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Histoire et Philosophiesophie

La technologie introuvable. Recherche sur la définition et l'unité de la Technologie à partir de quelques modèles du XVIIIème et XIXème siècles

Le progrès technique occidental repose sur un étrange paradoxe : alors que se développent les puissances et les conquêtes des machines et des organisations industrielles, le Savoir technique, la Technologie au sens littéral du terme restent à l'abandon, disparates, confus. Il suffit de considérer le statut de l'enseignement technique, en France au moins. La Culture technique, en un mot, ne suit pas la Civilisation. C'est un paradoxe que l'auteur aborde ici, en une enquête détaillée qui prend ses sources aux origines de l'industrialisation, au point d'enracinement du progrès technique moderne. Ainsi est-il amené à envisager, de manière récurrente, certaines œuvres oubliées (Reuleaux), d'autres connues pour des raisons différentes (l'Encyclopédie) et nombre de ces tentatives inachevées (mais fort instructives) faites à diverses époques pour systématiser le domaine technique, lui fournir une langue, une " culture ". L'enquête est donc amenée aussi à prendre en compte des questions de Méthode et plus généralement, d'Epistémologie des techniques : place de la technologie dans l'éventail des disciplines, rapports science/technologie, histoire/technologie. La question n'est pas tant ici celle des réalités techniques elles-mêmes que celle des Ecarts qui séparent les faits techniques (et les paroles ponctuelles, indirectes qui les expriment) des entreprises de systématisation mentionnées plus haut. C'est le rapport du fait et du Droit qui est ainsi analysé, au sens philosophique de ces termes. C'est par ce biais qu'il faut également comprendre la technologie en Situation culturelle, selon les rapports épistémologiques de la technique à la Vie mais, plus encore, ses rapports symboliques à la Mort. A ce point l'enquête s'ouvre non plus sur notre passé mais sur notre avenir et les incertitudes qui le parsèment.

04/1980

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Revues

Bataille Leiris Einstein. Le moment documents (avril 1929-avril 1931)

Pour Georges Bataille, Michel Leiris et Carl Einstein, le "moment" de la revue Documents représente un véritable tournant. C'est le plus grand moment dans leur vie d'écrivain. Pilotée par le trio Bataille Leiris Einstein, la revue Documents surgit à Paris en avril 1929, tel un surgeon inavoué du surréalisme. Deux années durant paraîtront quinze livraisons de ce magazine illustré affichant comme objets : "Doctrines" "Archéologie" , "Beaux-Arts" , "Ethnographie" et "Variétés" . La revue se veut le recueil actuel et actualisé des documents les plus caractéristiques et les plus authentiques, en somme l'Encyclopédie du XXe siècle. Ce formidable projet se démarque des revues concurrentes comme La Révolution surréaliste de Breton, Cahiers d'art de Zervos, Variétés de Van Hecke ou Bifur de Ribemont-Dessaignes. Les trois principaux animateurs de la revue Documents, financée par Georges Wildenstein, directeur de La Gazette des Beaux-Arts, sont Georges Bataille qui vient de publier Histoire de l'oeil sous le manteau, le poète Michel Leiris qui s'est éloigné du groupe surréaliste, et leur aîné l'Allemand Carl Einstein qui a publié en 1913 Bébuquin ou les dilettantes du miracle (un récit qui annonce Dada) et en 1915 un ouvrage pionnier sur l'art africain. La revue Documents se veut un fait documentaire total, se rêve même une revue de variétés de music-hall. Loin de juxtaposer des documents provenant de disciplines cloisonnées, loin de s'en tenir à l'habituelle subordination de l'image au texte, la revue du trio Bataille-Leiris-Einstein accorde à la photo, au dessin, à l'image ou à la reproduction, le privilège d'être la matière la plus originelle ou le résidu le plus original des manifestations humaines. La revue la plus déshabillée du monde nous parle et nous aguiche dans l'enchaînement et le fou rire de ses matériaux et de ses travaux documentaires.

03/2022

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Pédagogie

L'école chrétienne. Pourquoi ?

L'Ecole Catholique a été l'an dernier violemment critiquée, même par des chrétiens. Elle est encore souvent mise en question. Certains de ses amis doutent d'elle. Au milieu des secousses qui ébranlent l'enseignement français, deux éducateurs chrétiens échangent leurs points de vue non sans s'affronter parfois en raison de la divergence de ces points de vue. Ce débat, enregistré au début de novembre 1968, a été revu par les auteurs en février 1969- Edmond Vandermeerscb. Né en 1922. Jésuite depuis 1940. Directeur de la Maison des Elèves Ingénieurs à l'I. C. A. M. de Lille. Directeur du second cycle, Intendant puis Recteur du collège Saint-Joseph de Lille. Secrétaire général adjoint de l'Enseignement Catholique depuis 1964. A présenté le texte de la déclaration conciliaire sur l'Education Chrétienne dans la Collection du Centurion. A signé un article sur la loi scolaire dans les Etudes en mai 1968. Didier (Jacques) Piveteau De l'Institut des Frères des Ecoles Chrétiennes, est actuellement professeur à l'Institut Supérieur de Pastorale Catéchétique et à l'Institut Supérieur de Pédagogie de l'Institut Catholique de Paris. Fondateur de la revue Orientations en 1961, il a tenté depuis cette date de prendre conscience, grâce à l'activité déployée autour de la revue, de la signification de l'Ecole, et singulièrement de l'Ecole Chrétienne, dans la société d'aujourd'hui et de prévoir les modifications institutionnelles qui s'imposent. Auteur récent d'un ouvrage consacré à la situation de l'enseignant, Le Vrai problème de l'école, Pourquoi nous n'avons plus de professeurs (Ed. Ligel), il a été sollicité par l'Université Notre-Dame E. U. , où il enseigne régulièrement, pour présenter l'enseignement catholique français dans l'encyclopédie que les Presses de l'Université ont consacré à l'Enseignement Catholique dans le monde occidentale.

01/1969

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Religion

Dictionnaire des "apparitions" de la Vierge Marie

La littérature sur les apparitions de la Vierge Marie prolifère, mais aucun ouvrage d'ensemble n'existait jusqu'à présent sur ce sujet. Plus de 2400 apparitions (toutes celles qui ont laissé une trace dans l'histoire) sont ici racontées et analysées. Véritable encyclopédie rédigée avec le concours de spécialistes qualifiés, ce dictionnaire précise l'objet, la méthode, les promesses et l'apport d'une quinzaine de disciplines, de la médecine à la sociologie, de la psychanalyse à l'histoire, de la mystique au droit canon. Phénomène beaucoup plus ancien qu'on ne le croit souvent, les apparitions sont un signe de contradiction entre ceux qui les tiennent pour une pathologie ou un effet de la subjectivité et de multiples voyants qui les prennent comme des messages du ciel. Pour leur part, l'Église et sa hiérarchie les regardent avec une infinie méfiance et considèrent qu'elles ne relèvent ni de la norme ni du dogme. Ce qui est peut-être un excès de prudence les conduit à dissuader voire à réprimer l'adhésion des fidèles, et la multiplication des apparitions au XXe siècle les ont encore raidis sur leurs positions : en deux siècles, quatorze (dont cinq récentes) apparitions seulement ont été formellement reconnues. Certaines, très célèbres - comme celle de la « rue du Bac » avec la Médaille miraculeuse. S'adressant à la fois à ceux qui sont opposés aux apparitions et à ceux qui y sont favorables, ce dictionnaire livre une abondante information objective, factuelle et phénoménologique, et promeut de nouveaux questionnements scientifiques. Ses articles très documentés évaluent le positif et le négatif et font progresser les moyens de discernement : une apparition peut-elle être une communication ? et quelles approches nouvelles permettront de le savoir ?

06/2012

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Religion

Connaissance du Vatican

Faire connaître de l'intérieur le visage du Vatican. Tel est le propos de Mgr Paul poupard, recteur de l'Institut catholique de Paris, qui fit pendant de longues années au service de la Secrétairerie d'Etat. Basilique, musée, palais, capitale, le Vatican est bien davantage. Il est la plaque tournante de l'Eglise catholique, le haut-lieu spirituel par excellence qui, par delà ses indispensables services, bureaux, congrégations et commissions, se veut la pierre de touche de la présence de Dieu chez les hommes. Mais en définitive, le Vatican, c'est d'abord le Saint-Père, à la jointure de l'Eglise universelle et des Eglises locales. Ces pages sont résolument tournées vers d'avenir. Cardinal François Marty Né en Anjou en 1930, Mgr Poupard est docteur en théologie, docteur en histoire (Sorbonne), diplômé de l'Ecole des Hautes Etudes (Paris). Professeur de lettres à Angers, il exerce ensuite un ministère paroissial à Paris, tout en collaborant au Centre national de la recherche scientifique. Appelé à Rome au début du pontificat de Jean XXIII, il y a été pendant plus de douze ans associé de près aux grands événements de la vie de l'Eglise. Il collabore à diverses revues et encyclopédies. Ses précédents ouvrages ont été traduits en allemand, anglais, coréen, espagnol, italien, portugais. Recteur de l'Institut Catholique de Paris en 1972, Mgr poupard est élu président de l'Union des établissements d'enseignement supérieur catholique en 1972 et vice-président de la Société d'Histoire de l'Eglise de France en 1974.

01/1974

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Critique littéraire

Louis Hachette. Le fondateur d'un empire, 1870-1940

Rien ne prédestinait Louis Hachette à fonder un empire. Entré en 1819 à l'Ecole normale, il doit quitter l'enseignement quand la Restauration ferme les portes de l'Ecole. Après avoir songé à une carrière d'avocat, il reprend un fonds de librairie classique. Dès lors, il commence à tisser méthodiquement une toile d'araignée qui va lui permettre de dominer le monde de l'imprimé scolaire et universitaire. Au milieu du siècle, il s'attelle à une tâche complémentaire : offrir à la jeunesse puis aux adultes des livres de " récréation " et de " vulgarisation ". Ainsi naissent la Bibliothèque des chemins de fer, la Bibliothèque rose, les guides Joanne. Pour parvenir à ses fins, l'éditeur s'est emparé des rênes de la distribution grâce au réseau de kiosques installés dans les grandes gares, ancêtres des " relais H ". Outre ces réussites, il lance plusieurs magazines, dont Le Tour du monde, ainsi que de nombreux dictionnaires et encyclopédies, en particulier le prestigieux Littré. En quelques décennies, il devient le patron de la plus grosse entreprise du livre en Europe. Intellectuel amoureux des belles-lettres mais en prise avec son époque, capitaine d'industrie et innovateur permanent, Louis Hachette n'a pas laissé indifférents les écrivains qu'il publia et qui, pour certains, lui reprochèrent d'avoir " industrialisé la pensée ". Nul doute, en effet, qu'il bouleversa le métier d'éditeur et qu'il réalisa son ambition : exercer une influence sur ses contemporains et continuer à enseigner en diffusant le livre à grande échelle.

03/1999

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Beaux arts

Surréalisme

Né après la Première Guerre mondiale, mouvement tout d'abord littéraire, le Surréalisme dérive directement du Dadaïsme, opposé aux conventions sociales et morales de la bourgeoisie. Influencés par les conceptions freudienne et jungienne de l'inconscient, les artistes s'attachent à exprimer tout ce qui est du ressort du rêve, du pulsionnel, de l'instinct, du désir, et prônent la révolte et la liberté. Puis le surréalisme gagne rapidement les arts plastiques, la photographie et le cinéma. Leurs moyens d'expression sont l'écriture automatique, les « cadavres exquis », les jeux verbaux, les associations, le dessin spontané, le frottage et le collage ou encore le décalage entre le titre de l'œuvre et son contenu, la juxtaposition d'images ou d'objets incongrus. André Breton, dans son premier Manifeste du Surréalisme, définit ce mouvement comme un « automatisme psychique pur, par lequel on se propose d'exprimer, soit verbalement, soit par écrit, soit de toute autre manière, le fonctionnement réel de la pensée… » Ce volume de la collection Le Génie de l'art nous entraîne dans le monde de l'imaginaire et de l'irrationnel, sur les pas, de Max Ernst, Man Ray, Hans Arp, Giorgio de Chirico, Magritte, Miro, Salvador Dali pour les plus connus et dont l'influence se ressent encore dans certaines œuvres contemporaines. Le Génie de l'art offre une série d'encyclopédies visuelles claires, concises et abondamment illustrées, complétées par une chronologie et un glossaire. Une visite guidée des grandes civilisations et des mouvements artistiques les plus marquants de notre histoire.

10/2014

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Philosophie

Histoire de la pensée au Pays de Liège. Des origines à nos jours Tome 2, XIIe s.-XVe s.

Le renouveau de la pensée, de portée européenne, manifesté au Pays de Liège sous forme de la pensée inclusive durant tout le XIe s., s'est confirmé au siècle suivant, mais en perdant sa position centrale. Toutefois, la pensée juridique, canonique ou civile, régulant la circulation des biens et des personnes, offrant une sorte de science sociale, a joui d'un développement remarquable, sans entraver une anthropologie de la vie spirituelle la plus aiguë. La période couverte par ce volume manifeste, de manière singulière, une pensée de l'intégralité (par la constitution de nombreuses encyclopédies théologiques, de sciences naturelles, astronomiques et musicales) et des limites, voire borderline, touchant certaines expériences du corps et du coeur. En outre, dès avant 1200, l'accès direct aux sources grecques, d'Aristote en particulier, conduit à penser l'articulation des sciences naturelles, de la médecine et de la philosophie. Tout cela prépare la voix des ténors de la pensée universitaire comme Siger de Brabant et Godefroid de Fontaines. L'ébranlement de l'Europe lié au Grand Schisme, est assumé avec acuité parla pensée politique et conciliaire de Pierre Plaoul. Néanmoins, la pensée s'est vue grandement menacée dans ses conditions de possibilité lorsque, par ironie de l'histoire, les ducs de Bourgogne entendirent reconstituer l'espace lotharingien, et lorsque le Téméraire décida de supprimer sa "Constitution", de vassaliser l'intervalle principautaire liégeois, notoirement rebelle, aboutissant ainsi au grand Sac de Liège en 1468. Ce qui n'empêcha pas les Liégeois de relever la crête et de laisser percer les lueurs de la première modernité venue d'Italie.

03/2019

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Ouvrages généraux et thématiqu

Vivre avec les animaux au Moyen Âge. Histoires fantastiques et féroces

Licornes, dragons, griffons : la vie des hommes du Moyen Age, de l'An Mille à la Renaissance, est peuplée de quantité de créatures fabuleuses, mais aussi réelles et redoutées. Les saints Pères du désert, les moines et des prédicateurs dignes de foi assuraient que des bêtes féroces et des créatures monstrueuses et hybrides envahissaient la terre. Et comme ces chimères étaient envisagées à la lumière de la Création, elles suscitaient des interrogations fondamentales. Un cynocéphale était-il véritablement un homme à tête de chien ? Se pouvait-il que Dieu eût créé des créatures aussi horribles ? Au Moyen Age, l'humanité vivait, en âme et conscience, dans un paradis perdu. De même qu'était perdu à jamais, après la transgression d'Adam et Eve, le merveilleux rapport de subordination que les animaux, créés pour servir Adam, avaient entretenu avec les hommes. Ces derniers ne disposaient pas d'armes efficaces pour affronter les loups, les ours et les sangliers, et à plus forte raison les lions, les tigres et les panthères, au cas où ils les auraient rencontrés. Ce qui n'empêchait pas leur imagination fertile de venir à leur secours pour surmonter leurs craintes. Dans cet essai somptueusement illustré, la grande médiéviste italienne Chiara Frugoni observe et analyse minutieusement des tapisseries, des miniatures, des mosaïques, des sculptures, des tableaux et des encyclopédies illustrées pour nous montrer les mille facettes de la tradition séculaire, aussi symbolique que réelle, qui liait les hommes et les animaux. Autant d'images commentées qui rendent vivante et palpitante cette époque lointaine dont a hérité notre culture.

03/2022

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Sociologie du travail

Normes et références : l'expérience en discussion. Travail, orientation, formation

Dans cet ouvrage, les auteurs, membres des équipes du Centre de recherche sur le travail et le développement (CRTD) du Conservatoire national des arts et métiers (Cnam) s'efforcent de comprendre comment et dans quelles conditions l'expérience se construit et se développe à partir des activités des personnes en situation sociale ou professionnelle au regard des normes et références qui les encadrent. La construction et le développement de l'expérience, au coeur des enjeux sociaux actuels du travail, s'inscrivent dans une tendance lourde des organisations à la rationalisation et la standardisation accrue des pratiques professionnelles. On assiste ainsi dans les milieux de travail à une tendance à la normalisation qui se traduit par le renforcement de la prescription : guide de bonnes pratiques ou référentiels d'activité fonctionnant comme référence prescrite, prescription des modes opératoires, normes de sécurité et de qualité. Les auteurs s'efforcent d'identifier les tensions entre normes et activité, références et expérience à partir de leur pratique d'ergonomes, de psychologues de l'orientation ou du travail. Dans ce contexte de recherche d'intelligibilité qui fait une place importante dans la première partie à l'apport de l'histoire à la compréhension des concepts en jeu, il ne s'agit pas d'identifier le sujet à ses actes et à la situation en acceptant l'idée qu'il y aurait un passage direct entre des situations objectives et des constructions subjectives, mais plutôt d'essayer de comprendre comment la construction de l'expérience participe au développement des compétences individuelles et collectives. L'objectif est de penser l'expérience, ses processus de construction et de développement, les conditions sociales et professionnelles qui favorisent ces processus, et les modalités possibles de leur accompagnement. Cet ouvrage qui regroupe les interventions de deux années de séminaire du CRTD organisées autour des concepts d'expérience, de norme et de référence a été établi sous la direction de Yannick Lémonie, Emmanuelle Betton et Régis Ouvrier-Bonnaz.

07/2021

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Philosophie

Violence et civilité. Wellek Library Lectures et autres essais de philosophie politique

Les origines de ce livre remontent à un exposé, " Violence et politique ", présenté en 1992 à la décade de Cerisy autour de Jacques Derrida, " Le passage des frontières ". Il s'articule en deux ensembles: l'adaptation française, fidèle à l'original, des Wellek Library lectures de 1996 à Irvine, " Extreme Violence and the Problem of Civility ", et une série de textes plus récents (rédigés entre 2001 et 2006) qui tentent d'articuler les catégories de la guerre, de la souveraineté, de la révolution et de la lutte des classes. La conclusion est un essai de 2003 " sur les limites de l'anthropologie politique " et la pensée moderne de la tragédie. Le livre propose une réflexion sur l'autre scène de la politique où son rapport constitutif à la violence n'est plus normalisé par le droit, les institutions, l'idéologie qui opèrent la " conversion " de l'extrême violence. Il cherche à dessiner une topographie de la cruauté, où viennent se superposer sans se confondre ses formes ultra-subjectives (délires d'identité, extermination, vengeance de la loi) et ultra-objectives (surexploitation capitaliste, production et élimination de la vie comme déchet). Il engage une comparaison des stratégies de civilité qui se partagent la possibilité de formuler un concept de la politique comme anti-violence, telles que les ont esquissées différents courants de la philosophie contemporaine. La critique des positions de Marx et des marxistes occupe ici une position centrale. Mais il faut la replacer dans une généalogie plus longue et plus conflictuelle, remontant à Hegel et Clausewitz et se confrontant à la conception schmittienne de la souveraineté telle que l'auteur du Nomos de la terre l'a recherchée dans son interprétation de Hobbes. Le recueil - conçu comme une contribution à la théorie des conditions réelles de la transformation et de l'émancipation - débouche sur la " rencontre manquée " de Lénine et Gandhi et sur le problème d'une civilisation de la révolution : unité de contraires dont le défaut équivaut pour la politique à la barbarie, dont parlait déjà Rosa Luxemburg en 1914.

02/2010

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Beaux arts

Les globes de Louis XIV

Sans équivalent au monde, les grands globes, que réalisa le cosmographe vénitien Vincenzo Coronelli pour Louis XIV à la demande du cardinal d'Estrées, n'ont cessé, depuis leur création en 1683, de fasciner par leurs dimensions - quatre mètres de diamètre, deux tonnes chacun - et par la qualité de leurs peintures. Hymne à la gloire du Roi identifié au Soleil qui éclaire le monde, le globe terrestre, fourmillant de détails exotiques et d'inscriptions, est à rattacher aux efforts de Colbert pour étendre le champ du commerce extérieur de la France en la dotant notamment d'une marine et d'une cartographie ; le globe céleste, d'un bleu profond, qui recompose, sous le pinceau des meilleurs peintres, les constellations telles qu'elles étaient en septembre 1638 au jour de la naissance de Louis XIV, est l'une des plus belles encyclopédies des astres. Depuis leur création jusqu'à leur réinstallation à la Bibliothèque nationale de France, dans son site de Tolbiac, ces gigantesques sphères, n'ont cessé d'être déplacées, montées, démontées, mises en caisses, exposées dans divers bâtiments tant à Marly, Versailles et Paris, parfois pour quelques mois seulement. Exposés au public, ces chefs-d'oeuvre de la cartographie baroque - qui nous permettent de contempler le monde tel qu'il s'offrait à la fin du XVIIe siècle - vont enfin pouvoir donner lieu aux recherches qu'ils méritent dans tous les domaines de l'histoire des sciences et de l'histoire de l'art. Voici, remarquablement illustrée, une visite savante et savoureuse, guidée par Hélène Richard, directeur honoraire du département des Cartes et Plans de la BnF.

03/2019

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Bas Moyen Age (XIVe au XVe siè

Petite histoire de Gaston Fébus

LE LIVRE Gaston Fébus (1331-1391), comte de Foix, vicomte de Béarn, coseigneur d'Andorre et seigneur de nombreuses autres terres pyrénéennes, a marqué son siècle d'une empreinte brillante. Il fut un grand capitaine qui écrasa tout le clan Armagnac lors de la bataille de Launac. Il fut un très grand diplomate qui sut tracer son destin entre roi de France et roi d'Angleterre, défiant l'un ou l'autre jusqu'aux limites de l'acceptable en utilisant la crainte qu'avait chacun de le voir s'allier à l'autre. Il obtint ainsi ce miracle de tenir ses terres de Foix et de Béarn à l'abri des ravages de la guerre de Cent Ans. Il fut un administrateur hors pair qui sut tirer de ses domaines les ressources nécessaires à la mise sur pied d'une armée et à l'édification d'un ensemble de forteresses qui constituèrent une très efficace force de dissuasion. Il fut un prince mécène, faisant de sa cour un foyer de recherche musicale ; il fut un prince savant qui avait une importante bibliothèque et qui fit traduire en occitan des ouvrages scientifiques, encyclopédies ou traités médicaux ; il fut un prince poète qui écrivit des chansons dans la tradition des troubadours, qui composa aussi un "Livre des oraisons" et un "Livre de Chasse" qui servit de modèle des siècles durant... Le fait que cette brillance se soit accompagnée d'une face sombre et violente - il tua son fils de sa propre main -, d'une "légende noire" certainement voulue par lui, ne fait qu'ajouter à la fascination que le personnage inspira à ses contemporains comme aux générations futures.

05/2023

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Développement durable-Ecologie

Les biens communs. Un modèle alternatif pour habiter nos territoires au XXIe siècle

La figure des s biens communs u est aujourd'hui un paradigme émergent dans de nombreux champs disciplinaires. Elle couvre un spectre très large allant de ressources naturelles comme l'air, l'eau ou la terre à des biens immatériels comme les logiciels libres ou les encyclopédies en passant par l'habitat participatif, le travail ou la santé. Elle constitue un objet d'étude aussi bien pour les économistes ou les juristes que pour les géographes ou les politistes. Parallèlement, elle émerge comme catégorie d'action et de compréhension des territoires dans le champ de l'aménagement ou de l'urbanisme opérationnel. Enfin, différentes initiatives issues de la société civile se réfèrent, explicitement ou non, à cette notion. Mise en valeur par les travaux d'Elinor Ostrom (prix Nobel d'Economie 2009), elle propose une autre manière de concevoir l'organisation des rapports sociaux, économiques ou politiques en dessinant une sorte de troisième voie qui sort de l'alternative dichotomique opposant l'Etat au marché, le privé au public voire l'homme à l'environnement dans la préservation et la gestion des ressources. Elle offre ainsi la possibilité de dépasser un clivage binaire qui structure encore largement notre rapport au monde. L'enjeu de cet ouvrage collectif, qui rassemble des contributions interdisciplinaires et croise une réflexion théorique et des expérimentations opérationnelles, est d'éclairer cette notion et de voir en quoi, en tant qu'objet mais aussi parle processus qui l'institut, elle constitue un paradigme opératoire pour comprendre et concevoir les rapports des hommes aux territoires et à l'environnement mais aussi les rapports des hommes entre eux.

04/2019

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Sciences politiques

Lotta Comunista. Le groupe d'origine (1943-1952)

Le parti se construit sur la stratégie. C'est la conclusion à laquelle arriva le groupe qui est à l'origine de Lotta Comunista, à la fin des années cinquante. C'est la thèse de Luttes de classe et parti révolutionnaire, le texte fondateur pour notre organisation qui se proposait, en 1964, d'être ce que le Que faire ? avait été pour le parti de Lénine. " Stratégie ", pour le marxisme, signifie en premier lieu évaluation des temps et des forces du mouvement des classes, à partir du moteur objectif du développement capitaliste jusqu'à la force subjective du parti révolutionnaire. Au commencement il y avait la guerre et le partage de Yalta, qui en était le résultat en Europe, avec le mythe de l'URSS stalinienne qu'on faisait passer pour le bastion du socialisme mondial. La convention de Gênes-Pontedecimo, en février 1951, est l'acte fondateur du groupe qui donnera vie, au début des années soixante, à Lotta Comunista. C'est un petit groupe, un " peloton restreint " d'ouvriers, dont la plus grande partie a été conquise à la politique dans la lutte du maquis. Il y a beaucoup de brouillard, en 1951, dans le monde et en Europe. L'idéologie de la " guerre froide " domine partout, la guerre de Corée rend crédible un conflit mondial entre les Etats-Unis et l'URSS. L'idée d'un " impérialisme unitaire ", le drapeau de la lutte internationaliste à la fois contre Washington et contre Moscou et son capitalisme d'Etat, est le choix stratégique qui assure l'indépendance stratégique du " peloton restreint ". Théorie et stratégie seront développées à partir de là. Il n'y a pas que les Etats-Unis et l'URSS, le développement capitaliste mondial s'accompagne de contradictions en ébullition, à commencer par l'Asie. Washington et Moscou sont des capitales de l'impérialisme unitaire, mais ne sont pas les seules : il faut aussi compter avec Londres, Paris, Bonn et Tokyo. Et même avec Rome. La vision scientifique est une conquête. Soudée à l'organisation elle est la seule voie qui peut éviter aux forces de classe d'être exposées à l'influence ou à la capture par d'autres forces. Le point fixe est l'intuition de Marx en 1853 : " il faut savoir à qui l'on a affaire ", l'autonomie vis-à-vis des forces du capital se défend bec et ongles. Tel est le secret du parti-stratégie.

08/2012

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Policiers

Une enquête d'Henning Juul Tome 1 : Cicatrices

Découvrez le prince norvégien du thriller, traduit dans 29 pays Une nuit de septembre, le journaliste d'investigation norvégien Henning Juul est réveillé par les flammes. Son fils Jonas, six ans, est prisonnier du feu qui ravage son appartement. Sévèrement brûlé au visage et sur le corps, Henning survit mais échoue à sauver l'enfant. Deux ans plus tard, marqué physiquement et psychologiquement, Henning reprend le travail à 123news, un journal en ligne. Les choses ont évolué : son ancienne stagiaire est désormais sa patronne, et son supérieur direct, le nouveau compagnon de son ex-femme. On découvre dans un parc le corps lapidé, flagellé, d'une étudiante en cinéma. Elle semble avoir subi les hududs prescrites par la charia et on lui a tranché la main. Parmi les policiers chargés de l'enquête, Henning reconnaît Brogeland, un ancien camarade d'école, lequel est, pour l'anecdote, obsédé par Ella Sandland, sa partenaire, superbe et futée. D'origine pakistanaise et musulman, le petit ami de la victime est arrêté, mais Henning ne croit pas au mobile du châtiment religieux. Il cherche du côté de l'école de cinéma. Quand Tarik Marhoni, le frère du suspect, est tué sous ses yeux, il comprend qu'un gang est impliqué dans l'affaire et que sa propre vie est menacée. "Bourré de suspense, noir et impossible à lâcher, Cicatrices est un thriller incontournable". Booklist "Probablement un de vos meilleurs achats de l'année". Bookpage Mot de l'éditeur : Cicatrices inaugure une série incontournable du thriller nordique. Cinq romans, cinq intrigues, pour un arc : le retour à la vie d'un homme sensible, écorché par la vie. Contrairement à Harry Hole, le personnage emblématique de Jo Nesbo, Henning Juul ne boit pas et ne pose pas un regard sombre sur les choses. Thomas Enger cherche la nuance : sociale, politique, religieuse. Henning Juul ne s'arrête donc pas aux apparences - ces apparences dont il est le premier, en tant que grand brûlé, à faire les frais. La narration subjective projette le lecteur dans la tête de personnages francs et riches de nuances, dont la série approfondit progressivement l'histoire et les relations. Peu à peu, Juul se préoccupera moins de certains rituels qui jalonnaient sa routine (changer les piles des alarmes incendie, par exemple). Revenant à des émotions plus subtiles, il s'ouvre à celles d'autrui. C'est le début de la guérison.

11/2018

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Ethnologie et anthropologie

VIH/sida : l'épidémie n'est pas finie

40 ans après sa découverte, le VIH circule toujours et 36 millions de personnes en sont mortes. Si les traitements antirétroviraux permettent désormais de vivre avec la maladie, on compte toujours un million de décès chaque année dans le monde. Les nouvelles contaminations ne cessent pas et la maladie reste celle des minorités et des sociétés vulnérables. En pleine pandémie de Covid-19, la réalité de l'épidémie du sida est présentée dans une exposition au Mucem, qui retrace son histoire sociale, et dont ce livre, en co-édition avec le Mucem se fait l'écho. Son apparition et sa propagation dans les sociétés contemporaines ont provoqué des bouleversements intimes et sociaux, révélé des fractures et suscité des luttes historiques. Notre société porte les héritages de ces luttes, mais aussi les persistances des disparités engendrées ou révélées par le VIH/sida. Les luttes se poursuivent, pour briser le silence, éviter les nouvelles contaminations et réduire les inégalités, notamment en termes d'accès aux traitements. L'exposition s'appuie sur le riche fonds d'objets et d'archives du Mucem, constitué dans les années 2000 par le biais d'une enquête ethnographique menée sur le thème de " l'histoire et des mémoires des luttes contre le sida " qui a permis la collecte de nombreuses traces de ces luttes, en France, en Europe et en Méditerranée. Des banderoles, tracts, affiches, revues associatives, brochures de prévention, vêtements, badges, rubans rouges, boîtes de médicaments, photographies et oeuvres d'art ont été portés à l'inventaire (soit 12 000 pièces). Le Mucem a conçu cette exposition en étroite collaboration avec des soignants, des personnes vivant avec le VIH, des chercheurs et des militants. Le catalogue de l'exposition est donc nourri du fonds iconographique dense constitué par le musée, autant que des réflexions partagées et du processus collaboratif qui a permis la conception de l'exposition " VIH/sida : l'épidémie n'est pas finie ! ". Le sommaire du catalogue de l'exposition articule une histoire subjective de l'épidémie avec plusieurs récits de la collecte, pour permettre aux lecteurs et lectrices d'entrer dans un dialogue entre le point de vue des acteurs et celui du musée. Il a l'ambition de dresser un bilan des conséquences sociales de l'épidémie et des luttes qui lui sont opposées, pour inscrire cette histoire dans un cadre patrimonial et questionner la place de son héritage

11/2021

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XVIIIe siècle

Le corps souffrant. Dire la maladie dans quelques écrits du for privé en Lorraine, au XVIIIe siècle

L'histoire de la maladie fut longtemps celle de la médecine, de ses héros et de leurs exploits, mais dès les années 1970-1980, grâce entre autres à Jacques Revel, Jean-Pierre Peter ou Roy Porter, un renversement radical de perspective a invité l'historien à prendre en compte le vécu de la maladie plutôt qu'à se complaire dans l'analyse du discours médical, dans l'histoire des maladies ou les biographies de soignants célèbres. Depuis, les travaux se sont multipliés à partir des récits de malades ou de leurs proches, car ce nouvel angle d'attaque donne une place centrale à l'individu mais également aux sources qui en parlent, c'est-à-dire à ces écrits du for privé - journaux, mémoires, livres de famille, correspondances intimes... - qui suscitent, surtout depuis l'aube des années 2000, un nouvel engouement. Sources non médicales, ces écritures privées sont ici privilégiées, telles les lettres qu'Elisabeth-Charlotte d'Orléans, duchesse de Lorraine, adresse à son amie la marquise d'Aulède entre 1715 et 1738. Une importante correspondance que complète heureusement l'analyse de quelques livres de familles incontestablement moins bavards mais rédigés par quelques apparentés Marcol qui, peu ou prou, appartiennent au milieu de la Robe nancéienne. Des textes à la première personne, auxquels ce travail fait la part belle, qui procèdent à une mise en récit de la maladie, mettent l'accent sur l'expérience subjective du malade et de ses proches et donnent accès aux parcours de santé de quelques individus appartenant, certes, à une frange restreinte de la population, les "gens de qualité", mais les seuls, en Lorraine, à avoir laissé, pour le bonheur de l'historien, quelques traces écrites... Autant de regards que l'individu porte sur son corps malade ou le corps souffrant de l'autre qui, à travers l'écrit, révèlent les façons dont la maladie est dite, vécue, interprétée et les représentations qu'on s'en fait. Histoire du corps malade, cet ouvrage esquisse aussi une histoire de la relation thérapeutique, car au fil du récit s'expriment parfois les attentes du malade, de ses proches vis-à-vis du soignant et des soins prodigués ; les parcours de santé individuels étant, comme il se doit, restitués dans le tissu de leur environnement familial et social et les narrations privées confrontées aux discours médicaux ambiants. Car la maladie, nul besoin désormais de le démontrer, est socialement et culturellement construite.

01/2022

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Beaux arts

Le droit à la beauté. Chroniques de L'Express (1960-1992)

Pierre Schneider (1925-2013) a écrit chaque semaine dans L'Express, des années 1950 jusqu'aux années 1990, parallèlement à son activité d'écrivain et d'historien d'art. Qu'ils soient courts ou qu'ils prennent la forme de véritables dossiers, ses articles sont à la fois de vrais morceaux de littérature et des réflexions d'histoire de l'art. Ils accompagnent aussi bien les grandes expositions internationales (en France, en Suisse, aux Etats-Unis, etc.) que les orientations de politique culturelle ou les réalisations marquantes d'architecture et d'urbanisme dans le monde occidental.Qu'il s'agisse de cinéma ou de littérature, d'urbanisme ou d'art contemporain, de Baudelaire ou des trésors et curiosités des églises parisiennes, de l'hôpital Santa Maria della Scala à Sienne ou de la coupole de Jules Hardouin-Mansart à Paris, du scandale des biens juifs spoliés en Autriche, de la chasse aux sorcières aux Etats-Unis ou de la beauté des graffitis à New York, Pierre Schneider aborde les sujets les plus divers. Ses prises de position, ses engagements et ses jugements se signalent par leur verve et leur liberté égales à celles de ses grands livres. Il se méfie, par exemple, à son ouverture en 1977, du Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou (alias Beaubourg), « dosage habile de cours du soir et de parc d'attractions », il critique le soutien d'Etat à la création, à partir de 1981, il se moque amèrement de la dévastation des paysages par la politique publique du bâtiment, il s'enflamme pour la sauvage beauté des métros taggés, où « les trois-quarts des wagons sont aussi somptueusement illustrés qu'un manuscrit du Moyen Âge ».La réunion d'un choix de ces textes, répartis sur une trentaine d'années, permet de restituer une histoire parallèle et subjective de la vie artistique pendant cette période. Hommage est ainsi rendu à un pan méconnu de l'œuvre d'une figure aussi singulière qu'influente de l'histoire de l'art et de la critique artistique au cours de la seconde moitié du xxe siècle.L'anthologie est introduite par une préface de Rémi Labrusse. Elle est accompagnée de textes d'hommage par René Binet, Yves Bonnefoy, Itzhak Goldberg, Jean-Claude Lebensztejn et Richard Shiff, ainsi que d'une bio-bibliographie rédigée par Tamara Préaud.

01/2017

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Sciences historiques

Le savoir du Prince. Du Moyen Age aux Lumières

De quoi doit être faite l'éducation d'un enfant appelé à régner ? Quelles qualités, vertus, connaissances faut-il imprimer dans son esprit pour le préparer à exercer le métier de roi ? Existe-t-il un savoir de la politique qui soit propre au prince ? Du Moyen Âge aux Lumières, nombre de juristes, de prélats, de lettrés, de philosophes, d'apologistes de la monarchie absolue, mais aussi de ses censeurs, se sont efforcés d'éclairer ces questions. C'est cette littérature exceptionnellement riche qu'interrogent les essais qui composent cet ouvrage. À défaut d'en offrir un tableau exhaustif, ils tentent d'apporter autant d'éclairages sur l'" institution " des futurs monarques, objet d'une attention méticuleuse, et, au-delà, sur l'intelligence politique de la royauté. Au fil des pages, et d'un chapitre à l'autre, ce livre met ainsi en lumière le legs ambigu de la Bible au savoir de la royauté, les tensions propres à la notion de sagesse royale dans la France médiévale, le statut particulier que réclament juristes et magistrats à la connaissance du droit. Il étudie les " miroirs du prince " de la Renaissance, le redoutable enseignement de Machiavel et l'éducation des enfants du roi sous la monarchie absolue. Il interprète les arts martiaux comme mode d'apprentissage de la souveraineté, sonde les vertus du prince de la raison d'État, restitue la vision janséniste du roi légitime et fait parler la pédagogie politique de Fénelon. Avant de découvrir ce qu'est devenu le savoir du prince au temps de l'Esprit des lois et de l'Encyclopédie, et enfin sous le dernier règne de l'Ancien Régime. Ce qu'il donne à voir, c'est la lente érosion de l'idée, autrefois inhérente à la majesté du trône, d'une compétence politique qui serait l'apanage du seul monarque : au siècle de la raison, le savoir du prince est tombé pour ainsi dire dans le domaine public.

04/2002

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Religion

LE CHRIST DE LA PHILOSOPHIE. Prolégomènes à une christologie philosophique

La présence, latente et quelquefois voyante, du Christ dans les philosophies modernes, les grandes et les moindres, est restée littéralement inaperçue des historiens, occultée par les critiques, du moins jusqu'à il y a une trentaine d'années. Mais surtout un préjugé tenace s'attache au " Christ des philosophes " : la philosophie étant réductrice par essence, son Christ serait forcément rationalisé, sécularisé, comme en général les autres contenus de la foi. C'est cette double hypothèse, du silence et de la méfiance, que s'efforce de lever le présent livre, fruit de nombreuses lectures et préparé par des études plus analytiques. L'ouvrage n'est pas une série de monographies. Il vise un " Christ de la philosophie ", dont la physionomie s'ébauche à travers la diversité des portraits situés. Le schème directeur est l'hypothèse ou le problème d'une christologie qui puisse se présenter comme philosophique. De sorte que l'accent est mis partout sur l'épithète, afin que soient déterminées les caractéristiques existentielles et rationnelles d'un Christ et d'une christologie nécessairement émaciés par rapport à la richesse du dogme et de la théologie. La recherche procède en spirale, du moins philosophique au plus philosophique, jusqu'à ce que s'établisse, dans la philosophie chrétienne de Maurice Blondel, un équilibre, une stabilité, qui est le fait du panchristisme. C'est à quoi est consacrée la première partie, Heuristique, formée de six chapitres. La seconde partie (quatre chapitres) intitulée Topique examine, comme une application de l'hypothèse, quatre lieux majeurs, philosophico-théologiques, où s'exerce la christologie philosophique. Elle confirme par l'exemple les résultats positifs, quoique toujours menacés d'ambiguïté, de la recherche théorique. La Conclusion résume les différentes approches qui balisent le chemin ardu et périlleux de la théologie (ici la christologie) à la philosophie ; elle suggère même l'intégration d'une discipline christologique à l'encyclopédie des sciences philosophiques.

09/1990

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Littérature étrangère

Robes d'été flottant au vent

Edo Mesch est un petit garçon de huit ans plutôt anxieux, et pour conjurer ses peurs il s'est inventé un double : Oskar Vanille. Sa vie tourne d'autant plus autour de ce personnage imaginaire et de sa mère qu'il se sent handicapé par un bandage sur un oeil. C'est seulement grâce à une voisine attirante qu'il commence timidement à s'ouvrir sur le monde extérieur. Pour l'été de ses dix-sept ans - Edo est entretemps devenu un adolescent égocentrique qui tyrannise sa mère -, il rejoint son oncle et sa tante dans leur magnifique maison des années 30. La géométrie épurée des lieux semble d'abord calmer ses angoisses, mais très vite une fascination érotique pour sa tante Simone le pousse à provoquer un conflit violent, suivi d'une déclaration d'amour. Edo finit par s'enfuir dans une confusion totale. Sept ans plus tard enfin, Edo rencontre Marta, une femme plus âgée et mère de deux enfants. Il se présente à elle sous le nom d'Oskar Vanille, puis se sépare de sa petite amie de longue date, Nina. Après une parenthèse à Rome où il tente d'écrire une encyclopédie du bonheur avec un apprenti acteur, Edo rentre à Amsterdam où ses crises de panique le reprennent. Il décide alors de s'embarquer sur un vieux voilier. Dans des circonstances troubles, Edo tombe à l'eau. Robes d'été flottant au vent est un roman de formation magistralement construit en trois parties qui nous offre autant de variations sur le thème du conflit entre raison et sentiments. Oek de Jong a créé avec Edo un personnage littéraire inoubliable, incarnant un héros fragile en quête d'une harmonie existentielle qui s'échappe toujours. Son écriture frappe par une sensualité à fleur de peau et par cette omniprésence de la nature, comme ce vent soulevant les robes d'été qui donne son titre au roman.

02/2014

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Beaux arts

Une leçon d'abîme. Neuf approches de Picasso

"D'un côté Bouvard et Pécuchet, de l'autre des Esseintes. Tous les savoirs, y compris les plus douteux, toutes les ivresses, y compris les plus ignobles. Qu'est-ce qu'un jeune peintre affamé comme Picasso pouvait bien encore dévorer ? Surtout au contact d'un artiste académique, son père, Ruiz, à lui seul une encyclopédie de modèles et de savoir-faire ? Eh bien, il lui faudrait recommencer de rien. Retourner aux origines. Quelque chose comme la Grèce, peut-être, au temps des archaïsmes. Une Grèce primitive, sauvage, violemment coloriée, effrayante, sans le filtre des interprétations classiques. Comment arriver à supporter l'éclat direct de ce feu premier, brûlant comme la divinité, qui ne se peut regarder en face ? Sans doute, il y avait eu, en 1906, au musée du Trocadéro à Paris, la découverte de l'ethnologie, la culture de l'autre. Freud à la même époque ne tentait-il pas d'appuyer ses propres recherches du côté de Bachofen, de Frazer, de Frobenius ? Mais c'est l'Océanie, les Nouvelles-Hébrides, la découverte d'objets qui ne sont pas "d'art" mais de pratique rituelle, magique et religieuse qui intéressent Picasso : non pas des oeuvres de musée, mais des instruments de magie, les outils d'une possession, au sens où l'on parle de possédés, de pratiques d'envoûtement. Cette expérience l'ouvrira à ce que Rudolf Otto, en 1917, dans son livre sur Le Sacré, appellera le "numineux". Elle est d'ordre initiatique, non pas esthétique. Il faudrait encore ajouter ce qu'il découvre pêle-mêle et en même temps : la sculpture ibérique, le vieux fonds celte de l'Espagne, la statuaire romane, dans les églises du nord de la Catalogne, c'est-à-dire, toujours, la tradition, puis les fresques des absides et des voûtes... En fait, on a affaire à une genèse spirituelle où tout est déjà là, simultanément". Jean Clair.

09/2005

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Europe

Voyages Italie

Dans cette nouvelle édition entièrement revue et mise à jour, nous avons choisi de passer en grand format XXL afin de donner l'écrin que mérite un tel livre et un si joli pays. Nous avons également ajouté du contenu et des chapitres supplémentaires : - Des randonnées - Une dizaine de voyages en train à travers tout le pays - Un focus sur l'Orient-Express Paris-Venise qui a repris du service - De nouvelles bonnes adresses de restos et des bons plans supplémentaires dans plusieurs grandes villes (Turin, Gênes, Pise, Cagliari...) - De nouvelles spécialités et recettes de cuisine (Ombrie, Sardaigne, Calabre...) - Encore plus de photos pour de nombreux chapitres Le Routard vous propose avec ce beau-livre hors-norme un tour d'Italie exceptionnel ! En 5 grands thèmes (nature, patrimoine, city trips, gastronomie, expériences), et plus de 60 chapitres, cette encyclopédie foisonnante va vous embarquer pour le plus beau et le plus complet des voyages ! - Découvrir l'histoire du Spritz, en dégustant le célèbre cocktail vénitien - Faire un road trip en vespa le long de la côte Amalfitaine - Randonner à a découverte des Cinque Terre - Comprendre les règles de l'amour au temps de l'Antiquité - Dénicher la meilleure pizzeria de Naples - Barboter dans des marmites naturelles géantes au coeur des Alpes Ligures - Découvrir la belle tradition du café suspendu - Choisir entre Florence, Rome ou Milan pour son prochain city-trip - De la Dolce Vita à Il postino, les grands classiques du cinéma italien et leurs lieux de tournage - Comprendre pourquoi le chiffre 17 porte malheur en Italie - Assister à un opéra dans les mythiques Arènes de Vérone - ... Sans oublier : des cartes postales, des dossiers pratiques, des cartes, un atlas, de sublimes photos... Plus qu'un livre d'inspiration, c'est un véritable voyage à lui tout seul. Un livre pour tous les curieux et les amoureux de l'Italie. A vous la Dolce vita !

11/2022

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Critique littéraire

Henri Cornaz (1920-2008) et les éditions de la Thièle. Avec 1 DVD

Ce livre nous conte et nous fait découvrir le parcours d'Henri Cornaz (1920-2008), imprimeur, éditeur, militant politique, homme fortement engagé en faveur de la culture. Contraint et forcé, Henri Cornaz reprend l'entreprise familiale, l'Imprimerie Cornaz à Yverdon, en 1947. Typographe de formation, il va devenir un homme de lettres dans tous les sens du terme. Non seulement il se passionne pour son métier - il pérennise l'entreprise en accompagnant avec rigueur et enthousiasme les mutations technologiques du plomb à la puce électronique - mais il s'engage dans un nombre d'activités considérable. Il se joint en tant qu'imprimeur à la guerre d'indépendance algérienne et en tant que militant à de nombreuses causes politiques en Suisse. Convaincu qu'engagements politique et culturel vont de pair, Henri Cornaz concourt au rayonnement du théâtre en soutenant activement les créations de son parent et ami, Benno Besson - qui lui fait découvrir Bertolt Brecht. Il participe également aux différentes déclinaisons de la Revue musicale de Suisse romande, aux côtés de son ami musicien, Pierre Meylan. Enfin, passionné par l'histoire et par sa ville, il s'associe étroitement à la Société du Musée et du Vieil Yverdon qui lui permettra de faire redécouvrir l'Encyclopédie d'Yverdon (1770-1780) grâce à des expositions locales et internationales. La fondation des Editions de la Thièle, en 1969, marque une étape importante. Au travers de leur catalogue - littérature, témoignages, ouvrages sur le cinéma et le théâtre, livres de photographie sur Yverdon - s'incarnent les intérêts variés d'Henri Cornaz. Plusieurs contributions d'historiens, de collaborateurs, d'amis et de proches nous font découvrir les multiples facettes d'un homme passionné dans son métier, dans ses engagements politiques, sociaux et culturels, ainsi que dans ses relations familiales et amicales. Ce livre comprend un film sur DVD, Henri Cornaz, imprimeur. Parcours exceptionnel d'un homme ordinaire, réalisé par Pierre Jeanneret.

03/2011

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Tourisme étranger

Peuples d'Iran. Une mosaïque d'ethnies

Jeune étudiant en " archi " à Paris, le voilà qui rencontre Jean Raspail. Avec l'écrivain- voyageur, il va partager en 1949 une vraie aventure, un voyage de 5 000 km en canoë, de Trois-Rivières sur le Saint-Laurent jusqu'à La Nouvelle-Orléans sur le Mississipi, pour suivre parcours des explorateurs français du XVIIe siècle. Cap sur le Maroc : il va y passer quatre ans comme collaborateur d'un architecte à Rabat. De retour en France, il opte pour les rives de la Dordogne où, par un curieux hasard, il avait passé trois mois pendant la guerre en 1940 (en tant que réfugié). " J'ai dit à ma femme : je resterai trois ans à Bergerac. " C'était fin 1956, il y a tout juste demi-siècle. Pendant vingt ans, il travaille avec Edmo Pierson, l'architecte qui fait référence à l'époque à Bergerac. En 1976, il monte avec Denis Teillet une société d'architecture qui signera quelques-unes des réalisations les plus marquantes des années 1980-1990 à Bergerac. Mais la passion du voyage est toujours là et son association lui permet de se libérer pour parcourir le monde avec sa femme, adoptant le camping-car il y a vingt ans, à une époque où ce n'est pas encore la mode. Le Proche et le Moyen-Orient ont la préférence couple. Adepte de la photographie depuis longtemps, il a obtenu son diplôme d'architecte avec une étude " La photographie au service de l'architecte ". Il amasse des documents au gré de ses voyages. A sa retraite il y a onze ans, un coup de coeur pour le Taj Mahal lui donne l'idée de réaliser une encyclopédie de l'architecture de l'islam. Il y consacre trois années, le livre sort en 1997 aux éditions ACR sous le titre L'architecture sacrée de l'Islam. Deux autres livres ont ensuite été publiés chez le même éditeur, Maroc aux multiples visages et Iran aux multiples images (avec son épouse Thérèse). Jean-Pierre DR.

02/2010

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Littérature étrangère

Les larmes rouges du bout du monde

Les larmes rouges du bout du monde : ce sont six nouvelles publiées dans la presse chinoise du début de ce siècle par un personnage singulier, lettré et bonze libre penseur : Su Manshu. Le rouge, quand il s'agit de poussière et de larmes, c'est la condition humaine, dans la Chine de la chute de l'Empire, de la République de Sun Yat-sen et de la tentative de Restauration de Yuan Shi-kaî. Ici se mêlent indissociablement les pérégrinations de l'auteur et les vagabondages de sa plume. Le réalisme le plus noir (L'épée brûlée côtoie le fantastique (Le foulard pourpre, la satire sociale (La solitude de l'oie sauvage va de pair avec l'utopie (Les larmes rouges...) ; sont également pures l'aspiration à la sérénité et les passions qui l'entravent. " N'est-il pas compréhensible - demande Su Manshu à son lecteur - que les hommes, tourmentés par les affres d'une époque convulsive, cherchent refuge dans la méditation, au milieu des fleuves et des montagnes ? " Mais la phrase musicale et rythmée de l'auteur s'attache à peindre, surtout, les convulsions de l'époque et des êtres. L'auteur est, en lui-même, un personnage. Bonze, il a participé à des sociétés secrètes qui projetaient des attentats et des émeutes contre le régime impérial. Passionné de bouddhisme et de sanskrit, il avait, avant ses vingt ans, rédigé une encyclopédie bouddhique en huit volumes. Peintre et poète, son égérie et modèle fut une prostituée japonaise de Shanghai. Lettré, il considérait appartenir à une lignée de poètes insoucieux de la matérielle, jaloux de leur indépendance et de celle des peuples, exigeants quant à leur art (Li Baï et Byron, Du Fu, Shelley, Li Ho). S'il fallait, d'un mot, qualifier Su Manshu, ce serait : original. De quoi rebuter les esprits étroits et les colleurs d'étiquettes. Et attirer tous les autres.

02/1989

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Beaux arts

Jardins, potagers et labyrinthes

Remise en vente de cet ouvrage à l'occasion de l'exposition Jardins au Grand-Palais du 15 mars au 24 juillet 2017.Une excellente encyclopédie culturelle de l'histoire du jardin occidental éclairant tous ses niveaux de signification.Territoire des dieux, paysage sacré durant la Grèce antique, mais encore tentative de s'approcher de son modèle parfait, inégalable, le Paradis, le jardin cache sous ses frondaisons toute sorte de références que ce guide des arts propose de décrypter. Il est aussi le reflet des rapports que l'homme entretient avec la nature. De l'Égypte antique à l'hortus conclusus médiéval, il lui résiste, s'entoure de hauts murs, sinscrivant comme un lieu protégé, séparé du chaos extérieur. Quand il se fait plus vaste, voire immense, la main de l'homme y intervient plus nettement : aux végétaux taillés, à l'agencement rigoureux des parterres, au tracé symétrique des allées, s'ajoutent des fontaines, bassins, statues, et tous proclament la victoire de l'homme sur la nature, parfois aussi la toute-puissance dun souverain, comme à Versailles. L'Angleterre libérale du XVIIIe siècle inventera le jardin paysager : les murs en sont abolis, il s'intègre à la nature environnante, devenue aimable. À la fin du siècle, les villes se dotent de jardins publics, où chacun peut se distraire. L'iconographie du jardin « parle », par le biais des divers éléments qui le constituent. S'y trouvent superposés différents niveaux de significations, parfois très complexes, où l'architecture et le style d'une époque se mêlent à des données religieuses, philosophiques, littéraires, politiques. L'ouvrage définit dans un premier temps, de façon chronologique, de l'Antiquité au XIXe siècle, les types de jardin puis il décline les éléments constitutifs du jardin dans lhistoire (treillages, parterres, serres, etc). Une dernière partie examine les niveaux de lecture symbolique et littéraires, manières de vivre le jardin, représentations porteuses de messages, mythologies, etc. L'ensemble est complété par deux index et une bibliographie.

02/2007

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Littérature étrangère

Thé au trèfle

" Il advient qu'apparaisse à l'horizon littéraire un livre qui ne ressemble pas du tout à un livre : non que la forme ou l'intérêt lui fassent défaut, mais parce que revêtant au contraire une forme inhabituelle, à facettes, il se détache du lot et vous captive. L'Histoire Naturelle de Pline, le Religio Medici de Sir Thomas Browne et Jacques le fataliste de Diderot en furent des exemples en leur temps. Dans sa merveilleuse richesse, Thé au trèfle de Ciaran Carson brille lui aussi désormais à ce firmament-là. (...) Thé au trèfle a toutes les apparences d'un récit fantastique conçu à partir du célèbre tableau de Van Eyck, les époux Arnolfini, mais, a l'instar de ce tableau si énigmatique, il est infiniment plus que cela. C'est l'Histoire d'une potion magique qui donne son nom au livre ; ce sont les aventures d'un jeune garçon appelé Carson et de sa fée de cousine, Bérénice, qui croient tous deux entrer dans le tableau et voyager dans le temps depuis notre époque ; c'est le récit de l'amitié entre Ludwig Wittgenstein (le philosophe) et le père Brown (le prêtre détective de Chesterton) ; c'est une encyclopédie d'anecdotes hagiographiques, une succession de détails savoureux sur l'art de peindre ; c'est une fable, une histoire d'amour, un essai d'érudit sur la peinture flamande. (...) A quoi tient le pouvoir d'attraction de ce livre ? A sa tonalité légère et merveilleusement désordonnée, à la manière exquise dont Carson joue avec les mots, et à son intérêt pour une foule d'informations qui, potentialisées par leur accumulation, n'en ont pas moins de Charme prises individuellement, tels les coups de pinceau d'un maître sur sa toile. A tout cela, et aussi à sa délectation à rappeler aux lecteurs blasés que nous sommes qu'il y a mille façons aussi riches que Variées de se représenter le monde. " Alberto Manguel (Extrait de la postface)

04/2004

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Musique, danse

Guide de la musique baroque

Longtemps considérée comme le domaine réservé du spécialiste, la musique baroque est l'objet depuis plusieurs années d'un engouement incroyable. Grâce au zèle déployé par de nombreux musicologues, relayés par une génération de jeunes interprètes enthousiastes familiarisés à la pratique des instruments anciens, ce vaste territoire musical, demeuré pendant près de deux siècles quasi totalement ignoré, ne cesse de révéler ses trésors, restés souvent enfouis à l'état de manuscrit dans les bibliothèques du monde entier. Une telle situation appelait un véritable outil d'exploration de cette prodigieuse période d'effervescence musicale qui s'étend de 1600 à 1750 (soit depuis la naissance de l'opéra à Florence jusqu'à la mort de Jean-Sébastien Bach), propre à satisfaire l'appétit de connaissances dans ce domaine d'un public grandissant. Comment et dans quel contexte social, historique et géographique la musique s'est pratiquée dans les pays européens (France, Italie, Europe du Nord et centrale, îles Britanniques, Pays-Bas, péninsule ibérique) et dans le Nouveau Monde ainsi que dans les grands centres musicaux de l'époque (Vienne, Berlin, Dresde, Leipzig, Londres, Versailles...) ? Quel fut l'itinéraire artistique des compositeurs, interprètes, facteurs d'instruments du moment ? Quelles formes et genres musicaux étaient alors en vigueur ? De quels instruments disposait-on ? Quels types de voix étaient sollicités ? Comment cette musique doit-elle être interprétée selon les pays d'origine ? Comment ornementer ? Pourquoi l'authenticité est-elle si ardemment recherchée et discutée de nos jours ? Articles, notices biographiques, chronologie détaillée tentent ici de manière concise de répondre à toutes ces interrogations faisant de cet ouvrage un véritable compagnon de route sur les chemins du baroque. Préface de Christopher Hogwood Julie Anne Sadie, musicologue, professeur à l'université Rochester de New York, spécialiste de la période baroque, s'est entourée d'une équipe d'universitaires anglo-saxons mondialement connus dans leur domaine, comme Michael Talbot, Nigel Rogers, David Fuller, Peter Holman et d'autres encore dont son mari, Stanley Sadie, connu pour être le directeur du New Grove Dictionary, la plus célèbre encyclopédie musicale au monde.

11/1995