Recherche

Ruthin Bayélé-Goma

Extraits

ActuaLitté

Littérature étrangère

Paula

Depuis la Maison aux esprits, Isabel Allende se plaît à explorer l'univers passionnant des sagas familiales. Mieux que quiconque, elle sait décrire les avatars à travers le temps de ces tribus dont tous les membres, proches ou lointains, se rejoignent pour former une chaîne que les vicissitudes les plus diverses ne peuvent rompre, car l'amour en soude les multiples maillons. La mort elle-même est impuissante : les esprits habitent les mémoires et s'unissent aux vivants. Le 8 Décembre 1991, la fille d'Isabel, Paula, sombre dans un profond coma dont l'issue est incertaine. Sa mère entame alors un douloureux combat contre la maladie, contre le temps qui passe aussi, et emporte chaque jour un peu plus son enfant. Dans sa détresse, elle décide de s'en remettre à l'écriture, qui lui permettra de remonter le fil du temps et d'appeler à l'aide sa longue lignée d'ancêtres, selon la tradition instaurée par son " clan ". Elle évoque ainsi l'histoire, tantôt amusante, tantôt bouleversante, des grands parents de Paula, se laisse emporter dans un récit où se mêlent souvenirs d'enfance, témoignages historiques, voire confidences, tous adressés à la jeune malade. La tragédie qui frappe sa fille la conduit à jeter sur son passé un regard lucide et critique, et c'est avec une simplicité parfois empreinte d'ironie qu'elle nous raconte l'éveil de ses sens, ses difficultés d'épouse et de mère, ses efforts pour s'affirmer dans une société machiste ou son exil, après le coup d'Etat militaire. Tout au long de cette œuvre qu'elle voudrait salutaire, Isabel Allende tente à la fois d'exorciser sa propre angoisse et d'éloigner sa fille du gouffre : peut-être en fouillant sa mémoire, trouvera-t-elle dans quelque recoin un remède pour échapper à l'horreur clinique du moment et, surtout, faire revenir Paula à la vie.

01/1995

ActuaLitté

Histoire de l'art

Collectionneuses Rothschild. Mécènes et donatrices d'exception

Du 21 octobre 2022 au 26 février 2023, le musée de La Boverie présente l'exposition "Collectionneuses Rothschild. Mécènes et donatrices d'exception". Conçue en partenariat avec le Musée du Louvre, elle emmène le visiteur dans l'univers de la famille Rothschild, et plus particulièrement dans les collections de certaines femmes de la branche familiale française. Renouvelant un partenariat initié en 2016 avec le musée du Louvre (En plein air en 2016 et Viva Roma ! en 2018), La Boverie inaugure avec cette exposition la thématique 2022-2023 sur les collections. Depuis le XIXe siècle, la famille Rothschild est légendaire dans l'histoire de nos sociétés. Cette dynastie est devenue au fil du temps synonyme de réussite dans le monde de la finance, mais aussi de richesse intellectuelle et artistique. Un nom incontournable, connu de tous. Pourtant, derrière ce nom de famille se cache des personnalités méconnues et un patrimoine insoupçonné. Proposant un point de vue nouveau et original, le livre mettra en lumière des femmes de la branche française de la famille à la personnalité singulière. Ignorées par l'histoire de l'art, ces femmes ont été des collectionneuses, bâtisseuses, mécènes et héritières, qui ont contribué d'une manière significative à l'enrichissement du patrimoine historique et des collections des musées français par leurs dons et legs considérables. Le livre retracera le goût et la personnalité de ces femmes d'exception. Parfois très indépendantes, parfois dans l'ombre de leur mari, elles ont joué un rôle important dans l'histoire de l'art, l'histoire, la société et même dans la vie des artistes de leur époque. Collectionneuses Rothschild présente des grands artistes, tels que Fragonard, Chardin, Delacroix, Cézanne, Claudel, Rodin, Klimt, Monet, mais aussi des manuscrits médiévaux, des tableaux de la Renaissance italienne, des collections de bijoux et de porcelaines, ou encore des objets d'art africain et d'Extrême-Orient. Autant d'oeuvres d'art qui témoignent de l'histoire du goût et du collectionnisme au fil des XIXe et XXe siècles.

11/2022

ActuaLitté

Romans, témoignages & Co

Tokyo Scénario. Rébellion d'une actrice sud-coréenne

Dans les K-Dramas et en public, Lee Shin interprète toujours le même type d'héroïne : une femme vulnérable et mignonne. Lasse de cacher sa personnalité, elle change de registre en acceptant le rôle principal d'un thriller japonais au côté d'un acteur mystérieux... Plongez dans le quotidien exaltant d'une actrice sud-coréenne et vivez des émotions dignes des dramas ! Adulée pour ses rôles d'héroïne adorable dans des K-Dramas romantiques, Lee Shin est au sommet de sa gloire. Mais pour maintenir son image de jeune femme timide et parfaite, elle doit constamment masquer sa personnalité indomptable. Ainsi, quand on lui propose de jouer une tueuse sanguinaire dans un long-métrage tourné au Japon, elle ne peut résister à la tentation de laisser sa nature coriace s'exprimer. Contre l'avis de son agent, elle rejoint le casting de ce projet de rêve et donne la réplique à Toma, un acteur difficile à cerner et peu apprécié de l'équipe. Se pourrait-il qu'il porte un masque, lui aussi ? D'abord auto-édité par son auteure, Tokyo Scenario rejoint la collection K ! Story avec une intrigue approfondie. Grâce à sa romance aux tournants inattendus et ses personnages bien travaillés, le roman fait vibrer le coeur des lecteur(trice)s à la façon d'un K-Drama. Mêlant la douceur des sentiments naissants à la dure réalité du métier d'acteur, Tokyo Scenario permet à la fois de rêver et d'ouvrir les yeux. C'est un voyage aux multiples facettes qui nous emmène dans les rues lumineuses de Tokyo et les non moins magiques coulisses du cinéma. C'est aussi un va-et-vient entre secrets et complicité, image de soi et introspection, doutes et amour... Le tout raconté par une plume fluide, légère et captivante. Avec ce roman contemporain et divertissant aux thématiques recherchées, on se laisse emporter dans le tourbillon de la vie d'actrice de Lee Shin.

11/2022

ActuaLitté

XIXe siècle

Louis Janmot. Le poème de l'âme

Commencé à Rome en 1835 et poursuivi jusqu'en 1881, Le Poème de l'âme est le grand oeuvre de l'artiste lyonnais Louis Janmot (1814-1892), à la fois pictural et littéraire. Il illustre en 34 compositions accompagnées d'un long poème le parcours initiatique d'une âme sur la Terre. Formé de deux cycles respectivement composés de 18 peintures et de 16 grands dessins, il fut qualifié par Henri Focillon, directeur du musée des Beaux-Arts de Lyon de 1913 à 1924, "d'ensemble le plus remarquable, le plus cohérent et le plus étrange du spiritualisme romantique" . Le premier cycle, achevé en 1854, raconte les premières années au Ciel et sur la Terre d'une âme, représentée sous les traits d'un jeune garçon et accompagnée d'une jeune fille. On suit les étapes et les vicissitudes de leur parcours, de la naissance du garçon jusqu'à la mort prématurée de la jeune femme. Théophile Gautier et Baudelaire furent attirés par ces toiles exposées à l'Exposition Universelle de 1855, grâce à l'intervention de Delacroix. Achevé en 1881, le second cycle raconte comment le garçon, désormais seul, est confronté aux tentations et aux malheurs de l'âme humaine. Un poème de 2814 vers, écrit par Janmot et intitulé L'Ame, accompagne les oeuvres. Il renforce leur signification et leur est indissociable. L'ensemble compose une oeuvre hybride, littéraire et picturale, qui invite à la contemplation, à l'écoute, à la déambulation. Janmot, peintre de l'âme, est un artiste très singulier dans son temps, mais son oeuvre fait écho à celle de plusieurs autres artistes tels que William Blake, Philipp Otto Runge ou Francisco de Goya avant lui, ses contemporains les Préraphaélites, ou encore, plus tard, les symbolistes, en particulier Odilon Redon qui a été en contact avec lui. L'ouvrage replace Le Poème de l'âme et son auteur à la croisée de références, d'influences et de courants aussi bien littéraires, religieux et philosophiques qu'artistiques.

09/2023

ActuaLitté

Littérature étrangère

Parce que les fleurs sont blanches

Gerard élève seul ses trois garçons depuis que leur mère les a quittés sans laisser d'adresse, se contentant d'envoyerdes cartes postales envoyées depuis l'Italie pour les anniversaires et Noël. Klaas et Kees, les jumeaux de seize ans et leur petit frère Gerson - sans oublier le chien, Daan - vivent néanmoins dans une maisonnée plutôt joyeuse où Gerard s'efforce de faire bonne figure. Un dimanche matin ordinaire où ils sont invités chez les grands-parents, leur vie bascule. Sur une route de campagne traversant des vergers où fleurissent des arbres fruitiers, une voiture s'encastre dans celle de Gerard, le choc est violent. Si les jumeaux et le père s'en tirent avec des blessures légères, il en sera tout autrement pour Gerson. Il est plongé dans le coma et au réveil, il comprend qu'il a perdu la vue. Aidé par Harald, infirmier dévoué, l'adolescent tente d'apprivoiser sa nouvelle vie, alors que les jumeaux et leur père essaient également de faire face, mais le retour à la maison est douloureux malgré le soutien de Jan et Anna, les grands-parents des enfants. Gerson s'enferme dans sa douleur et sa colère, refuse d'accepter toute aide et de se projeter dans un quelconque avenir. Plus personne ne sait comment le soutenir. Gerard presse son fils de prendre des décisions quant à son futur, sans résultat. Lorsque l'été arrive, tous savent que les choses ne pourront pas continuer ainsi. à la rentrée, Le séjour prévu dans la paisible maison des grands-parents au bord d'un lac apparaît alors à tous comme la possibilité d'un nouveau départ... Gerbrand Bakker est un maître incontesté dans l'art de saisir l'essentiel avec peu de mots. Son écriture impressionne par sa concision, sa justesse et surtout, par l'absence absolue de tout pathos. Racontée pour l'essentiel par ses frères, l'histoire de ce jeune garçon qui ne parvient pas à accepter de vivre dans le noir n'en devient que plus déchirante. Traduit du néerlandais par Françoise Antoine

ActuaLitté

Autres langues

Parlons Tsigane. Histoire, culture et langue du peuple tsigane

Pourquoi s'intéresser aux Tsiganes ? Ces gens disséminés aux quatre coins du monde, réputés - à tort - pour être des nomades un peu marginaux et inquiétants, paraissant ne devoir relever que des ethnologues ou des services sociaux... Pourtant, quelle histoire passionnante et tragique que la leur ! Voici enfin une description de la romani (la langue tsigane) par un Tsigane qui a appris dès son enfance, comme le font tous les enfants du monde, sa langue, sa culture et son histoire ! Qu'est-ce que la romani ? C'est une descendante directe du sanskrit, comme ses langues sœurs indo-aryennes, en particulier le rajasthani et le hindi, qui partagent avec elle sa morphologie. Mais depuis la diaspora des locuteurs, la romani s'est débarassée de toutes les complications inhérentes aux langues écrites pour aboutir à une simplicité, à une rigueur et à une logique peu commune. En comparant la romani avec les langues indo-aryennes modernes, l'auteur a pu déterminer d'une manière précise l'habitat original des Tsiganes en Inde et, l'anthropologie, l'ethnologie et les archives aidant, leur caste originelle, les dates et les causes de leurs exodes. Les Tsiganes appartiennent à la nobblesse d'épée indienne - Kshatryas et Rajputs " fils de roi " - dont ils ont conservé l'essentiel des traditions et de la langue. Les Kshatryas sont arrivés en Grèce à la fin du IXe siècle et les Rajputs les ont rejoints vers le début du XIIIe siècle. Ensemble ils ont formé la Romani Cel - le Peuple tsigane - d'où leur surnom de " Romanichels ". Ils se nomment eux-mêmes Romané Chavé " fils de Ram ", héros de l'épopée indienne Ramayana, et ce nom recouvre tous les groupes tsiganes : Sinti, Manush, Kalé, Roma et Lé Rom. Les Tsiganes ont apporté à l'Europe des pans entiers de notre civilisation et de notre culture. Ils ont contribué en particulier au renouvellement de la musique et à l'évolution des droits de l'homme.

04/1994

ActuaLitté

Droit

Pratique du contentieux administratif

La justice administrative, dont les magistrats siègent en civil sans costume d'audience, et qui est principalement écrite, attire sans doute moins les médias que la justice pénale si l'on excepte quelques affaires dont ils se font alors l'écho, telle la question de l'interdiction administrative des spectacles d'un humoriste controversé ou l'interruption de l'alimentation artificielle d'un patient en état de coma. Pour autant il n'est guère de secteur de la vie quotidienne qui échappe au contentieux administratif qu'il s'agisse notamment de la contestation d'un permis de construire, d'un refus de promotion pour un fonctionnaire ou d'avantages sociaux en passant par une erreur médicale dans un hôpital public ou encore un retrait de points d'un permis de conduire, voire un accident sur une voie publique du à un défaut d'entretien normal. Tous ces litiges imposent de saisir le juge administratif. L'ouvrage de Jean-Jacques Thouroude constitue à cet égard un guide pratique très utile pour entamer et poursuivre sans encombre le procès devant le juge administratif. Le lecteur connaîtra les pièges à éviter et les règles à respecter pour mener au mieux son combat administratif, aidé en cela par les nombreux modèles de recours et mémoires figurant dans l'annexe documentaire qui constitue l'originalité de cet ouvrage par rapport à des manuels de contentieux administratif purement universitaires. L'ouvrage décrit et illustre successivement la phase préalable au procès, les conditions de présentation d'une requête, l'instruction et le jugement de cette requête ainsi que les possibilités d'exécution ou de contestation du jugement en appel ou en cassation ainsi que les procédures d'urgence sous forme de référés. Destiné aux étudiants en droit et aux élèves avocats, l'ouvrage de Jean-Jacques Thouroude intéresse également les Avocats en exercice non spécialisés en droit public ainsi que les collectivités locales et établissements publics et leurs assureurs ainsi que tout justiciable qui se trouve contraint d'engager un procès administratif.

08/2014

ActuaLitté

Cinéma

Federico Fellini. Sa vie et ses films

On croit connaître Fellini à travers les films dans lesquels il s'est apparemment raconté : Les vitelloni, Huit et demi, Roma, Amarcord. Mais le souvenir inventé l'emportait souvent chez lui sur le souvenir véridique, comme, dans ses films, le décor entièrement reconstitué se substitua au décor réel, quand, après le néo-réalisme de ses débuts, il adopta une conception subjective du cinéma, mêlant nostalgie, rêves et pressentiments. Ami du réalisateur pendant quarante ans, Tullio Kezich nous livre un témoignage irremplaçable qui sera, en même temps, un ouvrage de référence pour les admirateurs de Fellini, et les cinéphiles en général. D'abord, il y eut un jeune homme maigre, arrivé à Rome en 1939 en vue d'être dessinateur dans des hebdomadaires humoristiques, qui, devenu scénariste, découvrit aux côtés de Rossellini qu'on pouvait faire du cinéma avec la même liberté qu'en crayonnant ou en écrivant. Des Feux du music-hall (1950), réalisé avec Alberto Lattuada, à La vote della luna (1990) se déroule un itinéraire mouvementé qui pourrait même paraître chaotique, n'étaient des constantes remarquables : l'association si féconde avec Nino Rota; l'amitié avec Marcello Mastroianni, qui fut son alter ego à l'écran; surtout l'union indéfectible avec Giulietta Masina, en dépit d'aventures dans la "cité des femmes" sur lesquelles l'auteur confie quelques amicales indiscrétions. Utilisant des documents inédits, Tullio Kezich jette aussi un précieux éclairages sur les rapports de Fellini avec la psychanalyse et le spiritisme, qu'il approcha et pratiqua en amateur sceptique : curieux de tout ce qui pouvait nourrir son imagination, mais non moins soucieux de préserver la fraîcheur et la spontanéité de son monde intérieur. De film en film, dont on suit chaque fois l'élaboration, par touches successives, e compose le portrait d'une personnalité aussi singulière qu'attachante, et de l'un des plus grands cinéastes du XX e siècle.

11/2007

ActuaLitté

Critique littéraire

William Blake. Poète et peintre

William Blake (1757-1827) est bien connu du public comme dessinateur, graveur, peintre, aquarelliste; le succès renouvelé des expositions de la Tate Gallery l'atteste. La variété des œuvres picturales séduit chez cet artiste proche de Henry Fuseli., à mi-chemin entre le "gothique" et le fantastique selon Goya, qui a en outre illustre la Bible, Dante, Shakespeare ou Milton. Mais Blake est aussi un poile considérable qui -fait assez exceptionnel- a lui-même illustré ses œuvres poétiques. Certes, innocence et expérience, ou Le Mariage du Ciel et de L'Enfer ont toujours été associés à Blake; cependant cela a conforté sa réputation de naïf ou d'illuminé pour de mauvaises raisons, car l'essentiel de l'œuvre poétique est demeuré fort longtemps méconnu, voire même pratiquement inédit. Cet ouvrage propose un portrait qui s'efforce d'être complet, avec une biographie. restituée à partir des faits connus, des journaux, lettres, anecdotes dont on dispose. une introduction à l'ensemble des œuvres picturales ou poétiques, sans les amputer de la moitié d'entre elles, et en s'interrogeant sur les rapports que gravure et écriture (la plume et le burin) entretiennent. Songeons que la plupart des poèmes sont publiés sans les illustrations avec lesquelles Blake les a conçues, alors qu'il s'agit d'un double texte pictural et verbal, quelquefois sur la même page. Le grand prêtre James Joyce fut l'un des premiers à exhumer et à utiliser cette œuvre singulière. Les titres étranges ou insolites (Urizen, Ahania, Thel, L'Amérique, Tiriel, Milton, Jérusalem) nous font découvrir hommes, femmes, enfants -un univers humain appréhendé dans sa gloire et sa boue, entre abjection et sublime, véritable archipel de ses bas-fonds, ses coraux, ses écumes, ses vagues successivement Jésus selon Blake y émergeant en surimposition. Présenter Blake comme un précurseur ou un pré-romantique n'a plus guère de sens. Son œuvre s'impose comme un roc sur un océan, énigmatique et d'une troublante immédiateté.

10/2008

ActuaLitté

Histoire internationale

Une histoire de l'Europe - Hommes, cultures et sociétés de la Renaissance à nos jours. Tome 1, De la Renaissance au XVIIIe siècle

Grande synthèse de l'affirmation de l'Europe comme personnalité historique, économique et culturelle de la fin du Moyen Age à la création du Marché commun, cette histoire, remise à jour pour l'édition française, se réclame de la libre subjectivité de l'historien (c'est bien une histoire, et non l'histoire de l'Europe). Si les faits et les dates sont évidemment scrupuleusement respectés, c'est leur choix qui fait tout le prix de cette histoire. Celle-ci préfère souvent à l'écume des batailles, le récit minutieux des plaisirs de l'esprit et des jours des Européens. Car l'Europe est ici d'abord conçue comme un héritage séculaire légué au monde : les grandes figures militaires devront donc partager le devant de la scène avec les gens de lettres, les rois avec les marchands, les papes avec les gens du commun, bâtisseurs anonymes des puissances économiques européennes. Une histoire de l'Europe est l'étonnant théâtre tant de Cervantès que de Pierre le Grand, de Goya que d'Hitler, de Galilée que de la Grande Catherine, de Luther que de Tolstoï. Mais surtout l'attention prêtée par Eugen Weber aux conditions sociales, intellectuelles, voire géographiques, de l'évolution de l'Europe se traduit par un goût du détail, un usage de la description et une prédilection pour l'anecdote exemplaire qui ne manquent pas de charmer le lecteur. Cette vaste fresque ne recourt pas seulement aux recherches fécondes des grandes disciplines - démographie, économie, histoire de l'art, histoire des techniques -, elle puise aussi son inspiration dans les écrits du temps, chartes comme journaux intimes, mémoires comme récits de voyage. L'Europe est bien ici l'ceuvre de tous, à commencer par les Européens sans qualités. Le tome premier traite de l'émergence de l'Europe, du XIVe siècle à 1715. Le tome second dressera l'histoire de notre Europe des Lumières à nos jours.

12/1986

ActuaLitté

Jardinage

Au fond de mon jardin

J'ai rencontré Dieu tout petit, sur les genoux de mon grand-mère, au fond de son jardin. Avec de telles racines, la vie devait tout naturellement m'amener à l'écologie. Je m'y consacre depuis deux décennies, et j'ai décidé, après ce long parcours, de lire la Bible. Dans une société qui privilégie le progrès scientifique et technique, dans un monde devenu radicalement urbain, le nomadisme et le ruralisme bibliques apparaissent comme surannés. Pour un jeune, la lecture de la Bible est aussi plate que l'électroencéphalogramme d'un coma dépasse, aussi insolite qu'un troupeau de manchots à l'Equateur... De fait, on aura vite saisi que les projets, les valeurs de notre époque sont en opposition avec la Bible. Ces contradictions sont soulignées d'un bout à l'autre de l'ouvrage et chacun comprendra que nous sommes acculés à un choix clair : l'esprit de modernité ou l'esprit biblique, dont on découvrira qu'il est, en fait, on ne peut plus d'avant-garde. Et c'est ici que la Bible a un message à délivrer à l'écologie, donc à nous tous; car, pour elle, le sort de l'homme et de la nature sont étroitement liés. Que l'homme s'en éloigne, qu'il malmène la Création et aussitôt celle-ci, par une colère, une sécheresse une pollution, sanctionne ces transgressions. Au long de ce périple, j'évoque des épisodes ou des personnages de ma propre existence. Ma vie ? Cette histoire étrange, en vérité, commencée dans un jardin comme au Paradis terrestre; puis, après la guerre et l'exclusion le sort commun des émigrés, suivie du temps de la science triomphante, comme s'il m'avait été donné de goûter à l'Arbre de la connaissance du bien et du mal. Mais je ne me souviens pas du goût du fruit défendu. A moins que, oui, sans doute est-ce cela...

06/1996

ActuaLitté

Littérature française

Lalalangue (Prenez et mangez-en tous)

A l'origine, il y a le mythe. Une jeune femme enceinte gravit les calanques de Marseille avec l'homme qu'elle aime. La montagne est toute sa vie. Mais un rocher se brise. Son homme l'entraîne dans sa chute. La jeune femme tombe dans le coma. A son réveil, apprenant la perte de ses jumeaux et d'une de ses jambes, elle aura ces mots : " Je me vengerai sur les enfants. " Cette femme, la mère de l'autrice, a tenu sa promesse. Frédérique est la petite dernière d'une fratrie de sept et son enfance, elle l'a passée à composer avec la honte, le mystique, la peur et l'effroi. Les prothèses de sa mère unijambiste. Les Nocturnes de Chopin joués par son père-fantôme. Les amis clochards avinés dans le salon et l'obsession de récupérer pour ne pas gâcher. Le refus du plaisir. Pour gagner ce paradis hypothétique. Et Jésus-Christ. Ce radin voyeur qui a gardé un oeil sur elle en toute occasion. Les croyances et les expressions consacrées d'une famille, et la folie dévastatrice d'une mère. Mais le rire aussi, et cette recherche du regard qui bouscule ce qu'on croyait éternel : sur la scène de théâtre ou le divan de l'analyse, la parole comme arme de guérison. Avec un sens de l'observation sans complaisance sur les siens et sur elle-même, et un humour féroce, Frédérique Voruz offre avec ce premier livre un récit glaçant sur une enfance en milieu hostile, un conte cruel où l'ogre se fait ogresse, une prodigieuse oeuvre de survie. A propos de l'autrice Comédienne et autrice, Frédérique Voruz a débuté à vingt et un ans avec Ariane Mnouchkine et la troupe du Théâtre du Soleil. En 2016, elle la quitte et crée le seule-en-scène autobiographique Lalalangue - Prenez et mangez-en tous, mis en scène par Simon Abkarian. C'est avec lui qu'elle joue par ailleurs dans le spectacle Electre des bas-fonds, qui remportera trois Molières en 2020.

10/2022

ActuaLitté

Guerre d'Algérie

Le silence et le bruit

" Mon père n'était pas croyant. Pourquoi ma mère a-t-elle tenu à cet enterrement religieux ? La réponse, je ne tarde pas à la découvrir. Sur la pierre tombale, à côté du nom de mon père, elle a fait graver ces mots : A la mémoire de Mimoun COHEN son père Yvonne COHEN sa mère Colette COHEN sa soeurJean-Jacques SICSIC son beau-frèredisparus en juin 1962 en AlgérieEt de Régine COHEN sa soeurFigés dans le marbre, ils hurlent comme des nouveau-nés. Et moi, j'ai l'impression de me réveiller d'un long coma. Colette, Yvonne, Mimoun, Jean-Jacques. Yvonne, Mimoun, Jean-Jacques, Colette. J'ignorais que mon père avait une soeur, une soeur qui s'appelait Colette. Jusqu'à ce jour, je n'avais jamais entendu parler de mes grands-parents, ils n'avaient pas de noms, pas de visages. Colette, Yvonne, Mimoun, Jean-Jacques. Yvonne, Mimoun, Jean-Jacques, Colette. J'ai beau répéter ces noms comme un mantra, rien ne se passe, ils ne convoquent aucune image, aucun souvenir. Seulement un incommensurable étonnement. Pourquoi ce secret, pourquoi ce silence ? Disparus en Algérie. Qu'est-ce que ça veut dire, disparus ? Qu'est-il arrivé à mes grands-parents, leur fille et leur gendre, là-bas, en Algérie ? " C'est donc lors de l'enterrement de son père qu'Hélène Cohen découvre l'existence en même temps que la disparition d'une partie de sa famille. Juifs algériens, ils sont quatre à être partis et jamais revenus, quelques jours avant la déclaration d'indépendance. Ramenée à elle-même par cette découverte, l'autrice décide de plonger dans les méandres du secret familial et d'interroger les survivants pour enfin comprendre et connaître les disparus. Une enquête poignante au coeur d'un déni familial qui fait écho à l'un des épisodes les moins connus de la guerre d'Algérie : la disparition de plusieurs centaines d'Européens malgré la signature des accords d'Evian.

03/2022

ActuaLitté

Thèmes picturaux

Univers imaginaires. Fantasy, fantastique et science-fiction

LE LIVRE Cre ation e ditoriale hors du commun, cette anthologie illustre e rassemble les genres du fantastique, de la fantasy, de la science- fiction. Autant d'oeuvres ayant pour point commun la volonte de s'affranchir du monde re el pour explorer les contre es de l'imaginaire, que cet imaginaire soit lie au surnaturel ou non, qu'il fasse intervenir la magie ou la super-science. Ces genres tre s populaires aujourd'hui ont une riche histoire, parfois fort ancienne - certaines oeuvres de l'Antiquite classique peuvent e tre rattache es au genre fantastique, la fantasy puise aux sources du merveilleux me die val et du conte populaire, et la science-fiction a pre s de deux sie cles d'existence. Au-dela de la classification par genre, le parti pris est ici celui d'une re partition des textes et des images par the mes, renvoyant au contenu des oeuvres pluto t qu'a leur identite litte raire. Des cre atures extraordinaires aux voyages a travers l'espace et le temps en passant par une plane te peuple e d'androi des, les antres des dieux et de mons, croisant la route de he ros surpuissants, sans omettre de parcourir de fabuleuses cite s, les douze chapitres enchai nent les re cits par association d'histoires, toutes relevant de la loi commune d'une imagination re solue a de clore l'ordre familier du monde. Des auteurs "historiques" (Shelley, Baudelaire, Carroll, Wilde, Stoker, Wells, Verne, Kafka, Borges...) aux incontournables (Orwell, Huxley, Bradbury, Ray, Asimov, Tolkien, Lovecraft, Barjavel, Dick, Le Guin...), sans oublier une myriade de contemporains (Martin, Damiaso, Brussolo, Bacigalupi, Ken Liu, Gaiman, Niogret...), ce livre-univers de ploie une constellation d'imaginaires, tanto t teinte s de subversion, tanto t pe tris d'humour, et toujours dote s d'une force narrative singulie re. Les cre ations visuelles de Goya, Blake, Siudmak, Giancola, Druillet, Nenezic... font e cho a la magie du verbe dans sa teneur la plus te ne breuse a ses sommets les plus fe eriques.

10/2022

ActuaLitté

Littérature française

La vie privée d'oubli

Gisèle Pineau interroge la possibilité de vivre avec les ombres des ancêtres. Le roman vibrant de générations marquées par l'histoire commune de l'esclavage. Margy et Yaëlle vivent en Guadeloupe depuis toujours. Pour ces amies-soeurs, tout se partage depuis l'école maternelle, les premières fois avec des garçons, les épreuves du bac ratées, les danses et sorties la nuit, les rêves d'une vie d'artiste, la violence des hommes et la foi en leur rédemption. Quand, à la demande de son petit ami Benja, Margy avale une trentaine de boulettes de cocaïne et réussit sans heurt à débarquer en France, elle se dit que c'est de l'argent facile, que c'est l'espoir d'une vie meilleure. Alors pourquoi ne pas enrôler son amie dans le business ? Yaëlle y voit une échappatoire, loin de Gwada et de son passé. Mais en plein vol vers Paris, elle est prise de convulsions : les capsules se rompent, une par une, répandant la cargaison dans son corps. D'autres femmes avant elle ont rejoint Paris, il y a Annette, sa tante, qui a fui très tôt dans l'espoir d'enterrer un secret honteux. Joycy, une jeune Nigériane, échappée des réseaux de prostitution, qui aspire à une seconde chance. Et Maya, étudiante métisse qui cherche à connaître les origines de son père, inconnu au bataillon. Et si le lien entre toutes ces femmes était leur ancêtre commune Agontimé, arrachée par l'esclavage à sa terre natale africaine ? Agontimé, dont la voix, comme venue d'outre-tombe, résonne dans l'esprit de Yaëlle, quand elle est plongée dans le coma qui lui permettra de survivre à l'overdose. Roman magistral où se tissent les vies de femmes et d'hommes reliés par un héritage invisible de douleur, La vie privée d'oubli analyse les conséquences des traumatismes des générations précédentes sur les suivantes. En explorant les places de la mémoire intime et collective dans le déroulé de nos vies, Gisèle Pineau interroge : comment panser les plaies d'un autre âge ?

01/2024

ActuaLitté

Europe centrale et orientale

Carnet de bord de la résistance Ukrainienne. 24 février-9 mai 2022

Avec cet ouvrage écrit à chaud, au jour le jour, les journalistes du Kyiv Independent ont décidé de partager avec le monde entier leur travail sur la guerre qui ravage leur pays. Mêlant articles parus au fil du conflit et témoignages personnels, ils nous livrent un regard de l'intérieur inédit sur la réalité de l'offensive russe et ses conséquences sur la vie des Ukrainiens. Recourant à des flash-back pour contextualiser ces événements dramatiques, ils racontent aussi ce qu'était la vie des Ukrainiens avant que la guerre éclate, et quand et comment le sentiment national ukrainien a commencé à se forger. Qu'est-ce qu'être journaliste en temps de guerre ? C'est aussi la question à laquelle ils répondent en filigrane dans cet ouvrage unique, de portée mondiale. Comment une rédaction, composée en majorité de trentenaires, bascule-t-elle du jour au lendemain dans la guerre ? Comment exercer son métier de journaliste quand la guerre se passe chez soi ? Relater au plus près les faits est une forme de résistance, surtout pour cette rédaction dont au moins un des membres a décidé d'abandonner la plume pour endosser l'uniforme. L'une couvrait le monde des affaires en Ukraine, l'autre chroniquait les spectacles, un troisième traitait de géopolitique quand soudain l'armée russe a franchi la frontière. Rester, c'est le choix qu'ils ont tous fait. Rester et informer, malgré les déménagements, les heures passées à se mettre à l'abri, le fil à maintenir avec sa famille. Chronique d'une résistance par ses propres acteurs. Ils s'appellent Alexander, Olga, Jakub, Toma, Anna, Igor, Oleg, Natalia, Daryna, Artur, Daria, Asami, Thaisa, Dylan, Sergiy... Leur vie ne sera plus jamais la même. La nôtre non plus. Les auteurs Une douzaine de jeunes journalistes du Kyiv Independent, femmes et hommes - toujours en Ukraine. Le Kyiv Independent est un média ukrainien en anglais, créé par des journalistes qui ont été licenciés du Kyiv Post pour avoir défendu l'indépendance éditoriale.

06/2022

ActuaLitté

Photographie

William Gedney. Only the Lonely, 1955-1984

William Gedney (1932-1989) est sans doute le photographe le plus mystérieux de la génération américaine parvenue à maturité entre les années 1960 et 1980. Nul doute que son absence volontaire d'autopromotion et sa discrétion expliquent cette situation, mais également l'incompréhension tenace dont a fait preuve à son égard le directeur du département de la Photographie du MoMA, à cette époque le très influent John Szarkowski. Gedney n'eut droit, de son vivant, qu'à quelques rares expositions dans ce musée prestigieux, et jamais seul... Autodidacte, persuadé que la photographie constituait un moyen d'expression aussi efficace que la littérature (il accompagne d'ailleurs son oeuvre de multiples écrits, journaux, critiques, aphorismes, etc.), Gedney est un magnifique photographe de rue, aussi bien porté vers les sujets ruraux - son travail sur le Kentucky, à la fin des années 1950 est exemplaire - qu'urbains : New York, où il vit le plus souvent, lui offre un champ d'action unique, comme à beaucoup de photographes de sa génération. Tenté par la photographie de nuit (bien avant Robert Adams), attaché à la sensualité diffuse qu'il trouve dans ses sujets adolescents, Gedney se construit un style à mille lieux de tout effet spectaculaire - souvent marqué par son rapport intime au monde -, et que dirige de plus en plus son homosexualité cachée, qui ne se révèlera qu'à sa mort : il fut l'une des premières victimes du sida. Ses reportages sur les parades gays dans les années 1980 constituent, avec sa documentation sur les mouvements hippies de San Francisco à la fin des années 1960, la partie la plus riche de son oeuvre. Ses archives complètes ont été déposées à l'université de Duke (Caroline du Nord) par Lee et Maria Friedlander, ses plus proches amis. Ce catalogue, qui accompagne la toute première rétrospective jamais consacrée à William Gedney, révèle la beauté indéniable d'une oeuvre jusqu'ici très secrète.

06/2017

ActuaLitté

Littérature française

Tu as refait ta vie ?

On me demande souvent : — Tu as refait ta vie ? Cette question fermée, qui attend un oui ou un non, je l’entends trop régulièrement mais je ne rentre aujourd’hui plus dans le fonctionnement de son code et y réponds toujours par une autre question qui ouvre un champ infini de possibilités : — Est-ce que je me reconstruis ? J’ai quitté mon ex-mari à l’été 2017 après une très longue vie commune de vingt-six ans, avec culpabilité, désespoir. J’étais désarmée, anéantie de me savoir responsable de l’éclatement de notre foyer mais je nourrissais tant d’espoir en ce qui m’attendait pour ma propre personne ! J’étais terrorisée aussi à l’idée de changer de vie, de vivre seule car ce serait la première fois. D’abord déprimée et détruite, j’ai ensuite recommencé à prendre goût à la vie, à sortir, m’amuser, profiter de tous les moments dont je n’avais pas joui depuis tellement longtemps… Dans mon quotidien, en sortie, au boulot, dans les repas de famille, quand je rencontre quelqu’un, quand je me fais de nouveaux amis ou croise d’anciennes connaissances, elle revient systématiquement : cette question hante la vie des gens séparés, divorcés ou même veufs : "Tu as refait ta vie ?"

06/2020

ActuaLitté

Eveil de la foi

François Xavier. La conquête des âmes

En 1516, François de Jassu, âgé de 10 ans, assiste au démantèlement du château familial, situé à Xavier, en Navarre. Ce jour reste gravé dans son esprit, et il se promet de restaurer l'honneur de sa famille ! A 19 ans, il quitte son pays pour étudier à Paris, où il espère "briller" et prendre sa revanche. Mais sa "colocation" avec Pierre Favre et Ignace de Loyola, noyau de la future Compagnie de Jésus, le fait renoncer à ses ambitions : il décide de s'engager corps et âme à la suite du Christ. Fougueux, impatient, il brûle de porter aux extrémités de la terre le message évangélique et de "sauver" les âmes. Avec pour seul bagage une vieille soutane et quelques livres, François, sous l'impulsion du roi du Portugal qui cherche des missionnaires, part à Goa en 1541, pour dix ans de périples en Extrême-Orient. Inlassablement, faisant preuve d'une étonnante capacité d'adaptation au contact de cultures inconnues, il prêche, baptise, confesse, soigne et accompagne tous ceux qui croisent sa route, incarnant parfaitement la prière d'Ignace de Loyola, reprise par les scouts du monde entier : "Seigneur, apprenez-nous à être généreux. "... Un roman d'aventures enlevé et passionnant qui permet de découvrir la personnalité ardente et fraternelle de saint François Xavier (1506-1552), apôtre des Indes et du Japon. Préface de Charles Delhez, sj AUTEUR Claire Astolfi, diplômée d'histoire et de sciences politiques, membre de la communauté du Chemin Neuf, a publié de nombreux ouvrages pour la jeunesse, dont, chez Salvator, Ignace de Loyola, l'appel du Roi (Grand Prix jeunesse du Salon du livre et des médias chrétiens de Dijon, 2019) et Jean-Paul II, au-delà des murs (2020).

05/2021

ActuaLitté

Décoration

Un maître du Livre, Bernard Naudin

La plupart des habitants de l'Indre en général et ceux de Châteauroux en particulier, ont entendu parler de Bernard Naudin, de ses illustrations, de son coup de crayon et de sa grande renommée au début du xxe siècle mais n'imaginent pas combien était génial ce touche-à-tout dont l'histoire a commencé au bord de la place Sainte-Hélène en 1876. Tour à tour dessinateur, musicien (il jouait de la guitare et de... la viole de gambe), graveur et illustrateur, Bernard Naudin a marqué son époque de son empreinte, au même titre qu'un Nivet l'a fait dans la sculpture, si ce n'est plus encore... Pour poursuivre le remarquable catalogue raisonné de l'oeuvre gravé de Bernard Naudin par Marie Berthail, Bernard Gagnepain livre un nouvel ouvrage, fruit de dix-neuf années de recherches et de labeur qui surprendra par la qualité et l'ampleur du travail réalisé d'une part, mais aussi et surtout par le sujet lui-même. Si l'oeuvre gravé de Bernard Naudin est important et reconnu, l'oeuvre dessiné l'est tout autant et ses illustrations poignantes de vérité complétées de ses dessins d'ornement font de lui un véritable maître du livre recherché par les bibliophiles. C'est à cet aspect que s'est attaché Bernard Gagnepain en rédigeant ce catalogue raisonné des ouvrages illustrés par Bernard Naudin qui répertorie 79 livres et 10 albums. Ce catalogue n'a d'autre ambition que de mettre en lumière la production artistique de Bernard Naudin au service de l'illustration d'oeuvres littéraires choisies et de contribuer au renom de cet artiste éclectique considéré comme l'un des maîtres de la gravure à l'instar des Callot, Rembrandt, Goya... Puisse cet ouvrage faire encore mieux connaître cet artiste doté d'un sens élevé de l'amour de l'art qui contribua à enrichir les arts graphiques et qu'il puisse répondre à l'attente de sa veuve qui écrivait : "Bernard Naudin n'est pas tout à fait mort. Si la matière périt, l'Esprit demeure."

11/2020

ActuaLitté

Histoire de France

André Grenard Matsoua : les fondements de l'Amicale

" Il serait donc indispensable de savoir si la dite Association qui semble encore n'être qu'en puissance n'a cependant point d'accointances avec des milieux métropolitains ou étrangers, aux doctrines subversives. Il importe pour le bien de nos indigènes de l'Afrique Equatoriale Française de les soustraire à l'influence de leurs congénères qui rêvent de jouer auprès d'eux le rôle néfaste d'un Marcus Garvey ". Tels sont les mots du gouverneur général de l'Afrique Equatoriale Française (AEF) Raphaël Antonetti auprès du ministre des colonies Léon Perrier à propos de l'Association Amicale des Originaires de l'Afrique Equatoriale Française et de son leader André Matsoua Ma Ngoma dit Grenard. L'Association Amicale des Originaires de l'Afrique Equatoriale Française, appelée Mikale par les Congolais, est créée le 21 juillet 1926, sous la houlette de André Grenard Matsoua à Paris. Elle dispose des sections africaines à Brazzaville, Pointe-Noire, Léopoldville (actuelle Kinshasa) ainsi qu'en Oubangui-Chari (actuelle République Centrafricaine). L'Amicalisme porte la signature du parcours politique de Matsoua. En revanche, le Matsouanisme, mouvement religieux, qui découle de sa présumée mort en 1942, fait de Matsoua une figure du Messie, par l'influence du judéo-christianisme. Et cette actualité messianique est la plus connue dans l'imaginaire collectif congolais et/ou africain. Dans la mémoire contemporaine, en effet, la figure de Matsoua est plus identifiée comme relevant d'un messianisme qui a poussé les Congolais, et plus précisément les Kongo à une résistance passive, voire active durant les années 30, contre l'administration coloniale française (M'zingu wa falanka tatu, la guerre des Trois Francs). Cet ouvrage dévoile les bases de l'Amicalisme, de ses origines à la première arrestation de Matsoua en 1929. Il analyse les fondements du nationalisme congolais et ses interactions avec le panafricanisme. A la lumière des documents issus des archives d'Outre Mer, notamment ceux de son premier procès, l'objectif est d'identifier la nature réelle de l'Amicalisme. Est-ce un mouvement remettant en cause les modalités de la colonisation ? Quelle est la nature du mouvement, proto-nationaliste ou nationaliste ? Quelle est l'originalité de l'Amicalisme par rapport à des mouvements similaires dans les autres colonies ?

02/2020

ActuaLitté

Photographie

Cindy Sherman. La rétrospective

Les photographies de Cindy Sherman ne sont pas des autoportraits. Bien qu'elle soit le modèle de ses propres personnages, là n'est pas l'essentiel. Sa démarche suppose qu'elle travaille seule et assume de multiples rôles : photographe, modèle, coiffeuse, maquilleuse, costumière, styliste. A l'aide de tout un arsenal de déguisements, de fards, de perruques et de prothèses, Sherman transforme à volonté son aspect et son environnement, créant une multitude de compositions et de personnages étranges, comme ceux du clown ou de la vedette de cinéma, ou d'autres tirés de l'histoire, de l'art ou des contes de fées. A travers ses travestissements, elle a crée une oeuvre étonnante qui dérange, amuse et choque, où le questionnement de l'identité croise celui, contemporain, du corps et de l'image. Cette rétrospective comprend ses oeuvres les plus récentes, dont certaines inédites. Cindy Sherman est une des figures les plus importantes de l'art contemporain, au-delà du seul domaine de la photographie qui est à priori le sien : elle a construit sa réputation internationale sur le travail conjoint, extraordinaire, qu'elle mène sur l'image et son corps depuis trente ans. Se prenant exclusivement pour modèle, elle s'est photographiée sous les aspects et les traits de personnages les plus différents, tout à tour comiques ou dérangeants, déplaisants ou émouvants. Pour élaborer ses photographies, Cindy Sherman assume les multiples rôles d'auteur, de metteur en scène, de maquilleuse de plateau, de coiffeuse et de costumier. Accompagnant une rétrospective majeure de l'artiste au MoMA, cette publication traite thématiquement des différents modes d'explorations de Sherman : artifice et fiction, mise en scène et théâtralité, culture pop, horreur, mythes, contes de fées et grotesque ; le sexe, le corps et les notions de genre et d'identité de classe. Parmi les oeuvres et séries, analysées ici, dont les célèbres Untitled Film Stills (1977-1980), Centerfolds (1981), History Portraits (1989-1990), deux séries récentes sont reproduites pou al première fois dans un ouvrage, dans la perspective de l'examen des derniers développements de l'oeuvre. L'artiste s'explique sur ces différentes voies à travers une interview extrêmement précise et fouillée avec le cinéaste atypique John Waters.

02/2012

ActuaLitté

Ouvrages généraux et thématiqu

Histoire des épices au Moyen-âge

Les épices, moteur de l'histoire. " Les épices, moteur de l'histoire " ? Après Marx, des historiens contemporains ont cherché à mettre en évidence le rôle fondamental des épices dans l'histoire du monde médiéval et moderne. Leur quête incessante aurait stimulé les voyages vers des terres jusque-là inconnues, provoqué la révolution nautique médiévale transformant les formes et l'usage des navires, suscité la conquête par les Occidentaux des pays producteurs d'Extrême-Orient, bref serait à l'origine de la domination du monde par les nations d'Occident. Sans la recherche effrénée des précieuses épices, Christophe Colomb, Vasco de Gama ou Magellan n'auraient pas laissé leur nom dans l'histoire. Mais pourquoi un tel attrait ? Censées provenir du Paradis même, les épices constituaient au Moyen Age un symbole de richesse, de bonheur et de prestige, de confort matériel et de prééminence sociale, des marqueurs sociaux de goût et d'élégance. Leur prix élevé dû à leur rareté et à leurs origines lointaines et mystérieuses les réservait à l'élite de la société médiévale pour ses repas de fête ou pour les soins du corps. Elles n'étaient pas une marchandise comme une autre : à la fois condiment et médicament, teinture et parfum, le mot species (espice en vieux français) s'applique abusivement à la fin de cette époque à l'ensemble des drogues condimentaires, tinctoriales et pharmaceutiques, venues de l'Extrême-Orient, des pays de l'océan Indien ou du Proche-Orient, et qui, par l'intermédiaire des marchands arabes, arrivaient aux mains de l'aristocratie marchande des grandes cités méditerranéennes. Son usage se répartit entre la table, la pharmacopée et l'atelier. Rien d'étonnant dès lors si les textes médiévaux classent parmi les épices des produits comme le riz, le miel, le sucre ou les oranges, la cire ou le coton. De la Chine ou de l'Indonésie, arrivant en Occident par des itinéraires segmentés au sein desquels Arabes et Mongols jouent un rôle majeur, avant de passer le relais aux Génois, aux Vénitiens ou aux Catalans, installés dans leurs comptoirs d'Alexandrie, de Beyrouth, de Constantinople ou de mer Noire, ces préciseuses épices dessinent une première géopolitique mondiale.

11/2023

ActuaLitté

Actualité médiatique internati

Dis-moi qui je suis

Imaginez que vous vous réveillez un jour pour découvrir que vous avez tout oublié de votre vie. Votre histoire, comment lacer vos chaussures, le visage de vos proches. Votre seul lien avec le passé, votre seul espoir pour l'avenir, c'est votre frère jumeau. Imaginez maintenant, des années plus tard, découvrir que votre jumeau ne vous a pas dit toute la vérité sur votre enfance, sur votre famille et sur les événements qui vous ont façonné. Pourquoi ces secrets ? Pourquoi ces silences ? 1982. Alex, 17 ans, se réveille à l'hôpital après un grave accident de moto et trois mois de coma. Il ne sait pas où il se trouve, ne se souvient pas de son prénom. En revanche, il reconnaît immédiatement Marcus, son jumeau. De ses parents, de sa petite amie, il ne sait plus rien. Tout est à réapprendre. Son frère le guide pour reconstruire des souvenirs. Pendant des années, Marcus l'aide à travers les photos à se rappeler de leurs vacances, de leurs anniversaires... Durant tout ce temps, Alex se reconstitue une mémoire sur cette vie de famille idyllique et heureuse. Jusqu'au jour où, triant la maison de famille après le décès de leur mère, ils découvrent une photo d'eux deux, prépubères, nus, et dont les têtes ont été coupées. Alex demande à son frère s'ils ont été victimes d'abus. Marcus, déstabilisé, lui répond que oui. Et c'est tout ce qu'il donnera comme information à son frère jumeau pour les vingt années suivantes, incapable de raconter en détail ce qu'ils ont subi. Avec un courage inébranlable, Alex va passer des années à chercher la vérité sur son passé caché et sa famille. Sa quête pour comprendre sa véritable identité a révélé des trahisons choquantes, une tragédie innommable, mais, surtout, une rédemption fondée sur l'amour fraternel. Cette histoire traverse les continents et les époques, des années 1960 dans la haute société des Homes Counties (comtés autour de Londres) en passant par une île isolée du Pacifique et les raves des années 1990.

05/2023

ActuaLitté

Sciences historiques

L'oeil de l'histoire. Tome 3, Atlas ou le gai savoir inquiet

À quiconque s’interroge sur le rôle des images dans notre connaissance de l’histoire, l’atlas Mnémosyne apparaît comme une oeuvre-phare, un véritable moment de rupture épistémologique. Composé, mais constamment démonté, remonté, par Aby Warburg entre 1924 et 1929, il ouvre un nouveau chapitre dans ce qu’on pourrait nommer, à la manière de Michel Foucault, une archéologie du savoir visuel. C’est une enquête « archéologique », en effet, qu’il aura fallu mener pour comprendre la richesse inépuisable de cet atlas d’images qui nous fait voyager de Babylone au XXe siècle, de l’Orient à l’Occident, des astra les plus lointains (constellations d’idées) aux monstra les plus proches (pulsions viscérales), des beautés de l’art aux horreurs de l’histoire. Ce livre raconte, par un montage de « gros plans » plutôt que par un récit continu, les métamorphoses d’Atlas, ce titan condamné par les dieux de l’Olympe à ployer indéfiniment sous le poids du monde, en atlas, cette forme visuelle et synoptique de connaissance dont nous comprenons mieux, aujourd’hui, depuis Gerhard Richter ou Jean-Luc Godard, l’irremplaçable fécondité. On a donc tenté de restituer la pensée visuelle propre à Mnémosyne : entre sa première planche, consacrée à l’antique divination dans les viscères, et sa dernière, hantée par la montée du fascisme et de l’antisémitisme dans l’Europe de 1929. Entre les deux, nous aurons croisé les Disparates selon Goya et les « affinités électives » selon Goethe, le « gai savoir » selon Nietzsche et l’inquiétude chantée dans les Lieder de Schubert, l’image selon Walter Benjamin et les images d’August Sander, la « crise des sciences européennes » selon Husserl et le « regard embrassant » selon Wittgenstein. Sans compter les paradoxes de l’érudition et de l’imagination chers à Jorge Luis Borges. Oeuvre considérable de voir et de savoir, le projet de Mnémosyne trouve également sa source dans une réponse d’Aby Warburg aux destructions de la Grande Guerre. Non content de recueillir les Disparates du monde visible, il s’apparente donc à un recueil de Désastres où nous trouvons, aujourd’hui encore, matière à repenser, à remonter, poétiquement et politiquement, la folie de notre histoire.

11/2011

ActuaLitté

Littérature française

Magari

Quand Lorenzo sort de chez lui ce matin-là, flottent sur Rome toutes les promesses de l’été. Nous sommes le 19 juin 2001. Silvio Berlusconi est redevenu quelques jours plus tôt chef du gouvernement. Pour la plus grande joie de ses tifosi, l’AS Roma vient de remporter le troisième scudetto de son histoire. Et Lorenzo est heureux : certainement pas à cause du retour aux affaires du Cavaliere – la politique, il en a soupé. Peut-être même pas grâce à la victoire de son équipe, et Dieu sait pourtant s’il a rêvé de revivre une telle liesse… Non, Lorenzo est heureux parce que Francesca l’aime. Parce que, dans quelques mois, naîtra leur premier enfant, une fille, il en est certain. Parce que, à l’abord de la trentaine, l’ombre du petit garçon naïf et malhabile, celle de l’adolescent irrésolu ballotté par tous les vents contraires, n’est plus si lourde à porter. Aujourd’hui, sa vie a un axe, un socle, une direction. Alors, il traverse la rue en se retournant pour sourire à Francesca dont il sait qu’elle le regarde à la fenêtre. Et ne voit pas la voiture qui surgit au même moment… … Étendu sur le bitume, Lorenzo remonte le fil de sa vie. Celle d’un jeune Romain qui a grandi écartelé entre l’intransigeance d’un père communiste ultra militant, les migraines d’une mère rongée par un drame familial et l’amour d’un grand-père cachant tant bien que mal son passé mussolinien. Un parcours chaotique marqué par ce sentiment d’incertitude, de désirs, de rêves cachés et aussi de résignation qu’exprime le mot « magari » (« si seulement… »), comme un état d’âme qui se décline à l’infini. De l’assassinat d’Aldo Moro à l’avènement des années Berlusconi, c’est une radioscopie de la société italienne dans toutes ses nuances et ses contradictions que nous offre ce roman d’apprentissage au souffle à la fois intime et puissant. C’est aussi un voyage plein de sensualité dans les boucles du Tibre, où l’on sent à chaque page les brûlures du soleil et la fraîcheur de l’eau sur la peau du héros.

08/2012

ActuaLitté

Poches Littérature internation

Tirana blues

Au départ, une scène banale de la vie quotidienne : un homme prend un bain. Il est professeur d’histoire, change sans arrêt de numéro de téléphone et trompe sa femme. Il va être victime d’un attentat. Qui a voulu le tuer ? Première question, et qui nous laisse légitimement penser que l’on vient d’ouvrir un roman policier. Il y a un flic, une victime, il y a même une femme superbe ; fausse route pourtant.La suite du récit est prise en charge par trois narrateurs bourrés d’états d’âme et dont le seul lien est d’être concernés par l’attentat : le professeur lui-même, un des responsables de l’attentat et l’inspecteur qui mène l’enquête.Le professeur d’histoire est dans le coma suite à l’explosion de sa voiture. Convaincu qu’il est devenu un fœtus génétiquement modifié, il erre entre la vie et la mort, dans un univers mi-fictionnel, mi-réel, revivant d’une manière fantasmée ses escapades adultérines dans un hôtel de bord de mer pour couples illégitimes. Rien n’est dit de plus.L’un des responsables est un tout jeune homme. Il est caché pour échapper à la police et en attente de nouveaux papiers pour quitter le territoire. Dans sa planque, il entame une confession où il relate son existence morose depuis son échec à l’école de médecine – il n’avait pas suffisamment d’argent pour payer les pots de vin. Après avoir connu la glande, l’exil et l’immigration clandestine, il commence à travailler pour la mafia. Rien n’est dit sur les raisons de l’attentat.Dernier narrateur : l’inspecteur de la DGBC Zabit Kurti, personnage à la limite du burlesque flanqué de deux assistants « l’analyste » et « l’amuseur » ; il tente de résoudre l’enquête. Grâce à lui, l’intérieur du système politique albanais est autopsié et l’on découvre que les hauts fonctionnaires eux-mêmes font partie du Milieu.Tirana blues est un roman contemporain comique qui se moque avec intelligence du pourrissement d’une société gangrenée par la mafia et dont les personnages eux-mêmes acceptent le jeu des faux semblants.

10/2011

ActuaLitté

Photographie

Louis Stettner. Ici ailleurs

Editions Xavier Barral juin 2016 Photographies : Louis Stettner Textes : Clément Chéroux et Louis Stettner En coédition avec le Centre Pompidou Exposition : Galerie de photographies - Centre Pompidou du 14 juin à fin septembre 2016 Louis Stettner, Ici Ailleurs La qualité atmosphérique Cette première monographie française du photographe américain présente plus de soixante années de travail, et fera l'objet d'une exposition durant l'été 2016 à la galerie de photographies du Centre Pompidou. L'ouvrage regroupe toutes les séries importantes de Stettner : de sa première photographie de son jardin prise à la chambre 20 x 25 en 1938, à sa dernière série dans les Alpilles (2014), travail graphique autour des arbres. Outre ses séries les plus connues, comme celle du métro de New York de 1946, le livre fait la part belle à sa période humaniste pendant laquelle Stettner, installé à Paris, fait le lien entre la French photography et la street photography américaine. A cette époque, il se lie d'amitié avec Brassaï et Boubat. De retour aux Etats-Unis en 1952, il photographie " the cool life " et témoigne des mouvements qui agitent l'Amérique à travers sa série " Protest ". Le livre présente aussi ses recherches plus personnelles comme la série Pepe et Tony, autour de pêcheurs, dans l'Espagne de 1956 ou l'Amérique des années 80. Louis Stettner a commencé la photographie dès son adolescence en 1938. Ce natif de Brooklyn (1922), s'installe à Paris à la fin des années 40 après avoir opéré dans le Pacifique pendant la seconde guerre mondiale. Stettner se lie d'amitié avec des figures de la photographie humaniste. Après avoir été diplômé de l'Institut des Hautes Etudes Cinématographiques, il s'établit comme photographe freelance. Il retourne vivre aux Etats-Unis, il remporte le concours de jeune photographe organisé par le magazine Life et est exposé au MoMa. Stettner entame alors un travail photographique entre Paris et New York qu'il mènera pendant plus de 60 ans et livrera un temoignage important sur l'évolution parallèle de ces deux villes. Il s'installe définitivement en France en 1990, où il vit toujours.

06/2016

ActuaLitté

Pléiades

La condition humaine. Et autres écrits

Ce volume donne à voir toutes les facettes de l'oeuvre de Malraux. Le romancier y côtoie l'essayiste, le penseur de tous les arts - cinéma, peinture, sculpture, littérature - et du Musée imaginaire, l'(anti-)mémorialiste, et l'orateur dont la voix retentit dans "la nuit de décembre à Paris, avec des étoiles glacées au-dessus de la découpure des cheminées de Daumier", pour accompagner Jean Moulin au Panthéon. Cette voix en apparence officielle a parfois couvert celle de l'écrivain. L'une et l'autre sont pourtant au service d'une même réflexion sur la condition de l'homme. Le titre du roman de 1933, La Condition humaine, pourrait être celui de l'oeuvre tout entière. Au tragique de l'Histoire, qui fait la toile de fond des romans et, aussi bien, celle des écrits mémoriels, répondent toujours, chez Malraux, des scènes de fraternité, parmi les plus fortes que l'on ait jamais écrites. A la pensée de la mort succède la grâce fugitive d'un pur étonnement de vivre. Au monde tel qu'il est s'oppose la création artistique, qui ne transcrit pas le réel, mais rivalise avec lui. Partout, cette "avidité d'absolu" que Malraux avait perçue chez Goya. Partout aussi, cette touche de farfelu grâce à laquelle l'écrivain, sa vie durant, a entendu faire contrepoids à l'Histoire et saper l'illusion d'un monde en ordre. "Me croyez-vous mort ?" lui écrivait Picasso, que l'on avait oublié d'inviter à une exposition de ses propres oeuvres. "Me croyez-vous ministre ?" lui répondit Malraux. Malraux, le croyez-vous ministre ? Il l'a été, et non des moindres, dans une fidélité souvent mal comprise à ses engagements de toujours. Mais il fut avant tout un écrivain. Quarante ans après sa mort, où en sommes-nous avec Malraux écrivain ? Ce volume est l'une des réponses possibles à cette question. Il propose une traversée de tout l'univers des formes explorées par Malraux, la (re)découverte d'ouvrages et de textes majeurs, inégalement célèbres, et l'occasion de percevoir la profonde unité d'une oeuvre qui formulait, au siècle dernier, toutes les interrogations qui agitent notre temps et nos vies.

09/2016

ActuaLitté

Critique littéraire

Parler le corps : réinvestir l'amour

Que l'amour se soit transformé après que la sexualité s'est dégagée des exigences de la reproduction, mérite d'être nuancé à l'aune d'une analyse des représentations contemporaines des corps mis "sous tension" amoureuse. Les transformations transgenres laissent certes entrevoir d'autres possibles de l'amour, mais force est de constater une oscillation entre deux extrêmes : l'exhibition des corps sur la place publique ou leur disparition derrière les écrans. N'être qu'un corps ou ne pas en avoir : l'alternative à laquelle le sentiment amoureux se confronte aujourd'hui reconduit des dichotomies anciennes entre la chair et l'esprit, mais selon des modalités marquées par le rapport entre virtualité et réalité, interrogeant autant la dématérialisation des relations affectives que la survalorisation de la sexualité, la rationalisation des échanges que leur satisfaction consumériste. Cette dualité psyché-soma qui à travers le patriarcat perdure jusqu'à présent, se rapporte à l'inhibition d'un schéma incorporé de l'amour au sein du cadre familial et domestique. De la naturalisation de l'inceste ou de l'hétéronormativité témoignent les littératures irakienne, française et porto-ricaine, qui en accusent la persistance d'une manière transculturelle, et même en donnent une traduction queer. Simultanément, les corps se lâchent jusqu'à l'obscène pour mettre en scène à la fois le vide qui les habite et leurs sécrétions les plus intimes. Le corps-spectacle hante aussi bien la littérature allemande, que les séries américaines ou le théâtre européen in-yer-face, en quête d'une altérité manquante qui puisse le faire sortir d'un solipsisme mortifère. Muré dans le silence, l'amour ne saurait exister, ni au regard des traditions marocaines qui continuent de réduire les femmes à des corps sans paroles, ni dans la production visuelle états-unienne où les corps ne parlent que de pornographie. Aussi, pour que corps et âmes soient amenés à se rencontrer envers et contre leur dissociation avérée, il semble nécessaire de chercher une interface incarnée de l'amour qui remette les peaux en contact, sensible jusque sur le plan éthique d'un entre-deux irréductible.

07/2018