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Beaux arts

Les femmes célébrées par les grands maîtres de l'estampe

Ce coffret met à l'honneur le thème des femmes et de leur beauté, si important dans l'art japonais, à travers une sélection des plus célèbres estampes du genre ancestral des bijin-ga (" images de belles femmes "). Après un siècle de guerres civiles, l'époque d'Edo (1600-1868) s'ouvre sur une période de relative paix et de stabilité sociale et voit l'apparition d'une nouvelle bourgeoisie urbaine et marchande : les chônin. Ces derniers s'enflamment pour les portraits de belles femmes et les héros de la littérature et du kabuki. La femme séduit alors les artistes qui répondent à cet engouement et se lancent avec ferveur dans l'art des bijin-ga, la représentant dans toutes ses incarnations (courtisane, jeune fille, mère de famille, poétesse célèbre...) et selon une multitude d'attitudes : se coiffant, se prélassant dans son intérieur, s'adonnant à l'art floral, jouant aux cartes ou encore observant la floraison des cerisiers (hanami)... Véritable célébration de la femme, ce coffret, accompagné d'un livret explicatif, déploie en format accordéon près d'une centaine d'oeuvres des plus grands maîtres de l'estampe japonaise : de Utamaro, Eisui et Eishi à Hokusai, sans oublier Eizan, Kunisada et Yoshitoshi, ces estampes subliment les visages, les gestes et la beauté féminine. Coloris délicats ou motifs exubérants des kimonos, délicatesse des coiffures et richesse des parures révèlent la virtuosité et le raffinement de ces artistes intemporels.

11/2019

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Essais

Quand les vêtements nous déshabillent

L'homme n'est jamais nu. A peine venu au monde, il est enveloppé de tissu avant qu'on ne recouvre son corps de vêtements. S'il n'est pas vêtu, sa peau est peinte, tatouée, scarifiée ; sa pilosité est taillée et façonnée. L'habillement fait partie de la condition humaine. Le vêtement, objet total, protège des dangers de l'environnement et, en recouvrant le corps, il inscrit l'individu dans le monde, rend compte de son sexe et de sa position sociale. Par la mode qui en découle, il signe le temps qui passe. Propre à chaque culture, il est aussi l'élément le plus personnel de chacun, la peau de la peau que tout homme et toute femme décide de porter. Un ruban défait ou soigneusement noué, un bouton fermé ou ouvert, la couleur d'un manteau, la façon d'enfiler une veste, de porter un chapeau ou un sac, de se glisser dans une robe forment, volontairement ou non, le style de chacun. Prenant appui sur sa clinique de psychanalyste et sur ce que nous montrent les peintres, les romanciers ou les cinéastes, de Dürer à Renoir, d'Alexandre Dumas à Zola, du Diable s'habille en Prada à Hitchcock, Patrick Avrane nous propose de saisir ce que, souvent, parures et accessoires exposent de nos désirs conscients ou inconscients. Car, si l'homme n'est jamais nu, son vêtement le déshabille.

04/2024

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Critique littéraire

La griffe du temps. Ce que l'histoire peut dire de la littérature

Aux devantures des librairies, on ne compte plus les ouvrages d'historiens réfléchissant gravement à leur rapport avec la littérature. Doivent-ils en faire une source de leur savoir, mais en contextualisant la fiction depuis leur surplomb, au risque de ne pas faire mieux que l'histoire littéraire et manquer ce que fait la littérature ? Ou bien recourir à l'écriture de la fiction, quitte à s'installer prosaïquement dans l'entre-deux-genres d'une classique monographie ? Judith Lyon-Caen propose une aventure plus ambitieuse : à partir d'une nouvelle de Jules Barbey d'Aurevilly, "La vengeance d'une femme" , l'historienne part de ce qu'est la littérature : une expérience d'être au monde, pour mesurer l'éclairage que sa discipline peut apporter à la mise en écriture romanesque. Ainsi de ces myriades d'objets, de parures, de rues et boulevards ou de lieux parisiens dont la description a pour fonction d'attester la réalité du récit : l'historien décrypte ces traces du temps, que ce soit le temps de la rédaction ou celui de l'action du récit, en retrouve l'origine, réfléchit à la manière dont le romancier en a été affecté. Non pas pour réduire l'écriture romanesque à un ancrage dans une époque, mais, au contraire, pour éclairer comment une époque nourrit le sens d'une écriture. L'historien en "herméneute" du matériau littéraire, en quelque sorte. Une invitation à apprendre à mieux lire ce qui fait la littérature et ce que fait un romancier.

02/2019

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Histoire ancienne

L'homme préhistorique est aussi une femme. Une histoire de l'invisiblité des femmes

Non, les femmes préhistoriques ne consacraient pas tout leur temps à balayer la grotte et à garder les enfants en attendant que les hommes reviennent de la chasse ! S'appuyant sur les dernières découvertes en préhistoire et l'analyse des idées rec ? ues que véhicule, jusqu'à notre époque, la littérature savante, cet essai pose les bases d'une autre histoire des femmes, débarrassée des préjugés sexistes, plus proche de la réalité. " Non, les femmes préhistoriques ne consacraient pas tout leur temps à balayer la grotte et à garder les enfants en attendant que les hommes reviennent de la chasse. Les imaginer réduites à un rôle domestique et à un statut de mères relève du préjugé. Elles aussi poursuivaient les grands mammifères, fabriquaient des outils et des parures, construisaient les habitats, exploraient des formes d'expression symbolique. Aucune donnée archéologique ne prouve que, dans les sociétés les plus anciennes, certaines activités leur étaient interdites, qu'elles étaient considérées comme inférieures et subordonnées aux hommes. Cette vision de la préhistoire procède des a priori des fondateurs de cette discipline qui naît au XIXe siècle. Il est temps de poser un autre regard sur l'histoire de l'évolution et de déconstruire les processus qui ont invisibilisé les femmes à travers les siècles. " M. P. M. S'appuyant sur les dernières découvertes en préhistoire et l'analyse des idées rec ? ues que véhicule, jusqu'à notre époque, la littérature savante, cet essai pose les bases d'une autre histoire des femmes, débarrassée des préjugés sexistes, plus proche de la réalité.

10/2020

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Décoration

(Sur)naturel Cartier. Haute joaillerie et objets précieux

Dédié à la nouvelle collection de Haute Joaillerie et d'objets précieux créés par Cartier, ce livre rend hommage à la nature, à sa vitalité, sa sensualité et sa force esthétique. Les documents conservés dans les archives de la Maison témoignent que la faune et la flore sont dès l'origine une source d'inspiration majeure chez Cartier. Les représentations sont multiples, les interprétations créatives se complètent : figuration, au plus près du réel ; stylisation, entre épure et suggestion ; et jusqu'à l'abstraction avec de troublant jeux de graphisme... L'imagination et la virtuosité du joaillier transforment les matières précieuses et les pierres en splendides parures. Pour cette collection inédite, les dessinateurs vont même au-delà de l'univers naturel connu et visitent des territoires inexplorés : à côté des espèces emblématiques de la Maison, tels que les panthères et les crocodiles, on découvre des créations originales, inspirées par exemple de plantes grasses et de paons, ou encore des créatures fantastiques à l'instar de chimères réinventées. Dans cet ouvrage richement illustré, la nouvelle collection de Haute Joaillerie Cartier est accompagnée d'un texte mettant en valeur la relation privilégiée qui existe entre l'art contemporain et la nature. Les artistes, fascinés par la puissance et le mystère de l'environnement qui nous entoure, s'écartent des lieux traditionnellement consacrés à l'art pour se confronter à l'immensité des paysages ou travailler directement avec des matériaux naturels. Une nature merveilleuse qui ne cesse d'inspirer et de séduire.

11/2020

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Histoire ancienne

Vêtements antiques. S'habiller, se déshabiller dans les mondes anciens

En 2005, fut lancé un travail de recherche collectif sur "S'habiller, se déshabiller dans les mondes anciens". L'objectif principal était de comprendre le vêtement dans son contenu idéologique comme un langage et d'analyser comment celui-ci s'insérait dans un système formel organisé, normatif, consacré par une société. A partir de documents et de supports de natures différentes (textes littéraires et épigraphiques ; images) et en privilégiant une approche anthropologique, nous avons mis en perspective et en contexte les vêtements, les formes de dénudations et la nudité des Anciens, les marques identitaires, les signes d'altérité, les normes et transgressions vestimentaires, les gestuelles associées au costume et à la nudité. L'analyse d'un ensemble de signes visibles a permis de caractériser une personnalité ou encore un mode d'action (des gestes) commun(s) propre(s) à une société donnée dans des contextes définis. Cet ouvrage regroupe ainsi, entre autres, les actes d'un colloque international organisé les jeudi 26 et vendredi 27 novembre 2009 à Paris (INHA), dans le cadre de ce programme. Trois grands thèmes ont été distingués. Le premier est consacré aux valeurs et symboliques des vêtements (voile, parures, ceinture, chaussures, peplos, toge, etc.). Le second porte sur les relations entre vêtement, nudité et identités : "à chacun son vêtement". Le dernier a trait au vêtement et à la nudité en contexte : réglementations, transgressions vestimentaires et outrages sociaux, politiques et religieux. Richement illustré, ce livre permettra à tout lecteur intéressé de partir à la recherche des images et codes vestimentaires dans l'Antiquité, un sujet peu traité mais passionnant.

01/2013

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Mondes fantastiques

Cendrillon est morte. Edition collector

Le conte de Cendrillon n'est peut-être pas celui que vous connaissez... Deux cents ans se sont écoulés depuis que Cendrillon a trouvé son prince, mais le conte de fées est terminé. Les adolescentes sont désormais tenues de se présenter au bal annuel, où les hommes du royaume sélectionnent des épouses en fonction de la beauté de leurs parures. Si les jeunes filles ne sont pas choisies, la honte et un terrible destin les attendent... Sophia, 16 ans, préfère de loin épouser Erin, sa meilleure amie d'enfance, plutôt que de parader devant des prétendants. Lors du bal, elle prend la décision désespérée de fuir et se retrouve cachée dans le mausolée de Cendrillon. Là, elle rencontre Constance, la dernière descendante connue de la famille de la légendaire héroïne. Ensemble, elles jurent de faire tomber le roi une fois pour toutes. Mais elles vont bientôt découvrir que la véritable histoire de Cendrillon est bien différente de ce qu'elles avaient imaginé... Traduit de l'anglais (Etats-Unis)par Axelle Demoulin et Nicolas Ancion "Kalynn Bayron fait plus que réécrire un conte de fées... Elle le brise et le reconstruit en une histoire entièrement originale et captivante où les filles décident enfin par elles-mêmes qui vivra heureuse pour toujours. ' - Brigid Kemmerer, autrice à succès de Un sort si noir et éternel "En renversant le conte de Cendrillon, Kalynn Bayron défie le patriarcat avec des héroïnes qui déchirent et une contre-histoire qui changera à jamais la façon dont les lecteurs perçoivent les contes de fées. ' - BOOKLIST

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Guerre d'Algérie

Le procès du commandant de Saint Marc

Le 5 juin 1961, le commandant Hélie Denoix de Saint Marc est traduit devant le Haut Tribunal Militaire créé pour juger les principaux protagonistes du "putsch" d'Alger du 22 avril 1961. Une semaine auparavant, les généraux Challe et Zeller, à l'encontre desquels le ministre de la Justice Edmond Michelet avait enjoint au procureur général de requérir la peine de mort, ont bénéficié de circonstances atténuantes et été condamnés à une peine de quinze années de détention criminelle. Hélie de Saint Marc fait à son procès une déclaration liminaire qui fera date. "Depuis mon âge d'homme, Monsieur le Président, j'ai vécu pas mal d'épreuves, la Résistance, la Gestapo, Langenstein, trois séjours en Indochine, la guerre d'Algérie, Suez, encore la guerre d'Algérie (…). On nous a fait faire tous les métiers, oui…, tous les métiers, parce que personne ne pouvait, ne voulait les faire. Nous avons mis dans l'accomplissement de notre mission, souvent ingrate, parfois amère, toute notre foi, toute notre jeunesse, tout notre enthousiasme. Nous avons laissé le meilleur de nous-mêmes (…). Monsieur le Président, on peut demander beaucoup à un soldat, en particulier de mourir : c'est son métier. On ne peut lui demander de tricher, de se dédire, de se contredire, de mentir, de se renier, de se parjurer (…)". Le compte rendu intégral du procès plonge le lecteur, minute après minute, déposition après déposition, au coeur du drame personnel et collectif que fut pour l'armée et d'abord pour Saint Marc le processus d'abandon de l'Algérie et de ses habitants après celui de l'Indochine.

05/2021

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Beaux arts

Théâtres

Héritière de quelque cinq mille pièces réunies entre 1945 et 1971 par le fondateur du concept d'Art Brut Jean Dubuffet, la Collection de l'Art Brut possède aujourd'hui un ensemble de plus de 70000 oeuvres, fruit de recherches et d'acquisitions conduites depuis plus de quarante ans. Cet ouvrage de la série "Art Brut. La collection" accompagne la quatrième édition des biennales de l'Art Brut. Ces expositions présentent des productions issues exclusivement des collections du musée lausannois, dont certaines n'ont encore jamais été montrées au public. Explorer les relations entre le théâtre et l'Art Brut ouvre des perspectives inédites dans la manière d'appréhender les oeuvres et permet de réunir des travaux de nature très diverse : dessins, peintures, photographies, sculptures ou parures. De nombreux films et documents, provenant pour l'essentiel des archives de la Collection de l'Art Brut, nous livrent de précieuses informations sur le contexte de création des oeuvres et leur apportent une dimension supplémentaire. Parmi les auteurs sélectionnés, certains s'approprient les codes du théâtre dans l'intention de construire un projet dont ils sont les premiers bénéficiaires. D'autres témoignent d'une pratique de la mise en scène ou de la "performance", qui est ici intuitive. Ils se parent de tenues et d'accessoires fabriqués par leurs soins, et leur corps devient le support de messages qu'ils partagent ou revendiquent, en se confrontant à l'espace public. D'autres enfin définissent un univers singulier au sein de leurs oeuvres, en imaginant un contexte, des personnages, un décor, une lumière et un jeu théâtral.

12/2019

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Critique littéraire

La Danse à la Renaissance. Sources livresques et albums d'images

C'est à la Renaissance que l'art de la danse de cour atteint son apogée : les premiers textes pratiques paraissent au XVe siècle dans les petites cours d'Italie du Nord, puis au siècle suivant en France où artistes, musiciens et maîtres de danse perfectionnent l'art chorégraphique afin de répondre au goût des courtisans. Une profusion de textes, d'images, de dessins de costumes, de parures, ou de notations de pas et de figures naît de cet engouement.
Grande spécialiste du ballet cour, Margaret M. McGowan met en valeur la richesse des éditions du XVe au XVIIe siècle conservées dans les bibliothèques comme la BnF, la Bibliothèque vaticane ou la British Library et montre par exemple comment l'Harmonie universelle du père Marin Mersenne (1636) revisite les idées néoplatoniciennes en vigueur à l'époque chez les poètes, les chorégraphes ou les politiques, en établissant des liens étroits entre la danse et le cosmos, les figures géométriques du ballet de cour et le mouvement des astres.
Elle nous montre également que les chorégraphes firent leur miel de l'exotisme des récits de voyages issus du Nouveau Monde ou de l'Orient dès le XVIe siècle, et que les danseurs y puisèrent une virtuosité jusque-là inconnue, exaltant les effets les plus spectaculaires de leur art par le truchement de métamorphoses corporelles inédites. 'attache enfin aux ballets de cour d'inspiration mythologique qui, sous Louis XIII, mettent en scène une forme de réconciliation dont l'ambition à la fois esthétique et politique est bien de démontrer que le roi est le seul à pouvoir maintenir l'harmonie sur terre.

12/2012

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Poésie

Ballast. Contumace, échancré, le grésil

Après Le corps clairvoyant, livre qui regroupe les poèmes de Jacques Dupin publiés chez Gallimard de 1963 à 1982, un second volume de Poésie/Gallimard reprend, sous le titre Ballast, les recueils composés les vingt années suivantes. Le choix de cet intitulé pour le moins lapidaire n'est pas fortuit et marque l'âpre volonté de considérer les mots du poème à l'égal de ces pierres brisées que l'on tasse sous les traverses des voies ferrées. Humbles supports, mais irréductibles, et qui sont nécessaires au transport, voire au voyage. La minéralité est ici plus présente que jamais, à quoi s'ajoute cette force de rupture perçue d'emblée par Jean-Pierre Richard : "Le paysage de Dupin ne s'affirme en effet qu'en se trompant. Il naît de sa propre déchirure : disjonction qu'il réinvente, et interroge sans cesse sur le mode essentiel de l'agressivité. Foudres, rafales, chocs, saccades, lames, socs, pelles, brèches, enfoncements, éraflures, écorchures, obscurcissements, éclatements, dislocations, naufrages : voilà quelques-uns des instruments et des figures en lesquels se rêve, monotone et toujours varié, le si puissant dynamisme de l'assaut". Un assaut qui se fonde aussi sur le refus radical des codes, des parures, des agréments, des séductions faciles. Comme le suggère Contumace, l'un des recueils repris ici, Jacques Dupin n'est pas un poète qui accepte de comparaître et, s'il doit être jugé, c'est à coup sûr en son absence. Sa poésie, toute d'intensité et d'inconfort, est de celle qui ouvre des brèches et laisse un réel échancré, sous une rude averse de grésil.

09/2009

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Beaux arts

Opéra de Pékin. 1890-1900

Parmi les plus grandes expressions culturelles de l'humanité, il est sans doute possible de ranger l'art théâtral indien, la tragédie grecque et le théâtre chinois dont l'acte de naissance remonte, selon les spécialistes, aux alentours du XIIe siècle. Au fil de son histoire complexe, ce théâtre prendra diverses formes et notamment celle, au XIXe siècle, de l'opéra de Pékin, où se mêlent chants, masques, danses et mimes, acrobaties, combats, un spectacle vivant total à même de conter certains épisodes du monde héroïque et divin. Singulièrement, cet opéra, populaire, se contentera d'une scène quasi-vide d'accessoires pour laisser place entière à la symbolique du jeu des acteurs dont la grammaire des mouvements et des gestes forme le fil même des intrigues. D'où la place hautement prépondérante des costumes et de leurs couleurs, chargés de sens pour qui sait les lire, ainsi que des maquillages savants, venus remplacer à l'époque moderne le port traditionnel du masque. Au plus fort de l'avènement de cet opéra, à la charnière du XIXe et du XXe siècles, voit le jour un ouvrage remarquable (dont le ou les auteur(s) demeure(nt) encore à ce jour inconnu(s)). Un album précieux, d'une valeur exceptionnelle, qui se compose de cinquante feuilles où se trouvent dessinés à l'encre noire et de couleur, à la dorure sur soie, une galerie de portraits des principaux personnages de l'opéra de Pékin, dont le présent cahier propose au grand public de découvrir les silhouettes, la richesse et l'éclat des costumes et parures, des diverses coiffures, des faces grimées par les plus étonnants maquillages aux expressions inoubliables.

04/2019

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Beaux arts

Initiés. Bassin du Congo

En Afrique subsaharienne, être initié signifie tout d'abord que l'on a suivi, sur une longue période et dans des conditions éprouvantes, un enseignement spécifique réservé à une catégorie d'individus. Ensuite, certaines règles de comportement propres au groupe dont on est issu sont partagées avec d'autres personnes, le plus souvent du même âge, du même sexe. Cet ouvrage, qui regroupe des textes d'historiens de l'art, d'ethnologues et d'anthropologues, révèle comment et pourquoi nombre de pratiques rituelles du bassin du Congo sont liées à une grande diversité d'objets : masques, statuettes, insignes, parures, instruments de musique ... Les oeuvres reproduites ici proviennent majoritairement du Musée royal de l'Afrique centrale de Tervuren ainsi que du musée Dapper, de collections publiques (Museum aan de Stroom d'Anvers, Wereldmuseum de Rotterdam) et privées. Les rites étudiés dans ce livre relèvent des deux types d'initiations les plus courants. Le premier est l'apprentissage qui prépare les adolescents à devenir adultes ; pour les garçons il s'accompagne fréquemment de la circoncision et pour les filles parfois de l'excision. Le second, généralement moins souvent évoqué, est la formation que reçoivent, au sein de sociétés secrètes ou de confréries, les devins, les thérapeutes et autres spécialistes des cultes, mais aussi les souverains et les chefs. Les connaissances permettant d'exercer le pouvoir, d'agir sur les autres s'acquièrent parfois durant toute une vie. Aujourd'hui, les rites initiatiques, lorsqu'ils n'ont pas disparu, voient leur sens et leur contenu évoluer en fonction du monde moderne. La démarche de l'artiste béninois Romuald Hazoumè est marquée par son vécu d'initié. Ses oeuvres, réalisées principalement à partir de bidons d'essence, jouent de la provocation et de la dérision. Elles constituent les outils d'une critique acerbe de l'Occident et interrogent le devenir des sociétés du continent africain.

10/2013

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Histoire de France

Mémoires du prince de Talleyrand. Suivis de 135 lettres inédites du prince de Talleyrand à la duchesse de Bauffremont (1808-1838)

Débauche, corruption, sacrilège, parjure et autres traîtrises, Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord traîne derrière lui un cortège d'accusations où rien ne manque, pas même le crime. Et pourtant, sous l'orage, ce prince " sans grimace, ni sourire " ne tremble ni ne recule, même lorsqu'il croise des Indiens prêts à le scalper au fin fond d'une forêt américaine. Né sous Louis XV, mort sous Louis-Philippe, l'homme des trois sacres et des treize serments, le virtuose du congrès de Vienne se révèle soucieux de la grandeur de l'État, comme de sa propre grandeur, face à la postérité. Talleyrand n'écrit pas pour raconter sa vie ou pour rendre fidèlement compte des événements extraordinaires de son temps. De 1812 à 1838, le " Diable boiteux " va écrire et réécrire ses Mémoires au regard des circonstances politiques dans lesquelles il s'est trouvé; il va les écrire pour le présent, en cherchant à s'ouvrir durablement la route du pouvoir, et pour les générations futures, en donnant la mesure exacte d'un homme d'État qui, décidément, aurait de " l'avenir dans l'esprit ". D'une certaine manière, on pourrait dire qu'avec lui, pendant les affaires, les affaires continuent. On aura compris que le Talleyrand des Mémoires n'est pas tout Talleyrand. Voici pourquoi il nous a paru judicieux de publier également une remarquable correspondance inédite du prince avec l'une de ses amies les plus chères, Marie-Antoinette de Bauffremont. On découvre un autre Talleyrand, l'homme du cour, de la fidélité, la " vieille machine aimante ", comme il l'écrit lui-même, bien éloigné de " l'image scintillante du mal " que l'on a voulu trop rapidement faire de lui.

03/2007

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Beaux arts

L'Animal voyant. Art rupestre d'Afrique australe

Pourquoi, dans la grotte Chauvet ou dans celle de Lascaux, l'exigence de représenter les animaux a-t-elle été l'impulsion cruciale donnée à la naissance de l'art ? Et pourquoi ces derniers ont-ils régné si longtemps sur la figuration ? Afin de répondre à ces questions, Renaud Ego met en lumière l'efficacité singulière des images qui furent, pour les hommes, un moyen de nouer un contact avec le monde, mais plus encore, de le réfléchir et d'y agir. Il s'appuie sur l'un des plus beaux arts rupestres, celui des San d'Afrique australe, dont l'iconographie exceptionnelle de ce livre révèle la virtuosité et la splendeur. Pendant plusieurs milliers d'années, ces chasseurs et cueilleurs nomades ont peint ou gravé sur la roche de leurs abris la faune qui partageait leur vie. Certains animaux, telle la plus grande des antilopes, l'Eland du Cap, y ont été l'objet d'un regard fasciné, comme si leurs corps aux formes et aux parures exubérantes avaient été la clé d'un savoir dont le si troublant silence des bêtes gardait le secret. C'est ce secret que les San ont cherché à leur dérober, dans un geste de capture, dénué de toute violence, mais paré du prestige de rendre visible ce qui se cachait. Ils devinrent ainsi cet animal voyant qui, possédant le don des images, allait s'ouvrir à un pouvoir visionnaire. Alors, dans l'invention d'un fabuleux bestiaire de créatures fantastiques, comme dans la composition de scènes qui sont des pactes visuels passés avec les puissances ancestrales, ils accédèrent à la dimension spirituelle de leur pleine humanité. Plus qu'une incantation, leur art y est une action visant à préserver l'intégrité d'une existence liée à l'harmonie du monde et de tous les êtres, réels ou imaginaires, qui le peuplent.

10/2015

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Histoire ancienne

Toutankhamon. Trésors et secrets du pharaon

Redécouvrez l'histoire du pharaon Toutankhamon à travers son fabuleux trésor Si Toutankhamon est certainement le plus célèbre des pharaons d'Egypte aujourd'hui, ce n'est pas en raison de son règne, relativement court, ou de son influence sur les arts, la politique ou l'économie. Sa notoriété est liée à l'exceptionnel état de conservation de sa momie et des quatre mille objets trouvés dans son tombeau : parures d'une richesse inégalée, masque somptueux, sarcophage finement ouvragé, etc. Ces trésors ont attiré les foules et les curieux depuis près d'un siècle en dépit du mythe d'une malédiction touchant quiconque profanerait les lieux et l'esprit du défunt. Pour trouver cet endroit exceptionnel, deux hommes passionnés consacrèrent quinze ans de leur vie à effectuer des fouilles archéologiques dans la vallée des Rois. L'égyptologue Howard Carter et son mécène Lord Carnarvon explorèrent de nombreux sites avant de trouver l'entrée du tombeau d'un pharaon considéré comme mineur par les historiens. Les innombrables trésors amassés permirent ainsi de reconstituer son destin jusqu'alors méconnu et de mieux comprendre les croyances, savoir-faire et pratiques de l'Egypte. Dans une première partie illustrée par des cartes, notes et documents d'époque, cet ouvrage raconte la longue quête de Carnarvon et Carter pour trouver la tombe, Ensuite c'est une plongée visuelle au coeur du tombeau, de ses nombreux trésors et des pratiques funéraires de l'Egypte antique qui est proposée au lecteur. Au-delà du règne de Toutankhamon et des trésors de son tombeau, ce livre retrace pour finir l'histoire des treize autres pharaons de la XVIIIe dynastie qui marque le début du Nouvel Empire et l'apogée de l'Egypte antique.

04/2019

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Littérature Allemande

L'affaire Maurizius

Leonard Maurizius, dont la femme a été retrouvée assassinée, est arrêté, jugé et condamné à perpétuité. Dix-huit ans plus tard, l'innocence de Maurizius éclate... Jakob Wassermann, auteur allemand le plus traduit au monde dans l'entre-deux-guerres, livre le récit d'une célèbre erreur judiciaire aux allures de tragédie grecque. " Un chef-d'oeuvre à la fois lucide et furieusement romantique " Le Monde Berlin, 1923. Otto Leonard Maurizius, homme de lettres élégant et frivole, a été condamné à la détention à vie pour meurtre et croupit depuis dix-huit ans dans une prison de Berlin. Le jugement a été prononcé sur réquisitoire du procureur Andergast, au terme d'un procès tumultueux. Or, pour Etzel Andergast, seize ans, fils de ce dernier, la culpabilité de Maurizius est loin d'être établie et reposait sur un faux témoignage. Tournant le dos à sa famille et à ses valeurs traditionalistes, Etzel, féru de justice et d'absolu, traque le parjure - un militant nationaliste - qui se cache sous une fausse identité et qu'il lui faudra convaincre de revenir sur son serment pour rejuger cette affaire classée et étouffée. L'Affaire Maurizius (1928) témoigne des questions qui hantent l'oeuvre de Wassermann : la quête de justice et l'affirmation d'une double identité presque toujours suspecte. " Ce roman est fondé sur une célèbre erreur judiciaire qui, comme notre affaire Sacco et Vanzetti, a eu des répercussions dans le monde entier. Avec la pénétration ample et profonde qui le caractérise, Wassermann élève ce thème à un niveau qui lui donne la grandeur d'une tragédie grecque... J'ai réfléchi sur L'Affaire Maurizius plus, je crois, que sur aucun autre livre que j'ai lu... Il me hante comme le Sphinx hantait les hommes d'autrefois. " (Henry Miller, extrait de la postface)

04/2023

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Musique, danse

Les mondes du bal

L'érotisation des gestes, des parures et des regards prend son aise au bal. Les émotions s'enchevêtrent, le désir circule. Danser au bal, c'est faire société et se plonger dans un bain d'existence où la combinaison des sens peut générer des rencontres imprévisibles. Si la conscience d'une fête partagée est un ferment inépuisable, elle ne vaut pas par l'échange des idées et des concepts mais par la présence du corps à soi et à l'autre. Ainsi s'assemblent simplement chaque semaine dans une pluralité de lieux des danseuses et des danseurs. Du bal "populaire" à la nostalgie du "ptit bal perdu" , notre imaginaire fait la part belle aux petites mythologies qui tendent à nous faire oublier ses mutations contemporaines. Autour des mouvements revivalistes et de l'émergence des danses du monde, plusieurs cercles d'amateurs se sont structurés autour d'un unique type de danse, où passion amateur et professionnalisation apparaissent étroitement associées. En questionnant le sens de ces engagements sensibles et en relativisant sa réputation de lieux de rencontre, cet ouvrage décrypte le rôle des bals dans la fabrique du genre et dans l'existence des amateurs qui les font vivre. Qu'est-ce qui anime ces danseurs qui ne sont pas des artistes ? Que produisent ces engagements corporels fondés sur une rencontre de l'Autre impliquant le toucher ? A travers les affects qui quadrillent les passions, les mondes du bal ne sont-ils pas une fabrique de culture ancrée dans le quotidien, distincte des mondes de l'art, mais nécessitant une implication sensible ? Les danseurs et leurs danses, les musiques, les codes, les savoir-faire, la piste et ses entours, comment s'articulent ces expériences émotionnelles spécifiques ?

12/2018

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Milieux naturels

Le chant des haies

Jean de Bosschère, dont l'oeuvre atteste à la fois la connaissance profonde et l'amour de la Nature, est un des maîtres dans l'art de découvrir et de décrire le mystère des choses animales et végétales. Voici la haie vive : monde secret, fourmillant d'êtres dont elle est le refuge, l'abri, le garde-manger. Le naturaliste l'observe, il l'espionne, pourrait-on dire, dès l'aurore, guettant les premiers bruits du réveil, cris, chants qui se mêlent dans un tout harmonieux. Voici le pic, chasseur de vers et de larves, voici les derniers attardés, la chouette et l'effraie... Les saisons passent sur la haie. La Voie Lactée printanière est une longue et lumineuse traînée de fleurs. Les insectes peu à peu fourmillent : hanneton, cantharide, grillon. Voici les parfums : églantine, muguet, sureau, tilleul ; les parures : liseron, chèvrefeuille, clématite. Les chenilles apparaissent, mais aussi les papillons. Comme il a amoureusement décrit la fleur, l'oiseau, le scarabée et l'escargot, Jean de Bosschère s'attarde aux merveilles du vanesse, du paon de jour, du machaon. La haie offre ses bouquets : violette, campanule, digitale ; elle est faite d'arbres aussi : charme, érable, cornouillet. La nuit, c'est le règne de la belette et de la chauve-souris. L'automne transforme la haie en buisson ardent. Les fruits de l'églantier, de l'alisier, du fusain bonnet-de-prêtre revêtent les branches d'écarlate. Une à une, toutes les plantes sont décrites avec leurs habitats, leurs moeurs, leurs vices et leurs vertus. Tous les oiseaux, tous les insectes et le comportement particulier de chaque espèce ; aucun être végétal ou animal n'est oublié, et des dessins aussi gracieux qu'exacts illustrent ces pages où la poésie ne le cède qu'à la science.

04/2023

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Sciences historiques

Petite histoire de Nîmes

Que n'a-t-on pas écrit et avec quelle érudition ! sur la belle cité que l'on exalte, avec raison, comme l'une des plus an-ciennes des Gaules et des métropoles florissantes de l'empire romain. Aussi bien, il faut le reconnaître, Nîmes est une ville qui mérite d'être connue. Les monuments antiques, magnifiques reliques d'un glorieux passé, s'imposent à l'admiration de la nouvelle génération. Elle reste donc parmi nous la ville latine, la cité des Césars. Nîmes a le droit de s'enorgueillir. Peu de villes anciennes de la Gaule la surpassent, par la richesse et la magnificence des oeuvres d'art. Plus que toute autre, après de nombreuses et violentes vicissitudes, elle a la bonne fortune de garder jalousement et de montrer avec fierté de superbes monuments, meurtris sans doute, mais qui représentent à notre époque une partie des belles parures de sa première jeunesse. Nîmes ne peut donc que gagner à se faire connaître. Une pléïade d'érudits, d'archéologues ont surgi de son sein, en tout temps. Aussi bien, lorsqu'en fouillant le sol nîmois, on vient à découvrir des stèles, des chapiteaux, des fûts de colonnes brisées, il faudrait voir avec quel respect on recueille ces restes vénérables autant que précieux, pour les déposer, avec affection, dans les divers musées, enrichis déjà de nombreux souvenirs du passé ! Tant ces nobles débris antiques ont pour tous, ici, des charmes incomparables. Dernier venu, si j'ose me nommer, à la suite d'écrivains distingués, j'ai entrepris, à ma manière, une oeuvre qui, je l'avoue, dépasse de beaucoup mes bien modestes facultés. Mon excuse sera que, enfant d'adoption d'une ville qui m'est chère, j'ai tenu à lui apporter, avec toute mon affection et une énergique sympathie, l'humble tribut de ma [fidélité et de ma reconnaissance (extrait de l'Avant-propos, édition originale de 1932).

11/2019

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Poésie

La Descente de l'Escaut. Suivi de Tragique

Sarcastique, désespéré, violent, fragile et froid, Franck Venaille fait entendre depuis son premier recueil des années 60, une voix singulière, solitaire jusque dans l'expression de la fraternité. D'abord poète du "vivre-révolté", du cri en forme d'exorcisme, Venaille devient ensuite un écrivain en conscience. Le spontané, l'éruptif, passent derrière plusieurs écrans et l'écriture accède au labyrinthe, restitue le processus intérieur qui creuse, dénude et tout à la fois obscurcit. Chaque poème, chaque récit se voient investis de hantises scrupuleuses, de phrases brutalement timbrées, et qui mettent le sens à vif et les sens en alarme. Mais, chez Venaille, le ressassement tragique se défie des parures de la tragédie ; il s'oriente plutôt vers l'ironie sauvage, soudaine comme un coup de couteau, et les bouffonneries teintées de sperme et de sang. Surtout, l'agencement des phrases, la scansion des vers, le métier d'écrivain qu'il ritualise presque, lui permettent de choisir ses territoires et d'inventer son langage. Avec La Descente de l'Escaut, Franck Venaille se tient au plus près des terres, des rives, du pays dont il fait son emblème. Il marche, entre France et Belgique, se rêvant, se voulant, se révélant "Flamand". De la source à l'embouchure, il suit le fleuve, il suit son fleuve, son poème. Littéralement et pas à pas, il compose un "poème-fleuve" qui garde toujours à l'oreille cet écho de Maurice Maeterlinck : "Il se peut que les maladies, le sommeil et la mort soient des fêtes profondes, mystérieuses et incomprises de la chair". La voix de Venaille, pressante, coupante, par saccades, remous ou lentes dérives, change insensiblement une expérience douloureuse, une destinée meurtrie, en un vaste chant maîtrisé. Polyphonie qui accueille tous les rythmes pour mener la plus digne et la plus implacable quête, La Descente de l'Escaut s'impose comme une oeuvre majeure. Il y a là, creusant l'effroi au plus intime, une parole toute de noblesse qui, d'un seul cri, sait créer défi et tendresse.

05/2010

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Théâtre

Shakespeare, le marrane du théâtre. Essai sur Le Marchand de Venise

Un jour de l'année 1596, Shakespeare écrit Le Marchand de Venise. C'est un véritable tournant dans son oeuvre. Une rupture qui lui donnera la force d'écrire plus d'une trentaine de pièces. Déjà surnommé par un de ses contemporains, Robert Green, un "ébranleur de scène" ("Shakes-scene"), cet ébranlement va entraîner la production de la matière même du théâtre. Le grand Will libère la parole (30 000 mots différents) et invente la vie rêvée des personnages. Que s'est-il passé ? Rien de moins que le télescopage entre la volonté de dépasser son double marranisme originaire, juif par le père, catholique par la mère, et le traumatisme de la mort de son fils Hamnet. Face au silence qui lui est alors imposé, il décide, en effet, de mettre tous ses conflits intérieurs sur la table. Mais pas n'importe comment. Shakespeare est dans Shylock. L'association entre "Sh", "Y" ("I") et "Lock" indique qu'il parle, mais "sous serrure". "Moi, Shakespeare, sous serrure". Ses conflits sont réélaborés. Un siècle plus tard, Spinoza fera de même avec la philosophie. Mais Shakespeare n'est pas un "marrane de la raison", c'est un "marrane du théâtre". Il se préoccupe de montrer ce que sont des vies qui ont vraiment relégué le monde d'hier, judéo-chrétien, mais aussi latin et grec, au musée des accessoires, non sans les parodier de mille et une manières. Ainsi, Gérard Huber prend-il cet exceptionnel marrane en filature et démontre que le monde d'aujourd'hui ne peut plus se passer de la "marranité" de Shakespeare qui, tout en exigeant que la vérité l'emporte sur le mensonge, démontre que la mauvaise foi et le parjure sont toujours triomphants. Un essai passionnant sur le théâtre de Shakespeare qui, grâce à l'analyse rigoureuse et psychanalytique menée par l'auteur, éclaire d'une façon novatrice bien des problèmes de notre époque.

04/2017

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Histoire internationale

L'Afrique ancienne. De l’Acacus au Zimbabwe. 20 000 avant notre ère-XVIIe siècle

L'Afrique : un continent géographique, plusieurs continents d'histoire. Depuis la mise en place de son peuplement, il y a quelque vingt mille ans, jusqu'au XVIIsiècle, quand l'Afrique bascule dans un nouvel ordre global, cette histoire millénaire et plurielle est celle d'empires et de villes, d'innovations techniques et artistiques, de vies nomades ou sédentaires, de mouvements de populations et de circulations d'idées. Kerma, Aksum, Mâli, Kanem, Makouria, Abyssinie, Ifât, Ifé, Kongo, Zimbabwe... Combien de sociétés africaines ont, bien avant l'emprise de puissances étrangères, exercé leur rayonnement et conversé avec les autres formations politiques du monde ? Cet ouvrage propose, de manière inédite, de découvrir l'histoire ancienne du continent africain. Il nous emmène sur les routes qui ont attiré les marchands grecs ou arabes dans les grandes capitales africaines, qui ont conduit les pèlerins sahéliens de Tombouctou à La Mecque, les diplomates nubiens de Dongola à Bagdad. Voisinant avec cette Afrique en mouvement, apparaissent les singularités sociales des pasteurs de vaches ou de dromadaires, des chasseurs-cueilleurs, des forgerons et des potières. L'histoire de l'Afrique est le fruit de ce balancement entre le temps court des acteurs et le temps long des profondeurs culturelles. Loin des clichés, L'Afrique ancienne, dirigée par François-Xavier Fauvelle, relève un défi : faire de toute trace une source d'histoire et nous présenter à la fois des sites archéologiques grandioses ou ténus, des écrits de moines ou de scribes royaux, des gravures et des peintures rupestres, des vestiges d'outils, des parures, des objets du culte ou de la vie quotidienne, des fragments de langues, des robes d'animaux domestiques ou encore des génomes de plantes, des paysages façonnés par l'homme, des événements remémorés. Illustré par plus de 300 documents – photographies, cartes, relevés et dessins archéologiques –, ce livre invite à partager le désir d'étonnement autant que le plaisir de la rencontre. Cette somme unique réunit les meilleurs spécialistes au monde, quelquefois les seuls de leur domaine.

10/2018

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Histoire et Philosophiesophie

L'affaire Galilée : une supercherie du sot XIXe siècle ?

En l'an 1630, meurt l'homme de génie qui avait révolutionné l'astronomie théorique, Johannes Kepler, que le clergé luthérien avait persécuté en raison de ses idées scientifiques. Débarrassé de cette inopportune concurrence, le premier astronome (et astrologue) qui ait tourné une longue-vue en direction du ciel étoilé, Galileo Galilei, fait imprimer un livre rétrograde, dans lequel il conteste toutes les idées novatrices de Kepler, interprète à sa façon trois passages de l'Ancien Testament pour démontrer la thèse héliocentrique et propose deux " preuves" absurdes en faveur de la rotation de la terre. En cette période extraordinairement agitée (le Saint Empire est ravagé par une terrible guerre de religion qui tourne au génocide ; la guerre larvée entre Bourbons et Habsbourg risque à tout moment de déchirer la catholicité), le pape Urbain VIII ne veut en aucun cas troubler l'esprit de ses ouailles, déjà agitées par la reprise de la querelle opposant les théologiens sur la grâce divine et la prédestination. En 1616, Galilée avait juré de ne plus présenter ses thèses comme avérées tant qu'il ne pourrait les prouver et de ne plus s'adonner à l'exégèse de la Bible et des écrits des Pères de l'Eglise. En 1632, par son Dialogue, il se rend coupable de parjure. En juin 1633, l'Eglise condamne au silence, essentiellement pour des raisons de politique et de discipline, un lamentable théoricien en matière d'astronomie. Ni génie, ni martyr, Galilée fut, avant tout, un mégalomane importun, avide de gloire et d'argent. Il meurt en 1642, quelques mois avant la naissance de Newton, le génie qui révolutionnera l'astronomie théorique en parachevant les travaux de Kepler. La douche froide assénée à la vanité de Galilée, en 1633, par le Saint-Office, deviendra aux XIXe et XXe siècles le symbole de " l'obscurantisme religieux ", pour les champions de l'anti-catholicisme.

08/2010

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Sociologie

George Brummell, dandy, saint et martyr

George Brummell, prince des dandys, ne doit pas être confondu avec tous les épigones qui ont usurpé et dévalué ce titre. L'envers des élégants qui rivalisent entre eux par la coupe ou la richesse de leurs parures, le dandysme selon Brummell est un art du dépouillement, déjà illustré, en d'autres temps, par la peinture et la sagesse orientales. A ce titre, il s'oppose radicalement à toutes les formes d'excentricité, incarnées par Barbey d'Aurevilly, biographe de Brummell, et, à l'occasion, par Baudelaire. Il introduit ainsi une forme inédite d'harmonie fondée sur la négativité, par où il rejoint l'esthétique des troubadours ou de Mallarmé. Par là, il présente dans le monde le modèle d'un homme sans qualités, bien fait pour déstabiliser les lords et les ladies de la cour du régent. Il parachève son personnage par la pratique d'un humour assassin dont chaque trait détient une perle de la pensée, pour peu que soit dégagée la "substantifique moëlle" qu'il recèle, à quoi échouèrent jusqu'ici ses différents critiques. Si Brummell a exercé pendant vingt ans une souveraineté absolue dans tous les salons d'Europe, c'est qu'il introduisait, à travers son déni de la mode, une subversion de tous les idéaux et de toutes les valeurs de l'ancien monde, pour quoi il fut plusieurs fois comparé à Napoléon par ses contemporains. Un point toutefois est resté ignoré des historiens, c'est que cette action destructrice impliquait la propre disparition de son auteur, ce qu'il accomplit lui-même par sa ruine financière préméditée, sa disgrâce provoquée auprès du régent, son exil en France enfin où il va connaître la misère, la prison pour dettes, la folie et la mort, annonçant par là le destin d'un autre personnage, Oscar Wilde, son seul héritier, qui, après avoir connu une gloire pareille à la sienne, parcourra le même chemin de croix, au terme duquel il éprouvera, comme Brummell, une même apothéose.

02/2023

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Histoire de France

Le roi René

Étonnant personnage que ce René d'Anjou, et étonnant destin. Prince des fleurs de lis puisqu'il descend de Jean le Bon, il paraît devoir jouer un rôle de premier plan sur l'échiquier européen. Des héritages le font duc d'Anjou et comte de Provence, duc de Bar, mais aussi roi de Jérusalem et de Sicile, ce qui veut dire roi de Naples. Son mariage le fait duc de Lorraine. Il se verra roi d'Aragon, voire de Hongrie. Et il est le beau-frère de Charles VII, l'oncle de Louis XI. Il se montre courageux à la guerre. C'est un chevalier. Mais la chance n'est pas pour lui. Il ne lui restera que l'Anjou et la Provence. C'est là qu'il trouve le bonheur, entre Angers et Saumur, entre Aix et Tarascon. Un bonheur simple fait des demeures qu'il construit et qu'il aménage, des promenades en des jardins fleuris et peuplés de biches et de paons, des ménageries où l'on admire ses lions et ses léopards, des parties de bateau et de pêche en rivière. Il se soucie de tout dans le détail, de la rédaction de la coutume comme de la qualité de son bétail, de l'entretien des forêts comme de la plantation des vignes, du décor des chambres comme de l'adduction d'eau courante. Attentif aux besoins des plus humbles, il laissera le souvenir du " bon roi René ". Il aime la fête, la musique, les parures somptueuses. Des tournois qu'il organise, il fait un livre à la gloire de la chevalerie. S'entourant d'artistes parmi les plus grands, il inspire les peintres et les enlumineurs comme les brodeurs et les orfèvres. Il passe commande, il achète, il offre. Poète de talent, il compose un Livre du Cœur d'Amour épris dans la tradition de l'amour courtois, mais où la quête de la Dame se déroule en un roman d'aventures riche de portraits vigoureux et d'épisodes pittoresques.

10/2008

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Littérature française

Objets-chimères. Articles et textes rares (1935-1970)

Ce recueil est constitué de 65 articles et textes rares publiés dans la presse (Vogue, Marie- Claire, Arts, etc.), dans des catalogues (d'arts, de jardinage) et en préfaces, entre 1935 et 1970. On y retrouve l'esprit, l'intelligence, le charme et l'élégance, la drôlerie aussi, la fantaisie, de Louise de Vilmorin. Les formes sont variées : méditations, réflexions, souvenirs, récits semblables à des nouvelles, poèmes. Les thèmes renvoient à la nature (la rose et les poètes, l'histoire d'un ginkgo biloba, une noix qu'un jardinier transforme en petit moulin, les oeufs qu'elle couve enfant), à la mode et à l'élégance (la beauté, les parures, les poupées métalliques du Théâtre de mode de Marsan, la coquetterie féminine, l'élégance masculine), la littérature (le rôle des femmes des salons littéraires, la Princesse de Clèves, les contes de Perrault, Les Misérables de Victor Hugo, les livres d'enfance disparus), l'amour (lettre d'une jeune mariée, les lettres d'amour, un voyage de noces en autobus à Paris, le Comte Palffy son époux et un soupirant qu'elle éconduit), les hommes (Saint-Exupéry, un amiral japonais sur lequel elle fantasme à l'âge de dix ans, les hommes de style, d'Edouard VII à Marlon Brando), Paris (les noms des rues, l'éclairage, la circulation, poèmes sur des lieux, les bateaux-mouches), la magie des objets, les lieux et l'histoire, l'éducation. On trouve également un rare texte politique à propos de Budapest en 1956. Ces textes, bien que pour la plupart publiés dans des journaux et des magazines, sont toujours littéraires, sans aspect journalistique. Louise de Vilmorin y est tout à la fois conteuse, artiste et moraliste, et poétesse lorsqu'elle traite ses sujets directement par le moyen de poèmes, comme cet amusant poème pour Shell magazine où elle évoque la coquille, " emblème du voyage ". Ce volume de variétés montre l'étendue des talents de Louise de Vilmorin et se lit comme la manifestation intemporelle d'un certain esprit français.

06/2016

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Elevages domestiques

Psychologie des animaux

Un livre pour comprendre pourquoi les autres animaux nous fascinent, en quoi nous nous ressemblons, en quoi nous différons, mais aussi comment nous devons les considérer, les traiter, eux et la nature. " Rire est le propre de l'Homme ", jugeait maître François Rabelais. Démenti cinglant ! D'abord l'Homme ne rit pas toujours, hélas, ensuite c'est faire peu de cas des bonnes blagues que se jouent certains primates. Qu'à cela ne tienne : le propre, c'est le langage ! Eh bien... Non plus. Si nous sommes la seule espèce capable de pondre aussi bien Anna Karénine qu'une notice Ikea, on peut déceler certaines composantes élémentaires du langage chez, devinez qui, " nos plus propres cousins ", là encore, et pas seulement. La communication au sens large, elle, revêt des formes d'une variété infinie au fil des espèces, à coups de cris, chants, phéromones, gestes et parures. Mais enfin, qu'est-ce qui fait de nous des créatures tellement exceptionnelles, tellement uniques que certains nous prétendent forgés à l'image de Dieu, en personne ? Nos capacités d'abstraction, peut-être... Elles sont portées à un tel degré de sophistication que oui, sans risque d'erreur, nous sommes bien les seuls à avoir rêvé de marcher sur la Lune. Les seuls assez fous pour avoir décrété que nous en étions capables, et à l'avoir fait ! Nous sommes aussi les seuls capables de nous rendre malades à en mourir en ruminant les choses qu'on n'aurait pas dû faire, en imaginant un monde meilleur, ou en pensant qu'on ignore pourquoi on est là et qu'on ne saura jamais. Le propre de l'Homme, c'est bien de se demander quel est le propre de notre espèce. Et des autres ! C'est là qu'entrent en scène la psychologie animale, l'éthologie, et la psychologie tout court pour comprendre pourquoi les autres animaux nous fascinent, en quoi nous nous ressemblons, en quoi nous différons. Mais aussi comment nous devons les considérer, les traiter, et la nature avec : histoire d'éviter que le propre de l'humain soit de tout salir.

02/2022

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Histoire ancienne

La france préhistorique. Un essai d'histoire

Les touristes se pressent en nombre dans les sites préhistoriques encore ouverts au public ou dans les parcs à thème ; les spectateurs assurent le succès aux productions cinématographiques sur les origines de notre monde. Cependant, archéologues et préhistoriens font montre d'une grande prudence : ce qu'ils savent de la Préhistoire, du Pléistocène (deux millions et demi d'années) à l'Age du Fer (800 à 50 avant J.-C.), forme un ensemble de connaissances instable et borné par le douteux, l'hypothétique et le certain. Il n'existe pas de " fait " historique lorsque l'on se penche sur le très lointain passé : chaque génération a sa manière propre de l'aborder. Aujourd'hui de nouvelles découvertes sont faites, grâce notamment au développement de l'archéologie préventive et aux analyses de laboratoires rendues possibles par des méthodes nouvelles, dans les domaines aussi variés que la datation, le champ magnétique terrestre, l'étude des pollens, des charbons et de l'ADN, sans oublier la palethnographie qui permet de définir à partir de coquillages ou d'objets manufacturés complexes des réseaux d'échanges et de contacts entre sociétés éloignées. Voilà qui bouleverse conceptions, théories et hypothèses. Cet ouvrage, auquel ont contribué les meilleurs spécialistes, est le bilan aussi complet que possible des connaissances actuelles. Centré sur l'Hexagone, il s'intéresse si nécessaire au reste de l'Europe, voire à l'Afrique et à l'Asie. Il comprend deux parties : les chasseurs-cueilleurs du Pléistocène et des débuts de l'Holocène ; puis les producteurs (éleveurs et cultivateurs) du Néolithique ancien à la conquête romaine - abordés les uns et les autres par la définition et la répartition géographique des cultures, les éléments matériels qui les caractérisent (armes, outils, parures), les modes de vie, l'attitude face à la mort (traitement des défunts et types de sépultures), l'art et la religion. L'indispensable rappel de l'historique des recherches et de l'évolution des idées souligne combien nos connaissances en ce domaine particulier sont contingentes. Gageons que si, dans vingt ans ou sans doute moins, une nouvelle synthèse est publiée, elle sera déjà différente de cet essai d'histoire.

10/2010

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Littérature française

Comme un sillage sans bateau

Comme un sillage... un livre né de la mer pour ceux qui l'aiment. Un roman qui tient à la fois de l'autobiographie du rêve, de beaucoup de rêves et des légendes antiques, un livre où se croisent les destins de Tom et de Paula, amoureux de la mer, qui vont construire Poseidon, leur bateau. Mai 1958. Un antique paquebot, parti de Dakar, remonte péniblement la côte africaine en direction de Bordeaux. A son bord, un garçon de onze ans contemple, fasciné, l'Océan déchaîné qui harcèle de ses coups de boutoir la coque fatiguée du vieux navire, comme s'il voulait en arracher les tôles. Comment cet enfant pourrait-il imaginer que la violence de l'Océan vise, tout particulièrement, un passager du bateau ? Comment ce garçon pourrait-il deviner que ce passager n'est autre que l'adulte qu'il va devenir ? Car il ne sait pas encore, qu'un jour, il commettra un parjure que la redoutable puissance cachée sous la surface des flots lui fera payer cher. Il ne sait pas encore que, aujourd'hui comme jadis, c'est la houle des muscles puissants d'un dieu que l'on entrevoit sous la surface des flots les jours de gros temps ! Plus tard, après avoir lu et relu l'Odyssée, cet adolescent exilé loin de son rivage natal commencera à s'interroger : le magnifique poème d'Homère pourrait-il receler, caché au fil des pages, un message passé inaperçu jusqu'alors ? Alors un jour, convaincu d'avoir percé le mystère de ce livre, il va promettre, la main posée sur l'Odyssée, de vouer au Dieu de la Mer le même respect que celui des navigateurs grecs de jadis et de le révérer en secret. Mais bientôt, au fil des pages, apparaît la passion de la navigation à travers un couple qui aime la mer. Tom, depuis la première lecture de l'Odyssée, entend se dédier à la mer. A travers ce livre, on revit ses voyages, son quotidien, les aventures qu'il se crée. Et si l'Odyssée contenait un message subliminal, un avertissement intemporel adressé aux marins d'hier comme à ceux d'aujourd'hui, qui touche à la passion ?

06/2021