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Critique littéraire

Rire avec elles. L'humour au féminin dans la littérature et à la télevision

Les femmes n'ont pas le sens de l'humour. Cet adage est volontiers partagé par une grande partie de la gente masculine. Il y eut des femmes qui y ont cru aussi. J'espère que ce recueil qui va de l'Antiquité à nos jours, en prenant ses exemples dans la littérature des cinq continents, prouvera le contraire. Mes chères soeurs, mettez ce livre sous le nez de vos compagnes et attendez l'effet...

11/2019

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Critique littéraire

La vieillesse et la mort dans la littérature enfantine de 1880 à nos jours

Voici, sur la trace des vieilles gens, un voyage inattendu au pays de la littérature enfantine. Comment vieillesse et mort sont-elles représentées dans les livres scolaires et les livres de loisirs ? Quelles observations, quels préjugés, ou quels projets guident le choix des écrivains et des illustrateurs ? L'apparence physique des vieux et des vieilles, leurs principales activités, leurs lieux favoris, leurs handicaps, leurs rapports parfois difficiles avec les autres générations et leurs liens privilégiés à l'enfance sont mis ici en lumière. Derrière la variété des textes et des illustrations apparaissent de grands stéréotypes, mais se dessinent aussi l'évolution des sensibilités et la diversité des intentions pédagogiques, les préoccupations et les sentiments de notre société confrontée au vieillissement. Inquiétants ou protecteurs, les vieilles gens que nous décrit Geneviève Arfeux-Vaucher introduisent dans le livre pour enfants une précieuse réflexion sur la solidarité, le temps qui passe et le sens de la vie.

04/1994

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Critique littéraire

Emergence de l'homosexualité dans la litterature francaise d'Andre Gide à Jean Genet

Alors qu'il existe des ouvrages généraux sur l'homosexualité dans les littératures anglaise, allemande, espagnole, italienne, américaine bien sûr, la France a fait le choix pudique des monographies. Ainsi la critique s'est-elle intéressée à l'homosexualité d'André Gide ou de Marcel Proust, mais en privilégiant l'approche biographique, comme si celle-ci pouvait être facilement isolée de l'oeuvre de ces écrivains. La présente étude a pour objet de combler cette lacune, en s'interrogeant sur le foisonnement exceptionnel de la littérature homosexuelle qu'a connu la France au début du XXe siècle. Des oeuvres d'écrivains majeurs, outre Gide et Proust, sont abordées, tels Jean Cocteau, Jean Genet, Julien Green, Henry de Montherlant, Marguerite Yourcenar. Mais aussi d'écrivains tout aussi réputés mais dont cet aspect de l'oeuvre, bien que pouvant être considéré comme déterminant, n'a suscité que peu d'intérêt : Max Jacob, Marcel Jouhandeau, Roger Martin du Gard, François Mauriac. Pour être la plus pertinente possible, cette étude a aussi cherché à faire sortir de l'ombre des écrivains moins connus comme René Crevel, Pierre Herbart, Maurice Sachs, Francis Carco et une pléiade d'auteurs qui, après avoir connu des gloires très inégales de leur vivant, ont sombré dans un oubli quasi total : Axieros, Henri Deberly, Jean Desbordes, Charles-Etienne, Marcel Guersant, Henry-Marx, Maurice Rostand... En effet, ce sont tous ces écrivains qui ont contribué, chacun sur leur mode personnel, à fixer l'approche littéraire mais aussi sociologique de l'homosexualité, en France, durant la période troublée de l'entre-deux-guerres. Les recherches qui, aujourd'hui, s'attachent au genre et à ses avatars, bien que les récusant parfois, ne leur en sont pas moins redevables.

04/2011

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Critique littéraire

La littérature camerounaise d'expression française. Des années de braise aux années d'espérance

Les écrivains camerounais de langue française viennent de remporter, pendant trois années successives (2014, 2015, 2016), le Grand prix littéraire de l'Afrique noire décerné par l'Association des écrivains de langue française (ADELF). Cette prouesse constitue, dans l'histoire littéraire de ce pays, un record inédit, bien que certains de nos grands classiques aient, par le passé mais de manière sporadique, gagné quelques prix. On pourrait couronner le tout en mentionnant le prix Ahmadou Kourouma obtenu en 2017 par le jeune écrivain Max Lobé (Confidences), le prix théâtre-RFI remporté par Edouard Elvis Bvouma (La poupée barbue, 2017) et le prix Alain Decaux ravi par Jeanne Liliane Mani Mendouga (Lettres) en janvier 2018. En voyant tous ces trophées s'accumuler, on réalise qu'il est bien possible de parler d'un nouvel âge d'or de la littérature camerounaise. Celui-ci, qui survient près de trente ans après la belle époque de Mongo Beti, Ferdinand Oyono, Guillaume Oyono Mbia et d'autres, mérite l'attention de la critique pour que celle-ci puisse dévoiler son contexte d'émergence, ses propriétés thématiques et ses codes esthétiques.

11/2018

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Critique littéraire

Introduction à une esthétique de la littérature Tome 1 : L'écrivain et son ombre

Les oeuvres d'art sont affaire de plaisir et de goût personnels qui se passeraient de toute justification ; la création est un mystère, or c'est précisément ce qui ne cesse d'aiguiser notre curiosité et nous pousse à scruter ce qui se passe dans les actes créateurs, cependant, nous parlons des oeuvres, elles ne cessent de nourrir notre sensibilité, d'alimenter notre enthousiasme. Si la critique et l'histoire de l'art interposent une cohérence et un savoir entre notre subjectivité et les oeuvres dont elles parlent, ces deux disciplines hésitent à considérer l'art comme source de connaissance, elles se refusent même à en discuter la vérité. Or les oeuvres ont non seulement une "efficacité" dont nous ressentons confusément les effets, mais aussi une valeur dont il est possible de déterminer les conditions et les structures dans les oeuvres mêmes : l'esthétique littéraire qui se développe ici n'est ni philosophie ni science de l'art, mais elle révèle ce qui sous-tend notre admiration, laquelle n'est pas incommunicable ; l'admiration qui va de pair avec notre plaisir n'est pas injustifiable, elle tend à un accord des jugements sans recourir à aucune dogmatique.

10/1996

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Littérature étrangère

Une robe de papier pour Xue Tao. Choix de textes inédits de littérature chinoise

Xue Tao, courtisane et poétesse chinoise, vécut à Chengdu, dans le centre de la Chine, au IXe siècle, sous la dynastie des Tang. Elle est restée célèbre pour avoir aussi bien su chanter l'amour que confectionner elle-même le papier coloré sur lequel elle écrivait. À cette figure presque mythique, il convenait d'offrir un vêtement de fantaisie : c'est ce que se sont efforcés de réaliser les auteurs ici réunis, tous sinologues, en proposant des traductions inédites de textes choisis de la littérature chinoise. On trouvera des poèmes médiévaux, modernes ou contemporains, mais aussi des histoires d'immortels, de religieux excentriques et de bandits. On rencontrera un esprit-serpent, deux philosophes, une actrice d'opéra, des lettrés en goguette au bord de la mer et un bestiaire pour le moins bigarré… Puisse cette petite anthologie délibérément hétéroclite égarer agréablement son lecteur !

01/2015

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Littérature étrangère

Petit précis à l'usage de l'amateur de littérature chinoise contemporaine (1976-2001)

La littérature chinoise a connu une évolution fulgurante depuis la mort de Mao en 1976 jusqu'à l'attribution du prix Nobel de littérature à Gao Xingjian en 2000. L'amateur l'aborde souvent au gré d'une flânerie en librairie, dans les bibliothèques ou par une critique dans la presse. Mais il est quelque peu démuni s'il veut s'y retrouver dans le foisonnement des mouvements et des écoles, ou tout simplement avoir des informations sur les auteurs. Ce Petit précis lui propose des clés pour se repérer dans la production de ces vingt-cinq dernières années. Il privilégie les œuvres traduites en français - tout en signalant certaines qui ne l'ont pas été et méritent de l'être -, présente leurs auteurs, les situe dans l'histoire littéraire chinoise et mesure leur impact en Chine et en Occident. Sans se cantonner à la Chine continentale, il englobe les littératures de Hong Kong, Taiwan et les écrivains vivant à l'étranger. Un livre clair et facile d'accès pour qui est curieux d'en savoir plus sur la Chine et ses écrivains.

02/2002

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Littérature étrangère

La soupe de Kafka. Une histoire complète de la littérature mondiale en 16 recettes

Si vous alliez dîner chez Marcel Proust, Gabriel Garcia Marquez, Virginia Woolf ou Raymond Chandler, que vous offriraient-ils à table ? Mark Crick répond à la question en nous donnant à lire une série de savoureux pastiches de quelques-uns des plus grands écrivains du monde. Chaque texte est une plongée dans un univers différent, racontée d'une voix semblable à s'y méprendre à celle de l'écrivain lui-même. S'inscrivant dans la tradition des Pastiches de Proust et rappelant les Exercices de style de Queneau, le livre de Mark Crick est un véritable tour de force, bientôt publié dans dix-huit pays. fauteur a également illustré chacun de ces fins morceaux de sa propre main, proposant autant d'hommages à des artistes célèbres.

10/2006

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Critique littéraire

Exil et modernité. Vers une littérature à l'échelle du monde : Gombrowicz, Herling, Milosz

Witold Gombrowicz, Czeslaw Milosz et Gustaw Herling, trois écrivains polonais majeurs du xxe siècle, ont cherché à transcender par leurs oeuvres l'exil géopolitique imposé par l'histoire. Que ce soit sous la forme d'une réunion des contraires étendant le périmètre de la contrée natale à l'univers entier, à travers l'idée d'un «noyau inentamable» en l'homme, ou bien par le moyen d'une «déviation» systématique des codes établis, ces trois projets littéraires explorent le lien entre condition d'exilé et modernité.

08/2012

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Critique

Romans et fictions brèves dans la littérature française du XIXe siècle. Interférences, tensions, dialogues

Si la question des interactions entre le roman et les fictions brèves n'est pas propre au XIXe siècle, elles se pose toutefois avec une particulière acuité à cette époque. C'est en effet le moment où s'affirme à la fois le statut générique du roman et celui de la nouvelle, à la faveur du mouvement de reconfiguration du système des genres qui se produit au cours de ce siècle. Cette séparation n'empêche toutefois pas des liens étroits, nombreux et divers, dus notamment à l'entrée de la littérature dans l'ère médiatique, puis dans la "civilisation du journal" , règne de la circulation et du recyclage des écrits, de la porosité des frontières génériques, des entrelacs de formes, de leur hybridation. Ce volume est d'une grande richesse sur tous les plans : théorie du roman et théorie de la nouvelle en tant que forme brève ; méthodologies variées (approches comparées de l'usage des deux formes chez un même auteur, par exemple) ; histoire littéraire et réflexions sur les supports médiatiques ; choix d'un large corpus, bien équilibré (auteurs canonisés, tels Staël, Stendhal, Balzac, Sand, Flaubert et Maupassant, et auteurs moins lus de nos jours, comme Féval, Erckmann-Chatrian, Daudet ou Rosny ; et ceux que la recomposition des champs universitaires au XXIe siècle a minorisés, comme Lamartine, Musset ou Nodier) ; réflexions sur les genres esthétiques et sur la poétique des oeuvres.

02/2022

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Ecologie

L'écologie profonde : un enjeu pour notre époque. Ecoféminisme, changement climatique, collapsologie, philosophie, littérature

Il fait le lien entre la situation politique et la pensée philosophique. Dans une société de plus en plus conditionnée et coercitive, il résonne comme un cri de liberté. Il montre les limites de l'écologisme classique relayé par les médias mainstream et la nécessité de retrouver nos racines dans la terre, de modifier nos croyances et de renouveler la pensée écologique. Il se réfère à l'étude sociologique des "créatifs culturels" ; il prône la réhabilitation des valeurs féminines et le respect des animaux et de tous les êtres vivants. Il explique comment la montée générale de la violence nécessite de désacraliser la Science et la Technique, et notamment la déplorable révolution numérique. Il alerte sur les dangers du "tout numérique" pour notre culture, nos liens sociaux, notre santé physique et mentale, le risque de coercition et de perte de libertés.

02/2021

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Littérature française

La discontinuité dans la littérature contemporaine - Mémoire de maîtrise de philosophie, Sous la dir

Essai philosophique d'introduction au Nouveau Roman.

07/2018

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Critique littéraire

La littérature de l'anarchisme. Anarchistes de lettres et lettrés face à l'anarchisme

Cet ouvrage tente de restituer une image globale des rapports entre l'anarchisme et les milieux littéraires de 1848 jusqu'à la fin des années 1930. Au-delà de la période de la fin du siècle, marquée par les attentats à la bombe qui ont inscrit une image souvent stéréotypée du mouvement dans la conscience du grand public, et au-delà des rapports avec le symbolisme et les avant-gardes poétiques, auxquels on a souvent réduit l'influence de l'anarchisme dans la sphère littéraire, ce livre vise à offrir un tour d'horizon des productions variées des auteurs qui ont mis leur plume au service du drapeau noir. A travers nombre de sources inédites et avec une attention particulière à la création et aux débats littéraires véhiculés par les nombreux journaux et périodiques de la presse militante, sont ainsi examinés les rapports des anarchistes avec les grands mouvements littéraires de l'époque (romantisme, réalisme, naturalisme, symbolisme) et la conception anarchiste de la culture et de l'éducation. Une série de monographies et d'études d'oeuvres sont ensuite consacrées à des auteurs appartenant au monde la culture officielle qui ont mis en scène des anarchistes dans leurs oeuvres - dont notamment, Anatole France, Montherlant, Ernest Psichari, Villiers de l'Isle-Adam, Roland Dorgelès - et à la découverte de romanciers et littérateurs proches de l'anarchisme ou actifs dans le mouvement. Parmi eux figurent plusieurs ayant joui en leur époque d'une certaine notoriété - Han Ryner, J. H. Rosny aîné, Jules Lermina, Jehan Rictus -, alors que d'autres - Brutus Mercereau, Fernand Kolney, Henri Rainaldy, K.X. e nombre de nouvellistes - sont demeurés dans l'essentiel presque totalement inconnus en dehors des circuits du mouvement libertaire. Une conclusion vient clore ce tour d'horizon et souligner la richesse et la diversité de la création anarchiste en littérature, sur un arc temporel bien plus long que celui à l'intérieur duquel on a généralement tendance à la limiter.

09/2014

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Théologie

Bulletin de Littérature Ecclésiastique n°491 CXXIII/3. Joseph de Nazareth à l’Université ?

Ce numéro 491 du Bulletin de Littérature Ecclésiastique rassemble sous le titre Joseph de Nazareth à l'Université ? cinq articles d'universitaires qualifiés sur la théologie de saint Joseph, les laïcs dans l'Eglise ancienne, la théologie monastique de Saint Grégoire le Grand, et le pouvoir dominatif des supérieurs religieux selon les anciennes normes du Code de droit canonique de 1917.

11/2022

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Sociologie

Revue de philologie, de littérature et d'histoire anciennes volume 93-1. Fascicule 1

RESUMES Julien Bocholier. - Le "petit Homère" de Chateaubriand Cet article propose une première édition des essais de traduction de Chateaubriand contenus dans son exemplaire de l'Iliade (chants IX à XII) conservé à la Bibliothèque nationale de France (Smith-Lesouëf, 135). Après avoir proposé une datation de ces fragments, autour de 1805, et indiqué leur probable contexte de rédaction, nous examinons d'abord le rapport de Chateaubriand au texte grec, et notamment l'intermédiaire que constituait pour lui la traduction latine contenue dans son volume ; puis, nous étudions, dans Les Martyrs et Les Natchez, les passages susceptibles d'avoir été influencés par les extraits d'Homère traduits par l'auteur. Bénédicte Chachuat. - Note à Lucain, Bellum Ciuile Le vers 43 du chant 7 du Bellum Ciuile est l'un des vers les plus discutés du poème de Lucain : les éditeurs ne s'accordent pas sur le texte à éditer et nombreux sont ceux à avoir tenté de le corriger. Il s'agira dans cet article de montrer d'abord pour quelles raisons le texte transmis par les manuscrits doit être considéré comme corrompu, ce qui aujourd'hui n'est pas admis par tous les philologues. Après avoir localisé et expliqué l'erreur, nous envisagerons ensuite les différentes solutions, jusque-là insatisfaisantes, qui ont été proposées pour remédier à cette corruption. L'étude d'une conjecture inédite permettra enfin de dégager le sens attendu du passage à défaut de pouvoir reconstituer avec certitude le texte de Lucain. Catherine Dobias-Lalou. - Retour sur les contractions e+e du dialecte cyrénéen Dans sa synthèse sur le dialecte cyrénéen publiée en 2000, l'auteur proposait pour la contraction des voyelles brèves moyennes antérieures une explication grapho-phonétique originale qui n'a guère convaincu. Il semble opportun de rouvrir le dossier avec le recul du temps, bien que la documentation nouvelle ait fourni peu d'éléments discriminants. Les exemples les plus nombreux appartiennent à deux types morphologiques, les nominatifs pluriels comme ??? ? ? et les infinitifs actifs comme ??? ? ??? . En réexaminant la place de ces formes dans leurs systèmes flexionnels respectifs, on peut finalement expliquer les uns et les autres par des remaniements morphologiques, phénomène particulièrement développé dans les présents contractes en -? ? . Le dialecte cyrénéen appartient bien au dorien "sévère" . Antoine Foucher. - Les uersus aurei chez Virgile, des Bucoliques à l'Enéide En nous appuyant sur une définition stricte du uersus aureus, nous analyserons dans cet article les structures verbales, phoniques et métriques de ce type de vers dans les trois oeuvres majeures de Virgile pour y montrer l'influence de Catulle, mais aussi les évolutions en fonction des genres pratiqués par Virgile. Nous nous intéresserons aussi aux emplois du uersus aureus dans les oeuvres de Virgile : s'il est vrai qu'il apparaît souvent devant ponctuation forte, plus largement, il contribue à la colométrie virgilienne en s'associant à des structures syntaxiques déterminées, tout comme il est indubitablement associé à des structures ou à des thèmes particuliers, tels que la description. Bruno Helly. - Les datifs en et dans les dédicaces et épitaphes thessaliennes en alphabet épichorique (VIe-Ve s. av. J. -C.) Il est connu que dans les inscriptions thessaliennes des vie et ve s. av. J. -C. en alphabet épichorique, on trouve un datif singulier -? ?? , souvent simplifié en -? ? pour les noms féminins et masculins en /-a/, et un datif singulier -o ? simplifié en -o pour les noms en /-? /. Cependant, dans de nombreuses inscriptions de cette période, en particulier dans les épitaphes, ces datifs ont souvent été interprétés comme des génitifs de substantifs masculins, Un recensement exhaustif de ces inscriptions montre que ce sont bien des datifs qui sont utilisés dans les formules funéraires, associés aux substantifs ??? ? ? , ??? ? ? , ??? ? ??? ? , ??? ? et avec des verbes comme ??? ? ??? , ??? ? ??? ? ou même le simple ??? ? . On peut tirer de l'utilisation de ces datifs en -? ?? /? ? et -o ? /-o des informations non seulement pour l'histoire du dialecte, mais aussi sur la manière dont on exprimait à cette époque le rapport des vivants et des défunts au monument funéraire. Dimitri Maillard. - César et l'apparat royal Quand le 15 février 44, à l'occasion des Lupercales, César se présente vêtu de la toge pourpre et s'assoit sur une chaise curule dorée, le dictateur réactive une tradition selon laquelle ces deux éléments n'étaient associés que pour les anciens rois. Un point vient appuyer cette hypothèse : toge pourpre et chaise curule font partie des insignes de pouvoir offerts par le Sénat aux souverains alliés. Le propos s'attache à démontrer la nature royale de ces dons, qui pourraient se fonder sur un costume antérieur à l'apparat républicain. L'incompatibilité entre la chaise curule et la pourpre est levée par César aux Lupercales ; l'ensemble n'est pas commenté par ses contemporains, du fait du diadème tendu par Antoine ce jour-là, mais César réactivait en fait l'ancien apparat royal. Sophie Minon. - Dérivation en -? ? - ou en -o ? - : critères distributionnels. Le cas des anthroponymes en ??? ? ?? - vs - ??? ? ??? ? , -? ??? ? ? L'objet de cette étude était de vérifier, en prenant l'exemple des anthroponymes composés faits par dérivation en -? ? - ou en -? -, à partir du radical ??? ? °, si les échanges, abondamment représentés dans les composés lexicaux et anthroponymiques, entre les deux voyelles, en position soit de voyelle de jonction entre leurs deux membres, soit de voyelle prédésinentielle, prouvent un caractère interchangeable qui s'expliquerait morphologiquement par différentes formes d'analogies ou bien si d'autres motivations ont pu jouer, voire interférer avec la précédente. S'il est impossible de tirer de conclusions qui vaillent pour la série de noms dans sa totalité (trop de critères interfèrent, y compris celui de la mode, parfois induite par l'existence de tel porteur prestigieux du nom), il n'est du moins guère apparu que le critère aréal/dialectal, dont on a montré qu'il avait joué par exemple dans la distribution de /a : / et de /o/ prédésinentiels pour les composés du lexique, doive être, en revanche, invoqué pour leur distribution dans les anthroponymes en -? ??? ? ? /? ? et -? ? /? ??? ? ? de l'époque alphabétique. Dans la hiérarchisation de ceux qui ont véritablement contribué à la configuration de cette famille de noms, sémantique et pragmatique viennent en premier, et l'accent pourrait avoir parfois contribué au marquage du sens, tandis que certains choix morphologiques sont apparus comme infléchis par le rythme.

02/2021

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Sociologie

Revue de philologie, de littérature et d'histoire anciennes volume 94-1. Fascicule 1

Sébastien Barbara. - Les phalanges de Socrate (X. , Mem. , I, 3, 11-13) Xénophon (Mem. , I, 3, 11-13) attribue à Socrate une image rapprochant les baisers des beaux garçons des envenimements causés par les araignées dites phalanges (? ??? ? ??? ). Parallèlement, Platon (Smp. , 217e-218b) prête à Alcibiade l'image de la morsure de vipère à propos de l'amour-philosophie. Ces images issues des topoi populaires de la morsure-piqûre de l'amour témoignent d'une tendance des socratiques à développer des comparaisons en rapport avec la sphère médicale et des échanges entre philosophes et médecins dans l'Athènes des Ve-IVe s. Dans le cas des phalanges le témoignage de Xénophon atteste, par sa date haute, une diffusion précoce de savoirs iologiques précis, notamment le lien causal entre symptômes critiques et morsure de la veuve noire méditerranéenne (Latrodectus tredecimguttatus Rossi) qui n'est pourtant pas facile à établir. Pauline Belin. - Le concept de consuetudo dans les traités rhétoriques de Cicéron Cet article se propose d'explorer les implications du terme consuetudo dans les traités rhétoriques cicéroniens où le terme est utilisé : De inuentione, 84-83 av. J. -C. , De oratore, 55 av. J. -C. , Brutus, 46 av. J. -C. , Orator, 46 av. J-C. , et les Partitiones oratoriae, 46 av. J. -C. Cette étude du terme de consuetudo entend retracer les origines du concept linguistique de consuetudo, formulé par Cicéron et repris par Quintilien dans l'élaboration de son Institution oratoire, et précisera les liens entre le sens général du terme et l'acception proprement linguistique qu'il acquiert, tout en éclaircissant les enjeux de ces différentes acceptions. Jaime Curbera. - Les noms de la mandragore selon Dioscoride Cet article traite des six noms de mandragores transmis dans le De materia medica de Dioscoride (? ??? ? ??? ? , ??? ? ??? ? ? , ??? ? ??? / ??? ? ??? , ??? ? ?? , ??? ? ??? ? ?? , ??? ? ??? ? ??? ), ainsi que des quinze synonymes donnés dans les manuscrits alphabétiques de Dioscoride. L'article met l'accent sur l'aspect lexical (étymologie, brachylogie, emprunts), mais il traite inévitablement d'autres questions, comme les prières des herboristes, et il propose de nouvelles lectures pour les noms corrompus (? ??? ? ? , ??? ? ??? , ??? ? ??? ? ?? , ??? ? ??? ). Une dernière annexe explique un curieux nom de la plante en grec moderne (? ??? ? ??? ). Concepción Fernández Martínez. - Rythmes métriques accidentels ou locutions idiomatiques dans des inscriptions gauloises considérées comme carmina (CIL, XIII, 1983, 1972, 2073, 2216, 1849) L'article analyse les possibles formes métriques d'une série d'inscriptions latines considérées comme métriques, afin de décider de leur inclusion ou de leur exclusion du corpus des Carmina Latina epigraphica des Gaules. En outre, l'article propose une édition critique et un commentaire philologique de ces inscriptions. Jorge Martínez-Pinna. - Le nom de Servius Tullius Cet article traite du nom de Seruius Tullius, roi de Rome. Un lien avec le terme latin seruus, ainsi qu'une origine étrusque semblent peu admissibles. Au contraire, l'analyse de ce nom révèle une origine latine du personnage et son appartenance à un niveau social élevé. Jean-Louis Perpillou. - Anges et démons Dans ce texte posthume, qui fait suite à "Pouvoirs d'un chiffre" , paru dans ??? ? ??? ? ??? ? ? . Mélanges offerts à Charles de Lamberterie (Louvain, Peeters, 2020, p. 637-650), Jean-Louis Perpillou examine trois nouvelles séries d'exemples de la formule "3 fois 9" : les inscriptions d'Asie Mineure impliquant le dieu Mèn, un rite agraire lituanien et son correspondant grec (Hérodote VIII, 137), ainsi que des bylines russes qui relatent des pratiques magiques adressées à des démons ou des (arch)anges. La valeur non comptable de cette formule, très probablement héritée, s'y trouve confirmée. Gerd Van Riel, Victor Gysembergh. - L'Athéna de Saïs dans l'In Timaeum de Proclus Dans sa discussion du mythe de l'Atlantide, raconté par un prêtre de Saïs dans le Timée de Platon, Proclus se tourne vers la relation entre la déesse Athéna et la cité de Saïs en Egypte septentrionale. L'une des connexions astrologiques mentionnées par Proclus est qu'Athéna était un des astres arctiques. Dans ce contexte, le texte reçu du Commentaire sur le Timée de Proclus fait référence à certains qui lient Athéna à "la lune qui est là-bas" . Dans cet article nous analysons les diverses explications et émendations du texte. Nous examinons leur valeur par rapport aux spéculations astronomiques des Egyptiens et des Grecs, mettant à profit de récentes découvertes sur la transmission textuelle du commentaire de Proclus. A partir de cet examen, nous proposons de corriger le texte transmis. Inés Warburg. - De Lerina insula : tradición manuscrita, textos y edición El poema De Lerina insula, atribuido a Dinamio de Marsella (? 595 c.), celebra en dísticos elegíacos la fundación cristiana de San Honorato mediante una serie de tópicos tradicionales sobre la isla "santa" y sus habitantes. Dos códices de Isidoro de Sevilla (ms. Klosterneuburg 723 del siglo XII y ms. Göttweig 64 (78) del siglo XIII) incluyen la colección de inscripciones romanas conocida como Sylloge Turonensis ; en el apéndice de esta síloge se conserva el poema - no epigráfico y no romano - de Dinamio. Esta contribución propone una edición crítica del poema a partir de ambos testimonios, ya que las dos ediciones del siglo XIX se basan alternativamente en copias de uno de los dos manuscritos : la primera edición de 1888, en una copia de Klosterneuburg 723 y la segunda edición de 1897, en una copia de Göttweig 64. Los testimonios derivan de un ascendiente en común, pero ambos textos son independientes y complementarios.

02/2022

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Genres et mouvements

Littérature enfantine et communisme. L’exemple de L’École et la Nation (1961-1970)

Cet ouvrage examine les enjeux du livre pour enfants dans une revue pédagogique communiste, L'Ecole et la Nation, au cours de la décennie 1960. Les chroniques des "Livres pour enfants" , qui y sont rédigées, se révèlent, en effet, pionnières dans ce domaine de la littérature. Cet ouvrage examine les enjeux du livre pour enfants dans une revue pédagogique communiste, L'Ecole et la Nation, au cours de la décennie 1960. Les chroniques des "Livres pour enfants" , écrites par Natha Caputo puis par Bernard Epin, se révèlent pionnières, à une époque où la littérature enfantine occupe une place mineure, comme le confirme l'étude, pour la même période, du grand journal culturel Les Lettres françaises dirigé par Aragon. Ces chroniques sont examinées selon une triple perspective. La perspective historique envisage le contexte de la Loi du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse ainsi que les rapports évolutifs entretenus par le PCF avec la littérature pour enfants depuis les années 1920 jusqu'à la fin des années 1960. La perspective scolaire situe ces chroniques, destinées aux instituteurs et institutrices, dans un contexte marqué par des réformes réalisées ou envisagées et par l'usage à l'école de la littérature pour enfants (rôle des bibliothèques scolaires, listes préconisées pour la remise des Prix...). La perspective culturelle retrace l'engagement de militants du livre pour enfants, le rôle de certains éditeurs, l'émergence de bibliothèques spécialisées ainsi que l'avènement progressif de ce que l'on appellera bientôt la littérature de jeunesse. Ces chroniques rendent ainsi compte d'une conception humaniste du livre pour enfants et affirment le rôle émancipateur de la culture.

01/2023

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Livres 3 ans et +

Personnages de papier. Les représentations franco-italiennes du handicap dans la littérature de jeunesse

Qui sont les personnages avec un handicap dans les livres destinés aux plus petits ? Quels sont leurs caractéristiques physiques, leurs traits de personnalité, leur environnement familial ou amical ? Quels enfants, quelles soeurs ou quels frères, quels parents, quels amis sont mis en scène, et quels sont leurs liens et relations ? En partant de l'approche théorique des représentations sociales du handicap, cet ouvrage analyse les portraits des personnages rencontrés dans les albums et courts romans de la décennie 1995-2005. Il dévoile les multiples facettes et l'hétérogénéité de ces représentations, et montre combien le type de handicap apparaît comme une caractéristique discriminante de ces héroïnes et héros. Il met également en exergue la dimension culturelle des représentations, grâce à la comparaison des livres français et des livres italiens. A travers cet ouvrage, c'est la vision du handicap que les adultes souhaitent transmettre aux enfants qui est décryptée, reflétant un état des représentations sociales d'une société donnée.

09/2020

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Linguistique

Revue de philologie, de littérature et d'histoire anciennes volume 95-1. Fascicule 1

Amandine CHLAD : Les noms propres dans l'Iliade latine Cet article examine les emplois de noms propres dans l'Iliade latine, afin de dégager certaines spécificités de ce texte. L'examen repose sur l'analyse détaillée d'un passage essentiel de l'oeuvre, le catalogue des vaisseaux grecs et des troupes troyennes, menée en comparaison avec celui de l'Iliade, l'oeuvre source. Cet examen permet de relever l'importante fidélité de l'Iliade latine pour ce qui est de l'énonciation des anthroponymes qui composent le catalogue, malgré quelques rares différences que nous analysons dans le détail, mais également la liberté prise par le poète dans la composition de ce catalogue. En revanche, l'Iliade latine ne présente presque aucun toponyme, contrairement à son modèle. Ces différents constats peuvent nous conduire à de nouvelles conclusions sur les caractéristiques du poème latin. Carole HOFSTETTER : D'Ammonius à Qalonymos : la transmission d'un enseignement néoplatonicien sur Nicomaque Cet article s'intéresse à la question du contenu de l'enseignement alexandrin d'Ammonius (Ve s. apr. J. -C.) sur l'Introduction arithmétique de Nicomaque de Gerasa. On propose l'identification d'éléments issus de cet enseignement en confrontant le témoignage de textes composés en contexte néoplatonicien, les commentaires d'Asclépius et de Philopon à l'Introduction arithmétique et l'Institution arithmétique de Boèce. La question de l'existence d'une transmission de l'enseignement d'Ammonius en dehors de la sphère néoplatonicienne a été envisagée conjointement. Une traduction hébraïque de Nicomaque par Qalonymos (XIVe s.) a été placée en regard des textes d'Asclépius, de Philopon et de Boèce, faisant apparaître les mêmes éléments liés à l'enseignement d'Ammonius chez Qalonymos. Or ce dernier travaillait pour sa part sur le texte d'une traduction arabe (perdue) du IXe siècle jusqu'à présent identifiée comme une traduction de l'Introduction arithmétique. L'étude montre, par conséquent, que la transmission de cet enseignement s'est faite sous le nom de Nicomaque. Elle apporte de nouvelles informations sur la présence à Bagdad au IXe siècle de textes néoplatoniciens dont les sources n'ont pas gardé le souvenir, mais que la transmission de leur contenu permet d'identifier. Claire LE FEUVRE : Du vin, des écervelés et un fantôme. ??? ? ??? ? ?? (Archiloque, fr. 124b W.), ??? ? ??? ? ?? (Nicandre, Alex. 29), ??? ? ? (Hipponax, fr. 67 W.) et les composés en ??? ? -, ??? ? ? - Le mot ??? ? ? attesté chez Hipponax (fr. 67) au sens de "vin pur" , loin d'être un terme rare et dialectal, est en fait un néologisme issu d'une décomposition du composé ??? ? ??? ? ?? (Archiloque, fr. 124b). La décomposition est du même type que dans ??? ? ? "frère" issu de ??? ? ??? ? ?? , et dans les deux cas il doit s'agir d'un hypocoristique. C'est un jeu de mots d'Hipponax, que des poètes postérieurs ont repris et que les lexicographes grecs ont pris pour argent comptant. ??? ? ??? ? ?? n'est pas un composé de ??? ? ? "vin pur" mais la source de ce dernier, et c'est lui qui permet de comprendre l'évolution. C'est un composé savant et poétique formé par un jeu sur le formulaire homérique, d'après le rapport ??? ? ? "insensé" : ??? ? ??? ? "irréfléchi" : ??? ? ??? "pur" : x = ??? ? ??? ? ?? "pur" ou "peu coupé" , ??? ? - étant en distribution métrique complémentaire avec ? -. Nicandre se livre à une variation savante sur ce composé poétique avec les néologismes ??? ? ??? ? ?? et ??? ? ??? ? ??? ? . En conséquence, il faut séparer de ce ??? ? ? qui n'est qu'un fantôme le nom de fonction ??? ? ??? ? ??? ? attesté à l'époque impériale à Messène, qui n'est pas un "porteur de vin pur" ni un "porteur de coupe" : le premier élément de ce composé pourrait être une variante de (? )? ??? ? , -? ??? "bâton" , attesté chez Xénophon comme nom de piquets sur lesquels on fixe les filets de chasse, et le ??? ? ??? ? ??? ? serait un "porteur de bâton / baguette" , équivalent d'un ??? ? ??? ? ?? et exerçant la fonction de héraut. Il faut aussi séparer la glose d'Hésychius ??? ? ??? ? ??? ? ? . ??? ? ??? . Alexis MESZÁROS : Tite-Live et César Auguste Généralement considéré comme un auteur d'époque augustéenne, Tite-Live avait cependant composé les deux premières décades pendant la période triumvirale. L'article envisage en premier lieu les théories traditionnelles concernant les dates de vie et les occupations extra-historiographiques de Tite-Live, afin de démontrer la fragilité des arguments avancés et permet de situer la date de naissance de Tite-Live entre 65 et 55 av. J. -C. sans pouvoir être plus précis. Les liens de Tite-Live avec les cercles littéraires et politiques de son temps sont ensuite analysés afin de démontrer un relatif isolement de l'historien padouan et une absence de liens directs avec César Auguste et Claude. Enfin, une nouvelle datation de la composition de la première décade est proposée à partir de l'introduction par Tite-Live du concept de princeps senatus dans les Ab Vrbe condita libri, oeuvre que l'on peut considérer comme d'époque triumvirale et non augustéenne. L'ANNEE PHILOLOGIQUE : UN SIECLE DE MUTATIONS BIBLIOGRAPHIQUES Ilse HILBOLD : Le savoir en partage : dynamiques internationales de la bibliographie d'études classiques (1911-1945) L'histoire de la bibliographie est un champ de recherche encore peu investi par les historiens, alors même qu'elle permet d'interroger pratiques savantes et modalités de la circulation des savoirs dans le cadre d'une réflexion transnationale. La bibliographie est ainsi un objet qu'on peut aborder de façon historique en interrogeant ses ambitions, les buts qu'elle se donne et qui constituent une réponse aux besoins qui sont exprimés par un public d'utilisateurs. Il faut d'ailleurs souligner que les revendications de la communauté savante sont largement soutenues par de grandes institutions de l'après première guerre mondiale, telles que la Société des Nations ou l'Institut international de coopération intellectuelle qui ambitionnent d'internationaliser les pratiques scientifiques. L'Année Philologique s'inscrit dès sa fondation dans ce grand mouvement de rénovation de la bibliographie au XXe siècle et son étude permet de faire porter le regard sur cette période où l'international prend des couleurs, des significations et des formes variées. Franco MONTANARI : Un secolo di bibliografia : tappe, linee e orizzonti dell'internazionalizzazione L'histoire de la Société Internationale de Bibliographie Classique (SIBC) et de L'Année Philologique (APh) est ici envisagée sous un double angle, celui de la pluridisciplinarité et celui de l'internationalisation, et on peut la considérer comme un processus de réalisation du projet initial de Jules Marouzeau notamment sous ces deux angles. L'ouverture des différentes rédactions de L'APh a élargi le panorama international qui, ces derniers temps, s'est étendu non seulement à la Grèce mais aussi à l'Extrême-Orient (Japon, Chine), en gardant toujours à l'esprit la nécessité d'assurer la cohérence unitaire de la bibliographie. Par l'intermédiaire de la SIBC, membre de la FIEC, qui elle-même est membre du CIPSH, L'APh est incluse dans un cadre institutionnel international de grande importance pour la présence des études classiques. Enfin, on examine la migration progressive de L'APh vers un travail et un produit bibliographique entièrement électroniques, de la collecte des données à la gestion de la base de données et enfin à la consultation en ligne. Dee L. CLAYMAN : The Digitization of the Année Philologique Cet essai relate la transformation de L'Année Philologique en une base de données en ligne grâce à un effort conjoint de la Société Internationale de Bibliographie Classique (SIBC) et de la Society for Classical Studies (SCS), fondée sous le nom d'American Philological Association (APA). Le concept a été abordé par l'APA en 1980, mais le processus n'a été officiellement lancé qu'en 1988, date à laquelle il a reçu la bénédiction de Juliette Ernst. Les premiers résultats tangibles sont apparus en 1989 grâce aux travaux de la Base de Données de Bibliographie Classique (DCB) à New York. Au cours de ses dix-neuf années d'activité, la DCB a converti 63 volumes de l'APh, 1924-1992, à partir de la page imprimée pour aboutir à 765 700 données enregistrées. Les données rétrospectives ont été fusionnées avec les données nouvellement recueillies par la SIBC en 2002 et mises à disposition pour la première fois en ligne. La base de données commune a transformé la recherche en études classiques et préservera la valeur de L'APh pour les générations futures. Pedro Pablo FUENTES GONZÁLEZ : L'Année Philologique, une interlocutrice et un guide quasi centenaires de la communauté scientifique sur l'Antiquité gréco-latine L'Année Philologique invite à s'interroger sur les clés susceptibles d'expliquer pourquoi, depuis sa conception par J. Marouzeau dans les années 1920, elle bénéficie d'un si grand prestige auprès de la communauté scientifique qui travaille sur l'Antiquité gréco-latine et d'un si fort ascendant sur les chercheurs. Les efforts pour justifier l'entreprise s'avèrent de toute première importance, ainsi que ceux pour la doter d'un appui institutionnel, d'un fondement normatif et d'une structure de contrôle, dans un contexte devenu progressivement, surtout grâce à J. Ernst, de plus en plus international. Un autre aspect décisif de L'Année Philologique est son caractère encyclopédique, impliquant une organisation intégrale de l'information produite dans toutes les disciplines relatives à l'Antiquité et mettant en relief leur interdépendance. L'Année Philologique a vocation ainsi d'animer et de féconder les nouvelles recherches. Loin d'être un simple ouvrage de consultation, elle se veut un ouvrage de lecture et elle offre un modèle à suivre pour le chercheur : interdisciplinarité, refus de toute précipitation, clarté et souci de précision. Face aux défis de l'avenir, il est très important qu'elle soit capable de rester fidèle à ce rôle paradoxal d'ancilla scientiae dont l'autorité est reconnue par l'ensemble de la communauté scientifique des antiquisants. Antoine VIREDAZ : Rédiger une bibliographie critique et analytique de l'antiquité gréco-latine : objectifs de L'Année Philologique et méthodes de rédaction des notices bibliographiques Le présent article vise à illustrer les méthodes de travail employées par les équipes de L'Année Philologique (APh) pour atteindre les ambitieux objectifs de qualité poursuivis par cette bibliographie. Il est en outre montré quelles informations y sont collectées et comment elles le sont, afin d'aider le lectorat de L'APh à tirer le meilleur parti de cet outil. Chris VANDENBORRE : Bibliographies aujourd'hui : vestige du passé ou instrument de recherche pour l'avenir ? Se fondant sur des exemples concrets, cet article illustre les différences de résultats entre Google Scholar et L'Année Philologique. La question posée est de savoir si les bibliographies peuvent encore jouer un rôle pertinent dans un monde numérique qui contient des traces de presque toutes les publications. La deuxième partie met en relief une valeur ajoutée moins connue des bibliographies : les possibilités qu'elles ouvrent de recherches bibliométriques.

11/2022

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Littérature comparée

Sciences en littérature. D'un savoir-faire ambitieux à la déshumanisation de la créature

Aux XIXe et XXe siècles, la fiction se présente comme une sphère de résistance à la rationalité scientifique qui, à travers les grands mythes de la littérature européenne, s'incarne peu à peu en une créature au destin privé d'humanité.

06/2022

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Critique

Lire dans la gueule du loup. Essai sur une zone à défendre, la littérature

Que serait la littérature sans l'apprentissage premier des histoires que les parents lisent aux enfants, avant que ceux-ci ne deviennent capables de lire seuls à leur tour ? La littérature est d'abord une histoire de transmission et de réception qui, tel un objet transitionnel, permet à chacun d'apprendre où passe la frontière entre l'univers intime et le monde réel et extérieur. Parler de la littérature, c'est défendre une zone mise en danger : celle de sa transmission. Au diagnostic, aujourd'hui banal, d'une crise de la littérature dans les sociétés démocratiques, alors qu'elle constituait le coeur de leur culture jusqu'à une époque récente, on ne peut plus répondre par l'aporie de sa définition (si la littérature a vraiment jamais existé dans l'histoire), voire de la discipline dont elle est l'objet (histoire littéraire ? sociologie des institutions littéraires ? théorie critique ? rhétorique ? poétique ? stylistique ? etc.). Nous faisant changer de pied, Hélène Merlin-Kajman s'interroge sur sa transmission, donc son avenir : quel usage , quel partage de la littérature est-il important non seulement de défendre mais de promouvoir, sinon d'inventer dans des sociétés démocratiques, c'est-à-dire fondées sur le respect de l'individu, la valorisation de son autonomie et de sa liberté (de conscience, de sentiment), non moins que sur les valeurs de la solidarité sociale et de la citoyenneté ? Quel rôle la littérature tient-elle dans cette affaire ? Pour quelles valeurs non seulement cognitives, mais aussi esthétiques voire thérapeutiques requises par le citoyens en démocratie faut-il restaurer le partage transitionnel de la littérature - afin que les textes littéraires, aujourd'hui observés par les sciences humaines ou tenus à distance par l'univers des images comme s'ils n'existaient qu'en dehors, tissent à nouveau des liens pour nous ?

01/2016

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Critique

Regards sur le monde. Conflits éthiques et pensées romanesques dans la littérature française contemporaine

Quelle fonction l'éthique occupe-t-elle dans la littérature contemporaine ? C'est la question initiale de cet ouvrage, qui repose sur deux principes structurants : le conflit et la pensée. Il s'intéresse à la fois au roman et aux fragments ou autres formes gnomiques, idéales pour l'expression littéraire d'une pensée éthique. L'accès au monde imaginaire qu'est la littérature acquiert une pertinence plus grande à partir des interrogations éthiques qui transforment la matière et la manière romanesques. L'éthique romanesque relève alors moins du jugement que de l'évaluation et de l'exploration. Que ce soit par le roman qui pense ou les topoï romanesques dans la fiction (Milan Kundera), une esthétique de l'inusité ou une philosophie du constat (Michel Houellebecq), les variations romanesques et l'hybridité générique (Camille Laurens), on arrive à mieux saisir l'interaction entre la pensée du roman et la prose du moraliste. L'étude des formes gnomiques joue aussi rôle primordial : les grandes questions sur la place du soi dans le monde reçoivent un traitement sérieux, ironique ou dérisoire (Eric Chevillard), et le travail sur la forme fragmentaire permet de développer une éthique de la lecture (Pascal Quignard). Malgré les différences esthétiques notables de leur oeuvre, les cinq auteurs réunis ont en commun d'exposer la complexité des discours de l'éthique et leur pertinence dans la littérature.

04/2023

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Critique

La littérature n'est pas qu'un sport de combat. Essais sur quelques héroïnes

Et s'il y avait dans la littérature davantage de ressources que l'on ne l'imagine pour affronter la dureté des temps ? Dans Du courage, Anne Robatel s'arrête sur certaines grandes voix de la littérature d'hier et d'aujourd'hui. A travers une lecture singulière de Virginia Woolf, de Jane Austen, d'E. M. Forster, de Toni Morrison ou d'Amanda Gorman, Anne Robatel nous révèle quelques héroïnes dont la geste trouve un écho inattendu dans notre époque tumultueuse. A les écouter de plus près, on comprend mieux pourquoi commémorer c'est peut-être davantage façonner l'avenir que regarder le passé.

09/2021

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Ecrits sur l'art

Créativités artificielles. La littérature et l'art à l'heure de l'intelligence artificielle

Rêvées pendant des siècles, les oeuvres créées par les intelligences artificielles sont devenues des réalités concrètes en littérature et en art, désormais exposées et lues. Comment analyser, attribuer, juger de telles oeuvres qui nous font entrer dans la vallée de l'étrangeté ? Quelles sont en retour les conséquences de telles innovations sur notre compréhension du champ artistique ? Comment la critique se doit-elle de réagir face à de telles créations, qui remettent radicalement en question l'ensemble des concepts et des valeurs esthétiques anciennes centrées sur l'humain ? Peut-on simplement les aimer et en être ému ? Voilà quelques-unes des questions de cet ouvrage, le tout premier consacré aux créations des IA et aux problèmes qu'elles posent. Publié suite au colloque international éponyme organisé par l'Université Paris 3 Sorbonne Nouvelle en 2021.

03/2023

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Moyen Age - Critique littérair

Le jeu des émotions dans la littérature française médiévale. Du beau au faux semblant

Selon des critères d'appréciation aussi variés que le genre des personnages impliqués, l'intention visée ou le contexte de rédaction dans lequel s'inscrit ce jeu des émotions, cet ouvrage envisage les manipulations dont l'émotion, et ses manifestations avant tout corporelles, peuvent être l'objet.

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Critique

Echafaudages, squelettes et patrons de couturière. Essai sur la littérature à contraintes au Québec

Tantôt échafaudage, tantôt squelette, parfois patron de couturière, la contrainte est un réglage intentionnel et ad hoc servant à la confection d'un texte. Fer de lance des membres de l'Ouvroir de littérature potentielle (Oulipo), cette pratique d'écriture peut se concevoir dans toutes les langues, à toutes les époques. Le Québec ne fait pas exception, avec des oeuvres aussi diverses et originales que celles de Nicole Brossard, Raôul Duguay, Guy Delahaye ou Anne Archet. La 'Pataphysique, le formalisme et les machines – trois points d'ancrage de la littérature à contraintes –sont ici envisagés à même un corpus exclusivement québécois, composé d'une centaine d'oeuvres publiées entre 1910 et 2019. L'autrice en profite pour réfléchir aux enjeux qui émergent d'une analyse inédite et audacieuse : l'alliance du rire et de la science, le féminisme, la potentialité. Elle fait ressortir un aspect méconnu de la littérature québécoise, tout en soulignant l'influence littéraire et la puissance théorique de cette écriture pour le moins singulière.

11/2021

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Essais

Deuil à rebours. Du deuil à la littérature hongroise en passant par la psychanalyse

Ce livre suit une trajectoire ponctuée par les écrits publiés par l'autrice à différentes étapes de sa vie. S'interrogeant sur les liens obscurs entre sa proximité avec les enfants malades menacés par la mort, et, d'autre part, la littérature hongroise, cet "ancrage providentiel" , elle fait défiler, à rebours, et au travers de son compagnonnage avec la psychanalyse, des événements marquants de sa vie d'où émergent des deuils non accomplis. Deuil, Hongrie, littérature, psychanalyse, puis humour et dérision qui constellent la littérature hongroise, tous ces éléments conjugués se sont agrafés les uns aux autres par un agencement propice, qui, du deuil à l'écriture, se déchiffre, en fin de parcours, en termes de joie. Ce livre nous fait partager cette quête à tiroirs multiples sur ce délicat nouage, a priori insolite, mais qui a aidé l'autrice, et aide le lecteur à travers elle, à explorer la portée universelle des liens unissant notre existence, le savoir insu et l'éclairage précieux, sinon indispensable, de la création littéraire.

05/2023

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Littérature comparée

Revue de littérature comparée N° 377, janvier-mars 2021 : La RLC a 100 ans

Daniel-Henri PAGEAUX, Regards sur cent ans de comparatisme On a souhaité donner d'abord, de façon tout à la fois précise et synthétique, un historique de la RLC, en insistant sur les orientations intellectuelles, voire philosophiques qui ont présidé à sa fondation, puis en donnant un panorama aussi détaillé que possible des questions et des thèmes abordés, en particulier à partir des numéros dits "spéciaux" . En un siècle, la RLC a su tenir, tant au plan national qu'international, un rôle et une fonction de tribune, de lieu permanent d'échanges, de propositions et de réflexions. Bernard FRANCO, Fernand Baldensperger et les premières définitions de la littérature comparée Dans le tout premier article de la Revue de Littérature Comparée publié peu de temps après la fin de la Première Guerre mondiale, Fernand Baldensperger propose une définition de la littérature comparée imprégnée d'un idéal humaniste qui a traversé l'histoire de la discipline. Il la rapproche de la méthode de l'histoire littéraire prônée par Lanson et de l' "histoire comparée des littératures" évoquée par Joseph Texte, dans une relation ambivalente d'opposition avec la méthode des parallèles. Une telle conception est proche des origines romantiques de la discipline, qu'il s'agisse des premières définitions de la littérature comparée chez Ampère ou du relativisme esthétique propre à la critique romantique en général. Mais dans sa volonté d'embrasser les sciences humaines, Baldensperger défend également une conception de la discipline bien plus moderne qu'on ne l'a souvent dit. Francis CLAUDON, Fernand Baldensperger (1871-1958). Retour sur une ambition F. Baldensperger (1871-1958), premier directeur de la RLC, a laissé des mémoires. Une vie parmi d'autres (1940) comporte bien des indications intéressantes. L'expérience de l'étranger s'est faite, pour lui, vers 1880-1890, à Saint- Dié et à Zurich, par et contre l'Allemagne du Reich wilhelminien. D'autre part Baldensperger s'est élevé contre une certaine myopie intellectuelle de l'époque. Sa carrière s'est développée grâce à des appuis politiques (L. Liard, S. Charléty, M. Barrès), ses emplois, (Strasbourg en particulier, au moment de la fondation de la revue) ont été des choix calculés. Sa conception des "interrelations littéraires" s'inscrit dans la tradition historiciste de Taine ; elle diffère, sans l'exclure, de celle, formaliste et esthétisante, de ses contemporains germaniques (Walzel, Jolles). Pierre BRUNEL, Paul Hazard (1878-1944) Trop tôt disparu, Paul Hazard a fait une brillante carrière, qui l'a conduit au Collège de France en 1925 et à l'Académie française en 1940. Originaire du Nord, il a été attiré par l'Italie et il est devenu le maître des études sur les littératures du Midi, mais sans jamais perdre le contact avec ses origines tant comme écrivain que comme comparatiste. Plus jeune que Fernand Baldensperger et à certains égards pouvant être considéré comme son disciple, il a été choisi par lui pour diriger, à sa fondation même en 1921, la Revue de littérature comparée. Elle lui doit beaucoup, même si, très respectueux de celui qui présida à ses destinées de comparatistes, il tendait à s'effacer derrière lui. Il a d'ailleurs, après 1935, assuré une continuité indispensable et, grand voyageur, comme Baldensperger, il s'est comme lui, largement ouvert au monde. Etienne CROSNIER, Paul Hazard, l'amour d'une vie pour les littératures du Nord Né à Noordpeene, près de Dunkerque, Paul Hazard (1878-1944), ancien élève de l'ENS et agrégé de Lettres classiques, est considéré aujourd'hui comme le grand spécialiste de la littérature italienne du XVIIIe siècle. Sa thèse de doctorat, La Révolution française et les lettres italiennes (1789-1815), en est la pierre angulaire. Mais Paul Hazard ne s'est jamais détourné de ses premières amours, les littératures nordiques. Il met ainsi en lumière, dans "L'invasion des littératures du Nord dans l'Italie du XVIIIe siècle" (RLC, 1921), l'influence et la modernité des oeuvres d'Ossian, Shakespeare et Goethe. Avant de nous surprendre avec un essai, Le Charme d'Andersen (1930), qui révèle, au-delà de son attachement aux littératures enfantines, l'humanisme profond de l'enseignant et du chercheur qu'il n'a jamais cessé de manifester dans ses écrits. William MARX, Comparatisme et nationalisme au lendemain de la Grande Guerre Fondée au lendemain de la Première Guerre mondiale dans une Europe saignée et dévastée, la Revue de littérature comparée se donna pour mission d'ouvrir à un "nouvel humanisme" adapté à ce monde sortant à peine des cendres, et susceptible de retarder un feu qui ne demandait qu'à renaître. Or, dans un contexte marqué de nationalismes exacerbés, l'histoire comparée des littératures ne fut pas toujours considérée comme une entreprise neutre et pacifique. La Revue elle-même, qui fut dès le départ traversée de ces tensions, sut toutefois se doter d'un programme théorique suffisamment solide pour s'en délivrer. Yves CHEVREL, Vingt-cinq ans après : le recommencement Durant l'occupation de la France par les nazis, de 1940 à 1945, la direction de la RLC a décidé de ne pas publier la revue. L'année suivante en Grande-Bretagne parait, à Cardiff, une revue qui en assure l'intérim : Comparative Literature Studies. F. Baldensperger y publie, en 1945, un article où il revient sur les débuts de la RLC, en rappelant les espoirs soulevés par la fin de la "Grande Guerre" et en les confrontant aux réalités qui ont suivi. De son côté, J. -M. Carré titre "Recommencement" l'article de tête de la première livraison de la RLC à reparaître en 1946. Les deux articles, de tonalités différentes, manifestent l'un et l'autre la volonté de concevoir la littérature comparée comme une discipline au service d'un humanisme moderne. Véronique GELY, Les "femmes de lettres" dans les quatre premiers numéros de la Revue de littérature comparée La Revue de littérature comparée en 1921 reflète la difficile entrée des femmes dans le champ littéraire, aussi bien comme objets que comme sujets d'étude et d'analyse. Mécènes, étudiantes et chercheuses, les écrivaines sont peu visibles dans les titres des différentes rubriques. Elles sont toutefois bien présentes. La RLC mentionne et commente les travaux de chercheuses qui sont parfois citées comme des autorités. Le phénomène le plus marquant est la référence constante faite à "Madame de Staël" , véritable "mère fondatrice" de la littérature comparée. Jean CANAVAGGIO, Un maître des études hispaniques et sa collaboration en 1921 à la Revue de littérature comparée. Alfred Morel-Fatio (1850-1924) On doit à Alfred Morel-Fatio une brève contribution au premier numéro de la Revue de Littérature comparée. Le présent article, après en avoir résumé le contenu, retrace la carrière du fondateur des études hispaniques en France et s'emploie à montrer comment on peut comprendre qu'il n'ait pas donné une étude plus importante aux deux éditeurs de la revue. Chantal FOUCRIER, De She à L'Atlantide : une polémique questionnée par La Revue de littérature comparée en 1921 On connaît le succès remporté par L'Atlantide, roman que Pierre Benoit fit paraître en 1919 et qui valut à ce dernier l'accusation d'avoir plagié She, récit qu'avait publié Henry Rider Haggard en 1887. L'affaire ayant suscité un procès, la presse se divisa dans d'innombrables articles qui ont contribué à donner à la question judiciaire la portée d'un débat intellectuel. En 1921, la Revue de Littérature Comparée fit état de cette polémique comme point d'appui d'une réflexion sur l'exploitation des sources dans la création littéraire. C'est à ce titre qu'elle intégra l'analyse des deux romans qu'avait rédigée l'angliciste P. -H. Cheffaud à la demande de Pierre Benoit en 1920. Après avoir éclairé le type d'arguments développés dans ce texte-plaidoyer, la présente étude se propose de montrer que celui-ci trouve plusieurs échos dans les problématiques comparatistes du moment, telles que l'influence des oeuvres étrangères comme ferment de l'originalité dans les littératures européennes. Dominique MILLET-GERARD, Claudel - Dante 1921 Cet article étudie l'Ode jubilaire pour le six-centième anniversaire de la mort de Dante, composée par Claudel sur la suggestion de l'italianiste Henry Cochin et publiée dans le Bulletin du jubilé du Comité catholique français. L'Ode est évoquée à deux reprises dans la Revue de littérature comparée de 1921. Doublé - comme dans la Vita Nova - d'un texte en prose explicatif, ce long dithyrambe en vers libres, nourri de citations de Dante, est esentiellement constitué d'une double prosopopée, celle de Béatrice suivant celle de Dante, sur les thèmes de l'exil, de l'amour et de la Joie, ce qui en fait un palimpseste du Soulier de Satin. De fait, l'impact autobiographique de l'Ode apparaît manifestement au regard des Lettres à Ysé contemporaines, et récemment livrées au public. Célébration et comparaison semblent ici céder le pas à une discrète substitution.

08/2021

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Critique littéraire

Le pays de la littérature. Des serments de Strasbourg à l'enterrement de Sartre

Lorsque le 14 février 842, à Strasbourg, Charles le Chauve et Louis le Germanique décident de prononcer en langue vulgaire - franque pour l'un, tudesque pour l'autre - les Serments qui donnent naissance aux deux royaumes égaux de France et d'Allemagne, ils font de ces langues du peuple le lieu de convergence entre géographie, identité et imaginaire. Pour ce qui nous concerne, durant onze siècles, la littérature, à l'origine en langue d'oïl, va se faire de plus en plus française et de plus en plus littéraire. Partant du constat que la littérature se vit chez nous à la fois comme essence et comme existence, Pierre Lepape se fait le brillant raconteur de cet art en perpétuel mouvement de tourniquet à la fois création privée et affaire d'Etat, religion et institution, système symbolique et polissage de la langue. Les quarante-quatre chapitres du livre sont autant d'épisodes qui jalonnent ce formidable voyage dans le temps, à travers Le Pays de la littérature : onze siècles d'un récit ponctué d'analyses détaillées, de promenades romanesques, de mises au point historiques et de lectures inattendues. Feuilleton tumultueux de l'art d'écrire et de penser dans l'intimité d'une langue française qui, à travers le prestige de ses écrivains, n'a cessé de briller, Le Pays de la littérature est un ouvrage de référence, érudit et limpide, autant qu'un livre de chevet passionnant.

09/2003

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Critique littéraire

Le Livre de saint Jacques et la tradition du Pseudo-Turpin. Sacralité et littérature

Le livre de saint-Jacques est une compilation à la fois religieuse, pseudo-historique et littéraire, rédigée en latin dans la première moitié du mie siècle, qui exalte le pèlerinage de Compostelle et la figure de saint Jacques. La perspective originelle de ces textes est fondamentalement spirituelle, mais non point seulement édifiante : à l'instar de la relique et du sanctuaire qu'ils célèbrent, ils visent à enraciner le sacré dans l'espace et aussi dans l'histoire terrestres. Cependant, cette perspective s'est progressivement estompée, et seule la quatrième partie du recueil, dite Chronique de Turpin, qui conte les guerres conduites en Espagne par le Charlemagne des légendes épiques a connu, isolément, un succès et un rayonnement considérables, dans toute l'Europe et même au-delà du Moyen Âge. Au prix d'une ambiguïté, sans doute, ou du moins d'une métamorphose : séparée du contexte qui, initialement, faisait du récit de merveilles la marque et la garantie de la présence du surnaturel, cette fausse chronique a été perçue tantôt comme un témoignage à caractère historique tantôt comme une pure fiction littéraire. En même temps que s'estompait la perception profonde du sacré se sont donc précisées aussi bien la conscience d'une forme d'historicité que la reconnaissance du travail de l'imaginaire. C'est ce mouvement que les études réunies dans ce volume s'efforcent d'éclairer, en examinant quelques aspects particulièrement significatifs de la compilation du XIIe siècle, et les étapes les plus remarquables de la diffusion, dans la longue durée et de la Scandinavie à l'Italie de la tradition issue de la Chronique de Turpin.

01/2011