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Rock

Chris Cornell. Clair-obscur

Chris Cornell venait de saluer son public du Fox Theatre à Detroit, après un show éblouissant à la tête de Soundgarden, quand de retour dans sa chambre d'hôtel, l'obscurité se posa sur lui, à jamais. Il laisse derrière lui une famille, des amis, des milliers des fans à travers le monde et de nombreuses interrogations vouées à demeurer sans réponse. La déferlante grunge au début des années 90, avec en première ligne Nirvana, Soundgarden, Pearl Jam et Alice in Chains, fera du chevelu à gueule d'ange l'une des figures emblématiques de ce mouvement né à Seattle. Mais Chris Cornell, c'était avant tout un artiste en constante évolution, une voix, remarquable, un auteur-compositeur hors-pair qui fascine encore aujourd'hui par ses textes de haut-vol, un homme de réflexion, dont le parcours fut couronné de succès mais aussi semé d'embûches, de deuils, et de doutes. Dans cet ouvrage, Manuel Perreux revient sur la jeunesse de l'icône, sa carrière, ses multiples projets musicaux, avec Audioslave ou en solo, ses ambitions, ses engagements, mais également sur les fragilités d'un être en proie à une lucidité destructrice, mais qui n'aura eu de cesse de donner le meilleur de lui-même, aussi loin qu'il lui fut possible d'aller. Par le biais de témoignages, mais aussi de ses propres textes et propos exhumés, on ne pourra qu'apprécier, avec une certaine amertume, la sensibilité de cet artiste inoubliable, et la saisir, peut-être, du bout des ailes.

03/2022

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Rock

Les Beatles à l'Olympia. Trois semaines qui ont changé la face de la pop culture

Dans les pas des Beatles, des concerts aux coulisses en passant par leurs virées nocturnes, lors de leur mythique passage à l'Olympia en 1964. En janvier 1964, les Beatles s'installent pour trois semaines à Paris et donnent plusieurs concerts devenus légendaires dans la prestigieuse salle de l'Olympia. Ils arrivent en groupe pop connu des spécialistes et repartent en mythe qui a conquis le monde. Car, au moment même de leur séjour parisien, les Fab Four ont pris la tête des hit-parades américains. Sur les deux fronts, Europe et Outre-Atlantique, la déferlante " Beatlemania " est lancée. Elle bouleversera à jamais la culture populaire dans le monde entier, pulvérisera les frontières artistiques et sera à l'origine d'une irrésistible révolution des moeurs. Avec le triomphe des Beatles s'ouvre un autre monde, comme si l'après-guerre prenait fin. Eric Krasker décrit ce moment charnière avec la précision de l'historien et la passion du mélomane. Il suit John, Paul, George et Ringo sur scène, en coulisses, en studio, à l'hôtel George V, dans les restaurants et boîtes de nuit de la capitale. Pour nous faire revivre ces semaines décisives pour la France, l'auteur a mené plus de dix ans de recherches, rassemblé des archives inédites (présentes dans cet ouvrage) et rencontré de nombreux témoins présents aux différents concerts. C'est tout un monde qui resurgit dans ces pages, une atmosphère excitante, créative, passionnante : l'esprit des sixties. Et Paris comme l'Olympia y ont joué un rôle déterminant.

01/2024

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Rock

The Smiths. Hand In Glove

Le premier 45 Tours des Smiths est un événement majeur dans l'histoire du rock. C'était il y a 40 ans : mai 1983. Le quatuor de Manchester, emmené par Morrissey au chant et Johnny Marr à la guitare a posé les jalons d'une nouvelle forme de rock, avec un retour en force des guitares. Le monde ne s'est jamais remis depuis la parution du 1er 45 tours des Smiths, que ce soit par la pochette qui ouvre un aspect totalement novateur dans l'univers testostérone du rock (pochette avec des fesses d'un homme en gros plan), par la mélodie fabuleuse (retour des harmonies des années 60 après la déferlante hard rock, punk des années70 et synthétique du début des années 80) et par la teneur " littéraire " du texte : fini les chansons d'ados stupides (" Je t'aime, mais je ne sais pas comment te le dire "). Ce 45 Tours inaugure aussi un mouvement indépendant en Angleterre : on peut vendre, changer le monde, tout en étant un groupe indépendant sur un label indépendant. Le mouvement de l'indie rock doit tout aux Smiths, d'Oasis et passant pour toute la Brit pop des années 90. Les Smiths démontrent une fois de plus la force d'un terroir dans l'univers rock : Manchester prend la première place de la place rock en Grande-Bretagne. Les Smiths est certainement le groupe anglais qui a le plus influencé le rock des années suivantes, de Jeff Buckley, à Radiohead

03/2023

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Autres pays

Quand les Indiens parlaient latin. Colonisation alphabétique et métissage dans l'Amérique du XVIe siècle

Le papier, l'écriture alphabétique et les livres ont débarqué en Amérique dans le sillage des conquistadors. Autant d'armes aux mains des Espagnols pour soumettre et christianiser les vaincus. L'écriture européenne s'abat sur le Nouveau Monde comme une déferlante, bouleversant les sociétés amérindiennes dont les langues ne s'écrivaient pas. Sous toutes ses formes, l'écrit des vainqueurs est l'auxiliaire de la colonisation : les ordres de la métropole sont écrits, les richesses locales sont enregistrées et des livres véhiculent les savoirs venus de l'Europe. Les enfants des élites indigènes, formés aux valeurs de l'humanisme, connaîtront bientôt mieux le latin et la Bible que les croyances de leurs ancêtres. Ils sauront pourtant résister à la colonisation alphabétique grâce à leur extraordinaire créativité. Serge Gruzinski a retrouvé la trace d'Indiens et d'Européens qui ont vécu cette période où, de l'autre côté de l'Atlantique, s'amorce l'occidentalisation du monde. Passionnante plongée dans le Mexique du xvie siècle, son nouveau regard sur la Renaissance et les Amérindiens nous invite à observer comment les idées se métissent lorsque deux sociétés s'entrechoquent. Et à prendre la mesure des multiples rôles de l'écrit à l'heure de la révolution numérique. SERGE GRUZINSKI enseigne l'histoire de la mondialisation ibérique des deux côtés de l'Atlantique. Parmi ses ouvrages : Les Quatre Parties du monde, histoire d'une mondialisation, La Martinière, 2004, Seuil, 2006 ; La Pensée métisse, Fayard, 1999, Pluriel, 2012 ; L'Histoire pour quoi faire ? , Fayard, 2015 ; La Machine à remonter le temps, Fayard, 2017.

10/2023

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Romans historiques

La traversée des Balkans

Ce récit historique reconstitue, à partir de données factuelles, l'évasion de Constantinople, en 1453, lors du siège de la ville par les armées ottomanes, d'un jeune étudiant de dix-huit ans, qui fuit l'avancée turque dans les Balkans, en évitant tous les pièges d'une période troublée. Sa fuite le conduit des rives de la mer Noire jusqu'au Rhodope bulgare et à la Morava serbe en direction de Zemun, sur les rives du Danube, puis de Venise, alors que les armées turques envahissent ces territoires et menacent les populations civiles de razzias, pour alimenter le marché des esclaves nécessaires au repeuplement de Constantinople. Il est aidé dans sa fuite par le réseau des monastères orthodoxes, ceux du moins qui ont été épargnés par l'invasion turque dans les Balkans. Il retrouve, à Zemun, son grand-père, riche négociant en vins et en épices, et sa mère, avec laquelle il termine son périple, en passant par Venise et Dubrovnik, avant de parvenir à Bologne, où son père a trouvé refuge auprès du cardinal Bessarion. Ce récit fait revivre une séquence de l'histoire de l'Europe, qui montre la communauté de culture à laquelle appartenaient Grecs, Serbes et Italiens, dans les premières décennies de la Renaissance, à un moment où la redécouverte de l'Antiquité, grâce aux conciles d'union entre les Eglises chrétiennes, destinés à lutter contre la déferlante turque, conduit les élites grecques à prendre le chemin de l'exil vers l'Italie, emportant avec elles tous les trésors littéraires, scientifiques et artistiques, dont l'Occident chrétien tirera la substance de son propre renouveau.

05/2020

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Théâtre

Lady Killer. L'histoire vraie du plus médiatique tueur en série de tous les temps

L'histoire vraie du plus médiatique tueur en série de tous les temps Fermez les yeux. Imaginez une forêt un soir de pleine lune dont le silence serait troublé par le bruit d'un corps que l'on traîne sur le sol. Imaginez cet homme que rien ne vouait à devenir un prédateur, un monstre. Imaginez cet ensemble de hasards qui aura conduit à la mort de dizaines d'innocentes, à la transformation d'un étudiant en droit en un serial killer de renommée mondiale, connu par le plus grand nombre comme étant le plus grand des tueurs qu'aura fait naître l'Amérique. Elles s'appelaient Lynda Ann, Roberta, Janice, Debra, Kimberly ; il s'appelait Theodore Robert Bundy, le célèbre tueur d'étudiantes, le "Lady Killer". A travers son oeuvre, Fabien Richard revient sur ce parcours macabre qui aura conduit Ted de Seattle à Tallahassee, de l'église au perron de l'enfer, faisant d'un jeune homme élégant, intelligent et studieux, le fils du Diable sur les rives du Styx. Laissez-vous emporter par le courant tumultueux d'une déferlante d'émotions aux confins des souffrances de l'âme humaine et affrontez la folie d'un assassin qui semblait pourtant être le gendre idéal. N'auriez-vous pas souhaité danser un soir avec Ted ? N'auriez-vous pas aimé passer une nuit torride dans ses bras ? N'auriez-vous pas voulu devenir son ami et boire une bière en sa compagnie dans une taverne de l'Utah ? Venez découvrir Theodore, soyez effrayé par Ted, venez affronter le Lady Killer en découvrant la pièce de théâtre de Fabien Richard, cet OVNI littéraire !

03/2020

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Histoire de France

La Grande Guerre si loin, si proche. Réflexions sur un Centenaire

La Grande Guerre a cent ans. On annonce une déferlante éditoriale, des dizaines d'expositions et d'initiatives locales. Et, si au-delà du consensus mémoriel, on osait poser la question : pour quoi faire ? Faut-il se contenter des mémoires familiales et répéter que chacun d'entre nous a dans son arbre généalogique un grand-père ou un arrière-grand-père combattant ? Ou bien faut-il se satisfaire de communier avec les souffrances des combattants, perçus désormais comme des victimes ? Quel lien établir avec cette Grande Guerre d'il y a cent ans, alors que le pays d'aujourd'hui n'a plus rien à voir avec celui de la Belle Epoque ? Plus d'armée de conscription, mais une armée de métier qui conduit une guerre au loin. Un nationalisme et un patriotisme devenus souvent si incompréhensibles qu'on célèbre plus volontiers les fusillés et les mutinés que les combattants ordinaires. Des femmes qui ont le droit de voter et de porter les armes. Une décolonisation qui a ramené la France aux dimensions de la métropole. Quel discours politique pourrait être tenu à cette occasion ? Que pouvons-nous en dire à nos enfants ? A la lumière de son expérience de président de la Mission du Bicentenaire de la Révolution, de responsable politique et d'expert en "concordances des temps", Jean-Noël Jeanneney nous aide à penser les enjeux civiques et politiques de ce centenaire. Quelles sont les valeurs et les symboles que nous pouvons partager ? Une commémoration peut-elle être l'occasion de créer du commun ? Se souvenir peut-il être l'occasion de penser à l'avenir ?

09/2013

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Religion

Jusqu'au bout de la foi. Excursions islamiques chez les peuples convertis

"L'Islam revenait très souvent à la une de l'actualité à l'époque où parut Crépuscule sur l'Islam, on aurait même pu croire que j'avais écrit cet essai pour capitaliser sur l'atmosphère et les remous de l'époque, et le livre fit beaucoup parler de lui, pas toujours en bien. Au cours des années qui suivirent, cet accueil critique m'incita à réévaluer ce que j'avais écrit. Jusqu'au bout de la foi est le fruit de cette révision. Il m'apparut que je n'avais pas pris assez de distance avec le matériau à l'origine de ce premier livre, que je l'avais par trop tenu pour acquis. Il m'apparut qu'il y avait là matière à s'interroger, comme ce dut sans doute être le cas dans le monde classique à l'époque où celui-ci fut supplanté par ce phénomène inconnu qu'était alors le christianisme. De nombreux ouvrages avaient été écrits sur cette transition, et ce dont j'étais témoin, me semblait-il, méritait plus ample réflexion. Au lieu de le tenir pour un fait acquis, il me fallait considérer l'effet que pouvait avoir sur les individus la mise à mal ou le renversement de leur culture. Ainsi ce livre a-t-il pour thème l'histoire d'individus pris dans la déferlante de changements historiques. Jusqu'au bout de la foi est donc, en toute logique, la suite de ce précédent essai. L'avenir est contenu dans le passé, et la douleur du second livre est contenue dans le premier". V S Naipaul, 2010.

11/2013

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Littérature française

Sa préférée

Dans ce village haut perché des montagnes valaisannes, tout se sait, et personne ne dit rien. Jeanne, la narratrice, apprend tôt à esquiver la brutalité perverse de son père. Si sa mère et sa soeur se résignent aux coups et à la déferlante des mots orduriers, elle lui tient tête. Un jour, pour une réponse péremptoire prononcée avec l'assurance de ses huit ans, il la tabasse. Convaincue que le médecin du village, appelé à son chevet, va mettre fin au cauchemar, elle est sidérée par son silence. Dès lors, la haine de son père et le dégoût face à tant de lâcheté vont servir de viatique à Jeanne. A l'Ecole normale d'instituteurs de Sion, elle vit cinq années de répit. Mais le suicide de sa soeur agit comme une insoutenable réplique de la violence fondatrice. Réfugiée à Lausanne, la jeune femme, que le moindre bruit fait toujours sursauter, trouve enfin une forme d'apaisement. Le plaisir de nager dans le lac Léman est le seul qu'elle s'accorde. Habitée par sa rage d'oublier et de vivre, elle se laisse pourtant approcher par un cercle d'êtres bienveillants que sa sauvagerie n'effraie pas, s'essayant même à une vie amoureuse. Dans une langue âpre, syncopée, Sarah Jollien-Fardel dit avec force le prix à payer pour cette émancipation à marche forcée. Car le passé inlassablement s'invite. Sa préférée est un roman puissant sur l'appartenance à une terre natale, où Jeanne n'aura de cesse de revenir, aimantée par son amour pour sa mère et la culpabilité de n'avoir su la protéger de son destin.

08/2022

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Critique littéraire

Correspondance (1945-1959)

L'amitié entre Albert Camus et Nicola Chiaromonte (1905-1972) est née "d'un rapport humain des plus beaux et vrais : l'hospitalité". Le jeune Camus, qui vient d'achever la rédaction de ses "trois Absurdes", se lie à l'intellectuel italien exilé lors de son passage à Oran au printemps 1941. Militant antifasciste et anticommuniste, ami d'Alberto Moravia et d'Andrea Caffi, Nicola Chiaromonte s'apprête alors à rejoindre les Etats-Unis pour quelques années. A New York, en lisant le Mythe de Sisyphe et L'Etranger, il se découvre une profonde parenté d'esprit et de préoccupation avec l'écrivain français. C'est après Hiroshima que l'intellectuel italien, ayant lié d'étroites relations avec la gauche anticonformiste américaine en prenant part à la fondation de la revue pacifiste politics, suscite la collaboration intellectuelle de son ami français, désireux de nourrir avec lui un nécessaire "commerce social". Cette complicité amicale échappe, dans l'esprit des deux hommes, à l'autorité de l'Etat et des partis. De cet effort partagé naîtront des communautés de réflexion, en particulier les Groupes de liaison internationale, fragiles "flots de résistance" contre la déferlante des idéologies et la restauration des dictatures. Cette correspondance croisée, réunissant quelque quatre-vingt-dix lettres inédites, restitue l'exigence et la fraternité de ce dialogue vécu sous le mode de l'urgence : "Nous sommes comme des témoins, écrit AlbertCamus, en passe d'être accusés. Mais je ne veux pas vous laisser croire que je manque d'espoir. Il y a certaines choses pour lesquelles je me sens une obstination infinie." Il n'y a pas à distinguer ici entre la recherche de la vérité et la chaleur de l'amitié.

06/2019

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Histoire de France

Vichy dans la « solution finale ». Histoire du commissariat général aux Questions juives (1941-1944)

Laurent Joly renouvelle profondément l'histoire de la politique anti-juive de Vichy et de l'administration qui en fut l'instrument principal : le commissariat général aux Questions juives (CGQJ), créé par l'amiral Darlan en mars 1941, à la demande des autorités allemandes. S'appuyant sur une connaissance impressionnante des archives et sur la découverte de nombreux fonds inédits, l'auteur reconsidère les grandes étapes de l'antisémitisme vichyssois, du statut d'octobre 1940 à la tentative de dénaturalisation collective de 1943, en passant par la déferlante législative de 1941 et les rafles de l'été 1942. Il offre ainsi au lecteur un éclairage capital sur les processus de décision qui ont conduit à la déportation de plus de 75 000 juifs de France vers les camps de la mort. Tout au long de l'ouvrage, Laurent Joly expose avec finesse la position ambiguë du CGQJ : après avoir tenu un rôle prépondérant dans l'élaboration d'une législation antijuive implacable visant en premier lieu les " juifs français ", cette administration d'exception se voit progressivement marginalisée par le gouvernement de Vichy. Ce dernier s'efforce d'orienter son action répressive vers les " juifs étrangers " et, sous la houlette de Pierre Laval et de son secrétaire général à la police René Bousquet, négocie directement leur déportation avec les dirigeants nazis. Un sordide jeu à trois s'instaure dès lors entre les autorités allemandes, le gouvernement français s'appuyant sur son administration traditionnelle et le CGQJ, chacun étant mû par une logique antisémite propre. Analysant le profil sociologique, la mentalité et les méthodes de travail des quelque 2 500 agents salariés par le commissariat général aux Questions juives entre 1941 et 1944, Laurent Joly montre au final tout le poids des enjeux bureaucratiques et des rivalités institutionnelles sur le sort de milliers d'innocents.

04/2006

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Développement personnel

Yoga, une histoire-monde. De Birkam aux Beatles, du LSD à la quête de soi : le récit d'une conquête

Sur les 300 millions de pratiquants que compte le yoga dans le monde, combien partagent la même expérience que d'authentiques ascètes hindous ? Façonnée pour séduire largement, la discipline s'est considérablement modifiée depuis son origine et constitue aujourd'hui un cas exemplaire de culture mondialisée. Marie Kock en propose une histoire méconnue, critique et vivante. Pour évoquer l'enthousiasme qu'il suscite aujourd'hui, on parle de "boom", de "phénomène", de "déferlante". Deux millions et demi d'individus pratiquent le yoga en France. Trois cents millions dans le monde. Je fais partie de cette masse en constante expansion. Je suis journaliste et je fais du yoga depuis dix ans. Je l'enseigne depuis deux. A Paris, en Inde ou en Californie, je peux pratiquer un yoga qui me sera toujours familier, mélange de philosophie indienne, de postures parfois spectaculaires et de promesses de sérénité et de vie meilleure inspirées des techniques de développement personnel. Cet assemblage standard est présenté partout comme le yoga traditionnel, comme la survivance d'un art et d'une sagesse millénaires. Pourtant, le yoga que nous pratiquons aujourd'hui est un yoga moderne, vieux d'une centaine d'années à peine, pensé pour répondre aux besoins de l'Occident et y être exporté. Par qui ? Par des gourous indiens qui y ont vu un moyen de revaloriser un savoir et une pratique qui périclitaient dans leur propre pays mais pouvaient être revêtus des atours de l'authenticité. Opérations séduction à Hollywood, fascination pour les muscles et la pop culture, batailles théoriques autour du LSD, du nationalisme indien et de la relation à Dieu, guerriers en lutte contre l'oppression coloniale britannique, développement de franchises mondialisées et stars du showbiz converties en hommes-sandwichs, c'est cette histoire fascinante et méconnue de la conquête du monde par le yoga que j'ai voulu raconter ici.

03/2019

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Littérature étrangère

J'ai tué la princesse

" Le jour de leur arrivée, elles étaient allées à une soirée donnée par un ami de Phuong, étudiant lui aussi. La conversation avait immanquablement tourné autour de la consommation de viande de cheval et du gavage des oies. Les Anglais se méprennent toujours sur les sourires polis des Françaises à l'évocation de tels sujets, persuadés qu'elles sont sincèrement amusées, et convaincus d'avoir trouvé là le meilleur moyen de s'offrir une petite partie de ooh-lo-la, comme ils disent. " Après une soirée arrosée et enfumée, Véronique, photographe parisienne un brin insouciante, quitte son amant rasoir en claquant la porte. Chagrin d'amour et gueule de bois l'attendent au réveil. Un cocktail familier pour la belle jeune femme, à un détail près : dans la nuit, sous l'influence de substances plus ou moins licites, Véronique a tué la princesse de Galles. Car sinon, comment expliquer la carrosserie cabossée de sa Fiat Uno blanche- la voiture recherchée par toutes les polices de France en ce matin du 31 août 1997 ? Il fallait une bonne dose de culot et d'irrévérence pour s'attaquer à l'un des événements les plus couverts par les médias mondiaux ces dix dernières années. Pluie de reportages touchants, hommages et témoignages bouleversants, messages d'adieu, fleurs et bougies par milliers... Face à une telle déferlante d'émotion, le regard ironique et léger de Dan Rhodes semble bien salutaire. Pour lui, l'accident n'est que prétexte à une peinture hilarante et décalée des Français tels qu'ils sont vus par leurs chers voisins anglais. Des personnages plus loufoques les uns que les autres et des situations aussi improbables que drôles : voilà la recette secrète d'un auteur qui ne se prend décidément pas au sérieux.

04/2005

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Sciences politiques

Retour de flamme. Comment la mondialisation a accouché du terrorisme

Le 11 septembre 2001, les attentats contre le World Trade Center et le Pentagone ont plongé le monde dans la stupeur, au point que beaucoup ont été tentés d'y voir un changement de paradigme, le moment où est " mort le monde ancien". Cinq ans plus tard, il est temps que nos yeux se dessillent : ce monde partagé en deux blocs n'est pas mort en 2001, nous dit Ali Laïdi, mais en 1989, au moment de la chute du Mur. Avec l'émergence d'une unique hyperpuissance, la guerre froide, de nature idéologique, s'est muée en une guerre économique menée par l'Occident, qu'on appelle par euphémisme mondialisation. Les effets de cette invasion non violente sont ravageurs pour des civilisations traditionnelles, dont les modes de vie et les valeurs plient sous la déferlante d'images, de sons et de mots venus d'ailleurs, porteurs de modernité et de promesses de mieux-être que rien ni personne ne peut satisfaire. Chez les populations musulmanes, la religion devient pour les plus exaltés le seul refuge de leur identité menacée, le dernier sanctuaire de leur souveraineté personnelle et collective. Loin d'être la source de leur haine, comme le veut un contresens couramment répandu en Occident, elle en est le vecteur, le mode d'expression. Face au danger d'une " guerre sans fin " où le terrorisme, l'arme des faibles, susciterait une réponse toujours plus belliqueuse des forts, Ali Laïdi plaide pour que l'Occident prenne enfin conscience des dommages collatéraux occasionnés par la mondialisation, et pour que les élites arabes, de leur côté, fassent sauter les verrous qui enferment leurs peuples dans le cercle vicieux de l'échec et du ressentiment.

10/2006

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Policiers

Révolution Tome 1 : Le coeur du roi

Voici donc le retour de Viravolta, dit l'Orchidée Noire, espion du roi et "James Bond du XVIIIe siècle", pour deux tomes qui viennent conclure la saga entamée avec "Le Piège de Dante", traduit dans le monde entier. Après avoir sauvé Venise et la France de Louis XV, puis aidé Washington et La Fayette à conquérir l'indépendance des Etats Unis, Viravolta se retrouve plongé dans la tempête de la Révolution française. Chargé par le roi et Necker d'assurer la sécurité des Etats généraux, il est victime d'une tentative d'assassinat et laissé pour mort. Mais, revenu pour ainsi dire d'outre-tombe, il va devoir démêler les fils d'une mystérieuse conspiration qui met en péril la royauté finissante autant que la République en gestation. Viravolta lui-même, proche de la Cour mais sensible aux idées nouvelles, ami des philosophes et des Lumières, devra faire sa révolution intérieure. Mais cette fois, le prix à payer sera atroce et foudroyant. Avec Viravolta, nous participons aux Etats généraux, à la prise de la Bastille, au Serment du jeu de paume, à la Déclaration des Droits de l'Homme, la fête de la Fédération, la fuite de Varennes, la chute de la monarchie, aux massacres de septembre, à la bataille de Valmy, la mort de Louis XVI, au procès de Marie Antoinette, à la déferlante de la Terreur ! L'idée, c'est de revivre l'Histoire caméra à l'épaule. En cette période troublée, il est nécessaire et passionnant de se replonger dans cette époque vibrante, insensée, que fut la naissance tumultueuse de la démocratie en France. Roman historique et policier, fresque de cape et d'épée, oui - mais surtout, plongée dans un siècle en marche : on s'amuse, on s'étonne, on est emporté dans ce tourbillon.

03/2017

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Humour

Game of Trolls. Une parodie

Fraîcheur is coming... ... comme on dit à Winterfrais, royaume du Nord dirigé par Ned Stroke, un brave homme à la tête d'une famille recomposée et épuisante. Il faut dire que dans un monde où les saisons durent des années, on ne voit pas approcher avec sérénité les vacances d'hiver de la zone B. Pour couronner le tout, l'armée de cadavres qui grogne, qui sent fort et qui va déferler sur le Sud suscite bien des questions : sont-ce des retraités en partance pour leur résidence secondaire ? Ou, comme le pense Jean Neige, une déferlante de Mexicains avides de franchir le Mur ? Mais surtout : comment diable le gobelet d'une célèbre marque de café a-t-il débarqué au milieu de tout ça ? Cette parodie d'une série qu'on ne présente plus plonge le lecteur dans un monde où on boit beaucoup trop et où on ne réfléchit pas assez. Une alternative réconfortante à la saison 8. Tu trouves pas ça bizarre ? interrogea Victor à voix haute. De ? Derrière lui, sa soeur Danny Tapurien sirotait son café Starbucks® en ajustant ses Ray-Ban® pour mieux voir l'écran de son iPhone®. Victor leva un sourcil inquisiteur dans sa direction. Quoi ? insista Danny. C'est le placement de produits que tu trouves bizarre ? T'inquiète, personne va rien remarquer. Tiens, tu veux des M&M's® ? Hmmmm... non. Non, Danny, ce que je voulais dire, c'est que c'est quand même bizarre. Le continent à l'ouest se nomme Ouestecoste, et celui à l'est, Estecoste. C'est quand même pas bien inspiré. Tu sais très bien que toute la géographie de notre monde a été établie il y a bien longtemps par le célèbre géographe monsieur de La Palice. Et puis, qu'est-ce que tu voudrais ? Qu'on vive sur un gros continent en plein milieu de la carte, qu'on aurait bêtement appelé "Terre du Milieu" ? Non, c'est vrai que ce serait con. T'as raison, Danny.

11/2019

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Généralités

Les grandes batailles navales. 2 500 ans d'histoire

Une plongée au coeur des plus grandes batailles navales de l'histoire, de l'Antiquité à la guerre des Malouines Bien avant de domestiquer le cheval ou encore d'inventer la roue, l'homme va se lancer sur les eaux. Et même si les premières embarcations étaient sommaires, elles vont être l'un des facteurs qui va permettre aux civilisations de grandir et de se répandre. Des vallées du Nil, de la Mésopotamie ou de l'Indus, grâce aux fleuves qui serpentent à travers les terres avant de plonger dans les mers, les hommes vont échanger des idées, des biens, des techniques et développer le commerce. Viendra aussi le temps des découvertes. Le navire se fortifiant avec les siècles, l'homme va affronter avec plus de témérité la déferlante du grand large pour aller au-delà de l'horizon. Malheureusement, l'histoire de l'humanité n'a jamais pu se défaire des instincts belliqueux. Par jalousie, par envie, au nom d'un dieu, pour une terre plus fertile, pour la grandeur d'une nation, pour le caprice d'un monarque, les motifs sont innombrables, l'homme va faire du navire une arme. Les océans et les mers seront dès lors secoués par les tumultes de la tempête, non pas des éléments naturels, mais de celui des champs de bataille. Ainsi, les noms de Trafalgar, Jutland ou Lépante résonnent comme autant d'affrontements entrés dans la légende. Pour autant, aussi désastreuses que furent les batailles, elles vont aussi contribuer à la grandeur de l'humanité. Car si les conflits apportent inévitablement le malheur, ils ont aussi été, paradoxalement, la source du progrès. Les historiens ont dénombré plus d'un demi-millier de batailles navales qui ont joué un rôle dans l'histoire du monde. Jean-Yves Delitte, peintre officiel de la Marine et expert en histoire maritime, en a sélectionné vingt parmi les plus significatives. Ce choix permet d'offrir un regard large sur plus de 2 500 ans d'histoire. Alors, embarquez pour un voyage dans le temps !

11/2021

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Seinen/Homme

La Princesse Maudite et son Servant Immortel Tome 1

Une princesse sanguinaire et son servant immortel vont casser du démon dans un déluge d'action ! Série en 2 tomes ! A la suite d'un pacte avec un démon, le roi a maudit sa fille et princesse du royaume. La jeune et caractérielle Eliza doit maintenant survivre grâce au sang. Loin d'être une meurtrière sans coeur, elle va se mettre en chasse de démons et autres créatures nauséabondes afin de rester en vie. C'est à ce moment qu'elle fait une rencontre inattendue qui va changer sa malédiction. Grem est un puissant magicien, mais il a deux gros problèmes : il ne se souvient plus de sa vie d'avant et il est foncièrement masochiste. En rencontrant Eliza, il va décider de devenir son servant ! D'une loyauté inconditionnelle, il va l'aider à pourfendre les démons dont elle a besoin pour vivre et ensemble, ils vont explorer les donjons et les demeures les plus dangereux afin de se confronter au mal. La Princesse Maudite et son Servant Immortel est un vrai plaisir à lire. Plein d'action, d'humour et porté par un duo badass, on est estomaqués par les dessins aiguisés comme une épée de Haru Iwaaki. Eliza et Grem ont une relation maitresse / servant à se tordre de rire, mais elle n'est pas aussi simple qu'elle y parait. Eliza n'est pas une princesse qui passe son temps à se coiffer. C'est une redoutable guerrière qui prend des bains de sang. Mais elle ne tue pas pour autant des innocents et chasse les pires démons du royaume. Entre son amnésie et son caractère masochiste, Grem peut faire sourire, mais c'est aussi un magicien très doué et le cerveau des raids qu'il mène avec Eliza. La Princesse Maudite et son Servant Immortel est un cocktail musclé de combats, une déferlante de monstres, et un condensé d'humour / action qui ne vous lâche pas de la première à la dernière page.

11/2021

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Seinen/Homme

La Princesse Maudite et son Servant Immortel Tome 2

Une princesse sanguinaire et son servant immortel vont casser du démon dans un déluge d'action ! Série en 2 tomes ! A la suite d'un pacte avec un démon, le roi a maudit sa fille et princesse du royaume. La jeune et caractérielle Eliza doit maintenant survivre grâce au sang. Loin d'être une meurtrière sans coeur, elle va se mettre en chasse de démons et autres créatures nauséabondes afin de rester en vie. C'est à ce moment qu'elle fait une rencontre inattendue qui va changer sa malédiction. Grem est un puissant magicien, mais il a deux gros problèmes : il ne se souvient plus de sa vie d'avant et il est foncièrement masochiste. En rencontrant Eliza, il va décider de devenir son servant ! D'une loyauté inconditionnelle, il va l'aider à pourfendre les démons dont elle a besoin pour vivre et ensemble, ils vont explorer les donjons et les demeures les plus dangereux afin de se confronter au mal. La Princesse Maudite et son Servant Immortel est un vrai plaisir à lire. Plein d'action, d'humour et porté par un duo badass, on est estomaqués par les dessins aiguisés comme une épée de Haru Iwaaki. Eliza et Grem ont une relation maitresse / servant à se tordre de rire, mais elle n'est pas aussi simple qu'elle y parait. Eliza n'est pas une princesse qui passe son temps à se coiffer. C'est une redoutable guerrière qui prend des bains de sang. Mais elle ne tue pas pour autant des innocents et chasse les pires démons du royaume. Entre son amnésie et son caractère masochiste, Grem peut faire sourire, mais c'est aussi un magicien très doué et le cerveau des raids qu'il mène avec Eliza. La Princesse Maudite et son Servant Immortel est un cocktail musclé de combats, une déferlante de monstres, et un condensé d'humour / action qui ne vous lâche pas de la première à la dernière page.

11/2021

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Coaching

Le coaching

Le coaching est aujourd'hui cuisiné à toutes les sauces, coaching professionnel, sportif, de vie, de rangement, amoureux, vestimentaire... Une mode pour certain, voir une profession inquiétante pour d'autre. Les réactions face au coaching oscillent entre inquiétude et fascination. Finalement cette profession relativement récente est encore très mal connue. Ce livre est l'occasion de faire le point, de répondre aux questions que vous vous posez et aussi à celle que vous devriez peut-être vous poser ! L'évolution profonde et brutale de notre société impose des adaptations constantes, le changement, c'est tout le temps. La déferlante technologique, les bouleversements écologiques en cours, les crises économiques et sanitaires réinterrogent notre place dans le monde, le sens de nos activités et de notre engagement. Ces changements rapides et ces pertes de repères mettent les êtres humains dans une incertitude permanente, dans de la sur-adaptation qui peut générer de l'insatisfaction chronique, usante et stressante. Comment apprendre à surfer à rester en équilibres dans l'incertitude, se protéger garder confiance en soi et en l'avenir ? Evoluer nécessite souvent de faire un pas de côté, pour regarder ce qu'il faut renforcer et ce qu'il faut lâcher ou faire évoluer le reste. C'est en partie, ce que peut vous apporter un coaching. Prenons ensemble le temps de lever le voile sur des sujets peu évoqués, les tarifs des coachs, mais aussi leur qualité, leur intimité, c'est quoi la vie d'un coach ? Qu'elles sont les difficultés du métier de coach ? Quels talents faut-il pour être coach ? Qu'est-ce que pourrait m'apporter concrètement d'engager un coach ? En quoi ce métier éminemment tourné sur le développement humain nécessite un savoir-être que beaucoup se réclame mais qui n'est pas si courant de rencontrer... Quelles sont les clefs secrètes des coachs performants ? Mais aussi quelles sont les limites du coaching ?

11/2021

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Littérature française

Noyé vif

Si on ne peut pas sauver tout le monde, comment doit-on choisir ? Un roman vigoureux et fin qui fait se rencontrer préjugés et  réalité, et nous interroge sur la valeur d'une vie. Le soleil brille haut, la mer est calme. Six apprentis marins de l'école de voile quittent le port de Sète, dans une joyeuse anarchie encadrée par un moniteur. Parmi eux, le narrateur porte sur cette bande hétéroclite un regard doux-amer. Il a une raison intime d'être sur ce bateau, sur cette Méditerranée qui l'a recraché, lui, l'immigré syrien, des années auparavant sur les plages françaises. Et, tandis que la vie s'organise en mer, rythmée par les quarts et les manoeuvres, les six personnes se confrontent les unes aux autres - dévoilant origines, horizons, idéaux et préjugés - et à elles-mêmes. Un concentré de comédie humaine. Mais le jour où se lève la plus effroyable des tempêtes, la traversée vire à la tragédie. Une déferlante emporte le moniteur. Ils sont maintenant six néophytes sur ce bateau, dont un blessé. Les secours contactés les rassurent : un patrouilleur de la marine va se dérouter vers eux, il faut tenir bon. C'est alors que le canal d'urgence de la radio grésille à nouveau. Une voix très jeune. L'enfant supplie, en anglais : "S'il vous plaît, nous sommes nombreux, le bateau est cassé, il prend l'eau". Le patrouilleur en route vers la zone annonce qu'il va les secourir aussi. Dans le voilier, le dilemme surgit aussitôt. Qui doit être sauvé en premier par la marine française ? Six Français sur un voilier qui ne tiendra peut-être pas jusqu'au bout, ou un bateau de migrants ? Tandis que les éléments continuent à s'acharner sur eux, les six s'affrontent sur la marche à suivre et la valeur des vies à sauver. Le ton est vif et l'humour noir. Johann Guillaud-Bachet ébranle nos certitudes, bouscule les idées reçues, et les interrogations qu'il soulève sans jamais juger nous trottent longtemps dans la tête.

01/2018

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Histoire de France

Dans les yeux des poilus (1914-1918). Des Flandres aux Vosges

« Mais qu'avons-nous fait pour mériter une chose pareille ? Quelles fautes devons-nous expier en ce bas monde ? » Avant de franchir le parapet de la tranchée pour monter à l'assaut, le soldat Paul Viriot, du 37e régiment d'infanterie, s'interroge. Combien de camarades vont être broyés lors de cette énième attaque ? Il se sent abandonné à lui-même, sans secours ni consolation. Un siècle plus tard, il demeure difficile de s'imaginer ce qu'ont vécu les poilus durant plus de quatre années. Contrairement aux récits officiels teintés de propagande et saturés de patriotisme, les jeunes hommes qui ont dû combattre n'ont pas été dans leur grande majorité des « bêtes de guerre » recherchant à tout prix une forme de gloire. Il n'y a qu'à parcourir leurs écrits pour mesurer à quel point ils étaient lucides. S'ils aimaient leur pays et la liberté, ils n'admettaient pas que leur existence soit sacrifiée dans des offensives stériles. Voici un ouvrage émouvant et authentique au fil duquel vous découvrez le quotidien d'hommes ordinaires plongés dans la première guerre moderne de l'humanité. L'auteur s'est attelé à rechercher des témoignages inédits afin d'illustrer son récit historique. Des Flandres aux Vosges, il vous fait partager le destin de poilus venus de tous les horizons - paysans, ouvriers et employés ; chefs d'entreprise ; poètes et écrivains comme Guillaume Apollinaire ou Charles Péguy - et vous emmène dans l'intimité des états-majors en vous faisant côtoyer les généraux Joffre, Foch, Pétain et bien d'autres encore… Sans la moindre censure, tous les aspects de la guerre sont abordés, de l'officier mal-aimé abattu par ses hommes sur le champ de bataille aux ordres impitoyables donnés pour empêcher une troupe de reculer face à la déferlante d'un assaut. Les yeux des poilus ont nourri la mémoire d'images et d'émotions, admirablement traduites dans leurs écrits, avec leurs mots et leur sensibilité.

09/2015

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Littérature française

L'éclipse

En cette fin de printemps 1942, Emile Rosenberg affiche toute la fraîcheur de ses 7 ans et demi. Durant ces années noires d’éclipse totale, sous la botte de l’occupant nazi, il réalise ce que d’être juif implique. Par miracle, Emile échappe à la rafle du Vel d’Hiv’. Avec sa mère Roza, il fuit Paris opprimé, ses restrictions et les humiliations. Après avoir franchi sans encombre la ligne de démarcation, il découvre Ardentes en zone dite « libre », une bourgade sur l’Indre qui paraît vivre décalée des évènements. Réfugié sous un faux nom, accueilli par le Père et la Mère Adias, une famille de paysans qui, au péril de leur vie, le considère comme leur fils, le garçonnet appréhende son univers bucolique. Alors, au rythme des saisons, Emile se familiarise avec les animaux de la ferme qu’il ne connaissait qu’au travers de ses livres d’images. Au fil de l’onde, la rivière le fascine sous la frondaison des hauts peupliers, des platanes, des saules et des aulnes. Les essences odorantes et les effluves de terre mouillée chauffée par le soleil, éveillent sa mémoire olfactive. Malgré la déferlante allemande du 11 novembre 1942, le village berrichon semble épargné par l’envahisseur. Les Ardentais suivent l’actualité en écoutant en sourdine les émissions de la BBC, qui révèlent enfin la « solution finale » procréée par l’hydre malfaisante. Inscrit à l’école communale, il devra en outre fréquenter, par mesure de prudence, les cours de catéchisme jusqu’en juillet 1944. Dans cet univers où la crainte côtoie un quotidien débonnaire, Emile rencontre Roland, son copain de toujours à la grivoiserie exacerbée. Mais c’est Jacqueline, une adolescente de quatre ans son aînée, qui marquera sa vie. De la candeur de ces enfants mûris trop vite par la guerre, s’épanouira un grand amour au parfum de Liberté. Tiré d’une histoire vécue, vue du regard d’un gamin qui pénètre dans la turbulence de l’adolescence, ce roman rapporte d’une manière différente, les événements de cette période troublée.

04/2010

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Religion

Saint Alphonse de Liguori

Le XVIIe siècle a donné des saints illustres à l'Eglise : François de Sales, Jean Berchmans, Robert Bellarmin, Vincent de Paul, Marguerite-Marie... Le XVIIe siècle paraît plus pauvre en saints illustres, tel Louis-Marie Grignon de Montfort. On est tenté de penser que ce siècle, dit des Lumières en raison de sa sape de la civilisation chrétienne et traditionnelle, a limité la diffusion de la grâce dans la vieille Europe - excepté la grâce du martyre puisqu'il a persécuté, dès 1789, les chrétiens. Mais voici une figure qui corrige cette idée : Alphonse, de la famille noble de Liguori. Une enfance dévote à Marie, un métier d'avocat exercé avec succès, ainsi commence la vie d'Alphonse. Mais brusquement il fait ses adieux au barreau et s'adonne à la prière, aux macérations et au soin des malades. Alphonse se prépare au sacerdoce. Ordonné prêtre en 1726, il se dépense auprès des infirmes lors d'une épidémie à Naples. Il pose les fondements d'une congrégation dévouée à l'apostolat auprès des paysans : ce sera l'institut du Très-Saint-Rédempteur - les rédemptoristes. Il entraîne ces religieux sur la voie de l'amour de Dieu. Car Alphonse de Liguori ne fait pas partie de ces parfaits chrétiens dont la sainteté reste dans l'ombre : la sienne nous éblouit, indéniable, déferlante comme une vague qui emporte tout autour d'elle. On découpe des morceaux de ses vêtements à son passage dans les rues. En 1762, il est contraint d'accepter l'évêché de Sainte-Agathe-des-Goths, en Campanie. Mgr de Liguori y multiplie les missions populaires. Puis s'accumulent les souffrances physiques et les croix de toutes sortes ; le croira-t-on ? Il est expulsé de la congrégation qu'il a fondée. Ce qui ne l'empêche pas de poursuivre la rédaction d'ouvrages de théologie ou de vie spirituelle, qui aujourd'hui se trouvent dans tant de bibliothèques de foyers chrétiens. Voici, racontée par un rédemptoriste à la plume passionnée, la vie de l'auteur des Gloires de Marie et des Visites au Saint-Sacrement, un géant de l'Eglise, en Italie, au siècle de Voltaire.

11/2020

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Littérature française

Les Epis mûrs

Rebatet ! Lucien Rebatet ! On entend déjà les commentaires. À quoi bon exhumer, rendre à la lumière, rehausser sur le pavois éditorial, photo d’époque, préface émue et dossier critique, les oeuvres de celui qui fut, après avoir bataillé à l’Action française, le porte-plume le plus incisif et vitriolant de la Collaboration intellectuelle. Celui qui, à côté de la grande et déferlante célinienne, sanieuse, somptueuse, offrit, avec Les Décombres un scanner amer de l’avant-guerre et de la défaite de 40, pointant là ce qui, pour lui, était les signes sombres de la décadence française : les politiciens, la démocratie, les juifs. En effet, pourquoi. Parce qu’il y a, à Rebatet, un autre Rebatet. Au publiciste pronazi répond en effet, dès les années trente, un esthète, un amateur encyclopédique de littérature, peinture, cinéma et, avant tout, un musicologue éclairé, ardemment moderniste. Ce dernier, on le trouvera s’exprimant dans l’opulente Une histoire de la musique, mais également dans ces Épis mûrs que Gallimard publia en 1954 et que réédite aujourd’hui Le Dilettante avec une étude du critique musical Nicolas d’Estienne d’Orves. Ce Doktor Faustus (Thomas Mann) à la française déploie pour nous le destin fracassé de Pierre Tarare, rejeton frondeur d’un chapelier et d’une mère anxieuse et surtout, avant tout, génie musical en herbe. Depuis les premiers tapotis prometteurs sur le piano familial jusqu’à l’adoubement solennel de Fauré et d’Enesco, ce roman nous expose la croissance contrariée, l’expansion douloureuse d’un autre Berlioz ou Wagner, infatigable et conscient de son avant-gardisme génial. Une « courbe de vie » endiguée par la férule imbécile du père, troublée par les soubresauts de la sexualité et le traditionalisme, finalement bienveillant, des professeurs. À l’heure de la reconnaissance et de la célébrité internationale, c’est un autre tonnerre qui attend Pierre Tarare : celui de la Première Guerre mondiale. Chronique d’un gâchis dénoncé, ce roman est également une peinture passionnée, et cocasse, des combats houleux de la modernité musicale des années trente. Comment a-t-il pu y avoir des « maîtres chanteurs » à « Nuremberg » ? Telle est toujours la question.

04/2011

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Histoire de France

La dernière division. Sacrifiée à Soissons pour sauver Paris (27 mai 1918 - 5 juin 1918)

Emergeant de la brume, des silhouettes casquées et grisâtres franchissent l'Ailette et s'emparent des crêtes du Chemin des Dames, sévèrement bombardées les heures précédentes. Trois jours plus tard, les Allemands atteignent la Marne et menacent Paris, comme à l'été 1914. Surpris, le commandement français doit improviser pour endiguer coûte que coûte la déferlante que personne n'attendait sur cette portion du front. La bataille se raidit sur l'aile droite de l'offensive allemande et Soissons devient rapidement une charnière pouvant ouvrir la route vers Paris. Stationnée à Saint-Dié dans les Vosges, la 170e division d'infanterie est en manoeuvre dans la forêt de Compiègne lors de ces événements. La " p'tite dernière " de l'armée française est aussitôt jetée dans la fournaise à Soissons... Avec "La dernière division", l'auteur, s'appuyant sur les archives officielles et les écrits inédits laissés par les protagonistes dont il a retrouvé les familles à l'issue de longues recherches, vous fait revivre heure par heure un épisode méconnu de l'histoire qui aurait pu modifier le cours de la guerre, à un moment où les Allemands bénéficiaient de la supériorité numérique, juste avant que les Américains n'entrent en lice. Vous découvrirez comment l'un des secteurs les plus emblématiques du Chemin des Dames a si facilement été reconquis, puis vous suivrez la 170e division dans la Cité du vase et sur les rives de l'Aisne, tout en faisant connaissance avec des hommes dont l'histoire avait déjà retenu les noms, comme l'aspirant Louis Jaurès, fils du parlementaire socialiste Jean Jaurès assassiné le 31 juillet 1914, ou le lieutenant Léon Forzinetti dont le père fut le tout premier défenseur du capitaine Dreyfus. " Sacrifiée ", la 170e division a payé le prix fort avec la perte de plus du tiers de ses effectifs et une ingratitude du commandement qui releva ses chefs parce qu'elle avait été contrainte de reculer sans pour autant concéder la victoire à l'adversaire. Or, cette résistance opposée jour et nuit durant une semaine a sans doute permis au général Foch de s'organiser et de rassembler les forces nécessaires pour lancer une contre-attaque victorieuse, celle qui débouchera sur l'armistice quelques semaines plus tard...

01/2018

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Sports

Quand j'étais Superman

Mai 2010. Sur le bord du trottoir, un blond mal rasé de 1,95 m pour 100 kilos, dont le débardeur exhibe la musculature impressionnante, a installé son petit étal pour le vide-grenier de son quartier du XIVe arrondissement de Paris. A vendre ses maillots du Stade Français ou de l'équipe de France, ses survêtements, ses chaussures de marque... Raphaël Poulain, ex-rugbyman depuis deux ans, est au RSA ; quelques mois plus tôt il a failli glisser dans la clochardisation. Printemps 1999 : un "cheval fou" de 19 ans, qui a appris le peu qu'il sait du rugby en Picardie (pas vraiment la région centrale de ce sport...), impose son physique et sa fougue dans les compétitions de jeunes. De son propre aveu, il ne sait ni plaquer ni faire une passe, mais peu importe pour Bernard Laporte, entraîneur du Stade Français et futur entraîneur du XV de France, à qui son physique hors norme plaît. Le voici du jour au lendemain dans le club phare de la capitale, avec un salaire confortable, un studio, un cabriolet, table ouverte dans les bars branchés de Paris. En quelques mois, Raphaël devient un espoir du rugby français, on le surnomme le "Lomu blanc", en référence au célèbre ailier All Black dont le physique effrayait ses adversaires. Il joue, il gagne, il s'amuse... D'étape en étape, il raconte sa carrière sans faux semblants : les émotions partagées du vestiaire et du terrain, les grands moments sportifs, les blessures à répétition et les galères, les potes, les fameuses "troisièmes mi-temps", les entraîneurs qui t'aiment... et ceux qui te saquent. Il raconte avec un humour dévastateur ses (nombreuses) bêtises, et porte un regard tendre mais sans concession sur un monde qui est passé en quelques années du "rugby de village" au sport-business, avec ses sponsors et ses déferlantes médiatiques. Il raconte également comment, dans une étonnante reconversion, on le retrouve sur les planches avec Isabelle Adjani. Aujourd'hui, sans amertume mais sans illusion, il se souvient du petit enfant qui rêvait d'être Superman et se voyait indestructible. Il a payé avec son corps et son cœur pour découvrir qu'il ne l'était pas... Avec son livre il ne se contente pas de se livrer ; il évoque la beauté du sport et sa solitude, son ivresse et ses dangers. C'est un livre qu'on aura envie d'offrir ou de faire lire à tous ceux qui rêvent de devenir Chabal ou Zidane... et à leurs parents.

09/2011

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Littérature française

Bleu nuit

#SelectionPrixPorteDoree23 – " Je marche sur un fil. Je suis le funambule sur le fil tendu au-dessus des abysses de la mémoire. Il ne faut pas que je tombe. Je suis sur le fil qui menace de rompre au moindre faux pas. " Pendant des années, l'auteur de cet intense monologue est parvenu à tenir en laisse ses souvenirs.

Tétanisé à l'idée d'affronter le monde extérieur, celui qui était devenu journaliste vit cloîtré dans son appartement, tout en parvenant à donner le change à sa rédaction. Un appel téléphonique fait basculer son existence : Alma, la seule femme qu'il ait aimée, vient de mourir. Le lendemain de son enterrement – auquel il s'avère incapable de se rendre –, il sort enfin de chez lui, décidant de vivre dans la rue après avoir jeté ses clefs dans une bouche d'égout.

Dans un périmètre bien délimité autour du cimetière du Père-Lachaise, il change d'emplacement tous les soirs, cherchant à conjurer les violentes réminiscences qui malgré tout le hantent : ce bleu profond de la mer qui l'obsède, ce soleil écrasant... Réfugié dans sa nouvelle errance, il ponctue ses semaines par des échanges fugaces, mais quotidiens, avec des femmes ou des jeunes filles, toujours les mêmes, dont le prénom rime avec celui de son Alma disparue.

A son insu, comme si ces figures le révélaient à lui-même, des images refoulées de vergers en fleurs, des odeurs d'iode, d'anis ou de jasmin le submergent... Renonçant à lutter contre l'insoutenable déferlante du passé, que ni les rituels, ni la drogue, ni l'alcool n'ont pu contenir, il baisse la garde...

Ses nuits tourmentées, sur lesquelles veille la fidèle Minuit, une chienne rencontrée sur une tombe, il va les consacrer au récit du cauchemar éveillé dans lequel il se débat depuis si longtemps, et qu'il avait pourtant essayé de fuir en venant s'installer de l'autre côté de la Méditerranée. Bouleversant portrait d'un homme en proie à ses fantômes, Bleu nuit est un livre d'une puissante humanité, celle de ces laissés-pour-compte rencontrés dans la rue, et celle d'un magnifique personnage, sombre et lumineux à la fois, luttant de toutes ses forces pour échapper au pire.

 

#PrixFrontieres23 - Roman sélectionné pour le Prix Frontières - Léonora Miano 2023 

01/2022

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Monographies

DesMesures

Amorcée au début des années 1980, l'oeuvre de Vincent Corpet se saisit de la peinture pour mieux la retourner. Elle vient à l'heure où, après des années de pratiques ascétiques et abstraites, il fait à nouveau bon profiter des joies de la térébenthine : des sujets à tiroirs, de la palette exubérante, de l'imbroglio de la forme ou des emportements de la matière. Sans doute tout cela prend-il un peu le pas sur le sujet, simple prétexte à la déferlante du style dont l'image ici ou là nous restitue quelques bribes. La peinture est profuse, le regardeur se perd et cherche ses repères dans ses méandres colorés, en quête d'indices et de délices auxquels se raccrocher. Elle s'offre sans se donner d'emblée, préférant susciter le trouble, convoquer nos souvenirs, suggérer des connivences. Vincent Corpet s'engouffre dans ce mouvement gourmand de fouille de la peinture, qu'il érige pour sa part en système. En cela il s'éloigne d'une exploration sensible et intuitive du medium, privilégiant la mise en place d'une méthode - il parle de "protocole" - qui vise à désacraliser son objet. Le titre de ses oeuvres n'est rien d'autre qu'un numéro d'inventaire ou de série forgé à partir de la date de réalisation, de la technique et du format de la pièce. Comme un manifeste, qui fait passer au second plan le sens du tableau et minimise la mainmise de l'artiste. Vincent Corpet fait fi des préliminaires et ne s'embarrasse pas de l'arbitraire d'un sujet. Car c'est sur les conditions d'apparition et de transformation de l'image qu'il jette son dévolu. Ses références ? L'art pariétal, le mur barbouillé de taches excitant l'imagination de Léonard de Vinci ou les dessins picassiens, dans lesquels il décèle le processus analogique qu'il applique à ses peintures. Soit un savant jeu de correspondances, de dérivations et de vases communicants qui célèbre, d'un motif, d'une couleur ou d'un tracé à l'autre, la primauté de l'image sur la pensée. Publié à l'occasion de l'exposition éponyme au MASC, musée d'Art moderne & contemporain des Sables d'Olonne, du 16 octobre 2022 au 15 janvier 2023.

07/2022

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Psychiatrie

Pour une psychiatrie indisciplinée

Le démantèlement de l'hôpital public, notam- ment en psychiatrie, et l'instrumentalisation de la folie à des fins sécuritaires ont récemment suscité des résistances parmi les professionnels du soin psychique et parmi les patients. On a aussi vu paraître une série d'ouvrages cherchant à proposer des axes de réflexion alternatifs face à une déferlante de modèles cognitivistes et comportementalistes dans les universités et les recommandations de santé publique. La problé- matique de l'autisme et le désarroi des familles d'enfants autistes, face à un accompagnement de soin insuffisant en France, ont également été mis au service d'une psychiatrie de plus en plus uniformisante et focalisée sur une vision biologi- sante de l'être humain. Ce livre n'est pas une simple redite des arguments en faveur d'une psychiatrie humaniste ou orientée par la psychanalyse et les expériences de thérapie institutionnelle. Il n'est pas non plus un pensum nostalgique de la bonne vieille psychiatrie de secteur. L'auteur n'est pas un médecin et ne cache pas les limites profondes de l'hôpital que le néolibéralisme est en train de démanteler. Il fait même le constat que l'inhuma- nité foncière de la psychiatrie de secteur a prépa- ré le terrain à l'offensive managériale actuelle. Cet ouvrage est écrit par un psychomotricien, qui raconte avec passion ses rencontres avec des personnes à l'élan vital fragilisé pour des raisons très variées, et la façon dont l'institution paralyse, défait, aspire la vitalité des liens précaires qui ont pu se tisser dans l'expérience de soin. L'auteur livre un propos alternant le récit d'expérience et les tentatives de penser autrement le soin psychique et l'autisme, sans mauvais jargon mais sans céder à l'anti-intellectualisme ni au rejet a priori des approches psychanalytiques. L'expérience spécifique d'Olivier Brisson comme psychomotricien informé par les pratiques de l'art brut et de la musique lui permet de mettre en évidence les potentialités émancipatrices et égalitaires des pratiques sensibles dans les lieux et les moments de soin psychique. Si beaucoup de textes actuels laissent un sentiment amer sur l'avenir de la psychiatrie et l'évolution du soin, ce livre parvient à transmettre l'énergie et la passion de son auteur pour une pratique du lien et du partage créatif.

02/2023