Recherche

Daphné Diffusion

Extraits

ActuaLitté

Sciences politiques

Les écrivains et la politique en France. De l'affaire Dreyfus à la guerre d'Algérie

De l'affaire Deyfus à la fin des années 1960, on ne compte plus les écrivains qui ont incarné en France la figure de l'"intellectuel", celui qui s'engage dans la cité en mobilisant son pouvoir symbolique. On pense tout de suite à Zola. Mais aussi à Aragon, à Malraux, à Sartre, à Simone de Beauvoir, et à tant d'autres. Autrement dit, d'abord aux écrivains de gauche ou, à tout le moins, réputés "progressistes". Cependant, si Malraux fut le premier ministre de la Culture français, et si le modèle sartrien de l'engagement a connu une diffusion mondiale, il ne faudrait pas oublier pour autant ceux qui, au nom de leur engagement à droite, se sont illustrés dans les années sombres de notre histoire : Maurras, Brasillach, Rebatet, Drieu la Rochelle, Céline. Le regain d'intérêt pour leurs écrits les plus virulents dans un contexte de montée de l'extrême droite et de la xénophobie nous invite au contraire à un retour sur l'histoire de leurs engagements. De fait, toutes les représentations étudiées dans ce livre demeurent profondément ancrées dans notre culture politique et ont même connu un regain d'actualité depuis les années 1990, qu'il s'agisse des catégories de droite et de gauche (malgré les tentatives de nier leur validité), du débat Orient/Occident (le choc des civilisations), ou encore des affrontements politiques autour de l'"identité nationale". Elles constituent le vivier auquel puisent les intellectuels, les prophètes et les idéologues d'aujourd'hui, comme en témoigne l'épilogue de ce livre. D'où la nécessité d'en revisiter l'histoire et d'en comprendre les ressorts culturels et professionnels, comme nous le propose cet essai documenté et profondément neuf, qui interroge aussi les formes de l'engagement.

09/2018

ActuaLitté

Littérature étrangère

Récits de l'éveil du coeur. Hosshin Shû

En ce XIIIe siècle qui vit une large diffusion du bouddhisme, les écoles dites de la Terre Pure - le Paradis promis par Amida à ceux qui mettraient en lui leur foi - touchèrent toutes les couches de la population et, autant que le zen, modelèrent durablement la sensibilité japonaise. Dans les Récits de l'éveil du coeur, dont c'est ici la première traduction en Occident, Kamo no Chômei, l'auteur des Notes de ma cabane de moine, propose une galerie de personnages souvent pittoresques, de condition très diverse : ascètes, mais aussi moines ambitieux ou retors, dévots aux pratiques fantasques, mendiants, saltimbanques, femmes énergiques ou blessées par la vie. Des anecdotes comiques alternent avec de belles histoires d'amitié ou d'amour malheureux, des récits de conversion avec la peinture de personnages sombrant dans leurs passions. Au-delà du propos didactique, Chômei se révèle un maître dans l'art de la nouvelle brève. «C'est pourquoi, considérant l'étroitesse de mon esprit, j'ai renoncé à explorer les profondeurs de la Loi, pour noter et collecter les petits faits dont j'avais été le témoin ou que l'on m'avait rapportés, et je les ai gardés pardevers moi. (...) On pourra dire que j'ai saisi des nuages, que j'ai capturé du vent : à qui cet ouvrage sera-t-il utile ? Quoi qu'il en soit, ne demandant pas que l'on me crût, je n'ai pas nécessairement cherché les preuves sûres de ce que je racontais. Simplement j'ai voulu, pour ainsi dire, grâce aux bluettes cueillies sur ma route, réjouir mon coeur, ce coeur qu'en un instant j'ai éveillé.» Kamo no Chômei, Récits de l'éveil du coeur, «Préambule».

11/2014

ActuaLitté

Histoire internationale

Les Fascismes

Depuis qu'il est apparu dans le vocabulaire politique, il y a plus de soixante ans, le terme fascisme a servi à désigner tant de mouvements, régimes, attitudes personnelles et collectives, il s'est chargé de tant de considérations morales et idéologiques, qu'il a fini par recouvrir à peu près n'importe quelle forme de manifestations autoritaires. Peut-être le moment est-il venu de mettre un peu d'ordre dans les idées ? Avant de s'interroger sur l'expansion du fascisme dans le monde et sur sa permanence jusqu'à nos jours, Pierre Milza dégage les traits spécifiques du phénomène fasciste et élabore une grille d'interprétation à laquelle pourront être confrontées les diverses formes de dictature nationaliste. Définir le fascisme revient à écrire son histoire. L'auteur, qui étudie le fascisme italien et le national-socialisme de leurs origines, à l'aube du siècle, jusqu'à l'effondrement de 1945, fonde son analyse sur les données historiques concrètes qui ont présidé à la naissance et au développement des fascismes : difficultés économiques et sociales du premier après-guerre, dépression des années 30, déstructuration des sociétés traditionnelles accompagnant la révolution industrielle, incapacité des élites à intégrer les masses, absence dans certains pays de traditions démocratiques, traumatisme du premier conflit mondial et de la révolution d'Octobre. Avec le même souci d'écarter les à priori théoriques et idéologiques, Pierre Milza examine les phénomènes de diffusion et d'imitation du fascisme dans le monde avant 1945 et depuis cette date, pour conclure que les dictatures du temps présent n'ont plus grand-chose à voir avec les totalitarismes hitlérien et mussolinien. Ce qui ne signifie pas qu'elles soient nécessairement moins inhumaines, ni que les démocraties soient définitivement à l'abri d'un retour, sous d'autres formes, à la barbarie des années brunes.

07/1985

ActuaLitté

Humour

Et maintenant le professeur Choron nous parle d'amour. Entretiens et divagations diverses avec Jean-Christophe Florentin

Entretiens et divagations diverses avec Jean-Christophe Florentin De 1984 à 1989, Jean-Christophe Florentin enregistra Georges Bernier, plus connu sous le nom de Professeur Choron, pour une diffusion quotidienne sur la ligne " Bête et Méchante ", le 36 69 69 69 69. Le Prof rebondissait sur l'actualité et répondait alors, pour conclure, à des questions aussi bêtes que pertinentes sur le sexe. Plus tard, le succès dictant sa loi, l'actualité fut abandonnée et la ligne devint " Professeur Choron sexologue ", pulvérisant ainsi les records de consultation. Ce livre est le best of de ces séquences audio, la crème de l'anti politiquement correct, et qui se moque frontalement de ces émissions de sexologie très en vogue dans les années 80, où l'on prodiguait tous les conseils pour vivre l'amour sans tabous. Car soyons clair, ce livre n'est pas à mettre entre toutes les mains. Georges Bernier fut le précurseur et l'apôtre de la provoc et du fouteur de bordel tous médias confondus. Il créa Hara Kiri, Charlie Hebdo, Charlie mensuel, La Gueule Ouverte, Zéro, Grodada, et bien d'autres, écrivit et interpréta des dizaines de chansons et plusieurs comédies musicales comme Ivre mort pour la patrie, il était aussi un habitué des plateaux télé, comme Polac ou Ardisson, : on l'appelait pour mettre du peps dans les émissions, il servait de " harissa dans le couscous "... Le fameux esprit Canal lui doit tout, des Nuls à Groland, en passant par le grand Coluche, un autre fils spirituel du professeur. Un humour extrême, sans concession. Ici, vous trouverez un Choron au mieux de sa forme et en totale liberté : grossier et vulgaire, c'est certain, mais avec une grande élégance et aux traits d'esprit de haute volée.

11/2020

ActuaLitté

Philosophie

Le regard vide. Essai sur l'épuisement de la culture européenne

Notre culture classique - les humanités que célèbrent George Steiner, Marc Fumaroli ou Alain Finkielkraut - a toujours été une " figure unique de l'inquiétude dans le courant des civilisations ", selon Jean-François Mattéi. Des plus grands penseurs du siècle passé aux " déclinologues " d'aujourd'hui, tous sont hantés par la possible extinction de la culture européenne. Qu'est-ce donc qui menace de s'éteindre ? L'Europe est certes l'héritière d'Athènes, de Rome, de Jérusalem, de Byzance et de Cordoue. Mais elle est davantage encore, telle est la thèse de cet essai, caractérisée par les modalités du regard qu'elle porte sur le monde, sur la cité et sur l'âme. C'est ce regard théorique et critique (regard se dit theoria en grec) qui a permis la diffusion universelle de sa culture, de Homère à Kundera. Mais, de critique, ce regard est devenu profondément autocritique, comme en témoigne la diatribe de Susan Sontag : " La vérité est que Mozart, Pascal, l'algèbre de Boole, Shakespeare, le régime parlementaire, les églises baroques, Newton, l'émancipation des femmes, Kant, Marx, les ballets de Balanchine, etc., ne rachètent pas ce que cette civilisation particulière a déversé sur le monde. La race blanche est le cancer de l'humanité. " Arborant le relativisme en blason et prônant la repentance, la pensée dominante refuse d'assumer l'identité de sa culture au motif que toute identité est menace. Jetant un regard vide sur leur époque, les intellectuels sont ainsi devenus des " symboles de l'expiation ", selon le mot de Lévi-Strauss à propos des ethnologues. Pour Jean-François Mattéi, la question de l'éminence, voire de la supériorité, de la culture européenne mérite d'être posée : n'est-elle pas la seule à avoir véritablement " regardé " les autres cultures ?

10/2007

ActuaLitté

Religion

LES JUIFS PRESENTES AUX CHRETIENS. Cérémonies et coutumes qui s'observent aujourd'hui parmi les Juifs suivi de Comparaison des cérémonies des Juifs et de la discpline de l'Eglise

Le livre du rabbin vénitien Léon de Modène, publié à Paris en version italienne en 1637 sous le titre de Historia de gli riti hebraici, présentait à un large public les rites et les coutumes des Juifs de son temps. Il prenait place dans tout un courant de redécouverte de l'Orient, des peuples étrangers et des religions non chrétiennes. Pour assurer sa diffusion en France, le grand érudit et hébraïsant Richard Simon en fit une traduction qu'il publia en 1674. Il la faisait précéder d'une préface où il manifestait sa remarquable connaissance du judaïsme et soulignait l'intérêt que, comme théologien et savant catholique, il portait au peuple juif. Pour combler les lacunes du livre du rabbin vénitien, il joignait à sa traduction deux importants suppléments, l'un consacré aux Caraïtes (Juifs qui s'appuyaient exclusivement sur l'Ecriture et à ce titre lui paraissaient préfigurer les protestants), l'autre aux Samaritains. En 1681, Richard Simon réédita son livre et y ajouta une seconde partie où il dégageait les rapports de la doctrine et de la liturgie chrétiennes avec le judaïsme. C'est cette version complète qui est ici publiée. Comparer l'œuvre de Léon de Modène et celle de l'oratorien français permet de comprendre comment le public du XVIIe siècle connaissait le judaïsme et comment un catholique cultivé et d'esprit libre pensait les rapports entre les deux religions et les deux peuples. Léon de Modène est en effet un bon témoin de la façon dont les communautés juives se représentaient elles-mêmes et se faisaient connaître à l'extérieur ; quant à Richard Simon, au delà des questions théologiques et liturgiques, il manifestait pour les coutumes juives une curiosité quasi ethnographique, annonçant, dans le catholicisme même, un état d'esprit appelé à se développer considérablement.

11/1998

ActuaLitté

Economie

Wilhelm Röpke, l'autre Hayek. Aux origines du néolibéralisme

Aux côtés de Friedrich Hayek, et avant que Milton Friedman n'imprime son empreinte à partir des années 1960, l'économiste allemand Wilhelm Rôpke (1899-1966, installé à Genève après avoir fui le nazisme, a été l'autre grand fondateur du néolibéralisme. Exploitant de nombreuses archives, cet ouvrage recourt aux outils de l'histoire intellectuelle et transnationale pour proposer une autre lecture d'un phénomène trop souvent encore réduit à ses manifestations les plus contemporaines et les plus anglo-saxonnes, alors qu'il plonge ses racines dans la crise des années 1930 et prend forme en Suisse au lendemain immédiat de la Seconde Guerre mondiale. Loin de l'érudition et de l'anecdote, par-delà le souci de redonner son importance à une figure étonnamment délaissée par les chercheurs, la biographie est ici une démarche de contextualisation visant à expliquer le succès d'un intellectuel autant sociologue qu'économiste. Incontournable en Suisse et en Allemagne, très lié aux nouveaux conservateurs américains, pourfendeur du «collectivisme» sous toutes ses formes, préoccupé du sort de l'Amérique latine et de l'Afrique, publiant dans toutes les langues, Wilhelm Rôpke a incarné la variante néolibérale de l'intellectuel engagé. Au-delà de la dénonciation du keynésianisme, de l'interventionnisme et de l'Etatprovidence, ses écrits et ses réseaux permettent de cerner le néolibéralisme comme un regard global sur le monde, comme une philosophie politique et sociale ambivalente dans son rapport à la modernité, comme une mobilisation de combat et d'influence à l'échelle occidentale. L'écho rencontré par Wilhelm Rôpke illustre la renaissance des idées libérales et conservatrices dans la seconde moitié du xxe siècle et le rôle majeur joué dans leur fermentation et leur diffusion par les intellectuels émigrés d'origine germanique.

05/2015

ActuaLitté

Histoire internationale

Les tunnels de la liberté. Les évasions sous le mur de Berlin, dont Kennedy voulait censurer les images

Le 13 août 1961, le monde découvre avec stupeur que le pouvoir est-allemand n'a pas hésité à ériger un mur en plein coeur de Berlin pour mettre fin à la fuite de sa population vers les secteurs occidentaux de la ville. Quelques mois plus tard, de jeunes Allemands de l'Ouest s'organisent pour essayer de libérer des membres de leur famille, des amis et des inconnus retenus à l'Est - notamment, en creusant des tunnels sous le mur. Quand des journalistes NBC et CBS ont vent de ces projets d'évasion, une course contre la montre s'engage, car chacun veut être le premier à filmer et diffuser ces reportages spectaculaires au public américain. Pour cela, les équipes vont jusqu'à financer le creusement des tunnels. Des images dramatiques en prime-time valent bien une petite entorse à la déontologie... Mais le président John F. Kennedy apprend l'existence de ces tournages et n'a aucune envie qu'une sensibilisation excessive des Américains aux malheurs du peuple allemand le mette sous pression. La guerre froide menace de dégénérer en un nouveau conflit mondial à la moindre étincelle, et les images de NBC et CBS pourraient précisément jouer ce rôle-là. Kennedy fait alors tout pour empêcher la diffusion des documentaires en question, quitte à mettre de côté le principe de la liberté de la presse. Dans un récit à la fois précis, documenté et émouvant, Greg Mitchell nous fait revivre les événements dramatiques qui se sont déroulés pendant l'été 1962 dans l'ancienne capitale allemande déchirée en deux. Grâce à une enquête minutieuse, il éclaire d'un jour nouveau les ambivalences de la politique étrangère de l'administration Kennedy pendant cette période clef de notre histoire récente.

05/2018

ActuaLitté

Sociologie

L'enquête et ses graphies en sciences sociales. Figurations iconographiques d'après société

Le travail d'analyse sociale nous pose toujours la question de la transcription des données et des résultats obtenus. Les modèles canoniques privilégient l'usage de l'écriture orthographique et relèguent souvent les formes d'écritures iconographiques dans la perception sensible, l'allusif et le flou symbolique, à l'extrême opposé de la rigueur démonstrative et argumentative de l'écriture. Dans le processus de production et de diffusion des connaissances en sciences sociales, le moment de l'enquête, en particulier, est une situation de transcription idéale pour examiner le passage d'un ordre de fait à un autre, et pour retracer sa fonction dans le projet scientifique. Cet ouvrage interroge les modalités d'implication de l'image dans la fabrication, la transformation et la présentation des données issues de l'enquête de terrain. La première partie questionne la constitution des mémoires et des identités individuelles et collectives. La photographie se tient au seuil de la mémoire et perpétue une interrogation sur les conditions d'exercice de la mémoire individuelle et collective. La contribution nous rappelle que l'image oblige les chercheurs plus que tout autre mode de présentation à s'interroger sur leur position. La deuxième partie est consacrée à l'épistémologie des images. Que les images soient produites par les chercheurs eux-mêmes ou récoltées lors du terrain ethnographique leur représentation est d'une importance cruciale mais ne va pas de soi. La troisième partie aborde la question de la restitution des données issues de l'enquête de terrain à travers l'analyse des photographies et plaide pour une analyse des rythmes, rare en sciences sociales, afin de saisir les complexités de l'urbanisation globale et de la restituer par les techniques de théâtre grâce à une approche du sensuous scholarship.

04/2019

ActuaLitté

Photographie

Fernand Braun. Photographe des Charentes (1878-1920)

Le photographe Fernand Braun (1852-1948) est le plus talentueux éditeur de cartes postales des Charentes du début du XXe siècle. Formé dans les ateliers alsaciens de son oncle Adolphe Braun, il rejoint Angoulême en 1878 où il s'impose comme un portraitiste renommé. Comprenant le dynamisme du littoral atlantique, il s'installe à Royan dès 1895. Intimement lié aux élites porteuses du développement touristique, il diffuse massivement l'image du balnéaire sur le nouvel objet à la mode : la carte postale illustrée par une photographie. Fernand Braun publie également sur la vie, le patrimoine et les paysages des Charentais, produisant jusqu'en 1920 un catalogue unique de près de 4000 vues différentes. Largement impliqué dans le débat démocratique, le personnage appuie par ses clichés la diffusion des valeurs républicaines et sa foi dans le progrès. Photographe de la Belle Epoque, l'éditeur accompagne ensuite le public dans les représentations du premier conflit mondial en photographiant les conséquences en Charente et en Charente-Inférieure de la guerre. Les frères Lumière, Paul Déroulède, Emile Combes ou Pierre Loti sont quelques-uns des témoins illustres de l'exceptionnelle carrière de Fernand Braun. De 1878 à 1920, la photographie ne cesse de se populariser tandis que la carte postale matérialise l'esprit de modernité des années 1900. Dans ce livre. Benjamin Caillaud propose d'interroger l'objet carte postale depuis le point de vue de l'historien. Avec près de 600 clichés reproduits, cet ouvrage dévoile la sensibilité et l'intelligence créatrice du photographe Fernand Braun tout en questionnant l'identité contemporaine des deux Charentes : attractivité du littoral, importance du tourisme et du patrimoine, école publique et laïcité, progrès social et vie démocratique.

12/2015

ActuaLitté

Sociologie du travail

Chroniques du Travail N° 10, mars 2021 : Valorisation des parcours syndicaux et formation des représentants du personnel

"Chroniques du Travail" ou comment "concilier rigueur et lisibilité, et assurer une fonction qui n'est pas d'initiation ou de vulgarisation, mais de diffusion des résultats de la recherche"... telle en est la définition donnée par Jacques Freyssinet (économiste). La double spécificité de "Chroniques du Travail" - pluridisciplinarité appliquée au champ du travail et utilité sociale, rare dans un domaine où les logiques disciplinaires sont dominantes - vise à rapprocher chercheurs, acteurs publics, militants syndicaux pour progresser dans la connaissance du monde du travail et du monde syndical. Le numéro 10 "Valorisation des Parcours Syndicaux et Formation des Représentants du Personnel" s'attache à approfondir un sujet qui a toujours été problématique, celui des parcours syndicaux. Pendant longtemps et pour une grande partie des dirigeants d'entreprise, il n'était pas question de faciliter l'existence de parcours pour des salariés qui leur semblaient refuser de s'inscrire dans des relations de fidélité à l'organisation. De manière symétrique, pour un grand nombre de salariés et de militants, envisager la construction de parcours syndicaux revenait à légitimer l'usage dévoyé du syndicalisme comme moyen de progression professionnelle. Mais la réforme des instances représentatives du personnel et son impact sur le nombre de représentant, ainsi que les incitations de l'Etat pour une reconnaissance des acquis de la militance, ont donné une nouvelle importance à la question de la reconversion professionnelle des militants, et donc à celle des parcours syndicaux et de la reconnaissance des compétences acquises dans le mandat. C'est la raison pour laquelle il semblait important de dresser un état des lieux – forcément parcellaire – de cet ensemble de thématiques appréhendées de manière interdisciplinaire et réunies dans nouveau numéro de la revue Chroniques du Travail.

02/2021

ActuaLitté

Muséologie

Musées en exil. 0

L'ambition de cet ouvrage est d'aborder le rôle clé des biens culturels dans la construction d'une identité par et pour des communautés en temps de conflit. Pourquoi et comment des citoyens décident de créer des collections en temps de guerre, des collections déracinées dont la valeur symbolique d'unité nationale et de résistance égale la valeur artistique ? Il explore ainsi l'histoire unique de trois collections singulières : celle du Museo Internacional de la Resistencia Salvador Allende de Santiago au Chili ; Ars Aevi, la collection du musée d'Art contemporain de Sarajevo ; et la plus récente, celle du musée national d'Art moderne et contemporain de Palestine, dont la collection reste en dépôt à l'Institut du monde arabe à Paris en attendant son transfert éventuel en Palestine. Trois collections, trois récits, trois cas d'étude sur trois continents : l'origine et la diffusion de ces collections ont été fondamentalement des actes de résistance, de solidarité et d'espoir face au chaos et à la violence que chacun de ces territoires a traversé ou continue de vivre. En 1972, Salvador Allende ouvre un musée de la Solidarité qui sera démantelé et pillé par Pinochet après son coup d'Etat en 1973, précipitant dès lors l'exil massif des artistes. A Sarajevo, la guerre civile et les atrocités de quatre années de siège de 1992 à 1996 provoquent la mort de plus de 13 000 personnes, mais une résistance culturelle forte s'organise, à la fois dans la ville bombardée et internationalement. Enfin, la situation politique, culturelle et économique complexe de la Palestine dont le gouvernement, l'autorité nationale palestinienne, est initié en 1992, sera évoquée par la volonté de son ambassade en France de créer un fonds d'oeuvres pour ses citoyens.

01/2023

ActuaLitté

Religion

Mission et engagement politique après 1945. Afrique, Amérique latine, Europe

En s'insérant dans un contexte étranger avec le bagage de son pays d'origine, le missionnaire emporte avec lui un mode de vie en société et une conception du monde. Les rencontres missionnaires affectent donc la vie de la " cité " ; elles sont dans ce sens éminemment " politiques ". Les acteurs de la mission, comme individus ou comme congrégations, ont joué un rôle ayant des incidences sur la vie politique des populations locales, au sens large. Parfois, ce rôle a été politique au sens partisan du terme. Ce livre interroge l'évolution des rapports entre missions et politique dans la seconde moitié du XXe siècle. Le contexte est alors aux luttes d'indépendance, à la décolonisation, à la chute des vocations missionnaires et à la " déchristianisation " de la société. Dans cette ambiance de crise du colonialisme, apparaissent alors des questions polémiques concernant aussi bien les missionnaires que les prêtres Fidei Donum : Faut-il partir ? Faut-il rester ? Ce débat prend notamment une teinte très politique. Certains missionnaires répondent à ces questions en prenant une position " développementiste " qui se focalise moins sur la religion elle-même que sur la situation socio-économique et politique des pays dits de mission : indépendances africaines et asiatiques ; dictatures latino-américaines ; contexte de guerre froide, de lutte anticommuniste, voire antiprotestante ou anticatholique, en fonction du côté où l'on se trouve. Cette option se traduit souvent par un engagement politique des missionnaires plus explicites qu'auparavant. La question de savoir comment ces investissements politiques se sont concrétisés sur le terrain ou en amont du travail missionnaire est au centre de ce volume. Celui-ci est le fruit du colloque du CREDIC - Centre de recherches européen sur la diffusion et l'inculturation du christianisme - qui s'est tenu à Bruxelles en août 2009

08/2010

ActuaLitté

Littérature française

Des chauves-souris, des singes et des hommes

Paule Constant revient à l'Afrique, terreau de son oeuvre romanesque depuis Ouregano publié en 1980. Une petite fille, Olympe, veut courir avec les garçons du village qui la sèment près de la forêt. Elle découvre au pied d'un manguier une chauve-souris qu'elle emporte avec elle. Chez les Boutouls, société de guerriers et de chasseurs, les garçons rapportent le cadavre d'un énorme gorille qu'ils prétendent avoir tué. Transportée au village, la bête est dépecée et cuisinée, et tous les voisins sont invités à prendre part au festin. Agrippine arrive de Belgique pour organiser des vaccinations dans la brousse. Elle rejoint une Mission où l'attendent une quinzaine de religieuses qui soignent la population. Le Docteur Désir, avec qui elle partage une pirogue, va de village en village pour vendre des colifichets. Il troque sa marchandise contre la peau du gorille. Virgile, jeune ethnologue en tournée scientifique pour étudier le réveil des maladies endémiques causées par les plantations d'hévéas, s'arrête à la Mission. Agrippine et Virgile diffèrent dans leurs hypothèses sur la propagation des maladies. Au dispensaire se présentent des villageois, car une étrange épidémie commence à décimer le village. Olympe, qu'on désigne comme ayant le mauvais oeil, est battue et abandonnée au bord du fleuve. Débarque alors une petite équipe de chercheurs en primatologie qui redescendent de la Montagne des singes. Soudain le lecteur comprend que l'histoire se passe au bord de la rivière Ebola et que s'est mis en marche le processus implacable de la diffusion d'une épidémie terrifiante. On est alors à la fin d'une histoire racontée avec maestria. On ne l'oubliera pas de sitôt.

03/2016

ActuaLitté

Religion

Guillaume de Saint Thierry

Ce n'est certes pas d'hier que le Père Jean Déchanet a signalé à l'attention des chercheurs contemporains l'impact de la pensée grecque sur la doctrine spirituelle des Maîtres du Moyen-Age latin. Dès 1940, une brochure intitulée Aux sources de la Spiritualité de Guillaume de St-Thierry rassemblait un certain nombre d'articles de revues et l'auteur y mettait spécialement en relief l'influence de St Grégoire de Nysse, à travers les écrits de Guillaume de St-Thierry. Deux ans plus tard paraissait une biographie complète : Guillaume de St-Thierry, l'Homme et son Ouvre, où se déchiffrait le visage, pluraliste aussi bien, de celui qui n'était guère connu jusque-là que comme "l'ami de St Bernard" , son "conseiller" - pas toujours heureux ! - dans l'affaire de Pierre Abelard. La diffusion de ces écrits, entravée par la guerre de 1940-45, resta mince. Ils sont depuis de longues années introuvables en librairie. Plutôt que d'en rééditer le texte, le P. Déchanet a voulu, dans le présent volume, reprendre en main le problème et relancer sone enquête. On retrouvera l'essentiel des études précitées, mais enrichi de données nouvelles. De longues pages, débordantes d'intérêt, sont consacrées à l'" entremetteur" , ce Jean Scot Erigène qui a révélé à Guillaume, par ses études et traductions, la pensée orientale. Un autre médiateur, Claudien Mamert, est tiré de l'ombre. Enfin l'influence de Plotin et de certaines Ennéades est patiemment mise à jour. La conclusion s'impose : l' "Augustinisme" de Guillaume nous a trop longtemps caché la vigueur et l'éclectisme de sa pensée. Avec un bel à-propos, l'auteur procède à l'identification des thèmes les plus chers à Guillaume, des sources, non de son langage ou de son vocabulaire, mais de sa pensée.

01/1978

ActuaLitté

Photographie

Un siècle de réfugiés. Photographier l'exil

Le XXe siècle a été le siècle du déplacement et de l'exode. Depuis la fin de la guerre froide, la crise mondiale des réfugiés est toujours d'actualité. En fait, à la suite des récents conflits en Afrique, au Moyen-Orient et en Amérique centrale, le nombre de réfugiés est en augmentation régulière. . Au cours des premières décennies du XXe siècle, la Première Guerre mondiale et les années qui ont suivi ont vu un développement spectaculaire de la diffusion d'images sur les diverses tragédies humanitaires, produites et diffusées par des individus et des organisations dédiés à l'aide et au secours de populations en danger. De grandes ONG ont engagé des photographes pour documenter la violence de la guerre ainsi que la vie dans le campus des réfugiés. Des photographes légendaires du XXe siècle, tels que Robert Capa ou Margaret Bourke-White, ont veillé à ce qu'un enregistrement visuel soit préservé de la guerre civile espagnole, de la Seconde Guerre mondiale, de la guerre du Vietnam... Ce livre retrace l'histoire de réfugiés du début de la Première Guerre mondiale à la crise actuelle des réfugiés en Syrie, dans les Balkans, en Méditerranée et à la frontière américano-mexicaine à travers des photographies emblématiques. Il remet également en question l'utilisation de la photographie à des fins humanitaires. Les perceptions du public à l'égard des réfugiés sont façonnées par la façon à travers laquelle elles sont le plus souvent présentées : par le drame et la victimisation. Les bateaux, les camps et les foules dominent ce paysage. Certains photographes en activité ont commencé à élargir cette vision étroite en donnant aux réfugiés un rôle déterminant dans la manière dont ils sont représentés, en promouvant la dignité des sujets ou en explorant des approches visuelles plus créatives. Cet ouvrage témoigne de leur travail.

11/2019

ActuaLitté

Construction européenne

Les défis de l'Europe. Les racines d'une civilisation et les limites d'une bureaucratie

Envahie, divisée et culpabilisée, l'Europe semble se résigner à s'effacer discrètement et à sortir de l'histoire. Aux yeux de nombreux Européens, leur continent, mutilé et défiguré par les technocrates de Bruxelles, n'apparaît plus que comme une entité géographique sans frontières ni souveraineté, sorte de prélude à la construction d'un grand espace cosmopolite. Une civilisation aussi ancienne que la nôtre ne peut pourtant pas être réduite à quelques dizaines d'années de piètre gouvernance bureaucratique. L'Europe est avant tout une unité ethnique, anthropologique, culturelle, spirituelle et politique, une unité qui peut devenir un centre dans les eaux agitées et tumultueuses de l'actuel désordre mondial. Et si c'était justement dans une prise de conscience de leurs racines et des défis auxquels leur civilisation est confrontée au XXIe siècle que les Européens pouvaient retrouver le chemin d'une existence propre et originale ? C'est à une juste estimation de ces défis qu'est consacré l'essai de Pietro Ciapponi. Cet essai, écrit en Italie, nous offre une vision lucide des enjeux et des épreuves militaires, écologiques, technologiques et démographiques qui attendent nos peuples et dévoile l'immense potentiel qui sommeille encore en eux. De ce fait, il mérite une large diffusion à l'échelle européenne. Il est temps de reprendre conscience de nos origines et de tracer notre route vers des destinées plus glorieuses. Pietro Ciapponi, né en 1996, a grandi à Sondrio, en Lombardie. Nourrissant depuis toujours un vif intérêt pour la politique, l'histoire et la philosophie, il s'inscrit à l'université de Milan et obtient un diplôme en sciences politiques en 2021. La même année, il publie son premier essai, Les défis de l'Europe, aux éditions Passaggio al Bosco.

01/2023

ActuaLitté

Littérature Espagnole

L'extinction des espèces

Les dernières volontés de Sir James Smithson(1765-1829) étaient claires, ce riche héritier d'origine britannique, sans femme ni enfant, voulait que sa fortune serve à fonder à Washington un établissement dédié à la diffusion des connaissances, qui porterait son nom. Le musée est finalement installé dans un château de style gothique anglo-normand et c'est Zacharias Spears, passionné par la conservation des espèces, qui en est nommé premier directeur. " Pour la modique somme de 2 cents, le Musée d'Histoire Naturelle donnera à voir le spectacle du monde, comprimant à échelle humaine le temps parcimonieux des planètes, de sorte que même un enfant puisse être en mesure d'observer en quarante minutes ce qui avait mis des milliards d'années à survenir. " Mais l'établissement devra évoluer avec son temps, à cause notamment de la concurrence de nouveaux musées qui pullulent sur le sol américain et en Europe. Une place de plus en plus importante est ainsi consacrée à la vie primitive et la scénographie se modernise ; car à présent les visiteurs ne veulent plus simplement voir mais ils désirent expérimenter. Tout est bon pour attirer le public, les rivalités autour de ce commerce de la connaissance se multiplient à l'infini jusqu'à atteindre l'absurde, lors de l'inauguration, à San Diego, du MuM - le Musée des musées... L'extinction des espèces est une histoire (sur)naturelle des musées. En nous plongeant dans un univers où se côtoient détails réels et pure fiction, Diego Vecchio invente et fabrique un passé à partir des angoisses des temps présents, une mémoire qui conjure l'extinction des oeuvres d'art, des cultures et des espèces par le délire taxinomique, la manie du collectionnisme et la volonté de posséder autant que d'exhiber.

02/2021

ActuaLitté

Ouvrages généraux

Moines, saints et hérétiques dans l’Éthiopie médiévale. Les disciples d’Ēwosṭātēwos et l’invention d’un mouvement monastique hétérodoxe (XIVe-mi-XVe siècle)

Un livre-enquête sur l'étonnant destin des Normal021falsefalsefalseFRX-NONEX-NONE / Style Definitions / table. MsoNormalTable {mso-style-name : "Tableau Normal" ; mso-tstyle-rowband-size : 0 ; mso-tstyle-colband-size : 0 ; mso-style-noshow : yes ; mso-style-priority : 99 ; mso-style-parent : "" ; mso-padding-alt : 0cm 5. 4pt 0cm 5. 4pt ; mso-para-margin-top : 0cm ; mso-para-margin-right : 0cm ; mso-para-margin-bottom : 8. 0pt ; mso-para-margin-left : 0cm ; line-height : 107% ; mso-pagination : widow-orphan ; font-size : 11. 0pt ; font-family : "Calibri", sans-serif ; mso-ascii-font-family : Calibri ; mso-ascii-theme-font : minor-latin ; mso-hansi-font-family : Calibri ; mso-hansi-theme-font : minor-latin ; mso-bidi-font-family : "Times New Roman" ; mso-bidi-theme-font : minor-bidi ; mso-fareast-language : EN-US ; }eustathéens Au début du XIVe siècle, au nord du royaume chrétien d'Ethiopie, le moine Ewos ? atewos fut à l'origine d'un mouvement monastique dissident, fondé sur la stricte observance des deux sabbats, samedi et dimanche. Une telle doctrine était jugée hérétique par le souverain et le métropolite égyptien, qui dirigeait l'Eglise éthiopienne. Les disciples d'Ewos ? atewos, les eustathéens, furent mis alors au ban de la société chrétienne. Malgré les violentes persécutions, les moines établirent de puissantes communautés dès la moitié du XIVe siècle, contribuant à la large diffusion de leurs idées et au culte de leurs saints fondateurs. Comment expliquer la trajectoire étonnante du mouvement fondé par Ewos ? atewos ? Cet ouvrage cherche à la fois à comprendre l'expansion paradoxale des premières communautés eustathéennes et les significations de l'hétérodoxie dans la société éthiopienne médiévale. Grâce à l'analyse des récits hagiographiques et des archives croisée à des enquêtes de terrain, cette étude montre que les eustathéens ont su mobiliser de multiples stratégies pour implanter durablement leurs communautés et mettre en scène leur histoire et leur mémoire.

05/2023

ActuaLitté

Sociologie

L'irrésistible féminisation de la culture

Des sociologues ont proclamé récemment la fin de la domination masculine et l'entrée dans une société de femmes. Prophètes, visionnaires ou simples devins, ils apportent leur caution à cette opinion qui enfle depuis la deuxième vague féministe : que réclament encore les femmes, puisque leur combat est désormais gagné? Notre culture pane depuis ses origines l'empreinte de l'inégalité entre les sexes. L'emprise masculine reste très forte dans des domaines où elle parait inexpugnable, comme la langue, la religion, les comportements sexuels, la conception du passé... Au cours des derniers siècles s'est produit un rééquilibrage en faveur des femmes. Par un lent processus de conquête des positions adverses, elles ont gagné en visibilité et en pouvoir, alors même que l'autorité leur était refusée et que les leviers pour y accéder (réseaux et institutions) leur échappaient. Peu à peu se sont construites des représentations moins inégalitaires des relations entre les sexes. L'évolution est loin d'être achevée, puisque sous reflet de la mixisation croissante de la société, ridée de leur complémentarité, si prégnante au siècle précédent, a été reléguée au rang des pires préjugés sexistes, au profit de celle de leur interchangeabilité. Les avancées des femmes ont toujours été contestées, mais depuis le début du XXe siècle, la peur de la subversion par les valeurs féminines domine la pensée antiféministe. Si la dévirilisation des hommes relève du fantasme, la féminisation de notre culture est une réalité, qui présente un double visage. Le premier, bien visible, source de crainte et d'hostilité, correspond aux avancées féminines et au rééquilibrage des statuts des deux sexes. Le second, insensible et irrésistible, consiste dans la lente diffusion dans toute la société des valeurs qui étaient auparavant assignées aux seules femmes. Ce processus de féminisation est le principal responsable du polissage des moeurs au cours des cinq damiers siècles.

07/2019

ActuaLitté

Histoire de France

Henry Bulawko (1918-2011). Une vie après la vie

Biographie d'un acteur majeur de l'organisation des mouvements juifs laïcs en France et de la création des commémorations officielles, Une vie après la vie permet, à partir du récit de la vie d'Henry Bulawko, de se plonger dans la grande histoire du XXe siecle à travers des problématiques peu connues du public. A l'appui de nombreux témoignages, Gérard Huber retrace les deux vies d'Henry Bulawko, celle qui par sa naissance le conduit inexorablement à Auschwitz, l'autre qui, du fait de son espérance, proclame qu'il existe une vie après Auschwitz. Né dans une famille juive religieuse, Henry Bulawko rejoint très vite un mouvement sioniste de gauche, le hachomer hatzair, puis s'implique dans les réseaux de solidarité juive qui le mènent à entrer en résistance au centre de la rue Amelot, en liaison avec les jeunes juifs communistes de la MOI. Arrêté le 19 novembre 1942, déporté à Auschwitz en juillet 1943, libéré par l'armée soviétique, il rentre à Paris en mai 1945. Journaliste, auteur de nombreux ouvrages parfois humoristiques, il se consacre immédiatement au travail de mémoire, ce qui en fait un des interlocuteurs privilégiés de l'Etat Français désireux de faire repentance. Infatigable témoin, combattant le négationnisme, oeuvrant pour la reconnaissance spécifique du génocide juif, travaillant à la renaissance et à la diffusion de la langue yiddish, il crée à Paris le cercle Bernard Lazare et fonde les amis de Shalom Archav, comme bâtisseur de paix. Au-delà d'un témoignage et d'une leçon de vie, c'est un destin qui est ici évoqué, comme Gérard Huber l'avait déjà fait à propos de Mala Zimetbaum, dont Henry Bulawko avait préfacé la biographie.

11/2012

ActuaLitté

Histoire de France

François Duprat, l'homme qui inventa le Front National

Mort dans un attentat à la voiture piégée le 18 mars 1978, François Duprat est devenu "le martyr de l'extrême droite", un personnage rêvé pour les affabulations complotistes. Mais il est aussi un mythe politique qui déborde le Front national, une figure emblématique des années 60 et 70 capable de déchaîner les passions et les fantasmes les plus irrationnels. Vingt ans durant, il s'est voué à réinventer l'extrême droite, d'Occident au Front national, d'Ordre nouveau aux milieux néonazis. Stratège du FN, dont il était le numéro 2, il imposa à Jean-Marie Le Pen le slogan "un million de chômeurs c'est un million d'immigrés en trop". Pionnier dans la diffusion du négationnisme, professeur débonnaire, théoricien fanatique, politicien pragmatique et homme de l'ombre lié à plusieurs services de renseignement : François Duprat était mystérieux et complexe. Il s'est propulsé au travers de son époque en y laissant une odeur de soufre. Remonter le fil de sa vie, c'est parcourir l'Afrique et le Moyen-Orient, s'immerger dans la décolonisation et la guerre froide, traverser Mai 68 et les bagarres du Quartier latin, décrypter les rivalités au sein de l'extrême droite et la machinerie politique de la Ve République. Dans leur ouvrage, Nicolas Lebourg et Joseph Beauregard le suivent ainsi pas à pas dans sa tortueuse trajectoire et tentent d'éclaircir les circonstances de son spectaculaire assassinat, jamais élucidé. Fruit de quatre années d'enquête, cette biographie s'appuie sur de nombreux entretiens (famille, hommes politiques, militants, adversaires, hommes de l'ombre) ainsi que sur des archives policières et judiciaires inédites. François Duprat y apparaît comme le révélateur des tourments inavouables de la vie politique française.

02/2012

ActuaLitté

Droit

La gouvernance des finances publiques en Afrique

Les pays africains, à l'instar des pays en développement, n'ont pas une culture ou une tradition bien établie de contrôle et d'évaluation des systèmes de gouvernance. Les tâches assignées actuellement à l'évaluation sont de plus en plus nombreuses et complexes. La conception de cet ouvrage est l'aboutissement d'une double prise de conscience. D'abord une prise de conscience de l'état déplorable de la transparence des finances publiques en Afrique, en période de crise et d'instabilité. En effet, les dysfonctionnements de la gestion publique tels que les gaspillages, la fuite de capitaux, la dilapidation des fonds publics et la corruption frappent pratiquement tous les pays africains. Puis une prise de conscience de la pertinence et du rôle de la consolidation des capacités des instances de gouvernance dans le processus de développement économique et social de l'Afrique. Ce livre permet, grâce à un état des lieux des expériences et des modèles de gouvernance des systèmes de contrôle des finances publiques, à l'échelon mondial et africain, et des multiples réformes qui favorisent l'instauration de normes, méthodes et standards de contrôle, de définir les modalités de fonctionnement et les missions des Institutions supérieures de contrôle ainsi que les contraintes auxquelles elles se heurtent. En analysant les perspectives et conditions de développement des capacités de ces instances, il permet de réfléchir aux modalités d'instauration et de diffusion d'une culture d'évaluation des politiques publiques et des études d'impact à l'échelon continental, au regard des processus d'intégration régionale, des défis et des enjeux des projets de développement économique et social à l'horizon de l'agenda 2063 de l'Union africaine.

06/2019

ActuaLitté

Thèmes photo

Histoires de graines

De l'émergence de l'agriculture, il y a plus de 10 000 ans, aux questions que soulèvent les semences hybrides actuelles, en passant par la découverte des usages des graines à travers les cultures et les époques, l'ouvrage explore les enjeux de la diversité. La graine est une merveille d'apparence, une perfection de forme et de couleur. Elle possède une morphologie à la fois nécessaire et bizarre, propre à susciter l'étonnement, l'interrogation ou la contemplation. Choisies, éclairées et cadrées avec le plus grand soin, les graines photographiées par Thierry Ardouin, perturbent notre subjectivité de spectateur : elles deviennent des symboles qui, loin d'une image générique, interrogent notre rapport à l'origine. De l'émergence de l'agriculture, il y a plus de 10 000 ans, aux questions que soulèvent les semences hybrides actuelles, en passant par la découverte des usages des graines à travers les cultures et les époques, l'ouvrage explore les enjeux de la diversité. De la domestication à la commercialisation, les graines parlent de l'évolution de nos pratiques tant sociales que culturelles. Elles racontent la grande histoire des hommes : leur diffusion, acclimatation, réglementation font écho à la mondialisation, croissance des productions et acculturations de nos sociétés. Issues, pour la plupart des collections du Muséum national d'histoire naturelle, ces graines sauvages ou cultivées venues du monde entier fascinent par leur beauté formelle : couleurs, textures, contours, apparences, elles captent le regard, interrogent nos perceptions. Accompagnées d'un corpus de textes signés de botanistes, ethnologues et ingénieurs agronomes, les images de Thierry Ardouin ouvrent des champs de réflexion sur l'avenir de nos sociétés et leur aptitude à imaginer demain. Comment consommer sans dégrader, produire sans appauvrir, vivre sans détruire ?

06/2022

ActuaLitté

Art africain

Patrimoines N° 16 : Patrimoines d'Afrique subsaharienne

Très divers, témoignant de la richesse culturelle et artistique de tout un continent, les patrimoines africains sont depuis quelques années au coeur de l'actualité culturelle. Ils sont l'objet de recherches historiques renouvelées, et suscitent des débats sensibles autour du passé colonial et des revendications de restitution. Ce numéro de Patrimoines propose un tour d'horizon des conceptions et des pratiques patrimoniales en Afrique subsaharienne, ois de nouveaux acteurs et institutions ainsi que de nombreuses initiatives témoignent de la volonté des Etats et des communautés de préserver un patrimoine parfois fragile mais toujours vivant. La revue consacre également un dossier au chantier scientifique de Notre-Dame de Paris, deux ans après son dramatique incendie. 11 est l'occasion de revenir sur la longue histoire de la restauration de la cathédrale, sur la continuité des savoir faire artisanaux, et sur les recherches en archéologie, en ethnologie et en acoustique que la catastrophe a suscitées. REVUE PATRIMOINES : Qu'est-ce que le patrimoine ? Comment penser le patrimoine et l'exercice des métiers qui s'y rattachent ? Ces questions, qui relèvent à la fois de l'histoire, de la politique, de la sociologie, appellent des décryptages de spécialistes. Revue annuelle de l'Institut national du patrimoine, Patrimoines est résolument inscrite dans l'actualité de la recherche patrimoniale. Tribune pour les intellectuels, personnalités de France et de l'étranger, professionnels, conservateurs et restaurateurs du patrimoine, elle restitue les résultats de la recherche dans les domaines de la conservation et de la restauration. Outil de diffusion aussi des travaux scientifiques des élèves conservateurs et restaurateurs de l'inp, Patrimoines vise à faire connaitre au plus grand nombre la réalité et la diversité des métiers et à débattre des grands enjeux auxquels doivent faire face les professionnels.

09/2021

ActuaLitté

Beaux arts

Petits fronts de guerre sociale

Les Récits d'hospitalité de Christine Breton, conservateur honoraire du patrimoine et docteur en histoire, renversent le point de vue sur la ville et prennent pour centre l'ensemble des quartiers septentrionaux de Marseille - les trop méconnus Quartiers Nord. Ils viennent de sa longue expérience d'une mission expérimentale créée en 1995 sur le territoire du Grand Projet Urbain où elle a été nommée pour y appliquer les principes européens de patrimoine intégré (coordination et création de réseaux avec la société civile ; recherches et suivi scientifique avec les habitants et les professionnels du patrimoine ; coordination avec l'autorité scientifique, le Conseil de l'Europe et diffusion des textes comme la convention de Faro ; coproduction d'événements et de balades patrimoniales...) Le numéro 7 clôt la série : "Parce qu'ici s'achève le cycle des Récits d'hospitalité, histoire de Marseille vue du nord. Reste à raconter les douze marches mensuelles incorporées à l'année Capitale européenne de la culture Marseille-Provence 2013, passage secret trouvé pour remonter au présent, pour transmettre l'hospitalité reçue et les savoirs accumulés. Faire un livre comme on marche dans un quartier, voici l'enjeu de ce dernier numéro. Parce que vous avez parfois été choqués de m'entendre dire "petits fronts de guerre sociale" pour condenser l'injustice que traversent ainsi marches et hospitalité. Parce qu'un jour de 1940, dans la tradition des opprimés, le philosophe Walter Benjamin est revenu sur la rue de Lyon pour taguer : "Il n'est aucun document de culture qui ne soit aussi document de barbarie". Ce jour-là, tous les réservoirs de documents, tous les musées, sont d'un coup devenus muets. - Fin de l'émission. - Apparition de ce qui s'invente ailleurs, de l'autre côté de la ville et de la politique, avec vous qui marchez".

03/2014

ActuaLitté

Histoire internationale

Le bruit des armes. Mises en forme et désinformations en Europe pendant les guerres de Religion (1560-1610)

Henri Hauser disait du massacre de la Saint-Barthélemy qu'il avait fait couler " à peine moins d'encre que de sang ". Dans la même veine, ce recueil détourne temporairement les yeux du sang pour les fixer sur l'encre, celle des guerres de Religion, délaissant l'évènement pour s'arrêter sur ses modes d'appropriation, de diffusion et de transformation par les " médias ". Car dans l'urgence de raconter l'histoire, on a peut-être laissé de côté l'essentiel : l'extraordinaire des guerres de Religion, ce n'est pas tant ce dont on a parlé que le fait qu'on en ait tant parlé. Tout ne complote-t-il pas, sous l'Ancien Régime, plus encore en temps de guerre civile, à étouffer l'évènement ? L'absence d'espace public structuré, les distances infinies, l'illettrisme, la censure, les rites ou encore la rapide polarisation des camps qui prive les adversaires d'un public capable de changer d'avis, contribuent à brouiller la transmission du récit. Comment expliquer alors l'infatigable soin porté à mettre en mots, en images, en scène ou en chansons les évènements dont les contemporains furent témoins ? Quelles formes ont été imaginées, aux quatre coins de l'Europe (de l'Angleterre à l'Italie, de l'Espagne à la Baltique), pour dire l'horreur vécue ou rapportée et au prix de quelles transformations ? A-t-on pris la plume au temps des troubles " comme on a pris la Bastille en 1789 ", pour diffuser au loin l'odeur du sang et le bruit des armes ? Et a-t-on écrit de la même manière et avec la même intensité dans la Rome pontificale, dans la Genève calviniste, dans la Saxe luthérienne ou dans l'Espagne catholique ?

06/2012

ActuaLitté

Communication - Médias

Communications N° 109 : Les Arts et les âges de la vie

Ce volume est né de la conviction que, pour comprendre l'importance anthropologique des arts, il faut prendre en compte le fait que les humains créent et interagissent avec les arts tout au long de leur vie, de la petite enfance à la vieillesse. Pourtant, à ce jour, on n'a accordé que peu d'attention à la question de l'évolution des pratiques créatrices et des conduites esthétiques au fil de la vie, en particulier pendant l'enfance, l'adolescence et la vieillesse. Le numéro est organisé autour de trois questions. La première est celle de la représentation des âges de la vie par les arts. Si les oeuvres d'art ont grandement contribué à la diffusion de certains systèmes des âges de la vie, elles ont aussi permis d'interroger leur signification. La deuxième question est celle de l'évolution des activités créatrices tout au long de la vie. Selon la conception dominante en Occident, les artistes atteignent le sommet de leur créativité durant les années qui s'étendent de l'entrée dans la vie d'adulte aux premières manifestations de la vieillesse. En réalité, ce biais fausse notre compréhension de la diversité des parcours de vie artistiques. La troisième question est celle des conduites esthétiques. Leur évolution au cours de la vie n'a été que peu étudiée à ce jour, sinon en termes de psychologie développementale (pour l'enfance) ou de déficits cognitifs attentionnels (pour la vieillesse). Il en résulte notamment une mécompréhension de la spécificité des pratiques esthétiques des enfants et du délicat équilibre entre la spontanéité de la curiosité et l'acculturation sociale dont elles témoignent. Or, du fait de la pression sociale, cet équilibre est souvent perdu à l'âge adulte.

11/2021

ActuaLitté

Ecologie

Maintenant ! Agir rend heureux

Suite au succès de son film Legacy - Notre héritage, déjà vu par des millions de spectateurs (2,4 millions en diffusion, plus d'un million en replay), Yann Arthus-Bertrand propose de publier, à destination des jeunes publics, un ouvrage né du film. Le livre Maintenant ! est le message que Yann Arthus-Bertrand adresse aux générations futures, à ces enfants qui, bientôt, seront confronter aux défis que nous leur laissons en héritage. L'ouvrage nous raconte la fabuleuse histoire de la conquête de l'homme sur Terre, de l'incroyable énergie qu'il a développé pour utiliser à bon escient les richesses naturelles : l'homme a domestiqué la nature, les animaux, a inventé l'agriculture et a su exploiter les énergies comme le charbon, le pétrole etc... Jusqu'aux déséquilibres actuels... Mais attention Maintenant ! n'est en aucun cas un ouvrage catastrophiste ni désespérant. Si notre exploitation de la Terre, et notamment de ses formidables ressources en énergie, aboutit aujourd'hui à des crises écologiques majeures, le livre souligne haut et fort que l'espèce humaine dispose d'atouts indéniables pour dépasser cette situation : son intelligence et sa capacité à coopérer. Car la meilleure énergie c'est l'Amour ! La conclusion du livre est un message d'espoir, afin que ce qu'il y a de plus beau dans notre héritage puisse être sauvegardé et valorisé. Il donne la parole à deux enfants : les discours de Severn Suzuki, douze ans, au Sommet de la Terre à Rio en 1992, et de Greta Thunberg, quinze ans, aux Nations unies en 2019, reproduits intégralement. Tout au long de ce livre, Yann Arthus-Bertrand esquisse ses doutes, ses réflexions mais aussi des solutions. Et Maintenant : " A nous de choisir ! " Sommaire : Tout a changé si vite ! A l'origine, l'énergie pure A la conquête de la planète Déséquilibres Tel est notre héritage !

10/2021

ActuaLitté

Histoire de l'Eglise

Deux mille ans de complot contre l'Eglise

- "Voici enfin, après soixante ans d'attente, une belle édition française du célèbre ouvrage de Maurice Pinay "Complot contre l'Eglise" paru à Rome en 1962 et distribué alors aux Pères conciliaires, reprenant toutes les anciennes préfaces des différents éditeurs étrangers. - Sans crainte d'exagération, on peut assurer qu'aucun autre livre au cours de ce siècle n'a été l'objet d'autant de commentaires dans la presse mondiale. Violemment défavorables furent ceux des communistes et de tous ceux que contrôlent les francs-maçons et les juifs, et extrêmement élogieux, ceux des rares revues catholiques indépendantes de ces forces sataniques, et qui eurent le droit d'exprimer librement leur point de vue. Chose vraiment inusitée en matière de publicité littéraire, un an après la diffusion de la première Edition italienne au Saint Concile, la presse des différentes nations du monde libre continue de parler de ce livre extraordinaire (Préfaces, passim)." - Le corolaire du complot est l'incroyable lâcheté ou sottise des catholiques clercs et laïcs qui se laissèrent vulgairement suborner par un mot creux inventé tout exprès : antisémitisme. Les juifs s'en firent rempart sophistique en trois temps : 1) - comme une discrimination raciale du même type que celle exercée par les planteurs américains ou les nazis. Ils présentent ainsi l'antisémitisme comme un racisme qui exercerait une discrimination contre les autres races comme inférieures, ce qui est contraire aux enseignements du Golgotha, qui établit et affirma pour la première fois sur cette terre l'égalité des hommes devant Dieu ; 2) - simplement comme une haine du peuple juif, contredisant la maxime sublime du Christ : "Aimez-vous les uns les autres" ; 3) - comme l'attaque et la condamnation du peuple qui donna au monde Jésus et Marie. Cet argument là, les juifs l'ont appelé "l'argument irrésistible" ! C'est en effet le sophisme des sophismes.

08/2021