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Isaia Iannaccone

Extraits

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Renaissance

Les Lys d'or

1559. Le roi Henri II vient de succomber à une blessure infligée au cours d'un tournoi. Son fils François, âgé de quinze ans et marié à Marie Stuart, lui succède. Son règne durera moins d'une année et demie, mais sous la férule du clan des Guises, qu'il laisse gouverner en son nom, s'annoncent les guerres de Religion. Quand il décède, cédant la place à son frère Charles encore mineur, Catherine de Médicis, leur mère, assure alors la régence et ne quittera plus jamais le pouvoir, continuant de se dévouer aux affaires du royaume lorsque Henri, qu'elle a toujours préféré, monte à son tour sur le trône. Cette visionnaire comprend pourtant qu'il sera le dernier Valois et qu'Henri de Navarre ceindra bientôt la couronne pour faire naître la dynastie des Bourbons. Dans l'entourage brillant et cultivé de la souveraine a grandi Isia, sa filleule. Ravissante et bien née, celle-ci possède les atouts qui la destinent à une union avantageuse. Mais son amour de la liberté et sa croisade pour l'égalité des sexes en décideront autrement... Nous retrouvons ici tous les protagonistes des Lys pourpres. Sous la plume exercée et une fois encore richement documentée de Karin Hann s'anime ce fascinant XVIe siècle où, entre exubérance et fureur, les passions s'exacerbent parfois jusqu'au crime, dans une perpétuelle célébration des arts et de la beauté.

03/2024

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Religion

Les évangiles apocryphes. La clef de la Bible révélée

Les manuscrits originaux de la bible contenaient des livres d'une importance capitale pour la connaissance et l'enseignement. L'Eglise catholique a nommé apocryphes les textes qu'elle n'a pas retenus dans son canon tandis que les Eglises issues de la Réforme les ont nommé pseudépigraphes. En ce qui concerne les écrits de l'Ancien Testament, on nomme deutérocanoniques les écrits que les Eglises protestantes nomment apocryphes. Plusieurs dizaines de textes constituent ce corpus singulier qui permet d'éclairer d'un jour nouveau la Bible. On y trouve les livres de : Enoch Esdras Esdras Maccabées Lettre de Jérémie Prière d'Azariah Baruch Prière de Manassé Bel et le Dragon Sagesse de Sirach Sagesse de Salomon Ajouts au livre d'Esther Tobit Judith Susanne etc. Cet ouvrage dense et documenté comprend les évangiles de la NATIVITE DE SAINTE MARIE, de NICODEME, et de THOMAS L'ISRAELITE ainsi que des écrits attribués à ADAM, ABRAHAM, SALOMON, ISAÏE, et ESDRAS. Le célèbre protévangile de JACQUES est également intégrée dans cet ouvrage. Le Protévangile de Jacques, intitulé à l'origine Evangile de Jacques, est un apocryphe datant de la seconde moitié du IIe siècle placé sous l'autorité d'un disciple de Jésus nommé Jacques le Juste. Son auteur, s'y présente comme Jacques, demi-frère de Jésus. Très tôt diffusé dans le monde chrétien, il existe des versions de cet évangile en grec, syriaque, en copte, en éthiopien, arménien, géorgien, arabe, et vieux slave. Certains éléments de récits du Protévangile de Jacques figurent même dans le Coran sourate III "La famille d'Imran" pp. 33-47.

07/2019

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Poésie

Le veilleur amoureux. Précédé d'Eucharis

Poète salué par Claude Roy comme "le plus considérable de sa génération", Philippe Delaveau s'est imposé dès son premier livre, Eucharis (1989). D'emblée son oeuvre se distingue et témoigne, comme le souligne William Bush, "d'une poésie ordonnée au déchiffrement du réel, à l'exploration de la personne humaine, instauratrice d'un chant. Poésie postmoderne, elle suscite un lyrisme dépouillé d'illusions et tente de trouver une unité nouvelle susceptible de pallier les figures du désastre (fragmentation et fêlure) qui hantent le monde moderne. A mal spirituel remède spirituel : la poésie (art du langage) aura pour objet le réel existant et non le seul langage. Ce qui justifie la vocation du poète, chargé de rappeler l'existence des sources, d'embraser la nuit qui tombe sur le monde. D'où le recours à des fragments de la tradition culturelle dans une oeuvre qui dit aussi que l'héritage du passé pas plus que les ingéniosités ne sauraient nous sauver. On ne peut pas plus revenir aux vieilleries poétiques que se contenter de jouer avec les seuls signifiants. C'est pourquoi la poésie de Philippe Delaveau se présente comme un itinéraire vers la contemplation". Avec Le Veilleur amoureux, publié en 1992, cet itinéraire tente d'atteindre à l'essentiel de la vie humaine tout en répondant à l'interrogation d'Isaïe : Veilleur, où en est la nuit ? Philippe Delaveau affronte ce questionnement en décrivant une expérience qui mêle à la fois le tâtonnement dans l'obscurité, la jubilation de l'été, le temps quotidien à une intense célébration de l'amour. Car le Veilleur est aussi un déchiffreur, un poète attaché à dévoiler les signes du temps présent.

11/2009

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Esotérisme

La prophétie du Grand Monarque

La vieille de son départ, en 2013, Benoît XVI déclara que "Dieu ne laissera pas couler son église (...) il y a eu aussi des moments pas faciles, dans lesquels les eaux étaient agitées et le vent contraire, comme dans toute l'histoire de l'Eglise, et le Seigneur semblait dormir", ajoutant ensuite "Je suis vraiment ému et je vois l'Eglise vivante". En conclusion, il termina par ses mots lourds de significations pour son successeur, "j'ai toujours su que la barque de l'Eglise n'est pas mienne, n'est pas notre mais qu'elle est sa barque et qu'Il ne la laisse pas couler". A l'époque, les propos du pape m'ont fait penser à un texte extraordinaire de l'abbé Augustin Lemann qui relatait la chute de Sennachérib, le roi de Ninive. C'est "le dénouement de la persécution" que l'on peut lire sur le site des Amis du Christ Roi de France. L'abbé analyse le huitième chapitre du livre d'Isaïe et semble y découvrir la stratégie de Satan afin de dominer le monde et surtout "l'intervention divine" pour y mettre fin. Car l'objectif de Satan est de faire croire que tout est perdus pour nous, mais sachez que Dieu intervient toujours pour vaincre le mal. Augustin Lehman assimile Sennachérib à un instrument de "Dieu dans sa colère s'était choisi pour châtier". Ensuite, l'Abbé Lemann explique que l'instrument de Dieu sera "l'oint", c'est-à-dire par un roi de droit divin. Il vise sans doute le Grand Monarque de la fin des temps.

03/2022

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Religion jeunesse

La Bible. Grands récits et personnages

25 épisodes de l'Ancien Testament ; 25 épisodes du Nouveau Testament La Création du monde ; ADAM et EVE, le début de l'histoire ; CAÏN et ABEL, les frères ennemis ; NOE, l'homme de l'arc-en-ciel ; BABEL ; ABRAHAM, celui qui marche avec Dieu ; ISAAC et ses deux fils ; JACOB, l'aventurier de Dieu ; JOSEPH, celui à qui tout réussit ; JOSEPH et ses frères, le chemin du pardon ; MOÏSE, l'enfant sauvé des eaux ; RUTH l'étrangère fidèle ; SAMUEL l'enfant appelé par Dieu ; DAVID le champion de Dieu ; SALOMON le roi sage ; Tobit sauvé par l'ange de Dieu ; JOB face au malheur ; ISAÏE le poète de Dieu ; JEREMIE un prophète bien seul ; ESTHER ; OSEE ; JONAS le prophète rebelle MARIE celle qui a répondu oui ; SYMEON ET ANNE éclairés par Dieu ; JEAN celui qui baptise Jésus ; LE DIABLE celui qui tente Jésus ; L'HOMME PARALYSE un nouveau départ ; L'HOMME SOURD ET MUET s'ouvre à la vie ; LA PETITE FILLE DE JAÏRE réveillée de la mort ; LES BEATITUDES pour une joie parfaite ; LA PETITE GRAINE une promesse de bonheur ; L'AMOUR guérit tout ; LE SAMARITAIN au secours de l'homme blessé ; LE MAITRE ET SES SERVITEURS des talents par milliers ; LE PERE ET SES DEUX FILS un amour sans condition ; PIERRE, JACQUES ET JEAN des témoins privilégiés ; "NOTRE PERE" une prière pour Dieu ; ZACHEE celui qui change de vie ; MARTHE ET MARIE deux amies fidèles ; LES MARCHANDS DU TEMPLE se croient tout permis ; UN ROI EQUITABLE malgré les apparences ; LES APÔTRES au service les uns des autres ; L'EUCHARISTIE ; JUDA l'ami qui trompe Jésus ; MARIE MADELEINE passe des larmes à la joie ; THOMAS ne croit que ce qu'il voit ; LES PELERINS D'EMMAUS annoncent la bonne nouvelle

01/2019

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Théologie

Le retour au coeur

Cette méditation guide le lecteur vers Dieu via un retour vers son propre coeur. Toute vraie conversion est une conversion de l'intérieur, et qui ne peut pas donc chercher à escamoter cette intériorité que possède toute femme et tout homme. En empruntant des chemins tant bibliques que patristiques, l'ouvrage de théologie spirituelle du fr. Edouard Divry nous mène ainsi depuis notre propre coeur jusqu'au repos dans le coeur de Jésus. Le coeur ? Nous ne savons plus trop ce que recouvre ce mot. Pourtant, la Bible le mentionne plus de huit cents fois ! Faut-il s'en étonner ? Les Ecritures s'adressent à tout notre être. A notre corps et à notre intelligence, bien sûr. Mais aussi, d'abord et surtout à notre coeur. Car il est le lieu par excellence où Dieu nous parle. Nous faire redécouvrir pleinement l'essence de cet organe à la fois physique et spirituel, telle est l'ambition du présent ouvrage. Ce sont cinq étapes d'éveil et de conversion que nous propose ici, avec talent, ferveur et pédagogie, le frère Edouard Divry. Ces étapes s'enchaînent comme des poupées gigognes. Elles se déroulent en continu, chacune d'entre elles devant être ouverte pour que se dévoile la suivante. Elles révèlent un parcours menant au même centre dont elles procèdent uniment. Lequel n'est autre que le coeur du coeur. Ce livre de théologie pratique, empli de fulgurances, actualise le cri du prophète Isaïe : " Retournez à votre coeur ! " Autrement dit à l'Eternel qui dialogue avec nous en notre tréfonds. Il nous plonge ainsi dans le mystère de l'Incarnation, car le Verbe divin ayant pris chair a aussi pris un coeur humain. Là où se trouve notre véritable repos. Une méditation essentielle pour aujourd'hui.

06/2023

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Religion

Réflexions sur l'Eglise catholique en Afrique

Il y a dans ce livre des accents des prophètes d'Israël, un ton d'orage ravageur et une fureur des vagues dévastatrices, au nom d'une foi aux valeurs transcendantes qui fondent une communauté humaine et la maintiennent solidement comme force de destinée heureuse. A des siècles de distance et dans le même courage de la vérité, de la justice et du bien, on sent, chez Jean-Claude Djéréké, des cris, des passions et des vociférations semblables aux fureurs des hommes comme Isaïe, Ezéchiel, Amos ou Osée. Comme ces hommes qui surent, en des temps fort troublés, rappeler les repères fondamentaux de la foi de leur peuple en Dieu pour promouvoir les valeurs qui ont constitué l'identité historique d'Israël et sa substance d'humanité. La voix qui parle dans les réflexions rassemblées dans ce livre s'adresse directement à un peuple, à une nation et à un continent. La nation, le peuple, c'est celui de Côte d'Ivoire, meurtri ces décennies, par les puissances de l'inhumain dans tout ce que la cruauté de l'homme peut libérer comme pouvoir de destruction et de mort. Le continent, c'est l'Afrique livrée pieds et poings liés aux logiques mortelles d'un ordre mondial dont la Françafrique est le visage horrible, féroce et désespérant... La force de la voix qui cric dans ce livre, c'est de considérer la nation ivoirienne, la société africaine et l'Eglise de Dieu, qui est en Afrique, du point de vue de la vérité de l'Evangile afin de parler comme devrait parler de nos jours tout vrai prophète : directement, fortement, rageusement, sans concession, mais toujours dans le but de montrer ce qui compte vraiment dans la vie. Kà Mana

12/2014

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Histoire internationale

Histoire de l'Iran et des Iraniens. Des origines à nos jours

Les études iraniennes n'ont pas la place qu'elles méritent et notre connaissance du monde iranien est superficielle. On dirait qu'un grand voile le recouvre qui ne laisse transparaître que quelques phares : Suse, Persépolis, Samarkand, Herat, Ispahan, Chiraz, des miniatures, des poèmes... Il devrait briller de tous ses feux, il devrait être éclatant comme son ciel d'un bleu inégalable, comme ses longs déserts de sable doré, ses montagnes dénudées, comme sa théologie de la lumière, comme ses dômes recouverts de faïences d'azur, comme ses roses d'Ispahan, comme ses poètes " d'inimitable simplicité ". Il se dissimule à nos yeux, dans la nébuleuse de l'islam où il affirme une forte personnalité. Et pourtant l'histoire de l'Iran intéresse de près l'histoire universelle. Sa connaissance est indispensable à tout historien, à tout honnête homme. Qui pourrait lire la Bible en ignorant la déportation à Babylone et l'édit libérateur de Cyrus, " l'oint de Iahvé ", dit le Deutéro-Isaïe ? Comment pourrait-on étudier la Grèce en négligeant les guerres Médiques, Hérodote, né sujet iranien, Alexandre et sa conquête du monde ? Qui resterait indifférent devant la venue des Mages, des prêtres-rois iraniens, au berceau du Christ ? Qui oserait oublier l'importance capitale pour l'Empire romain de sa longue lutte contre les Parthes et les Sassanides ? Avec quel regard visiterait on les Indes si l'on ne savait pas que l'islam indien dépend, en partie au moins, de l'islam iranien ? Et l'amour courtois de notre beau Moyen Âge n'est-il pas né dans ce pays cathare qui transmet un ultime écho des vallées de la Mésopotamie ? On pourrait multiplier à l'infini de semblables questions.

03/2006

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Littérature française

La Fête de Marie célébrée par des filles chrétiennes. Cantique en dialogue pour la Congrégation

La Bible : traduction nouvelle avec l'hébreu en regard, accompagné des points-voyelles et des accens toniques ( @ ) avec des notes philologiques, géographiques et littéraires, et les principales variantes de la version des Septante et du texte samaritain.... 11 / 6 / par S. Cahen...Date de l'édition originale : 1831-1851[Bible. A.T. (hébreu-français). 1831-1851][Bible. A.T.. Megillôt (hébreu-français). 1848]Comprend : De la création selon les docteurs et les philosophes de la synagogue (vol. 1) ; De la lèpre et de l'elephantiasis (vol. 3) ; Des animaux propres aux sacrifices et des diverses espèces de sacrifices (vol. 3) ; Livre des égarés, extraits (vol. 3, 4, 11) ; Réflexions sur le culte des anciens Hébreux dans ses rapports avec les autres cultes de l'antiquité ; Notice sur Rabbi Saadia Gaon et sa version arabe d'Isaïe et sur une version persane manuscrite de la Bibliothèque royale (vol. 9) ; Extrait de l'introduction historique placée en tête de la traduction française de Jérémie (vol. 10) ; Exposition historique de la prédication et des lectures historiques chez les Juifs, extrait (vol. 11) ; Commentaire géographique sur l'Exode et les Nombres, extrait (vol. 12) ; Commentaire de Rabbi Tan'houm de Jérusalem sur le livre de 'Habakkouk ; Esquisse sur la philosophie du poème de Job (vol. 15)Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF.HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces œuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande.Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époque, mais qui seraient aujourd'hui jugés condamnables.Ils n'en appartiennent pas moins à l'histoire des idées en France et sont susceptibles de présenter un intérêt scientifique ou historique.Le sens de notre démarche éditoriale consiste ainsi à permettre l'accès à ces œuvres sans pour autant que nous en cautionnions en aucune façon le contenu.Pour plus d'informations, rendez-vous sur sur le site hachettebnf.fr

05/2013

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Sciences historiques

Les anti-Lumières. Du XVIIIe siècle à la guerre froide

La déliquescence dans nos sociétés et nos organisations politiques des valeurs universelles que nous devons aux Lumières " franco-kantiennes " ne procède pas de la génération spontanée. Dès le XVIIIe siècle et tout au long des deux cents dernières années s'est édifiée une autre tradition - une autre modernité. Sur une argumentation similaire, elle a fait la guerre aux Lumières. L'une des raisons de la cohérence interne de cette pensée qui s'en prend aux Lumières tient au fait que tous ses hérauts se lisent les uns les autres avec une grande attention. Pour l'historien des idées, leur œuvre constitue un matériau premier, mais en même temps ils sont chacun à son tour interprètes de la pensée de leurs prédécesseurs, historiens des idées, critiques de la culture, philosophes politiques et aussi publicistes de renom. Taine écrit longuement sur Burke et Carlyle, Meinecke consacre de longs développements à Burke et une centaine de pages à Herder, pour Renan Herder est le " penseur-roi ", Maistre suit Burke et est lui-même suivi par Maurras, Sorel attaque les Lumières avec la même hargne que Maurras, Croce lit Vico avec le même enthousiasme que celui avec lequel Meinecke se penche sur Herder. Le concept de l'imperméabilité des cultures de Spengler poursuit et développe la pensée de Herder. Isaiah Berlin écrit avec un ravissement semblable sur Vico et Herder et subit l'influence de Meinecke. Il attaque d'une manière comparable les Lumières françaises et, en produisant sa propre version de leur œuvre, ajoute dans la seconde moitié du XXe siècle un nouveau maillon à la culture politique des anti-Lumières. Avec la rigueur et l'esprit méthodique qu'on lui connaît, le grand historien israélien Zeev Sternhell établit avec précision une généalogie convaincante des anti-Lumières (ou des contre-Lumières, si l'on préfère). Ce faisant, il éclaire les enjeux de notre temps tant il est vrai que les maux contre lesquels ont combattu les Lumières sont de tous les temps. Pour éviter à l'homme du XXIe siècle de sombrer dans un nouvel âge glacé du conformisme, la vision prospective créée par les Lumières d'un individu maître de son présent, sinon de son avenir, reste irremplaçable.

04/2006

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Religion

Missionnaire intrépide. Paul Seitz, évêque de Kontum (Vietnam) 1906-1984

"Risquer sa vie une fois par semaine, ce n'est pas de l'héroïsme, c'est de l'hygiène mentale". Cette boutade nous avertit que lire ce livre, écrit de main de maître, c'est risquer sa vie à son tour. Car Paul Seitz, né en 1906, est de ceux qui entraînent : au scoutisme, à l'armée, en Afrique, au séminaire et surtout comme missionnaire au Tonkin à partir de 1937. De santé fragile, il fait peu de cas de sa propre vie et s'expose sans relâche durant ces années difficiles : invasions du Japon en 1940 et Viet-Minh en 1954. Sauvant d'innombrables vies, surtout celles des enfants des rues par la création de centres de formations pour la jeunesse et pour les orphelins, il a mérité d'être appelé "le Monsieur Vincent de Hanoi", et le "Don Bosco" des mendiants. Devenu évêque de Kontum en 1952, il se dépense auprès des Montagnards des Hauts-Plateaux, et fait construire églises, séminaire, écoles, hôpitaux, maisons et ateliers, voulant faire de ces laissés pour compte des "hommes debout", voulant surtout les gagner tous au Christ : par milliers, ils lui demandent, à lui et aux missionnaires qui l'assistent, le baptême et les sacrements de l'Église. Expulsé de son diocèse par les communistes en 1975, il poursuit en France, à Paris et en province, sa mission d'évangélisateur. Dans une Église qui cherche alors ses repères, il tente d'éclairer et de faire agir ceux qu'il appelle les "chiens muets" (Isaïe 66,10), estimant que "nous avons trop souvent fait de la pratique de notre foi une compagnie d'assurance tous risques". Il ne cesse pas pour autant d'aider les réfugiés de son Vietnam bien-aimé. Il meurt à la tâche le 23 février 1984, des suites d'une tumeur. L'archevêque de Paris, le cardinal Lustiger, proclame qu'il est "un de ceux qui auront fait le plus d'honneur à la Société des Missions Étrangères de Paris au XXe siècle". Le rayonnement de cet évêque qui a passé 38 ans de sa vie au service des populations pauvres du Vietnam, où sa mémoire est restée très vivante, méritait de passer à l'Histoire. C'est chose faite grâce à cette biographie passionnante.

07/2014

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Témoins

Joseph Vialatoux (1880-1970)

Le livre introduit dans la pensée citoyenne et politique de Joseph Vialatoux (1880-1970), un grand représentant du catholicisme social français de la première moitié du vingtième siècle, et le met dans un contexte de pensée qui dépasse les frontières de la francophonie. Les trois sujets importants sont ici articulés : la critique du totalitarisme, le défi de la liberté, et enfin la légitimité de la résistance. En effet, Vialatoux, qui appartenait au cercle des catholiques intellectuels autour du philosophe et journaliste Marius Gonin, a répondu avec ses amis à l'appel du pape Léon XIII d'entrer dans le dialoque avec société et de défendre ici les principes chrétiens. De ses textes politiques il est donc possible de dégager trois grande lignes de sa pensée dans laquelle Vialatoux défend surtout la personne humaine et la société civile ouverte. D'abord, il s'agit de la critique des régimes totalitaires du vingtième siècle. Vialatoux a découvert une forte ressemblance entre les systèmes totalitaires, représentés alors par le nazisme et le communisme, et la conception de société de Thomas Hobbes. La combinaison curieuse de l'irrationnel et de la logique pure de Hobbes correspond tout à fait aux systèmes totalitaires modernes. Ensuite, le refus du totalitarisme a provoqué chez Vialatoux la question sur la liberté humaine. En fait, cette dernière représente la condition nécéssaire pour la société politique. Dans cette partie du livre nous mettons Vialatoux, en tant que philosophe chrétien, en confrontation avec d'autres penseurs de la liberté, dont Isaiah Berlin, Hannah Arendt ou Erich Fromm. Finalement, le troisième thème proposé et articulé avec les deux précedents concerne la capacité humaine de s'engager dans la société. Cette capacité se révèle de la manière la plus évidente justement dans les moments sombres de l'histoire de la nation. Dans sa pensée citoyenne Vialatoux a développé ses réflexions sur la résistance pendant la deuxième guerre mondiale et posé la question sur la légitimité du pouvoir politique. Même si Vialatoux ne s'est pas référé expressément une seule fois aux sources d'inspiration, il est très frappant comment il s'est rapproché du schéma scolastique tardive, qu'on trouve par exemple chez Francisco Suárez. Alors, par ce fait il a expliqué non seulement ce que c'était le pouvoir politique, mais de plus il a prouvé la continuité dans la pensée sociale chrétienne entre la fin du seizième et du vingtième siècle.

03/2021

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Thèmes photo

Judée

La Judée, c'est ce désert de premier matin du monde ; ce sont les monts de Moab violets et irréels, à l'aube ; les chardons bleus qui vibrent dans l'air brûlant quand "à certaines heures la campagne est noire de soleil" ; les wadis, les cyprès ; le berger qui mène son troupeau entre deux collines, les tiges d'avoine dans le vent de mai et la chaleur aride du Khamsim ; les ruines du temps des croisés, les grottes de Qumran, les jarres qui renferment des parchemins aussi vieux que les prophéties d'Isaïe et que les plaques de sel sur la mer Morte ; le goût des dattes, la soif cruelle sous le soleil au zénith ; les chemins rocailleux qui se perdent vers Jéricho, les monastères à flanc de montagne, les os desséchés qui se confondent avec la pierre ; la douceur du soir à Nabbi Moussa ; se baigner dans une rivière à Ein Prat ou dans les cascades de Ein Gedi comme jadis le roi David ; lire le Cantique des cantiques dans la cafétéria d'une station service ; s'abriter sous un palmier de la vallée du Jourdain en chassant les mouches ; partager un café à la cardamome avec un bédouin. Mais ce sont aussi, l'hiver, les nuages qui cavalent sur les collines de Jérusalem ; le gémissement d'un chacal, celui des chiens sauvages ; les villages arabes pareils à des guirlandes lumineuses à la nuit tombante, des Sodome englouties au fond d'un lac salé et la triste mélodie d'un joueur d'oud qui s'envole dans la nuit ; c'est la chanson de Fairuz, "Kifak Inta" s'échappant d'une voiture au bord d'une route ; les colchiques poussant par milliers près du monastère Saint-Elias, les livres de prière abandonnés sur les tombes juives, la neige sur les amandiers en fleurs et sur le cimetière du mont des Oliviers ; c'est boire un verre d'arak glacé sur un balcon à Nahlaot ; des fragments de mosaïques byzantines et de poteries sur la route de Bethléem, vestiges d'empires disparus ; le parfum des orangers arrivant de la côte ; c'est découvrir Hérodion et son palais, volcan endormi au bout d'un chemin ; marcher pieds nus sur le dallage polychrome d'une maison arabe. La Judée, c'est le désert antérieur à tout discours, l'oasis de liberté au coeur du monde, de ses paroles inutiles et de ses inquiétudes étouffantes. Où réapprendre à espérer et à accueillir, en paix, une vie d'homme qui passe.

06/2023

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Religion

Géographie de l'espoir. L'exil, les Lumières, la désassimilation

Nul n'ignore plus la différence fondamentale entre le judaïsme de l'Est de l'Europe et celui de l'Ouest. Le premier était une civilisation, irriguant la vie publique et les institutions communautaires ; c'est en son sein que naquirent, avec les premières enquêtes historiques et sociologiques, les études juives. Le second, qui bénéficia des Lumières et de l'émancipation politique des juifs, se marqua longtemps par la mise à distance, voire le rejet du judaïsme comme mode de vie intégral et ritualisant l'espace public : être juif était une question de confession privée. Aussi, lorsque, au cours du XXe siècle, les Juifs acquièrent des positions prééminentes dans les sciences sociales, ils délaissent pour la plupart systématiquement l'anthropologie, la sociologie ou l'histoire politique des sociétés juives passées ou contemporaines, soucieux de limiter le poids de leur passé propre et de ne pas se placer " du dehors " de la société. Les noces des sciences sociales et des études juives, un temps célébrées, tournent au divorce. Pourtant ressurgissent de nos jours, dans les sociétés pluralistes, notamment aux États-Unis, des tentatives de réinventer un destin collectif, par un effort de désassimilation, comme en écho au judaïsme de l'Est de l'Europe. Ce paradoxe ne se comprend qu'au prix d'un grand périple dans les sciences sociales occidentales, de l'Allemagne du XIXe siècle aux États-Unis d'aujourd'hui, en passant par la France et la Grande-Bretagne. On y découvre alors l'origine historique et culturelle des grandes thèses que sont : la fin attendue des Juifs par résorption ou assimilation, leur acceptation, en marge de la société, en tant qu'étrangers ou paria ; ou enfin leur reconnaissance, comme autant d'individus dotés, en diaspora, d'un domicile tenu pour inviolable dans lequel peut se donner libre cours une sociabilité commune. On voit le chemin chaotique ouvert par Kart Marx, Georg Simmel et Émile David Durkheim -et que prolongent de diverses manières Raymond Aron, Hannah Arendt, Isaiah Berlin et Michael Walzer- croiser, à de multiples reprises et de manière surprenante, celui que parcourent, de leur côté, Heinriech Graetz, Simon Doubnov, Salo Baron et aujourd'hui Yosef Hayim Yerushalmi. Car, par beaucoup d'aspects, les études juives contemporaines, preuves de la légitimité de la présence juive en diaspora, se présentent comme les héritières de ces géants confrontés, au siècle passé, aux expressions les plus contrastées des Lumières et des contre-Lumières. S'esquisse ainsi une vraie géographie de l'espoir juif.

04/2004

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Histoire de France

Ces Alsaciens qui ont infiltré Vichy

Les ouvrages historiques n'ont pas manqué sur la brutalité de l'annexion de l'Alsace-Lorraine par le Ille Reich, le drame des Malgré-nous, le Struthof, la Résistance alsacienne, les combats de la Libération, les compromissions des "autonomistes"... Avec cet ouvrage, Jean-Claude Streicher revient une nouvelle fois sur l'autre versant de cette période, très, très rarement abordé : la relation alsacienne avec l'Etat français et Vichy. Elle avait une importance qu'on n'imagine pas. Le 1er octobre 1943, la direction vichyssoise des réfugiés avait en effet estimé à 142 472 le nombre des Alsaciens et Lorrains réfugiés en zone sud, à 24 659 ceux de la zone nord. Il s'y ajoutait 50 à 60 000 évacués de septembre 1939 non rentrés en Alsace ; plus 45 à 50 000 expulsés alsaciens et 90 000 expulsés de Moselle. Soit au total de 352 135 à 367 135 personnes pour les trois départements. Dix parlementaires alsaciens, sur les 16 qui avaient voté le 10 juillet 19401es pleins pouvoirs constitutionnels à Pétain, étaient de plus restés en zone libre. Cette diaspora a continué de profiter des institutions mises en place par la Ille République lors de l'évacuation de septembre 1939. Elle avait des intérêts matériels à défendre et vivait de l'espoir de revenir dans ses foyers libérés des Allemands. Espoir que les autorités vichyssoises ne négligeait pas d'entretenir, mais le plus discrètement possible, afin de ne pas réveiller la fureur de l'occupant. Ces intérêts matériels et moraux avaient leurs défenseurs - Alsaciens - à la périphérie et jusque dans le coeur de l'appareil d'Etat pétainiste. Ce livre remonte patiemment le fil de ces réseaux d'influence que le régime ne traquait pas, bien au contraire, puisqu'il tenait à leur marquer sa fidélité française. On découvre ainsi que ceux qui purent se hisser aux plus hautes fonctions (chefs de cabinet, de services ou préfets...) se connaissaient dès avant la guerre, notamment pour avoir combattu ensemble en Alsace par la presse et l'action politique l'autonomisme, le communisme et la germanophilie. Ils étaient maréchalistes avant l'heure, catholiques nationaux, Engagés volontaires de la Grande Guerre, Action française, Camelots du roi ou Cagoulards... Mais nullement collaborationnistes, façon Darnand, Déat ou Doriot. La grande révélation de cet ouvrage est que le concepteur de la francisque gallique, le capitaine Robert Ehret, était lui-même d'origine alsacienne, preuve généalogique à l'appui. C'est aussi le premier travail à apporter toute la lumière sur les déplacements très controversés à Vichy du député clérical autonomiste de Colmar, Joseph Rossé. Il éclaire par ailleurs des figures moins pétainistes (Alfred Gaessler, Schiesslé, Eugène Schueller...) pour mieux faire ressortir la diversité des engagements de ce temps. Marc Bloch, François-Georges Dreyfus, René Hirschler et Isaïe Schwartz, enfin, illustrent, le cas bien plus tragique des Juifs d'Alsace qui ont eux aussi été en contact direct avec l'Etat vichyssois, le dernier d'entre eux, grand rabbin de France, ayant même eu deux entretiens avec le Maréchal pour tenter de freiner Ies persécutions Comme à son habitude, Jean-Claude Streicher réalise ici un travail pionnier, factuel, très documenté, bien sourcé, se gardant de toute extrapolation à prétention psycho-psychanalytique.

10/2018