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Talleyrand

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Policiers

Un traître à notre goût

Printemps 2009. Sur l’île d’Antigua. Un oligarque russe, menacé par des rivaux avec l’appui du Kremlin, décide de livrer sa connaissance intime des circuits internationaux du recyclage de l’argent mafieux en échange de la protection des services secrets de sa Majesté et de la possibilité d’être accueilli avec sa famille en Angleterre. L’oligarque, dépeint d’une manière qui lui attire, au moins en partie, la sympathie du lecteur, mobilise à cet effet un jeune couple britannique en vacances sur l’île et destiné à le mettre en contact avec les dits services. La passion du tennis les a rapprochés. De l’île caribéenne à la finale Federer / Söderling à Roland Garros, en passant par les recoins feutrés des banques suisses et les paysages romantiques de l’Oberland bernois, la trame narrative permet à l’auteur d’exposer avec une rage contenue, à la fois l’étendue des enjeux économiques en question et la duplicité des acteurs dont le cynisme ne semble avoir d’égal que la cupidité ou la soif de pouvoir. « La parole a été donnée aux hommes pour dissimuler leurs pensées », disait Talleyrand. L’usage de la parole crée une aliénation chez les personnages. Il engendre une lutte entre les naïfs qui subissent cette aliénation et les cyniques qui l’exploitent à leur profit. La guerre est là au commencement et à la fin. Et toujours, elle broie les plus faibles.

04/2011

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Actualité et médias

Villepin, le cauchemar de Sarkozy

Dominique de Villepin est sans conteste l'un des personnages les plus singuliers de notre faune politique. Pour les uns, qui se souviennent de son fameux discours à l'ONU, il est devenu une sorte d'homme providentiel aux accents gaulliens dont le pays pourrait avoir besoin. Pour les autres, plus nombreux, qui n'ont oublié ni la dissolution de 1997 ni le CPE, il n'est qu'un matamore emphatique que son allure hautaine et son goût pour la poésie obscure ridiculisent. Plus isolé que jamais et semblant y prendre plaisir, l'ancien Premier ministre, après avoir fustigé avec gourmandise les errements du quinquennat finissant, se lance dans la campagne présidentielle. En exaltant la grandeur de la France, en prônant la justice sociale et l'union nationale au-dessus des partis, il espère séduire à la fois les déçus de Sarkozy et ceux qui, face à la crise, ne souhaitent pas une nouvelle expérience socialiste. Tout le monde affirme que "si Villepin n'était pas Villepin, il aurait un boulevard devant lui". Ce livre sans concession, riche de nombreuses révélations, brosse le portrait d'un homme aux multiples facettes : l'adolescent émigré, le diplomate amateur de coups fourrés, le ministre des Affaires étrangères flamboyant, le Premier ministre acclamé puis conspué, l'accusé innocenté de l'affaire Clearstream, le d'Artagnan à mi-chemin entre Fouché et Talleyrand mais surtout l'anti-Sarkozy poussé jusqu'à la caricature.

01/2012

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Géopolitique

France-Russie, la grande Histoire. D'Anne de Kiev à Vladimir Poutine

Depuis le déclenchement de la guerre russo-ukrainienne, en février 2022, les commentaires comme les déclarations à son sujet traduisent une large ignorance, aussi bien de l'histoire de la Russie, que de celle de ses relations avec la France. Tissés dès le milieu du XIe siècle par le mariage d'une princesse de Kiev, " la mère des villes russes ", avec le troisième roi capétien, Henri Ier, les liens des deux pays ont connu jusqu'à nos jours toutes les formes imaginables : la méconnaissance, le mépris, la méfiance, l'hostilité et les guerres, mais aussi l'attirance réciproque, les alliances, la solidarité en face de l'ennemi commun, et même la fascination idéologique. Lorsque, en 1815, Louis XVIII prit pour principal ministre un ancien émigré, collaborateur d'Alexandre Ier et fondateur d'Odessa, Talleyrand, ivre de jalousie, écrivit à l'intéressé : " Vous êtes trop russe, monsieur de Richelieu, et peu digne du nom que vous portez. " Or, c'est grâce à l'amitié du tsar que le duc de Richelieu put tirer la France des griffes des royaumes qui réclamaient vengeance contre Napoléon. Presque cent ans plus tard, à Tannenberg, Nicolas II sacrifiait son armée afin d'empêcher les troupes allemandes d'investir Paris. Leçons que, parmi bien d'autres, ce livre invite à méditer en parcourant près de mille ans d'histoire franco-russe, celle de deux pays qui ont presque toujours intérêt à s'allier et si souvent tant de mal à se comprendre.

02/2023

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Littérature française

Autoportrait en nature morte

Pourquoi l'auteur s'est-il un jour intéressé aux natures mortes, ces peintures, d'un genre longtemps qualifié de mineur, qui, de Pompéi à Picasso, rythment l'histoire de l'art ? Peut-être parce qu'elles ressemblaient à sa vie : depuis des lustres, hormis l'écriture, il avait cessé toute activité publique, et, avec une jubilation paradoxale, se comparait volontiers à une cruche, une pomme, une chaise. Mais pourquoi écrit-on, alors qu'on a tout quitté ? Pourquoi, quand on a choisi les catacombes, reste-t-on toujours sensible aux critiques éventuelles ? C'est à travers le parcours chaotique de l'histoire de la peinture et de l'histoire de sa vie, que l'auteur s'arrête sur toutes ces questions : il ne cherche pas tant à y répondre qu'à les ouvrir, à les laisser ouvertes, peut-être enrichies par une si curieuse attention. Ni récit ni essai (et tout cela à la fois), cet ouvrage pour le moins singulier, ne défend aucune thèse, n'interprète rien, c'est un cheminement solitaire qui parfois, par sa construction même, ressemble à un labyrinthe. On y croise aussi bien Mallarmé et Van Gogh, que Bernard Frank et Goya, Samuel Beckett et Zurbaran, Mme de Sévigné et Picasso, Proust et Morandi, saint Augustin et Matisse, Michel Leiris et Cézanne, Freud et Manet, Musil et Soutine, Talleyrand et Hammershoi, Kafka et la dynastie Tcheou, Borges et les dinosaures, et peut-être surtout l'auteur lui-même, ses fantômes, ses hantises, ses attentions, ses négligences et son grand amour depuis longtemps perdu.

02/2020

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Critique littéraire

Chamfort. Ou La subversion de la morale

Traversant la Révolution, le plus immoraliste des moralistes français, maître du fragment et de la maxime, aura été le précurseur de Nietzsche, Cioran et Camus qui en faisait "l'apôtre de la sainteté désespérée". Un portait éblouissant pour redécouvrir un contemporain inattendu. On pourrait lire Chamfort comme on lit un compte Twitter. Car son recueil de Maximes et pensées, le seul de ses ouvrages passé à la postérité et qui fut le bréviaire de nombreux écrivains, est une mine de bons mots, de traits d'esprit, de phrases frappées en médailles, qui ne sont pas beaucoup plus longues que 280 caractères... Ce livre, qui tient à la fois de l'essai et du portrait, se propose de relire la vie et l'oeuvre d'un auteur au parcours singulier, correspondant de Voltaire, ami de Beaumarchais et Diderot. Alors qu'il était, pendant les années 1770, l'archétype de l'homme de lettres d'Ancien Régime, pensionné par le roi, s'illustrant dans les genres classiques, il se métamorphose, à la fin des années 1780, en un écrivain révolutionnaire, rejetant l'académisme pour redonner à la littérature sa dimension politique, et n'hésitant pas à prêter sa plume à des hommes aussi influents que Sieyès ou Talleyrand, et surtout Mirabeau dont il fut tout à la fois l'ami intime et l'éminence grise. Jean-Baptiste Bilger raconte bien plus qu'un grand écrivain ; il peint à fresque une France en plein bouleversement, où le roi est à la peine, le peuple en révolte et la Révolution en formation.

05/2020

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Histoire internationale

Kissinger

Le destin de Henry Kissinger, jeune juif allemand réfugié à New York, est transformé par la Deuxième Guerre mondiale : il s'épanouit sous l'uniforme, découvre une autre Amérique, le «Sud profond», si éloigné des quartiers d'immigrés du nord de Manhattan, puis redécouvre, comme occupant, sa terre natale allemande. Vingt ans plus tard, il forme un couple inattendu avec le président Richard Nixon. Kissinger est-il le Talleyrand des Etats-Unis ? Il s'est affirmé comme un virtuose de la diplomatie, par sa compréhension de l'autre, l'empathie qu'il manifeste, son talent à mener des négociations au long cours, à exploiter les possibilités ouvertes par une crise. Il a tenté de greffer sa conception de l'ordre mondial - équilibre des puissances, réalisme politique, primauté de l'intérêt national - sur la tradition idéaliste américaine, héritée des Pères fondateurs et fondée sur le rejet des politiques de puissance et de la raison d'Etat. Un réalisme politique qui aurait pu mettre fin aux excès de la «république impériale» américaine et à son messianisme botté... si l'administration Nixon n'avait eu à assumer le fardeau vietnamien dont elle avait hérité. Kissinger aura finalement réalisé, en étroite association avec Richard Nixon, une vraie révolution dans l'histoire des relations internationales, en introduisant, avec un immense succès, la Chine sur la scène mondiale. Le système bipolaire figé né en 1945 laisse place au «triangle Washington-Moscou-Pékin». Ainsi le conservateur Kissinger aura-t-il dérobé aux révolutionnaires la foudre du changement.

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Actualité politique France

Le bal des illusions. Ce que la France croit, ce que le monde voit

" Le déclin est un sport national français. L'Hexagone souffre de son déclassement, de l'impression d'un délitement de sa puissance dans le monde. C'est une réalité de tous les jours pour qui scrute son rayonnement, son action diplomatique ou la conduite de ses opérations militaires extérieures- comme en témoigne le fiasco du contrat avec l'Australie sur les sous-marins ou la débâcle récente au Sahel. Hôte des Jeux Olympiques d'été 2024, avec les projecteurs du monde entier braqués sur lui, le pays de Richelieu, Louis XIV, Napoléon, Talleyrand, Clemenceau, de Gaulle, Mitterrand n'est pas pour autant condamné à perdre sa puissance et son aura. Alors comment va vraiment la France ? Nous avons posé cette question à Washington, Singapour, Bruxelles, Genève, Berlin, Varsovie, Bangui, Rabat, Athènes, New Delhi, Sao Paulo... Partout, nos interlocuteurs l'ont confirmé : celle-ci a encore un rôle à jouer sur la scène internationale. Sa stature est enviée, sa parole attendue, à condition qu'elle ouvre les yeux sur elle-même et sur le monde. "Regarder la France comme si on n'en était pas" écrivait Charles Péguy. Tel a été notre fil rouge. Nous avons enquêté, en donnant en priorité la parole à ceux qui l'observent depuis l'étranger. Leur regard démontre que le décalage entre les perceptions françaises et les réalités internationales n'a peut-être jamais été aussi grand. Alors, à quand l'indispensable sursaut ? Et si l'orchestre cessait de jouer, à Paris, le bal aux illusions ? " Richard Werly et François D'Alançon

03/2024

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Critique littéraire

Madame de Staël ou l'intelligence politique

Germaine de Staël a eu l'honneur d'être haïe par Napoléon. "Honneur", certes, car, machiste par éducation et par tempérament, Napoléon méprisait tellement les femmes qu'il n'aurait pas pris la peine de croiser le fer si cette ennemie-là n'avait été manifestement si supérieure et si puissante. C'est la moindre des raisons de s'intéresser à une vie fort tumultueuse dans les sentiments, mais infiniment sage dans la pensée. Fille de Necker, ministre réformateur de Louis XVI, elle a étudié l'économie politique comme d'autres le piano ou la broderie. Reconnue très jeune comme capable de faire et défaire les carrières, elle est courtisée et aimée malgré sa sympathique laideur par les hommes de la Révolution... avant d'être obligée de fuir pour sauver sa tête. Elle continue à régner sur le monde intellectuel, depuis son exil, le château de Coppet, véritable creuset des idées européennes libérales. Passionnée par les idées, Germaine est aussi passionnée par les hommes, qu'elle choisit avec moins de discernement qu'elle ne juge les événements de son temps : le noble Narbonne-Lara, le Suédois Ribbing, Benjamin Constant, l'Austro-irlandais O'Donnell, jusqu'à Albert de Rocca, cet officier de vingt-trois ans qu'elle épouse quelques années avant sa mort, le 14 juillet 1817 – date ô combien symbolique pour cette héritière directe de la France des Lumières. -- Textes de présentation et de liaison de Michel Aubouin. Lettres de Mme de Staël, extraits de ses textes politiques et de ses romans, textes et extraits de lettres de Chateaubriand, Talleyrand, Napoléon, Benjamin Constant...

05/2017

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Religion

Simples conversations. Entretiens

Conversations toutes simples, mais non simplistes. Voilà comment on peut définir cet entretien/témoignage d'Anne Jacquemot avec Benoît Rivière, évêque d'Autun et petit-fils d'Edmond Michelet. A monseigneur Rivière est ainsi offerte l'occasion de dérouler, au fil de mots choisis, comme son dictionnaire personnel et joyeux des mots de la foi.Seize mots pour 16 chapitres : Ages de la vie, Ami, Ciel, Courir, Dimanche, Enfant, Joie, Nuit, Parler, Prier, Repas, Tente, Théâtre, Terre, Vertige des cimes et Vocation. Qu'évoquent-ils pour chacun de nous ? Pour Benoît Rivière, ils se déclinent tout à la fois en souvenirs d'enfance, en conviction profonde pour qui cherche inlassablement la vérité, en paroles entendues ou confiées, en traces très personnelles d'anecdotes plus profondes qu'elles en ont l'air. Au-delà de ces récits dialogués, ou grâce à eux, on en apprendra plus, bien sûr, sur le parcours d'un natif de Brive, éduqué en plein Paris, Frère des Fraternités Monastiques de Jérusalem, puis évêque auxiliaire à Marseille, évêque d'Autun, successeur de Talleyrand et du Cardinal Perraud, à la suite de Saint Léger, dans un très ancien évêché de France. Son attachement aux jeunes, sa connaissance du judaïsme et de l'islam, les retraites qu'il prêche régulièrement à des laïcs, des prêtres, des consacrés, mais aussi son amour de la course à pied et des marches en montagne, sont abordés ici de l'intérieur. On comprend mieux en lisant l'ouvrage que le programme vital de cet homme imprégné de vie spirituelle et de prière réside tout simplement dans sa devise épiscopale : Le Seigneur m'a déclaré : ma grâce te suffit.

11/2019

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Essais - Témoignages

Guillaume Gomez présente le Club des chefs des chefs

Plus qu'un livre, Le Club des Chefs des Chefs est une invitation d'honneur aux tables de prestige. " Sire, j'ai plus besoin de casseroles que d'instructions écrites. " " Donnez-moi de bons cuisiniers, je vous ferai de bons traités. " Deux citations du prince Charles Maurice de Talleyrand-Périgrd qui fut, selon les régimes, évêque, ministre, député, président du Conseil ou ambassadeur. Deux déclarations flamboyantes qui résument l'esprit de cet ouvrage exceptionnel préfacé par S. A. S. le prince Albert de Monaco. Séduire, convaincre, adoucir et orienter les négociations : la table est au premier plan des rencontres entre dirigeants. Dans les coulisses, un chef et sa brigade s'affairent en cuisine pour transformer ces entrevues en succès diplomatiques et rencontres inoubliables. Conscient de l'importance de cette mission, Gilles Bragard créa en 1977 le Club des Chefs des Chefs, qui réunit annuellement les chefs cuisiniers des chefs d'Etat. Il a pour objectifs de promouvoir la gastronomie diplomatique, de rassembler les chefs et de favoriser leur entente et leurs échanges à l'occasion des voyages présidentiels. Le Club des Chefs des Chefs est, en quelque sorte, le concepteur de la diplomatie culinaire - cette " gastronodiplomatie " qui est le rayonnement de notre gastronomie dans le monde entier. Guillaume Gomez, ambassadeur de France pour la gastronomie, nous dévoile cet univers fascinant et méconnu, nous montre le talent de ces chefs, leur nécessaire discrétion comme leur immense savoir-faire, leur parfaite connaissance des coutumes et traditions qu'ils mettent en majesté pour recevoir les hôtes de prestige. Une vingtaine d'entre eux nous présentent quelques-unes de leurs recettes culte dans ce livre témoin d'un art de vivre unique.

11/2022

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Histoire de France

Un groupe d'hommes considérables. Les pairs de France et la Chambre des pairs héréditaire de la Restauration 1814-1831

En 1814, avec le retour des Bourbons sur le trône et l'avènement de la Restauration, vingt-cinq ans après la Révolution qui instaurait un régime égalitaire en France, quelque cinq cents individus vont détenir la presque totalité des pouvoirs du pays : politique, judiciaire, économique et social. Ces " hommes considérables ", ducs et pairs d'Ancien Régime, conventionnels et sénateurs d'Empire, des La Rochefoucauld, Noailles et autres Polignac jusqu'aux Boissy d'Anglas et Lanjuinais en passant par Talleyrand et Chateaubriand, représentaient par leur influence, leur richesse et leurs réseaux " l'élite de l'élite du pays ". Ils étaient censés incarner une voie mixte à la question de la représentation et à celle des rapports du pouvoir monarchique à la nation. Constitués en chambre haute héréditaire, dite Chambre des pairs - l'ancêtre du Sénat -, ils allaient paradoxalement acclimater le pays à un régime de type parlementaire en défendant tantôt les droits de la nation, tantôt ceux du trône, et incarner pour la première fois en France les intérêts des régions face au pouvoir central. C'est de cette institution paradoxale qui pose pour l'avenir et pour notre temps la question des rapports de l'élite à la démocratie, de cette institution emportée par la chute du régime en 1830 qu'il est question dans ce livre. Ce très original ouvrage d'histoire politique et sociale est augmenté d'un Dictionnaire biographique des pairs de France qui constitue une somme sans précédent sur les élites de la France au début du XIXe siècle et d'une très riche iconographie, sous la forme d'une galerie de portraits inédite de ceux qui, à cette époque, incarnèrent le pouvoir.

10/2006

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Histoire de France

Otto Abetz et les Français ou l'envers de la Collaboration

" Otto Abetz écoutait nos conversations sans trop y intervenir. Il parlait couramment et purement notre langue ; mais il n'abusait pas de sa maîtrise et j'étais déconcerté par tant de discrétion. Qu'y avait-il derrière ce visage agréable et prospère, ces sourires de politesse, et ces phrases largement espacées, d'une courte facture et d'une insignifiante banalité ? Certes, aucune perfidie visible, aucune malice apparente. C'était peut-être un Talleyrand au petit pied, peut-être simplement un heureux parvenu du nazisme dont la réserve pouvait s'expliquer par sa finesse naturelle ou par la discipline à laquelle il s'était astreint ou, plus prosaïquement, par les restrictions involontaires de sa pensée et de sa culture. En me levant de table, je n'étais guère plus avancé dans sa psychologie qu'au moment de lui être présenté. Mais lui, en revanche, avait sûrement pénétré les nôtres. " Composé en février 1941 par Jérôme Carcopino, ce portrait résume fidèlement le côté énigmatique de l'homme désigné, avant même l'armistice, par Hitler pour suggérer aux vaincus qu'il y avait moyen de s'entendre avec les vainqueurs. Durant quatre ans, Otto Abetz a été la cheville ouvrière de la manipulation de l'opinion, des intellectuels, des milieux économiques et bien sûr des responsables gouvernementaux de Vichy et de Paris. Des camps de jeunesse franco-allemands du début des années trente à l'ambassade parisienne, ce livre retrace les cheminements d'une relation très particulière, où se mêlent la fascination et l'humiliation. Il jette une lumière puissante et tout à fait neuve sur le versant allemand de la Collaboration.

11/2001

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Géopolitique

Diplomate, pour quoi faire ?

"Traiter l'étranger, c'est-à-dire l'autre, qu'il soit proche ou lointain, non par la force brute ou par la soumission mais par l'intelligence et la subtilité, voilà la mission du diplomate". J. B. Le monde a-t-il encore besoin de diplomates ? Pourrait-on se passer, dans les rapports internationaux, de ces personnages qui, entre technicité et art consommé des contacts personnels, s'affairent dans les coulisses de l'histoire ? Derniers remparts avant la guerre, ils sont aussi les artisans du retour à la négociation, quand le pire s'est produit. Jérôme Bonnafont fait ici l'éloge de la diplomatie au service de l'Etat, de la nation, de l'aspiration à une société internationale ordonnée. Vade-mecum pour diplomate, débutant ou confirmé, cet ouvrage s'adresse à toute personne intéressée par l'action extérieure de la France. Il offre une visite guidée du Quai d'Orsay (et d'organismes internationaux comme l'ONU), de son organisation et de ses pratiques. C'est aussi un traité du négociateur. Parsemé de portraits de figures remarquables, de Talleyrand à Kissinger ou Lavrov, de rappels sur l'histoire des relations internationales et de la politique étrangère française ainsi que sur la construction européenne, ce livre est une mine d'informations sur la diplomatie, ses traditions et ses évolutions, et sur les différents centres de décision à l'échelle nationale ou internationale. Ce texte est surtout une défense et illustration du rôle des diplomates et de leur art, avec leurs idéaux, leurs ambiguïtés et leurs grandeurs, en des temps où, plus que jamais, on débat de leur fonction.

09/2022

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Etats-Unis (XXe et XXIe siècle

Kissinger

Henry Kissinger a marqué son époque. Secrétaire d'Etat, diplomate, il a façonné son temps dans une recherche constante d'équilibre et de stabilité. Avec tout son talent, Charles Zorgbibe nous fait redécouvrir un personnage riche et complexe. Le destin de Henry Kissinger, jeune juif allemand réfugié à New York, est transformé par la Deuxième Guerre mondiale : il s'épanouit sous l'uniforme, découvre une autre Amérique, le " Sud profond ", si éloigné des quartiers d'immigrés du nord de Manhattan, puis redécouvre, comme occupant, sa terre natale allemande. Vingt ans plus tard, il forme un couple inattendu avec le président Richard Nixon. Kissinger est-il le Talleyrand des Etats-Unis ? Il s'est affirmé comme un virtuose de la diplomatie, par sa compréhension de l'autre, l'empathie qu'il manifeste, son talent à mener des négociations au long cours, à exploiter les possibilités ouvertes par une crise. Il a tenté de greffer sa conception de l'ordre mondial - équilibre des puissances, réalisme politique, primauté de l'intérêt national - sur la tradition idéaliste américaine, héritée des Pères fondateurs et fondée sur le rejet des politiques de puissance et de la raison d'Etat. Un réalisme politique qui aurait pu mettre fin aux excès de la " république impériale " américaine et à son messianisme botté... si l'administration Nixon n'avait eu à assumer le fardeau vietnamien dont elle avait hérité. Kissinger aura finalement réalisé, en étroite association avec Richard Nixon, une vraie révolution dans l'histoire des relations internationales, en introduisant, avec un immense succès, la Chine sur la scène mondiale. Le système bipolaire figé né en 1945 laisse place au " triangle Washington-Moscou-Pékin ". Ainsi le conservateur Kissinger aura-t-il dérobé aux révolutionnaires la foudre du changement.

02/2023

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Ouvrages généraux et thématiqu

Marie-Amélie. La dernière reine

Qui fut Marie-Amélie, la dernière reine de l'histoire de France, épouse du "roi des Français" Louis-Philippe ? Derrière l'image d'une femme discrète se cache en réalité celle d'une souveraine intelligente, ambitieuse, courageuse et pragmatique qui, malgré ses doutes, fit le pari de l'orléanisme afin de sauver la monarchie et refaire l'unité du pays. Née en 1782 à Palerme, fille de Ferdinand Ier, roi des Deux-Siciles, nièce de Marie-Antoinette et tante de l'impératrice Marie-Louise, la reine Marie-Amélie reste assez largement méconnue des Français. Or, celle que Talleyrand considérait comme "la dernière grande dame d'Europe" montra aux heures décisives de sa vie - en 1809 lorsqu'elle épousa le duc d'Orléans, en 1830 lorsqu'elle monta sur le trône, en 1848 lorsqu'elle fut contrainte à l'exil - combien elle était davantage qu'une épouse aimante et soumise, qu'une mère attentive et soucieuse, qu'une chrétienne fervente. Sacrifiant sa tranquillité et certaines de ses convictions au projet de son mari - celui d'une monarchie constitutionnelle, désormais la seule possible après l'échec de la Restauration -, Marie-Amélie, mère de dix princes et princesses, fut le centre de cette nouvelle dynastie qui prétendit refermer le cycle des révolutions. L'échec du régime de Juillet ne doit pas faire oublier l'ambition de son pari. Avec sa mort en 1866, c'est une certaine idée de la France et de la royauté qui disparut, ouvrant la voie à la République. Se fondant sur de nombreuses sources inédites et sur une immense correspondance privée, Raphaël Dargent dresse le portrait renouvelé de la dernière reine, lui donnant enfin sa véritable dimension politique.

10/2021

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Histoire de France

Joseph Fouché

Joseph Fouché (1759-1820) fascine toujours aujourd'hui parce qu'il fut un acteur de premier plan durant plus de vingt années d'une densité exceptionnelle (ses deux grands rivaux ne s'appelèrent-ils pas Robespierre et Napoléon ?) et qu'il fut l'inventeur de la police politique. Il n'eut pas son pareil pour " vouloir être de tout ", comme le déclara un jour l'Empereur, pour occuper le devant de la scène à tout prix (" l'intrigue [lui] était aussi nécessaire que la nourriture "). Ne pouvant se résoudre à rester au second plan, il se singularisa durant la Terreur par un comportement particulièrement sanguinaire comme représentant en mission à Nevers et à Lyon ; il fut ensuite l'un des inspirateurs du complot contre Robespierre le 9 Thermidor ; le 13 vendémiaire, il prodigua ses conseils à Barras mais l'abandonna le 18 brumaire. Ministre de la Police de Napoléon, il se délectait à démêler les fils des intrigues jacobines ou royalistes. Disgracié à deux reprises pour avoir manifesté une fidélité à éclipse au régime et au souverain, il intrigua un peu plus tard auprès de Murat, roi de Naples, pour le détacher de Napoléon. La confusion des Cent-Jours le combla par les occasions qu'elle lui donna de multiplier les manœuvres, et il parvint un temps à devenir le ministre de la Police de Louis XVIII lui, le régicide, avant de mourir en exil, riche à millions. Ce parcours plus tortueux encore - s'il est possible - que celui de Talleyrand, a passionné des auteurs aussi divers que Balzac, Zweig et, récemment, Jean-Claude Brisville. N'était-il naturel qu'il retînt l'attention de notre meilleur historien de l'Empire, Jean Tulard ?

01/1998

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Histoire de France

Les derniers libertins

Ceci n'est pas un livre d'histoire, et pourtant tout y est avéré. C'est le roman vrai des derniers feux de la monarchie, la chronique d'une civilisation au raffinement inégalé, et que 1789 emportera à jamais. Le roman vrai de sept destins, chacun emblématique et unique à la fois. Des aristocrates de haut lignage, dotés des vertus dont tout noble doit s'enorgueillir : fierté, courage, raffinement, culture, esprit, art de plaire. Ils se connaissent, sont cousins ou rivaux, libertins dans une société où l'on veut aimer à sa guise, puisque le mariage y est de convenance. Maîtresses officielles ou secrètes, liaisons épistolaires et enflammées, dépit, faveur, puis disgrâce... Jamais l'art de conquérir ne fut porté à cette incandescence. Chacun d'eux, en même temps, veut se forger un destin. Prétendant aux plus hautes fonctions au service du Roi, ils devront composer avec la cour où les alliances se font et se défont au gré d'intrigues savantes et souvent cruelles. On croisera Talleyrand, Laclos, Marie-Antoinette dans la légèreté de ses vingt ans, les chroniques savoureuses du prince de Ligne ou de la comtesse de Boigne, les billets, les poèmes que cette élite lettrée et cosmopolite s'échange à chaque heure du jour. Ils sont aussi les enfants des Lumières, et accueillent avec d'autant plus d'intérêt les idées nouvelles qu'ils croient possible de les concilier avec leurs propres privilèges. Mais la Révolution balayera cet espoir. Certains prendront les armes, d'autres le chemin de l'exil ; ce sera la ruine, la guillotine pour deux d'entre eux. Pour tous, la fin d'un monde. Avec une plume enjouée et complice qui rappelle les meilleurs mémorialistes, Benedetta Craveri a composé ici un magnifique hommage à cette génération perdue qui incarna, plus qu'aucune autre, une certaine douceur de vivre.

10/2016

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Histoire de France

Thiers. Bourgeois et révolutionnaire

Pourquoi Thiers ? Pourquoi une biographie de l'homme qui reste surtout dans les mémoires comme le sinistre fossoyeur de la Commune ? Pourquoi raconter la vie, rechercher les ressorts de la personnalité de ce Monsieur Prud'homme, emblème de la bourgeoisie conquérante et sûre d'elle ? Pourquoi ? A cause de tout cela et aussi parce que Thiers, dont Balzac s'inspira pour créer son Rastignac, est un incroyable personnage de roman. Car Thiers, c'est aussi : Un enfant du peuple, abandonné par son père escroc, qui, grâce à son ambition et son travail, devient chef de l'Etat, à une époque où l'ascenseur social est autrement plus lent qu'aujourd'hui. Un provincial monté à Paris, qui séduit par son intelligence les salons parisiens et, en premier lieu, le superbe Talleyrand qui se fait son mentor. Un journaliste touche-à-tout, comme il se doit dans le métier, qui, à peine arrivé à Paris, découvre le génie de Delacroix, ébranle la Restauration en théorisant, dans le journal qu'il a créé, le système parlementaire et participe au plus haut niveau à la révolution de Juillet 1830. Thiers, c'est aussi ce politicien taxé d'opportunisme, mais qui n'a jamais rallié le Second Empire, dont il prévoit, fustigeant à la Chambre la politique étrangère de Napoléon III, la terrible chute. Thiers, c'est le diplomate qui, à soixante-treize ans, parcourt l'Europe pour trouver des alliés à la France défaite par la Prusse. C'est le libérateur du territoire qui règle aux Allemands une exorbitante rançon de 5 milliards de francs sans pour autant ruiner les finances du pays. Thiers, enfin, c'est l'homme d'Etat, qui comprend en 1871 qu'il est temps de fonder la République... Thiers, c'est le XIXe siècle.

10/2007

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Littérature française

Mémoires de Sophie. Suivi de Amélie et Pauline, Romans d'émigration (1789-1800)

Claire de Kersaint, duchesse de Duras (1777-1828), a connu une grande célébrité de son vivant. Amie de Chateaubriand qui la nommait sa "soeur", elle a tenu, sous la Restauration, le plus important salon de Paris, y réunissant, sur fond de faubourg Saint-Germain, des savants (Cuvier, Humboldt, l'astronome Arago), des écrivains et des hommes politiques (Chateaubriand, Talleyrand, Lamartine, Benjamin Constant). Si madame de Duras, au cœur d'un contexte politiquement agité, a laissé le souvenir d'une grande dame supérieure à l'esprit de parti, elle doit également demeurer comme écrivain majeur. Ses romans lui ont valu une renommée européenne. Ourika et Edouard, publiés en 1824 et 1825, ont connu un immense succès. Son troisième ouvrage, Olivier ou le Secret, a fait scandale avant même de paraître. Abordant le sujet délicat de l'impuissance, il a suscité une intense curiosité, de Stendhal notamment qui y trouva le sujet d'Armance. On a réuni ici sous le titre Romans d'émigration, deux textes inédits : Mémoires de Sophie et Amélie et Pauline, rédigés en 1823 et 1824, et conservés dans des archives privées jusqu'à nos jours. Après la mort dramatique de son père, guillotiné en 1793 pour avoir refusé de voter la mort du Roi, Claire de Duras et les siens doivent quitter la France. L'exil constitua pour elle une tragédie, mais ce fut également une source d'inspiration féconde. Témoignages historiques de première main, ces Mémoires de Sophie sont une interrogation romanesque de l'émigration. Celle-ci fut-elle une erreur, une expiation, une faute ? Comment vivre ce bouleversement produit par la Révolution française et peut-on survivre dans un monde radicalement transformé ? Telles sont quelques-unes des questions posées dans ces romans écrits dans une langue qui tient sa perfection du classicisme et sa trame intime d'un sentiment prématurément romantique : Claire de Duras réunissait, selon Chateaubriand, "la force de la pensée de madame de Staël à la grâce du talent de madame de Lafayette". "Merveilleux compromis" ajoute Sainte-Beuve dans ses Portraits de femmes.

11/2011

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Histoire de France

Victor Hugues. L'ambition d'entrer dans l'Histoire (1762-1826)

Né à Marseille dans une famille de commerçants aisés et mort à Cayenne, Jean-Baptiste Victor Hugues est l'un des conventionnels les plus maudits de son temps. Il incarne pourtant avec brio toute l'histoire de la Révolution française aux Caraïbes. En 1793, Robespierre l'avait nommé accusateur public à Rochefort et à Brest. L'année suivante, c'est en tant que commissaire civil qu'il fut chargé d'aller promulguer aux îles du Vent le décret du 16 pluviôse abolissant l'esclavage. Gouverneur de la Guadeloupe, il va combattre avec succès les Anglais, et déclarer, de sa propre initiative, la guerre aux Etats-Unis en menaçant le Congrès américain d'envahir la Virginie et la Caroline du Sud pour y soulever les Noirs ; fait peu connu en France, comme la plupart de ses morceaux de bravoure à Saint-Domingue et dans les Amériques. Il manquait un grand coup de sonde dans les recoins de cet homme sulfureux assoiffé de gloire et d'argent, osant tous les paradoxes, toutes les provocations, toutes les violences, pour servir le Gouvernement français, fût-il républicain, impérial ou royaliste. On découvre ainsi l'origine de ses parents, son adolescence à Marseille, ses activités de marin aux Antilles, de contrebandier à Bogota, de négociant au Port-au-Prince, de voyageur de commerce au Mexique, sa participation à la guerre d'Amérique, ou ses menées d'agent secret allant au rapport quotidien chez Talleyrand, avant que ce dernier ne le fasse nommer, en 1814, commissaire de Louis XVIII à la démarcation des limites entre la Guyane française et le Brésil. Cet essai biographique, fondé sur des sources d'archives inédites, permet de découvrir les multiples facettes d'un personnage étonnant, mais c'est aussi une réflexion sur la facilité prodigieuse dont font preuve certains individus afin de tirer le plus grand profit des phénomènes collectifs auxquels ils sont confrontés.

04/2017

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Ouvrages généraux et thématiqu

Histoire des cent jours. Mars-novembre 1815

La première histoire totale de cette période exceptionnelle, accoucheuse de la France moderne. L'histoire des Cent-Jours ne cesse de fasciner, à juste titre. Entre mars et juillet 1815, année sans pareille, la France passe de Louis XVIII à... Louis XVIII, après le spectaculaire retour de Napoléon et le bref gouvernement provisoire dirigé par Joseph Fouché, ancien et futur ministre de la Police. La guerre des légitimités entre l'abeille et le lys se double d'une nouvelle guerre européenne, qui se solde par la terrible débâcle de Waterloo, chant du cygne de la domination française en Europe. Incroyable période, formidables acteurs. Outre Napoléon et Louis XVIII, le lecteur voit notamment passer Talleyrand, Fouché, mais aussi Chateaubriand, Benjamin Constant, les maréchaux Ney et Grouchy, Wellington, Blücher, et tant d'autres illustres ou oubliés. Ce moment exceptionnel a attiré les plus grands écrivains, politiques et historiens, chacun porté par sa sympathie ou sa répulsion pour la geste impériale et sa fin tragique. L'originalité du propos de Charles-Eloi Vial consiste à proposer une première histoire totale, à la fois globale et objective. Outre son sens consommé de la synthèse, il y parvient par le dépouillement de sources nouvelles, en particulier les rapports des préfets et les dépêches diplomatiques. Elles éclairent sous un jour neuf l'état de l'opinion et le jeu des puissances. Sa plume, sobre et inspirée, visite l'ensemble des lieux de l'épopée : Paris, Vienne, l'île d'Elbe, l'actuelle route Napoléon, le refuge de la cour royale en exil à Gand et naturellement la Belgique, sans oublier un large tour dans les provinces systématiquement oubliées. Enfin, l'ouvrage revient largement sur le dénouement extraordinaire de ce drame, avec ces seconds Cent-Jours qui voient Napoléon partir vers Sainte-Hélène, tandis que le gouvernement de Louis XVIII peine à contenir la Terreur blanche qui fait rage et condamne à terme la Restauration.

02/2021

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Esotérisme

Les francs-maçons de l'Expédition d'Egypte

Dans cette Expédition d'Egypte de 1798 qui se termina lamentablement sur le plan militaire, les francs-maçons jouèrent pourtant un rôle important, que ce fût dans la préparation (nous pensons à Gaspard Monge notamment, ainsi qu'à Talleyrand qui minimisa son influence lorsque l'échec fut patent alors qu'il l'avait conçue entièrement) ou tout au long de la campagne. Aussi avons-nous souhaité, dans cette optique, envisager le travail en trois parties : d'abord le déroulement militaire de l'Expédition, se subdivisant lui-même en trois phases correspondant aux différents généraux en chefs, à savoir successivement Bonaparte, Kléber et Menou, chacun d'entre eux marquant un tournant dans l'Expédition (le premier était craint, le second respecté et le troisième, méprisé) ; ensuite nous avons estimé nécessaire de retracer les grandes périodes de la franc-maçonnerie depuis son arrivée en France de façon à mettre en lumière ses forces et ses faiblesses. Après les excès de la Révolution, la maçonnerie panse ses blessures car elle a bien failli disparaître lors de cette époque troublée. son Grand-Maître, Philippe Egalité lui ayant porté quasiment le coup de grâce... Le dernier point, répondant à la problématique du livre, tente de dresser un état des lieux des francs-maçons aussi bien militaires (il faut bien évidemment s'interroger sur l'affiliation de Bonaparte qui n'a toujours pas reçu d'explication étayée bien que ses successeurs. Kléber et Menou, fussent tous deux francs-maçons, sans oublier tous les officiers supérieurs qui, pour la plupart, firent carrière sous l'Empire) que civils (les savants, les administrateurs, les personnels de santé) ayant participé à l'Expédition. Le retour inopiné du futur Empereur dut-il pour beaucoup aux francs-maçons ? Là encore, le mystère est loin d'être élucidé... Ce n'est pas un hasard si, à la suite de ce fameux voyage en Orient, l'égyptomanie devint un phénomène de mode, y compris dans les loges maçonniques.

02/2012

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Napoléon

Les hommes de Bonaparte. La conquête du pouvoir, 1793-1800

En route pour le pouvoir ! Le présent ouvrage s'intéresse à la période au cours de laquelle Napoléon Bonaparte s'est affirmé parmi les principaux protagonistes de la Révolution pour, in fine, s'emparer du pouvoir. Le point de départ est l'apparition sur la scène d'un jeune officier d'artillerie à l'occasion de la prise de Toulon aux Anglais en 1793 ; le point d'arrivée la victoire de Marengo, le 14 juin 1800, qui consolide la position de celui qui a été nommé Premier Consul l'année précédente. Il sera Consul à vie en 1802, empereur des Français en 1804. Contrairement à l'habitude, l'accent est mis sur le caractère collectif de cette aventure singulière, laquelle n'est pas l'histoire d'un seul. Elle mobilise en effet une foule d'acteurs, incarnant eux-mêmes plusieurs groupes directement intéressés à la mise en place du nouveau régime. Au fil des pages, on découvre ou redécouvre les figures de ceux qui ont accompagné Bonaparte dans sa quête. Des tout premiers compagnons d'armes (Junot, Marmont) à ceux qui se sont illustrés lors des campagnes d'Italie ou d'Egypte (Murat, Davout, Lannes), les soldats sont bien sûr parmi les principaux personnages. Mais entrent aussi rapidement en scène les politiques (Cambacérès, Talleyrand, Roederer), les scientifiques (ceux de la campagne d'Egypte et de l'Institut comme Berthollet ou Monge), les commerçants et les financiers (Périer, Perrégaux), sans oublier le clan Bonaparte ou encore les femmes, au premier rang desquelles la future impératrice Joséphine, sans oublier Madame Mère. Plus d'autres, provenant des milieux les plus divers. On peut penser que sans eux, Napoléon, n'aurait pas pu parvenir à une telle réussite et que, sans lui, aucun de ces personnages n'aurait eu un destin si exceptionnel. C'est la synergie unissant tant de brillantes personnalités - parmi lesquelles celle du futur Empereur est bien entendu la plus sidérante - qui forme la matière de ce livre.

05/2021

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Histoire de France

La colonie française d'Algérie : 200 ans d'inavouable

En 1962, une nouvelle forme de colonisation commence en Algérie, qui conserve les aspects les plus sombres de la précédente. La révolution à peine née, débute l’élimination des dirigeants de valeur, compétents et intègres : une petite clique d’officiers profite de la confusion de la guerre pour s’emparer graduellement du pouvoir. D’éliminations politiques en assassinats, se concentre au sommet de l’État ce que le pays nourrit de plus néfaste. Aux deux bouts de la chaîne, en amont et en aval de la spoliation à grande échelle, émerge un homme, Larbi Belkheir, l’un des architectes de la confiscation du pouvoir en 1962, et le promoteur en 1999 du régime présidé par Bouteflika. En décidant d’envahir l’Algérie, la France a-t-elle apporté Les Lumières ou l’incendie ? La colonisation a-t-elle eu un caractère positif ou génocidaire ? De Gaulle a-t-il offert l’Indépendance ou plongé le pays dans un cauchemar dont celui-ci n’arrive pas à sortir ? Boumediene a-t-il succombé à une mort naturelle ou fut-il empoisonné ? Le pouvoir qui lui succéda était-il souverain ou contrôlé en sous-main par un « clan français » derrière Chadli ? L’assassinat d’Ali Mécili s’est-il accompli en dépit des forces de l’ordre dirigées par Charles Pasqua ? Quel rôle la France a-t-elle joué lors de la descente aux enfers de l’Algérie des années 1990 ? Le terrorisme islamiste est-il, comme le présentent les médias, un fléau menaçant l’Algérie de talibanisation ? Qui sont les véritables maîtres de l’Algérie ? Voilà quelques-unes des nombreuses questions auxquelles l’auteur répond sans peur de briser les tabous, en dévoilant certains des aspects les plus noirs de la relation entre les deux pays. Au fil des pages, les mythes implosent. De Napoléon à Sarkozy, de Talleyrand à Pasqua, du dey d’Alger à Larbi Belkheir, ce livre retrace près de deux siècles d’une histoire complexe et tumultueuse. En revisitant l’histoire récente de manière factuelle et très documentée, il ambitionne de faire la lumière sur les « pages glorieuses de la colonisation française », sur les « drames » de la guerre d’Algérie, tout comme sur la situation économique actuelle d’un pays tout entier dévoré par la prévarication.

11/2010

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Littérature française

Les Républicains

Novembre 2016 : trente ans après s'être connus à Sciences Po où ils ont préparé l'ENA, deux anciens camarades se retrouvent à l'occasion d'une émission de Thierry Ardisson consacrée à la promo 1986 de l'école de la rue Saint-Guillaume. La fille en noir est une essayiste qui s'est vite affranchie de la « négritude » au service des puissants pour consacrer sa plume à Retz et à Swift. Guillaume Fronsac est énarque, banquier d'affaires et auteur d'un livre sur Machiavel qui, pense-t-il, fait de lui un écrivain. Unité de temps : ces deux là ne se quitteront plus, de 17h00 à Minuit. Unité de lieu : du 93 faubourg Saint-Honoré à leurs appartements respectifs en passant par les décors luxueux du Régina, de l'hôtel Meurice et celui de Talleyrand, ils vont déambuler dans le coeur du Paris historique du pouvoir régalien et de la Révolution française. Unité d'action : une joute intellectuelle et un suspense amoureux où se joue, à travers le bilan de leurs vies, celui d'une génération qui aura vu les politiques abandonner la mémoire culturelle et historique de leur pays. Que le spectacle commence ! Nous sommes successivement dans sa tête à elle, dans sa tête à lui et dans celle d'un narrateur omniscient. Anatomie cruelle de la chute de la maison France, advenue en trente ans avec les premières cohabitations, la collusion progressive du public et du privé et la décomposition du politique réduit à cet éternel bal des prétendants dont les fantômes jamais rassasiés de pouvoir ne cessent de nous hanter. Nostalgie sur son identité aussi, fracassée depuis le divorce de la République des lettres et de la République tout court, dans un pays où la littérature avait jusqu'alors toujours été politique et la politique littéraire. Jeu entre ces deux personnages qui s'étaient jadis embrassés le temps d'une fête, qui se cherchent et se défient, et pour lesquels, jeux de pouvoir et de séduction se confondent. En sept puissants chapitres qui scandent les heures et les lieux traversés, Cécile Guilbert mêle la grande histoire à la petite pour dresser un portrait peu flatteur d'un pays dont les élites sont à la dérive. Et elle n'épargne personne : pas plus les importants du jour croqués dans des portraits assassins que ses propres personnages, dont elle se joue avec une ironie grinçante. D'une plume allègre, cruelle et brillante, elle nous emporte dans son roman comme dans une pièce de théâtre dont on ressort séché. Autant qu'impressionné.

02/2017