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1951-1967 Les Américains à Châteauroux

Extraits

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Thèmes photo

Casa Susanna. L'histoire du premier réseau transgenre américain 1959-1968

En 2004, 340 photographies, datant du début des années 1960, sont retrouvées aux puces de New York. Ces instantanés d'amateurs révèlent un vaste réseau clandestin de travestis entre les Etats-Unis et le Canada. Ils ont appartenu à la célèbre Susanna, qui accueillait régulièrement des amis travestis dans sa propriété des Catskill (NY). Essentielle à leur pratique du travestisme, la photographie est précieusement conservée par ses adeptes comme preuve de leur "fille intérieure" . Ces clichés retrouvés témoignent aujourd'hui de l'existence et de l'esthétique d'un réseau pionnier dans l'histoire transgenre américaine. Exposition aux Rencontres d'Arles 2023 (espace Van Gogh) Sortie du film "La Casa Susanna" de Sébastien Lifshitz et Isabelle Bonnet au printemps 2023

07/2023

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Sciences politiques

Les bases américaines en France : impacts matériels et culturels 1950-1967. Au seuil d'un nouveau monde

Les signataires du Traité de l'Atlantique Nord décident au début des années 1950 d'établir des bases militaires en Europe de l'Ouest pour la protéger de la supposée menace communiste grandissante. Une dizaine de bases aériennes américaines s'installe alors en France et, au plus fort de cette présence, ce sont près de 100 000 Nord-Américains qui vivent sur le territoire hexagonal : militaires, travailleurs civils et leurs familles. Ainsi, à l'aube des années cinquante, des milliers de Nord-Américains, représentants de la première puissance mondiale, débarquent dans des provinces françaises qui se remettent lentement du rationnement et des destructions de la guerre. Jamais auparavant dans l'histoire moderne des troupes étrangères ne s'étaient installées en France, en temps de paix. Plus qu'une manne anonyme d'argent et de travail, ces militaires apportent avec eux leur civilisation, dans un déballage matériel impressionnant pour les Français des années cinquante. Ceux-ci assistent au brutal déferlement à leur porte de l'American way of life, comme autour de Châteauroux, Toul ou Evreux, et découvrent avec émerveillement les voitures et, plus généralement, le mode de vie des Nord-Américains. Première confrontation à la modernité mais aussi âge d'or de certains commerces, la "période américaine" bouleverse profondément la vie et l'économie locales. Dans quelle mesure la présence américaine modèle-t-elle la France des années 1950 et 1960 ? Une chose est sûre : le départ des Nord-Américains en 19661967 aura des effets désastreux sur certaines régions françaises.

08/2008

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Histoire internationale

Quête démocratique en Afrique tropicale. Les occasions manquées au Congo-Brazzaville de 1957 à 1997

Après un demi-siècle d'indépendance, la colonisation européenne n'est plus un argument suffisant pour justifier les contre-performances des pays d'Afrique subsaharienne. Les peuples, élites et dirigeants politiques africains doivent à présent reconnaître leur responsabilité dans la gestion sans grande prévoyance des ressources naturelles; sans lucidité de leurs sociétés pluriethniques; et sans transparence du pouvoir d'État. L'invention de formes adaptées de gouvernante démocratique devient de plus en plus vitale pour tous ces pays africains. Au sein de leurs États-nations en construction, la dynamique sociale développe progressivement une conscience collective suivant un processus inédit et complexe. L'exemple du Congo-Brazzaville est révélateur de cette administration publique aléatoire des ressources humaines, naturelles et financières. Un pays de superficie moyenne (342000 km2), faiblement peuplé (3,100 millions d'habitants), aux conditions exceptionnelles de climat, de pluviométrie, d'hydrographie, de faune et de flore, et dont le sol et le sous-sol recèlent d'énormes potentialités, se retrouve en 2005 le plus endetté au monde par habitant, avec plus de 60 % de sa population vivant en dessous du seuil de pauvreté. Le présent ouvrage est une fresque à trois panneaux sur fond de mutations sociales intervenues dans les pays africains. Ce triptyque présente une succession d'occasions historiques manquées, met en évidence une série de mauvais choix stratégiques et esquisse des propositions pour sortir ce pays de sa situation d'instabilité politique et de conflictualité sociale.

10/2011

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Critique littéraire

Correspondance 1911-1931

Jean Cocteau (1889-1963) demeura, par-delà les modes, fidèle au souvenir d'Anna de Noailles (1876-1933). Il savait par coeur Lee Eblouissements (1907) quatre ans avant d'en connaître l'auteur. Quand elle mourut, il parla d'elle comme d'"une soeur". En 1963, il lui consacra son dernier livre. Pour la femme-poète fascinante du Coeur innombrable et du Visage émerveillé, "Pallas" moqueuse et "Sibylle" inspirée, la dévotion du Prince frivole s'était muée en une solide amitié, dont témoigne cette correspondance en majeure partie inédite : de 1911 à 1931, trente-six lettres d'elle et quarante-six de lui. Toute une époque y revit, et particulièrement le Cocteau débutant qu'éclaire aussi le témoignage de Jacques-Emile Blanche, révélé en annexe. On comprend comment, au jeune homme fragile de 1911, Anna de Noailles avait insufflé sa foi en la puissance surnaturelle de la poésie.

12/2019

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Correspondance

Correspondance 1941-1958

"A mesure qu'on avance en âge, les idoles changent et se déforment, vous êtes resté le même pour moi." L'idole ? Georges Nicole (1898-1959), critique de poésie renommé et professeur au collège de Nyon. L'admirateur ? Son élève Yves Velan (1925-2017), futur écrivain au parcours hors du commun. Leur correspondance s'ouvre au début des années 1940 sur La Côte lémanique. Alors que Velan vient de perdre son père, Nicole l'entoure d'une sollicitude durable : à la fois figure paternelle de substitution et mentor, il accompagne le romancier durant ses années de formation, au fil d'un échange qui permet au lecteur de plonger dans la genèse d'une oeuvre toute d'exigence et de rigueur. Aux antipodes l'un de l'autre à bien des égards, Georges Nicole et Yves Velan sont pourtant liés par une connivence profonde, fondée sur leur affection mutuelle, le partage de leurs tourments existentiels et un amour viscéral pour la littérature. Correspondance établie, annotée et présentée par Océane Guillemin, responsable de recherches au Centre des littératures en Suisse romande de l'université de Lausanne.

06/2022

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Correspondance

Correspondance. 1957-1982

Il a suffi qu'un jour de mars 1957 Philippe Joyaux aille écouter Francis Ponge enseigner la langue et la littérature françaises à des étudiants étrangers pour que débute une longue amitié faite d'admiration, d'affection et de complicité critique. Près de quinze années durant, le poète apportera son plus fidèle soutien à Philippe Sollers, révélation littéraire de la fin des années 1950, ainsi qu'à sa revue Tel Quel, créée en 1960. L'auteur du Parc servira son aîné avec le sentiment que l'oeuvre de ce dernier incarnait l'esprit de la littérature telle qu'il la concevait - émancipée d'un certain idéalisme poétique, attachée au travail jouissif sur la matérialité de la langue et conçue comme une expérience proprement essentielle. L'un et l'autre étaient pareillement convaincus qu'il leur fallait à la fois former leur oeuvre et le public qui la lirait - en somme, "créer leur école" contre une adversité entretenue et vécue avec la même intensité. Aussi cette correspondance dessine-t-elle toute une cartographie du monde revuiste et éditorial des années 1957 à 1974. Des divergences politiques - sans que ce soit là le seul sujet de discorde - ont peu à peu éloigné les deux hommes à partir des événements de 1968. Mais leur grande proximité aura fait date, dans une autre histoire.

06/2023

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Littérature française

Toi (1961-1999)

En rédigeant son histoire à la deuxième personne du singulier, le narrateur rassemble les fragments épars de sa première moitié de vie. Il décortique la foule des personnages qu'il a cru être, voulu être et quelquefois voulu paraître, en réaction chimique à des rencontres constamment renouvelées et en réponse à son besoin désespéré de cohérence intérieure. Vous ferez ainsi plusieurs fois le tour du monde, amorcerez des tas d'histoire d'amour sans lendemain, tenterez de transformer tout cela en littérature ou de surcompenser par la fabrication de formations comportementales avant-gardistes. Vous aurez droit à une galerie d'autoportraits et de portraits hautement différenciés, tous caractéristiques de la fin du vingtième siècle – oasis insouciante et prospère, aveugle aux précipices d'aujourd'hui. Dans cette dérision autobiographique, le narrateur se livre sans filtre et sans masque. Il vous invitera même à échanger les rôles. Vous serez moi. Il sera vous, ou plutôt toi ; un toi en reconstruction permanente. Comme dans la vraie vie.

12/2021

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Critique

Journal 1958-1959

En 1958, la maison d'édition Putnam s'apprête à publier aux Etats-Unis le chef d'oeuvre de Vladimir Nabokov, Lolita. Quelques mois avant la parution, l'auteur et son épouse, Véra Nabokov, pressentent que cette publication sera un tournant capital dans la carrière de Vladimir et décident de rendre compte des événements qui surviendront. Bien que quelques entrées soient écrites de la main de Vladimir, c'est principalement Véra qui tiendra ce journal jusqu'en août 1960. Elle y décrit le succès immédiat du roman, les sollicitations croissantes des journalistes, des éditeurs étrangers, des studios hollywoodiens, les demandes extravagantes des lecteurs et les diverses requêtes arrivant de toutes parts. Ce journal offre ainsi une perspective inédite sur l'effervescence créée dans la vie du couple par ce que Nabokov appelle "l'ouragan Lolita" . Il témoigne également du rôle déterminant que Véra a tenu dans la carrière littéraire de Nabokov, qui, sans doute à cause de la rareté de ses témoignages qu'elle a volontairement détruits, s'est trop souvent apparenté à celui d'une épouse silencieuse et effacée. Les pages du Journal, complètement inédites, démontrent qu'il n'en est rien et rendent compte pour la première fois de son engagement de chaque instant auprès de l'écrivain, de sa puissante clairvoyance, ainsi que de son humour vif, et parfois incisif.

10/2023

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XXe siècle

Bal musette 1961

Chacun des mots composant ce titre a une symbolique particulière. Bal renvoie aux couples, aux filles, aux bons et aux mauvais garçons, à un milieu plus ou moins fréquentable. Musette, pour sa part, raconte la vie d'un passionné d'accordéon qui se rend bien compte dans les années 60 que sa musique ne résistera pas longtemps à la vague du rock'n'roll venue d'outre-Atlantique. 1961, enfin, pour évoquer une époque charnière, où les valeurs de sacrifice, d'abnégation, propres à l'après-guerre, commencent à voler en éclat comme la société tout entière sept ans plus tard. Ce roman est une histoire d'amitiés qui nous emporte du quartier de la Bastille à Paris jusqu'à New York, en passant par l'Auvergne, la Côte d'Azur, la Corse et l'Italie du Sud. Bal Musette 1961 est à la recherche d'un tempo, comme si l'amour était une valse.

12/2021

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BD tout public

Manhattan Beach 1957

1976. John Haig s'ennuie dans son patelin du Missouri. Son boulot de flic ne le passionne guère. Or, voici qu'une ado est retrouvée assassinée dans une forêt voisine. Mais John reste enfermé dans ses souvenirs de l'été 1957 et de Daisy. Elle rêvait de rejoindre Manhattan Beach, station balnéaire de la banlieue de Los Angeles. Lui voulait tenter sa chance à Las Vegas. Ils firent ainsi un bout de chemin ensemble. En faisant la connaissance de Daisy, John mit aussi à jour le drame qu'elle vivait et qui allait se transformer en tragédie devant ses yeux. Les événements qui surviennent en cet automne 1976, vont lui permettre de sortir de sa prison psychologique, mais sans doute pas de la manière qu'il souhaitait....

04/2012

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Critique littéraire

Correspondance 1919-1961

" Je comprends pourquoi Paulhan ne goûte pas ma peinture. Elle est trop vraie. Il se meut dans un univers abstrait et ne voit rien autour de lui, que des idées. C'est un autre Zénon d'Elée. Pas la peine de lui prouver le mouvement en marchant, il ne vous voit pas marcher." Ces lignes trouvées dans un carnet d'André Lhote donnent le ton des quelque six cents lettres échangées entre le peintre, qui fut le premier critique d'art de La Nouvelle Revue française, et Jean Paulhan, directeur de la prestigieuse revue. Voici quarante ans de conversations intimes entre deux personnalités, au faîte de leur maturité, qui s'interrogent, s'affrontent, mais toujours se comprennent. Entre les deux amis, aucune flagornerie, plutôt de la complicité, ils débattent. Tout en bataillant pour la parution régulière de chroniques artistiques dans La NRF, Lhote trouve en Paulhan un interlocuteur redoutable, grand amateur de peinture. Petit à petit celui-ci, recherchant dans le langage plastique une nouvelle approche du monde des idées, commencera à écrire sur la peinture. Ces discussions, presque ininterrompues, nous offrent un véritable panorama des grands courants de la pensée artistique et des polémiques qui ont marqué le vingtième siècle. La correspondance nous livre tout sur les deux amis : les péripéties de leur vie domestique, leur vision de la politique en ce siècle tourmenté par les guerres et les après-guerres, leurs engouements, leurs querelles, leurs dissentiments, et finalement l'éloignement de deux silhouettes qui partent vers leur destin sans se douter du secret qu'elles ont dévoilé.

04/2009

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Poésie

Poèmes. 1957-1994

"Il y a des blaireaux écrasés, des agneaux qui naissent la tête tranchée, des saumons monstres tapis au fond de lacs écossais opaques, qu'on ferre et qui résistent de toute leur puissance vitale. Il y a des faucons, des brochets, des renards nocturnes, bref toute une galerie de prédateurs sur lesquels règne, cynique et dérisoire, un corbeau mythique du nom de Crow. Ted Hughes n'est pas qu'un poète animalier, comme on a trop vite cru. C'est un explorateur de la cruauté qui est au fond de l'être vivant, bête ou homme. Une espèce de poète darwinien moderne ayant croisé les chemins de la fable celtique ancienne. L'héritier de Yeats l'Irlandais mais aussi du guerrier de la Somme Wilfrid Owen, essayant d'articuler ensemble la beauté, la terreur et la pitié". Jacques Darras.

06/2009

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Critique littéraire

Correspondance 1920-1957

"Deux amis racontent ce qui les a intrigués, ou amusés, soulignent le détail qui a frappé leur curiosité toujours en éveil". Comme l'écrit Jean-Philippe Segonds : "Ils ne livrent qu'une part d'eux-mêmes, mais combien attachante, toute de spontanéité et de gentillesse. Dans ce plaisir d'écrire, les mots courent librement avec, çà et là, quelque négligence mais, plus d'une fois, un tour admirable, un rare bonheur dans l'expression". Jean-Philippe Segonds a travaillé pendant des années à la mise au point de ce volume, relayé à sa mort par Marc Kopylov. Au fil de trois cent dix lettres, nous voyons naître une amitié entre deux grandes figures de la littérature française. "Peut-on imaginer deux êtres aussi différents de caractère et même parfois de goût ? " demande Michel Déon dans sa préface. "L'un, Paulhan, est bref, il dit tout en trois lignes, se dissimule sous deux lettres, J. P. ou un pseudonyme, ses fonctions l'obligeant, il sait rester ouvert à l'autre, se montre conciliant ou émet des doutes quand il ne se retranche pas derrière les décisions de Gaston Gallimard, l'éditeur parfait. L'autre est un grand bourgeois de province, jamais plus heureux que dans sa propriété de Valbois, impératif malgré son extrême politesse. Trois ans durant, ils se donnent du "monsieur" avant de passer au peu compromettant "cher ami". Paulhan s'amuse, ironise, mais avec délicatesse. Pour la connaissance de l'élaboration de cette oeuvre et de l'immense générosité littéraire de Larbaud, il ne saurait y avoir de plus heureux retour en arrière que cette édition".

12/2010

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Critique littéraire

Correspondance. 1901-1950

De Jean Schlumberger, l'histoire littéraire - ou les photographies de l'entre-deux-guerres - conserve l'image du disciple de Gide ; du second, celui qui est dans l'ombre. La longue correspondance qu'échangèrent les deux écrivains vient heureusement tempérer cette impression : on y voit l'auteur de Saint-Saturnin faire peu à peu jeu égal avec son illustre aîné. Leur préoccupation littéraire, leur travail commun, ce sera la création de La Nouvelle Revue Française, et des Èditions Gallimard qui la prolongent. Jean Schlumberger assurera la bonne marche de cette aventure hasardeuse, tout comme il se consacrera avec Copeau au lancement du Théâtre du Vieux Colombier. Ainsi ces lettres échangées sont-elles comme le fil rouge d'une des plus grandes entreprises intellectuelles de ce siècle. Et on mesurera pleinement l'intérêt au jour le jour de cette correspondance qui contribue à l'histoire de la vie littéraire des années 1901-1950, tout en témoignant de la longue amitié d'André Gide et de Jean Schlumberger.

06/1993

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Littérature française

Romans. 1952-1955

En publiant Casse-pipe dans la Pléiade en 1988, Henri Godard parlait de ce roman comme d'un texte "mutilé" et il déplorait "la perte du reste". Sans doute espérait-il que ce "reste" sortirait un jour des oubliettes. Rien ne permettait alors de prévoir que ce seraient des milliers de feuillets, concernant des projets romanesques inconnus (Guerre et Londres), ou attestés mais perdus (La Légende du roi René et La Volonté du roi Krogold), ou encore déjà publiés en partie (Casse-pipe), voire en totalité (Mort à crédit et Guignol's band), qui referaient surface, comme ce fut le cas dans l'été de 2021. Les manuscrits n'avaient donc pas été mis au feu : ils hibernaient. Leur importance est considérable. Tous concernent la première moitié de l'oeuvre romanesque de Céline. Pour l'essentiel, ce sont des récits autonomes, et non pas des "avant-textes" de romans publiés par leur auteur (mais quelques-uns relèvent de cette catégorie et ils sont passionnants). S'ils peuvent avoir l'apparence de brouillons, ils ne sont les brouillons que d'eux-mêmes. Ils ont (au moins) deux intérêts : ils favorisent une meilleure compréhension de la manière dont l'oeuvre romanesque de Céline s'est constituée, et ils valent pour eux-mêmes, comme des récits inattendus et captivants. Que nous apprennent-ils ? Par exemple que ce qu'on appelle le "cycle de Ferdinand" n'a pas toujours été composé de Mort à crédit, de Casse-pipe et de Guignol's band (1936-1944). Que Guerre, Londres et le manuscrit retrouvé de Mort à crédit jouent un rôle dans l'affaire. Que la légende du roi Krogold (ou René) n'a cessé de passionner Céline. Ou encore que des liens étroits unissent Guerre et Casse-pipe. Les thèmes et la tonalité des récits retrouvés sont immédiatement reconnaissables : si les textes sont encore, stylistiquement, en chantier, leur univers, lui, est entièrement célinien. La découverte, dans Guerre, de personnages et de situations que l'on connaissait par Casse-pipe est l'une des émotions fortes que peut éprouver un amateur de Céline. On en dirait autant de la rencontre avec le Dr Yugenbitz de Londres, prototype du Clodovitz de Guignol's band. Ou de la présence, dans un récit aussi étrange que Krogold, d'une idée centrale dès Voyage, celle de la vie vécue comme une agonie. Pour recueillir ces nouveautés, deux volumes de la Pléiade ont été remis en chantier. Dans le premier (1932-1934), les textes réapparus en 2021 figurent sous un intitulé, Textes retrouvés, qui traduit leur statut et rappelle qu'il s'agit de manuscrits, non de romans mis au point par Céline. De même, dans le deuxième (1936-1947), les séquences nouvelles de Casse-pipe sont réunies sous la rubrique Scènes retrouvées. Quant aux éditions des romans publiés du vivant de Céline, elles ont été revues et enrichies d'appendices nouveaux. Du manuscrit et du dactylogramme de Voyage, qui n'étaient pas accessibles dans les années 1980, il a été tiré des transcriptions révélatrices. Le passionnant manuscrit de travail de Mort à crédit,

05/2023

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Littérature étrangère

La Havane, 1957

En cette année 1957, la fête tropicale bat son plein. George Raft en personne, l'une des plus grandes vedettes de Hollywood, est attendu à La Havane pour l'inauguration d'un nouveau casino, le premier d'une série de luxueux établissements de jeu associés à un ensemble d'hôtels qui devraient progressivement ouvrir leurs portes dans l'île. On compte y accueillir des touristes du monde entier et leur offrir chaque nuit, outre les sensations de la roulette et du black-jack, une revue digne du Sans Souci ou du célèbre Tropicana, les meilleurs cabarets de la ville. Mais, côté coulisses, tout n'est pas encore réglé. Voilà pourquoi, lorsqu'on découvre le cadavre d'un hippopotame abattu dans les environs du parc zoologique de La Havane, soudain les langues se délient et le bruit court que ce fait divers n'est pas sans rapport avec la guerre implacable que se livrent les parrains de la mafia américaine pour le contrôle des hôtels à Cuba. On dit même que le dictateur Batista y est impliqué et qu'il soutient activement l'un des clans new-yorkais. Las d'interviewer des starlettes cubaines, le journaliste Joaquin Porrata pense que le moment est venu de changer de rubrique et de journal, et il décide de mener l'enquête. Mais un hippopotame criblé de balles n'est pas un chien écrasé. Trop entier, inexpérimenté, Joaquin n'imagine pas qu'à la recherche d'une vérité qui n'est pas bonne à dire il va devoir voyager jusqu'au bout de la nuit havanaise. Car la solution de l'énigme se trouve peut-être au cœur de cette ville mythique en proie à mille rumeurs, ignorant encore, en cette année 1957, qu'elle vit les derniers mois d'un carnaval qui semblait éternel. Embarqué à son tour sur les pas de Joaquin, captivé de bout en bout, grâce à l'écriture efficace et intelligente de Mayra Montero, ici au sommet de sa virtuosité narrative, le lecteur saisit au plus près les enjeux et les émotions de cette fin de fête. Comme dans un tableau du Tropicana, guérilleros et gangsters, militaires et bourreaux, starlettes et grandes stars, tous sortent pour la dernière fois sur scène et chantent ensemble le Son de Almendra, l'inoubliable mélodie d'une apocalypse tropicale.

09/2007

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Littérature française

Le ciel bleu au fond du puits. Budapest 1947-1956 Suisse 1956-1976

Inspiré par la situation hongroise de 1956 et l'exil de réfugiés en Suisse, ce livre raconte les traumatismes subis par un enfant et sa résilience. Le monde des grands est sans pitié. L'enfant ne comprend pas toujours ce qui lui arrive. Dans un pays dévasté par la guerre, dans un régime totalitaire et une famille divisée, il cherche l'affection. Suite à une révolution, à douze ans, avec sa mère et sa soeur, il change de pays. Ce récit décrit l'apprentissage d'une nouvelle culture, l'adaptation à un autre pays, à l'adolescence et à la vie d'adulte. Par une suite de tableaux brefs, l'auteur nous présente le quotidien d'un passé récent. La vie sans téléphone, sans ordinateur, les bureaux sans électronique, l'imprimerie des typographes et l'arrivée du premier poste de télévision. En quelques lignes, il décrit les bouleversements de la séparation et de l'exil, mais aussi la formidable force de l'optimisme.

09/2021

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Critique littéraire

Cher, très cher, admirable et charmant ami... Correspondance 1956-1961

Quand débute cette correspondance, en 1956, Georges Perec va avoir vingt ans. Lui et Jacques Lederer, tous deux étudiants, sont inséparables ; ils fréquentent fort peu la Sorbonne mais passent un temps considérable à hanter cinémas et boîtes de jazz, à lire, écrire et chercher l'âme soeur. Leur service militaire, en pleine guerre d'Algérie, met un frein à leurs activités nocturnes et diurnes ; l'éloignement qui en découle donne véritablement naissance à cette correspondance. Débordant de jeux de mots, de citations plus souvent ironiques que déférentes et d'inventions langagières invraisemblables, ces 250 lettres font cohabiter André Gide, Apollinaire, Lester Young, Ingmar Bergman et Tex Avery. D'une vitalité irrésistible, elles sont un témoignage unique de la jeunesse d'un des écrivains les plus marquants et les plus singuliers du XXe siècle français.

05/2019

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Beaux arts

L'Actuelle. Une galerie d'art non-figuratif (1955-1957)

L'Actuelle présente une aventure peu connue du monde des arts visuels québécois, qui commence le 28 mai 1955. Le peintre Guido Molinari et la journaliste du quotidien La Presse, Fernande Saint-Martin, créent alors, avec l'aide de quelques amis, une galerie consacrée à la présentation quasi exclusive d'un art non-figuratif, lyrique ou géométrique. "L'Actuelle, galerie d'art non-figuratif" sera ouverte au public jusqu'au 19 mai 1957, au 278, rue Sherbrooke Ouest. Elle sera un météore dans la vie montréalaise : une trentaine d'expositions en 24 mois, de très longues heures d'ouverture, une couverture journalistique d'une ampleur exceptionnelle. La Fondation Guido Molinari a réuni une équipe formée de deux historiens de l'art chevronnés et d'une jeune muséologue pour faire le point sur cet épisode unique dans une monographie qui présente la galerie et fournit des informations précises, souvent inédites, sur chacune des expositions, avec des notes biographiques sur les artistes, des textes historiques et de nombreuses photographies d'oeuvres ou de vernissages de L'Actuelle, histoire de montrer la qualité et la diversité du travail des artistes de l'époque.

03/2016

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Lacan

Le séminaire. Tome 4, La relation d'objet, 1956-1957

Cette mère inassouvie, insatisfaite, autour de laquelle se construit toute la montée de l'enfant dans le chemin du narcissisme, c'est quelqu'un de réel, elle est là, et comme tous les êtres inassouvis, elle cherche ce qu'elle va dévorer, quaerens quem devoret. Ce que l'enfant lui-même a trouvé autrefois pour écraser son inassouvissement symbolique, il le retrouve possiblement devant lui comme une gueule ouverte. [... ] Voilà le grand danger que nous révèlent ses fantasmes, être dévoré. [... ] il nous donne la forme essentielle sous laquelle se présente la phobie. Nous rencontrons cela dans les craintes du petit Hans. [Ici], vous verrez mieux les relations de la phobie et de la perversion. [... ] J'irai jusqu'à dire que le cas du petit Hans, vous l'interpréterez mieux que Freud n'' pu le faire. (chapitre XI). La castration, ce n'est pas pour rien qu'on s'est aperçu, de façon ténébreuse, qu'elle avait tout autant de rapport avec la mère qu'avec le père. [...]. Il y a antériorité de la castration maternelle, et la castration paternelle en est un substitut. (chapitre XXI).

02/2021

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Histoire de France

Octobre 1961. Un massacre à Paris

Il y a dix ans, Jean-Luc Einaudi publiait un livre dont le retentissement allait être considérable : la Bataille de Paris racontait, contre la version officielle, comment, dans la nuit du 17 octobre 1961, la police parisienne avait fusillé, noyé, massacré à coups de crosse des Algériens désarmés qui manifestaient pacifiquement à l'appel du FLN contre le couvre-feu. Cette nouvelle enquête précise et consolide par la preuve la connaissance que nous avons des événements, après l'ouverture des archives officielles à laquelle Jean-Luc Einaudi a pris une large part : son témoignage lors du procès Papon, dans le cadre de l'examen de carrière de celui qui avait également été préfet de police à Paris en octobre 1961, contribua à porter l'affaire à la connaissance du grand public. Début 1999, dans le cadre du procès en diffamation que lui avait intenté Maurice Papon, et à l'issue duquel celui-ci fut débouté de ses demandes, le Parquet de Paris reconnut la réalité du massacre. Alors s'entrouvrirent les premières portes... Jean-Luc Einaudi a ainsi pu consulter les archives du ministère de la Justice, du Parquet de Paris, des Hôpitaux de Paris, de la Gendarmerie, de la Préfecture de Police, et a recueilli de nouveaux témoignages. Ce qui lui permet d'affirmer et de démontrer que la répression policière fit environ 200 morts, et que le 17 octobre 1961 et les jours suivants, en plein cœur de Paris, la police massacra au faciès au vu et au su des plus hautes autorités gouvernementales.

10/2001

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Sciences politiques

John F. Kenedy, la France et le Maghreb

Fruit de recherches effectuées sur les papiers Kennedy à la JFK library de Boston, grâce à des sources inédites, ce livre montre le jeune sénateur Kennedy dans un "discours algérien" retentissant du 2 juillet 1957 devant le sénat américain. Il s'y déclare sans réserve pour l'indépendance de l'Algérie, et dénonce la guerre "archaïque" menée alors par la France. Puis à Sakiet, village tunisien bombardé en 1958, et lors de la bataille de Bizerte en 1961, JFK se trouve balloté entre deux hommes en qui il croyait : De Gaulle et Bourguiba.

04/2012

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Histoire internationale

Algérie 60. Mascara-Sétif. 1er janvier 1960-16 février 1961

En rentrant d'Algérie en février 1961, j'ai écrit à chaud ce simple témoignage, afin de me libérer des quatorze mois passés dans ce pays en guerre comme sous-lieutenant. J'ai enfoui ce manuscrit dans ma cantine sans l'avoir lu. Au bout de cinquante ans, l'aînée de mes petites-filles m'interrogeant sur la manière dont j'avais traversé les événements, j'ai eu la curiosité de le reprendre et de le lire pour la première fois. Il ne m'est pas tombé des mains. C'est pourquoi je le soumets aujourd'hui au public. J'ai changé les noms des militaires et aussi des civils d'origine européenne, la guerre étant un drame qui, dans ses continuelles et fatales transformations, échappe vite à tous ses acteurs.

01/2012

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Histoire de France

Algérie 1960-1961. Entre chiens de garde et chacals enragés

Au moment où une idéologie mensongère veut transformer les coupables en victimes et les Français en coupables, cet ouvrage revient sur les derniers moments de notre présence en Algérie. En 1960 et 1961, l'Etat français menait une lutte contre la barbarie des combattants du FLN, et tentait d'en protéger les populations civiles. L'auteur nous raconte avec ses tripes ses souvenirs de jeune officier du Génie en Algérie. Il nous fait revivre la vie d'une compagnie en première ligne sur le barrage tunisien, et son baptême du feu au milieu de sa section. Il décrit ses rapports avec la hiérarchie militaire et avec ses hommes. Ses contacts avec les harkis et la population indigène seront pour lui une véritable initialisation à la culture et à la sociologie musulmane. A l'occasion de ce témoignage, il nous fait part des convictions et des engagements qui ont guidé toute sa vie.

01/2018

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BD tout public

Abstraction (1941-1968)

Après Branchages et Panorama du Feu, Abstraction (1941-1968) représente la version livre d'un travail exposé à la biennale d'Art Contemporain du Havre (mais contrairement aux deux ouvrages précédents, il ne s'agit pas là d'un tirage numéroté). Abstraction (1941-1968) poursuit les réflexions de Gerner autour des bandes dessinées populaires de l'époque de la Guerre Froide, et ajoute à cette exploration une question esthétique qui rejoint les enjeux de l'expressionnisme abstrait américain de ces mêmes années 50-60.

04/2011

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Sciences politiques

Journal. 1952-1964

Maurice Thorez fut le principal dirigeant du Parti communiste français alors que celui-ci occupait une place centrale dans l'échiquier politique. Tombé malade en 1950, il est soigné en URSS et revient en France en 1953. Au cours de cette période, afin de rééduquer son bras droit un temps paralysé, il tient un journal quotidien qu'il poursuit jusqu'à sa mort. Le secrétaire général y évoque autant les rapports de forces internationaux que ses relations personnelles et familiales, le quotidien du petit peuple comme les soubresauts de la vie politique, notamment les débuts de la Ve République et la guerre d'Algérie. Il rend compte de ses nombreuses lectures, apprend le latin, entretient sa maîtrise du russe. Dans ce document de premier ordre pour comprendre la France des années 1950-1960, on croise aussi bien Aragon, Eluard, Mauriac que Khrouchtchev, le général de Gaulle ou Pierre Mendès France. Entre fidélité au grand frère soviétique et passion pour la culture et la langue française, ce journal, édité pour la première fois, éclaire une page essentielle de l'histoire politique tout en offrant un regard singulier sur les évolutions de la société française. Journal édité sous la direction de Jean-Numa Ducange et Jean Vigreux En partenariat avec le journal l'Humanité

08/2020

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Poésie

Journal 1952-1962

En 1952, Allen Ginsberg a 26 ans. Il n'a encore rien publié. Il erre, fait des rencontres, s'interroge et commence à écrire. Howl et Kaddish sont en gestation. L'importance de cet ouvrage tient justement au fait qu'il présente les "sources" de l'écriture de ce grand poète de la Beat Generation : des notes, des croquis, des brouillons, des ébauches de poèmes publiés plus tard, des carnets des voyages qu'il a effectués au Mexique, dans le bassin méditerranéen, en Afrique de l'Est ainsi qu'à travers les Etats-Unis.

11/2012

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Littérature étrangère

Journal. 1955-1962

" N'ai-je pas écrit tout ceci au jour le jour, selon mon état d'âme, mon humeur, selon les circonstances, l'atmosphère créée par l'événement et le retentissement qu'il a pu avoir dans mon cœur ? Et pourquoi ai-je ainsi écrit au fur et à mesure si ce n'est pour témoigner, pour clamer à la face du monde la souffrance et le malheur qui ont rôdé autour de moi ? Certes, j'ai été bien maladroit, bien téméraire, le jour où j'ai décidé d'écrire, mais autour de moi, qui eût voulu le faire à ma place et aurais-je pu rester aveugle et sourd pour me taire et ne pas risquer d'étouffer à force de rentrer mon désespoir et ma colère ? Et maintenant que c'est fait, que tout est là, consigné, bon ou mauvais, vrai ou faux, juste ou injuste, maintenant que nous entrevoyons la fin du cauchemar, faudra-t-il garder tout ceci pour moi ? Après ce qui s'est écrit sur la guerre d'Algérie, bon ou mauvais, vrai ou faux, juste ou injuste, il convient qu'à cela s'ajoute mon journal, comme une pièce supplémentaire à un dossier déjà si lourd. Je sais combien il est difficile d'être juste, je sais que la grandeur d'âme consiste à accepter l'injustice pour éviter soi-même d'être injuste, je connais enfin les vertus héroïques du silence. Bonnes gens, j'aurais pu mourir depuis bientôt dix ans, dix fois j'ai pu détourner la menace, me mettre à l'abri pour continuer de regarder ceux qui meurent. Ceux qui ont souffert, ceux qui sont morts pourraient dire des choses et des choses. J'ai voulu timidement en dire un peu à leur place. Et ce que j'en dis, c'est de tout cœur, avec ce que je peux avoir de discernement et de conscience. "

03/2001

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Littérature étrangère

Correspondance 1950-1969

De son exil argentin, Witold Gombrowicz, cherchant à publier son deuxième roman et une pièce de théâtre écrits après la guerre, entame une relation épistolaire avec le directeur de la revue polonaise Kultura, Jerzy Giedroyc. Durant ces années d'isolement et d'incompréhension, avec une conviction inébranlable et une lucidité rarement en défaut, il associe celui qui devint son éditeur à tous ses efforts pour conquérir d'abord un public polonais réticent, puis une audience internationale. L'intérêt de cette Correspondance réside d'abord dans la confrontation de personnalités exceptionnelles. Deux grandes figures intellectuelles de l'exil défendent et illustrent la liberté d'expression et de création : l'écrivain polonais majeur promis à une célébrité mondiale, et celui qui a favorisé, par son activité éditoriale, les bouleversements intervenus en Pologne et en Europe de l'Est dans les années quatre-vingt. Outre qu'elle apporte des éléments nouveaux sur les personnalités respectives des deux interlocuteurs, cette Correspondance évoque aussi les affinités de Kultura et de Witold Gombrowicz avec J. Czapski, K. Jelenski, C. Milosz) S. Mrozek, Camus, Malraux, Martin Buber, Koestler, et bien d'autres.

03/2004

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Littérature française

Correspondance 1950-1962

Souvent le mystère de l'amitié se reflète dans la relation épistolaire, et les auteurs n'y mettent pas le moins bon d'eux-mêmes, confessions impromptues, journal de création, Mémoires. Entre Jacques Chardonne (1884-1968) et Roger Nimier (1925-1962), cette relation fut aussi un roman. Chardonne en avait donné la transposition moraliste, Lettres à Roger Nimier. Trente ans après, Correspondance 1950-1962 offre un dialogue d'écrivains en des lettres réellement échangées. Des lettres et non pas les lettres ... Aurait-on souhaité une édition complète, la disparition de certains textes de Nimier, le caractère elliptique de certains autres et l'absence quasi générale de date auraient entraîné une lecture heurtée. Enfin, les lettres de l'aîné, trois fois plus fréquentes (mille), auraient étouffé de leur monologue la correspondance croisée, qui a bel et bien existé. Toujours ces deux amis, virtuels père et fils, cherchent à parler une langue commune et à être eux-mêmes. La correspondance dévoile le débat d'une vie, et même de deux, entre la maturité féconde et la nécessité d'un silence. Dans ces deux cent soixante-dix lettres, le "vieux Monsieur" volontiers s'abandonne et, plus qu'il n'y paraît, le cadet se livre. Mais entre maîtrise et apprentissage, les rôles ne sont pas arrêtés.

05/1984