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Verlaine emprisonné

Extraits

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Littérature étrangère

Dans la tête d'Andrew

Dans ce qu'on imagine être le cabinet d'un psychanalyste, un homme évoque l'un de ses amis, un chercheur en sciences cognitives répondant au prénom d'Andrew, qui n'est autre que... lui-même. Victime d'un délitement mental peut-être lié aux recherches requises par sa discipline, Andrew s'est convaincu que le cerveau n'était qu'une machine à mentir et à feindre qui fait de lui un prisonnier à vie. Imperméable à la culpabilité, au chagrin comme au bonheur, il est persuadé que chacun de ses actes nuit aux êtres qu'il aime, qu'un désastre va se produire quoi qu'il fasse, alors que lui-même sort indemne de toutes les épreuves de la vie. Tandis que l'étrange narrateur se confesse, le lecteur s'interroge : ledit Andrew a-t-il bien, lorsqu'il était enfant, provoqué un accident de voiture ? A-t-il, de fait, empoisonné par mégarde son propre bébé ? Une femme a-t-elle vraiment disparu à cause de lui un certain 9 septembre ? A-t-il pour de bon bu des cocktails avec des nains ? Et est-il exact que le président ait été son camarade de chambre pendant ses études à Yale ? Véritable tempête sous un crâne, ce texte survolté, pétri de malice virtuose et de clins d'oeil littéraires et cinématographiques convoquant aussi bien Mark Twain et Lewis Carroll que Le Magicien d'Oz ou L'Ange bleu, ouvre des mondes vertigineux. C'est le roman d'une Amérique pieds et poings liés à l'inconscient collectif et à son imaginaire artistique, le point d'orgue d'une oeuvre magistrale en forme d'invitation réitérée à voyager sans entraves au pays des expériences-limites.

11/2016

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Cancer

Découvrez Comment Prévenir Et Guérir Votre Cancer

Savez-vous que le cancer est l'une des dix principales causes de décès dans le monde ? En France, d'après les chiffres officiels le cancer est la première cause de mortalité, dont 157 000 décès par an, et 382 000 nouveaux cas, avec son cortège de cancer du sein et de la prostate... Savez-vous également que la psychose du cancer (cancérophobie) est l'un des maux qui ravage l'humanité ? Puisqu'elle est l'une des causes de troubles mentaux sévères. Car ceux qui n'ont pas le cancer croient l'avoir, et la plupart de ceux qui en sont atteints ne s'en doutent pas jusqu'au jour où cette terrible maladie est diagnostiquée. Alors, votre perception de la vie change. Le coup est dur, votre cerveau s'emballe et les questions se succèdent : pourquoi moi ? Que deviendra ma famille ? Vais-je mourir... ? Ce qui est scandaleux au regard de la croissance exponentielle du cancer en France et dans le monde, c'est de vous faire subir des traitements classiques dangereux, inefficaces, exemple : la chirurgie, la radiothérapie, la chimiothérapie, dont les substances toxiques utilisées entraînent la consommation plus importante d'autres médicaments également toxiques ! Pourtant, le cancer n'est pas synonyme de condamnation à mort ! Si vous êtes cancérophobe, précancéreux ou cancéreux, vous avez par les thérapies naturelles révélées dans ce livre, le pouvoir de : - prévenir le cancer, maîtriser la peur, jouir de la santé et du bien-être. - Eviter les mutilations inutiles, supprimer les douleurs atroces associées au cancer, augmenter votre longévité, et comme Madame de A. , guérir sans récidive votre cancer du sein en quelques semaines, si votre vitalité le permet, et si les traitements médicaux n'ont pas empoisonné irréversiblement votre organisme...

04/2022

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XVIIe siècle

Charles IV de Lorraine. 1604-1675. L'esprit cavalier

Charles IV de Lorraine (1604-1675) est une personnalité hors-norme dans le XVIIe siècle européen, entre Bourbons et Habsbourg. Usurpant les droits de sa femme Nicole pour régner seul sur Les duchés lorrains, cherchant à y renforcer l'Etat et l'autorité souveraine, il doit composer avec les pressions d'une monarchie française soucieuse de maîtriser un espace essentiel face à ses ennemis. Homme au caractère impétueux, il apparait souvent comme un piètre gouvernant. Cavalier dans l'âme, bon général, it semble mener son existence et son Etat comme sur les champs de bataille qu'il affectionne. Exilé à la suite de l'occupation française de ses terres, il devient une sorte de condottiere au service des Habsbourg dans cette guerre de Trente Ans qui ravage en partie l'espace lorrain. Il combat les Suédois, prend part à la Fronde des princes, participe aux campagnes espagnoles dans le conflit qui se poursuit avec la France jusqu'en 1659. Toutefois, par son attitude, Charles IV s'attire nombre d'inimitiés, au sein de sa noblesse, de sa famille et parmi ses alliés qui vont jusqu'à l'emprisonner un temps. Son règne est ainsi marqué de maints épisodes rocambolesques qui ont poussé ses contemporains et, à leur suite, des historiens, à ne voir en lui qu'un bien piètre duc. Il faut pourtant relire l'histoire de ce règne long d'un demi-siècle et rompre avec une vision téléologique de l'histoire qui pousse à dire que Charles IV a été bien inconséquent de ne pas plier face à la France : ses choix furent ceux d'un duc souverain, non ceux d'un prince à la tête d'un Etat client des Bourbons.

05/2021

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Mondes fantastiques

Il était une fois un coeur brisé. Tome 1, Edition collector

Jusqu'où seriez-vous prêts à aller pour être heureux à jamais ? D'aussi loin qu'elle se souvienne, Evangéline Fox a toujours cru au grand amour et aux fins heureuses... jusqu'à ce qu'elle apprenne que l'homme de sa vie est sur le point d'en épouser une autre. Désespérée d'empêcher le mariage et de guérir son coeur blessé, la jeune femme conclut un accord avec le charismatique, mais diabolique, Prince de Coeur. En échange de son aide, il lui demande trois baisers à donner à la personne, au moment et à l'endroit de son choix. Mais après avoir donné son premier baiser promis, elle découvre que négocier avec un immortel est un jeu dangereux - et que le Prince de Coeur veut obtenir d'elle beaucoup plus que ce qu'elle a accepté de lui offrir. Il a de grands projets pour Evangéline, des projets qui se termineront soit par le plus grand des bonheurs, soit par la plus exquise des tragédies... Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Patrick Imbert. "Un mélange éblouissant de mystère, de romance et de magie. ' Karen M. McManus, autrice à succès de la trilogie Qui ment ? "Un voyage sucré et empoisonné dans un monde vibrant d'intrigues de contes de fées, de romance et de magie interdite. ' Cassandra Clare, autrice à succès de la saga The Mortal Instruments. "Eblouissant du début à la fin. Avec la magie qui suinte de chaque page, la lecture d'Il était une fois un coeur brisé m'a donné l'impression d'être emportée dans le plus magnifique des contes de fées. Avec un mélange parfait de fantasy et d'enchantement, la nouvelle série de Stephanie Garber est à ne pas manquer. ' Adalyn Grace, autrice à succès de la série Le Trône des sept îles et de Belladonna.

04/2023

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Romans policiers

Les enquêtes de Julie Tome 1 : Le macaron meurtrier

Une nouvelle série française et inédite de cosy mystery ! Julie a tout quitté pour revenir à Beldoc, son village natal en plein coeur de la Provence. Sa pâtisserie (sans gluten, s'il vous plaît) a ouvert il y a peu : entremets, génoises et cannelés affichent leur plus beau sourire pour appâter gourmets et touristes. Hélas, des grumeaux font leur apparition quand l'un des participants à l'atelier macaron s'écroule raide mort sur le plancher du labo. Si la gendarmerie conclut rapidement à un banal infarctus, le mal est fait : la réputation de Julie est ruinée ! Or, pour une raison qui lui appartient, la jeune femme est convaincue que Maurice Sauve a été empoisonné bien avant de mettre les pieds dans sa boutique. Et, puisqu'elle n'a rien à perdre, Julie décide de mener l'enquête. Pour l'aider, une équipe championne de l'amateurisme : une grand-mère excentrique, une soeur grincheuse, un sous-chef geek et un chien plus proche de Rantanplan que de Rintintin. Le meurtre - si c'en est bien un - a été exécuté avec la plus stricte précision. La pâtissière saura-t-elle résoudre ce crime parfait ? A propos de l'autrice ANA T. DREW est l'esprit tordu qui se cache derrière la récente vague de meurtres survenus dans la petite ville de Beldoc. Lorsqu'elle n'est pas en train d'écrire, vous la trouverez peut-être en train de concocter des cookies - c'est d'ailleurs durant un atelier de pâtisserie qu'est né le personnage des Enquêtes de Julie. Elle vit à Paris, mais son coeur est en Provence. " C'est drôle, frais et ça reprend tous les codes du genre. L'héroïne a en plus une particularité qui donne envie de lire la suite... " Virgie_Monica, sur Babelio

05/2022

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Correspondance

Herbier de prison. (1915-1918)

Quoi de plus iconoclaste qu'un herbier composé entre quatre murs, sans l'étendue de la nature ? Comme une contradiction dans les termes. L'herbier de prison de Rosa Luxemburg est une archive sans équivalent. Troublante et attachante, sa fragilité et son histoire en font un témoignage de résistance et d'évasion, une fabrique de formes et de joie, un document sur le sentiment politique de la nature, fondement de toute écologie. Composé de sept cahiers datés d'avril 1915 à octobre 1918, l'herbier a pu être réalisé par la révolutionnaire emprisonnée grâce à l'amitié sans faille de quelques femmes, ses amies intimes dont la féministe Clara Zetkin. Au-delà des quelques fleurs et mauvaises herbes de la cour de la prison que Rosa glane lorsqu'elle sort sous surveillance, ce sont ses proches qui lui envoyèrent par lettres des spécimens séchés ou des bouquets fleurs fraîches qu'elle-même pressait. Aux planches de l'herbier répondent ainsi tout une correspondance où il est question de botanique, de nature, de romantisme allemand, d'amour de toutes créatures, et cela, "en dépit de l'humanité" . Rosa Luxemburg ne cesse d'encourager ses proches à garder leur joie de vivre et leur gaieté alors que les nuages qu'elle entraperçoit par une fenêtre à barreaux se chargent des couleurs de la guerre et de l'acier. L'Herbier et le rossignol est constitué de 133 planches botaniques accompagnées de la traduction des légendes manuscrites de celles-ci. Cet ouvrage recueille également une soixantaine de lettres, dans lesquelles la révolutionnaire évoque sa passion pour les plantes, ainsi que pour les animaux. Des documents inédits en français complétent le volume, notamment un journal où Rosa Luxemburg consigne les faits et gestes de sa vie d'incarcérée.

11/2023

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Paranormal, Bit-lit, Science-f

Il était une fois un coeur brisé. Tome 1

Jusqu'où seriez-vous prêts à aller pour être heureux à jamais ? D'aussi loin qu'elle se souvienne, Evangéline Fox a toujours cru au grand amour et aux fins heureuses... jusqu'à ce qu'elle apprenne que l'homme de sa vie est sur le point d'en épouser une autre. Désespérée d'empêcher le mariage et de guérir son coeur blessé, la jeune femme conclut un accord avec le charismatique, mais diabolique, Prince de Coeur. En échange de son aide, il lui demande trois baisers à donner à la personne, au moment et à l'endroit de son choix. Mais après avoir donné son premier baiser promis, elle découvre que négocier avec un immortel est un jeu dangereux - et que le Prince de Coeur veut obtenir d'elle beaucoup plus que ce qu'elle a accepté de lui offrir. Il a de grands projets pour Evangéline, des projets qui se termineront soit par le plus grand des bonheurs, soit par la plus exquise des tragédies... Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Patrick Imbert. "Un mélange éblouissant de mystère, de romance et de magie. ' Karen M. McManus, autrice à succès de la trilogie Qui ment ? "Un voyage sucré et empoisonné dans un monde vibrant d'intrigues de contes de fées, de romance et de magie interdite. ' Cassandra Clare, autrice à succès de la saga The Mortal Instruments. "Eblouissant du début à la fin. Avec la magie qui suinte de chaque page, la lecture d'Il était une fois un coeur brisé m'a donné l'impression d'être emportée dans le plus magnifique des contes de fées. Avec un mélange parfait de fantasy et d'enchantement, la nouvelle série de Stephanie Garber est à ne pas manquer. ' Adalyn Grace, autrice à succès de la série Le Trône des sept îles et de Belladonna.

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Fantasy

Raven Blade Tome 2 : Le chant noir

La Horde d'Acier a déferlé sur le Royaume Vénérable en un raz-de-marée de flamme et de sang. Et voilà qu'à présent, l'homme qui la dirige - Kehlbrand, le seigneur de guerre qui s'estime l'égal un dieu - convoite les autres Royaumes Négociants. Personne n'est capable d'endiguer sa conquête. Personne, hormis peut-être Vaelin Al Sorna. Du moins s'il n'était pas en fuite et sa propre armée en déroute... Pire encore, la voix du sang dont il est à nouveau investi se révèle être un cadeau empoisonné, dont les harmonies noires tentent de l'entraîner sur une voie bien plus sombre qu'il n'aurait pu l'imaginer... "Une créativité débridée, des dialogues percutants et des scènes d'action captivantes, le tout doublé d'une subtile mais passionnante réflexion politique. " Publisher's Weekly " Au risque de se répéter, Anthony Ryan est l'héritier de David Gemmell et le meilleur écrivain britannique moderne de Fantasy. Avec cette duologie, il le prouve une fois encore. " Fantasy Book Critic " Au croisement de Robin Hobb et Joe Abercrombie, une Fantasy investie d'un véritable souffle épique. Indispensable. " Fantasy Book Review " Un contrepoint narratif parfait à la mélodie si brillamment mise en scène dans Blood Song. Le récit de Vaelin se poursuit de manière évocatrice dans cette nouvelle série, peuplée de souvenirs doux-amers rendus plus poignants que jamais par une prose experte. " Novel's Notion " Si ce roman se définit par son rythme effréné, ses personnages plus vrais que nature et son intrigue parfaitement maîtrisée, c'est avant tout le talent de Ryan pour la création d'univers qui rend sa lecture si immersive... Les amateurs de Fantasy trouveront leur bonheur avec ce récit d'aventure de haute volée, servi par une plume acérée. " Kirkus Reviews

06/2021

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Beaux arts

Miodrag Mica Popovic (1923-1996). Peindre à travers les mailles du rideau de fer

"Ce livre que Milica Zivadinovic consacre à l'oeuvre de Popovic est d'autant plus important qu'il révèle avec une singulière pertinence que cette "conscience européenne " n'a pas cessé, en dépit d'un rideau de fer qui l'a coupée en deux pendant près de cinquante ans, d'être une réalité pour des artistes comme Mica Popovic, pour lequel Paris aura été une étape décisive. Si l'on n'y prend garde, si l'on n'accorde pas toute l'attention qu'elle mérite à une oeuvre comme la sienne, l'histoire de l'art du XXe siècle continuera d'être hémiplégique, à tout le moins boiteuse et partielle... L'histoire de l'art, de la peinture, doit savoir se tenir à distance des injonctions de cette Histoire qui trace sur les cartes des frontières qu'elle efface bientôt... Au bout du compte - et je veux espérer que ceci n'est pas une illusion -, les pages de ce livre renouent à leur manière avec celles qu'écrivit Stefan Zweig en 1941, dans un temps où l'Europe était écrasée, meurtrie et avilie par la domination nazie, pages où il évoque les années d'avant la Première Guerre mondiale où "on apprenait soudain une nouvelle façon de voir (il vient de citer les impressionnistes et les pointillistes de Paris, Munch le Norvégien, Rops le Belge et leurs prédécesseurs méprisés, Grünewald, le Greco et Goya) et en même temps, en musique, grâce à Moussorgski, à Debussy, Strauss et Schoenberg, des rythmes et des timbres nouveaux ; le réalisme faisait irruption dans la littérature avec Zola, Strindberg et Hauptmann, le démonisme slave avec Dostoïevski, une sublimation et un raffinement du verbe poétique jusqu'alors inconnus avec Verlaine, Rimbaud, Mallarmé. Nietzsche révolutionnait la philosophie... " Ce sont toutes ces pages qui sont un hymne à la culture européenne qu'il faudrait citer. Notre mémoire, notre conscience de ce qu'a été et de ce que doit être la culture européenne, doit être au diapason de ce que Zweig a pu décrire, un temps d'échanges et de défis fertiles. C'est en dépit d'une histoire implacable de conflits politiques, guerriers et idéologiques, que s'est construite l'oeuvre de Mica Popovic. L'ceuvre d'un Serbe, d'un Yougoslave qui aura avant tout été un peintre européen". Pascal Bonafoux, extrait de la préface

06/2014

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Critique littéraire

Histoire du Parnasse

Aucune histoire du Parnasse n'avait été tentée depuis 1929. Cette singulière école poétique, illustrée par Leconte de Lisle, José-Maria de Heredia, Théodore de Banville, François Coppée, Sully Prudhomme et d'autres encore, n'était pas sortie du purgatoire de la critique. Pourtant, situé au confluent des grands mouvements du XIXe siècle, le Parnasse a joué un rôle essentiel dans l'évolution littéraire. Il a renouvelé le romantisme, préparé le symbolisme, résisté au réalisme. D'une radicalité audacieuse, son esthétique, fondée sur la théorie de l'art pour l'art, a ouvert la voie à la modernité : Mallarmé, Verlaine, Villiers de l'Isle-Adam ont eu des affinités avec les Parnassiens. Il serait injuste de nier la valeur d'une doctrine à laquelle on doit Émaux et camées et les Poèmes barbares, Les Exilés et Les Trophées. Il est donc temps d'en finir avec les préjugés qui occultent la portée de l'école parnassienne. L'exploration méthodique des fonds d'archives, le dépouillement systématique des petites revues, la mise à contribution de la correspondance des Parnassiens, l'établissement d'éditions critiques de leurs oeuvres ont permis de porter un regard neuf sur le mouvement. À la fin du Second Empire, le Parnasse représentait l'avant-garde poétique. Grâce à ses recueils individuels et collectifs, ses cénacles, ses revues, ses réseaux d'influence, il était devenu un modèle pour de nombreux poètes. Mais la guerre, l'émergence d'une nouvelle génération de poètes et l'affaire du Parnasse contemporain de 1876 effritèrent l'unité du mouvement. Le déclin de l'école intervint au moment même où ses principaux membres allaient enfin connaître la consécration. À l'Académie française comme dans les salons, les revues et l'enseignement, les Parnassiens exercèrent une influence de plus en plus importante. L'apparition du symbolisme réactiva leur esprit de corps : le conflit de générations qui s'ensuivit eut le tort de masquer les liens profonds entre les jeunes poètes et leurs aînés. Le rayonnement du Parnasse a été considérable. Des poètes comme Paul Valéry ou Francis Jammes, des compositeurs comme Debussy ou Fauré, des écrivains étrangers comme Wilde ou D'Annunzio en sont les témoins. Le Parnasse a toujours suscité l'intérêt comme représentant d'un cas-limite de poésie. C'est ce mouvement méconnu et cependant central dans l'histoire de la littérature du XIXe siècle que cet ouvrage invite à redécouvrir.

09/2005

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Théâtre - Pièces

Fracasse

Il n'y a qu'au théâtre qu'on pleure sans raison autre que celle de pleurer au théâtre, et "mieux" même que "dans la réalité" . Les pleurs de l'actrice sont, disons-le pour aller vite, les pleurs d'un spectre en elle (en nous), et non ceux d'une femme qui en imiterait une autre. J'ai laissé le plaisir, et l'effort, chaque fois récompensé par de nouvelles surprises, de seulement lire et relire Le Capitaine Fracasse pour un texte, plus aventureux, plus solitaire, plus acide aussi sans doute, d'écrire moi-même en ses trames et ses marges ! ... Et j'ai voulu, infidèle, que le spectre qui lentement se profilait dans l'encre et la brume, et qui, visible enfin, se présentait presque tout entier cousu, comme au théâtre, d'étranges dialogues, gardât mémoire, et célébrât, comme par une manière de politesse, quelque chose de ce qu'il devait à ce qui donc l'avait permis : quelque chose, précisément, de l'histoire du théâtre, d'une certaine histoire du théâtre. Celle, par leur art, qu'ont "écrite sur le sable" , comme disait le metteur en scène Antoine Vitez, les plus grands acteurs français depuis le XVIIe siècle. Et c'est ainsi que la troupe de comédiens du roman a tourné, ici, à l'Association de spectres... J'ai voulu aussi - surtout - qu'on entendît, avec la fiction - sous elle, derrière elle, et peut-être en elle - quelque chose qu'on pourrait dire une philosophie du théâtre. Qui n'est, je le crains, que la mienne, et bien loin, sans doute, d'être aujourd'hui majoritaire... Pire : deux fois infidèle, j'ai écrit en me laissant séduire, dès qu'elles se mettaient à chanter à mes oreilles, c'est-à-dire souvent, par d'aussi brèves qu'irrésistibles réminiscences d'autres chefs-d'oeuvre : depuis les fictions de Shakespeare l'incontournable - qui m'a ici tenu la main pour deux scènes au moins - à celles d'Hélène Cixous - que je lis et relis depuis si longtemps déjà -, en passant par, que sais-je, les textes de Racine, Artaud, Montaigne, Baudelaire, Claudel, Proust, Aragon, Verlaine, Rimbaud ou Borges... De tous ces textes, les traces, certes, ne sont plus ici, elles aussi, que spectrales, et presque toujours maquillées ou gauchies, mais un lecteur ludique, amoureux - et obstiné - parviendrait sans doute, à de certaines lumières, à en faire chatoyer les formes et les reflets... D. M.

10/2022

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Histoire de France

Antonelle l'intègre et le mauvais gouvernement

La Révolution française fait toujours peur ; aussi les beaux esprits y cherchent-ils à sauver les meubles. Pierre-Antoine Antonelle, noble révolutionnaire, plaît ; il a de l'esprit, de l'élégance, des vues profondes et de l'audace. Il est une figure fort utile pour déprécier Babeuf, le bavard du peuple, le myope passionnel que la précipitation messianique a jeté dans l'échec. Le goût du secret et autres considérations littéraires sont sans doute bien utiles pour meubler les conversations ; en revanche, ce genre de propos dénués de toute rigueur est juste bon à attirer l'attention du lecteur occupé ailleurs. Antonelle, député à la Législative, chargé d'informer l'armée des événements du 10 août 92, fut arrêté par La Fayette comme otage de l'inviolabilité du monarque. Il fut encore emprisonné sur ordre du Comité de salut public pour l'écrit où il publiait son droit à motiver ses sentences au Tribunal révolutionnaire. Merlin de Thionville s'efforça de le faire inscrire sur la liste de proscription du 18 fructidor an 5 ; il fut astreint, comme anarchiste incorrigible, à demeurer en Charente-Inférieure. Il fut encore l'un des élus radiés du 22 floréal an 6. On va voir, en lisant ses écrits contre le mauvais gouvernement, ce qu'il nomme la conspiration des tyrans et en faveur de la démocratie vraie et non représentative, qu'Antonelle fut un analyste remarquable, un homme juste et lucide, un ami sincère et audacieux, méchant et ironique à l'encontre des petits-maîtres de son temps, et c'est bien à tort que nos beaux esprits se réclament de lui. Il ne s'agit pas de croire tel ou tel ; pas non plus d'avoir son opinion, sans avoir formé son jugement par des connaissances exactes. L'ennui infini, à défaut, s'empare des esprits et son contrepoison, le rire imbécile. La République des savants se charge de bien penser, et le pur lecteur, passif absolu, toujours occupé à survoler ce qui vient de paraître, incapable d'en rien retenir, se rit de ce qui le dépasse, avide de nouveauté sous le nom de progrès.

12/2018

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Littérature française

Effets papillon en noir et blanc

Issa, jeune Nigérien dont je narre une partie de l'histoire grâce à son aide et à son vécu, arrive en Belgique comme réfugié politique en 2008. Mineur à cette époque, il sera scolarisé et logé dans un "Centre Ouvert" . Après un an, sa régularisation est refusée et il reçoit un ordre de quitter le territoire. Il refuse d'obtempérer, sa vie "d'illégal" commence dès cet instant. Un funeste lundi de juin 2014, Issa se fait arrêter dans un train lors d'un banal contrôle d'identité et, le soir, il se retrouve emprisonné au "Centre Fermé" . C'est à ce moment, risquant d'être expulsé à tout instant vers l'Afrique, quand la vie lui paraît sans issue, qu'un premier effet papillon fait entrer un duo étrange dans sa vie : Katty, cinquante-deux ans, célibataire, et son père, Théo. Katty est maquilleuse de mannequins d'étalage, et Théo, vieil original pensionné, est fanatique de pétanque. Alors qu'elle se trouve dans une grave dépression due à la mort de son chien Lila, Katty découvre petit à petit le monde des "sans-papiers" et son être est foudroyé par l'absurdité du système et par la détresse de ces gens. En ayant pris l'initiative de s'occuper d'Issa, elle perd tout doucement pied dans le monde réel, passant alors en revue sa vie antérieure. Le fait qu'elle n'ait jamais eu d'enfants la plonge dans un amour maternel profond pour son jeune protégé nigérien. Théo, père très protecteur envers sa fille, ne comprend pas ce soudain attachement pour Issa, et il n'est pas le seul. Katty souffre de ce regard malsain du monde extérieur par rapport à sa relation avec le gentil Issa. Elle ne peut compter que sur la compréhension de rares amis se donnant la peine d'observer cette relation avec un esprit ouvert. Une révolte sans précédent monte en elle, et cette arrivée d'Issa dans sa vie va anéantir toutes ses idées préconçues sur notre société et le monde. Les dialogues d'Issa, qui décrivent ses sentiments, écrits en italique, sont d'une importance primordiale dans ce roman. Son histoire est vraie, tristement et invraisemblablement vraie. Le reste est fiction.

02/2018

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Littérature française

Les injusticiers. roman

Ce roman vrai gravite autour de deux personnages principaux : Andreï Vychinski d'une part, procureur général des procès de Moscou organisés par Staline et John Parnell Thomas d'autre part, procureur de la Liste Noire à Hollywood à l'époque de la " chasse aux sorcières " engagée par la Commission des activités anti-américaines créée et dirigée par J. Parnell Thomas avec l'appui du sénateur Mac Carthy et du chef du FBI Edgar Hoover. Au nom d'une justice dévoyée, tous deux ont trahi les devoirs de leur charge, traqué des innocents et déchainé la haine. Mensonges, menaces, fausses accusations, dénonciations en rafale : la férocité, la lâcheté et le cynisme sont communs à la Russie stalinienne de longue date et l'Amérique à l'aube de la guerre froide, les grandes figures de la littérature soviétique appelant à la mise à mort des traitres supposés comme les acteurs, scénaristes et réalisateurs américains dénoncent leurs amis pour sauver leur peau ou leur gagne-pain. Notables soviétiques, mafieux américains, scénaristes et acteurs hollywoodiens, espions et truands sont les " héros " de cette épopée de l'abjection que le scénariste Dalton Trumbo a appelée l' " ère du crapaud " . L'infâmie du grand nombre ne fait apparaitre que plus héroïque la résistance de quelques-uns (réunis au " Comittee for the First Amendment " qui comprend notamment Brecht, John Huston, Billy Wilder, Gene Kelly, Rita Hayworth, Humphrey Bogart, Lauren Bacall, Bette Davis, Henry Fonda...) Le destin des deux anciens procureurs converge lorsque Vychinski, nommé représentant permanent de l'Union soviétique au Conseil de sécurité de l'ONU après la mort de Staline et menacé par la haine vigilante de Malenkov, prépare sa défection à l'Ouest en écrivant ses Mémoires qu'il s'apprête à remettre à... J. Thomas Parnell, devenu éditeur après s'être retrouvé emprisonné en compagnie de deux scénaristes qu'il avait fait condamner... Mais ils ne se rencontreront jamais, Vychinski mourant brutalement à New York en 1954 avant de mettre son projet à exécution. Fondé sur des archives retrouvées et des rencontres personnelles, ce roman raconte une tragédie humaine hantée par la question : qu'est-ce que la justice ? Et que devient la Loi quand elle est aux mains des injusticiers ?

10/2023

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Sciences politiques

Ecrits politiques

Moins volumineux que ses écrits historiques sur Vauvert, les écrits politiques d'Émile Guigou (1910-2000) n'en sont pas pour autant négligeables. Ayant grandi dans un milieu familial et social typique du radicalisme languedocien, Emile Guigou a d'abord forgé sa conscience politique au contact des mouvements protestants pacifistes et mondialistes de l'entre-deux-guerres. Etudiant en médecine à Montpellier, il lit les grands auteurs socialistes. Il rejoint la section socialiste de Vauvert en 1936 et devient secrétaire du Comité local du Front populaire. En 1940, nommé Directeur de la santé du département de la Creuse, il est révoqué l'année suivante pour " opinions subversives, incompatibles avec un emploi de haut fonctionnaire de l'Etat français ". Chef de la zone de Nîmes-sud du réseau de résistance Combat, il est arrêté par la Milice et emprisonné à Nîmes. Libéré grâce au débarquement des alliés en Provence, Emile Guigou préside le Comité local de Libération de Vauvert et y exerce les fonctions de maire, puis, en 1945, de maire élu, ensuite de premier adjoint pendant 32 ans. Dès la Libération, dans une série de conférences, analysant la situation mondiale, il critique autant le système soviétique stalinisé que la puissance libérale américaine. Il prône un fédéralisme européen de type socialiste et coopératif. Fortement engagé dans la lutte anticolonialiste, il démissionne de la SFIO en 1956. Adhérant au PSA, il contribue à la fondation du PSU dans le Gard. En 1958, il préside le Comité départemental pour le Non au référendum. Il cherche le sens des vastes et rapides mutations du milieu rural et paysan ; il s'interroge sur le devenir de l'industrialisation et de l'urbanisation de sa commune. Ses " Réflexions d'un autochtone " sont écoutées des économistes montpelliérains. Si le mouvement de Mai 68, qu'il a suivi avec intérêt, n'a pas notablement influencé ses orientations politiques, il a accompagné chez lui l'abandon de ses croyances religieuses. Prononcé à l'occasion de la célébration du 50' anniversaire de la Libération de Vauvert, son " Message des hommes de 1944 à ceux de 1994 " renouvelle son opposition au monde du capitalisme et réaffirme ses convictions solidaristes et humanistes.

12/2010

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Histoire de France

Joseph Fiévée. Conseiller secret de Napoléon

De la Chronique de Paris, la feuille inspirée par Mirabeau qu'il imprimait dès 1789, au National, auquel il donnait des articles sous la Monarchie de Juillet, Fiévée fut l'un des représentants les plus typiques de ce pouvoir apparu avec la Révolution, la presse Redoutable pouvoir : il lui nuisit autant qu'il le servit. Royaliste modéré, il est brièvement incarcéré sous la Terreur ; deux ans plus tard, il doit quitter Paris pour échapper à une proscription du Directoire contre la droite. C'est à cette occasion qu'il écrit l'un des grands succès littéraires du temps, La Dot de Suzette, " tableau de moeurs " réhabilitant les valeurs de la société d'Ancien Régime face à l'arrivisme de la nouvelle bourgeoisie. Très vite rallié à Bonaparte (car il aime les pouvoirs forts), il n'en garde pas moins des liens avec la contre-révolution : il est de nouveau arrêté en 1800. Mais Napoléon, qui apprécie son indépendance d'esprit, l'appointe pour qu'il lui envoie régulièrement, en marge de tous les réseaux policiers, des notes sur l'état de l'opinion. Préfet de la Nièvre de 1813 à 1815, il devient sous Louis XVIII l'un des chefs de file intellectuels des Ultras. Emprisonné une troisième fois en 1818 pour avoir défendu la liberté de la presse, il glisse de plus en plus vers le libéralisme sous Charles X et se rallie à la Monarchie de Juillet. Avant de mourir (1839), il contribue à la naissance de la légende napoléonienne. Ami de Chateaubriand et de Mérimée, détesté par Stendhal, évoqué par Sainte-Beuve, écrivain classique au plus fort de la vague romantique, homosexuel affiché en plein ordre moral napoléonien, anticlérical impénitent quand le " parti-prêtre " était au pouvoir, ce non-conformiste avait des " principes et des moeurs très monarchiques " avec " le caractère assez républicain ". Il tenait à " l'indépendance " et à " l'influence qu'on acquiert par la persuasion ". Indépendance, influence : tout le personnage est là. Jean Tulard est le meilleur spécialiste de l'histoire de l'Empire. Il vient de publier une synthèse sur Les Révolutions, dans L'Histoire de France dirigée par Jean Favier.

12/1985

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Histoire de France

La fortune de la Grande Mademoiselle. Anne Marie Louise d'Orléans, duchesse de Montpensier (1627-1693) Un enjeu politique au XVIIe siècle

Une grande fortune attire l'attention du pouvoir : c'est une constante qui se manifeste notamment en 1400, lorsque les négociations entre les ducs de Berry et de Bourbon, lors du mariage de leurs enfants, apportent au roi les moyens qui permettront le retour à la monarchie au début du XVIe siècle des possessions de la Maison de Bourbon. Quelques décennies plus tard, la patiente reconstitution par la branche de Montpensier d'une partie de cette fortune, augmentée par de judicieux mariages, attire l'attention du roi Henri IV, qui s'empresse d'organiser à l'avance le mariage de son fils puîné avec l'héritière de Montpensier. Cela aboutit dix-huit années plus tard au mariage de Gaston d'Orleans avec Marie de Montpensier, qui donne naissance à Anne Marie Louise d'Orléans. Très jeune héritière, Mademoiselle est fière de son lignage et de sa proximité de la famille royale. Elle n'en va pas moins mettre à rude épreuve les conceptions de la Cour à propos du rôle d'une princesse du sang. Cela lui vaudra deux exils, et son insistance à faire libérer Lauzun emprisonné lui coûtera ses deux plus beaux domaines, dont elle conserve toutefois la jouissance jusqu'à sa mort. Les sources documentaires permettent de cerner les éléments qui composent sa fortune, les enjeux et les péripéties rencontrées dans les multiples facettes de sa gestion, ainsi que les acteurs de celle-ci. Elles permettent aussi d'observer le marché de la dette auquel Mademoiselle a recours à partir des années 1660, d'analyser l'origine sociale de ses préteurs, et d'éclairer l'évolution de ce micromarché, lequel, au-delà de la conjoncture générale, est influencé par la personnalité de l'emprunteuse. Ces analyses éclairent de manière incontestable, sinon immédiatement visible, la règle stratégique qui a prévalu dans la gestion des biens de Mademoiselle : c'est l'intérêt du roi. Ce denier s'est manifesté à chaque fois qu'il l'a pensé utile, et s'est assuré en fin de compte de la transmission des biens à des membres de sa famille proche.

03/2019

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Histoire internationale

Tito de Alencar (1945-1974). Un dominicain brésilien martyr de la dictature

Raconter l'histoire de Tito, c'est revenir sur la dictature militaire mise en place au Brésil en 1964. Installée sous le nom de "révolution rédemptrice", la dictature supprima le Parlement, gouverna par des actes institutionnels et mit en prison les opposants politiques. A cette opposition, va alors s'associer la partie de l'Eglise catholique qui avait choisi le christianisme de la libération. Des laïcs, des prêtres et des religieux, notamment des dominicains, en font partie. Ce livre suit les traces de l'un d'entre eux, Tito de Alencar. En 1968, le dominicain Tito a 23 ans quand il s'engage, avec plusieurs de ses frères, dans des actions de soutien à la résistance et notamment à l'Action de libération nationale (ALN), dirigée par Carlos Marighella. Arrêté et emprisonné la nuit du 4 novembre 1969, Tito sera immédiatement interrogé sous la torture par l'équipe du commissaire Sérgio Fleury, puis transféré en d'autres centres où les actes de tortures reprendront. Echangé avec soixante-neuf autres prisonniers politiques contre l'ambassadeur suisse, capturé par un commando de résistants, il sera libéré mais banni du pays en janvier 1971. Réfugié en France, il se suicida quelques années plus tard. La torture avait réussi à le détruire de l'intérieur, transformant sa vie en un enfer de délires et d'hallucinations. Lors de l'édition brésilienne de cet ouvrage en 2014, des personnalités en ont souligné la portée. "Le livre a changé la vision que j'avais de l'engagement des dominicains à l'époque" (Bernardo Kucinski, écrivain). "Il n'y a pas dans cette oeuvre matière à spéculations doctrinaires. Tout est direct et vivant, comme se doit d'être le témoignage d'amis et compagnons qui ont partagé dans le danger les mêmes valeurs" (Alfredo Bosi, écrivain, professeur de littérature brésilienne et académicien). "Quel bel exemple de compréhension et de respect de sa tragique aventure chrétienne de liberté ! " (Magno Vilela, historien et ex-dominicain). Publié aujourd'hui en français, ce livre vaut en lui-même pour l'honneur de Tito. Il vaut aussi pour notre époque, où la liberté et la justice restent toujours à préserver, ou à conquérir et reconquérir.

10/2020

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Poésie

Fleurs d'âme. Poèmes (1897 à 1906)

Chaillé-sous-les-Omeaux et Paris, du bocage yonnais à l'Exposition Universelle (1899), quel rapport ? Un homme, Edmond Bocquier, né dans le village au bord de l'Yon qu'il prend pour sujet d'une Monographie et qu'il présente lors de la fameuse manifestation. En effet, à la charnière des XIXe et XXe siècles, l'instituteur Edmond Bocquier manifeste une curiosité et une compétence scientifiques remarquables dans les domaines de ce que l'on appelle les Sciences de la Vie et de la Terre : biologie, géologie, botanique, archéologie, malacologie, etc. , auxquelles on pourrait ajouter l'écologie dont il paraît être un évident précurseur. Son terrain d'études privilégié, ce sont les vallées de l'Yon, du Marillet et du Graon (depuis, engloutie sous les eaux d'un barrage) si bien que, chemin faisant, le jeune savant rencontre la poésie. Poète, il compose les textes de Fleurs d'âme que Jean Vimpère a rassemblés et préface avec une méthodique érudition, une pertinente intelligence et une sensibilité complice. Bien plus que des "poèmes de jeunesse" - auxquels on ne prêterait qu'une condescendante indulgence - ce sont les poèmes d'un jeune poète : par exemple, Les Hiboux condense les influences novatrices de l'époque (Baudelaire, de Nerval, Verlaine et les autres ! ) dans une écriture qui cherche sa propre singularité. Certes, Edmond Bocquier ne révolutionne pas le monde des Lettres mais ses poèmes s'inscrivent sans complexe dans le mouvement qui ouvre à la modernité du XXe siècle. Il se fait également éditeur d'une revue, La Terre vendéenne, pour publier les auteurs qu'il admire : P. Loti, F. Mistral, A. Le Braz, L. Frapié, M. Rollinat, etc. et l'alors tout jeune Pierre Menanteau. Bien sûr - et on le sait trop ! - nul n'est prophète en son pays. Si les travaux scientifiques et les livres d'Edmond Bocquier sont répertoriés dans de prestigieux Instituts et enrichissent les meilleures bibliothèques, bien peu de vendéens en ont connaissance aujourd'hui, en particulier dans sa commune natale, à l'exception notable de l'érudit local André Boutin. Et il a fallu l'obstination quasi "filiale" de Jean Vimpère pour que ce livre prenne vie. Or dans un livre, l'auteur reste vivant. Comme dans la mémoire de l'ami qui trouve les mots pour l'évoquer : le jadis jeune compagnon de poésie d'Edmond Bocquier devenu nonagénaire, Pierre Menanteau, est nombre de fois venu m'en parler dans mon atelier d'éditeur de poésie - la boucle est bouclée ! - à Chaillé-sous-les-Ormeaux. Louis Dubost

03/2021

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Ecrits sur l'art

L'art et le nombre

Les nombres sont " l'étoffe " du monde dans la pensée pythagoricienne, ils sont les principes qui gouvernent toutes choses. L'oeuvre d'art n'échappe pas à un tel constat. Qu'elle soit figurative ou abstraite, elle s'appuie forcément, inconsciemment ou non, sur un rythme et des proportions, par conséquent sur le nombre, et c'est encore plus manifeste lorsqu'un nombre est central dans son sujet, historique ou fictif. Robert Bared nous invite à envisager la façon dont les oeuvres artistiques sont régies par le nombre des éléments qu'elles renferment - objets, personnages, motifs structurels. Plus largement, il explore la présence esthétique et symbolique des nombres dans tous les arts de l'humanité. Comment a-t-on représenté le zéro en art ? Pourquoi l'Arc de triomphe de l'Etoile, à Paris, a-t-il une seule arche ? Comment s'organise le champ pictural de la gémellité, du dédoublement dans le miroir ? A quoi correspond la figuration de la vie humaine en trois âges, et parfois en quatre ? Quels courants artistiques favorisèrent le format carré en peinture ? De quel symbolisme relève la pagode bouddhique à cinq étages ? De quand date l'analogie entre le territoire de la France et l'hexagone ? Quels sont les chiffres sacrés du christianisme ? Pourquoi le 9 est-il l'emblème de la Béatrice de Dante ? En réalité, les oeuvres, littéraires, plastiques, musicales qui accueillent les nombres, nous parlent de notre rapport secret à eux. On peut se trouver à l'aise dans la symétrie et l'équilibre de l'art classique, ou bien " préférer l'impair " , comme Verlaine. Un nombre peut devenir le prisme à travers lequel nous regardons le monde et percevons nos relations aux autres ou à nous-mêmes. Nous ne vivons pas de la même façon notre rapport au 1, à la bienfaisante ou labyrinthique solitude ; au 2, entre narcissisme et altérité amoureuse ; au 3, qui accueille des registres très divers, largement représentés dans la fiction, depuis la cocasserie du trio de boulevard jusqu'aux drames de l'amour triangulaire. Centré sur une approche artistique des nombres, ce livre croise pour la première fois le symbolique et l'esthétique. Il explore les neuf premiers nombres à travers autant de chapitres illustrés par les neuf arts répertoriés, des arts plastiques à la bande dessinée, même si la peinture et l'architecture se taillent une place prépondérante. D'essence encyclopédique et fort d'une objectivité pédagogique, l'essai de Robert Bared se lit aussi comme une invitation sensible à une autre intimité du monde.

05/2021

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Critique littéraire

Leconte de Lisle. Ou la passion du beau

Jusqu'à sa mort Leconte de Lisle, a fait preuve d'une telle discrétion sur sa vie privée et il a été si peu à l'honneur, qu'on pouvait avoir l'impression qu'il avait "à peine vécu", qu'il tendait vers le pur esprit. Très tôt, sa vocation de poète pour lui ne fait aucun doute. Cet. écrivain iconolâtre et autodidacte, boudé du grand public jusque vers 1870, vit dans la pauvreté et dans une relative solitude. Il fonde une revue littéraire à Rennes en 1840, collabore à celles de l'école fouriériste, reçoit l'enseignement de son ami Louis Ménard et fréquente le salon de. Louise Colet, avec Flaubert en 1853. Mais surtout, à partir de 1864, il prend la tête d'un cénacle ou d'une école qui sera dite "parnassienne", et qui, malgré quelques vicissitudes, se maintiendra jusqu'à la fin du siècle. Tous les écrivains et poètes importants d'alors lisent et relisent Leconte de Lisle, se nourrissent de sa poésie, même lorsqu'ils prétendent s'en détacher, comme Verlaine ou Mallarmé, ou la contester, comme Moréas ou Richepin: Gide, Valéry, Proust, Louÿs, Péguy, etc. L'œuvre du traducteur est également considérable.... Héritier de Hegel, influencé par Renan, Leconte de Lisle s'est placé sur l'axe essentiel de son époque: celui de la fin de l'histoire et de la substitution de l'histoire des religions aux religions elles-mêmes. Sa poésie impose une problématique difficile mais réaliste du temps et de l'éternité, qui n'a rien d'une architecture figée. Si les sujets qui le passionnent sont théologiques ou mythologiques, ils contiennent toutes les préoccupations d'un siècle en pleine crise morale et religieuse, en pleine mutation politique et économique. Christophe Carrère a voulu réhabiliter cet artiste incomparable veut de l'océan Indien, moderne, quoi qu'on en dise, et qui n'a jamais été tout à fait accepté, ni par les Créoles de la Réunion ni par les Français de métropole. Paria des lettres françaises, tourmenté entre deux natures, sensible à l'extrême, séducteur, amoureux, vulnérable, souvent, parfois drôle, sympathique même, il se distingue ici nettement du Leconte de Lisle officiel tel que les chroniques nous le décrivent à longueur de colonnes, inaccessible et glacial avec "sa tête bien caractéristique", ses "grands cheveux blancs arrondis ont la vénitienne retombant tout autour de sa figure", son "second menton énorme se détachant sur son col ouvert", et ce légendaire "monocle de buffle noir sur son col droit".

03/2009

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Sciences politiques

Souvenirs de police. La France des faits divers et du crime vue par des policiers (1800-1939)

Qu'il s'agisse de vol, de crime, de moeurs ou de pouvoir, ce livre rassemble les grands textes des " policiers écrivains ". Policiers, ils ont découvert le corps, traqué l'assassin, livré une tête à trancher à la justice sévère de leur temps ; écrivains, ils ont consigné leurs enquêtes, leurs intuitions, leurs idées. A l'âge de la retraite, ils publient, racontent, revivent les moments forts d'une carrière, non sans se donner le plaisir de régler au passage quelques comptes. Certains, imitant Vidocq, ne font que donner des indications à un " teinturier ", un homme de lettres famélique qui va mettre en forme le récit ; d'autres, comme les commissaires Goron ou Macé, se révèlent de véritables écrivains, des narrateurs efficaces qui ont le sens de l'image et du raccourci saisissant, des stylistes qui savourent la joie de ressusciter en beau français les horreurs de la chronique criminelle. On trouve même quelques versificateurs dans la confrérie, comme Clovis Pierre, " le poète de la Morgue ", et surtout l'énigmatique Ernest Raynaud, auteur aux deux visages : le poète symboliste ami de Verlaine, mais aussi le commissaire de police qui parsème ses récits aigres-doux de citations littéraires et de références classiques. L'écriture, en transformant le policier en témoin, lui ouvre un champ beaucoup plus vaste que le seul angle professionnel. Débarrassé du souci de protéger la société, l'écrivain policier se donne pour horizon une ambition élargie, pour ainsi dire pédagogique et quelquefois encyclopédique : celle de faire comprendre le monde qu'il a traversé, d'expliquer la marche de la police et du crime, non sans entrer dans les mobiles mêmes et les raisons des criminels qu'il a pourchassés. Il en résulte une littérature peu moraliste en définitive, qui décrit la délinquance pour ce qu'elle est, le produit d'une société à un moment du temps. S'il juge, c'est à l'aune de sa propre sensibilité que l'écrivain policier acquitte ou condamne, décernant parfois des éloges paradoxaux à ceux des malfrats qui l'ont marqué. De l'ancien préfet de police craint et respecté – Gisquet, Andrieux, Lépine – jusqu'au petit inspecteur des Moeurs qui se sait l'objet du mépris public, ces Souvenirs de police nous transmettent la mémoire tue des générations d'avant-guerre. De la révolution industrielle à la crise des années 1930, la France a ses zones d'ombre que les autobiographies d'écrivains policiers trouent de leur fanal lumineux, signalant les complaisances et les convoitises de nos arrière-grands-pères, les passions troubles de leurs élites.

11/2016

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Sciences historiques

Joseph Rossé (1892-1951). Alsacien interdit de mémoire

Après Aux sources de l'autonomisme alsacien-mosellan 1871-1945, bien accueilli par la presse et le public, Michel Krempper s'attaque ici à la biographie d'un personnage-clé de cette histoire pour la période de l'entre-deux-guerres. Celui qui, lorsque l'Alsace porte au plus haut les revendications autonomistes, occupe la position la plus éminente : député de Colmar, Joseph Rossé, porte-voix de la Volkspartei, le principal parti alsacien (chrétien-démocrate). Né en 1892 à l'époque du Reichsland Elsa(-Lothringen dans le Sundgau Welsche, c'est cependant à Colmar qu'il exerce ses diverses fonctions et responsabilités. Enseignant, syndicaliste chrétien, puis après son injuste éviction de la fonction publique, rédacteur en chef du principal quotidien catholique alsacien, l'Elsässer Kurier, directeur des éditions Alsatia, conseiller général du Haut-Rhin et surtout député, à qui ses électeurs colmariens accorderont par trois fois leur confiance. C'est également à Colmar qu'il vivra pendant l'annexion de l'Alsace par le Troisième Reich. Joseph Rossé aidera des milliers de compatriotes persécutés par les nazis - emprisonnés politiques comme Robert Schuman le futur "père de l'Europe", menacés de déportation, condamnés à mort, otages pris par centaines - en utilisant l'aura dont il disposait aux yeux de l'occupant du fait de ses deux incarcérations sous la Troisième République comme autonomiste. A partir de sources irréfutables, le livre entraîne aussi au coeur de la résistance anti-hitlérienne allemande qui aboutira à l'attentat du 20 juillet 1944 contre le Führer. II permet de mieux mesurer l'injustice de la décision totalement politique subie par Joseph Rossé en 1947 lors de sa condamnation par un tribunal de l'épuration. Malade, il décédera prématurément à 59 ans derrière les barreaux, ayant au total passé 2450 jours de sa vie en prison. A la grande désolation des milliers d'Alsaciens venus en 1951 se bousculer aux obsèques de l'ancien député colmarien.

05/2016

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Littérature française

Les raisons de mon crime

Marianne, la narratrice, reçoit le coup de fil de sa cousine Martine, avec qui elle a eu dans son enfance une relation violente et passionnée et qu’elle a complètement perdue de vue. Aussitôt, Marianne éprouve le désir d’écrire un livre sur Martine. Devenue alcoolique, elle vit à Fontainebleau avec un mari lui aussi alcoolique, Lucien. Elle vote pour le Front national, a une fille qu’elle déteste et appelle « la Chiasse ». Martine, plus âgée que Marianne de quelques années, exerçait jadis sur sa cousine une fascination dont elle savait user. Peu à peu, au fil des visites à Fontainebleau, Marianne se sent à nouveau possédée par Martine, qui a accepté l’idée d’un livre sur sa vie mais entend en diriger la rédaction. Elle raconte à Marianne l’histoire de sa grand-mère et surtout de sa mère, Biquette, qui a enterré sept amants… Marianne, à la fois choquée, bouleversée et fascinée par la façon de penser et d’être de Martine et Lucien, se sent irrépressiblement attirée par cette femme qui se livre brutalement à elle et qui la manipule. Elle se met à boire comme eux, résiste difficilement à cette attraction vertigineuse. « Je suis déchirée, Martine me déchire, et elle est forte au point qu’elle me fait douter de qui je suis vraiment. Je n’ai ressenti cet effondrement devant aucun autre être. Ma cousine m’empoisonne, me guette et me surprend. Le même sang coule dans nos veines, le même poison, la même saloperie d’exister. » « Ecrire », explique un jour Marianne à sa fille dans une tentative de définir son travail d’écrivain, « c’est inventer ce qui existe ». Nous sommes, comme souvent chez Nathalie Kuperman, à la lisière entre la fiction et l’autobiographie. Il faut dire que les personnages ici décrits, Martine et sa mère, sont impressionnants de brutalité, presque de sauvagerie, et pourtant touchants par leur franchise, leurs blessures. Un livre fort, qui dérange et intrigue.

01/2012

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Critique littéraire

Itinéraires et contacts de cultures N° 34/2004 : Andrée Chedid : racines et liberté

Le colloque, organisé en 2002 par l'université de Paris 13 sur l'oeuvre d'Andrée Chedid, fait suite à une série de manifestations similaires qui, les années précédentes, ont été successivement consacrées à d'autres poetes contemporains comme Aragon, Apollinaire, Tzara, Senghor ou Kateb Yacine. Il s'agit à chaque fois d'étudier le parcours des auteurs choisis sous plusieurs angles, tous ayant été, hormis la production de leur oeuvre, des témoins attentifs de leur temps, souvent des acteurs sur la scène de l'Histoire. Envisagée dans cet esprit, la personnalité d'Andrée Chedid a quelque chose d'exemplaire. Son origine égypto-libanaise l'enracine dans une terre dont elle garde profondément inscrites en elle les qualités millénaires d'approfondissement, de résistance, de création. La réalité prend naturellement la forme, l'apparence du mythe dans les multiples poèmes, romans et pièces de théâtre qui constituent son oeuvre généreuse, monument majestueux construit pierre après pierre des années 1950 à nos jours. Andrée Chedid ne s'est pourtant pas emprisonnée dans son identité originelle. Cosmopolite, elle se veut libre citoyenne du monde, fine observatrice des sociétés en mutation. Les dogmes, elle les refuse. Les idéologies, elle les fuit. Les religions, elle les évite. L'homme et son mystère, voilà ce qu'elle tente de happer dans ses musiques, puis de pétrir dans une langue longtemps façonnée à la manière des patients artisans de Méditerranée travaillant la terre ou le fer. L'amour est la perspective, l'horizon, le point de fuite de la parole chedidienne, l'amour sans quoi il ne serait plus bon de vivre, l'amour sous toutes ses formes, passion ou solidarité, lien filial ou maternel. L'amour, la vie... Rien d'autre n'a été en effet promis ni donné à l'homme pour faire face à son obstiné destin de mortel. Il n'est de parole que d'amour, de poésie que de vie, de destin que de mort.

11/2004

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Littérature française

Les noces clandestines

Dans une ville du Sud-Ouest, un professeur d’histoire vit depuis toujours avec sa grand-mère qui l’a élevé, dans un petit pavillon de pierres roses. Vie étriquée, faite de routines. Mais la vieille dame connaît ses derniers jours et, dans l’attente de sa disparition, l’homme entreprend des travaux dans la maison, dont l’aménagement au sous-sol d’une chambre. La cave à vin se transforme en pièce agréable, avec cabinet de toilettes. Mais pour y accéder, c’est par une porte dissimulée derrière des étagères. Le voilà petit à petit obsédé par l’envie d’y héberger quelqu’un, une "âme pure" dont l’univers pourrait se réduire à cette pièce. Une fois "bonne-maman" disparue, sans qu’il ait manigancé quoi que ce soit, par un "enchaînement de hasards" affirme-t-il, il part à la recherche de celui qui pourrait habiter la chambre rouge, et son dévolu va se porter sur un jeune SDF. Attiré dans le pavillon sous le prétexte d’un repas, l’adolescent est drogué puis séquestré. Loin de la relation d’un fait-divers sordide, le roman nous emporte alors dans un huis-clos surprenant. Le jeune homme, Joël, se laisse emprisonner sans rébellion ni peur apparente, et c’est le kidnappeur qui est pris au piège de la beauté sauvage et du mystère de sa victime. Un envoûtement réciproque a lieu. Entre les deux hommes se noue une vie secrète, faite de rituels journaliers, toilette, lectures, repas, des Noces clandestines poussées au paroxysme du désir, mais sans passage à l’acte. Durant quelques mois, ils endossent l’un et l’autre toute l’ambiguïté des rôles de maître et prisonnier. Portées par une écriture d’un classicisme époustouflant et surprenant chez une jeune femme, ces Noces clandestines sont un petit bijou littéraire. C’est baroque et incandescent, comme du Olivier Py soft.

02/2013

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Histoire de France

U-Boote. De Saint-Nazaire à l'enfer

Trois de ces quatre sous-marins, le U-591, le U-598 et le U-662, larguèrent ensemble les amarres de Saint-Nazaire le 26 juin 1943, afin de se protéger mutuellement dans la traversée du golfe de Gascogne devenu très périlleux pour les U-boote depuis l'utilisation des radars embarqués à bord des avions alliés. Partis confiants pour des missions dans les eaux chaudes de l'Atlantique sud après avoir, pour certains, croisé plusieurs mois dans les glaces de l'Arctique ou autour du Groenland, ils eurent, quelques semaines plus tard, un destin tragique commun au large du Brésil : après avoir été repérés en surface par des avions patrouilleurs américains, ils furent mitraillés, bombardés et coulés entre le 21 et le 30 juillet 1943. Ces trois naufrages firent un total de cent quatre victimes. Quant au U-94, un type VII-C de la 7. Unterseebootsflottille basée à Saint-Nazaire, il fut coulé dans la mer des Caraïbes le 27 août 1942 par un hydravion Catalina de Cuba, en voulant s'attaquer à une corvette canadienne chargée de protéger un convoi. Au cours de sa carrière, cet U-boot, classé dans les vingt meilleurs sous-marins de la Kriegsmarine, mena avec succès dix patrouilles de guerre, au cours desquelles les deux commandants successifs coulèrent vingt-six navires alliés pour un total de 141.852 tonnes. L'histoire quotidienne de ces quatre U-boote, de la construction au naufrage, en passant par la vie quotidienne d'une cinquantaine de marins enfermés dans un tube d'acier d'une soixantaine de mètres de longueur et aussi l'histoire du sauvetage des rescapés, dont certains dérivèrent dans l'océan plusieurs jours dans un canot pneumatique accompagnés de requins épiant leurs moindres faits et gestes, a été reconstituée grâce aux interrogatoires des survivants, qui furent emprisonnés aux Etat-Unis. Ces documents ont été consultés par l'auteur aux archives américaines de Washington DC.

10/2019

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Histoire internationale

Crépuscule des Titans

AVERTISSEMENT : LES EVENEMENTS HISTORIQUES QUI VONT DEFERLER SOUS VOS YEUX SONT D'UNE VIOLENCE A FAIRE PASSER LES VIDEOS DE L'ETAT ISLAMIQUE POUR UN EPISODE DE CAMPING PARADIS. Le Moyen Age n'est pas ce que l'histoire officielle en a fait à travers les siècles. L'Education nationale devait vous mentir et salir votre héritage. Il n'était pas acceptable que le Français métrosexuel moderne fasse résonner le souvenir trop lourd et puissant de l'homme absolu qu'il a été à la bataille de Muret, de Bouvines ou de Saint-Jean-d'Acre. Il fallait que son corps ne vibre plus jamais à la vision d'une bastide, d'une cathédrale ou d'un blason. Il fallait qu'il reste cette merde qui tourne au soja gluten-free alors qu'il a bâti le château du Fort de La Latte en 1340 et repoussé le puissant Attila aux champs Catalauniques. Crépuscule des Titans vous catapulte au coeur de l'épopée du véritable Moyen Age, cette France totale qui sent l'ail et le fromage de chèvre, qui saigne du nez et qui transpire abondamment des burnes. Châteaux forts et ponts-levis, batailles et conquêtes, tortures et duels, traîtres et héros, carnages et croisades, sièges et catapultes, gros rois et petits gueux enfin restitués en haute fidélité historique. Une plongée épique, en immersion sauvage dans les hauts faits qui ont forgé la légende de nos puissants ancêtres pour l'éternité. De leur naissance à leur crépuscule, rencontrez les Titans magnifiques qui ont fabriqué notre lourd Moyen Age dans le fracas terrible du feu et de l'acier médiéval. La fièvre de l'an mil racontée comme jamais et rythmée par un impitoyable tonnerre de punchlines. Découvrez la crypte secrète dans laquelle l'histoire officielle croyait pouvoir emprisonner l'âme française. Aiguise ton courage et ton épée, attrape une torche, et suis-moi : allons ensemble libérer le héros médiéval de son tombeau !

10/2019

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Histoire de France

Un récit de "meurtre rituel" au Grand Siècle. L'affaire Raphaël Levy, Metz 1669

En septembre 1669, Raphaël Lévy se rend à Metz pour y acheter un shofar et du vin pour célébrer, le lendemain soir, le nouvel an juif. Ce même jour, à Glatigny, petit village situé sur la route qui mène de Boulay à Metz, Mangeotte Villemin s'aperçoit de la disparition de son fils, le petit Didier Le Moyne, âgé de trois ans. Un cavalier affirme avoir vu Raphaël Lévy portant un enfant sous son manteau. Tout s'éclaire : les Juifs ont enlevé un enfant chrétien pour célébrer leurs fêtes. L'accusation de meurtre rituel surgit ainsi en France, au moment même où s'achève la chasse aux sorcières. Dans une Lorraine des frontières, au statut politique incertain, traversée sans cesse par des guerres et des famines, le mythe réapparaît intact, alimenté par une Contre-Réforme militante. Au terme d'un long procès, dont les pièces sont pour la première fois ici présentées de manière exhaustive, durant lequel défile une pléiade d'habitants, on s'immerge dans une culture locale faite, en dépit de liens étroits de sociabilité, de préjugés et de fantasmes suscités par une population juive fidèle à ses rituels et à ses valeurs. Non seulement les Juifs sont supposés tuer de jeunes enfants pour s'emparer de leur sang, mais ils s'en prendraient également, le vendredi saint, au cours de cérémonies sataniques, à la sainte hostie. Raphaël est soumis aux tortures les plus effroyables avant d'être conduit au bûcher. L'Etat, qui protège fréquemment ses Juifs, intervient trop tardivement, Louis XIV parvenant seulement à faire libérer les autres Juifs emprisonnés. En ce Grand Siècle où s'affirment la raison et la science, un vent de folie s'est brutalement abattu sur Metz. Puis c'est un long silence : il faudra attendre l'affaire Dreyfus pour que l'affaire Raphaël Lévy resurgisse, avant de s'effacer à nouveau de la mémoire collective.

10/2008

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Histoire de France

Le Régent

Sauvegarder la grandeur de la France tout en faisant le bonheur des Français : le défi qu'eut à relever en 1715 Philippe d'Orléans, neveu de Louis XIV, était redoutable. Il s'en acquitta avec un sérieux et un succès que l'on a longtemps niés, oubliés ou dénigrés. Si nul aujourd'hui ne s'avise plus d'en faire un ambitieux ayant empoisonné une partie de la descendance du Grand Roi pour s'emparer du pouvoir, on le voit encore volontiers sous les traits d'un libertin veule, blasé de lui-même et de son rang, se désintéressant de l'Etat, bref comme ordonnateur des plaisirs d'une société raffinée mais corrompue, alors que se multipliaient les signes avant-coureurs de la Révolution. Ce cliché reste bien léger. Comment ne pas voir que le Régent, personnalité complexe et insaisissable, fut un prince à l'intelligence lumineuse, aux dons aussi surprenants que multiples, curieux de tout, et aussi un travailleur acharné, un soldat brillant en même temps qu'un politique d'une habileté extrême ? Au-delà d'expériences comme la polysynodie (gouvernement des Conseils) et le " système de Law " (tentative pour assainir les finances), les années qu'il passa au pouvoir (1715-1723) resteront dominées par la recherche de la paix à l'extérieur _ le rapprochement avec l'Angleterre _ et la quête de l'apaisement _ politique, social, religieux _ à l'intérieur. Cet Orléans, assurément digne de figurer dans la galerie des grands Bourbons, sut à merveille innover et restaurer, panser les plaies et faire fructifier les réussites du règne de Louis XIV. Jamais auparavant historien ne l'avait démontré avec autant de science et de virtuosité. Né en 1944, Jean-Christian Petitfils, diplômé de Sciences Po et docteur en science politique, licencié en droit et en lettres, est l'auteur d'une dizaine d'ouvrages dont certains sont consacrés à l'histoire des idées politiques et d'autres à l'histoire des XVIIe et XVIIIe siècles.

01/1996