Recherche

Jérôme Bondu

Extraits

ActuaLitté

Biographies

Robbe-Grillet. L'aventure du Nouveau Roman

Il dérangea, fascina, exaspéra. Il suscita plus d'articles haineux qu'aucun de ses contemporains. Mais il sut aussi retourner les critiques les plus hostiles et cultiver l'intérêt des commentateurs les plus brillants, à commencer par Barthes, Blanchot et Foucault. Peu suspect de complaisance, Nabokov lui-même tenait La Jalousie pour "le plus beau roman d'amour depuis Proust" . Etonnamment pourtant, l'oeuvre d'Alain Robbe-Grillet est aujourd'hui moins lue et, alors que l'année 2022 marque le centenaire de sa naissance, aucun travail biographique le concernant n'est encore paru. Aussi ai-je voulu, prenant appui sur les nombreuses archives que l'écrivain a laissées, faire revivre sa figure et, avec elle, l'aventure du Nouveau Roman. Entouré d'une réputation d'austérité, le Nouveau Roman naît en un temps, à la fois proche et lointain, où les débats littéraires soulèvent de vives passions. C'est une exceptionnelle rencontre de talents, une histoire d'amitiés et de brouilles, de coups d'éclat et de zones d'ombre. J'évoquerai la longue alliance de "Robbe" avec Jérôme Lindon, son amitié avec Jean Paulhan, ses relations changeantes avec Nathalie Sarraute, Claude Simon ou Roland Barthes, ainsi que le couple hors normes qu'il a formé avec Catherine Robbe-Grillet. Je tenterai aussi de faire revivre l'enfant tourmenté, l'ouvrier du STO, l'ingénieur agronome, le ciseleur de phrases, le sentimental secret, l'éditeur audacieux, le brillant pédagogue et l'infatigable voyageur que fut Alain Robbe-Grillet. Je m'attacherai à cet homme étrange, séparé des autres par ses obsessions singulières. Un personnage infiniment plus complexe que le provocateur médiatique des dernières années. Un auteur majeur qu'il me paraît essentiel de redécouvrir. B. P.

09/2022

ActuaLitté

Littérature française

Le forgeron de la courdieu. Tome 2

Le jour était loin encore ; on venait de sonner "Matines" , et les moines s'étaient rendus à la chapelle. La nuit était froide, claire, brillante, et la forge flamboyait. Tandis que les moines priaient, Dagobert commençait sa besogne quotidienne. Depuis quelque temps, il y avait de l'ouvrage à la forge du couvent. On était à l'approche de la Saint-Hubert. Le prieur-abbé avait coutume de convier à cette fête tous les gentilshommes chasseurs des environs, et il y aurait dans trois jours des chevaux à ferrer. Ce qui faisait que Dagobert s'était levé une heure plus tôt qu'à l'ordinaire, c'est qu'il tenait à terminer une grille en fer forgé que dom Jérôme, le prieur-abbé, voulait faire poser à l'intérieur des bâtiments conventuels, pour séparer une cour d'une autre. Or, il faut vous dire que cela se passait en l'an de grâce mille sept cent quatre-vingts ; que Dagobert était le forgeron du couvent, et que le couvent de la Cour-Dieu, bâti en pleine forêt d'Orléans, renfermait une communauté de moines de l'ordre de Cîteaux. Cependant Dagobert n'était ni moine, ni oblat, ni frère convers. Dagobert était laïque. C'était un garçon de vingt-deux ans, taillé en hercule, d'un visage mâle et hardi, qui n'était pas sans beauté. De même que le royaume de France enclava pendant des siècles un royaume d'une lieue carrée dont le maître et seigneur se nommait le roi d'Yvetot, la puissante communauté qui courbait sous son obédience une demi-douzaine de villages avait, une enclave laïque au milieu de son domaine religieux. Cette enclave, c'était la forge de Dagobert. Le père de Dagobert s'appelait comme son fils, et tous leurs aïeux avaient porté le même nom.

02/2023

ActuaLitté

Revues de droit

Revue des contrats N°3-2022. 3 2022

CHRONIQUES DROIT COMMUN DES CONTRATS Responsabilité ? Convention d'assistance bénévole : n'aide pas, et le ciel t'aidera ! - par Sophie Pellet (p. 10) Régime des obligations contractuelles ? L'autonomie de la compensation judiciaire - par Antoine Hontebeyrie (p. 21) CONTRATS SPECIAUX Contrats et nouvelles technologies ? Une clause limitative de responsabilité s'élevant au prix du contrat doit être déclarée valable - par Jérôme Huet (p. 30) Contrats translatifs ? Avant de vendre, il faut conseiller et avant de conseiller, il faut se renseigner ! - par Jean-François Hamelin (p. 33) ? De la vente et du contrat d'entreprise : fiat lux ! - par Louis Thibierge (p. 38) CONTRAT ET AUTRES DROITS Droit de la famille ? La clause d'exclusion des biens professionnels dans l'impasse - par Christophe Blanchard (p. 50) Droit pénal ? L'abus de confiance n'est pas une infraction spécifiquement contractuelle - par Romain Ollard (p. 57) Droit de la consommation ? Prêts en francs suisses : le revirement tant attendu est arrivé - par Garance Cattalano (p. 60) ? Le relevé d'office des clauses abusives par le juge de l'exécution - par Jean-Denis Pellier (p. 65) Droit administratif ? Passation des contrats administratifs : les interdictions de soumissionner à la commande publique - par harles-André Dubreuil, Hélène Hoepffner, Frédéric Lombard et Marion Ubaud-Bergeron (p. 84) SOURCES DU DROIT DES CONTRATS Droit européen des contrats ? Le principe de non-option entre les responsabilités contractuelle et délictuelle recadré par le principe de proportionnalité - par Jean-Pierre Marguénaud (p. 98) COLLOQUE ? La réforme des contrats spéciaux (p. 102) DOSSIER ? La renégociation du contrat : sources, méthodes, enjeux (p. 155) Depuis la rentrée universitaire 2021, dans une démarche écoresponsable, les titres de la collection Revue des Contrats sont imprimés sur papier 100% recyclé.

10/2022

ActuaLitté

Critique

Proust, ou le présent perdu

"Que le réel puisse manquer, cette leçon tout en paradoxe au coeur pourtant de la Recherche ne laisse d'étonner, d'un étonnement négatif qui ne relève pas d'un surcroît d'expérience mais de son défaut. Comment imaginer un tel manque puisque le réel n'a de cesse de s'imposer à l'expérience comme ce qu'il y a et qui sans cesse et de manière obvie nous est donné : par exemple ce jardin en fleurs, ces arbres, ces promeneurs, etc. , ou puisque notre existence ne se sépare pas de cette profusion de présences, ce cortège des choses au milieu desquelles nous sommes littéralement plongés. Le réel, l'inlassable plutôt, que l'expérience fournit sans relâche, jour et nuit. Et comment cette leçon pourrait-elle nous venir de Proust, c'est-à-dire d'un ouvrage voué précisément à d'infinies descriptions, avec un tel luxe de détails, une telle attention à l'infiniment petit, que notre sensibilité s'en trouve multipliée - mais sensibilité à quoi, sinon au réel forcément ? Qu'attendre de la littérature sinon qu'elle nous apprenne à voir davantage - mais seulement alors pour mieux distinguer tout ce qui s'offre déjà à nous dans l'expérience de ce jardin en fleurs. Quand le narrateur, dans les dernières pages de la Recherche, compare son livre encore à venir à des verres grossissants, il n'entend aucunement substituer une expérience fictive à celle que nous menons communément, il ne veut pas dire que nous n'avons rien vu, mais il invite son lecteur à lire en lui-même et mesurer la justesse de ce qui est écrit à l'expérience qui est bien la sienne. " Jérôme de Gramont

10/2022

ActuaLitté

Littérature française

Les deux poetes

" A l'époque où commence cette histoire, la presse de Stanhope et les rouleaux à distribuer l'encre ne fonctionnaient pas encore dans les petites imprimeries de province. Mal- gré la spécialité qui la met en rapport avec la typographie parisienne, Angoulême se servait toujours des presses en bois, auxquelles la langue est redevable du mot faire gémir la presse, maintenant sans application. L'imprimerie arriérée y employait encore les balles en cuir frottées d'encre, avec lesquelles l'un des pressiers tamponnait les caractères. Le plateau mobile où se place la forme pleine de lettres sur laquelle s'applique la feuille de papier était encore en pierre et justifiait son nom de marbre. Les dévorantes presses mécaniques ont aujourd'hui si bien fait oublier ce mécanisme, auquel nous devons, malgré ses imperfections, les beaux livres des Elzevier, des Plantin, des Alde et des Didot, qu'il est nécessaire de mentionner les vieux outils auxquels Jérôme-Nicolas Séchard portait une superstitieuse affection ; car ils jouent leur rôle dans cette grande petite histoire. Ce Séchard était un ancien compagnon pressier, que dans leur argot typographique les ouvriers chargés d'assembler les lettres appellent un Ours. Le mouvement de va-et-vient, qui ressemble assez à celui d'un ours en cage, par lequel les pressiers se portent de l'encrier à la presse et de la presse à l'encrier, leur a sans doute valu ce sobriquet. En revanche, les Ours ont nommé les compositeurs des Singes, à cause du continuel exercice qu'ils font pour attraper les lettres dans les cent cinquante-deux-petites cases où elles sont contenues. A la désastreuse époque de 1793, Séchard, âgé d'environ cinquante ans, se trouva marié. Son âge et son mariage le firent échapper à la grande réquisition qui emmena presque tous les ouvriers aux armées...

02/2023

ActuaLitté

Poésie

Un cri ne reprend jamais son souffle. Suivi de Poèmes de la main gauche

Un cri qui ne reprend jamais son souffle relate un passage de la vie de l'auteur, lorsque celui-ci aimait une femme atteinte d'un trouble bipolaire. Jérôme Crespel évoque, en vers, l'intensité du brasier amoureux qui dévore son couple, mais aussi les gouffres dans lesquels se trouvait plongée sa bien-aimée. Poèmes de la main gauche est le récit, de la main gauche, d'une relation amoureuse grâce à l'évocation de souvenirs, de sensations... Deux fois l'amour et deux manières différentes de l'évoquer. Les deux ouvrages relèvent d'une même obsession : raconter une expérience vécue à travers deux épisodes sentimentaux. Un cri ne reprend jamais son souffle est écrit sur l'instant, lorsque l'écriture est à son point de rougeoiement le plus vif. Poèmes de la main gauche, pour sa part, recompose un épisode amoureux en prenant de l'altitude, du recul. Bien que les souvenirs évoqués soient plus sereins, le recueil n'est pas dépourvu de parts d'ombre. "J'avance dans l'incendie d'un feu de brousse Le coeur et le pas légers Les flammes loin de s'écarter Feulent et montent à ma rencontre En ovation furieuse A la gloire de ma dissolution Je m'enfonce au secret de la fournaise Les brûlures me pèlent Mes chairs crépitent Se détachent Et serein J'avance" Extrait d' Un cri qui ne reprend jamais son souffle Nuit noire à l'arrière d'un camion On se lance des mots qui se brisent Sur nos nudités C'est la peur qui me fait mordre L'idée qu'un autre te morde avant moi Et t'emporte dans sa gueule Est-ce donc un sacrifice que de revêtir ta pudeur ? Extrait de Poèmes de la main gauche

06/2022

ActuaLitté

Divers

Vies en jeux. Leur flamme éclaire l'Histoire

L'aventure devenue référence. Damien est l'histoire d'un voyage devenu légendaire. Damien, c'est aussi le nom du petit voilier en bois qui, dans les années 70, effectua ce tour du monde exceptionnel de cinq ans, aujourd'hui inscrit en référence dans le domaine de l'aventure. Alors copains d'école à Grenoble, Jérôme Poncet et Gérard Janichon, décident à 17 ans de consacrer leur jeunesse à courir le monde. Leur cap est la liberté, la découverte, l'accomplissement, la voile aux extrêmes du globe. Inexpérimentés mais portés par leur idéal, ils quittent La Rochelle en mai 1969. Ils y reviendront en septembre 1973, après un voyage initiatique de plus de 55 000 milles. On les appellera "Les Défricheurs d'océans" . C'est que malgré son équipement précaire et son manque de confort, Damien accumule les grandes premières inédites : Arctique, remontée de l'Amazone à la rencontre des populations locales reculées, Cap Horn, Tropiques et trois saisons de suite dans les latitudes rugissantes du Grand Sud. Leur but est d'aborder le continent Antarctique, ce qui est fait en février 1973. Souvent malmené, chaviré, démâté, chahuté par les glaces et les coups du sort, Damien ne renonce jamais et son équipage tient bon. En dépassant les notions géographiques, les 2 jeunes marins ont apprivoisé les éléments turbulents ; par l'amitié et la persévérance, ils ont su donner une dimension humaine inoubliable à leur périple. Classé monument historique et accessible au public, Damien a été refait à neuf en 2019. Fidèlement adaptée par Gérard Janichon, servie par la finesse des aquarelles de Vincent, cette odyssée maritime poétique et humaniste nous fait vivre des pages d'amitié profonde jusqu'à l'approche de la mort, et d'envoûtement avec l'Océan, le vent, la glace, la grande forêt amazonienne et le gré des rencontres humaines, éphémères et intenses.

05/2022

ActuaLitté

Cinéma

Les montres au cinéma. Le temps du 7e art

Un détail subtil mais qui change tout. L'élégance réside dans le détail, une touche subtile qui change tout. Les montres au cinéma incarnent bien plus qu'un accessoire, même iconique. Si elles permettent de rehausser un costume, elles sont surtout symboliques, soulignent un statut ou se font passeuses d'histoire. Maîtresses du temps, elles sont souvent d'une importance cruciale pour le héros. Lignes de vie ou armes de dernier recours en pleine action, elles contribuent au revirement sans lequel le monde serait perdu. Certains rôles sont indissociables de leurs montres : impossible d'imaginer James Bond sans ses mythiques Rolex Submariner ou Omega Seamaster au poignet, Steve McQueen sans sa Tag Heuer ou Ryan Gosling dans Drive sans sa Calatrava. Parfois, les montres deviennent même des actrices à part entière, telles "the Gold Watch" dans la scène culte de Pulp Fiction, l'IWC portée par Sophie Marceau dans Anthony Zimmer, ou l'historique Omega, réellement portée sur la Lune par Neil Armstrong et qui apparaît dans First Man : le premier homme sur la Lune, de Damien Chazelle. Dans cet ouvrage, les montres sont le guide inattendu pour une visite de l'histoire du 7e art qui réserve bien des surprises. Discrètes ou cultissimes, ces montres sont l'objet d'une fascination qui dépasse les genres et les générations.

11/2019

ActuaLitté

Littérature française (poches)

Les mendiants

" Il a cessé de chantonner, il a cessé d'osciller et s'est retourné vers moi en souriant. Les mêmes cris plaintifs, mais plus sourds : en petites bandes au vol heurté, aux ailes largement étalées et aux becs pointus, des oiseaux montèrent en une lente ascension et brillèrent très noirs sur la rive escarpée et décrivirent de grands cercles au-dessus de nous et se maintinrent sur une ligne horizontale constituée par le sommet de la crête herbeuse ; la colonie vibrante s'éleva encore d'un léger bond et se perdit sur l'étoffe sombre des nuages poussés par le vent. Il s'est renversé en riant, sa main mouillée devant sa bouche. J'ai dit : Guillaume, et je me suis tu ; j'ai compris que je n'avais qu'à le regarder et que c'était entre lui et moi qu'existait un lien invisible et secret. Tous deux seuls avec l'eau, la vigilance, l'animation et la panique des bêtes. Je n'ai fait que le regarder sans parler ni même me pencher vers lui qui rejetait ses cheveux en fixant la rive où dans la demi-obscurité, à travers les roseaux et les broussailles compactes, s'est élevé le cri désolé et plaintif des oies. Je n'ai fait que le regarder. "

03/2001

ActuaLitté

Faits de société

Le racisme est un problème de Blancs

"Quand des Blancs feuillettent un magazine, surfent sur Internet ou zappent à la télévision, il ne leur semble jamais étrange de voir des gens qui leur ressemblent en position d'autorité. Les affirmations positives de la blanchité sont tellement répandues que le Blanc moyen ne les remarque même pas. Etre blanc, c'est être humain ; être blanc, c'est universel. Je ne le sais que trop, car je ne suis pas blanche". Après l'élection de Barack Obama, certains ont proclamé l'avènement d'une société post-raciale. Nous en sommes loin, montre Reni Eddo-Lodge dans cet essai important qui analyse les méfaits d'un racisme structurel persistant d'autant plus sournois qu'il avance masqué. Car le racisme va bien au-delà de la discrimination ou de l'injure personnelle : il imprègne le récit historique, l'imaginaire collectif, les institutions et les entreprises. Pourquoi les Blancs pensent-ils ne pas avoir d'identité raciale ? Pourquoi la simple idée d'un James Bond noir fait-elle scandale ? Comment une fillette noire en vient-elle à se persuader qu'en grandissant, elle deviendra blanche ? Le racisme n'est pas une question de valeur morale, mais d'exercice du pouvoir. Entretenir la légende d'une égalité universelle n'aide en rien. Au contraire. Car, pour déconstruire le racisme, il faut commencer par reconnaître l'étendue du privilège blanc.

09/2021

ActuaLitté

Théâtre - Pièces

L'Archipel suivi de NBA

L'Archipel Pour les élèves, la classe est un lieu habituel, un espace banal dans lequel s'inscrit le quotidien. Pour les deux comédien·ne·s, la classe est un archipel. Chaque table est une île, des îles suffisamment proches les unes des autres pour qu'on puisse sauter d'un bond de l'une à l'autre et jouer juste au-dessus des élèves assis à leur place, comme à leur habitude ? ; jouer avec cette extraordinaire proximité. Un jeune homme et une jeune femme entrent dans la pièce comme s'ils sortaient d'un semi-remorque. Ils sont originaires d'Afghanistan, Albanie, Bangladesh, Côte d'Ivoire, Erythrée, Inde, Mali, Maroc, Pakistan, Soudan ou Tunisie... Ils sont venus se mettre à l'abri dans un espace fermé le temps de reprendre leur souffle. Tout ce que racontent ces deux personnages de leur vie et de leur périple résonne avec ce que les élèves vivent jour après jour, résonne avec le phénomène de l'apprentissage. Il est question de difficulté, d'effort, de courage, de désespoir, d'enthousiasme, d'euphorie, de déception, de fatigue, de repos, de pugnacité... NBA N est d'origine africaine subsaharienne, B d'origine caucasienne et A d'origine maghrébine. N, B et A sont trois hommes, ou bien N, B et A sont trois femmes. N, B et A ont moins de trente ans.

10/2021

ActuaLitté

Loisirs

Chasses du Rhin. Chevreuils, sangliers, bécasses et perdreaux.

Avant la guerre de 1914, les plaines du Rhin, de l'Alsace au grand-duché de Bade, étaient un paradis où le gibier foisonnait. Chevreuils, sangliers, bécasses ou perdreaux faisaient le bonheur des chasseurs. D'une plume chaleureuse, James Jaquet (1856-1936) raconte ses émotions de chasse au coeur d'une nature généreuse. "Nous examinons avec attention les buissons et les touffes de fougères qui sont devant nous. Voici, au loin, une tache rouge dans les herbes. Elle disparaît pour reparaître un peu plus loin. A l'aide de nos jumelles, nous voyons que c'est un chevreuil, une forte bête, mais la tête baissée vers le sol n'est pas distincte. Enfin, cette tête se dresse au-dessus d'un buisson et se détache sur le ciel matinal. C'est bien notre brocard ; ses bois superbes sont parfaitement visibles. Il reste longtemps immobile. Comme il avance avec précaution ! Il se dirige, ainsi que nous l'avions prévu, vers les hauts bois ; dans peu d'instants, il aura atteint la percée verte qui descend à gauche de nous. Lentement, la carabine a été mise en joue, le coup part et le brocard, après un bond puissant, disparaît dans les hautes herbes. A l'endroit où il se trouvait, nous cherchons avec soin. Voici, sur une feuille de fraisier une goutte de sang et quelques poils coupés".

03/2010

ActuaLitté

Beaux arts

Pékin 798

798, ces trois chiffres désignent aujourd’hui le lieu le plus fameux de l’art contemporain à Pékin. De grandes galeries internationales y sont installées, exposant des artistes chinois très côtés et suscitant la curiosité d’une foule de visiteurs, nationaux et étrangers. Mais le 798 est aussi le nom d’une gigantesque usine d’armement construite dans les années 1950 par des architectes est-allemands issus de l’école du Bauhaus. Une usine modèle, avec ses équipements sportifs, son théâtre, sa crèche et ses logements, pour des ouvriers d’élite. Après son déclin, à la fin du xxe siècle, des artistes d’avant-garde séduits par son esthétique et le faible coût des loyers l’avaient investie, réalisant des installations et des performances souvent provocantes, sous les yeux ébahis des derniers ouvriers et le regard méfiant des autorités. Depuis, le lieu s’est officialisé, devenant une vitrine de la « marque Chine ». De l’emblème du Grand bond en avant à celui du grand saut dans le marché, en passant par l’obsédante mémoire souterraine des années Mao qui ressurgit dans l’art, Marc Abélès scrute avec une finesse attentive les métamorphoses du lieu et de ses occupants. Il nous livre ainsi une réflexion originale sur les rapports de l’art, de la politique et du marché, dans la Chine à l’ère de la globalisation.

09/2011

ActuaLitté

Critique littéraire

Le fil d'or

Depuis sa rencontre, en 1952, avec Gérard Philipe qui le fait entrer au TNP (Théâtre national populaire) de jean Vilar, Georges Wilson est devenu une des figures de légende de la scène française. Pendant un demi-siècle, il a joué tous les grands rôles du répertoire et a été l'interprète des plus célèbres dramaturges contemporains : Sartre, Claudel, Anouilh, Brecht, Beckett... En 1963, il succède à Jean Vilar à la tête du TNP et révèle au public français les nouveaux auteurs du théâtre anglais : John Osborne, Edward Bond... avant de prendre, en 1978, la direction artistique du Théâtre de l'œuvre. Au cinéma, il tourne entre autres avec Francesco Rosi, Luchino Visconti, Nino Manfredi, Marcel Carné, Claude Sautet, Claude Pinoteau... Georges Wilson raconte ici les innombrables péripéties d'une carrière hors normes, évoque son métier d'acteur et de directeur de troupe, livre ses réflexions sur l'art de la mise en scène et l'évolution du théâtre contemporain, le tout avec son franc-parler habituel et un sens aigu de la dérision. Il parle avec humour, tendresse et émotion de celles et ceux qui ont le plus compté dans son itinéraire : Gérard Philipe, Jean Vilar, Maria Casarès, Arletty, Suzanne Fion, Raymond Devos, Jacques Dufilho... Autant de rencontres et d'amitiés forgées par ce lien essentiel entre acteurs qu'il appelle " le fil d'or ".

05/2007

ActuaLitté

Sciences politiques

25 ans dans les services secrets

Pourquoi les dossiers des ministres disparaissent-ils des archives de la DGSE quand ces derniers entrent au gouvernement ? Pourquoi des enquêtes sont-elles menées sur des journalistes ? Quel est le dossier qui a permis à Jacques Chirac d'affronter les Etats-Unis à propos de l'Irak ? Quels sont les secrets qu'a voulu cacher Charles Hernu ? Quel futur ambassadeur de France le FBI a-t-il essayé de compromettre ? Pourquoi la Piscine- son surnom - a-t-elle été chargée de démanteler une filière d'immigration clandestine à l'aide de balises Argos ? Mémoire de la DGSE, Pierre Siramy raconte de nombreuses affaires et faits d'armes inédits de ce service d'espionnage, le plus secret de la République. Derrière les hauts murs ultra-protégés des services secrets, là où le commun des mortels ne pénètre jamais, on ouvre avec lui les dossiers sensibles des 25 dernières années. Son témoignage - unique - dévoile aussi le dessous du recrutement des " sources " par les agents secrets et les techniques sophistiquées du renseignement, et se double d'un récit où, loin du mythe de James Bond, les luttes de clans, les directives émanant de petits chefs tatillons, la docilité au pouvoir politique conduisent parfois à faire oublier que la DGSE est, avant tout, un service d'élite au service de la France.

03/2010

ActuaLitté

Poésie

Oeuvres poétiques

Ecrivant, écrivain nous sommes en attente, toujours en attente " du mot qui vient " de la couleur du ciel qui éclate là, devant nos yeux émerveillés, du bruissement de la rivière et de l'orgasme urbain...Je ne fais pas la différence entre les deux termes : néant, amour. Cela peut choquer et je le comprends, mais tout est dans cette totalité du monde que l'on retient en sa paume, au moment précis de l'acte d'écrire... Néant, Amour, Désir (du néant ou de l'amour) ne font qu'un... Une marche acérée et accélérée entre le tangible et l'intangible qui le tient. C'est parce que j'ai conscience de mon néant, de sa traversée nécessaire, parce que je tremble de tous mes membres à me tendre, avec et contre, que je suis un auteur désirant et que le désir a une durée. Celle du bond parfois. Celle de toute une vie d'écriture aussi bien. La courbe des planètes, la voie lactée, notre petite marche sur la croûte terrestre et ce chant, ce chant qui perdure - celui des autres, celui que je lis, celui que j'essaie modestement d'écrire : mon éclair pour durer... C'est dans cette lumière "vociférante" que je m'en irai ailleurs vers d'autres ports, vers d'autres clignotements de phares...

06/2018

ActuaLitté

Cinéma

Musiques de films. Une autre histoire du cinéma

Deux notes suffisent parfois pour suggérer l'angoisse... Il n'est pas rare non plus que des trompettes se mêlent aux vaisseaux spatiaux dans le vide sidéral d'une galaxie lointaine... L'histoire de la musique de film a débuté dès l'apparition du cinéma. Même muet, il a toujours été sonore ! Comment est née la musique de Star Wars ? Quels blockbusters ont permis à Hans Zimmer d'imposer sa marque de fabrique à Hollywood ? Qui a composé la première partition originale pour le cinéma ? Combien de thèmes a conçu Ennio Morricone durant sa carrière ? Comment Howard Shore a-t-il écrit Le Seigneur des anneaux ? Qui est l'auteur du thème de James Bond ? Des origines jusqu'à l'Age d'or des studios hollywoodiens, de la Nouvelle Vague aux premières expériences électroniques, "Musiques de films, une autre histoire du cinéma" raconte plus de cent-vingt ans de mariage dans les salles obscures, avec (par ordre d'apparition) Max Steiner, Erich Wolfgang Korngold, Maurice Jaubert, Alfred Newman, Georges Auric, Miklós Rózsa, Bernard Herrmann, Elmer Bernstein, Henry Mancini, Georges Delerue, Maurice Jarre, Michel Legrand, Vladimir Cosma, Nino Rota, Jerry Goldsmith, Ennio Morricone, Lalo Shifrin, John Barry, John Williams, Vangelis, James Horner, Hans Zimmer, Danny Elfman, Eric Serra, Michael Kamen, James Newton Howard, Howard Shore, Alexandre Desplat et Michael Giacchino parmi les rôles principaux. Alexandre Raveleau

03/2018

ActuaLitté

Histoire du cinéma

Doublure

Oui, j'ai été James Bond, Jackie Chan, Depardieu-Obélix, Lino Ventura dans la 7e cible ou encore De Niro dans Ronin, Matt Damon dans La mémoire dans la Peau et un vrai vainqueur des 24 Heures du Mans et des 24 Heures de Spa. J'aurais pu être pilote professionnel, imprimeur, professeur de physique, spécialiste de la gravité, expert en préparation physique et mentale, mécanicien automobile.... J'ai été tout cela et bien plus en restant Jean-Claude Lagniez et en pilotant Ciné Cascade, ma société spécialisée, comme son nom l'indique, dans les cascades au cinéma. Depuis près de cinquante ans, j'ai tourné dans 1800 films et côtoyé des milliers d'actrices et d'acteurs, toujours dans l'ombre, prêt parfois à prendre leurs relais pour les scènes les plus extrêmes en auto. Si je m'expose un peu plus aujourd'hui, c'est pour vous raconter les coulisses de ce monde fantastique du cinéma et de ses artisans, c'est pour partager avec vous quelques scènes et astuces de cet art : l'accident de Jean Dujardin dans les Petits Mouchoirs ; le braquage de la bijouterie dans Balle Perdue ou encore la création de la super 4L des douaniers de Rien à déclarer... Avec les témoignages de Jean Todt, Frédéric Schoendoerffer, Dany Boon , Romain Dumas, Julien Leclercq, Guillaume Canet, Olivier Marchal, Alban Lenoir...

04/2021

ActuaLitté

Littérature française

Un espion pour l'éternité, Sorge

Sorge fut un des plus grands agents secrets que la terre ait connu inspirant tant de créations littéraires et cinématographiques à commencer par James Bond. Ce maître espion du Kremlin a plusieurs fois changé le cours de l'Histoire influençant à la fois Hitler et Staline, il a manipulé les Américains et les Japonais restant toujours fidèle à son propre destin. Il fut notamment un des véritables sauveurs de Moscou en octobre 1941 quand Hitler fut aux portes du Kremlin. Car, juste avant son arrestation, moment le plus critique de l'offensive allemande, cet agent secret avait envoyé un renseignement crucial : manipulé par Sorge le Japon avait finalement décidé d'entrer en guerre, non pas contre l'Union Soviétique, mais contre les Etats-Unis. Mêlant l'amour à l'espionnage, les tourments personnels à la fureur de l'histoire, Sorge va nous servir de guide d'un voyage insolite dans le temps et dans l'espace éclairé par les archives inédites. Un véritable homme-Orchestre, il fut à la fois un séducteur et un journaliste chevronné, un grand scientifique, un des fondateurs de l'école de la sociologie de Frankfort et surtout le génie du renseignement. De nos jours son expérience est surtout d'une actualité brûlante dans le contexte de la crise internationale quand l'espionnage détermine la politique réelle aussi bien pour Poutine que pour l'Occident.

04/2023

ActuaLitté

Carrière et réussite

Le succès selon Jack. Guide d'accompagnement

Ne faites pas que rêver à la vie que vous désirez, passez à l'action ! "Le Succès selon Jack" a été salué par Oprah Winfrey comme étant " la bible sur la façon d'améliorer votre vie ". Son auteur, Jack Canfield, a inspiré plus d'un million de lecteurs à concrétiser leurs rêves et atteindre leurs objectifs, mais les connaissances sans l'action ne résultent trop souvent à rien. C'est pourquoi, dans le but d'approfondir la réflexion et vous pousser à l'action, Jack vous lance le défi maintenant d'appliquer ses principes du succès pour tirer profit des leçons essentielles qu'ils dévoilent. Ce guide d'accompagnement vous permettra, soit de vous initier aux principes du succès qui sont au coeur du best-seller original, ou encore mieux de les réviser selon des directives, étape par étape, des exercices d'autodécouverte ou encore des fiches intitulées " Faites-en une habitude ", afin de vous appuyer dans votre quête et vous aider à ne pas dévier de votre voie. Que vous souhaitiez atteindre vos objectifs professionnels ou personnels, accéder à un style de vie excitant, prendre votre retraite à un jeune âge, développer un meilleur réseau ou atteindre un but qui vous fera faire un bond en avant, cet ouvrage " indispensable " vous fournira toutes les précisions dont vous avez besoin pour créer la vie de vos rêves.

08/2021

ActuaLitté

Comédie romantique et humorist

Un amour qui défie le temps Tome 1 : Perdue

Sofia, 24 ans, vient de perdre son téléphone portable ! Vite un nouveau modèle ! Mais, dès qu'elle l'allume, elle se retrouve catapultée dans une époque lointaine, entourée de personnages qui semblent tout droits sortis d'un roman de Jane Austen ! Et en face d'elle : le prince charmant. Une comédie romantique adaptée au cinéma par Disney. Une jeune fille d'aujourd'hui soudain transportée au temps de Jane Austen : la nouvelle comédie romantique signée Disney ! Sofia, 24 ans, Brésilienne citadine jusqu'au bout des ongles et ultra branchée, vient de perdre son téléphone portable ! Contrainte d'en trouver un d'urgence, elle entre dans la première boutique venue, et en ressort munie d'un modèle qui lui semble bien vieillot. Qu'importe ! Elle l'allume et, soudain aveuglée par une lumière blanche, perd connaissance. Quand elle se réveille en pleine campagne, bâtiments et rues ont disparu. Encore secouée, Sofia est secourue par un jeune homme à cheval, étrangement vêtu et s'exprimant d'une drôle de manière, comme s'il vivait à l'époque de Jane Austen... Peu à peu, Sofia doit se rendre à l'évidence : elle a fait un bond de deux cents ans dans le passé ! Et le prince charmant qu'elle cherchait désespérément est là, à portée de main... Mais comment vivre un tel amour, loin de son époque ?

06/2023

ActuaLitté

Histoire du cinéma

Les affiches japonaises des films cultes

Le cinéma culte à travers les affiches japonaises ! Découvrez les plus belles affiches japonaises, souvent originales et inédites, des films culte issus du cinéma de genre (fantastique, science-fiction, action...) y compris français ! Retrouvez des classiques incontournables tels que Star Wars, Dune, Alien, Evil Dead, Conan le barbare, Predator, Flash Gordon, Piège de cristal, la saga James Bond ou encore Le Magnifique, Borsalino et Les Aventures de Rabbi Jacob ! Les Affiches japonaises de films culte marque le lancement, aux côtés du volume consacré aux Pubs japonaises de la PC Engine, des Archives visuelles de la Pop Culture, une nouvelle collection d'artbooks thématiques exposant les trésors visuels (affiches, posters, publicités...) de la pop culture dans tous les domaines (jeux vidéo, cinéma, musique, jouets...). Les affiches de cinéma voyagent souvent avec les films. Mais quelques contrées, comme le Japon, font de la résistance. Pour mieux parler au public japonais, les blockbusters américains ont donc dû faire quelques efforts de présentation. Découvrez donc dans ce livre la manière dont Hollywood a fait de l'oeil aux spectateurs nippons... Tour à tour superbes, dynamiques ou même drôles et parfois surréalistes, ces affiches japonaises constituent une source étonnante pour les collectionneurs. Chaque affiche, imprimée en pleine page, est décryptée et commentée juste en dessous. Et le titre français du film à laquelle elle renvoie y est indiqué.

05/2022

ActuaLitté

Romans policiers

L'ordre

Une nouvelle mission pour Gabriel Allon Gabriel Allon et sa femme profitent de vacances bien méritées à Venise en compagnie de leurs deux enfants. Mais quand le pape Paul VII meurt brusquement, Gabriel est convoqué à Rome par le secrétaire privé du Saint-Père, l'archevêque Luigi Donati. Plus d'un milliard de fidèles pensent que le pape est décédé après une crise cardiaque. Donati, cependant, a deux bonnes raisons de penser qu'il s'agit d'un meurtre : le garde suisse qui surveillait les abords de l'appartement du pape est porté disparu, tout comme la lettre que le souverain pontife était en train d'écrire juste avant de trouver la mort - une lettre adressée à Gabriel... Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Thibaud Eliroff. A propos de l'auteur Classé n° 1 sur les listes de best-sellers du New York Times, Daniel Silva est l'auteur d'une vingtaine de romans et traduit dans plus de trente pays. C'est sa série Gabriel Allon, mettant en scène un espion restaurateur d'art, qui lui vaut la reconnaissance internationale. "Gabriel Allon, un personnage entre James Bond, Indiana Jones et Robert Langdon". Lire et courir. com "L'intrigue est très bien ficelée et emmène le lecteur dans un récit haletant mêlant Histoire et fiction". Bouquinbourg. fr

06/2022

ActuaLitté

Histoire internationale

La récidive. Révolution russe, révolution chinoise

L'accession de la Chine au rang de deuxième puissance économique mondiale confère une meilleure image à sa révolution qu'à la révolution russe. Elles ont pourtant presque tout en commun : la révolution chinoise a été une copie conforme de l'autre, jusqu'à ce que Mao prenne conscience moins des vices du modèle que de son inadaptation à un pays surpeuplé du tiers-monde. Mais au lieu de corriger le modèle, Mao a prétendu aller plus loin et plus vite dans le même sens. A la différence de la réplique d'un séisme, d'ordinaire moins catastrophique, le Grand Bond en avant de 1958 est une réplique aggravée du Grand Tournant soviétique de 1929, conçu en fonction d'une fin rêvée sans tenir compte des possibilités. C'est en tournant le dos à la révolution que la Chine se développe à vive allure depuis et grâce à la mort de Mao. L'étude comparative inédite de Lucien Bianco fait ressortir les similitudes : toute-puissance de la bureaucratie, surexploitation de la paysannerie, qui provoque les deux plus grandes famines du XXe siècle, mise au pas des écrivains et des artistes, répression, camps. La comparaison Staline-Mao qui couronne le tableau conduit l'auteur à remonter jusqu'à Lénine et à faire sien le constat d'un historien chinois : "Autant que possible, le mieux est d'éviter de recourir aux révolutions".

10/2014

ActuaLitté

Beaux arts

Bartholdi en Egypte et au Yémen (1855-1856). De la Vallée des Rois à l'Arabie heureuse

Bartholdi (1834-1904) effectue, au départ de Marseille, sur l’Osiris, un long périple du 1er novembre 1855 à la mi-juin 1856 pour l’Egypte et le Yémen. Ce voyage de groupe notamment avec Jean-Léon Gérôme (1824-1904) est itinérant. Il arrive à Alexandrie, fait étape au Caire, remonte en dahabieh vers les sources du Nil jusqu’à Assouan. Au cours de ces haltes, d’études, l’artiste rencontre de nombreux personnages pittoresques ou hauts-en-couleurs. Il lui arrive mille-et-une péripéties, petites ou grandes, drôles ou insignifiantes. A son retour au Caire en Avril 1856, Bartholdi infatigable repart presque immédiatement pour une expédition en solitaire au Yémen. Cette exposition pensée à la jonction de l’histoire du goût et de l’histoire de l’art relatera ce voyage sur fond de percement du Canal de Suez, de développement de gigantesques fouilles archéologique, de concurrence entre Anglais et Français. L’exposition grâce à 100 dessins, les premiers calotypes de Bartholdi (une vingtaine), des documents d’archives inédits, des livres rares et précieux que Bartholid consulta pour préparer son voyage retracera cette singulière expédition. Cet ensemble de dessins sans doute l’un des plus complets et des plus précieux sur l’artiste dialoguera avec des objets archéologiques fascinants de l’Egypte Antique.

08/2012

ActuaLitté

Ethnologie

Expériences de la douleur. Entre destruction et renaissance

" La douleur est de tous les jours dans le corps de l'homme et nous ne savons d'elle que peu de choses ", écrivait un chirurgien. David Le Breton, dont on connaît les travaux sur le corps, revient aujourd'hui sur l'indicible de la souffrance. À partir de cet événement le plus souvent privé qu'est la douleur, dont on ne sait pas toujours si elle vient du corps ou de l'âme, qui nous met face à cette "condition corporelle" qui fait, comme le notait Descartes, que l'homme est avant tout "fondu en son corps", David Le Breton montre que certes la douleur est une sensation réelle, mais aussi une émotion, voire une perception, autrement dit une activité de déchiffrement sur soi et non le seul décalque d'une altération somatique, autrement dit elle n'est pas seulement une histoire de système nerveux. Bien sûr il y a la torture, violence absolue où la douleur est produite pour ne pas être endiguée, la maladie aussi avec ses embrasements intolérables. Mais l'auteur rappelle que l'individu souffrant connaît une expérience du dépouillement de l'essentiel où la frontière entre l'intérieur et l'extérieur se dissout au point de supprimer les limites qui amènent d'habitude à se sentir soi. S'appuyant sur des textes littéraires, philosophiques, historiques et anthropologiques, David Le Breton nous fait entrer dans ce qu'il y a de plus complexe et de plus ambivalent en nous pour nous faire réfléchir sur les méandres les plus étranges et secrets de l'histoire de nos vies.

02/2010

ActuaLitté

Photographie

Regards attendris

Bienvenue dans le monde candide d'Yves Auboyer ! Passionné de photographie depuis maintenant plus de 40 ans, il observe le monde d'un regard empreint d'humanité. Cet ouvrage de plus de 400 pages est le fruit de nombreuses heures à sillonner les rues, à déambuler sur les places, à parcourir les marchés et les foires en quête d'images, mais surtout en quête d'histoires. Dehors se joue alors un étrange ballet : celui du photographe, de son boîtier prêt à déclencher et de son sujet. Car chaque image saisie est authentique par essence. Pas d'artifice, pas de pose arrangée, pas de préméditation, le sujet est pris sur le vif, et garde toute sa spontanéité. Fondu dans la foule, appareil vissé autour du cou, objectif collé à la peau, le photographe saisit l'instant précis où son sujet s'expose à lui. Son sujet ? Et bien c'est vous, c'est moi, nous, les connus et moins connus de la rue, qui tour à tour, donnons vie aux scènes prises à la volées dans le théâtre de nos vies quotidiennes. C'est par le prisme bienveillant de son regard un tantinet moqueur mais toujours plein de tendresse qu'Yves observe le monde et fige au travers de l'objectif des situations tantôt cocasses, tantôt comiques, émouvantes ou sombres aussi parfois. Maintenant c'est à vous de vous laisser porter par les émotions que suscite ce livre d'images, d'imaginer la suite de ces histoires de vie ordinaires.

ActuaLitté

Littérature française

Un été sur le Magnifique

Hercule, un jeune fermier qui travaille sagement la terre, fait la connaissance d'Angélique, la fille du châtelain voisin, qui a beaucoup voyagé. Elle initie le garçon aux plaisirs de l'amour et de la chair. C'est l'été. La chaleur accompagne leur idylle, bientôt troublée par l'arrivée de Patricia, une bombe sexuelle débarquée de Californie, qui entend les convertir à des activités plus actuelles : pornographie, échangisme, orgies sans limites. Le récit est entrecoupé de bonds dans le futur où l'on voit Hercule et Angélique aux prises avec la réalité du couple aujourd’hui, hors de l’Éden de la jeunesse. Nous les suivrons notamment dans une croisière méditerranéenne sur un paquebot de luxe, monde flottant conçu pour divertir des milliers de passagers grâce à ses multiples activités. Mais cette parenthèse maritime tourne mal. Il est temps pour nos héros de revenir aux plaisirs essentiels : la libération des sens par le sexe. Dans un finale délirant, de nouveaux personnages débarquent pour participer à une partouze. Les obstacles se succèdent. La jouissance n'est pas si facile à atteindre. Se jouant des codes et des lieux communs de la littérature, l’auteur crée une comédie de moeurs tour à tour riante, incisive, nostalgique et grave. Il s’en dégage une étonnante réflexion sur la société actuelle : création de besoins, emprise du matériel, nouvelles activités pour nouvelles formes de détente, course à l’enrichissement et la connaissance de soi, individualisme exacerbé. Qu’est-ce qu’être heureux au vingt et unième siècle ?

08/2011

ActuaLitté

Littérature française

L'ombre d'un doute

Romain Bouteille n'a jamais lancé personne, contrairement à tout ce qui se dit ; la seule chose qu'il ait jamais lancée, ce sont des affronts aux commerçants qui portent en priorité le deuil de nos célébrités. Ca et quelques idées en l'air, dans le ciel, bien en altitude, une altitude qui le tient depuis à l'abri des rampements tortueux. C'est ça qui le rend heureux... Il a également fabriqué le Café de la Gare, un théâtre en anarchie. Et même si ça n'a duré qu'un temps, c'était juste assez pour prouver que c'était possible et que c'était la seule façon pour qu'un théâtre puisse fonctionner. Il tente actuellement une expérience similaire dans la Beauce, où il présente aux habitants de la région d'Etampes, "Les Grands Solistes du Chesnay" . (Attention : Théâtre ambitieux ! ) Les deux vilains. Deux self-made-penseurs, tous deux très vilains, s'opposent. Ils ont deux choses en commun : une vision catastrophique de "l'organisation" . Ils s'opposent surtout sur la manière de le "prouver" . Tout est faux s'il entre dans la démonstration un élément "non poétique" , c'est-à-dire si peu que ce soit d'obéissance universitaire. L'autre chose qu'ils ont en commun est d'être le même bonhomme, l'un ayant pondu un "système du monde" amusant mais peu adroit en I970 et le même en 2014 tirant à boulets rouges sur les opinions de ce jeune crétin. L'auteur.

10/2014

ActuaLitté

Musique, danse

Quatre siècles de chansons grivoises et paillardes aux Antilles-Guyane

Aux Antilles-Guyane, la pratique musicale et culturelle originale est peu documentée. Elle est pourtant diffusée partout, transmise par le bouche-à-oreille, de générations en générations, façonnée par l'histoire et ses transformations sociales et elle est notamment transmise pendant les carnavals, les repas entre amis ou sur la scène de nos salles de spectacles par le biais des chansons grivoises et paillardes. Quatre siècles de chansons grivoises et paillardes aux Antilles-Guyane redonne à ce répertoire la place qui lui revient dans nos sociétés ultramarines. L'ethno-musicologue Esther Eloidin, s'appuyant sur les euphémismes de la langue créole et sur ses sens métaphoriques, rassemble ici pour la première fois une soixantaine de chansons du 18e au 21e siècle. Ces chansons sont cochonnes et coquines mais aussi subtiles, profondes et variées autour de 14 thèmes différents, mobilisant d'un ton enjoué et pertinent une approche anthropo-musicologique resituée dans ses contextes l'historique, culturel et psycho-social. Découvrez ou re-découvrez dans cet opus des chansons très populaires, qui parfois ont mème traversé l'Atlantique depuis les Antilles-Guyane, telles que "Lisette à Colin", "Ti zouézo", "Choucoune", "Régina Coco", "Charlotte boss' a coco", "Epi ki alò", "Bonda man fortuné", "Koké bon", "Emmanuel rozé jaden-la", "Pitit-a manman", "Zizi panpan" ou "Le Lolo". Leur universalité tient sans doute à la légèreté de leurs rimes, à leur crudité autant qu'aux subtilités des différents thèmes explorés. Les fous rire qu'elles suscitent y sont sans doute aussi pour beaucoup...

01/2021