Recherche

Fernand Egéa

Extraits

ActuaLitté

Pléiades

Oeuvres autobiographiques complètes. 2 volumes

En 1929, lors de sa parution, Une nuit dans la forêt était sous-titré "premier fragment d'une autobiographie". Trois ans plus tard, Blaise Cendrars évoquait pour la première fois ses souvenirs d'enfance dans Vol à voile et prévoyait une suite (perdue ou non écrite) qui devait s'intituler "Un début dans la vie". Mais de quelle vie s'agit-il ? et comment la raconter ? Certains élèvent des cathédrales. Cendrars construit des labyrinthes. D'autres mémorialistes (mais en est-il un ?) sont les esclaves du temps et des faits. Lui ne se soucie ni de chronologie ni d'exactitude. La vérité qui compte est celle du sens. "Je crois à ce que j'écris, je ne crois pas à ce qui m'entoure et dans quoi je trempe ma plume pour écrire". On imagine l'enthousiasme du jeune Freddy découvrant, grâce à Hans Vaihinger, que la vérité pouvait n'être que "la forme la plus opportune de l'erreur". Se créer une légende, voilà la grande affaire. Il en éprouvera toujours le besoin, ce qui est d'ailleurs, selon lui, l'"un des traits les plus caractéristiques du génie". "Je me suis fabriqué une vie d'où est sorti mon nom", dira-t-il, sur le tard, mais ce fantasme d'auto-engendrement est ancien. Quand on lui demanda, en 1929, si "Blaise Cendrars" était son vrai nom, il répondit : "C'est mon nom le plus vrai". Le pseudonyme devient vrai en échappant à l'emprise de la filiation. De même, en s'émancipant de la tyrannie des faits, la "vie pseudonyme" du poète acquiert une authenticité supérieure et devient "légende", c'est-à-dire (comme l'indiquent l'étymologie et Jean Genet) lisible. Il va de soi que les livres qui résultent de cette recréation du réel ne peuvent être qualifiés d'"autobiographiques" que par convention. Chez Cendrars, l'écriture de soi relève moins du pacte autobiographique que de ce que Claude Louis-Combet appelle l'(auto)mythobiographie : prendre en compte le vécu, soit, mais à partir de ses éléments oniriques et mythologiques. Cendrars fait de son existence la proie des mythes et des "hôtes de la nuit", rêves et fantasmes. Autobiographiques par convention, donc, et complètes. Jusqu'à un certain point (car l'autobiographique est partout présent chez Cendrars, jusque dans ses romans), les oeuvres ici rassemblées s'organisent autour des quatre grands livres publiés entre 1945 et 1949 : L'Homme foudroyé, La Main coupée, Bourlinguer et Le Lotissement du ciel. Cette "tétralogie" informelle est précédée de Sous le signe de François Villon, important recueil demeuré jusqu'à ce jour inédit en tant que tel. Elle est suivie du dernier texte personnel de Cendrars, J'ai vu mourir Fernand Léger, témoignage sur les derniers jours du peintre qui avait illustré la plaquette J'ai tué en 1918. On rassemble en outre, au tome II, les "Écrits de jeunesse" (1911-1912) au fil desquels Frédéric Sauser renaît en Blaise Cendrars.

05/2013

ActuaLitté

Pléiades

Oeuvres autobiographiques complètes. Volume 2

En 1929, lors de sa parution, Une nuit dans la forêt était sous-titré "premier fragment d'une autobiographie". Trois ans plus tard, Blaise Cendrars évoquait pour la première fois ses souvenirs d'enfance dans Vol à voile et prévoyait une suite (perdue ou non écrite) qui devait s'intituler "Un début dans la vie". Mais de quelle vie s'agit-il ? et comment la raconter ? Certains élèvent des cathédrales. Cendrars construit des labyrinthes. D'autres mémorialistes (mais en est-il un ?) sont les esclaves du temps et des faits. Lui ne se soucie ni de chronologie ni d'exactitude. La vérité qui compte est celle du sens. "Je crois à ce que j'écris, je ne crois pas à ce qui m'entoure et dans quoi je trempe ma plume pour écrire". On imagine l'enthousiasme du jeune Freddy découvrant, grâce à Hans Vaihinger, que la vérité pouvait n'être que "la forme la plus opportune de l'erreur". Se créer une légende, voilà la grande affaire. Il en éprouvera toujours le besoin, ce qui est d'ailleurs, selon lui, l'"un des traits les plus caractéristiques du génie". "Je me suis fabriqué une vie d'où est sorti mon nom", dira-t-il, sur le tard, mais ce fantasme d'auto-engendrement est ancien. Quand on lui demanda, en 1929, si "Blaise Cendrars" était son vrai nom, il répondit : "C'est mon nom le plus vrai". Le pseudonyme devient vrai en échappant à l'emprise de la filiation. De même, en s'émancipant de la tyrannie des faits, la "vie pseudonyme" du poète acquiert une authenticité supérieure et devient "légende", c'est-à-dire (comme l'indiquent l'étymologie et Jean Genet) lisible. Il va de soi que les livres qui résultent de cette recréation du réel ne peuvent être qualifiés d'"autobiographiques" que par convention. Chez Cendrars, l'écriture de soi relève moins du pacte autobiographique que de ce que Claude Louis-Combet appelle l'(auto)mythobiographie : prendre en compte le vécu, soit, mais à partir de ses éléments oniriques et mythologiques. Cendrars fait de son existence la proie des mythes et des "hôtes de la nuit", rêves et fantasmes. Autobiographiques par convention, donc, et complètes. Jusqu'à un certain point (car l'autobiographique est partout présent chez Cendrars, jusque dans ses romans), les oeuvres ici rassemblées s'organisent autour des quatre grands livres publiés entre 1945 et 1949 : L'Homme foudroyé, La Main coupée, Bourlinguer et Le Lotissement du ciel. Cette "tétralogie" informelle est précédée de Sous le signe de François Villon, important recueil demeuré jusqu'à ce jour inédit en tant que tel. Elle est suivie du dernier texte personnel de Cendrars, J'ai vu mourir Fernand Léger, témoignage sur les derniers jours du peintre qui avait illustré la plaquette J'ai tué en 1918. On rassemble en outre, au tome II, les "Écrits de jeunesse" (1911-1912) au fil desquels Frédéric Sauser renaît en Blaise Cendrars.

05/2013

ActuaLitté

Pléiades

Oeuvres autobiographiques complètes. Tome 1

En 1929, lors de sa parution, Une nuit dans la forêt était sous-titré "premier fragment d'une autobiographie". Trois ans plus tard, Blaise Cendrars évoquait pour la première fois ses souvenirs d'enfance dans Vol à voile et prévoyait une suite (perdue ou non écrite) qui devait s'intituler "Un début dans la vie". Mais de quelle vie s'agit-il ? et comment la raconter ? Certains élèvent des cathédrales. Cendrars construit des labyrinthes. D'autres mémorialistes (mais en est-il un ?) sont les esclaves du temps et des faits. Lui ne se soucie ni de chronologie ni d'exactitude. La vérité qui compte est celle du sens. "Je crois à ce que j'écris, je ne crois pas à ce qui m'entoure et dans quoi je trempe ma plume pour écrire". On imagine l'enthousiasme du jeune Freddy découvrant, grâce à Hans Vaihinger, que la vérité pouvait n'être que "la forme la plus opportune de l'erreur". Se créer une légende, voilà la grande affaire. Il en éprouvera toujours le besoin, ce qui est d'ailleurs, selon lui, l'"un des traits les plus caractéristiques du génie". "Je me suis fabriqué une vie d'où est sorti mon nom", dira-t-il, sur le tard, mais ce fantasme d'auto-engendrement est ancien. Quand on lui demanda, en 1929, si "Blaise Cendrars" était son vrai nom, il répondit : "C'est mon nom le plus vrai". Le pseudonyme devient vrai en échappant à l'emprise de la filiation. De même, en s'émancipant de la tyrannie des faits, la "vie pseudonyme" du poète acquiert une authenticité supérieure et devient "légende", c'est-à-dire (comme l'indiquent l'étymologie et Jean Genet) lisible. Il va de soi que les livres qui résultent de cette recréation du réel ne peuvent être qualifiés d'"autobiographiques" que par convention. Chez Cendrars, l'écriture de soi relève moins du pacte autobiographique que de ce que Claude Louis-Combet appelle l'(auto)mythobiographie : prendre en compte le vécu, soit, mais à partir de ses éléments oniriques et mythologiques. Cendrars fait de son existence la proie des mythes et des "hôtes de la nuit", rêves et fantasmes. Autobiographiques par convention, donc, et complètes. Jusqu'à un certain point (car l'autobiographique est partout présent chez Cendrars, jusque dans ses romans), les oeuvres ici rassemblées s'organisent autour des quatre grands livres publiés entre 1945 et 1949 : L'Homme foudroyé, La Main coupée, Bourlinguer et Le Lotissement du ciel. Cette "tétralogie" informelle est précédée de Sous le signe de François Villon, important recueil demeuré jusqu'à ce jour inédit en tant que tel. Elle est suivie du dernier texte personnel de Cendrars, J'ai vu mourir Fernand Léger, témoignage sur les derniers jours du peintre qui avait illustré la plaquette J'ai tué en 1918. On rassemble en outre, au tome II, les "Écrits de jeunesse" (1911-1912) au fil desquels Frédéric Sauser renaît en Blaise Cendrars.

05/2013

ActuaLitté

Actualité et médias

La Règle du jeu N° 57, mai 2015 : Ukraine, une terra incognita en Europe

Ukraine, cette terra incognita. Qu'est-ce que les Français savent au juste de l'Ukraine ? Il y a quelques années, c'était uniquement Tchernobyl (1986). Ensuite, la "révolution orange" et son égérie, la femme à la natte, Youlia Timochenko (2005). Puis, l'Euro-2012. Puis, en 2014, l'Euromaïdan, la fuite du président Yanoukovitch, l'annexion de la Crimée par la Russie, une guerre qui ne dit pas son nom mais qui ronge le territoire ukrainien... Malgré les titres dans les médias, la plupart des Français ont des idées très vagues sur ce pays. Combien parmi eux se rendent-ils compte que le territoire de l'Ukraine dépasse celui de la France ? Que c'est l'un des pays les plus peuplés de l'Europe, avec ses 43 millions d'habitants ? Que ce pays avait connu une sorte de démocratie militaire aux XVI-XVIII siècles ? Que l'Ukraine possède l'une des plus vieilles universités de l'Europe de l'Est, fondée en 1615, bien avant Moscou et Saint-Pétersbourg ? Que la langue ukrainienne n'est pas plus proche du russe que le polonais ? Que de nombreux écrivains et artistes, comme Gogol, Malevitch, Dovjenko ou Alexandra Exter, sont d'origine ukrainienne et se sont inspirés de la culture ukrainienne ? Que l'intelligentsia ukrainienne fut presque totalement exterminée à l'époque stalinienne ? Que les dissidents ukrainiens dont des écrivains et des poètes militant pour le renouveau de la culture ukrainienne ont formé le groupe le plus nombreux de prisonniers politiques sous Brejnev ? Les préjugés sur la proximité linguistique et culturelle entre les Russes et les Ukrainiens sont tels que la culture ukrainienne reste une sorte de terra incognita en France. Fidèle à sa vocation, La Règle du jeu corrige cette injustice et permet à ses lecteurs de découvrir la diversité culturelle ukrainienne, à travers ses écrivains et ses poètes, ses penseurs et ses artistes. Au menu, la littérature, le cinéma, le théâtre, la photographie, les portraits de quelques villes et régions, mais aussi la réflexion historique et philosophique. Mais aussi : Le partenariat de La Règle du jeu avec L'IMEC. Institut mémoire de l'édition contemporaine, offre à nos lecteurs des Rêves inédits de Louis Althusser introduits par Olivier Corpet, Les poèmes plastiques de Fernando Arrabal, Yann Moix continue de partager sa passion pour l'oeuvre de Charles Péguy.

05/2015

ActuaLitté

Critique littéraire

L'atelier du roman N° 40, Décembre 2004 : Jacques Audiberti. Par le feu et par le rire

Audiberti prend pied quelque part du côté de la commedia dell'arte, du burlesque, du mystère de la Passion, de la tragédie shakespearienne, de la clownerie, de la comédie-ballet, de la pantomime dialoguée, voire du Grand-Guignol et de la parapsyrchocomédie. Alain Absire. Dans L'Abhumanisme, traité philosophique qui en vaut bien d'autres, Audiberti rappelle au sens de la mesure le pédant homoncule " livré à la guerre, aux courses de taureaux, à la cuisine, à la femme, à l'instabilité numérale des morts et des naissances, fuyant de toute part dans la bouillabaisse de l'univers ". Et de clore ce chapitre par une sentence sans appel : " L'homme est à gifler quand il prétend avoir des droits. " Pierre Joannon. La terre est vide et le ciel creux jadis peuplés de tant de fêtes. Un temps où nous étions heureux Quand les dieux dansaient sur nos têtes. Fernando Arrabal. Ah oui, Le Cavalier seul d'Audiberti, c'est grandiose. Avec Les Paravents de Jean Genet, de façon un peu différente, c'est l'une des rares pièces occidentales qui parlent de cette fracture, de cette convulsion entre l'Islam, enfin l'Orient en général, puisqu'une grande partie se passe à Byzance et à Jérusalem, et l'Occident. Marcel Maréchal. Nourri du passé, et cependant tout à fait neuf, d'autant plus que les livres de Fabrice Lardreau ne se ressemblent pas, Contretemps est surprenant, amusant, grand et petit, inclassable. Pascale Privey. Il suffit d'entrer dans une discothèque à Paris, Londres ou Tokyo, pour constater que plus personne ne danse encore la valse, le menuet, la gigue ou je ne sais quelle danse vénérable d'Asie. On y dame le sol et se déhanche, en frappant dans les mains, comme dans les villages bantous de mes grands-parents. La mondialisation sécrète ses anti-corps. Henri Lopes. Sous son langage technique et policé, respectueux de grands principes moraux, notre société adopte les normes d'une psychologie d'affaires, obscurantiste et médiatique à la fois, pressée d'attaquer, de réprimander, de facturer. La phraséologie du " travail de deuil " est l'un des masques de ce recul intellectuel et de cette avancée économique qui contribue à faire de la mort un marché comme les autres. Benoit Duteurtre.

12/2004

ActuaLitté

Littérature française

Tréfonds

Tréfonds commence comme un polar noir. Il se dévoile au fil des pages comme un thriller horrifique très sombre. Lectorat averti. Luca Ferrand, un jeune flic du 36 quai des orfèvres, est suspendu suite à une bavure qui coute la vie à une passante, lors d'un échange de coups de feu avec une équipe de braqueurs en fuite. Luca va perdre son équipier et ami dans cette fusillade. En plus de ce drame, il se sépare de sa femme qui ne supporte plus son absence. Luca sombre dans l'alcool. Il persiste à enquêter pour retrouver la trace des braqueurs. Ses pérégrinations alcoolisées le conduisent une nuit dans le quartier de Pigalle où il va rencontrer une jeune femme. Elle est d'origine slave et lui dit se prénommer Tanya. Elle se jette dans ses bras et le supplie de l'aider car sa vie serait menacée. Luca lui dit qu'il est policier et qu'il peut l'aider si elle veut bien lui en dire plus. Mais au petit matin, Tanya a quitté la chambre où ils ont passé la nuit. Deux jours plus tard, le corps décapité d'une jeune femme est retrouvé dans un container d'une rue de Pigalle. Son signalement correspond à celui de Tanya. Luca parvient à se rendre à l'autopsie pour s'apercevoir que ce n'est pas elle. Cependant le corps porte des tatouages identiques à ceux que portait Tanya. Ces tatouages conduisent Luca sur la piste d'un réseau sataniste. Luca va découvrir que sous les paves de Montmartre se dissimule un secret millénaire, un pacte passé entre l'Eglise et Satan. Une société secrète, vouée au culte du mal absolu évolue dans les entrailles de Paris. Et c'est le début d'une véritable descente aux enfers pour le jeune lieutenant de police... Quatrième de couverture : Hier encore, Luca était flic au 36. A la recherche d'une jeune femme disparue. Son enquête l'a amené ici, dans les entrailles de Paris. Quelque chose se terre dans ces souterrains. Mais Luca n'est plus en mesure d'élucider quoi que ce soit. Aujourd'hui, il n'est plus qu'une âme damnée. Un supplicié prêt à être sacrifié sur l'autel du Mal. Son seul objectif, maintenant : Revoir la lumière du jour. Survivre.

12/2018

ActuaLitté

Revues

L'atelier du roman N° 111 : Adalbert Stifter. Avant que la nature disparaisse

Un numéro consacré à Adalbert Stifter (1805-1868) peut paraître surprenant vu l'intérêt de L'Atelier du roman pour les romanciers qui ont durablement marqué l'histoire et l'art du roman. Natif de Bohême, pays faisant à l'époque partie de l'Empire autrichien, Stifter a très peu voyagé. Et, étant Inspecteur des écoles primaires en Haute-Autriche, il a peu habité la Vienne cosmopolite. Peintre et prosateur, avec plusieurs romans et recueils de nouvelles à son actif, Stifter est resté très réfractaire aux grands bouleversements artistiques et culturels qui ont commencé à secouer l'Europe au milieu du XIXe siècle. Il est considéré, en général, comme l'un des initiateurs de l'esthétique biedermeier, esthétique magnifiant les valeurs de la famille et de la vie campagnarde. Ce qui ne l'a pas empêché d'obtenir l'approbation de ses contemporains, ainsi que des grands écrivains de tous bords allant de Nietzsche à Kafka et de Walser à Kundera. Signalons de surcroît que l'oeuvre de Stifter continue à être traduite et à fasciner un grand nombre de lecteurs. Comment expliquer cet intérêt pour une oeuvre à première vue si résolument tournée vers le passé ? Difficile d'y répondre si on juge les écrivains selon le seul critère du progrès. Mais le dilemme chez Stifter n'est pas de choisir entre le progrès et l'immobilisme, mais entre l'accélération tous azimuts prônée par la science contemporaine et la lenteur qu'impose le rythme de la nature. Toute sa littérature, déployée sur fond de la grande nature, est un effort minutieux et permanent pour empêcher nos sens d'être engloutis par le timing scientifique. Observer, encore et toujours observer. S'émerveiller devant le miracle infini de la nature. Certes, Stifter n'a pas marqué l'histoire du roman. Mais il a marqué, d'une manière inimitable, l'histoire de l'humaine condition : l'homme qui ne s'émerveille pas devant une fleur sauvage est perdu tant pour la nature que pour le savoir. Dans le reste de la matière, à part nos chroniques venues du Québec, des Etats-Unis et de l'Allemagne, et les pages de critique littéraire, signalons l'article de Riccardo Pineri sur le mythe des origines et celui de Fernando Arrabal sur les vertus pédagogiques des grands-mères. Et comme dans chaque livraison, l'ensemble accompagné des dessins humoristiques de Jean-Jacques Sempé.

12/2022

ActuaLitté

Ouvrages généraux et thématiqu

La route au Moyen Age. Réalités et représentations

Qu'elles soient politiques, commerciales, religieuses ou culturelles, les routes structurent et dynamisent les paysages et témoignent de l'appropriation humaine de ceux-ci. Fréquemment, l'existence d'un réseau médiéval a été, sinon niée, en tout cas largement sous-estimée. Des travaux des dernières décennies conduisent à relativiser la pérennité longtemps affirmée de l'héritage romain. Les hommes l'ont adapté aux nécessités et priorités du moment, ont hissé au rang de voies majeures des diverticula et autres liaisons secondaires, et ont emprunté des tronçons de facture incontestablement ou vraisemblablement médiévale. Résolument pluridisciplinaire, associant archéologues, historiens, histo- riens de l'art, spécialistes de la littérature et toponymistes, le colloque organisé par l'Institut d'études médiévales de l'Université catholique de Louvain, à Louvain-la-Neuve, livre des regards croisés et une stimulante confrontation des méthodes. Sous-titrées " Réalités et représentations ", ces journées ont été soucieuses de scruter la perception de la route et du réseau viaire chez les contemporains, tant dans des oeuvres littéraires que dans des productions artistiques. Succédant à une approche historiographique assortie de perspectives de recherches et à une orientation bibliographique, la douzaine de contributions émanant de chercheurs au recrutement international s'articulent autour de trois thématiques. La première partie est dédiée à quelques enquêtes historiques relatives à des aspects politiques et fonctionnels. Suit l'éclairage particulier de recherches consacrées à l'apport des mots et des textes concernant le sujet. Une dernière partie regroupe quelques témoignages archéologiques et iconogra- phiques illustrant plus concrètement la matérialité de la route. Il serait difficile et quelque peu présomptueux de tenter pour l'heure un bilan des connaissances. Bien des secteurs demeurent à investiguer, des sources à repérer, à critiquer et à mettre en oeuvre. Le présent volume a par contre l'am- bition de révéler des approches inédites, de dégager des pistes de recherches, de susciter de nouvelles enquêtes. C'est à ce prix seulement que la route médiévale retrouvera la place qui était sienne dans le vécu et l'imaginaire des contem- porains. La publication réunit les contributions de Jean-Marie Cauchies (Bruxelles), Pierre-Henri Billy (Paris), Franck Brechon (Perpignan), Olivier Bruand (Clermont- Ferrand), Marie-Hélène Corbiau (Namur), Wolfgang Haubrichs (Saarbrücken), Perrine Mane (CRH-CNRS), Franco Morenzoni (Genève), Jacques Paviot (Paris), Georges Raepsaet (Bruxelles), Thomas Szabó (Göttingen), Jean-Claude Vallecalle (CIHAM), Jean-Marie Yante (Louvain-la-Neuve).

03/2021

ActuaLitté

Art contemporain

Palais de Tokyo Magazine N° 33 : Réclamer la Terre. Edition bilingue français-anglais

Les relations des êtres humains à leurs environnements sont au coeur des préoccupations intellectuelles contemporaines parmi les plus stimulantes, en ce qu'elles remettent en cause le socle idéologique qui a fondé nos manières de faire et de penser. C'est à une fusion d'enjeux essentiels que nous engage l'actualité écologique : politiques, économiques, scientifiques, moraux, sociétaux ; et bien sûr, esthétiques. Cette saison d'expositions au Palais de Tokyo, "Réclamer la terre" (du 15 avril au 4 septembre 2022), se fait l'écho de toutes ces questions et convoque les liens entre le corps et la terre, la disparition de certaines espèces animales et végétales, la transmission de récits et de savoirs minorisés, mais aussi les esprits, les énergies biologiques, l'agriculture, le jardinage. Renouant volontiers avec le spirituel, l'émotionnel et les affects, les propositions des artistes présentées à cette occasion et dans ce numéro du magazine PALAIS poétisent des enjeux parfois graves et résonnent d'une énergie positive, vivante. Au sommaire de ce numéro : un ensemble consacré aux artistes de l'exposition "Réclamer la terre" avec un texte introductif de Daria de Beauvais et les contributions spéciales de Abbas Akhavan (avec un texte de Marina Roy), Huma Bhabha, D Harding, Kate Newby, Daniela Ortiz, Yhonnie Scarce, des entretiens avec asinnajaq (par Candice Hopkins), Sebastián Calfuqueo (par Léuli Eshraghi), Solange Pessoa (par Liz Munsell), Tabita Rezaire et Yussef Agbo-Ola (par Daria de Beauvais), Thu-Van Tran (par Daria de Beauvais) et Judy Watson (par Hetti Perkins) ainsi que les textes de Mylène Ferrand sur Megan Cope et de Katrina Lewis, Natasha Lewis et Elizabeth A. Povinelli à propos du Karrabing Film Collective ; des essais d'Emanuele Coccia, Arturo Escobar, Léuli Eshraghi, Béatrice Josse, Ariel Salleh, ainsi qu'une conversation entre Barbara Glowczewski et Elizabeth A. Povinelli. Et aussi : une contribution textuelle et visuelle d'Hélène Bertin et César Chevalier, des essais de Pip Wallis sur l'oeuvre de Mimosa Echard, de Patrick Chamoiseau sur le travail de Laura Henno, d'Adélaïde Blanc sur le Jardin aux habitant·e·s de Robert Milin, des poèmes de Jeanine Leane en lien avec l'exposition de Jonathan Jones, ainsi que des interviews d'Aïcha Snoussi (par Cédric Fauq) et d'Etel Adnan et Hala Wardé (par Yves Michaud) à propos du projet A Roof for Silence.

04/2022

ActuaLitté

Littérature française

Méandres

Le parcours des fleuves et les pas des oiseaux Un fleuve sortait de l’Eden et arrosait le jardin, tel pourrait être le fil biblique, en Genèse 2, 10, depuis le début de ces Méandres où notre esprit, à nous lecteurs et lectrices de cette ouvre étrange et fabuleuse, se laisse porter le long des fleuves, vers les rivages de l’Europe, depuis la Méditerranée et jusque par-delà l’Atlantique. La narratrice qui se laisse nommer Estrella par un ami, amour de jeunesse rencontré à Rome puis sur les côtes de la Mer Egée, raconte ses voyages imaginaires et réels, mais aussi réels que les rêves peuvent l’être, puisque nous savons de tradition biblique que les rêves sont un-soixantième de la prophétie. Mais nous ne sommes pas sortis des rayonnages d’une jolie librairie à Paris où l’auteure exerça son art du récit. Elle tenait une petite librairie à Paris, Anaphore, me dit-elle. Ignorant la signification de ce mot, je l’avais interrogée, puis j’oubliai ses explications. Ce soir, très studieusement, je viens vers le dictionnaire Wikipedia où je lis qu’Anaphore est une forme rhétorique, une figure de style, qui rythme la phrase, souligne un mot, une obsession, provoque un effet musical, communique plus d’énergie au discours ou renforce une affirmation. Et je voyais alors l’identité ou les résonances entre Méandres et cette jolie librairie au nom étrange qu’un dictionnaire avait éclairé, un moment, pour moi qui fus bibliothécaire et parfois ignorante. Mais qui est-elle la narratrice, Estrella, au milieu de ses voyages, entourée d’une cour d’hommes imaginaires épris d’elle et jaloux de son indépendance ? Celle qui écrit : «rien n’eut plus d’importance je retrouvai le bonheur de mon écriture», et aussi : «ma sensibilité me permit toujours de jouir avec un rien» ? Je savais qu’elle avait été libraire, qu’elle avait une réelle culture littéraire et artistique, qu’elle aimait la musique, qu’elle avait été mariée et qu’elle avait deux enfants et des petits enfants pour qui elle vouait une tendresse absolue. Toutes ces choses-là avaient été racontées dans un livre intime et savant, qu’elle, Esther Lévy Barugel avait publié récemment : De Buenos Aires à Paris, Témoignage d’une famille séfarade (B O D, 2015). Elle est née en 1926 à Buenos Aires dans une ancienne famille judéo-espagnole. Elle eut quatre frères, se maria à Buenos Aires et eut deux enfants, l’un en Argentine et l’autre à Paris. En 1953 elle s’installe en France.

12/2015

ActuaLitté

Beaux arts

L'Apocalypse illustrée par la tapisserie d'Angers

Le texte L'Apocalypse raconte les visions de l'apôtre et évangéliste Jean en exil sur l'île de Patmos dans la mer Egée. Son message ne s'adresse pas au seul chrétien mais à l'homme qui, face aux épreuves de l'existence, lutte pour trouver sa voie et se trouver lui-même. Bien qu'ayant été écrit au Ier siècle, le texte de saint Jean résonne avec l'actualité d'une manière surprenante. Nous avons choisi la traduction de la Bible de Jérusalem, tant pour l'unanimité qu'elle suscite que pour le souffle et la justesse qu'elle donne à L'Apocalypse. L'auteur : Paule Amblard Dans ses commentaires et son introduction, Paule Amblard, historienne de l'art et spécialiste de l'art chrétien médiéval, décrypte la signification des images et des symboles et nous convie à interroger le sens profond du message de saint Jean. Les commentaires de Paule Amblard sont enrichis de nombreuses citations de la Bible, mais également du Coran et des grands textes mystiques. Nous proposons ainsi une véritable lecture symbolique et spirituelle de la tapisserie d'Angers, et une promenade éclairée sur le chemin de L'Apocalypse. L'illustration Chef-d'oeuvre du Moyen Age datant du XIVe siècle et attribué à Hennequin de Bruges, classée au patrimoine mondial de l'humanité, la tapisserie d'Angers est la plus grande tenture médiévale jamais réalisée : 130 m de long par 6 m de haut, c'est-à-dire 775m2 (ce qui équivaut à trois terrains de tennis). Les illustrations de notre édition proviennent de l'envers de la tapisserie qui a conservé les couleurs flamboyantes de l'époque du tissage, et qui a été photographié puis inversé. Un important travail de photogravure a été réalisé afin d'obtenir la meilleure restitution possible des couleurs. Ce livre rend un hommage indispensable à une oeuvre exceptionnelle. Un soin particulier à l'exploitation des détails de la tapisserie a été apporté afin de faire ressortir les émotions inscrites sur les visages des personnages : le texte de L'Apocalypse et la tapisserie s'animent et se répondent. Là où les panneaux de la tapisserie manquent, nous avons intégré des miniatures issues de manuscrits précieux qui ont inspiré Hennequin de Bruges. Un livre pour tous Une édition dans un format plus maniable et abordable, avec l'intégralité du contenu de la Grande Collection. L'Apocalypse de saint Jean illustrée par la tapisserie d'Angers séduira tant les amateurs d'art que les lecteurs intéressés par la spiritualité.

09/2017

ActuaLitté

Poésie

L'arbre à poèmes. Anthologie personnelle 1992-2012

Abdellatif Laâbi est né à Fès en 1942, au temps du protectorat français au Maroc. Son père est artisan sellier, et sa mère, femme au foyer. Il sort à peine de l'enfance lorsque son pays accède à l'Indépendance. Après des études universitaires à la faculté des lettres de Rabat, il est nommé professeur de français dans un lycée de la capitale. Sa vocation pour la culture se décide tôt. Encore étudiant, il est l'un des créateurs du Théâtre universitaire marocain, qui met en scène des pièces de Bertolt Brecht et de Fernando Arrabal. A la radio nationale, il anime brièvement deux émissions littéraires. En 1966, il fonde avec un groupe de poètes et de peintres la revue Souffles, qui aura un vrai rayonnement, notamment à l'échelle du Maghreb. Au Maroc, elle jouera un rôle déterminant dans le renouvellement des formes d'expression littéraires et artistiques, ensuite dans la contestation de l'ordre social et politique qui régnait à cette époque. La revue est interdite en 1972 et Laâbi est arrêté, torturé, puis condamné à dix ans de prison. Libéré en 1980, suite à une campagne internationale en sa faveur, il quitte le Maroc cinq ans plus tard pour s'installer en banlieue parisienne. Dès lors, son oeuvre, essentiellement poétique, touche néanmoins à tous les genres : roman, théâtre, livres pour la jeunesse, écrits sur la culture, essais politiques... Pour autant, il ne renonce pas à ses engagements d'intellectuel citoyen. Ses interventions se multiplient, tant en France qu'au Maroc, contre le despotisme, les obscurantismes de tout bord, et en faveur de la dignité humaine, des libertés et du dialogue des cultures. L'anthologie personnelle qui paraît en Poésie/Gallimard a pour but d'arpenter le continent poétique d'Abdellatif Laâbi sur un trajet de plus de vingt ans et de se laisser traverser par sa parole rebelle autant que généreuse, parole " adressée ", ouverte au partage, qui apporte une réponse sans qu'il soit besoin de discourir. " Lecture roborative, souligne Françoise Ascal dans sa préface, qui lève les doutes quant au pouvoir des mots. La suspicion contemporaine à leur égard, souvent martelée par les poètes eux-mêmes, en est désarmée. La poésie de Laâbi est incarnée, vibrante de toutes les passions humaines, elle va droit à l'essentiel, n'a peur de rien, se joue des modes esthétiques, du poétiquement correct, elle témoigne avec simplicité de ce qui est complexe, elle explore sans répit la condition humaine, entre misère et grandeur pascaliennes, et souffle sur nos capacités de résistance comme sur des braises. "

01/2016

ActuaLitté

Littérature française

Un long voyage ou l'empreinte d'une vie Tome 25 : La quinta

Après le fol intermède d'Auribeau, le couple est revenu à Esclarmont, dans leur trois pièces superposées sans eau courante. Désireux de fuir l'incommodité des lieux et la médiocrité ambiante, Louis est plus que jamais décidé à construire une maison sur leur terrain, ce terrain si merveilleusement situé, plein sud, à un jet de pierre du village, et doté d'une vue grandiose sur la vallée et l'Estérel. Mais son manque d'accès direct à la route grève fortement le projet. Il y a bien le terrain du dessus, une friche, qui, lui, jouxte la route, mais la propriétaire, une vieille fille de Marseille, méprise les Esclarmontais, et s'est toujours refusée à vendre. Louis lui écrit, il sait que sa plume peut faire des miracles ! De fait, la dame accepte la transaction, et pour un prix dérisoire (fin du tome 24). L'été est venu, et avec lui les voyages. Ils s'enchaînent, amenant leurs lots de voyageuses esseulées, avides d'une aventure avec le guide, éventuellement le chauffeur. Une rencontre marquante : Louise, troisième du nom. Mais la relation ne survit pas au retour à Paris et à une fatale soirée, où Louis perd son sang-froid et fait un esclandre. On ne se refait pas, particulièrement quand la concurrence prend les traits d'un bellâtre, ami d'une des femmes. Séville, et sa sublime place San Fernando ! Louis en a rêvé, il en est tombé amoureux, il lui a même dédié un long poème. Et ce rêve se matérialise : Nadine et lui vont y passer l'hiver. Hélas, écoeurée par l'huile d'olive, celle-ci ne mange bientôt plus que des fruits et s'affaiblit. Il faut prendre pension chez l'habitant et faire sa propre cuisine. Les semaines passent, Louis observe avec passion les coutumes andalouses, mais Nadine ne suit pas. La liste de ses griefs s'allonge : l'espagnol ? un charabia incompréhensible ; la viande ? des semelles impossibles à cuire ; l'eau et l'électricité ? rationnées comme en temps de guerre ; les hommes ? mal éduqués, ils crachent par terre et parlent trop fort, un comble pour une sourde ; José, ce grand ami de Louis ? un Espagnol bon teint dont la gentillesse cache mal son mépris pour elle et l'influence qu'elle a sur Louis... Finalement il cède, et quelques jours après Noël, ils font leurs valises. Le bon côté de l'aventure : Nadine est maintenant enthousiaste pour construire sur le terrain du haut. Ce sera la Quinta...

08/2021

ActuaLitté

Centre, Val de Loire

Du côté de Villers. Une jeunesse berrichonne

La Nouvelle République du 14 novembre 2020 annonce qu'un bâtiment a été rasé à Villers-les-Ormes, dans l'Indre. Ce fait divers banal est pour l'auteur de ce livre "une seconde mort" . La disparition de la maison de son enfance, la violence du terme "rasé" provoquent chez lui un choc qui lui permet de remonter dans le temps, dans ses souvenirs. Du côté de Villers - Mémoire et lieux en Champagne berrichonne dans les années 1950-1960 est le récit de l'enfance et de l'adolescence de l'auteur dans un village de l'Indre. Né dans une ferme en 1942, il habitera ensuite au café du village Au bon Coin jusqu'en 1960 lorsque sa mère partira habiter Châteauroux après le décès de son mari. Dans cette petite commune de 207 habitants remontent des souvenirs de la France rurale de l'après-guerre encore coincée au XIXe siècle. Son imaginaire est alors envahi de machines agricoles monstrueuses comme les batteuses puis les moissonneuses-batteuses Massey-Harris et des gros tracteurs américains Mac Cormick ou Farmall que côtoie parfois encore "le geste auguste du semeur" cher à Victor Hugo. Mais il se rappellera également d'autres gestes plus familiers. Il aimera ceux d'un grand-père apiculteur occasionnel qui lui permettait de déguster l'incomparable brèche ou ceux de son autre grand-père qui prenait par temps de neige, avec des saulnées, des alouettes cuisinées le soir-même par sa grand-mère. La petite école communale sera le lieu de son éveil intellectuel qu'il ajoutera à la pratique de projectionniste de films 16mm. Le goût de la musique commencera avec les bals campagnards qui le pousseront à apprendre l'accordéon. Enfin, l'arrivée des Américains sera l'occasion de découvrir les ballets incessants des avions dans le ciel de la base aérienne de Châteauroux-Déols si proche mais surtout la modernité, l'American way of life. Au total, une vie de gamin heureuse, mais dans la solitude. AUTEUR Né en 1942, à Villers dans l'indre, devenu Villers-les-ormes après que les ormes ont tous disparu, Guy Mérigot intègre l'école normale d'instituteurs de Châteauroux avant de poursuivre ses études de lettres à l'Université de Clermont-Ferrand. Il participe à l'ouvrage collectif Maintenant, la Pédagogie Institutionnelle chez Hachette. C'est dans cette même voie qu'il s'intéresse à la psychanalyse et devient secrétaire de rédaction de la revue Topique. Passionné de politique depuis l'Université, il publie dans la luxueuse revue Prétentaine. Il est agrégé de lettres modernes.

10/2021

ActuaLitté

Sports

Bernal et les fils de la Cordillère. Voyage au pays des grimpeurs colombiens

La biographie autorisée de la nouvelle star du cyclisme mondial étayée par l'incroyable histoire de ses illustres prédécesseurs. Depuis un siècle, la Cordillère est la source de toutes les vocations cyclistes qui se sont envolées ou effondrées entre Bogota et Medellin. A Zipaquira, cité proche de la capitale, c'est entre les eucalyptus du Parque de la Sal, à 2800 m, qu'un gamin de 8 ans, prénommé Egan, s'est découvert à VTT, une vocation qui l'a propulsé sur la plus haute marche du podium du Tour de France 2019. Il se confie longuement dans ce livre. Mais le jeune Egan Bernal est aussi l'héritier d'une dynastie de grimpeurs fameux aux destins extraordinaires. Cochise Rodriguez, recordman de l'Heure et fidèle équipier de Felice Gimondi, Lucho Herrera, meilleur grimpeur du monde des années 80, enlevé par les FARC après sa carrière, Fabio Parra, l'Homme de fer, Patrocinio Jimenez, mineur au fond d'un puits de charbon à l'âge de 10 ans, Martin Ramirez, bourreau de Bernard Hinault, en 1984, dans un Dauphiné d'apocalypse, Alfonso Florez, vainqueur du Tour de l'Avenir 1980, assassiné par des sicarios, Cacaito Rodriguez qui se levait à 4h du matin pour aller s'entraîner, Mauricio Soler, maillot à pois du Tour 2007, miraculé et handicapé pour le restant de ses jours après une chute d'une gravité extrême, Nairo Quintana dont les tests d'effort à 18 ans étaient supérieurs à ceux d'un autre colombien, âgé de 30 ans, Santiago Botero, champion du monde contre la montre 2002. Même les frères Pablo et Roberto Escobar ont tenté un jour leur chance dans le peloton. On ne peut les citer tous mais Rigoberto Uran, Superman Lopez, Fernando Gaviria, ont grandi eux aussi sur les pentes de la Cordillère, territoire Comanche pour les Européens, Bernard Hinault, Laurent Fignon, Luc Leblanc, Charly Mottet, Pascal Simon et récemment Julian Alaphilippe, venus la défier. Ce sont ces moments de vertige, au bord du gouffre que l'auteur raconte sous forme de petites nouvelles, à travers des personnages, magiques, un peu borderline, humbles ou phénomènes, rencontrés au fil de ses voyages. Tout cela dans le décor grandiose de sa Majesté la Cordillère où s'entrecroisent des hommes épris de religion, des narcos, des FARC, tous réunis par l'amour du cyclisme. L'auteur : Guy Roger, ancien journaliste de L'Equipe, est spécialisé dans le cyclisme. Il a voyagé de nombreuses fois en Colombie.

06/2020

ActuaLitté

Mer

Grèce Mer Ionienne. Iles ioniennes, Péloponnèse, golfe de Corinthe, Crète, Athènes

Ce guide traite de tome la partie Est de la Grèce, la mer Ionienne, les golfes de Patras et de Corinthe, le golfe Saronique et le Péloponnèse ainsi que la Crète. Un second volume trabe de l'autre grand bassin de navigation grec en mer Egée. Mer Ionienne. De Corfou jusqu'à Zákinthos, si vous imaginez la Grèce comme un rocher écrasé de soleil et parsemé d'éblouissantes maisons blanches, le nord de la mer Ionienne sera une délicieuse surprise Ce n'est pas la Grèce des brochures de voyages, mais une région verte et ombragée aux maisons couvertes de tuiles romaines muges. Le vert luxuriant des fies forme un vif contraste avec les hautes montagnes érodées des mites qui la bordent à l'est. Entre les deux, se trouvent der eaux protégées où le vent souffle rarement fort, et une multitude de petites criques accessibles uniquement en bateau. Par contraste, le sud de la mer Ionienne est rode et accidenté : les cales sont pour la plupart bordées de hautes montagnes au pied des quelles al trouve d'étroites plaines balayées par les tareras d'hiver Comme leurs montagne les habitants sont rudes et tenaces. Peu de yachts explorent cette cèle spectaculaire, il y pourtant assez de pals et de mouillages pour se réfugier en cas de mauvais temps, vous y serez totalement en dehors de la route des touristes. Golfes de Patras et de Corinthe. Après le golfe de Patins, dès l'entrée ouest du golfe de Corinthe, la cite s'élève brusquement, et, entouré de hautes montagnes, le golfe ressemble plutôt à un grand lac alpin. Sur la cale sud, l'étroite plaine alluviale est très cultivée, plantée de vignes et d'agrumes, et est bordée de belles plages. Depuis la cote nord, on posma visiter des sites aussi célèbres que Delphes ou Lépante. Quant au spectaculaire canal de Corinthe, il permet de réduire de 150 M le trajet entre la mer Ionienne et Athènes. Golfe Saronique et Est du Péloponnèse. Egine, Poros et Hydra sont des destinations "classiques" mais non dénuées de charme depuis Athènes. Plus au sud, la cote Est du Péloponnèse vous assurera un dépaysement certain, même si les ports ou abris se font plus rares, ils ne sont qu'à 10-15 M les uns des autres. La vieille cité de Monemvasia, maintenant bien restaurée, constitue l'un des joyaux de cette côte. Crète. Dominée par une haute arête montagneuse qui la parcourt sur toute sa longueur, Pite est dans son ensemble rocailleuse et aride excepté les plaines de la cite Nord et le haut plateau de Lasihi, cuvette fertile au creux des montagnes. La Crète est une fie au tourisme florissant et le plaisancier a la chance de pouvoir en explorer des parties inaccessibles à la plupart des visiteurs.

05/2019

ActuaLitté

Généralités médicales

Améliorer la performance des systèmes de santé. Concepts, méthodes, pratiques

Découlant de la tension entre l'accroissement de la demande pour les soins de santé et les contraintes financières des gouvernements, l'évaluation de la performance des organisations et des systèmes de santé est une condition essentielle à la survie de ceux-ci et constitue en soi un enjeu difficile. D'une part, ces systèmes complexes dépendent fortement de leur contexte : améliorer leur performance requiert la participation de nombreux acteurs aux intérêts souvent divergents. D'autre part, le concept de performance est loin de faire l'unanimité ; les modèles utilisés reflètent souvent des préoccupations et des objectifs contradictoires. Les auteurs exposent les perspectives d'acteurs clés provenant des pays lusophones et francophones des Amériques, de l'Europe et de l'Afrique dans le but d'engager les systèmes et les organisations de santé vers une amélioration continue de la performance. Pour ce faire, ils posent ici trois questions fondamentales : en quoi consiste la performance d'un système ou d'une organisation de santé ? Comment l'évaluer ? Et comment utiliser les résultats de l'évaluation de façon à constamment améliorer la performance ?

01/2018

ActuaLitté

Critique

François Beaune. Pour une littérature brute

Un ouvrage collectif de création/recherche sur et avec François Beaune, sous la direction de Stéphane Bikialo. Avec les contributions de Stéphane Bikialo, François Beaune, Silvain Gire, Maud Lecacheur, Eric Loret et Catherine Rannoux. Né en 1978 à Clermont-Ferrand, François Beaune vit à Marseille. Depuis son premier livre, Un homme louche (Verticales, 2009), jusqu'à La Lune dans le Puits (Verticales, 2013), Omar et Greg (Le Nouvel Attila, 2018) ou Calamity Gwenn (Albin Michel, 2020), il collecte des "histoires vraies" et oeuvre à la création de ce qu'il nomme son "entresort" , une galerie de personnages incarnant le monde actuel. Invité du festival Bruits de Langues en 2020, il succède à Marie Cosnay dans la collection éponyme. Pour rendre compte de la pluralité des terrains investis par l'écrivain (romans, récits, portraits, chroniques, dessins, BD, émissions de radio), Stéphane Bikialo, a réuni une équipe composée de Maud Lecacheur et Catherine Rannoux (universitaires), de Silvain Gire (cofondateur et responsable éditorial d'ARTE Radio pour laquelle l'écrivain a réalisé plusieurs documentaires), et d'Eric Loret (critique littéraire et essayiste). Chacun s'est lancé librement dans les échanges avec François Beaune : l'enjeu était de le faire réagir à des réflexions, des analyses sur son oeuvre et de dialoguer avec lui sur sa démarche d'écriture entre documentaire et fiction. "Les êtres humains sont étonnants, et il faut leur donner la place de l'être, un espace livre que j'appelle Entresort, qui leur permet d'exprimer la complexité de ce qu'ils ont à dire". L'ensemble des contributions a été recomposé autour de thématiques (l'attention au réel, au sous-réalisme, au louche, aux vies ordinaires, la recherche d'une littérature brute) et d'enjeux centraux de l'écriture de François Beaune : l'art du portrait et le hasard des rencontres, les techniques de montage et de fictionnalisation, et une définition singulière du statut de l'auteur. L'horizontalité de la relation qu'il noue avec ses modèles et qu'il revendique, affirmant le principe d'une co-auctorialité avec ces derniers, conduit à une forme d'effacement de l'auteur qui permettrait au lecteur d'être en prise directe, dans un rapport brut, avec ses personnages. Les échanges avec l'écrivain sont entrecoupés d'extraits de L'Entresort, son journal de bord, qui témoignent de sa méthode de collecte d'histoires. Précisant au fil des entretiens les enjeux politiques de son écriture, François Beaune se situe dans une histoire de la littérature qui s'inscrit aussi bien dans la filiation (critique) de Balzac et de sa Comédie humaine que de Svetlana Alexievitch ou Florence Aubenas et de leurs oeuvres basées sur des entretiens, ou encore de Jean Dubuffet et de sa revendication d'un art brut.

03/2023

ActuaLitté

Droit

Mélanges en l'honneur du professeur Nicole Dockès

Jalons pour une histoire culturelle de la firme : Grandes écoles et fonction publique, une voie française de la croissance, 1920-1980 par Jean-Pierre ALLINNE, PR Université de Pau La solution d'un industriel parisien à la crise financière et au paupérisme : Thomas Guinier et les crédit national (1848-1868), par Pierre ALLORANT, MC Université d'Orléans, Laboratoire Collectivités Territoriales de l'Université d'Orléans, Comité d'Histoire Parlementaire et Politique Catégories de juristes et catégories d'historiens : Quelle osmose ? par Mario ASCHERI, PR Università Roma III On devrait marier les prêtres ! par Jean BART, PR Université de Bourgogne (Dijon) Le choc de 1840, par Jacques BOUVERESSE, PR Université de Rouen Les origines guerrières de la propriété romaine par Jean-François BREGI, PR Université de Nice-Sophia-Antipolis Germanolâtrie et germanophobie en France au XIXe siècle, par Marie-Bernadette BRUGUIERE, MC Université Toulouse I-Capitole La philosophie politique, une utopie de la renaissance ? Réflexions autour de quelques "Républiques imaginaires" du temps, par Géraldine CAZALS, MC Université d'Avignon et des pays de Vaucluse Lettres de Bassora... , par Christian CHENE, PR Université René Descartes (Paris V) De Vincent Scheil à Guillaume Cardascia : un siècle d'assyrologie juridique française, par Sophie DEMARE-LAFONT, PR Université Panthéon-Assas Paris II Le florissant commerce de la photographie licencieuse en ses débuts, par Christiane DEROBERT-RATEL, MC Université de Toulon et du Var Rousseau juge de Jean... Calvin. La marque de Calvin sur la pensée politique de Rousseau, par Alfred DUFOUR, PR Université de Genève La séduction et le juge : Le rapt en Franche-Comté au XVIIIe siècle (1728-1774), par Sébastien EVRARD, MC Université de Lorraine, Institut François Gény EA 1138 La guerre des sexes n'aura pas lieu ou des vertus de l'ironie. Sylvain Maréchal et le projet d'une loi portant défense d'apprendre à lire aux femmes, par Jérôme FERRAND, MC Université Pierre Mendès-France - Grenoble II L'impuissance et ses conséquences dans l'ancien droit, par Karen FIORENTINO, MC Université de Bourgogne (Dijon) Fixer la Constitution : Une antenne des constituants de 1789, par Michel GANZIN, PR Université d'Aix-Marseille De l'empire des pères à l'emprise des mères : Quel statut pour le père séparé ? par Nathalie GOEDERT-MAITRE, MC Université de Paris-Sud (Paris XI) Dans une école de Gaule, la leçon du Maitre d'Autun, par Soazick KERNEIS, PR Université de Paris Ouest - Nanterre La Défense Paul Durand, théoricien du droit social, par Jean-Pierre LE CROM, CNRS, Université de Nantes Les parlementaires dans la vallée du Rhône et la séparation de l'Eglise et de l'Etat, par Catherine LECOMTE, PR Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines Recherches autour d'une expression : Droit savant, par Anne LEFEVRE-TEILLARD, PR Université Panthéon-Assas Paris II De la condition du travail aux condit

11/2014

ActuaLitté

Autres

Philosophia Scientiae Volume 27, N° 1/2023 : La "parenthèse Vichy" ?

Cette proposition de dossier thématique vise à rassembler des contributions de spécialistes en histoire du droit, des sciences sociales, de l'économie et des sciences exactes afin de compléter ou d'interroger l'historiographie dévolue aux disciplines académiques, aux universités ou aux institutions scientifiques durant l'Occupation et l'immédiat après-guerre. Dès les années 1990 et 2000, des études globales ont été consacrées aux universités sous Vichy [Gueslin 1996], ainsi qu'à l'épuration des universitaires [Singer 1997] et [Rouquet 2010]. Des monographies ont par ailleurs été spécialement dédiées à des universités ou des Grandes Ecoles durant la Deuxième Guerre mondiale. Nous pouvons citer à ce propos les exemples de l'Ecole polytechnique [Baruch et Guigueno, 2000], de l'Ecole normale supérieure [Israël 2005], de la Reichsuniversität Strassburg et de l'Université de Strasbourg repliée à Clermont-Ferrand [Crawford et Olff-Nathan 2005], [Baechler, Irgesheim et Racine 2005] ainsi que [Möller 2020]. L'historiographie sur les disciplines académiques face à la double contrainte du régime de Vichy et de la puissance occupante s'est en outre sensiblement enrichie ces dernières années, comme en attestent [Chandivert 2016], [Eckes 2018], [Gouarné 2019] ou encore [Brisset et Fèvre 2021]. Sur un plan méthodologique, les soumissions proposées adopteront ou combineront diverses échelles d'observation et d'analyse. Certaines d'entre elles pourront ainsi se focaliser davantage sur des trajectoires individuelles envisagées d'un point de vue tant académique que politique. Elles mettront alors en avant et tenteront de comprendre dans toute leur complexité les comportements adoptés par des savants et universitaires confrontés à des contextes de contraintes très évolutifs entre l'automne 1940 et l'été 1944. A cette échelle d'observation, les réflexions développées par des spécialistes de la période tels que Pierre Laborie, François Marcot ou encore Jacqueline Sainclivier sur les comportements individuels et collectifs sous l'Occupation pourront s'avérer très précieuses. D'autres contributions viseront à reconstituer des réseaux d'acteurs partageant un même programme scientifique ou participant à une entreprise commune façonnée par les pouvoirs économique et politique sous Vichy ou par les instances d'Occupation. D'autres enfin porteront plus globalement sur des institutions scientifiques ou des disciplines académiques dont il s'agira de cerner les reconfigurations durant l'Occupation et l'immédiat après-guerre. Les contributions ainsi rassemblées viseront également à faire ressortir les éléments de continuité et de rupture sur un plan tant institutionnel que disciplinaire ou scientifique, en adoptant une périodisation plus large - des années 1930 aux années 1950. Un intérêt marqué sera alors porté au processus complexe d'épuration des savants et universitaires, en essayant d'en mesurer les effets à court et à long terme sur les représentations collectives liées à la période de l'Occupation.

03/2023

ActuaLitté

Correspondance

Correspondance

Après les éditions complètes des Chroniques (2019) et des Nouvelles (2017), voici celle de la Correspondance de Clarice Lispector, qui offre pour la première fois en un seul volume près de 300 lettres de l'une des plus grandes écrivaines de son temps. Cette nouvelle édition, publiée au Brésil en septembre 2020, rassemble la correspondance publiée par les éditions des femmes-Antoinette Fouque dans les recueils Mes Chéries (2015) et Lettres près du coeur (2016), celle publiée par les éditions Payot-Rivages en 2012 sous le titre Le seul moyen de vivre, dans une nouvelle traduction, à laquelle s'ajoutent plus de 70 lettres inédites à la valeur historique inestimable. Ainsi l'on parcourt 37 années de vie d'une épistolière qui en vécut 57, dont une quinzaine loin de son pays. Il y a d'abord les lettres adressées au premier cercle de ses proches : mari, soeurs, fils, apparenté·e·s. L'autrice y exprime la quotidienneté sans le moindre apprêt d'une existence expatriée d'épouse attentionnée, de mère attentive, de femme... L'écriture en est ici déconcertante par sa spontanéité et sa connexion directe au réel, chez une écrivaine réputée pour sa sophistication et son extrême auto-surveillance. "Vous voulez m'apprendre qu'il pleut ? Dites : "Il pleut" . Il y a ensuite les lettres adressées à un deuxième cercle, celui de ses amitiés littéraires. Soit un nombre conséquent de destinataires contemporains de Clarice, qui ont illustré la vie littéraire brésilienne très brillante pendant ces trois décennies (Lúcio Cardoso, Fernando Sabino. João Cabral de Melo Neto et Lêdo Ivo, Mário de Andrade, ou encore Rubem Braga, Lygia Fagundes...). La vocation littéraire de Clarice, les angoisses et les mystères de la création, les servitudes de l'écriture, les certitudes et les impasses de la pensée nourrissent les interrogations qu'elle adresse à ces grands esprits. Enfin, il y a les lettres pouvant être qualifiées de professionnelles, où l'on voit l'autrice se préoccuper, avec un acharnement émouvant, du sort de ses oeuvres, qui dépend d'abord des instances éditoriales, puis de ceux qui en sont les premiers récepteurs : les journalistes. L'importance "énorme" (Clarice adore cet adjectif) qu'elle y attache se révèle, entre autres, par son échange, en français, de quatre lettres avec P. de Lescure, alors directeur des éditions Plon, à propos de la première traduction de Près du coeur sauvage. Par l'incroyable profondeur de l'interprétation qu'elle nous livre de son propre texte, l'autrice nous donne une exceptionnelle leçon d'auto-exégèse. Ainsi cette édition qui vient compléter le cycle de publication de ses oeuvres par les éditions des femmes-Antoinette Fouque, constitue une pièce essentielle du puzzle claricien.

12/2021

ActuaLitté

Politiques sociales

Le dialogue social. L'avènement d'un modèle ?

"Dialogue social" : voilà l'un des maîtres-mots des réformes du droit du travail - en France mais également dans d'autres pays. Si le concept n'est pas nouveau, il n'a cessé d'être invoqué par les pouvoirs publics au cours de ces dernières décennies. N'y aurait-il là qu'une illusion, voire une mystification ? Ce serait en sous-estimer la force intrinsèque, les potentialités et, plus fondamentalement, la prétention paradigmatique. Ne convient-il pas, aujourd'hui, de prendre au sérieux cette idée, en cherchant à saisir les contours du modèle qu'elle esquisse et à évaluer dans quelle mesure celui-ci contribue à renouveler notre droit du travail voire, au-delà, notre système de relations professionnelles ? En quoi ce modèle consiste-t-il ? Telle est la question fondamentale, qu'il s'agit de déplier. Que signifie, d'abord, cette référence au dialogue ? D'où vient-elle ? Qu'implique-t-elle ? Quelles conceptions se fait-on du dialogue social ? Quels en sont les figures et visages ? Inévitablement, ces interrogations en font surgir une autre, tout aussi centrale : de ce modèle, quels sont - et/ou quels doivent être - les acteurs ? Quelle place les syndicats s'y voient-ils réserver ? Assurément, un tel modèle mérite d'être pensé pour lui-même. S'il relève du registre des représentations, son accomplissement se joue sur un autre terrain : celui de l'action. Appréhender ce modèle de dialogue social implique aussi, dès lors, d'en envisager les concrétisations dans une perspective pragmatique. C'est alors que surgit la problématique incontournable des dynamiques d'un tel modèle. Ces dynamiques, il faut les appréhender dans leur réalité, dans leur effectivité. Pour ce faire, le regard doit porter dans plusieurs directions. Quelles sont les transformations à l'oeuvre s'agissant de la représentation des salariés ? La négociation collective se révèle-t-elle, quant à elle, (vraiment) heuristique, créative, en particulier au niveau de l'entreprise ? N'apparaît-il pas nécessaire de jauger ce modèle à l'aune de son appropriation par les acteurs, de son aptitude à affronter les défis de notre temps (nouvelles technologies, nouvelles formes d'emploi, transition écologique, etc.) et de sa capacité à se régénérer ? Ainsi l'hypothèse de l'avènement d'un modèle de dialogue social s'évalue-t-elle. Cet ouvrage s'inscrit dans le cadre du programme de recherche ANR sur "l'avenir du droit du travail" , réalisé en France sous la responsabilité scientifique du professeur Frédéric Géa.

09/2021

ActuaLitté

Histoire de France

Les année 39-45 vécues et racontées par le "malgré nous" François Schaller

Depuis plus de 30 ans, Danièle Lheureux se consacre à la recherche des Combattants de l'Ombre de la région Nord-Pas-de-Calais. Pour les retrouver, elle a parcouru la France. Au cours de ses déplacements, elle a fait la connaissance de résistants d'autres régions. Comme dans la majorité des cas, beaucoup sont restés dans l'anonymat par modestie. Elle désire les faire connaître afin qu'ils prennent leu r place dans l'Histoire . de la Résistance. Cet ouvrage est dédié à François Schaller et relate son parcours durant les années d'occupation. En septembre 1939, l'université de Strasbourg s'étant repliée sur Clermont-Ferrand, François Schaller, jeune bachelier né à Muttersholtz (Bas-Rhin), s'inscrit à la Faculté de Lyon. Sur les insistances de ses parents, il est en Alsace en fin d'année scolaire 1940. A la rentrée suivante, il reprend ses études à Fribourg. Mais, très vite, les mesures prises par les autorités nazies menacent les jeunes Alsaciens. A leur embrigadement, suit le Service du Travail du Reich en mai 1941, la conscription obligatoire en août 1942, l'incorporation dans la Wehrmacht en septembre. Utilisant des astuces, François Schaller évite le départ d'octobre. Fin septembre 1943, il reçoit son ordre de mobilisation à Ulm, deux mois plus tard au Kühberg. La situation évolue, le 7 février il doit aller à Màhrisch-Weisskirchen (Tchécoslovaquie). Classé au service de garnison à l'hôpital-vétérinaire, il suit la progression sur tous les fronts, il voit passer les nombreux bombardiers alliés, les raids s'arrêteront à l'arrivée des troupes soviétiques sur la zone. Le 1er avril 1945, François Schaller est incorporé dans la 3ème Cie, puis la 1er Cie du bataillon d'assaut qui se dirige le 8 vers la Slovaquie. Le 14, les hommes sont en première ligne où ils relèvent une troupe épuisée, face à des soldats roumains sous commandement russe qui attaquent le 17 avril. A 19 h, la compagnie de Schaller est encerclée et doit se replier... mais un officier renvoie les hommes au front ! Les pertes sont lourdes... peu importe, il faut retourner au feu ! Schaller est blessé et envoyé à l'arrière. Déclaré guéri, il est renvoyé le 24 dans la 3ème Cie. Le 29, alors que le départ au front est prévu à 16 h, la rencontre avec un Alsacien fait basculer le destin de Schaller. Cantonné dans la zone, cet homme est introduit chez le chef local des partisans. Les deux hommes décident de déserter. Leur plan mis au point, ils rejoignent les Tchèques jusqu'à la fin de la guerre. Le 29 mai, ils entreprennent le voyage du retour vers la France avec les passages délicats d'une zone d'occupation à l'autre. Le 5 juin 1945 à 14 h 30, François Schaller pose le pied sur le sol de France.

03/2016

ActuaLitté

Philosophie

To metron. Sur la notion de mesure dans la philosophie d'Aristote

La notion de mesure traverse les traités du corpus d'Aristote en connexion des problèmes qui sont d'une importance centrale. Au-delà de son utilisation dans l'éthique, où to metron est d'abord la juste mesure, impliquant des vertus éthiques (cf. Tomas Calvo), et ensuite, par exemple, la mesure des plaisirs (cf. Pierre-Marie Morel), la mesure est une notion qui envahit toute la philosophie aristotélicienne. Dans la Physique, par exemple, to metron devient une notion clé pour la définition du temps (cf. Fernando Rey Puente et de Sylvain Delcomminette), et elle joue également un rôle fondamental dans les passages difficiles à interpréter, comme celui de Phys. V 3, dans lequel Aristote caractérise un concept décisif de sa philosophie de la nature, c'est-à-dire celui de continu (cf. Marco Panza), ou celui de Phys. VI 7, dans lequel to metron, tout en correspondant largement à la notion de partie, est plus spécifiquement ce qu'impose la limite au continu, lequel se présente comme mesurable et donc fini (cf Giovanna R. Giardina). Mais si dans la Physique, Aristote finit par identifier la translation circulaire avec la mesure de tous les mouvements, dans la Métaphysique, la notion de mesure atteint un degré d'absolue généralisation, en tant que l'Un est dit mesure de toutes les choses (I 1, 1053a18-19), affirmation à partir de laquelle Lambros Couloubaritsis examine l'ampleur des outils hénologiques d'Aristote afin de trouver de nouvelles voies de recherches. La Métaphysique est aussi l'objet de l'enquête de Laura Castelli, qui s'occupe de lota 2, où elle relève une manière spécifique de la mensuration comme méthode d'analyse ontologique et fait place à l'idée qu'Aristote aurait établi, à l'intérieur de sa métaphysique, des outils pythagoriciens plutôt que platoniciens pour approcher l'être. Entre la Métaphysique et l'Ethique se situe l'étude de Loredana Cardullo, qui examine l'interprétation aristotélicienne de la formule de Protagoras de l'homme mesure, pour vérifier quel est pour Aristote la mesure de la morale humaine. Le domaine des mathématiques, auquel la notion de mesure appartient plus proprement, est analysé par Antonio Pedro Mesquita, qui a consacré son étude à la mesure dans le traité pseudo-aristotélicien De liaeis insecabilibus. D'autre part, le rôle central de la notion de mesure a été mis en évidence par David Lefebvre en biologie qui discerne dans la summetria l'état optimal de la relation entre la chaleur spermatique du mâle et la matière menstruelle de la femelle dans la génération des animaux. Le recueil ne néglige pas non plus l'élaboration de la notion de mesure avant Aristote, grâce à l'étude de Paolo Crivelli sur Platon, qui examine la théorie de la mesure de la grandeur et de la petitesse dans le Politique, théorie qu'il ne considère pas comme une digression mais, au contraire, comme étant le coeur du dialogue.

08/2020

ActuaLitté

Histoire ancienne

L'Illyrie méridionale et l'Epire dans l'Antiquité. Actes du VIe colloque international de Tirana (20-23 mai 2015) 3 volumes

Ce colloque international est le sixième organisé depuis le premier en 1984 à Clermont-Ferrand à l'initiative de P. Cabanes, le dernier ayant eu lieu à Grenoble en octobre 2008. Tous les six ans, il permet de réunir l'ensemble de la communauté scientifique travaillant dans les Balkans pris dans une acception géographique large, de la période pré et protohistorique jusqu'au haut Moyen Age byzantin, ce qui permet d'embrasser sur la longue durée à la fois la façade méditerranéenne et l'Europe danubienne. C'est le seul colloque existant dans ce domaine, et il permet de faire se rencontrer des chercheurs aussi bien originaires des pays locaux que les chercheurs européens et américains travaillant dans le cadre de missions internationales. Le but du colloque est double. Il s'agit d'abord de faire connaître et partager les découvertes récentes dans le domaine de l'archéologie, de l'épigraphie et de la numismatique. En effet, depuis l'ouverture de chantiers internationaux en Albanie, et tout récemment dans la région du Kosovo, compte tenu aussi du développement considérable des recherches dans la Grèce du Nord-ouest, grâce à la méthode des surveys en particulier, le rythme des découvertes dans ces régions s'accélère, et il est important qu'elles soient confrontées et discutées le plus rapidement possible dans une perspective à la fois de pluralité historiographique et d'interdisciplinarité. Le deuxième objectif est de proposer des synthèses historiques dans un domaine précis qui change tous les six ans ; cette année le thème retenu est celui des villes, territoires, populations et dynamiques environnementales. Ce choix dépend des thèmes de recherche développés par les différentes équipes impliquées sur le terrain, notamment par les doctorants car le colloque est aussi l'occasion pour eux de faire état de leurs premiers travaux. La confrontation entre l'expérience accumulée par les anciens et le renouvellement des problématiques proposées par les jeunes chercheurs s'est avérée depuis les derniers colloques le gage d'une recherche dynamique et fructueuse. Plus d'une trentaine de posters ont été présentés par ces jeunes chercheurs, ce qui montre leur dynamisme. Le choix de la longue durée, de la préhistoire jusqu'à la période byzantine, qui a toujours été celui de ces colloques, permet d'autre part de mieux mesurer l'évolution de ces régions à travers les siècles, avec ses continuités et ses ruptures, et ce en permettant à toutes les disciplines des sciences de l'antiquité d'apporter leur contribution. Le succès de ces rencontres se mesure au nombre croissant des pays représentés et des collègues voulant présenter leurs travaux les plus récents. Pour ce 6ème colloque, 12 pays sont représentés et plus de 150 personnes se sont inscrites au colloque. Il se mesure aussi par le fait que, pour la première fois, il se déroule dans un pays des Balkans, ce qui inaugure une tradition qu'il conviendra de consolider.

02/2019

ActuaLitté

Grèce

La chute de l'empire athénien. Tome 4, Nouvelle histoire de la guerre du Péloponnèse

Pourquoi, alors qu'ils avaient réussi à survivre et à se remettre du désastre de l'expédition de Sicile, les Athéniens ont-ils finalement perdu la guerre ? C'est à cette question que s'attache Donald Kagan dans ce quatrième et dernier volume de sa Nouvelle histoire de la guerre du Péloponnèse. L'ouvrage couvre les dixannées qui vont des suites immédiates de la destruction du corps expéditionnaire athénien en Sicile en 413 jusqu'à la capitulation d'Athènes en 404. La période est marquée par le déplacement du théâtre principal des opérations en mer Egée, sur les côtes de l'Asie Mineure et dans l'Hellespont, après que l'édification par les Spartiates d'un fort permanent à Décélie et l'installation d'une armée commandée par Agis, l'un des rois de Sparte, eurent bloqué le jeu en Attique. Privés de l'Attique et de ses ressources agricoles et minières, et alors qu'ils se battaient pour garder le contrôle de leur empire et des revenus qu'ils en tiraient, la révolte de l'Eubée en 411 sema la panique chez les Athéniens. Il ne restait plus à Athènes comme seule source d'approvisionnement en blé que le grenier des pourtours du Pont-Euxin. La maîtrise des détroits (Hellespont et Bosphore) devint dès lors vitale, au moment même où elle lui était contestée. Dans son analyse de ce nouveau contexte, Kagan met en évidence la victoire définitive des stratégies autrefois impulsées par Démosthène et Cléon d'un côté, et par Brasidas de l'autre, sur le schéma péricléo-archidamien qui avait caractérisé les premières années de la guerre. Plus précisément, c'est en radicalisant la stratégie archidamienne (en instaurant un blocus terrestre permanent de l'Attique) et en la complétant par celle de Brasidas (ouverture de nouveaux fronts et conclusion de nouvelles alliances à l'Est) que le camp péloponnésien allait provoquer une véritable rupture dans le conflit par l'intervention d'un nouvel acteur : les Perses, animés par l'espoir de récupérer les cités d'Asie Mineure perdues après les guerres médiques. Cette nouvelle stratégie fut prise en charge par Alcibiade et Lysandre, qui allièrent de manière indissoluble le militaire et le diplomatique. Lysandre avait cependant l'avantage sur Alcibiade d'être meilleur tacticien et meilleur diplomate, et surtout de ne pas être décrédibilisé dans son propre camp. S'étant assuré un soutien fiable des Perses à l'arrivée aux commandes de Cyrus le Jeune, nouveau satrape d'Ionie, Lysandre put parachever le schéma brasidien en obtenant les moyens de financer et d'entraîner une puissante flotte, enfin capable de rivaliser avec celle des Athéniens. Brillant stratège et très ambitieux, Lysandre remporta alors deux victoires navales décisives à Notion (en 406) et à Aïgos-Potamoï (en 405). Cette dernière vit l'anéantissement de la flotte athénienne et le retour du gros de l'armée spartiate en Attique pour porter le siège devant Athènes. Les ruses de Lysandre condamnèrent rapidement la cité à la famine et la paix fut signée en 404. La défaite d'Athènes était totale. Mais temporaire.

04/2024

ActuaLitté

Sports

L'année du rugby 2015

Enfin, ils ont imposé leur marque noire sur la planète ovale. Jusqu'à cette édition anglaise, la Nouvelle-Zélande, c'était un peu "je t'aime, moi non plus" avec la Coupe du monde, l'éternel favori souvent surpris, la meilleure équipe plus d'une fois déçue. Elle avait bien conquis deux fois le trophée mais c'était chez elle, dans son Eden Park, en 1987 comme en 2011. Cette fois, les All Blacks étaient là où tout le monde les attendait, seuls sur le tôt du monde, dans une compétition qu'ils ont dominée avec éclat, joueurs quand on le leur permet, féroces quand il le faut, impitoyables, toujours. Avec une génération incomparable qui tire là sa révérence internationale des monstres désormais sacrés comme le capitaine Richie McCaw, le cerveau Dan Carter ou le monstrueux Ma'a Nonu, et de riches promesses, avec les jeune ; Aaron Smith, Brodie Retallick ou Nehe Milner-Skudder, voilà la Nouvelle. Zélande seule nation sacrée trois fois championne du monde. Et déjà lancé vers le Mondial 2019, au Japon, avec un temps d'avance sur tout le monde. Ces All Blacks-là ont redéfini le rugby, et, dans leur sillage, on a vu d nombreuses équipes chercher à jouer, à se faire plaisir : l'Australie, bien sûr, la finaliste malheureuse, elle aussi portée vers le grand large, l'Argentine toujours plus vive, mais aussi ce surprenant Japon sans complexes, cette petit Namibie qui ose, cette vaillante Géorgie qui donne tout... A l'opposé, pour la France, cette campagne aura été la pire depuis 1991, avec une sortie en quarts de finale. Elle aura surtout consacré quatre ans d'échecs au cours desquels Philippe Saint-André et son staff ne sont pas parvenus à donner aux Bleus une identité, et souligné que le projet de jeu, établi dans l'urgence quelques mois avant la Coupe du monde – une ode déplacée à h préparation physique, un hymne restrictif à la puissance – était anachronique Avec, en point d'orgue, cette mémorable démission contre la Nouvelle-Zélande où la France, dépassée, s'est laissé marcher dessus. Reste que le rugby français, en cette année noire, possède toujours ses clubs pour retrouver un semblant de sourire. Car, encore une fois – la troisième consécutive –, Toulon a régné en maître sur la Coupe d'Europe. Le RCT et son modèle unique de stars chevronnées, rompues à toutes les victoires mais toujours portées vers l'excellence, ont eux aussi, dans leur genre, créé un nouveau standard. Les Varois n'ont pu réitérer leur doublé de l'année précédente, mais, en enlevant le Top 14, le Stade Français a fait souffler un vent d'air frais sur le Brennus. Les hommes de Gonzalo Quesada ont lutté en phase régulière, pour devenir de plus en plus irrésistibles au fur et à mesure que le rendez-vous du Stade de France se rapprochait. En finale, ils ont fait la même victime que Toulon, Clermont-Ferrand. Des Auvergnats présents sur tous les fronts, mais qui durent se contenter des places d'honneur, rappelant que, si le rugby mondial a consacré cette année un vainqueur charismatique, il peut aussi laisser vivre un perdant magnifique.

11/2015

ActuaLitté

Histoire ancienne

Le discours ethnographique à Byzance. Continuité et rupture

Ce livre a pour sujet l'étude de l’ethnographie en tant que genre littéraire à Byzance, c’est-à-dire les descriptions byzantines des peuples étrangers. Ce n’est pas une étude de la population byzantine selon les méthodes de la discipline ethnographique moderne, ce qui serait impossible, compte tenu de la nature des sources. L’ouvrage considère l’ethnographie comme un genre, pour souligner qu’il s’agit d’un produit littéraire avec une structure et un contenu plus ou moins stable, malgré le fait que ses formes et ses objectifs varient d’un auteur à l’autre. Les sujets habituellement traités par ce type d’ethnographie sont les suivants : l’origine mythique ou historique, la densité de peuplement, les caractéristiques somatiques, la guerre, les vêtements, les conditions de vie (y compris les repas et l’hébergement), la structure sociale et l’organisation politique, la pratique religieuse, les relations entre les sexes et le mariage, et, bien sûr, la géographie. Données chronologiques et enjeux Choisissant pour limites chronologiques la période médio-byzantine, entre les conquêtes arabes du VIIe siècle et la colonisation de la mer Egée par les puissances occidentales après le XIIIe siècle, l’ouvrage accorde cependant une grande attention aux historiens de l’Antiquité tardive, car ils ont fourni à leurs successeurs de modèles solides pour l’écriture ethnographique. Pourquoi l’ethnographie de la période médiobyzantine est-elle particulièrement problématique ? Cette période a été marquée par de grandes transformations historiques. L’émergence des peuples comme les Arabes, les Slaves, les Bulgares, les Hongrois, les Scandinaves, les Turcs et d’autres encore, a changé la carte politique, culturelle et ethnique de ce qui restait du monde ancien. Les Byzantins étaient au cœur de ces transformations, au milieu de cette carte, en luttant pour leur propre survie, en dirigeant les événements, comme ils pouvaient, dans leur propre intérêt, en conduisant la diplomatie et en entreprenant des guerres contre de nombreux nouveaux ennemis. Les ambassadeurs et les espions byzantins voyageaient partout, de l’Espagne aux steppes au Nord de Bagdad, collectant des informations utilesà Constantinople. Ils avaient incontestablement des informations abondantes et parfois un point de vue global sur les transformations géopolitiques et ethniques en cours. Par ailleurs, les intellectuels byzantins avaient un accès direct aux textes anciens qui fournissaient des modèles pour parler de cette sorte de développements historiques, notamment l’ancienne tradition historiographique. Les Byzantins ont imité cette tradition avec beaucoup de succès quand ils écrivaient l’histoire de leur propre société, l’Empire romain orthodoxe gouverné par Constantinople. Ainsi, les Byzantins de la période médiobyzantine avaient les connaissances, les moyens, et même le besoin de poursuivre l’ancienne tradition ethnographique et de nous transmettre tant de renseignements sur les Arabes, les Slaves, les Bulgares, les Petchenègues, et sur d’autres peuples qu’ils connaissaient si bien, trop bien de leur point de vue. Et pourtant ils ne l’ont pas fait. Ils en savaient plus que ce qu’ils nous disent. La question est alors de savoir pourquoi les textes médiobyzantins évitent de suivre à cet égard les traces de leurs anciens modèles. Leurs auteurs avaient appris à imiter ces modèles pratiquement dans tous leurs autres aspects ; alors pourquoi ne les ont-ils pas suivis dans l’ethnographie ? Ce silence est pourtant fort éloquent : il permet d’interroger les mentalités sous-jacentes des Byzantins, de comprendre leurs idéologies, leurs conceptions, à la fois sur ces parties du monde qu’ils évitaient de décrire et sur leur place à l’intérieur de celui-ci.

06/2013

ActuaLitté

Histoire internationale

Les grands procès du XXe siècle

Il existe nombreux recueils réunissant les procès à sensation de telle ou telle grande période de l'histoire. Le propos de ce livre est tout différent. Son originalité est de montrer le lien et la continuité entre les différentes affaires judiciaires évoquées et de raconter à travers elles l'histoire du XXe siècle. Treize procès ont été sélectionnés dans le but d'apporter au lecteur un éclairage singulier sur la vie politique et sociale de cette époque, de la première à la seconde Guerre mondiale, puis de cette dernière à la guerre d'Algérie. De 1914, avec le procès Henriette Caillaux, lever de rideau spectaculaire sur le siècle, à 1960 avec le procès des barricades, qui saisit l'Algérie à un moment-clé de cette guerre, où les rapports entre les forces en présence se préparent à basculer et où la légitimité va changer de camp. Les procès sont autant de fenêtres sur l'histoire, mais aussi une plongée au coeur d'un drame intime, le drame de celui ou de celle dont le sort se joue dans le prétoire. C'est sa voix que l'auteur a d'abord cherché à entendre, étonnamment restituée grâce à la trace laissée par les sténographies des débats judiciaires. Celle de Pierre Mendès France était jusqu'à aujourd'hui inédite : pour la première fois, on entend l'ancien ministre du Front populaire clamer son innocence devant le tribunal militaire de Clermont-Ferrand face à l'accusation de désertion portée contre lui. D'autres par leur personnalité dérangeante impriment leur marque au procès, comme Laval ou même comme Petiot, qui ont marqué de leur fougue et de leur désordre le cours des débats. Des femmes criminelles, aux motivations parfois insondables, telles les soeurs Papin, figurent-elles aussi au banc des accusés. Des procès d'Henriette Caillaux et Violette Nozière, à ceux d'Alexandre Stavisky et Victor Kravchenko, on est ici au carrefour de l'individuel et du collectif, et par là au coeur des enjeux de l'époque. La violence non seulement verbale mais physique de la vie politique, la vigueur des extrémismes, traversent les affaires du début du siècle, dans lesquels l'Action Française pèse de tout son poids, portée par la figure emblématique de Léon Daudet. De cette violence, la France de Vichy sera en partie l'héritière, illustrée ici par quatre procès particulièrement révélateurs. Des années 1920 et 1930 aux heures de l'après-guerre, la forte présence de l'influence communiste, la gloire dont le parti est auréolé grâce à la Résistance, expliquent l'aveuglement des intellectuels les plus éminents qui, lors du procès Kravchenko, refusent d'ouvrir les yeux sur les atrocités du régime stalinien. La guerre d'Algérie, qui marque pour la France la fin tragique de la décolonisation, est illustrée par deux procès mettant en scène le rôle des différents protagonistes du conflit, des rebelles algériens aux porteurs de valises, et des activistes de l'Algérie française à une partie de l'armée. Suivre ces treize procès permet aussi au lecteur de porter un regard cru sur le fonctionnement de la Justice en temps de crise et d'observer les liens souvent équivoques que celle-ci entretient avec le pouvoir central. Présumée indépendante et impartiale, supérieure et équitable, elle se révèle perméable à l'air du temps comme aux pressions politiques, et ainsi conforme à une réalité qui garde une actualité immuable.

10/2016

ActuaLitté

Finances publiques

Revue française de finances publiques N° 158, mai 2022 : Les 20 ans de la LOLF

SOMMAIRE - RFFP N°158 - MAI 2022 Editorial : Experts ou politiques : quelle est la source des normes financières publiques ? , par Michel Bouvier Les 20 ans de la LOLF Allocutions d'ouverture Allocution d'ouverture, par Richard Ferrand, président de l'Assemblée nationale Allocution d'ouverture, par Olivier Dussopt, ministre délégué chargé des Comptes publics Permettre une amélioration de la gestion publique La LOLF du 1er août 2001 : des avancées considérables, une application qui s'est éloignée peu à peu des objectifs initiaux, des évolutions souhaitables, par Didier Migaud Réflexions sur quelques priorités, par Eric Woerth La gestion publique n'est pas seulement une affaire de texte mais aussi et surtout d'état d'esprit et de volonté politique, par Claude Raynal L'amélioration de la dépense publique : une priorité pour l'OCDE, par Elsa Pilichowski La LOLF du point de vue des gestionnaires publics : un cadre souple qui a permis des progrès indéniables depuis 2001, qu'il convient de consolider et d'approfondir, par Mélanie Joder Mieux assurer l'exercice du pouvoir budgétaire du parlement S'appuyer sur les trois piliers de la LOLF pour réaliser les objectifs qui ont engendré sa naissance, par Alain Lambert L'exercice du pouvoir budgétaire du Parlement : Préserver l'acquis de la LOLF tout en l'améliorant, par Jean-François Husson La proposition de loi organique relative à la modernisation de la gestion publique : une "belle évolution" , par Laurent Saint-Martin La pluriannualité, un outil adapté pour retrouver des marges de manoeuvre dans le pilotage de nos finances publiques, par Philippe Josse Renforcer la capacité d'évaluation du Parlement, par Marie-Christine Esclassan Les 20 ans de la LOLF, sa réforme, ses enjeux et perspectives : Un consensus politique extraordinaire et une armure infaillible pour le Parlement en matière budgétaire ? , par Aurélien Baudu Allocution de clôture Allocution de clôture, par Pierre Moscovici, Premier président de la Cour des comptes DOSSIER : REFLEXIONS SUR LES GRANDS DEFIS DES FINANCES PUBLIQUES DU 21e SIECLE Réflexions sur les grands défis des finances publiques du 21e siècle, par Nadia Fettah Trois grands défis des finances publiques du 21e siècle, par Jacques de Larosière Le Nouveau Modèle de Développement au Maroc, par Chakib Benmoussa Les grands défis des finances publiques du 21e siècle au Maroc, par Noureddine Bensouda Pour un nouveau modèle de gouvernance financière publique, par Michel Bouvier Pour des politiques financières publiques stratégiques, par Mohammed Tawfik Mouline CHRONIQUE DE GOUVERNANCE BUDGETAIRE A la recherche du principe de sincérité des lois de finances. Réflexions à partir des saisines parlementaires des projets de loi de finances pour 2020 et 2021, par Chloë Geynet-Dussauze La promotion du développement de l'économie circulaire dans le secteur public par le service du Domaine (DGFiP), par Alain Caumeil CHRONIQUE FISCALE La fiscalité de l'innovation : améliorer l'efficacité des dispositifs existants, poursuivre leur évaluation, par Antoine Comte-Bellot, Louis de Crevoisier et Mathieu Bolard Chronique de jurisprudence fiscale (Juillet - Décembre 2021), par Aurélien Baudu, Xavier Cabannes et Jean-Raphaël Martin CHRONIQUE DES JURIDICTIONS FINANCIERES Audience solennelle de rentrée, Jeudi 24 janvier 2022, Allocution de Catherine Hirsch de Kersauson CHRONIQUE D'HISTOIRE FINANCIERE Histoire des crises financières. La tulipomanie, "le commerce du vent" , par Annick Bienvenu-Perrot CHRONIQUE BIBLIOGRAPHIQUE I. - Compte rendu d'ouvrage, par Gilbert Orsoni II. - Vient de paraître Depuis la rentrée universitaire 2021, dans une démarche écoresponsable , les titres de la collection Revue Française de Finances Publiques sont imprimés sur papier 100% recyclé .

05/2022