Recherche

Shakespeare Kendrick Lamar

Extraits

ActuaLitté

Religion

Le bouddhisme engagé

Si nul ne peut plus ignorer les crises économiques, sociales et écologiques qui assombrissent notre avenir, que peut signifier être bouddhiste aujourd'hui ? Dans ses formes traditionnelles, le bouddhisme considère la souffrance comme la manifestation d'une angoisse existentielle. Ses enseignements et ses méthodes sont autant de propositions pour en défaire les mécanismes mentaux. Depuis plus d'un siècle cependant, influencés par les conceptions modernes de l'aliénation et de l'émancipation, de nombreux bouddhistes ont élargi leur regard aux mécanismes sociaux de la souffrance : se changer soi-même et changer le monde ne sont plus que deux facettes d'un même projet. Un bouddhiste peut - et même doit - s'engager dans la vie politique, économique ou civile afin de concrétiser un idéal de société juste et équitable, quitte, et c'est une autre nouveauté, à s'opposer aux structures établies. Incarné par des personnalités comme Thich Nhat Hanh, qui forgea l'expression "bouddhisme engagé" dans le contexte de la guerre du Viêt-Nam, ou le XIVe dalaï-lama, qui propose lui aussi un bouddhisme social, humaniste et non violent, ce courant tisse aujourd'hui une invisible toile qui transforme et modèle l'ensemble des traditions bouddhistes d'Orient et d'Occident. Eric Rommeluère présente les enjeux de ce mouvement, ses limites, ses espoirs et s'interroge sur sa signification concrète dans le monde d'aujourd'hui.

02/2013

ActuaLitté

Contes et nouvelles

Trente nouvelles hilarantes

Recueil de 30 nouvelles hilarantes lauréates du Prix "De Rire A Lire 2021". Quatre textes primés : "La quête du vernis magique" de Cédric Bessaies "Brouillamini dans la basse-cour" de Gilles Eskenazi "Le sorcier de la rue d'à côté" de Rory Schlecker "Absurdus Delirium" de Ludovic Coué Et vingt-six nouvelles sélectionnées par le jury : "Enchanté ! " de Xavier Boulingue "Le cours d'histoire" de Frédéric Kurzawa "L'anti-histoire" d'Augustin André "Deux étoiles sur un nuage" de Pierre Malaval "L'histoire de Pastermolle Figouniaville" de Mathias Delaportée "La corde à noeud" d'Hervé Beghin "La cornette ne fait pas la nonette" d'Albert Dardenne "Le lâcher-prise" de Mickaël Auffray "Maison" de Bernard Amade "Ouille ! Ouille ! Ouille ! " de Michèle Foussier "Tempus Fugit" d'Atmann Bonnaire "Maîtres du Monde" de Serge Rollet "360 degrés" d'Ange Beuque "Argenterie baladeuse" d'Alain Bérard "Conflit de génération" de Marie-José Bernard "La chaise" de Frédéric Noiret "La Marquise de Tep" de Romain Lepingle "Petit essai sur la mort" de Pauline Pereira "Un curé dans les vignes" d'Alexandre Page "Les Gars-Mains" d'Alexis Giroud "En manque d'inspiration" de Jean-Patrick Beaufreton "La chasse au Brebion" de Maxime Herbaut "Pompes funèbres" de Dany Lecènes "Céans un éléphant pacifique" d'Amar Lakhdar "Stade Terminal" de Bernard Jacquot "Deux jours de famine" de Romane Crippa

10/2021

ActuaLitté

Littérature française

La Discipline. Clé du succès

La discipline est une nécessité, mais elle est sur-tout une source de joie et de succès. Inclure de la rigueur dans votre vie de tous les jours n'est pas une expérience désagréable, contrairement à ce que les gens pensent en général. C'est une question de point de vue. Vous pouvez considérer la discipline uniquement comme un ensemble de règles, ce qui est réducteur, et rejeter l'ensemble et le regretter plus tard. Ou vous pouvez considérer cette approche comme une occasion unique et accessible d'aligner votre vie sur vos objectifs, vos aspirations et vos passions ! Encore une fois, n'essayez pas de tout changer du premier coup. Il faut au contraire procéder par petites étapes, histoire de ne pas se décourager. Apportez des petits changements à vos processus de pensée, suivez de nouvelles petites habitudes, et voyez comment cela se passe. Le Dalaï Lama a dit un jour : "Un esprit discipliné mène au bonheur, et un esprit indiscipliné mène à la souffrance" . Cette citation devrait devenir la devise de chaque personne qui souhaite vivre une vie fructueuse. Nous connaissons tous la nature trépidante de la vie dans le monde moderne. Il y a trop de travail à faire, trop peu de temps pour le faire, et en plus de tout cela, il y a une concurrence acharnée.

10/2023

ActuaLitté

Faits de société

Splendeurs et misères du bouddhisme tibétain. Trente ans auprès d'un maître abuseur

Olivier Raurich a longtemps été l'interprète principal en France de Sogyal Rinpoché, l'auteur-vedette du best-seller mondial Le Livre tibétain de la vie et de la mort. Il a également présidé pendant plus de vingt ans la branche française de Rigpa, l'association fondée par le "maître spirituel" tibétain. Il était donc bien placé pour constater les dérives de cet homme né et élevé au Tibet, passé par Cambridge, surdoué et excellent orateur, dont les extravagances ne nuisaient pas à son rayonnement, au contraire. Tout en racontant sa découverte de la sagesse bouddhique, sa rencontre avec de magnifiques figures tibétaines, l'ex-disciple témoigne de la manière dont Sogyal, profitant de son magnétisme, devint un abuseur sexuel. En 2014, il se décide à rompre avec lui, puis à briser publiquement l'omerta (car omerta il y avait, sous l'égide bienveillante du Dalaï-Lama qui ne se résoudra à dénoncer publiquement son "ami Sogyal Rinpoché" qu'en 2017). Analysant sans complaisance les responsabilités des différents acteurs et témoins de ce désastre humain, favorisé par la tradition tibétaine de dévotion absolue au "maître" , Olivier Raurich livre un document précieux sur le processus de l'emprise, quand elle se présente sous un jour "spirituel" . Olivier Raurich a publié en 2014 La Voie du bouddhisme au fil des jours chez Albin Michel.

09/2023

ActuaLitté

Littérature française

Le manège des fous

A des kilomètres de Dallas, dans un quartier de Paris dont la vie s'organise autour du Café des Arts, l'assassinat de Kennedy est vécu comme un traumatisme. On regrette l'homme, on plaint sa veuve, on cherche le coupable. Au cours des parties de cartes, chacun y va de sa théorie. Sauf Hugo. Hugo Fraise, comptable pour un taxidermiste sceptique, mais surtout écrivain prolixe dans le secret de son petit appartement. Il est le seul à savoir que Kennedy a engagé une doublure pour sa tournée au Texas. Comment l'ignorerait-il, lui qui relate scrupuleusement dans un interminable roman-monde le destin sans pareil de cet homme, Rastapan, compagnon d'armes de Che Guevara, sauveur du dalaï-lama, intronisateur de Jean XXIII ? Rastapan dont l'incroyable course à travers l'Histoire vient de s'arrêter net sous les balles de Lee Harvey Oswald ? Hélas il est des secrets qui sont lourds à porter, Et on ne peut demeurer bien longtemps l'unique dépositaire de certaines informations cruciales sans sombrer dans la folie. Après des premières pages pleines d'humour, Le Manège des fous n'en finit bientôt plus de tourner. Autour de lui le monde devient flou, réel et imaginaire s'entremêlent, et apparaît alors l'enjeu fondamental de ce nouveau roman de Frédérick Tristan ; le rôle - et le pouvoir - de l'écrivain.

03/2005

ActuaLitté

Musique, danse

Dans l'ombre de Barbara. La clef de ses secrets

Sa vie se lit comme un roman. Dans l'ombre de Barbara - accompagné d'une trentaine de photos inédites - dresse un portrait insolite, captivant et touchant de cette chanteuse hors du commun, disparue tragiquement il y a dix ans. Il lève le voile sur les zones d'ombre de ses passions ou de ses drames et livre enfin la clef de ses secrets. S'interrogeant sur les raisons d'un possible suicide, il revient sur les traumatismes qui ont marqué son existence, ceux d'une enfant juive prise dans la tourmente de la guerre, puis abusée par son père (celui de Nantes), ceux de ses débuts difficiles en Belgique avec, pour la première fois révélée, l'identité de l'Aigle noir, le grand amour de ses vingt ans. Il évoque son mariage resté discret, son amant africain de Dis, quand reviendras-tu ?, ses amitiés, notamment avec la jeune femme de La Petite Cantate tuée sur la route en compagnie de Serge Lama. On y croise des stars et des grandes figures politiques : Jean-Claude Brialy, qui l'a récemment rejointe, François Mitterrand, Rika Zaraï, Line Renaud, qui partageait sa lutte contre le sida, Jeanne Moreau, ou encore le David de Lily Passion, Gérard Depardieu. Un hommage vibrant et sensible, raconté sans fausse pudeur et avec justesse par des amis de longue date de la Dame en noir.

10/2007

ActuaLitté

Littérature étrangère

Eli, Eli

Eli, Eli, lama sabachthani ? – " Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? " – ce sont les dernières paroles du Christ en croix. Ce reportage littéraire sur les bidonvilles de Manille est un véritable coup de poing. S'il se penche sur les habitants et leur misère, il refuse d'être un de ces " purs regards " auxquels personne ne croit plus. Sans cesse, il nous montre celui qui regarde – qu'il soit touriste ou reporter –, il interroge sa place, son utilité, son éthique, et c'est une formidable leçon de journalisme, voire de simple humanité. Bien entendu, Tochman élargit son cadrage quand il faut comprendre les ressorts d'une oppression économique : néocolonialisme américain (sous couvert de coopération militaire), tourisme sexuel, poids de l'Eglise, corruption... mais c'est surtout la responsabilité individuelle – à commencer par la sienne, comme homme et comme écrivain – qu'il entend exposer. Une femme que sa maladie de peau fait ressembler à un monceau de grains de raisins, un gamin qui habite un tombeau, dans un cimetière où tous les tombeaux sont habités, un caïd maigre et tatoué, qui a pour un instant troqué sa lame contre un biberon... A mesure qu'il constitue cette galerie de portraits inoubliables, le reporter nous fait réaliser qu'on ne rencontre pas de telles gens sans se lier, sans s'impliquer dans une histoire, entre compassion, désarroi et espérance têtue.

02/2018

ActuaLitté

Actualité médiatique internati

Rien ne va plus

Durant vingt ans, Laurent Sénéca a été croupier au casino de Monte-Carlo, un record de longévité dans ce métier. Entré tout jeune dans cet établissement, il a gravi les échelons, simple chasseur, changeur aux machines à sous puis croupier des salons privés réservés aux "gros poissons". Il a vu évoluer un milieu que la police n'inquiète pas et sur lequel les autorités ferment les yeux. A l'abri des regards s'y retrouvent stars, hommes politiques, figures de la pègre et milliardaires du monde entier. Une faune qui, dans l'ombre, s'adonne aux comportements les plus extrêmes. Grand banditisme, drogue, sexe, dilapidations de fortunes, violences : sous les lustres scintillants rampent des monstres. A travers une galerie de personnages saisissants - le Serpent, la Bellini, le Lama Cracheur, Weirdo, le Géant Vert, Blondie, Orangina, Porky... - s'esquisse ainsi le portrait d'élites détraquées par le profit et l'addiction au jeu où, selon la formule consacrée, "Rien ne va plus". La nature humaine y apparaît sous tous ses aspects, souvent effroyables, parfois comiques, absurdes et toujours excessifs. Au-delà du témoignage choc mené comme un polar, ce livre parle d'une métamorphose : celle d'un homme ordinaire qui a exercé un métier hors du commun, au contact d'individus frisant la folie, jusqu'à lui-même sombrer, par un effet de contagion, dans un état limite.

09/2023

ActuaLitté

Musique, danse

Quelques cerises sur mon gâteau...

" Et s'il fallait tout recommencer ? Cette question, on me l'a posée cent fois. Et, aujourd'hui encore, je réponds par un OUI franc et massif. Ne serait-ce que pour revivre les belles rencontres qui font qu'après la surprise, l'émotion ou le trac du face-à-face surviennent les étapes qui permettent d'aller à la découverte de l'autre. Une étape difficile lorsque cet autre fait partie de votre vie depuis l'enfance et plus encore quand il s'agit d'une personnalité. Il faut savoir s'enrichir au contact des êtres rares qui construisent notre itinéraire. Si, hormis la famille bien sûr, la musique a toujours été le principal moteur de ma vie, sans les rencontres qui sont la matière de ce livre, mon chemin eût été différent. Dans cet ouvrage, je tiens donc à rendre hommage à celles et ceux qui ont fait ce que je suis, aux stars, que l'on prétend intouchables ou parfaites, qui m'ont aidée. Tous furent des cadeaux inestimables du destin. Parmi eux, vous croiserez mes incontournables, mon compagnon Laurent Boyer, mon alter ego Serge Lama, mon maître à chanter Gilbert Bécaud, mais aussi quelques-uns de mes interprètes, plus des rencontres inattendues... Autant de moments drôles et émouvants qui vous conduiront, j'espère, du rire aux larmes.

02/2011

ActuaLitté

Littérature française

Une bicyclette pour Lhassa

Cheng, étudiant à Shanghai, rêve de se découvrir lui-même en se lançant dans l'héroïque et interminable traversée solitaire de la Chine, du Pacifique jusqu'au Tibet, par la plus haute route du monde, sur une bicyclette qu'il s'offre à la suite de sa brillante réussite aux examens. Après bien des aventures, après avoir découvert les surprenantes réalités de son propre pays, parvenu enfin à Lhassa, il est aussitôt plongé dans un univers déroutant, fait de piété bouddhiste, du flot des touristes et de l'étrange relation entre Chinois Han et Tibétains. Rien ne se passe comme Cheng l'avait prévu. Visitant un couvent de nonnes tibétaines, il croise le regard de l'une d'entre elles, la jeune et ravissante Jampa. Dès cette minute, plus rien ne sera plus jamais comme avant pour le jeune étudiant. Mais dans la Chine du Président Xi Jinping, peut-il vraiment se permettre de tomber amoureux fou d'une bonzesse ? Peut-il imaginer un seul instant qu'il va pouvoir la ramener avec lui jusqu'à Shanghai, malgré sa condition de religieuse, malgré les autres nonnes, malgré les lamas, malgré le couvent, malgré les touristes, malgré les résistants tibétains, malgré la distance, et malgré l'implacable Police chinoise ? Ce roman, au parfum des plus exotiques, nous emporte à travers la Chine profonde avant de nous plonger dans la réalité du Tibet d'aujourd'hui, totalement déconcertant, envoûtant, inquiétant, et le récit va nous tenir en haleine jusqu'à la toute dernière ligne.

09/2019

ActuaLitté

Littérature française

L'Aumaille

"on a l'impression de s'être trompé d'époque, d'être né trop tard pour avoir le temps de les saisir comme il faut, les nôtres. [... ] on dit les nôtres comme s'ils nous appartenaient mais c'est plutôt nous qui leur appartenons puisqu'ils nous ont faits et que nous gardons leur survivance en nous" "Aumaille" viendrait du latin animalia, qui désigne les grands animaux, ceux de la ferme, et renvoie en écho à l'anima, à l'âme. Laumailler c'est en même temps le nom de jeune fille de la grand-mère paysanne, longuement évoquée en ces pages, qui avait charge de l'entretien du cimetière du village. Ne serait-ce donc pas aussi un dérivé de "lamer" : "couvrir d'une pierre tombale" ? Plein de ces recoupements de la mémoire intime, celle des jours passés à la ferme de ses grands-parents, et de la mémoire collective, transmise dans le parler, les gestes et les choses, le récit de Clémentine Chêne ne cherche pas, quant à lui, à sceller le tombeau des défunts proches et à adresser un adieu à un mode de vie en déshérence. S'il les scrute si intensément, ce n'est pas déploration du passé, mais volonté de réincarner cette âme vivace et de la perpétuer à l'avenir. Tendu entre jadis et demain, l'enfance et l'enfantement, ce récit sans capitales ni points finaux, émaillé des dessins de Daniel Dezeuze, est de fond en comble un récit de transmission.

01/2022

ActuaLitté

Cinéma

Dialoguer avec Ray, Godard, Visconti & friends. Regards et écoutes

Né des bouleversantes expériences d'écoute et de regard que ne cesse d'occasionner le cinéma, de celles que l'on emporte avec soi, qui nous aident en secret à vivre et qui donnent l'envie d'écrire, cet ouvrage assemble diverses analyses de films et dessine un trajet soumis à l'hétéroclite, au non raccord, à la disparate. Il laisse au lecteur la liberté de trouver son propre chemin et abandonne aux îlots de texte le soin de faire sentir les affinités qui les lient souterrainement. Les oeuvres de trois cinéastes, Nicholas Ray, Jean-Luc Godard et Luchino Visconti, servent de repères ou de balises au fil de la traversée. Mais le voyage maritime que propose le livre s'aventure dans leurs films non pour s'immobiliser, s'y fixer, et risquer à terme de disparaître dans les eaux stagnantes, mais cherche au contraire à prendre appui sur leurs oeuvres pour mieux repousser l'horizon d'exploration, se mettre en mouvement et investir d'autres filmographies dans lesquelles se fait entendre l'écho fraternel d'enjeux et de questions en commun (les films de Lynch, les films de Welles, ceux de Coppola ou encore de Sergio Leone, Josef von Sternberg et Manoel de Oliveira). L'analyse de films oeuvre à mettre en lumière les convergences secrètes et amicales entre les films, le dialogue entre leurs formes : la façon par exemple dont une séquence de Lynch transforme et ravive une oeuvre de Ray. Et cela ne peut passer que par une analyse qui, tout en ne ? écartant jamais de l'approche esthétique qui doit être la sienne, accepte fréquemment de sortir du domaine strictement filmique et appelle à la rescousse une foule d'amis venus de tous les horizons, de la littérature (Shakespeare, Pessoa, Bataille...) à l'histoire de l'Art (Malraux) en passant par la philosophie (Nietzsche).

12/2019

ActuaLitté

Critique littéraire

Histoires insolites du patrimoine littéraire

Cet ouvrage, où l'érudition reste à la portée de tous, invite le lecteur à entrer par effraction dans l'univers des livres et des bibliothèques, inépuisable réserve de surprises. Il met en évidence les stratagèmes, supercheries, hasards, coïncidences, passions et entêtements qui ont acheminé jusqu'à nous des textes constitutifs du patrimoine de l'humanité. Tous les aspects du livre sont envisagés. Non seulement le texte (éventuellement absent) et sa langue (inventée, naturelle ou se voulant universelle), mais aussi son auteur (fictif, anonyme, dissimulé), son public espéré (du bibliophile averti aux enfants), sa conservation (parfois bien problématique), ses relations avec d'autres écrits et ses usages plus ou moins convenus. Sans omettre ses illustrations (luxueuses ou non) et leurs rapports variables avec les mots qui les suscitent, sa reliure (du métal à la peau humaine), ses représentations picturales, le façonnage de ses pages (parfois découpées en fonction de différentes intentions) et de leurs tranches (peintes, gravées). Sur le chemin qui sépare l'auteur de son public, des questions se posent qui articulent le propos : de la paternité d'une oeuvre (Homère, Molière, Shakespeare, Ossian) aux trésors perdus (les manuscrits de la mer morte, la bibliothèque d'Alexandrie) ; des livres interdits (Sade) aux lectures qui fourvoient (le lai d'Aristote) ; des emplois détournés aux usages imprévus ; du livre-objet (Depero, Exter) au livre-question (Borges, Ghérasim Luca). Ces points de vue sur l'objet sont complémentaires de réflexions sur les visées de ses concepteurs - ce qui suggère que "la littérature" se manifeste selon des chemins hétérogènes, et que l'image que l'on en prend risque d'être toujours insuffisante. Libre au lecteur de ces pages de continuer la quête, pour découvrir à son tour des textes curieux, des bibliothèques improbables, et des modes d'écriture profitant des multiples relations que l'auteur peut entretenir avec le public.

10/2019

ActuaLitté

Pléiades

Théâtre

Un siècle exactement après sa mort, le Norvégien Henrik Ibsen est considéré comme l'un des pionniers du théâtre moderne. Le temps ne semble pas avoir de prise sur lui, peut-être parce qu'il a soulevé des questions essentielles, sur la morale, la société, la famille, l'individu, l'humain en général, tout en laissant aux générations successives le soin d'y apporter les réponses qui leur conviennent. Les grands écrivains ont proclamé leur admiration pour son ouvre, et le jeune Joyce n'a pas hésité à apprendre les rudiments du norvégien pour lui dire, dans une lettre célèbre, à quel point son théâtre, « absolument indifférent aux canons officiels de l'art, de l'amitié et des mots d'ordre », comptait pour lui. Joyce ne se trompait pas en pointant la « résolution farouche » avec laquelle Ibsen cherchait à « arracher à la vie son secret ». Comment mener une « vie vraie » : la question est centrale dans le théâtre d'Ibsen, dont cette édition, composée de traductions nouvelles, propose l'essentiel : les dix-sept dernières pièces (sur un total de vingt-six), depuis Les Prétendants à la couronne, encore imprégnée de l'inspiration historique qui fut celle du jeune dramaturge lecteur de sagas, jusqu'à Quand nous ressusciterons, qui est en quelque sorte l'« épilogue dramatique » de l'ouvre, en passant par Peer Gynt, où s'accuse la rupture avec le romantisme, et par tous les chefs-d'ouvre dits « bourgeois ». Mais le qualificatif ne rend guère justice à ces tragédies du quotidien. Chez Ibsen, les fenêtres du salon donnent sur le fjord. La force et le mystère du paysage scandinave passent dans les caractères des créatures de celui qui fut (selon André Suarès) « le seul Rêveur, depuis Shakespeare ».

11/2006

ActuaLitté

Critique littéraire

Ecrire la catastrophe. L'Angleterre à l'épreuve des éléments (XVIe-XVIIIe siècle)

De par sa situation insulaire, l'Angleterre n'a cessé de s'approprier les récits des catastrophes naturelles qui ont façonné son histoire pour se forger une identité poétique qui lui est propre et affirmer une sensibilité particulière aux phénomènes extrêmes. Cet ouvrage se propose d'explorer la première modernité anglaise (XVIe-XVIIIe siècles), époque du "petit âge glaciaire" où l'écriture du moi l'emporte peu à peu sur l'écriture du nous, à travers le prisme de catastrophes naturelles vécues ou fantasmées par les dramaturges, les poètes, les théologiens, les philosophes et les explorateurs de la période. Entre mathématisation du monde et reconstruction du réel, l'écriture de la catastrophe participe autant d'une volonté de résilience que d'un désir de mise en scène, comme le montrent les treize chapitres du livre : les récits d'événements hors-normes sont tous soigneusement construits et contribuent à unir une contrée en proie à des tensions religieuses et à une forte instabilité politique. Il s'agit pour les écrivains de dépasser la terreur suscitée par les inondations, les vents violents, les tremblements de terre et le froid glacial, afin de promouvoir une vision sociale prônant l'entraide et une réflexion sur la manière dont foi et science peuvent se nourrir l'une l'autre, sans oublier de mettre en avant l'image d'une Angleterre endurante et conquérante. Cette poétique du cataclysme permet en outre de mettre en lumière les rapports que les contemporains de Shakespeare, de Bacon ou de Cook entretenaient avec une Nature désenchantée et progressivement muée en "environnement". Plus encore, elle nous conduit à mieux comprendre comment et pourquoi l'avènement de l'Anthropocène, ère géologique qui correspond au moment où les effets de l'activité humaine ont véritablement commencé à modifier notre écosystème, est situé par certains climatologues au début du XVIIe siècle.

11/2019

ActuaLitté

Critique littéraire

So british ! 23 visages d'écrivains d'Outre-Manche

"A l'âge de neuf ans, je suis tombée amoureuse de la langue anglaise. J'écoutais la BBC sans comprendre, comme on écoute une musique. Puis j'ai aimé l'Angleterre, le pays et ses écrivains..." Au Monde, l'anglomanie de Florence Noiville est connue. Elle est toujours volontaire pour franchir les trente-sept kilomètres qui séparent Calais de Douvres. Au fil du temps, elle a ainsi rencontré la plupart des écrivains qui comptent de l'autre côté du "Channel". Avec certains, des liens privilégiés se sont tissés. Autour de la littérature bien sûr, mais pas seulement : "J'ai parlé de peinture avec William Boyd, de cuisine avec Julian Barnes. J'ai plaisanté avec David Lodge au sujet de la France, joué à cache-cache avec Ian McEwan et recueilli la dernière interview, à Berne, de John le Carré..." Le tout a fini par constituer une galerie de portraits intimes, décalés, non conventionnels. Ce sont vingt-trois d'entre eux qui sont réunis ici. Tous ont paru dans Le Monde des livres entre 1997 et 2013. Par petites touches, ils composent un tableau vivant et coloré de la littérature d'Outre-Manche - celle qui est en train de s'écrire. Stefan Zweig avait beau dire que "la véritable Angleterre, c'est Shakespeare", qu'avant lui tout n'est que "préparation" et qu'après lui il n'y a plus que "contrefaçon boiteuse", ce qui se dégage de ces textes, au contraire, c'est la vitalité extraordinaire du roman anglais où se mêlent, depuis quelques décennies, la prose la plus classiquement "british" et le souffle régénérateur venu de l'ancien Empire. Ce qui se publie à Londres aujourd'hui ? Une littérature globale, souvent au meilleur sens du terme.

10/2013

ActuaLitté

Littérature étrangère

Comme les amours

Chaque matin, dans le café où elle prend son petit déjeuner, l'éditrice madrilène Maria Dolz observe un couple qui, par sa complicité et sa gaieté, irradie d'un tel bonheur qu'elle attend avec impatience, jour après jour, le moment d'assister en secret à ce spectacle rare et réconfortant. Or, l'été passe et, à la rentrée suivante, le couple n'est plus là. Maria apprend alors qu'un malheur est arrivé. Le mari, Miguel Desvern, riche héritier d'une compagnie de production cinématographique, a été sauvagement assassiné dans la rue par un déséquilibré. Très émue, elle décide de sortir de son anonymat et d'entrer en contact avec sa femme, Luisa, qui est devenue un être fragile, comme anesthésié par la tragédie. Dans l'entourage de Luisa, María rencontre Javier Diaz-Varela, le meilleur ami de Miguel, et elle comprend vite que les liens que cet homme tisse avec la jeune veuve ne sont pas sans ambiguïté. Bien au contraire : cette relation jette une ombre troublante sur le passé du couple, sur la disparition de Miguel, sur l'avenir de Luisa et même sur celui de Maria. Servie par une prose magistrale, habile à sonder les profondeurs de l'âme humaine mais aussi à tenir son lecteur en haleine, cette fable morale sur l'amour et la mort ne peut que nous rappeler, par son intensité, les meilleures pages d'Un cour si blanc ou de Demain dans la bataille pense à moi. Comme par le passé, Javier Marías y dialogue avec les tragédies de Shakespeare mais également avec Le Colonel Chabert de Balzac dont il nous offre ici une lecture brillante, complètement inattendue et strictement contemporaine.

08/2013

ActuaLitté

Littérature étrangère

Une île

Une île est un espace particulier, où les apparences peuvent être trompeuses et le meurtre d'une femme ne pas relever du banal fait divers. Le voyage de Nikki Black vers l'île d'Aysaar n'a rien d'un classique retour aux sources et aux racines familiales. II en est au contraire une version antithétique, dans le registre de l'humour noir et du tragi-comique, voire du tragique puisque ce qui aurait pu être une simple quête des racines est motivé par l'idée fixe de Nikki : tuer sa mère, qui l'a abandonnée à sa naissance 29 ans plus tôt. La rencontre d'un demi-frère, Calum, dont elle ignorait l'existence, va tout changer, et l'aventure insulaire revêtir dès lors la forme d'un roman d'initiation tandis que l'inclusion dans le récit des histoires et légendes racontées par Calum relie Une île à toute une tradition de contes et de mythes, celtiques et autres, et lui donne ainsi une dimension qui transcende l'anecdotique malgré un ancrage très visiblement contemporain. De même que certaines références précises au contexte social et historique de la fin du XXe siècle, la langue du roman, en particulier dans les dialogues, l'inscrit en effet ostensiblement dans l'époque actuelle. La traduction est accompagnée de notes car un contexte contemporain peut, tout autant que le passé, nécessiter des éclaircissements pour un lecteur étranger auquel ce contexte n'est pas toujours familier. Cette traduction est suivie de quelques réflexions sur le roman de Jane Rogers, esquisse d'analyse d'un texte dont la très grande richesse ne tient pas uniquement, loin s'en faut, au fait que l'on y puisse lire, par un paradoxe qui n'est qu'apparent, un hommage appuyé à La Tempête et, au-delà, à l'écriture dramaturgique de Shakespeare.

02/2011

ActuaLitté

Littérature étrangère

Gentlemen

"Il ne faut pas essayer de ménager les sentiments des gens car à être trop gentil on fait fausse route, et puis ne pas essayer d'être un gentleman du tout, c'est beaucoup plus gentleman que d'essayer et de rater ! Ce don, cette grâce, ou cette vertu, ne réside pas tant dans la conduite que dans la connaissance ; non pas tant en se préservant de ce qui est mal, qu'en sachant précisément ce qui est droit". Dans "Gentlemen", un essai écrit en Amérique, en 1888, Robert-Louis Stevenson s'attache à étudier le concept si british du gentleman. Celui qui représente en quelque sorte l'homme idéal, "l'homme qui, dans chaque circonstance de la vie, sait ce qu'il faut faire et comment le faire élégamment". Avec quelques exemples historiques à l'appui, son expérience personnelle et une bonne dose d'ironie spirituelle, Stevenson aborde la dimension sociale autant que morale de ce sujet dont la distinction constituera l'essence même. Dans le texte "Sur quelques gentlemen dans la fiction", écrit et publié à la suite du précédent, Stevenson se penche sur quelques personnages de théâtre ou de roman, nés de l'imagination de Shakespeare, Fielding, Dickens et Thackeray, et nous montre que chez eux les figures de gentleman ne sont pas toujours marqués d'une "qualité d'aptitude exquise", sans que cela nuise à leur force littéraire. À ces deux textes pleins de sève et d'érudition malicieuse, qui étaient inédits en français, nous avons joint de la même veine "Lettre à un jeune gentleman" qui se propose d'embrasser la carrière artistique, et la "Philosophie des parapluies", le premier essai théorique de Stevenson (1871) où l'humour s'allie pertinemment à l'analyse.

11/2013

ActuaLitté

Philosophie

Le regard vide. Essai sur l'épuisement de la culture européenne

Notre culture classique - les humanités que célèbrent George Steiner, Marc Fumaroli ou Alain Finkielkraut - a toujours été une " figure unique de l'inquiétude dans le courant des civilisations ", selon Jean-François Mattéi. Des plus grands penseurs du siècle passé aux " déclinologues " d'aujourd'hui, tous sont hantés par la possible extinction de la culture européenne. Qu'est-ce donc qui menace de s'éteindre ? L'Europe est certes l'héritière d'Athènes, de Rome, de Jérusalem, de Byzance et de Cordoue. Mais elle est davantage encore, telle est la thèse de cet essai, caractérisée par les modalités du regard qu'elle porte sur le monde, sur la cité et sur l'âme. C'est ce regard théorique et critique (regard se dit theoria en grec) qui a permis la diffusion universelle de sa culture, de Homère à Kundera. Mais, de critique, ce regard est devenu profondément autocritique, comme en témoigne la diatribe de Susan Sontag : " La vérité est que Mozart, Pascal, l'algèbre de Boole, Shakespeare, le régime parlementaire, les églises baroques, Newton, l'émancipation des femmes, Kant, Marx, les ballets de Balanchine, etc., ne rachètent pas ce que cette civilisation particulière a déversé sur le monde. La race blanche est le cancer de l'humanité. " Arborant le relativisme en blason et prônant la repentance, la pensée dominante refuse d'assumer l'identité de sa culture au motif que toute identité est menace. Jetant un regard vide sur leur époque, les intellectuels sont ainsi devenus des " symboles de l'expiation ", selon le mot de Lévi-Strauss à propos des ethnologues. Pour Jean-François Mattéi, la question de l'éminence, voire de la supériorité, de la culture européenne mérite d'être posée : n'est-elle pas la seule à avoir véritablement " regardé " les autres cultures ?

10/2007

ActuaLitté

Ethnologie

L'Homme, cet animal réussi !

"La supériorité de l'homme tient principalement a? la taille de son cerveau qui représente 2 a? 3 % du poids de son corps et, surtout, consomme 25 % de son énergie contre 8 % pour les grands singes. Naissant prématurés, alors qu'un poulain trottine après sa naissance, les bébés d'hommes sont tributaires, des années durant, de leur entourage qui leur assure nourriture, protection et éducation. Naître sous-développés permet aux humains de bien mieux se prêter a? l'éducation et a? la socialisation. Pourtant, pendant deux millions d'années ils demeurèrent des créatures faibles et marginales. C'est Homo sapiens qui commence a? chasser de petites créatures et a? privilégier la cueillette. Trois étapes majeures jalonnent cette courte histoire : la révolution cognitive, il y a 70 000 ans, la révolution agricole, il y a 12 000 ans et la révolution scientifique il y a 500 ans." Guy Jacques dresse un tableau concis et complet de la genèse de l'espèce humaine a? travers les siècles, évoquant les avancées majeures qui ont rythmé son développement. Grâce a? sa créativité, l'homme a dépassé ses capacités physiques (multipliant outils et innovations techniques, ce qui lui permet de surpasser toutes les performances animales), intellectuelles et artistiques (Einstein, Pasteur, Mozart, Cézanne, Shakespeare), privilégiant l'échange des savoirs. Cet "animal moderne" s'est adapté aux changements climatiques et environnementaux, faisant longtemps un usage intelligent et optimise? de ses sens. De sa plume didactique et clairvoyante, l'auteur retrace les conjectures de l'Evolution et rappelle a? tous, qu'en dépit de son apparente supériorité dans le règne animal, l'Homme n'en reste pas moins une partie intégrante de l'écosystème, un être soumis aux mêmes lois de la nature que tous ses congénères. Mais il est en train de l'oublier, d'où une démographie insensée, un changement climatique majeur, une perte de biodiversité...

10/2019

ActuaLitté

Théâtre

Paris capitale mondiale du théâtre. Le Théâtre des Nations

Au début des années cinquante, les déchirures provoquées par la Seconde Guerre mondiale étaient encore mal cicatrisées. Il y avait peu de tournées internationales, on ignorait généralement en France ce qui se passait au-delà des frontières dans le théâtre et dans les arts. S'inspirant de la Société universelle du théâtre fondée par Firmin Gémier à la fin des années vingt pour réconcilier les peuples par leur culture, A. M. Julien et Claude Planson décidèrent de rassembler des artistes de tous les pays, de révéler les expériences dramatiques, lyriques et chorégraphiques les plus neuves, ainsi que les cultures, les traditions du monde entier. Un dotant Paris d'un Festival international, ils voulurent lui donner un rayonnement sans précédent. Le Festival international d'art dramatique de la Ville de Paris qui devint le célèbre Théâtre des Nations fit venir à Paris tous les théâtres du monde, de 1954 à 1965. Des artistes d'Europe de l'Est franchirent le rideau de fer. Brecht pulvérisa la convention théâtrale et Béjart révolutionna la danse académique. Brook décapa Shakespeare. L'Amérique diffusa ses avant-gardes des années soixante. L'opéra de Pékin déploya sa magie. Dans l'alambic du Théâtre des Nations bouillonnèrent les prémisses de Mai 68. Une expérience fondamentale aujourd'hui oubliée. Elle avait pourtant valu à Paris le titre de « capitale mondiale du théâtre ». En 1963, apparut en province un jeune théâtre plus radical, dans le cadre d'un Festival initié par Jack Lang. Nancy disputa alors à Paris son titre de capitale du théâtre. Cet ouvrage abondamment illustré retrace une entreprise qui allait réveiller la créativité endormie. Il dévoile un pan occulté de l'histoire du théâtre à travers des spectacles-chocs, des révélations et des subversions qui servirent de catalyseur au renouvellement des arts de la scène au cours des décennies suivantes.

05/2009

ActuaLitté

Poésie

Dans l'hiver des villes. Edition bilingue français-anglais

L'édition bilingue de la poésie de Tennessee Williams. La Ménagerie de verre, Un tramway nommé Désir, La Chatte sur un toit brûlant, La Nuit de l'iguane... On connaît surtout l'oeuvre de dramaturge de Tennessee Williams, exaltée, lyrique, très largement adaptée au grand écran avec la postérité que l'on sait. Pourtant, en privé, l'homme se définissait comme un poète avant tout, un poète solitaire et torturé, inspiré de la lecture de Keats, Shakespeare, Rilke et Rimbaud. Il publia Dans l'hiver des villes en 1956, mais sa célébrité en tant qu'auteur dramatique était déjà telle à l'époque qu'elle ne pouvait qu'éclipser son oeuvre poétique. Aujourd'hui, quarante ans après sa mort, on comprend à la lecture de ce recueil combien ses vers et son sens poétique nourrissent tout son travail d'écriture, destiné ou non à être mis en scène. Aussi, ses poèmes sont-ils, à l'image de ses pièces, caractérisés par l'intensité de son expression, sa passion de la sincérité, son sentiment de solitude et sa compassion envers les marginaux. A une nuance près : ils apparaissent dans une certaine mesure comme une confession. Contrairement à son théâtre qui se voulait exempt de toute thématique ouvertement homosexuelle, il parvient ici, au moyen de conventions poétiques ou de formes libres, à rendre acceptable le récit de ses expériences avec les hommes, ou de son amour pour Frank Merlo - son compagnon de longue date. " Orphée sous les tropiques ", Tennessee Williams écrivit ces poèmes dans le but d'exprimer sa sexualité propre, ce que le théâtre lui interdisait. " Quand les poètes deviennent délibérément des hommes de lettres, nous nous mettons à les lire avec davantage de respect que de plaisir ", écrivait-il. La lecture de ce recueil, traduit avec talent par Jacques Demarcq, vient le contredire avec bonheur.

10/2022

ActuaLitté

Royaume-Uni

Richard III

"J'ai bien l'intention de prouver que je suis un méchant". L'homme et le roi derrière la légende noire shakespearienne. Le 4 septembre 2012, les archéologues découvrent, sous un parking de Leicester, au centre de l'Angleterre, les restes d'un roi mort en 1485. Sépulture insolite, à la mesure d'un souverain à la réputation sulfureuse. Il s'agit en effet de celle de Richard III. Sa brève existence - il est mort à 33 ans - se situe au crépuscule du Moyen Age et à l'aube de la Renaissance, en ces temps troublés de la guerre des Deux Roses, opposant les familles d'York et de Lancastre, soit une époque " pleine de bruit et de fureur ", de meurtres et de trahisons, où les valeurs chevaleresques médiévales cèdent la place au réalisme froid des Temps modernes. Richard incarne les déchirures de son époque : pieux, vertueux, courageux et nostalgique du passé féodal, il doit pourtant agir en prince machiavélien. C'est ainsi qu'il usurpe la couronne d'Angleterre en faisant disparaître ses neveux enfermés dans la tour de Londres et, après un règne de deux ans seulement, marqué par de multiples complots et exécutions, il périt à la bataille de Bosworth. Cela, c'est le Richard des historiens, qui reste une figure énigmatique. Mais ce destin tragique, transfiguré par le génie de Shakespeare, en a fait un roi maudit, un monstre absolu, qui disparaît en hurlant sa fureur impuissante : " Un cheval ! Mon royaume pour un cheval ! " Fondée sur les chroniques tendancieuses de la propagande des Tudors, cette image théâtrale s'est largement imposée aux yeux du grand public. Mais l'histoire n'est pas un tribunal et cet ouvrage se veut, sinon une réhabilitation, du moins une tentative de comprendre un roi controversé qui incarne pourtant son époque.

04/2022

ActuaLitté

Ouvrages généraux

Le chevalier dans l'histoire

Le best-seller de Frances Gies sur la chevalerie au Moyen Age est une histoire magistrale des origines, de la réalité et de la légende des chevaliers. Né du chaos européen du début du Moyen Age, le chevalier monté et en armure a révolutionné la guerre et est très vite devenu une figure mythique dans l'histoire. Des conquérants normands de l'Angleterre aux croisés de la Terre sainte, du héros de la chanson de geste au preux du roman arthurien, des amateurs de tournoi aux chevaliers-troubadours, le Chevalier dans l'Histoire, de la grande médiéviste Frances Gies, brosse un tableau remarquablement vivant et complet de la chevalerie, de sa naissance à son déclin. Le chevalier apparaît d'abord en Europe comme un mercenaire sans foi ni loi avant de devenir l'étendard de la chrétienté puis un soldat de métier au service des rois. Frances Gies nous fait partager sa vie quotidienne, faite de joutes et de batailles, de pillages et de rançons, mais aussi de dévotion et de pèlerinage, et souvent sanctionnée par une vie d'errance et une mort précoce. Elle nous fait vivre aux côtés de personnages qui ont joué un rôle historique, comme Bertrand du Guesclin, Bayard et Sir John Fastolf, qui inspira le Falstaff de Shakespeare, ou les grands maîtres des Ordres militaires qu'étaient les Templiers, les Hospitaliers et les chevaliers teutoniques. Institution sociale dynamique et centrale du Moyen Age, Frances Gies raconte sa disparition progressive de la scène européenne et montre que le chevalier est devenu très tôt un personnage de la littérature médiévale, qui a marqué durablement la culture européenne et mondiale, comme en témoigne la survivance de la légende arthurienne dans le roman et au cinéma. Ce livre fait partie de la sélection non-fiction du Grand Prix des Lecteurs Pocket 2023.

02/2023

ActuaLitté

Actualité et médias

Dans la tête de Julian Assange

Au tout début, cela aurait pu être un chapitre inédit de Millénium. Une histoire d'hacktivistes qui réussissent le casse du siècle avec Wiki-Leaks, l'organisation fondée en 2006 par Julian Assange, un Australien tombé très jeune dans l'informatique, féru de mathématiques, fondu de Shakespeare, rebelle dans l'âme et rompu à la clandestinité. Jusqu'en 2018, WikiLeaks va publier des millions de documents dénonçant pâle-mâle la corruption des élites, la surveillance de masse, la fraude fiscale, l'absence de transparence des institutions gouvernementales, les horreurs des guerres menées par les Etats-Unis, les violations des droits de l'homme dans des dizaines de pays... Le tout obtenu grâce à des "fuites" reçues sur le site ultra-sécurisé de l'organisation utilisant des technologies cryptographiques de pointe. Vont suivre des milliers d'articles dans la presse mondiale, les médias mainstream découvrant qu'avec Interna on pouvait aussi révolutionner le journalisme d'investigation. Mais comme les histoires d'amour, celles des lanceurs d'alerte finissent mal en général. Surtout quand les "services compétents" passent aux choses sérieuses. Dès 2015, Julian Assange avait poussé un ai d'alarme : "Mon nom est Julian Paul Mange... Je suis un journaliste poursuivi et menacé de mort par les autorités états-uniennes du fait de mes activités professionnelles...". Quatre ans plus tard et après bien des péripéties, il est écroué dans une prison londonienne, accusé d'espionnage par Washington et menacé d'une extradition imminente vers les Etats-Unis, où il risque jusqu'à 175 ans de prison. Guillaume Ledit et Olivier Tesquet, témoins privilégiés, racontent par le menu l'itinéraire de celui "grâce à qui le monde n'est plus tout à fait comme avant".

02/2020

ActuaLitté

Policiers

Pote de Thanatos

...le visage et le reste du corps s'étaient ligués pour offrir à leurs yeux ahuris un spectacle dantesque.... Elle tentait de se tortiller sur sa lèvre telle une grosse limace orangée... le corps se débattait en tout sens contre un ennemi invisible... 2h du mat... un dimanche d'automne. La sonnerie d'un Smartphone qui soutire brutalement son propriétaire des bras de Morphée. Max Laval, Commissaire de la BAC du 36, constate une fois de plus que les meurtriers respectent rarement le jour du seigneur. Il était loin de s'imaginer que cette enquête allait lui pourrir sa life (vie) et lui flinguer un beau futur retrouvé. Au menu...une amazing run (course stupéfiante) dans des capitales européennes, des cadavres qui s'amoncellent et un killer (tueur) qui surfe allégrement sur le Net pour lui foutre la pression et lui chambouler les neurones. Recherche médicale sur le génome humain, mythologie grecque, fléaux moyenâgeux, civilisation amérindienne s'enchevêtrent dans un subtil ballet qui déstabilise une police pourtant dotée des dernières technologies high-tech. Pour corser le tout voilà que la langue de Shakespeare s'invite au menu et vient perturber sa mother tongue (langue maternelle). Un devoir de mémoire l'a amené à l'écriture. Ses voyages sont une réelle source d'inspiration. Il y puise la substantifique moelle pour y insérer précieusement l'intrigue de ses romans. Get the most out of (prendre le meilleur) de ce qu'il découvre pour vous emporter, par le biais des mots, dans un superbe trip (voyage). ‘J'ai laissé courir mes doigts on the computer's keyboard (clavier d'ordinateur) pour que s'exprime avec délice un autre moi ! Tel un peintre vous offre sa toile à la touche picturale totalement renouvelée !'

11/2015

ActuaLitté

Littérature française

La ballade d'Ali Baba

LA BALLADE D'ALI BABA. Dédiée " aux quarante voleurs ", La Ballade d'Ali Baba est un hommage ébouriffant au père disparu. De Key West, où il conduit ses filles dans sa Buick Wildcat turquoise afin de saluer la naissance de l'année 1969, à Kalamazoo, où il les dépose pour une semaine et où il ne viendra jamais les récupérer, en passant par Las Vegas où il prétend utiliser son aînée de dix ans, Erina, comme porte-bonheur près des tables de jeu, Vassili Papadopoulos donne le change et veut épater la galerie. De ce père fantasque et séducteur, qui très tôt usa la patience de sa femme, et qu'elle ne revit que sporadiquement après le divorce de ses parents, Erina, la narratrice du roman, n'a pas été dupe longtemps. Le premier saisissement passé, c'est à peine si la spécialiste de Shakespeare qu'elle est devenue s'étonne de le retrouver, vieillard frêle et vêtu d'un léger pardessus, dans les rues de Montréal balayées par une tempête de neige, alors qu'il est mort neuf mois plus tôt... Sans avoir rien perdu de son aplomb, il lui explique doctement, lui qui a quitté l'école à quatorze ans, que son apparition lui permettra de comprendre enfin la phrase de Hamlet - " le temps est hors de ses gonds " -, à laquelle elle a consacré deux chapitres de sa thèse. Erina pressent qu'il ne va pas s'arrêter là. Catherine Mavrikakis tutoie les fantômes et se joue de la chronologie dans cet éblouissant portrait d'un homme dont l'existence nous est donnée par éclats, comme à travers un kaléidoscope. À Rhodes qu'il quitta en 1939 avec sa famille, à Alger où, très jeune, il dut gagner sa vie, à New York où il vint en 1957 " faire l'Américain " : partout, il est terriblement présent, et terriblement attachant.

08/2014

ActuaLitté

Littérature étrangère

La lucarne

La Lucarne, roman écrit en 1953, perdu dans les tiroirs d'une maison d'édition, retrouvé trente ans plus tard, et que José Saramago avait refusé de publier de son vivant, est une porte grande ouverte sur l'oeuvre du prix Nobel de littérature Le Manuscrit perdu et retrouvé de José Saramago. En 1953, José Saramago remit un roman manuscrit à une célèbre maison d'édition de Lisbonne. Celle-ci ne lui répondit pas et ne lui renvoya jamais son texte. Saramago cessa de publier pendant vingt ans. En 1989, alors qu'il finalisait L'Evangile selon Jésus Christ, la maison d'édition lui téléphona pour l'informer que lors d'un déménagement, elle avait retrouvé son roman et souhaitait le publier. Saramago refusa et s'opposa à ce qu'il soit publié de son vivant. La Lucarne nous parvient donc avec soixante ans de retard. C'est un livre linéaire, d'une écriture classique et d'une lecture facile, qui raconte la vie des habitants d'un immeuble dans une petite ville portugaise, et où toute l'oeuvre à venir est déjà présente. Des couples qui se haïssent, une femme entretenue et une jeune fille qui devient sa rivale, quatre couturières mélomanes et amoureuses des livres, un cordonnier philosophe et son locataire, alter ego de l'auteur. Un roman fait tantôt de bassesses tantôt de grandeur d'âme, profondément subversif pour l'époque, ce qui explique, peut-être, l'absence de réponse de l'éditeur. Des situations en apparence anodines mais aussi profondes qu'universelles, un immeuble où Saramago fait entrer le monde avec pour compagnie Pessoa, Shakespeare ou Diderot et la plupart des personnages de ses romans futurs.

09/2013

ActuaLitté

Théâtre

Oeuvres complètes. Tome 3, Polémiques et inédits

Depuis ses débuts en 1958, Carmelo Bene a imposé sa création par un questionnement radical de l'ensemble de la «machine-théâtre», et son travail de réflexion critique a fait appel à une «fureur» qui est passée par une attitude longtemps ressentie comme de la provocation ou de l'hyper-avant-gardisme. Le pivot essentiel de cette réflexion-critique est «l'acteur», aussi bien dans ses fonctions gestuelles que vocales : en ce sens, son travail s'est développé selon trois axes, apparemment différents. D'une part la corporalité même de l'acteur sur scène, non plus interprète d'un personnage, mais porteur en lui d'une situation plus complexe et multiple et qui trouve son point de vérification dans les nombreuses variantes de la mise en ouvre de Pinocchio. De là aussi une réinvention du texte théâtral qui explique sa mainmise sur un ensemble précis de textes shakespeariens, dont l'exemple le plus fécond pour sa recherche demeure Hamlet, à travers la cassure des structures de l'ouvre et l'incarnation de l'acteur comme seul témoin du travail d'élaboration, jusqu'au renversement de Shakespeare en Laforgue. La troisième ligne, celle de la pure phonation poétique, emprunte un parcours qui commence, depuis le début, avec Maïakovski et le conduit jusqu'aux limites des variations vocales possibles, ouvrant ensuite le chemin aux lectures poétiques des grands classiques, surtout italiens, comme Dante, Leopardi, Campana, mais aussi Hölderlin ou Byron ou Schiller. Ce parcours, fait d'intensités, est constellé aussi de l'invention d'une nouvelle conceptualisation technique de l'acteur dont la «phonè» et la «machine actoriale» ne sont que les éléments les plus visibles, mais qui expliquent aussi, au cours des dernières années, le choix de sa solitude sur scène.

10/2012