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Murielle Neveux

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Littérature française

La Violette et l'Olivier. Troisième période

Le 5 août 1689, la foudre tomba sur le petit village canadien de Lachine : mille cinq cents Iroquois s'y livrèrent à des atrocités. Il fallut toute l'habilité de Louis-Hector de CALLIERE pour réussir à pacifier le pays en faisant signer aux nations indiennes " la grande paix de Montréal " le 4 août 1701. Le 12 janvier 1700, Marguerite BOURGEOYS, devenue soeur Marguerite du Saint-Sacrement, était morte en odeur de sainteté. Avec la mort de Charles II d'Espagne et la désignation de Philippe d'Anjou, petit-fils de Louis XIV, comme son successeur, la guerre reprit en Europe avec la formation d'une " grande alliance " contre la France. Jusqu'en 1704, cette dernière conserva l'avantage mais ensuite le duc de MARLBOROUCH et le prince Eugène infligèrent des " coups de boutoir " aux armées françaises, ce qui conduisit le roi à demander la paix. Les " coalisés " exigèrent du souverain qu'il aille détrôner Philippe V en Espagne. Louis XIV adressa alors un appel solennel à son peuple pour tenter un ultime effort. Il fut entendu et la résistance française à Malplaquet, suivie de la victoire de Denain, sauvèrent le royaume de l'invasion. Les LA ROCHEFOUCAULD de MAGNY disparurent du Haut-Beaujolais, le château fut vendu à un neveu du maréchal de VAUBAN. En quatre ans, Louis XIV perdit tous ses héritiers légitimes. Il ne restait plus que le petit Louis d'Anjou, futur Louis XV. Le 1er septembre 1715, la gangrène eut raison du roi très chrétien. Il avait été un grand monarque, à son décès, pourtant, guerres et misère avaient terni l'éclat de sa gloire, il était devenu très impopulaire. Un an plus tard, le 31 octobre 1716, ce fut au tour de Violette de trépasser, des suites d'une mauvaise bronchite. Elle fut enterrée, à sa demande, à l'abbaye de LA PEENE, à côté de son mari défunt. " La Violette et l'Olivier " furent ainsi réunis pour l'éternité.

05/2020

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Romans historiques

La vengeance du harem

Nous faut-il juger les autres civilisations à l'aune de nos propres critères ? Si l'Occident prône volontiers le pardon comme acte d'humanité, l'Orient le considère toujours comme un signe de faiblesse. Grande maîtresse du harem du sultan et femme la plus puissante de l'Empire Ottoman, la kadine Gülnus Sultane ne supporte pas les affronts faits à Marika, sa plus proche amie. S'en prendre à celle-ci est comme s'en prendre à elle-même et la sultane ne peut se permettre de pratiquer le pardon. A la fin du XVIIe siècle, l'Empire ottoman a atteint l'apogée de son expansion, avec l'achèvement de la conquête de la Crête. Mais une guerre de trente ans avec les nations chrétiennes épuise ses ressources financières et la vitalité de ses armées. La perte de plusieurs territoires illustre l'affaiblissement de l'Etat et laisse entrevoir un avenir moins serein. C'est souvent dans de tels contextes perturbés que se révèlent les tempéraments d'exception, pour le bien comme dans le mal. Pour le bien, c'est le cas de la brillante et jolie Crétoise Marika Manos, héroïne de ce livre, ainsi que de son ami Amable d'Enval, novice chez les Chevaliers de Malte. Du côté du mal, beaucoup moins fréquentables sont le dignitaire ottoman Hassan Bey devenu un infâme pirate, le juif Samuel Nasi qui a fait fortune comme marchand d'esclaves et le patricien Silvio Morosini, indélicat neveu du doge de Venise. Tous trois ont agi de façon éhontée envers Marika, obligeant Gülnus Sultane à venger son amie par des moyens "discrets". Ainsi doit être exécutée la vengeance du harem. De Candie à Constantinople, de la Mer Egée à Venise, sur un fond de rigoureuse vérité historique, la Mer Méditerranée est, une fois de plus, le cruel et magnifique théâtre où s'entrecroisent les aventures et où s'affrontent les sentiments.

05/2019

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Critique littéraire

La légende arthurienne. Le Graal et la Table Ronde

Les romans de la Table Ronde sont de grands récits d'amour. Autour d'Arthur, le roi légendaire, l'élite de la chevalerie s'adonne aux exploits qu'alimente la force du désir. Lancelot, l'amant idéal, éprouve pour Guenièvre, l'épouse de son souverain, une folle passion qui doit rester secrète ! Mais Gauvain, le neveu d'Arthur, peut faire état du prestige de sa séduction : beau et galant, ardent, il est disponible à la moindre invite des dames, parfois au risque de sa vie - car une nuit auprès d'une jeune fille nue et consentante qu'un père livre à son hôte est bien périlleuse : une épée aux attaches d'argent interdit la jouissance ! Gauvain se prête aux fantasmes les plus divers : sa force suit le cours du soleil... Le fantastique aussi imprègne les récits. Merlin l'Enchanteur, né d'une copulation du diable avec une jeune fille, est à l'origine de la Table Ronde. C'est grâce à lui qu'Uterpendragon, passionnément épris d'Ygerne, prend les traits de l'époux absent et c'est dans l'illusion d'une nuit que sera conçu Arthur. Merlin établira la souveraineté du jeune homme, roi de la Table Ronde. Une femme peut elle aussi accomplir un acte extraordinaire : pour sauver Caradoc, la belle Guinier accepte de se plonger dans une cuve de lait, une nuit de pleine lune, et de sacrifier l'extrémité de son sein blanc. Les quêtes des chevaliers de la Table Ronde mènent au Graal, qui garde le mystère de son nom et de son origine : objet magique, source de vie, il fait partie des talismans de l'autre monde. L'initiation du jeune Perceval et son échec dans cette quête imprégneront profondément la sensibilité occidentale. Du XII, au XXe siècle, la légende arthurienne, en français et en langue d'oc, a essaimé dans l'Europe entière, témoin de la séduction de la "matière de Bretagne".

07/1997

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Psychologie, psychanalyse

Leçons au Collège de France (1895-1934)

Le Collège de France a été fondé en 1530 par François 1er. Le caractère du Collège a été, dès le début, de constituer, à côté et en dehors des universités, un établissement indépendant, régi par ses lois propres. Théodule Ribot (1839-1916) devait, le premier, enseigner la psychologie au Collège de France sans discontinuer de 1888 à 1895. Mais à partir de cette époque, comme ses forces diminuaient, il proposa un suppléant ; le choix de Ribot se porta sur Pierre Janet (1859-1947), neveu du philosophe Paul Janet (1823-1899) et auteur, quelques années auparavant, d'une retentissante thèse en philosophie sur L'automatisme psychologique (1889) qui allait le faire intégrer à la Salpêtrière dans le service de Jean-Martin Charcot (1825-1893). Grâce à l'appui de Ribot et de Bergson, Pierre Janet fut officiellement élu professeur de " Psychologie expérimentale et comparée " en 1902. C'est au Collège de France qu'il va élaborer sa doctrine de psychologie générale qui est une psychologie de la conduite s'appuyant sur une psychologie génétique et sociale. Seules les leçons des dernières années de son enseignement seront publiées : Les stades de l'évolution psychologique (1926), La pensée intérieure et des troubles (1927), L'évolution de la mémoire et la notion dis temps (1928), L'évolution psychologique de la personnalité (1929), La force et la faiblesse psychologiques (1932a), L'amour et la haine (1932b), Les débuts de l'intelligence (1935), L'intelligence avant le langage (1936). Mais il ne faut pas oublier que l'ensemble de l'enseignement de Pierre Janet au Collège de France (1902-1934) sera présenté par lui-même dans l'Annuaire de cette vénérable institution. Ce sont les résumés de ces leçons, jamais rassemblées en volume jusqu'à ce jour, que nous reproduisons ici précédés du texte intégral de sa leçon inaugurale (1895) et d'une introduction sur Janet au Collège de France.

04/2004

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Littérature française (poches)

Romancero aux étoiles

Il est là-bas, en Haïti, une misérable petite île où le soir, à la veillée, les " composes " et tireurs de contes joutent de verve sous les yeux écarquillés des enfants, sous les prunelles fatiguées mais radieuses des adultes. Ils chantent des rêves et des merveilles. C'est le neveu et disciple du Prince des " composes ", l'élève conteur, l'écrivain lui-même, qui a voulu nous dire ces histoires. Tout au long de ce Romancero aux étoiles pourtant, deux Sambas, deux conteurs, l'auteur et son maître le Vieux Vent Caraïbe, rivalisent d'invention en s'inspirant des contes de la tradition, de la légende du temps des grands Caciques - quand corossols, pommes-cajou, abricots fructifiaient pour tous -, du mythe de la Reine Anacaona (Dit de la Fleur d'Or), des fables de Bouqui et de Malice, pour arriver à la nouvelle moderne à quoi s'essaie Alexis, en bon élève ayant profité des leçons de la tradition orale. Véridiques et belles histoires ! Celle du Sous-lieutenant enchanté, Wheelbarrow, qu'une femme à la tumultueuse chevelure noire ensorcela ; celle de l'étincelante Chronique d'un Faux-Amour, véritable petit roman dans une pure veine fantastique, qui cède la parole à la plus jolie fiancée transformée en " zombie " au jour de ses noces. Poésie parlée, fantaisie surnaturelle, humour insolite à géométrie variable et en trompe-l'œil dans Le Roi des Songes, où la Trans-Dreaming-Air-Lines nous emporte vers une divine utopie... Il s'agit avant tout, pour notre émerveillement, d'empêcher que les anciens récits ne soient oubliés, mais il s'agit aussi d'ajouter au patrimoine de nouvelles histoires, d'explorer de nouvelles voies qu'Alexis, dès 1960, tente pour la dernière fois de déchiffrer, mariant le réel au fantastique où l'art de jadis et de toujours s'adapte en souplesse à la réalité la plus moderne, celle de la Caraïbe d'aujourd'hui.

02/1988

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Littérature étrangère

Dispersés

Agée de quatre-vingts ans, Wardiya Iskandar décide à contrecoeur de quitter son pays natal, l'Irak, pour venir vivre en France auprès de sa nièce. Wardiya a été une brillante gynécologue dans son pays, depuis son premier poste à Diwaniya jusqu'à son installation à Bagdad. Femme pleine d'idéaux, elle n'a cessé de lutter pour l'amélioration des soins prodigués aux femmes dans une société profondément patriarcale. Attachée à sa terre, elle a vu la société entière se désagréger au fil des conflits, la poussant ainsi à fuir comme ses propres enfants avant elle : Hinda partie s'installer au Canada, Yasmine à Dubaï et Barraq en mission à Haïti. Le fils de sa nièce, lui, a grandi à Paris. Il ne s'est rendu qu'une seule fois en Irak, lorsqu'il était âgé de trois ans, et entretient une relation distante avec ses origines familiales. L'arrivée de Wardiya le plonge pourtant dans la quête de ses racines, notamment à travers la création d'un cimetière virtuel permettant à cette communauté d'Irakiens exilés de se retrouver et même de réserver une tombe virtuelle aux côtés de ses proches décédés. Wardiya profite de cet intérêt soudain pour partager avec son petit-neveu de nombreuses anecdotes sur sa propre vie en Irak ainsi que sur l'histoire de leur famille. Loin de la souffrance et des combats, nous comprenons que Wardiya et ses proches restent marqués par les souvenirs de cet Irak natal terrassé et découvrent au même moment les difficultés de la condition d'immigré. Dans un style à la fois direct et poétique, Inaam Kachachi nous raconte l'extraordinaire histoire de cette gynécologue prête à tout pour survivre et exercer dans son pays, prête à le quitter enfin pour continuer à l'aimer en exil. Sa narration embrasse des destins multiples et interroge l'identité de ces chrétiens d'Irak, dispersés à travers le monde.

01/2016

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Littérature étrangère

La dernière conquête du major Pettigrew

À Edgecombe St. Mary, en plein coeur de la campagne anglaise, une tasse de thé délicatement infusé est un rituel auquel, à l’heure dite, le major Ernest Pettigrew ne saurait déroger pas plus qu’à son sens du devoir et à son extrême courtoisie, aussi désuète que touchante, qui font de lui l’archétype même du gentleman anglais : raffiné, sarcastique et irréprochable. Dans ce petit village pittoresque où les cottages le disputent aux clématites, le major a depuis trop longtemps délaissé son jardin. Désormais veuf, il a pour seule compagnie ses livres, ses chers Kipling, et quelques amis du club de golf fuyant leurs dames patronnesses. Ce n’est guère son fils, Roger, un jeune londonien ambitieux, qui pourrait le combler de tendresse. Mais, le jour où le major apprend le décès de son frère Bertie, la présence douce et gracieuse de Mme Ali, veuve elle aussi, va réveiller son coeur engourdi. Tout devrait les séparer, elle, la petite commerçante d’origine pakistanaise, et lui, le major anglais élevé dans le plus pur esprit britannique. Pourtant leur passion pour la littérature et la douleur partagée du deuil sauront les réunir. Ils vont, dès lors, être confrontés aux préjugés mesquins des villageois, où le racisme ordinaire sévit tout autant dans les soirées privées, sur le parcours de golf, à la chasse, sur les bancs de messe que dans les douillets intérieurs. Et les obstacles seront pour eux d’autant plus nombreux que leurs familles s’en mêlent : Roger s’installe dans un cottage voisin avec Sandy, sa petite amie américaine, et le neveu de Mme Ali, musulman très strict rentré du Pakistan, se découvre un enfant caché… C’est avec beaucoup de charme et d’intelligence que Helen Simonson s’empare du thème des traditions pour montrer combien elles peuvent être à la fois une valeur refuge et un danger. Il se dégage de son roman une atmosphère so british qui enchante. Reste une question : votre tasse de thé, vous le prendrez avec un nuage de lait ou une tranche de citron ?

03/2012

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Histoire internationale

HISTOIRE DU NOUVEAU MONDE. Tome 2, Les métissages

Européens, Indiens, Africains et même Japonais, la diversité des peuples qui coexistèrent et s'affrontèrent dans l'Amérique du XVIe siècle illustre le brassage des populations avec lequel, depuis toujours, se confond l'histoire du monde. Quelques personnages exceptionnels incarnent les bouleversements de cette Amérique espagnole : une princesse inca qui séduit les conquistadores, un métis du Pérou venu s'installer en Andalousie où il croise Cervantès et consacre un livre à la mémoire de ses ancêtres. Ou encore ce marchand de Mexico qui écrit à son neveu de Madrid : " Vous trouverez un peu fort mon mariage avec une Indienne. Ici ce n'est pas du tout un déshonneur, car la nation des Indiens jouit d'une haute estime. " Vision trop idyllique, certes. A preuve, les innombrables procès qui évoquent le sort réservé aux vaincus : sorcières indiennes ou mulâtresses que l'Inquisition accuse de vendre des herbes magiques, Juifs envoyés au bûcher, Noirs fuyant l'enfer des champs de canne à sucre, Indiens s'épuisant à extraire des montagnes l'argent dont l'Espagne a tant besoin. Et pourtant l'opulence de Mexico et de Lima émerveille les Européens venus bâtir une société à l'image de celle qu'ils ont laissée. En quelques années, tout se transforme, les rapports entre les êtres, les habitudes, la nourriture, mais aussi les croyances. Fascinante époque où, conscients de la fragilité de leur monde, les métis des nouvelles générations interrogent les anciens pour garder le souvenir de leurs traditions, comme si déjà ils cherchaient leurs racines. Aux frontières de ce gigantesque empire, d'autres univers émergent. Ceux qui s'y risquent connaissent un destin peu banal. Les missionnaires de la jungle brésilienne et les colons du Rio de la Plata, les pirates des Caraïbes, les aventuriers du Nouveau-Mexique en quête d'un Eldorado, les trappeurs français du Canada, les puritains de Boston vont inventer une seconde Amérique, sans savoir qu'ils construisent l'avenir du continent.

10/1993

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Histoire de France

Vaincre Louis XIV. Angleterre, Hollande, France : histoire d'une relation triangulaire 1665-1688

En 1665 mourait Philippe IV d'Espagne, beau-père de Louis XIV. Son successeur, Charles II d'Espagne, était un prince faible et malade dont la mort, mille fois annoncée, mille fois différée, n'intervint qu'en 1700. Le problème de sa succession - il n'avait pas d'héritier - détermina l'essentiel des enjeux géopolitiques de l'Europe du second XVIIe siècle. A commencer par la guerre de Dévolution (1667-1668), quand Louis XIV réclama les Pays-Bas espagnols en compensation de la dot impayée de sa femme Marie-Thérèse. Parmi ses principaux adversaires, deux puissances commerciales et maritimes allaient imposer une résistance croissante aux entreprises du Roi Soleil : l'Angleterre et la Hollande. Fondé sur une enquête approfondie menée dans vingt-cinq bibliothèques et fonds d'archives à travers l'Europe et les Etats-Unis, cet ouvrage propose une analyse nouvelle et décentrée de la politique étrangère de Louis XIV au cours de la première partie de son règne. Les évolutions de la guerre des Flandres - guerre de Dévolution, guerre de Hollande puis " guerre des réunions " - y sont analysées dans une perspective triangulaire (Angleterre-Hollande-France) qui permet de dépasser l'idée traditionnelle d'un clivage bipolaire entre grandes puissances (France-Angleterre ou France-Hollande). Ainsi apparaissent sous un jour nouveau les ambiguïtés des Stuarts (Charles II et Jacques II) en matière de poli-tique étrangère et la détermination de leur neveu Guillaume III d'Orange, stathouder des Provinces-Unies avant de devenir roi d'Angleterre (1689), à vaincre Louis XIV, par la force des armes comme par la violence des mots. Au-delà des combats sur terre et sur mer, des négociations diplomatiques et de l'équilibre général des puissances, ce livre met en lumière de manière inédite les enjeux politiques, culturels et religieux, et parfois les contradictions de la grande alliance protestante nouée contre la France du Roi-Très-Chrétien. Cette alliance contre " le plus grand roi du monde " a infléchi toute l'histoire de l'Europe de la seconde moitié du XVIIe siècle.

03/2010

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Littérature étrangère

Amélia

" A la fin de l'année 1751, quand Amélia parut, Henry Fielding n'avait pas encore quarante-cinq ans. Pourtant, il était déjà sérieusement malade. Il allait mourir trois ans plus tard. Entre ses trois grands romans, Les Aventures de Joseph Andrews, Tom Jones et Amélia, à la fin de sa vie, Fielding exprimait sa prédilection pour ce dernier. "De toute ma progéniture, disait-il, Amélia est mon petit enfant préféré..." Et, peu de temps après la première édition anglaise, on pouvait lire dans la correspondance littéraire de Grimm et Diderot ce jugement qui n'est pas un mince éloge : "M. Fielding est un auteur très original, grand peintre, toujours vrai et quelquefois aussi sublime que Molière." Amélia est un roman d'un réalisme révolutionnaire pour l'époque, un véritable roman politique qui met à nu les tares d'une société, nous conduit dans ses bas-fonds, parmi ses escrocs, ses consciences à vendre et à acheter, ses prostituées et ses honnêtes intermédiaires en tout genre, avec une hardiesse qui annonce Dickens comme Balzac, ou Les Misérables. Amélia, c'est la gageure du roman d'amour après le mariage des protagonistes, la tentative d'embrasser les événements échelonnés sur une dizaine d'années, de faire vivre tout le centre de Londres avec les mascarades, les oratorios de M. Haendel, les plaisirs du Vauxhall ou du Ranelagh. C'est la vue nouvelle sur le monde qui est celle, par exemple, du Neveu de Rameau, avec le maniement de l'appareil judiciaire de l'époque, celui de l'administration, la vie dans les prisons, dans les geôles des baillis comme à l'armée, toute l'échelle des pourboires indispensables, la corruption générale, bref, le rôle souverain de l'argent dans l'Angleterre d'après la révolution de 1688. Amélia a des côtés âpres, douloureux. La satire s'y fait cruelle et impitoyable. Mais en même temps, c'est une belle histoire d'amour, grave, tendre, bref : sentimentale. " PIERRE DAIX et ANNE VILLELAUR

01/2000

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Verre, dinanderie, céramique

PAUL DAUM - MAÎTRE VERRIER DE L'ART DÉCO

Né en 1888 à Nancy où sa famille s'était installée après l'an­nexion de l'Alsace et d'une partie de la Lorraine, il était l'un des fils d'Auguste Daum et le neveu d'Antonin Daum, les maî­tres verriers de l'Art Nouveau. Paul, qui leur a succédé au lendemain de la Première Guerre mondiale, a marqué de son empreinte la manufacture durant les "Années Folles". Audacieux, il a su capter et anticiper les modes qui lui ont permis de prendre le virage de l'Art Déco, un style avec lequel la verrerie a excellé. Cet ouvrage, fruit de plusieurs années de recherches restitue le parcours de ce personnage hors du commun. Comblé d'hon­neurs de 1914 à 1918, période durant laquelle il a servi dans l'aviation, il a fait, à partir de 1920, triompher la verrerie dans de nombreuses expositions. Il a défendu les intérêts de l'indus­trie verrière menacée par une concurrence étrangère croissante et parfois déloyale. Adjoint au maire de Nancy, il a créé l'Aéro­club de l'Est aux côtés de Christian Moench, André Bailly et Marie Marvingt. D'un caractère entier, voire excessif pour certains, Paul Daum est entré dans la Résistance à la fin de l'année 1940. Arrêté à Paris par la Gestapo en février 1943, il est mort en déportation un an plus tard. Cet ouvrage vous fait entrer dans l'intimité de la verrerie de la Première à la Seconde Guerre mondiale. Une période qui fut faste quelques années seulement, avant qu'elle ne subisse les conséquences économiques et politiques du krach boursier de 1929. Si son père Auguste s'était révélé comme un gestionnaire rigoureux et son oncle Antonin un artiste à l'imagination fer­tile, Paul Daum réunissait, à lui seul, ces deux talents à une époque où il lui a fallu affronter des situations inédites.

08/2022

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Histoire internationale

Max Léo Gérard, Un ingénieur dans la cité (1879-1955)

Explorer plus d'un demi-siècle d'histoire de Belgique en brossant le portrait d'un acteur et témoin privilégié, tel est l'objet de cette biographie. Ingénieur issu d'une dynastie industrielle libérale liégeoise, passionné de politique et d'économie, Max-Léo Gérard a vécu un parcours à virages multiples. Cadre supérieur d'un groupe financier liégeois, haut fonctionnaire, secrétaire du roi Albert Ier, patron de presse, ministre des Finances, banquier, il évolue pendant plus de quarante ans dans les hautes sphères du pouvoir économique et politique. Homme de plume, animateur de réseaux de diffusion des idées libérales, il contribue activement à l'émergence des experts dans la prise de décision politique. Des archives publiques et privées - dont les souvenirs de Max-Léo Gérard -, dévoilent nombre d'aspects inédits de sa carrière, qu'il s'agisse de sa collaboration avec Albert Ier au lendemain de la guerre 14-18, de sa reprise en main du quotidien libéral L'Indépendance belge, de son action dans la réforme du crédit et de l'administration des finances publiques pendant la crise des années trente, de son rôle dans l'ascension du groupe de Launoit, de sa participation à la politique dite " du moindre mal " pendant la deuxième guerre mondiale ou de son engagement dans la question royale. Bon nombre de thèmes abordés relèvent d'une brûlante actualité. Ainsi, au fil de la vie de ce militant engagé depuis sa jeunesse, assiste-t-on aux vaines tentatives d'un parti libéral profondément divisé de reconquérir dans le système politique la position d'alternative qu'il a perdue depuis l'adoption du suffrage universel à la fin du XIXe siècle. Le rôle de la monarchie fait l'objet d'une réflexion permanente et de débats dont l'argumentation conserve une résonance surprenante, notamment dans les échanges de vues entre Max-Léo Gérard et son neveu jean Rey, figure marquante du libéralisme wallon et de la construction européenne.

10/2010

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Sociologie

Napoléon III et sa politique

"L'Empire, c'est la paix" avait déclaré le futur empereur à Bordeaux, le 9 octobre 1852. Cette phrase lui a été beaucoup reprochée. S'il est vrai que les armées du Second Empire ont combattu un peu partout dans le monde sous le règne de Napoléon III, cela ne signifie pas que le neveu a voulu singer l'oncle et faire moisson de gloire militaire. Le plus souvent, la guerre fut vraiment pour lui un moyen de politique étrangère. Derrière les campagnes et les batailles, il y avait des projets qui n'étaient pas, en principe, de conquêtes. Napoléon III ne rêva jamais de dominer l'Europe par la force et d'y chevaucher à la tête de ses régiments. Ne se considérant pas comme un chef de guerre, il ne prit la tête des armées que parce que sa conception du métier d'empereur et son nom le lui imposaient. Les principes de sa politique extérieure furent en revanche contradictoires. Dans ce domaine aussi, faute d'une vraie synthèse de ses aspirations, Napoléon III connut l'échec. Généreux et visionnaire dans les principes, il se préoccupa peu des instruments classiques de la politique étrangère. Il ne fit pas confiance au personnel spécialisé pour la mise en oeuvre de sa politique. Enfin, il ne dota pas son Empire d'une armée assez forte pour faire face aux circonstances. En politique étrangère. Napoléon III évolua aussi en conspirateur. Il tenait souvent ses ministres à l'écart de sa réflexion et dévoilait ses projets au dernier moment. Cela lui valut des conflits avec les ambassadeurs ou les fonctionnaires des ministères. Les titulaires du prestigieux portefeuille, qu'il s'agisse de Drouyn de Lhuys (1852 puis 1862), Walewski (1855), Moustier (1866), La Valette (1868), La Tour d'Auvergne (1869 et 1870), Daru (1870) ou Gramont (1870), ne furent, la plupart du temps, que des exécutants. Le résultat de cette politique personnelle, définie sans concertation, fut brillant jusqu'en 1860, déclinant dans les années qui suivirent, enfin catastrophique en 1870...

11/2022

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Policiers historiques

Magnificat

Après Angélus, le nouveau livre de François-Henri Soulié ! An 1177. La vicomtesse Ermengarde règne seule sur le riche comté de Narbonne. Elle entretient une cour raffinée dont le jeune troubadour Guilhem de Malpas est le plus brillant fleuron. Sous sa protection, il prépare un spectacle d'un genre tout nouveau : Le Jeu d'Adam. Tandis que le comte de Toulouse rêve de s'emparer du comté, les marchands de Narbonne ourdissent un complot visant à instaurer une République. L'Eglise de Rome, quant à elle, se cherche des alliés pour éradiquer l'hérésie cathare. Affaiblie par la maladie, Ermengarde, se sent menacée de toutes parts. Elle fait venir auprès d'elle son neveu, Aymeri de Lara, pour lui succéder de son vivant. Peu après son arrivée au château comtal, le futur héritier meurt mystérieusement ainsi que l'un des acteurs du Jeu d'Adam. Guilhem de Malpas ne tarde pas à découvrir qu'il s'agit d'assassinats qu'il va tâcher d'élucider. Conjurations, trahisons, complots, sont les rouages d'un jeu sans pitié dont l'issue sera fatale pour toute une société. PRESSE POUR Angélus : " Une formidable fresque historique dans la lignée de celles du maître, Umberto Eco. " Le Figaro " Angélus, avec pour toile de fond une Occitanie médiévale magnifiquement restituée et une intrigue solidement ancrée dans cette région d'origine de l'auteur, est totalement en phase avec cette promesse de nos 44 radios locales : valoriser au quotidien l'histoire, les patrimoines régionaux et ceux qui par passion et avec talent, nous les rendent accessibles. " Jean-Emmanuel Casalta, remise du Prix France Bleu - Grands Détectives " Aux développements érudits d'un Umberto Eco ou d'un Peter Tremayne, Soulié préfère le romanesque et la trame policière purs, tout en soignant l'arrière-plan politique et religieux troublé d'une province en proie aux luttes d'intérêts. Entre fanatisme, batailles de pouvoir, meurtres en cascade et cheminement intérieur des personnages, on ne s'ennuie pas un instant. " Isabelle Mity, Historia

09/2021

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Allemagne

Ernst Röhm

La première biographie d'Ernst Röhm, chef des SA et ami de Hitler. La plupart des hauts dignitaires nazis sont immensément célèbres - que l'on songe à Goebbels, responsable de la propagande du Reich, à Goering, chef de la Luftwaffe, ou encore à Himmler, maître absolu de la SS. Au sein de ce triste panthéon, Ernst Röhm fait figure d'illustre inconnu. Pourquoi cet homme, pourtant chef de la section d'assaut paramilitaire nationale-socialiste - la Sturmabteilung (SA) - du début de l'année 1931 à la fin du mois de juin 1934, est-il tombé dans l'oubli ? Soutien de la première heure de Hitler et du NSDAP, Röhm est quelqu'un d'important : dès le début des années 1920, il est l'ami du Führer (il est alors le seul cadre nazi à le tutoyer) et, en novembre 1923, il participe à la tentative de prise du pouvoir à Munich - le fameux " putsch de la Brasserie ". Mais si Röhm est le premier soutien du régime, il en est aussi la première victime. Et pour cause, cet homme dérange : son homosexualité notoire gêne dans un parti profondément homophobe, et son ambition crée bien vite des rivalités dans le cercle rapproché des intimes du Führer. Le chef des SA est donc une cible de choix en 1934 lors de la terrible " nuit des Longs Couteaux ". Mais qui était véritablement Ernst Röhm et, surtout, quelles ont été les véritables raisons de son assassinat ? Etait-il trop ambitieux, comme on l'a longtemps prétendu, ou bien a-t-il été la victime collatérale d'un dessein plus grand ? Par-delà la politique, ses préférences sexuelles étaient-elles réellement les principales causes de ce meurtre ? S'appuyant sur des sources inédites et de première main (notamment des documents privés fournis par le neveu de Röhm lui-même), cette brillante biographie appelée à faire date fait enfin la lumière sur un personnage clé de l'ascension d'Hitler.

08/2023

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Littérature étrangère

Pour celle qui est assise dans le noir à m'attendre

Avec ce nouveau livre (le vingt-septième, si l'on excepte les volumes de chroniques), c'est dans la nécropole d'une vieille actrice de théâtre qu'António Lobo Antunes nous fait pénétrer. Recluse dans un appartement de Lisbonne, confiée par le neveu de feu son second mari aux bons soins d'une employée de maison, elle-même très âgée, elle vit ses dernières heures. Celle qui a fait une carrière plutôt modeste sur les planches sent progressivement la parole se refuser à elle. C'est tout le réel qui semble lui échapper et elle est même persuadée qu'elle commence à disparaître des miroirs. Tandis que son corps s'avoue vaincu, son esprit vit au rythme des soubresauts de sa mémoire chaotique. Les souvenirs resurgissent, épars, hétéroclites, comme autant d'éclats qui viennent cribler sa conscience altérée : épisodes de l'enfance passée dans le sud du Portugal, à Faro, moments de tendresse avec ses parents, petites et grandes misères de la vie de couple avec ses maris successifs, petites et grandes humiliations pour trouver sa place dans la capitale et dans le monde du théâtre… Comme à son habitude, Lobo Antunes déploie une multitude de récits simultanément, et non successivement : il tisse une infinité de fils, passant d'un personnage à l'autre, d'une époque à l'autre, d'un narrateur à l'autre, avec une liberté effrontée et une impressionnante virtuosité. Soulignons également la présence de passages hautement comiques, que ce soit par leur humour noir, leur fantaisie débridée et onirique ou leur cocasserie toute burlesque. Des moments d'autant plus savoureux qu'ils alternent avec d'autres plus sombres. Car tous les personnages pourraient reprendre à leur compte cette confidence de l'un d'eux : « Si au moins quelqu'un voulait bien me prendre dans ses bras, me faire sentir qu'il y a une place pour moi dans ce monde. »

05/2017

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Poésie

Nioques 28-29 Grèce. Grèce Nioques 28 29

GRECE - Une lignée poétique hétérodoxe, méconnue ou inconnue en France Les auteurs : Linda Akende, Katerina Gogou, Constantinos Hadzinikolaou, Dimitra Ioannou, Nikos Karouzos, Jazra Khaleed, Eliza Panagiotatou, Iordanis Papadopoulos, Georges Prevedourakis, Eleni Vakalo. Textes traduits pour la première fois en français par : Michaël Batalla, Ioannis Chondros, Barbara Dimopoulou, Eleni Gioti, Pascal Neveu, Demetra L. Nicolopoulou, Stéphane Nowak Papantoniou, Mélitè Prokovas. La poésie grecque moderne est souvent portée par un lyrisme sentencieux ou à voix basse, au point qu'elle semble avoir du mal à se mettre en phase avec le contemporain. Plusieurs écritures s'efforcent pourtant à quitter cet héritage, ses formes et ses tonalités, à se réinventer, à sortir d'un dedans souvent trop identitaire, à transcrire un quotidien " pas spécialement poétique ", à trahir leur passé. Ce dossier souhaite mettre en avant de telles écritures pour s'affronter au comment (s')écrire pour (s'en) sortir (du canon poétique, de la littérature dite " nationale ", de sa zone de confort... et de ses gonds). Le dossier s'ouvre par La Forêt de Vakalo, texte qui se propose comme une déviation " avant le lyrisme ". Puis on descend au sous-sol avec vue de Karouzos, laboratoire d'une métaphysique strictement matérialiste, pour arpenter ensuite les trottoirs sales de Gogou, lieux d'un discours direct et prosaïque. Dans ces mêmes rues se déroulent les épopées féministes de Ioannou et les murs de cette même zone d'Athènes pourraient être tagués des aphorismes de Prevedourakis, aveux de crise interne et externe. Hadzinikolaou porte son regard sur un autre ciel, invoquant les spectres étrangement familiers de la Shoah, rares au sein de la littérature grecque. Les FORETS post-lyriques de Papadopoulos s'offrent, quant à elles, comme un espace de réflexion par temps pandémique. Khaleed, lui, dans un cut-up balestrinien, dresse un portrait peu touristique de la Grèce actuelle qui sera complété par le récit haché de Akende, transcrit par Panagiotatou. Une contre-généalogie fragmentée, des bribes d'une possible poétique du sortir.

06/2023

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XIXe siècle

Julie, matricule 247

Entre fidélité aux faits historiques et fiction, l'auteure nous livre le destin brisé de Julie Binay. De son enfance au crépuscule de sa vie, en passant par les années de bagne, nous découvrons sa vie, ses aspirations, ses rencontres et son courage. En 1864, Julie naît dans une famille ouvrière, en Normandie. Trente ans plus tard, le bonheur pourrait être à portée de main. Elle est montée à Paris, elle travaille et s'est mariée. Mais la misère finit par causer sa perte. Elle accumule les petits larcins tandis que son époux la pousse à vendre ses charmes. Sa descente aux enfers la conduira jusqu'en prison. En 1895, Julie voit son existence bouleversée par une condamnation à la relégation collective, alors qu'elle a pourtant déjà achevé de purger sa peine. Chassée de France, séparée des siens, elle est envoyée en exil définitif et internée à Saint-Laurent-du-Maroni, en Guyane. Commencent alors la survie dans le monde impitoyable du bagne et un combat contre l'asservissement. Sous un climat suffocant, livrée aux maladies, astreinte à des travaux pénibles et privée de la moitié de son maigre salaire, elle fait face aux mornes journées, à l'hostilité de quelques camarades d'infortune, et à l'autoritarisme arbitraire des religieuses. Mais la solidarité et les liens d'affection reviendront éclairer l'existence de Julie. Un destin émouvant qui souligne les ravages de l'exclusion et nous enseigne le courage et la compassion. " Julie et moi sommes nées dans cette même ville de Bolbec ; elle, cent ans avant. Selon John, son arrière-petit-neveu, Julie a vécu durant toute son enfance dans le même quartier que moi ; elle était la fille d'une mère tisserande, comme moi. Toutes ces similitudes entre nous deux m'ont émue et rapprochée de Julie, qui me semblait désormais familière. Ecrire pour redonner vie à cette jeune femme, condamnée si injustement et cruellement à la relégation et à l'exil à vie, ainsi que pour réhabiliter sa mémoire, prenait dès lors tout son sens. " Muriel Meunier

08/2021

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Littérature française

Vittoria Accoramboni. Une nouvelle de Stendhal

Vittoria Accoramboni, duchesse de Bracciano est un récit de Stendhal non signé et publié dans la Revue des deux Mondes le 1er mars 1837, qui appartient à la série des Chroniques italiennes. Le texte appartient à la série principale des Chroniques italiennes, basée sur les manuscrits du fonds Caetani, découverts et copiés par Stendhal en 1833. A l'instar des autres récits de cette série (Les Cenci, La Duchesse de Palliano, L'Abbesse de Castro, Trop de faveur tue et Suora Scolastica), Stendhal affecte de se borner à traduire un texte italien. Ainsi, Vittoria Accoramboni s'ouvre-t-il par un avertissement : "Malheureusement pour moi comme pour le lecteur, ceci n'est point un roman, mais la traduction fidèle d'un récit fort grave écrit à Padoue en décembre 1585" . Cette coquetterie d'écriture se révèle vraie dans le cas de Vittoria Accoramboni, chronologiquement le premier texte de la série, et de plus en plus fausse avec les textes suivants, où Stendhal s'éloigne très largement des originaux. Stendhal, cependant, ne rend pas compte des conditions exactes dans lesquelles il est entré en possession du manuscrit mais file l'histoire d'un vieux patricien de Mantoue "fort riche et fort avare" consentant après force négociation à le laisser copier "quelques historiettes" . Après une ultime précaution oratoire, appelant le lecteur à ne point chercher dans le texte un roman à la mode, au "style piquant, rapide" , s'ouvre l'histoire de Vittoria Accoramboni, duchesse de Bracciano. Vittoria Accoramboni, aristocrate née dans le duché d'Urbino, est une jeune fille à la beauté et au charme extraordinaires, objet de la dévotion de tous ceux qui la croisent. Parmi de nombreux prétendants, les parents de Vittoria choisissent de la marier à Félix Peretti, neveu du cardinal Montalto, futur pape Sixte Quint. Vittoria est adorée par sa belle-famille, le cardinal Montalto étend sa protection et ses faveurs aux trois frères de la jeune femme.

01/2023

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Lecture, écriture

Geronimo Stilton Tome 1 : Le Sourire de Mona Sourisa

Etes-vous déjà allés sur l'île des souris ? C'est une drôle d'île en forme de fromage, au milieu de l'océan Ratonique méridional. Là-bas, la nature est protégée et les rongeurs vivent heureux... La capitale de l'île s'appelle Sourisia. C'est là que j'habite, moi, Geronimo Stilton ! C'est à Sourisia que se déroulent mes aventures : des histoires qui me sont vraiment arrivées, parole de Stilton, parole de Geronimo Stilton ! Ce sont des histoires drôles, bizarres, extravagantes, incroyables, mais surtout, ce sont des histoires pour rire... Geronimo Stilton. Né à Sourisia (île des Souris), Geronimo Stilton est docteur en rongéologie de littérature sourissienne et en philosophie archéosourisique comparée. Il dirige depuis vingt ans l'Echo du rongeur, le quotidien le plus lu de Sourisia. Il est aussi l'auteur de vrais best-sellers, comme Le Sourire de Mona Sourisa et a reçu le prix Souritzer pour un scoop sensationnel, Le Mystère du trésor disparu... Pendant ses loisirs, Stilton collectionne les croûtes de parmesan du XVIIe siècle, joue au golf et par-dessus tout aime raconter des histoires à Benjamin, son neveu préféré... Mais qui est Geronimo Stilton ? C'est moi ! Je suis une souris tranquille, mais je ne sais pas pourquoi, je suis toujours mêlé à des aventures à faire pâlir la mimolette ! Je dirige un journal, l'Echo du rongeur, mais ma véritable passion, c'est l'écriture. Comment ça ? vous n'avez pas encore lu mes livres ? Ce sont des histoires à mourir de rire, plus savoureuses que le gruyère... des histoires au poil, quoi ! Le sourire de Mona Sourisa. Mona Sourisa cache un secret ! Ratonard de Minci avait truffé son tableau d'indices mystérieux... Et mon flair de souris me dit qu'un trésor se cache là-dessous. Oui, oui, un trésor, vous avez bien lu ! Ça vous donne envie de suivre l'enquête ? Je préfère vous avertir : l'aventure s'annonce mouvementée !

06/2004

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Décoration

Coco Chanel

Elle a tout inventé : les tailleurs gansés, les accessoires qui deviennent bijoux, les tenues liberté pour des femmes irrévérencieuses, des parfums très parisiens qui ont conquis le monde, et surtout une mode, un style : le sien. Mais, un soir de 1971, l'une des indomptables du siècle tire sa révérence. Coco Chanel s'éteint seule dans sa chambre du Ritz. Ce monstre sacré, tellement inscrit dans son époque qu'on a parlé des " années Chanel ", a connu une existence tourmentée. Issue d'une famille de forains sans le sou, orpheline à douze ans, élevée sévèrement par des religieuses dans un couvent de Corrèze, rien ne prédisposait la jeune Gabrielle Chanel à devenir l'égérie des " années folles ". Rien n'annonçait que la couturière aux doigts d'or allait enflammer Deauville, Biarritz et Paris, révolutionner la silhouette des femmes, séduire l'intelligentsia de son temps, envoûter Cocteau, Colette, Picasso, Diaghilev, Stravinsky, ni même vivre des passions tumultueuses avec un cousin du Roi d'Angleterre, un neveu du tsar ou un poète surréaliste. Royale et généreuse, impétueuse et colérique, la petite auvergnate devenue étoile de la mode, ne manqua pas non plus d'accrocs dans la trame de sa vie : des drames sentimentaux à répétition, la surprenante fermeture de sa maison de couture à l'aube de la guerre puis son tout aussi inattendu retour à la mode à l'âge de soixante et onze ans, un caractère que ses admirateurs disaient " affirmé " mais les mauvaises langues " infernal "... c'est tout cela Coco Chanel. Un personnage hors du commun dont les revers passionnent autant que les succès, dont le nom est devenu tout un symbole. Riche de la consultation de sources inédites et d'entretiens avec d'importants témoins ayant connu Coco Chanel, Henry Gidel écrit, dans cette Grande Biographie, le roman vrai d'une femme qui a parcouru avec éclat les trois quarts du XXe siècle.

01/2006

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Histoire internationale

Fools Crow, l'homme-médecine des Sioux

A l'instar de la rencontre en 1930 entre Black Elk, homme-médecine lakota, et John G. Neihardt, de laquelle résultat le célèbre Elan Noir parle (Black Elk Speaks), la rencontre dans les années 1970 entre Thomas E. Mails et Frank Fools Crow, chef cérémoniel lakota, procède du même "hasard" de Grand Rendez-Vous spirituel. Né en décembre 1890, année et mois du massacre de Wounded Knee, dans la réserve des Sioux oglalas de Pine Ridge, ce neveu de Nicholas Black Elk est le dernier descendant d'une grande lignée de Saints-Hommes. Outre son parcours personnel, il nous relate un monde et un mode de vie entrelacés à des valeurs morales et spirituelles consubstantielles de l'identité lakota. Au début de sa vie, Fools Crow dut vivre caché, presque exilé sur sa propre terre, pour échapper à l'école des Blancs. Longtemps il pratiqua des rites secrets interdits par le Bureau des Affaires indiennes, particulièrement la danse du Soleil. Toute sa vie au service des siens, Fools Crow a conduit aussi d'autres cérémonies des plus importantes dont celle du Yuwipi, de la Pipe Sacrée, du Hunka, de la quête de la Vision. Tenant à la fois du passé comme du présent, les propos de l'homme-médecine, à leur façon, répondent aux questions que se pose aujourd'hui un vaste public quant au devenir des Indiens d'Amérique du Nord, en l'occurrence sur l'héritage spirituel les Sioux lakotas. En cela la préface de Didier Dupont répond en partie, aujourd'hui, à certains aspects de ce questionnement. Reconnu comme un des principaux interlocuteurs de personnalités indiennes d'Amérique du Nord à l'instar de John G. Neihardt, Richard Erdoes, Harvey Arden, Thomas E. Mails (1920-2001) pasteur luthérien, a notamment publié Mystics Warriors of the Plains, Buffalo Soldiers, People Called Apache, The Hopi Survival Kit, Secret Native American Pathways, The Cherokee People.

10/2020

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Littérature française

Demain le cri des hommes

Johann et Peter, deux jumeaux allemands, sont conduits, durant la Seconde Guerre mondiale, à posséder une même jeune fille, Eva Hoffmann. Elle est recherchée par la Gestapo pour confession israélite. Le père des garçons, colonel de la Wehrmacht blessé en Russie, apprend ce " crime " pour lui impardonnable... Hitlérien irréductible, il les fait enrôler dans une division Panzer SS opérant sur le front russe afin de punir ses deux fils. Cette unité d'élite, une fois rapatriée en France avant le débarquement allié en Normandie, massacre une innocente population civile d'un hameau du Limousin. Bouleversé devant une telle barbarie, Johann saute d'une fenêtre de la chapelle du hameau, incendiée la veille et déserte. Peter, lui, par respect pour son père officier de carrière, n'accompagne pas son frère... Il est tué le 10 juillet 1944 à Saint-Lô. Durant plus de six décennies, l'ancien colonel hitlérien ne pardonna pas à son fils déserteur, demeuré en France. Ce dernier apprend d'Eva Hoffmann, vivant au Canada et gravement malade, qu'elle a donné le jour, en décembre 1942 au camp de concentration de Sachsenhausen, à un garçon anormal prénommé Heinrich. Cet enfant est son fils ou son neveu... Johann est prêt à reconnaître cet être déshérité. Agé de cent six ans, l'ancien colonel surgit de sa retraite et refuse d'accueillir dans la famille un homme-enfant de près de soixante-sept ans. Mais Johann impose finalement ses raisons profondément humaines qui, bouleversant son père, conduiront cet homme pourtant longtemps si dur, à aimer son petit-fils et à vouloir l'éveiller aux usages de l'existence. Au lendemain même des obsèques de son père, Johann, dans une lettre déchirante écrite à la fin du récit de sa vie, imagine Heinrich après 2020, devenu écrivain... Il lui demande d'écrire un livre dénonçant le matérialisme, les violences du monde et invitant les hommes à songer à œuvrer afin d'établir un univers de fraternité et de tolérance.

09/2010

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Critique littéraire

Lettres de Madame de Maintenon. Volume 3, 1650-1689

Le tome III de la nouvelle édition intégrale et critique de la correspondance de Mme de Maintenon contient 817 lettres, s’adressant à 108 destinataires différents et s’étendant sur les années 1698-1706. L’archevêque de Noailles et son neveu Adrien-Maurice, comte d’Ayen puis duc de Noailles, sont les deux principaux correspondants. Pendant cette période commence aussi une correspondance suivie avec Mme de Caylus, Mme de La Viefville, abbesse de Gomerfontaine, et la princesse des Ursins. L’éducation des Demoiselles de la Maison de Saint-Cyr demeure un thème. Trois sujets importants retiennent plus particulièrement l’attention au cours de cette période. Tout d’abord les suites de la cabale quiétiste, notamment la condamnation de l’Explication des Maximes des Saints de Fénelon et la rupture définitive de ce dernier avec Mme de Maintenon. Puis le réveil de la querelle janséniste et les premiers reproches à l’adresse de l’archevêque Louis-Antoine de Noailles soupçonné de sympathiser avec le parti janséniste et d’être son protecteur. Enfin la mort du roi Charles II en 1700 et la succession d’Espagne. L’acceptation par Louis XIV du testament espagnol et la proclamation royale du duc d’Anjou comme roi d’Espagne, le 16 novembre 1700, ont eu de terribles suites au cours des années suivantes. Cette décision déchirera l’Europe par de longues guerres. En mai 1702, l’Angleterre, les Provinces- Unies et l’Empereur déclarent la guerre à la France et à l’Espagne et ce n’est qu’en 1713, avec le traité d’Utrecht, et après de longues négociations que les possessions espagnoles seront réparties et les conditions de paix arrêtées. Les lettres de Mme de Maintenon, recueillies dans ce tome III, dont un grand nombre n’a jamais été publié, apportent des éléments précieux aux historiens de cette période et témoignent en même temps de son grand talent épistolaire.

03/2011

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Histoire de France

Le Régent

Sauvegarder la grandeur de la France tout en faisant le bonheur des Français : le défi qu'eut à relever en 1715 Philippe d'Orléans, neveu de Louis XIV, était redoutable. Il s'en acquitta avec un sérieux et un succès que l'on a longtemps niés, oubliés ou dénigrés. Si nul aujourd'hui ne s'avise plus d'en faire un ambitieux ayant empoisonné une partie de la descendance du Grand Roi pour s'emparer du pouvoir, on le voit encore volontiers sous les traits d'un libertin veule, blasé de lui-même et de son rang, se désintéressant de l'Etat, bref comme ordonnateur des plaisirs d'une société raffinée mais corrompue, alors que se multipliaient les signes avant-coureurs de la Révolution. Ce cliché reste bien léger. Comment ne pas voir que le Régent, personnalité complexe et insaisissable, fut un prince à l'intelligence lumineuse, aux dons aussi surprenants que multiples, curieux de tout, et aussi un travailleur acharné, un soldat brillant en même temps qu'un politique d'une habileté extrême ? Au-delà d'expériences comme la polysynodie (gouvernement des Conseils) et le " système de Law " (tentative pour assainir les finances), les années qu'il passa au pouvoir (1715-1723) resteront dominées par la recherche de la paix à l'extérieur _ le rapprochement avec l'Angleterre _ et la quête de l'apaisement _ politique, social, religieux _ à l'intérieur. Cet Orléans, assurément digne de figurer dans la galerie des grands Bourbons, sut à merveille innover et restaurer, panser les plaies et faire fructifier les réussites du règne de Louis XIV. Jamais auparavant historien ne l'avait démontré avec autant de science et de virtuosité. Né en 1944, Jean-Christian Petitfils, diplômé de Sciences Po et docteur en science politique, licencié en droit et en lettres, est l'auteur d'une dizaine d'ouvrages dont certains sont consacrés à l'histoire des idées politiques et d'autres à l'histoire des XVIIe et XVIIIe siècles.

01/1996

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Pléiades

Oeuvres romanesques. Tome 4

Dans ses romans parus peu avant ou peu après l'attribution du prix Nobel de littérature (1950), Faulkner fait entendre une voix nouvelle, moins intime, plus politique. A partir du meurtre supposé d'un Blanc par un Noir, L'Intrus dans la poussière (1948) explore les rapports entre les races. Récit policier dont l'énigme est résolue par l'accusé lui-même, aidé du jeune neveu de l'avocat Gavin Stevens, c'est aussi le roman d'apprentissage de cet adolescent. Gavin Stevens va s'installer chez Faulkner ; c'est lui qui mène les six enquêtes du Gambit du cavalier (1949), lui encore qui, dans Requiem pour une nonne (1951), confronte Temple Drake, l'héroïne de Sanctuaire, à Nancy Mannigoe, la nurse noire qui a tué son enfant. Une fois de plus, avec Requiem, Faulkner innove : les dialogues dramatiques alternent avec des prologues narratifs qui forment la chronique sans concession de la ville de Jefferson et, à travers elle, celle d'une Amérique pionnière, avide et violente. Puis vient Parabole (1954), que Faulkner tenait pour son magnum opus. Non pas livre de guerre mais livre sur la guerre, cette fresque foisonnante (et méconnue) fait parfois songer au cinéma de Griffith ou d'Eisenstein. Bien que l'action se situe dans la France de 1918, il ne s'agit pas d'un roman historique : avec une ironie stridente ou loufoque, Parabole traduit les tensions et les peurs des débuts de la guerre froide. Faulkner y insistait : ce n'est pas un livre pacifiste, mais la "tentative de montrer l'homme, les êtres humains, en conflit avec leur propre coeur, leurs pulsions et leurs croyances, et avec la terre, cette scène dure et durable et insensible où doivent s'accomplir les tourments de leurs peines et de leurs espérances". Ce tome IV contient L'Intrus dans la poussière, Le Gambit du cavalier, Requiem pour une nonne, Parabole et, en appendice, Discours du prix Nobel, la première version du Gambit du cavalier, Note sur Parabole, etc.

09/2007

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Histoire de France

L'étoile blanche. Mémoire d'une juste 1940-1945

L'Etoile blanche " Ami des juifs " a été imposée par les Nazis à certaines personnes ayant pris ostensiblement le parti des Juifs pendant la guerre. C'est l'histoire de Madeleine. Résistante, elle sauva de la déportation l'avocate féministe Yvonne Netter puis fut internée au camp de transit de Beaune-la-Rolande où l'on triait les déportés avant les camps de la mort. Ses mémoires inédites, faites de rencontres, éclairent une période terrible de l'histoire de France. Un document poignant. Née en 1893 dans un milieu aristocratique et bourgeois, Madeleine Fauconneau du Fresne résiste pendant la 2nde guerre mondiale. D'abord intellectuellement puis, très vite, activement. Elle rencontre Yvonne Netter, avocate de talent et féministe, qui devient son amie. Celle-ci est arrêtée en juillet 1942 et se retrouve internée au camp de Pithiviers puis fait un séjour à l'hôpital. Madeleine organise alors son évasion. Mais elle tombe à son tour. Elle est internée au camp de Beaune-la-Rolande, camp de transit où étaient essentiellement détenus des juifs, et doit porter une étoile blanche " Amie des juifs ". Elle participe à la vie du camp, se lie d'amitié avec des personnages qui disparaitront. Notamment des enfants. Lors d'un interrogatoire elle réussit à compromettre son accusateur et retrouve, quelques temps après, une liberté surveillée. Elle s'échappe et rejoint Yvonne dans les Pyrénées. Les deux femmes remontent à Toulouse puis se cachent à Paris où elles vivent la libération de la ville. En 1947 Madeleine écrit son histoire. Elle meurt en 1976. Bien après sa mort, son petit neveu, Emmanuel Rougier, trouve par hasard son livre. Conscient de l'importance de ces mémoires pour l'Histoire, il entreprend sa retranscription, le commente et décide de le publier. Un récit haletant, précis et détaillé, fait de rencontres et de rebondissements, où se mêlent la détresse et l'espoir. Madeleine Fauconneau du Fresne a été reconnue Juste parmi les Nations en août 2018.

12/2020

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Histoire de France

Nicolas Desmaretz (1648-1721). Le Colbert oublié du Roi-Soleil

Neveu de Jean-Baptiste, Nicolas Desmaretz, le "Colbert oublié", héros de ce livre, n'a cessé d'arpenter les allées du pouvoir entre 1665 et sa mort, en mai 1721, au temps de la régence de Philippe d'Orléans : sa vie traverse une grande partie du long règne de Louis XIV. Il fut notamment contrôleur général des Finances de 1708 à 1715. A partir du 20 novembre 1708, promu ministre d'Etat, il eut l'honneur de participer au Conseil d'En Haut, le "saint des saints", le conseil présidé, plusieurs fois par semaine, par le Grand Roi. Cette position centrale nous autorise, grâce à lui et avec lui, à pénétrer au coeur de l'Etat. ce coeur palpitant des Finances qui irrigue tout le corps de la monarchie et, au-delà, l'ensemble de la société. Il nous permet de mieux comprendre, de l'intérieur, l'Etat absolu, son organisation et son action. Qui prend les décisions ? A partir de quelles informations et selon quelle rationalité? Quelles techniques sont mises en oeuvre pour les rendre effectives et efficaces et, à l'échelle du royaume, les faire accepter des populations ? Comment évaluer la portée d'une décision ? Comment la rectifier si elle se révèle inopérante ? A toutes ces questions, à l'aide d'archives le plus souvent inédites, Stéphane Guerre apporte des réponses, à la fois précises et argumentées, d'autant qu'il ne s'agit nullement d'une histoire désincarnée, qui serait simplement administrative et procédurière : dans cette nouvelle histoire du politique, l'originalité est de choisir le fil biographique pour démonter les pièces du mécanisme des institutions. Ces institutions "en action" font apparaître, au moment d'une des crises les plus profondes de l'Ancien Régime, la figure d'un "maitre des subtilités financières", le prototype de l'administrateur technicien et du "ministre-expert". Nicolas Desmaretz annonce un monde nouveau et son itinéraire rend compte d'un moment essentiel dans l'histoire de la monarchie : la transition du Grand Siècle aux Lumières.

01/2019

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BD tout public

Les Aphrodites Tome 1 : Intrigante Agathe

Ecrit en 1793, Les Aphrodites est, à l’origine, un de ces romans « qu'on ne lit que d'une main » dont l’univers est une joyeuse débauche. En un siècle où les sociétés secrètes abondent, il fut un groupe de libertins, près de Paris, qu'on nommait "Les Aphrodites". L'auteur y place l'intrigue de son marivaudage et décrit ses contemporains en véritable humaniste: les hommes sont juge?s sur leur calibre et leurs performances, les femmes sur leurs qualités et leur expérience. Libertin donc, mais surtout hédoniste car Nerciat est aux antipodes de la morgue du marquis de Sade. Le Chevalier vient retrouver Mme Durut, sa marraine en matière de plaisir, à l'hôtel de rencontre pour nobles dont elle est l'intendante. Les retrouvailles, après quatre années, sont fougueuses. Comme la Duchesse se morfond dans l'attente du comte, en retard au rendez-vous donné, Mme Durut lui propose, après les services d'un jeune "jockey", de rencontrer le Chevalier qu'elle fait passer pour son neveu. Le retardataire sera de son côté retenu comme il se doit, à son arrivée, par l'adorable Célestine, une fringuante espiègle, à laquelle il ne saura résister. La Duchesse reprend ses esprits et oubliant soudain le plaisir obtenu avec celui qu'elle tient encore pour un roturier, crie au viol et menace de suicide. Mme Durut venue défendre son champion, est suivie par le Comte jaloux qui aussitôt exige des réparations. Elle doit alors leur révéler la condition d'un Chevalier déjà prêt à en découdre. Célestine vient enfin s'ajouter au tableau pour apaiser les passions, en rappelant au Comte ses propres incartades. Les cinq personnages se retrouvent autour d’un dîner de réconciliation qui tourne vite à la bacchanale. On l’aura compris, Les Aphrodites est une sorte de vaudeville, une histoire de placards où la langue fine du 18e siècle est mise en valeur par le dessin de grande qualité d’Emmanuel Murzeau.

01/2011

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Second Empire

Napoléon III et sa politique

"L'Empire, c'est la paix" avait déclaré le futur empereur à Bordeaux, le 9 octobre 1852. Cette phrase lui a été beaucoup reprochée. S'il est vrai que les armées du Second Empire ont combattu un peu partout dans le monde sous le règne de Napoléon III, cela ne signifie pas que le neveu a voulu singer l'oncle et faire moisson de gloire militaire. Le plus souvent, la guerre fut vraiment pour lui un moyen de politique étrangère. Derrière les campagnes et les batailles, il y avait des projets qui n'étaient pas, en principe, de conquêtes. Napoléon III ne rêva jamais de dominer l'Europe par la force et d'y chevaucher à la tête de ses régiments. Ne se considérant pas comme un chef de guerre, il ne prit la tête des armées que parce que sa conception du métier d'empereur et son nom le lui imposaient. Les principes de sa politique extérieure furent en revanche contradictoires. Dans ce domaine aussi, faute d'une vraie synthèse de ses aspirations, Napoléon III connut l'échec. Généreux et visionnaire dans les principes, il se préoccupa peu des instruments classiques de la politique étrangère. Il ne fit pas confiance au personnel spécialisé pour la mise en oeuvre de sa politique. Enfin, il ne dota pas son Empire d'une armée assez forte pour faire face aux circonstances. En politique étrangère. Napoléon III évolua aussi en conspirateur. Il tenait souvent ses ministres à l'écart de sa réflexion et dévoilait ses projets au dernier moment. Cela lui valut des conflits avec les ambassadeurs ou les fonctionnaires des ministères. Les titulaires du prestigieux portefeuille, qu'il s'agisse de Drouyn de Lhuys (1852 puis 1862), Walewski (1855), Moustier (1866), La Valette (1868), La Tour d'Auvergne (1869 et 1870), Daru (1870) ou Gramont (1870), ne furent, la plupart du temps, que des exécutants. Le résultat de cette politique personnelle, définie sans concertation, fut brillant jusqu'en 1860, déclinant dans les années qui suivirent, enfin catastrophique en 1870...

03/2021