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Fabienne Blanchut, Camille Dubois

Extraits

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Littérature française

L'instant de ma mort

«Je me souviens d'un jeune homme - un homme encore jeune - empêché de mourir par la mort même - et peut-être l'erreur de l'injustice. Les Alliés avaient réussi à prendre pied sur le sol français. Les Allemands, déjà vaincus, luttaient en vain avec une inutile férocité. Dans une grande maison (le Château, disait-on), on frappa à la porte plutôt timidement. Je sais que le jeune homme vint ouvrir à des hôtes qui sans doute demandaient secours. Cette fois, hurlement : «Tous dehors»»

06/2002

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Critique littéraire

L'écriture du désastre

D'une manière qui sollicite la lecture en lui demandant de se renouveler, Maurice Blanchot poursuit la «méditation» qu'il mène (et qui le conduit) depuis de nombreuses années. «L'Écriture du désastre» est peut-être une recherche de l'exigence fragmentaire qui n'est pas recherche inachevée, mais est au-delà de tout accomplissement, au-delà même de tout au-delà - recherche qui dérange tout et d'abord l'écriture, rendant celle-ci discontinue sans la rendre aphoristique, exténuée parfois, défaillante parfois, sans fin, toujours livrée à l'autre.

10/1980

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Policiers

Et on dévora leur coeur

Poursuivi par les tueurs de Miguel Beaufort, l'homme à qui il a volé plus de cinquante mille dollars, Samuel Johnson cherche à sauver sa peau. Tandis qu'une violente tempête de neige s'abat sur le pays, il se voit contraint de se réfugier à Murton Caves, une petite localité perdue au pied de la montagne. Mais le danger qui se terre là est plus grand que celui lancé à ses trousses. Et d'une tout autre nature. Pour survivre, Samuel Johnson va devoir vaincre sa peur, et affronter les gardiens d'un secret qui hante la bourgade depuis plus d'un siècle.

04/2010

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Littérature française (poches)

Le Très-Haut

Je n'étais pas seul, j'étais un homme quelconque. Cette formule, comment l'oublier ? Durant mon congé de maladie, j'allai me promener dans un quartier du centre. Quelle belle ville, me disais-je. En descendant dans le métro, je heurtais quelqu'un, qui m'interpella sur un ton brutal. Je lui criai : "Vous ne me faites pas peur." Son poing se détendit avec une rapidité fascinante, je m'écroulais à terre. Il y eut un attroupement. L'homme essaya en vain de se perdre dans la foule. Je l'entendais protester rageusement : "C'est lui qui m'a bousculé. Qu'on me fiche la paix !" Je n'avais pas de mal, mais mon chapeau avait roulé dans l'eau, je devais être blême, je tremblais. (Je relevais de maladie. On m'avait dit : pas de secousse.) Un agent sortit de la cohue et nous invita calmement à le suivre. Nous montâmes les escaliers, séparés l'un de l'autre par tout un groupe. Lui aussi était pâle et même livide. Au commissariat, sa colère éclata.

09/1988

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Littérature française

La part du feu

"Admettons que la littérature commence au moment où la littérature devient une question. Cette question ne se confond pas avec les doutes ou les scrupules de l'écrivain. S'il arrive à celui-ci de s'interroger en écrivant, cela le regarde ; qu'il soit absorbé par ce qu'il écrit et indifférent à la possibilité de l'écrire, que même il ne songe à rien, c'est son droit et c'est son bonheur. Mais ceci reste : une fois la page écrite, est présente dans cette page la question qui, peut-être à son insu, n'a cessé d'interroger l'écrivain tandis qu'il écrivait ; et maintenant, au sein de l'oeuvre, attendant l'approche d'un lecteur - de n'importe quel lecteur, profond ou vain - repose silencieusement la même interrogation, adressée au langage, derrière l'homme qui écrit et lit, par le langage devenu littérature".

09/2001

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Littérature française (poches)

Thomas l'obscur

"Thomas demeura à lire dans sa chambre. Il était assis sur une chaise de velours, les mains jointes au dessus de son front, les pouces appuyés contre la racine des cheveux, si absorbé qu'il ne faisait pas un mouvement lorsqu'on ouvrait la porte. Ceux qui entraient se penchaient sur son épaule et lisaient ces phrases : " Il descendit sur la plage : il voulait marcher. L'engourdissement gagnait après les parties superficielles les régions profondes du coeur. Encore quelques heures et il savait qu'il s'en irait doucement à un état incompréhensible sans jamais connaître le secret de sa métamorphose. Encore quelques instants et il éprouverait cette paix que donne la vie en se retirant, cette tranquillité de l'abandon au crime et à la mort. Il eut envie de s'étendre sur le sable : las et informe, il épiait le moment où allait paraître la première agonie de sa vie, un sentiment merveilleux qui doucement le délierait de ce qu'il y avait de raidi dans ses articulations et ses pensées. Il vit que tout en lui préparait le consentement : son corps commençait à se détendre ; ses mains ouvertes s'offraient au malheur ; ses yeux mi-fermés faisaient signe au destin ".

06/2006

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Poésie

Tristes encore

Tristes encore est le constat de la lucidité. Son chant presque élégiaque se déploie et s'amplifie de poème en poème. Lire Tristes encore c'est s'offrir une leçon d'humour et d'autodérision. Le poète nous fait comprendre que la tristesse est la clef d'ouverture de soi, un sentiment fort et libérateur.

01/2022

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Divers

Bananas N° 15

BANANAS est une revue annuelle consacrée à la bande dessinée classique et contemporaine qui publie études et entretiens. Sommaire : Cosey, une affaire de famille, par Olivier Jarrige , Entretien avec Jean-Pierre Duffour, par Evariste Blanchet , La Grande Ville, par Jean-Pierre Duffour , Table ronde du 11e SoBD : La presse quotidienne, oubliée de l'historiographie de la bande dessinée, par Manuel Hirtz (animateur) , Robin des bois, version française par Jean-Jacques Lalanne , Lady Snowblood, chef-d'oeuvre du manga - notes sur l'art délicat et cru de Kazuo Kamimura, par Pierre-Gilles Pélissier , Les maîtres méconnus du comique italien : Egidio Gherlizza et Antonio Terenghi, par Manuel Hirtz , Benoît Barale , L'irruption sauvage du dehors dedans, par Renaud Chavanne , Archives Jean Chakir (II) : "Mission aux Météores" , ou "l'Affaire Bayard Presse" .

02/2023

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Littérature française

Méditations & autres brièvetés. Suivi(es) de très près par Nous sommes notre propre imitation

Soit : c'est un livre qui pense, avec les dites pensées numérotées un peu comme ces chambres d'hôtel derrière lesquelles le plaisir nous attend, à moins que la porte ne se referme sur une version de l'enfer. Ce présent texte pourrait bien sûr vous abreuver d'extraits, comme on cherche à convaincre par l'emploi de quelques sentences. Le quotidien vibre de toutes parts : avoir des certitudes a parfois ses avantages. Néanmoins, malgré la nature méditative de ces proses, confirmée par le titre, parlons de l'autre versant qui descend : la brièveté. En toute chose n'est-elle pas la vérité qui nous rassemble ? Ici, le fantasme vient rôder, la blessure ne se fait pas entendre, toute affirmation s'énonce difficilement parmi tant de hoquets. De quoi exactement s'agit-il ? pourrait-on dire, avant de laisser le livre prendre la parole. Ne répondons pas. Tout en ce lieu est devenu vivant à force de signes et de sens. Soyez juste les bienvenus parmi ces demeures souriantes et ces lieux d'écorchement. D'accord ? Si vous entendez une petite musique, vous pouvez retourner l'ouvrage. Il commence ainsi.

09/2013

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Critique littéraire

Ecrits politiques. 1953-1993

"Les écrits politiques de Blanchot ne font pas système, mais défendent des valeurs, ils sont essentiellement une écriture de la réaction, de l'affrontement sans jamais exposer la moindre compromission avec le pouvoir. L'écriture politique de Blanchot est toujours à penser, en ce qu'elle expose chaque fois une inquiétude éthique". Eric Hoppenot.

06/2008

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Histoire régionale

Orléans et ses environs, 1950-1967. La parenthèse américaine

Seize années durant, entre 1950 et 1967, Orléans a été le quartier général des troupes américaines de l'OTAN. Quels ont, durant cet épisode de la guerre froide, été les liens entre les autorités américaines et françaises ? Comment Américains et habitants de l'Orléanais ont-ils cohabité ? Quels souvenirs les uns et les autres conservent-ils de cette cohabitation ? En quoi et pourquoi la mémoire orléanaise est-elle à la fois assez proche et sensiblement différente de celle qui prévaut dans d'autres villes de France, telles Verdun, Evreux ou Châteauroux, également impactées par la présence américaine ? C'est ce que cet ouvrage entend explorer, prenant appui sur des documents d'archives et des témoignages, tant américains que français.

06/2021

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Heidegger

Notes sur Heidegger

Dans une lettre de 1987, Maurice Blanchot revient dans un post-scriptum essentiel sur son rapport à l'oeuvre du philosophe : "Grâce à Emmanuel Levinas, sans qui, dès 1927 ou 1928, je n'aurais pu commencer à entendre Sein und Zeit, c'est un véritable choc intellectuel que la lecture de ce livre provoqua en moi. Un événement de première grandeur venait de se produire : impossible de l'atténuer, même aujourd'hui, même dans mon souvenir" . Ce choc intellectuel se produit quelques années avant le commencement de l'oeuvre critique de Blanchot et demeure en sa force jusqu'à la fin. Si, du vivant de l'auteur, le lecteur avait pu voir le nom de Heidegger réapparaître dans bien des articles, ce qui lui permettait de savoir cet intérêt, c'est seulement la mort de l'auteur qui révéla, dans ses archives, aujourd'hui déposées à la Houghton Library de Harvard, plus trois cent pages pour l'essentiel tapuscrites du travail que Blanchot aura consacré de la fin des années 40 au début des années 60 à l'étude de l'oeuvre de Heidegger et de la maigre bibliographie secondaire alors existante. Excellent germaniste, Blanchot lit tout ce qui paraît en allemand, et se confronte à la difficulté de faire passer en français le travail de Heidegger sur la langue allemande, une lettre inédite de 1959 à un destinataire inconnu révélant que c'est là, à ses yeux, "l'amitié intellectuelle" que nous devons au philosophe.

05/2023

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Critique littéraire

Lautréamont et Sade

Qu'il soit question de Sade ou de Lautréamont, ce à quoi vise ce livre, c'est à élucider quels rapports entretiennent le mouvement d'écrire et le travail d'une plus grande raison, soit que celle-ci se prépare, soit qu'elle se modifie, soit qu'elle se prépare en se ruinant. Dans le cas de Sade, nous voyons, au moment où Hegel sort à peine du " Stiff " de Tubingen où il se lia à Hölderlin et Schelling, s'affirmer l'exigence d'une dialectique au sens moderne, la prétention de fonder la souveraineté raisonnable de l'homme sur un pouvoir transcendant de négation, lequel exprime et, tour à tour annule, par une expérience circulaire, les notions d'homme, de Dieu, de nature, pour affirmer finalement l'homme intégral, " l'homme unique dans son genre ". Dans le cas de Lautréamont, c'est à une expérience non moins centrale que nous assistons, recherche d'une droiture par le détour qu'est l'écriture, travail géant d'un être enfoui qui peu à peu se lève, s'édifie et à la fin apparaît au jour, prêt à se confondre avec le jour. Seulement, dans cette expérience qu'est Maldoror, le travail s'accomplit à l'intérieur même de l'œuvre : par la gravitation des thèmes, la trituration des images, le retour et la transformation des mots, l'obsession et la métamorphose des motifs - ce qui veut dire qu'ici, " l'espérance d'une tête ", la promesse d'une lucidité ironique, se confond avec la genèse d'une forme.

09/1990

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Littérature française

Premiers récits : le Mythe d’Ulysse. Suivi de L’Idylle (1936) et du Dernier Mot (1935)

A partir de 1932, Maurice Blanchot, journaliste politique, critique littéraire, écrivain à part, a poursuivi une recherche littéraire exigeante qui, à travers de multiples transformations (dont Thomas le Solitaire de 1931-1937), n'aboutira qu'en mai 1940 à Thomas l'Obscur, grand roman dont on a aussitôt remarqué la singularité. Entre-temps, le futur romancier a interrompu ce travail "interminable" (dira-t-il) pour rédiger trois récits brefs, dont le premier, "Le Mythe d'Ulysse" , est demeuré inédit à ce jour, et dont les deux autres, "L'Idylle" et "Le Dernier Mot" , ne seront connus que sous une forme modifiée en 1947. Dans les archives personnelles de l'écrivain sont restées cependant les versions inaugurales de ces trois textes, et ce sont elles dont nous proposons ici la transcription, pour donner ainsi à lire ou à relire ces premiers récits d'un auteur encore confidentiel. "Je vous demande donc de vous rappeler ceci pour bien conduire vos observations : le dernier mot ne peut être un mot, ni l'absence de mot, ni autre chose qu'un mot. Si je me brise sur un bégaiement, j'aurai à rendre des comptes au sommeil, je me réveillerai et tout sera à recommencer".

09/2023

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Littérature française

17 secondes

17 secondes se présente comme un "? roman-photo ? ", démarche propre à certains écrivains-photographes dont fait partie Marc Blanchet. 17 secondes, 17 approches d'une seule et même personne, inscrites dans une écriture à la fois photographique et littéraire. Le surgissement d'une femme dès la première photographie crée une interrogation pour le narrateur, qui porte d'emblée sur l'acte photographique, à travers une langue témoignant du désir de percevoir le mystère d'un être photographié dans le temps. La forme fictionnelle de cette écriture poétique devient l'objet de métamorphoses diverses, à l'image des portraits qui se suivent et sur lesquels cette prose médite. Y a-t-il réellement fiction ?? Ne sommes-nous pas plutôt dans un monde d'hypothèses née de l'envie d'écrire sur l'être aimé? ?? Un glissement opère à fur et à mesure ? : la réalité éloigne la fiction, pour dire la présence d'une femme à travers les années. 17 secondes épuise la matière de l'écriture pour arriver sur le seuil d'une dernière photographie silencieuse. Ce livre permet de mesurer dans le parcours d'écrivain-photographe de Marc Blanchet le recours à la prose pour dire l'image comme supposer ce qu'elle prononce muettement. 17 secondes est également un objet, fonctionnant à sa manière comme un éventail, à même de se refermer pour enclore ses secrets.

04/2022

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Thérapies diverses

Quand dire, c'est guérir. Les fonctions pragmatiques du langage en psychothérapie

Pourquoi la plupart des patients pris en charge dans des dispositifs de soin par la parole guérissent-ils de leurs maux, alors que la plupart de ces dispositifs pratiquent des types de soins qui semblent très éloignés les uns des autres ? Dans quelle mesure la psychothérapie est-elle un moyen "rationnel" d'aider à guérir ? Quel est le pouvoir de la parole dans le processus de guérison ? Autant de questions auxquelles cet ouvrage tente de répondre en faisant un état des lieux des pratiques et en étudiant leurs supports communicatifs, leurs cadres d'expérience, les types d'engagement demandés aux patients et les modes d'intervention des thérapeutes.

10/2023

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Sports de balle

Les années Nadal

Tout sur l'incroyable carrière de Fafael Nadal au sommet du tennis mondial pendant près de vingt ans. Avec Federer et Djokovic, Rafael Nadal a régné sur le tennis durant presque vingt années avec, pour l'Espagnol, la main mise absolue sur Roland-Garros. Meilleur joueur sur terre battue de l'histoire avec 14 titres Porte d'Auteuil (vainqueur également 11 fois à Monte-Carlo), Nadal incarne une époque, les années 2000, où il a écrit les pages majeures du jeu. Champion olympique en 2008 et 5 fois vainqueur de la Coupe Davis avec l'Espagne, il est aussi le seul joueur de l'histoire à avoir gagné au moins un titre du Grand Chelem chaque année pendant dix saisons consécutives (2005-2014). Ce beau livre, superbement illustré par les photos du quotidien L'Equipe, retrace toute cette époque mais raconte aussi les premiers pas de Rafa depuis les Petits As à Tarbes, en 1999, où il s'était frotté, à 12 ans, à Tsonga, Gasquet, Berdych et Almagro. La meilleure façon de garder en mémoire ces années Nadal qui marqueront à jamais l'histoire du tennis à l'heure où le gaucher de Majorque, après une années blanche en 2023, a annoncé que 2024 serait la dernière saison de sa carrière.

11/2023

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Biochimie

Biochimie en 1200 QCM corrigés

Destiné aux étudiants en ire année d'études de santé préparant le concours de PASS, cet ouvrage complet traite l'intégralité du programme de Biochimie de l'UE1 de nombreuses facultés de médecine en France. Il contient de nombreux QCM pour chacune des grandes notions de biochimie (biologie moléculaire, protides, glucides et lipides) mais également des problèmes inspirés de travaux de recherche scientifique et des exercices reprenant l'ensemble du programme. Bien que chaque université ait son propre programme, et donc que certains éléments ne soient pas abordés dans votre cursus, les exercices restent intéressants car la logique de résolution est commune à l'ensemble des thèmes de biochimie.

10/2023

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Littérature française

La communauté inavouable

Il semble désuet de parler de communauté. Notion vague qui renvoie nostalgiquement à un passé lointain où des groupes restreints constituaient l'essentiel du fait social. Et les temps modernes témoignent ou paraissent témoigner non seulement de la perte définitive de l'idée de communauté, mais de l'oubli de ce qui s'est perdu avec cette perte et cependant de ce qui s'est maintenu dans cette perte même. Ce qui s'est maintenu et qu'il est nécessaire de redécouvrir, c'est une exigence ancienne et nouvelle qui concerne l'avenir. Qu'un écrivain, aussi important et, il faut le dire, aussi méconnu que Georges Bataille, ait été fasciné par cette recherche où se jouait, avec son propre sort, le destin de la communauté, du communisme et de la communication, voilà ce qu'on a en général négligé et que Maurice Blanchot, à partir d'un essai de Jean-Luc Nancy, s'est efforcé de retrouver, puis de mettre en lumière en montrant (en essayant de montrer) les voies qui nous ont été ouvertes par l'échec de plusieurs tentatives qu'il a suscitées et qui n'étaient pas destinées à réussir (Contre-attaque, Acéphale, le Collège socratique). Mais de quelle communauté s'agit-il ? Qu'est-ce qui se cache ou se dérobe sous ce nom de communauté ? Et comment un événement aussi singulier que celui de Mai 68 et aussi apparemment banal que la manifestation de Charonne peuvent-ils nous aider à poser cette question et à concevoir certaines réponses possibles ? Enfin, comment un récit, tel que celui que Marguerite Duras a intitulé La Maladie de la mort et qui semble, du moins à une lecture superficielle, le plus éloigné des enjeux dont nous apprenons ici à reconnaître l'importance, peut-il à son tour nous ouvrir des perspectives nouvelles, dans la mesure où il nous met en présence de la plus inavouable des communautés, par le biais d'une écriture surprenante où la communication littéraire s'expose en même temps qu'elle s'abolit ? Voilà quelques-unes des interrogations, parmi d'autres, que nous impose la lecture de ce livre. Car c'est finalement notre temps lui-même qui est interrogé dans son avenir menacé, avenir énigmatique où vacille la possibilité d'un futur. La Communauté inavouable est paru en 1984. La Maladie de la mort, de Marguerite Duras, est également disponible en numérique.

01/1983

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Littérature française

L'entretien infini

"Ecrire, l'exigence d'écrire : non plus l'écriture qui s'est toujours mise (par une nécessité nullement évitable) au service de la parole ou de la pensée dite idéaliste, c'est-à-dire moralisante, mais l'écriture qui, par sa force propre lentement libérée (force aléatoire d'absence), semble ne se consacrer qu'à elle-même qui reste sans identité et, peu à peu, dégage des possibilités tout autres, une façon anonyme, distraite, différée et dispersée d'être en rapport par laquelle tout est mis en cause, et d'abord l'idée de Dieu, du Moi, du Sujet, puis de la Vérité et de l'Un, puis l'idée du Livre et de l'Ouvre, en sorte que cette écriture (entendue dans sa rigueur énigmatique), loin d'avoir pour but le Livre, en marquerait plutôt la fin : écriture qu'on pourrait dire hors discours, hors langage".

11/1969

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Linguistique

Langue et métaphysique

Ces mots d'Aristote interdisent de l'oublier : l'être s'expose dans le langage et s'est dit une première fois en grec. Mais s'il se dit pluriellement, l'être parle aussi plusieurs langues. L'histoire de l'ontologie est celle de leur essentiel dialogue. Métaphysique nomme donc aussi irréductiblement une tradition qu'une science, et la clarté qu'atteint l'être en la pensée brille toujours à la faveur périlleuse de l'opacité des caractères, des alphabets étranges et des traductions. Cette situation offre aux textes réunis ici leur problème initial. Si nos langues tissent un texte en lequel l'être se trame, chacune en entrelace toutefois le fil d'une étoffe différente. Une telle variété épouse-t-elle alors la richesse de l'être lui-même ou signale-t-elle au contraire sa dispersion dans l'élément fini du langage ? Cet ouvrage ne traite pourtant pas uniquement de cette dimension linguistique de l'être et de la métaphysique. Il s'enquiert encore, à l'inverse, de la teneur métaphysique du langage et des différents idiomes. Mettre en évidence la façon dont la métaphysique s'enracine problématiquement dans la langue et dont celle-ci profère toujours une ontologie constituent donc les deux voies principales que le questionnement poursuit ici. Elles se laissent rassembler en une question : la pensée et l'être n'ont-ils pas dans la langue leur élément le plus propre ?

06/2021

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Littérature française

Chez Françoise

Nina était entrée comme résidente Chez Françoise. Cette année, à l'occasion des fêtes de Noël, le repas était toujours aussi bon pour les pensionnaires : Léonard et Nina, Claire la couturière, Mado l'institutrice avec son déambulateur, Chloé l'handicapée, André l'aveugle, Roger le gros retraité de l'armée qui réclamait aux nouveaux venus leur part de vin, Martha la fermière et Victor, un nain plein d'humour. Pour l'occasion, chacun reçut un cornet orange contenant une peluche rousse - chien ou chat. Roger rouspéta et jeta le sien par la fenêtre, furieux. Peu de temps après le coucher, des vieilles se plaignirent et certaines vomirent. Docteurs, infirmières et kinés les examinèrent en leur demandant ce que les malades avaient repris…

12/2021

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Economie industrielle

L'industrie du XXIe siècle. Les champions industriels de demain : agilité, résilience et responsabilité

La crise sanitaire et ses conséquences sur les chaînes d'approvisionnement semblent avoir définitivement projeté notre industrie dans le monde d'après. Nous avons enfin compris que la désindustrialisation, qui est allée crescendo au fil des décennies, n'était pas une fatalité et ne pouvait que conduire à un échec économique et social, entraînant dans son sillon une dépendance accrue dans toutes les filières, un effondrement de la pyramide des emplois et un déficit endémique. Le renouveau industriel rompt avec les modèles et pratiques qui prévalaient au siècle dernier : globalisation de l'industrie à outrance, modèle low cost, massification des usines, chaînes de valeur éclatées, productivité axée sur les coûts, perte de compétitivité... La dynamique de l'industrie du XXIe siècle est enclenchée : innovation, relocalisation, sécurisation des filières souveraines, montée à l'échelle des nouvelles technologies et décarbonation. Il s'agit de conquérir aujourd'hui les secteurs de demain qui assureront notre maîtrise industrielle, nos emplois et notre rang au niveau mondial. Mais réussir dans la nouvelle industrie nécessite une impérieuse transformation des organisations actuelles sous peine de les voir disparaître dans les prochaines années, remplacées par les nouvelles start-up industrielles. Les entreprises de demain devront être capables de résilience afin de faire face à la volatilité des marchés, d'agilité pour se reconfigurer rapidement et de responsabilité dans leur impact environnemental. Cet ouvrage, enrichi de l'expertise de dirigeants reconnus, présente les contours de l'industrie du XXIe siècle dans un monde post-globalisé et durable. Il met en évidence les capabilités des champions industriels de demain et la place qu'ils donneront à l'humain.

01/2022

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Beaux arts

CCD Architecture

Créée en 1982, à Marseille, l'agence CCD Architecture réunit trois associés fondateurs : Gérard Cerrito, Xavier Chabrol et Régis Daniel. Le trio développe une démarche cohérente qui s'est enrichie au fil des années dans des secteurs très différents dont la commande publique constitue une part importante. Attentifs au sens donné à chaque projet, les trois architectes ont fait de la devise iconique ‘Less is more', un objectif permanent pour leurs réalisations. La structure pérenne de CCD repose sur une sérénité des relations entre les membres de l'agence : chaque projet est le fruit d'une réflexion commune et d'une élaboration suivie par l'ensemble de l'agence depuis l'origine jusqu'à la livraison. Onze projets présentés dans l'ouvrage illustrent les enjeux de l'agence fixés pour chaque programme.

10/2019

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Policiers

Mémoire classifiée

Dans un monde consumé par la maladie, les multinationales s'affrontent : elles n'hésitent pas à s'introduire dans la mémoire et les pensées de leurs employés pour s'assurer leur loyauté et lutter contre toute forme d'espionnage industriel. Extracteur de souvenirs, Frank Paramont est contacté par George Warwick, son ex-employeur. Sa mission : neutraliser un mortis memoria, un phénomène dangereux pouvant contaminer le subconscient. Mais, durant le processus, il est victime d'une hallucination... Hallucination, ou réminiscence ? Tandis qu'il s'enfonce peu à peu dans l'univers paranoïaque de sa conscience, des flashs étranges concernant la mort de sa femme surgissent...

09/2013

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Critique littéraire

La condition critique. Articles (1945-1998)

De Faux Pas (1943) à Une Voix venue d'ailleurs (2002). Maurice Blanchot, de son vivant, a recueilli la plupart de ses articles critiques dans ses livres. Il en laissa pourtant certains de côté. Ce sont ces textes que nous avons entrepris de publier. Une première série a donné le volume des Chroniques littéraires du Journal des débats, 1941-1944. Le lecteur trouvera ici la suite : l'ensemble des articles de critique littéraire que publia Blanchot de 1945 à sa mort sans les reprendre dans ses livres. Nous y avons ajouté les textes publiés dans certains courts volumes aujourd'hui indisponibles. Figurent également quelques prières d'insérer signées par Blanchot lors de la publication de ses propres fictions. Voici donc rassemblées des chroniques de presse, des chroniques de revue ou des pièces de circonstance, réponses aux enquêtes, hommages aux disparus. Ou encore ces lettres, qui se firent de plus en plus fréquentes au fil du temps : les adressant aux comités de direction de revues ou aux responsables d'ouvrages collectifs, Blanchot y invoque l'impossibilité où il se trouve de répondre à la demande d'une contribution, mais cette manière d'excuse devient un texte à part entière. Ces miscellanées permettent de découvrir un autre Blanchot. Elles échappent parfois aux motifs dominants de sa pensée. Elles permettent aussi d'en suivre les réélaborations successives. Levinas, Bataille, Mascolo, Derrida, la critique, la Bible, la politique sont là. Sartre, Malraux, Thomas Mann, Beckett, Michaux, Merleau-Ponty, l'affaire Dreyfus aussi. Mais il arrive à ces textes de porter sur des auteurs et des sujets inattendus : Cyrano de Bergerac, Fourier, Adamov, Gracq, Lowry, Caillois, le merveilleux, les prix littéraires, la science-fiction...

09/2010

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Littérature française (poches)

Aminadab

"Il faisait grand jour. Thomas qui jusque-là avait été seul vit avec plaisir un homme d'aspect robuste, tranquillement occupé à balayer devant sa porte. Le rideau de fer du magasin était à demi levé. Thomas se pencha un peu et aperçut à l'intérieur une femme couchée dans un lit qui tenait toute la place laissée libre par les autres meubles. Le visage de la femme, quoique tourné vers le mur, n'échappait pas à la vue : doux et fiévreux, tourmenté et pourtant déjà gagné par le repos, voilà ce qu'il était, Thomas se redressa. Il n'avait qu'à continuer sa route. Mais l'homme qui balayait l'interpella : Entrez, dit-il tandis que son bras se tendait vers la porte et indiquait le chemin à suivre".

05/2004

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Critique littéraire

Chroniques littéraires du Journal des débats. Avril 1941-août 1944

"Jamais Maurice Blanchot n'aura écrit autant de chroniques littéraires que pendant ces années de guerre. Entre avril 1941 et août 1944, chaque semaine, un article recense un ou plusieurs livres récemment parus : romans, poèmes, essais donnent lieu à une réflexion singulière, toujours plus sûre de sa propre rhétorique, livrée davantage à l'écho de l'impossible ou aux sirènes de la disparition. Une critique de jugement ouvre la voie à une critique d'interprétation. Entre les circonstances de la guerre, ce qu'elles rendent possible ou impénétrable, et les fondements de l'acte littéraire, variables au gré des références classiques ou modernes qu'il emprunte, ce sont aussi les théories que Blanchot développera parfois bien plus tard, de La Part du feu à L'Entretien infini et même à L'Ecriture du désastre, qui se trouvent ici esquissées. Non sans contradictions ni pas de côté, et dans la certitude fiévreuse d'une oeuvre qui commence. Environ un tiers de ces chroniques avait déjà été repris dans Faux Pas, en 1943. C'est tout le reste que nous éditons ici. On y lira des textes sur Dante, Rabelais, Descartes, Montesquieu, Blake, Hoffmann, Jarry ou encore Joyce... On y verra revenir Giraudoux, Mallarmé, Valéry, les surréalistes français et les romantiques allemands. Ces articles révèlent la généalogie d'un critique qui a transformé l'occasion de la chronique en nécessité de la pensée". Christophe Bident.

10/2007

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Littérature française (poches)

Le chevalier sur le fleuve

10 août 1792. Prise des Tuileries. Un aristocrate libertin, Jean Lebleau, traverse le Palais, échevelé, comme fou, non pas à cause des événements mais parce qu'il s'est pris de passion pour le flotteur de bois Eugène Talboutier dont il veut retrouver la trace. Cette quête les entraîne, lui et son valet Jacques, de Paris jusqu'au rives de l'Yonne, qu'ils remontent jusqu'à Clamecy, où ils doivent se réfugier sous la fausse identité de " bons citoyens de la République ". Lebleau se lie d'amitié avec un prêtre constitutionnel qui l'envoie prêcher les vertus républicaines dans les campagnes ! Jacques s'engage dans les guerres de Vendée. Démasqué, Lebleau est fait prisonnier, et c'est Eugène Talboutier qui l'emmène sur son train de bois jusqu'à Paris, où il doit être jugé. Eugène, honteux d'avoir succombé aux charmes du chevalier, sera, à son procès, son témoin à charge le plus accablant.

05/1990

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Religion

MARITAIN EN TOUTE LIBERTE. Pages choisies

Ce recueil de pages choisies est né de la volonté de révéler à un large public l'éclat poétique qu'irradient certains grands textes de Jacques Maritain. Puis, au fil de cette recherche s'est imposée la possibilité de faire une présentation thématique de son œuvre. La chronologie des œuvres a été délaissée au profit de l'exploration des grands thèmes qui furent au coeur de la pensée de Maritain : la métaphysique de l'être, l'intuition créatrice, la vision de l'homme comme être de nature et de culture, la lutte contre le nazisme et l'antisémitisme (dès les années 30), le sens de l'histoire, la philosophie poétique, l'espérance d'un monde transformé par l'union des hommes de bonne volonté autour des biens fondamentaux nécessaires à la vie humaine (la liberté, le respect des droits de l'homme, le développement des grandes aspirations humaines vers le beau, le vrai et le bien). Enfin, ce parcours de l'œuvre de Maritain a permis de recueillir des " glanes " spirituelles précieuses. Sa rencontre avec la profondeur du mal déchira sa vie lorsque les événements terrifiants de la guerre survinrent. L'extermination, la mort des innocents crucifièrent son esprit et le chantre de l'être devint un chrétien tourmenté par l'énigme du mal.

08/1997