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Nourritures neohumanistes_ nutrimenti neoumanisti

Extraits

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Agriculture

Economie rurale

Marcus Porcius Cato, surnommé l'Ancien ou le Censeur (Tusculum 234 -149 av. J.-C.), mena une carrière militaire - de la seconde guerre punique à la conquête de l'Espagne et à la campagne contre le roi de Syrie, Antiochos III le Grand - et politique brillante. L'intransigeance de ses convictions morales- il s'insurgea contre l'influence corruptrice de la civilisation hellénistique et dénonça le laxisme des Romains en matière de mœurs - et son patriotisme exacerbé en firent une figure légendaire de Rome. Connu sous le nom de De re rustica ou celui de De agricultura, l'Economie rurale est le plus ancien ouvrage en prose latine subsistant et le seul de Caton qui nous soit parvenu entier. Composé de notes, conseils, instructions et préceptes sur les techniques agricoles ayant trait à la culture des céréales, aux prairies, à la viticulture, à l'oléiculture, à l'arboriculture, à l'horticulture, il aborde également de nombreux sujets annexes: achat et inspection d'un domaine, obligations du fermier, équipement d'une oliveraie, d'un vignoble, construction d'une ferme, d'un pressoir, d'un broyeur à olives, d'un four à chaux, abattage des bois, engraissement des volailles, nourriture des esclaves, des bœufs, contrats de location et de vente, salage des jambons, traitement des luxations et des fractures, etc. On y trouve les plus anciennes recettes de pâtisserie et de préparation de vins utilisées par les Romains. Il est notre seule source au sujet de certains rites agraires et de certaines pratiques magiques. Parmi les ouvrages agronomiques des Anciens, sa valeur est d'autant plus précieuse qu'il livre des renseignements à l'état brut, apportant des documents uniques à l'historien des techniques, de la médecine humaine et vétérinaire, du droit et des religions.

04/2024

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Vie religieuse

Que sert à l'homme de gagner l'univers ? La vie religieuse à l'écoute de saint Marc

A la source de la vie religieuse, il y a l'Evangile et un projet profondément positif : l'appel du Christ à venir à sa suite. Une fois que l'on a compris cela, la pauvreté, la chasteté, l'obéissance résonnent tout autrement. Pour retrouver le sens de la consécration à Dieu. S'il est une question importante entre toutes, c'est bien celle du sens de la vie. Jésus la pose lorsqu'il demande : " Que sert à l'homme de gagner l'univers, s'il ruine sa propre vie ? " ; et la vie religieuse prend au sérieux cette interrogation. En suivant pas à pas un évangile, ici celui de Marc, il est possible de mettre en perspective le sens de la consécration à Dieu. Quatre directions sont particulièrement repérables. La première est la dynamique de la conversion. Il s'agit de l'engagement fondamental, le premier des voeux lequel s'enracinent les autres. La deuxième est la construction de véritables liens de communion fraternelle, primordiaux dans le ministère de Jésus. Or la vie commune, l'apprentissage de la fraternité, est le lieu concret de mise en oeuvre des voeux religieux. La troisième direction est la dénonciation de l'idolâtrie sous toutes ses formes, en tournant le regard vers le mystère de la Croix du Christ. Enfin, un quatrième axe de réflexion s'ouvre à nous : une forme évangélique d'exercice du pouvoir et de l'autorité, décisive pour la gouvernance, dans les communautés religieuses mais aussi plus largement dans l'Eglise. L'évangile ainsi médité offrira une nourriture de choix pour la réflexion de nombreuses personnes, que ce soit des religieux avancés qui ont besoin de faire le point, des religieux en formation ou simplement de tout baptisé, car la vie religieuse n'est pas un nouveau sacrement mais un déploiement de la vie baptismale.

05/2023

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Histoire de France

Interdit aux nomades

À 85 ans, Raymond Gurême est l’un des rares survivants d’une page occultée de l’histoire de France : celle de l’internement sur son sol de familles « nomades », de 1940 à 1946.   Né en 1925 dans une caravane, comme ses ancêtres, Raymond a suivi leurs pas sur la piste du cirque familial dans lequel il était clown et acrobate ; ses parents étaient également à la tête d’un cinéma ambulant. Mais, dès 1940, sa famille est victime des persécutions de Vichy à l’égard des Tsiganes, considérés comme d’éternels « étrangers errants ». Raymond et ses proches seront tout d’abord enfermés dans des conditions terribles au camp de Darnétal, en Seine-Maritime, avant d’être transférés à Linas-Montlhéry dans l’Essonne. Là, ils vivent séparés du monde, sans nourriture, sans hygiène, sans chauffage. Raymond, digne descendant des Fils du vent, refuse de se laisser enfermer : il réussit toujours à s’échapper de maisons de redressement, de camps d’internement, en France et de camps de travail en Allemagne. Pour survivre, il met à profit ses talents d’acrobate pour se nachave (« s’évader » en romani), et son humour de clown lui évite de perdre espoir dans les pires situations. À 18 ans, il rejoint la Résistance et participe activement à la libération du pays. Cela ne lui vaudra aucune reconnaissance.   Aujourd’hui, comme pour mieux témoigner de la souffrance des siens, Raymond, patriarche de 15 enfants et de 150 descendants sur trois générations, s’est ancré avec sa famille à seulement quelques kilomètres du camp de Linas-Montlhéry où des années plus tôt il vécut un véritable enfer. Son récit passionnant se lit comme un roman d’aventures, tant ce personnage haut en couleur a défié la mort à de multiples reprises.

05/2011

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Ethnologie et anthropologie

Histoire du concept de couvade. Edward B. Tylor et l'ethnologie victorienne

Figure de proue de l'anthropologie britannique de la deuxième moitié du XIXe siècle, Edward Burnett Tylor (1832-1917) renvoie, par la notion de convoite, à un ensemble de représentations, interdits et pratiques liés à la naissance, lesquels imposent au père de renoncer à ses activités et nourritures habituelles et, éventuellement, de s'aliter. Mobilisant une vaste littérature, allant des Argonautiques d'Apollonios de Rhodes à l'ethnographie exotique et européenne du XIXe siècle, Tylor repère ces usages en Amérique, Asie, Europe et Afrique. Il propose de les désigner par le mot français couvade dans la première édition de ses Researches into the Early History of Mankind and the Development of Civilization (1865), ouvrage qui s'inscrit dans le vaste renouveau des sciences de l'homme promu par la reconnaissance, en 1859, de la haute antiquité du genre homo et de la préhistoire. Focalisant l'attention sur ce traité, Maria Beatrice Di Brizio reconstitue l'émergence du concept tylorien de couvade. La notion est d'abord analysée dans le cadre des Researches, dont on précise les enjeux de connaissance, les sources, les critères de sélection, classement et interprétation des données empiriques. Dans la seconde partie de son étude, l'autrice aborde le contexte d'émergence du concept au Royaume-Uni, entre 1810 et 1865, et prend en compte la naissance de l'ethnologie comme science générale de l'homme et science des races, le débat sur l'unité de l'espèce humaine, les théories sur l'origine et le développement de la civilisation. La troisième partie explore les usages, avant Tylor, des informations sur les comportements de couvade et du terme couvade (1538-1865). L'objectif de cet essai est d'éclairer le rôle du concept de couvade dans la construction de l'ethnologie tylorienne, théorisant l'unité de l'homme et le progrès naturel des sociétés à partir de l'état dit "sauvage". L'autrice interroge ainsi, à la fois, l'émergence d'une catégorie de classification anthropologique, le comparatisme ethnologique de l'époque victorienne et les matrices intellectuelles de l'évolutionnisme culturel britannique.

03/2021

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Histoire internationale

QUATRE ARISTOCRATES ANGLAISES. La vie mouvementée des soeurs Lennox, 1740-1832

Formidablement érudit et aussi captivant qu'un roman, l'ouvrage de Stella Tillyard est un brillant tour de force. S'appuyant sur des milliers de lettres, il nous relate, l'histoire des quatre soeurs Lennox - Caroline, Emily, Louisa et Sarah -, histoire alliant les sommets de la politique, les tendres sentiments, la vie familiale et la tragédie, qui débute en 1740 sous le, règne de George II et s'achève en 1832, cinq ans avant l'avènement de Victoria. A première vue, tout les sépare de nous. Arrière petites-filles de Charles II et de Louise de Keroualle, filles du duc de Richmond, elles étaient riches, bien éduquées et francophiles. Leurs relations sociales leur donnèrent l'accès aux idées les plus neuves, aux penseurs, artistes, médecins les plus en vue. Caroline s'enfuit avec le politicien Henry Fox, et fut la mère de Charles James Fox, grande figure de l'opposition libérale. Emily convola avec un duc et pair d'Irlande, et l'un de ses nombreux enfants fut Lin martyr de la cause républicaine. Louisa épousa l'homme le plus riche d'Irlande. Sarah, courtisée par le jeune George III, faillit devenir reine. Pourtant, leur façon d'écrire nous les rend très proches, si exquises dans leur intimité, si solidaires dans leurs attachements d'épouses, de mères et de soeurs. Elles abordent avec fraîcheur et spontanéité des sujets qui nous tiennent à coeur autant qu'à elles : amour et mariage, allaitement et règles douloureuses, nourriture et toilettes, livres et spectacles, demeures et jardins, guerres et politique. Tout est là, de la conception à la mort, écrit avec des voix rarement entendues de femmes du XVIIIe siècle, filles des Lumières assez réceptives pour accueillir la leçon libératoire de Rousseau et le culte de la sensibilité, assez tolérantes pour entendre le message de Thomas Paine, l'appel des colons d'Amérique et les idéaux de la Révolution française.

10/1998

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Poésie

Poésie et travail. Une anthologie de poésies sur le travail et les métiers

Ce recueil de poèmes sur le travail et les métiers présente une mine d'or pour celui qui veut les multiples facettes du travail et les effets très variables qu'il peut avoir sur l'homme. Ainsi, le travail est présenté tantôt comme une tare, pour les ouvriers qui, dans les usines où l'ennui sévit (Jean Follain), sont constamment exhortés : ne rêvez pas ! pointez, grattez, vaquez, marnez, bossez, trimez ! Ne vous reposez pas ; le Travail repose sur vous (Jacques Prévert), et pour les employés qui vaquent à leurs occupations sordides, huit heures par jour ; le reste de leur temps, ils dorment (Francis Ponge) ; tantôt comme une bénédiction, car, quand un homme se donne à son travail, il est vivant comme un arbre au printemps, il ne fait pas que travailler, il vit (D. H. Lawrence) ; une fois comme abrutissant [Débit et Crédit, Débit et Crédit ; mon âme ne danse pas avec les chiffres (Antonio Ramos Rosa)] et fatigant devant tout ce qui reste à faire (Roland Dubillard), au point où l'ouvrier souhaite une fièvre typhoïde pour enfin se reposer (Robert Desnos) ; et une autre fois comme exaltant [par exemple pour le boulanger qui, à tant pétrir, jubile (Géo Norge)] et enrichissant: Travail de mes dix doigts et travail de ma tête, travail de Dieu, travail de bête, ma vie et notre espoir... la nourriture et notre amour (Paul Eluard) ; souvent comme une prison, une laisse qui me coupe les os (Jean Cocteau) ; parfois comme un devoir et un mal nécessaire : On se crève au boulot, mais pour manger, on mange (Cesare Pavese) ; la main de la misère tourne le moulin (Francis Ponge) ; mais aussi comme constitutif pour l'homme [à tel point que, quand il voudrait ne rien faire, l'homme est comme une bête (Cesare Pavese)] et comme générateur d'un futur meilleur. En fin de compte, le travail, cette chose inexprimable, faite de vertige, d'effort, de joug, de volonté (Victor Hugo) échappe peut-être à une définition.

05/2006

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Animaux, nature

Planète bleue au coeur des océans

Planète bleue brosse un portrait très complet et unique en son genre de cet univers étonnant et si mal connu que sont les océans. Auteurs et photographes nous emmènent dans un formidable voyage d'exploration des six habitats océaniques. Depuis les rivages et les côtes jusqu'au grand large et aux abysses les plus profonds, ce périple est riche en rencontres extraordinaires, du minuscule copépode aux majestueuses baleines bleues et du bizarre diable de mer abyssal au stupéfiant poisson-tripode, qui attend sa proie dressé sur ses nageoires. Le rivage est l'un des habitats océaniques les plus recherchés. Mais, pour y vivre, les animaux et les végétaux doivent composer avec le mouvement des vagues et les changements de conditions imposés par les marées. Les mers tropicales sont le terrain des mangroves et des récifs coralliens, qui offrent un habitat permanent à une faune et à une flore variées mais qui servent aussi de refuge et de lieu de chasse aux animaux de passage. Les mers tempérées, entre les tropiques et les pôles, hébergent la majorité des 10 000 espèces de poissons océaniques. On y trouve également des plantes minuscules issues du plancton, source de nourriture la plus importante de l'écosystème marin. Dans les mers de glace, seuls quelques animaux sont capables d'affronter les rigueurs de l'hiver polaire, dont le plus redoutable des prédateurs arctiques : l'ours blanc. Le grand large est l'habitat des prédateurs marins les plus puissants, véritables " machines à nager ", capables de voyager sur des milliers de kilomètres pour trouver un partenaire ou de quoi se nourrir. Leurs proies ont recours au camouflage, au mimétisme ou au poison pour leur échapper. Les grands fonds constituent l'habitat de la Terre à la fois le plus vaste et le plus méconnu. Seuls quelques scientifiques ont eu l'opportunité d'observer la faune extraordinaire aux silhouettes étranges qui peuple les ténèbres des abysses : en fait, de véritables monstres.

10/2002

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Littérature française

Naufrage en deçà des entrailles des Océans

Ce roman retrace la jeunesse malheureuse de Josepho. Il naquit dans la petite bourgade de Firsanovka, en Crimée, en 1885. Il devient orphelin à part entière dès l'âge de sept ans. Son oncle le place chez les "Gunther" les charbonniers du quartier. Josepho va connaitre les plus grandes misères que l'on puisse affliger à un enfant de son âge. Il va devoir devenir rentable, ramoneur le jour, ménage le soir. Il dort à même le sol, sans nourriture et battu. Il fugue et trouve refuge auprès de vieilles personnes, mais le charbonnier le retrouve, la vie de Josepho est à l'apogée du cauchemar. Un oncle de retour d'Autriche le délivre du joug des Gunther et le prend sous sa tutelle, une vie heureuse commence pour Josepho. Cet oncle le comblera de bienfaits, Josepho aime la mer et veut devenir marin, Daniel, son oncle se marie avec Eva, une riche veuve, sa fille Myriam aime la compagnie de Josepho qui ne pense qu'à la marine. Il réalise son rêve et est engagé comme mousse, il fera de nombreux voyages en mer et à chaque période de repos, il retourne auprès des siens, il est sollicité par Eva pour prendre les commandes de ses usines et d'épouser Myriam, mais, seul la mer le passionne. Les multiples épreuves de son dernier voyage feront qu'il abandonnera la marine. Il retourne au pays avec la ferme intention d'épouser Myriam. Mais, il a une désagréable surprise, le jour de sa visite, fut celui de la fixation de la date de mariage de Myriam avec un jeune ingénieur. Eva ne voulant pas que Josepho joue les troubles fêtes lui recommande de quitter le pays, Myriam apprenant le retour de Josepho, va à sa rencontre, elle veut le suivre pour l'Angleterre, pour ne pas créer une scission entre Eva et sa fille, il refuse et c'est avec peine qui quitte Yalta pour Londres... . La suite se trouve à la fin du roman.

04/2016

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Sociologie

La désinstruction nationale

Professeur, j'hérite en Terminale d'élèves qui ne maîtrisent pas l'accord du participe passé, peinent à déchiffrer une phrase complexe et manient leur propre langue comme s'il s'agissait d'une langue étrangère, usant du ''donc'' et du ''parce que'' à la façon d'un joueur cherchant à deviner les numéros gagnants d'une loterie. En lisant leurs copies, j'ai trop souvent l'impression de me trouver devant des enfants malnutris, voire dénutris, à qui il faut d'abord donner une bouillie protéinée parce qu'ils ne sont pas en état d'avaler une nourriture plus consistante. Combien sont-ils en ce cas ? Beaucoup trop. Une grande partie de mes élèves obtiennent leur baccalauréat alors qu'ils sont dans un état de quasi-illettrisme. Si l'on quittait jadis l'école primaire en sachant lire et écrire, on entre aujourd'hui à l'Université en éprouvant les plus grandes difficultés pour lire et en ne sachant plus du tout écrire. De cette catastrophe, tous sont complices : ministres de passage qui ne rendent jamais compte de leurs méfaits, chroniqueurs hors-sol qui les encensent du haut de leur ignorance, intellectuels qui ont abandonné la cause de l'école pour de vains mais plus juteux bavardages, professeurs, aussi, qui distribuent sans conviction, uniquement pour qu'on leur ''fiche la paix'' des notes auxquelles nul ne croit. La société tout entière semble indifférente au préjudice subi par d'innombrables jeunes gens qu'elle consent à voir priver de lettres et d'instruction pourvu qu'on les gratifie de diplômes en chocolat après leur avoir promis la ''réussite'' depuis le berceau. Le mensonge sur cette situation ne peut plus durer. J'ai donc décidé de révéler au public l'ampleur alarmante de la désinstruction nationale, d'en fournir des preuves et en indiquer les causes, dans la conviction qu'il nous est encore possible de nous relever collectivement de ce désastre.

11/2019

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Histoire internationale

HISTOIRE DU NOUVEAU MONDE. Tome 2, Les métissages

Européens, Indiens, Africains et même Japonais, la diversité des peuples qui coexistèrent et s'affrontèrent dans l'Amérique du XVIe siècle illustre le brassage des populations avec lequel, depuis toujours, se confond l'histoire du monde. Quelques personnages exceptionnels incarnent les bouleversements de cette Amérique espagnole : une princesse inca qui séduit les conquistadores, un métis du Pérou venu s'installer en Andalousie où il croise Cervantès et consacre un livre à la mémoire de ses ancêtres. Ou encore ce marchand de Mexico qui écrit à son neveu de Madrid : " Vous trouverez un peu fort mon mariage avec une Indienne. Ici ce n'est pas du tout un déshonneur, car la nation des Indiens jouit d'une haute estime. " Vision trop idyllique, certes. A preuve, les innombrables procès qui évoquent le sort réservé aux vaincus : sorcières indiennes ou mulâtresses que l'Inquisition accuse de vendre des herbes magiques, Juifs envoyés au bûcher, Noirs fuyant l'enfer des champs de canne à sucre, Indiens s'épuisant à extraire des montagnes l'argent dont l'Espagne a tant besoin. Et pourtant l'opulence de Mexico et de Lima émerveille les Européens venus bâtir une société à l'image de celle qu'ils ont laissée. En quelques années, tout se transforme, les rapports entre les êtres, les habitudes, la nourriture, mais aussi les croyances. Fascinante époque où, conscients de la fragilité de leur monde, les métis des nouvelles générations interrogent les anciens pour garder le souvenir de leurs traditions, comme si déjà ils cherchaient leurs racines. Aux frontières de ce gigantesque empire, d'autres univers émergent. Ceux qui s'y risquent connaissent un destin peu banal. Les missionnaires de la jungle brésilienne et les colons du Rio de la Plata, les pirates des Caraïbes, les aventuriers du Nouveau-Mexique en quête d'un Eldorado, les trappeurs français du Canada, les puritains de Boston vont inventer une seconde Amérique, sans savoir qu'ils construisent l'avenir du continent.

10/1993

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Critique littéraire

Jules Verne, de la fable à la fiction. Une anamorphose du réel

Au cours de quarante années (1863-1905) et soixante-deux romans, Jules Verne s'est appliqué à déconstruire la forme classique du roman d'aventures, "détournant" chacun des éléments dont il se constitue - la figure convenue du héros et du savant, leurs valeurs morales, l'étendue et la durée de leur entreprise, leurs exploits, leurs voyages, enfin l'esprit même de l'aventure - dont il compose une figure nouvelle, la sienne, où le réel s'associera au rêve selon une autre logique, aussi convaincante que la première. Ce qu'est exactement une anamorphose. Mais cette "subversion" tous azimuts où il transforme ainsi la fable - les événements à rapporter - en une fiction où il entend nous conduire, est faite aussi d'omissions : l'anticipation, le fantastique, l'amour, en sont désormais absents et le happy end n'y arrive pas toujours. L'anamorphose vernienne n'éclate pas au regard comme celles de l'art (telles les peintures d'Arcimboldo), mais se dégage sourdement de ces merveilleuses histoires, dont le style, tantôt brillant tantôt rapide mais jamais indifférent, s'ouvre aussi au lecteur le plus candide : Verne possède, seul peut-être en France avec La Fontaine, le génie de séduire l'enfant et l'adulte, le naïf et le lettré, chacun y trouvant une nourriture au niveau de son attente. Pour cela, il met en action toutes les ressources, austères ou ludiques, du langage, ouvrant au lecteur des chemins inattendus et de nouvelles évasions. Comme chez tous les grands écrivains, le lire découvre des choses là où nul ne les voyait, et en fait exister de nouvelles qu'on ne saurait voir que par lui. L'aura dont il enveloppe ainsi l'aventure se compose non d'exotisme ni de poésie, ni même de véritable suspense, mais de très concrètes réalités, subtilement disposées aux franges de l'illusion. Semi-rupture onirique avec le monde, d'où le lecteur des Voyages extraordinaires "décolle" avec délices vers une autre vérité dont le romancier détient la clé.

02/2015

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Philosophie

Nietzsche en 60 minutes

Nietzsche est considéré comme le plus provocateur et le plus controversé de tous les philosophes. L'appel qu'il lance à l'homme moderne est déconcertant. Nous devons devenir des " surhommes " et trouver des réponses radicalement nouvelles à la question du sens de la vie. Autrefois, nous pouvions trouver réconfort dans la religion. Ceci n'est plus possible désormais, car, selon Nietzsche : " Dieu est mort ! ". Après de nombreux siècles, nous nous sommes libérés de la croyance dans l'au-delà. Mais la plupart des hommes ne supportent pas le vide laissé par la mort de Dieu et cherchent leur salut dans les promesses du nationalisme, du socialisme, de l'antisémitisme ou du capitalisme. Or, au lieu de suivre de nouvelles idoles, nous devrions enfin commencer à nous faire confiance et à déployer notre " volonté de puissance ". Celle-ci se trouve aussi bien dans les plantes, les animaux et les humains. De même que les fleurs se tournent vers le soleil et que les animaux cherchent de la nourriture, l'homme aussi doit assurer sa vie et l'améliorer. Or, au quotidien, nous sommes souvent obligés de le faire au détriment d'autrui. Ainsi, un candidat qui obtient un poste intéressant cause inévitablement la déception parmi les candidats rejetés. " On favorise constamment son moi au détriment de l'autre ", écrit Nietzsche. Mais la volonté de puissance peut se manifester sous différentes formes. L'artiste, le père de famille, le politicien, l'entrepreneur ou l'employé doivent chacun trouver leur voie propre vers l'épanouissement de soi. " Deviens ce que tu es ! " et " Sois ton propre législateur ! ", préconise Nietzsche. Qu'est-ce que cela signifie concrètement ? Ne dois-je donc plus me tenir à aucune morale ? Et surtout, comment devenons-nous des " surhommes " ? Le livre " Nietzsche en 60 minutes " explique sa philosophie en s'appuyant sur plus de 160 citations. Il est paru dans la collection à succès " Grands penseurs en 60 minutes ".

01/2019

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Littérature anglo-saxonne

Demain le soleil

Après Le Chemin parcouru - Mémoires d'un enfant soldat -, le retour d'Ishmael Beah avec un premier roman saisissant. «J'ai une grande admiration pour le courage sans compromis de ce livre, qui prend tour à tour la forme d'une fable, d'une épopée familiale, d'un poème, et qui ne cherche jamais à éviter l'horreur. Ishmael Beah n'oublie pas non plus que la véritable fonction du conte est d'aller droit au coeur. A l'instar de Ben Okri et Chinua Achebe, il lève le voile sur un monde devant lequel aucun d'entre nous ne peut reculer.» Colum McCann «Un roman formidable et mémorable - une histoire de résilience, de survie, et, finalement, de renaissance.» Publishers Weekly «Beah a une force et un lyrisme qui lui sont propres. Même accablés par une multitude d'épreuves, ses personnages gardent espoir d'une façon remarquable et inspirante.» The Washington Post La guerre civile terminée, la petite ville d'Imperi, en Sierra Leone, devrait enfin pouvoir revivre. Kadie, Moiwa et Kainesi, trois anciens revenus les premiers sur leur terre natale, vont s'employer à réveiller l'esprit de leurs ancêtres en attendant le retour des plus jeunes, qui ne tardera pas. Malgré les champs de ruines et les ossements qui jonchent encore le sol, tout le monde est déterminé à reconstruire le village ; Bockarie et Benjamin, tous deux instituteurs, le sont plus que quiconque. Mais le conflit a beau être derrière eux, les dangers continuent à menacer les survivants. La nourriture manque, le travail aussi, et, lorsque la compagnie minière rouvre ses portes, une série de nouveaux fléaux s'abat sur les habitants : alcoolisme, viols, pollution des cours d'eau et accidents tragiques liés à la négligence d'investisseurs cupides... Avec Demain, le soleil, Ishmael Beah signe un premier roman, à la frontière de la fable, d'une grande sensibilité : déchirant, mais jamais dénué d'espoir.

03/2015

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Littérature russe

Le fidèle Rouslan

Publié en France en 1978, un roman qui dénonce de façon terrifiante la déshumanisation et l'absurdité du système soviétique. A redécouvrir dans la collection Vintage. En Sibérie, au début des années 1960. Chien de garde d'une redoutable efficacité, Rouslan voit son monde s'écrouler un matin : le camp de prisonniers vient de fermer, son maître lui donne congé. Que faire quand on n'a connu que le travail ? Quand toute sa vie, on a répondu aux ordres ? Quand on ne sait rien faire d'autre que garder des prisonniers ? Si les autres chiens vont quémander de la nourriture et un abri chez les villageois, Rouslan, lui, ne se compromet pas. Hier encore, il sautait à la gorge du prisonnier fuyard, son flair lui faisait retrouver celui qui avait volé un quignon de pain, son endurance le faisait courir des heures derrière les colonnes de détenus. Certes, Rouslan a parfois été choqué, comme ce jour où un des chiens, le plus sauvage, le meilleur, capable de tuer un prisonnier d'un seul coup, a été emmené par les maîtres dans la forêt et n'en est jamais revenu ; ou cette autre journée où les détenus ont refusé de sortir par -40° et où les gardiens les ont arrosés d'eau. Mais Rouslan le sait, c'est dans la force et dans l'ordre qu'on trouve la liberté... " A l'heure où les plus fidèles d'entre les fidèles qui avaient juré de lui faire don de leur vie tout entière le trahissaient ; à l'heure où les ministres et les généraux, les juges et les bourreaux, les indicateurs rétribués ou bénévoles abdiquaient et battaient en retraite ; à l'heure où ses porte- drapeaux jetaient dans la boue ses étendards couverts de crachats, le Service cherchait un soutien, implorait un reste de fidélité... et le soldat mourant entendit l'appel de la trompette guerrière. "

01/2023

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Littérature française

Boule de Suif. .

"Boule de Suif" est une nouvelle écrite par Guy de Maupassant, un auteur français renommé du 19ème siècle. L'histoire se déroule pendant la guerre franco-prussienne de 1870 et suit un groupe de voyageurs coincés dans une diligence alors qu'ils tentent de fuir les horreurs de l'occupation prussienne. Au centre du récit se trouve Elisabeth Rousset, surnommée "Boule de Suif" en raison de son physique rond et doux. Malgré son statut de prostituée, Boule de Suif se révèle être une femme au grand coeur et une compagne de voyage agréable. Cependant, les autres voyageurs, qui appartiennent à la classe bourgeoise, la méprisent en raison de sa profession. Alors que le groupe est bloqué à l'auberge en raison de l'intervention des autorités prussiennes, Boule de Suif devient un symbole de solidarité et d'humanité. Malgré leurs préjugés, les voyageurs dépendent de sa générosité pour obtenir de la nourriture et du réconfort. Cependant, leur hypocrisie se révèle lorsque les officiers prussiens exigent de Boule de Suif qu'elle cède à leurs avances en échange de la libération du groupe. Le récit explore les thèmes de l'hypocrisie sociale, de la morale et de la trahison. Maupassant dépeint les caractères variés des voyageurs, révélant leurs vraies natures face à l'adversité. Le destin de Boule de Suif souligne l'injustice de la société et la manière dont les individus sont souvent jugés sur des critères superficiels. "Boule de Suif" est une nouvelle captivante qui suscite la réflexion sur les valeurs morales, la compassion et les préjugés sociaux. Le récit met en lumière les sacrifices et les dilemmes auxquels les individus peuvent être confrontés dans des moments de crise, offrant ainsi une exploration subtile de la nature humaine. Ce résumé de "Boule de Suif" met en valeur des mots-clés pertinents pour le référencement sur Amazon, tels que "nouvelle", "Guy de Maupassant", "guerre franco-prussienne", "préjugés sociaux", "sacrifices", "compassion", "morale" et "nature humaine".

07/2023

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Littérature française

Les pralines de l'orphelinat

1948, un orphelinat tenu par des bonnes soeurs à la Nouvelle-Orléans ; un groupe hétéroclite de garçons cajuns, créoles, redbones et autres ethnicités aux enfances mutilées. Emeric, douze ans, et Bastien, dix ans, en franchissent le portail ensemble. Emeric est un rebelle ; il enchaîne les punitions au rythme de ses répliques mordantes et de ses blagues douteuses qui rendent les soeurs folles. Bastien est un naïf qui a soif d'apprendre. Cet appétit concerne aussi bien l'histoire de ses origines acadiennes que les premiers effets de sa puberté. Débrouillard comme pas un, il apprend le créole pour négocier les termes d'un trafic avec les cuisinières noires pour placer de la nourriture dans les endroits où les punis sont envoyés sans manger. L'amitié d'Emeric et Bastien va se forger en fraternité à travers les épreuves partagées. L'ambition des soeurs est une forme d'absolu : remettre en état ces amputés de l'enfance. L'éducation est exemplaire. Soeur Geneviève, qui paradoxalement a perdu sa foi en Dieu, est emblématique de ce noble dessein. Elle devient la tutrice de Bastien et l'ultime protectrice d'Emeric. La Nouvelle-Orléans contient une multitude de berceaux dans lesquels ont pris vie des genres musicaux qui ont conquis le monde. Ils accompagnent ce récit de revers douloureux, d'épisodes d'hilarité et de rédemption de leurs notes exaltantes. Natif du Cantal, Paul BELARD débute sa carrière d'ingénieur chez Michelin à Clermont-Ferrand. Il y rencontre sa future femme, une Américaine venue absorber "l'esprit Michelin" . Il poursuit alors sa carrière aux Etats-Unis. Sa passion pour l'écriture s'exprime dans ses romans, mais se traduit aussi à travers la restauration d'ouvrages anciens. Il donne des cours de reliure et de restauration dans plusieurs établissements scolaires. Grand admirateur d'Elvis Presley, il a écrit une vingtaine d'ouvrages sur son idole.

12/2021

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Romans historiques

Guerre et femmes Tome 4 : Les Mots chuchotés (1917)

1917. Au sein des armées, le carnage du " Chemin-des-Dames " laisse un goût de désillusion et entraîne de fortes rébellions, malgré la proche arrivée des Américains. Tout au cours de l'année, les mutineries s'installent. Au village de Saint-Mars, touché par la guerre comme tous les autres villages, Emilia recueille un aviateur anglais blessé, dont l'avion bombardé s'est écrasé au sol, non loin de chez elle. Quant à Léopoldine, dont le désir était de rejoindre la capitale, elle est entraînée, par l'amour qu'elle porte à son riche et bel amant, dans les pièges d'un double espionnage qui, révélé plus tard, la fera fuir. A Mortagne, déçue par la tournure sauvage de la guerre, Louise, devenue pacifiste, fait chanter à ses élèves La Chanson des Mutins et non plus La Marseillaise. Quant à son amie Hortense, elle se rend chaque semaine à l'hôpital du Val-de-Grâce, à Paris, pour réconforter son frère, grand mutilé du visage. Sur le front, la grève des tranchées et les mutineries s'installent, engendrant des désordres de toutes natures au sein des armées. Pourtant, à Saint-Nazaire débarquent enfin les premières troupes américaines, et dans le Loir-et-Cher, où Félicie et ses filles s'occupent activement de leurs vignes, les Américains, après avoir établi leur Q.G. à Saint-Aignan, s'activent à construire un gigantesque complexe pour approvisionner les troupes du front en matériel et en nourriture. Dans sa nouvelle saga " Guerre et Femmes ", Jocelyne Godard a choisi de se pencher sur un sujet inédit. Une fois de plus, elle prend le parti de raconter " les femmes " en rendant hommage à toutes celles qui ont parsemé la guerre de 14/18 par leurs exploits et leur courage, en y mêlant, selon son style, ses héroïnes fictives, tout en s'appuyant sur une documentation riche et abondante et sur des sources authentiques qu'elle tient de sa famille. Une saga qui fait honneur à la fois à l'Histoire et au roman populaire

10/2012

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Développement durable-Ecologie

Quand la ville mange la forêt. Les défis du bois énergie en Afrique centrale

L'Afrique est confrontée à deux défis majeurs liés à l'augmentation extrêmement rapide de sa population : Comment fournir des aliments en quantités toujours plus abondantes et comment approvisionner ces populations en énergie nécessaire en particulier à la cuisson des aliments ? Ces enjeux dépassent largement le seul continent africain. D'une part, cela suppose d'agrandir les surfaces agricoles, souvent aux dépens de la forêt dont les sols sont les plus fertiles. D'autre part, le bois provenant de ces défriches agricoles est utilisé comme bois de feu ou transformé en charbon de bois. Avec le très fort accroissement des populations à nourrir, les jachères ne sont plus aussi longues, la terre s'appauvrit et le bois est de plus en plus rare : il faut aller toujours plus loin de la ville tentaculaire pour chercher nourriture et bois - énergie. Soutenu par l'Union européenne, le projet Makala " Gérer durablement la ressource bois - énergie en Afrique centrale " a été entrepris pour comprendre et quantifier ce problème et proposer des solutions afin d'enrayer le cycle infernal de la dégradation de l'environnement et la difficulté d'approvisionnement en énergie domestique. Les résultats de ce projet réalisé de 2009 à 2013, à Kinshasa et à Kinsangani en République démocratique du Congo et à Brazzaville en République du Congo, constituent le coeur de cet ouvrage. Sont présentés tout d'abord l'état de la consommation en bois - énergie des grandes villes, particulièrement le bassin d'approvisionnement de Kinshasa, puis des outils indispensables à une bonne gestion de la ressource en bois, donc utiles à la gestion des arbres et de la forêt. Ensuite, sont proposés les modèles de gestion de cette ressource élaborés dans le cadre de ce projet. Enfin, les auteurs élaborent des perspectives d'avenir et des pistes de réflexions afin d'apporter des réponses aux besoins en alimentation et en ressources en bois - énergie dans ces régions dans une optique de développement durable.

06/2013

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Psychologie, psychanalyse

Boulimie-Anorexie. Un énorme quiproquo psychoaffectif

Pourquoi la personne boulimique ne peut-elle s'empêcher de manger ? Pourquoi la personne anorexique ne " veut-elle " pas manger et pourquoi se trouve-t-elle toujours trop grosse ? Que signifie la pratique du vomissement dans les troubles alimentaires compulsifs ? Dans cet ouvrage, Salomon Sellam, docteur en médecine et psychosomaticien d'expérience répond à ces questions fondamentales selon un cheminement très précis grâce à quelques découvertes cliniques innovantes, simples et pleines de bon sens. Il possède également ce don particulier qui consiste à présenter et à expliquer le plus clairement possible des notions réputées ardues, notamment en Médecine, en Psychosomatique, en Psychologie ou en Psychanalyse. Il les met ainsi à la portée du grand public afin de diffuser ses idées originales concernant la maladie et les troubles du comportement. Ici, il détaille progressivement les notions de base indispensables à connaître pour mieux appréhender ce sujet maintes fois traité. Pour lui, l'anorexie et la boulimie relèvent d'un énorme quiproquo psychoaffectif où les aliments terrestres seront considérés comme étant un simple leurre alors qu'ils représenteraient plutôt le symbole parfait d'une nourriture affective défaillante. En effet, la genèse des comportements alimentaires compulsifs se trouve dans l'étude des premiers instants de la vie lorsque le nourrisson débute sa carrière alimentaire. Ce dernier, à la suite d'un Doute Instinctif, enregistrerait une sorte de Réflexe Archaïque Néonatal qui se déclencherait plus tard au cours de sa vie, en fonction de certaines circonstances, généralement centrées autour d'un ressenti d'insécurité, d'être en danger ou d'instabilité. Ce livre, illustré par des exemples cliniques démonstratifs, a le mérite de déculpabiliser tous les acteurs de cette pièce considérée généralement comme une tragédie : la personne boulimique et/ou anorexique, ses parents et plus particulièrement sa mère. Il propose également une nouvelle vision de la thérapeutique dans ce domaine étayée par des succès assez surprenants remportés par les consultants.

06/2005

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Histoire de France

Paris est une guerre 1940-1945. Un recueil de reportages

A l'instar de la courageuse Nellie Bly, Janet Flanner est une journaliste culottée. Née à la fin du XIXe siècle à Indianapolis dans un milieu quaker cultivé et bourgeois, étudiante en lettres à l'université de Chicago, critique théâtrale pour le quotidien local, l'Indy Star, elle se marie pour échapper à sa mère et suit son époux à New York. Elle y fréquente la bande de l'Algonquin, des auteurs, comédiens, dramaturges bourrés de talent et d'esprit et y rencontre le grand amour de sa vie, Solita Solano, comme elle journaliste et aspirante écrivaine. Janet quitte son mari et les deux femmes partent visiter l'Europe avant de s'installer en 1922 à Paris, et d'y vivre libres. Trois ans plus tard, le New Yorker lui propose d'écrire toutes les deux semaines une Lettre de Paris, sous le nom de plume de Genêt. Ce qu'elle fera brillamment tout en publiant, dès le début des années trente, des reportages sur l'Europe en proie à ses démons. Quand la Seconde Guerre mondiale éclate, Janet Flanner rentre au pays. Pour autant, à dix mille kilomètres, elle continue à raconter aux Américains Paris et la France sous le joug nazi, aussi précisément que si elle y résidait encore. Tantôt grave et tantôt ironique, elle explique, décortique, suppute, griffe, pointe les petites et les grandes lâchetés et l'héroïsme au quotidien. Plus elle enquête, plus elle écrit, plus sa détestation de la barbarie nazie s'accroît. Vifs, précis, documentés, ses articles restent parmi les meilleurs de ceux qu'on a pu lire sur la France occupée. La profusion de détails, du plus sombre au plus dérisoire, qui portent sur tous les sujets possibles (le marché noir, l'économie, l'argent, la mode, la nourriture, le travail, l'éducation, la presse, l'Eglise, l'antisémitisme, etc.), compose une fresque minutieuse assemblée comme un collage. Paris est une guerre, tout autant qu'une plongée fascinante dans la France occupée, est un régal de lecture et une mine pour les férus d'histoire.

05/2020

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Poésie

Le coeur fauve. Poèmes 2009-2022 Tome 1

Les poèmes dévoilent l’intimité des choses, en particulier celle de l’être trop sollicité par son mental, qui oublie trop souvent son cœur, pour être soi entier. Leurs mots sont nos paroles prononcées à voix basse pour accéder à notre inconscient, domaine qui échappe au conscient. Leur lecture silencieuse ou leur déclamation avec la voix claire, ont toujours un effet sur le corps et la psyché. Un temps de recueillement pour soi. Antoine de Saint-Exupéry a écrit «il n’est qu’un luxe véritable et c’est celui des relations humaines». J’ose ajouter modestement ici, un autre luxe, celui de la lecture silencieuse d’un poème, ou sa déclamation, selon l’émoi et le contexte. Pénétrer dans l’intime de soi, pour y trouver un apaisement et y accueillir la joie après une épreuve, est le rafraîchissement, peut-être même l’aube d’une renaissance offerte à l’âme qui se croyait perdue. Cela est bien un luxe gratifiant, auquel l’homme ne recourt pas assez souvent. La parole n’est pas perdue, elle est seulement voilée, c’est l’homme qui se croit perdu ! A ce titre les poèmes apportent une nourriture dont l’âme a besoin pour supporter la cohabitation d’avec le corps dès la naissance, sans pouvoir s’en extraire le temps de son incarnation. La poésie peut aider l’être à se dévoiler sur d’autres plans de conscience, elle est un chemin de libération qui peut favoriser son épanouissement terrestre, surtout son éveil avant de quitter son corps. Laissez-vous séduire par la beauté de la vie qui se laisse percevoir dans ces poèmes, vous éloignant, un tant soit peu, des bruits et de la folie des hommes. Cette beauté que l’on ne voit pas toujours et qui pourtant nous entoure, est celle que prodigue l’énergie de l’Amour lorsqu’il pénètre dans nos coeurs.

02/2022

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Histoire internationale

Paroles orphelines. Les enfants et la guerre d'Espagne

En 1937, une Espagne coupée en deux subissait les effets d'un conflit qui s'annonçait long et cruel. De nombreux enfants connurent la séparation d'avec leurs familles, ainsi que la mort d'êtres aimés. Ils furent victimes et témoins de la violence et de la vengeance qui se déchaînèrent à leurs portes ; ils durent subir le manque de nourriture, l'insalubrité et la maladie et ils éprouvèrent les effets des bombardements... D'autres encore durent fuir. Entre 30000 et 50000 enfants participèrent au premier exil du peuple espagnol dans les pays qui les accueillirent pour les mettre à l'abri de la guerre. C'est en France, en Angleterre, en Belgique, au Mexique ou en Russie que ces enfants espagnols évacués trouvèrent un nouveau foyer. En raison de ce qu'elle représentait en ces temps de lutte idéologique acharnée entre fascisme et communisme, la Russie suscita à la fois l'admiration et de violentes critiques. Elle enflamma les consciences et secoua les coeurs. Presque quatre-vingts ans plus tard, ce livre reconstruit l'histoire de ces enfants, de ceux qui sont restés en Espagne mais plus particulièrement de ceux qui durent tout abandonner pour survivre et qui ne sont jamais revenus. L'ouvrage s'appuie sur des lettres, des journaux intimes, des cahiers, des rédactions et des dessins que ces enfants ont alors écrits ou composés, d'une écriture ou d'un geste tremblants et maladroits. Ce sont des témoignages impressionnants de cette époque convulsée qui garde à jamais la trace d'une histoire faite de rencontres et de séparations, de passions et de répressions, d'espérances et de souffrances et où, au-delà du bien et du mal et des clivages idéologiques des deux camps en présence, perdure le souvenir de ces enfants dont le seul désir aura été de vivre en paix et de récupérer cette enfance que la guerre leur avait volée.

06/2016

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Littérature chinoise

Illustres contes illustrés de l’île aux eaux tumultueuses

Premier livre d'une série de trois envisagés à La Barque - les deux autres étant "Le dossier Bulin" (1983) et "Mercure" (1988) -, "Illustres contes illustrés de l'île aux eaux tumultueuses "est le plus tardif de Gu Cheng (1956-1993), poète chinois des plus inventifs, extrêmes, surprenants et doués de la seconde moitié du xxe siècle. Ce livre mêle la comptine, le conte philosophique taoïste, la gatha zen, le pamphlet et des dessins improvisés au stylo réalisés en 1990, entre les mois de juillet et de septembre, le tout en un maelström poétique inédit en sa forme. Chaque texte est d'une concision extrême. Le rythme est celui, rapide, des textes anciens. Le ton en est enfantin, drôle, libre. Il s'agit d'amuser bien qu'ils témoignent des tragédies qui se jouent alors : son amour avec Xie Ye, la faim et la nourriture, la pauvreté, la lutte organique entre l'esprit et la matière... Il s'agit de créer une oeuvre nouvelle, un genre nouveau. Ainsi résuma-t-il le genre de ces textes : "Je les ai écrits en chinois classique, et à ceci sont venus s'ajouter des contes humoristiques. C'est une chose qui m'a amusé". - Deux registres de langue sont ainsi convoqués à la perfection : le chinois classique, souvent rimé et rythmé même s'agissant de prose, et un langage propre au conte traditionnel populaire huaben. Gu Cheng emmenant ainsi ses lecteurs dans un espace imaginaire. C'est une période où Gu Cheng s'adonne totalement et avec passion à ses expériences de vie sur l'île néo-zélandaise Waiheke, à une vingtaine de kilomètres d'Auckland - en maori, Waiheke signifiant précisément "île aux eaux tumultueuses" . Outre ici la singularité du texte du poète chinois Gu Cheng encore peu traduit en France, c'est aussi pour nous l'occasion de faire connaître au lectorat français son oeuvre pictographique-picturale, oeuvre telle d'un artiste total, en quête de liberté dans un art séculaire dont il maîtrisait les codes, se trouvant être aussi un excellent calligraphe.

01/2023

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Histoire du sport

"Mon slip était trop petit"

Un superbe éloge de la mauvaise foi dans le sport. C'est une évidence, les perdants sont plus nombreux que les gagnants. En football, un seul champion du monde pour 31 battus, une seule gagnante à Roland-Garros ou Wimbledon pour 127 malheureuses. Au coeur de cette masse sportive à la mine défaite, on distingue deux catégories : celle des vaincus qui reconnaissent avec humilité la supériorité de l'adversaire. Et l'autre, celle des mauvais perdants, qui brandit le déni comme un étendard et la mauvaise foi comme un bouclier. Car le mauvais perdant ne s'avoue jamais battu ! Devant l'évidence et la sanction du résultat, il refuse de renoncer à sa certitude d'être le meilleur. L'esprit chagrin, le corps brûlant de déception et, il faut bien le dire, la raison en berne, le mauvais perdant balance parfois tout et n'importe quoi. Au mieux de sa (mé)forme, il nous emmène sur un drôle de terrain : s'il a échoué, juré craché, il n'est pas responsable. C'est le cheval, trop court sur pattes pour ses jambes trop longues ; c'est le ramasseur de balle, trop lent ; la nourriture empoisonnée, la pluie qui tombe, le vent qui souffle, l'herbe trop haute ou le gazon trop sec ; c'est le ballon, trop bondissant ; c'est la génétique qui l'a fait trop chétif ; c'est les fantômes qui hantent les chambres d'hôtel, les grenouilles qui font du bruit ; les chaussettes trop rêches, un slip trop petit... La mauvaise foi est internationale, elle touche les vedettes (Antoine Griezmann, José Mourinho, Renaud Lavillenie, Deontay Wilder...), et concerne tous les sports, du football au cricket, en passant par le tennis, la boxe, le billard ou le lancer de fléchettes. Une fois n'est pas coutume, saluons donc les laissés-pour-compte de la gloire, les cocus de la compétition, les battus d'un souffle ou les vaincus à plate couture, les malchanceux et les mal en point.

10/2022

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Romans noirs

Tock

En centre de détention, Anaïs Tocsin écrit son journal. Elle raconte la taule. Elle raconte son amour mort. Elle raconte son enfance, le suicide de son père, sa mère toujours vivante, mais si loin de la vie. Elle raconte sa jeunesse fauchée et la sentence qui l'attend. Elle raconte sa vérité loin de ce que les médias peuvent en dire. Tock, c'est une histoire d'amour. Une histoire d'enfants dans un monde d'adultes. Tock, c'est une histoire de flingues, d'envie de liberté, d'argent rêvé, et puis de mort et d'emprisonnement. Il y a cette fille de vingt et un ans. Cette fille rousse qui s'appelle Anaïs Tocsin, mais que l'on surnomme " Tock " depuis l'âge de ses dix ans, depuis qu'elle a arraché à l'aide de ses dents, un morceau d'oreille à un gamin qui voulait la tondre à cause de sa couleur de cheveux identique aux sorcières que l'on brûle au bûcher. " Tock " pour toquée, tarée. Anaïs Tocsin, une fille unique qui vit à la campagne avec ses parents. Jusqu'au jour, où son père se pend dans son garage. Jusqu'au jour, où sa mère se met à boire et tombe malade. Alors " Tock " s'en va. Quand elle rencontre Ramon, elle sait que c'est sa plus grande et unique histoire d'amour, parce qu'un astrologue le lui a prédit, et qu'il ne se trompe jamais. Mais en fait de rêve, il y aura de petits braquages minables, des nuits passées à dormir dans des voitures, de la nourriture manquante, une course folle à la sortie d'une bijouterie et une voiture de police au bout de la rue. Tock, c'est l'histoire de Ramon qui tue un flic avant de se faire descendre à son tour. Une histoire dont Anaïs Tocsin n'arrive pas à s'échapper.

03/2024

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Littérature française

Le chagrin d'aimer

"On écrit pour comprendre ce que l'on ne comprend pas. Quand j'écrivais Vie de ma voisine, mon héroïne, Jenny Plocki, me parlait de sa mère, la magnifique Rifka. Elle me racontait ses mots, elle évoquait ses gestes. L'amour d'une mère. Je mesurais mon ignorance dans ce domaine. Ma mère ne savait pas ces mots, ni ces gestes. Impuissante à m'aimer. Je suis partie sur ses traces. Celles d'une petite fille apatride et de sa mère danseuse, théâtreuse des années 20, connue sous le nom de Lina de Varennes. Je suis partie sur ses traces de petite fille grecque et arménienne. Ma mère ne voulait rien savoir de son passé. Il a fallu que j'enquête et que je l'invente. Que je trouve les mots pour la retrouver. C'est ce livre, Le Chagrin d'aimer. J'ai tissé une toile pour y prendre ma mère, cette insaisissable libellule. Chaque scène ici renvoie à un lieu, une époque, un objet. Il a fallu passer par la cour du Roi de Grèce et les collines de Fiesole. Par un atelier d'écriture, une maison de retraite, un supermarché, un paquet de gauloises, une machine à écrire. Autant de circonstances, par-delà les guerres, les destructions, les irrémédiables pertes, où ma mère se trouve confrontée à ce qui est vital, et élémentaire, la nourriture, l'argent, le travail, l'amour. La preuve la plus tangible de sa singulière énigme, est un motif : celui de la voiture. Habitacle et projection du mouvement, des cahots d'une vie : au commencement (du livre) est la voiture, cheval de Troie ambigu de l'écrivain aussi. Telle est la vérité, avérée en légende. La voiture et, plus secrètement, la machine à écrire. Faisant ce portrait, j'ai tenté d'en savoir un peu plus sur elle, sur moi. Chemin faisant, j'ai compris que ce n'était qu'un début". G. B.

02/2018

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Sciences de la terre et de la

Pierres sacrées, pierres précieuses, matériaux et métaux dans la Bible

Les livres dont le titre comporte le déterminatif " de la Bible " ou " dans la Bible " sont très nombreux et pratiquement tous les sujets sont abordés : le peuple, les hommes, les femmes, les enfants, les personnages, les rois sacrés, les saints, le nomadisme, les guerres et les violences, l'errance, l'exil, la raison d'Etat, la justice, la justice de Dieu, les animaux, la faune et la flore, les plantes, les jardins, les vêtements, les nourritures, les repas, le vin, l'homosexualité, la médecine, les livres secrets, les paroles, les lettres, les poèmes, les mots-clés, la littérature des pauvres, la musique, les contradictions, les invraisemblances, les rêves, les symboles, les symboles des rêves, le langage symbolique, la symbolique du vêtement, les énigmes, les secrets, le spiritisme, l'intercession entre les hommes, les Maîtres de vie, l'humain, le divin, les miracles, etc., jusqu'au lin et aux insectes ! Un sujet est resté à part : celui des pierres et des métaux ; vaste, complexe, il relève à la fois de la sémantique, de l'étymologie, de la géologie, de la cristallographie, de la métallurgie et de la joaillerie... Pierres sacrées, pierres "précieuses", matériaux et métaux de la Bible se propose de combler cette lacune, en faisant l'inventaire des pierres sacrées, des gemmes (les pierres précieuses, les pierres fines, les pierres ornementales), des substances utiles et des métaux mentionnés dans les deux Testaments. Bien que beaucoup moins nombreuses, les gemmes et pierres sacrées du Coran sont également présentées dans cet ouvrage. La place de ces substances dans les deux Testaments et dans le Coran est donc exposée. Ces "pierres" ne sont pas forcément les mêmes d'une Bible à une autre : il est intéressant, amusant et instructif de relever ces différences et d'essayer de les comprendre, par exemple, et en premier lieu avec le diamant, avec la sardoine, la topaze, ou le fard - antimoine. On s'interrogera naturellement sur l'absence de la malachite dans la Bible. Un ou des textes d'inspiration religieuse (de voyageurs, d'explorateurs, d'historiens, de religieux, de biblistes, de juristes, de scientifiques, de joailliers ...), insérés dans les chapitres, révèlent des épisodes de l'Histoire, de l'évolution de la connaissance de ces substances depuis l'Antiquité, et des mentalités ; ils évoquent aussi des événements, parfois dramatiques, des polémiques, des pratiques religieuses, et raniment des faits légendaires peu connus ou oubliés.

11/2020

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Beaux arts

Courbet. La vie à tout prix

Deux cents ans après la naissance du peintre, l'oeuvre de Gustave Courbet ne laisse personne indifférent : ses toiles engendrent l'adhésion ou l'aversion. Ou plutôt la personnalité de l'artiste suscite encore des réactions passionnées : pour certain, il est toujours le rebelle des autoportraits de jeunesse et l'artiste scandaleux, relatant l'histoire d'Ornans ou celle de sa vie parisienne avec la grandeur des peintures d'histoire. Courbet a nié les hiérarchies académiques, il a brouillé les genres, transformant son pays natal en une matière, une substance, une odeur, un souvenir, une émotion : un univers entier. Parce qu'il ne sut pas séparer l'art de sa personnalité, Courbet a caché ses souffrances par celles des plus misérables et sa vulnérabilité par des provocations. L'extraordinaire naît du frisson devant la réalité. C'est pourquoi sa sensibilité est mesure de toute grandeur. Car l'artiste a manifesté une insolence tout au long de sa cardère, repoussant avec une apparente spontanéité le convenu, le coutumier, l'habituel, sachant jouer des mécanismes de la peinture officielle pour les détourner à son profit, avec une puissance et une conviction qui s'imposent aujourd'hui à l'égal des plus grands maîtres. Son orgueil fut son triomphe et sa perte. Gustave Courbet : l'un des peintres les plus importants, les plus novateurs les plus originaux du XIXe siècle. Un vrai créateur, inclassable, ni impressionniste, ni naturaliste mais romantique, buveur, dévoreur de femmes, de nourriture, de vie, bourgeois faux pauvre mais vrai révolté, accusé d'avoir ordonné la démolition de la colonne Vendôme, exilé politique en Suisse où il décédera en 1877 dans la commune de La Tour-de Peilz... Après des décennies de silence sur Courbet, l'entrée au musée d'Orsay d'un tableau de petites dimensions a déclenché une avalanche de biographies et d'études. Cette monographie de référence, abondamment illustrée, fait le tour complet du personnage en incluant les dernières découvertes (correspondance) ainsi que les oeuvres récemment restaurées (L'Atelier par exemple). Elle paraîtra à l'occasion du bicentenaire de la naissance de l'artiste.

09/2019

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Littérature française

Dans la main de l'ange

Christ ou démon ? Saint ou bandit ? Un homme. Un homme seul contre tous, l'opposant par excellence, le rebelle absolu. De l'ère fasciste au temps des Brigades Rouges, c'est l'Italie contemporaine qui sert de cadre, de ferment, de nourriture à ce roman d'une vie. Il fallait ce pays traversé par la dictature, la guerre, la résistance, puis les luttes partisanes, les scandales sans nombre, la violence du terrorisme, pour que prenne forme l'itinéraire de Pier Paolo, éternel marginal en dépit de sa célébrité, héros double comme son prénom qui évoque à la fois un fondateur d'Eglise et un aventurier de l'esprit. D'une enfance idyllique auprès de cette mère chérie qui ne le quittera jamais, jusqu'à l'assassinat mystérieux sur une plage près de Rome, on le suivra dans chacune des étapes que l'ange du destin lui a fixées. Après les douceurs de l'adolescence et la simplicité païenne des premières passions, les procès, la haine, le mépris qui feront de lui un paria. Malgré la force et le succès des oeuvres, malgré l'argent et la gloire rapportés par les livres et les films, une soif d'amour inapaisée, jointe à un sentiment profond de culpabilité qui provoquera la tragédie. Si la plupart des événements, des lieux, des dates correspondent à la réalité, si parmi les personnages qui traversent ce récit plusieurs nous sont familiers, qu'ils s'appellent Toscanini, Moravia, Fellini ou Maria Callas, il ne faut pas chercher ici une biographie du légendaire P. P. P. toujours muet sur lui-même dans ses écrits, à jamais silencieux sur ses secrets. Il s'agit plutôt de la possession d'un créateur par un autre, tel que l'imaginaire seul peut le permettre. Comme dans Porporino, Dominique Fernandez se glisse à l'intérieur d'un être authentique, et recrée à travers lui toute la vérité d'un homme et d'une époque. Ce qui n'empêche pas ce portrait d'être en même temps une manière de confidence romanesque. Chateaubriand l'a dit avant nous : "On ne peint bien que son propre coeur, en l'attribuant à un autre".

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Histoire et Philosophiesophie

Le paysage animal. L'homme et la grande faune : une zoogéographie historique

Les rapports de l'homme et des animaux sauvages, au long de l'histoire, ont été complexes. Il a, certes, beaucoup détruit, moins toutefois qu'on ne l'a dit. Il a cherché, sans toujours y réussir, à éliminer systématiquement les grands fauves, le lion ou le tigre, l'ours ou le loup, et les a souvent fait reculer au-delà des limites du domaine qu'il se réservait. Il a massacré inconsidérément, du bison au pigeon migrateur, de l'aurochs à la saïga, ceux qu'il poursuivait pour leur chair, leur fourrure ou leurs plumes, et les a parfois conduits jusqu'à l'extinction, ou à son seuil. Il en menace un grand nombre aujourd'hui par la pression qu'il exerce sur l'environnement. Mais parallèlement s'est construit autour de lui un nouveau paysage vivant : de commensaux, de parasites, d'hôtes plus ou moins bien accueillis en fonction des services qu'ils rendent, qui viennent chercher dans son voisinage, et jusqu'au cœur de ses villes, qu'ils envahissent de plus en plus aujourd'hui, l'abri et la nourriture, en profitant des richesses nouvelles qu'il crée ; ou d'animaux domestiques qui lui ont échappé pour retrouver la nature. Ce cortège humain ne le cède pas, en abondance et en variété, à la faune sauvage qu'il remplace. L'homme, enfin, a pris maintenant conscience de ses excès et de ses imprudences. Il a sauvé, voire ressuscité et réintégré dans leur milieu originel, de nombreuses espèces, et il dispose désormais de toutes les techniques nécessaires pour multiplier ces opérations et reconstituer le tableau primitif. Quelle place laisser à l'avenir, sur notre terre, à cet animal sauvage, plus ou moins protégé et contrôlé ? C'est tout le problème de l'aménagement global de la planète qui est ainsi posé. L'auteur, après avoir retracé, avec une immense érudition, à travers l'espace et le temps, les étapes de cette histoire complexe, le traite dans une perspective éclairée, exempte de l'alarmisme et du sentimentalisme un peu faciles qui l'encombrent trop souvent.

09/2004