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Ravensbrück

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Histoire internationale

Hjalmar Schacht. Le banquier du diable

Il est des périodes propices aux grandes destinées, la première moitié du XXe siècle en est une. Issu d'une famille très modeste Hjalmar Schacht est un enfant brillant. Après une scolarité et des études d'économie exemplaires, il gravit les échelons et se voit attribué plusieurs missions de sauvetage au sein d'une Allemagne dévastée par l'époque. Ce démiurge renverse toutes les situations : hyperinflation, remboursement de la dette internationale, Crise de 29, chômage qui touche 7 millions d'allemands, il est l'homme providentiel d'une nation qui se reconstruit. Droit, intègre mais trop ambitieux, il accompagne la montée au pouvoir d'un certain Adolf Hitler, dont il discute virulemment l'idéologie, en restant persuadé que le temps venu, il saura arrêter sa machine infernale. Mais cette fois, il se trompe. Mis à l'écart du régime nazi, il assiste impuissant à l'exécution d'un projet qui n'aurait jamais vu le jour sans ses géniales intuitions qui ont permis de financer l’oeuvre d'Adolf Hitler. Emprisonné, interné et déporté, il sort miraculeusement en vie du camp de Ravensbrück et sera acquitté lors du procès de Nuremberg. Ce portrait d'un personnage ambivalent à l'extrême et au destin hors du commun, qui a écrit bien malgré lui la plus grande page de l'histoire moderne, est absolument fascinant.

03/2015

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Histoire de France

"Si j'avais su, j'aurais pas entendu". Une enfant et le silence des déportés

En 1944, le grand-père, le père, l'oncle et la grand-mère de Marie José Bernanose, Van Gheluwe, membres du réseau de Résistance " Turma-Vengeance ", furent arrêtés et déportés. Son grand-père est mort dans les camps, et son oncle Pierre, évadé d'un convoi puis repris, laissera un orphelin, Luc. Dans ce livre, Marie José raconte l'absence de son père, mort à peine quatre ans après son retour de déportation et qu'elle n'a pratiquement pas connu. Elle retrace, avec les mots de la petite fille qu'elle était alors, le souvenir et le parcours de cet homme, redécouvert par fragments au détour de conversations. Ce sont ces mots de la vie courante, ces fragments de la mémoire, terribles réalités plus souvent tues qu'exprimées, que Marie José, enfant, a entendues avec son frère auprès de sa mère et de sa grand-mère, rescapée de Ravensbrück et dont les petites manies révèlent des abîmes indicibles. Ce sont ces mots qu'elle a entrepris aujourd'hui d'évoquer, retranscrits dans leur simplicité et leur brutalité, sans leur apporter la moindre afféterie littéraire. Avec ce livre, Marie José entretient le souvenir de ses parents disparus. Ce devoir de mémoire filial nous oblige, nous aussi, à nous souvenir. Pour ne jamais oublier ce que fut le sort des déportés.

01/2011

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Sciences politiques

Fanny Beznos ou la passion révolutionnaire

Née à Wady-Roskow, en Bessarabie alors russe, Fanny Beznos fuit les pogroms avec sa famille, et arrive en France à l'âge de 6 ans. Sa vie en France sera celle des rencontres : avec André Breton, avec le communisme, mais aussi celles des premières confrontations avec la violence d'Etat. Son activité politique lui vaudra d'être expulsée de France. Commence alors pour Fanny Beznos une période de clandestinité. jusqu'en 1929, date de son mariage avec Fernand Jacquemotte, citoyen belge (neveu de Joseph Jacquemotte, fondateur du Parti communiste belge). Elle devient dirigeante des Jeunesses communistes belges, gère la librairie du Parti, anime le Comité mondial des femmes contre la guerre et le fascisme, et travaille à l'accueil des enfants réfugiés d'Espagne. Le 10 mai 1940, elle est arrêtée avec son mari. Fanny sera déportée au camp de Gurs. Libérée, elle entre en clandestinité. Le 10 octobre 1941, elle est à nouveau arrêtée. En 1940, chose incompréhensible, Fanny Beznos se fit inscrire au registre des Juifs. Arrêtée comme communiste belge, elle est déportée à Ravensbrück, puis à Auschwitz. Les nazis assassinèrent une femme de lettres, une communiste, une résistante, une juive. Dans une Europe en devenir de désolation, Fanny Beznos épousa la culture et l'idéologie de ce qui fut sa nouvelle patrie : le communisme.

06/2014

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Histoire de la mode

Miss Dior. Le destin insoupçonné de Catherine Dior

C'est en effectuant des recherches sur le célèbre couturier que la journaliste Justine Picardie découvre par hasard le passé héroïque de la soeur de ce dernier. Inspiratrice très chère au coeur de Christian Dior, elle a en effet rallié, dès 1940, les rangs de la Résistance au sein de l'un des premiers réseaux de France. Quatre ans durant, la jeune femme expérimentera la clandestinité, active dans la lutte contre l'occupant en Provence puis à Paris. Dénoncée, elle est arrêtée en 1944 puis transférée rue de la Pompe dans la tristement célèbre annexe parisienne de la Gestapo, véritable antichambre de l'enfer. Catherine Dior y sera longuement torturée avant d'être déportée à Ravensbrück avec tant d'autres prisonnières politiques. Durant ces mois d'absence, rongé d'inquiétude, son frère remuera ciel et terre pour la retrouver... A travers la vie de "Miss Dior", tel est le surnom donné à Catherine, Justine Picardie retrace le destin des Françaises qui résistèrent au péril de leur vie. Dans un récit saisissant de réalisme, elle offre une plongée vertigineuse dans le milieu de la mode parisienne, tombé entre les mains de l'ennemi et fréquenté par le gratin de la Collaboration. Une histoire vraie de courage et d'héroïsme. Avec des photographies de Cecil Beaton, Margaret Bourke-White, Robert Doisneau, Willy Maywald et André Zucca.

02/2024

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Histoire de France

Journal d'une lycéenne sous l'Occupation. Toulouse 1943-1945

"En 1944, j'avais 17 ans, dit Aline, et le sentiment de vivre au coeur de l'Histoire, avec un grand H. Je comprenais que nous vivions une période exceptionnelle et qu'il fallait noter ces souvenirs". N'est-ce pas ce qu'on appelle l'histoire vivante ? En effet, comment ne pas écrire un journal sous l'Occupation quand on a 17 ans ? Comment ne pas raconter la vie comme elle vient, quand on est élève au lycée Saint-Sernin de Toulouse et future enseignante ? Aline décrit les aléas du ravitaillement, les collectes pour sinistrés, les vols de vêtements, elle parle d'une cousine de son père déportée à Ravensbrück, des bombardements, des sorties au théâtre, au cinéma... C'est aussi cela la guerre. Erudite, la pétillante lycéenne se nourrit de Montaigne et d'Hugo, remparts contre la morosité d'une époque où les pourfendeurs de l'esprit laïc tiennent le haut du pavé. Puis, comme les violettes annoncent le printemps, la liberté vivace reprend ses droits. Sa plume témoigne alors des combats du faubourg, de la libération de la ville et de l'arrivée du général de Gaulle au Capitole. Le regard qu'Aline porte sur son journal - 70 ans après sa rédaction - en éclaire la compréhension et nous invite à une lecture subtile de l'histoire de Toulouse. Thierry Crouzet et Frédéric Vivas "accompagnent" ce journal intime et mettent en évidence les problématiques d'hier qui questionnent celles d'aujourd'hui.

04/2013

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Histoire de France

Le dernier convoi

Comme des centaines de milliers de juifs hongrois, Eva Danos (1919-2001) a été déportée après l'invasion de son pays par les nazis en 1944. Elle a survécu aux camps de la mort et refait sa vie en Australie dans les années 50. Son témoignage, écrit à vif juste après sa libération, relate au jour le jour l'horreur des derniers convois de déportés errant de camp en camp, sous les bombardements alliés, dans les toutes dernières semaines du IIIe Reich. Ces wagons à bestiaux, où régnaient la faim et la soif dans une atmosphère de folie, ont été le tombeau de milliers de victimes. Dans cet enfer, Eva Danos avait pour compagnes Hanna Dallos et Lili Strausz, deux femmes qui ont vécu l'expérience extraordinaire relatée dans le livre Dialogues avec l'Ange. Elle les avait rencontrées dans l'atelier d'uniformes militaires mis en place en 194 à Budapest pour cacher des juives, sous la direction de celle qui allait faire connaître les Dialogues dans le monde entier: Gitta Mallasz, reconnue récemment "Juste parmi les Nations". Eva avait assisté avec Hanna et Lili aux dernières séances des "dialogues" et partagé leur quotidien au camp de Ravensbrück. Jusqu'à présent, on ne savait que peu de chose sur la fin de ces deux femmes remarquables. Leur amie raconte ici leur agonie bouleversante, ce qui rend ce document d'autant plus exceptionnel.

01/2012

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Romans, témoignages & Co

Martha Desrumaux ou l'émancipation

"Aux accords de Matignon en juin 1936, je suis la seule femme, je suis si fière de représenter toutes celles que j'ai croisées dans mes luttes. On décroche enfin des hausses de salaire dignes, après tant de réunions, de tracts, de batailles, de grèves pour des galoches ou des tabliers, de solidarités... Ca, c'était avant la guerre. Avant l'Occupation nazie et la grande grève des mineurs, pour du savon, du café et notre liberté. Férocement réprimée. Avant la résistance, les sabotages, la clandestinité. Avant mon arrestation et ces trois années au camp de Ravensbrück. Trois années de violences, d'humiliations, de barbarie. Trois années d'entraide, aussi. Beaucoup de gens se souviennent de moi, et de ces combats, dans le Nord. Mais je n'ai jamais pris la peine de l'écrire, cette vie de combats. Une vie à lutter contre la domination, les jeunes. Toutes les dominations. Et croyez-moi, pour une femme ouvrière comme moi, elles furent nombreuses." Cette vie de résistance pour un monde meilleur, plus juste, plus égalitaire, c'est celle de Martha Desrumaux (1897-1982), ouvrière du textile illettrée devenue une des grandes figures de femme syndicaliste du XXème siècle, qui a résisté à l'occupant et survécu aux camps nazis. Une vie symbole de celles des ouvriers qui ont montré le chemin pour un salaire digne, un bon logement, la retraite et la santé par la Sécurité sociale. Et une vie symbole des combats féministes du XXème siècle. A transmettre aux jeunes générations.

06/2021

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Histoire de France

Les inséparables. Simone Veil et ses soeurs

Elles sont trois soeurs : Madeleine, Denise et Simone Jacob, rescapées des camps de la mort. Madeleine, dite Milou, et Simone déportées avec leur mère Yvonne parce que juives à Auschwitz et à Bergen-Belsen ; Denise, à Ravensbrück. Rapatriées en mai 1945, Milou et Simone apprennent à Denise, déjà rentrée, que leur mère est morte d'épuisement. De leur père, André, et de leur frère Jean, elles espèrent des nouvelles. Déportés en Lituanie, ils ne reviendront jamais. Pour les soeurs Jacob, le retour est tragique. A la Libération, on fête les résistants, mais qui a envie d'écouter le récit des survivants ? Milou et Simone ne rencontrent qu'indifférence, incompréhension et gêne, alors elles se taisent. Mais, peu à peu, la vie reprend ses droits jusqu'à ce qu'en 1952 Milou meurt dans un accident de voiture. Denise et Simone restent les deux seules survivantes d'une famille décimée. Plus que jamais inséparables. Dans ce récit poignant, Dominique Missika éclaire la jeunesse des filles Jacob, toutes trois si belles et si vaillantes, et raconte ce qui a souvent été tu : la difficulté de certains déportés à trouver une place dans la France de l'après-guerre. A partir de ses souvenirs personnels et d'archives inédites, l'auteure, qui a été proche de Simone Veil devenue une icône républicaine, et de Denise Vernay, combattante inlassable de la mémoire de la Résistance et de la déportation, dévoile ici un pan intime et méconnu de l'histoire de ces soeurs admirables.

10/2018

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Religion

Rebelles de Dieu

Un jour, ils ont dit " non ". Non aux injustices, non aux fatalités, non aux facilités d'une vie tracée, non aux réflexes de leur milieu d'origine, non aux conforts d'une carrière assurée, non aux diktats d'une hiérarchie aveuglée ou soumise. Ils ont dit non, et placé leur vie sous le signe de l'action, du combat, de l'engagement au service de leurs semblables. Rebelles, oui, mais rebelles de Dieu, car c'est au nom de leur foi qu'ils ont agi. Qui sont ces croyants magnifiques ? C'est le docteur Albert Schweitzer quittant sa carrière pour ouvrir un dispensaire en pleine jungle, c'est Edmond Michelet choisissant dès 1940 la voie ardue de la Résistance, ce sont les époux Trocmé organisant l'accueil des Juifs dans les fermes du Chambon-sur-Lignon. C'est la figure lumineuse d'une Madeleine Delbrêl consacrant son existence aux populations défavorisées d'Ivrysur-Seine, ou celle de Geneviève de Gaulle-Anthonioz, l'ancienne résistante, déportée à Ravensbrück, prenant la suite du fondateur d'ATD Quart Monde, le père Joseph Wresinski, pour faire entendre la voix de tous les exclus. Qu'ils soient missionnaires ou résistants, iconoclastes ou bâtisseurs, ces hommes et femmes aux destinées d'exception sont profondément de notre temps. Alors que la religion est souvent perçue comme formaliste et conservatrice, ils témoignent que foi et liberté savent rimer ensemble, et que la charité n'est pas l'apanage des béni-oui-oui. On le sait, rien de grand ne s'est fait sans passion. Sans combat non plus. Ces douze hautes figures en sont l'exemple vivant.

03/2011

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Histoire de France

Des Tsiganes vers Auschwitz. Le convoi Z du 15 janvier 1944

A l'automne 1943 plus de 350 Tsiganes, hommes, femmes, enfants, sont arrêtés dans le Nord-Pas-de-Calais et en Belgique. Ils forment un unique convoi, appelé " Convoi Z ", parti de Malines à destination d'Auschwitz le 15 janvier 1944. Après la déportation des Juifs, Himmler a décidé en mars 1943 leur transfert dans le camp des familles à Auschwitz-Birkenau. Voyage sans retour pour plus de 90% d'entre eux. Pour la première fois, l'histoire de ce cas spécifique de déportation fait l'objet d'une étude approfondie et globale. Cet ouvrage apporte des précisions rares et essentielles sur le sort des Tsiganes et leur histoire tragique. Ils se sont retrouvés pris au piège des politiques nationales et de l'idéologie nazie en Europe, car vivant sous un régime d'exception avant même que les nazis ne les déportent et ne les exterminent. Ce travail aux abondantes références bibliographiques est étayé par des sources nouvelles ou inexploitées, par des documents et pièces d'archives allemandes, belges et françaises. Il s'appuie sur nombre de témoins directs et, surtout, sur deux survivants de ce centre de mise à mort, récemment retrouvés et qui n'intéressaient absolument personne jusqu'à présent. Antoine et Joséphine Lagrené, adolescents en 1943, racontent leur vie dans l'univers concentrationnaire, lors de plusieurs entretiens, éminemment émouvants avec l'auteure. Leurs récits inédits apportent des éléments indispensables pour comprendre comment les Tsiganes furent stérilisés dans le Block 10 de Josef Mengele, exterminés à Auschwitz ou jugés aptes au travail pour être transférés dans les camps de Buchenwald, Dora-Mittelbau, Ravensbrück et leurs Kommandos.

10/2018

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Histoire de France

Les femmes du Général. Ce que les Françaises lui doivent ; Celles qui ont compté dans sa vie

Ce document est inédit. Jamais il n'avait été raconté tout ce que le général de Gaulle a apporté à la cause des femmes. Et pourtant, aucun président de la République n'avait fait - et ne fera - autant que lui pour donner un nouveau statut à la femme française. Droit de vote (y compris, dans un second temps, pour les femmes musulmanes d'Algérie), loi sur la contraception (dite "loi Neuwirth"), abolition de facto de la peine de mort, nomination de la première femme ministre de la République (de confession musulmane), droit d'ouvrir un compte en banque, de signer seule un contrat de travail, etc. Ce livre raconte aussi l'histoire attachante des cinq femmes qui ont été très proches de lui et qui ont incontestablement joué un rôle déterminant dans sa sensibilisation à la condition féminine. Chacune à sa façon : Jeanne, sa mère, qui lui a transmis sa foi en Dieu et son amour de la patrie ; Yvonne, l'incontournable pilier de sa vie "sans qui rien ne se serait fait" ; Anne, "ce tout petit", sa fille pas comme les autres ; Geneviève de Gaulle-Anthonioz, dite "l'autre de Gaulle", sa nièce résistante et déportée à Ravensbrück ; et Elisabeth de Miribel, la "Jeanne d'Arc de la France Libre", qui tapa l'appel du 18 Juin et servit de Gaulle pendant toute la guerre avant d'entrer au Carmel. A partir de documents historiques et de témoignages, Gérard Bardy raconte le volontarisme du Général pour changer la condition des femmes et dresse le portrait de celles qui ont le plus compté dans la vie du grand homme.

04/2018

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témoignages personnels

Il n'y aura bientôt plus personne

Marie Rafalovitch a 14 ans lorsque, le 25 juillet 1944, elle est arrêtée à Toulouse, trois semaines avant la libération de la ville. Elle ne connaît presque rien des origines de sa famille : c'est sa déportation qui lui apprend qu'elle est juive, et que ce mot la condamne. Elle a été arrêtée sans ses parents ni son frère : elle est la seule adolescente livrée à elle-même dans un convoi de mères et d'enfants déporté vers Ravensbrück, puis Bergen-Belsen. Au camp, Marie découvre les humiliations, l'épuisement, les expériences menées sur le corps des déportées, la mise à mort pour un regard ou pour un geste. Elle apprend l'âpreté des relations qui se nouent entre les êtres lorsqu'ils sont réduits à rien. Elle tient, en dépit de tout. Jamais elle ne pense à la vie qu'elle a laissée, jamais non plus elle ne croit à sa propre mort. A son retour, comme bien d'autres, Marie se tait. Personne ne songe à écouter les rescapés juifs. Surtout elle a survécu, quand la Shoah a emporté la quasi-totalité des familles polonaises de ses deux parents : de quoi devrait-elle se plaindre ? Des années plus tard, on invite Marie à témoigner. Elle prend la parole. Va dans les écoles à la rencontre des élèves. Elle sait désormais qu'il est impossible de dire, et impossible de se taire. Aujourd'hui, accompagnée par Marion Cocquet, Marie livre ces pages sobres et inoubliables, dans l'espoir que la Shoah ne devienne pas, ou pas trop vite, une page d'histoire parmi d'autres - aussi lointaine, dit-elle, que la guerre de Cent ans...

01/2024

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Histoire de France

Une mémoire philatélique des camps

l'ai lu et relu avec beaucoup d'émotion Une mémoire philatélique des camps, le nouveau livre de Michel Claver fils d'Albert Claverie, déporté, matricule 66213 au camp d'Oranienburg-Sachsenhausen. Il retient tout d'abord l'attention par l'originalité de son approche. Il est l'un des rares, peut-être même le seul ouvrage à envisager la Déportation sous l'angle de la philatélie. Et l'on est heureusement surpris par la richesse des documents présentés, des documents qui entraînent le lecteur dans un douloureux et terrible pèlerinage mémoriel dans ces lieux d'horreur et de souffrance indicible que furent les camps de la mort nazis, d'Auschwitz-Birkenau à Treblinka, en passant par Bergen Belsen, Ravensbrück, Buchenwald et Dora. Une très forte émotion se dégage des récits poignants qui accompagnent les timbres commémoratifs de chacun des camps. Bouleversante également l'évocation d'hommes et de femmes auxquels les Postes font l'hommage de l'émission d'un timbre pour que leur souvenir demeure à jamais. Terribles encore les récits rappelant la stupeur des troupes alliées découvrant l'effrayant spectacle des camps à l'heure de leur libération, ou bien les textes sur le tatouage, le gaz Zyklon B, et celui, superbe, intitulé "Des mains et des hommes". Auschwitz-Birkenau, Belzec, Bergen Belsen... Une mémoire philatélique des camps n'est pas un livre de plus sur la Déportation. C'est un ouvrage de fond, très bien documenté, indispensable en ces temps difficiles où des voix s'élèvent pour nier ou banaliser ce qui fut la honte de l'Europe. Un très beau travail de mémoire qui doit être lu, relu et médité, notamment par les jeunes générations. Jane Debenest, fille du déporté Delphin Debenest (Buchenwald), vice-présidente de l'Union Nationale des Associations des Déportés, Internés et Familles de disparus.

01/2014

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Histoire internationale

Eclats. Prises de vue clandestines des camps nazis

A partir d'un corpus pour partie inédit, Christophe Cognet enquête sur les photographies clandestines des camps nazis, comme autant d'actes de résistance. Depuis plus de quinze ans, Christophe Cognet mène une méditation, filmique, sur les images réalisées par les déportés eux-mêmes, en secret, et au risque de leur vie, dans les camps nazis. Après Parce que j'étais peintre, sorti en salles en 2014, consacré aux dessins et aquarelles, il travaille désormais à un autre film, A pas aveugles, à la rencontre de telles photographies : à Auschwitz-Birkenau et à Buchenwald, Dachau, Mittelbau-Dora et Ravensbrück, des détenus ont réussi à prendre des clichés clandestins. Ce second volet compose une archéologie des images en tant qu'actes, insistant sur leurs dimensions physiques - c'est ce que peut le cinéma. Le livre Eclats - au sens d'esquilles, de brisures - est issu autant de ce projet de film que de cette longue fréquentation des images clandestines : il compose l'aventure d'un regard en proposant des analyses sensibles de ces photographies, toutes scrutées longuement, puis remises dans leurs contextes. Il s'agit de reprendre l'enquête - et parfois de l'initier - avec le savoir disponible aujourd'hui, sans théorie, mais sans ignorer toute théorie, sans préjuger de ce que ces images ont à nous montrer et à nous dire. Il s'agit tout autant d'une exploration historique que de faire l'éloge de leurs auteurs, les remettre au centre et à l'origine de leurs images. Ce livre veut ainsi composer le récit très précis de leurs actes et des scènes prises, mais aussi former les portraits, lorsque c'est possible, tant des femmes et des hommes photographes que de ceux représentés.

09/2019

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Littérature française

On l'appelait Maïco. Marie-Claude Vaillant-Couturier, la révoltée

Marie-Claude Vaillant-Couturier, dite Maïco, est la fille gâtée de Lucien Vogel, éditeur d'avant-garde, et d'Yvonne de Brunhoff, soeur du créateur de Babar. Adolescente à l'aube des années 30, Maïco danse aux bals russes, pose pour Vogue, croise Aragon, Picasso, Gide, Malraux, bien d'autres... Apprentie peintre à Berlin en pleine montée du nazisme, elle en revient métamorphosée et se tourne vers la photo. Elle fréquente alors les jeunes Capa, Cartier-Bresson, Gerda Taro, qui, comme elle, voient en l'URSS le seul rempart contre le nazisme. En 1933, son reportage clandestin au camp de Dachau est un scoop mondial. Elle rencontre alors Paul-Vaillant Couturier, rédacteur en chef de L'Humanité, leader communiste et prophète vénéré des " lendemains qui chantent " . Coup de foudre absolu. L'amour et la politique ne feront désormais qu'un. A la mort de Paul, en 1937, la jeune veuve de 25 ans incarne les espoirs du héros du Front Populaire. Résistante de la première heure, déportée à Auschwitz puis à Ravensbrück, son courage est inébranlable. Libérée par l'Armée Rouge, elle choisit de rester auprès des mourants et afin que " le monde sache l'horreur concentrationnaire " . Seule femme à témoigner au procès de Nuremberg, Maïco avance sans faillir vers Göring et les accusés nazis, devant une assistance saisie par un " effroi sacré " , selon Joseph Kessel. Les images de sa déposition implacable font le tour du monde. " Regardez-moi, car à travers mes yeux, ce sont des centaines de milliers de morts qui vous regardent, par ma voix ce sont des centaines de milliers de voix qui vous accusent " . Devenue député, elle fera voter à l'Assemblée Nationale l'imprescriptibilité des crimes contre l'humanité, sans jamais renier son dévouement à l'URSS et sa foi en l'idéologie stalinienne.

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Histoire de France

Survivre et mourir en musique dans les camps nazis

Des premiers camps punitifs du IIIe Reich jusqu’aux usines de mort de Treblinka ou Birkenau en passant par les camps de prisonniers de guerre, ce livre tente un état des lieux des activités musicales dans l’univers concentrationnaire. Dès le début, les principales utilisations et détournements de la musique sont présents : elle rythme la répression, la propagande et accompagne les travaux forcés. Dans les camps d’extermination, ceux de l’Aktion Reinhard (Belsec, Sobibór et Treblinka) et celui d’Auschwitz-Birkenau, les notes de musique s’élevaient dans les airs en même temps que la fumée des fours crématoires, quand elles n’étaient là pour cacher le bruit des exécutions sommaires. C’est dans cette partie que l’auteur a choisi de parler de Theresienstadt, le « camp des musiciens », camp de transit et antichambre de Birkenau dont la création figure en bonne place dans le protocole de la conférence de Wansee qui organisa l’extermination des populations juives d’Europe. En parallèle aux camps de concentration pour civils, l'auteur se penche également sur les musiques composées dans les camps de prisonniers de guerre. Si Olivier Messiaen est sans nul doute le musicien le plus célèbre de tous les camps de prisonniers (il a composé son Quatuor pour la fin du temps au Stalag de Görlitz), nombre de compositeurs, chefs d’orchestres ou instrumentistes furent également captifs dans les Stalag et Oflag allemands. Pour mener à bien ce travail et le confronter à la mémoire encore alerte des survivants, l’auteur a rencontré d’anciens déportés, notamment Robert Fertil, (Neuengamme), Anise Postel-Vinay (Ravensbrück) ainsi que deux musiciens, tous deux violonistes : Haïm Lipsky (Auschwitz I) et Violette Jacquet-Silberstein (orchestre des femmes de Birkenau). Parfois clandestine mais le plus souvent « officielle », la musique fit partie intégrante du système concentrationnaire.

05/2011

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Sciences historiques

Jeunes résistants en Loire-Atlantique

En remettant officiellement à la Ville de Nantes la Croix de compagnon de la Libération, le 14 janvier 1945, le général De Gaulle salue l'engagement de la ville dans la lutte pour la Libération. Plus que le nombre de Résistants, infime rapporté à la population, les événements qui s'y sont déroulés font de Nantes et plus largement du département l'un des carrefours de la Résistance : qu'il s'agisse de la mobilisation des étudiants le 11 Novembre 1940, de la première liaison radio entre la France occupée et Londres la nuit de Noël 1940, de la première exécution massive d'otages en octobre 1941, des procès et des exécutions en série de militants communistes en 1943, de la mobilisation des maquisards en juin 1944 ou de la reddition de la Poche de Saint-Nazaire en mai 1945 qui marque la fin de la guerre en Europe. Les jeunes y ont pris toute leur place. Dans tout le département, comme d'ailleurs dans d'autres régions de France occupée, de 1940 à 1945, des hommes et des femmes, certains à peine sortis de l'adolescence, ont refusé le joug hitlérien et pétainiste : ils sont des centaines à l'avoir payé de leur vie, fusillés, massacrés dans une cave ou une forêt, morts exténués ou bien exécutés dans un camp de concentration. Les plus jeunes avaient 15 ou 16 ans, tels Claude Leguiader fusillé alors que son oncle était en train de mourir en camp, ou Francis Guibert mort à Sandbostel en mai 1945. Le Nazairien André Le Moal, otage fusillé en octobre 1941, avait 17 ans, tout comme Robert Geffriaud, abattu en forêt de Saffré le 28 juin 1944. Et comment ne pas rappeler le sacrifice de toutes ces jeunes Nantaises déportées à Ravensbrück.

05/2014

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Littérature française

Ils manquent toujours à l'Appel. Des enfants de déportés en quête de mémoire

Dans son deuxième ouvrage, Marie José Bernanose-Van Gheluwe nous invite à retrouver les membres de sa famille, Résistants morts en déportation, afin que leur souvenir reste parmi nous, en particulier celui de ce père qu'elle n'a pratiquement pas connu, décédé alors qu'elle n'avait que trois ans. La petite fille grandit en affrontant les préjugés de l'entourage, toujours prompt à plaindre "les pauvres petits..." : Marie José et son frère que leur mère élève seule. Devenue adulte, Marie José n'oublie pas ce père disparu trop tôt, et n'aura de cesse de rechercher la moindre information à son sujet. Nous la suivons dans son inlassable quête, d'abord auprès de "Mamie", rescapée de Ravensbruck, puis de sa mère, murée dans le souvenir de son mari mort dans ses bras à 29 ans, et qui refusera pendant longtemps de partager ses souvenirs avec sa fille. Au fil des ans et des rencontres, ce seront d'anciens camarades de déportation qui livreront à Marie José des souvenirs parfois très fragmentaires mais néanmoins précieux. C'est ainsi que, petit à petit, bribe par bribe, à partir de divers témoignages, de lettres retrouvées, Marie José arrive à tracer en quelques traits une évocation plus qu'un portrait fidèle de ce père absent, mort peu après son retour de déportation des mauvais traitements subis dans les camps sous la barbarie nazie. Par ce travail, par cette quête, Marie José Bernanose-Van Gheluwe nous rappelle l'importance de la transmission de cette mémoire, tâche à laquelle elle se consacre assidûment depuis plusieurs années. Une mission qui nous concerne tous afin d'inscrire les histoires de nos proches dans l'Histoire, de perpétuer leur souvenir et d'honorer ainsi la mémoire de "ceux qui manqueront toujours à l'Appel".

05/2021

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Histoire de France

Les de Gaulle. Une famille française

On connaît Geneviève de Gaulle-Anthonioz, l'héroïque et tendre nièce du Général, arrêtée à vingt-trois ans par les Allemands, déportée à Ravensbrück. Mais sait-on que la sœur aînée de Charles de Gaulle, " Tante Marie-Agnès ", fut, elle aussi, déportée, après avoir intimé aux Allemands qui venaient l'arrêter l'ordre d'attendre la fin du repas de famille ? Sait-on que Madeleine, la femme de Pierre de Gaulle, une féministe avant l'heure, franchit à trente-cinq ans les Pyrénées à pied avec cinq petits enfants pour échapper à la Gestapo ? La petite Anne, l'enfant " pas comme les autres ", nous révéla la tendresse enfouie du Général. Mais une autre petite Anne, blonde et ravissante, sut émouvoir en lui le grand-père. Charles, le petit-fils aîné, est devenu tristement célèbre en s'alliant à le Pen. Mais avant lui une armée de jeunes gens - cousins et neveux - s'étaient engagés à seize, dix-sept ans, dans la Résistance. Pendant soixante ans, tous ces héros, toutes ces héroïnes, souvent sans décoration, s'étaient tus. Pour la première fois, une quarantaine d'entre eux parlent. De leurs confidences, Christine Clerc a fait une saga souvent bouleversante, parfois très drôle. À travers ce récit apparaît un Charles de Gaulle différent, chef de famille attentif et soucieux de ses proches. Dans cette famille très française, parfois aisée, plus souvent fauchée, l'on méprisait l'argent, mais l'on cultivait l'amour de la patrie et une foi religieuse profonde. Tel le professeur Henri de Gaulle, le père du Général (qui fut dreyfusard), les parents ont toujours eu à cœur de transmettre à leurs enfants une solide culture mais aussi le sens du service et un esprit libre. C'est ce qui donne à cette fresque - où passent des soldats, des artistes, des politiques, des religieux, des séductrices et des croyantes passionnées, sa force singulière.

11/2000

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Histoire de France

Milena

C'est en 1937, fuyant l'hitlérisme, que Margarete Buber, jeune allemande et militante communiste, se réfugie en compagnie de son mari Heinz Neumann, ancien député au Reichstag, à Moscou, où ils seront arrêtés pour "déviationnisme". Heinz disparaîtra aussitôt, sans doute exécuté, et Margarete sera déportée en Sibérie pendant deux ans. En 1940, le NKVD la livre à la Gestapo qui l'interne à Ravensbrück. C'est dans ce camp, à son arrivée, au mois d'octobre, qu'elle rencontre Milena Jesenská, célèbre journaliste tchèque, qui avait été la destinataire des admirables Lettres à Milena de Franz Kafka, au début des années vingt. Pendant près de quatre ans, jusqu'à la mort de Milena à l'infirmerie du camp, le 17 mai 1944, les deux femmes vont vivre un bouleversant compagnonnage. Au milieu de la misère et de l'horreur quotidiennes (dont le récit occupe près d'un tiers du livre), les deux femmes se racontent leur vie. La vie amoureuse de Milena, sa brève liaison avec Kafka, ses deux mariages, d'abord avec l'écrivain juif Ernst Polak, puis avec l'architecte Jaromir Krejcar, sa carrière étonnante de journaliste, ses traductions de Kafka en tchèque, sa force et sa désinvolture face à l'invasion nazie en 1939, et ses désillusions de militante communiste, Margarete les rapporte fidèlement, tenant la promesse faite à Milena qui lui disait sur son lit d'agonie "Tu leur diras qui je fus, n'est-ce pas ? Tu auras pour moi la clémence du juge". Margarete s'était effacée devant son amie. Le présent livre n'est pas seulement la biographie d'une femme exemplaire, la traversée d'une époque magnifique (Prague et Vienne dans la tourmente artistique et intellectuelle de l'entre-deux-guerres). C'est avant tout un témoignage d'amour d'une femme exceptionnelle pour une autre femme exceptionnelle : un hymne à l'engagement et à la vie, surgi du fin fond de ce que les hommes ont inventé de pire. Traduit de l'allemand par Alain Brossat.

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camps, déportation

Une pédiatre à Auschwitz

Née en 1895 dans une famille juive de Nuremberg, Lucie Adelsberger commence sa carrière de médecin en 1919. Elle s'installe à Berlin, devient une brillante allergologue et pédiatre, et intègre le prestigieux Institut Robert-Koch avant d'en être chassée par les lois nazies. Refusant un poste aux Etats-Unis pour rester auprès de sa mère grabataire, elle est déportée en 1943 à Auschwitz, où elle est affectée aux ordres de Mengele, avant d'être transférée à Ravensbrück. La guerre finie, elle s'installe à New York, reprend une carrière scientifique et médicale et y décède en 1971. Dès sa sortie des camps, en 1946, elle avait rassemblé ses souvenirs dans un livre, qui fut publié en 1956. Elle y relate les vexations et le climat angoissant des quelques mois qui précèdent la déportation dans le Berlin de 1942-1943, puis sa survie dans les camps. On trouve dans ce témoignage des portraits en creux, tels ceux du jamais nommé Mengele, le "médecin chef" , et d'autres, beaucoup plus chaleureux, comme celui des jeunes filles "mère" et "grand-mère" à 14 ans, voire truculent comme celui du dentiste, ou pittoresque, comme celui des danseuses du ventre tziganes. Elle procède par petites touches, par courts chapitres centrés sur une personne ou un épisode. Ce livre a été traduit en anglais (Etats-Unis) en 1995. L'ouvrage en allemand de 1956 étant épuisé ou introuvable en Allemagne, l'historien allemand de la médecine Eduard Seidler a décidé de le rééditer chez Bouvier/Bonn en 2001, en l'enrichissant d'une biographie qui s'étend sur l'avant et l'après-Auschwitz, se fondant sur un long échange épistolaire entre Lucie et une amie berlinoise et sur de nombreuses recherches personnelles. On y entend l'écho du procès Eichmann et les interrogations d'une rescapée qui peine à s'intégrer à New York, mais ne peut ni ne veut plus vivre en Allemagne.

01/2024

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camps, déportation

Femmes bourreaux. Gardiennes et auxiliaires des camps nazis

"Ce sont des créatures fantastiques, effrayantes qui font penser à des légendes sombres. Sans pitié, elles sont probablement encore plus dangereuses que les bourreaux SS car ce sont des femmes. Est-ce que ce sont vraiment des femmes ? " Ainsi témoigne Lina Haag, rescapée du camp de Lichtenburg. Elles se nommaient Irma Grese alias "La hyène d'Auschwitz" , Maria Mandl, Johanna Langefeld ou encore Hermine Braunsteiner pour les plus célèbres. Dans chaque camp de concentration et d'extermination où elles étaient affectées, elles incarnaient la peur, la brutalité et la mort. Ces femmes qui participèrent activement à l'appareil génocidaire nazi, ce sont les gardiennes. La loi nazie imposant que les prisonnières et les déportées soient surveillées par des femmes, un corps de métier dépendant de la SS fut créé spécialement à cet effet, fort d'environ 4000 recrues. Rouage essentiel dans l'administration des camps, les gardiennes, généralement issues de milieux modestes - ouvrières, employées de maison ou postières- sont recrutées par petites annonces, bouche à oreille ou directement sur leur lieu de travail. C'est à Ravensbrück, le premier et le plus grand camp pour femmes, qu'elles sont formées à partir de 1939. Dans l'univers concentrationnaire, elles deviennent vite des spécialistes de la violence. En 1942, quand les camps se multiplient et que la "solution finale" est décidée en secret, elles sont envoyées à l'Est pour seconder les SS dans leur travail macabre : humiliation, torture, sélection pour les chambres à gaz. Leur cruauté n'a rien à envier à celle des hommes. Si après la guerre, certaines gardiennes sont jugées et exécutées par la justice alliée, la majorité parvient à se faire oublier. Il faudra toute l'opiniâtreté de chasseurs de nazis, comme Simon Wiesenthal, pour les traquer et les débusquer, parfois jusqu'aux Etats-Unis. Femmes bourreaux retrace l'ascension et le quotidien de ces gardiennes au sein des camps : une histoire qui n'avait encore jamais été écrite.

10/2022

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Littérature étrangère

Vie de Milena. De Prague à Vienne

Biographie d'une intellectuelle et vision de l'histoire tchécoslovaque... Si, incontestablement, c'est la correspondance de Milena Jesenská (1896-1944) avec Franz Kafka qui l'a fait entrer dans la légende - les Lettres à Milena sont un témoignage saisissant de leur amour - Milena est à elle seule toute une histoire et un personnage attachant qui n'aura eu de cesse de fasciner ses contemporains. Elle est la première traductrice de Kafka en tchèque. Brillante, rebelle, généreuse, elle est une journaliste remarquable, temoin incontournable de l'Histoire de son pays entre la chute de l'Empire austro-hongrois (1918) et l'occupation nazie de la Tchécoslovaquie (1939). Une femme à contre-courant. Issue d'un milieu bourgeois, Milena fréquente les cafés littéraires et l'élite artistique pragoise de l'époque - notamment Karel Capek et Max Brod. à Vienne, où elle s'installe avec son premier mari, elle écrit ses premiers articles comme correspondante de presse où déjà elle se démarque par l'emploi d'un ton nouveau, d'un style particulier qui fait vivre le quotidien des rues. De retour à Prague, Milena dont l'engagement s'appuyait sur un sens concret de la solidarité, plus que sur des certitudes idéologiques, écrit dans la presse communiste, puis se rétracte et devient une ardente adversaire des dogmatiques à la solde de Moscou. Arrêtée en novembre 1939, elle est déportée à Ravensbrück où elle meurt juste avant la libération. Hommage posthume, on lui décerne en 1995 le titre de " Juste parmi les Nations " par l'Institut Yad Vashem de Jérusalem. De la fille à la mère : Deux figures libres et rebelles en résonance. En écrivant sur sa mère, avec qui elle a grandi jusqu'à ses onze ans, Jana Cerná en livre un portrait intime et inédit. Chacune a marqué son entourage et son époque, avec une similitude troublante. Milena Jesenská s'est imposée en tant qu'observatrice influente et respectée de la politique avant et pendant le Protectorat de Bohême-Moravie. Au moment de l'éclatement de la Seconde Guerre mondiale, elle soutient plusieurs familles juives dans leur fuite du pays avant d'être incarcérée par les nazis. Sa fille, Jana Cerná, n'a quant à elle pas hésité à critiquer le régime communiste et à dévoiler la machinerie du pouvoir dans la Tchécoslovaquie des années 1950 et 1960.

10/2014

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Histoire de France

Rencontres avec Violette Maurice. En hommage de Denise Vernay et avec l'aide de Laurence Thibault

L'idée d'un ouvrage sur Violette Maurice est née d'une rencontre avec Miarka (Denise Vernay) qui souhaitait faire connaître cette personnalité extraordinaire, cette femme d'exception. Violette, personnalité double : femme d'action et poète. Femme d'action entrée dans la Résistance dès l'automne 1940, alors qu'elle n'a que vingt et un ans. Elle crée le mouvement et le journal 93. Arrêtée avec son père, Robert Maurice, en octobre 1943, elle est déportée à Ravensbrück où elle parvient à résister à l'enfer du camp, grâce à l'amitié et à la poésie (pour Violette Maurice, la poésie est un acte de résistance). Elle refuse d'y travailler pour l'ennemi. Au retour, après la convalescence d'une diphtérie contractée au camp et une lente réadaptation à la vie, Violette retrouve Léon Boquin (revenu du camp de Rawa Ruska, en Ukraine), rencontré avant la guerre aux Eclaireurs de France : elle l'épouse en 1947. En réalité, témoigner est un acte difficile, pour Violette Maurice comme pour tous les déportés. Le récit des horreurs du camp reflète en négatif la vie de ceux qui ont profité de l'Occupation, qui ont suivi Pétain, et qui ne voulaient pas entendre les déportés pour ne pas se voir eux-mêmes. Il est aussi très pénible de raconter des expériences douloureuses et terribles que le commun des mortels ne peut que très imparfaitement comprendre. Après la guerre, Violette Maurice se consacre aussi à la protection de l'enfance malheureuse, appuie le désir d'indépendance des Algériens, donne des cours de promotion sociale auprès d'adultes... Par la suite, après avoir été membre de l'Association des Droits de l'Homme, après avoir adhéré et participé au travail de la LICA (Ligue internationale contre l'Antisémitisme, créée en 1928), elle devient présidente régionale de la LICRA (Ligue contre le Racisme et l'Antisémitisme) de 1977 à 1983. Parallèlement, toujours fidèle à ses amis de Résistance et de Déportation, elle collabore à l'ADIR (Association nationale des anciennes déportées et internées de la Résistance), vice-présidente de l'UNADIF (Union Nationale des Associations de Déportés, Internés et Familles de Disparus) dans le département... A partir de 1984, outre son témoignage de résistante déportée, Violette Maurice se consacre à l'écriture de la poésie...

04/2012

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Histoire de France

Le crime d'aimer. Les enfants du STO

Combien de prisonniers et de requis du travail français, pris au piège de l'amour, furent expédiés en camp de concentration tandis que les femmes allemandes, coupable d'avoir avec eux " souillé la race ", moururent à Ravensbrück ? La France a fourni au IIIe Reich, avec la Russie et la Pologne, le plus gros contingent de travailleurs. Contraints et forcés par les lois de Vichy imposées par l'occupant, prés de deux millions de prisonniers de guerre français - les KG - et un million de requis du travail - les STO - ont travaillé dans les usines, les ateliers et les fermes du Grana Reich. Dès 1940, la Gestapo promulgua un décret selon lequel " les prisonniers de la guerre français pris à des relations sexuelles avec des jeunes femmes allemandes devaient être punis de mort, de même que les prisonniers polonais ". Les peines qui furent infligées aux KG ou aux STO équivalaient souvent à la mort. Les femmes allemandes prises en faute suite à des dénonciations et des commérages subirent de interrogatoires musclés. Parfois tondues et exhibées dans les rues sous l'oeil vigilant de la Gestapo, elles finirent souvent leurs jours en camp de concentration. Même certaines mères parvinrent à fuir ou à se cacher avec leur bébé, la majorité des enfant de ces couples infortunés furent voués à l'éducation nationale-socialiste s'ils avaient l'air " aryen ", ou discrètement éliminés. Beaucoup de jeunes requis du travail et des prisonniers français, coupés de leur patrie, astreints à des travaux épuisants et sauver dangereux ont malgré tout trouvé le réconfort auprès de femmes du pays ennemies. Leurs amours furent une autre façon de dire " non " à Hitler. Aujourd'hui, des milliers d'enfants et de petits-enfants d'anciens KG et STO vivent en Allemagne et, pour un petit nombre, en France. Comme pour son précédent livre Enfants maudits, consacré aux enfants nés de liaisons clandestines entre de jeune appelés de la Wehrmacht et des femmes françaises, Jean-Paul Picaper donne ici la parole à ces enfants d'outre-Rhin. Le Crime d'aimer raconte leur calvaire dans l'univers démentiel de la dictature hitlérienne : des tragédies, quelques petits bonheurs, mais surtout des vies dévastées. Au regard des centaines de dossiers et d'archives inédite du IIIe Reich qu'il a étudiés, l'auteur nous fait découvrir des aventures humaines bouleversantes qui balisent les lourdes pages de l'histoire de la Seconde Guerre mondial.

04/2005

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Poésie

Lamenta des murs

Nous allons de maison en maison. A l'abri, nous ne connaissons pas le repos. Il reste à trouver une maison pour les vivants qui ont abandonné la leur. Et même, une maison pour les morts. Une barge traverse la tempête, véhiculant des liens mystérieux entre les faits, la houle et les mots. Traverser c'est traduire. Ecrire, c'est traduire un livre au secret. Quand les mots n'ont plus de maison, qu'est-ce qui en découle ? Il y a une étrange analogie entre les migrandts qui, depuis les dunes de Flandre, empruntent toutes sortes d'embarcations, et les soldats qui, en juin 1940, tentent aussi l'impossible vers l'Angleterre. Chaque exilé sur ces bateaux est mon père jeune, traumatisé par cet exode létal. Il épouse une Démaison. L'Irlandaise Kate fait aussi passer des réfugiés par la Manche. Puis c'est Ravensbrück. Antonin Artaud va rendre la " canne de Saint Patrick " aux Irlandais. Il irait jusqu'au Purgatoire de saint Patrick. Marteau, va ! Il échoue derrière les murs d'une prison hantée par les Républicains. Viennent les maisons de fous. Sur une île d'Aran, la maison d'Artaud enfin trouvée est à l'abandon. Une momie de chat gît au pied du poêle à briquettes de tourbe. De deux briquettes et de beurre, Joseph Beuys prépare son sandwich Energie irlandaise. Ayant appris l'anglais dans Finnegans Wake, il élabore un Secret Block in Ireland. Et son université hors les murs. Il est au premier rang quand Ivan Illich confère avec allégresse sur le contre-productif ; sur de nouvelles manières de transmettre et de soigner. Ils aiment la bicyclette autant que l'exilé James Joyce. Les mots n'ont plus de valeur faciale. Sur Aran enfin, Illich marche sur les pas d'Artaud. Partout, des murs - et même des murs d'eau - qui ont des oreilles. Derrière, les mots entravés sont comme des plans d'évasion que traduit mal le dehors sur ses gardes. Comment emprisonner la violence en chaque mot ? Un cours d'eau pourrait fluidifier les blocs de forme. Car c'est surtout depuis le lit des rivières que la terre promise parle en nous. Après 40 ans dans les zones d'ombre de l'histoire européenne, le " Cycle des exils " se boucle avec ce huitième volume.

04/2024

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Religion

Et la vie sera amour. Destin et lettres du père Dimitri Klepinine

La tâche n'était pas aisée : écrire la vie et dresser le portrait d'un père qu'on n'a presque pas connu, qui plus est prêtre et vénéré comme saint par l'Eglise. Hélène Arjakovsky - qui avait six ans lorsque son père, le prêtre Dimitri Klepinine, est mort au camp de concentration de Dora, le 9 février 1944 - a relevé ce défi. Elle l'a fait à sa manière, à la fois rigoureuse dans l'information et subjective dans l'évocation. Ce texte écrit avec le cœur, qui laisse une grande part à l'imaginaire et à l'émotion, rend le père Dimitri, canonisé début 2004 par le Patriarcat œcuménique de Constantinople, d'autant plus attachant, vivant et présent, avec son intégrité morale et son humour, son engagement pastoral et ses doutes sur lui-même, sa compassion pour les animaux et son amour des humbles. L'auteur, à qui l'on doit déjà une biographie de Mère Marie Skobtsov (Le Sacrement du frère) dans la même collection, dessine la trajectoire fascinante du père Dimitri : de sa naissance en 1904 dans une ville du Caucase à son martyre dans la machine de mort hitlérienne, en passant par l'exil à Istanbul, le cercle d'étudiants orthodoxes de Belgrade, les études de théologie à l'Institut Saint-Serge de Paris, le ministère sacerdotal au service des exclus et persécutés, aux côtés de Mère Marie Skobtsov qui sera gazée à Ravensbrück. Pour avoir sauvé des juifs, en mettant en place un système de faux certificats de baptême, le père Dimitri sera arrêté par la Gestapo et déporté à Buchenwald. Au SS qui ne comprenait pas comment un prêtre chrétien pouvait aider des " youpins ", le père Dimitri répondit, montrant sa croix pectorale : " Et ce Juif-là, vous le connaissez " Cette biographie, qui est aussi une tranche d'histoire de l'émigration russe, est complétée par la publication des lettres clandestines, très touchantes, que le père Dimitri envoyait à son épouse Tamara. Une correspondance tout empreinte de cette foi et de cette espérance " Dans le siècle à venir, la vie sera amour, l'amour sera vie. " Présenter des figures spirituelles marquantes de l'orthodoxie contemporaine en montrant que le christianisme, aussi, a ses maîtres et ses guides. Manifester comment la vie, le cheminement intérieur, l'enseignement de ces hommes et de ces femmes s'incarnent dans l'Histoire et peuvent par là même devenir des sources d'inspiration pour toute personne concernée par sa transformation spirituelle. Une collection en quatre couleurs : rose pour les textes spirituels, bleu pour les biographies et les témoignages, vert pour les réflexions et les méditations sur les questions d'actualité, jaune or pour les classiques de la spiritualité orthodoxe. Pour symboliser cette collection, une étoile gravée dans le mur d'un ossuaire chrétien des deux premiers siècles. Etoile-guide, étoile de l'Orient, étoile-lumière qui ramène aux sources du christianisme. " Moi, Jésus, je suis l'étoile radieuse du matin " (Ap 22, 16).

10/2005