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Autres philosophes

Jacques Chevalier et Emmanuel Mounier : deux philosophes face à leur temps. La France d'entre les deux guerres

Jacques Chevalier et Emmanuel Mounier : deux philosophes, le maître et l'élève, engagés dans la vie de leur pays. Les liens d'amitié entre Jacques Chevalier et Emmanuel Mounier, noués dès 1924, se relâchent progressivement, sans pour autant disparaître, dès lors que le national- socialisme dévoile sa vraie nature, que l'Allemagne rompt le traité de Versailles, que la guerre civile espagnole fait rage, que le Front populaire s'effondre, que s'ouvre le chemin conduisant à l'institution de l'Etat français, et que cet Etat met fin à la démocratie et à la République. En 1932, Emmanuel Mounier crée, avec l'appui de Jacques Chevalier, la revue Esprit. Celle-ci, d'abord tolérée par les autorités de Vichy, sera interdite au bout de quelques mois, mais elle réapparaîtra à la Libération. Jacques Chevalier, engagé depuis toujours dans un combat contre le "laïcisme" deviendra ministre du Maréchal Pétain. En charge de l'Instruction publique, il réintroduira Dieu à l'école et sera condamné en 1946, en Haute Cour de justice, compte tenu de ses fonctions ministérielles. Cet ouvrage prend appui sur leurs échanges de correspondances et sur les verbatims de leurs entretiens, pour la plupart inédits. Il apporte une contribution significative à l'histoire de notre temps. Il bénéficie d'une préface de l'historien Antoine Prost.

04/2021

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Formule 1

Le grand livre de la F1. 80 ans de bruit et de fureur

De Juan Manuel Fangio à Lewis Hamilton et Max Verstappen, retrouvez tous les pilotes de légende, vibrez au son des moteurs et revivez les dépassements de génie, les sorties de piste fatales et les rebondissements de dernière minute. Partez également à la rencontre de ces hommes de l'ombre qui rendent le rêve de la Formule 1 possible : directeurs d'écurie et mécaniciens, designers et ingénieurs, investisseurs et sponsors. Ce Grand Livre de la F1 retrace leur parcours ainsi que les évolutions successives de la technologie au service de la vitesse et de la sécurité. Une histoire de ferveur et de passionnés qui nous offre chaque saison un spectacle haut en couleur et garanti en frissons. Tous les plus grands champions de l'histoire Juan Manuel Fangio, Alberto Ascari, Stirling Moss, Jim Clark, John Surtees, Jack Brabham, Graham Hill, Jackie Stewart, Jochen Rindt, Emerson Fittipaldi, James Hunt, Niki Lauda, Mario Andretti, Gilles Villeneuve, Alain Prost, Ayrton Senna, Nelson Piquet, Nigel Mansell, Mika Häkkinen, Michael Schumacher, Fernando Alonso, Sebastien Vettel, Lewis Hamilton, Max Verstappen Les voitures mythiques d'hier et d'aujourd'hui Alfa Romeo 158, Ferrari 375, Mercedes W196, Maserati 250F, Lotus-Ford 33, Tyrrell-Ford 005, Ferrari 312T, Lotus-Ford 72, Brabham-BMW BT52, McLaren, Porsche MP4/4, McLaren-Honda MP4/5, Williams-Renault FW15, Benetton-Renault B195, Ferrari F2004, Renault R25, Mercedes W07, Red Bull-Renault RB6, Red Bull-Honda

11/2023

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Pédagogie

L'héroïsme sportif

Comment s'y prennent Arthaud, Connors, Papin, Jordan, les Duchesnays, Lewis, Prost, Lemond, les volleyeurs italiens ou encore les rugbymen anglais pour nous donner une leçon d'héroïsme ? S'il ne leur suffit pas de vaincre, comment se grandissent-ils aussi dans la défaite, dans l'injustice, en donnant leur sang ou leur sueur ? Que leur doit-on au juste ? Comment s'organise cette mise en forme du don et de la dette ? Ce foisonnement de questions dissimule le patient cheminement d'un sociologue dans le panthéon imaginaire de tout un chacun, sorte d'Olympe cosmopolite où se côtoient sportifs, explorateurs, aventuriers, vedettes de l'écran et héros du quotidien. Dans cette incursion au pays de l'héroïsme, on découvrira qu'entre les héros des adultes et ceux des enfants les filiations ne vont pas de soi. Ces spécificités permettront d'approfondir le rôle tenu par les figures héroïques dans les processus de socialisation de l'enfant. Laissons-nous donc porter dans ce monde de prouesses et d'émois renouvelés. Pour singulières que soient ces aventures, l'univers qu'elles composent ne fait que réinventer le nôtre et plus on l'interroge plus c'est notre visage qu'il renvoie. Au niveau théorique cet ouvrage s'efforce de produire une synthèse entre les avancées de la sociologie de l'action et celles de l'anthropologie des mœurs de nos sociétés démocratiques contemporaines.

12/1993

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Littérature française

Plusieurs vies en une seule. Autobiographie

Un jour que je déplorais devant mon fils Jean-Philippe ma vie d'octogénaire, je lui dis : "Jusqu'à l'an dernier, je me faisais plaisir en achevant d'écrire un gros travail, Les Elites françaises. Et maintenant j'en suis à ranger ma bibliothèque et à entrer sur un tableau Excel titres, noms d'auteur, éditeurs, etc. Je m'ennuie à mourir ! — Tu devrais écrire tes mémoires pour tes petits-enfants. Le monde que tu as connu quand tu étais jeune, tes parents, tes grands parents, la guerre et même l'avant-guerre. — Je les vois déjà me dire : "Ca me gonfle, quel intérêt, tous ces gens morts depuis longtemps ? "" Mais Jean-Philippe insista, et je me décidai à prendre la plume. Vais-je, pour autant, tenter de faire oeuvre d'historien ? Non ; ni moi, ni mes parents, ni mes grands-parents n'avons la moindre prétention à entrer dans l'Histoire, fart-ce par une petite porte. Et les seuls éléments concrets dont je dispose, c'est dans ma mémoire que je peux les trouver — hormis concernant ma vie professionnelle qu'emporté par mon élan, j'ai commencé à raconter, et pour laquelle je disposais de sources abondantes. C'est donc à partir de quelques connexions neuronales survivant dans un coin de mon cerveau que je peux chercher à faire un récit où apparaîtront mon entourage, mes proches et quelques reflets d'une époque à jamais disparue. Ces souvenirs anciens, je les ai souvent revisités, ce qui les a consolidés, mais peut être aussi altérés, bien que pourtant le plaisir du souvenir vient justement de leur fraîcheur. Proust n'est pas le seul à avoir eu ses madeleines et ses aubépines en fleur. Ecrire sa vie, écrire la vie, c'est justement le thème que mon ancien élève et ami, Antoine Compagnon, traite tous les mardis au Collège de France. Ces souvenirs, comment les trier ? Aucun système de classement ne me semble satisfaisant. Alors que faire ? Simplement laisser courir la plume en espérant que, dans ce désordre, certains lecteurs, dont mes petits-enfants, peut-être, trouveront une petite lucarne éclairant ce passé déjà lointain, qui nous fait ce que nous sommes, qui fait ce que vous êtes !

01/2020

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Critique littéraire

La Nouvelle Revue Française N°286, octobre 1976

N.R.F. , "Comment s'accorder sur ce que représente une lettre ? Est-ce le premier pas..."André Suarès, Lettres à Marie Dormoy ; Lettres à sa soeur Léon Bloy, Lettres au baron Albert Lumbroso John Cowper Powys, Lettres à Llewelyn Powys Gustave-Charles Toussaint, Lettres à Jean Paulhan Paul Valéry, Lettres à Jean Paulhan Pierre Reverdy, Lettres à Jean Paulhan Giuseppe Ungaretti, Lettres à Jean Paulhan Marcel Proust, Lettres au baron Albert Lumbroso ; Lettre à Julien Benda André Malraux, Lettres à Marcel Arland Francis Jammes, Lettre à Jean Paulhan André Harlaire, Lettre à Marcel Arland Max Jacob, Lettres à Jean Paulhan ; Lettres à Jean Denoël Joë Bousquet, Lettres à Francine Georges Rouault, Lettres à Marcel Arland Jean Schlumberger, Lettres à Marcel Arland Paul Claudel, Lettres à Jacques Borel Jean Paulhan, Lettre à Paul Eluard ; Lettre à Pierre Drieu la Rochelle ; Lettre à Gonzague Truc ; Lettre à Jean Fautrier ; Lettre à Jean Guéhenno ; Lettre à Henri Pourrat ; Lettre à Marcel Jouhandeau Jacques Audiberti, Lettre à Marcel Arland ; Lettre à Jean Paulhan André Gide, Lettre à Anne Heurgon Gaston Chaissac, Lettre à Gaston Gallimard ; Lettre à Louis Cattiaux ; Lettre à la Galerie de France Henri Matisse, Lettre à Henry Clifford Jacques Chardonne, Lettres à Marcel Arland Georges Braque, Lettres à Jean Paulhan Albert Camus, Letttres à Pierre Moinot Henri Thomas, Lettres à Dominique Aury ; Lettres à Marcel Arland Michel de Ghelderode, Lettres à Alain Bosquet Jean-Philippe Salabreuil, Lettres à Marcel Arland Yves Régnier, Lettre à Marcel Arland Janine Aeply, Lettre à Dominique Aury Armen Lubin, Lettre à Jacques Brenner Georges Perros, Lettres à Marcel Arland ; Lettres à Jean Grosjean Dominique Aury, Lettres de Cécile à Georges pour un roman collectif Michel Léturmy, Lettre à un évêque Jean Bastaire, Lettre à une comédienne Guy Rohou, Lettre à Irène et François Gachot sur le marron du Balaton Boris Schreiber, Lettre à son père Jean Blot, Lettre à Marcel Arland sur un péché véniel (ou sur les spectacles qu'on se donne) André Dhôtel, Lettre au jeune Martinien Alain Bosquet, Lettre à Marcel Arland Jacques Chessex, Lettre à Bertil Galland sur la rencontre d'une prairie Jude Stéfan, Lettre aux soeurs Julia Kristeva, Lettre à Dominique Aury Roger Judrin, Lettre sur la lettre.

10/1976

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Récits de voyage

Le voyage en Bretagne. De Nantes à Brest, de Brest à Saint-Malo

Bretagne, « province de l’âme » : la Bretagne est sans doute la seule région française à pouvoir se prévaloir d’autant d’oeuvres de grands écrivains s’attachant à cerner son génie et la singularité de ses paysages ou de ses modes de vie. Ce parcours littéraire, premier en son genre consacré à toute une province française, égrène d’Armor en Argoat, au fil des rivages et jusqu’au plus profond de la Bretagne intérieure, les écrits qui lui sont consacrés et qui appartiennent à son histoire littéraire, depuis Jules César au premier siècle avant Jésus-Christ jusqu’aux auteurs de la fin du vingtième siècle aujourd’hui disparus. Au total, presque deux cents auteurs et deux cent soixante-dix textes, quelques mille deux cent pages. Au-delà de la situation des textes dans le temps et dans l’espace, le premier critère de choix a été le plaisir de la lecture et la qualité littéraire et narrative : textes d’humeur, mémoires, relation d’épisodes historiques, correspondances, notes de voyage, essais. Les grands classiques de la littérature de Bretagne sont évidemment là ; pour n’en citer que quelques-uns : Cambry, Chateaubriand, Renan, La Villemarqué, Le Braz, Segalen, parmi les Bretons, mais aussi Hugo, Michelet, Stendhal, Balzac, Flaubert, Gide ; plus proches, mais tous disparus : Loti, Colette, Max Jacob, Guilloux, Henri Queffélec, Gracq, Mac Orlan, Jean-Edern Hallier … des poètes aussi, des écrivains étrangers, de grands auteurs méconnus, de Tanguy Malmanche à Armand Robin ou Yves Elléouët… et parmi d’autres pépites : Vauban à Camaret, Alexandre Dumas à Roscoff, Sarah Bernhardt à la baie des Trépassés, Saint-Pol Roux en bimoteur au-dessus de la rade brestoise, Villiers de L’Isle-Adam au collège de Vannes, Marcel Proust à Beg-Meil, Joseph Conrad à L’Île Grande, Jean Cocteau à Pont-Aven, le philosophe Alain au Pouldu, Georges Simenon sur un chalutier de Concarneau, le général de Gaulle incognito dans sa DS noire, Le Corbusier à Lesconil, Albert Camus au cimetière de Saint-Brieuc, ou les plus ou moins courtes nouvelles d’Édouard Corbière, de Jeanne Nabert, d’Henri de Régnier et d’Émile Zola dont les formidables Coquillages de M. Chabre révèlent une facette ignorée.

05/2012

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Critique littéraire

C'était Jacques Doucet

Secret, masqué par son extrême élégance, Jacques Doucet reste une énigme au centre de la Belle Epoque dont il est le couturier (il est le seul à rivaliser avec Worth, son presque voisin de la rue de la Paix) et le confident. Grâce à la fortune que lui assure sa clientèle d'actrices et de femmes, venues des deux côtés de l'Atlantique admirer le raffinement de ses collections (il habille Sarah Bernhardt, Réjane, la Belle Otéro...), cet homme constitue de fabuleuses bibliothèques qu'il offre aux savants. Après avoir réuni des objets d'art du XVIIIe siècle, peintures, dessins, sculptures, ou encore des chefs-d'œuvre d'ébénisterie, il vend cette première collection en 1912 afin d'acquérir, entre autres, des toiles de Cézanne, de Van Gogh, de Picasso ou de Matisse. Son mobilier évolue également - il s'assied dans des fauteuils de Jacob, puis d'Iribe, enfin de Legrain, tandis qu'il s'entoure de conseillers littéraires tels qu'André Suarès et André Breton. Il s'intéresse ainsi aux manuscrits de Stendhal, Verlaine, Rimbaud, puis à ceux d'auteurs contemporains (Apollinaire, Proust, Gide, Claudel, Mauriac...). Il pensionne Reverdy, Max Jacob, Aragon, Desnos en échange de lettres, manuscrits et enquêtes. Les bibliothèques d'art et d'archéologie, puis de littérature française, qu'il forme avant de les offrir à l'Université de Paris, sont des ressources documentaires exceptionnelles, constituant un ensemble considérable de livres, de manuscrits, mais aussi d'estampes, de photographies, de dessins. Il crée la première cinémathèque. Il rajeunit ses visées là où les autres, vieillissant, récapitulent. Il se recommence sans cesse. Cette vertu scandalise. On mesure sa singularité dans la réprobation de ses contemporains. Proche de tout ce qui compte dans les années 1880-1930, sa présence se devine, discrète, efficace, déconcertante. On reste confondu de cette sûreté instinctive, chez un homme sans culture, qui a été notamment un des initiateurs du style Art déco, 1925. François Chapon a mené une enquête difficile sur les pas de ce mécène exceptionnel. Il nous introduit, à sa suite, au cœur d'une des périodes les plus brillantes de notre civilisation.

10/2006

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Cuisine

Le livre de la cuisine juive

Jamais livre sur le sujet n'aura réuni une somme aussi importante de connaissances, d'érudition et de recettes du monde entier en un seul volume. Tout un peuple, depuis son exil et sa dispersion à travers les continents il y a plus de 2000 ans, et jusqu'à nos jours, se retrouve ainsi raconté à travers son histoire, ses coutumes, ses rites et sa cuisine, qu'elle soit ashkénaze, sépharade ou orientale. Claudia Roden a rassemblé 800 recettes au cours des quinze années de recherches et de voyages. Dans son introduction, elle pose la question : "Existe- t-il une nourriture juive ? Après des années de recherche sur le sujet, écrit-elle, je peux affirmer que chaque région ou pays possède ses propres plats juifs, qui sont parfois bien éloignés de la cuisine locale. Si les Juifs ont effectivement adopté la nourriture des pays dans lesquels ils vivaient, dans chacun d'eux leur cuisine a conservé une manière et une saveur spécifiques, des traits caractéristiques et des plats totalement originaux." "En dehors de ces différences, il y a toujours eu dans la cuisine juive, même il y a des siècles, un parfum d'ailleurs, un cosmopolitisme qui faisait fi des murs du ghetto... Bien avant l'ère de la communication de masse, les juifs avaient leurs propres réseaux de communication. Les passeurs de connaissances gastronomiques étaient les marchands et colporteurs, les rabbins itinérants, les prêcheurs et professeurs, les étudiants et cantors"... "L'art culinaire est important dans la mesure où il constitue un lien avec le passé, un hymne aux racines, un symbole de continuité. C'est la part d'une culture d'immigration qui survit le plus longtemps...". Selon l'historien Simon Schama, "Claudia Roden n'est pas une simple écrivaine gastronomique, pas plus que Marcel Proust n'est un pâtissier de Madeleines. Elle est tout à la fois mémorialiste, historienne, ethnologue, anthropologue, essayiste, poétesse, qui a simplement décidé de communiquer à travers le "ta'am", le goût". Ce livre est considéré comme un classique sur le sujet. Il a été couronné par huit prix internationaux et traduit en espagnol, néerlandais, allemand et hébreu.

05/2017

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Histoire de la philosophie

Phénoménologies de l'étranger, du quotidien et de la morale: Waldenfels et Schütz

Audran Aulagnier et Guillaume Gass-Quintero s'efforcent de définir ce que peut être une phénoménologie sociale, à savoir décrire le tissu social et la quotidienneté (Lebenswelt) dans sa trame intersubjective et comment nous nous situons par rapport à lui. Il suit en cela le fil des travaux d'A. Schütz et de B. Waldenfels, figures majeures de la philosophie allemande de deux générations différentes. Ce tissu social serait constitué d'une diastase entre un appel (qui peut être la souffrance de chacun ou d'autrui) et un répondant. Nous retrouvons le thème de responsivité, déjà exploré dans un précédent numéro du Cercle Herméneutique par Simon Calenge. Cette tension appel-réponse joue le rôle de l'intentionalité husserlienne. On comprendra l'importance de ce travail pour éclaircir les problèmes d'intégration, du se-sentir-étranger, y compris lorsqu'on rentre dans son propre pays (homecomer), et de constitution de toute identité vivante. Hors dossier - Francesca d'Alessandris, spécialiste de la philosophie de Ricoeur, se pose la question du caractère pré-narratif de toute volonté. Elle confronte les thèses du Ricoeeur du Le Volontaire et l'Involontaire avec celles de l'identité narrative du Soi de Soi-même comme un autre. Elle réévalue de ce fait l'idée de volonté, conçue comme poiesis. Dans l'étude suivante, P. -E. Schmidt montre comment la littérature joue un rôle que la philosophie ne peut pas assumer, cela à travers la lecture merleau-pontienne de Proust et de Claude Simon. En troisième étude, G. Charbonneau s'interroge sur l'évolution du concept de fantasme dans une perspective post-freudienne. Considérant que les fantasmes, d'où qu'ils viennent, sont des fictions, il se demande en criminologue clinique dans quelle mesure chacun est responsable de ses fantasmes. En quatrième étude, R. Bellouti donne des éléments pour appréhender l'expérience humaine en service de soins palliatifs. En cinquième étude, nous avons retrouvé un texte inédit du psychiatre phénoménologue, R. Kuhn, découvreur des antidépresseurs, sur la bonne distance thérapeutique et ses équilibres complexes. M. Leborgne Lucas enfin restitue une expérience corporelle rarement explorée, celle de la menstruation en tant que corps cyclique. C'est la présence simultanée à soi et à autrui dans cette expérience qui tente de se définir.

02/2022

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Critique littéraire

Correspondance intime. Correspondance intime 1898 - juillet 1970

« Vos lettres, disait Chardonne à Mauriac, sont vous-même plus que tout. » On y rencontre en effet le premier mouvement de la pensée aussi bien que la profondeur d’une lumineuse intelligence, les élans d’une âme sans cesse en éveil, les émotions du moment, la colère, la passion, l’ironie cinglante, la chaleur de l’amitié, l’ambiguïté des sentiments, les doutes, la foi, et tous les combats auxquels cet infatigable polémiste fut mêlé. Adressée aux grands de son époque – de Maurice Barrès et Francis Jammes, ses parrains en littérature, au général de Gaulle, dont il fut l’ardent supporter jusqu’à la fin, sans oublier les nombreux amis de jeunesse, et l’essentiel des écrivains français, Montherlant, Valéry, Proust, Paulhan, Cocteau, Drieu La Rochelle, Gide ou Claudel, cette correspondance résume soixante années d’histoire littéraire et intellectuelle, inscrites en filigrane dans la vie ardente de cet éternel adolescent profondément amoureux de la vie, de la beauté des êtres, de la nature, et tiraillé entre des désirs multiples et parfois difficilement conciliables. C’est réellement un « Mauriac par lui-même » que ces lettres nous révèlent, indispensable complément du Bloc-Notes et des Nouveaux Mémoires intérieurs pour mieux comprendre, et parfois même surprendre, dans sa vérité la plus intime, l’homme, le témoin capital, engagé corps et âme dans les combats majeurs de son temps, en se faisant le défenseur, lors de la guerre d’Espagne, sous l’Occupation, puis lors des guerres coloniales, des rebelles et des insoumis. Réunie et présentée par Caroline Mauriac – l’épouse de Jean Mauriac, second fils de l’écrivain –, cette correspondance constitue un pan essentiel de l’oeuvre mauriacienne. Elle rassemble les deux volumes des Lettres d’une vie parus chez Grasset en 1981 et 1989, et plus d’une centaine de lettres inédites considérées jusqu’ici comme trop « sulfureuses » pour être publiées. Destinées aux quelques hommes qui ont beaucoup compté dans sa vie affective, elles confirment les véritables penchants du créateur des Anges noirs et du Désert de l’amour et laissent entrevoir les « abîmes de tendresse » dans lesquels il n’a cessé de se débattre.

09/2012

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Musique, danse

Pierre Schaeffer : de Mac Luhan au fantôme de Gutenberg. Communication et musique en France entre 1936 et 1986

L'effort pédagogique schaefferien, permanent quelles que soient les aventures, et la dénonciation des modes -dont le scientisme- ont toujours permis au Penser de tenter de redresser les écarts ou dérives possibles du Faire. La constante est perçue mais l'auteur termine sa trilogie (Pierre Schaeffer : des Transmissions à Orphée, puis Pierre Schaeffer : d'Orphée à Mac Luhan) en recherchant plus intimement encore le fil conducteur. Serait-ce, comme souvent, dans l'éducation et mieux, dans la rencontre de personnalités ou le vécu d'événements, marquant au fer le raisonnement et le comportement, sinon l'âme ? Un abbé à la fois professeur de physique et directeur-animateur de jeux de sociétés ou d'élans théâtraux ; un ami de l'école polytechnique, également scout, croyant, mais à l'esprit caustique ; une catastrophe de chemin de fer ; un homme venu du Caucase -Gurdjieff- qui tente de nous guérir d'un Moi dictateur de notre Faire puisque les clés de notre Vie sont ailleurs... Il serait temps de se connaître pour devenir vraiment soi-même, bref, se réveiller et être son être. Alors change la vision des choses et du Monde... La musique, l'écriture peuvent jouer un rôle d'exercice dans cette thérapie et cette recherche d'une intériorité qui passe aussi par une " métaphysique concrète ". L'œuvre de Pierre Schaeffer, musicale ou littéraire mais en tout cas poétique, prend alors une autre dimension et se déploie... Le lecteur établit des ponts avec d'autres écrivains : Claude Giraudoux, Mauriac, Bloy, Bernanos... ou bien serait-ce Proust ? Par ailleurs, on pense à cette science-fiction d'un Gérard Klein ou d'un Clifford D Simak annonçant un monde pas si loin que cela... sans oublier les multiples facettes du langage et de l'esprit d'un Paul Valéry qui renvoie à Léonard de Vinci, Descartes ou Goethe... Quels sont finalement les rôles révélés de la musique, de l'audiovisuel, de tout art ? Des interrogations au cœur de l'œuvre et de la vie de Pierre Schaeffer au centre desquelles se trouve l'homme. Pour agir sur les entreprises de l'homo faber et de là tenter de changer l'homo-sapiens, quelle est d'ailleurs la méthode schaefferienne ?

04/2002

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Pléiades

Mémoires 1716-1718. Tome 6, Additions au journal de Dangeau

De 1716 à 1718, Voltaire bat le briquet à la Bastille ; M. et Mme du Maine ameutent une prétendue noblesse ; au-delà des Pyrénées, Alberoni joue au Matamore ; et Saint-Simon combat : contre les bâtards qui transforment Paris en "égout des voluptés", contre le Parlement qui se croit en Angleterre, contre les scélérats, les mystères, les prétentions... Il nous donne de la Régence une peinture sans pareille, qui témoigne une fois de plus de sa capacité de sévérité, de finesse et d'émotion. Sur l'abbé Dubois : Alberoni "osait traiter de visionnaire l'abbé Dubois qu'il nommait l'instrument de toutes les mauvaises intentions du Régent. Mais c'était le Régent qui était l'instrument de toutes les mauvaises intentions de l'abbé Dubois [...] qui, sciens et volens, sacrifiait la France, l'Espagne, la réputation de son maître à son ambition de se faire cardinal". Sur Mme de Sabran : "C'est elle qui, soupant avec M. le duc d'Orléans et ses roués, lui dit fort plaisamment que les princes et les laquais avaient été faits de la même pâte, que Dieu avait dans la création séparée de celle dont il avait tiré les autres hommes." Sur Mme de Castries : "Ce n'était qu'esprit et âme, sans presque de corps ; le sien était petit, et si mince qu'un souffle l'eût renversée [...] C'était une petite poupée manquée, foncièrement savante en tout, sans qu'il y parût jamais, mais pétillante d'esprit, souvent aussi de malice, avec toutes les façons, les grâces, et ce tour et cette sorte d'esprit et d'expressions charmantes et uniques, si vantés et si singulièrement propres aux Mortemarts." Des lignes qui prennent pour nous une résonance particulière, depuis que Proust, lecteur assidu de Saint-Simon, a décrit "l'esprit Guermantes". Ce tome VI de la nouvelle édition des Mémoires de Saint-Simon contient également les additions au Journal de Dangeau pour les années 1716-1718 et trois appendices : "Requête de MM. les ducs et pairs", "Mémoire en faveur de la liberté du commerce", "Extrait sur le pays de l'alleu".

11/2000

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Humour

Chroniques de La Montagne 1962-1971

" Je n'ai jamais le temps de dégorger le vingtième de ce que j'accumule, et plus tard, ce sera trop tard. " Pour répondre à cette urgence, Alexandre Vialatte (1901-1971) a créé un genre littéraire qu'il a poussé à la perfection : la chronique. Depuis sa vingt et unième année et jusqu'à sa mort, il en a composé par centaines, pour La Revue rhénane, Le Crapouillot, L'Intransigeant, Le Moniteur, L'Epoque, La Nouvelle Revue française, La Revue hebdomadaire, Marie-Claire, Le Journal de l'Est, Le Petit Dauphinois et, pendant les dix-huit dernières années de sa vie, pour le grand quotidien auvergnat La Montagne. Ce quotidien lui offre toutes les semaines une demi-colonne ou une colonne entière et lui laisse une totale liberté de parler de ce qu'il veut, à l'exception de la politique. Ainsi, tous les dimanches soir, Vialatte porte sa copie à la gare de Lyon, la dépose au wagon postal du train de vingt-trois heures quinze. En dix-huit ans, ce n'est que deux ou trois fois qu'il a manqué son rendez-vous. Et de quoi parle-t-il semaine après semaine ? De tout, de rien. Tantôt il aborde un roman, tantôt une pièce de théâtre ou un recueil de poèmes, parfois il parle d'une rencontre, évoque un film, se gausse d'une vérité première, approfondit un lieu commun, commente un proverbe. La chronique est l'œuvre d'un promeneur, d'un flâneur, d'un curieux d'un philosophe. " Nous sommes allés cherchant des hommes, comme Diogène, pour leur demander des maximes ou des fenêtres sur l'horizon. " C'est un genre essentiellement poétique, qui peut attraper n'importe quel sujet au vol. Même le plus éphémère se trouvera, par la grâce du style, chargé de sens. " Une chronique, il faudrait la faire pousser comme une herbe dans les fentes d'un mur, dans les pierres de l'emploi du temps. " Vialatte, à sa manière, nous restitue le temps perdu. Il appartient à la famille des Saint-Simon et des Proust.

10/2000

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Critique littéraire

La Revue Blanche. Une génération dans l'engagement 1890-1905

La Revue Blanche, dont l'aventure n'a guère duré plus de dix ans, a joué en France un rôle-charnière essentiel. La plupart des écrivains, peintres, musiciens, hommes politiques, intellectuels les plus marquants de la fin du XIXe et du début du XXe siècle y ont collaboré ou l'ont côtoyée. Créée, financée et dirigée par les trois frères Natanson, jeunes Juifs polonais, avec la complicité enthousiaste de leurs condisciples du Lycée Condorcet, la Revue Blanche devient vite un lieu de débat sur tous les sujets qui agitent la France. Elle mène des combats politiques sous l'impulsion d'anarchistes comme Fénéon, Mirbeau ; de socialistes, tels Blum, G. Moch, Péguy ; de dreyfusards et de fondateurs de la Ligue des droits de l'homme, comme Reinach et Pressensé. En témoignent ses campagnes dénonçant le génocide arménien, les dérives coloniales, la barbarie des interventions, européenne en Chine, anglaise en Afrique du Sud, et la diffusion des pamphlets de Tolstoï, Thoreau, Nietzsche, Stirner... Elle promeut les peintres Nabis, les Néo-impressionnistes et l'Art nouveau, anticipe le fauvisme, le futurisme et les arts premiers. Toulouse-Lautrec, Bonnard, Vuillard, Vallotton, Hermann-Paul, Cappiello illustrent les articles de la revue et les ouvrages publiés par ses Editions. Après avoir soutenu fidèlement Mallarmé, la Revue Blanche accueille Proust, Gide, Claudel, Jary, Apollinaire qui y débutent, tandis qu'elle édite une nouvelle traduction des Mille et une nuits et Quo Vadis, le premier best-seller du siècle. Elle salue l'innovation dramatique avec Antoine et Lugné-Poe, Ibsen, Strindberg et Tchékhov, sans oublier le triomphe de l'école française de musique avec Debussy. Humour et esprit de fête, liberté, engagement et créativité, pacifisme, laïcité, mondialisation sont les valeurs promues par cette génération emportée dans le sillage de la Revue Blanche. Cet ouvrage illustré et nourri de nombreuses citations décrypte l'histoire de cette avant-garde, nous familiarise avec ses membres, ses réseaux, ses utopies et ses réalisations. Il donne la mesure de l'étape majeure alors franchie par la société française vers le modèle culturel et politique qui est le sien aujourd'hui.

09/2007

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Littérature française

Le passé défini. Tome 1, journal 1951-1952

Etre à la fois célèbre et inconnu, voilà le paradoxal destin de Jean Cocteau. Nombre de ses écrits - notamment ses "journaux" de différentes périodes - s'efforcent de rétablir la vérité sur ce qu'il était : "J'aurai eu cet étrange privilège d'être le plus invisible des poètes et le plus visible des hommes. Il en résulte qu'on tire sur l'homme et que le poète n'est jamais atteint. Comme les poètes deviennent visibles à la longue et à la longue les hommes invisibles, peut-être les choses s'arrangeront-elles un jour.
Par chance, je ne serai plus là pour assister au phénomène, s'il se produit". D'abord, ce fut un travailleur acharné. Le "journal" de cette période - premier volume d'une série qui nous conduira jusqu'en 1963, l'année de sa mort - nous le montre composant sa pièce Bacchus, qui lui vaudra une retentissante querelle avec François Mauriac et un triomphe outre-Rhin (cette pièce luthérienne "qui retourne à son idiome") ; publiant La Nappe du Catalan, Le Chiffre sept, Journal d'un inconnu, Appogiatures, son essai sur Apollinaire et ses souvenirs sur Gide ; rééditant Reines de la France, Opéra, Carte blanche ; illustrant Le Bal du comte d'Orgel ; imaginant des tableaux vivants et dessinant des masques pour la reprise d'Odipus Rex avec Stravinski ; filmant La Villa Santo Sospir et sa partie de 8 x 8, bande collective de Hans Richter et Marcel Duchamp ; peignant La tentation du Christ et Ulysse et les Sirènes ; élaborant le carton de la tapisserie Judith et Holopherne, et projetant une Apocalypse pour Hindemith.
Or il trouve encore le temps de participer à des réunions syndicales, de s'intéresser aux soucoupes volantes et de voyager (on l'accueille avec une grande chaleur à Hambourg, à Düsseldorf, à Vienne, à Munich), de naviguer en mer Egée (son journal de Grèce et de Crète est agrémenté de dessins prestes et mordants). Il relit Dumas ; il "rerelit" sans complaisance son ami Proust et lui consacre de longues pages où se pressent les souvenirs : "Cette oeuvre me hantera comme une morte".
Il lit le Saint Genet de Sartre : autres réminiscences, autres impressions...

10/1983

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Histoire de la peinture

Traité de peinture

Christian Bonnefoi (1948-) est un artiste peintre et théoricien. Il a présenté de nombreuses expositions personnelles, depuis 1977, à Paris, Cologne, New-York, Berlin, Londres, Tokyo... Docteur en histoire de l'art (Sorbonne), il est également l'auteur de nombreux articles et écrits sur l'art qui jalonnent son parcours depuis plus d'une cinquantaine d'année. Figure marquante de la peinture contemporaine en France, l'oeuvre de Bonnefoi s'est élaborée patiemment dans une reprise de la question du tableau et du pictural dont il s'est efforcé de repenser à nouveau frais les fondements. Comme l'écrit le philosophe Michel Guérin dans la préface : "Plus que le motif, le moteur de l'écriture de Christian Bonnefoi, c'est la construction d'un concept du tableau, dont la fin n'est pas de se substituer finalement au tableau réel mais d'en partager l'incertaine condition" . Attentive aux opérations que la peinture et le tableau mettent en oeuvre, la pensée de Bonnefoi prend appui sur des auteurs de prédilection et forgent des concepts clés. Le lecteur du Traité de peinture trouvera ainsi convoqués Bergson, Freud, Proust, Benjamin, voisinant avec les Pères (Tertullien, Augustin) ou le théologien Albert le Grand, mais aussi Léonard, Michel-Ange, Mondrian, Picasso, Matisse, et pour les artistes plus contemporains, Jean-Pierre Pincemin, Philippe Rivemal, Saverio Lucariello et d'autres pour construire une série de notions, telles "l'Obscur" , "l'Inachevant" , "machines" , "dispositifs" , "épaisseur" , "mémoire involontaire" , etc. Le premier tome du "Traité de peinture" se compose de trois sections : la première regroupe des textes qui s'efforcent de poser à nouveau frais les conditions d'une pensée du tableau dans l'espace pictural contemporain. La seconde section propose une incursion dans ces problèmes esthétiques en prenant pour point d'attention la question de savoir : "comment faire une composition en forme de récit ? " . Enfin, la dernière section, intitulée explicitement "Exempla", regroupe des textes en grande partie consacrés à des artistes contemporains dans la proximité desquels l'oeuvre de Bonnefoi se construit. L'ouvrage, richement illustré, constitue une ressource précieuse dans le domaine de l'esthétique contemporaine.

04/2023

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Littérature française

Combien de royaumes nous ignorent. Éphémérides

Une herméneutique de Johnny Halliday ; Voltaire à propos d'une culbute ; L'Histoire de Gil Blas de Santillane de Le Sage ; Les souvenirs d'enfance et La Morale au cours élémentaire, de L. Lévesque et H. Leclercq, inspecteurs de l'enseignement primaire ; Les Souvenirs d'enfance et de jeunesse d'Ernest Renan ; L'Histoire de ma vie de Casanova, l'étoile liberté, et Dante "Au milieu du chemin de notre vie" ; Les coiffeurs et la prison ; Les envies de Guido Ceronetti ; La gymnastique artistique féminine, les Bacchanales et les Panathe ? ne ? es ; Pierre Girard dans la rue ; Castor et Pollux interchangeables ; Ge ? rard de Nerval et l'ignorance des lecteurs ; Les idées battues en brèche par les sentiments, les impressions, les souvenirs, les croyances ; L'écrivain et le psychokine ? siste ; Le temps de la lecture ; De l'influence des romans sur leurs lectrices, leurs lecteurs... et leurs auteurs ; Le rêve de Primo Levi ; Pourquoi écrivez-vous ? ; Mademoiselle Rachel et d'autres messagères du destin ; Du rat avec des herbes amères ; In memoriam Joseph Bialot ; La musique des aurores boréales ; L'art des Inuits au Muse ? e des beaux-arts de Montre ? al ; Autoportrait de l'auteur en lecteur ; Des pas sur des graviers... Thierry Laget nous propose de nouvelles éphémérides dont la variété des thèmes, l'élégance du style intéresseront aussi pour l'érudition de l'auteur nourrissant la justesse de son propos, la richesse de son art . Comme dans son premier volume paru en 2016, (Le ciel est un grand timide, Fario, collection Théodore Balmoral), Thierry Laget excelle à mesurer ce qui rapproche encore notre époque du passé, ce qui nous en éloigne, et propose ainsi une conception de la littérature inséparable du legs de nos lectures. Thierry Laget est né à Clermont-Ferrand en 1959. Il est l'auteur d'une vingtaine de livres parmi lesquels le très remarqué Proust, prix Goncourt, Une émeute littéraire (Gallimard, 2019). Les éditions Fario ont publié en 2016, dans la collection Théodore Balmoral, un premier volume de ses éphémérides, Le ciel est un grand timide. Thierry Laget a choisi, annoté et préfacé les chroniques (1934-1954) de l'écrivain suisse Pierre Girard Les Sentiments du voyageur suivi d'Anges américains, paru dans la même collection.

04/2022

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Histoire de l'art

Journal d'un collectionneur. Marchand de tableaux

L'auteur de ce journal est né en 1881. " Il était marchand de tableaux, fils de marchand de tableaux, témoin des changements révolutionnaires qui, dès la découverte de Cézanne, virent s'imposer de par le monde une conception de l'art tout à fait nouvelle. " René Gimpel avait hérité d'une approche traditionnelle de la peinture et il manifesta toujours une préférence pour les grands maîtres français du xviiie siècle, notamment Chardin. Mais cela ne l'empêcha pas de reconnaître le génie, même sous le masque d'un style nouveau : Braque, à ses yeux, avait atteint la même perfection. Issu d'une famille qui avait fui l'Alsace, scandalisée par les termes du traité de 1871, il était lui aussi animé par cet esprit de révolte qui le conduisit à s'enrôler, comme ses trois fils, dans la Résistance. Interné par Vichy, puis arrêté par les Allemands, il fut déporté à Neuengamme où il mourut en janvier 1945, ayant préparé ses codétenus à la Libération en leur enseignant l'anglais à travers des promenades virtuelles dans les grands musées du monde. René Gimpel commence à écrire en 1918. " L'intérêt de l'ouvrage est bien souvent au-delà de la petite histoire ou de l'anecdote. René Gimpel lui-même savait voir et regarder. Il a le sens du trait ; son oeil est d'un caricaturiste et son Journal se remplit ainsi d'esquisses très personnelles. Il a tout su, tout vu de la peinture pendant quarante ans " , naviguant entre l'Amérique et l'Europe, contribuant à bâtir outre-Atlantique les plus grandes collections : celles de Frick, des Rockefeller, des Rothschild, de Ford, de J. -P. Morgan... Il côtoie les artistes Braque, Mary Cassatt, Forain dont il rapporte les bons mots, Marie Laurencin, Matisse, Monet, Picasso, le vieux Renoir qu'il décrit peignant avec des pinceaux attachés au bout de ses bras, Soutine, Utrillo ; mais aussi les marchands : Joe Duveen, son beau-frère, Durand-Ruel, Paul Rosenberg, Nathan Wildenstein dont il fut l'associé, Ambroise Vollard... Il croise critiques et écrivains, Apollinaire, Berenson, et surtout Marcel Proust qu'il rencontra, dès 1907, à Cabourg, où ils séjournaient dans le même hôtel. Leur passion commune pour Vermeer les lia d'une profonde amitié.

02/2023

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Littérature française

J'ai péché, péché dans le plaisir

Téhéran, 1955. A la suite d'une lecture de ses poèmes, le regard de Forough Farrokhzad (1934-1967), égérie des milieux littéraires iraniens qui n'a que vingt ans, est accroché par celui d'un jeune homme. Elle s'apprête à repousser les avances de Cyrus, ou la Tortue, comme elle le surnomme, et ignore qu'il va bouleverser son existence. Erudit, francophile, Cyrus lui traduit en persan les poèmes de Pierre Louÿs tout en lui racontant la vie du poète et celle de son grand amour, Marie de Régnier. A travers celle de Marie, Forough entrevoit la vie dont elle aurait rêvé. Grâcieuse, intelligente, perverse, la fille du grand poète José-Maria de Heredia est une des reines de la très libre Belle Epoque, tout Paris se l'arrache. Elle collectionne amants et maîtresses, publie sans cesse et s'amuse dans les salons les plus prestigieux. La poétesse iranienne, elle, mariée à 16 ans à un artiste sans fantaisie, est bridée par sa famille, son militaire de père et les moeurs de son pays. Tout le monde s'épie, tout se sait. Mais Forough ne sait qu'être libre et provoque scandale sur scandale au fil de la parution de ses recueils. Elle célèbre la chair, la vie, l'émancipation et ne se renie pas. Toute son existence, Forough cheminera avec l'histoire de Marie de Régnier et de Pierre Louÿs au coeur, au point de venir à Paris avec Cyrus, sur les traces des deux amants et de leur cohorte d'amis, Claude Debussy, Marcel Proust, Léon Blum, Liane de Pougy et Nathalie Clifford-Barney. Sa mort tragique, à 32 ans, mettra un terme à son oeuvre d'une immense intensité, qui en fait sans aucun doute la plus grande poétesse de l'Iran contemporain. Dans ce roman puissant et subtil, au rythme effréné, Abnousse Shalmani met en regard les vies extraordinaires de ces deux écrivaines qui firent toujours le choix de la passion, amoureuse, poétique ou purement sensuelle, au risque de s'en brûler les doigts. Une ode très contemporaine à la liberté artistique et à celles qui ne renoncent jamais, en Occident comme en Orient.

01/2024

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Critique littéraire

Le dossier Kerguelen

Ct des grands navigateurs du XVIIIe sicle qui dcouvrirent les lieux enchanteurs de la Nouvelle-Cythre et moururent en hros comme Cook ou La Prouse, Kerguelen est un des oublis de l'aventure maritime franaise l'ge des Lumires. Parti pour dcouvrir enfin le Continent Austral, cet aristocrate breton n'entrevit que des brumes glaces et une terre inhospitalire qui porte aujourd'hui son nom, mais qui le mena du commandement de ses deux expditions en 1771-1772 et 1773-1774 au Conseil de Guerre qui le jugea Brest en 1775 : de la gloire la dchance, il n'y eut que l'espace de quelques mois. Dans Le Dossier Kerguelen, Loc du Rostu prsente et commente des documents indits ou peu connus. D'abord, la rarissime Relation que Kerguelen publia en 1782 de ses deux voyages ; ensuite, les pices du procs de Brest : les mmoires de Kerguelen et de ses adversaires. Sans vouloir porter un jugement sur un procs qui appartient aujourd'hui l'Histoire, mais qui trace de la marine d'Ancien Rgime dans ses aspects les plus vridiques, et parfois les plus crus, un portrait d'une singulire prcision, l'auteur a tent de ranimer le monde du voyage au long cours : univers d'enfermement et de haine, de complaisances et d'hrosme quotidien ; il y a l des intrigues qu'oserait peine imaginer un romancier et que restituent des textes de littrature brute. On a fait suivre l'ouvrage d'un glossaire maritime et d'un index. Il est illustr, et prcd d'une prface du capitaine de vaisseau Yves La Prairie.

01/1992

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Actualité et médias

Voyeur. Mémoires indiscrets du roi des paparazzi

Malgré une jeunesse pleine de match de rugby, quelques combats de boxe et un engagement impulsif dans les parachutistes de marine, Pascal Rostain a toutes ses dents et il s'en sert pour dévorer le monde. C'est un paparazzi professionnel. Le plus grand de sa génération. Et il n'a pas froid aux yeux. Kodak en bandoulière, ce baroudeur erre de Monte-Carlo à Saint-Barth, de Castel Gandolfo à l'Elysée, de sa Bretagne natale au Tchad ou aux différents "sommets" du G8 ou du G20, et il "sent" les scoops. Cow-boy, tête brûlée (avec sa petite morale immorale, tout de même), pirates de "people", il s'intéresse aussi bien au ventre arrondi de Charlotte Casiraghi qu'à la chute de Ndjamena, à Carla qu'à Valérie, à Prost qu'à Johnny. Membre éminent de la chevalerie des photos-reporter de Paris-Match, il assume tout : et d'abord, les reproches adressés à la profession qu'il exerce comme un sacerdoce. Dans ce livre, il raconte tout : les situations, les complicités avec ceux qui (ensuite) se plaindront, les tricheries, les attentes dans le froid ou le chaud. Cet homme aime voler des moments intimes. Il aime fabriquer des scandales. Chez lui, c'est une passion professionnelle et incontrôlée. De Mitterrand à Orson Welles, de Brando (Marlon) à Sarkozy, de Benoit XVI à Georges Bush (père et fils), il raconte sa vie. Et il écrit dans une langue joyeuse et iconoclaste. Au passage, il nous montre l'envers de la "grande presse".

01/2014

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Musique, danse

Je ne chanterai pas ce soir

ans doute, ce livre va-t-il surprendre. Peut-être même choquer. Parce que, moi qui ai toujours préservé jalousement ma vie, j'accepte d'y lever le voile sur les expériences qui l'ont enrichie, les doutes qui l'ont parasitée, les coups du sort qui l'ont marquée. Parce que j'y joue franc jeu, aussi bien en ce qui concerne ma jeunesse ballottée de petite fille née dans une famille du show-business, mes débuts dans la vie professionnelle, les grandes heures de la Star Acadeny que les bonheurs et revers cinglants résultant d'une certaine notoriété. Car à côté de mes surprenantes rencontres avec Alain Prost, Coluche, Johnny Hallyday, Phil Collins ou encore Joséphine du Grand Bleu, j'ai subi aussi des menaces de mort et des agressions physiques. Pour beaucoup Raphaëlle Ricci - " Raphie " - reste pourtant la méchante de l'émission à succès de TF1. Mais que savent-ils réellement de moi ? En vérité, rien. Si ces souvenirs vont surprendre, c'est aussi parce qu'ils osent briser un tabou : raconter ce qu'il en coûte humainement et psychologiquement d'être confronté dans sa vie conjugale à la manipulation et à la violence verbale. Cet ouvrage, je l'ai donc écrit en partie pour alerter sur un mal qui meurtrit de nombreuses vies mais aussi et surtout pour montrer que l'on peut s'en sortir. Son ambition est dès lors aussi légitime que simple : inciter les lecteurs à ne jamais se fier aux apparences. À vous de voir... "

10/2009

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Formule 1

La formule 1, ma famille 

Pendant quarante années, j'ai eu la chance de faire un métier exaltant qui m'a conduit sur tous les circuits, les rallyes, les épreuves d'endurance du monde entier. Tout au long de cette vie trépidante, dans les avions, sur les routes, sur les pistes des déserts, j'ai appris. J'ai toujours appris de ces sportifs fabuleux, de ces pilotes que j'ai vus en action, avec leur force et leurs faiblesses. J'ai vu tous les grands prix disputés par Alain Prost et Ayrton Senna entre 1980 et 1994, j'ai commenté tous les grands prix de Michael Schumacher entre 1991 et 2012, tous ceux de Mika Hakkinen, j'ai suivi et je suis encore aujourd'hui la carrière de Lewis Hamilton et de Max Verstappen, j'ai rencontré des personnages extraordinaires comme Jacky Ickx, " Pesca ", " Bebel ", Jean Alesi, Patrick Tambay, René Arnoux, Gilles Villeneuve, Nelson Piquet, Nico Rosberg, sans oublier mon vieil ami Jacques Laffite. Je n'ai pas vu courir Juan Manuel Fangio, mais je l'ai vu à Buenos Aires, j'ai vu courir Stirling Moss quand j'étais lycéen, j'ai rencontré plusieurs fois Enzo Ferrari. Et je n'ai pas la place de dresser ici la liste des grands ingénieurs qui m'ont disséqué les F1 les plus perfectionnées en me disant : " Voilà comment ça marche ". " Fais un métier que tu aimes, et tu n'auras pas à travailler un seul jour ". Il paraît que c'est Confucius qui a dit cela. Je ne me rappelle plus sur quelle Formule 1 il courait...

09/2022

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Critique littéraire

Europe N° 1082-1083-1084, juin-juillet-août 2019 : Jacques Rivière, Jean Prévost. 1919, le traité de Versailles

Si l'on se souvient aujourd'hui de Jacques Rivière (1886-1925), c'est surtout comme de l'architecte génial de la Nouvelle Revue française qui sut accueillir les voix les plus diverses, les plus contraires parfois, sans éclectisme mais en pleine conscience, attentif, dans leur diversité, à toutes les écritures qui apportaient quelque chose de nouveau et d'essentiel à l'exploration de l'âme et du monde. Mais le beau frère et ami d'Alain Fournier fut bien autre chose que cela. Un homme que l'épreuve décisive de la captivité durant la Première Guerre mondiale poussa à sonder les profondeurs de son être avec une lucidité sans concession, mais aussi à s'ouvrir sans préjugés aux autres. Jacques Rivière fut un écrivain délicat et un critique littéraire et musical subtil, à qui l'on doit des pages essentielles sur Claudel ou Gide, Debussy ou Moussorgski. Celui à qui Proust pouvait écrire en 1914 qu'il avait le sentiment, grâce à lui, d'avoir enfin trouvé un lecteur, et en qui Stravinsky voyait "le premier critique à avoir eu l'intuition" de sa musique mérite sans aucun doute d'être redécouvert aujourd'hui. "C'est après quarante ans que je donnerai ce que j'ai vraiment à donner", avait dit Jean Prévost (1901-1944) à André Chanson. Tombé les armes à la main, celui qui se faisait appeler le capitaine Goderville dans la Résistance laisse une oeuvre inachevée mais passionnante. Parcourant l'existence avec l'insouciance et l'appétit de vivre d'un cavalier de Stendhal (à qui il a consacré des études décisives), Prévost fut aussi un érudit et un analyste lucide de son temps. Pacifiste humaniste, européen, il s'attacha à porter sur la vie intellectuelle et politique un regard sans complaisance. Chez celui qui fut de 1927 à 1929 secrétaire de rédaction d'Europe, la réflexion épousait tout naturellement le "temps" de la revue, ce lieu singulier où se rencontrent l'actualité la plus immédiate et la pensée la plus désintéressée. Mais ses livres méritent, eux aussi, d'être redécouverts. Si le capitaine Goderville est tombé dans les combats du Vercors, pour défendre la liberté, Jean Prévost, lui, est toujours présent et plus actuel que jamais. Le dossier que nous lui consacrons aujourd'hui voudrait en témoigner.

06/2019

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Psychologie, psychanalyse

Un muet dans la langue

Le muet, c'est d'abord le poète. Ce livre est né de l'étonnement provoqué par une pensée poétique d'André Du Bouchet :»[...] invariablement je suis dans la langue le muet». Le poète est le muet qui habite la langue et qui la fait parler. Il combat avec les mots, il veut qu'ils saisissent l'inatteignable, ce monde enseveli dans sa mémoire qui n'appartient pas au langage et dont seule la «langue étrangère» qui écrit les beaux livres (Marcel Proust) est capable, dans les moments rares de l'émotion poétique, d'appréhender quelques signes pour les faire entendre et voir. Le muet, c'est l'infans, immergé depuis sa naissance dans un bain de paroles qu'il ne peut pas comprendre. Il est l'enfant primitif, l'enfant disparu et présent qui nous habite, l'enfant muet qui sans cesse fait parler de lui. Il surgit des traces d'expériences vécues, des vivances, de l'éprouvé sensible le plus précoce qui nous a pour toujours marqués et qui n'a jamais été dit. Cette langue muette est celle que l'analysant cherche à traduire en paroles, et que l'analyste tente d'entendre au cours des séances ou lorsqu'il écrit pour essayer de transmettre l'expérience analytique. Elle est la métaphore de ce que le langage ne peut pas rejoindre et qu'il s'efforce obstinément de dire. L'auteur explore les frontières où la parole émerge du silence, où une langue est traduite dans une autre. En suivant le paradigme de la pensée freudienne, qui n'a pas cessé de confronter la psychanalyse avec les ouvres des grands écrivains, il essaye d'entendre dans la parole poétique et dans la parole dite en séance, au-delà de leurs radicales différences, ce que l'une et l'autre révèlent de la relation fondamentale que l'homme entretient avec le langage. L'infans est un polyglotte qui peut apprendre n'importe quelle langue. On fait souvent l'éloge du plurilinguisme. L'auteur rappelle que le polyglotte est souvent un exilé dans toutes les langues. Lui-même bilingue, il nous invite à entendre l'enfant étranger qui habite dans une langue natale, celle de la poésie, celle de l'enfance, celle qu'on cherche à retrouver dans l'expérience de la psychanalyse.

10/2009

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Pédagogie

L'apprentissage de la lecture

La collection Les Repères pédagogiques est destinée aux enseignants, aux formateurs et aux parents d'élèves. L'apprentissage de la lecture est un ouvrage de référence pour comprendre les mécanismes en jeu quand l'élève apprend à (bien) lire. Il propose des thématiques générales, éclairées par des pistes de pratiques et des zooms sur des concepts-clés, ainsi que des focus sur des problématiques spécifiques. 34 experts pour traiter des grandes thématiques autour de la lecture. Des chapitres sur des thématiques générales : Comment l'enfant apprend à parler ? , Alain Bentolila ; Apprentissage du langage "oral élaboré" à l'école maternelle, Pierre Péroz ; Les fondements cognitifs de la lecture, Irène Altarelli, Grégoire Borst, Olivier Houdé ; Conscience phonémique et principe alphabétique, Alain Content ; La reconnaissance visuelle des mots, Séverin Casalis ; Pour un apprentissage explicite de l'identification des mots, Alain Bentolila ; Apprendre à lire : contrôle, automatismes et auto-apprentissage, Liliane Sprenger-Charolles, Johannes Ziegler ; La métacompréhension de la lecture, Joëlle Proust ; Vers un enseignement de la compréhension des textes, Maryse Bianco ; De la lecture-compréhension à l'écriture-rédaction. Et réciproquement, Michel Fayol ; Lire juste : identifier la fonction d'un texte et choisir une stratégie adaptée (sciences, histoire, mathématiques), Françoise Duquesne, Françoise Picot, Yves Quéré ; L'enseignement du vocabulaire, Bruno Germain ; Conscience syntaxique et apprentissage de la lecture, Alain Bentolila ; Apprentissage de l'orthographe et lecture : quels liens ? , Patrick Binisti ; La différenciation pédagogique, Viviane Bouysse ; L'évaluation, Eric Charbonnier, Magali Rosa ; Méthodes de lecture et supports de l'apprentissage, Bruno Germain, Magali Rosa ; Enseigner à des élèves dyslexiques : quel défi pour l'enseignant ? , Céline Pobel-Burtin, Sylviane Valdois, Rachel Zoubrinetzky ; Apprendre à lire en langue seconde, Martine Chomentowski ; La lecture citoyenne, Serge Boimare ; La lecture à l'heure du numérique, Jérôme Dinet, Anna Potocki, Jean-François Rouet ; Apports des technologies numériques dans l'aide à l'apprentissage de la lecture, Bruno de Cara, Karine Harrar Eskinazi. Des focus sur des problématiques spécifiques : De la diversité des béquilles pour apprendre à lire les langues, Claude Hagège ; Identification des mots : quelle progression adopter ? , Bruno Germain ; Ecriture tâtonnée, dictée à l'adulte et dictées muettes, Marie-Elisabeth Delpierre-Sahuc ; Illettrisme et décrochage scolaire, Alain Bentolila ; Les Ateliers de Compréhension de Texte, Hélène Tachons ; La peur du livre, Alain Bentolila ; Littérature et plaisirs, Christian Poslanieci ; Pour un juste équilibre entre la main et la machine, Alain Bentolila.

09/2019

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Musique, danse

Mécènes et musiciens. Du salon au concert à Paris sous la IIIe République

De Fauré à Stravinsky, de Debussy à Poulenc, d'Arthur Rubinstein à Clara Haskil, nombreux sont les musiciens qui entretiennent des liens souvent étroits avec la Société parisienne, bénéficiant ainsi de la publicité nécessaire à la promotion de leur carrière. Sous la IIIe République, le rôle majeur joué par les mécènes dans la diffusion et la création musicale semble pallier les carences de l'Etat qui ne mène pas de véritable politique musicale. Des concerts de la Société nationale de musique à ceux du groupe Jeune France en passant par les Ballets russes ou les Concerts Wiéner, une grande partie des manifestations qui font date dans l'histoire de la musique de cette période doivent leur survie et parfois leur existence à l'appui que les classes sociales fortunées apportent à ces initiatives privées. Animateurs de salons, dédicataires, commanditaires de partitions nouvelles, organisateurs de concerts publics, les mécènes s'illustrent en apportant un soutien matériel et moral à des musiciens, compositeurs ou interprètes. Non dénués de snobisme, ils sont nobles ou bourgeois, femmes pour la majorité, amateurs pour la plupart, l'amour de la musique s'accompagnant volontiers de sa pratique. Pour leur plaisir, la musique occupe l'espace privé que constituent les salons ; dictée par le goût, la fréquentation des concerts publics obéit aussi aux usages de leur milieu. Du salon au concert, des réseaux se dessinent, assurant une circulation subtile entre l'espace privé et l'espace public. Les activités musicales du salon de Madame Verdurin sont le reflet d'une réalité admirablement perçue par Marcel Proust. Simple réjouissance de l'intimité ou accessoire des réceptions mondaines, la musique occupe une place de choix dans les salons, lieux de sociabilité mais aussi lieux de travail pour les musiciens. Le salon de Marguerite de Saint-Marceaux offre un cadre aux débuts de la jeune Isadora Duncan, qui y danse accompagnée au piano par Ravel ; en s'improvisant organisatrice de concerts publics, la comtesse Greffulhe permet la création française d'oeuvres de Wagner, Mahler ou Schoenberg ; confidente de Diaghilev, Misia lui apporte un soutien sans faille ; quant à la princesse Edmond de Polignac, elle commande à Stravinsky, Satie ou Falla des oeuvres destinées à être interprétées dans son fastueux hôtel particulier. Ce qui a longtemps été considéré comme "la petite histoire" n'est en réalité pas anecdotique dans l'histoire de la vie musicale parisienne de cette époque.

04/2004

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Critique littéraire

Europe N° 1080, avril 2019 : Jean Starobinski, Jean-Pierre Richard

Médecin psychiatre, musicien, homme de vaste culture et d'érudition impeccable, Jean Slarobinski est, dans son indéniable singularité, une des figures majeures de la critique de notre temps. Une extrême rigueur et une extrême liberté caractérisent à la fois ce contemporain capital. Clarté et profondeur vont l'amble chez lui et le signalent, en notre XXIe siècle, comme un homme des Lumières. Qu'il analyse les oeuvres de Rousseau ou de Diderot, la peinture de Tiepolo ou la musique de Mozart, les écrits de Montaigne ou de Benjamin Constant, mais tout aussi bien ceux de Jaccottet, de Bonnefoy ou de Celan, il privilégie une lecture qui, selon ses propres termes, "s'efforce simplement de déceler ladre ou le désordre interne des textes qu'elle interroge, les symboles et les idées selon lesquels la pensée de l'écrivain s'organise". Tout en s'imposant à lui-même, et en attendant du lecteur d'avoir "la mémoire des contextes". Il faut le suivre dans ses analyses subtiles, ses aperçus ingénieux, ses approches parfois paradoxales. Se laisser gagner par cette ampleur, par cette hauteur de vue qui le caractérisent. Accepter d'être surpris et charmé par cette oeuvre dont son ami Yves Bonnefoy avait jadis trouvé le mot juste pour la définir : l'allégresse. Dès 1954, avec la publication de son premier livre, Littérature et sensation, Jean-Pierre Richard imposait une approche tout à fait nouvelle et originale dans le champ de la trinque littéraire. L'ouvrage fit d'emblée salué par Roland Barthes, qui voyait en lui "un livre heureux, c'est-à-dire brillant, juste, chaleureux et utile". Rehaussée par l'éclat d'un style d'une parfaite élégance, la critique se fait rapport sensible et sensuel à la littérature, aux textes, aux mots. Jean-Pierre Richard porte sur les ouvrages qu'il étudie un regard plein d'une empathie qui n'entrave jamais l'analyse, mais au contraire la suscite et la nourrit. Le critique se fait promeneur, herboriste ou explorateur. Il parcourt les oeuvres de Chateaubriand ou de Stendhal, de Mallarmé ou de Jacques Dupin, de Proust ou de Pierre Michon, de Reverdy ou de Pascal Quignard, tous sens aux aguets, attentif aux couleurs, aux odeurs, aux sonorités, à tout ce qui constitue leur atmosphère propre, traquant jusque dans le moindre détail ce qui les rend uniques et par conséquent précieuses.

04/2019

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Théâtre - Pièces

Fracasse

Il n'y a qu'au théâtre qu'on pleure sans raison autre que celle de pleurer au théâtre, et "mieux" même que "dans la réalité" . Les pleurs de l'actrice sont, disons-le pour aller vite, les pleurs d'un spectre en elle (en nous), et non ceux d'une femme qui en imiterait une autre. J'ai laissé le plaisir, et l'effort, chaque fois récompensé par de nouvelles surprises, de seulement lire et relire Le Capitaine Fracasse pour un texte, plus aventureux, plus solitaire, plus acide aussi sans doute, d'écrire moi-même en ses trames et ses marges ! ... Et j'ai voulu, infidèle, que le spectre qui lentement se profilait dans l'encre et la brume, et qui, visible enfin, se présentait presque tout entier cousu, comme au théâtre, d'étranges dialogues, gardât mémoire, et célébrât, comme par une manière de politesse, quelque chose de ce qu'il devait à ce qui donc l'avait permis : quelque chose, précisément, de l'histoire du théâtre, d'une certaine histoire du théâtre. Celle, par leur art, qu'ont "écrite sur le sable" , comme disait le metteur en scène Antoine Vitez, les plus grands acteurs français depuis le XVIIe siècle. Et c'est ainsi que la troupe de comédiens du roman a tourné, ici, à l'Association de spectres... J'ai voulu aussi - surtout - qu'on entendît, avec la fiction - sous elle, derrière elle, et peut-être en elle - quelque chose qu'on pourrait dire une philosophie du théâtre. Qui n'est, je le crains, que la mienne, et bien loin, sans doute, d'être aujourd'hui majoritaire... Pire : deux fois infidèle, j'ai écrit en me laissant séduire, dès qu'elles se mettaient à chanter à mes oreilles, c'est-à-dire souvent, par d'aussi brèves qu'irrésistibles réminiscences d'autres chefs-d'oeuvre : depuis les fictions de Shakespeare l'incontournable - qui m'a ici tenu la main pour deux scènes au moins - à celles d'Hélène Cixous - que je lis et relis depuis si longtemps déjà -, en passant par, que sais-je, les textes de Racine, Artaud, Montaigne, Baudelaire, Claudel, Proust, Aragon, Verlaine, Rimbaud ou Borges... De tous ces textes, les traces, certes, ne sont plus ici, elles aussi, que spectrales, et presque toujours maquillées ou gauchies, mais un lecteur ludique, amoureux - et obstiné - parviendrait sans doute, à de certaines lumières, à en faire chatoyer les formes et les reflets... D. M.

10/2022

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Littérature française

Lieux

Ce [... ] livre est parti d'une idée assez monstrueuse, mais, je pense, assez exaltante. J'ai choisi, à Paris, douze lieux, des rues, des places, des carrefours, liés à des souvenirs, à des événements ou à des moments importants de mon existence. Chaque mois, je décris deux de ces lieux ; une première fois, sur place (dans un café ou dans la rue même) je décris "ce que je vois" de la manière la plus neutre possible, j'énumère les magasins, quelques détails d'architecture, quelques micro-événements (une voiture de pompiers qui passe, une dame qui attache son chien avant d'entrer dans une charcuterie, un déménagement, des affiches, des gens, etc.) ; une deuxième fois, n'importe où (chez moi, au café, au bureau) je décris le lieu de mémoire, j'évoque les souvenirs qui lui sont liés, les gens que j'y ai connus, etc. Chaque texte [... ] est, une fois terminé, enfermé dans une enveloppe que je cachette à la cire. Au bout d'un an, j'aurai décrit chacun de mes lieux deux fois, une fois sur le mode du souvenir, une fois sur place en description réelle. Je recommence ainsi pendant douze ans [... ]. J'ai commencé en janvier 1969 ; j'aurai fini en décembre 1980 ! j'ouvrirai alors les 288 enveloppes cachetées [... ]. Je n'ai pas une idée très claire du résultat final, mais je pense qu'on y verra tout à la fois le vieillissement des lieux, le vieillissement de mon écriture, le vieillissement de mes souvenirs : le temps retrouvé se confond avec le temps perdu ; le temps s'accroche à ce projet, en constitue la structure et la contrainte ; le livre n'est plus restitution d'un temps passé, mais mesure du temps qui s'écoule ; le temps de l'écriture, qui était jusqu'à présent un temps pour rien, un temps mort, que l'on feignait d'ignorer ou que l'on ne restituait qu'arbitrairement (L'Emploi du temps), qui restait toujours à côté du livre (même chez Proust), deviendra ici l'axe essentiel. Je n'ai pas encore de titre pour ce projet ; ce pourrait être Loci Soli (ou Soli Loci) ou, plus simplement, Lieux. Georges Perec Extrait de "Lettre à Maurice Nadeau" du 7 juillet 1969, dans Je suis né, Seuil, "La Librairie du XXe siècle" , 1990.

04/2022