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Sonia Daigle, Marcel Renou

Extraits

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Histoire de France

J'ai mal à l'Algérie de mes vingt ans. Carnets d'un appelé, 1960-1961

"D'autres ont préféré déserter. Pour moi, il n'en était pas question. Appelé en Algérie, je n'y suis pas allé pour faire la guerre mais pour gagner mes compatriotes à la conscience que cette guerre n'avait rien à voir avec les intérêts de la France. Le moment était venu de faire mon travail de militant de la paix. Paix qui ne pouvait survenir que si les appelés comprenaient les véritables enjeux de la pacification". De février 1960 à mai 1961, "au vu et au su de tout le monde", Marcel Yanelli écrit sur des petits carnets, pendant les opérations ou après. "Ces écrits, ainsi que les quelques 200 photos prises là-bas, sont restés longtemps dans un coin de mon bureau. Seuls, les plus proches de ma famille les avaient lus..." Pourquoi sortent-ils seulement maintenant ? "Les choses doivent venir en leur temps, celui du mûrissement par exemple... Ou encore celui du sentiment aigu de la précarité du temps, surtout pour les gens de mon âge qui ont vécu cette période...Celui, également, du travail de mémoire, de réparation que la France n'a pas voulu effectuer..." "Cette guerre d'Algérie est toujours là, dans un coin de ma tête, dans mes émotions, dans mon bien-être et mon mal-être...".

02/2016

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Littérature française (poches)

Prudence Hautechaume

Les courts tableaux de Prudence Haute-chaume, où se joue chaque fois un destin, empruntent leurs moyens au mystère comme à l'enluminure. Ce sont autant d'approches amoureuses et patientes d'un être. Pour chacun de ces portraits, l'écrivain trouve, en peintre cruel et raffiné de l'humanité qu'il est, la différence irréductible qui va lui donner nom et visage.

03/1980

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Littérature française

Attendez l'aube

Qui parle dans ce livre ? Des enfants entre eux, des jeunes gens en leur premier émoi, des mariés en leur première union, des mariés de longtemps, etc. , et la médiocrité n'a pas encore tout détruit en eux. Ces poignants récits, qu'un trait de dérision souvent déchire, s'entrelacent subtilement les uns aux autres, dans une sorte d'attente qui ne sait à quelle grâce se vouer, sinon au salut qu'on obtient de soi-même, par cette lumière où commence le jour.

04/1970

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Littérature française

Léonora ou Les dangers de la vertu

Léonora ou Les dangers de la Vertu a d'abord été le sujet d'une nouvelle parue aux Editions de La Passerelle. L'auteur, s'étant aperçu qu'une tragédie était enveloppée dans son récit, l'en dégagea. Ses personnages, livrés à eux-mêmes, se mirent à parler et agir et le dénouement s'en suivit logiquement. Pour Jouhandeau, il n'y eut là que l'occasion d'un exercice de souplesse. La nouvelle étant sans reproche, le tour de passe-passe ne manquait pas d'adresse, mais l'absence de métier donna aux critiques l'occasion de dauber sur l'écrivain, quand sa pièce fut portée à la scène en 1963. Jamais le texte de Léonora n'a pu être lu intégralement. Après les confidences que Jouhandeau a faites sur ses émotions de dramaturge dans son XIIe tome des Journaliers, il sera bon sans doute de réviser le procès de Léonora.

04/1969

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Critique littéraire

Grammaire temporelle des récits

Si un ami vous disait : "Le jour où j'étais malade, tu feras venir le médecin", vous auriez sans aucun doute le sentiment qu'il use d'un bien étrange jargon. Pourtant, des énoncés de ce genre se rencontrent sous la plume d'écrivains bien connus, comme A. Dumas, P. Féval, J. Verne, etc., et il y a fort à parier que vous en avez lu de semblables sans y prendre garde, même si vous êtes puriste. Le présent ouvrage se propose de rendre compte de ces curieux exemples à partir d'une réflexion sur la nature des textes de fiction. Contrairement à ce qu'on est spontanément enclin à penser, il n'y a pas que l'histoire qui est fictive dans un roman, il y a aussi le processus narratif lui-même et ses protagonistes ; les auteurs du siècle dernier ont exploité cette donnée pour créer, en marge de l'histoire proprement dite, une fiction secondaire dans laquelle le narrateur et le lecteur sont décrits comme les contemporains et les témoins directs des événements narrés. Dans leurs romans, le site temporel du processus narratif n'est pas fixe : il est identifié tantôt à la date de publication du livre - et, dans ce cas, l'histoire est appréhendée rétrospectivement -, tantôt à l'époque où se déroulent les faits racontés, qui sont alors saisis au moment même où ils surviennent. Il en résulte de spectaculaires changements de perspective exprimés par des énoncés - comme par exemple celui-ci : "Le soir même du jour où Chicot partait pour la Navarre, nous retrouverons dans la grande chambre de l'hôtel de Guise [...] ce petit jeune homme que [...]" (A. Dumas) - qui semblent constituer un défi aux règles de la grammaire. Le présent ouvrage s'adresse évidemment à tous ceux qui s'intéressent à la fiction et aux techniques narratives, mais aussi aux linguistes, qui trouveront dans les exemples cités ample matière à réflexion.

02/1990

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Littérature française

Contre Ste-Beuve nouv

A la fin de l'automne 1908, Proust rentre de Cabourg épuisé. Depuis longtemps il a renoncé à son oeuvre. Profitant d'un répit que lui laisse sa maladie, il commence un article pour Le Figaro : "Contre SainteBeuve". Six mois plus tard, l'article est devenu un essai de trois cents pages. Conversant librement avec sa mère, l'auteur entrelace, autour d'une réflexion sur Sainte-Beuve, les souvenirs personnels, les portraits d'amis, les impressions de lecture. Voici le château de Guermantes ; voici M. de Quercy et Mme de Cardaillac, grands lecteurs de Balzac, mais qui ressemblent à s'y méprendre à Charlus et à Gilberte. Sans le savoir, Proust venait de libérer son génie. Cet extraordinaire document est beaucoup plus qu'un document. Proust ne voulait pas qu'on mît des idées dans un roman. Toutes les analyses qu'il a écartées d'A la recherche du temps perdu, on les trouvera ici. Nerval, Chardin, Balzac, Goethe, Joubert et Chopin sont étudiés en des pages d'une intelligence et d'une sensibilité également profondes. Elles nous confirment ce dont on se doutait déjà : que Proust, le plus grand romancier de son siècle, pourrait bien en être aussi le plus grand critique.

09/1954

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Sciences politiques

La politique étrangère

" Spécialité un peu ésotérique ", selon Michel Jobert, ou " expression de tout le reste ", selon M. Couve de Murville ? La politique étrangère se laisse malaisément définir. Ne serait-ce pas parce que " dans le monde moderne... il n'y a plus d'affaires étrangères " (Claude Cheysson) ? Derrière les apparences, qui donnent l'illusion de la continuité, le domaine de la politique étrangère s'étend démesurément, alors même que sa spécificité diminue. Malgré la pratique, quasi universelle, du " domaine réservé " et la multiplication des conférences au sommet, les chefs d'État ou de gouvernement ont de plus en plus de mal à contrôler le cours des événements, face à la montée de nouvelles forces à l'intérieur comme à l'extérieur des frontières. Le démontage des mécanismes qui régissent l'élaboration et la mise en œuvre de la politique étrangère oblige à reconsidérer les rapports traditionnels entre les " affaires du dehors " et les " affaires du dedans ". Par là se trouvent aussi remis en cause l'autonomie du politique et le sort de l'État en tant qu'acteur indépendant sur la scène internationale. C'est la crise de nos sociétés, face aux défis du monde contemporain, que révèle, en fin de compte, l'analyse de la politique étrangère.

11/1992

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Pédagogie

L'Imaginaire dans la relation pédagogique

Par quelles voies secrètes l'enfant appréhende-t-il la situation scolaire ?

11/1992

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Littérature française

Carnets de Gilbert. Suivi de Carnets d'un personnage, Qui parle ? et de J'écoute

Portrait de l'auteur par Jean Bazaine

04/1967

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Poches Littérature internation

Contes fantastiques

"Marcel Brion, dans ce florilège de nouvelles, exprime d'une manière protéiforme le génie fantastique des lieux, jardins, demeures, villes, des objets, robes, statues, tableaux, et des climats, brouillard, crépuscule et nuit ; les sortilèges et les enchantements qu'ils recèlent pour révéler aux créatures humaines l'effraction éblouie de l'amour, la fascination funèbre de la mort, l'intrusion bouleversante de la mystique. Objets inanimés avez-vous donc une âme ? demandait le poète : Marcel Brion répond oui, et son art tout en subtilités allégoriques, en nuances féeriques, en glissements oniriques et initiatiques nous invite à le croire". Joël Schmidt

03/1989

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Critique littéraire

Nouveau testament. Journalier XII, Novembre 1962 - mars 1963

Ce volume dont le sous-titre, Nouveau testament, révèle l'obsession majeure du moraliste, se divise en trois grands chapitres : 1. La Naissance de Marc (novembre-décembre 1962) est une occasion supplémentaire pour Jouhandeau d'aimer, d'aider, d'analyser, jour après jour, le flux d'une pensée attentive oscillant continuellement entre les berges de l'esprit et du coeur. 2. Le Roi Lear ou Dramaturge malgré moi (janvier 1963) relate la première expérience théâtrale de Jouhandeau dont on monte la première pièce, Léonora, au théâtre des Mathurins. 3. Enfance de Marc (janvier-février-mars 1963). Pour l'auteur, Céline et l'Enfant Marc sont la réincarnation de la Vierge à l'Enfant Jésus. Subjugué par le comportement de ce frêle et nouveau petit couple à l'orée d'un monde obscur dont le moraliste connaît chaque retraite, Jouhandeau continue à s'approfondir lui-même et cherche, sur son propre chemin, le secret de sa définition.

11/1968

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Histoire internationale

Histoire sociale du Nord et de l'Europe du Nord-Ouest. Recherches sur les 19e et 20e siècles

Le 1er novembre 1982, le professeur Marcel Gillet a fait valoir ses droit à la retraite - et à la recherche à temps plein -, après un enseignement commencé à l'Université de Lille III le 1er octobre 1954. Ses collègues et anciens étudiants tiennent à cette occasion à lui fournir, en témoignage de reconnaissance et d'amitié, une réunion de ses principaux articles. Cet ouvrage, préfacé par Jean Bouvier, professeur à l'Université de Paris I - Sorbonne, est publié en 1984 par la collection UL3 de Presses Universitaires de Lille. L'ensemble des articles rassemblés, qui vont de l'histoire économique à l'histoire anthropologique, témoignent de la compétence et de la largeur d'une pensée qui demeure en pleine novation.

01/1984

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Romans historiques

Les âmes errantes

" Maître, je t'ai menti. L'homme que je cherche à retrouver est un officier français. Il est parti combattre les Chinois quelque part dans le Nord. Je voudrais qu'il devienne mon père et je tremble pour sa vie. Il scruta la face impassible de Thô, appréhendant d'y lire du mépris. Il n'y reconnut que de la résignation. Le vieillard commenta sans le moindre accent d'amertume : - Fils d'un officier français ? Voilà un bien étrange désir ! Mais comment pourrais-je te blâmer alors que, dans ce chaos, il n'est plus un seul d'entre nous qui soit capable de reconnaître les véritables aspirations de son âme ? " Dans le Tonkin des années de la conquête française, la lutte contre les éléments et les fléaux de la guerre rythment la vie. Cent peuples aux mœurs étranges se disputent les forêts profondes des immenses chaînes de montagnes qui encadrent le delta. C'est de cette contrée farouche, repaire de la piraterie, royaume des fièvres et de la brume, que le lieutenant Julien Lassalle voit un jour arriver le jeune Thiou, adolescent au passé mystérieux. Dès lors, leurs destins seront liés...

03/1999

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Sciences historiques

Retrouver des cousins canadiens

Nous avons tous des cousins au Canada, plus ou moins lointains, plus ou moins connus. Or ce pays, le Québec en particulier, a été l'un des premiers à rassembler les archives et les documents généalogiques en vastes bases de données. Accessibles par Internet depuis quelques années, elles prolifèrent et offrent toujours davantage de précisions, d'index et de rapidité pour les recherches. Elles font de ce pays un paradis des généalogistes - d'autant plus que ni guerres ni catastrophes naturelles n'ont endommagé les fonds documentaires anciens : tout est intact ! Retrouver des cousins canadiens est donc accessible aujourd'hui à tous ceux qui s'intéressent à l'histoire de leur famille, même s'ils sont européens et vivent à des dizaines de milliers de kilomètres. C'est d'autant plus facile à un Français d'explorer les fonds que les sources d'archives françaises et québécoises sont complémentaires et construites sur les mêmes principes. Après avoir donné les grands repères en termes de migrations et de transformations phonétiques des noms de famille (car cela peut compliquer la recherche), le livre vous guide pas à pas dans les fonds d'archives et les bases de données : état civil, registres paroissiaux ou pastoraux, documents notariés, recensements, archives judiciaires et hospitalières, presse ancienne... Il ne vous reste plus qu'à vous lancer à la recherche de vos cousins !

09/2013

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Poésie

Petite fugue stéphanoise

L'auteur nous invite à découvrir Saint-Etienne de façon poétique et décalée selon trois axes : la mémoire ancienne et récente, les habitants des immeubles populaires et, enfin, une enfance stéphanoise. Jules Vallès n'est pas loin.

11/2019

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Littérature française

Je ne sais pas le nom

Une succession rapide de scènes, d'impressions fulgurantes, de visions froides ou hallucinées. Le narrateur, pourtant, ne participe qu'en étranger. Enfant de l'Holocauste, il ressent sa survie comme une erreur et avec un sentiment de culpabilité qui lui confèrent un pouvoir d'extralucidité. Appartenant à une génération qui ne peut plus témoigner, et ne peut pas non plus se taire, il est réduit à son seul regard sur le monde. Voilà ce qui s'exprime tout au long de quarante-neuf textes, plus ou moins brefs, tous d'une admirable densité. Qu'il s'agisse de l'Inde, de ruines mayas, de la capture d'un éléphant sauvage, de clochards new-yorkais, d'un chien courant derrière un train, ou de scènes plus intimistes, chacun de ces moments creuse un abîme en même temps qu'il semble contenir l'imminence d'une révélation et d'un espoir. Si, dans les marges de la vie, le regard de cet étranger nous est si proche, c'est qu'il est, essentiellement, celui d'un homme d'aujourd'hui.

05/1986

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Policiers

La trilogie du foulard de soie Tome 1 : Drame à Gaspé

Dans ce livre, j'emmène le lecteur en Gaspésie pour une nouvelle histoire, un drame en fait... Mais, connaissez-vous l'origine de ce terme : Gaspésie ? Il vient de Gaspeg, un terme algonquin qui signifie : "Au bout de la terre". Les Algonquins, peuple amérindien, avaient donné ce nom à cette terre alors qu'ils l'habitaient, avant que Jacques Cartier ne la découvre en 1534. Le bout de la terre ? Elle l'est encore aujourd'hui. Garde-fou de l'estuaire du fleuve Saint-Laurent, elle fait la fierté des Québécois. Paradis des amateurs de neige l'hiver, des férus de montagnes et landes sauvages l'été, des mordus de la mer à la recherche des baleines et autres animaux marins, en tout temps. La Gaspésie, le rocher Percé, la mer, l'hiver, la neige... tout est en place pour ce drame dans lequel vous allez pénétrer par les chemins enneigés et les routes verglacées et que j'intitulerais : " Un homme nu retrouvé dans la neige "... Cet homme nu, en plein champ, était-il seul dans la neige ? ... Un bout de couverture bleue dépasse, tachée de rouge...

01/2020

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Philosophie

Epicure en Corrèze

Marcel Conche a fait sienne la philosophie dépouillée d'Epicure : la voie du bonheur passe par la réalisation des désirs naturels et nécessaires, et le dédain des désirs vains. Alternant souvenirs d'enfance, chronique du monde paysan au début du XXe siècle, évocations de ses amours et réflexions philosophiques, il nous offre ici une lumineuse leçon de vie et de sagesse.

06/2016

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Littérature française

Rêve Prémonitoire en Israël

En centrant sa narration sur le Kikar et en brossant un tableau coloré mais sans concession et parfois même polémique, du microcosme que se sont constitués les Juifs francophones en Israël, à Netanya, Ashdod et Jerusalem, l'auteur Ole Hadash, aborde de nombreux sujets de réflexion dans des mises en scène de débats aux personnages à la faconde aiguisée, dans un style alerte et agréable qui ne manquera pas de retenir l'attention du lecteur jusqu'à son terme et l'inviter à se forger sa propre réflexion sur de nombreux sujets. Singularités et paradoxes, excès et évidences : le peuple juif a-t-il été élu à la majorité absolue ? La foi sans raison a-t-elle toujours raison ? les Tunisiennes sont-elles de fortes têtes ? Le prosélytisme juif a-t-il existé? L'antisémitisme, l'antisionisme, la superstition, la double alliance, les origines berbères... et bien d'autres sujets sont abordés avec verve et non sans délicatesse. Ainsi, la politique se mêle-t-elle à la religion, la raison à la foi, l'influence des Lumières se confronte-t-elle à la place prépondérante des rabbins. Sensibilité et humour s'entremêlent en continu avec un zeste discret de philosophie dans un écheveau de controverses sur le sinueux chemin du "Juif ou Français" : le questionnement succèdera aux phases d'interrogation et de jugement, pour aboutir à celles de l'introspection et du miroir. Ainsi, le "Rêve Prémonitoire" deviendra-t-il réalité "en Israël" au bout d'un chemin initiatique certes chaotique au début, pour déboucher au final en forme d'apothéose sur une Techouva complète, et ce, en conformité avec le souhait de l'Illusionniste, du Magicien, de l'Horloger comme disait Voltaire, du Hasardeux comme disait Cocteau, du Vieux comme disait Einstein... du Divin quoi !

10/2014

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Science-fiction

iDen

Dans un monde où Bien et Mal se mêlent en un magma de complots, Sseju, toxique héros et prophète amnésique, doit choisir son camp dans une humanité en pleine mutation.

12/2013

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Littérature française

A la recherche du temps perdu Tome 3 : La prisonnière. La fugitive. Le temps retrouvé

Selon Nietzsche, les vrais grands livres sont rares : eux seuls font oublier les autres livres. La Recherche est dans ce cas. Comme La Divine Comédie de Dante, comme le théâtre de Shakespeare, elle ne reproduit pas le monde, elle le produit. Sans doute Dieu a disparu de cette cosmogonie, mais que de livres en un seul ! Celui de l'enfance, celui des désirs, celui de la mondanité et de la nature, celui de l'amour, celui du sexe et de la mort, celui de l'art enfin qui se construit sous nos yeux. A chacune de nos questions humaines Proust répond d'une manière qui peut sembler définitive, plus fin que Marivaux et aussi fort que Michel-Ange. Née de l'intelligence la plus pénétrante de ce siècle, la Recherche est l'œuvre la plus généreuse dont nous puissions disposer : transmutation perpétuelle du particulier en universel, elle donne à son lecteur l'impression d'être l'auteur de ce qu'il fit. Cet autoportrait, qu'ont risqué avant lui saint Augustin, Montaigne ou Rousseau, Proust seul l'a pleinement réalisé en le soumettant comme le Monde à l'épreuve du Temps, vrai protagoniste de ce livre immense. L'impossible littéraire est ici atteint : ce livre des idées est aussi un poème, ce drame universel est également l'œuvre d'un grand auteur comique. Le désenchantement débouche sur la joie.

04/2001

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Philosophie

Le sens de la philosophie

La philosophie n'a pas en vue l'utilité ou le bonheur, mais la seule vérité. Le sceptique lui-même philosophe sous l'idée de vérité, car, quoi qu'il dise, il ne peut que dire ce qui lui semble vrai. Des lors qu'il n'y a pas de démonstration en métaphysique, le scepticisme métaphysique est le lot commun de tous les philosophes aujourd'hui. Cela signifie qu'il convient de philosopher en première personne, à l'exemple de Montaigne. Marcel Conche, donc, ne fait que dire ce qui lui semble. Il pose, avec Montaigne (cf. p. 27), la "question de l'être" — question que Descartes a ignorée. Concluant au nihilisme ontologique, il substitue à la notion d'"être" la notion pyrrhonienne d'"apparence" (il y a... des apparences). Mais il refuse le nihilisme pratique (axiologique), qu'il s'agisse d'éthique (laquelle répond à la question : "à quoi bon la vie ? "), de morale (qui concerne ce que l'on doit à autrui) ou d'esthétique. Toutefois, le questionnement sceptique, à la différence du dogmatique, ne connaît pas l'arrêt. La philosophie n'a donc pas d'aboutissement en elle-même. Mais elle mène à l'au-delà d'elle-même et, à l'exemple de Socrate, à rendre les armes à la sagesse de l'amour.

06/2014

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Histoire de France

Les années de misère. La famine au temps du Grand Roi, 1680-1720

1693-1694 : loin des fastes de Versailles, des centaines de milliers de miséreux, poussés par la faim, se traînent le long des routes. Les curés les décrivent mangeant de l'herbe, déterrant les chevaux morts pour se nourrir. Cette terrible famine est la conséquence de calamités climatiques qui se sont abattues sur tout le pays. Dans certaines régions, on est resté dix-huit mois sans voir le soleil. Les récoltes ont été désastreuses et le prix du pain a été multiplié par quatre ou cinq. L'inexistence de la médecine a fait le reste car les maladies et les épidémies atteignent vite les individus sous-alimentés. L'hécatombe est à peine imaginable aujourd'hui : la famine fit sans doute un million et demi de victimes dans un pays de 20 millions d'habitants. Le "grand hiver" de 1709 atteint, lui, riches comme pauvres. Arrivée le jour des Rois, une première vague de froid prend d'assaut tout le royaume en vingt-quatre heures. Les rivières et les fleuves gèlent brutalement, les campagnes se transforment en champs de glace et les maisons en glacières. Tout gèle, l'eau dans les puits, le vin dans les caves, les pots sur le feu. "Le verre dans lequel on buvait prenait aux lèvres, le pain gelait sous les couettes des lits." Le froid paralyse toute activité : "Plus de commerce à cause du temps, l'encre gèle au bout de la plume", note la marquise d'Huxelles. Cet hiver, qui succède à une grave crise économique et aux drames de la guerre, tue d'abord les plus démunis, même si dans les villes on allume des grands feux pour réchauffer les vagabonds. Formidable document sur la vie quotidienne du petit peuple de Louis XIV, ce livre raconte le combat des humbles pour vivre et même pour survivre, quand le dérèglement des saisons transformait le royaume en pays du tiers monde. Ces "années de misère" sont la face cachée du Grand Siècle, à l'heure où la France n'était plus, selon Fénelon, qu'un "grand hôpital" désolé et "sans provisions".

09/1991

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Histoire de France

Le journal des moissons sanglantes (août-septembre 1914). La bataille de Proyart-Framerville-Rosières

Août 1914. Les blés ont été coupés mais pas encore rentrés. Adrienne Dumeige, une jeune Amiénoise qui vient d'obtenir son brevet supérieur d'institutrice se repose dans un calme village du Santerre. Comment peut-elle imaginer que les rumeurs de guerre qui se font entendre au loin, du côté de Sarajevo, vont s'amplifier et devenir, en quelques semaines, un roulement de tonnerre dans le nord de la France ? En maniant une gerbe d'avoine, elle constate que ses mains sont tâchées de sang ; étrange présage de cette sanglante moisson de jeunes hommes qui fauchés par dizaines de milliers répandront leur sang sur les récoltes abandonnées. Après la violation de la frontière belge par les armées allemandes, le 5e Régiment de Dragons, parti de Compiègne, marche sur Liège avec le Corps de Cavalerie que commande le général Sordet, pendant que le gros des troupes françaises se bat en Alsace. Mais les Alliés ont gravement sous-estimé l'importance des forces allemandes qui, après avoir pris Liège, se déversent sur la Belgique et, progressant rapidement, envahissent la France. Les voilà à Cambrai puis à Péronne. Dans son village, la jeune institutrice a vécu le départ des hommes pour l'armée, l'angoisse de l'attente, le passage des réfugiés. Le 5e Dragons, menant des actions retardatrices, se bat, recule sans cesse, arrive dans le Santerre. La jeune femme et les dragons vont se rencontrer dans le tumulte de la bataille de Proyart-Framerville, le 29 août, affrontement violent mais oublié, à la veille de la bataille de la Marne. A Rosières en Santerre, Adrienne recueille des blessés, les cache, les soigne. Son courage, naturel et lucide, force l'admiration de tous. Photos, cartes postales anciennes, documents d'époque. Préfaces : Michel Talon, Ministère de la Défense ; et Colonel Hubert Laudier.

07/2010

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Histoire de France

Ca jamais, mon lieutenant ! Guerre 1914-1918

"Ca jamais, mon Lieutenant", entendu à chaque réunion familiale, fut la réponse de Marcel Duhamel au supérieur qui lui ordonnait d'utiliser son arme contre des soldats français refusant d'obéir en raison de leur épuisement. Agent de liaison cycliste, puis artilleur, Marcel Duhamel décrit son odyssée pendant la Première Guerre mondiale : course à la mer, bataille de la Marne, Champagne, Artois... Il subit un grave traumatisme dans la Somme, le 7 juillet 1916. Son récit s'arrête à cette date. C'est à la demande de son fils qu'il écrit, vers 1968, quelques années avant sa mort, ses souvenirs de la Première Guerre mondiale. Ce document contient un grand nombre d'anecdotes relatées avec précision, esprit critique et humour. Elles soulignent les qualités humaines de l'auteur, son respect des hommes et aussi une certaine tendresse pour les animaux.

02/2014

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Littérature française

Emmène-moi ailleurs

Toutes et tous avaient le désir d'une autre vie, ils rêvaient, elles rêvaient... d'un autre ailleurs.

04/2019

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Littérature française

La pierre du marronier

Quelle est donc cette pierre : La pierre du marronnier et quel message délivre-t-elle à l'auteur ? Elle lui rappelle des historiettes pittoresques et enchanteresses contées par l'abbé Aragon, le prêtre de la paroisse, assis sur cette même pierre, il y a fort longtemps, l'auteur étant encore enfant. Elles constituent le témoignage vivant de la vie à la campagne en ce milieu de vingtième siècle, au sein de cette petite communauté de Cazeneuve-Montaut, à proximité d'Aurignac, en plein coeur du Comminges. Ces contes, aussi précieux que subtils, nous font également découvrir un personnage peu ordinaire, l'abbé Aragon, amoureux fervent de nature et de poésie, dont l'impromptu et l'originalité ne laissent personne indifférent. Prenons donc un moment et écoutons les... religieusement.

02/2019

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Littérature française

Itinéraire d'un pupille de la nation 1944. Officier légion d'honneur 2008

Voici le parcours d'un pupille de la nation, orphelin de guerre à la veille de ses neuf ans. Issu d'une famille nombreuse de condition modeste, il doit se battre, seul, pour essayer de réussir. Son histoire est marquée par une jeunesse tourmentée, la discipline de la Marine nationale, quantité de responsabilités professionnelles et associatives, l'attribution de la rosette d'officier de la Légion d'honneur en mars 2008 et les félicitations du président de la République, le 11 novembre 2017, à l'Elysée, dans le cadre du centenaire du statut des pupilles de la nation ! En ce soixante-quinzième anniversaire de la mort de son père et du débarquement des soldats alliés, en juin 1944, l'auteur, aujourd'hui à l'automne de son existence, nous présente une autobiographie assortie de multiples réflexions et constats sur les comportements humains, sur la France et son avenir. Un exemple de ténacité et de persévérance pour la jeunesse.

04/2019

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Littérature française

Ma vie dans les monts

"La rivière coule sans cesse, mais son eau n'est jamais la même. Ainsi en va-t-il pour les hommes ici-bas et leurs précaires habitations", écrit Kamo no Chômei, dans le Japon du XIIe siècle. Au printemps 2016, Lily et moi quittons notre ancienne demeure et allons habiter un moulin sur le ruisseau d'Orgues, en Xaintrie Noire, une région montagnarde adossée au sud du Massif central. Ainsi commence non le livre d'un moine zen japonais d'autrefois mais le récit d'un aventurier d'aujourd'hui qui, après avoir vécu en Afrique, en Chine et au Moyen-Orient, s'est retiré loin de l'agitation du monde, dans la rencontre du quotidien - regarder les crépuscules ou la lumière du matin, cultiver son jardin, déblayer la rivière et couper son bois pour l'hiver - et la pensée sensible : l'interrogation sur l'existence, l'amour, la lecture et l'impermanence de toutes choses. Après le Traité de la cabane solitaire, Antoine Marcel nous convie à faire le choix d'une vie anonyme, semblable à celle des lettrés d'Extrême-Orient, mais inscrite dans notre chaotique modernité.

04/2018

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Littérature française

Une poule sur un mur

La poule, c'est Jessica, Jess pour les intimes. Le Mur, c'est le mur Facebook de Jef, son ami. Il y commente toute sa vie. Ils se sont rencontrés à la fin d'une soirée costumée à la Souris Verte, à Epinal. Les ennuis ont commencé avec un cadavre dans les toilettes et parce que Simon, le père de Jef, se gominait à la Dapper Dan et que Jess ressemblait à la caissière au regard bovin de The Big Lebowski, le film des frères Cohen. Rythmé par des comptines enfantines, un douloureux passage à l'âge adulte avec des sms et des murs Facebook, plein de chewing-gums, un mezzé, des demi-soeurs, et même Soeur Sourire et l'indispensable psychologue de service. Et une poule sur un mur.

01/2018