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Revues de psychanalyse

Revue Française de Psychanalyse Tome 87 N° 1, 2022 : Haïr

" Le piège de la haine, c'est qu'elle nous enlace trop étroitement à l'adversaire " (Milan Kundera). La haine est-elle un sentiment ? Un affect ? Un acte ? Une passion ? Un mouvement pulsionnel ? Faut-il lui donner un statut métapsychologique ? Ou bien échappe-t-elle à toute classification ? Elle est en tout cas un facteur important du lien à l'autre. Si l'on en vient à la clinique, comment penser la place de la haine dans certaines configurations comme la réaction thérapeutique négative, la mélancolie, le masochisme, toutes situations où elle est particulièrement présente ? Et que dire de la situation transférentielle ? Enfin, comment et pourquoi la haine se transmet-elle si facilement d'une génération à l'autre ? Sur ce point, Piera Castoriadis-Aulagnier (1975) a proposé le concept de " contrat narcissique originaire ", transmis grâce aux " énoncés " de certitude " et à " la violence des interprétations " de génération en génération. Haine dans sa valence négative et terrifiante, haine dans sa valence positive et protectrice : autant de questionnements qui sont débattus dans ce numéro de la Rfp. En complément, un dossier intitulé " Psychanalyse et cinéma ".

03/2023

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Littérature étrangère

AU CHATEAU DE KAFKA. Une fantasmagorie

Le château de Kafka, nous avertit l'auteur, ne se trouve pas en Bohême, mais dans les profondeurs du cerveau, et il s'éloigne au fur et à mesure que l'on s'en approche. De même ce récit étourdissant, dans lequel le lecteur avisé s'engouffrera avant de relever le pont-levis sur l'esprit de sérieux. On entre dans ce Palais des glaces par le colloque Kafka, qui eut lieu en 1963 dans un château des environs de Prague. Le gratin de la littérature et de la critique des blocs est-ouest, dont Roger Garaudy, René Depestre, Anna Seghers, Milan Kundera... s'y livre à des disputes passionnées sur le rôle de Kafka dans la Guerre froide, ses affinités avec Brecht, discute zombies et Barbe Bleue au sauna ou démasque l'Arpenteur K, probable agent sioniste infiltré aux cuisines. Entre deux agapes, on assiste à une pièce plutôt leste sur la dernière année de Casanova - dans le rôle-titre - au château de Dux où il mourut. Lequel chevalier galant, baron de Münchhausen en réalité, enfourchant son boulet de canon à remonter le temps, fait marcher son auditoire... jusque chez le sultan de Constantinople, en compagnie de Don Quichotte. Tout l'art d'édifier, ou de démolir, des châteaux en Espagne.

11/1999

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Santé, diététique, beauté

Les animaux ne sont pas comestibles

Le véritable test moral de l'humanité (le plus radical, qui se situe à un niveau si profond qu'il échappe à notre regard), ce sont les relations avec ceux qui sont à sa merci : les animaux. Milan Kundera Récit du parcours de l'auteur vers le véganisme, ce livre navigue entre essai et aventure intime pour présenter la cause animale comme une lutte politique et éthique exigeante mais aussi joyeuse et inventive. Être végane, c'est avoir la conviction que l'être humain ne doit pas asservir et tuer les animaux pour manger, se vêtir ou se divertir. C'est un chemin passionnant et imparfait, riche en réflexions, débats, rencontres et connaissances. En racontant son quotidien, en présentant d'autres trajets et motivations (liées à l'écologie, à la santé), en informant sur la nutrition, en montrant que le véganisme est accessible et gourmand, et qu'il n'a rien à voir avec l'ascèse ou la pureté, Martin Page invite chacun, qu'il soit végane, végétarien ou omnivore, à s'interroger sur le regard qu'il pose sur les animaux et sur la place que leur assigne la société. La lutte pour les animaux est une question de justice sociale. Il est plus que temps d'inventer un monde empathique et égalitaire.

03/2017

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Littérature française

1974

1974: la Grèce des Colonels devenue celle des routards. Le narrateur se souvient de sa rencontre au cap Sounion, à dix-huit ans, avec un beau et ambigu couple nordique. Les Etats-Unis avant la chute du mur de Berlin, vus par deux pianistes européens de l'Est: les fantasques frères Kundera. La Suisse et la Bavière, dans les années 80, traversées par un écrivain communiste dépensant l'argent du Parti avec des créatures interlopes. Un père divorcé englouti, à Paris XVe, dans le temps où il était marié avec la mère de son fils. Belgrade agité et défait d'aujourd'hui, bien connu de l'auteur: le meurtre sadique d'une journaliste française est élucidé, non sans mal, par un vieux commissaire vert et une jeune inspectrice gay serbes. Le festival du livre de Nice hanté par les rêves africains d'un romancier entre deux âges que fascine une serveuse Fang. Au fil de ces nouvelles, dont la publication dans la presse (VSD, L'Humanité, L'Idiot international, Madame Figaro) s'étend sur plus de deux décennies, Patrick Besson (Dara, Les Braban, Belle-sœur, parus aux éditions Fayard) repasse à l'encre ses souvenirs crayonnés, les vrais comme les faux, d'une plume féroce et allègre, secrètement tendre.

03/2009

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Biographies

Extrait de naissance. L'histoire de Danilo Kis

Extrait de naissance est la première biographie consacrée à Danilo Kis. Ce n'est pas une biographique classique ou universitaire, mais une oeuvre à part entière qui raconte l'histoire de Danilo Kis, écrivain yougoslave (1935-1989) considéré par nombre d'écrivains, de critiques, d'historiens de la littérature comme un des auteurs les plus importants de la deuxième moitié du XXe siècle. L'auteur a pris comme matériau une "brève autobiographie" (2 pages) écrite par Kis à la demande d'un éditeur américain. Chaque chapitre du livre développe une phrase de cette autobiographie. Entre les chapitres sont intercalés 7 Interludes dans lesquels sont présentés, analysés, disséqués avec brio les 7 livres principaux de Kis (romans, recueils de nouvelles, essai polémique). L'oeuvre de Kis a entièrement été traduite en français. Ce livre passionnant apporte une pierre essentielle à une meilleure connaissance de cet auteur majeur. Aux côtés de Kundera, de Gombrowicz, dans la lignée de Schulz, de Nabokov, de Joyce, de Babel, d'Andric, Kis donne à découvrir la puissance de création d'une partie de l'Europe encore insuffisamment connue en France. Suite à la sortie de ce livre, un colloque international consacré à Kis est en préparation à Paris.

02/2023

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Récits de voyage

Le goût du voyage

Suivre Robinson Crusoe ou Sinbad le Marin, s'envoler avec Nils Holgersson sur son oie... les enfants en rêvent très tôt. Réel ou imaginaire, le voyage est un besoin. Peut-être n'y a-t-il "rien de plus beau que l'instant qui le précède, l'instant où l'horizon de demain vient nous rendre visite et dire ses promesses", prévient Kundera. Une fois sur place, le voyageur sera confronté au concret, devra s'abandonner à l'imprévu, parfois à l'ennui. Le voyage est ce temps hors du temps pendant lequel on accorde au monde la présence attentive qu'il mérite. A chacun son voyage car l'on y trouve ce que l'on veut : soi-même, les autres ou même rien, juste un changement d'air. Au voyageur qui consent à abandonner ses certitudes, à celui qui s'enchante de la "polyphonie du monde", à celui-ci se dévoile un pan de l'énigme de l'univers... A pied, en train, à dos de mule, en avion ou en wagons-lits, balade sur les traces de Marcel Proust, Victor Segalen, Albert Londres, Louise de Vilmorin, Nicolas Bouvier, Georges Perec, Xavier de Maistre, Blaise Cendrars, Patrick Modiano et bien d'autres.

09/2023

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Critique

Regards sur le monde. Conflits éthiques et pensées romanesques dans la littérature française contemporaine

Quelle fonction l'éthique occupe-t-elle dans la littérature contemporaine ? C'est la question initiale de cet ouvrage, qui repose sur deux principes structurants : le conflit et la pensée. Il s'intéresse à la fois au roman et aux fragments ou autres formes gnomiques, idéales pour l'expression littéraire d'une pensée éthique. L'accès au monde imaginaire qu'est la littérature acquiert une pertinence plus grande à partir des interrogations éthiques qui transforment la matière et la manière romanesques. L'éthique romanesque relève alors moins du jugement que de l'évaluation et de l'exploration. Que ce soit par le roman qui pense ou les topoï romanesques dans la fiction (Milan Kundera), une esthétique de l'inusité ou une philosophie du constat (Michel Houellebecq), les variations romanesques et l'hybridité générique (Camille Laurens), on arrive à mieux saisir l'interaction entre la pensée du roman et la prose du moraliste. L'étude des formes gnomiques joue aussi rôle primordial : les grandes questions sur la place du soi dans le monde reçoivent un traitement sérieux, ironique ou dérisoire (Eric Chevillard), et le travail sur la forme fragmentaire permet de développer une éthique de la lecture (Pascal Quignard). Malgré les différences esthétiques notables de leur oeuvre, les cinq auteurs réunis ont en commun d'exposer la complexité des discours de l'éthique et leur pertinence dans la littérature.

04/2023

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Géopolitique

Le nouveau procès de l'Est

Les deux Europe, de l'Est et de l'Ouest, sont-elles condamnées à se méconnaître et à s'exclure ? Pourquoi Bruxelles s'oppose-t-elle à Budapest, Varsovie ? Comment Viktor Orbán peut-il être si populaire dans son pays et autant combattu par l'Union européenne ? Pour quelles raisons le régime politique "illibéral", qui est jugé ici comme un danger pour la démocratie, est-il considéré là-bas comme une condition de la liberté ? C'est pour répondre à ces questions que Max-Erwann Gastineau a écrit ce livre. Du choc médiéval des empires et de l'avènement moderne des nations à la résistance au totalitarisme communiste et aux lendemains de la chute du Mur, il dresse la généalogie d'une autre culture, cousine et contradictoire avec la nôtre. Une culture où la tradition l'emporte sur le progrès, où la protection sur l'ouverture et où le politique sur le droit. Une culture que l'on croit si bien connaître qu'on en fait aisément le procès mais dont, en fait, on ignore l'essentiel. Sans idéalisation mais avec exactitude et sensibilité, mesurant les mémoires blessées et les préjugés hostiles de part et d'autre, entrant en dialogue avec Raymond Aron, Jürgen Habermas, mais aussi Milan Kundera et Czeslaw Milosz, Max-Erwann Gastineau nous entraîne dans un périple inattendu et passionnant au coeur de l'inconscient européen.

09/2019

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Littérature française

Triste sire

« Triste sire, écrit il y a trente ans, constitue donc mon premier vrai texte publié. En dépit de ses maladresses, de ses brusqueries, je suis heureux qu’il soit repris. Si je n’ai rien voulu retoucher, c’est qu’il me paraît trop fragile. Et puis je ne renie pas ce galop d’essai qui se voulait émerveillé et cruel. Avec autant de tendresse que d’agacement, j’y trouve en germe mes thèmes de prédilection : l’île, fût-elle urbaine, l’isolement, voire le huis clos, mais aussi l’appétit des ailleurs, le goût des noms et des chromos, l’enchantement des courants et des voyages, l’alambic des souvenirs, cette lumière irréelle et parabolique. Robinson Stéphane est le parent primitif d’Albert Paulmier de Franville et de François Lejodic, personnages du Gouverneur d’Antipodia, roman que le Dilettante publie ces jours-ci. Comme si, en définitive, un écrivain gravitait toujours autour de quelques énigmes, les siennes, les plus fondamentales, qui le hantent au même titre qu’elles le constituent. Pour reprendre l’expression de Milan Kundera, elles seraient les raisons mêmes de son écriture, « son cercle magique ». A la manière d’un naufragé qui, une fois posé le pied sur le sable dur d’un récif, reprend souffle. Exaucé peut-être, mais encore pris au piège. L’île la plus profonde et la plus opaque est en lui ».

01/2012

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Philosophie

Esprits d'Europe. Autour de Czeslaw Milosz, Jan Patocka, Istvan Bibo

Pourquoi faisons-nous l'Europe ? À la question de son sens et des valeurs qui la fondent, de nombreux intellectuels d'Europe centrale ont consacré leur œuvre, leur engagement, leur vie même. Le moment est venu de redécouvrir cette extraordinaire communauté d'esprits, dominée par trois figures exemplaires : Czeslaw Milosz (1911-2004), poète et essayiste polonais, prix Nobel de littérature ; Jan Patocka (1907-1977), philosophe tchèque, grand inspirateur de la dissidence, mort assassiné par la police politique ; et le Hongrois Istvan Bibo (1911-1979), l'un des penseurs les plus pénétrants des " hystéries collectives " qui secouent à intervalles réguliers le Vieux Continent. C'est autour de la trajectoire, des idées et du rayonnement de ces trois consciences de notre temps que s'organise cet essai. Au-delà, tout un continent immergé de la culture européenne se révèle à nous, entre affinités électives et influences réciproques : de Kafka à Kertész et de Koestler à Kundera, mais aussi de Musil à Milosz, de Husserl à Patocka ou encore de Hannah Arendt à Istvan Bibo, et de Sandor Marai à Zygmunt Bauman. Instruits par les catastrophes du XXe siècle, ces penseurs rendent à nouveau visibles les fondements éthiques de la civilisation européenne. Pour qu'aujourd'hui, la Réunification ne s'accomplisse pas dans le désenchantement de l'homme et de la démocratie.

03/2005

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Critique littéraire

L'âge d'or du roman

Pourquoi ce livre ? J'ai eu envie de soutenir, un peu par paradoxe, pour contester un préjugé courant, que le véritable "âge d'or du roman", ce n'était pas derrière nous qu'il fallait le situer, mais à notre époque. Ou, du moins, qu'il existait dans la création romanesque contemporaine des oeuvres qui n'avaient rien à envier aux plus prestigieuses du passé. D'où cette suite de douze essais critiques, concernant des romans publiés depuis une quinzaine d'années, et dont les auteurs se nomment Salman Rushdie, Philip Roth, Milan Kundera, Mario Vargas Llosa, Claude Simon, Juan Goytisolo, Danilo Kis, Kenza-burô Oé, Alain Robbe-Grillet, Thomas Bernhard, Carlos Fuentes. En pariant sur leur statut de chefs-d'oeuvre de notre temps. C'est-à-dire sur leur capacité à produire, à travers ce jeu qu'est l'art du roman, des effets de vérité inédits, - le plus souvent dérangeants pour le conformisme ambiant. Ce qui implique, bien entendu, une réhabilitation de ce genre injustement décrié qu'est la critique littéraire. Car ce n'est sans doute pas la critique, désormais, que les créateurs doivent redouter, mais plutôt sa disparition, ou sa dissolution dans le spectacle. Puisse ce livre, en tout cas, constituer une incitation à la lecture des romans ici abordés, - une invitation au voyage. Guy Scarpetta.

02/1996

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Biographies

Philip Roth : The Biography

Philip Roth (1933-2018) est mort trois ans avant la parution de cette monumentale biographie qui retrace le roman de sa vie d'homme et d'écrivain. Mais il en avait accompagné l'élaboration, de près, sans s'en mêler, laissant grands ouverts les trésors inépuisables de ses archives, de son infaillible mémoire, de son expérience des hommes et des choses. Blake Bailey a passé plusieurs années à interroger les parents, les familiers, les détracteurs, les amours tumultueuses, épisodiques ou indéfectibles, les oeuvres enfin qui peuplent cette existence singulière. Il brosse l'itinéraire d'un enfant de l'assimilation devenu l'ausculteur des grandeurs et des travers de l'exceptionnalisme américain, du destin juif, des rapports entre les hommes et les femmes, des secrets de la création littéraire. Il décrit l'austérité sédentaire, exténuante, d'un écrivain obsédé par son art au service de la recréation romanesque du réel. Il évoque ses amitiés complexes avec d'autres géants de la littérature - Saul Bellow, Updike, Mailer, Styron, Milan Kundera... - et son engagement pour les écrivains d'Europe centrale cloîtrés derrière le rideau de fer. Il raconte sans fard, de cet homme qui a beaucoup aimé les femmes, les deux mariages naufragés dont le souvenir cuisant ne cessera de le hanter. Et, chemin faisant, il reconstitue le dialogue ininterrompu entre l'expérience personnelle et l'oeuvre intemporelle de ce témoin d'une époque qui était en train d'expirer au moment où lui-même quittait la scène.

11/2022

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Contes et nouvelles

Dernières nouvelles de Babylone

Denis Marquet innove avec ce livre, en proposant un genre nouveau : une fable contemporaine orchestrée autour d'une galerie de personnages, chacun emblématique des impasses humaines de notre société´ Babylone. Une profonde connaissance psychologique et philosophique sous-tend tout le récit. L'écriture, jouant parfois avec une anticipation ironique ou un fantastique au ton très neuf, est toujours réaliste. Ainsi, le lecteur se reconnait sans peine dans ce quotidien si proche : miroir qui le fera rire, frémir ou pleurer - et parfois les trois à la fois. De très courts récits (parfois une seule phrase), dont il faut plusieurs lectures pour dévoiler la profondeur, alternent avec des histoires aux dimensions plus classiques. Le tout forme une symphonie se lisant d'une traite, qui nous entraine parfois de manière triste ou grinçante dans le plus sombre de l'humain, mais dont les derniers mouvements ouvrent une brèche vers la lumière. Le pire n'est pas sûr pour la Babylone moderne... L'auteur nous avait habitués à des romans à succès et à des essais spirituels percutants ; il propose là une narration puissante où l'écriture romanesque se fonde sur une observation sociale et psychologique acérée. En filigrane peut se lire une quête métaphysique qui n'est tissée que de questions, ramenant le lecteur a` son propre mystère. Un livre qui illustre a` merveille la phrase de Kundera sur le roman : "un art ne´ du rire de Dieu" .

10/2021

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Littérature étrangère

Histoire de la littérature tchèque

La seule Histoire de la littérature tchèque écrite en français, celle de Hanus Jelinek, date des années 1930 et n'est accessible que dans de rares bibliothèques. Pourtant la littérature a toujours joué en Bohême un rôle extrêmement important, non seulement comme miroir du pays et de ses aspirations, ou comme l'expression d'une quête esthétique, mais également comme un catalyseur de ses forces intellectuelles. Ce n'est pas un hasard si, après la " Révolution de velours ", le président de la Tchécoslovaquie - puis de la République tchèque - est l'écrivain et dramaturge Vaclav Havel. Le fait qu'on associe les noms de Jaroslav Hasek et de Franz Kafka à celui de Milan Kundera, par exemple, témoigne d'un des aspects fondamentaux de la culture en Bohême : la frontière entre ce qui est tchèque et ce qui est étranger est floue. Le pays est le lieu de rencontres de diverses ethnies, idéologies, conceptions philosophiques, esthétiques et éthiques. Il en résulte de nombreux conflits qui dépassent parfois les frontières de la Bohême, mais également une richesse de l'imagination et de la pensée dont on trouve des échos dans toute l'activité intellectuelle et artistique. En essayant de saisir ces divers méandres intellectuels et esthétiques, cette Histoire de la littérature tchèque fournit non seulement des informations bio-bibliographiques, mais aussi des matériaux pour une réflexion sur la culture d'un pays qui a vécu des événements révélateurs du développement sinueux et conflictuel de la pensée humaine.

12/2001

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Critique littéraire

Querelle du kitsch

Kundera voit dans le kitsch un moyen de nier ce que la vie quotidienne, faite de boues et de fientes, a de plus intolérable. Il se moquerait des publicitaires qui vendent les colorants réservés aux latrines. Il plaindrait celui qui camoufle la mauvaise odeur sous la bonne et couvre les choses infectes sous les parfums de lavande, du citron vert, du lilas suffocant. L'homme du kitsch, dans la querelle centenaire que décrit Daniel Wilhem, n'a rien à accorder aux hygiénistes. Les objets qui l'attendrissent, qui l'émeuvent non sans raison, ne sont pas suspects, mais perturbateurs ou évanescents. Ils ont servi, on s'en souvient, dans les braderies, les divertissements vulgaires, les parcs d'attractions, les zoos humains, et certains massacres de masse. Mais surtout, ils ne correspondent à aucun label ; et personne n'a jamais réussi à les faire entrer dans une quelconque nomenclature. Adorno déclare : "Le kitsch représente l'effort pour convoquer au sein de la réalité l'idée de ce qui échappe à l'échange". Kracauer pense aux chagrins qui restent heureusement inéchangeables . Il écrit en sortant d'un cinéma populaire : "On n'invente pas de kitsch que la vie ne puisse surpasser. Les bonnes n'utilisent pas les manuels de lettres d'amour, mais au contraire, ces derniers sont composés d'après les lettres des bonnes ; et il y a encore des jeunes filles qui se jettent à l'eau quand elles imaginent que leurs fiancés sont infidèles".

03/2014

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Poches Littérature internation

D'autres couleurs

D’autres couleurs nous offre le visage d’un recueil exceptionnellement riche. Constitué de soixante-seize articles, essais, discours ou récits, il nous permet de nous plonger dans l’univers intellectuel et culturel, mais aussi intime et familial, du grand romancier turc. Les thèmes abordés dans ces différents écrits sont extrêmement variés. Son enfance dans le quartier de Nisantasi, à Istanbul, la ville en général, la politique turque au sens large, et la place de la Turquie par rapport à l’Europe en particulier, forment le sujet de plusieurs essais, mais Orhan Pamuk nous parle également du tremblement de terre de Marmara en 1999 ou des catastrophes liées au passage des pétroliers dans le Bosphore. Dans la partie consacrée à la littérature, Pamuk évoque ses lectures et l’importance de certains auteurs dans son parcours (Yacher Kemal, Tristram Shandy, Thomas Bernhard, Milan Kundera ou Salman Rushdie, entre autres), puis nous parle de ses propres livres. La partie plus autobiographique, comportant notamment un très beau récit intitulé « Regarder par la fenêtre », revient sur le football, les jeux d’enfants, sur l’ambiance familiale lors des fêtes traditionnelles, ou encore sur la figure du père. Ce dernier est également au centre du discours de réception du prix Nobel d’Orhan Pamuk. Cet ensemble de textes, pour l’essentiel inédits, dessine un extraordinaire portrait d’Orhan Pamuk, en permettant au lecteur de suivre son parcours intellectuel et humain, et ainsi d’approfondir sa connaissance de l’oeuvre du grand romancier turc.

02/2011

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BD tout public

La pause. Petit panorama de littérature contemporaine

La Pause naît de la rencontre autour d'une table de ping-pong de l'écrivain Jean-Baptiste Gendarme et l'illustrateur Alban Perinet. "La littérature n'intéresse plus personne ! dit l'un. Mais pas du tout, il suffirait de trouver une nouvelle façon d'en parler ! répond l'autre. 12-19", réplique le premier après un smash impeccable. Ensemble, autour d'une citronnade bien fraîche, ils imaginent un moyen de rendre la littérature vivante, de la désacraliser. Côté texte, la forme du dialogue s'impose d'emblée pour donner à la critique littéraire un ton vif et ludique. Côté dessin, la "restriction graphique" (une seule case répétée douze fois) permet au texte de rester prédominant sur l'image. Dans chaque planche, les situations et les personnages se succèdent comme pour mieux dire que les livres s'adressent à tous et concernent tout le monde. Des jeunes, des vieux, des chauves, des animaux devisent, sur un mode tantôt décalé tantôt sérieux, mais toujours enthousiaste, des ouvrages qu'ils viennent de lire. Deux catcheurs mexicains évoquent ainsi "En finir avec Eddy Bellegueule" d'Edouard Louis, deux amis discutent de "La Fête de l'insignifiance" de Milan Kundera, et Barack et Michelle Obama parlent du dernier livre d'Emmanuel Adely sur la traque de Ben Laden. Au final, près de 90 planches comme une petite bibliothèque idéale. Il y a des oublis, des injustices, mais chaque livre a été lu du début à la fin sous l'oeil attentif d'un gros chat qui aurait pu être huissier.

10/2014

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Littérature française

Mémoires d'un procrastinateur

Une bien curieuse maladie que l'on serait tenté de confondre avec la simple paresse ou une tendance toute méridionale à "remettre au lendemain ce qu'on peut faire le jour même" Si ce n'est qu'elle représente, pour ceux qui en sont atteints, un véritable empêchement à vivre qui peut compromettre le sens même de leur existence. L'auteur, qui aime les cas difficiles, essaie ici de comprendre le mystère du procrastinateur qui, loin d'être l'indolent qu'on suppose, n'a de cesse d'occuper son temps de tâches diverses qui présentent la particularité de l'éloigner de ses objectifs. Peut-être parce qu'il craint d'être confronté à l'échec, ou à une réussite qui ne serait que relative : le prix Nobel et rien d'autre. D'où le temps consacré aux préparatifs, à ce qu'on pourrait appeler le "périphérique" pour éviter de se confronter à l'essentiel. Surtout parce qu'il est un phobique du temps, qu'il ne supporte pas que de ce temps-là, il doive rendre compte, refusant d'admettre que selon le mot de Kundera, la vie est la seule expérience que l'on n'a pas l'occasion de recommencer Mais plutôt que décortiquer le processus de la procrastination qui se répète avec une certaine monotonie, l'auteur a choisi de nous présenter un personnage composite que nous accompagnerons à travers ses angoisses et ses hésitations jusqu'à la défaite finale, quand le temps l'aura rattrapé...

05/2015

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Critique littéraire

L'écrivain comme migrant

Le périple de Ha Jin est riche de questions fascinantes sur le langage, l'immigration et la place de la littérature, au sein de nos sociétés en proie à une mondialisation galopante, toutes questions qui occupent une place prépondérante dans L'Ecrivain comme migrant, sa première oeuvre non romanesque. Composé de trois essais, ce livre place la vie et l'ceuvre de Ha Jin en parallèle de celles d'autres exilés littéraires, faisant ainsi naître une conversation entre les cultures et les époques. Il fait référence aux cas d'Alexandre Soljenitsyne et du romancier chinois Lin Yutang, afin d'illustrer la loyauté de l'écrivain envers le pays qui l'a vu naître, tandis que Joseph Conrad et Vladimir Nabokov, qui ont, comme Ha Jin, choisi d'écrire en anglais, sont mis à contribution lors de l'examen du choix conscient d'une langue d'écriture par l'écrivain immigré. Un dernier essai fait appel à V. S. Naipaul et Milan Kundera, afin d'étudier de quelles manières notre époque en perpétuel changement pousse un écrivain immigré à repenser le concept même de patrie. Au fil de la plume, Ha Jin invite d'autres figures littéraires à rejoindre la conversation, comme W. G. Sebald, C. P. Cavafy et Salman Rushdie, altérant et affinant le concept même de littérature d'immigration. A la fois réflexion sur un thème essentiel à l'époque de la mondialisation et fascinant aperçu des écrivains qui peuplent la bibliothèque mentale de Ha Jin, L'Ecrivain comme migrant est une oeuvre critique passionnément engagée, puisant ses racines dans l'exil, mais lui ouvrant également de nouveaux horizons.

11/2018

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Littérature étrangère

Séduit et abandonné

«Séduit et abandonné : le titre, emprunté ironiquement à la littérature de gare, résume bien le sens de ce roman profondément ironique. Son héros est un homme séduit (par la religion, par l'utopie du marxisme, par une femme, par des hommes) et abandonné (par tout et par tous). Son histoire personnelle se confond avec l'Histoire de son pays, lui aussi perpétuellement séduit et abandonné. Les deux participes passés de ce titre sentimental se transforment chez Jan Trefulka en catégories de la condition humaine analysées sans sentimentalité aucune. Joyeusement indifférent à sa notoriété, Jan Trefulka vit en Tchécoslovaquie, à Brno, cette grisâtre ville de province qui, sans jamais être nommée, joue un si grand rôle dans les romans de Musil. C'est là qu'a vécu Tonka, c'est là qu'Ulrich a rencontré Agathe. C'est là qu'avec une lenteur toute flaubertienne et avec un souci (tout flaubertien aussi) de chaque mot, Jan Trefulka se consacre à sa prose qui se distingue par un sens extraordinaire du réel, du quotidien, de l'ordinaire (ah oui ! Trefulka est flaubertien...). Son roman précédent, Hommage aux fous, m'a fait penser à Tolstoï qui, les derniers jours de sa vie, est parti pour un long voyage afin de fuir sa femme Sophie. Curieusement, c'est Hommage aux fous qui m'a rendu soudain compréhensible et proche la folle évasion du vieil écrivain russe et m'a rempli d'une étrange tendresse pour lui. Et pourtant le héros n'est pas Tolstoï : c'est un vieux paysan d'un village morave qui fuit sa vieille épouse. Car tel est le principe artistique de Jan Trefulka : les grands thèmes de la condition humaine (la fuite, la séduction et l'abandon), il faut les chercher et les saisir tels qu'ils se manifestent dans la vie des gens les plus modestes.» Milan Kundera.

02/1990

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Philosophie

Le regard vide. Essai sur l'épuisement de la culture européenne

Notre culture classique - les humanités que célèbrent George Steiner, Marc Fumaroli ou Alain Finkielkraut - a toujours été une " figure unique de l'inquiétude dans le courant des civilisations ", selon Jean-François Mattéi. Des plus grands penseurs du siècle passé aux " déclinologues " d'aujourd'hui, tous sont hantés par la possible extinction de la culture européenne. Qu'est-ce donc qui menace de s'éteindre ? L'Europe est certes l'héritière d'Athènes, de Rome, de Jérusalem, de Byzance et de Cordoue. Mais elle est davantage encore, telle est la thèse de cet essai, caractérisée par les modalités du regard qu'elle porte sur le monde, sur la cité et sur l'âme. C'est ce regard théorique et critique (regard se dit theoria en grec) qui a permis la diffusion universelle de sa culture, de Homère à Kundera. Mais, de critique, ce regard est devenu profondément autocritique, comme en témoigne la diatribe de Susan Sontag : " La vérité est que Mozart, Pascal, l'algèbre de Boole, Shakespeare, le régime parlementaire, les églises baroques, Newton, l'émancipation des femmes, Kant, Marx, les ballets de Balanchine, etc., ne rachètent pas ce que cette civilisation particulière a déversé sur le monde. La race blanche est le cancer de l'humanité. " Arborant le relativisme en blason et prônant la repentance, la pensée dominante refuse d'assumer l'identité de sa culture au motif que toute identité est menace. Jetant un regard vide sur leur époque, les intellectuels sont ainsi devenus des " symboles de l'expiation ", selon le mot de Lévi-Strauss à propos des ethnologues. Pour Jean-François Mattéi, la question de l'éminence, voire de la supériorité, de la culture européenne mérite d'être posée : n'est-elle pas la seule à avoir véritablement " regardé " les autres cultures ?

10/2007

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Sciences politiques

À l'avant du monde - Plus que français

A Milan Kundera, et en guise de mot de retard, Cette nuit, Milan, je me suis replongé dans ton livre, L'Art du roman, pour y puiser quelques idées sur la structure à apporter à ce présent texte, à travers lequel je me présente aux Français comme candidat à l'élection présidentielle. On réfléchit mieux en bonne compagnie. Dans ton Discours de Jérusalem, daté de 1985, et intitulé "Le Roman et l'Europe" , tu cites ce proverbe juif que je ne connaissais pas : "L'Homme pense, Dieu rit". Et quelques lignes plus loin, toi, l'écrivain tchèque qui écrit en français, tu regrettes qu'on ait oublié le mot "agélaste" créé par Rabelais, repris du grec et qui signifie "celui qui ne rit pas, qui n'a pas le sens de l'humour" . Sois rassuré, je l'ai rajouté dans mon dictionnaire personnel des insultes du capitaine Haddock, aux côtés de "doxosophe" , "vouvouzela" , "frère d'autruche" , "chrysophile" et autres "Vishnuïste" , "glébeux" et "pense-phrase" . Mais, Milanku, les mots ne suffisent plus pour exprimer la colère de ce pays. Les politiques, ils ne nous font plus rire. Ils ne savent plus penser. Plus personne ne sait quoi penser. Et voilà que je déboule à la dernière minute, comme en courant sur le quai de la gare : "Attendez ! Attendez ! J'ai des idées ! " Et une fois dans le train, de m'excuser auprès du contrôleur en lui tendant ce livre : "Je suis en retard, j'ai réfléchi trop longtemps". "Dépêchez-vous, je crois qu'il me répondrait. Il ne vous reste plus que quelques semaines pour convaincre 500 maires et 44 millions d'électeurs ! " "L'homme pense, Dieu rit". Mais il ne se moque pas. Et tant pis pour qui rirait.

03/2017

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Littérature tchèque

Miracle en Bohême

Josef Škvorecký a été le premier écrivain tchèque à tenter de faire le bilan du Printemps de Prague, d'en situer les péripéties et d'en démystifier les protagonistes. Irrévérencieux et mordant comme savent l'être les humoristes de son pays, il traite un certain nombre de faits réels au niveau du reportage, tout en les insérant dans une trame romanesque appelée à rendre compte des tendances idéologiques et des problèmes humains en présence. Un fait divers survenu dans les années 1950 dans une petite église de Bohême sert de point de départ à cette fresque : la statut d'un saint a bougé en plein milieu du sermon dominical. Les paysans, restés attachés au catholicisme, crient aussitôt au miracle. En fait il s'agit d'une provocation policière destinée à évincer un curé par trop populaire : accusé d'avoir lui-même fabriqué ce " miracle ", celui-ci sera torturé avant de disparaître dans les geôles staliniennes. Partant de là, le romancier nous conduit dans les milieux politiques et intellectuels de la capitale, procède à une véritable radiographie des leurres et des lâchetés des puissants d'hier ou de demain, sans oublier pourtant certains militants de base qui luttent patiemment pour un monde meilleur auquel ils veulent croire. Comme le signale Milan Kundera dans sa préface, même les personnages imaginaires sont ici plus vrais que nature. Miracle en Bohême vient clore la trilogie dont Les Lâches et L'Escadron blindé constituent les deux premiers volets. Après avoir montré l'ambiguïté d'une Libération où les troupes soviétiques venaient se substituer à l'occupant allemand, puis retracé les mésaventures d'un brave conscrit de l'armée communiste, Josef Škvorecký raconte ici les déboires du simple citoyen au long de cinquante ans d'une histoire par trop mouvementée.

02/2012

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Critique littéraire

L'atelier du roman N° 39, Septembre 2004 : D'une Cacanie l'autre

La zoologie enseigne que la sommation d'individus diminués peut parfaitement donner un total génial. (Robert Musil, L'Homme sans qualités) Le " couple " formé par Ulrich et Arnheim est plus complémentaire qu'antithétique : ils sont les deux faces d'une même monnaie, celle dont la valeur repose sur l'inaction et l'action, la passivité et l'activité réunies par une même passion de l'analyse et de la critique. Arnheim a prophétisé " la fusion de l'Ame et de l'Économie ". (Michel Host) Aucun des lieux où Musil fait évoluer ses héros ne semble le fruit du hasard : en étudiant de plus près la topographie du roman, je me rends compte que chacun d'eux constitue une partie intégrante de la vie subie, ou décidée, par Ulrich, Agathe, Clarisse, Walter ou Diotime. (Béatrice Commengé) L'Autriche-Hongrie est un Empire de comédie qui ne subsiste que grâce à un effort permanent d'autopersuasion de ses habitants. [...] L'Autriche-Hongrie (à la façon de la France post-gaullienne de la fin du siècle) se contente de survivre à sa propre disparition. (Jean Levi) Le roman est précisément le genre littéraire qui peut renverser les barrières de la fausse respectabilité, de la pudeur imposée et du carcan d'une pseudo-langue idoine et de l'" historiquement correct ". (Denis Wetterwald) On peut préférer à tout, chez Milan Kundera, l'auteur de L'Immortalité, cette tentative pour rendre au roman non seulement sa qualité, mais aussi ce qui lui a été dérobé, la figure d'un homme (encore) unique. (Pascal Dethurens) Le capitalisme consommationniste n'a pas besoin d'adultes, il hait les adultes, trop incontrôlables, trop libres-penseurs, trop divers, il lui faut une humanité de treize ans d'âge mental maxi. (Dominique Noguez)

09/2004

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Actualité médiatique France

L'honneur d'un enseignant. Quand parler religion en classe conduit au tribunal

Comment une simple plaisanterie à l'encontre d'un élève musulman, qu'il invitait sur le ton de la blague à devenir chrétien, a-t-elle pu conduire un enseignant devant les tribunaux ? Comment, dans le pays des Droits de l'Homme, de Rabelais, de Daumier, du Canard enchaîné, en sommes-nous arrivés là ? Est-ce la caricature d'une société qui ne vit plus les relations humaines qu'à travers le prisme du rapport de force juridique, médiatique et communautariste ? Dans cet ouvrage poignant, Frédéric Mortier nous raconte l'incroyable descente aux enfers dont il a été victime depuis cette altercation en décembre 2021. Silence de la direction catholique de l'établissement, silence de la direction diocésaine, mécanique froide et incompréhensible de la police, comme de la justice. A aucun moment, il n'a eu le sentiment de pouvoir s'expliquer posément et que raison soit gardée dans cette altercation, qui aurait dû être réglée en amont par la voie du dialogue. A l'heure du procès de l'enseignant, privé de revenu et de son poste, condamné au tribunal médiatique, l'homme, à l'article de la mort sociale, voit sa vie défiler comme dans un cauchemar, tel le héros de Kundera, Ludvik Jahn, dans La Plaisanterie. Car son parcours révèle un homme simple, direct, passionné d'enseignement, épris d'échanges, investi dans la vie publique, aux antipodes du portrait caricatural que l'on a dressé de lui. Un livre qui, après l'assassinat de Samuel Paty, témoigne de l'urgence de la question de la liberté de l'enseignement aujourd'hui en France. Frédéric Mortier est professeur d'économie depuis 27 ans dans un lycée privé catholique d'Angers. Pendant deux ans, il a également oeuvré en tant que directeur d'un établissement à caractère social de la Fondation d'Auteuil auprès d'enfants en difficulté. Père de famille, il est maire d'une commune rurale de 7 000 habitants depuis 2008.

02/2023

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Histoire littéraire

Lettres européennes. Histoire de la littérature européenne

Nous connaissons tous le cyclope de L'Odyssée, mais combien d'entre nous savent que ses traits rappellent ceux de Tepegöz dans Oghuz, une épopée turque ? Ou que Shakespeare a repris l'intrigue de Hamlet dans une chronique de Saxo Grammaticus, historien danois du xiie ? siècle ? Ou encore que Mélisande, l'héroïne de Maurice Maeterlinck, par sa longue chevelure évoque la Raiponce du conte des frères Grimm ? Ce sont ces filiations, ces entrelacements que mettent en évidence les Lettres européennes. "? L'Europe n'a pas réussi à penser sa littérature comme une unité historique et je ne cesserai de répéter que c'est là son irréparable échec intellectuel ? ", écrit, en 2005, le romancier tchèque Milan Kundera. Irréparable ? C'est le défi que cet ouvrage veut relever : retracer l'histoire de la littérature du continent Europe, de l'Antiquité à nos jours. Période après période, chaque chapitre effectue un tour d'Europe, donnant un aperçu des évolutions littéraires les plus importantes de l'époque, suivi de l'étude d'un genre littéraire caractéristique, puis d'une présentation de quelques-uns des auteurs phares d'alors, dont le rayonnement éclaire encore notre littérature. Cette troisième édition est enrichie d'un chapitre consacré à l'écriture du xxie ? siècle, composé de courts portraits d'écrivains d'aujourd'hui. Une grande traversée de la littérature européenne, de Homère à Zadie Smith, en passant par Dante, Goethe, Baudelaire, Dostoïevski, Virginia Woolf, Cavafy, Auður Ava Ólafsdóttir et Olga Tokarczuk. Cet ouvrage, fruit de la collaboration de plus de 200 universitaires, critiques littéraires et écrivains de toute l'Europe, est dirigé par Annick Benoit-Dusausoy, professeure agrégée en classes préparatoires au Lycée Saint-Louis à Paris, Guy Fontaine, créateur de la résidence d'écrivains européens villa Marguerite Yourcenar, Jan Je ? drzejewski, professeur de littérature anglaise et comparée à l'Université d'Ulster et Timour Muhidine, maître de conférences en langue et littérature turques à l'INALCO.

10/2021

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Philosophie

Je t’aime à la philo. Quand les philosophes parlent d’amour et de sexe

Qu’est-ce que tomber amoureux ? Sommes-nous biologiquement programmés pour l’amour ? Pourquoi l’amour fait-il souffrir ? Qu’est-ce qu’un coup de foudre ? Peut-on promettre l’amour éternel ? D’où vient la morale sexuelle occidentale ? A quoi sert le mariage ? Le mariage d’amour est-il la première cause de divorce ? La libération sexuelle nous a-t-elle réconciliés avec notre corps ? Le mot amour a-t-il le même sens pour l’homme et pour la femme ? Pour répondre à ces questions dont certaines intriguent l’Homme depuis la nuit des temps, et dont la plupart nous agitent quotidiennement, Olivia Gazalé apporte un éclairage original et croise la philosophie, l’histoire, la sociologie, la psychanalyse, la biologie et la littérature. Dans ces pages, elle convoque Platon aussi bien que Nietzsche et Kierkegaard, Lévi-Strauss que Foucault et Bataille, Homère que Cervantès et Molière, Rousseau que Laclos, Stendhal, Chateaubriand, Proust, Moravia ou Kundera, sans oublier Freud et Jung… Et nombre d’auteurs contemporains, de Michel Houellebecq à Sophie Fontanel en passant par Yves Simon ! C’est que cet ouvrage est placé sous le signe de l’éclectisme et de l’ouverture : des exemples concrets tirés de la littérature, toujours beaucoup de questionnements, jamais de dogmatisme. Chaque discipline y apporte un éclairage, mais aucune ne fournit de réponses définitives. Olivia Gazalé nous guide pas à pas dans ce labyrinthe amoureux, confronte les théories et tente elle-même de répondre à chaque question, en empruntant à chaque auteur ce qu’il a apporté de plus décisif sur le sujet, tout en proposant un cheminement personnel. Au fil des chapitres, le lecteur tire un enseignement pratique de cette confrontation avec le point de vue des grands penseurs : il revisite sa propre expérience et parvient à mieux comprendre le sens de ses échecs comme de ses bonheurs amoureux. La meilleure preuve que la philosophie est indispensable !

03/2012

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Critique littéraire

L'atelier du roman N° 37 Mars 2004 : Dix ans d'atelier. Jean Giono

" L'œuvre d'Andrié nous ramène à la vérité, à nous-mêmes. Cette vérité est moins glorieuse que celle que nous servent les mégalomanes nationaux patentés avec leurs histoires sur la noblesse, la splendeur et la gloire de la cour serbe médiévale où, disait-on, on mangeaient avec des cuillères et des fourchettes en or. " Miroslav Karaulac " Ce sont les romanciers qui ont le mieux compris Giono. Je ne parle pas de quelques égarés qui imaginent imiter le maître en plantant des paysans dans la montagne de Lure, en cachant un cadavre et en distribuant larga manu les prénoms sacrés d'Angelo et de Pauline. " Paule Constant " Depuis 1958, j'ai lu ou relu tout Giono avec en arrière-plan, l'envie non de bâtir une théorie, mais de mettre en balance le positif et le négatif des êtres devant l'ennui, de comprendre aussi pourquoi les bouteilles, pour certains, seront toujours à moitié vides quoi qu'ils tentent ! " Christiane Baroche " Aussitôt, un par un, parfois à deux ou trois et se querellant entre eux et même avec lui, les personnages de sa vie imaginaire passent à travers les murs, traversent son bureau et se fondent dans la masse des livres qui composent la bibliothèque de Giono. " Michel Déon " Le panthéisme, si souvent reproché à Giono, j'affirme sans rougir qu'il m'a alors profondément remué. " Jean-Max Tixier " C'est notre cécité, cécité existentielle, qui rend le monde autour de nous si mystérieux. À sa façon discrète, Petr Kral écarte le voile. " Milan Kundera " Grégoire Samsa est un voyageur de commerce. Il n'est rien d'autre. Il ne vit dans aucun autre domaine en dehors du commerce. Kafka décrit l'univers de ce que les sociologues appellent depuis trois siècles " la société économique ". Stanko Cerovic " Le critique ne saurait trop se taire - affirme Alexandre Vialatte. Je suis comblé. " Michel Host

03/2004

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Critique littéraire

L'atelier du roman N° 86 : Dickens : quand les romanciers méritaient le peuple

La réalité pour Dickens n'est pas une utopie fabriquée mais une fête, de préférence fête de Noël, une combinaison heureuse de rites chrétiens et païens, à laquelle participent riches et pauvres, saints et pécheurs, crédules et libertins, débonnaires et méchants, généreux et mesquins, l'humanité entière. Lambros Kampéridis. Une des questions que pose Dickens est de savoir ce qu'il appartient à un adulte de faire lorsque la charge d'un enfant lui est dévolue. Cet enfant n'est pas le sien et souvent l'absence de liens de sang demeure secrète. Thomas Pavel. Ce qui fait la singularité du Mystère d'Edwin Drood réside, à mes yeux, dans l'examen proposé de sa carrière par l'assassin lui-même à la fin, quand il découvrirait la superfluité du meurtre pour réaliser son but. Julian Evans. A vrai dire, aucun personnage de David Copperfield n'est vraiment ordinaire, aucun groupe, aucune famille. Que leur singularité soit attachante ou inquiétante, elle met un voile d'obscurité sur les êtres et rend difficile pour David la tâche de comprendre le monde qu'il découvre. Reynald Lahanque. Dans Le Village évanoui, Bernard Quiriny dévoile l'anatomie d'un échec, celui d'une société qui peine à se faire une image d'elle-même ou qui refuse de la regarder. Myrto Petsota. Chez Nodier, c'est précisément l'observation des fous qui permet de saisir la face cachée de cette philanthropie, associée au culte de la perfectibilité et du progrès ainsi qu'à une conception rigide, pour ne pas dire rigoriste du bien. Emilie Richard. Alors qu'en khâgne on cherchait à nous imposer une lecture purement formelle des oeuvres romanesques, desquelles pas le plus petit soupçon de vérité ne devait émaner [...], René Girard me sortait de ce caveau où l'on se cognait avec désespoir. Jean-Marc Bastière. Pourquoi Charles, l'esprit du temps de La Fête de l'insignifiance de Milan Kundera, envisage-t-il de mettre en scène (sur la scène du jardin de Luxembourg) une farce sur Staline pour le théâtre de marionnettes ? Sylvie Richterova.

06/2016

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Revues

L'atelier du roman N° 111 : Adalbert Stifter. Avant que la nature disparaisse

Un numéro consacré à Adalbert Stifter (1805-1868) peut paraître surprenant vu l'intérêt de L'Atelier du roman pour les romanciers qui ont durablement marqué l'histoire et l'art du roman. Natif de Bohême, pays faisant à l'époque partie de l'Empire autrichien, Stifter a très peu voyagé. Et, étant Inspecteur des écoles primaires en Haute-Autriche, il a peu habité la Vienne cosmopolite. Peintre et prosateur, avec plusieurs romans et recueils de nouvelles à son actif, Stifter est resté très réfractaire aux grands bouleversements artistiques et culturels qui ont commencé à secouer l'Europe au milieu du XIXe siècle. Il est considéré, en général, comme l'un des initiateurs de l'esthétique biedermeier, esthétique magnifiant les valeurs de la famille et de la vie campagnarde. Ce qui ne l'a pas empêché d'obtenir l'approbation de ses contemporains, ainsi que des grands écrivains de tous bords allant de Nietzsche à Kafka et de Walser à Kundera. Signalons de surcroît que l'oeuvre de Stifter continue à être traduite et à fasciner un grand nombre de lecteurs. Comment expliquer cet intérêt pour une oeuvre à première vue si résolument tournée vers le passé ? Difficile d'y répondre si on juge les écrivains selon le seul critère du progrès. Mais le dilemme chez Stifter n'est pas de choisir entre le progrès et l'immobilisme, mais entre l'accélération tous azimuts prônée par la science contemporaine et la lenteur qu'impose le rythme de la nature. Toute sa littérature, déployée sur fond de la grande nature, est un effort minutieux et permanent pour empêcher nos sens d'être engloutis par le timing scientifique. Observer, encore et toujours observer. S'émerveiller devant le miracle infini de la nature. Certes, Stifter n'a pas marqué l'histoire du roman. Mais il a marqué, d'une manière inimitable, l'histoire de l'humaine condition : l'homme qui ne s'émerveille pas devant une fleur sauvage est perdu tant pour la nature que pour le savoir. Dans le reste de la matière, à part nos chroniques venues du Québec, des Etats-Unis et de l'Allemagne, et les pages de critique littéraire, signalons l'article de Riccardo Pineri sur le mythe des origines et celui de Fernando Arrabal sur les vertus pédagogiques des grands-mères. Et comme dans chaque livraison, l'ensemble accompagné des dessins humoristiques de Jean-Jacques Sempé.

12/2022