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Fanfare

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Jazz, Blues, Soul, Rap, Reggae

Satchmo. Ma vie à la Nouvelle-Orléans

Récit de jeunesse, Etats-Unis, jazz Ce récit autobiographique est celui de l'enfance et de la jeunesse de Louis Arsmtrong dans lequel il évoque avec une bonhommie souvent ironique des moments parfois tragiques de son existence et de celle de ses proches - l'humour n'est-il pas la politesse du désespoir ? On y apprend qu'il naquit dans un milieu extrêmement modeste à La Nouvelle-Orléans, que sa mère, Mayann, qu'il évoque toujours de façon drôle et émouvante, était probablement une prostituée, qu'il passa de longs mois dans une maison de correction où il s'initia au cornet à pistons. Son don exceptionnel fit rapidement de lui une célébrité locale. Il était encore un adolescent quand il commença à jouer dans les fanfares et les bastringues de la ville, tout en pelletant du charbon pour arrondir ses fins de mois. Fasciné par les musiciens des honky tonks, ces pionniers du jazz, il s'attacha à étudier leur style et ce fut l'un d'eux, le légendaire King Oliver, qui lui mit le pied à l'étrier. Texte capital pour comprendre le parcours de l'un des plus grands musiciens du siècle dernier, Satchmo est également un témoignage inestimable qui nous éclaire sans idéologie sur les conséquences de la ségrégation raciale à La Nouvelle-Orléans dans le premier tiers du xxe siècle. Toute ressemblance avec les problèmes rencontrés de nos jours par les Noirs américains dans les Etats de la Bible Belt n'est évidemment pas fortuite.

04/2021

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Savoie

L'Almanach savoyard. Edition 2023

Attachant, surprenant, sympathique, utile au quotidien, l’Almanach Savoyard est Unique. Il met en avant notre patrimoine Savoyard. Ses nombreuses rubriques sur nos traditions, les événements passés en Pays de Savoie, l’histoire, ses documentaires, nos expressions Savoyardes, les témoignages de nos centenaires, les proverbes, … permettent de découvrir les secrets de notre province Savoyarde. Au sommaire dans l'édition 2023 L'Almanach Savoyard : notre reportage à Marthod ; nos documentaires sur le salsifis des prés, comment distinguer une couleuvre d’une vipère, l’Histoire de Savoie avec le portrait du duc Charles-Emmanuel II, les XXIVes J.O. d’hiver de Pékin, les punitions à l’école autrefois, les Souvenirs d’une petite fille dans une gare ; nos articles sur les anciennes courses cyclistes amateurs, les batteries-fanfares en Pays de Savoie, la traite des vaches à la main, la poire Sucrée de Montluçon, les bénévoles de la station de ski de Montmin "Acteurs de nos Pays de Savoie", le bilan météo de l’été 2021 au printemps 2022 ; du patois ; une chanson "Noce de la mésange et du pinson" ; un conte "Le Gouffre enchanté" ; les portraits de nos centenaires ; des recettes ; les histoires drôles de Fafois ; les trucs et astuces de Mémé Alice ; nos expressions Savoyardes… Mais aussi le calendrier des 12 mois avec la Lune et ses quartiers, les travaux au jardin, les foires et marchés, la position de la Lune dans le Zodiaque à chaque jour de l’année, la 100e heure de la Lune, les éclipses, les prévisions du temps…

10/2022

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Sciences historiques

Mémoires de mineurs

Les mines ont fermé, mais il existe encore, en France, de nombreux mineurs. Les mines ont fermé, mais elles tuent toujours et fascinent autant. Les mines ont fermé, mais il serait injuste d'oublier ceux qui y ont travaillé, souffert, appris, découvert qui ils étaient et d'où ils venaient. Les mines ont fermé, mais les mineurs sont toujours là. Un peuple uni et solidaire, auquel cet ouvrage unique tient à donner librement la parole avant qu'il ne disparaisse. Parce que les 45 000 mineurs encore en vie, dont 17 000 dans l'ancien bassin du Nord-Pas-de-Calais, sont pour la plupart atteints de silicose, il était nécessaire d'aller les rencontrer et les écouter chez eux, dans leur univers. Au fil de dizaines d'entretiens, ces gueules noires se livrent avec vérité et pudeur, franchise et sincérité. Ils nous emmènent bien sûr dans la poussière du fond, l'enfer des coups de grisou, mais ils nous racontent aussi la vie au jour dans les ruelles des corons, évoquent le rôle central des femmes, les fanfares, les bistrots... Grâce à eux, surgit une autre facette de la grande Histoire : les congés payés, la Seconde Guerre mondiale, les nationalisations, la bataille du charbon, l'arrivée du pétrole, jusqu'à la fermeture des mines. De l'époque des Houillères, il ne reste plus aujourd'hui que quelques chevalets décoratifs, des corons qui survivent mal à l'ennui. Heureusement, demeure l'indéfectible fierté du peuple mineur. Ce livre n'est pas une somme historique de plus sur la mine, mais la mémoire vive et intense de ceux qui l'ont faite.

09/2007

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Littérature étrangère

Le kiosque

En Union Soviétique, à une époque non déterminée (l’auteur joue avec les dates), une file d’attente commence à se former devant un kiosque, suite à une rumeur selon laquelle un célèbre compositeur en exil volontaire, considéré comme dissident, revient à Moscou pour un dernier concert. Le nombre de billets sera limité, et il n’y en aura qu’un par personne. Peu à peu, des gens qui ne se connaissent pas se retrouvent, chaque jour, pendant un an. Et, au fil du temps et des saisons qui passent, alors que le kiosque reste fermé, ces « silhouettes » anonymes prennent corps. Des amitiés improbables se nouent, des souvenirs enfouis refont surface, des événements inattendus les aident à dépasser les frustrations quotidiennes.Au cœur de cette histoire se trouve la famille de Sergueï, un musicien dont le rêve était de devenir violoniste mais qui est devenu joueur de tuba dans une fanfare nationale. Pour autant, il ne veut pas abandonner son idéal. Et, peu à peu, chaque membre de la famille, sa femme, sa belle-mère, et son fils, investit le célèbre compositeur d’un pouvoir magique et mystérieux et espère que ce concert changera sa vie.Comme le précise Olga Grushin à la fin de son roman, elle s’est inspirée d’une histoire vraie. En 1962, le célèbre compositeur Igor Fiodorovitch Stravinski est invité par le régime soviétique à venir orchestrer un concert à Moscou ; ce sera son premier voyage de retour dans son pays natal après presque 50 ans d’absence. La file d’attente pour les billets commença un an avant le spectacle et se transforma en un étrange et compliqué réseau social. Et, de fait, le nom de Stravinski est à peine déguisé. Dans le roman, il s’agit de Selinski (un sosie) : même apparence physique, une musique décrite comme celle de Stravinski. Mais peu importe. Selinski/Stravinski est une figure lointaine qui sert de prétexte pour raconter l’histoire de Russes ordinaires réunis par le désir de découvrir une musique qu’ils n’ont jamais eu le droit d’écouter.

08/2011

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Royaume-Uni

Elizabeth II

A l'occasion de l'exceptionnel et historique "jubilé de platine' célébrant en 2022 les 70 ans du règne d'Elizabeth II, Jean des Cars nous conte la vie de la femme la mieux informée du monde, véritable icône des XXe et XXIe siècles. Le maître des cours européennes nous invite dans l'intimité de "The Queen'. Respectée, souvent adulée, Elizabeth II règne sur le temps. Si la souveraine est la femme la plus célèbre du monde, elle reste pourtant largement secrète et méconnue. Depuis 1952, elle a toujours étonné ses contemporains, évoluant avec son époque tout en restant la même afin de préserver la monarchie dont elle est l'héritière et la garante. Elle incarne un univers qui serait impensable sans elle, sans ses inévitables chapeaux, son sourire de rigueur et sa discrète façon de battre la mesure de son pied droit lorsqu'une fanfare défile devant elle. Agée de 95 ans, celle que rien ne predistinait à monter sur le trône connait aujourd'hui le plus long règne de la monarchie britannique. Puisant aux meilleures sources, Jean des Cars nous plonge dans la vie d'Elizabeth II, de son enfance à son accession au trône en passant par tous les petits et grands épisodes, publics et privés, qui ont marqué sa vie : guerre mondiale, mort de son père, rumeurs sur son couple, décès de son mari, vie dissolue de sa soeur, problèmes conjugaux de ses enfants, relation avec son oncle damné, "rebéllion' de son petit-fils Harry, sans oublier sa passion pour ses corgies et ses chevaux... Puisant aux meilleures sources, Jean des Cars nous plonge dans la vie d'Elizabeth II, de son enfance à son accession au trône en passant par tous les petits et grands épisodes, publics et privés, qui ont marqué sa vie : guerre mondiale, mort de son père, rumeurs sur son couple, vie dissolue de sa soeur, problèmes conjugaux de ses enfants, relation avec son oncle damné, sans oublier sa passion pour ses corgies et ses chevaux... Le maître des cours européennesA nous invite dans l'intimité de "The Queen".

03/2022

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XXe siècle

Little Louis

Chez nous, c'était la nouvelle Babylone, le royaume du crime et de la dépravation d ce qu'on disait Tout un bas monde se vautrait dons la fange. Mais en vérité, qui connaissait Storyville, à part ceux qui y vivaient ? Pas grand monde pour la bonne raison que le gratin n'y mettait guère les pieds. [... J Je n'ai jamais été malheureux dans ma ville. Nous, les gosses, on ne s'ennuyait pas. Du matin au soir, on cavalait à droite à gauche. Je crois bien n'être jamais resté en place plus d'une heure. Sauf quand j'écoutais jouer Joe Oliver. Là je ne mouftais plus.J'étais muet, sidéré. Il fallait le voir souffler dans son cornet, un martre. Papa Oliver m'a tant apporté. J'enregistrais mentalement ses gestes, son style, ses morceaux. Tout ce que je sais, c'est dons nos rues que je l'ai appris. La vie, ça se passe dans la rue, dans la pleine lumière ou d Io lueur d'un réverbère, pas derrière les persiennes des belles demeures. Nouvelle-Orléans, 31 décembre 1912. Tandis que fusent les traditionnels pétards du Nouvel An, Louis Armstrong, onze ans, tire des coups de feu en l'air avec un vieux pistolet chipé chez lui. Immédiatement arrêté, il est placé dans une institution pénitentiaire pour enfants noirs des rues. Pour le garçon qui travaille depuis l'âge de cinq ans afin d'aider sa mère, cette détention s'avère une planche de salut. Il intègre la fanfare dirigée par Peter Davis, qui devient son père de substitution et décèle vite son exceptionnel talent de cornettiste. A sa sortie, l'adolescent retourne pelleter du charbon le jour et jouer le soir dans les honky tonks, bouges du quartier chaud de Storyville où le jazz s'invente, entre prostituées et voyous. Ce récit à la première personne met en scène l'enfance terrible mais trépidante et joyeuse de Little Louis jusqu'à son départ pour Chicago à vingt ans. Histoire d'un miracle, d'un sauvetage par l'art. Ou comment, dans un contexte ultra-violent de ségrégation et de misère, un enfant radieux s'apprête à défier l'ordre établi par les Blancs et à embrasser le monde.

03/2021

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Romans policiers

Une enquête de Veronica Speedwell, T1 : Un étrange prélude

Londres, 1887. Maintenant que sa vieille tante est enterrée, Veronica Speedwell est libre de reprendre ses voyages pour une noble cause : la recherche scientifique, et, occasionnellement, un peu de batifolage amoureux. Aussi habituée à chasser les papillons qu'à éconduire ses admirateurs, Veronica a l'intention de s'embarquer dans l'aventure d'une vie ! Mais le destin en décide autrement... Veronica doit bientôt se libérer d'une tentative d'enlèvement, avec l'aide inattendue d'un énigmatique baron allemand. Il la confie à l'un de ses amis, un naturaliste reclus et irascible nommé Stoker. Lorsque le baron est assassiné sans avoir pu révéler ce qu'il savait du complot contre elle, Veronica, poursuivie par un assaillant insaisissable, est contrainte de former une alliance avec Stoker pour découvrir la vérité. " Un duo de choc, une toile de fond historique originale et une intrigue dont les mystères se dévoilent habilement, tel est le style inimitable de Deanna Raybourn. Cette nouvelle série commence en fanfare ! " Library Journal " Un roman brillant ! La narration pleine d'esprit de l'intrépide Veronica et la tension qui existe entre elle et l'excentrique Stoker rendent la lecture très plaisante. Et ce n'est que le début ! " Publishers Weekly " Les excentricités de l'Angleterre victorienne reçoivent un traitement passionnant dans ce roman extrêmement divertissant à la narration énergique. " South Florida Sun-Sentinel " Un régal ! Deanna Raybourn fait partie de ces rares écrivains capables de rendre l'Histoire immédiate et passionnante sans perdre en authenticité. " Rhys Bowen, autrice de Son Espionne Royale mène l'enquête " J'adore ce livre ! La charismatique Veronica Speedwell triomphe de l'adversité et du danger grâce à son esprit vif, son charme et son extraordinaire détermination. Une belle trouvaille ! " Robyn Carr, autrice des Chroniques de Virgin River " Veronica Speedwell fait assurément partie des incontournables du genre policier. " Alan Bradley, auteur de Flavia de Luce " Deanna Raybourn, conteuse hors pair à la voix unique, crée des personnages inoubliables dans un monde riche en détails. " Nora Roberts " Une héroïne intelligente qui a du cran et de l'avance sur son temps. " Fort Worth Star-Telegram

04/2022

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Dessins animés

Fp-mickey mouse

Le 18 novembre 1928, la souris la plus célèbre du monde faisait sa première apparition publique. Aujourd'hui, nous célébrons les 90+ ans de Mickey avec l'une des publications illustrées les plus exhaustives consacrées à l'univers Disney. En commençant par les premiers croquis d'un personnage qui s'appelait alors Mortimer, nous retraçons la carrière de la créature la plus fameuse créée par Walt et Ub, saluée par une popularité mondiale fulgurante et durable que Charlie Chaplin était le seul à avoir connue jusqu'alors. Grâce à un accès illimité aux archives Disney et à plusieurs collections publiques et privées, les auteurs redonnent vie à la légende : esquisses, story-boards, arrière-plans, dessins d'animation et photos d'époque retracent les origines et l'évolution de grands classiques comme Steamboat Willie, La Fanfare et Le Brave Petit Tailleur. Ils suivent aussi Mickey dans la construction de son légendaire catalogue de courts-métrages d'animation, qui débute par deux longs-métrages historiques, Fantasia et Coquin de printemps. Des projets inaboutis, dont beaucoup sont présentés ici pour la première fois à travers des extraits de story-boards, dévoilent ce qu'aurait pu être Mickey. Les recherches approfondies menées pour cet ouvrage donnent un coup de projecteur inédit à des chapitres peu connus de la carrière de Mickey, comme ses émissions de radio, pionnières, les origines du Mickey Mouse Club ou son détournement comme icône patriotique pendant la Seconde Guerre mondiale. Au fil de l'histoire, on admire le travail de tous les grands artistes qui ont façonné le personnage de Mickey, à l'écran et en bande dessinée, parmi lesquels Ub Iwerks, Win Smith, Ferdinand Horvath, Freddie Moore, Floyd Gottfredson, Carl Barks, Manuel Gonzales, Paul Murry, Romano Scarpa, Giorgo Cavazzano, Byron Erickson, César Ferioli et Noel Van Horn. Mickey a laissé une marque indélébile sur la culture populaire. Comme aimait à le dire Walt Disney : "J'espère juste que nous ne perdrons jamais de vue que tout a commencé par une souris". Et la success-story ne semble pas près de s'arrêter. Aujourd'hui, à 90+ ans, Mickey est aussi aimé et populaire que jamais. Rendons hommage à cette petite créature, à sa légende et à son héritage en érigeant un monument à la souris ! Copyright © 2023 Disney Enterprises, Inc.

01/2023

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Littérature française

Das gro ße Bestiarium der modernen Literatur

Das große Bestiarium Altenberg oder auch den Peter nannte man aus unbekannten Gründen die seltsame Laune Gottes, der hier ein Wesen schuf, das nur aus einem einzigen Organe bestand : aus einem Auge, dem der Fliegen gleich in tausend Fazetten zerlegt und die sichtbare Welt in kleinsten Bildern von großer Schärfe etwas übersichtig auffangend. Einem solchen seltsamen Wesen war von Natur aus nur eine kurze Lebensdauer bestimmt. Aber gegen die Natur und die Absicht Gottes bildete dieses stolz gewordene Auge so etwas wie einen Leib aus. Der war nun etwas schwächlich geraten, wie nicht anders zu erwarten, und das Auge Peter hatte mit ihm seine argen Molesten, die schließlich auch dem Auge nicht gut bekamen. Das Auge Peter hatte sich mit der Erzeugung seiner Verdauungs- und sonstigen Organe übernommen, und es sah am Ende nichts mehr als den prekären eigenen Mageninhalt : es spiegelte keine umgebende Welt mehr, sondern nur die Farben seiner Exkremente. Altenberg, Peter D'Annunzio. Ist er nicht des heutigen Italien Apoll, so doch dessen Pegasus, auf dem apollinisch für eine Weile die leichte Libelle Pascoli Platz nahm und den später dann der Clown Marinetti zu erklettern versuchte, ärschlings natürlich, wie es sich für den Clown gehört ; doch blieben ihm von dem Versuch nur ein paar Schweifhaare in der Hand und auf dem Pegasus zu reiten wurde und blieb Futurismo. Der Pegasus d'Annunzio schlug mit seinen eleganten Hufen die herrlichsten, herrischesten Takte der letzten drei Jahrzehnte, ihm darin gleich nur des Northumberlandhirsches Swinburne Flug und Fougue. Später dann verlangte die Zeit Probe aufs große Wort, und der Pegasus gab sie. Er ließ sich die Hufe mit Eisen beschlagen, wirbelte damit die Trommel und wieherte Fanfaren. Die an tönenden Worten reichste Zeit, die des Krieges und seines Après, machte aus dem Pegasus nicht den Tyrtaios, aber das lauthinwiehernde Schlachtpferd gab den hellen italienischen Trompeten Brust, Luft und Schwung. Ein römischer Kaiser hat sein Leibpferd zum Konsul gemacht - der Pegasus d'Annunzio konnte es für möglich halten, daß ihn sein Volk zum Kaiser der Adria erhebe.

12/2022

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Poésie

Les Orientales. Les Feuilles d'automne

"Fêtes de la lumière - de la lune, à dire le vrai, plus que du soleil - et fêtes des mots sonores, des rythmes dansants, Les Orientales sont, assurément, l'oeuvre d'un "homme de fantaisie et de caprice" : c'est ainsi que la préface définit le poète. Cette préface, où, à un an de distance, on retrouve, avec plaisir, le ton fier et allègre de la Préface de Cromwell, revendique, elle aussi, la liberté dans l'art, et donc le droit à la fantaisie, au caprice et à la poésie inutile. Mais il n'est de liberté que totale et, plus profondément, c'est le droit de tout dire que Hugo réclame, ici, pour la poésie. Aucune limitation : tout relève de la poésie, nul domaine ne lui reste interdit et Hugo proclame magnifiquement : "L'espace et le temps sont au poète". Aussi bien le génie est-il un coursier qui traverse "tous les champs du possible", et le poème de Mazeppa, qui décrit sa course à travers les déserts, les monts, les mers, les comètes et les planètes, signifie, dirait-on, que la poésie du monde extérieur est destinée à s'épanouir en poésie cosmique. Hugo a voulu que cette immense ouverture ne manquât pas aux Orientales. On prendra plaisir et amusement à faire retentir les rimes et les rythmes des Orientales ; Hugo n'est-il pas, comme le disait Barrès, "le maître des mots" ? On le sait et, assurément, on s'est trop borné à ne savoir que cela. Que donc, après les éblouissements et les fanfares des Orientales, on prête l'oreille aux Feuilles d'automne, sans se laisser arrêter par leur aspect vieilli. On y percevra les "mille voix" de la poésie et la plus rare, peut-être, la musique de la vie quotidienne qui sourd de vers proches de la prose. En vérité, un regard attentif, ici, dans Les Orientales et Les Feuilles d'automne, découvrira tous les aspects et tous les pouvoirs de la poésie". Pierre Albouy

02/2016

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Littérature étrangère

Fraîche et joyeuse

Il y a longtemps qu'on le sait : la guerre ce n'est plus le panache qui flotte au vent, les étendards qui claquent, les fanfares ni les charges héroïques. Certains mythes pourtant se survivent encore, et le fantassin, l'aviateur surtout, peuvent se parer aux yeux de quelques-uns d'un semblant de prestige. Mais dans le service de santé, la gloire n'a plus cours : tout ici n'est plus que sang et boue. Shelby, le héros de ce roman, s'est engagé : il rêve d'une guerre héroïque et noble, fraîche et joyeuse, et il se retrouve transportant des brancards dans un hôpital de campagne. De la guerre, il ne voit que les déchets, les rebuts. Pour SheIby, le débarquement représente seulement des arrivages incessants de blessés, des amputations pratiquées à la hâte, des cadavres qu'on empile tant bien que mal. Quand se terminent les hostilités, vient une période plus pénible encore. Pour accablant que soit le travail d'un infirmier militaire, du moins donne-t-il à Shelby le sentiment d'être utile à quelque chose, de servir. Mais rien n'est plus déprimant qu'un hôpital de campagne lorsqu'ont cessé les combats : dans une Allemagne en pleine décomposition, les tentes se dressent, luisantes sous la pluie, et les hommes attendent dans la boue et le désouvrement une démobilisation hypothétique. A ce régime, les idéaux les plus nobles résistent mal. Shelby peu à peu va se laisser gagner par cette pourriture qui l'entoure ; son enthousiasme des premiers jours va se flétrir et bientôt le mécanisme impitoyable de la machine militaire l'aura brisé. Rien, ni le patriotisme, ni le sens moral, ni l'amour ne sont assez forts pour empêcher le naufrage de Shelby. Dans ce roman terrible, un des plus violents sans doute qu'on ait jamais écrit sur la guerre, William Hoffman décrit avec une lucidité sans défaillance la lente désagrégation d'un garçon de vingt ans, pris dans cette effroyable épreuve qu'est la guerre moderne. Réquisitoire implacable, ce roman est aussi un plaidoyer bouleversant en faveur de l'homme, une tentative pour sauver ce qui pourrait être sauvé.

02/1960

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Littérature française

Mémoires d'un veneur

Voici les mémoires du baron Hubert-Actéon-Méléagre-Nemrod d'Overbeck. "C'est l'histoire de ma vie qui a été consacrée tout entière à la chasse" écrit-il dans son testament en confiant ce texte au marquis de Foudras. "Le soir même mon aïeul fit sa demande au nom de mon père, elle fut agréée sans la moindre minauderie, et la semaine suivante, la belle Diane-Atalante de Plotow, était baronne d'Overbeck, et partait pour l'Alsace avec son beau-père et son mari. Ils firent leur voyage à cheval et toujours chassant : ma mère n'aurait pas compris une autre lune de miel, ni mon père non plus. "Cela ne m'empêcha pas de naître de ce mariage, après neuf mois jour pour jour, le 5 novembre 1751, fête de saint Hubert. Ma mère, qui ne se croyait pas aussi avancée dans sa grossesse, avait voulu accompagner mon père et mon aïeul à la chasse, et depuis huit heures du matin jusqu'à trois heures de l'après-midi, elle suivit à cheval, avec sa hardiesse accoutumée, un vieux dix-cors qui fit une défense magnifique. Ma mère arriva la première à l'endroit où le cerf, forcé, faisait tête aux chiens ; elle sonna l'hallali debout, sans manquer un ton, puis elle servit l'animal, c'est-à-dire qu'elle lui coupa les jarrets d'un revers de son couteau de chasse, au moment où mon père et mon grand-père la rejoignaient. Pendant la curée elle sentit quelques petites douleurs, auxquelles elle ne fit pas grande attention d'abord. Mais elles devinrent bientôt de plus en plus vives ; d'autres symptômes se manifestèrent : bref, il fallut passer à l'écart derrière une énorme touffe de houx et de genévriers. Une vieille charbonnière, qui avait mis au monde heureusement dix enfants dans les bois sans le secours de personne, se trouvait près de là. On l'envoya chercher par un homme à cheval, et elle arriva à temps pour me recevoir au seuil de la vie. On m'enveloppa dans la nappe du cerf, encore toute chaude ; on mit sur un brancard fait avec des branches ma mère qui me prit sur ses genoux ; les trompes entonnèrent une fanfare de triomphe, à laquelle les chiens mêlèrent des hurlements joyeux, et nous retournâmes à Overbeck, où nous fîmes une entrée dont on se souvient encore aujourd'hui". Ce volume est le douzième et le dernier de la collection des "Oeuvres cynégétiques complètes du marquis de Foudras (1800-1872)", célèbre "gentilhomme chasseur" bourguignon, publiée depuis l'an 2000 à l'occasion du deux-centième anniversaire de sa naissance. Mémoires d'un veneur paru en feuilleton dans le Journal des chasseurs. Il fut édité en volume pour la première fois en 1852 à Paris sous le titre Les aventures de monsieur le baron et réédité l'année suivante. Il ne fut publié qu'une seule fois depuis, par Nourry en 1910, et ne fut pas intégré dans les "Oeuvres cynégétiques" en 1922-1926.

06/2006