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Angela Nguyen

Extraits

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Policiers

Dernier tramway pour les Champs-Elysées

Par une soirée pluvieuse en cette fin d'été, Dave Robicheaux se sent d'humeur morose. Même s'il ne boit plus, il cherche à retrouver la chaleur et l'ambiance des bars qui le renvoient à la Louisiane de son enfance. Assis au comptoir chez Goldie Bierbaum, il voit entrer un jeune homme au crâne rasé. Un petit dealer qui joue aussi dans des pornos, un type pas regardant sur les besognes qu'on le charge d'exécuter. Qui lui a ordonné d'aller tabasser sauvagement le père Jimmie Dolan, prêtre à la réputation sulfureuse et ami de Robicheaux ? L'agression perpétrée contre le père Dolan va emmener Dave Robicheaux sur des chemins imprévus, à la rencontre du fantôme de Junior Crudup, un bluesman incarcéré à Angola dans les années trente. Un mystère plane toujours sur le destin de ce musicien génial, jamais ressorti de la prison où il purgeait sa peine. Qu'est-il devenu ? Enigme d'autant plus troublante que la petite-fille du chanteur est aujourd'hui sur le point d'être dépossédée de sa ferme par une société qui gère les résidus toxiques de l'industrie pétrolière. Robicheaux se sait en terrain mouvant lorsqu'il s'aperçoit que le propriétaire de cette société n'est autre que Merchie Flannigan. Un nom qu'il connaît. Flannigan a en effet épousé Theodosha LeJeune, issue d'une riche famille, et... ancien amour de Dave Robicheaux. Dans ce beau roman crépusculaire, marqué par l'absence et la mort, James Lee Burke confronte son alter ego Robicheaux à une descente aux Enfers. Sur les Champs-Elysées de La Nouvelle-Orléans, pas de félicité mais une ligne de tramway désaffectée, à l'image du terrible destin de Junior Crudup. Le grand styliste qu'est Burke n'a rien perdu de son lyrisme pour évoquer les maux du Sud américain à travers une intrigue magistralement construite.

10/2008

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Philosophie

AURORE. Réflexions sur les préjugés moraux

Avec ce livre commence ma campagne contre la morale. Non point que l'on y sente le moins du monde l'odeur de la poudre. On lui trouvera, au contraire, de tous autres senteurs, un parfum bien plus agréable, pour peu que l'on ait quelque délicatesse de flair. Il n'y a pas là de fracas d'artillerie, par même de feu de tirailleurs. Si l'effet de ce livre est négatif, ses procédés ne le sont en aucune façon, et de ces procédés l'effet se dégage comme un résultat logique, mais non pas avec la logique brutale d'un coup de canon. On sort de la lecture de ce livre avec une défiance ombrageuse à l'endroit de tout ce que l'on a adoré jusqu'à présent sous le nom de morale. [...]La question de l'origine des valeurs est pour moi une question de tout premier ordre, parce que l'avenir de l'humanité en dépend. Friedrich Nietzsche. Publié d'abord en 1881, puis à nouveau en 1887, et précédé d'un avant-propos de Nietzsche lui-même, Aurore s'attaque de plein fouet au problème de la morale, en mettant en œuvre la méthode généalogique. Nietzsche traque le moment de surgissement des " préjugés moraux ", parce qu'il faut découvrir les raisons qui ont conduit l'homme à s'inventer un système contraignant de pratiques morales, capable de devenir, ensuite, comme " une seconde nature ". Sans avoir la virulence extrême des écrits ultérieurs, Aurore résonne néanmoins d'accents polémiques vengeurs : Platon et Schopenhauer à nouveau dans la ligne de mire. L'un, parce qu'il dévalorise la culture des sophistes, dont Nietzsche se fait le chantre ; l'autre parce qu'il a cultivé la doctrine de la compassion, un sentiment que Nietzsche juge être une " affection nocive ". Révision de la traduction, notes et commentaires par Angèle Kremer-Marietti.

02/2010

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Sciences historiques

Les Corses qui ont fait la Corse

Les Corses qui ont fait la Corse brosse les portraits de 31 personnages qui ont marqué l'île, voire le continent et le monde entier. Ces hommes et ces femmes au destin fabuleux sont des personnalités politiques, des résistants, des écrivains, des artistes, des inventeurs et même, pour quelques-uns, des bandits qui ont défrayé la chronique. De Sambucuccio d'Alando à Edmond Simeoni, plusieurs siècles de l'histoire de Corse sont retracés dans cet ouvrage écrit par Thierry Ottaviani et illustré par Philippe Lorin. Sont présents bien sûr Paoli et Napoléon, mais aussi d'autres grands hommes de l'histoire insulaire : Sampiero Corso, Circinellu, Vincentello d'Istria, G-P. Gaffori, J-P. Abbatucci, Joseph Fesch, etc., ainsi que de femmes inoubliables telles que Letizia Bonaparte, Davia, Colomba ou encore Marthe Piarchi dont on a retrouvé la trace dans la Pentica, le palais vert du bandit Bellacoscia. La part belle est faite aux artistes, qu'ils soient écrivains (Salvatore Viale, Santu Casanova, Maistrale, J-B. Marcaggi, Marie Susini), chanteurs (Tino Rossi), photographes (Ange Tomasi), mais également aux inventeurs tels Angelo Mariani qui commercialisa sa fameuse boisson, ancêtre du Coca-Cola, Louis Capazza qui fit la première traversée de la Méditerranée en ballon ou le parfumeur François Coty qui devint ensuite magnat de la presse française et dont la rencontre avec le "Roi du maquis" Romanetti fit couler beaucoup d'encre. De nombreux hommes et femmes dont les rues ou lieux portent les noms revivent dans les pages de ce livre. Ainsi les figures d'Emmanuel Arène ou de César Campinchi. Sans oublier les célèbres résistants qui sont la fierté de la Corse : Danielle Casanova, Fred Scamaroni ou bien Jean Nicoli. Avec Les Corses qui ont fait la Corse, les vies de ces illustres personnages (plus d'une centaine de noms cités) sont pour la première fois réunies en un seul volume et illustrées avec talent.

10/2019

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Romans graphiques

Altamont

Après le peace & love de Woodstock, la fureur et le désastre d'Altamont... Décembre 1969. Woodstock et la vague du Flower Power ont déferlé sur la côte Est des Etats-Unis quelques mois plus tôt. En réponse, la côte Ouest décide à son tour de faire monter les décibels lors d'un festival qui se rêve légendaire... Les plus grandes stars de l'époque sont censées y participer, à commencer par les Rolling Stones en têtes d'affiche pour enflammer la scène. Hors de question pour Jenny et ses potes de rater le concert du siècle ! Dans leur combi Volkswagen qui roule depuis Los Angeles, l'ambiance bon enfant fleure bon la marijuana. Peu importe si l'organisation s'annonce un peu fantaisiste, ce qui prime, c'est la musique ! 300 000 personnes sont attendues pour ce rendez-vous peace, love et rock'n'roll qui aura finalement lieu sur la piste automobile d'Altamont, en Californie du Nord. Sauf que peu de temps après l'arrivée du groupe d'amis, une première altercation éclate, ne présageant rien de bon. Si tout commence dans l'exaltation, la tension est palpable. Embauchés pour assurer la sécurité et payés en bière, les Hells Angels commencent à éloigner la foule de la scène à coups de batte et de chaîne. Tandis que Thomas escalade les échafaudages et que Matt se perd dans un trip d'acide, Leonard comprend qu'ils ne sortiront pas indemnes d'Altamont. Cela devait être un beau festival, gratuit, une célébration de l'amour et du partage. Au lieu de ça, la tragédie d'Altamont est devenue le symbole de la fin d'une époque. Charlie Adlard et Herik Hanna reviennent sur cet épisode tristement célèbre du rock en nous livrant le portrait désenchanté d'une jeunesse libre et rêveuse, marquée par la guerre du Vietnam. Illustré par le dessinateur-culte de Walking Dead dans un style vintage emprunt au pop art, ce road-movie graphique qui sonne juste se lit d'une traite, le temps d'un voyage iconique.

08/2023

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Sciences politiques

La guerre par ceux qui la font. Stratégie et incertitude au XXIe siècle

Ils sont pilotes de combat, officiers des forces spéciales ou commandants de sous-marin nucléaire. Ils sont Français, Allemand, Britannique ou Italien. Depuis vingt ans, ils ont été engagés en opérations extérieures en Afrique, en Afghanistan, dans les Balkans ou en Irak à la tête de régiments de légion étrangère, de parachutistes, d'artillerie ou de logistique ; ils ont commandé les frégates les plus modernes au large de la Libye et de la Syrie ou survolé des territoires de guerre en Asie, en Afrique et en Europe à bord d'avions de guerre électronique. Durant ces opérations, ils ont connu la réalité de la guerre et constaté son évolution. Ils ont mesuré la fragilité de la paix et la montée des violences. Ils ont choisi de prendre le temps de réfléchir à leur métier, pour éclairer les évolutions toujours incertaines de la scène stratégique et analyser les défis de demain. Entre Européens, ils ont comparé leurs approches. Dans cet ouvrage, ils livrent leurs réflexions, leurs interrogations, leurs convictions. L'insistance mise sur l'asymétrie n'est-elle pas le symptôme de notre impuissance à penser le monde d'aujourd'hui ? Sommes-nous plus qu'hier menacés par la surprise stratégique ? Le réchauffement climatique se traduira-t-il par la guerre en Arctique ? La stratégie de Daech est-elle si nouvelle ? La technologie est-elle dépassée ? Les opérations militaires seront-elles toujours plus légères ? Quels sont les rapports entre les pillards du désert et les vedettes rapides des puissances émergentes ? Ce sont ces questions et bien d'autres qui trouvent ici un éclairage saisissant, et les réponses qui sont proposées dessinent un monde incertain, mais sur lequel nous pourrons agir dès lors que nous ferons l'effort de le penser. Avec les contributions de : Werner ALBL Bruno BARATZ Jean-Christophe BECHON -Christopher BORNEMAN Xavier BUISSON Jacques FAYARD Eric GOSSET Jacques LANGLADE DE MONTGROS Alain LARDET Christophe LUCAS Richard OHNET Philippe POTTIER Angelo RISTUCCIA Charles SAINT FORT ICHON Rodolphe SCHEEL

03/2016

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Histoire internationale

L'influence des guerres de libération sur la révolution des oeillets

Ce livre aborde de façon plus ou moins exhaustive des questions relatives aux guerres d'indépendance qui s'étaient déroulées dans les colonies portugaises d'Afrique en 1960. En y faisant aussi la genèse de la révolution portugaise de 1974, l'auteur veut surtout montrer les liens étroits entre cet événement et les luttes de libération en Afrique. En 1960 précisément, la plupart des pays africains accédaient pacifiquement à l'indépendance, mais le Portugal refusait de se plier aux décisions de L'ONU. Par conséquent, la seule alternative dont disposaient les mouvements de libération comme le PAIGC, le FRELIMO, le MPLA, le FNLA et l'UNITA, c'était la lutte armée. Pour des raisons géostratégiques, le Portugal bénéficiait du soutien politique et militaire de l'OTAN. Paradoxalement, les jeunes officiers qui faisaient la guerre dans les colonies portugaises d'Afrique ont été les propres fossoyeurs du régime fasciste au Portugal. Ils furent à l'origine du fameux " Mouvement des capitaines " né en Afrique sur les fronts de combat. Ils subissaient une série de vexations qui ne faisaient qu'augmenter le mécontentement dans leurs rangs. Parmi ces facteurs de malaise, il y a eu surtout les fameux décrets 373/73 et 409/73 qui créaient des inégalités dans le système des recrutements et des promotions. Il se trouvait également que ces jeunes recrutés étaient très marqués par les idées révolutionnaires des années 1960. Ils démystifièrent donc la guerre en Afrique. Mais tout cela se déroula sur fond d'impasse militaire. En effet, les guérillas nationalistes étaient parvenues à assurer leur domination sur les terrains de combat. Il fallait donc décoloniser rapidement. Mais, le gouvernement de Marcel Caetano s'entêtait. Le " Mouvement des capitaines ", né en Guinée et s'étant déjà ramifié jusqu'en Angola, au Mozambique et en métropole, passa donc à l'action et fit tomber le régime fasciste. Ce fut la révolution des oeillets du 25 avril 1974.

05/2012

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Critique littéraire

L'atelier du roman N° 37 Mars 2004 : Dix ans d'atelier. Jean Giono

" L'œuvre d'Andrié nous ramène à la vérité, à nous-mêmes. Cette vérité est moins glorieuse que celle que nous servent les mégalomanes nationaux patentés avec leurs histoires sur la noblesse, la splendeur et la gloire de la cour serbe médiévale où, disait-on, on mangeaient avec des cuillères et des fourchettes en or. " Miroslav Karaulac " Ce sont les romanciers qui ont le mieux compris Giono. Je ne parle pas de quelques égarés qui imaginent imiter le maître en plantant des paysans dans la montagne de Lure, en cachant un cadavre et en distribuant larga manu les prénoms sacrés d'Angelo et de Pauline. " Paule Constant " Depuis 1958, j'ai lu ou relu tout Giono avec en arrière-plan, l'envie non de bâtir une théorie, mais de mettre en balance le positif et le négatif des êtres devant l'ennui, de comprendre aussi pourquoi les bouteilles, pour certains, seront toujours à moitié vides quoi qu'ils tentent ! " Christiane Baroche " Aussitôt, un par un, parfois à deux ou trois et se querellant entre eux et même avec lui, les personnages de sa vie imaginaire passent à travers les murs, traversent son bureau et se fondent dans la masse des livres qui composent la bibliothèque de Giono. " Michel Déon " Le panthéisme, si souvent reproché à Giono, j'affirme sans rougir qu'il m'a alors profondément remué. " Jean-Max Tixier " C'est notre cécité, cécité existentielle, qui rend le monde autour de nous si mystérieux. À sa façon discrète, Petr Kral écarte le voile. " Milan Kundera " Grégoire Samsa est un voyageur de commerce. Il n'est rien d'autre. Il ne vit dans aucun autre domaine en dehors du commerce. Kafka décrit l'univers de ce que les sociologues appellent depuis trois siècles " la société économique ". Stanko Cerovic " Le critique ne saurait trop se taire - affirme Alexandre Vialatte. Je suis comblé. " Michel Host

03/2004

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Littérature française (poches)

Un temps pour aimer, un temps pour haïr

1910-1950 : quarante années qui sont les plus tragiques de la vieille histoire européenne faite de guerres et de convulsions. Il n'aura pas fallu à Jean Ferniot moins de 400 pages pour les évoquer, ici en conteur épique, là sur le mode intimiste. Sous les yeux du lecteur passionné, s'accomplissent les deux conflits majeurs qui ont bouleversé le monde et dont la France, à travers les trois générations présentes dans Un temps pour aimer, un temps pour haïr, est le cœur. Quel livre ! De la France, il raconte l'éruption et l'épanouissement de la modernité dans les mutations qui affectent la société : naissance de l'auto, de l'avion, du téléphone... Un monde meurt, un monde naît, c'est le même et c'est un autre. L'histoire se fait sous nos yeux, à une allure folle, mais pas au point de ruiner le savoir du lecteur, son sentiment du temps qui passe, du temps passé, dont la nostalgie belle baigne tant de pages. Scènes de la vie rurale, scènes de la vie bourgeoise, nous sommes en Bretagne, à Paris, dans le Languedoc, avec la petite noblesse qui s'étiole, le peuple qui souffre - et le milieu cynique des affaires. Roman d'action, roman de mœurs, roman politique, roman de guerre et, comme le titre le suggère si bien, qui emprunte à L'Ecclésiaste, roman d'amours et de haines : en somme, l'homme en son entier. Justement, l'homme. Il s'incarne dans des dizaines et des dizaines de personnages, qui ont l'épaisseur de ceux de Balzac et de Zola. Aubin, le hobereau breton, Gaspard, le patriarche cévenol, Angèle, née victime et que l'amour sauvera, Thaddée, avocat des déshérités, Hervé, dont la guerre a fait un mort-vivant, Anne-Marie, la réprouvée qui se console avec l'argent - et tant d'autres - jusqu'à des assassins : à des degrés si divers, ils sont tous dans nos mémoires à jamais.

06/2003

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Littérature française

Des fenêtres sur l'océan

La coque noire et effilée du Djemnah, armé pour la ligne Singapour-Japon, brillait sous le soleil blafard de février. Ils étaient là, sur le quai, adossés au mur du hangar. Le froid leur mangeait le nez et les joues. Les mains rugueuses dans les poches, la langue figée, ils piétinaient le sol gelé. Ils étaient une trentaine, agglutinés autour de leur balluchon comme des corneilles sur un arbre dénudé, le visage fermé par la gravité d'un moment décisif. Ils avaient perdu le flegme des années insouciantes et dans leur regard mobile, perçait plus d'anxiété que de vigilance et de curiosité. Ils attendaient... Antonio s'était éloigné de ses compagnons. Il avait serré le col de son veston, posé son barda au pied d'un mât et grimpé dans les cordages. Il n'avait plus de mots mais une boule dans la gorge qui gonflait et l'étouffait. Son amour blessé. Le Djem na avançait et s'arrachaient de lui, le Piémont, son village, sa famille, ses amis et... Marta. Marta qui ne l'aimait plus, partie avec l'autre cazzo. Où était-elle ? Que faisait-elle, la puttana ? Le continent reculait et derrière lui, à des milliers de kilomètres, au bout de l'immensité, se trouvait une fie, française et sauvage. Une fie dont il ne connaissait rien : La Réunion ; un nom sur un papier où il avait apposé sa signature... Lorsqu'Angelo, jeune Réunionnais du bas de la rivière Saint-Denis, fait la connaissance d'Antonio, un Piémontais, il n'imagine pas à quel point cette rencontre va peser sur le cours de sa vie. Dans la société coloniale des dernières années du XIXe siècle où la construction du chemin de fer fait désormais partie de la vie des Réunionnais, nous plongeons dans le quotidien d'un adolescent, de sa famille, de son quartier. Avec en filigrane, l'histoire des Italiens venus percer les tunnels.

03/2019

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Critique littéraire

Lettres à la NRF 1928-1970

Jean Giono et la NRF entament leur dialogue en 1928. Jean Paulhan vient de lire le manuscrit de "Colline" et a fait part de son enthousiasme à Gaston Gallimard. On cherche aussitôt à s'attacher ce jeune auteur de vingt-trois ans, sous-directeur d'une agence de crédit à Manosque ; hélas, il est déjà par contrat à Bernard Grasset, qui a pris une option sur ses trois premiers livres. Qu'importe ! Gaston Gallimard lui demande de s'engager avec la NRF pour les suivants : "Je tiens à vous réserver un peu à l'avance votre place dans notre maison." "Le Grand Troupeau" est ainsi le premier des romans de Giono à paraître chez Gallimard en 1931. L'écrivain se partage alors entre les deux éditeurs, avant que la relation avec la NRF ne devienne plus exclusive après 1936. Cette correspondance retrace l'histoire éditoriale de la révélation puis de la confirmation d'un rare génie littéraire. L'oeuvre de Giono y apparaît dans son projet et dans sa variété, de l'époque du "Chant du monde" à celle des "Chroniques" ("histoire familière d'un pays"), sans omettre le grand cycle romanesque de l'après-guerre autour de la figure d'Angelo, le hussard piémontais. Giono se révèle être un lecteur insatiable, dont l'intérêt s'étend de Machiavel à la "Série noire", de William Faulkner au roman japonais du Genji. Si quelques nuages en obscurcissent parfois le ton, ces lettres témoignent d'une grande proximité entre l'écrivain de Manosque et l'éditeur parisien. L'amitié y tient une place centrale, tant avec la famille Gallimard qu'avec Louis-Daniel Hirsch, le directeur commercial très éclairé de la NRF. "J'aime vous lire", écrit simplement Gaston Gallimard à Jean Giono le 3 mars 1952. C'est la première vérité de cette correspondance, baignée de dévouement naturel et d'admiration. ?? Editions établie, annotée et présentée par Jacques Mény.

10/2015

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Photographie

Africa. Edition français-anglais-allemand

Sebastião Salgado est l'un des photojournalistes les plus respectés encore en activité. Sa réputation se fonde depuis des décennies sur un dévouement à l'égard des peuples déshérités et affligés dont il témoigne à travers des clichés puissants en noir et blanc, pris dans des endroits du monde où rare sont ceux qui osent s'aventurer. Bien qu'il ait sillonné l'Amérique du Sud et l'ensemble de la planète, son travail s'est largement porté sur l'Afrique qu'il photographie depuis 30 ans au cours de plus de 40 reportages. Des tribus dinkas dans le sud du Soudan et du peuple himba en Namibie aux gorilles et à la région volcanique des Grands Lacs, sans oublier les réfugiés qui hantent le continent, Salgado nous montre toutes les facettes de l'Afrique d'aujourd'hui. Qu'il témoigne des réfugiés ou des immenses paysages, Salgado sait parfaitement comment saisir l'essence d'un moment pour que, face à ses images, le spectateur y soit involontairement inclus. Ses clichés nous enseignent habilement les conséquences de la guerre, de la pauvreté, de la famine et des conditions climatiques hostiles. Les photographies prises par Salgado en Afrique et réunies dans cet ouvrage sont classées en trois parties. La première se concentre sur le sud du continent (Mozambique, Malawi, Angola, Zimbabwe, Afrique du Sud, Namibie), la deuxième sur la région des Grands Lacs (Congo, Rwanda, Burundi, Ouganda, Tanzanie, Kenya) et la troisième sur la région sub-saharienne (Burkina Faso, Mali, Soudan, Tchad, Mauritanie, Sénégal et Ethiopie). Les textes ont été écrits par la célèbre romancière Mia Couto, originaire du Mozambique. Elle décrit comment l'Afrique contemporaine illustre les effets de la colonisation et les conséquences des crises économiques, sociales et environnementales. Ce livre spectaculaire n'est pas seulement un document fondamental sur l'Afrique, il est aussi et surtout un hommage à un continent, à son histoire, ses peuples et ses phénomènes naturels.

04/2015

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Psychanalyse

Cahiers jungiens de psychanalyse n°156 : Contagion / Contamination - Automne-Hiver 2022-2023

Les thèmes de la contagion et de la contamination ont été fortement constellés par la pandémie du Covid 19. Les deux expressions, que Jung utilise dans les champs langagier, transférentiel et archétypique, qualifient des phénomènes intérieurs et extérieurs, où règnent l'indifférenciation aveugle, la confusion et la transmission inconsciente. Ce Cahier les aborde dans un double registre, collectif et individuel ; la contagion dans et par le collectif d'un côté, qu'elle soit en lien avec les représentations liées à la pandémie ou en rapport avec les guerres actuelles (Syrie, Ukraine) et à leur destructivité ; la contamination de l'autre, par l'activation de contenus inconscients chez un individu ou entre individus. Jung la désigne tour à tour comme infection psychique, participation mystique, bain transférentiel ou commune inconscience. Les auteurs de ce Cahier s'attachent à esquisser des voies de dégagement de ce qui apparaît comme un élément constitutif du psychisme. Toutes misent sur les capacités de conscience de l'individu et sur le travail psychique porteur d'un potentiel transformateur et libérateur. Editorial - Véronique Beldent, Laurence Lacour, Christian Marnette, Samira Richer-Villar Images de rêve autour de la maladie et la guérison - Aniela Jaffé, Carl Gustav Jung Autour du Phénix - Véronique Beldent Contagion dans un foyer pour demandeurs d'asile et dans un pays d'accueil : perspective de la psychologie analytique, application thérapeutique dans le cas clinique d'un enfant syrien - Maria Giovanna Bianchi Paranoïa : La folie qui fait l'histoire - Préface à l'édition française - Luigi Zoja La guerre des symboles - Dmytro Zaleski Fragments d'une "rêverie photographique" , ombres portées du transfert - Ingrid Berckmans La contamination et Marguerite Duras - Christiane Fonseca Portfolio - Maryse Dardaillon Mon expérience du début de la pandémie de COVID-19 en Italie - Antonio Karim Lanfranchi Plaie mobile n'est pas un jeu d'enfant - Carole Mercier Coronavirus : l'activation d'archétypes du mal provoque-t-elle un excès de souffrance psychologique ? - Nancy van den Berg-Cook Rêver la pandémie - Delphine Renard Hommage à Denyse Lyard - Brigitte Allain Dupré Bloc-notes - Delphine Renard Revue des revues - Laurence Lacour

12/2022

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Sociologie du travail

Emotions, travail et sciences sociales

En quoi la prise en compte des émotions permet-elle de mieux analyser les dynamiques au travail ? La pluralité des chapitres vise à répondre théoriquement et concrètement à la question en montrant que les émotions dialoguent avec le sens du travail et son organisation, impulsent ou réduisent les potentiels d'action. Les lecteurs auront accès à une traduction inédite d'un très beau texte de la grande sociologue américaine Arlie Russell Hochschild. La manière dont le discute Christophe Dejours met en saillie les différences de préoccupations et de concepts entre sociologie et psychanalyse. En outre, plusieurs chercheurs et praticiens disent comment la prise en compte des émotions s'articule avec les corpus de leur discipline. Sociologues, anthropologue, historienne, cliniciens nous livrent la manière dont ils et elles s'appuient sur l'existence des émotions dans le travail pour fonder leurs repères, leur approche et leur contribution à l'analyse des mondes sociaux et particulièrement du travail. Ainsi, la visibilité des émotions ou son invisibilité peuvent constituer un indicateur très pertinent pour l'historienne, nous explique Arlette Farge. Les émotions jouent comme révélateur des conditions de travail et participent activement des spécificités professionnelles. L'expression des émotions est sociale et genrée (Angelo Soares). Elles peuvent être prises dans des rapports de domination et instrumentalisées par autrui pour conduire à des comportements particuliers, ainsi qu'en témoigne Patricia Paperman. Elles supposent toujours une activité de travail spécifique pour les assumer, les mettre à distance, les exprimer ou les taire selon les contextes et les situations. Cela peut conduire, lorsque l'organisation du travail est pathogène, à une désaffection, risquée pour le sujet (Thomas Périlleux). On pense couramment à la dimension individuelle de ce travail sur les émotions mais l'ouvrage montre qu'il fait l'objet d'une appropriation collective (Julien Bernard) et parfois institutionnalisée comme dans les hôpitaux (Michel Castra), ce qui permet de penser qu'une prise en charge organisationnelle des émotions est possible. A quand sa généralisation ?

01/2022

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Littérature étrangère

Carpentarie

Là-haut, tout au nord de l'Australie, sur les rives du golfe de Carpentarie, survit comme elle peut, entre sécheresse et cyclones, la petite ville côtière de Desperance, qui fut autrefois un port et que les caprices des fleuves ont abandonnée à l'intérieur des terres. Des Blancs se sont installés là, pour dominer les Aborigènes locaux, pour chasser le crocodile et, bien sûr, pour exploiter les richesses du sous-sol. Mais les temps changent et la résistance aborigène s'organise, prête à s'attaquer aux installations modernes, charriant aussi revendications d'identité, de territoire et de droit au rêve. Interviennent alors dans un récit halluciné, souvent drôle, des personnages hauts en couleur, tel Norm Phantom, embaumeur de poissons, conteur d'histoires, soupçonné de meurtre, dont le combat est de rassembler le clan de l'Est et le clan de l'Ouest, séparés à la suite d'une querelle épique pour le contrôle d'une décharge. Deux frères ennemis s'activent sous l'oeil vigilant d'un maire criminel et du capitaine Nicoli Finn, en permanence à l'affût des dérapages indigènes. Il y a aussi Mozzie Fishman avec sa gueule à la Clint Eastwood ; Elias Smith, homme à la chevelure blanche rejeté par la mer, ni vivant ni mort, ses souvenirs perdus quelque part dans le non-temps du Temps du rêve ; des gamins qui sniffent de l'essence, un choeur de vieux qui commentent... et Angel Day, un peu clocharde, un peu sorcière, brandissant une statue de la Vierge récupérée dans les poubelles. Empli d'un souffle magique mêlant agissements des personnages et vie des paysages, Carpentarie - guerre de Troie, ou Roméo et Juliette à sa façon - est un roman monumental et fondateur, combinaison de narration à l'occidentale et d'une forme propre aux Aborigènes d'Australie, mélange de récit oral et de mythologie, dont Alexis Wright est l'initiatrice depuis Les Plaines de l'espoir.

09/2009

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Rock

Jimi Hendrix. Les manuscrits de plus de 130 chansons, photos rares, textes autographes et inédits

Jimi Hendrix était un guitariste si extraordinaire que l'on en oublie presque qu'il mettait tout autant de passion, d'âme et de précision dans ses textes. Fervent admirateur de Bob Dylan, Hendrix était un défricheur de mots ébouriffant qui laissait son imagination le guider vers des horizons jusqu'alors inexplorés par la musique pop. L'incroyable corpus musical composé et enregistré par Jimi Hendrix au cours des quatre dernières années de sa vie témoigne avant tout de son incomparable génie créatif. Déterminé à capturer toutes les idées qui pouvaient attiser sa curiosité, il écrivait sans cesse, avidement, s'emparant de chaque bout de chiffon, enveloppe, papier à en-tête d'hôtels ou de compagnies aériennes, menu ou serviette de table qui lui passait sous la main pour noter une pensée qu'il comptait approfondir ensuite. Des explorations psychédéliques de Purple Haze à la douce beauté d'Angel en passant par les résonances mystiques de Valleys Of Neptune, les drôleries d'Astro Man et les sonorités blues de Hear My Train A Comin'... Tous ses textes sont aujourd'hui inscrits au panthéon du rock. Son écriture créative, en constante évolution, était imprégnée de la même inventivité, virtuosité et intrépidité qui vibrait dans son jeu de guitare. Cette nouvelle collection augmentée réunit les paroles de plus de cent trente chansons de l'artiste, dont nombre de manuscrits sont ici présentés pour la toute première fois. Riche en illustrations et compilé par Janie L. Hendrix - soeur de Jimi et présidente de la société chargée de préserver l'intégrité du patrimoine de l'artiste - Jimi Hendrix : Les manuscrits de plus de 130 chansons, photos rares, textes autographes et inédits regroupe de nombreuses photos peu connues ou inédites. Cette compilation extravagante est aussi l'occasion de découvrir le parolier à travers ses chansons, un auteur-compositeur dont les mots étaient aussi flamboyants que ses solos.

10/2021

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Contes et nouvelles

Au ciel comme en terre. Nouvelles

Les dix nouvelles que le lecteur va découvrir dans ce livre sont reliées par un fil d'Ariane. Chacune d'entre elles met aux prises des hommes et des femmes avec la terre où ils vivent, avec les arbres et plantes qu'ils y cultivent et qui forment les paysages qui sont devenus leur cadre de vie. Que ce soit au coeur de Paris, sur les plateaux du Doubs, à Marrakech ou dans la plaine marrakchie, chacune et chacun de ces personnages ne saurait se comprendre sans que soit observée la relation qui est la leur avec leur environnement familier, natal ou d'adoption. L'enracinement de chacun d'entre nous dans un substrat où il puise sa force, sa folie parfois, l'essence de ses passions, est en effet une donnée fondamentale de nos vies. Tous ont un point commun : leur destinée est liée, indissolublement, à la terre qu'ils cultivent ou possèdent et, pour Angel, à l'infiniment petit des végétaux qu'il sait faire pousser dans ces jardins en miniature que sont les bonsaïs en pot. Ces personnages sont les fils - et les filles - du hasard ou de la nécessité. Leurs caractères, leurs pulsions, leurs impulsions, le chemin qu'ils ont emprunté, guidés par on ne sait quelle attraction tellurique, ont forgé leur singulier destin. Tous ont croisé sur leurs chemins improbables des êtres sans lesquels rien de ce qu'ils vécurent ne se serait produit. Des êtres chers, des êtres sulfureux, des êtres malveillants ou nocifs, des hommes et des femmes qu'ils ont aimantés par leur charisme ou leur fragilité, leur réputation ou leur seule présence fortuite quelque part, à un instant de leur destin. Ils sont désormais figés comme des figures de cire, dans ces pages, saisis dans l'instant qui scelle leur sort, souvent cruel, comme la vie sait le réserver aux femmes et hommes de bonne volonté. Car tous l'étaient, de bonne volonté...

12/2021

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Midi-Pyrénées

L'eau des deux rivières Tome 2 : Colette

Après nous avoir fait vivre, à travers l'histoire de son village fictif de Santa-Coloma, les causes lointaines et les préludes au conflit, la fin du premier tome nous a laissés au moment où l'état de guerre provoqué par le soulèvement militaire contre la République s'étend à tout le pays. Des centaines de milliers d'hommes et de femmes, dont la plupart n'avaient jusque-là jamais fait de mal à une mouche, se sont mis en marche les uns en direction des autres pour s'affronter dans une lutte sans merci destinée à devenir l'une des plus grandes tragédies du XXe siècle. A Santa-Coloma, Colette n'a pas pu empêcher Dago, l'homme de sa vie, le père de ses enfants, de partir lui aussi au combat. Tandis qu'Angel, également engagé dans une colonne de miliciens anarchistes, commence à remettre en doute sa foi en la révolution sociale. Projetée à son tour dans le tourbillon des évènements, son volontarisme allié à son sens atavique du réel va à présent l'amener à tendre de plus en plus souvent la main à tous ceux que les circonstances placeront dans les mêmes difficultés qu'elle. Avec et grâce à ses compagnons d'infortune, elle va surmonter une à une toutes les épreuves qu'elle aura à traverser. A la fin du roman, elle sera devenue une « héroïne » et se sera redécouverte elle-même en dépassant son propre égo. Elle aura acquis la possibilité de repartir sur de nouvelles bases et de régénérer l'avenir de toute sa lignée. L'eau des deux rivières nous raconte la tension entre la chimère qui nourrit la réalité mais qui écrase aussi la vie et la vie à tout prix au-delà du rêve. Les guerres et les révolutions comme tombeaux de toutes les illusions ou alors comme "extra ordinaires" opportunités de révélation à soi-même ?

08/2022

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BD tout public

Mary Kingsley. La montagne des dieux

Elle est venue pour mourir, et va réapprendre à vivre ! Lorsqu'elle débarque en Angola au milieu de l'année 1893, Mary Kingsley n'a connu que trois choses : son quartier de Londres qu'elle n'a jamais quitté, sa mère malade dont elle s'est occupée et les écrits de voyages africains d'un père toujours absent. Pourtant, à la mort de ses deux parents, elle embarque aussitôt pour une Afrique où sauvagerie, violence et horreur se côtoient selon les récits des explorateurs. Une Afrique dont elle ne connaît rien, mais qui lui a volé son père ! Elle est venue pour mourir. Ce qu'elle va vivre lui en coupe l'envie ! Dans la forêt tropicale, sur des fleuves ou des montagnes, elle apprendra les rudiments de la survie en milieu hostile, rencontrera des tribus "cannibales et sauvages" pourtant si riches, et ira plus loin que nul n'a encore été. Au travers du regard d'une femme qui deviendra l'avocate infatigable du mode de vie africain, ce voyage, parfois au coeur de l'enfer, est un hymne aux échanges culturels et à la tolérance. Les grands explorateurs ont toujours repoussé les limites de notre monde et des connaissances. Souvent en marge de leur époque, trop en avance, extrêmes et écorchés vifs, ils ont ajouté leurs découvertes à la gloire des pouvoirs en place, tout en leur faisant peur... Ce que l'on garde d'eux dans les livres d'Histoire ne correspond pas à la réalité exacte des évènements, mais à une partie de cette réalité, celle qui a pu passer à la postérité. On sait que dans tout événement historique de nombreuses zones d'ombres existent, que ce soit dans le but de simplifier la réalité, pour des raisons politiques ou par manque d'information. Il en va de même dans l'Histoire de l'exploration. En tirant sur les fils de ces zones d'ombres, la collection EXPLORA vous plonge au coeur de la véritable histoire des Grands Explorateurs et de leurs expéditions extraordinaires, dans tous les milieux du globe, sous la houlette de Christian Clot, explorateur et vice-président de la Société des Explorateurs français. Il est aussi le scénariste de Magellan.

03/2012

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Critique littéraire

John Florio alias Shakespeare

La question de l’identité de William Shakespeare hante le monde littéraire depuis 400 ans. Ces dernières années, cette oeuvre immense a été attribuée à plus d’une cinquantaine d’Anglais dont Francis Bacon, Edouard de Vere et Marlowe... L’attribuer, une fois pour toutes, à un « génie » petit-bourgeois de province réfractaire aux langues étrangères, entrepreneur de spectacle à Stratford-upon-Avon ne convainc personne. Par une démonstration-enquête minutieuse et érudite, Lamberto Tassinari dévoile que John Florio était Shakespeare. Fils d’un émigré italien, Michel Angelo Florio, juif converti, prédicateur érudit en religions, John Florio naquit à Londres 12 ans avant le Shakespeare officiel… John, lexicographe, auteur de dictionnaires, polyglotte, traducteur de Montaigne puis de Boccace, précepteur à la cour de Jacques 1er, employé à l’ambassade de France ne cessa de jouer les « passeurs » culturels. Produire l’oeuvre de Shakespeare supposait d’immenses ressources matérielles, circonstances à l’époque rarissimes, telles que la possession d’une riche bibliothèque, la connaissance de langues étrangères (au premier rang desquelles l’italien), des voyages en Europe continentale, la fréquentation de la cour et de la noblesse. Et que dire de cette intimité passionnée avec la musique, avec l’Ecriture sainte, et de sa connaissance précise des humanistes de la Renaissance continentale (Dante, l’Aretin, Giordano Bruno pour l’Italie, Montaigne chez nous) ? La Tempête exprime de façon poignante, quoique cryptée, la plainte de l’exilé, la perte du premier langage, sa consolation par la fantasmagorie et les méandres douloureux du rapport générationnel…Les tourments de l’exil hantent, à fleur de texte l’auteur des Sonnets : sont-ils vraiment de la plume d’un homme voyageant pour ses affaires de Stratford à Londres, et qui ne sortit jamais de son île ? On a souvent remarqué l’étrangeté de la langue de Shakespeare sans jamais faire l’hypothèse qu’il pourrait être étranger… Au fil des pages les preuves s’accumulent... On découvre « Shakespeare » rendu à sa richesse, à sa complexité nées des souffrances de l’exil et du polylinguisme. Et s’il était juif et italien… mais comme le dit Florio « anglais de cœur »…

01/2016

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Religion

Le Père Duparquet. Lettres et écrits Tome 3 (1870-1876) De l'exil à Bagamoyo au succès de Landana

Ce troisième volume des écrits du père Duparquet présente un moment essentiel de la vie de ce missionnaire spiritain: il peut enfin mettre en pratique sa conception de la mission. Le premier volume (2012) racontait ses premiers contacts avec l'Afrique (écrits de 1855 à 1865). Le deuxième tome (2013) contient les écrits de 1866 à 1869 : le père Duparquet essaie de relancer la mission du Congo et de l'Angola à partir de Mossamédès, mais les autorités portugaises ont peur qu'un missionnaire français ne travaille pour la France. Comprenant la nécessité de mener l'évangélisation avec des sujets portugais, il quitte l'Afrique et crée un petit séminaire à Santarem au Portugal. Il rencontre les membres du gouvernement portugais pour obtenir l'autorisation de fonder un séminaire à Mossamédès. On lui fait beaucoup de promesses, jamais suivies d'effet. Rentré en France en 1869, Duparquet ne désire plus qu'un poste de professeur dans un des scolasticats spiritains. Mais le supérieur général l'envoie fonder un séminaire à Bagamoyo en Afrique de l'Est. C'est là que commence le troisième volume des écrits. L'"exil" à Bagamoyo est une période d'épreuve. Le petit séminaire est déjà commencé et les pères de Zanzibar n'ont pas été avertis de la venue du père Duparquet. Celui-ci se met tout de même au travail. Un cyclone détruit le séminaire. Le père avec les enfants est obligé d'aller à Zanzibar. Il y tombe très gravement malade et doit rentrer en France. Son idée est toujours de relancer la mission du Congo. Le Conseil général spiritain accepte en 1873 un nouvel essai, en dehors des possessions portugaises. Avec le père Carrie, le père Duparquet fonde la mission de Landana, dans l'enclave de Cabinda qui, à l'époque, n'appartenait pas au Portugal. Il y applique les principes déjà développés par le père François Libermann dans son rapport à Rome de 1846. C'est un grand succès, admiré par les officiers de la marine française mais aussi, plus tard, par les marins portugais.

07/2014

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Histoire de la photographie

Instants très simples

En deux décennies, Claude Batho a produit une oeuvre d'une rare sincérité. Opérant dans le cadre circonscrit de son univers familial, la photographe a patiemment construit sa photographie à l'abri des regards. Sous son objectif se déclinent les mille et une variations d'une poésie du quotidien : une lumière de fin d'après-midi, un coin de cheminée, un enfant qui s'ennuie. Alors que les femmes photographes font l'objet ces deux dernières années d'une relecture et d'une (re) mise en valeur, l'oeuvre de Claude Batho est encore méconnue. Pour en saisir toute la complexité, il nous faut plonger dans l'intimité de son univers qui décrit tout autant sa condition de femme - épouse et mère - à une époque où le féminisme voit le jour que son combat quotidien avec le temps qui passe, hélas trop vite pour elle. Mais la puissance de son oeuvre réside également dans son acharnement à percer un certain mystère de la photographie. Réalisé avec la participation de son mari John Batho, ce livre voit le jour grâce au soutien de la Médiathèque du Patrimoine et de la Photographie qui accueille aujourd'hui son archive. Dès son plus jeune âge, Claude Batho dessine et peint. En 1950, elle est admise à l'Ecole supérieure des arts appliqués Duperré à Paris. C'est grâce à son père qui lui offre son premier appareil photo qu'elle vient à la photographie. Elle se spécialise dans la reproduction documentaire aux Archives nationales de France, où elle rencontre son mari John Batho, lui- même photographe. En 1975, elle réalise un portfolio intitulé Portraits d'enfants, dont les modèles sont Marie-Angèle et Delphine, leurs deux filles. Cet ensemble permet à la photographe d'affirmer un style empreint de sensibilité dans des photographies en noir et blanc au thème classique. En 1977, elle expose une sélection d'images à la galerie Agathe Gaillard à Paris et acquiert une notoriété grâce au livre qu'Antoinette Fouque, directrice des Editions des femmes, lui propose de publier : Le Moment des choses (1977). Atteinte d'un cancer, la photographe décède en 1981. Une exposition organisée au Musée d'art moderne de la ville de Paris lui rend hommage l'année suivante.

06/2023

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Sociologie

Les états de paix

Il y avait eu la guerre de Cent Ans et la guerre de Trente Ans et la guerre de Sept Ans. Il y avait eu les guerres de Religion, celles de Louis XIV et celles de la Révolution. Mais, après 1815, un moment insolite avait commencé pour l'Europe : une paix de cent ans. Des guerres de la Révolution et de l'Empire à la Première Guerre mondiale, il y eut bien quelques batailles - Sébastopol, Solferino, Sadowa, Sedan -, mais rien qui n'égalât ce qui se passait en d'autres lieux du monde, de la guerre de Sécession aux Etats-Unis à cette révolte des Taiping qui fit en Chine peut-être vingt millions de morts. Pendant un siècle, la plupart des hommes et des femmes qui vécurent sur le sol de l'Europe ne connurent pas la guerre. Le XIX ? siècle à leurs yeux passait pour un siècle de paix. Pour les historiens, il est devenu pourtant difficile de le considérer comme tel. Les guerres étaient lointaines, mais elles étaient bien là. Les Espagnols en Amérique du Sud, au Maroc, à Cuba, aux Philippines ; les Hollandais en Indonésie ; les Britanniques aux Indes, en Afghanistan, en Birmanie, en Afrique du Sud, en Chine, en Nouvelle-Zélande, sur les côtes occidentales de l'Afrique, dans le golfe Arabo-Persique, en Abyssinie, en Egypte, au Soudan ; les Français en Algérie, en Afrique de l'Ouest, au Mexique, en Indochine, en Tunisie, à Madagascar, au Maroc ; les Portugais en Angola et au Mozambique ; les Allemands au Togo, au Cameroun, dans le Sud-Ouest africain, au Tanganyika ; les Italiens dans la corne de l'Afrique et en Tripolitaine. Ces guerres lointaines d'une Europe en paix donnèrent lieu, dès leur époque, à de très vifs débats. L'avènement des journaux quotidiens, l'apparition des correspondants de guerre, la mise en place du réseau télégraphique, l'invention de l'illustration et de la photographie, le triomphe du roman, l'immense succès du théâtre et des expositions universelles bouleversèrent leurs représentations. Elles ont fait de nous, bien avant les guerres mondiales du XX ? siècle, les spectateurs fascinés et velléitaires des souffrances des autres.

01/2023

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Histoire internationale

Reconstitution du complot international contre la Guinée-Equatoriale. Riche, trahi et oublié

En mars 2004, un groupe de mercenaires, sous les ordres de l'aventurier britannique Simon Mann, tente de perpétrer un coup d'Etat en Guinée-Equatoriale, un petit pays d'Afrique centrale, riche en pétrole. Depuis cette date, de nombreux livres ont été écrits sur ce coup d'Etat, et en particulier sur les préparatifs, les financements, l'implication de certains pays et sur les circonstances qui ont finalement conduit les mercenaires à se retrouver en prison. Mais aucun livre n'a encore cherché à reconstituer le coup d'Etat avec exactitude. Il est essentiel de se baser non pas sur les émotions, mais sur les faits. Grâce à des entretiens avec les personnes impliquées, à de nouveaux documents et à des données tirées de comptes bancaires internationaux que l'auteur a réussi à retrouver, on découvre que le coup d'Etat a été soutenu par de nombreuses personnes influentes. Les gouvernements des Etats-Unis, du Royaume-Uni et d'Espagne sont au courant des plans mais au moment de vérité, ils ferment les yeux sur ce qui se passe. Cependant, le fait d'avoir été complices d'un acte de terrorisme international ne semble pas les intimider. En fin de compte, c'est avant tout une histoire de pétrole, rien que de pétrole. L'Afrique du Sud, le Zimbabwe et l'Angola savent eux aussi très bien ce qui se trame, mais ils entrent dans leur leu. Le président de la Guinée-Equatoriale, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, attend le dénouement dans la capitale : Malabo. Autour de lui, un réseau de traîtres, intéressés, indiscrets et opportunistes se met en place. Est-ce qu'il le sait ? Non seulement un danger extérieur le guette mais sait-il qu'un autre danger l'attend, si proche qu'il n'a pas pu le prévoir ? Le coup d'Etat échoue au dernier moment et le pays se pose beaucoup de questions : "Est-ce que nous sommes seuls ? D'après eux, ne sommes-nous qu'une source de pétrole, et non un Etat indépendant ?". Le pays s'est enrichi mais le prix à payer, la solitude et la trahison, n'est-il pas trop important ? Un complot international reconstitué dans un style journalistique captivant.

02/2012

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Droit

Revue méditerranéenne de droit public N° 10 : L'Arbre, l'Homme et le(s) droit(s). 65e anniversaire de la parution de L'homme qui plantait des arbres

La Revue Méditerranéenne de Droit Public, née en 2013 au sein du Collectif L'Unité du Droit, met en avant les travaux du Laboratoire Méditerranéen de Droit Public. "Vivre comme un arbre, seul et libre : Vivre en frères comme les arbres d'une forêt" : c'est par ces mots du poète Nazim Hikmet que commençait le dernier numéro de la Revue Méditerranéenne de Droit Public (RMDP) consacrée aux Libertés en Méditerranée. C'est - cette fois - directement à l'Arbre et à ses droits que le présent ouvrage est dédié. Guidés par le personnage d'Elzéard Bouffier imaginé par Jean Giono, les contributeurs du présent numéro, symboliquement publié lors du 65e anniversaire de la publication de L'homme qui plantait des arbres, ont cherché à analyser et parfois à reconnaître les liens unissant les Hommes aux Arbres par le biais du ou des droit(s). Il s'agit donc évidemment de forêts (de service public et de son régime si singulier depuis l'Ancien Régime) mais aussi de droit(s) potentiellement propre(s) de l'Arbre en tant que tel. Objet ou sujet juridique (avec des propositions de personnification et de protection(s)) selon les auteurs, bien public ou privé, commun et/ou approprié, l'Arbre est ici envisagé entre Droit(s), écorce(s), racine(s), paysage(s), affouage(s), santé(s), eau(x) & normes ! L'Arbre est aussi perçu et présenté ici comme un lien social luttant contre la désertification rurale (ce que l'action d'Elzéard Bouffier a précisément matérialisé) et comme un instrument puissant de la Fraternité et même de la Vie et ce, pour tous les promeneurs des forêts en France mais aussi (et surtout) en Méditerranée. En témoigne, au fil des présentes pages, un exposé de vingt-trois essences endémiques. Y ont contribué, depuis les différentes branches de l'Unité juridique et les rives de la Méditerranée : Julien BETAILLE, Philippe BILLET, Fabrice BIN, Clothilde BLANCHON, Maxime BOUL, Marie EUDE, Marine FASSI DE MAGALHAES, Juliette GATE, Sylvie & Aline GIONO, Laëtitia GUILLOUD-COLLIAT, Marie-Angèle HERMITE, Carlo IANNELLO, Arnaud LAMI, Jacques LIAGRE, Hussein MAKKI, Raphaël MAUREL, Jacques MENY, Eric NAIM-GESBERT, Loïc PEYEN, Jean-Marie PONTIER, Rémi RADIGUET, Jean-Claude RICCI, Julia SCHMITZ, Antoine TOUZAIN & Mathieu TOUZEIL-DIVINA.

04/2019

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Religion

Le Père Duparquet. Lettres et écrits Tome 4 (1877-février 1879) Début de l'exploration en Afrique australe - De Landana à Omaruru

Le père Charles Duparquet, spiritain, est l'un des grands missionnaires du XIXe siècle. Né en 1830, il a parcouru l'Afrique entre 1855 et 1888, date de sa mort. Il n'a cessé de raconter ses voyages ce sont des milliers de pages qu'on trouve aux archives spiritaines sur l'Afrique d'avant la colonisation. Le premier tome des écrits du père Duparquet (Karthala, 2012) contient les lettres et rapports écrits de 1852 au 2 janvier 1866. En 1865, Rome demande à la congrégation du Saint-Esprit de reprendre la mission du Congo abandonnée par les pères Capucins. Le second tome (Karthala, 2013) présente les écrits de 1866 à 1869 : essai d'installation en Angola et création d'un petit séminaire en Portugal. Le père Duparquet a compris que pour travailler dans les colonies portugaises, il faut des sujets portugais. Mais le gouvernement ne soutient pas son projet. Découragé, le père Duparquet accepte de partir en Afrique de l'Est. C'est le début du volume III, qui couvre la période de 1870 à 1876 (Karthala, 2014). Trois ans après l'"exil" de Bagamoyo, le père Duparquet crée la mission de Landana dans l'enclave de Cabinda qui, à l'époque, n'appartenait pas au Portugal. Il y applique les principes déjà développés par le père Libermann dans son rapport à Rome de 1846. C'est un grand succès, admiré par les officiers de la marine française mais aussi, plus tard, par les marins portugais. Mais le père pense toujours à évangéliser la partie sud de la mission, la Cimbébasie. Il passe l'année 1877 à s'efforcer de convaincre le Conseil général de sa nécessité. Il s'y attelle à partir de 1878. C'est le sujet de ce tome IV qui va de 1877 à février 1879. A cette date, le père Duparquet arrive à Omaruru où il pense installer la première mission de Cimbébasie. Les lettres de ce tome IV nous présentent d'abord la préparation de cette nouvelle mission puis les explorations de ce qui est maintenant l'Afrique du sud et la Namibie.

12/2017

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Sciences politiques

Le KGB à l'assaut du tiers-monde. Agression-corruption-subversion (1945-1991)

Il serait bien naïf de croire que jadis les combats idéologiques ou de puissance se déroulaient sans que chaque protagoniste se renseigne sur l'ennemi et même qu'il cherche à jeter chez lui la discorde... Pourtant la Tchéka et ses successeurs jusqu'au KGB inclusivement (dissous en 1991) ont battu tous les records de férocité - contrôle social, goulag, etc. - et d'efficacité froide à l'encontre des " adversaires " capitalistes (saur peut-être durant l'agonie du régime) en matière d'espionnage politique, militaire ou technologique. Après la Seconde Guerre mondiale et durant toute la guerre froide, l'un de ses terrains (l'action privilégiés furent les pays du tiers-monde que les puissances coloniales durent, de gré ou de force, laisser vivre leur destin. De l'Inde émancipée en 1947 à la Chine soumise aux communistes en 1949, de l'Egypte évacuée par les Anglais à la Guinée où Sékou Touré rejeta toute association avec la France, de l'Ethiopie du Négus et de l'Angola des Portugais à l'Afrique du Sud de l'apartheid, les " mesures actives " du KGB firent ou faillirent faire basculer ces rials dans le camp soviétique. Assassinats de leaders politiques locaux, corruption de ministres ou de hauts fonctionnaires, chantage, désinformation, tout fut bon pour couper les ex-colonies de leurs anciennes métropoles. Quant à l'" arrière-cour " des Etats-Unis, l'Amérique latine, indépendante depuis plus longtemps, elle était déjà un continent particulièrement mal disposé à l'encontre des gringos. Le triomphe des guérilleros à Cuba ou l'élection de Salvador Allende au Chili auraient-ils été possibles sans le coup de pouce tout à fait décisif de Moscou (entraînant par ricochet, il est vrai, de non moins réelles turpitudes de la part de la CIA) ? Comme le premier volume consacré à l'action du KGIR dans les pays occidentaux, cet ouvrage, qui s'appuie sur une documentation totalement inédite et bien sûr jamais mise à la disposition des chercheurs, trouve sa source dans les dizaines de milliers de pages d'archives top secrètes recopiées clandestinement par Vassili Mitrokhine, officier du KGB réfugié à l'Ouest et révolté par ces pratiques, qui désirait que cette histoire on ne peut plus opaque fût connue de tous. Sans aucun doute, ce livre invite l'historien, le chercheur ou le curieux à interpréter à nouveaux frais l'histoire du monde depuis 1945.

06/2008

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Littérature française

La Critique du darwinisme social

De son vivant, Charles Darwin s'était opposé avec vigueur à l'application du concept de sélection naturelle au sein des sociétés humaines. Pourtant, le darwinisme social est une doctrine politique évolutionniste apparue au XIXe siècle qui postule que la lutte pour la vie entre les hommes est l'état naturel des relations sociales. Selon cette idéologie, ces conflits sont aussi la source fondamentale du progrès et de l'amélioration de l'être humain. Son action politique préconise de supprimer les institutions et comportements qui font obstacle à l'expression de la lutte pour l'existence et à la sélection naturelle qui aboutissent à l'élimination des moins aptes et à la survie des autres ("survival of the fittest"). L'expression "darwinisme social" est apparue pour la première fois dans un tract intitulé Le Darwinisme social publié en 1879 à Paris par Emile Gautier (1853-1937), un journaliste, militant et théoricien anarchiste français. Jacques Novicow s'inscrit dans ce sillage. Nous proposons au lecteur de découvrir ce texte rare qui, comme celui de Gautier, critique et conceptualise tant l'expression que la notion. Sociologue russe d'expression française, Jacques Novicow fut un farouche opposant du darwinisme social et de la guerre, il fut l'un des promoteurs et défenseurs de la fédération européenne. Son ouvrage Les Luttes entre les sociétés humaines et leurs phases successives lui apporta la notoriété. Il fut également membre et vice-président de l'Institut international de sociologie. Jacques Novicow, peu connu maintenant, développa une critique rationnelle et systématique de la guerre bien avant que Norman Angell publie La grande illusion. Extrait : "Le darwinisme social peut être défini : la doctrine qui considère l'homicide collectif comme la cause des progrès du genre humain. Cee définition semblera paradoxale. Je vais montrer tout à l'heure, par de nombreux exemples, qu'elle est parfaitement exacte. Je commence par citer des gens du métier, des sociologues. "Nous devons reconnaître, dit Herbert Spencer 1 , que la lutte pour l'existence entre les sociétés a été l'instrument de leur évolution. Ni la consolidation et la reconsolidation des petits groupes en un groupe plus grand, ni l'organisation des groupes composés et doublement composés, ni le développement concomitant des facteurs d'une existence plus large et plus élevée que produit la civilisation, n'auraient été possibles sans les guerres de tribu à tribu et plus tard de nation à nation".

01/2023

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Bâtiments et travaux publics

Gros oeuvre. Prescriptions techniques et recommandations pratiques

Ce guide expose les détails d'exécution des éléments du gros oeuvre en s'appuyant sur les règles techniques de construction (DTU, normes, règles de calcul). Il expose les précautions à prendre lors de la conception et de la réalisation : - des fondations et des dallages ; - des murs intérieurs et extérieurs, des cloisons de distribution et de doublage ; - des planchers et des rupteurs de ponts thermiques. Cette dernière édition intègre les dernières évolutions normatives et réglementaires.

08/2022

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Evaluation

Toutes les fiches de soins pour réussir en IFSI. 2e édition

Les principaux soins infirmiers en fiches synthétiques et illustrées, avec des tutoriels offerts Avec ses 130 fiches en couleurs, ce livre a été conçu pour accompagner les étudiants en soins infirmiers dans tous les soins utiles à leur exercice, du soin transversal quotidien au soin spécifique le plus complexe. Très pratiques avec leur classement par ordre alphabétique et abondamment illustrées, ces fiches de soins proposent : - une définition du soin, la liste du matériel à employer et les techniques à suivre pas-à-pas ; - la mention de la spécialité/du service où chaque soin est pratiqué préférentiellement ; - les surveillances infirmières ainsi que les informations, conseils et éducation à prodiguer aux patients et à leur entourage ; - la mention du rôle infirmier (propre, prescrit ou en collaboration) rattaché au soin ; - les compétences, en lien avec le référentiel d'études, à acquérir ou à mobiliser pour la réalisation du soin. Dans cette 2e édition, on trouvera de nouvelles fiches, notamment le prélèvement nasopharyngé (test PCR), la prise en charge du patient COVID dans tous les cas de figure (réanimation, gériatrie, pédiatrie) et la vaccination. Un double sommaire permet de retrouver un soin, soit par une recherche alphabétique, soit par services de soins (urologie, pédiatrie, oncologie, cardiologie, etc. ). OFFERT : encore plus de tutoriels vidéos de soins pour perfectionner sa pratique !

06/2022

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Indépendants

"C'est le Québec qui est né dans mon pays !". Carnet de rencontre d'Ani Kuni à Kiuna

"La vérité, c'est que je suis Québécoise, que ma famille habite leur territoire traditionnel depuis plus de 200 ans et, pourtant, je ne connais pratiquement rien d'eux et je n'en connais aucun. La vérité, c'est que j'ai honte de moi. Honte de nous". C'est au contact des Maoris de la Nouvelle-Zélande qu'Emanuelle Dufour réalise l'ampleur de son ignorance à l'égard des Premiers Peuples du Québec. A son retour, elle entreprend un long cheminement pour aller à la rencontre des réalités autochtones et entamer un dialogue plus que jamais nécessaire. Que révèlent le silence sur les pensionnats autochtones dans les manuels d'histoire et les clichés sur les "? Indiens ? " dans la culture populaire ? Comment a été vécue la crise d'Oka par les Autochtones ? Racontée à partir de sa propre expérience mais aussi celle de nombreux Autochtones et Allochtones, cette oeuvre polyphonique explore les legs de notre inconscient colonial et fait surgir des histoires trop longtemps restées dans l'ombre. "C'est le Québec qui est né dans mon pays ! " nous dit Anna Mapachee, afin de renverser le miroir de notre histoire coloniale. Si le racisme systémique façonne toujours la condition autochtone, ce carnet de rencontres témoigne aussi du travail entamé par les communautés pour se réapproprier leurs langues, leurs savoirs ancestraux et leurs identités, entre autres à l'Institution Kiuna d'Odanak, "une école faite pour nous autres" . Et vous, êtes-vous prêt. e. s à explorer votre partie de l'histoire ? Avec les témoignages et citations autorisés de Kim Angatookalook et Tristan André-Angatookalook, Michèle Audette, Terry Awashish, Eve Bastien, Lise Bastien, Louis-Xavier Bérubé, Marie-Eve Bordeleau, Jimmy-Angel Bossum, Marie-Pierre Bousquet, Sébastien Brodeur-Girard, Diane Cantin, Mikayla Cartwright, Kakwiranó : ron Cook, Emma Cuchio Antonio, Guillaume Dufour, Ellen Gabriel, Julie Gauthier, Claude Hamelin, Prudence Hannis, Sarah Hornblow, Paige Isaac, Institut Tshakapesh, Jacques Kurtness, Marcel Lalo, Léa Lefevre-Radelli, Pierre Lepage, Monica Lopez, Anna Mapachee, Lucie Martin, Pierre Martineau, Rita Mestokosho, Uapukun Mestokosho, Melissa Mollen Dupuis, Caroline Nepton Hotte, Jennifer O'Bomsawin, Annick Ottawa, Ghislain Picard, Murrray Sinclair, Geneviève Sioui, Louis-Karl Sioui-Picard, Lou Maïka Strauss et Martin Strauss, Jean-Yves Sylvestre, Myriam Thirnish, Pamela Rose Toulouse, Jacques Viens, Florent Vollant, Stanley Vollant et Xavier Vollant, Jesse Wente et plusieurs autres.

10/2021