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Schubert

Extraits

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Notions

La clé des champs et autres impromptus

" Les douze articles ici rassemblés entrent dans la série de ce que j'appelle, pensant à Schubert, mes impromptus : des textes brefs, résolument subjectifs, écrits sur le champ et sans préparation (comme dit le Dictionnaire de Littré), qui s'adressent au grand public et sont le plus souvent, malgré l'éventuelle légèreté de l'écriture, d'une tonalité quelque peu grave ou mélancolique. C'est encore le cas dans ce recueil, et d'autant plus, s'agissant de ce dernier point, que la plupart de ces minuscules essais (pour reprendre cette fois le mot de Montaigne) portent sur des sujets en effet sombres ou douloureux : le pessimisme, le tragique, la mort des enfants, le handicap, l'agonie, le bagne, le suicide, l'euthanasie... J'ose croire qu'ils ne seront pas pour autant cause de tristesse, mais aideront plutôt à accepter, si possible joyeusement, la part, en toute vie, de deuil, de chagrin ou de détresse. C'est la joie qui est bonne, mais d'autant plus méritoire et belle qu'elle est souvent difficile. A l'exception du dernier, qui est de très loin le plus long, tous ces textes ont été (ou seront, pour deux d'entre eux) publiés ailleurs, dans des ouvrages collectifs ou à titre de préface ou postface. On trouvera en fin de volume la date et le lieu de leur publication passée ou à venir. Ils sont tous ici revus, corrigés, parfois sensiblement augmentés. Merci aux auteurs ou éditeurs qui les ont suscités ou accueillis. Quant au dernier texte, qui est inédit, il ne doit d'exister qu'aux lecteurs (et plus souvent aux lectrices) qui m'ont expressément demandé de l'écrire. Qu'ils en soient eux aussi remerciés. "

03/2023

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Littérature française

La saveur du monde

Où Jouanard retrouve le genre le mieux accordé à son tempérament de solitaire partageux : la promenade humoresque. Occasion de rendre visite à quelques " amis " qui l'ont aidé à vivre : des géographes et des historiens émus par le bel entêtement des hommes (Reclus, Roupnel, Michelet), des naturalistes (Buffon, Fabre), des philosophes (pourvu qu'ils aient le goût des choses - et Bachelard au premier rang), des imagiers-poètes (Claude, Chardin), des marcheurs dans la foulée de Jean-Jacques, et des poètes bien sûr, que ce soit en vers ou en prose (Rilke, Gracq). mais surtout de ces marginaux de l'écrit - Stifter et Powys, Follain et Dhôtel, Reverdy et Cingria, Thomas et Réda - qui sont devenus ce qu'ils sont en faisant confiance aux mauvais chemins. Sans oublier Schubert le Wanderer, le frère de toujours... Sans oublier, non plus, quelques paysages qui savent eux-mêmes faire acte d'amitié : le Ventoux cher à Pétrarque et à Char, le vieil Aubrac tout bosselé, le causse Méjean et la raide vallée de la Jonte, le Paris d'Henri Calet et des rauques chansons de Damia... On l'aura compris, la randonnée où nous entraîne l'ami Jouanard est surtout prétexte à d'aimables haltes où l'on a plaisir à retrouver une sorte de douceur perdue, à reprendre souffle et courage. On voudrait presque dire : à reprendre vie - tant l'oxygène que l'on respire dans ces pages semble nous débarrasser, quasi par enchantement, des miasmes qui ternissent le triste ordinaire de nos saisons. Et ce, presque toujours, pour goûter avec lui à des textes rarement lus, nous attarder auprès d'auteurs qu'on ne trouve plus guère sur les tables des libraires et dont soudain on a envie de tout lire. En nous persuadant que l'heure est peut-être enfin venue, pour nous aussi, d'habiter poétiquement ce monde.

09/2004

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Musique, danse

MERVEILLEUSES MELODIES. Volume 1, Les grands airs que tout le monde connaît

Voulez-vous, comme l'héroïne de la célèbre bande dessinée, chanter à tout bout de champ, mais jusqu'au bout, " l'air des bijoux " de Gounod " Ah !... je ris de me voir si belle en ce miroir ", ou mélanger les larges notes de son " Ave Maria " au 1er prélude de Jean-Sébastien BACH ? Voulez-vous connaître les paroles de cette marche que jouent des musiques militaires au défilé du 14 juillet " Soni la tromba e intrepido ", retrouver, sous le " Largo " de Haendel des messes de mariage, le " larghetto " où Xerxès exalte l'ombre bienfaisante d'un immense platane ?... Vous le pourrez à travers les pages de ce volume mais vous y trouverez bien d'autres connaissances : " Toréador en garde ! " (" Carmen " de Georges BIZET), " Gloire immortelle de nos aïeux " (" Faust " de Charles GOUNOD), l' " Aria " de BACH, 1' " Alleluia " de MOZART, l' " Ave Maria " de SCHUBERT et " La Truite ", et cent autres de ces airs dont les premières notes vous ont un jour ébloui, devenus célèbres sur les scènes des Opéras, dans les églises, les salons et jusque dans les rues. Les voici rassemblés, nombreux, pour vous qui les aimez, pour vous, jeunes ou moins jeunes, qui en chantez des bribes par hasard, pour vous enfin qui, ne les ayant pas encore rencontrés, pourrez lentement en découvrir les richesses. Quand on aime la chanson, la mélodie, peut-on s'arrêter avant les sommets inégalés que sont tous ces chefs-d'œuvre des grands compositeurs ? Cette gerbe exceptionnelle, haute en couleur, vous permettra de les apprendre, puis de les chanter, de les fredonner au cours de vos journées, pour votre propre plaisir ou avec d'autres, de les étudier en détail si vous en avez envie ou tout simplement de les écouter, texte en mains, exaltés par de grands interprètes.

12/1998

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Musique, danse

Le visage du Christ dans la musique des XIXe et XXe siècle

Dans un premier volume consacré à la musique baroque (paru en 1992), Jean-François Labie s'interrogeait sur les liens exista entre la musique et le contenu spirituel des œuvres majeures du répertoire religieux. Pratiquant une lecture théologique de musique, il mettait en évidence la façon dont les grands compositeurs de l'époque (Monteverdi, Bach, Haendel...) avaient célébré le visa du Christ. C'est une démarche semblable qu'il adopte ici, à ceci près que les temps ayant changé, les questions auxquelles se confrontent les musiciens ne sont plus du même ordre. Alors que, aux siècles précédents, les différends théologiques qui séparaient catholique et réformés se retrouvaient dans la musique, l'époque moderne apporte d'autres clivages : la marque imprimée par le christianisme sur les consciences individuelles aussi bien que sur les travaux et les jours de la société se fait moins profonde ; dans un monde qui se sécularise, la religion est amenée à jouer d'autres rôles. Jean-François Labie a choisi quelques compositeurs, étudiant leur œuvre et le message, affirmé ou diffus, qu'elle contient Beethoven et Schubert inaugurent le siècle en un double manifeste l'autonomie de l'artiste qui choisit le langage dans lequel s'exprimeront sa foi et sa prière. La pluralité des approches ainsi fondé on verra Liszt (qui va jusqu'à prendre les ordres mineurs) marque profondément l'évolution de la musique et de la religion de son temps ; un siècle plus tard, Messiaen fait œuvre de théologien. 1 Wagner s'attaque à Parsifal... Britten, en net retrait vis-à-vis d l'institution ecclésiastique, égrène dans une multitude d'œuvres des métaphores christiques aisément repérables. Une réflexion religieuse profonde se confronte inévitablement à la mort (différents traitements du Requiem sont présentés ici : Verdi e Berlioz, Fauré, Saint-Saëns et Duruflé, Brahms...) ; l'ouvrage s'achève sur l'évocation de l'Apocalypse par le compositeur contemporain.

03/2005

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Littérature Allemande

Dans la nuit d'E.T.A. Hoffmann

Un livre-objet inédit mettant en avant une sélection de textes de l'inventeur du réalisme fantastique E. T. A. Hoffmann accompagnée d'illustrations intensifiants les ambiances fantasques de l'écrivain allemand. Avant de devenir l'inventeur du réalisme fantastique et d'inspirer Balzac, Maupassant, E. A. Poe, Boulgakov, Siniavski, E. T. A. Hoffmann (1776-1822) a été l'image même du beautiful losers. Lui qui s'était rêvé musicien a passé son temps à saborder ses chances d'être reconnu en tant que tel. En attendant la reconnaissance qui lui échappait, il travaillait comme juriste : mais être Prussien sous Napoléon signifiait être chassé d'une ville à l'autre. Sur le tard, à quelques années de sa mort, il s'est découvert ce talent pour l'écriture. Le public a été fasciné. Or ses jours étaient comptés. Il s'est éteint en 1822 au moment où les derniers romantiques allemands voyaient en lui un maître et qu'il a inspiré en France une passion pour l'étrange. Au XXe siècle, Sigmund Freud l'a remis à l'honneur en puisant dans ses textes, notamment dans Le Marchand de sable, son concept d'inquiétante étrangeté. Et depuis on ne compte plus les auteurs (de Lovecraft à Pierre Péju), cinéastes (Michael Powell, Sokourov, Miyazaki), musiciens (Schubert, Schumann, Philipp Glass...), peintres (Paul Klee, Oskar Schlemmer) qui se sont nourris de son imaginaire. Ce livre composé de 5 contes Le Diable à Berlin, Le Marchand de sable, Vampire, La Maison sinistre, Les Mines de Falun propose aux lecteurs une entrée idéale et simple dans l'oeuvre d'E. T. A Hoffmann illustré par le regard du dessinateur marseillais Tristan Bonnemain. Une postface d'Elisabeth Lemirre (spécialiste des contes littéraires, a signé la postface du Chien noir de Lucie Baratte) et Jacques Cotin (ancien directeur de la Pleïade) permettra aux lecteurs de plonger, plus en profondeur, dans la modernité d'E. T. A. Hoffmann.

10/2022

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Monographies

Silvère Jarrosson. L'oeuvre qui va suivre

Le propos du peintre Silvère Jarrosson (né à Paris en 1993), qui fut danseur à l'Opéra national de Paris, est ici de faire naître un univers abstrait immersif et évocateur, en repoussant les limites de ce qu'il est convenu d'appeler la danse, et en faisant appel à la force évocatrice des mouvements les plus inattendus. D'abord danseur à l'Ecole de danse de l'Opéra national de Paris, Silvère Jarrosson se voit obligé de mettre fin à sa carrière de danseur en 2011 suite à une blessure. Tout en démarrant alors un cursus universitaire en biologie, il commence à peindre. Depuis, l'artiste conçoit son travail pictural telle une chorégraphie et retranscrit les liens entre les mouvements de la peinture, du corps et de la nature à travers ses toiles : "Il existe un lien entre danse et biologie, entre mouvement dansé et mouvement physiologique [... ]. Je voudrais l'exprimer en peinture" , confie-t-il. "L'oeuvre qui va suivre", présentée en mars 2023 à Colmar, a été conçue dans le droit fil de ses créations pour la scénographie du spectacle "Danser Shubert au XXIe siècle" monté en 2021 par l'Opéra national du Rhin, en les complétant de nouvelles oeuvres grand format créées spécifiquement pour le musée Unterlinden. Cette installation monumentale et immersive invitera les visiteurs à une déambulation, pour un voyage entre danse et peinture. Par sa capacité à se déplacer dans l'espace, elle accompagnera les danseurs de la compagnie du Ballet de l'Opéra national du Rhin dans un ensemble de pièces et de performances.

03/2023

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Sciences historiques

L'oeil de l'histoire. Tome 3, Atlas ou le gai savoir inquiet

À quiconque s’interroge sur le rôle des images dans notre connaissance de l’histoire, l’atlas Mnémosyne apparaît comme une oeuvre-phare, un véritable moment de rupture épistémologique. Composé, mais constamment démonté, remonté, par Aby Warburg entre 1924 et 1929, il ouvre un nouveau chapitre dans ce qu’on pourrait nommer, à la manière de Michel Foucault, une archéologie du savoir visuel. C’est une enquête « archéologique », en effet, qu’il aura fallu mener pour comprendre la richesse inépuisable de cet atlas d’images qui nous fait voyager de Babylone au XXe siècle, de l’Orient à l’Occident, des astra les plus lointains (constellations d’idées) aux monstra les plus proches (pulsions viscérales), des beautés de l’art aux horreurs de l’histoire. Ce livre raconte, par un montage de « gros plans » plutôt que par un récit continu, les métamorphoses d’Atlas, ce titan condamné par les dieux de l’Olympe à ployer indéfiniment sous le poids du monde, en atlas, cette forme visuelle et synoptique de connaissance dont nous comprenons mieux, aujourd’hui, depuis Gerhard Richter ou Jean-Luc Godard, l’irremplaçable fécondité. On a donc tenté de restituer la pensée visuelle propre à Mnémosyne : entre sa première planche, consacrée à l’antique divination dans les viscères, et sa dernière, hantée par la montée du fascisme et de l’antisémitisme dans l’Europe de 1929. Entre les deux, nous aurons croisé les Disparates selon Goya et les « affinités électives » selon Goethe, le « gai savoir » selon Nietzsche et l’inquiétude chantée dans les Lieder de Schubert, l’image selon Walter Benjamin et les images d’August Sander, la « crise des sciences européennes » selon Husserl et le « regard embrassant » selon Wittgenstein. Sans compter les paradoxes de l’érudition et de l’imagination chers à Jorge Luis Borges. Oeuvre considérable de voir et de savoir, le projet de Mnémosyne trouve également sa source dans une réponse d’Aby Warburg aux destructions de la Grande Guerre. Non content de recueillir les Disparates du monde visible, il s’apparente donc à un recueil de Désastres où nous trouvons, aujourd’hui encore, matière à repenser, à remonter, poétiquement et politiquement, la folie de notre histoire.

11/2011

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Musique, danse

VIENNE UNE HISTOIRE MUSICALE

Nulle ville n'a connu sur une si longue période pareil rayonnement musical ni offert le souvenir de tant de noms illustres, de tant d'oeuvres immortelles, de tant d'événements à jamais inscrits dans l'Histoire. Terre de naissance ou d'adoption d'un nombre impressionnant de compositeurs et d'artistes musiciens parmi les plus grands, ce haut lieu de la musique développa un style qui lui était propre et qui ne s'est encore jamais perdu. A côté de la musique sérieuse illustrée par une extraordinaire suite de génies (Gluck, Haydn, Mozart, Beethoven, Schubert, Brahms, Bruckner, Mahler, Wolf, Berg, Schoenberg, Webern) pour ne citer que les plus célèbres, Vienne, on le sait, a dans le même temps su préserver une tradition de musique légère sur laquelle le temps semble ne pas avoir de prise, où l'élégant balancement de la valse le dispute à l'irrésistible frénésie des polkas, galops et autres quadrilles, ainsi qu'aux charmes mélodiques de l'opérette qu'illustrèrent, entre beaucoup d'autres, la famille Strauss et Franz Lehar. Poumons de cette vie musicale intense : les bals, les cafés, les kiosques à musique, dominés par ces institutions prestigieuses et vénérables que furent et demeurent la Staatsoper (l'Opéra), la Volksoper (opéra populaire), l'Orchestre philharmonique (considéré comme le meilleur orchestre au monde) ou encore l'Orchestre symphonique, qui tous virent défiler les plus illustrissimes baguettes et les chanteurs les plus estimés. Sous l'apparence d'une gloire à peu près continue, cette longue fresque peuplée d'innombrables seconds rôles dévoile une histoire tissée d'intrigues, de querelles et de cabales, pleine de paradoxes et de contradictions dont les effets sur le cours de la musique restent jusqu'à aujourd'hui d'une incommensurable portée. Henry-Louis de La Grange, à la fois musicologue et critique, est reconnu comme un des plus éminents spécialistes de Mahler sur lequel il a donné à travers le monde de très nombreuses conférences. Sa monumentale monographie en trois tomes sur le compositeur plébiscitée dans le monde entier en a fait un des meilleurs connaisseurs de la vie musicale viennoise.

10/1995

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Musique, danse

Le Trio Cortot-Thibaud-Casals

Il y a quatre-vingts ans, le célèbre trio Cortot, Thibaud, Casals met un point final à l'activité qui lui a valu durant trente ans une exceptionnelle notoriété, tant en France qu'à l'étranger. Alfred Cortot, le plus illustre des pianistes français, a sillonné le monde en imposant par son style inimitable ses interprétations de Chopin, de Franck et de Debussy ; Jacques Thibaud, le violoniste bordelais, est adulé du public qui goûte le charme, la légèreté et l'irrésistible lyrisme de son jeu ; quant au Catalan Pablo Casals, il s'est distingué par son exceptionnelle maîtrise du répertoire de violoncelle auquel il a apporté sa jeune et géniale autorité. En 1905, les trois artistes décident d'unir leur talent pour consacrer une partie de leur temps à la musique de chambre. Lors de la première apparition du trio, salle Pleyel à Paris, le 25 mai 1906, Cortot débute seul par un somptueux programme de récital ; après l'entracte, Thibaud et Casals le rejoignent pour jouer un trio de Schumann. C'est un triomphe, qui se confirme au cours de leurs cent dix concerts donnés jusqu'en 1913. Mais la Grande Guerre vient interrompre les tournées du trio. Tandis que Cortot s'investit dans la diffusion de la musique française à l'étranger et dans l'OEuvre fraternelle des musiciens, Thibaud, qui a été blessé en 1915, est envoyé en 1916 aux Etats-Unis pour soutenir la cause de la nation auprès des Américains. Etabli à New York, Casals se produit dans les deux Amériques avant de rentrer à Barcelone en 1919. Les trois hommes se retrouvent en juin 1921, rejouent régulièrement ensemble, avant de se séparer définitivement en 1934. La trace sonore du trio a été immortalisée par d'illustres enregistrements réalisés à Londres pour La Voix de son maître. Beethoven, Haydn, Schubert, Mendelssohn, Schumann y sont à l'honneur. Ces disques témoignent de l'extraordinaire entente artistique des trois musiciens, champions de la théâtralisation de la musique de chambre et, par ailleurs, à l'origine d'une conception moderne de l'économie culturelle dans laquelle la publicité et l'action diplomatique ont acquis une place nouvelle. Etayée de nombreux documents d'archives et d'extraits de presse, cette biographie minutieuse du trio Cortot, Thibaud, Casals ressuscite une période bénie de la vie musicale française et européenne.

10/2014

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Musique, danse

De Lully à Mozart. Aristocratie, musique et musiciens à Paris (XVIIe-XVIIIe siècles)

L'histoire de la musique est souvent encore celle des grands compositeurs : Jean-Baptiste Lully, Marc-Antoine Charpentier, Jean-Philippe Rameau, Wolfgang Amadeus Mozart... Mais qu'évoquent pour nous les noms de Pierre Maréchal dit Paisible, de Jean-Baptiste Anet, de Johann Schobert, de Michel Blavet ? Devenus célèbres ou restés anonymes, les uns et les autres eurent pourtant en commun d'être au service des plus prestigieuses maisons aristocratiques de leur temps : les Guise, les Orléans, les Bourbon-Condé, les Noailles, les Conti... Dans les salons, les jardins, les théâtres, entre Paris, Versailles et leurs multiples résidences d'Île-de-France, des aristocrates fortunés protégeaient en effet des musiciens, entretenaient des orchestres privés, acceptaient des dédicaces, collectionnaient les partitions et affirmaient leur goût musical en s'adonnant eux-mêmes fréquemment à la pratique musicale. Au confluent de l'histoire sociale et culturelle et de la musicologie, ce livre propose une lecture globale et renouvelée du patronage musical de la société aristocratique entre la fin du XVIIè siècle et celle du XVIIIè siècle. Le lecteur découvre, entre le faste et le précaire, la passion et le calcul, comment les musiciens et leurs protecteurs, les oeuvres et les instruments participaient de cet étourdissement musical qui atteignit son paroxysme au siècle des Lumières. A travers des expériences originales se mêlaient, parfois s'affrontaient, connaissances musicales et stratégies de distinction, aristocrates amateurs et musiciens professionnels, logiques artistiques, économiques, sociales et politiques. Loin de la vision romantique qui fit longtemps de la musique le passe-temps somptueux d'un monde décadent et des musiciens des génies méprisés et incompris, il apparaît que la protection de la musique et des musiciens s'inscrivit dans des cadres en perpétuel mouvement, où purent s'épanouir des formes particulières de sociabilité, des engouements sincères, des ambitions et des réussites sociales remarquables et aussi de nouveaux canons musicaux, entre patrimoine, réjouissances du moment et modernité.

02/2009

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Musique, danse

Aube d'une vie musicale sous la Révolution.. La vie et l'oeuvre de Hyacinthe Jadin 1776-1800

Ce livre est né d'une rencontre : Je m'étais en effet intéressé depuis longtemps aux musiques pour piano de l'époque classique : " Mozart -Haydn -Beethoven ", bien sûr, mais aussi Méhul (dont la révélation vint plus tard, avec les symphonies), Rust, Wölf, Cherubini, Clementi, en allant jusqu'à John Field ou Hummel. C'est alors que Jean-Claude Pennetier publia chez Harmonia Mundi son merveilleux disque consacré à Hyacinthe Jadin. On y retrouvait bien entendu le langage classique et les formes bien connues, les idiomes pianistiques naissants et une certaine virtuosité. Mais avant tout, il y avait cette poésie particulière qui était là, bien à lui seul. Quelque chose qui passe par-dessus le classicisme viennois, et qui l'ignore, et qui semble presque plus proche du piano romantique des années 1820-1830. Un parfum particulier qui, comme chez Schubert, exprime complètement une époque donnée et un lieu, et qui en même temps paraît hors du temps. Je n'ai pas tardé à faire partager mon enthousiasme à un petit groupe d'étudiants du Conservatoire de Lyon, et lorsque Nathalie Castinel voulut étudier de plus près ce musicien, je ne pus que l'encourager. Suivre son travail, le conseiller et le guider en quelques occasions, m'apporta beaucoup de satisfactions tenu compte de son enthousiasme et de son acuité dans la recherche. Certaines de ses découvertes furent importantes. Par exemple l'acte de naissance du compositeur (1776) conduisit à jeter un nouveau regard sur cet artiste mort à 24 ans, et à l'inscrire dans cette catégorie exceptionnelle des génies prématurément disparus, comme Arriaga par exemple, quoique son œuvre qui comporte tout de même une cinquantaine de partitions paraisse d'une plus grande portée. Il y eut aussi des déceptions : ne trouver ni portrait, ni témoignage personnel sur l'homme et ne pouvoir mettre la main sur certaines partitions, comme son opéra. Ce fut aussi passionnant d'explorer ce monde assez peu connu de la musique de la révolution, d'en élargir la vision " militante " pour en deviner les bordures beaucoup plus existentielles à travers la musique d'un homme qui ne reste qu'une silhouette biographique, mais qui nous est si proche émotionnellement. Qu'a pu ressentir ce quasi-adolescent plongé dans le tourbillon exaltant de cette aventure unique de l'histoire. Personne ne peut dire, dans l'état actuel de nos documents, si Hyacinthe Jadin a vraiment été un fervent révolutionnaire, mais personne non plus ne peut soutenir le contraire : après tout, qu'est-ce qui l'obligeait à traîner son encombrant instrument au milieu des fêtes ou des barricades ! Comment ne pas faire le parallèle entre cette exaltation à composer et la révolution elle-même ? ces deux épopées en cinq années ! En définitive, il reste l'espoir que ce livre contribuera à déclencher d'autres recherches et, en général, aidera à la connaissance de ce compositeur. Puisse-t-il provoquer d'autres disques, d'autres concerts et d'autres études. J Dorival.

09/1991

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Musique, danse

Voix intérieures. Avec 1 CD audio

Rarement pareille intériorité n'a été atteinte : la musique de Fauré se veut la voie pour atteindre la chair nue de l'émotion. Agé de 72 ans et en proie aux affres d'une surdité grandissante, Fauré aborde sa dernière période créatrice dans laquelle se distinguent ses deux sonates pour violoncelle et son trio, présenté ici dans sa rare première version avec clarinette. Sonate n°1 pour violoncelle et piano op. 109 (1917) Sonate n°2 pour violoncelle et piano op. 117 (1921) Trio pour clarinette, violoncelle et piano op. 120 (1922-23) Vocalise - Etude (1906) Mélodies transcrites pour violoncelle et piano : Clair de Lune - Prison Duo Thomas Duran - Nicolas Mallarte Si l'identité d'un groupe de musique de chambre doit se définir par une conception de répertoire et une curiosité certaine, alors le duo Thomas Duran - Nicolas Mallarte s'est construit, entre redécouvertes musicales et choix engagés une personnalité singulière. A travers leurs concerts et leurs recherches musicales s'est constitué un répertoire atypique mais personnel. Pendant ces quinze dernières années vont se côtoyer dans leurs programmes des pièces de Fauré, Vierne, Ropartz, Godard, Kunc, Chausson, Bridge, Britten mais aussi Beethoven, Schubert ou Bach. En témoignent leurs engagements aux Festivals de St-Geniez d'Olt, Nuits Musicales en Armagnac, Ristolas, Moments musicaux de Touraine, Abbaye de La Pré, Caceres (Espagne), Grand Théâtre de Bordeaux, Vierzon, espace Croix-Baragnon et Auditorium St-Pierre-des-Cuisines (Toulouse)... et la parution d'un premier disque chez Hortus, consacré aux compositeurs marqués par la Première Guerre Mondiale, La Naissance d'un monde nouveau (collection Les Musiciens & la Grande Guerre, vol. 5). Thomas Duran, violoncelle Membre de l'Orchestre de Paris depuis 2009, Thomas Duran est de ces musiciens que la passion de la musique a toujours nourri et porté. Son parcours brillant, ponctué de deux mentions TB à l'unanimité au CNSMDP (classes de Ph. Muller et P. L. Aimard), de diverses bourses et prix internationaux, de concerts sur instrument d'époque, de créations, d'enregistrements et de concerts au sein des Ensemble Contemporain, Alternance et Court-Circuit, l'a conduit à occuper dès l'âge de 23 ans la place de Premier violoncelle solo de l'Orchestre de l'Opéra de Bordeaux. Nicolas Mallarte, piano Attaché à une pratique musicale exigeante et diversifiée, Nicolas Mallarte accomplit des études brillantes et complètes au CNSMD de Paris : mention Très Bien au diplôme de Formation Supérieure, 1er prix de Piano, Musique de Chambre (unanimité), Harmonie (unanimité) et Contrepoint. A la suite des succès qu'il remporte dans différents concours internationaux, Pinerollo (2ème Prix), Parkhouse Awards de Londres (finaliste), Viotti (3ème Prix), il est invité à plusieurs rendez-vous musicaux majeurs de la scène musicale française : Cité de la Musique, Opéra Garnier, Théâtre des Champs-Elysées, Grand Théâtre de Bordeaux, Grange de Meslay, Rencontres musicales de la Prée... Il se produit également en Italie, Suisse, Grèce, Espagne, Allemagne, Autriche et aux Etats-Unis... Manuel Metzger, clarinette Diplômé du CNSMD de Lyon à l'unanimité (classe de Jacques Di Donato et Robert Bianciotto), titulaire du DE et du CA de clarinette, il est, depuis avril 2008, petite clarinette solo à l'Orchestre Philharmonique de Radio France.

07/2019

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Poésie

Pour parler. 115 sonnets avec des dessins

" Frank Smith écrit. Et dessine aussi. Julien Serve dessine. Et écrit aussi. Tous deux sont constamment inspirés par le monde, par ce qui s'écrit en continu sur lui, par l'information. Pour parler est né de leur rencontre. Frank Smith a écrit 115 sonnets. Il voulait s'attaquer à cette forme, une forme fixée, très précise, et la revisiter, la déconstruire, la détourner. Se contraindre soi-même. Voir comment il pouvait faire des " anti-sonnets ", sans rimes, sans la dimension lyrique, sans faire appel aux sentiments, mais en creusant des questions dans cette forme très fixée, très précise : qu'est-ce que c'est que parler, comment peut-on dire ? Dans ce recueil, le vent du lyrisme classique est remplacé par une tempête de questionnements ; l'expression d'un moi tourmenté par la révélation que la pensée n'existe qu'à travers les mots ; l'effusion par la grammaire, la sublimation des sentiments par une opération chimique pratiquée au cutter sur les brèches et les failles ; la musique par la simplification et Schubert par Feldman. Julien Serve se découvre fasciné par " la capacité de Frank Smith à se saisir d'une réalité au travers du vocabulaire, du langage qu'elle produit. La rejouer, l'amener à un point de lisibilité plus pertinent, plus sensible. J'ai eu envie de lui voler ses écrits. Mais je me suis fais attraper. " Et Julien Serve se met à dessiner, " sur " les sonnets, ou plutôt autour. Plutôt que de parler des sonnets, il dessine. Et pour Serve, la main produit de la pensée. Sa pensée est dans le geste. L'écriture comme le dessin lui semblent des exercices d'équilibriste au dessus du vide. Mais ce qui lie peut-être le plus intimement Julien Serve et Frank Smith, c'est que tous deux, qui par le dessin, qui par les mots, cherchent à reformuler une réalité non admissible. " Je ne voulais pas, écrit Julien Serve, illustrer les sonnets de Frank Smith. Je voulais être en immersion totale. Me perdre dans leurs structures éclatées. Perdre le sonnet. Que les sonnets se lisent sans discontinuer me permettaient de perdre prise. L'imprévu devenait alors envisageable. Je me suis donc contraint à ce dispositif avec des règles simples et strictes : 24 heures de dessins en direct à la lecture d'une voix numérique. " Le nombre de dessins est le résultat de la durée du dispositif mis en place ; il n'y a pas de dessin A pour un sonnet A, ni de nombre de dessins par sonnets. Pour le livre, il y a lieu d'inventer une nouvelle forme. Les sonnets et les dessins, les dessins et les sonnets, oui, mais comment ? Il s'agira d'injecter les dessins dans les sonnets, de fondre textes et images pour échapper à la formule texte/illustration et créer la parfaite co-errance/cohérence que nécessite tout travail en duo. " (Barbara Polla, écrivain-galeriste) Par un habile et original façonnage, textes et dessins sont mêlés, feuille par feuille, dans une superposition transparente, formant des " collisions " et des fusions, qui incite à une lecture aléatoire et diverse, de gauche à droite, de droite à gauche, à l'endroit, à l'envers.

03/2019