. Le corps du banquier auquel ils appartenaient gît entre les voies. Chargés d'élucider le premier meurtre jamais commis à bord d'un train en Angleterre, les célèbres détectives de Scotland Yard suivent la piste d'un jeune suspect Allemand très vite identifié. Ce dernier vient de s'embarquer pour New York, comme il l'avait décidé depuis longtemps. Ils devront traverser l'Atlantique pour trouver celui dont la vraie personnalité apparaît au fil des témoignages de ceux qui l'ont connu... Bijoutiers, chapeliers, cheminots, tailleurs, prostituées et cochers se succèdent pour tenter de reconstituer les événements, face à des juges dont le pouvoir n'aurait à craindre que celui de la presse. Sur fond de rivalité entre l'Angleterre et l'Allemagne, alors que sévit le débat sur la peine capitale, l'accusé parviendra-t-il à prouver son innocence ? Kate Colquhoun retrace à un rythme exalté une affaire de meurtre qui défraya la chronique. Inspiré d'un fait divers réel - le premier meurtre commis à bord d'un train anglais - ce livre met en scène des personnages qui ont réellement existé : Franz Müller, tailleur allemand établi près de Londres, les détectives (Richard Tanner et Frederick Williamson) et le chef de la police de Scotland Yard (Sir Richard Mayne), ainsi que divers témoins, dont un cocher (Jonathan Matthews), un bijoutier (John Death), un chapelier (Daniel Digance). Divisé en trois parties correspondant aux différentes phases de l'enquête (La City, la traversée jusqu'à New York et le retour en Angleterre pour le jugement au tribunal), l'histoire se déroule essentiellement à Londres, ville dont les descriptions sont parfois dignes des romans de Dickens. Au-delà du plaisir de lecture procuré par la progression de l'enquête et le suspense qui s'ensuit, Le chapeau de Mr Briggs documente et souligne l'émergence de débats dont les conséquences sont toujours perceptibles aujourd'hui : la question de savoir si les policiers et les juges cherchent à établir la vérité ou leur vérité : les personnages sont attachants malgré leurs failles. Les célèbres détectives, souvent décrits avec humour, brillent parfois moins par leur sagacité que par la manière dont ils tentent de faire coïncider les faits avec l'issue qu'ils envisagent : il leur faut un coupable, et les témoins susceptibles de disculper Franz Müller sont judicieusement écartés. Leur empressement à croire que Müller est l'assassin s'explique par le climat d'hostilité de l'Angleterre envers l'Allemagne, mais aussi du fait qu'ayant jadis parfois échoué à élucider certains meurtres, ils veulent rétablir leur réputation. le pouvoir de la presse et l'influence de l'opinion publique : les détectives doivent tenir compte d'une presse populaire en plein essor, par laquelle les citoyens expriment leurs doutes sur l'enquête, voire leur donnent des conseils. L'opinion publique, nourrie de romans à sensation, participe au débat. A travers les nombreux extraits de journaux de l'époque, le lecteur assiste également à un curieux revirement : la presse en viendra à exprimer occasionnellement la crainte qu'une erreur sur la personne du suspect n'ait été commise, tant la personnalité de l'accusé semble en contradiction avec celle d'un assassin. le récit captivant d'un grand procès : composé entre autres d'extraits de transcriptions authentiques clairement analysés, ce récit expose aussi les mécanismes par lesquels l'avocat de la Couronne manipule les jurés en réussissant à leur faire oublier des éléments à décharge incontestables. le débat sur la peine de mort : il est, lui aussi, richement analysé. Les arguments des abolitionnistes, convaincus de la barbarie d'une pratique qui ne dissuade personne, reposent aussi sur la croyance que la certitude du châtiment vaut plus que le châtiment lui-même. Les politiciens, quant à eux, redoutent les troubles à l'ordre public qu'entraînent les rassemblements autour de ce " spectacle ".

02/2012

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Littérature française

Ceux de la glèbe. Une nouvelle de Camille Lemonnier

Et l'homme parti, elle traînait son ventre dans la maison encore vide d'enfant. C'était la première fois qu'elle sentait remuer en elle la semence d'amour. Ils s'étaient mariés au dernier Saint-André, lui, grand, fort, râblé, le front doux, le geste bourru, le coeur vaillant, toujours à la peine ; elle, petite femme mamelue et saine, largement plantée sur ses pieds. La noce avait duré deux jours, l'un qu'on avait passé chez les parents de Tys, l'autre chez les parents de Ka. Et enfin la troisième nuit, ils avaient couché dans leur maison, deux chambres en bas, le long de la route, et un grenier sous le toit. Puis, le lendemain, un lundi, Tys avait noué dans un drap de serge quatre pains de deux livres ; il avait embrassé sa conjointe sur les joues et dans le cou ; debout sur le seuil, elle l'avait suivi des yeux, marchant à grandes enjambées dans la campagne. Le samedi soir, ensuite, comme elle regardait au loin, une main sur les yeux, elle avait aperçu, par delà les dernières maisons, son homme qui allait à pas rapides ; et un nuage montait droit derrière lui, dans le soleil bas à l'horizon. Et il était resté dans la chaleur de son giron deux nuits et un jour ; et de nouveau, ensuite, il avait tassé ses quatre pains dans le drap de serge ; et il avait marché vers la ville. Il en avait été ainsi de chaque semaine, pendant des mois. Du lundi au jeudi, la fumée de sa pipe cessait d'obscurcir le plafond ; elle regardait dans ses habits pendus au crochet l'homme qu'il y avait laissé en partant ; et en même temps, dolente, les mains sur les genoux, elle le sentait bouger dans son flanc, vivant à travers l'enfant. D'abord cette existence avait pesé lourdement sur Ka ; le vide des longues après-midi, dans le silence des chambres, lui élargissait un trou au coeur, vaste comme les puits ; et tout au fond, toujours une forme vague s'y mouvait comme un mort qui, ressuscité, travaillerait en sa fosse. Même la nuit, en des songes bourrelés, elle distinguait deux mains qui fouillaient la terre, à des profondeurs immenses ; et tout à coup ces mains se levaient avec un geste de détresse, et une montagne croulait ensuite, sous laquelle elle cessait d'apercevoir les mains. Alors elle se réveillait en sursaut, froide de sueur, et jusqu'au matin priait à genoux devant la petite Vierge dont l'image décorait le manteau de l'âtre. Et la journée du lendemain passait sans qu'elle osât mettre le pied dehors, de peur de tomber sur quelqu'un qui, venu de la ville, lui annoncerait son malheur. Les autres femmes lui faisaient envie : elles avaient des hommes, celles-là, qui tout l'an demeuraient dans la maison ; au contraire, le sien gagnait durement son pain en creusant des puits ; de pleines journées, il restait sous la terre, bâtissant ses cuvelages, descendant toujours plus avant, emplissant des seaux qui ensuite remontaient, balancés dans le vide au-dessus de lui ; les épaules mortifiées par les eaux du sous-sol, ayant quelquefois de la boue jusqu'aux reins, avec les parois toutes droites du puits qui, en haut, semblait se rétrécir pour se fermer sur sa tête, il apercevait du ciel seulement une petite tache grise où par moment un visage se penchait et lui parlait ; et sorti des ténèbres, ses douze heures finies, il ne savait pas tout de suite se refaire les yeux à la lumière de la rue.

02/2023

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Archéologie

Une résidence de la noblesse gauloise. Le camp de Saint-Symphorien à Paule (Côtes-d'Armor)

Dès les premières fouilles réalisées en 1988, préalablement à la construction d'une route, le site de Paule est apparu comme différent de la plupart des habitats gaulois jusqu'alors étudiés. La découverte d'une première sculpture, la taille des clôtures et l'abondance des tessons d'amphores ont conduit très rapidement à poser l'hypothèse, jamais démentie depuis, qu'il s'agissait d'une résidence de l'aristocratie gauloise. La mise au jour d'un tel site ouvrait un champ de recherche jusqu'alors inexploré. Alors que les travaux se poursuivaient dans le cadre de recherches programmées chaque été, deux articles ont été publiés (Menez, Arramond 1997 ; Menez 1999) afin de présenter quelques caractéristiques essentielles de cet habitat si particulier, devenu un temps encombrant car on cherchait son équivalent ailleurs, sans que les indices soient toujours suffisants. Une vingtaine d'années : c'est le temps qui, en définitive, a été nécessaire à l'extension des fouilles sur une superficie permettant de comprendre l'organisation et l'évolution de cet habitat. Ce travail s'est révélé complexe du fait de l'étendue du site, insoupçonnée au début des recherches, et de la succession des occupations durant près de six siècles au même endroit. Il a fallu ensuite un long temps d'étude et de mûrissement pour autoriser une vue d'ensemble et des hypothèses crédibles. Les vestiges mis au jour ne sont pas très spectaculaires, car il s'agit le plus souvent de fondations de bâtiments ou de clôtures en bois et terre dont l'essentiel a aujourd'hui disparu. Elles n'apparaissent, une fois la terre arable enlevée, que sous la forme de taches de coloration et de consistance légèrement différentes du sous-sol, qui se transforment en autant de trous, de fosses ou de fossés une fois fouillées. Afin de rendre accessible ce livre aux archéologues ou historiens peu familiarisés avec de tels vestiges, nous nous sommes efforcé d'écrire en français courant, en évitant si possible, avec l'aide de Nelly Le Masne de Chermont, d'utiliser des termes inappropriés ou trop spécialisés. Toujours dans ce souci de parler au plus grand nombre, la chronologie est ici exprimée en siècles, et non selon les systèmes allemands ou français fondés sur l'étude de la nécropole de Hallstatt, en Autriche, et de La Tène, en Suisse, affinés ensuite par l'étude des nécropoles champenoises puis par celle de nombreux autres sites. Toujours dans ce souci d'alléger le discours, la description des vestiges repose sur un corpus de figures codifiées, où seules sont conservées les indications nécessaires à la compréhension des faits observés ou des lots d'objets recueillis. Loin de constituer un simple accompagnement du texte, ces figures ont été conçues pour permettre au lecteur de se faire une idée aussi juste que possible des données prélevées et des argumentations développées. Elles bénéficient de surcroît de légendes traduites en anglais, ce qui devrait permettre au lectorat ne maîtrisant pas le français d'utiliser cet ouvrage. Les phases successives d'évolution de cet habitat, ainsi que quelques bâtiments ou dispositifs particuliers, ont par ailleurs fait l'objet d'essai de restitutions, fondées sur l'analyse détaillée des vestiges et, pour celles qui sont en couleur, sur la modélisation informatisée des élévations sur la base d'un modèle numérique de terrain. Ce travail nous a conduit à revoir certaines hypothèses de travail, crédibles sur plan, mais qui ne l'étaient plus lorsqu'il a fallu restituer les élévations. Les vues sont volontairement larges, car l'érosion des vestiges et l'état des connaissances ne permettent pas le plus souvent de détailler chaque construction. Le nombre des paramètres inconnus ou hypothétiques reste donc grand, mais ces images évoquent néanmoins assez bien le site tel que je l'imagine, à l'issue de ces décennies de travail. Elles portent un discours qui devrait permettre, au chercheur comme à un plus large public, de comprendre les principales évolutions de cet habitat. Paule me semble être un site emblématique, dont l'étude justifiait cet investissement. Il y a des opérations essentielles, qui font progresser les connaissances dans un domaine jusqu'alors ignoré de la recherche. Tous les sujets, en effet, ne se valent pas. Il ne suffisait pas, toutefois, de constater et de décrire l'évolution de cet habitat, et de livrer la documentation la plus complète et la plus objective possible. Encore fallait-il se risquer à des interprétations, s'engager, et intégrer les phénomènes observés à Paule dans les transformations de l'habitat constatées sur un territoire plus large, englobant les Gaules Belgique et Celtique. Puis, au-delà de ces réflexions sur l'habitat, encore fallait-il, à chaque étape, se poser la question "pourquoi ? " , qui renvoie inévitablement à la structure de la société, à l'importance de la famille, du lignage et à la mise en place des institutions. Je suis de ceux qui défendent la nécessité d'études exhaustives de sites, dotées des moyens et du temps nécessaire permettant d'aboutir à des monographies soigneusement documentées. L'étude des habitats de Plouër-sur-Rance (Menez 1996) et de Paule, initiées par une fouille préventive et poursuivies dans le cadre d'opérations programmées, s'inscrit dans ce cadre. Il ne s'agit pas ici d'opposer une modélisation fondée sur des données multiples, issues des prospections, de sondages et de fouilles partielles, à des études aux fondements mieux établis, mais sur un nombre de sites limité. Il s'agit plutôt de confronter les modèles à la réalité de l'histoire de certains sites, afin de mesurer les biais méthodologiques susceptibles de les entacher. Il s'agit également de dépasser les faits bruts, ceux qui sont le plus souvent transmis dans les rapports, pour, s'appuyant sur eux, proposer des mises en perspectives permettant de mesurer l'apport des recherches à la connaissance des sociétés. Les découvertes spectaculaires effectuées par l'archéologie contemporaine, pour l'essentiel dans le cadre d'opérations préventives, ne prendront en effet de sens que si elles sont corrélées à l'ensemble des données disponibles, dans un cadre méthodologique affiné et une définition plus précise des phénomènes sociaux étudiés.

06/2021

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Sciences politiques

Victor Fay (1903-1991). Itinéraire d'un marxiste hétérodoxe au sein du mouvement ouvrier français

Malgré les antagonismes, qui le perturbent, le monde est un, bien que multiple et divers. Il faut s'en accommoder, sans jamais renoncer à l'améliorer, sans jamais désespérer de ses virtualités de progrès. Et en attendant ces progrès souhaitables mais nullement certains, il faut le prendre tel qu'il est avec ses forces et ses faiblesses. Inconnu du grand public, même au sein du milieu universitaire, Ladislas Faygenbaum dit Victor Fay, d'origine polonaise mais naturalisé français, est pour beaucoup de militants et d'historiens du mouvement ouvrier une "légende" . Armand Ajzenberg, éditeur, journaliste et ancien élève de Victor Fay fait de ce dernier un portrait éloquent au soir de sa vie : Imaginez la perplexité, et la curiosité, d'un modeste militant à l'idée de rencontrer une légende [... ] avoir été l'un des fondateurs des Jeunesses Communistes en Pologne dans les années vingt, s'être expatrié en 1925 pour échapper à la prison et devenir, en France et en 1929, responsable de la formation des cadres du PCF, chroniquer à L'Humanité et collaborer avec d'autres publications communistes ... Avoir été l'un des dirigeants actifs lors des grèves du Nord, y découvrir une jeune fille courageuse et combative dénommée Jeanne Vermeersch, et plus tard, être l'agent innocent de sa rencontre avec Maurice Thorez... Avoir formé politiquement une certaine Danielle Casanova mais aussi un certain Jean-Pierre Timbaud ... Avoir découvert, encore, un horticulteur hors du commun : Waldeck Rochet, cela relève de l'histoire et déjà de la légende . Ce portait élogieux témoigne de la sympathie et de l'admiration que suscite Victor Fay, et de l'image que certains de ses contemporains se font du personnage. Cette "légende" du communisme français est aussi un opposant qui participe, au milieu des années 1930, avec André Ferrat et Georges Kagan, à la revue d'opposition Que faire ? , quitte le Parti communiste en 1936, au moment du premier procès de Moscou, pour adhérer à la Section française de l'Internationale ouvrière (SFIO) l'année suivante. On le retrouve ensuite résistant pendant la Seconde Guerre mondiale, entre Marseille, Toulouse et le Chambon-sur-Lignon en Haute-Loire, rédacteur en chef du journal clandestin L'Appel de la Haute-Loire puis de Lyon Libre, organe du Mouvement de libération nationale, dirigé par son ami André Ferrat. Journaliste politique de profession, il assure jusqu'en 1950 la rédaction de Combat, journal fondé pendant la guerre par des résistants, puis travaille, à partir de 1952, pour la Radiotélévision française (RTF), au service des émissions vers l'étranger. Critique de la politique coloniale de la SFIO, il fait partie de ce courant minoritaire qui fait scission en 1958 pour fonder le Parti socialiste autonome (PSA) qui devient, en 1960, le Parti socialiste unifié (PSU). Engagé dans la construction de ce nouveau parti, il entre en 1964 dans son Bureau national. Après l'arrivée de Charles de Gaulle au pouvoir, il est rapidement interdit d'antenne à la RTF : ses propos dérangeaient. Il demande son renvoi et l'obtient en 1967. De 1968 à 1980, à la retraite, il continue d'écrire et de militer au sein du PSU jusqu'à l'élection de François Mitterrand, en 1981 : il fait alors le choix de rejoindre le nouveau Parti socialiste. Il s'éteint le 29 juin 1991 à Créteil. Victor Fay n'est pas un "désenchanté4" du communisme. Le prologue de ses mémoires, rédigé en 1968, se veut clair : "nul regret, nul désenchantement" , simplement la conscience que le socialisme "tel qu'il est" a détourné les travailleurs de la lutte, que le nom de socialisme a été "galvaudé" par ceux qui s'en réclament. Sa volonté clairement affirmée de poursuivre la lutte pour un socialisme peut être "utopique" mais peurteur d'un "avenir meilleur" , le distingue ainsi de cette frange de la génération de 1917, emportée par le "souffle d'Octobre6" , profondément troublée par l'évolution du régime soviétique après la mort de Lénine, évincée dès les années 1920 au profit d'une génération plus jeune et séduite par la radicalité politique du PCF bolchévisé. Au coeur même de la guerre froide, Fay refuse obstinément "la fausse alternative entre la démocratie bourgeoise et le monolithisme stalinien" pour rechercher, infatigablement, les moyens d'accès à la démocratie directe ouvrière. Victor Fay est un personnage si ce n'est emblématique du moins représentatif des aspirations et des vicissitudes de la gauche française au XXe siècle, à l'époque où "la gauche et le socialisme se vivaient comme des avenirs nécessaires et bientôt victorieux" . Il fait l'expérience des différents conflits qui divisent le mouvement ouvrier et social français et l'empêchent tout le long du siècle de former un bloc uni contre la droite. L'étude de son itinéraire, qui s'inscrit dans l'histoire de la gauche socialiste française, du mouvement communiste international et de ses dissidences, constitue un "indispensable complément de l'analyse des structures sociales et des comportements collectifs" du mouvement ouvrier et social français. L'objectif cet ouvrage, tiré de mon mémoire de Master, n'est pas de faire une biographie de Victor Fay au sens strict mais de rendre compte de la construction des différentes cultures politiques qui composent la gauche française du siècle dernier à travers l'itinéraire politique d'un militant ayant fait successivement l'expérience du Parti communiste, de la SFIO, du PSU et de leurs oppositions. En ce sens, la biographie est capable de montrer la signification historique générale d'une vie individuelle. Il s'agit également de valoriser le fonds d'archives déposé par sa fille à La contemporaine (ex BDIC) qui conserve essentiellement les écrits, publiés ou non, de Fay, des journaux et des revues militantes sur une période allant de 1936 jusqu'aux années 198010. Ce fonds ne comprend que peu de sources concernant les relations familiales et amicales de Fay et les témoignages ou la correspondance datant d'avant 1945 sont rares. La grande majorité de ses archives a été saisie par les nazis à son domicile en 194011. En raison de ces lacunes archivistiques, auxquelles ne remédie que partiellement l'autobiographie de Fay, sa vie privée pendant l'entre-deux-guerres demeure difficilement accessible à l'historien. Son itinéraire de militant communiste, au sein des Jeunesses communistes en Pologne puis à la SFIC en France de 1925 à 1936, est mieux connu, mais les sources demeurent lacunaires. Il est difficile d'inventorier ses écrits durant cette période parce qu'il écrivait sous divers pseudonymes utilisés par d'autres militants. Il figurait sur le fichier "Antifa" sur la base duquel les Allemands ont opéré les premières perquisitions. Créé en 1938, ce fichier recensait des réfugiés fuyant l'Allemagne nazie et des militants antifascistes de différentes nationalités13. Le PCF a par ailleurs cherché à reléguer dans l'ombre cet opposant communiste : sa rupture n'a jamais été officialisée, le parti ayant préféré nier son existence. Ainsi explique-t-il dans ses mémoires : "Du jour au lendemain, mon nom disparut du parti. Je n'existais plus, je n'avais jamais existé". En effet son nom n'apparaît nulle part dans les archives du PCF.

10/2023